DÉVELOPPEMENT DU GROUPE
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DÉVELOPPEMENT DU GROUPE
Magazine SUEZ ENVIRONNEMENT SUPPLÉMENT 4 PAGES SUR SUEZ ENVIRONNEMENT EN AUSTRALIE Numéro 12_Mars 2013 | P02 MISSION DESSALEMENT À MELBOURNE | P12 LA SÉCURITÉ, AU CŒUR DES ENJEUX DU GROUPE | P24 LES INVESTISSEMENTS PRIVÉS, UNE SOLUTION DURABLE ET INNOVANTE AUX ÉTATS-UNIS | DÉVELOPPEMENT DU GROUPE CAP SUR L’INTERNATIONAL 2 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _PORTFOLIO 02_ 03_ 01_ 01_ Les travaux pour construire cette usine de dessalement ont commencé en septembre 2009, près de Wonthaggi, ville située à 135 km au sud-est de Melbourne. 02_ Le projet a fonctionné avec un pic de 4 500 travailleurs sur le site chaque jour. 03_ Le 17 décembre 2012, l’usine de dessalement de l’État de Victoria a réussi les tests de fiabilité. L’équipe chargée de l’exploitation s’est vu octroyer dès lors l’exploitation des lieux pour une durée de 27 ans. N°12 - MARS 2013 PORTFOLIO_ 3 MELBOURNE LA MER À BOIRE ! EN AUSTRALIE, L’EAU EST UNE DENRÉE RARE. AVEC DES FOYERS DE POPULATION PRINCIPALEMENT SITUÉS SUR LES CÔTES DU PAYS, LE DESSALEMENT D’EAU DE MER EST APPARU COMME UNE SOLUTION VIABLE À CETTE ÎLE-CONTINENT. APRÈS PERTH, MELBOURNE A CONFIÉ À DEGRÉMONT LA MISSION DE RENDRE CONSOMMABLE SON EAU DE MER ! RETOUR SUR CETTE AVENTURE HUMAINE ET TECHNOLOGIQUE. REPORTAGE PHOTOS : THIESS / DEGRÉMONT w Découvrez le clip vidéo sur l’usine de dessalement de Melbourne. 4 _PORTFOLIO 01_ 2 milliards 30 ans, d’euros, c’est le coût des investissements nécessaires pour ce contrat de construction. c’est la durée du contrat avec l’État de Victoria (de la construction de l’usine, à sa mise en production, en passant par son exploitation). SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE N°12 - MARS 2013 PORTFOLIO_ 01_ 35 000 tonnes d’équipements ont été acheminés et 1,4 million de m3 de terre a été excavée. 02_ Il a fallu poser 84 km de pipelines pour permettre l’acheminement de l’eau potable de l’usine jusqu’au Réservoir de Cardinia. 02_ 03_ 03_ Les tunnels qui puisent l’eau dans la mer ont un diamètre de 4 mètres. 5 6 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _PORTFOLIO 01_ Les racks de l’usine font près de 10 mètres de haut et il y a plus de 55 000 membranes d’osmose inverse dans l’usine. 25 000 personnes issues de 20 pays différents ont participé à la construction de cette énorme usine. 450 000 m3 d’eau peuvent être mis à la disposition chaque jour de plus de quatre millions d’habitants de l’agglomération de Melbourne si nécessaire. 01_ 03_ 02_ 87 km de lignes électriques enterrées apportent l’énergie nécessaire à l’usine. 02_ 03_ Plus de 180 indicateurs sont contrôlés par 250 analyseurs le long de la ligne de production pour garantir la conformité de l’eau potable aux normes sanitaires établies par le gouvernement de l’État de Victoria. N°12 - MARS 2013 PORTFOLIO_ 7 LE CYCLE DU DESSALEMENT — Sur le site de Wonthaggi, le cycle de production se décompose en sept étapes principales. L’eau est tout d’abord pompée dans la mer (prise d’eau) grâce à un tunnel de 1,2 km de long, puis prétraitée par un processus de tamisage et de filtrage qui permet de retirer les algues, les matières en suspension et autres particules. Ensuite elle est injectée dans des racks d’osmose inverse, c’est à ce moment-là que l’eau est filtrée et dessalée à travers des membranes semi-perméables. Vient alors la phase de potabilisation où l’eau est reminéralisée (calcium et carbonates) afin de lui rendre toutes les propriétés nécessaires à sa consommation. Puis elle est envoyée dans le Réservoir de Cardinia grâce au tuyau d’acheminement de 84 km avant d’entrer dans le réseau d’approvisionnement en eau de Melbourne, lui-même raccordé aux zones régionales. Les deux dernières étapes du cycle comprennent le traitement optimal des boues et des saumures produites par le procédé d’osmose inverse. Elles sont réintégrées à la mer via un tunnel spécifique de 1,5 km de long. 2009, Degrémont, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, a remporté au sein du consortium AquaSure (1) le plus important contrat de partenariat public-privé au monde dans le secteur de l’eau. Objectif : financer, concevoir, construire et exploiter la plus grande usine de dessalement d’eau de mer par osmose inverse de l’hémisphère Sud. Ce projet colossal et cette entreprise humaine d’envergure se trouvent à Wonthaggi, petite ville côtière située à 135 km au sud-est de Melbourne. Au total, il aura fallu 35 000 tonnes d’équipements et le travail de 25 000 personnes de 20 pays différents pour que les premières gouttes d’eau dessalée commencent à se former en juin dernier. Vers la mi-décembre 2012, le test de fiabilité durant lequel l’usine a fonctionné à pleine capacité pendant En juillet un mois a été finalisé. C’est le démarrage de 27 années d’exploitation. Après quoi, l’usine reviendra sous la tutelle du gouvernement de l’État de Victoria en parfait état de fonctionnement. Avec un investissement pour la construction de deux milliards d’euros, l’usine a aujourd’hui une capacité de 450 000 m 3 d’eau par jour. Elle procure à 4,1 millions d’habitants de la grande agglomération de Melbourne une source d’eau potable indépendante des eaux de pluie. Signes remarquables de cette installation ? Son architecture a été intégrée au paysage (2) : une toiture végétale unique de 26 000 m3 recouvre le bâtiment principal ; toute l’usine est entourée de dunes côtières de sable reconstruites, sur lesquelles sont plantées des millions d’espèces de la région ; et la totalité de l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine est compensée par des énergies 100 % renouvelables ! (1) Le consortium AquaSure est composé de SUEZ ENVIRONNEMENT/Degrémont, Thiess (entreprise australienne de construction et de services) et Macquarie Group (fournisseur international de services bancaires, financiers, et de gestion de fonds). Voir l’encart sur SUEZ ENVIRONNEMENT en Australie. (2) Le site fait 263 ha au total, dont 38 ha pour l’usine et 225 ha de parc côtier. 08 _SOMMAIRE Magazine SUEZ ENVIRONNEMENT est une publication externe de SUEZ ENVIRONNEMENT. Tour CB 21 16, place de l’Iris 92040 Paris la Défense, France. DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-Louis Chaussade. DIRECTEURS DE LA RÉDACTION : Frédérique Raoult, Nathalie Parinaud-Gouédard. 02 PORTFOLIO 18 EN BREF Melbourne : la mer à boire ! Focus sur la plus grande usine de dessalement d’eau de mer de l’hémisphère Sud. 18 20 10 INNOVATIONS Retour sur l’actualité de SUEZ ENVIRONNEMENT. En France À travers le monde 22 INITIATIVES SOLIDAIRES Un traitement novateur et écologique Retour sur la mise en place par Degrémont Industry d’un procédé de stripping des BTEX. Transfert de savoir-faire Gros plan sur la chaire ParisTech “SUEZ ENVIRONNEMENT/ EAU POUR TOUS” 11 TALENTS 24 TÉMOIN Emmanuelle Brisemur, Degrémont au Qatar Rencontre en terre qatarie avec une femme de caractère. Les investisseurs privés, vers des solutions durables ? Entretien avec Raj Agrawal, Directeur des infrastructures nord-américaines chez KKR. 12 ENJEUX 27 TALENTS La sécurité chez SUEZ ENVIRONNEMENT États des lieux et perspectives avec Jean-Marc Laouchez et Ivan Boissières. Shyam Bhan, SUEZ ENVIRONNEMENT India Le directeur de la nouvelle entité revient sur son parcours et la gestion de l’eau et des déchets dans son pays. 16 TALENTS Laure Girodet, SAFEGE Parcours d’une dirigeante qui a grandi avec le Groupe. RÉDACTEUR EN CHEF : Méloé Debiais. NUMÉRO ISSN : 2108-3762. COUVERTURE : © CHAT ROBERTS/CORBIS CONCEPTION : 55, rue d’Amsterdam, 75008 Paris. Téléphone : 01 53 32 56 29. RÉDACTION : Nelly Buffon, Cécile Collette, Florence Donnarel, Emmanuelle Gautier, Cécile Perrin, Olivier Sauvy, Ingrid Seguel. RÉDACTEUR EN CHEF DÉLÉGUÉ : Hélène Odoux. ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : Anne Couderc, Constance Covillard, Hugues d’Antin, Gaëlle Darras, Jasmin Ellik, Johana Fergani, Natacha Grondin, Rich Henning, Florence Humeau, Éléonore de Larboust, Simon Lee, Sevashree Mohaptra, Abderrazak Moussadek, Hélène Parent, Anne-Laure Paté, Madeline Power, Sabine Rous. TRADUCTION : RR Donnelley. CHEF DE FABRICATION : Bruno Garnault. TIRAGE : 20 000 exemplaires. 28 DOSSIER Quand l’international prend une autre dimension Consolidation, conquête de nouveaux marchés, évolution de son offre... SUEZ ENVIRONNEMENT relève de nouveaux défis pour poursuivre son développement à l’international. 17 INNOVATIONS Le tri robotisé : un modèle pour le futur ? SITA Suomi innove en matière de recyclage high-tech. IMPRIMEUR : SIRA 46, rue Constantin-Pecqueur 95150 Taverny Tél : 01 34 18 62 00 Ce document est imprimé sur papier PEFC. 10-31-1342. 38 INNOVATIONS Solar Active System, une innovation collaborative Zoom sur le panneau solaire “2 en 1”. 39 TERRITOIRES Dunkerque, une agglomération pionnière et visionnaire Cette communauté urbaine très engagée en faveur de l’environnement est un véritable modèle à suivre. Imprimé sur du papier provenant de forêts gérées durablement, par un imprimeur certifié Imprim’Vert. Pour nous faire part de vos remarques, écrivez-nous : [email protected] ET EN CADEAU dans ce numéro une affiche sur le Concours Libération-APAJ et ses gagnants 2012. 43 INNOVATIONS “Avec près de 80 000 collaborateurs présents dans 70 pays, sur les cinq continents, SUEZ ENVIRONNEMENT est un acteur mondial de l’eau et des déchets.” © LOTTA NIEMINEN 28 Vivacity, pour des projets durables Un outil d’aménagement urbain mis en place par SAFEGE. 44 TALENTS Carlos Campos, CIRSEE Portrait du nouveau directeur du principal centre de recherche et d’expertise technologique du Groupe. 45 REPÈRES À voir sur le Web, les tendances et quelques rendez-vous. 46 VU PAR w Au fil du magazine, flashez les codes avec votre lecteur flashcode pour découvrir les vidéos ou les sites Web associés au sujet (coût d’une connexion Internet mobile). François Ghislain Morillion et Sébastien Kopp, créateurs de la marque Veja L’histoire de Veja, la basket équitable. VOUS POUVEZ NOUS RETROUVER SUR : WEB w www.suez-environnement.fr EMAG w www.emag. TV w www.suez-environnement.tv suez-environnement.com/ YOUTUBE w www.youtube.com/ user/suezenvironnement TWITTER w twitter.com/suezenv © STÉPHANE DE BOURGIES / ABACAPRESS N°12 - MARS 2013 ÉDITO_ 09 Chères lectrices, chers lecteurs, JEAN-LOUIS CHAUSSADE / DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SUEZ ENVIRONNEMENT “NOS BONS RÉSULTATS CONFIRMENT LA PERTINENCE DE NOTRE MODÈLE, QUI REPOSE SUR UNE EXPERTISE SOLIDE DE NOS MÉTIERS MAIS ÉGALEMENT SUR NOTRE CAPACITÉ D’ADAPTATION.” Permettez-moi tout d’abord de revenir sur nos résultats annuels, que nous avons annoncés en février dernier. Nous avons réalisé en 2012 une performance opérationnelle solide, et ce, dans un contexte économique difficile en Europe. Ces résultats confirment la pertinence de notre modèle, qui repose sur une expertise forte de nos métiers mais également sur notre capacité d’adaptation à leurs nouveaux enjeux qu’ils soient technologiques, commerciaux ou sociétaux. Tout au long de l’année, nous avons mené de front une double démarche pour améliorer en continu notre performance et construire notre croissance future. C’est ainsi que nous poursuivons notre transition vers plus de nouveaux services à valeur ajoutée dans l’eau, plus de valorisation dans les déchets, plus d’eau industrielle et plus de croissance dans le monde. À l’international, qui fait l’objet du dossier de ce numéro, nous savons adapter nos modèles en fonction des enjeux locaux. Déjà implanté sur les cinq continents, dans 70 pays, avec près de 80 000 collaborateurs, nous avons pour ambition de renforcer notre présence dans le monde entier à travers des investissements sélectifs et le développement de nouveaux modèles de contrats innovants, à l’image de celui de Bayonne dans le New Jersey avec notre partenaire KKR, dont vous découvrirez également une interview dans ce magazine. Bonne lecture ! 10 _INNOVATIONS SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE “C’EST UN PROCÉDÉ DE GÉNIE CHIMIQUE FINALEMENT SIMPLE, MAIS ORIGINAL PUISQUE L’ON NE FAIT QUE DÉVIER LES BTEX (1) SANS METTRE EN PÉRIL L’ENVIRONNEMENT ET AVEC DES COÛTS D’EXPLOITATION MOINDRE.” DEGRÉMONT INDUSTRY © SCIENCE PICTURE CO/SUPERSTOCK/CORBIS UN TRAITEMENT NOVATEUR ET ÉCOLOGIQUE DES EAUX ISSUES DE L’EXTRACTION DU GAZ L’EAU RÉSULTANT DE L’EXTRACTION DU GAZ NATUREL, communément appelée “eau produite”, contient des hydrocarbures solubles et en particulier des BTEX (1), qui sont des composés organiques volatils (COV) toxiques pour l’environnement. Le rejet de ces polluants dans le milieu naturel est fortement réglementé. Degrémont Industry, via Ondeo IS, a mis en place un procédé novateur relatif au traitement de ces eaux. Il permet de ne pas rejeter les polluants dans l’atmosphère ou dans l’eau, mais de les traiter et même de les valoriser. La technique innovante mise en place consiste à appliquer à “l’eau produite” une ligne de traitement comprenant un stripping au gaz naturel. Grâce à un courant de gaz traversant le liquide à contre-courant, les BTEX contenus dans l’eau produite sont captés par ce flux, débarrassant ainsi l’eau de ces composés toxiques. Ondeo IS réussit ainsi à détourner de leur route ces composants toxiques tout en les utilisant pour enrichir le gaz naturel. Cathy Fuchs, en charge du développement du marché de l’industrie du pétrole et du gaz chez Ondeo IS, est à l’origine de cette innovation : « On doit cette ligne de traitement novatrice à notre capacité d’écoute des besoins et des difficultés de nos clients et à plus de 20 ans d’expérience en traitement des eaux résiduaires industrielles », relate-t-elle. Ce procédé possède de nombreux avantages. Il permet de respecter les normes de rejet, d’amoindrir considérablement les coûts d’exploitation et de valoriser le pouvoir calorifique des BTEX. « En effet, le peu de gaz naturel utilisé pour le stripping a un pouvoir calorifique plus élevé, du fait de l’augmentation de son taux de BTEX », ajoute Cathy Fuchs. Ondeo IS a déjà signé un contrat pour le traitement des eaux produites d’une installation de production de gaz capable de distribuer jusqu’à 500 MMscfd (2) de gaz par jour. « Les perspectives de cette innovation, sous brevet international, sont très prometteuses en terme de futurs contrats », conclut Cathy Fuchs. Et en plus, bien que développée pour le gaz, cette innovation peut être appliquée à d’autres eaux industrielles avec des caractéristiques semblables… (1) BTEX est l’abréviation des composés chimiques aromatiques suivants : Benzène B, Toluène T, Éthylbenzène E, Xylènes X (ortho, méta et para). (2) Million Standard Cubic Feet per Day : millions de pieds cubes standard par jour. Unité de mesure utilisée aux États-Unis. En Europe on a communément recours aux Nm3/hr (Normal mètre cube par heure). Converti, ce chiffre est égal à 558 140 Nm3/hr. N°12 - mars 2013 Être femme et dirigeante, c’est une situation qui peut paraître exemplaire au Qatar. Mais Emmanuelle Brisemur, nommée Directrice d’exploitation de Degrémont en terre qatarie en septembre 2011, est une femme de caractère. Elle va même jusqu’à préciser « Être une femme à ce niveau de responsabilité ne pose de problème à personne ici au Qatar. Mes interlocuteurs qataris sont extrêmement respectueux. » Au quotidien, tout ce qui touche à l’exploitation des stations d’épuration relève de sa responsabilité : la gestion des usines, la