DÉVELOPPEMENT DU GROUPE

Transcription

DÉVELOPPEMENT DU GROUPE
Magazine
SUEZ ENVIRONNEMENT
SUPPLÉMENT
4 PAGES SUR SUEZ
ENVIRONNEMENT
EN AUSTRALIE
Numéro 12_Mars 2013
| P02 MISSION DESSALEMENT À MELBOURNE | P12 LA SÉCURITÉ, AU CŒUR DES ENJEUX
DU GROUPE | P24 LES INVESTISSEMENTS PRIVÉS, UNE SOLUTION DURABLE ET INNOVANTE AUX ÉTATS-UNIS |
DÉVELOPPEMENT
DU GROUPE
CAP SUR
L’INTERNATIONAL
2
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_PORTFOLIO
02_
03_
01_
01_ Les travaux pour construire
cette usine de dessalement ont
commencé en septembre 2009,
près de Wonthaggi, ville située à
135 km au sud-est de Melbourne.
02_ Le projet a fonctionné
avec un pic de 4 500 travailleurs
sur le site chaque jour.
03_ Le 17 décembre 2012, l’usine de
dessalement de l’État de Victoria a
réussi les tests de fiabilité. L’équipe
chargée de l’exploitation s’est vu
octroyer dès lors l’exploitation des
lieux pour une durée de 27 ans.
N°12 - MARS 2013
PORTFOLIO_
3
MELBOURNE
LA MER
À BOIRE !
EN AUSTRALIE, L’EAU EST
UNE DENRÉE RARE.
AVEC DES FOYERS DE POPULATION
PRINCIPALEMENT SITUÉS SUR LES CÔTES
DU PAYS, LE DESSALEMENT D’EAU DE
MER EST APPARU COMME UNE SOLUTION
VIABLE À CETTE ÎLE-CONTINENT.
APRÈS PERTH, MELBOURNE A CONFIÉ
À DEGRÉMONT LA MISSION DE RENDRE
CONSOMMABLE SON EAU DE MER !
RETOUR SUR CETTE AVENTURE HUMAINE
ET TECHNOLOGIQUE.
REPORTAGE PHOTOS : THIESS / DEGRÉMONT
w Découvrez le clip vidéo sur l’usine
de dessalement de Melbourne.
4
_PORTFOLIO
01_
2 milliards 30 ans,
d’euros, c’est le coût
des investissements
nécessaires pour ce
contrat de construction.
c’est la durée du contrat avec l’État de Victoria
(de la construction de l’usine, à sa mise en
production, en passant par son exploitation).
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
N°12 - MARS 2013
PORTFOLIO_
01_ 35 000 tonnes d’équipements
ont été acheminés et 1,4 million
de m3 de terre a été excavée.
02_ Il a fallu poser 84 km
de pipelines pour permettre
l’acheminement de l’eau potable
de l’usine jusqu’au Réservoir de
Cardinia.
02_
03_
03_ Les tunnels qui puisent
l’eau dans la mer ont un diamètre
de 4 mètres.
5
6
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_PORTFOLIO
01_ Les racks de l’usine font près de
10 mètres de haut et il y a plus de
55 000 membranes d’osmose inverse
dans l’usine.
25 000
personnes issues de
20 pays différents ont
participé à la construction
de cette énorme usine.
450 000
m3 d’eau peuvent être mis à la disposition
chaque jour de plus de quatre millions
d’habitants de l’agglomération de Melbourne
si nécessaire.
01_
03_
02_ 87 km de lignes
électriques enterrées
apportent l’énergie nécessaire
à l’usine.
02_
03_ Plus de 180 indicateurs sont
contrôlés par 250 analyseurs le long
de la ligne de production pour
garantir la conformité de l’eau
potable aux normes sanitaires
établies par le gouvernement de
l’État de Victoria.
N°12 - MARS 2013
PORTFOLIO_
7
LE CYCLE
DU DESSALEMENT
—
Sur le site de Wonthaggi, le cycle de
production se décompose en sept étapes
principales. L’eau est tout d’abord pompée
dans la mer (prise d’eau) grâce à un tunnel
de 1,2 km de long, puis prétraitée par un
processus de tamisage et de filtrage qui
permet de retirer les algues, les matières en
suspension et autres particules. Ensuite elle
est injectée dans des racks d’osmose
inverse, c’est à ce moment-là que l’eau est
filtrée et dessalée à travers des membranes
semi-perméables. Vient alors la phase de
potabilisation où l’eau est reminéralisée
(calcium et carbonates) afin de lui rendre
toutes les propriétés nécessaires à sa
consommation. Puis elle est envoyée dans
le Réservoir de Cardinia grâce au tuyau
d’acheminement de 84 km avant d’entrer
dans le réseau d’approvisionnement en eau
de Melbourne, lui-même raccordé aux zones
régionales. Les deux dernières étapes du
cycle comprennent le traitement optimal
des boues et des saumures produites par
le procédé d’osmose inverse. Elles sont
réintégrées à la mer via un tunnel spécifique
de 1,5 km de long.
2009, Degrémont, filiale de SUEZ
ENVIRONNEMENT, a remporté au sein
du consortium AquaSure (1) le plus
important contrat de partenariat public-privé au monde dans
le secteur de l’eau. Objectif : financer, concevoir, construire et
exploiter la plus grande usine de dessalement d’eau de mer
par osmose inverse de l’hémisphère Sud.
Ce projet colossal et cette entreprise humaine d’envergure
se trouvent à Wonthaggi, petite ville côtière située à 135 km au
sud-est de Melbourne.
Au total, il aura fallu 35 000 tonnes d’équipements et le
travail de 25 000 personnes de 20 pays différents pour que les
premières gouttes d’eau dessalée commencent à se former
en juin dernier. Vers la mi-décembre 2012, le test de fiabilité
durant lequel l’usine a fonctionné à pleine capacité pendant
En juillet
un mois a été finalisé. C’est le démarrage de 27 années
d’exploitation. Après quoi, l’usine reviendra sous la tutelle
du gouvernement de l’État de Victoria en parfait état de
fonctionnement. Avec un investissement pour la construction
de deux milliards d’euros, l’usine a aujourd’hui une capacité
de 450 000 m 3 d’eau par jour. Elle procure à 4,1 millions
d’habitants de la grande agglomération de Melbourne une
source d’eau potable indépendante des eaux de pluie.
Signes remarquables de cette installation ? Son architecture a été intégrée au paysage (2) : une toiture végétale unique
de 26 000 m3 recouvre le bâtiment principal ; toute l’usine
est entourée de dunes côtières de sable reconstruites, sur
lesquelles sont plantées des millions d’espèces de la région ;
et la totalité de l’énergie nécessaire au fonctionnement de
l’usine est compensée par des énergies 100 % renouvelables !
(1) Le consortium AquaSure est composé de SUEZ ENVIRONNEMENT/Degrémont,
Thiess (entreprise australienne de construction et de services) et Macquarie Group
(fournisseur international de services bancaires, financiers, et de gestion de fonds).
Voir l’encart sur SUEZ ENVIRONNEMENT en Australie.
(2) Le site fait 263 ha au total, dont 38 ha pour l’usine et 225 ha de parc côtier.
08
_SOMMAIRE
Magazine
SUEZ ENVIRONNEMENT
est une publication externe
de SUEZ ENVIRONNEMENT.
Tour CB 21
16, place de l’Iris
92040 Paris la Défense, France.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :
Jean-Louis Chaussade.
DIRECTEURS DE LA RÉDACTION :
Frédérique Raoult, Nathalie Parinaud-Gouédard.
02 PORTFOLIO
18 EN BREF
Melbourne : la mer à boire !
Focus sur la plus grande usine
de dessalement d’eau de mer
de l’hémisphère Sud.
18
20
10 INNOVATIONS
Retour sur l’actualité de
SUEZ ENVIRONNEMENT.
En France
À travers le monde
22 INITIATIVES SOLIDAIRES
Un traitement novateur et écologique
Retour sur la mise en place par
Degrémont Industry d’un procédé
de stripping des BTEX.
Transfert de savoir-faire
Gros plan sur la chaire ParisTech
“SUEZ ENVIRONNEMENT/
EAU POUR TOUS”
11 TALENTS
24 TÉMOIN
Emmanuelle Brisemur,
Degrémont au Qatar
Rencontre en terre qatarie
avec une femme de caractère.
Les investisseurs privés,
vers des solutions durables ?
Entretien avec Raj Agrawal,
Directeur des infrastructures
nord-américaines chez KKR.
12 ENJEUX
27 TALENTS
La sécurité chez
SUEZ ENVIRONNEMENT
États des lieux et perspectives avec
Jean-Marc Laouchez et Ivan Boissières.
Shyam Bhan,
SUEZ ENVIRONNEMENT India
Le directeur de la nouvelle entité revient
sur son parcours et la gestion de l’eau
et des déchets dans son pays.
16 TALENTS
Laure Girodet, SAFEGE
Parcours d’une dirigeante
qui a grandi avec le Groupe.
RÉDACTEUR EN CHEF :
Méloé Debiais.
NUMÉRO ISSN : 2108-3762.
COUVERTURE : © CHAT ROBERTS/CORBIS
CONCEPTION :
55, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.
Téléphone : 01 53 32 56 29.
RÉDACTION : Nelly Buffon, Cécile Collette,
Florence Donnarel, Emmanuelle Gautier,
Cécile Perrin, Olivier Sauvy, Ingrid Seguel.
RÉDACTEUR EN CHEF DÉLÉGUÉ :
Hélène Odoux.
ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO :
Anne Couderc, Constance Covillard,
Hugues d’Antin, Gaëlle Darras, Jasmin Ellik,
Johana Fergani, Natacha Grondin, Rich Henning,
Florence Humeau, Éléonore de Larboust,
Simon Lee, Sevashree Mohaptra, Abderrazak
Moussadek, Hélène Parent, Anne-Laure Paté,
Madeline Power, Sabine Rous.
TRADUCTION : RR Donnelley.
CHEF DE FABRICATION :
Bruno Garnault.
TIRAGE : 20 000 exemplaires.
28 DOSSIER
Quand l’international prend
une autre dimension
Consolidation, conquête de nouveaux
marchés, évolution de son offre...
SUEZ ENVIRONNEMENT relève de
nouveaux défis pour poursuivre son
développement à l’international.
17 INNOVATIONS
Le tri robotisé :
un modèle pour le futur ?
SITA Suomi innove en matière
de recyclage high-tech.
IMPRIMEUR : SIRA
46, rue Constantin-Pecqueur
95150 Taverny
Tél : 01 34 18 62 00
Ce document est imprimé
sur papier PEFC. 10-31-1342.
38 INNOVATIONS
Solar Active System,
une innovation collaborative
Zoom sur le panneau solaire “2 en 1”.
39 TERRITOIRES
Dunkerque, une agglomération
pionnière et visionnaire
Cette communauté urbaine très
engagée en faveur de l’environnement
est un véritable modèle à suivre.
Imprimé sur du papier provenant
de forêts gérées durablement,
par un imprimeur certifié Imprim’Vert.
Pour nous faire part de vos remarques,
écrivez-nous : [email protected]
ET EN CADEAU
dans ce numéro
une affiche sur
le Concours
Libération-APAJ et
ses gagnants
2012.
43 INNOVATIONS
“Avec près de 80 000 collaborateurs présents dans 70 pays,
sur les cinq continents, SUEZ ENVIRONNEMENT est un acteur
mondial de l’eau et des déchets.”
© LOTTA NIEMINEN
28
Vivacity, pour des projets durables
Un outil d’aménagement urbain
mis en place par SAFEGE.
44 TALENTS
Carlos Campos, CIRSEE
Portrait du nouveau directeur du
principal centre de recherche et
d’expertise technologique du Groupe.
45 REPÈRES
À voir sur le Web, les tendances et
quelques rendez-vous.
46 VU PAR
w Au fil du magazine, flashez les codes avec votre
lecteur flashcode pour découvrir les vidéos ou les sites Web
associés au sujet (coût d’une connexion Internet mobile).
François Ghislain Morillion
et Sébastien Kopp, créateurs
de la marque Veja
L’histoire de Veja, la basket équitable.
VOUS POUVEZ NOUS
RETROUVER SUR :
WEB
w www.suez-environnement.fr
EMAG
w www.emag.
TV
w www.suez-environnement.tv
suez-environnement.com/
YOUTUBE w www.youtube.com/
user/suezenvironnement
TWITTER w twitter.com/suezenv
© STÉPHANE DE BOURGIES / ABACAPRESS
N°12 - MARS 2013
ÉDITO_
09
Chères lectrices, chers lecteurs,
JEAN-LOUIS CHAUSSADE /
DIRECTEUR GÉNÉRAL
DE SUEZ ENVIRONNEMENT
“NOS BONS
RÉSULTATS
CONFIRMENT LA
PERTINENCE DE
NOTRE MODÈLE,
QUI REPOSE SUR UNE
EXPERTISE SOLIDE DE
NOS MÉTIERS MAIS
ÉGALEMENT SUR NOTRE
CAPACITÉ D’ADAPTATION.”
Permettez-moi tout d’abord de revenir sur nos résultats annuels,
que nous avons annoncés en février dernier.
Nous avons réalisé en 2012 une performance opérationnelle solide,
et ce, dans un contexte économique difficile en Europe. Ces résultats
confirment la pertinence de notre modèle, qui repose sur une expertise
forte de nos métiers mais également sur notre capacité d’adaptation
à leurs nouveaux enjeux qu’ils soient technologiques, commerciaux
ou sociétaux.
Tout au long de l’année, nous avons mené de front une double
démarche pour améliorer en continu notre performance et construire
notre croissance future. C’est ainsi que nous poursuivons notre
transition vers plus de nouveaux services à valeur ajoutée dans l’eau,
plus de valorisation dans les déchets, plus d’eau industrielle et plus de
croissance dans le monde.
À l’international, qui fait l’objet du dossier de ce numéro, nous savons
adapter nos modèles en fonction des enjeux locaux. Déjà implanté sur
les cinq continents, dans 70 pays, avec près de 80 000 collaborateurs,
nous avons pour ambition de renforcer notre présence dans le monde
entier à travers des investissements sélectifs et le développement de
nouveaux modèles de contrats innovants, à l’image de celui de Bayonne
dans le New Jersey avec notre partenaire KKR, dont vous découvrirez
également une interview dans ce magazine.
Bonne lecture !
10
_INNOVATIONS
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
“C’EST UN PROCÉDÉ DE
GÉNIE CHIMIQUE
FINALEMENT SIMPLE,
MAIS ORIGINAL PUISQUE
L’ON NE FAIT QUE DÉVIER
LES BTEX (1) SANS
METTRE EN PÉRIL
L’ENVIRONNEMENT
ET AVEC DES COÛTS
D’EXPLOITATION
MOINDRE.”
DEGRÉMONT INDUSTRY
© SCIENCE PICTURE CO/SUPERSTOCK/CORBIS
UN TRAITEMENT NOVATEUR ET ÉCOLOGIQUE DES EAUX
ISSUES DE L’EXTRACTION DU GAZ
L’EAU RÉSULTANT DE L’EXTRACTION DU GAZ NATUREL,
communément appelée “eau produite”, contient des hydrocarbures
solubles et en particulier des BTEX (1), qui sont des composés organiques volatils (COV) toxiques pour l’environnement. Le rejet de ces
polluants dans le milieu naturel est fortement réglementé.
Degrémont Industry, via Ondeo IS, a mis en place un procédé novateur relatif au traitement de ces eaux. Il permet de ne pas rejeter
les polluants dans l’atmosphère ou dans l’eau, mais de les traiter
et même de les valoriser.
La technique innovante mise en place consiste à appliquer à
“l’eau produite” une ligne de traitement comprenant un stripping
au gaz naturel. Grâce à un courant de gaz traversant le liquide à
contre-courant, les BTEX contenus dans l’eau produite sont captés
par ce flux, débarrassant ainsi l’eau de ces composés toxiques.