tarification des prestations d’exploitation lors des appels d’offres et le volet exploitation des projets de développement commercial, notamment dans les villes nouvelles qui fleurissent en périphérie de Doha, la capitale. Les journées commencent tôt. « Les clients nous convoquent parfois dès 6h30. J’ai dû apprendre à m’adapter à ce nouvel environnement et à de nouvelles habitudes de travail ». Dans les différentes facettes de sa mission, Emmanuelle peut s’appuyer sur des compétences engrangées en treize années de carrière au sein du Groupe. Son expérience initiale d’analyste financier à Hong Kong, puis à Paris et en Indonésie, lui a appris à gérer des budgets, chiffrer des projets et négocier des financements. Et son poste précédent de chef d’agence usine en région orléanaise pour Lyonnaise des Eaux la légitime face à ses 120 collaborateurs. Au sein d’une équipe majoritairement constituée d’Indiens et de Philippins, Emmanuelle est la seule Française, hormis trois VIE (1). Une banalité dans un émirat ultracosmopolite : 85 % des habitants sont des expatriés. Emmanuelle s’est installée avec ses trois enfants de sept, cinq et deux ans. Son mari, qui dirige en France une entreprise de bâtiment, est présent à mi-temps. Des campements dans le désert aux prestigieux concerts de l’orchestre philharmonique du Qatar, ses week-ends sont, au même titre que ses semaines, bien remplis… Talents_ 11 EMMANUELLE BRISEMUR / DIRECTRICE D’EXPLOITATION DE DEGRÉMONT AU QATAR “J’ai vite compris les particularismes culturels du Qatar Et son énorme potentiel commercial.” (1) Volontaires Internationaux en Entreprise. Degrémont au Qatar © Emre Rende — D’ici à 2016, le Qatar va doubler sa population, en passant de 1,7 à 3 millions d’habitants. Pour mettre ses capacités d’assainissement à niveau, l’émirat s’est doté de master plans ambitieux. Avec un important potentiel de développement à la clé pour Degrémont qui, avec quatre stations d’épuration construites et/ou gérées en exploitation, est déjà le premier opérateur du marché. Autre perspective : le dessalement d’eau de mer. Pour acquérir une relative indépendance agricole, le Qatar entend se doter de capacités d’irrigation de masse. _ENJEUX © PIERRE OLIVIER / CAPA PICTURES 12 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE “L’ÉTAT DE MATURITÉ D’UN SYSTÈME DE SÉCURITÉ EST SOUVENT UN MARQUEUR DE LA PERFORMANCE GLOBALE DE L’ENTREPRISE.” JEAN-MARC LAOUCHEZ / DIRECTEUR SANTÉ ET SÉCURITÉ DE SUEZ ENVIRONNEMENT LA SÉCURITÉ CHEZ SUEZ ENVIRONNEMENT L’HOMME AU CŒUR DES ENJEUX ET ACTEUR DE LA DÉMARCHE HOMMES, INSTALLATIONS, ORGANISATION DU TRAVAIL… LA SÉCURITÉ DES PERSONNES ET DES BIENS OCCUPE UNE PLACE MAJEURE DANS LA STRATÉGIE ET LA POLITIQUE SOCIALE DU GROUPE. AVEC DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS. ÉTATS DES LIEUX ET PERSPECTIVES AVEC JEAN-MARC LAOUCHEZ, DIRECTEUR SANTÉ ET SÉCURITÉ DE SUEZ ENVIRONNEMENT, ET IVAN BOISSIÈRES, DIRECTEUR DE L’INSTITUT POUR UNE CULTURE DE SÉCURITÉ INDUSTRIELLE (ICSI). N°12 - MARS 2013 © DR ENJEUX_ “RELAYÉE PAR LES MANAGERS, L’IMPULSION DONNÉE PAR LA DIRECTION EST FONDAMENTALE POUR CRÉER LES CONDITIONS DE LA RÉUSSITE.” Pour garantir la sécurité des hommes, dans la plupart des activités “hors sites”, il faut avant tout anticiper sur le comportement humain. © GEORGE BLONSKY / ABACAPRESS © SÉBASTIEN CALVET / ABACAPRESS IVAN BOISSIÈRES / DIRECTEUR DE L’INSTITUT POUR UNE CULTURE DE SÉCURITÉ INDUSTRIELLE (ICSI) Comment définiriez-vous la notion de sécurité ? Jean-Marc Laouchez : Chez SUEZ ENVIRONNEMENT, exercer nos métiers de manière professionnelle, c’est assurer une totale sécurité de nos collaborateurs, de nos clients, de nos sous-traitants et des tiers. Dans nos activités sur sites (usines de traitement de l’eau, centres de tri des déchets…), des standards d’équipements, des procédures et des contrôles fréquents sont la base d’une protection solide contre les risques majeurs, tels que les incendies ou les accidents de circulation. Dans nos activités “hors sites”, comme la collecte de déchets ou les travaux sur voirie pour les réseaux d’eau, il s’agit d’anticiper sur le comportement humain (celui de nos salariés mais aussi celui des tiers) par des actions de formation ou de sensibilisation. Ivan Boissières : La sécurité des grandes entreprises s’articule autour de trois piliers : la technique, les procédures et systèmes de management, ainsi que les facteurs humains ICSI, LIEU DE RÉFLEXION ET D’ACTION et organisationnels. S’appuyant sur les sciences humaines et sociales, ce troisième pilier concentre aujourd’hui toutes les attentions. Peut-on parler d’une culture de la sécurité ? J.-M. L. : Nous créons en ce moment les bases d’une véritable culture sécurité dans le Groupe. Aujourd’hui, nous voulons que les mêmes standards de sécurité s’appliquent dans tous les pays où nous sommes présents. En effet, au-delà des hétérogénéités culturelles, la sécurité est un thème fédérateur qui peut être compris par tous. Règles et formations homogènes (voir “Données sur la formation des managers”, p. 14), responsabilisation de tous et partage de bonnes pratiques cimentent progressivement une culture commune de la sécurité. C’est une illustration de nos engagements en matière de responsabilité sociale. L’état de maturité d’un système de sécurité w Association loi 1901 créée en 2003, l’ICSI a trois objectifs : ouvrir le débat sur les différentes dimensions du risque et proposer un lieu d’échanges et de partage de bonnes pratiques et d’innovation ; contribuer à l’amélioration de la sécurité dans les entreprises industrielles de toutes tailles et de tous secteurs d’activité ; favoriser l’acculturation de l’ensemble des acteurs de la société aux problèmes des risques et de la sécurité. 13 14 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _ENJEUX DONNÉES SUR LA FORMATION DES MANAGERS Créer une culture sécurité commence d’abord par les managers. Ceux-ci bénéficient d’un programme commun de formation déployé progressivement à l’échelle mondiale. Nombre de managers formés en 2010, 2011 et 2012 2010 2011 450 500 2012 650 © DR © MICHEL MARTINEZ BOULANIN / ABACAPRESS En 2012, l’investissement en formation des managers (650) était de l’ordre de 500 000 `. w est souvent un marqueur de la performance globale de l’entreprise. Peu à peu, la sécurité doit être reconnue comme un des traits marquants de notre identité. I. B. : L’analyse des causes des accidents et incidents graves, dans des installations de plus en plus complexes, démontre que, pour une part minoritaire, elles sont d’origine technique (conception, équipements) et pour une forte majorité d’origine organisationnelle ou comportementale, facteurs communs à toutes les entreprises quelle que soit leur branche d’activité. La réglementation, qui s’est diversifiée, ne suffit donc pas. Les progrès en matière de sécurité industrielle ne peuvent venir que des entreprises elles-mêmes, à l’intérieur desquelles doit se développer une vraie culture de la sécurité. Si on regarde l’histoire de la sécurité au sein des grands groupes industriels, on s’aperçoit qu’après les progrès enregistrés dans les domaines techniques et organisationnels, la tendance aujourd’hui est d’étudier les comportements individuels pour diminuer les risques. Comment relayez-vous votre message ? Quels sont les moyens mis en œuvre ? J.-M. L. : Pour créer une “culture sécurité”, nous avons établi quinze “règles” sur la façon de manager la santé et la sécurité. À cela, s’est ajoutée au fil des années une vingtaine de standards industriels sur les principales activités dites “à risque” : plans de circulation sur site, consignations, collecte de déchets, espaces confinés… Pour mettre en œuvre tout cela sur le terrain nous travaillons avec un “premier cercle” de 32 Business Units (BU) ou filiales. Des plans d’action annuels définissent les priorités, des évaluations et des audits réguliers permettent d’en vérifier le bon déploiement. Un séminaire annuel de la filière vient compléter ce dispositif d’animation. De plus, toute société nouvelle intégrant le Groupe fait l’objet d’un audit sur son niveau de “culture sécurité”. I. B. : La sécurité ne doit pas être considérée comme un champ isolé de la vie de l’entreprise. Améliorer la sécurité, c’est optimiser la performance globale de l’entreprise. Pour obtenir de bons résultats, cette notion doit irriguer en transversal toute la vie de l’organisation. Relayée par les managers, l’impulsion donnée par la direction est fondamentale pour créer les conditions de la réussite. J.-M. L. : La sécurité ne nécessite pas forcément de moyens considérables. Dans la pratique, les accidents résultent plus de défaillances organisationnelles et humaines que d’un manque de moyens. L’idée est donc de se concentrer sur l’organisation du travail et de recentrer notre effort de formation sur l’amélioration des comportements individuels et l’implication des managers. Pour cela des analyses de risques sont conduites au sein des BU sur la base des règles du Groupe et débouchent sur des solutions adaptées au contexte local. Des réponses peuvent être apportées par la formation de nos salariés (par exemple, formation, sur simulateur de conduite, de nos chauffeurs de bennes de collecte de déchets aux Pays-Bas et en Allemagne) ou par l’information des riverains (distribution de 1500 DVD pédagogiques aux enseignants en Allemagne sur le thème de la sécurité routière). L’organisation du travail peut être améliorée en optimisant nos tournées de collecte de déchets ou en travaillant à une meilleure circulation des engins sur nos sites de tri. Lorsque cette analyse des risques démontre que des travaux sont nécessaires, des ressources N°12 - MARS 2013 © GEORGE BLONSKY / ABACAPRESS ENJEUX_ financières peuvent être dégagées dans le cadre de plans d’action, le plus souvent pluriannuels (par exemple, 1 million d’euros sur un site de valorisation de déchets verts en France ou 400 000 euros pour sécuriser des transporteurs à bandes ou des presses à balles aux Pays-Bas). Les résultats récents sont-ils satisfaisants ? J.-M. L. : Nous partageons le même constat que les autres grands groupes industriels de service. Nous parvenons à baisser régulièrement notre taux de fréquence des accidents avec arrêts de travail mais nous avons encore malheureusement des accidents mortels à déplorer. Variables selon les activités, nos résultats sont encourageants mais insuffisants. Avec un taux de fréquence voisin de cinq au niveau mondial (cinq accidents par million d’heures travaillées), SUEZ ENVIRONNEMENT se positionne dans le peloton de tête sur les métiers de l’eau. Distributrice d’eau au Maroc, Lydec, filiale du Groupe, a par ailleurs remporté en 2012 le prix national de sécurité et un prix pour sa démarche RSE, à la suite de la notation réalisée pour la première fois au Maroc par Vigeo, l’expert européen de la performance responsable. Afin de limiter les accidents, il est nécessaire de se concentrer sur l’organisation du travail et de former les équipes, tout en impliquant les managers. Pour la propreté et toujours à l’échelle mondiale, nous nous situons dans la bonne moyenne avec un taux de fréquence de dix-huit. I. B. : Après une phase d’amélioration continue, les grands groupes tels que SUEZ ENVIRONNEMENT arrivent aujourd’hui à un palier. Le consensus des scientifiques et des industriels indique clairement que, pour améliorer les comportements, il faut former les personnels à tous les échelons des hiérarchies, analyser la pertinence des systèmes d’organisation du travail et se doter de nouveaux indicateurs pour évaluer les effets du changement. Quels sont les axes de progrès à court et moyen termes ? J.-M. L. : En 2013, nous poursuivrons notre action de fond impliquant l’ensemble de la ligne managériale et des salariés. Nous allons communiquer largement autour de “10 règles qui sauvent”, de nouvelles recommandations comportementales issues de l’analyse des accidents mortels sur les dix dernières années. I. B. : Développer une culture de la sécurité, c’est construire la cohérence entre les règles et les comportements, entre le discours et les pratiques pour faire de la sécurité une valeur partagée par tous au sein de l’entreprise. La sécurité est un terrain de consensus pouvant réunir l’ensemble des parties prenantes d’une entreprise. Même en situation de crise, parier sur la sécurité est une stratégie intelligente. DEGRÉMONT SERVICES : UN EXEMPLE DUPLICABLE La prise en compte du facteur humain pour diminuer les risques est au centre d’une opération pilote conduite chez Degrémont Services (DS) pour tester le “diagnostic culture sécurité”, une démarche innovante de changement développée par l’ICSI. Objectifs ? Évaluer et faire évoluer la culture de la sécurité. Dans un premier temps, l’ICSI a établi un diagnostic sur le site pilote de Valenton (France). La phase suivante a consisté à bâtir un plan d’action de trois ans intégrant l’ensemble des leviers traditionnels de la sécurité en y ajoutant de nouveaux outils. Au vu de l’impact positif déjà mesurable, la décision a été prise de généraliser cette démarche à l’ensemble des sites en se l’appropriant à travers la formation de managers référents à cette nouvelle approche. 15 _TALENTS LAURE L LA UR RE GI G GIRODET RODE RO DET DE T / DI D DIRECTRICE R CT RE C RI RICE CE ES STRATÉGIE TRAT TR TRAT A ÉG ÉGIE IE E E NO OUVE OUVE VEAU AU UX MARC M A CHÉ HÉS S DE SAF AF A FE EG GE ET NOUVEAUX MARCHÉS SAFEGE ““JE JE EV VEUX EUX AP A APPORTER PPORTER EN ENCORE NCORE P PLUS LUS US D DE EV VALEUR ALEUR A AUX UX EN ENTITÉS NTITÉS O OPÉRATIONNELLES PÉRATIONNELLES DE ES SAFEGE.” AFEGE.” SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE “J’AI GRANDI AVEC LE GROUPE !” Ainsi, s’exprime Laure Girodet, nommée à 40 ans, en août dernier, à la tête de la toute nouvelle direction Stratégie et Nouveaux Marchés de SAFEGE. En effet, jeune élève ingénieur aux Ponts et Chaussée, elle a effectué un stage d’un an à Buenos Aires pour Lyonnaise des Eaux. Et dès qu’elle a eu son diplôme, en 1996, elle est entrée dans le Groupe pour ne plus en partir… De missions “corporate”, comme chargée de mission auprès de Bernard Guirkinger, alors P.-D.G. de Lyonnaise des Eaux, à des responsabilités plus opérationnelles, en tant que chef d’agence, ou fonctionnelles, comme directeur des fonctions supports de Lydec au Maroc, Laure a appris à passer d’un univers à l’autre. Et a développé des compétences multiples : managériales et commerciales chez Lyonnaise des Eaux, de gestion de projet et de gouvernance chez Lydec ou stratégiques chez SAFEGE. Fil rouge de son parcours, son énergie, son appétence pour le relationnel et sa passion pour les métiers de l’environnement. « Aussi lorsque Benoît Clocheret, P.-D.G. de SAFEGE, m’a exposé son ambition de transformer l’entreprise en un intégrateur pluridisciplinaire de solutions d’aménagement durable, j’ai été séduite », avoue-t-elle. « SAFEGE est une entreprise agile, constamment sur la brèche commercialement : un vrai choc culturel pour moi qui viens d’un univers où les échelles de temps sont longues. » Laure supervise désormais les directions support en charge de l’innovation, du développement, du marketing et de la communication, mais aussi les deux filiales Actimar (1) et Explicit (2) et, depuis le 1er janvier, les directeurs “métiers” dans les domaines de l’eau urbaine, l’environnement, les ouvrages hydrauliques, les aménagements maritimes et portuaires, les déchets et la mobilité urbaine. Et les enjeux sont forts. Il faut souder les équipes, donner une identité et une unité à cette nouvelle Direction, en créant passerelles et synergies. Il faut aussi accélérer la construction d’offres globales innovantes et le développement de la clientèle privée, en intensifiant les liens avec les entités de SUEZ ENVIRONNEMENT et de GDF SUEZ. Une nouvelle dynamique est lancée, pour permettre à SAFEGE de développer son positionnement comme conseil stratégique multimétiers capable de fournir des réponses globales pour l’aménagement des villes et des territoires, en France comme à l’international. (1) Spécialiste de l’océanographie. (2) Spécialiste des études Énergie/Climat, intégrée au Groupe en septembre 2012. SAFEGE à l’heure de la diversification — Depuis 2009, SAFEGE a conforté sa position sur ses métiers historiques (l’eau et l’environnement) et accéléré le développement de ses compétences dans une offre globale comprenant les déchets, l’aménagement urbain, la mobilité et l’énergie. Cette nouvelle dynamique s’est concrétisée par une importante expansion internationale, une stratégie “métiers” plus affirmée et plusieurs acquisitions, qui font de SAFEGE une ingénierie pluridisciplinaire de référence pour l’aménagement de villes et territoires durables. L’activité de SAFEGE a ainsi progressé de près de 30 % en trois ans. © SOPHIE LOUBATON / CAPA PICTURES 16 N°12 - MARS 2013 LE TRI ROBOTISÉ : UN MODÈLE POUR LE FUTUR ? w Découvrez SITA Suomi et le robot ZenRobotics en vidéo. LA VALORISATION DES DÉCHETS EST AUJOURD’HUI UN ENJEU MAJEUR. Mais pour bien les valoriser, il est essentiel qu’ils soient parfaitement triés en amont. Des technologies de pointe et des systèmes inédits sont donc développés pour optimiser le tri sélectif. Pionnière en la matière, SITA Suomi (Finlande) est en passe d’intégrer dans sa chaîne de recyclage, le tout premier processus de tri multirobotisé. Cette innovation technologique a été conçue par la start-up finlandaise ZenRobotics, spécialiste du recyclage high-tech. Cette performance technique parachève plus de trois ans d’une fructueuse collaboration. « Nos équipes se sont rencontrées en 2009 et nous avons alors décidé de débuter un projet pilote avec ZenRobotics pour trier les déchets de construction. Avec comme objectif un tri plus qualitatif et plus rapide. Après deux ans de travail acharné et de très nombreux échanges, nous avons développé un pilote en 2011. Nous venons d’acquérir une fonction de tri des déchets de construction auprès de ZenRobotics pour l’intégrer à notre ligne de traitement des déchets. 17 Nous espérons que le lancement de cette ligne sera effectif dès l’été 2013 », précise Jorma Kangas, P.-D.G. de SITA Suomi, qui se positionne désormais en leader mondial du tri robotisé. Le robot ZRR, mis au point par l’équipe de chercheurs de ZenRobotics, identifie les déchets à l’aide de multiples capteurs, comme des scanners 3D par exemple. Il sépare ensuite automatiquement les matières premières des débris indésirables. L’analyse est précise et la récupération affinée. Comme un cerveau humain, l’intelligence artificielle contrôle le système de façon autonome. « Ce système peut potentiellement être utilisé dans toutes les usines réceptionnant des déchets de construction. » En effet, les avantages sont nombreux et la maintenance minimale. « Le robot ne prend pas beaucoup de place. Et il est moins dangereux que le travail manuel. De plus, l’investissement, comparé au tri traditionnel, est moindre. Nous avons de grands espoirs que les robots deviennent notre fer de lance. Nous sommes passés avec le pilote d’un taux de 75 % à 85 % de valorisation des déchets. Notre objectif avec l’installation définitive est de 95 % », ajoute Jorma Kangas. SITA SUOMI EN BREF SITA Suomi (Finlande en finnois) est une filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, leader européen de la gestion globale des déchets. SITA Suomi emploie 400 personnes. En 2012, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. © ZEN ROBOTICS SITA SUOMI INNOVATIONS_ SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE 18 Nouvelles de France… VAUCLUSE © DR NOUVELLE UNITÉ DE VALORISATION DU BIOGAZ ÎLE-DE-FRANCE AIR FRANCE RECYCLE SES UNIFORMES Du 21 janvier au 15 mars 2013, la compagnie aérienne française Air France a lancé une opération de collecte des uniformes usagés de son personnel au sol et navigant sur ses plates-formes de Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle. Partenaires de l’opération, SITA France et le fournisseur d’uniformes CEPOVETT en assurent la gestion opérationnelle, la collecte, le tri et le recyclage. Les vêtements récupérés, anciens uniformes et éventuellement aussi vêtements personnels, seront ensuite détruits, puis transformés en fibre isolante pour véhicules dans une usine de recyclage spécialisée. Première pour Air France, l’opération pourra être étendue à l’ensemble des 35 000 salariés de la compagnie, soit un potentiel de 30 tonnes de vêtements collectées. De quoi équiper 1 350 véhicules en matériel d’isolation. w Découvrez le reportage sur le recyclage des uniformes Air France. Le 14 janvier dernier, SITA Méditerranée a inauguré une unité de valorisation du biogaz sur l’installation de traitement des déchets d’Entraigues sur la Sorgue. Depuis 2001, SITA y a développé six solutions de gestion des déchets, notamment une déchetterie, un centre de tri et une unité de valorisation biologique des boues. Ce pôle multifilières désormais équipé d’une unité de valorisation énergétique du biogaz devient producteur d’énergie renouvelable. En valorisant les déchets du département du Vaucluse, le site devrait produire 10 000 MWh/an, soit la consommation d’électricité de près de 1 770 foyers. GDF SUEZ LANCEMENT D’UN DISPOSITIF PÉDAGOGIQUE GDF SUEZ innove en lançant un dispositif pédagogique conçu avec des professionnels de l’éducation et disponible sur www.japprends-lenergie.fr. Du CE1 au collège, enseignants et élèves y trouveront des supports interactifs et gratuits. Ludique, le premier serious game de l’énergie développé pour les collèges demande aux joueurs d’équilibrer la production et la demande énergétiques de leur population virtuelle. De plus, un concours intercollèges sur le thème “Ma ville de demain en 2020” récompensera les 20 meilleurs dossiers en faveur d’une ville plus durable. Remise des trophées en juin prochain ! CHAMPAGNE DEUX NOUVELLES CHARTES DE GOUVERNANCE LOCALE DE L’EAU En janvier, Espelette, au Pays basque, et la station des Saisies, en Savoie, ont signé leur charte de gouvernance locale de l’eau avec Lyonnaise des Eaux. Ces contrats prouvent l’engagement des collectivités et leur volonté d’impliquer les usagers dans la gestion de l’eau, en particulier pour faire face aux variations saisonnières touristiques. N°12 - MARS 2013 EN BREF_ +1,8 % DES PERFORMANCES SOLIDES 15 102 M€ c’est la croissance brute du chiffre d’affaires par rapport à 2011. Ce chiffre augmente sur tous les segments et démontre des performances solides malgré un contexte économique difficile en Europe. Les résultats en ligne avec les objectifs confortent les perspectives de croissance du Groupe pour 2013. © SIMON LOURIÉ c’est le chiffre d’affaires de SUEZ ENVIRONNEMENT en 2012. © FABERNOVEL c © DEGRÉMONT UP ALSACE INSOLITE : UNE STATION D’ÉPURATION RECYCLE LE JUS DE CHOUCROUTE ! Une station de traitement des eaux usées pas comme les autres a été inaugurée en novembre dernier… Implantée sur la commune de Meistratzheim dans le bassin de l’Ehn dans le Bas-Rhin, elle est à la fois destinée à collecter et à dépolluer les eaux usées de 11 communes, mais aussi à traiter les effluents des choucrouteries des environs qui réalisent près de 70 % de la production nationale de choucroute ! Commandée par le Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples (SIVOM), conçue et construite par Degrémont et exploitée par Lyonnaise des Eaux, filiales de SUEZ ENVIRONNEMENT, cette nouvelle station de traitement des eaux usées est performante énergétiquement, écologique et surtout très originale… RECYCLAGE DE PALETTES HOME PALETT, UNE NOUVELLE SOLUTION DE RÉPARATION DE PALETTES EPALIA, filiale de SITA, a lancé en février Home Palett, l’atelier mobile de tri et de réparation de palettes. L’atelier peut être installé directement sur la plate-forme d’un client le temps nécessaire à la réparation de son stock de palettes abîmées. Opérationnel et innovant, le service assure une disponibilité immédiate des palettes, réduit les coûts de réparation, mais aussi l’empreinte carbone de l’entreprise cliente. EPALIA étoffe ainsi ses prestations pour les industriels, après avoir lancé Bank Palett en novembre 2011, qui fournit un capital de palettes n’importe où en France. 19 REIMS MÉTROPOLE CONFIRME SA CONFIANCE EN SITA SITA, au travers de sa filiale Chazelle, vient de décrocher un contrat de 5 millions d’euros pour gérer l’exploitation du centre de tri de Reims Métropole. SITA remporte ainsi un nouveau succès après les gains des contrats de collecte des déchets ménagers et de collecte sélective des 211 000 habitants de la métropole. SAFEGE ACQUIERT EXPLICIT L’acquisition de ce leader en conseil et études énergie-climat renforce les compétences de SAFEGE dans les domaines énergétiques et l’adaptation au changement climatique. Avec ce savoir-faire reconnu depuis plus de 20 ans, la filiale en ingénierie de SUEZ ENVIRONNEMENT enrichit son offre pour l’aménagement durable des villes et des territoires, couvrant l’ensemble de leurs enjeux énergétiques et environnementaux, de la réflexion stratégique à l’accompagnement opérationnel. “LE 17” L’ESPACE DE VALORISATION DES SAVOIR-FAIRE DU GROUPE Depuis son ouverture en mai 2012, “Le 17”, baptisé ainsi pour faire écho à son emplacement dans la Tour CB21 – SUEZ ENVIRONNEMENT, à La Défense, a déjà reçu plus de 1 700 visiteurs : clients, partenaires, investisseurs, actionnaires... Lieu d’immersion expérimentiel sur les enjeux et métiers de l’eau et des déchets, “Le 17” accueille ses visiteurs invités et guidés à travers un parcours de découverte où foisonnement d’idées et partage d’expertises convergent. Une expérience unique au cœur des savoir-faire du Groupe en termes d’innovation et de développement durable. Chacun des deux métiers est raconté, c’est ensuite la démonstration qui est utilisée pour présenter de manière approfondie les solutions, offres et services de SUEZ ENVIRONNEMENT. DÉVELOPPEMENT DURABLE NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE 2012-2016 SUEZ ENVIRONNEMENT a publié sa première feuille de route de Développement durable en 2008. Fin 2012, le Groupe avait déjà atteint la quasi totalité des objectifs fixés. Présentée au Conseil d’administration du 12 décembre dernier, la deuxième phase 2012-2016 de la feuille de route accroît les ambitions de SUEZ ENVIRONNEMENT autour de trois priorités et douze engagements. À travers la gestion des grands cycles de l’eau et des déchets, le Groupe veut contribuer à une croissance plus durable et accompagner ses clients, ses salariés et les territoires dans la transition vers une économie verte. SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE 20 … et du monde ROYAUME-UNI c SITA UK REMPORTE UN CONTRAT DE 130 MILLIONS D’EUROS ÉTATS-UNIS UNITED WATER PRIMÉ POUR SA POLITIQUE DE SÉCURITÉ ET DE SANTÉ AU TRAVAIL En février dernier, la station de traitement des eaux usées de Wixom, desservant 3 600 habitants dans le Michigan, a été récompensée pour son excellence en matière de sécurité et de santé au travail par la Michigan Occupational Safety and Health Administration (MIOSHA). En faisant de la sécurité et de la santé au travail la priorité numéro un, le site de United Water affiche un taux d’incident inférieur à la moyenne des entreprises de la région depuis plus de trois ans. HONG KONG DÉVELOPPEMENT RENFORCÉ POUR LE SECTEUR DES DÉCHETS EN ASIE DES ÉCOS-GESTES AU TRAVAIL AU ROYAUME-UNI SITA UK lance le site www.yourgreensteps.co.uk pour mieux guider ses entreprises clientes et les inciter à avoir des éco-gestes sur le lieu de travail. À la clé : de meilleures performances environnementales et une empreinte carbone réduite. 220 millions d’euros, c’est le montant des deux contrats de dix ans que vient de signer SITA Waste Services Ltd à Hong Kong. Ces contrats portent sur le transfert de plus de 3 500 tonnes de déchets par jour vers les sites de traitement et d’élimination, ainsi que sur le recyclage quotidien de 470 tonnes d’huiles agroalimentaires en biocarburant. La filiale s’occupe dorénavant de la gestion de deux décharges, de 12 stations de transfert de déchets, de cinq décharges réhabilitées, ainsi que des services de collecte, compostage et recyclage de la ville. © DR © DR Le 1er février dernier, SITA UK, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, a annoncé avoir remporté le contrat de gestion des déchets ménagers du comté de Durham, au nord-est de l’Angleterre. 140 000 tonnes de déchets par an vont ainsi permettre de produire 10 MW d’électricité dans une usine en construction de Teesside. De quoi alimenter 17 000 foyers. Ce contrat de plus de 130 millions d’euros pour une durée de huit ans pourra être reconduit quatre ans de plus, et atteindre 185 millions d’euros. © MARCEL MALHERBE/ARCAID/CORBIS UP CHINE PREMIER PARTENARIAT DE SINO FRENCH WATER DANS LE SICHUAN Le 31 janvier, Sino French Water, filiale à 50 % de SUEZ ENVIRONNEMENT, a constitué une joint-venture avec Sichuan Dayi Water Company Limited dans la gestion des eaux résiduaires du comté de Shuangliu pour un chiffre d’affaires attendu de 156 millions d’euros sur 25 ans. La nouvelle société, détenue à 65 % par la filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, va exploiter huit stations d’épuration dans le comté. Elle va aussi construire et exploiter une usine d’épuration dans la zone de Tianfu, en plein boom démographique. Ce partenariat stratégique concrétise l’occasion de développer les services de gestion de l’eau de SUEZ ENVIRONNEMENT dans la province très dynamique du Sichuan, ainsi que de nouveaux projets de coopération dans le domaine de la protection environnementale. N°12 - MARS 2013 EN BREF_ 21 ROYAUME-UNI c GDF SUEZ MAROC GDF SUEZ VA CONSTRUIRE ET EXPLOITER LE PLUS GRAND PARC ÉOLIEN D’AFRIQUE En février dernier, GDF SUEZ a annoncé la construction du parc éolien de Tarfaya, en collaboration avec la société énergétique marocaine Nareva Holding. Situé au sud du Maroc, ce parc d’une puissance de 300 MW représentera 40 % de la capacité éolienne totale du pays. C’est le plus grand parc éolien d’Afrique et le plus grand jamais construit par GDF SUEZ. Un contrat d’achat d’électricité de 20 ans a été signé avec l’office national de l’Électricité et de l’Eau Potable du Maroc. La mise en service est prévue fin 2014. Ce chantier s’inscrit dans la stratégie du Groupe qui détient déjà 3 907 MW d’origine éolienne produits dans le monde et qui est entré en négociations exclusives pour la construction d’un parc éolien de 94 MW en Afrique du Sud, le projet West Coast 1. DEGRÉMONT UNE OFFRE EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE EN 3D EN LIGNE Degrémont, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, répond aux problématiques d’économies d’énergie de ses clients. Pour présenter ses différentes solutions, le site www.degremont.fr intègre à présent quatre plates-formes 3D et conduit l’internaute au sein même de ses usines de traitement. Le visiteur découvre ainsi l’ensemble des leviers