Ondeo IS réussit ainsi à détourner de leur route ces composants
toxiques tout en les utilisant pour enrichir le gaz naturel.
Cathy Fuchs, en charge du développement du marché de l’industrie
du pétrole et du gaz chez Ondeo IS, est à l’origine de cette innovation : « On doit cette ligne de traitement novatrice à notre capacité
d’écoute des besoins et des difficultés de nos clients et à plus de 20 ans
d’expérience en traitement des eaux résiduaires industrielles »,
relate-t-elle.
Ce procédé possède de nombreux avantages. Il permet de respecter les normes de rejet, d’amoindrir considérablement les coûts
d’exploitation et de valoriser le pouvoir calorifique des BTEX.
« En effet, le peu de gaz naturel utilisé pour le stripping a un pouvoir
calorifique plus élevé, du fait de l’augmentation de son taux de BTEX »,
ajoute Cathy Fuchs. Ondeo IS a déjà signé un contrat pour le traitement des eaux produites d’une installation de production de gaz
capable de distribuer jusqu’à 500 MMscfd (2) de gaz par jour.
« Les perspectives de cette innovation, sous brevet international,
sont très prometteuses en terme de futurs contrats », conclut
Cathy Fuchs. Et en plus, bien que développée pour le gaz, cette
innovation peut être appliquée à d’autres eaux industrielles avec
des caractéristiques semblables…
(1) BTEX est l’abréviation des composés chimiques aromatiques suivants : Benzène B,
Toluène T, Éthylbenzène E, Xylènes X (ortho, méta et para).
(2) Million Standard Cubic Feet per Day : millions de pieds cubes standard par jour. Unité
de mesure utilisée aux États-Unis. En Europe on a communément recours aux Nm3/hr
(Normal mètre cube par heure). Converti, ce chiffre est égal à 558 140 Nm3/hr.
N°12 - mars 2013
Être femme et dirigeante, c’est une situation qui peut
paraître exemplaire au Qatar. Mais Emmanuelle Brisemur,
nommée Directrice d’exploitation de Degrémont en terre qatarie
en septembre 2011, est une femme de caractère. Elle va même
jusqu’à préciser « Être une femme à ce niveau de responsabilité
ne pose de problème à personne ici au Qatar. Mes interlocuteurs
qataris sont extrêmement respectueux. »
Au quotidien, tout ce qui touche à l’exploitation des stations
d’épuration relève de sa responsabilité : la gestion des usines,
la tarification des prestations d’exploitation lors des appels
d’offres et le volet exploitation des projets de développement
commercial, notamment dans les villes nouvelles qui fleurissent
en périphérie de Doha, la capitale.
Les journées commencent tôt. « Les clients nous convoquent
parfois dès 6h30. J’ai dû apprendre à m’adapter à ce nouvel environnement et à de nouvelles habitudes de travail ».
Dans les différentes facettes de sa mission, Emmanuelle peut
s’appuyer sur des compétences engrangées en treize années
de carrière au sein du Groupe. Son expérience initiale d’analyste financier à Hong Kong, puis à Paris et en Indonésie, lui a
appris à gérer des budgets, chiffrer des projets et négocier des
financements. Et son poste précédent de chef d’agence usine
en région orléanaise pour Lyonnaise des Eaux la légitime face
à ses 120 collaborateurs.
Au sein d’une équipe majoritairement constituée d’Indiens
et de Philippins, Emmanuelle est la seule Française, hormis
trois VIE (1). Une banalité dans un émirat ultracosmopolite :
85 % des habitants sont des expatriés.
Emmanuelle s’est installée avec ses trois enfants de sept,
cinq et deux ans. Son mari, qui dirige en France une entreprise
de bâtiment, est présent à mi-temps. Des campements dans le
désert aux prestigieux concerts de l’orchestre philharmonique
du Qatar, ses week-ends sont, au même titre que ses semaines,
bien remplis…
Talents_
11
EMMANUELLE BRISEMUR / DIRECTRICE
D’EXPLOITATION DE DEGRÉMONT AU QATAR
“J’ai vite compris
les particularismes culturels
du Qatar Et
son énorme potentiel
commercial.”
(1) Volontaires Internationaux en Entreprise.
Degrémont au Qatar
© Emre Rende
— D’ici à 2016, le Qatar va doubler sa population, en
passant de 1,7 à 3 millions d’habitants. Pour mettre ses
capacités d’assainissement à niveau, l’émirat s’est doté
de master plans ambitieux. Avec un important potentiel
de développement à la clé pour Degrémont qui, avec
quatre stations d’épuration construites et/ou gérées en
exploitation, est déjà le premier opérateur du marché.
Autre perspective : le dessalement d’eau de mer.
Pour acquérir une relative indépendance agricole,
le Qatar entend se doter de capacités d’irrigation de masse.
_ENJEUX
© PIERRE OLIVIER /
CAPA PICTURES
12
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
“L’ÉTAT DE MATURITÉ D’UN
SYSTÈME DE SÉCURITÉ
EST SOUVENT UN MARQUEUR
DE LA PERFORMANCE GLOBALE
DE L’ENTREPRISE.”
JEAN-MARC LAOUCHEZ /
DIRECTEUR SANTÉ ET SÉCURITÉ
DE SUEZ ENVIRONNEMENT
LA SÉCURITÉ
CHEZ
SUEZ ENVIRONNEMENT
L’HOMME
AU CŒUR DES ENJEUX
ET ACTEUR
DE LA DÉMARCHE
HOMMES, INSTALLATIONS, ORGANISATION DU TRAVAIL… LA SÉCURITÉ DES PERSONNES
ET DES BIENS OCCUPE UNE PLACE MAJEURE DANS LA STRATÉGIE ET LA POLITIQUE SOCIALE
DU GROUPE. AVEC DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS.
ÉTATS DES LIEUX ET PERSPECTIVES AVEC JEAN-MARC LAOUCHEZ, DIRECTEUR SANTÉ
ET SÉCURITÉ DE SUEZ ENVIRONNEMENT, ET IVAN BOISSIÈRES, DIRECTEUR DE L’INSTITUT
POUR UNE CULTURE DE SÉCURITÉ INDUSTRIELLE (ICSI).
N°12 - MARS 2013
© DR
ENJEUX_
“RELAYÉE PAR LES MANAGERS,
L’IMPULSION DONNÉE PAR
LA DIRECTION EST FONDAMENTALE
POUR CRÉER LES CONDITIONS
DE LA RÉUSSITE.”
Pour garantir la sécurité
des hommes, dans la plupart
des activités “hors sites”,
il faut avant tout anticiper sur
le comportement humain.
© GEORGE BLONSKY / ABACAPRESS
© SÉBASTIEN CALVET / ABACAPRESS
IVAN BOISSIÈRES /
DIRECTEUR DE L’INSTITUT POUR UNE CULTURE
DE SÉCURITÉ INDUSTRIELLE (ICSI)
Comment définiriez-vous la
notion de sécurité ?
Jean-Marc Laouchez : Chez SUEZ
ENVIRONNEMENT, exercer nos métiers de
manière professionnelle, c’est assurer une totale
sécurité de nos collaborateurs, de nos clients, de
nos sous-traitants et des tiers. Dans nos activités
sur sites (usines de traitement de l’eau, centres
de tri des déchets…), des standards d’équipements, des procédures et des contrôles fréquents
sont la base d’une protection solide contre les
risques majeurs, tels que les incendies ou les
accidents de circulation. Dans nos activités
“hors sites”, comme la collecte de déchets ou les
travaux sur voirie pour les réseaux d’eau, il s’agit
d’anticiper sur le comportement humain (celui
de nos salariés mais aussi celui des tiers) par des
actions de formation ou de sensibilisation.
Ivan Boissières : La sécurité des grandes
entreprises s’articule autour de trois piliers :
la technique, les procédures et systèmes de
management, ainsi que les facteurs humains
ICSI, LIEU
DE RÉFLEXION
ET D’ACTION
et organisationnels. S’appuyant sur les sciences
humaines et sociales, ce troisième pilier
concentre aujourd’hui toutes les attentions.
Peut-on parler d’une culture de
la sécurité ?
J.-M. L. : Nous créons en ce moment les bases
d’une véritable culture sécurité dans le Groupe.
Aujourd’hui, nous voulons que les mêmes standards de sécurité s’appliquent dans tous les pays
où nous sommes présents.
En effet, au-delà des hétérogénéités culturelles, la sécurité est un thème fédérateur qui
peut être compris par tous. Règles et formations
homogènes (voir “Données sur la formation des
managers”, p. 14), responsabilisation de tous et
partage de bonnes pratiques cimentent progressivement une culture commune de la sécurité.
C’est une illustration de nos engagements en
matière de responsabilité sociale. L’état de
maturité d’un système de sécurité
w
Association loi 1901 créée en
2003, l’ICSI a trois objectifs :
ouvrir le débat sur les
différentes dimensions du
risque et proposer un lieu
d’échanges et de partage
de bonnes pratiques et
d’innovation ; contribuer à
l’amélioration de la sécurité
dans les entreprises
industrielles de toutes tailles
et de tous secteurs d’activité ;
favoriser l’acculturation de
l’ensemble des acteurs de la
société aux problèmes des
risques et de la sécurité.
13
14
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_ENJEUX
DONNÉES SUR LA FORMATION
DES MANAGERS
Créer une culture sécurité commence d’abord par les managers.
Ceux-ci bénéficient d’un programme commun de formation
déployé progressivement à l’échelle mondiale.
Nombre de managers formés en 2010, 2011 et 2012
2010
2011
450
500
2012
650
© DR
© MICHEL MARTINEZ BOULANIN / ABACAPRESS
En 2012, l’investissement en formation des managers (650)
était de l’ordre de 500 000 `.
w
est souvent un marqueur de la performance globale de l’entreprise. Peu à peu, la sécurité doit
être reconnue comme un des traits marquants
de notre identité.
I. B. : L’analyse des causes des accidents et
incidents graves, dans des installations de plus
en plus complexes, démontre que, pour une
part minoritaire, elles sont d’origine technique
(conception, équipements) et pour une forte
majorité d’origine organisationnelle ou comportementale, facteurs communs à toutes
les entreprises quelle que soit leur branche
d’activité. La réglementation, qui s’est diversifiée, ne suffit donc pas. Les progrès en matière
de sécurité industrielle ne peuvent venir
que des entreprises elles-mêmes, à l’intérieur
desquelles doit se développer une vraie culture
de la sécurité.
Si on regarde l’histoire de la sécurité au
sein des grands groupes industriels, on s’aperçoit qu’après les progrès enregistrés dans les
domaines techniques et organisationnels, la
tendance aujourd’hui est d’étudier les comportements individuels pour diminuer les risques.
Comment relayez-vous votre
message ?
Quels sont les moyens
mis en œuvre ?
J.-M. L. : Pour créer une “culture sécurité”,
nous avons établi quinze “règles” sur la façon
de manager la santé et la sécurité. À cela, s’est
ajoutée au fil des années une vingtaine de standards industriels sur les principales activités dites
“à risque” : plans de circulation sur site, consignations, collecte de déchets, espaces confinés…
Pour mettre en œuvre tout cela sur le terrain
nous travaillons avec un “premier cercle” de
32 Business Units (BU) ou filiales. Des plans
d’action annuels définissent les priorités, des
évaluations et des audits réguliers permettent
d’en vérifier le bon déploiement. Un séminaire
annuel de la filière vient compléter ce dispositif
d’animation. De plus, toute société nouvelle
intégrant le Groupe fait l’objet d’un audit sur
son niveau de “culture sécurité”.
I. B. : La sécurité ne doit pas être considérée
comme un champ isolé de la vie de l’entreprise. Améliorer la sécurité, c’est optimiser la
performance globale de l’entreprise. Pour obtenir de bons résultats, cette notion doit irriguer
en transversal toute la vie de l’organisation.
Relayée par les managers, l’impulsion donnée
par la direction est fondamentale pour créer les
conditions de la réussite.
J.-M. L. : La sécurité ne nécessite pas
forcément de moyens considérables. Dans
la pratique, les accidents résultent plus de
défaillances organisationnelles et humaines
que d’un manque de moyens. L’idée est donc
de se concentrer sur l’organisation du travail
et de recentrer notre effort de formation sur
l’amélioration des comportements individuels
et l’implication des managers.
Pour cela des analyses de risques sont
conduites au sein des BU sur la base des règles
du Groupe et débouchent sur des solutions
adaptées au contexte local. Des réponses
peuvent être apportées par la formation de nos
salariés (par exemple, formation, sur simulateur de conduite, de nos chauffeurs de bennes
de collecte de déchets aux Pays-Bas et en
Allemagne) ou par l’information des riverains
(distribution de 1500 DVD pédagogiques aux
enseignants en Allemagne sur le thème de la
sécurité routière). L’organisation du travail peut
être améliorée en optimisant nos tournées de
collecte de déchets ou en travaillant à une meilleure circulation des engins sur nos sites de tri.
Lorsque cette analyse des risques démontre
que des travaux sont nécessaires, des ressources
N°12 - MARS 2013
© GEORGE BLONSKY / ABACAPRESS
ENJEUX_
financières peuvent être dégagées dans le cadre
de plans d’action, le plus souvent pluriannuels
(par exemple, 1 million d’euros sur un site
de valorisation de déchets verts en France ou
400 000 euros pour sécuriser des transporteurs
à bandes ou des presses à balles aux Pays-Bas).
Les résultats récents sont-ils
satisfaisants ?
J.-M. L. : Nous partageons le même constat
que les autres grands groupes industriels de service. Nous parvenons à baisser régulièrement
notre taux de fréquence des accidents avec
arrêts de travail mais nous avons encore malheureusement des accidents mortels à déplorer. Variables selon les activités, nos résultats
sont encourageants mais insuffisants. Avec un
taux de fréquence voisin de cinq au niveau
mondial (cinq accidents par million d’heures
travaillées), SUEZ ENVIRONNEMENT
se positionne dans le peloton de tête sur les
métiers de l’eau. Distributrice d’eau au Maroc,
Lydec, filiale du Groupe, a par ailleurs remporté en 2012 le prix national de sécurité et
un prix pour sa démarche RSE, à la suite de
la notation réalisée pour la première fois au
Maroc par Vigeo, l’expert européen de la
performance responsable.
Afin de limiter les accidents,
il est nécessaire de se concentrer
sur l’organisation du travail
et de former les équipes, tout
en impliquant les managers.
Pour la propreté et toujours à l’échelle mondiale, nous nous situons dans la bonne moyenne
avec un taux de fréquence de dix-huit.
I. B. : Après une phase d’amélioration continue, les grands groupes tels que SUEZ
ENVIRONNEMENT arrivent aujourd’hui
à un palier. Le consensus des scientifiques et
des industriels indique clairement que, pour
améliorer les comportements, il faut former les
personnels à tous les échelons des hiérarchies,
analyser la pertinence des systèmes d’organisation du travail et se doter de nouveaux indicateurs pour évaluer les effets du changement.
Quels sont les axes de progrès
à court et moyen termes ?
J.-M. L. : En 2013, nous poursuivrons notre
action de fond impliquant l’ensemble de la
ligne managériale et des salariés. Nous allons
communiquer largement autour de “10 règles
qui sauvent”, de nouvelles recommandations
comportementales issues de l’analyse des accidents mortels sur les dix dernières années.
I. B. : Développer une culture de la sécurité,
c’est construire la cohérence entre les règles
et les comportements, entre le discours et les
pratiques pour faire de la sécurité une valeur
partagée par tous au sein de l’entreprise.
La sécurité est un terrain de consensus pouvant
réunir l’ensemble des parties prenantes d’une
entreprise. Même en situation de crise, parier
sur la sécurité est une stratégie intelligente.