permettant d’améliorer l’efficacité énergétique du traitement de l’eau, que ce soit pour une usine de production d’eau potable, de dessalement par osmose inverse ou d’épuration des eaux usées. UP UN CONTRAT DE PLUS POUR AQUALOGY Aqualogy Environment remporte le contrat pour le contrôle sanitaire des eaux de l’aéroport international de Tenerife Sur-Reina Sofía. Ce contrat d’un an renouvelable a été signé avec l’AENA, l’organisme public qui exploite les aéroports espagnols. ACQUISITION HYBRIDE EN SUÈDE SITA Sweden vient de s’équiper d’un nouveau camion hybride électrique et Diesel. Sans nuisance sonore, sa collecte des déchets recyclables réduit les émissions de CO2 et permet d’économiser jusqu’à 30 % de carburant. DEGRÉMONT : RAPIDITÉ OPÉRATIONNELLE DANS LA PRODUCTION D’EAU POTABLE La production d’eau potable vient de démarrer le 7 février près de Riyadh, en Arabie Saoudite, seulement quatre mois après la signature de deux contrats d’équipement de 40 millions d’euros. Ces contrats portent sur 14 sites autour de la ville et sur l’installation de 33 unités modulaires de traitement d’eaux saumâtres. Cette première installation produit de l’eau potable pour 3 000 foyers, auparavant alimentés par camions citernes. © DR 25 000 litres de glace seront fournis par Aqualogy UK, filiale d’Agbar, pour nettoyer le réseau de distribution d’eau au nordouest de Londres. La technique de curage par glace, plus rapide et plus efficace, va permettre de débarrasser les canalisations des sédiments et du biofilm, depuis les stations de traitement de Roydon et Blackford jusqu’aux extrémités du réseau. Ce contrat a été signé avec AffinityWater, le plus gros fournisseur d’eau britannique, qui dessert plus de 3,2 millions de personnes. RÉPUBLIQUE TCHÈQUE SITA CZ LANCE LES CAMIONS DE COLLECTE INTELLIGENTS SITA CZ équipe désormais ses camions de collecte d’un système de suivi entièrement automatisé, développant ainsi le projet Conteneurs intelligents, déjà récompensé par le Grand Prix des Trophées de l’innovation en 2012. Les informations provenant des conteneurs, dotés de puces RFID (Radio Frequency IDentification), sont transmises via le GPS des camions à une base de données en ligne. Véritable outil de gestion de la collecte, ce système de suivi est actuellement en phase de test. © TIBOR BOGNAR/CORBIS © CHRIS MARTIN/ /DESIGN PICS/CORBIS AQUALOGY UK NETTOIE À LA GLACE LES CANALISATIONS DE LONDRES POLOGNE SITA POLSKA : PREMIER PARTENARIAT PUBLICPRIVÉ DANS LE SECTEUR DE LA VALORISATION ÉNERGÉTIQUE En décembre 2012, la ville de Poznan, en Pologne, a attribué le contrat de construction et d’exploitation d’une unité de valorisation énergétique pendant 25 ans à SITA Zielona Energia, joint-venture entre SITA Polska, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, et Marguerite Waste Polska, filiale du fonds Marguerite. Estimée à 180 millions d’euros, la construction de l’unité de valorisation d’une capacité de 210 000 tonnes par an doit générer à partir de fin 2016 un chiffre d’affaires de 850 millions d’euros au profit de SITA Zielona Energia, pendant la durée de son exploitation. SITA Zielona Energia remporte ainsi le plus grand appel d’offres de partenariat publicprivé réalisé en Pologne et le premier dans le secteur de la valorisation des déchets. _INITIATIVES SOLIDAIRES SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE © PATRICK ROBERT / CORBIS 22 01_ LA CHAIRE PARISTECH “SUEZ ENVIRONNEMENT/ EAU POUR TOUS” TRANSFERT DE SAVOIR-FAIRE SUEZ ENVIRONNEMENT, PARISTECH (1) ET LE FONDS SUEZ ENVIRONNEMENT INITIATIVES (2) ONT LANCÉ EN 2008 LA CHAIRE D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE PARISTECH “SUEZ ENVIRONNEMENT/ EAU POUR TOUS”. OBJECTIF : RENFORCER LES COMPÉTENCES DES FUTURS MANAGERS DE PAYS EN DÉVELOPPEMENT, ÉMERGENTS OU EN TRANSITION POUR FACILITER L’ACCÈS UNIVERSEL ET DURABLE À L’EAU ET À L’ASSAINISSEMENT DANS LEUR PAYS D’ORIGINE. w Découvrez “Savoirs partagés”, le webdocumentaire sur le Fonds SUEZ ENVIRONNEMENT Initiatives. PORTÉE PAR DEUX DES PLUS PRESTIGIEUSES GRANDES ÉCOLES FRANÇAISES, AgroParisTech pour l’enseignement et MINES ParisTech pour la recherche, cette Chaire vise à constituer un pôle international de référence pour tenter d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (3). Ce partenariat est une des contributions de SUEZ ENVIRONNEMENT à la mise en œuvre du “droit à l’eau”, reconnu en 2010 comme droit fondamental par l’Assemblée générale des Nations unies. Dans ce cadre, la Chaire a créé un mastère spécialisé OPT (International Executive Master (4)). Depuis son coup d’envoi en 2009, elle a ainsi formé près de quarante professionnels provenant des quatre coins de la planète, avec des problématiques et des besoins très différents. « Plus que des experts ou des bons techniciens, les professionnels formés sont également capables d’entrer dans une démarche stratégique à long terme, d’insuffler leur vision et de conduire le changement pour atteindre les objectifs de cette grande aventure humaine : de l’eau pour tous », N°12 - MARS 2013 01_ La Chaire d’enseignement créée en 2008 a pour objectif de rendre l’eau accessible à tous, dans le monde entier. INITIATIVES SOLIDAIRES_ 23 02_ La promo 2013-2014 du mastère spécialisé Opt. 03_ Le mastère est dispensé au centre AgroParisTech de Montpellier, en France, depuis sa création en 2009. ZAKARIA A. LAWANDJI / DIRECTEUR COMMERCIAL ET MARKETING À LA SOCIÉTÉ TCHADIENNE DES EAUX (STE) 03_ affirme Jean-Antoine Faby, Directeur de la Chaire. « Au-delà des aspects techniques et opérationnels, le coaching que nous lui apportons permet également à l’auditeur de prendre connaissance de ses possibilités, de le mettre en confiance. » Dispensé au centre AgroParisTech de Montpellier, le mastère forme en effet des professionnels ayant une expérience de plus de dix ans et voués à être de futurs dirigeants. La Chaire propose un couplage innovant entre formation au management de services et programme de recherche résultant des questionnements du terrain. À l’issue de 18 mois de formation alternant cours et missions sur le terrain, les auditeurs doivent établir un diagnostic ainsi qu’un plan d’actions opérationnel pour le service dans lequel ils œuvrent dans leur pays d’origine. Chaque auditeur est encadré par un coach individuel chargé de le guider vers l’accomplissement de © DR 02_ © DR © DR “AVANT DE FAIRE CE MASTÈRE, JE REGARDAIS L’HORIZON DEPUIS UNE CHAISE… JE LE REGARDE DÉSORMAIS DEPUIS UNE COLLINE.” Lorsqu’il intègre le mastère spécialisé en septembre 2011, cet ingénieur en traitement des eaux et fluides industriels possède une expérience de 14 ans en tant que Chef de département à la Société Tchadienne des Eaux. Promu à la suite de sa formation, il est depuis janvier 2013 Directeur commercial et marketing. Témoignage. « Cette formation m’a totalement transformé. Tout d’abord j’ai rencontré des personnes formidables, capables de nous faire faire ce que nous pensions impossible : transformer nos rêves en réalité ! Elles ont fait de nous des ‘guerriers’, prêts à défendre coûte que coûte l’engagement que nous avons pour la collectivité et à le transformer cette mission. « L’intérêt de cette formation est que les auditeurs arrivent avec une problématique et qu’ils repartent non seulement avec de nouveaux acquis mais aussi avec une solution », précise Myriam Bincaille, Déléguée générale du Fonds SUEZ ENVIRONNEMENT Initiatives. Grâce au Fonds SUEZ ENVIRONNEMENT Initiatives, qui consacre un budget important de deux millions d’euros sur six ans, et aux 120 intervenants spécialisés (dont plus d’un tiers sont des collaborateurs de SUEZ ENVIRONNEMENT en mécénat de compétences), la Chaire a déjà permis de renforcer les compétences managériales de professionnels provenant de plus de 30 pays différents. « Le transfert de compétences et de savoir-faire est pour nous primordial. Notre grande fierté dans un projet est de constater que nous ne sommes plus indispensables lorsqu’il est terminé », affirme Myriam Bincaille. « Les bons en projet opérationnel. Je ne peux qu’être satisfait d’avoir rencontré sur mon chemin des personnes comme Jacques Bertrand, mon coach, Jean-Antoine Faby, ainsi que l’ensemble des coachs des auditeurs. Ce sont des personnes exceptionnelles qui nous ont beaucoup apporté. Ce mastère m’a armé pour conduire le changement en matière d’eau dans mon pays. Dans le cadre du plan d’action stratégique que j’ai établi, notre mission sera d’assurer et de développer l’exploitation du service de l’eau potable des centres urbains du Tchad et de compléter les infrastructures partout où cela sera nécessaire. Ce projet concerne les neuf principales villes du Tchad, soit plus d’un million d’habitants. Il devrait permettre de faire passer le taux de desserte de 23 % à 100 %. Pour l’heure, les négociations avancent plutôt bien. J’ai récemment été promu Directeur commercial et marketing et j’ai bon espoir que le budget voté pour mettre en place cet ambitieux projet puisse permettre un branchement de l’eau potable 24 h / 24 pour tous avant 2025. » résultats obtenus sont mesurés aujourd’hui par les postes à plus haute responsabilité proposés à nos auditeurs à leur retour dans leur service. C’est le fruit de la participation de nombreux partenaires (5), mais aussi de l’engagement, du dynamisme et de la très grande motivation que suscite un sujet aussi noble que celui de “l’eau pour tous” », conclut Jean-Antoine Faby. (1) Paris Tech est un Pôle de Recherche et d’Enseignement rassemblant douze des plus prestigieuses grandes écoles françaises, dont AgroParisTech et MINES ParisTech. (2) La Fondation SUEZ ENVIRONNEMENT Eau pour tous de l’Institut de France a été substituée par le Fonds SUEZ ENVIRONNEMENT Initiatives le 1er janvier 2011. Il s’inscrit dans la continuité des réalisations de la Fondation. (3) Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été adoptés en 2000 par les États membres de l’ONU, qui ont convenus de s’efforcer de les atteindre d’ici à 2015. (4) Le mastère OPT alterne des promotions anglophones et francophones. (5) L’Agence Française de Développement (AFD), les Agences de l’Eau Seine-Normandie et Rhône-Méditerranée et Corse, la région Languedoc-Roussillon sont aussi des partenaires de la Chaire. 24 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _TÉMOIN INVESTISSEMENTS PRIVÉS UNE SOLUTION “DURABLE” POUR LES MUNICIPALITÉS AMÉRICAINES DIRECTEUR DES INFRASTRUCTURES NORD-AMÉRICAINES CHEZ KKR Diplômé de l’université de Stanford, Raj Agrawal rejoint KKR en 2006 où il occupe le poste de Directeur des infrastructures nord-américaines. Membre des Conseils d’administration des sociétés Colonial Pipeline, El Paso Midstream Investment Corp et Dollar General, il a par ailleurs été vice-président à Warburg Pincus et a collaboré avec Thayer Capital Partners et McKinsey & Company. © DR RAJ AGRAWAL / Le groupe d’investissement privé KKR (1) et United Water, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT aux États-Unis, ont conclu un accord de partenariat public-privé d’un nouveau type avec la municipalité américaine de Bayonne, dans l'État du New Jersey. Raj Agrawal revient sur ce partenariat innovant. Entretien. N°12 - MARS 2013 TÉMOIN_ 25 Le partenariat entre KKR et United Wated va permettre à Bayonne de réhabiliter ses infrastructures et d’offrir à sa population un service de qualité. Cette ville est aujourd’hui un exemple pour beaucoup d’autres villes américaines. L’objectif d’un tel partenariat est double. Il vise à permettre à la ville de Bayonne d’investir dans les infrastructures afin d’accroître la fiabilité de son service et la qualité de l’eau tout en préservant une stabilité des prix. II permet, par ailleurs, d’améliorer l’exploitation et la maintenance de ses systèmes d’eau et d’eaux usées en faisant appel à une entreprise expérimentée en la matière. Dans le cadre de ce partenariat, KKR a investi dans le domaine de l’eau et de l’environnement. Est-ce une première ? Raj Agrawal : Pas tout à fait. Cela fait plusieurs années que nous sommes attentifs aux opportunités dans ce domaine. Nous avons d’ailleurs réalisé récemment un gros investissement en Asie dans ce secteur. Nous avons de plus lancé, en 2008, un “green portfolio program” en partenariat avec l’association Environnemental Defense Fund (EDF), qui consiste à accompagner des sociétés dans leur politique de développement durable. Dans notre métier d’investisseur, l’environnement fait désormais partie de nos préoccupations premières. Nous sommes conscients que chaque enjeu environnemental implique un enjeu financier. Le contrat avec Bayonne contribue également à nous positionner comme investisseur responsable (2). On peut néanmoins dire qu’il s’agit d’une première, puisque c’est le premier partenariat public-privé que nous ayons réalisé dans le domaine de l’eau. Et puis, cela représente incontestablement pour nous un énorme défi, car il s’agit de fournir aux résidents de Bayonne des services dédiés à l’eau et aux eaux usées de qualité pour les 40 prochaines années ! des activités d’exploitation(3). Le contrat repose sur la concession des services d’eau et des eaux usées à une entreprise dont le capital est détenu par des fonds externes, à 90 % par KKR et à 10 % par United Water, avec la particularité que la ville de Bayonne conserve la propriété des infrastructures. Ce contrat a, par ailleurs, été concédé pour une très longue période (40 ans). En règle générale, les contrats d’exploitation sont établis pour des durées allant de trois à dix ans maximum. Cette perspective de longue durée nous permet de prendre des décisions efficaces en ce qui concerne les structures, et de faire des investissements avec une perspective à long terme. C’est précisément ce que les municipalités, dont le budget est voté annuellement, sont dans l’impossibilité de réaliser. Ce partenariat nous a donc permis de proposer une solution innovante et créative à la ville de Bayonne, fortement endettée, tout en la sortant de l’impasse dans laquelle elle se trouvait. La conjugaison des expertises de United Water, dans le domaine de la gestion des systèmes d’eau et de qualité environnementale, et des nôtres, dans le secteur financier, constitue la clé de voûte de ce projet singulier. La fiabilité et la crédibilité de United Water ont par ailleurs été déterminantes dans notre décision d’investir dans ce secteur. En quoi les financements privés sont-ils bénéfiques pour les municipalités américaines ? Avec la crise, les villes américaines se sont trouvées confrontées à des problèmes structurels de trésorerie. Le manque de liquidités des municipalités et des gouvernements fédéraux a constitué un frein à l’investissement dans une période où celui-ci se révélait pourtant nécessaire. En quoi ce contrat est-il si innovant ? Il s’agit à n’en point douter d’un modèle original de concession en ce qu’il sépare la gestion des actifs w 26 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _TÉMOIN BERTRAND CAMUS / DIRECTEUR GÉNÉRAL DE UNITED WATER “UN FINANCEMENT PÉRENNE ET UN SAVOIR-FAIRE RECONNU POUR UNE SOLUTION INNOVANTE ET FIABLE.” Le modèle proposé par KKR et United Water pour la ville de Bayonne a été récompensé lors de la Clinton Global Initiative en septembre 2012. w En effet, dans de nombreuses villes les infrastructures relatives à l’eau sont obsolètes. Dans certains cas, elles n’ont pas été rénovées depuis plus de cinquante ans ! Selon les estimations du Gouvernement fédéral, la remise en état des infrastructures dans le secteur de l’eau est estimée à plus de 600 milliards de dollars pour les 20 prochaines années. Ce nouveau type de partenariat permet aux municipalités d’améliorer leurs infrastructures tout en réduisant leur dette. Pourriez-vous nous en dire davantage sur ces aspects centraux du contrat : la nature de l’investissement contient un volet de réduction de la dette publique tout en permettant d’améliorer les infrastructures ? Oui, c’est exact. Nous avons obtenu la concession, car nous avons investi une somme importante. Au total, il s’agit de 257 millions de dollars. 