DEGRÉMONT
SERVICES : UN
EXEMPLE
DUPLICABLE
La prise en compte du facteur
humain pour diminuer les
risques est au centre d’une
opération pilote conduite chez
Degrémont Services (DS)
pour tester le “diagnostic
culture sécurité”, une
démarche innovante de
changement développée par
l’ICSI. Objectifs ? Évaluer et
faire évoluer la culture de
la sécurité. Dans un premier
temps, l’ICSI a établi un
diagnostic sur le site pilote de
Valenton (France). La phase
suivante a consisté à bâtir
un plan d’action de trois ans
intégrant l’ensemble des
leviers traditionnels de
la sécurité en y ajoutant
de nouveaux outils. Au vu
de l’impact positif déjà
mesurable, la décision a été
prise de généraliser cette
démarche à l’ensemble des
sites en se l’appropriant
à travers la formation de
managers référents à cette
nouvelle approche.
15
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SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
“J’AI GRANDI AVEC LE GROUPE !” Ainsi, s’exprime Laure
Girodet, nommée à 40 ans, en août dernier, à la tête de la toute
nouvelle direction Stratégie et Nouveaux Marchés de SAFEGE.
En effet, jeune élève ingénieur aux Ponts et Chaussée, elle a
effectué un stage d’un an à Buenos Aires pour Lyonnaise des
Eaux. Et dès qu’elle a eu son diplôme, en 1996, elle est entrée
dans le Groupe pour ne plus en partir…
De missions “corporate”, comme chargée de mission auprès
de Bernard Guirkinger, alors P.-D.G. de Lyonnaise des Eaux, à des
responsabilités plus opérationnelles, en tant que chef d’agence,
ou fonctionnelles, comme directeur des fonctions supports de
Lydec au Maroc, Laure a appris à passer d’un univers à l’autre.
Et a développé des compétences multiples : managériales et
commerciales chez Lyonnaise des Eaux, de gestion de projet
et de gouvernance chez Lydec ou stratégiques chez SAFEGE.
Fil rouge de son parcours, son énergie, son appétence pour le
relationnel et sa passion pour les métiers de l’environnement.
« Aussi lorsque Benoît Clocheret, P.-D.G. de SAFEGE, m’a exposé
son ambition de transformer l’entreprise en un intégrateur pluridisciplinaire de solutions d’aménagement durable, j’ai été séduite »,
avoue-t-elle. « SAFEGE est une entreprise agile, constamment sur
la brèche commercialement : un vrai choc culturel pour moi qui
viens d’un univers où les échelles de temps sont longues. »
Laure supervise désormais les directions support en charge
de l’innovation, du développement, du marketing et de la communication, mais aussi les deux filiales Actimar (1) et Explicit (2) et,
depuis le 1er janvier, les directeurs “métiers” dans les domaines
de l’eau urbaine, l’environnement, les ouvrages hydrauliques,
les aménagements maritimes et portuaires, les déchets et la
mobilité urbaine.
Et les enjeux sont forts. Il faut souder les équipes, donner
une identité et une unité à cette nouvelle Direction, en créant
passerelles et synergies. Il faut aussi accélérer la construction d’offres globales innovantes et le développement de la
clientèle privée, en intensifiant les liens avec les entités de
SUEZ ENVIRONNEMENT et de GDF SUEZ.
Une nouvelle dynamique est lancée, pour permettre à
SAFEGE de développer son positionnement comme conseil
stratégique multimétiers capable de fournir des réponses
globales pour l’aménagement des villes et des territoires, en
France comme à l’international.
(1) Spécialiste de l’océanographie.
(2) Spécialiste des études Énergie/Climat, intégrée au Groupe en septembre 2012.
SAFEGE à l’heure de la diversification
— Depuis 2009, SAFEGE a conforté sa position sur ses
métiers historiques (l’eau et l’environnement) et accéléré le
développement de ses compétences dans une offre globale
comprenant les déchets, l’aménagement urbain, la mobilité
et l’énergie. Cette nouvelle dynamique s’est concrétisée
par une importante expansion internationale, une stratégie
“métiers” plus affirmée et plusieurs acquisitions, qui font de
SAFEGE une ingénierie pluridisciplinaire de référence pour
l’aménagement de villes et territoires durables. L’activité de
SAFEGE a ainsi progressé de près de 30 % en trois ans.
© SOPHIE LOUBATON / CAPA PICTURES
16
N°12 - MARS 2013
LE TRI ROBOTISÉ :
UN MODÈLE POUR LE FUTUR ?
w Découvrez
SITA Suomi
et le robot
ZenRobotics
en vidéo.
LA VALORISATION DES DÉCHETS EST AUJOURD’HUI UN
ENJEU MAJEUR. Mais pour bien les valoriser, il est essentiel
qu’ils soient parfaitement triés en amont. Des technologies de
pointe et des systèmes inédits sont donc développés pour optimiser le tri sélectif.
Pionnière en la matière, SITA Suomi (Finlande) est en passe
d’intégrer dans sa chaîne de recyclage, le tout premier processus de tri multirobotisé. Cette innovation technologique a été
conçue par la start-up finlandaise ZenRobotics, spécialiste du
recyclage high-tech. Cette performance technique parachève
plus de trois ans d’une fructueuse collaboration.
« Nos équipes se sont rencontrées en 2009 et nous avons alors
décidé de débuter un projet pilote avec ZenRobotics pour trier les
déchets de construction. Avec comme objectif un tri plus qualitatif
et plus rapide. Après deux ans de travail acharné et de très nombreux
échanges, nous avons développé un pilote en 2011. Nous venons
d’acquérir une fonction de tri des déchets de construction auprès de
ZenRobotics pour l’intégrer à notre ligne de traitement des déchets.
17
Nous espérons que le lancement de cette ligne sera effectif dès
l’été 2013 », précise Jorma Kangas, P.-D.G. de SITA Suomi, qui se
positionne désormais en leader mondial du tri robotisé.
Le robot ZRR, mis au point par l’équipe de chercheurs de
ZenRobotics, identifie les déchets à l’aide de multiples capteurs,
comme des scanners 3D par exemple. Il sépare ensuite automatiquement les matières premières des débris indésirables.
L’analyse est précise et la récupération affinée. Comme un
cerveau humain, l’intelligence artificielle contrôle le système de
façon autonome.
« Ce système peut potentiellement être utilisé dans toutes les
usines réceptionnant des déchets de construction. » En effet, les
avantages sont nombreux et la maintenance minimale. « Le robot
ne prend pas beaucoup de place. Et il est moins dangereux que
le travail manuel. De plus, l’investissement, comparé au tri traditionnel, est moindre. Nous avons de grands espoirs que les robots
deviennent notre fer de lance. Nous sommes passés avec le pilote
d’un taux de 75 % à 85 % de valorisation des déchets. Notre objectif
avec l’installation définitive est de 95 % », ajoute Jorma Kangas.
SITA SUOMI
EN BREF
SITA Suomi (Finlande en finnois) est
une filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT,
leader européen de la gestion globale
des déchets. SITA Suomi emploie
400 personnes. En 2012, elle a réalisé un
chiffre d’affaires de 80 millions d’euros.
© ZEN ROBOTICS
SITA SUOMI
INNOVATIONS_
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
18
Nouvelles de
France…
VAUCLUSE
© DR
NOUVELLE UNITÉ
DE VALORISATION
DU BIOGAZ
ÎLE-DE-FRANCE
AIR FRANCE RECYCLE
SES UNIFORMES
Du 21 janvier au 15 mars 2013, la compagnie
aérienne française Air France a lancé une
opération de collecte des uniformes usagés
de son personnel au sol et navigant sur ses
plates-formes de Paris-Orly et Paris-Charles
de Gaulle.
Partenaires de l’opération, SITA France et le
fournisseur d’uniformes CEPOVETT en
assurent la gestion opérationnelle, la collecte,
le tri et le recyclage. Les vêtements récupérés,
anciens uniformes et éventuellement aussi
vêtements personnels, seront ensuite
détruits, puis transformés en fibre isolante
pour véhicules dans une usine de recyclage
spécialisée.
Première pour Air France, l’opération pourra
être étendue à l’ensemble des 35 000 salariés
de la compagnie, soit un potentiel de 30 tonnes
de vêtements collectées.
De quoi équiper 1 350 véhicules en matériel
d’isolation.
w Découvrez le reportage sur le
recyclage des uniformes Air France.
Le 14 janvier dernier, SITA
Méditerranée a inauguré une
unité de valorisation du biogaz
sur l’installation de traitement
des déchets d’Entraigues sur
la Sorgue. Depuis 2001, SITA
y a développé six solutions de
gestion des déchets,
notamment une déchetterie,
un centre de tri et une unité de
valorisation biologique des
boues. Ce pôle multifilières
désormais équipé d’une unité
de valorisation énergétique
du biogaz devient producteur
d’énergie renouvelable.
En valorisant les déchets du
département du Vaucluse,
le site devrait produire
10 000 MWh/an, soit la
consommation d’électricité
de près de 1 770 foyers.
GDF SUEZ
LANCEMENT D’UN
DISPOSITIF PÉDAGOGIQUE
GDF SUEZ innove en lançant un dispositif
pédagogique conçu avec des professionnels
de l’éducation et disponible sur
www.japprends-lenergie.fr.
Du CE1 au collège, enseignants et élèves y
trouveront des supports interactifs et gratuits.
Ludique, le premier serious game de l’énergie
développé pour les collèges demande aux
joueurs d’équilibrer la production et la demande
énergétiques de leur population virtuelle.
De plus, un concours intercollèges sur le thème
“Ma ville de demain en 2020” récompensera les
20 meilleurs dossiers en faveur d’une ville plus
durable. Remise des trophées en juin prochain !
CHAMPAGNE
DEUX NOUVELLES CHARTES
DE GOUVERNANCE LOCALE DE L’EAU
En janvier, Espelette, au Pays basque, et la station des
Saisies, en Savoie, ont signé leur charte de gouvernance
locale de l’eau avec Lyonnaise des Eaux.
Ces contrats prouvent l’engagement des collectivités et
leur volonté d’impliquer les usagers dans la gestion de l’eau,
en particulier pour faire face aux variations saisonnières
touristiques.
N°12 - MARS 2013
EN BREF_
+1,8 %
DES PERFORMANCES SOLIDES
15 102 M€
c’est la croissance brute du chiffre d’affaires
par rapport à 2011.
Ce chiffre augmente sur tous les segments et démontre
des performances solides malgré un contexte économique
difficile en Europe.
Les résultats en ligne avec les objectifs confortent
les perspectives de croissance du Groupe pour 2013.
© SIMON LOURIÉ
c’est le chiffre d’affaires
de SUEZ ENVIRONNEMENT en 2012.
© FABERNOVEL
c
© DEGRÉMONT
UP
ALSACE
INSOLITE : UNE STATION
D’ÉPURATION RECYCLE
LE JUS DE CHOUCROUTE !
Une station de traitement des eaux usées pas comme les
autres a été inaugurée en novembre dernier… Implantée sur
la commune de Meistratzheim dans le bassin de l’Ehn dans le
Bas-Rhin, elle est à la fois destinée à collecter et à dépolluer les
eaux usées de 11 communes, mais aussi à traiter les effluents
des choucrouteries des environs qui réalisent près de 70 % de
la production nationale de choucroute ! Commandée par le
Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples (SIVOM), conçue
et construite par Degrémont et exploitée par Lyonnaise des
Eaux, filiales de SUEZ ENVIRONNEMENT, cette nouvelle station
de traitement des eaux usées est performante énergétiquement, écologique et surtout très originale…
RECYCLAGE DE PALETTES
HOME PALETT,
UNE NOUVELLE SOLUTION
DE RÉPARATION DE PALETTES
EPALIA, filiale de SITA, a lancé en février Home Palett, l’atelier
mobile de tri et de réparation de palettes. L’atelier peut être installé directement sur la plate-forme d’un client le temps nécessaire
à la réparation de son stock de palettes abîmées. Opérationnel et
innovant, le service assure une disponibilité immédiate des palettes,
réduit les coûts de réparation, mais aussi l’empreinte carbone de
l’entreprise cliente. EPALIA étoffe ainsi ses prestations pour les
industriels, après avoir lancé Bank Palett en novembre 2011, qui
fournit un capital de palettes n’importe où en France.
19
REIMS MÉTROPOLE
CONFIRME SA CONFIANCE
EN SITA
SITA, au travers de sa
filiale Chazelle, vient de
décrocher un contrat de
5 millions d’euros pour gérer
l’exploitation du centre de
tri de Reims Métropole.
SITA remporte ainsi un
nouveau succès après les
gains des contrats de collecte
des déchets ménagers et
de collecte sélective des
211 000 habitants de la
métropole.
SAFEGE
ACQUIERT EXPLICIT
L’acquisition de ce leader
en conseil et études
énergie-climat renforce
les compétences de
SAFEGE dans les domaines
énergétiques et l’adaptation
au changement climatique.
Avec ce savoir-faire reconnu
depuis plus de 20 ans, la
filiale en ingénierie de
SUEZ ENVIRONNEMENT
enrichit son offre pour
l’aménagement durable
des villes et des territoires,
couvrant l’ensemble de
leurs enjeux énergétiques
et environnementaux, de
la réflexion stratégique
à l’accompagnement
opérationnel.
“LE 17”
L’ESPACE DE
VALORISATION
DES SAVOIR-FAIRE
DU GROUPE
Depuis son ouverture en mai 2012, “Le 17”,
baptisé ainsi pour faire écho à son emplacement
dans la Tour CB21 – SUEZ ENVIRONNEMENT, à
La Défense, a déjà reçu plus de 1 700 visiteurs :
clients, partenaires, investisseurs, actionnaires...
Lieu d’immersion expérimentiel sur les enjeux et
métiers de l’eau et des déchets, “Le 17” accueille
ses visiteurs invités et guidés à travers un parcours
de découverte où foisonnement d’idées et partage
d’expertises convergent. Une expérience unique au
cœur des savoir-faire du Groupe en termes
d’innovation et de développement durable. Chacun
des deux métiers est raconté, c’est ensuite la
démonstration qui est utilisée pour présenter de
manière approfondie les solutions, offres et
services de SUEZ ENVIRONNEMENT.
DÉVELOPPEMENT DURABLE
NOUVELLE FEUILLE
DE ROUTE 2012-2016
SUEZ ENVIRONNEMENT a publié sa première
feuille de route de Développement durable
en 2008. Fin 2012, le Groupe avait déjà atteint la
quasi totalité des objectifs fixés. Présentée au
Conseil d’administration du 12 décembre dernier,
la deuxième phase 2012-2016 de la feuille de route
accroît les ambitions de SUEZ ENVIRONNEMENT
autour de trois priorités et douze engagements.
À travers la gestion des grands cycles de l’eau et
des déchets, le Groupe veut contribuer à une
croissance plus durable et accompagner ses
clients, ses salariés et les territoires dans la
transition vers une économie verte.
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
20
… et du monde
ROYAUME-UNI
c
SITA UK REMPORTE
UN CONTRAT DE
130 MILLIONS D’EUROS
ÉTATS-UNIS
UNITED WATER PRIMÉ
POUR SA POLITIQUE DE
SÉCURITÉ ET DE SANTÉ
AU TRAVAIL
En février dernier, la station de traitement des
eaux usées de Wixom, desservant 3 600 habitants dans le Michigan, a été récompensée
pour son excellence en matière de sécurité et
de santé au travail par la Michigan Occupational
Safety and Health Administration (MIOSHA).
En faisant de la sécurité et de la santé au travail
la priorité numéro un, le site de United Water
affiche un taux d’incident inférieur à la
moyenne des entreprises de la région depuis
plus de trois ans.
HONG KONG
DÉVELOPPEMENT RENFORCÉ
POUR LE SECTEUR DES DÉCHETS
EN ASIE
DES ÉCOS-GESTES AU
TRAVAIL AU ROYAUME-UNI
SITA UK lance le site
www.yourgreensteps.co.uk
pour mieux guider ses
entreprises clientes et les
inciter à avoir des éco-gestes
sur le lieu de travail. À la clé :
de meilleures performances
environnementales et une
empreinte carbone réduite.