150 millions ont été destinés à alléger la dette de la ville de Bayonne et 107 millions seront investis durant « Nous faisons partie aux États-Unis des leaders sur le marché de l’eau et des eaux usées. Nos solutions innovantes et notre capacité à améliorer la qualité de l’eau se conjuguent aux investissements du secteur privé afin de permettre à nos clients de répondre efficacement à leurs défis. L’engagement actif de cette entreprise commune entre KKR et United Water offre une solution nouvelle et de long terme permettant de répondre aux besoins hydriques toute la durée de vie du contrat afin de gérer, réparer et rénover les réseaux. Il aurait été tout à fait impossible à la ville de Bayonne de moderniser ses infrastructures sans financement externe et sans expertise dans un domaine aussi pointu. C’est tout l’avantage de ce contrat. Les investisseurs privés sont aujourd’hui aux États-Unis une solution aux problèmes croissants rencontrés par les municipalités qui doivent réhabiliter et moderniser leurs infrastructures, alors même qu’elles ne possèdent ni les financements ni la technologie pour le faire. Le contrat signé avec Bayonne peut-il amorcer un réel changement dans le financement du développement des infrastructures publiques et dans la préservation de l’environnement ? Tout à fait ! Avec United Water, nous nous sommes engagés à offrir à la ville de Bayonne un service de qualité. Nos espoirs de réussite sont fondés, car nous nous sommes entourés d’un partenaire reconnu par les collectivités publiques tant au niveau opérationnel qu’environnemental. La ville de Bayonne est devenue un exemple à imiter. Beaucoup d’autres villes ont les yeux fixés présents, mais aussi futurs. Le modèle SOLUTIONSM, qui a été récompensé en 2012 à la fois lors de la Clinton Global Initiative (CGI) et par les professionnels à l’American Water Summit, propose une approche innovante, transversale ainsi qu’un nouveau modèle financier pour répondre aux problématiques auxquelles sont confrontées de nombreuses municipalités américaines. Ce type de contrat est une option efficace pour les villes américaines, car, en une seule opération, elles confient la gestion de l’eau à un opérateur professionnel, s’assurent que les besoins futurs seront financés correctement et restaurent leur capacité financière en allégeant leur dette. Les entités publiques se trouvent ainsi libérées des pressions qui pèsent sur leur bilan tout en dégageant une capacité d’investissement dans d’autres services publics. Le modèle SOLUTIONSM de United Water vise à une modernisation et à une exploitation plus efficace des systèmes de traitement de l’eau. C’est la première fois que nous collaborons avec KKR et nous espérons bien pouvoir renouveler cette expérience. Nos objectifs se rejoignent, car nous élaborons, tous deux, des solutions globales visant à renforcer la performance des entreprises au service de l’environnement. Et avec ce nouveau business model, tout comme l’Alliance ou le Management Contract, SUEZ ENVIRONNEMENT poursuit sa croissance à l’international, qui concilie rentabilité économique et développement durable, ce qui correspond à la stratégie du Groupe. » sur cette initiative. Nous sommes en train d’amorcer un réel changement, car compte tenu de la raréfaction des ressources en eau et de l’amenuisement des fonds publics, le secteur privé se retrouve investi d’un rôle plus important que jamais. La continuité, la fiabilité et la responsabilité : tels sont les maîtres mots qui guident notre engagement dans un secteur aussi vital que celui de l’eau. (1) Fondé en 1976, KKR, fonds d’investissement américain, doit son nom à ses trois fondateurs Jerome Kohlberg, Jr. Henry Kravis et George R. Roberts. C’est le plus gros fonds d’investissement au monde. (2) KKR a signé les engagements des Principes des Nations unies pour l'Investissement Responsable (UN PRI). (3) Un actif est un produit financier ayant une valeur monétaire qui désigne l'ensemble des biens détenus par une entreprise. Les activités d’exploitation sont les opérations autres que financières, entrant dans l'activité ordinaire et habituelle de l'entreprise. SHYAM BHAN DIRECTEUR GÉNÉRAL SH S HYA YAM BH BHA AN / DI AN D R C RE CT TE EU UR GE G NE N ER RA AL DE SUEZ ENVIRONNEMENT INDIA D ES UE U EZ EN NVIR VIR RO ONN NNEM EMEN NT IN ND DIIA IA ““NOUS NOUS P PARTICIPONS ART RTICIPO IPONS A ACTIVEMENT CTIV IVEMENT ÀL L’AMÉLIORATION ’AMÉLIO IOR RA ATION D ATION DU US SYSTÈME YSTÈ STÈME D’APPROVIS D’APPROVISIONNEMENT ISIONNEME NEMENT ET DES S DES SERVICES ERVICES D DE ED DISTRIBUTION ISTRIBUTIION D’EAU EN D’EAU EN IINDE.” NDE.” TALENTS_ 27 QUAND IL ÉTAIT ÉTUDIANT, Shyam Bhan voulait devenir pilote de chasse, mais il a finalement opté pour une carrière d’ingénieur environnemental et de management… Après avoir commencé ses études en Inde, dans le Cachemire où il est né, Shyam a ensuite poursuivi son cursus aux États-Unis. Aujourd’hui, après un parcours exemplaire, il est Directeur général de la nouvelle structure SUEZ ENVIRONNEMENT INDIA, mise en place en novembre dernier. Le Groupe n’y est pas en terre inconnue puisque Degrémont exerce ses activités dans le pays depuis plus de 30 ans et y bénéficie d’une grande notoriété. « Demandez à un Indien qui travaille dans le secteur de l’eau de citer la meilleure entreprise de traitement d’eau, il vous citera sans hésiter Degrémont ! », déclare Shyam Bhan. Il a deux grands défis à relever avec cette nouvelle structure : faire conserver à Degrémont sa place de numéro un et s’appuyer sur cette réputation pour promouvoir SUEZ ENVIRONNEMENT comme fournisseur complet de services de distribution d’eau de qualité en Inde. Au quotidien, il est également un fervent adepte du précepte : des employés heureux font des clients heureux… Shyam a déjà passé 15 ans au sein du Groupe, chez Degrémont en Inde, au Royaume-Uni et en Amérique du Nord, en tant que Directeur général de Degrémont Technologies. « Contrairement aux États-Unis ou au Royaume-Uni, le secteur de l’eau en Inde est un marché en forte croissance. Des millions de personnes dans les villes et les zones rurales recherchent un meilleur approvisionnement en eau et des services plus satisfaisants. Nous travaillons activement aux côtés de nombreuses entreprises publiques municipales et de services aux collectivités, pour les aider à répondre à ces attentes. À Delhi, nous avons récemment gagné un contrat pour l’amélioration des services de la distribution d’eau dans le quartier Malviya Nagar. Mais il ne faut pas croire pour autant que la majorité des Indiens ne se soucient pas de l’environnement. Au contraire… la sensibilité écologique et la mobilisation en faveur de la planète sont très fortes dans le pays. » Shyam Bhan défend son pays et ses valeurs avec conviction, lui qui, arrivé avec 8 dollars en poche pour étudier à Chicago, se définit avant tout comme un « diplômé qui a fréquenté les bancs de l’université, l’école de la vie et l’école de l’adversité ». Focus sur SUEZ ENVIRONNEMENT India — SUEZ ENVIRONNEMENT est présent en Inde depuis plus de 30 ans via sa filiale Degrémont, qui a construit plus de 150 usines et exploite 22 d’entre elles. Près de 5 milliards de litres d’eau potable sont produits chaque jour par SUEZ ENVIRONNEMENT en Inde, soit les besoins d’une population de 44 millions d’habitants. SUEZ ENVIRONNEMENT India rassemble environ 700 collaborateurs et plusieurs milliers d’emplois via ses sous-traitants. © ATUL SHARMA / CAPA PICTURES N°12 - MARS 2013 28 _DOSSIER 31% du chiffre d’affaires du Groupe réalisés à l'international(1) en 2012 (1) En dehors de l’Europe. SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE N°12 - MARS 2013 DOSSIER_ 29 SUEZ ENVIRONNEMENT, L’INTERNATIONAL PREND UNE AUTRE DIMENSION © FOTOFEELING/WESTEND61/CORBIS POUR ACCOMPAGNER SA DYNAMIQUE DE CROISSANCE, SUEZ ENVIRONNEMENT POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL, À TRAVERS LA CONSOLIDATION DE SES PRÉSENCES HISTORIQUES, LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX MARCHÉS GÉOGRAPHIQUES ET LE DÉVELOPPEMENT DE SON OFFRE AUPRÈS DES CLIENTS INDUSTRIELS. SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _DOSSIER © PATRICK WACK / ABACAPRESS 30 01_ 03_ © LIONEL HAHN / ABACAPRESS 02_ 02_ Par le biais de sa filiale aux États-Unis, United Water, le Groupe est présent dans 26 états américains, dans le secteur de l’eau. 03_ Aqualogy est la marque des services intégrés d’Agbar, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT. © SÉBASTIEN CALVET / ABACAPRESS 01_ En Chine, le Groupe est présent dans sept grands parcs industriels, comme ici à Suzhou. N°12 - MARS 2013 DOSSIER_ 31 AVEC PRÈS DE 80 000 COLLABORATEURS PRÉSENTS DANS 70 PAYS, SUR LES 5 CONTINENTS, SUEZ ENVIRONNEMENT EST UN ACTEUR MONDIAL DE L’EAU ET DES DÉCHETS. SON DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL S’APPUIE SUR LA FOURNITURE DE SERVICES À VALEURS AJOUTÉES ET SUR LA MISE EN PLACE DE MODÈLES DE CONTRATS INNOVANTS RÉPONDANT AUX SPÉCIFICITÉS DES PAYS, AUX ATTENTES DES CLIENTS ET DES POPULATIONS. S’ADAPTER AUX SPÉCIFICITÉS DES DIFFÉRENTS MARCHÉS C onséquence de la croissance de la population et d’une urbanisation galopante, les besoins en propreté et en eau ne cessent d’augmenter dans le monde entier. Ainsi, le marché de l’eau potable croît de 6 % par an en s’ouvrant de plus en plus à diverses formes de partenariats publics-privés (1). Quant au marché mondial des déchets, il est estimé à 300 milliards d’euros, toutes activités économiques confondues, de la collecte au recyclage (2). Les activités de SUEZ ENVIRONNEMENT sont donc au cœur d’enjeux mondiaux d’envergure. En dehors de l’Europe, SUEZ ENVIRONNEMENT continue de développer ses activités sur ses marchés traditionnels et souhaite renforcer sa présence à travers des investissements sélectifs et le développement de nouveaux modèles de contrats à faible intensité capitalistique. Ces efforts se sont déjà traduits par une forte augmentation du chiffre d’affaires à l’international. Au cours des quatre dernières années, il est ainsi passé de 2,5 à 4,6 milliards d’euros, et représente aujourd’hui 31 % du chiffre d’affaires du Groupe. À l’horizon 2018, le Groupe prévoit une croissance de 8 % par an. Il souhaite également se développer dans des domaines porteurs comme la gestion de l’eau et des déchets pour les industriels, qui affichent aujourd’hui de hautes ambitions de performance environnementale. DES MARCHÉS PORTEURS SUR LES CINQ CONTINENTS — Présent en Chine depuis plus de 30 ans, le Groupe y poursuit son essor dans l’eau et les déchets (+15 % de chiffre d’affaires dans le pays en 2012), notamment au travers de partenariats locaux dont il a expérimenté la solidité dans la durée. Il développe également ses activités dans les parcs industriels, avec une présence sur sept grands parcs chinois. Le Groupe a également signé un accord pour la création d’un centre d’excellence environnementale avec le Chonquing Water Group son partenaire depuis 10 ans dont il est également actionnaire. SUEZ ENVIRONNEMENT renforce par ailleurs ses positions dans le reste de la zone Asie Pacifique. En Inde, le marché est stimulé par un vaste programme gouvernemental pour la rénovation des infrastructures sur la période 2013-2018. Degrémont, qui y a déjà construit plus de 150 usines, finalise en ce moment la plus importante usine d’eau potable du pays à Bombay (Mumbaï), qui produira un milliard de litres d’eau par jour. La filiale va également construire et exploiter une station de traitement des eaux usées à New Dehli pour 11 ans. Le Groupe va par ailleurs œuvrer à l’amélioration du service de la distribution d’eau via un contrat de 12 ans avec l’autorité indienne Delhi Jal Board. En Australie, où SUEZ ENVIRONNEMENT opère dans ses deux métiers, le Groupe propose des solutions environnementales adaptées et des modèles contractuels renouvelés. En 2012, le Groupe y a augmenté son chiffre d’affaires de 9 %, pour dépasser le milliard d’euros, l’Australie devenant ainsi le troisième marché du Groupe, derrière la France et l’Espagne. w “Le Groupe construit des solutions adaptées non seulement aux besoins techniques de ses clients, mais également à leur volonté d’implication dans la gestion des contrats.” THIERRY MALLET / DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT EN CHARGE DE L’INTERNATIONAL 32 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _DOSSIER w DES OPPORTUNITÉS FORTES — SUEZ ENVIRONNEMENT axe naturellement son développement à l’international sur une croissance organique dans les pays où il est présent, mais a aussi pour objectif de bénéficier des zones de fortes croissances. De grandes zones au cœur de régions industrialisées font dès à présent face à des situations graves de stress hydrique (le Nord-Est de la Chine, le Sud-Est des États-Unis, de vastes portions du sous-continent indien) et ont besoin de mettre en œuvre des solutions leur permettant de faire face aux conflits d’usage. De même, sous l’effet du développement économique, la gestion des déchets devient une priorité pour les gouvernements de certains pays émergents, constituant autant de nouvelles opportunités commerciales pour le Groupe en dehors de ses marchés traditionnels (au Maroc, en Algérie, en Chine). Par ailleurs, le développement d’énergies non-conventionnelles (aux États-Unis, en Chine, en Pologne, en Australie...) requiert une expertise environnementale “Tous nos nouveaux modèles sont centrés sur la forte valeur ajoutée que nous apportons à nos clients.” THIERRY MALLET / DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT EN CHARGE DE L’INTERNATIONAL +2,1 milliards d’euros Entre 2008 et 2012, le Groupe est passé de 2,5 à 4,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’international(1) (1) En dehors de l’Europe. © KRISTA BOGGS Aux États-Unis, le Groupe se développe à un rythme soutenu dans le secteur de l’eau avec sa filiale United Water, le deuxième opérateur privé présent dans 26 états américains, et propose des modèles d’intervention innovants pour ses clients, les collectivités. SUEZ ENVIRONNEMENT est également présent dans le domaine de l’eau au Mexique et en Amérique du Sud, notamment au Brésil qui connaît un fort développement dans l’eau, et au Chili avec Aguas Andinas qui approvisionne 6 millions d’habitants en eau potable et en services d’assainissement. Les pays du Maghreb et du Moyen-Orient sont des marchés porteurs pour SUEZ ENVIRONNEMENT. Au Moyen-Orient, le Groupe s’appuie notamment sur la présence historique de Degrémont, acteur de dimension internationale dans la conception, la construction et l’exploitation d’équipements sur le marché du traitement de l’eau aussi bien auprès des clients publics qu’industriels. Cette présence a aussi permis au Groupe de travailler dans la région sous forme de partenariat, par exemple dans le cadre de la gestion des services d’eau et d’assainissement de la ville de Jeddah en Arabie Saoudite. Enfin, l’Europe de l’Est, et notamment la Pologne, est un marché porteur pour le développement des activités du Groupe dans le secteur des déchets. pointue autour de laquelle SUEZ ENVIRONNEMENT peut apporter une forte valeur ajoutée. UNE GOUVERNANCE PARTAGÉE — « Dans de nombreux pays, les gouvernements et les municipalités souhaitent se réinvestir dans la vie quotidienne de leurs concitoyens, en particulier pour tout ce qui concerne l’environnement », souligne Thierry Mallet, Directeur général adjoint de SUEZ ENVIRONNEMENT en charge de l’international. « Ils ont la volonté d’intervenir directement dans les décisions et de ne pas confier leurs services à une entreprise sans être directement impliqués. De notre côté, nous apportons notre savoir-faire qui permet aux élus d’atteindre leurs objectifs en matière de qualité de service, de qualité environnementale ou encore de couverture du service. » SUEZ ENVIRONNEMENT s’adapte à cette nouvelle donne en proposant des solutions adaptées aux besoins techniques de ses clients et à leur volonté d’implication dans la gestion des contrats. « Il s’agit d’un changement radical et nous apprenons des erreurs passées », reconnaît Thierry Mallet. « Une gouvernance défaillante ou inadaptée peut faire échouer des projets, quel que soit l’investissement technique, humain et financier. Tous nos nouveaux modèles sont centrés sur la forte valeur ajoutée que nous apportons à nos clients et présentent une gouvernance partagée. » MISER SUR LA VALEUR AJOUTÉE — SUEZ ENVIRONNEMENT construit son développement à l’international autour de cinq modèles de relations contractuelles innovants. Ils viennent compléter l’offre classique du Groupe en mettant en avant ses fortes valeurs ajoutées et ont pour atout de s’adapter aux nouvelles caractéristiques des marchés et des pays. • Le contrat de management propose un service innovant de partage d’expertise qui place le transfert de w Le Maghreb et le MoyenOrient sont des marchés porteurs. N°12 - MARS 2013 33 © MARTIN KOUCHNER DOSSIER_ ALEXANDRE BRAILOWSKY / DIRECTEUR DES RELATIONS SOCIÉTALES © JÉRÔME GALLAND “LE DÉVELOPPEMENT DE NOS ACTIVITÉS À L’INTERNATIONAL DOIT SE FAIRE EN HARMONIE AVEC NOTRE ENVIRONNEMENT.” Pourquoi une Direction des Relations Sociétales (DRS) au sein d’un groupe comme SUEZ ENVIRONNEMENT ? — Le contexte dans lequel évolue le Groupe a beaucoup changé au cours de ces dernières années. Les attentes des gouvernements et des municipalités sont de plus en plus fortes quant à la qualité de service, à la transparence et au respect strict des rôles et responsabilités de chacun. Les préoccupations des parties prenantes en matière de protection de l’environnement et d’accès au service pour tous sont croissantes. Autre évolution notable : Internet qui permet une transmission immédiate et massive de l’information. Notre rôle est d’intégrer ces nouvelles exigences pour mieux répondre aux attentes de l’ensemble des parties prenantes de SUEZ ENVIRONNEMENT. Nous veillons à ce que les solutions proposées soient adaptées aux territoires et qu’elles soient appropriées pour l’ensemble des acteurs (autorités publiques, usagers, société civile). Quelles sont les missions de la DRS ? — Nous avons deux missions. Il s’agit d’une part de garantir l’universalité de l’accès aux services essentiels dans le cadre de nos contrats à travers notre programme Eau pour tous. D’autre part, dans le cadre des contrats conclus par le Groupe, nous instaurons un dialogue avec les parties prenantes. Concrètement, quelles actions la DRS réalise-t-elle sur le terrain ? — Dans le domaine de l’eau, nous avons lancé le programme Eau pour tous. Nous intervenons dans les pays où le Groupe est Les actions du Groupe peuvent concerner l’assistance technique, comme en Haïti après le séisme de 2010. implanté en aidant nos filiales à accompagner l’autorité publique dans la mise en œuvre du droit à l’eau et à l’assainissement. Par exemple, dans les pays émergents, cela peut se traduire par la construction d’infrastructures dans les quartiers défavorisés. Dans d’autres pays, nos actions peuvent également concerner l’assistance technique ou encore la résolution de problématiques tarifaires pour les ménages en situation de précarité. Dans le cadre du dialogue avec les parties prenantes, nous avons développé pour nos filiales une offre de services intégrale qui comprend : un outil de diagnostic du territoire nous permettant d’élaborer un plan d'action et de mesurer son impact, des programmes de mobilisation des collaborateurs autour des dimensions de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) des métiers du Groupe, ainsi que des programmes de renforcement des compétences des encadrants. 34 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _DOSSIER w savoir-faire au cœur de la relation contractuelle. Dans ce cadre, une équipe de management de SUEZ ENVIRONNEMENT dirige une société pour le compte du client. Au-delà de la rémunération perçue pour la mise en place de l’équipe, une variable est assujettie à l’atteinte des objectifs. Ce type de contrat prévoit un transfert de savoir-faire de l’équipe de SUEZ ENVIRONNEMENT vers celle du client. Ce type de contrat a déjà été mis en place avec succès à Alger, Oran (Algérie) ou encore à Jeddah (Arabie Saoudite). • Le contrat d’Alliance, dédié aux clients collectivités, est fondé sur un partenariat de co-gouvernance (partenariat public-privé). Il repose sur le partage des risques et des bénéfices entre l’opérateur et le client. Le client et SUEZ ENVIRONNEMENT sont associés dans la gestion de la collectivité avec des équipes mixtes. Ce modèle rencontre un grand succès en Australie, à Adélaïde et Perth par exemple. • Le modèle SOLUTIONSM prône la séparation de la gestion des actifs et des activités d’exploitation. La partie concessionnaire qui investit est ainsi bien distincte de la partie exploitant assurée par SUEZ ENVIRONNEMENT. Une équipe du Groupe peut également accompagner le concessionnaire dans sa recherche d’investisseurs. SOLUTIONSM a été développé et déployé pour la première fois par United Water à Bayonne (New Jersey, États-Unis). • Les Unités Mobiles offrent aux clients industriels des solutions flexibles en remplacement ou complément d’une installation de traitement pour assurer la continuité de traitement d’eau. Proposées par Degrémont Industry, les Unités Mobiles peuvent être utilisées pour des situations d’urgence en cas de dysfonctionnement d’une installation ou pour des opérations programmées de maintenance ou de démarrage d’usine. Elles sont également disponibles à la location à long-terme pour des clients qui ne souhaitent pas investir dans des installations coûteuses et fixes. Utilisées généralement pour la production d’eau de process, les Unités Mobiles peuvent aussi servir à traiter les eaux usées. • Les Services Packagés se présentent sous la forme de contrats qui se focalisent sur un savoir-faire ou une valeur ajoutée spécifique de SUEZ ENVIRONNEMENT. Dans le secteur de l’eau, il peut s’agir de la gestion de la ressource, des infrastructures ou de la relation client, ainsi que du développement des ressources humaines. Ces différents Services Packagés peuvent être intégrés dans un contrat plus global. (voir exemples p. 36-37) “Les ressources humaines sont un facteur clé pour réussir notre développement à l’international.” MARIE-ANGE DEBON / SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU GROUPE +1,9% de croissance dans la zone CEMME (Central Europe, Mediterranean and Middle East) +10% de croissance du chiffre d’affaires en Asie-Pacifique PROMOUVOIR LES TALENTS LOCAUX — Les ressources humaines sont également un facteur clé sur lequel le Groupe s’appuie pour réussir son développement à l’international. À ce jour, SUEZ ENVIRONNEMENT dispose de près de 80 000 collaborateurs dans le monde, dont environ 200 expatriés. En effet, le Groupe privilégie son implantation locale en recrutant la majorité de ses collaborateurs dans le pays où il est présent. Il porte par ailleurs une attention particulière au développement des talents et des compétences à l’international (3). « Nous avons besoin d’un management plus international », précise Thierry Mallet. Les meilleurs outils pour cela sont la mobilité géographique et la gestion des talents partout dans le monde. « Nous souhaitons favoriser une double culture : celle des collaborateurs en local associée à celle de SUEZ ENVIRONNEMENT », déclare-t-il. Le Groupe a besoin de professionnels ayant plusieurs cordes à leur arc et pouvant aller d’un pays à l’autre, d’une filiale à l’autre. « La direction des projets internationaux est d’ailleurs à l’image de cette richesse, multicompétente et multiculturelle », précise Marie-Ange Debon, Secrétaire générale du Groupe et Directeur des projets internationaux. Travaillant en étroite collaboration avec la Direction Internationale, notamment pour préparer les appels d’offres, les équipes qui composent cette direction des projets internationaux viennent de tous horizons et de tous pays. « Au cœur de l’expertise du Groupe, elles s’enrichissent de leur expertise mutuelle et ont vocation à fédérer toutes les parties prenantes autour d’un projet commercial commun », précise-t-elle. « Les équipes apportent des compétences en amont dans les domaines technique, marketing, contractuel et financier. » SITA UK a ainsi profité de l’expertise de la Direction des Projets Propreté pour tous ses contrats de construction d’incinérateurs au Royaume-Uni. Tout comme SITA Polska qui a remporté début janvier 2013 le contrat de construction et d’exploitation d’une unité de valorisation énergétique à Poznan pour une durée de 25 ans. Pour ce contrat, SITA Polska a également bénéficié des compétences de l’équipe experte en financement de la Direction des Projets. Preuve s’il en est que le Groupe sait mutualiser ses expertises et tirer profit de la coopération entre ses différentes entités. (1) Selon un article du Figaro publié le 22 octobre 2012. (2) Du rare à l’infini – Panorama mondial des déchets, Philippe Chalmin, Catherine Gaillochet, Economica, 2009. (3) Retrouvez deux exemples de parcours exemplaires et internationaux, avec les portraits de Shyam Bhan, nouveau directeur de SUEZ ENVIRONNEMENT India, en page 27, et de Carlos Campos, directeur du CIRSEE, en page 44. N°12 - MARS 2013 © SINO FRENCH WATER DOSSIER_ 35 01_ © KRISTIAN GEHRADTE / ABACAPRESS 02_ 03_ 01_ Le développement de l’offre auprès des clients industriels est stratégique pour accompagner la dynamique de croissance internationale du Groupe. © KRISTA BOGGS 02_ SUEZ ENVIRONNEMENT emploie près de 80 000 collaborateurs dans le monde, tout en privilégiant son implantation locale. 03_ Alors que l’Australie est engagée dans une politique de gestion durable des déchets, SITA Australia y renforce sa position de leader dans le recyclage et le traitement des déchets. 36 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _DOSSIER LE GROUPE SE DÉVELOPPE AUJOURD’HUI DANS LE MONDE ENTIER DANS DE NOUVELLES ZONES GÉOGRAPHIQUES, TOUT EN METTANT EN PLACE DES MODÈLES DE RELATIONS CONTRACTUELLES INNOVANTS. FOCUS SUR LA PRÉSENCE DE SUEZ ENVIRONNEMENT ET DE SES FILIALES À L’INTERNATIONAL ET SUR CES CINQ MODÈLES DE GESTION. UNE PRÉSENCE INTERNATIONALE ADAPTÉE À CHAQUE PAYS LES UNITÉS MOBILES Des unités mobiles pour contrer une vague de froid texane En février 2011, le Texas a dû faire face à une période prolongée de gel. La demande d’énergie a augmenté, provoquant des pannes sur le réseau et une réduction de 15 % de la production. Il était donc impératif que les installations en état de marche offrent une LE MODÈLE SOLUTIONSM United Water distingué par le Président Bill Clinton United Water et la société d’investissement KKR ont conclu fin 2012 un partenariat pour l’exploitation des systèmes d’eau et d’assainissement de la ville capacité de production maximale. Mais les températures négatives avaient un impact néfaste sur les systèmes de production d’eau déminéralisée nécessaires à la production d’énergie. Pour faire face à cette situation critique, Degrémont Industry, via WPT, a fourni des unités mobiles aux opérateurs de l’industrie énergétique. Des remorques contenant un système de déionisation ont ainsi permis aux installations de produire l’eau déminéralisée nécessaire. Durant cette période difficile, de nombreuses usines ont pu continuer à fonctionner grâce aux unités mobiles de Degrémont Industry. de Bayonne (New Jersey, États-Unis). Ce modèle de contrat, baptisé SOLUTIONSM, repose sur une concession attribuée par la ville à une entreprise, dont le capital est détenu par les fonds d’infrastructures de KKR à 90 % et par United Water à 10 %. L’entreprise commune réalise des investissements afin d’améliorer les systèmes AMÉRIQUE DU NORD United Water Bal Ondeo Degrémont/Degrémont Industry SENA Waste Services de traitement d’eau et d’assainissement de la ville qui en reste propriétaire. La ville peut ainsi moderniser ses installations tout en résolvant ses difficultés de financement. L’approche inédite de ce contrat a permis à United Water d’être distingué par le Président américain Bill Clinton lors du forum annuel de la Clinton Global Initiative (CGI). AMÉRIQUE DU SUD Agbar Degrémont/Degrémont Industry N°12 - MARS 2013 DOSSIER_ LE CONTRAT DE MANAGEMENT De l’eau potable en continu à Alger EUROPE Lyonnaise des Eaux Agbar Ondeo Industrial Solutions Degrémont SAFEGE Ondeo Italia Water CZ SITA France SITA UK SITA Sweden SITA Suomi SITA Polska SITA NEWS (Benelux, Allemagne) SITA CZ Pour améliorer les services d’assainissement et d’approvisionnement en eau de la capitale algérienne, les autorités du pays ont signé en 2006 un contrat de management de cinq ans avec SUEZ ENVIRONNEMENT. Conférant à ce dernier la cogestion de SEAAL, il a permis de fournir de l’eau potable en continu et de rendre les plages accessibles à la baignade. Le Groupe a apporté des ressources importantes en expertise et a conçu une méthodologie spécifique, baptisée WIKTI. Elle permet de réaliser un transfert de savoirfaire entre ses équipes et celles de son client. Devant le succès rencontré, un nouveau contrat de gestion de cinq ans a été signé. Par ailleurs, ce modèle de contrat de management a été dupliqué à Oran (Algérie) et Jeddah (Arabie Saoudite). 