220 millions d’euros, c’est le montant des deux contrats de
dix ans que vient de signer SITA Waste Services Ltd à Hong Kong.
Ces contrats portent sur le transfert de plus de 3 500 tonnes de
déchets par jour vers les sites de traitement et d’élimination,
ainsi que sur le recyclage quotidien de 470 tonnes d’huiles
agroalimentaires en biocarburant. La filiale s’occupe dorénavant de la gestion de deux décharges, de 12 stations de transfert
de déchets, de cinq décharges réhabilitées, ainsi que des
services de collecte, compostage et recyclage de la ville.
© DR
© DR
Le 1er février dernier, SITA UK, filiale de
SUEZ ENVIRONNEMENT, a annoncé avoir
remporté le contrat de gestion des déchets
ménagers du comté de Durham, au nord-est de
l’Angleterre. 140 000 tonnes de déchets par an
vont ainsi permettre de produire 10 MW d’électricité dans une usine en construction de
Teesside. De quoi alimenter 17 000 foyers.
Ce contrat de plus de 130 millions d’euros
pour une durée de huit ans pourra être
reconduit quatre ans de plus, et atteindre
185 millions d’euros.
© MARCEL MALHERBE/ARCAID/CORBIS
UP
CHINE
PREMIER PARTENARIAT DE
SINO FRENCH WATER DANS LE SICHUAN
Le 31 janvier, Sino French Water, filiale à 50 % de SUEZ ENVIRONNEMENT,
a constitué une joint-venture avec Sichuan Dayi Water Company Limited dans la
gestion des eaux résiduaires du comté de Shuangliu pour un chiffre d’affaires
attendu de 156 millions d’euros sur 25 ans. La nouvelle société, détenue à 65 % par
la filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, va exploiter huit stations d’épuration dans le
comté. Elle va aussi construire et exploiter une usine d’épuration dans la zone
de Tianfu, en plein boom démographique. Ce partenariat stratégique concrétise
l’occasion de développer les services de gestion de l’eau de SUEZ ENVIRONNEMENT
dans la province très dynamique du Sichuan, ainsi que de nouveaux projets de
coopération dans le domaine de la protection environnementale.
N°12 - MARS 2013
EN BREF_
21
ROYAUME-UNI
c
GDF SUEZ
MAROC
GDF SUEZ VA CONSTRUIRE ET
EXPLOITER LE PLUS GRAND PARC
ÉOLIEN D’AFRIQUE
En février dernier, GDF SUEZ a annoncé la
construction du parc éolien de Tarfaya, en
collaboration avec la société énergétique marocaine
Nareva Holding. Situé au sud du Maroc, ce parc
d’une puissance de 300 MW représentera 40 % de
la capacité éolienne totale du pays. C’est le plus
grand parc éolien d’Afrique et le plus grand jamais
construit par GDF SUEZ.
Un contrat d’achat d’électricité de 20 ans a été
signé avec l’office national de l’Électricité et de
l’Eau Potable du Maroc. La mise en service est
prévue fin 2014.
Ce chantier s’inscrit dans la stratégie du Groupe
qui détient déjà 3 907 MW d’origine éolienne produits
dans le monde et qui est entré en négociations
exclusives pour la construction d’un parc éolien de
94 MW en Afrique du Sud, le projet West Coast 1.
DEGRÉMONT
UNE OFFRE EFFICACITÉ
ÉNERGÉTIQUE EN 3D EN LIGNE
Degrémont, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, répond aux problématiques d’économies d’énergie de ses clients. Pour présenter ses différentes solutions, le site www.degremont.fr intègre à
présent quatre plates-formes 3D et conduit l’internaute au sein
même de ses usines de traitement. Le visiteur découvre ainsi
l’ensemble des leviers permettant d’améliorer l’efficacité énergétique du traitement de l’eau, que ce soit pour une usine de
production d’eau potable, de dessalement par osmose inverse
ou d’épuration des eaux usées.
UP
UN CONTRAT DE PLUS
POUR AQUALOGY
Aqualogy Environment remporte
le contrat pour le contrôle
sanitaire des eaux de l’aéroport
international de Tenerife
Sur-Reina Sofía. Ce contrat d’un
an renouvelable a été signé avec
l’AENA, l’organisme public qui
exploite les aéroports espagnols.
ACQUISITION HYBRIDE
EN SUÈDE
SITA Sweden vient de s’équiper
d’un nouveau camion hybride
électrique et Diesel. Sans
nuisance sonore, sa collecte
des déchets recyclables réduit
les émissions de CO2 et permet
d’économiser jusqu’à 30 % de
carburant.
DEGRÉMONT : RAPIDITÉ
OPÉRATIONNELLE DANS
LA PRODUCTION D’EAU
POTABLE
La production d’eau potable
vient de démarrer le 7 février
près de Riyadh, en Arabie
Saoudite, seulement quatre
mois après la signature de
deux contrats d’équipement de
40 millions d’euros. Ces contrats
portent sur 14 sites autour
de la ville et sur l’installation
de 33 unités modulaires de
traitement d’eaux saumâtres.
Cette première installation
produit de l’eau potable pour
3 000 foyers, auparavant
alimentés par camions citernes.
© DR
25 000 litres de glace seront fournis par Aqualogy UK, filiale
d’Agbar, pour nettoyer le réseau de distribution d’eau au nordouest de Londres. La technique de curage par glace, plus rapide
et plus efficace, va permettre de débarrasser les canalisations
des sédiments et du biofilm, depuis les stations de traitement de
Roydon et Blackford jusqu’aux extrémités du réseau.
Ce contrat a été signé avec AffinityWater, le plus gros fournisseur
d’eau britannique, qui dessert plus de 3,2 millions de personnes.
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
SITA CZ LANCE LES
CAMIONS DE COLLECTE
INTELLIGENTS
SITA CZ équipe désormais ses camions de collecte d’un système de suivi entièrement automatisé, développant ainsi le projet Conteneurs
intelligents, déjà récompensé par le Grand Prix
des Trophées de l’innovation en 2012. Les
informations provenant des conteneurs, dotés
de puces RFID (Radio Frequency IDentification),
sont transmises via le GPS des camions à une
base de données en ligne. Véritable outil de
gestion de la collecte, ce système de suivi est
actuellement en phase de test.
© TIBOR BOGNAR/CORBIS
© CHRIS MARTIN/ /DESIGN PICS/CORBIS
AQUALOGY UK NETTOIE À LA GLACE
LES CANALISATIONS DE LONDRES
POLOGNE
SITA POLSKA : PREMIER
PARTENARIAT PUBLICPRIVÉ DANS LE SECTEUR
DE LA VALORISATION
ÉNERGÉTIQUE
En décembre 2012, la ville de Poznan, en
Pologne, a attribué le contrat de construction
et d’exploitation d’une unité de valorisation
énergétique pendant 25 ans à SITA Zielona
Energia, joint-venture entre SITA Polska, filiale
de SUEZ ENVIRONNEMENT, et Marguerite
Waste Polska, filiale du fonds Marguerite.
Estimée à 180 millions d’euros, la construction de l’unité de valorisation d’une capacité de
210 000 tonnes par an doit générer à partir de
fin 2016 un chiffre d’affaires de 850 millions
d’euros au profit de SITA Zielona Energia,
pendant la durée de son exploitation.
SITA Zielona Energia remporte ainsi le plus
grand appel d’offres de partenariat publicprivé réalisé en Pologne et le premier dans le
secteur de la valorisation des déchets.
_INITIATIVES SOLIDAIRES
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
© PATRICK ROBERT / CORBIS
22
01_
LA CHAIRE PARISTECH “SUEZ ENVIRONNEMENT/
EAU POUR TOUS”
TRANSFERT
DE SAVOIR-FAIRE
SUEZ ENVIRONNEMENT, PARISTECH (1) ET LE FONDS SUEZ ENVIRONNEMENT INITIATIVES (2) ONT LANCÉ
EN 2008 LA CHAIRE D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE PARISTECH “SUEZ ENVIRONNEMENT/
EAU POUR TOUS”. OBJECTIF : RENFORCER LES COMPÉTENCES DES FUTURS MANAGERS DE PAYS EN
DÉVELOPPEMENT, ÉMERGENTS OU EN TRANSITION POUR FACILITER L’ACCÈS UNIVERSEL ET DURABLE
À L’EAU ET À L’ASSAINISSEMENT DANS LEUR PAYS D’ORIGINE.
w Découvrez “Savoirs partagés”,
le webdocumentaire sur le Fonds
SUEZ ENVIRONNEMENT Initiatives.
PORTÉE PAR DEUX DES PLUS PRESTIGIEUSES GRANDES ÉCOLES FRANÇAISES,
AgroParisTech pour l’enseignement et
MINES ParisTech pour la recherche, cette
Chaire vise à constituer un pôle international
de référence pour tenter d’atteindre les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (3).
Ce partenariat est une des contributions de
SUEZ ENVIRONNEMENT à la mise en œuvre
du “droit à l’eau”, reconnu en 2010 comme
droit fondamental par l’Assemblée générale des
Nations unies.
Dans ce cadre, la Chaire a créé un mastère
spécialisé OPT (International Executive
Master (4)). Depuis son coup d’envoi en 2009,
elle a ainsi formé près de quarante professionnels
provenant des quatre coins de la planète, avec
des problématiques et des besoins très différents.
« Plus que des experts ou des bons techniciens,
les professionnels formés sont également capables
d’entrer dans une démarche stratégique à long
terme, d’insuffler leur vision et de conduire le
changement pour atteindre les objectifs de cette
grande aventure humaine : de l’eau pour tous »,
N°12 - MARS 2013
01_ La Chaire d’enseignement
créée en 2008 a pour objectif de
rendre l’eau accessible à tous,
dans le monde entier.
INITIATIVES SOLIDAIRES_
23
02_ La promo 2013-2014 du
mastère spécialisé Opt.
03_ Le mastère est dispensé au
centre AgroParisTech de Montpellier,
en France, depuis sa création en 2009.
ZAKARIA A. LAWANDJI / DIRECTEUR COMMERCIAL ET MARKETING
À LA SOCIÉTÉ TCHADIENNE DES EAUX (STE)
03_
affirme Jean-Antoine Faby, Directeur de la Chaire.
« Au-delà des aspects techniques et opérationnels, le
coaching que nous lui apportons permet également
à l’auditeur de prendre connaissance de ses
possibilités, de le mettre en confiance. »
Dispensé au centre AgroParisTech de
Montpellier, le mastère forme en effet des
professionnels ayant une expérience de plus
de dix ans et voués à être de futurs dirigeants.
La Chaire propose un couplage innovant
entre formation au management de services
et programme de recherche résultant des
questionnements du terrain. À l’issue de
18 mois de formation alternant cours et
missions sur le terrain, les auditeurs doivent
établir un diagnostic ainsi qu’un plan d’actions
opérationnel pour le service dans lequel ils
œuvrent dans leur pays d’origine. Chaque
auditeur est encadré par un coach individuel
chargé de le guider vers l’accomplissement de
© DR
02_
© DR
© DR
“AVANT DE FAIRE CE MASTÈRE, JE REGARDAIS
L’HORIZON DEPUIS UNE CHAISE… JE LE REGARDE
DÉSORMAIS DEPUIS UNE COLLINE.”
Lorsqu’il intègre le mastère
spécialisé en septembre 2011, cet
ingénieur en traitement des eaux
et fluides industriels possède une
expérience de 14 ans en tant que
Chef de département à la Société
Tchadienne des Eaux. Promu à la
suite de sa formation, il est depuis
janvier 2013 Directeur commercial
et marketing. Témoignage.
« Cette formation m’a totalement
transformé. Tout d’abord j’ai rencontré
des personnes formidables, capables
de nous faire faire ce que nous pensions
impossible : transformer nos rêves
en réalité ! Elles ont fait de nous des
‘guerriers’, prêts à défendre coûte que
coûte l’engagement que nous avons
pour la collectivité et à le transformer
cette mission. « L’intérêt de cette formation est
que les auditeurs arrivent avec une problématique
et qu’ils repartent non seulement avec de nouveaux
acquis mais aussi avec une solution », précise
Myriam Bincaille, Déléguée générale du Fonds
SUEZ ENVIRONNEMENT Initiatives.
Grâce au Fonds SUEZ ENVIRONNEMENT
Initiatives, qui consacre un budget important
de deux millions d’euros sur six ans, et aux
120 intervenants spécialisés (dont plus
d’un tiers sont des collaborateurs de SUEZ
ENVIRONNEMENT en mécénat de
compétences), la Chaire a déjà permis de
renforcer les compétences managériales de
professionnels provenant de plus de 30 pays
différents. « Le transfert de compétences et de
savoir-faire est pour nous primordial. Notre
grande fierté dans un projet est de constater que
nous ne sommes plus indispensables lorsqu’il est
terminé », affirme Myriam Bincaille. « Les bons
en projet opérationnel. Je ne peux
qu’être satisfait d’avoir rencontré sur
mon chemin des personnes comme
Jacques Bertrand, mon coach,
Jean-Antoine Faby, ainsi que l’ensemble
des coachs des auditeurs. Ce sont des
personnes exceptionnelles qui nous
ont beaucoup apporté. Ce mastère m’a
armé pour conduire le changement en
matière d’eau dans mon pays.
Dans le cadre du plan d’action
stratégique que j’ai établi, notre mission
sera d’assurer et de développer
l’exploitation du service de l’eau potable
des centres urbains du Tchad et de
compléter les infrastructures partout où
cela sera nécessaire. Ce projet concerne
les neuf principales villes du Tchad, soit
plus d’un million d’habitants. Il devrait
permettre de faire passer le taux de
desserte de 23 % à 100 %. Pour l’heure,
les négociations avancent plutôt bien.
J’ai récemment été promu Directeur
commercial et marketing et j’ai bon
espoir que le budget voté pour mettre
en place cet ambitieux projet puisse
permettre un branchement de l’eau
potable 24 h / 24 pour tous avant 2025. »
résultats obtenus sont mesurés aujourd’hui par les
postes à plus haute responsabilité proposés à nos
auditeurs à leur retour dans leur service. C’est le
fruit de la participation de nombreux partenaires (5),
mais aussi de l’engagement, du dynamisme et
de la très grande motivation que suscite un sujet
aussi noble que celui de “l’eau pour tous” »,
conclut Jean-Antoine Faby.
(1) Paris Tech est un Pôle de Recherche et d’Enseignement
rassemblant douze des plus prestigieuses grandes écoles
françaises, dont AgroParisTech et MINES ParisTech.
(2) La Fondation SUEZ ENVIRONNEMENT Eau pour tous de l’Institut
de France a été substituée par le Fonds SUEZ ENVIRONNEMENT
Initiatives le 1er janvier 2011. Il s’inscrit dans la continuité des
réalisations de la Fondation.
(3) Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
ont été adoptés en 2000 par les États membres de l’ONU, qui
ont convenus de s’efforcer de les atteindre d’ici à 2015.
(4) Le mastère OPT alterne des promotions anglophones
et francophones.
(5) L’Agence Française de Développement (AFD), les Agences
de l’Eau Seine-Normandie et Rhône-Méditerranée et Corse,
la région Languedoc-Roussillon sont aussi des partenaires
de la Chaire.
24
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_TÉMOIN
INVESTISSEMENTS PRIVÉS
UNE SOLUTION
“DURABLE”
POUR LES MUNICIPALITÉS
AMÉRICAINES
DIRECTEUR DES INFRASTRUCTURES NORD-AMÉRICAINES
CHEZ KKR
Diplômé de l’université de Stanford, Raj Agrawal rejoint KKR en 2006 où il occupe
le poste de Directeur des infrastructures nord-américaines.