37 LES SERVICES PACKAGÉS Des services sur mesure pour New Delhi Pour améliorer la distribution d’eau dans un des quartiers de New Delhi (Inde), SUEZ ENVIRONNEMENT a récemment conclu avec l’autorité indienne DJB (Delhi Jal Board), un contrat de partenariat public-privé. D’une durée de 12 ans, il a pour objectifs d’assurer la continuité du service, de diminuer les pertes d’eau dans les réseaux et d’améliorer le service aux clients. Ce nouveau modèle de services packagés permet de mieux cibler les besoins du client et de concevoir des solutions sur mesure. Concrètement, SUEZ ENVIRONNEMENT sera en charge à New Delhi de remettre à niveau le réseau de distribution et de gestion de l’eau, ainsi que la relation clientèle. La mise en place d’un centre d’appel et de plusieurs agences clientèle est prévue, afin de traiter plus efficacement les demandes et réclamations. ASIE Macao Water Palyja SITA Waste Services Degrémont / Degrémont Industry Sino French Holdings SUEZ ENVIRONNEMENT India AFRIQUE, MOYEN-ORIENT LE CONTRAT D’ALLIANCE Des contrats PPP performants en Australie Gérer les services d’eau et d’assainissement des habitants de la ville d’Adélaïde (Australie) et de ses environs, c’est l’objectif du contrat d’Alliance conclu par Degrémont en partenariat avec OCÉANIE SITA Australia Degrémont Australia Transfield Services, un opérateur local de services en énergie et transport. Ce contrat prend la forme d’une Alliance, c’est-à-dire un partenariat public-privé (PPP). Il associe la société publique de services d’eau de l’État (SA Water) à une société commune entre Degrémont et Transfield Services. Une totale collaboration des deux entités (exploitation, finance...) permettra à SA Water de se réapproprier l’exploitation des installations si elle le souhaite en s’appuyant sur les compétences techniques d’un opérateur privé. Ce modèle innovant a été dupliqué pour la ville de Perth (Australie). Activité Eau Activité Déchets Activité Eau et Déchets © LOTTA NIEMINEN Agbar Lydec SEEAL SITA El Beïda & SITA Maroc Degrémont SAFEGE SITA Trashco 38 _INNOVATIONS SOLAR ACTIVE SYSTEM UNE INNOVATION COLLABORATIVE © DR FRUIT DE LA COOPÉRATION entre plusieurs filiales des groupes GDF SUEZ et SUEZ ENVIRONNEMENT, le projet Solar Active System (SAS) se fonde sur un principe simple et astucieux : un panneau solaire “2 en 1” qui permet de produire de l’électricité, mais aussi de l’air chaud issu de la ventilation de la partie arrière du panneau photovoltaïque (1), contribuant à augmenter le rendement de production d’énergie électrique. Les usages de la chaleur ainsi produite sont multiples : du préchauffage d’air en amont d’un procédé industriel aux processus de séchage des boues, en passant par la mise hors gel, ou le chauffage d’ateliers industriels ou d’habitations. Il présente également des avantages majeurs, à commencer par sa simplicité de mise en œuvre et sa robustesse, dus au procédé Clipsol (filiale de GDF SUEZ) éprouvé sur de nombreuses installations industrielles (2). En plus de ces atouts, SAS offre un excellent rendement énergétique : 60 % de valorisation de l’énergie solaire captée par le panneau quand les meilleurs panneaux photovoltaïques classiques plafonnent à 12 %. Ingénieur Design Développeur chez SUEZ ENVIRONNEMENT, Frédéric Duong a été porteur de l’idée, puis du brevet déposé en 2008. Ce projet de recherche a très vite suscité des volontés SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE de synergies pour développer et industrialiser cette idée. « Nos clients sont demandeurs de solutions vertes innovantes comme celle-ci », explique Jean-Michel Terry, Directeur Marketing Produits Innovation de SUEZ ENVIRONNEMENT. À la suite de l’adaptation par Clipsol de sa technologie originelle au procédé SAS, un premier panneau prototype a été installé avec succès et testé pendant un an, sur le toit du CRIGEN, centre de R&D de GDF SUEZ. Aujourd’hui, afin d’industrialiser SAS, celui-ci a été installé pour diminuer la facture énergétique du séchage des boues sur la station d’épuration Aquaviva de la région Cannoise, première station carboneutre au monde (3). Des tests sont en cours pour une durée de 15 mois. « Si les essais sur ce site pilote se révèlent positifs, ce dont nous ne doutons pas, ce produit très innovant entrera mi-2013 en phase de commercialisation active », indique Jean-Michel Terry. « Le thermique solaire est une solution d’avenir. » (1) Un panneau photovoltaïque est composé de cellules photovoltaïques. Ces composants électroniques convertissent l’énergie du soleil en énergie électrique. (2) L’originalité du procédé Clipsol réside dans son système constructif composé d’éléments “clipsables” facilitant le montage et la rapidité de mise en œuvre. (3) Confiée par le syndicat SIAUBC dans le cadre d’une délégation de service public à Lyonnaise des Eaux, cette usine, construite par Degrémont et exploitée par Lyonnaise des Eaux, bénéficie des dernières technologies de traitement des eaux. “SOLAR ACTIVE SYSTEM PRÉSENTE UN BÉNÉFICE ENVIRONNEMENTAL ÉVIDENT. IL PRODUIT DE L’ÉNERGIE GRATUITE ET VERTE. UN ATOUT MAJEUR POUR LES PROCÉDÉS INDUSTRIELS ÉNERGÉTIVORES.” N°12 - MARS 2013 TERRITOIRES_ 39 DUNKERQUE UNE AGGLOMÉRATION PIONNIÈRE ET VISIONNAIRE © CHABANNE ET PARTENAIRES ARCHITECTES // RSI-STUDIO © CUD TRÈS ENGAGÉE DANS LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ ET DE L’ENVIRONNEMENT DEPUIS PRÈS DE 20 ANS, LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE DUNKERQUE EST UN MODÈLE À SUIVRE. FOCUS. Dunkerque et sa communauté urbaine sont en train d’évoluer, notamment en matière d’aménagement. L’agglomération a de nombreux projets en cours, comme la construction de sa nouvelle salle multi-événementielle, Arena. Pour en savoir plus : w www.communaute-urbaine-dunkerque.fr 40 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _TERRITOIRES_INTERVIEW MICHEL DELEBARRE / ANCIEN MINISTRE D’ÉTAT SÉNATEUR-MAIRE DE DUNKERQUE PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE © CUD DUNKERQUE (59) ÉCO-QUARTIER, THERMOGRAPHIE AÉRIENNE, TARIFICATION ÉCO-SOLIDAIRE… MICHEL DELEBARRE, PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE DUNKERQUE, REVIENT SUR LES ENGAGEMENTS DURABLES ET RESPONSABLES PRIS, TOUT EN ÉVOQUANT LES PROJETS À VENIR POUR SA VILLE ET SON AGGLOMÉRATION. Quels projets urbains et d’aménagement vont marquer la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) ces prochains mois ? — Ils sont nombreux et contribuent chacun à la transformation de notre agglomération, ainsi qu’à son rayonnement. Si je ne dois citer que les plus emblématiques, je parlerai donc, sur le plan urbain, de l’éco-quartier Grand large, du projet Cœur d’agglomération et des efforts effectués dans le cadre de la politique ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). Sur le plan culturel, notre agglomération dispose de nombreux atouts (LAAC, Musée portuaire, PLUS…) qui seront confortés en cette année 2013 par l’arrivée du FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain), de la Halle aux sucres et du Bateau Feu. Sans oublier le projet “ARENA”, une salle multi-événementielle de plus de 10 000 places qui ouvrira ses portes à l’automne 2015. Dunkerque devient une destination qui compte sur le plan de la création contemporaine. La CUD a obtenu de nombreuses récompenses en matière de développement durable. Quels ont été les projets primés et en quoi traduisent-ils les engagements de la communauté au niveau environnemental ? — Depuis sa création, la Communauté urbaine de Dunkerque est engagée dans une politique volontariste en faveur du développement durable et de la protection de la biodiversité. Ce n’est pas une nouveauté ou un effet de mode ! En effet, nous avons reçu dès 1996 le prix européen des villes durables pour l’ensemble de notre politique initiée dans ce domaine. Depuis, la CUD a régulièrement été récompensée pour sa campagne de thermographie aérienne, l’opération Réflexénergie, ou bien encore pour son engagement en faveur de la Biodiversité (Capitale de la Biodiversité dans sa catégorie en 2011). L’obtention en 2012 du label Cit’ergie, dont nous sommes les premiers titulaires en France, légitimise une nouvelle fois nos actions, souvent pionnières. Mais audelà des citations et des prix que nous avons reçus ces dernières années, ce qui prime, c’est avant tout la reconnaissance de notre manière d’appréhender le développement durable comme réponse au devenir des habitants de ce territoire. © CUD “L’ÉCO-SOLIDARITÉ, UN ENGAGEMENT CONCRET” N°12 - MARS 2013 TERRITOIRES_ 41 “DEPUIS SA CRÉATION, LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE DUNKERQUE EST ENGAGÉE DANS UNE POLITIQUE VOLONTARISTE EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ.” La compétence pour mener une politique donnée peut effectivement revenir à la région sur certains sujets, mais je suis convaincu que les collectivités locales possèdent également cette capacité. À mon sens, les politiques menées, les échanges d’expériences opérés par les territoires sont irremplaçables si l’on veut réellement relever tous les défis actuels ou à venir. Une collectivité locale est la mieux placée pour connaître ses propres forces et faiblesses, ses enjeux et contraintes, et donc mettre en place des actions adaptées, qui pourront peut-être à l’avenir servir d’inspiration à d’autres. Vous avez mis en place à Dunkerque une “Tarification Éco-Solidaire”, la première en France. Dans quelle mesure cette tarification répond-elle aux engagements du Dunkerquois pour l’eau ? © CUD Et cette volonté passe aussi par l’éducation et la sensibilisation des populations, domaine dans lequel nous nous sommes beaucoup investis. L’éco-quartier Grand large va contribuer à la transformation de la Communauté urbaine de Dunkerque. Aujourd’hui en tant que Président de l’ACUF (Association des Communautés Urbaines de France), Président de la mission opérationnelle transfrontalière, mais aussi avec vos fonctions antérieures (Président du comité des régions d’Europe), vous êtes l’un des artisans et des partisans d’une décentralisation plus poussée. Qu’attendez-vous de la prochaine étape de décentralisation ? — Je souhaite que le texte définitif rende véritablement compte de l’importance du fait urbain et des agglomérations françaises, et qu’il confère davantage de responsabilités aux grandes métropoles et aux communautés urbaines. Je ne suis pas entièrement d’accord avec la volonté affichée de rendre les régions “chef de file”… — Cette nouvelle tarification s’appuie réellement sur une volonté de jouer au maximum la solidarité. Nous expérimentons sur le terrain un principe souvent évoqué mais rarement mis en œuvre, consistant à ériger l’eau en bien essentiel de la vie de nos concitoyens. La démarche mise en œuvre est à la fois sociale et écologique. Plus globalement, je dirai qu’elle est économe au double sens du terme : parce qu’elle permet d’économiser une ressource vitale et parce que le prix du service de l’eau pèsera moins sur les foyers les plus fragiles. “Éco-solidaire” n’est pas qu’un mot, c’est un engagement concret que nous prenons en lançant ce dispositif inédit en France. Nous devançons l’un des engagements du Président de la République visant à faire adopter une nouvelle tarification pour lutter contre la précarité énergétique et pour la préservation de l’eau. C’est une nouvelle occasion de démontrer la pleine capacité d’initiative et d’innovation du Dunkerquois, et son sens de l’anticipation. Cette déclinaison du développement durable à l’échelle de l’eau est en parfaite adéquation avec la politique dans laquelle nous nous sommes engagés depuis plus de 20 ans. 42 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _TERRITOIRES LYONNAISE DES EAUX, PARTENAIRE ENGAGÉ EN PAYS DUNKERQUOIS L’ANCRAGE DE LYONNAISE DES EAUX dans l’agglomération de Dunkerque, comme délégataire du service de l’eau, est remarquable à plusieurs titres. À l’été 2012, la renégociation quinquennale de son contrat a permis à la filiale de renouveler son soutien aux sept engagements (2) de la collectivité pour l’eau. 92 % DE RENDEMENT Premier d’entre eux, la préservation de la ressource est un enjeu important pour une collectivité dépendante de captages situés à une quarantaine de kilomètres, dans l’Audomarois. Pour ne pas gaspiller l’eau potable, un réseau séparé pour fournir une eau adaptée à douze sites industriels a été mis en place. Lyonnaise des Eaux contribue aussi à la sensibilisation des agriculteurs des bassins versants, notamment concernant les justes apports d’azote sur leurs cultures. Gestionnaire avisé de ses 1 458 km de réseau, le Smaerd investit pour réduire les pertes en eau tout au long du réseau. La collectivité et son délé- L’agglomération de Dunkerque confie la gestion de l’eau potable et une partie de l’assainissement sur son territoire à Lyonnaise des Eaux dans le cadre d’une délégation de service public. gataire partagent donc un même outil de suivi de l’état du réseau et la filiale dédie un agent à la traque des fuites. Résultat : un rendement excellent qui atteint 92 %. ESPRIT DE COOPÉRATION Lyonnaise des Eaux a créé une mission d’accès à l’eau qui travaille en lien étroit avec les CCAS (3). Le rôle de cette équipe consiste à trouver des solutions pour éviter les coupures d’eau dans les foyers rencontrant des difficultés de paiement. Mais aussi à animer en amont des ateliers pédagogiques et visites de sites (4) pour sensibiliser la population aux éco-gestes. D’ici à mi-2013, Lyonnaise des Eaux et le Smaerd vont créer une marque commune et communiquer sous la même bannière. Un symbole de l’esprit de coopération qui prévaut sur le territoire. (1) Syndicat mixte pour l’alimentation en eau de la région de Dunkerque. (2) Fournir une eau de qualité adaptée aux besoins des habitants, préserver la ressource, garantir l’accès à l’eau pour tous, inciter à une consommation responsable, réduire l’impact des eaux usées sur l’environnement, garantir un service durable au meilleur coût par une gestion partagée, accompagner les actions de coopération internationale du territoire. (3) Centres communaux d’action sociale. (4) 3 000 personnes ont bénéficié de ces actions en 2012. © WILLIAM DANIELS © WILLIAM DANIELS © GUILLAUME RAMON / ABACAPRESS QUALITÉ DE L’EAU, PRÉSERVATION DE LA RESSOURCE, TARIFICATION ÉCO-SOLIDAIRE, IMPLICATION DES HABITANTS : LA GESTION DE L’EAU PAR LE SMAERD (1) DE DUNKERQUE EST INNOVANTE. À SES CÔTÉS, LYONNAISE DES EAUX FAIT FIGURE DE PARTENAIRE TRÈS INVESTI. TARIF POUR UNE CONSOMMATION RESPONSABLE Emblème d’un partenariat engagé, un nouveau système de tarification éco-solidaire a été mis en place en octobre 2012 dans le Dunkerquois. Le dispositif concerne tous les habitants et encourage une consommation raisonnée de l’eau. En fonction de plusieurs critères (ressources du foyer, composition et usage de l’eau), il prévoit trois tranches de tarification progressive, entre eau essentielle (jusqu’à 75 m3, seuil correspondant aux besoins vitaux des foyers), eau utile (de 76 à 200 m3) et eau de confort au-delà. Le tarif de l’eau essentielle baisse, pour tous, de 20 %, avec un coup de pouce de 70 % pour les familles les plus modestes intégrées de façon automatique au système dès lors qu’elles bénéficient de la Couverture Maladie Universelle (CMU) complémentaire. Au total, 80 % des habitants verront leur facture baisser à consommation égale. N°12 - MARS 2013 INNOVATIONS_ 43 SAFEGE UN OUTIL POUR CONCEVOIR DES PROJETS D’AMÉNAGEMENT DURABLE environnementale de l’urbanisme, HQE aménagement. « Cette méthodologie s’appuie sur nos expériences d’accompagnement des territoires en matière de développement durable pour structurer et enrichir nos prestations d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de conseil environnemental », précise Camille Poiroux. « Vivacity® nous permet de répondre aux souhaits de plus en plus fréquents des collectivités territoriales de voir le développement durable intégré à nos prestations d’études techniques. » Avec Vivacity®, SAFEGE dispose d’un atout différenciant pour renforcer sa position concurrentielle dans le domaine de l’aménagement urbain durable, son ambition majeure pour 2015. Pour en savoir plus : w www.safege.fr SAFEGE CONÇOIT LES ÉCO-QUARTIERS Acteur de référence de l’aménagement urbain durable, SAFEGE élabore des outils d’aide à la décision et des méthodes d’évaluation pour accompagner ses clients dans leurs choix face aux enjeux complexes du développement durable, et en faire ainsi des leaders de la performance environnementale. “VIVACITY® EST UN OUTIL PÉDAGOGIQUE QUI PERMET DE CONCEVOIR DES PROJETS D’AMÉNAGEMENT URBAIN COHÉRENTS ET DURABLES.” © DR GESTION DE L’EAU, MAÎTRISE DES CONSOMMATIONS D’ÉNERGIE, optimisation du traitement des déchets, confort des habitants, respect de la biodiversité... Pour une collectivité, les enjeux de développement durable à prendre en compte dans le cadre de projets d’aménagement sont multiples. Forte de son expérience et de ses multiples compétences dans le domaine, SAFEGE a donc lancé fin 2012 Vivacity®, une démarche innovante. Cette méthodologie permet de recenser et de hiérarchiser les enjeux du territoire, de fixer des objectifs précis et d’évaluer les projets d’aménagement sous l’angle du développement durable, en concertation avec les parties prenantes. « Cette démarche permet de conduire des projets d’aménagement durables dans un esprit de pédagogie et de concertation. Elle peut servir de support pour animer des ateliers, des groupes de travail ou des réunions publiques », explique Camille Poiroux, pilote de la conception de Vivacity® au sein de la Direction Recherche, Innovation et Développement Durable de SAFEGE. Une check-list de critères majeurs aide ainsi à s’assurer que l’ensemble des thématiques a bien été considéré. Une grille formalise quant à elle les objectifs chiffrés et les indicateurs de suivi. Un graphique permet de comparer visuellement les performances développement durable de plusieurs projets distincts, ou d’un même projet au fil du temps. Cette nouvelle clé de lecture des scénarios d’aménagement facilite la prise en compte du développement durable dans les critères de choix et de décision des collectivités territoriales. Vivacity® est en parfaite cohérence avec les démarches de certification et référentiels existants : label éco-quartier, approche _TALENTS CAR CA CARLOS RL LO OS SC CAMPOS AMP AM POS / DI PO D DIRECTEUR IR IR RE ECT TEUR EU E UR DU DU C CIRSEE IR RS SE EE ““LE LE C CIRSEE IRSEE E EST ST U UNE NE P PIÈCE IÈCE C CLÉ LÉ DE L DE L’ÉCO-SYSTÈME ’ÉCO-SYST STÈME D DE E L’IINNOVATION D ANS L EG ROUPE.” L’INNOVATION DANS LE GROUPE.” SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE “CITOYEN DU MONDE”, la formule semble faite pour Carlos Campos. En effet, ce Catalan, formé en Espagne et aux États-Unis, a partagé sa carrière dans le Groupe entre la France et son pays natal. « Mon parcours international est une chance », estime-t-il. « Il m’a façonné dans la tri-culturalité, française, anglosaxonne et latine. Parler plusieurs langues ne suffit pas. Il faut comprendre la culture. C’est un gage d’efficacité, notamment en termes de management, dans un groupe international, comme SUEZ ENVIRONNEMENT. » Depuis septembre, Carlos est à la tête du principal centre de recherche et d’expertise technologique du Groupe, le CIRSEE. Diplômé de grandes écoles internationales, Carlos a débuté sa carrière dans le Groupe en tant que chercheur au CIRSEE avec des missions de support technique. Il a ensuite pris des responsabilités de management de la recherche, d’abord au sein de R+i Alliance, entité du Groupe dédiée au pilotage de la R&D, puis chez Agbar, où il a créé et développé le Centre technologique CETaqua, à Barcelone, et la direction innovation d’Agbar. En tant que responsable de la branche technologique d’Aqualogy, filiale d’Agbar, il a pu mettre en œuvre la transformation des résultats de la recherche en offre de services. De retour au CIRSEE huit ans après l’avoir quitté, Carlos a redécouvert « une équipe de pointe dotée d’une vraie expertise sur l’eau, avec de belles compétences en cours d’acquisition dans le domaine des déchets et de l’eau industrielle, et une valeur ajoutée indéniable en tant que support opérationnel des exploitants du Groupe. » Son rôle de directeur consiste à piloter les nécessaires évolutions des compétences et de l’organisation du Centre. « Le premier des enjeux d’avenir auxquels le CIRSEE est confronté est d’acquérir et de développer les compétences dans le domaine du traitement de l’eau industrielle, comme par exemple dans le secteur de l’Oil & Gaz », précise Carlos Campos. Un autre défi est de capitaliser sur les savoir-faire du CIRSEE pour les packager et proposer aux clients une gamme de services innovants en consulting technologique. « Nos clients nous voient encore trop souvent comme des gestionnaires de patrimoine. Le CIRSEE et les autres centres de R&D doivent contribuer à rendre l’expertise technologique de SUEZ ENVIRONNEMENT plus visible et à en faire un véritable facteur de différenciation. » Le CIRSEE à la croisée des chemins — Le Centre International de Recherche Sur l’Eau et l’Environnement a vu son activité évoluer. 65 % est consacré à la recherche, au service de la stratégie d’innovation technologique du Groupe. Quant à l’assistance technique aux exploitants eau et déchets, elle entre aujourd’hui pour 35 % dans son volume d’activité, avec plus de 5 000 jours d’expertise par an. Le CIRSEE doit capitaliser sur ses savoir-faire en vendant des services packagés à des clients externes. Une nouvelle activité testée et “incubée” auprès des sociétés du Groupe. © SOPHIE LOUBATON / CAPA PICTURES 44 N°12 - MARS 2013 REPÈRES_ 45 Sur la Toile Rendez-vous C’est dans l’air… L’EMAG, LE MAGAZINE PÉDAGOGIQUE EN LIGNE QUI ÉCLAIRE SUR LES ENJEUX ET LES MÉTIERS DE L’ENVIRONNEMENT ! 2013, ANNÉE INTERNATIONALE DE De nombreux représentants de LA COOPÉRATION DANS LE DOMAINE Gouvernements, entrepreneurs, DE L’EAU investisseurs… se réuniront à CONCOURS APAJ – LIBÉRATION wwww.unwater.org w www.emag.suez-environnement.com SUEZ ENVIRONNEMENT lance sa Web TV ! De la présence de SUEZ ENVIRONNEMENT au Brésil ou en Finlande, au biomimétisme, en passant par le recyclage des jouets avec l’association Rejoué ou l’immersion dans une usine australienne de valorisation des déchets, découvrez des magazines, des reportages, des interviews liés aux enjeux de l’eau et des déchets, à l’innovation, aux métiers de l’environnement... Chaque mois de nouveaux sujets à découvrir en images ! w www.suez-environnement.tv © DR SUEZ ENVIRONNEMENT TV GLOBAL WATER SUMMIT 22/04/2013 w 23/04/2013 Séville, Espagne La préservation de la ressource en eau représente un enjeu environnemental majeur pour la planète. C’est dans ce contexte que le Global Water Summit est organisé à Séville les 22 et 23 avril prochains. Vous pouvez nous retrouver sur : w Site Web : www.suez-environnement.fr w eMag : www.emag.suez-environnement.com w SUEZ ENVIRONNEMENT TV : www.suez-environnement.tv w YouTube : www.youtube.com/user/suezenvironnement w Twitter : http://twitter.com/#!/suezenv cette occasion pour débattre ensemble des solutions. En tant qu’expert dans le domaine de l’eau et de l’environnement, SUEZ ENVIRONNEMENT sera également présent à ce grand rendez-vous mondial. GLOBAL CONFERENCE 2013 (VIIIe ÉDITION) 03/06/2013 w 05/06/2013 Paris, France La huitième édition de la Global Conference se tiendra à Paris début juin. Organisées tous les ans par les Ateliers de la Terre, ces conférences ont pour objectif de sensibiliser de nombreux acteurs et leaders d’opinion et de nourrir le débat autour de la protection de l’environnement. Près de 900 décideurs et acteurs engagés en faveur du développement durable, comme SUEZ ENVIRONNEMENT, partenaire de l’événement, seront présents lors de cette édition, qui aura comme thème majeur “réussir la transition”. w www.planetworkshops.org RENCONTRES ÉCONOMIQUES D’AIX-EN-PROVENCE 05/07/2013 w 07/07/2013 Aix-en-Provence, France Le Cercle des économistes organise la 13e édition des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence dont SUEZ ENVIRONNEMENT est partenaire et intervenant. Cette année, le thème sera “Le choc des temps, l’économie mondiale, entre urgences et long terme”. Cet événement accueille chaque année plus de 2 000 personnes. w www.lecercledeseconomistes.asso.fr © DR L’accès à l’eau et à l’assainissement, les différents types de déchets, le biomimétisme... Deux fois par mois, retrouvez des dossiers thématiques autour de “L’eau dans tous ses états”, “La seconde vie des déchets” ou “L’économie verte”. Cette nouvelle version de l’eMag propose également une grande variété de supports comme des infographies, des vidéos, des diaporamas, des chiffres clés et un glossaire. Abonnez-vous à la newsletter et découvrez chaque mois les nouveaux dossiers de l’eMag ! 01/01/2013 w 31/12/2013 L’urbanisation croissante, la pollution, les changements climatiques, l’homme… menacent la ressource en eau de manière inéluctable. L’Assemblée générale des Nations unies a donc décidé de désigner l’année 2013 comme “année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau”. Les Nations unies reconnaissent ainsi que la coopération est indispensable pour préserver cette ressource et la partager de manière équitable. De nombreux événements seront organisés tout au long de l’année. L’UNESCO a été officiellement nommé par l’ONU pour gérer toutes ces manifestations. Libération, le quotidien français, et l’association APAJ (Association Pour l’Aide aux Jeunes auteurs) organisent depuis 2008 le concours APAJ-Libération, dont SUEZ ENVIRONNEMENT est partenaire en 2012. Ce concours destiné aux auteurs de moins de 30 ans récompense les plus belles réalisations, qu’elles soient sous forme de photos, dessins, textes ou carnets sonores, dans un thème donné. Celui de cette année était “Portraits de villes”. Les candidats devaient privilégier une approche personnelle et originale de la ville, d’un quartier ou de ses habitants. Le jury, composé notamment de Erik Orsenna, David Caméo, Yann Arthus Bertrand, ont remis les prix en décembre dernier. Les magnifiques et surprenantes réalisations des lauréats depuis 2008 sont publiées dans le livre “Portraits d’ailleurs - Carnet de 22 jeunes voyageurs”, paru en mars, aux éditions Riveneuve. NOTRE MAISON DE DEMAIN À quoi ressemblera l’habitat du futur ? Comment continuer à assurer des logements sains et confortables alors même que la population est croissante et qu’il faut en parallèle préserver la planète ? L’exposition “Habiter demain, réinventons nos lieux de vie” tente de répondre à ces questions en expliquant les liens unissant habitat et société. Elle propose notamment aux visiteurs de concevoir leur propre lieu de vie à travers un écran interactif. Le visiteur devient donc acteur, car il va pouvoir construire et aménager un logement (virtuel) tout en préservant l’environnement. L’exposition a lieu à la Cité des Sciences à Paris jusqu’au 10 novembre. w www.cite-sciences.fr/francais/ala_ cite/expositions/habiter_demain 46 SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE _VU PAR FRANÇOIS GHISLAIN MORILLION ET SÉBASTIEN KOPP / CRÉATEURS DE LA MARQUE VEJA © CRÉATION STUDIO VEJA / PHOTO CHLOÉ GASSIAN VEJA,LE DÉFI DES BASKETS ÉQUITABLES Les produits de la marque Veja ont été pensés autour de trois principes : le choix de matériaux écologiques, l’utilisation de coton et du caoutchouc issus du commerce équitable et provenant du Brésil et une fabrication de ceux-ci dans la dignité. N°12 - MARS 2013 47 © VEJA VU PAR_ La marque de baskets équitables Veja a été fondée en 2005 par deux entrepreneurs français, François Ghislain Morillion et Sébastien Kopp. Elle a rencontré un succès immédiat avec 5 000 paires vendues dès la première saison. Après le lancement d’une collection enfants en 2008, de sacs et de petite maroquinerie en 2009, Veja a ouvert une boutique à Paris en 2011. Nommé avec ironie “Centre Commercial”, ce Well made store distribue des marques qui fabriquent “bien”. Depuis l’origine du projet, Veja a acheté 130 000 kg de coton bio-équitable, 80 000 kg de caoutchouc équitable (soit 60 000 000 m2 de forêt primaire préservée (1)) et fabriqué plus de 500 000 paires de baskets. © EDDI BOEHNKE/CORBIS (1) Aire de forêt protégée par la production de caoutchouc Veja. en portugais. Notre idée VEJA SIGNIFIE “REGARDE” était de pousser les gens à regarder l’étiquette, à s’interroger sur les matières premières utilisées, sur les conditions de fabrication des produits. Nous voulions proposer une nouvelle manière d’agir liant entreprenariat, préservation de l’environnement et commerce équitable. C’est en 2004, au retour d’un tour du monde où nous avons audité des actions de développement durable menées sur le terrain par des entreprises du CAC 40, que nous est venue l’idée de Veja. En effet, pour nous, il y avait dans ces projets une grande distorsion entre la communication faite en matière de développement durable et la réalité. Alors, avec Veja, nous avons voulu essayer de fabriquer “bien” en appliquant trois principes : privilégier les matériaux écologiques, utiliser du coton et du caoutchouc issus du commerce équitable et fabriquer les produits dans la dignité. Nous étions de grands collectionneurs de baskets alors le produit s’est imposé de lui-même. Tout comme le Brésil, où s’effectue la culture de nos matières premières et notre production. Nous utilisons du coton bio et du caoutchouc sauvage, cultivés respectivement par 300 et 60 familles organisées en coopératives et payées au juste prix. Le coton bio, produit selon les principes de l’agroécologie, est labellisé par l’IBD (2). La tannerie du cuir est effectuée quant à elle à l’extrait d’acacia, un tanin naturel non polluant, contrairement au chrome. Puis, nous sous-traitons l’assemblage des produits à des ateliers aux normes sociales et environnementales élevées, audités par FLO-cert (3). En France, nous avons confié la gestion de la logistique à Atelier Sans Frontières, une association d’insertion par le travail. Réception des produits, acheminement des commandes... 25 personnes sont concernées par notre activité. Compte tenu de nos principes de fabrication, les coûts de production de nos baskets sont sept à huit fois plus élevés que ceux d’autres chaussures de ce type. Alors, afin de proposer un prix compétitif, nous travaillons sans pub et sans stock. Nous fonctionnons sur commandes, prises chaque saison. Il n’y a pas de réassort possible. Nos clients connaissent nos contraintes et les comprennent. Les raisons du succès de nos baskets ? Leur conception durable et peut-être même davantage leur design. Nous avons dès le départ voulu nous inscrire dans la mode. Des personnalités médiatiques, comme l’actrice française Marion Cotillard ou l’un des pionniers de l’agriculture biologique, Pierre Rabhi, sans être sollicitées, se sont faites les ambassadeurs de notre projet. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Les petits producteurs avec qui nous travaillons sont soumis aux aléas climatiques ou aux invasions d’insectes, qui peuvent réduire la quantité de matière première disponible et menacer la production. Nos baskets ne sont pas encore recyclables. Les empiècements de cuir et le caoutchouc rendent complexe cette étape, mais leur certification commerce équitable, par Max Havelaar, est en cours. Veja reste aujourd’hui un projet en devenir… (2) L’IBD ou Institut Bio Dynamique est l’organe de certification de référence au Brésil. (3) FLO-cert est l’organisme de certification de Max Havelaar, label de garantie du commerce équitable. Pour en savoir plus : w www.veja.fr Le magazine pédagogique qui éclaire sur les enjeux et les métiers de l'environnement L’ DÉCOUVREZ L’eMag Découvrez TROIS GRANDES THÉMATIQUES... L’eau dans tous ses états, La seconde vie des déchets, L’économie verte. ...ET UNE VARIÉTÉ DE SUPPORTS Dossiers, Infographies, Vidéos... DES ENJEUX ET DES DOSSIERS CLAIREMENT IDENTIFIÉS UN GLOSSAIRE SUR NOS MÉTIERS UNE NEWSLETTER MENSUELLE Rendez-vous vite sur www.emag.suez-environnement.com