Membre des Conseils d’administration des sociétés Colonial Pipeline, El Paso Midstream
Investment Corp et Dollar General, il a par ailleurs été vice-président à Warburg Pincus et
a collaboré avec Thayer Capital Partners et McKinsey & Company.
© DR
RAJ AGRAWAL /
Le groupe d’investissement privé KKR (1)
et United Water, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT
aux États-Unis, ont conclu un accord de
partenariat public-privé d’un nouveau type
avec la municipalité américaine de Bayonne,
dans l'État du New Jersey. Raj Agrawal revient
sur ce partenariat innovant. Entretien.
N°12 - MARS 2013
TÉMOIN_
25
Le partenariat entre KKR et United
Wated va permettre à Bayonne de
réhabiliter ses infrastructures et
d’offrir à sa population un service
de qualité. Cette ville est aujourd’hui
un exemple pour beaucoup d’autres
villes américaines.
L’objectif d’un tel partenariat est double. Il vise
à permettre à la ville de Bayonne d’investir
dans les infrastructures afin d’accroître la
fiabilité de son service et la qualité de l’eau tout
en préservant une stabilité des prix. II permet,
par ailleurs, d’améliorer l’exploitation et la
maintenance de ses systèmes d’eau et d’eaux
usées en faisant appel à une entreprise
expérimentée en la matière.
Dans le cadre de ce partenariat, KKR a investi
dans le domaine de l’eau et de l’environnement.
Est-ce une première ?
Raj Agrawal : Pas tout à fait. Cela fait plusieurs
années que nous sommes attentifs aux opportunités
dans ce domaine. Nous avons d’ailleurs réalisé
récemment un gros investissement en Asie dans ce
secteur. Nous avons de plus lancé, en 2008, un
“green portfolio program” en partenariat avec
l’association Environnemental Defense Fund
(EDF), qui consiste à accompagner des sociétés
dans leur politique de développement durable.
Dans notre métier d’investisseur, l’environnement
fait désormais partie de nos préoccupations
premières. Nous sommes conscients que chaque
enjeu environnemental implique un enjeu
financier. Le contrat avec Bayonne contribue
également à nous positionner comme investisseur
responsable (2). On peut néanmoins dire qu’il s’agit
d’une première, puisque c’est le premier partenariat
public-privé que nous ayons réalisé dans le
domaine de l’eau. Et puis, cela représente
incontestablement pour nous un énorme défi, car
il s’agit de fournir aux résidents de Bayonne des
services dédiés à l’eau et aux eaux usées de qualité
pour les 40 prochaines années !
des activités d’exploitation(3). Le contrat repose sur
la concession des services d’eau et des eaux usées à
une entreprise dont le capital est détenu par des
fonds externes, à 90 % par KKR et à 10 % par
United Water, avec la particularité que la ville de
Bayonne conserve la propriété des infrastructures.
Ce contrat a, par ailleurs, été concédé pour une très
longue période (40 ans). En règle générale,
les contrats d’exploitation sont établis pour des
durées allant de trois à dix ans maximum. Cette
perspective de longue durée nous permet de
prendre des décisions efficaces en ce qui concerne
les structures, et de faire des investissements avec
une perspective à long terme. C’est précisément ce
que les municipalités, dont le budget est voté
annuellement, sont dans l’impossibilité de réaliser.
Ce partenariat nous a donc permis de proposer
une solution innovante et créative à la ville de
Bayonne, fortement endettée, tout en la sortant
de l’impasse dans laquelle elle se trouvait.
La conjugaison des expertises de United Water,
dans le domaine de la gestion des systèmes d’eau et
de qualité environnementale, et des nôtres, dans le
secteur financier, constitue la clé de voûte de ce
projet singulier. La fiabilité et la crédibilité de
United Water ont par ailleurs été déterminantes
dans notre décision d’investir dans ce secteur.
En quoi les financements privés sont-ils
bénéfiques pour les municipalités
américaines ?
Avec la crise, les villes américaines se sont trouvées
confrontées à des problèmes structurels de
trésorerie. Le manque de liquidités des
municipalités et des gouvernements fédéraux a
constitué un frein à l’investissement dans une
période où celui-ci se révélait pourtant nécessaire.
En quoi ce contrat est-il si innovant ?
Il s’agit à n’en point douter d’un modèle original de
concession en ce qu’il sépare la gestion des actifs
w
26
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_TÉMOIN
BERTRAND CAMUS / DIRECTEUR GÉNÉRAL DE UNITED WATER
“UN FINANCEMENT PÉRENNE ET UN SAVOIR-FAIRE RECONNU
POUR UNE SOLUTION INNOVANTE ET FIABLE.”
Le modèle proposé par KKR et
United Water pour la ville de
Bayonne a été récompensé
lors de la Clinton Global Initiative
en septembre 2012.
w
En effet, dans de nombreuses villes
les infrastructures relatives à l’eau sont obsolètes.
Dans certains cas, elles n’ont pas été rénovées
depuis plus de cinquante ans ! Selon les estimations
du Gouvernement fédéral, la remise en état des
infrastructures dans le secteur de l’eau est estimée
à plus de 600 milliards de dollars pour les
20 prochaines années. Ce nouveau type de
partenariat permet aux municipalités d’améliorer
leurs infrastructures tout en réduisant leur dette.
Pourriez-vous nous en dire davantage sur ces
aspects centraux du contrat : la nature de
l’investissement contient un volet de réduction
de la dette publique tout en permettant
d’améliorer les infrastructures ?
Oui, c’est exact. Nous avons obtenu la concession,
car nous avons investi une somme importante. Au
total, il s’agit de 257 millions de dollars. 150 millions
ont été destinés à alléger la dette de la ville de
Bayonne et 107 millions seront investis durant
« Nous faisons partie aux États-Unis
des leaders sur le marché de l’eau
et des eaux usées. Nos solutions
innovantes et notre capacité à améliorer
la qualité de l’eau se conjuguent aux
investissements du secteur privé afin
de permettre à nos clients de répondre
efficacement à leurs défis. L’engagement
actif de cette entreprise commune entre
KKR et United Water offre une solution
nouvelle et de long terme permettant
de répondre aux besoins hydriques
toute la durée de vie du contrat afin de gérer,
réparer et rénover les réseaux. Il aurait été tout à fait
impossible à la ville de Bayonne de moderniser ses
infrastructures sans financement externe et sans
expertise dans un domaine aussi pointu. C’est tout
l’avantage de ce contrat. Les investisseurs privés
sont aujourd’hui aux États-Unis une solution
aux problèmes croissants rencontrés par les
municipalités qui doivent réhabiliter et moderniser
leurs infrastructures, alors même qu’elles ne
possèdent ni les financements ni la technologie
pour le faire.
Le contrat signé avec Bayonne peut-il amorcer
un réel changement dans le financement du
développement des infrastructures publiques
et dans la préservation de l’environnement ?
Tout à fait ! Avec United Water, nous nous
sommes engagés à offrir à la ville de Bayonne un
service de qualité. Nos espoirs de réussite sont
fondés, car nous nous sommes entourés d’un
partenaire reconnu par les collectivités publiques
tant au niveau opérationnel qu’environnemental.
La ville de Bayonne est devenue un exemple à
imiter. Beaucoup d’autres villes ont les yeux fixés
présents, mais aussi futurs. Le modèle
SOLUTIONSM, qui a été récompensé en
2012 à la fois lors de la Clinton Global
Initiative (CGI) et par les professionnels
à l’American Water Summit, propose une
approche innovante, transversale ainsi
qu’un nouveau modèle financier pour
répondre aux problématiques auxquelles
sont confrontées de nombreuses
municipalités américaines.
Ce type de contrat est une option efficace
pour les villes américaines, car, en une
seule opération, elles confient la gestion
de l’eau à un opérateur professionnel,
s’assurent que les besoins futurs seront
financés correctement et restaurent leur
capacité financière en allégeant leur
dette. Les entités publiques se trouvent
ainsi libérées des pressions qui pèsent
sur leur bilan tout en dégageant une
capacité d’investissement dans d’autres
services publics.
Le modèle SOLUTIONSM de United
Water vise à une modernisation et
à une exploitation plus efficace des
systèmes de traitement de l’eau. C’est
la première fois que nous collaborons
avec KKR et nous espérons bien
pouvoir renouveler cette expérience.
Nos objectifs se rejoignent, car nous
élaborons, tous deux, des solutions
globales visant à renforcer la
performance des entreprises au service
de l’environnement.
Et avec ce nouveau business model, tout
comme l’Alliance ou le Management
Contract, SUEZ ENVIRONNEMENT
poursuit sa croissance à l’international,
qui concilie rentabilité économique
et développement durable, ce qui
correspond à la stratégie du Groupe. »
sur cette initiative. Nous sommes en train
d’amorcer un réel changement, car compte tenu
de la raréfaction des ressources en eau et de
l’amenuisement des fonds publics, le secteur privé
se retrouve investi d’un rôle plus important que
jamais. La continuité, la fiabilité et la
responsabilité : tels sont les maîtres mots qui
guident notre engagement dans un secteur aussi
vital que celui de l’eau.
(1) Fondé en 1976, KKR, fonds d’investissement américain, doit
son nom à ses trois fondateurs Jerome Kohlberg, Jr. Henry Kravis
et George R. Roberts. C’est le plus gros fonds d’investissement
au monde.
(2) KKR a signé les engagements des Principes des Nations unies
pour l'Investissement Responsable (UN PRI).
(3) Un actif est un produit financier ayant une valeur monétaire qui
désigne l'ensemble des biens détenus par une entreprise. Les
activités d’exploitation sont les opérations autres que financières,
entrant dans l'activité ordinaire et habituelle de l'entreprise.
SHYAM
BHAN
DIRECTEUR
GÉNÉRAL
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TALENTS_
27
QUAND IL ÉTAIT ÉTUDIANT, Shyam Bhan voulait devenir
pilote de chasse, mais il a finalement opté pour une carrière
d’ingénieur environnemental et de management… Après avoir
commencé ses études en Inde, dans le Cachemire où il est né,
Shyam a ensuite poursuivi son cursus aux États-Unis.
Aujourd’hui, après un parcours exemplaire, il est Directeur
général de la nouvelle structure SUEZ ENVIRONNEMENT
INDIA, mise en place en novembre dernier. Le Groupe n’y est
pas en terre inconnue puisque Degrémont exerce ses activités
dans le pays depuis plus de 30 ans et y bénéficie d’une grande
notoriété. « Demandez à un Indien qui travaille dans le secteur de
l’eau de citer la meilleure entreprise de traitement d’eau, il vous
citera sans hésiter Degrémont ! », déclare Shyam Bhan.
Il a deux grands défis à relever avec cette nouvelle structure :
faire conserver à Degrémont sa place de numéro un et s’appuyer
sur cette réputation pour promouvoir SUEZ ENVIRONNEMENT
comme fournisseur complet de services de distribution d’eau de
qualité en Inde. Au quotidien, il est également un fervent adepte
du précepte : des employés heureux font des clients heureux…
Shyam a déjà passé 15 ans au sein du Groupe, chez
Degrémont en Inde, au Royaume-Uni et en Amérique du Nord,
en tant que Directeur général de Degrémont Technologies.
« Contrairement aux États-Unis ou au Royaume-Uni, le secteur
de l’eau en Inde est un marché en forte croissance. Des millions
de personnes dans les villes et les zones rurales recherchent un
meilleur approvisionnement en eau et des services plus satisfaisants. Nous travaillons activement aux côtés de nombreuses
entreprises publiques municipales et de services aux collectivités, pour les aider à répondre à ces attentes. À Delhi, nous avons
récemment gagné un contrat pour l’amélioration des services de
la distribution d’eau dans le quartier Malviya Nagar. Mais il ne faut
pas croire pour autant que la majorité des Indiens ne se soucient
pas de l’environnement. Au contraire… la sensibilité écologique et la
mobilisation en faveur de la planète sont très fortes dans le pays. »
Shyam Bhan défend son pays et ses valeurs avec conviction, lui
qui, arrivé avec 8 dollars en poche pour étudier à Chicago, se
définit avant tout comme un « diplômé qui a fréquenté les bancs
de l’université, l’école de la vie et l’école de l’adversité ».
Focus sur SUEZ ENVIRONNEMENT India
— SUEZ ENVIRONNEMENT est présent en Inde depuis
plus de 30 ans via sa filiale Degrémont, qui a construit
plus de 150 usines et exploite 22 d’entre elles. Près
de 5 milliards de litres d’eau potable sont produits
chaque jour par SUEZ ENVIRONNEMENT en Inde, soit
les besoins d’une population de 44 millions d’habitants.
SUEZ ENVIRONNEMENT India rassemble environ
700 collaborateurs et plusieurs milliers d’emplois
via ses sous-traitants.
© ATUL SHARMA / CAPA PICTURES
N°12 - MARS 2013
28
_DOSSIER
31%
du chiffre d’affaires du
Groupe réalisés à
l'international(1) en 2012
(1) En dehors de l’Europe.
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
N°12 - MARS 2013
DOSSIER_
29
SUEZ ENVIRONNEMENT,
L’INTERNATIONAL
PREND UNE AUTRE
DIMENSION
© FOTOFEELING/WESTEND61/CORBIS
POUR ACCOMPAGNER SA DYNAMIQUE DE CROISSANCE, SUEZ ENVIRONNEMENT
POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL, À TRAVERS LA CONSOLIDATION DE
SES PRÉSENCES HISTORIQUES, LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX MARCHÉS GÉOGRAPHIQUES
ET LE DÉVELOPPEMENT DE SON OFFRE AUPRÈS DES CLIENTS INDUSTRIELS.
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_DOSSIER
© PATRICK WACK / ABACAPRESS
30
01_
03_
© LIONEL HAHN / ABACAPRESS
02_
02_ Par le biais de sa filiale aux
États-Unis, United Water, le
Groupe est présent dans 26 états
américains, dans le secteur de l’eau.
03_ Aqualogy est la marque des
services intégrés d’Agbar, filiale
de SUEZ ENVIRONNEMENT.
© SÉBASTIEN CALVET / ABACAPRESS
01_ En Chine, le Groupe est présent
dans sept grands parcs industriels,
comme ici à Suzhou.
N°12 - MARS 2013
DOSSIER_
31
AVEC PRÈS DE 80 000 COLLABORATEURS PRÉSENTS DANS 70 PAYS,
SUR LES 5 CONTINENTS, SUEZ ENVIRONNEMENT EST UN ACTEUR MONDIAL DE L’EAU ET DES
DÉCHETS. SON DÉVELOPPEMENT À L’INTERNATIONAL S’APPUIE SUR LA FOURNITURE DE SERVICES
À VALEURS AJOUTÉES ET SUR LA MISE EN PLACE DE MODÈLES DE CONTRATS INNOVANTS
RÉPONDANT AUX SPÉCIFICITÉS DES PAYS, AUX ATTENTES DES CLIENTS ET DES POPULATIONS.
S’ADAPTER AUX SPÉCIFICITÉS DES
DIFFÉRENTS MARCHÉS
C
onséquence de la croissance de la population
et d’une urbanisation galopante, les besoins en propreté et en eau
ne cessent d’augmenter dans le monde entier. Ainsi, le marché
de l’eau potable croît de 6 % par an en s’ouvrant de plus en plus à
diverses formes de partenariats publics-privés (1). Quant au marché
mondial des déchets, il est estimé à 300 milliards d’euros, toutes
activités économiques confondues, de la collecte au recyclage (2).
Les activités de SUEZ ENVIRONNEMENT sont donc au cœur
d’enjeux mondiaux d’envergure.
En dehors de l’Europe, SUEZ ENVIRONNEMENT continue de développer ses activités sur ses marchés traditionnels
et souhaite renforcer sa présence à travers des investissements
sélectifs et le développement de nouveaux modèles de contrats
à faible intensité capitalistique. Ces efforts se sont déjà traduits
par une forte augmentation du chiffre d’affaires à l’international.
Au cours des quatre dernières années, il est ainsi passé de 2,5 à
4,6 milliards d’euros, et représente aujourd’hui 31 % du chiffre
d’affaires du Groupe. À l’horizon 2018, le Groupe prévoit une
croissance de 8 % par an. Il souhaite également se développer dans
des domaines porteurs comme la gestion de l’eau et des déchets
pour les industriels, qui affichent aujourd’hui de hautes ambitions
de performance environnementale.
DES MARCHÉS PORTEURS
SUR LES CINQ CONTINENTS
— Présent en Chine depuis plus de 30 ans, le Groupe y poursuit
son essor dans l’eau et les déchets (+15 % de chiffre d’affaires dans
le pays en 2012), notamment au travers de partenariats locaux
dont il a expérimenté la solidité dans la durée. Il développe également ses activités dans les parcs industriels, avec une présence sur
sept grands parcs chinois. Le Groupe a également signé un accord
pour la création d’un centre d’excellence environnementale avec
le Chonquing Water Group son partenaire depuis 10 ans dont il
est également actionnaire.
SUEZ ENVIRONNEMENT renforce par ailleurs ses positions
dans le reste de la zone Asie Pacifique. En Inde, le marché est stimulé par un vaste programme gouvernemental pour la rénovation
des infrastructures sur la période 2013-2018. Degrémont, qui y a
déjà construit plus de 150 usines, finalise en ce moment la plus
importante usine d’eau potable du pays à Bombay (Mumbaï),
qui produira un milliard de litres d’eau par jour. La filiale va également construire et exploiter une station de traitement des eaux
usées à New Dehli pour 11 ans. Le Groupe va par ailleurs œuvrer
à l’amélioration du service de la distribution d’eau via un contrat
de 12 ans avec l’autorité indienne Delhi Jal Board.
En Australie, où SUEZ ENVIRONNEMENT opère dans
ses deux métiers, le Groupe propose des solutions environnementales adaptées et des modèles contractuels renouvelés. En 2012, le
Groupe y a augmenté son chiffre d’affaires de 9 %, pour dépasser
le milliard d’euros, l’Australie devenant ainsi le troisième marché
du Groupe, derrière la France et l’Espagne.
w
“Le Groupe construit
des solutions adaptées
non seulement aux
besoins techniques de
ses clients, mais
également à leur
volonté d’implication
dans la gestion des
contrats.”
THIERRY MALLET /
DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT EN CHARGE DE L’INTERNATIONAL
32
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_DOSSIER
w
DES OPPORTUNITÉS FORTES
— SUEZ ENVIRONNEMENT axe naturellement son développement à l’international sur une croissance organique dans les pays où
il est présent, mais a aussi pour objectif de bénéficier des zones de
fortes croissances. De grandes zones au cœur de régions industrialisées font dès à présent face à des situations graves de stress hydrique
(le Nord-Est de la Chine, le Sud-Est des États-Unis, de vastes
portions du sous-continent indien) et ont besoin de mettre en œuvre
des solutions leur permettant de faire face aux conflits d’usage.
De même, sous l’effet du développement économique, la gestion
des déchets devient une priorité pour les gouvernements de certains
pays émergents, constituant autant de nouvelles opportunités commerciales pour le Groupe en dehors de ses marchés traditionnels
(au Maroc, en Algérie, en Chine). Par ailleurs, le développement
d’énergies non-conventionnelles (aux États-Unis, en Chine, en
Pologne, en Australie...) requiert une expertise environnementale
“Tous nos nouveaux
modèles sont
centrés sur la forte
valeur ajoutée
que nous apportons
à nos clients.”
THIERRY MALLET /
DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT EN CHARGE DE L’INTERNATIONAL
+2,1 milliards d’euros
Entre 2008 et 2012, le Groupe est passé de
2,5 à 4,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’international(1)
(1) En dehors de l’Europe.
© KRISTA BOGGS
Aux États-Unis, le Groupe se développe à un rythme soutenu
dans le secteur de l’eau avec sa filiale United Water, le deuxième
opérateur privé présent dans 26 états américains, et propose des
modèles d’intervention innovants pour ses clients, les collectivités.
SUEZ ENVIRONNEMENT est également présent dans le
domaine de l’eau au Mexique et en Amérique du Sud, notamment au Brésil qui connaît un fort développement dans l’eau, et
au Chili avec Aguas Andinas qui approvisionne 6 millions d’habitants en eau potable et en services d’assainissement.
Les pays du Maghreb et du Moyen-Orient sont des marchés
porteurs pour SUEZ ENVIRONNEMENT. Au Moyen-Orient,
le Groupe s’appuie notamment sur la présence historique de
Degrémont, acteur de dimension internationale dans la conception, la construction et l’exploitation d’équipements sur le marché du traitement de l’eau aussi bien auprès des clients publics
qu’industriels. Cette présence a aussi permis au Groupe de travailler dans la région sous forme de partenariat, par exemple dans
le cadre de la gestion des services d’eau et d’assainissement de la
ville de Jeddah en Arabie Saoudite.
Enfin, l’Europe de l’Est, et notamment la Pologne, est un
marché porteur pour le développement des activités du Groupe
dans le secteur des déchets.
pointue autour de laquelle SUEZ ENVIRONNEMENT peut
apporter une forte valeur ajoutée.
UNE GOUVERNANCE PARTAGÉE
— « Dans de nombreux pays, les gouvernements et les municipalités souhaitent se réinvestir dans la vie quotidienne de leurs
concitoyens, en particulier pour tout ce qui concerne l’environnement », souligne Thierry Mallet, Directeur général adjoint de
SUEZ ENVIRONNEMENT en charge de l’international. « Ils
ont la volonté d’intervenir directement dans les décisions et de ne pas
confier leurs services à une entreprise sans être directement impliqués. De notre côté, nous apportons notre savoir-faire qui permet
aux élus d’atteindre leurs objectifs en matière de qualité de service,
de qualité environnementale ou encore de couverture du service. »
SUEZ ENVIRONNEMENT s’adapte à cette nouvelle donne
en proposant des solutions adaptées aux besoins techniques de ses
clients et à leur volonté d’implication dans la gestion des contrats.
« Il s’agit d’un changement radical et nous apprenons des erreurs
passées », reconnaît Thierry Mallet. « Une gouvernance défaillante
ou inadaptée peut faire échouer des projets, quel que soit l’investissement technique, humain et financier. Tous nos nouveaux modèles
sont centrés sur la forte valeur ajoutée que nous apportons à nos
clients et présentent une gouvernance partagée. »
MISER SUR LA VALEUR AJOUTÉE
— SUEZ ENVIRONNEMENT construit son développement à
l’international autour de cinq modèles de relations contractuelles
innovants. Ils viennent compléter l’offre classique du Groupe en
mettant en avant ses fortes valeurs ajoutées et ont pour atout de
s’adapter aux nouvelles caractéristiques des marchés et des pays.
• Le contrat de management propose un service innovant
de partage d’expertise qui place le transfert de
w
Le Maghreb
et le MoyenOrient sont
des marchés
porteurs.
N°12 - MARS 2013
33
© MARTIN KOUCHNER
DOSSIER_
ALEXANDRE BRAILOWSKY / DIRECTEUR DES RELATIONS SOCIÉTALES
© JÉRÔME GALLAND
“LE DÉVELOPPEMENT
DE NOS ACTIVITÉS À L’INTERNATIONAL
DOIT SE FAIRE EN HARMONIE AVEC
NOTRE ENVIRONNEMENT.”
Pourquoi une Direction
des Relations Sociétales
(DRS) au sein d’un
groupe comme SUEZ
ENVIRONNEMENT ?
— Le contexte dans lequel
évolue le Groupe a beaucoup
changé au cours de ces
dernières années. Les attentes
des gouvernements et des
municipalités sont de plus en
plus fortes quant à la qualité
de service, à la transparence
et au respect strict des
rôles et responsabilités de
chacun. Les préoccupations
des parties prenantes en
matière de protection de
l’environnement et d’accès
au service pour tous sont
croissantes. Autre évolution
notable : Internet qui permet
une transmission immédiate
et massive de l’information.
Notre rôle est d’intégrer
ces nouvelles exigences
pour mieux répondre aux
attentes de l’ensemble
des parties prenantes de
SUEZ ENVIRONNEMENT.
Nous veillons à ce que les
solutions proposées soient
adaptées aux territoires et
qu’elles soient appropriées
pour l’ensemble des acteurs
(autorités publiques, usagers,
société civile).
Quelles sont les missions
de la DRS ?
— Nous avons deux missions.
Il s’agit d’une part de garantir
l’universalité de l’accès aux
services essentiels dans le
cadre de nos contrats à travers
notre programme Eau pour
tous. D’autre part, dans le
cadre des contrats conclus
par le Groupe, nous instaurons
un dialogue avec les parties
prenantes.
Concrètement, quelles
actions la DRS réalise-t-elle
sur le terrain ?
— Dans le domaine de
l’eau, nous avons lancé le
programme Eau pour tous.
Nous intervenons dans
les pays où le Groupe est
Les actions du Groupe peuvent
concerner l’assistance technique,
comme en Haïti après le séisme
de 2010.
implanté en aidant nos filiales
à accompagner l’autorité
publique dans la mise en
œuvre du droit à l’eau et à
l’assainissement. Par exemple,
dans les pays émergents,
cela peut se traduire par la
construction d’infrastructures
dans les quartiers défavorisés.
Dans d’autres pays, nos
actions peuvent également
concerner l’assistance
technique ou encore la
résolution de problématiques
tarifaires pour les ménages en
situation de précarité.
Dans le cadre du dialogue avec
les parties prenantes, nous
avons développé pour nos
filiales une offre de services
intégrale qui comprend :
un outil de diagnostic du
territoire nous permettant
d’élaborer un plan d'action et
de mesurer son impact, des
programmes de mobilisation
des collaborateurs autour
des dimensions de RSE
(Responsabilité Sociale des
Entreprises) des métiers
du Groupe, ainsi que des
programmes de renforcement
des compétences des
encadrants.
34
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_DOSSIER
w
savoir-faire au cœur de la relation contractuelle. Dans ce cadre, une
équipe de management de SUEZ ENVIRONNEMENT dirige
une société pour le compte du client. Au-delà de la rémunération
perçue pour la mise en place de l’équipe, une variable est assujettie
à l’atteinte des objectifs. Ce type de contrat prévoit un transfert de
savoir-faire de l’équipe de SUEZ ENVIRONNEMENT vers celle
du client. Ce type de contrat a déjà été mis en place avec succès
à Alger, Oran (Algérie) ou encore à Jeddah (Arabie Saoudite).
• Le contrat d’Alliance, dédié aux clients collectivités, est fondé
sur un partenariat de co-gouvernance (partenariat public-privé).
Il repose sur le partage des risques et des bénéfices entre l’opérateur et le client. Le client et SUEZ ENVIRONNEMENT sont
associés dans la gestion de la collectivité avec des équipes mixtes.
Ce modèle rencontre un grand succès en Australie, à Adélaïde
et Perth par exemple.
• Le modèle SOLUTIONSM prône la séparation de la gestion des
actifs et des activités d’exploitation. La partie concessionnaire
qui investit est ainsi bien distincte de la partie exploitant assurée
par SUEZ ENVIRONNEMENT. Une équipe du Groupe peut
également accompagner le concessionnaire dans sa recherche
d’investisseurs. SOLUTIONSM a été développé et déployé pour la
première fois par United Water à Bayonne (New Jersey, États-Unis).
• Les Unités Mobiles offrent aux clients industriels des solutions flexibles en remplacement ou complément d’une installation de traitement pour assurer la continuité de traitement d’eau.
Proposées par Degrémont Industry, les Unités Mobiles peuvent
être utilisées pour des situations d’urgence en cas de dysfonctionnement d’une installation ou pour des opérations programmées
de maintenance ou de démarrage d’usine. Elles sont également
disponibles à la location à long-terme pour des clients qui ne
souhaitent pas investir dans des installations coûteuses et fixes.
Utilisées généralement pour la production d’eau de process, les
Unités Mobiles peuvent aussi servir à traiter les eaux usées.
• Les Services Packagés se présentent sous la forme de contrats
qui se focalisent sur un savoir-faire ou une valeur ajoutée spécifique de SUEZ ENVIRONNEMENT. Dans le secteur de l’eau,
il peut s’agir de la gestion de la ressource, des infrastructures ou
de la relation client, ainsi que du développement des ressources
humaines. Ces différents Services Packagés peuvent être intégrés
dans un contrat plus global.
(voir exemples p. 36-37)
“Les ressources
humaines sont un
facteur clé pour réussir
notre développement
à l’international.”
MARIE-ANGE DEBON /
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU GROUPE
+1,9%
de croissance dans la zone CEMME
(Central Europe, Mediterranean
and Middle East)
+10%
de croissance du chiffre d’affaires
en Asie-Pacifique
PROMOUVOIR LES TALENTS LOCAUX
— Les ressources humaines sont également un facteur clé sur
lequel le Groupe s’appuie pour réussir son développement à
l’international. À ce jour, SUEZ ENVIRONNEMENT dispose
de près de 80 000 collaborateurs dans le monde, dont environ
200 expatriés. En effet, le Groupe privilégie son implantation
locale en recrutant la majorité de ses collaborateurs dans le pays
où il est présent. Il porte par ailleurs une attention particulière
au développement des talents et des compétences à l’international (3). « Nous avons besoin d’un management plus international »,
précise Thierry Mallet. Les meilleurs outils pour cela sont la mobilité géographique et la gestion des talents partout dans le monde.
« Nous souhaitons favoriser une double culture : celle des collaborateurs en local associée à celle de SUEZ ENVIRONNEMENT »,
déclare-t-il. Le Groupe a besoin de professionnels ayant plusieurs
cordes à leur arc et pouvant aller d’un pays à l’autre, d’une filiale
à l’autre. « La direction des projets internationaux est d’ailleurs
à l’image de cette richesse, multicompétente et multiculturelle »,
précise Marie-Ange Debon, Secrétaire générale du Groupe et
Directeur des projets internationaux. Travaillant en étroite collaboration avec la Direction Internationale, notamment pour
préparer les appels d’offres, les équipes qui composent cette
direction des projets internationaux viennent de tous horizons
et de tous pays. « Au cœur de l’expertise du Groupe, elles s’enrichissent de leur expertise mutuelle et ont vocation à fédérer toutes
les parties prenantes autour d’un projet commercial commun »,
précise-t-elle. « Les équipes apportent des compétences en amont
dans les domaines technique, marketing, contractuel et financier. »
SITA UK a ainsi profité de l’expertise de la Direction des Projets
Propreté pour tous ses contrats de construction d’incinérateurs au
Royaume-Uni. Tout comme SITA Polska qui a remporté début
janvier 2013 le contrat de construction et d’exploitation d’une
unité de valorisation énergétique à Poznan pour une durée de
25 ans. Pour ce contrat, SITA Polska a également bénéficié des
compétences de l’équipe experte en financement de la Direction
des Projets.
Preuve s’il en est que le Groupe sait mutualiser ses expertises et
tirer profit de la coopération entre ses différentes entités.
(1) Selon un article du Figaro publié le 22 octobre 2012.
(2) Du rare à l’infini – Panorama mondial des déchets, Philippe Chalmin,
Catherine Gaillochet, Economica, 2009.
(3) Retrouvez deux exemples de parcours exemplaires et internationaux, avec les
portraits de Shyam Bhan, nouveau directeur de SUEZ ENVIRONNEMENT India,
en page 27, et de Carlos Campos, directeur du CIRSEE, en page 44.
N°12 - MARS 2013
© SINO FRENCH WATER
DOSSIER_
35
01_
© KRISTIAN GEHRADTE / ABACAPRESS
02_ 03_
01_ Le développement de l’offre
auprès des clients industriels est
stratégique pour accompagner
la dynamique de croissance
internationale du Groupe.
© KRISTA BOGGS
02_ SUEZ ENVIRONNEMENT emploie
près de 80 000 collaborateurs dans
le monde, tout en privilégiant son
implantation locale.
03_ Alors que l’Australie est
engagée dans une politique de
gestion durable des déchets,
SITA Australia y renforce sa position
de leader dans le recyclage et le
traitement des déchets.
36
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_DOSSIER
LE GROUPE SE DÉVELOPPE AUJOURD’HUI DANS LE MONDE ENTIER DANS DE NOUVELLES ZONES
GÉOGRAPHIQUES, TOUT EN METTANT EN PLACE DES MODÈLES DE RELATIONS CONTRACTUELLES
INNOVANTS. FOCUS SUR LA PRÉSENCE DE SUEZ ENVIRONNEMENT ET DE SES FILIALES À
L’INTERNATIONAL ET SUR CES CINQ MODÈLES DE GESTION.
UNE PRÉSENCE INTERNATIONALE
ADAPTÉE À CHAQUE PAYS
LES UNITÉS MOBILES
Des unités
mobiles pour
contrer une
vague de froid
texane
En février 2011, le Texas a dû
faire face à une période
prolongée de gel. La demande
d’énergie a augmenté,
provoquant des pannes sur le
réseau et une réduction de 15 %
de la production. Il était donc
impératif que les installations en
état de marche offrent une
LE MODÈLE SOLUTIONSM
United Water
distingué
par le Président
Bill Clinton
United Water et la société
d’investissement KKR ont
conclu fin 2012 un partenariat
pour l’exploitation des
systèmes d’eau et
d’assainissement de la ville
capacité de production
maximale. Mais les
températures négatives
avaient un impact néfaste sur
les systèmes de production
d’eau déminéralisée
nécessaires à la production
d’énergie. Pour faire face à cette
situation critique, Degrémont
Industry, via WPT, a fourni des
unités mobiles aux opérateurs
de l’industrie énergétique.
Des remorques contenant un
système de déionisation ont
ainsi permis aux installations de
produire l’eau déminéralisée
nécessaire. Durant cette période
difficile, de nombreuses usines
ont pu continuer à fonctionner
grâce aux unités mobiles de
Degrémont Industry.
de Bayonne (New Jersey,
États-Unis).
Ce modèle de contrat, baptisé
SOLUTIONSM, repose sur une
concession attribuée par la ville
à une entreprise, dont le capital
est détenu par les fonds
d’infrastructures de KKR à
90 % et par United Water à
10 %. L’entreprise commune
réalise des investissements
afin d’améliorer les systèmes
AMÉRIQUE DU NORD
United Water
Bal Ondeo
Degrémont/Degrémont Industry
SENA Waste Services
de traitement d’eau et
d’assainissement de la ville qui
en reste propriétaire. La ville
peut ainsi moderniser ses
installations tout en résolvant
ses difficultés de financement.
L’approche inédite de ce
contrat a permis à United Water
d’être distingué par le
Président américain Bill Clinton
lors du forum annuel de la
Clinton Global Initiative (CGI).
AMÉRIQUE DU SUD
Agbar
Degrémont/Degrémont Industry
N°12 - MARS 2013
DOSSIER_
LE CONTRAT
DE MANAGEMENT
De l’eau potable
en continu à Alger
EUROPE
Lyonnaise des Eaux
Agbar
Ondeo Industrial Solutions
Degrémont
SAFEGE
Ondeo Italia
Water CZ
SITA France
SITA UK
SITA Sweden
SITA Suomi
SITA Polska
SITA NEWS (Benelux,
Allemagne)
SITA CZ
Pour améliorer les services
d’assainissement et
d’approvisionnement en eau
de la capitale algérienne,
les autorités du pays ont signé
en 2006 un contrat de
management de cinq ans avec
SUEZ ENVIRONNEMENT.
Conférant à ce dernier la
cogestion de SEAAL, il a permis
de fournir de l’eau potable en
continu et de rendre les plages
accessibles à la baignade.
Le Groupe a apporté des
ressources importantes en
expertise et a conçu une
méthodologie spécifique,
baptisée WIKTI. Elle permet de
réaliser un transfert de savoirfaire entre ses équipes et celles
de son client.
Devant le succès rencontré, un
nouveau contrat de gestion de
cinq ans a été signé. Par ailleurs,
ce modèle de contrat de
management a été dupliqué à
Oran (Algérie) et Jeddah
(Arabie Saoudite).
37
LES SERVICES PACKAGÉS
Des services
sur mesure pour
New Delhi
Pour améliorer la distribution
d’eau dans un des quartiers de
New Delhi (Inde), SUEZ
ENVIRONNEMENT a
récemment conclu avec
l’autorité indienne DJB (Delhi Jal
Board), un contrat de partenariat
public-privé. D’une durée de
12 ans, il a pour objectifs
d’assurer la continuité du
service, de diminuer les pertes
d’eau dans les réseaux
et d’améliorer le service
aux clients.
Ce nouveau modèle de services
packagés permet de mieux
cibler les besoins du client et de
concevoir des solutions sur
mesure. Concrètement,
SUEZ ENVIRONNEMENT sera
en charge à New Delhi de
remettre à niveau le réseau de
distribution et de gestion de
l’eau, ainsi que la relation
clientèle. La mise en place d’un
centre d’appel et de plusieurs
agences clientèle est prévue,
afin de traiter plus efficacement
les demandes et réclamations.
ASIE
Macao Water
Palyja
SITA Waste Services
Degrémont / Degrémont Industry
Sino French Holdings
SUEZ ENVIRONNEMENT India
AFRIQUE,
MOYEN-ORIENT
LE CONTRAT D’ALLIANCE
Des contrats
PPP performants
en Australie
Gérer les services d’eau et
d’assainissement des
habitants de la ville d’Adélaïde
(Australie) et de ses environs,
c’est l’objectif du contrat
d’Alliance conclu par
Degrémont en partenariat avec
OCÉANIE
SITA Australia
Degrémont Australia
Transfield Services, un
opérateur local de services en
énergie et transport.
Ce contrat prend la forme d’une
Alliance, c’est-à-dire un
partenariat public-privé (PPP).
Il associe la société publique
de services d’eau de l’État
(SA Water) à une société
commune entre Degrémont et
Transfield Services.
Une totale collaboration des
deux entités (exploitation,
finance...) permettra à SA Water
de se réapproprier l’exploitation
des installations si elle le
souhaite en s’appuyant sur les
compétences techniques d’un
opérateur privé. Ce modèle
innovant a été dupliqué pour la
ville de Perth (Australie).
Activité Eau
Activité Déchets
Activité Eau et Déchets
© LOTTA NIEMINEN
Agbar
Lydec
SEEAL
SITA El Beïda & SITA Maroc
Degrémont
SAFEGE
SITA Trashco
38
_INNOVATIONS
SOLAR ACTIVE SYSTEM
UNE INNOVATION
COLLABORATIVE
© DR
FRUIT DE LA COOPÉRATION entre plusieurs filiales des
groupes GDF SUEZ et SUEZ ENVIRONNEMENT, le projet Solar
Active System (SAS) se fonde sur un principe simple et astucieux : un panneau solaire “2 en 1” qui permet de produire
de l’électricité, mais aussi de l’air chaud issu de la ventilation
de la partie arrière du panneau photovoltaïque (1), contribuant à
augmenter le rendement de production d’énergie électrique.
Les usages de la chaleur ainsi produite sont multiples : du
préchauffage d’air en amont d’un procédé industriel aux
processus de séchage des boues, en passant par la mise hors
gel, ou le chauffage d’ateliers industriels ou d’habitations.
Il présente également des avantages majeurs, à commencer
par sa simplicité de mise en œuvre et sa robustesse, dus au
procédé Clipsol (filiale de GDF SUEZ) éprouvé sur de nombreuses installations industrielles (2). En plus de ces atouts,
SAS offre un excellent rendement énergétique : 60 % de valorisation de l’énergie solaire captée par le panneau quand les meilleurs panneaux photovoltaïques classiques plafonnent à 12 %.
Ingénieur Design Développeur chez SUEZ ENVIRONNEMENT,
Frédéric Duong a été porteur de l’idée, puis du brevet déposé
en 2008. Ce projet de recherche a très vite suscité des volontés
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
de synergies pour développer et industrialiser cette idée.
« Nos clients sont demandeurs de solutions vertes innovantes
comme celle-ci », explique Jean-Michel Terry, Directeur
Marketing Produits Innovation de SUEZ ENVIRONNEMENT.
À la suite de l’adaptation par Clipsol de sa technologie originelle au procédé SAS, un premier panneau prototype a été installé avec succès et testé pendant un an, sur le toit du CRIGEN,
centre de R&D de GDF SUEZ. Aujourd’hui, afin d’industrialiser
SAS, celui-ci a été installé pour diminuer la facture énergétique
du séchage des boues sur la station d’épuration Aquaviva de la
région Cannoise, première station carboneutre au monde (3).
Des tests sont en cours pour une durée de 15 mois.
« Si les essais sur ce site pilote se révèlent positifs, ce dont
nous ne doutons pas, ce produit très innovant entrera mi-2013 en
phase de commercialisation active », indique Jean-Michel Terry.
« Le thermique solaire est une solution d’avenir. »
(1) Un panneau photovoltaïque est composé de cellules photovoltaïques. Ces
composants électroniques convertissent l’énergie du soleil en énergie électrique.
(2) L’originalité du procédé Clipsol réside dans son système constructif composé
d’éléments “clipsables” facilitant le montage et la rapidité de mise en œuvre.
(3) Confiée par le syndicat SIAUBC dans le cadre d’une délégation de service public
à Lyonnaise des Eaux, cette usine, construite par Degrémont et exploitée par
Lyonnaise des Eaux, bénéficie des dernières technologies de traitement des eaux.
“SOLAR ACTIVE SYSTEM PRÉSENTE
UN BÉNÉFICE ENVIRONNEMENTAL ÉVIDENT.
IL PRODUIT DE L’ÉNERGIE GRATUITE ET
VERTE. UN ATOUT MAJEUR POUR LES
PROCÉDÉS INDUSTRIELS ÉNERGÉTIVORES.”
N°12 - MARS 2013
TERRITOIRES_
39
DUNKERQUE
UNE AGGLOMÉRATION
PIONNIÈRE ET VISIONNAIRE
© CHABANNE ET PARTENAIRES ARCHITECTES // RSI-STUDIO
© CUD
TRÈS ENGAGÉE DANS LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ ET DE
L’ENVIRONNEMENT DEPUIS PRÈS DE 20 ANS, LA COMMUNAUTÉ URBAINE
DE DUNKERQUE EST UN MODÈLE À SUIVRE. FOCUS.
Dunkerque et sa communauté urbaine
sont en train d’évoluer, notamment
en matière d’aménagement.
L’agglomération a de nombreux
projets en cours, comme la
construction de sa nouvelle salle
multi-événementielle, Arena.
Pour en savoir plus :
w www.communaute-urbaine-dunkerque.fr
40
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_TERRITOIRES_INTERVIEW
MICHEL DELEBARRE /
ANCIEN MINISTRE D’ÉTAT
SÉNATEUR-MAIRE DE DUNKERQUE
PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE
© CUD
DUNKERQUE (59)
ÉCO-QUARTIER, THERMOGRAPHIE AÉRIENNE, TARIFICATION ÉCO-SOLIDAIRE…
MICHEL DELEBARRE, PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE DUNKERQUE, REVIENT SUR
LES ENGAGEMENTS DURABLES ET RESPONSABLES PRIS, TOUT EN ÉVOQUANT LES PROJETS À VENIR
POUR SA VILLE ET SON AGGLOMÉRATION.
Quels projets urbains et d’aménagement
vont marquer la Communauté urbaine de
Dunkerque (CUD) ces prochains mois ?
— Ils sont nombreux et contribuent chacun à
la transformation de notre agglomération, ainsi
qu’à son rayonnement. Si je ne dois citer que les
plus emblématiques, je parlerai donc, sur le plan
urbain, de l’éco-quartier Grand large, du projet
Cœur d’agglomération et des efforts effectués
dans le cadre de la politique ANRU (Agence
Nationale pour la Rénovation Urbaine).
Sur le plan culturel, notre agglomération
dispose de nombreux atouts (LAAC, Musée
portuaire, PLUS…) qui seront confortés
en cette année 2013 par l’arrivée du FRAC
(Fonds Régional d’Art Contemporain), de la
Halle aux sucres et du Bateau Feu. Sans oublier le
projet “ARENA”, une salle multi-événementielle
de plus de 10 000 places qui ouvrira ses portes
à l’automne 2015. Dunkerque devient une destination qui compte sur le plan de la création
contemporaine.
La CUD a obtenu de nombreuses récompenses
en matière de développement durable.
Quels ont été les projets primés et en
quoi traduisent-ils les engagements de la
communauté au niveau environnemental ?
— Depuis sa création, la Communauté urbaine
de Dunkerque est engagée dans une politique
volontariste en faveur du développement durable
et de la protection de la biodiversité. Ce n’est pas
une nouveauté ou un effet de mode ! En effet,
nous avons reçu dès 1996 le prix européen des
villes durables pour l’ensemble de notre politique
initiée dans ce domaine.
Depuis, la CUD a régulièrement été récompensée pour sa campagne de thermographie
aérienne, l’opération Réflexénergie, ou bien
encore pour son engagement en faveur de la
Biodiversité (Capitale de la Biodiversité dans
sa catégorie en 2011). L’obtention en 2012 du
label Cit’ergie, dont nous sommes les premiers
titulaires en France, légitimise une nouvelle
fois nos actions, souvent pionnières. Mais audelà des citations et des prix que nous avons
reçus ces dernières années, ce qui prime, c’est
avant tout la reconnaissance de notre manière
d’appréhender le développement durable comme
réponse au devenir des habitants de ce territoire.
© CUD
“L’ÉCO-SOLIDARITÉ,
UN ENGAGEMENT CONCRET”
N°12 - MARS 2013
TERRITOIRES_
41
“DEPUIS SA CRÉATION,
LA COMMUNAUTÉ
URBAINE DE DUNKERQUE
EST ENGAGÉE DANS
UNE POLITIQUE
VOLONTARISTE EN FAVEUR
DU DÉVELOPPEMENT
DURABLE ET DE
LA PROTECTION DE
LA BIODIVERSITÉ.”
La compétence pour mener une politique donnée peut effectivement revenir à la région sur certains sujets, mais je suis convaincu que les collectivités locales possèdent également cette capacité.
À mon sens, les politiques menées, les échanges
d’expériences opérés par les territoires sont irremplaçables si l’on veut réellement relever tous les
défis actuels ou à venir. Une collectivité locale
est la mieux placée pour connaître ses propres
forces et faiblesses, ses enjeux et contraintes, et
donc mettre en place des actions adaptées, qui
pourront peut-être à l’avenir servir d’inspiration
à d’autres.
Vous avez mis en place à Dunkerque une
“Tarification Éco-Solidaire”, la première en
France. Dans quelle mesure cette tarification
répond-elle aux engagements du Dunkerquois
pour l’eau ?
© CUD
Et cette volonté passe aussi par l’éducation et la
sensibilisation des populations, domaine dans
lequel nous nous sommes beaucoup investis.
L’éco-quartier Grand large
va contribuer à la transformation
de la Communauté urbaine de
Dunkerque.
Aujourd’hui en tant que Président de
l’ACUF (Association des Communautés
Urbaines de France), Président de la
mission opérationnelle transfrontalière,
mais aussi avec vos fonctions antérieures
(Président du comité des régions d’Europe),
vous êtes l’un des artisans et des partisans
d’une décentralisation plus poussée.
Qu’attendez-vous de la prochaine étape
de décentralisation ?
— Je souhaite que le texte définitif rende véritablement compte de l’importance du fait
urbain et des agglomérations françaises, et qu’il
confère davantage de responsabilités aux grandes
métropoles et aux communautés urbaines. Je ne
suis pas entièrement d’accord avec la volonté
affichée de rendre les régions “chef de file”…
— Cette nouvelle tarification s’appuie réellement
sur une volonté de jouer au maximum la solidarité. Nous expérimentons sur le terrain un principe souvent évoqué mais rarement mis en œuvre,
consistant à ériger l’eau en bien essentiel de la vie
de nos concitoyens. La démarche mise en œuvre
est à la fois sociale et écologique. Plus globalement, je dirai qu’elle est économe au double sens
du terme : parce qu’elle permet d’économiser une
ressource vitale et parce que le prix du service de
l’eau pèsera moins sur les foyers les plus fragiles.
“Éco-solidaire” n’est pas qu’un mot, c’est un engagement concret que nous prenons en lançant ce
dispositif inédit en France. Nous devançons l’un
des engagements du Président de la République
visant à faire adopter une nouvelle tarification
pour lutter contre la précarité énergétique et pour
la préservation de l’eau. C’est une nouvelle occasion de démontrer la pleine capacité d’initiative
et d’innovation du Dunkerquois, et son sens de
l’anticipation. Cette déclinaison du développement durable à l’échelle de l’eau est en parfaite
adéquation avec la politique dans laquelle nous
nous sommes engagés depuis plus de 20 ans.
42
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_TERRITOIRES
LYONNAISE DES EAUX,
PARTENAIRE ENGAGÉ
EN PAYS DUNKERQUOIS
L’ANCRAGE DE LYONNAISE DES EAUX
dans l’agglomération de Dunkerque, comme
délégataire du service de l’eau, est remarquable
à plusieurs titres. À l’été 2012, la renégociation
quinquennale de son contrat a permis à la filiale
de renouveler son soutien aux sept engagements (2)
de la collectivité pour l’eau.
92 % DE RENDEMENT
Premier d’entre eux, la préservation de la ressource est un enjeu important pour une collectivité dépendante de captages situés à une quarantaine de kilomètres, dans l’Audomarois. Pour ne
pas gaspiller l’eau potable, un réseau séparé pour
fournir une eau adaptée à douze sites industriels
a été mis en place. Lyonnaise des Eaux contribue aussi à la sensibilisation des agriculteurs des
bassins versants, notamment concernant les justes
apports d’azote sur leurs cultures.
Gestionnaire avisé de ses 1 458 km de réseau,
le Smaerd investit pour réduire les pertes en eau
tout au long du réseau. La collectivité et son délé-
L’agglomération de Dunkerque
confie la gestion de l’eau potable et
une partie de l’assainissement sur
son territoire à Lyonnaise des Eaux
dans le cadre d’une délégation de
service public.
gataire partagent donc un même outil de suivi
de l’état du réseau et la filiale dédie un agent
à la traque des fuites. Résultat : un rendement
excellent qui atteint 92 %.
ESPRIT DE COOPÉRATION
Lyonnaise des Eaux a créé une mission d’accès à
l’eau qui travaille en lien étroit avec les CCAS (3).
Le rôle de cette équipe consiste à trouver des
solutions pour éviter les coupures d’eau dans les
foyers rencontrant des difficultés de paiement.
Mais aussi à animer en amont des ateliers pédagogiques et visites de sites (4) pour sensibiliser la
population aux éco-gestes.
D’ici à mi-2013, Lyonnaise des Eaux et le
Smaerd vont créer une marque commune et
communiquer sous la même bannière. Un
symbole de l’esprit de coopération qui prévaut sur
le territoire.
(1) Syndicat mixte pour l’alimentation en eau de la région de
Dunkerque.
(2) Fournir une eau de qualité adaptée aux besoins des
habitants, préserver la ressource, garantir l’accès à l’eau pour
tous, inciter à une consommation responsable, réduire l’impact
des eaux usées sur l’environnement, garantir un service durable
au meilleur coût par une gestion partagée, accompagner les
actions de coopération internationale du territoire.
(3) Centres communaux d’action sociale.
(4) 3 000 personnes ont bénéficié de ces actions en 2012.
© WILLIAM DANIELS
© WILLIAM DANIELS
© GUILLAUME RAMON / ABACAPRESS
QUALITÉ DE L’EAU, PRÉSERVATION DE LA RESSOURCE, TARIFICATION ÉCO-SOLIDAIRE,
IMPLICATION DES HABITANTS : LA GESTION DE L’EAU PAR LE SMAERD (1) DE DUNKERQUE EST INNOVANTE.
À SES CÔTÉS, LYONNAISE DES EAUX FAIT FIGURE DE PARTENAIRE TRÈS INVESTI.
TARIF POUR UNE
CONSOMMATION
RESPONSABLE
Emblème d’un partenariat
engagé, un nouveau système
de tarification éco-solidaire
a été mis en place en
octobre 2012 dans le
Dunkerquois. Le dispositif
concerne tous les habitants et
encourage une consommation
raisonnée de l’eau.
En fonction de plusieurs
critères (ressources du foyer,
composition et usage de
l’eau), il prévoit trois tranches
de tarification progressive,
entre eau essentielle (jusqu’à
75 m3, seuil correspondant
aux besoins vitaux des foyers),
eau utile (de 76 à 200 m3) et
eau de confort au-delà.
Le tarif de l’eau essentielle
baisse, pour tous, de 20 %,
avec un coup de pouce de
70 % pour les familles les
plus modestes intégrées de
façon automatique au système
dès lors qu’elles bénéficient
de la Couverture Maladie
Universelle (CMU)
complémentaire. Au total,
80 % des habitants verront
leur facture baisser à
consommation égale.
N°12 - MARS 2013
INNOVATIONS_
43
SAFEGE
UN OUTIL POUR CONCEVOIR DES PROJETS
D’AMÉNAGEMENT DURABLE
environnementale de l’urbanisme, HQE aménagement.
« Cette méthodologie s’appuie sur nos expériences d’accompagnement des territoires en matière de développement durable
pour structurer et enrichir nos prestations d’assistance à maîtrise
d’ouvrage et de conseil environnemental », précise Camille Poiroux.
« Vivacity® nous permet de répondre aux souhaits de plus en plus
fréquents des collectivités territoriales de voir le développement
durable intégré à nos prestations d’études techniques. »
Avec Vivacity®, SAFEGE dispose d’un atout différenciant
pour renforcer sa position concurrentielle dans le domaine de
l’aménagement urbain durable, son ambition majeure pour 2015.
Pour en savoir plus :
w www.safege.fr
SAFEGE CONÇOIT LES ÉCO-QUARTIERS
Acteur de référence de l’aménagement urbain durable,
SAFEGE élabore des outils d’aide à la décision et des méthodes
d’évaluation pour accompagner ses clients dans leurs choix face
aux enjeux complexes du développement durable, et en faire
ainsi des leaders de la performance environnementale.
“VIVACITY® EST UN OUTIL PÉDAGOGIQUE
QUI PERMET DE CONCEVOIR DES
PROJETS D’AMÉNAGEMENT URBAIN
COHÉRENTS ET DURABLES.”
© DR
GESTION DE L’EAU, MAÎTRISE DES CONSOMMATIONS
D’ÉNERGIE, optimisation du traitement des déchets, confort des
habitants, respect de la biodiversité... Pour une collectivité, les
enjeux de développement durable à prendre en compte dans le
cadre de projets d’aménagement sont multiples.
Forte de son expérience et de ses multiples compétences dans
le domaine, SAFEGE a donc lancé fin 2012 Vivacity®, une démarche
innovante. Cette méthodologie permet de recenser et de hiérarchiser les enjeux du territoire, de fixer des objectifs précis et d’évaluer les projets d’aménagement sous l’angle du développement
durable, en concertation avec les parties prenantes. « Cette
démarche permet de conduire des projets d’aménagement durables
dans un esprit de pédagogie et de concertation. Elle peut servir de
support pour animer des ateliers, des groupes de travail ou des réunions publiques », explique Camille Poiroux, pilote de la conception
de Vivacity® au sein de la Direction Recherche, Innovation et
Développement Durable de SAFEGE. Une check-list de critères
majeurs aide ainsi à s’assurer que l’ensemble des thématiques
a bien été considéré. Une grille formalise quant à elle les objectifs
chiffrés et les indicateurs de suivi. Un graphique permet de
comparer visuellement les performances développement durable
de plusieurs projets distincts, ou d’un même projet au fil du temps.
Cette nouvelle clé de lecture des scénarios d’aménagement facilite la prise en compte du développement durable dans les critères
de choix et de décision des collectivités territoriales.
Vivacity® est en parfaite cohérence avec les démarches de
certification et référentiels existants : label éco-quartier, approche
_TALENTS
CAR
CA
CARLOS
RL
LO
OS
SC
CAMPOS
AMP
AM
POS / DI
PO
D
DIRECTEUR
IR
IR
RE
ECT
TEUR
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DU C
CIRSEE
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CIRSEE
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PIÈCE
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CLÉ
LÉ
DE L
DE
L’ÉCO-SYSTÈME
’ÉCO-SYST
STÈME D
DE
E
L’IINNOVATION D
ANS L
EG
ROUPE.”
L’INNOVATION
DANS
LE
GROUPE.”
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
“CITOYEN DU MONDE”, la formule semble faite pour
Carlos Campos. En effet, ce Catalan, formé en Espagne et aux
États-Unis, a partagé sa carrière dans le Groupe entre la France
et son pays natal. « Mon parcours international est une chance »,
estime-t-il. « Il m’a façonné dans la tri-culturalité, française, anglosaxonne et latine. Parler plusieurs langues ne suffit pas. Il faut
comprendre la culture. C’est un gage d’efficacité, notamment en
termes de management, dans un groupe international, comme
SUEZ ENVIRONNEMENT. »
Depuis septembre, Carlos est à la tête du principal centre de
recherche et d’expertise technologique du Groupe, le CIRSEE.
Diplômé de grandes écoles internationales, Carlos a débuté
sa carrière dans le Groupe en tant que chercheur au CIRSEE
avec des missions de support technique. Il a ensuite pris des
responsabilités de management de la recherche, d’abord au sein
de R+i Alliance, entité du Groupe dédiée au pilotage de la R&D,
puis chez Agbar, où il a créé et développé le Centre technologique
CETaqua, à Barcelone, et la direction innovation d’Agbar. En tant
que responsable de la branche technologique d’Aqualogy, filiale
d’Agbar, il a pu mettre en œuvre la transformation des résultats
de la recherche en offre de services.
De retour au CIRSEE huit ans après l’avoir quitté, Carlos a
redécouvert « une équipe de pointe dotée d’une vraie expertise
sur l’eau, avec de belles compétences en cours d’acquisition
dans le domaine des déchets et de l’eau industrielle, et une valeur
ajoutée indéniable en tant que support opérationnel des exploitants
du Groupe. »
Son rôle de directeur consiste à piloter les nécessaires
évolutions des compétences et de l’organisation du Centre.
« Le premier des enjeux d’avenir auxquels le CIRSEE est confronté
est d’acquérir et de développer les compétences dans le domaine
du traitement de l’eau industrielle, comme par exemple dans le
secteur de l’Oil & Gaz », précise Carlos Campos.
Un autre défi est de capitaliser sur les savoir-faire du CIRSEE
pour les packager et proposer aux clients une gamme de services innovants en consulting technologique. « Nos clients nous
voient encore trop souvent comme des gestionnaires de patrimoine.
Le CIRSEE et les autres centres de R&D doivent contribuer à rendre
l’expertise technologique de SUEZ ENVIRONNEMENT plus visible
et à en faire un véritable facteur de différenciation. »
Le CIRSEE à la croisée des chemins
— Le Centre International de Recherche Sur l’Eau et
l’Environnement a vu son activité évoluer. 65 % est consacré
à la recherche, au service de la stratégie d’innovation
technologique du Groupe. Quant à l’assistance technique
aux exploitants eau et déchets, elle entre aujourd’hui
pour 35 % dans son volume d’activité, avec plus de
5 000 jours d’expertise par an. Le CIRSEE doit capitaliser
sur ses savoir-faire en vendant des services packagés à des
clients externes. Une nouvelle activité testée et “incubée”
auprès des sociétés du Groupe.
© SOPHIE LOUBATON / CAPA PICTURES
44
N°12 - MARS 2013
REPÈRES_
45
Sur la Toile
Rendez-vous
C’est dans l’air…
L’EMAG, LE MAGAZINE
PÉDAGOGIQUE EN LIGNE QUI
ÉCLAIRE SUR LES ENJEUX ET LES
MÉTIERS DE L’ENVIRONNEMENT !
2013, ANNÉE INTERNATIONALE DE
De nombreux représentants de
LA COOPÉRATION DANS LE DOMAINE Gouvernements, entrepreneurs,
DE L’EAU
investisseurs… se réuniront à
CONCOURS APAJ – LIBÉRATION
wwww.unwater.org
w www.emag.suez-environnement.com
SUEZ ENVIRONNEMENT lance
sa Web TV !
De la présence de SUEZ
ENVIRONNEMENT au Brésil ou
en Finlande, au biomimétisme,
en passant par le recyclage des
jouets avec l’association Rejoué
ou l’immersion dans une usine
australienne de valorisation des
déchets, découvrez des magazines,
des reportages, des interviews liés
aux enjeux de l’eau et des déchets,
à l’innovation, aux métiers de
l’environnement...
Chaque mois de nouveaux sujets
à découvrir en images !
w www.suez-environnement.tv
© DR
SUEZ ENVIRONNEMENT TV
GLOBAL WATER SUMMIT
22/04/2013 w 23/04/2013
Séville, Espagne
La préservation de la ressource
en eau représente un enjeu
environnemental majeur
pour la planète.
C’est dans ce contexte que le
Global Water Summit est organisé à
Séville les 22 et 23 avril prochains.
Vous pouvez nous retrouver sur :
w Site Web : www.suez-environnement.fr
w eMag : www.emag.suez-environnement.com
w SUEZ ENVIRONNEMENT TV : www.suez-environnement.tv
w YouTube : www.youtube.com/user/suezenvironnement
w Twitter : http://twitter.com/#!/suezenv
cette occasion pour débattre
ensemble des solutions. En tant
qu’expert dans le domaine de
l’eau et de l’environnement,
SUEZ ENVIRONNEMENT sera
également présent à ce grand
rendez-vous mondial.
GLOBAL CONFERENCE 2013
(VIIIe ÉDITION)
03/06/2013 w 05/06/2013
Paris, France
La huitième édition de la Global
Conference se tiendra à Paris
début juin. Organisées tous les ans
par les Ateliers de la Terre, ces
conférences ont pour objectif de
sensibiliser de nombreux acteurs
et leaders d’opinion et de nourrir
le débat autour de la protection de
l’environnement.
Près de 900 décideurs et acteurs
engagés en faveur du
développement durable, comme
SUEZ ENVIRONNEMENT,
partenaire de l’événement, seront
présents lors de cette édition,
qui aura comme thème majeur
“réussir la transition”.
w www.planetworkshops.org
RENCONTRES ÉCONOMIQUES
D’AIX-EN-PROVENCE
05/07/2013 w 07/07/2013
Aix-en-Provence, France
Le Cercle des économistes organise
la 13e édition des Rencontres
Économiques d’Aix-en-Provence
dont SUEZ ENVIRONNEMENT est
partenaire et intervenant. Cette
année, le thème sera “Le choc des
temps, l’économie mondiale, entre
urgences et long terme”.
Cet événement accueille chaque
année plus de 2 000 personnes.
w www.lecercledeseconomistes.asso.fr
© DR
L’accès à l’eau et à l’assainissement,
les différents types de déchets, le
biomimétisme... Deux fois par mois,
retrouvez des dossiers thématiques
autour de “L’eau dans tous ses
états”, “La seconde vie des déchets”
ou “L’économie verte”.
Cette nouvelle version de l’eMag
propose également une grande
variété de supports comme des
infographies, des vidéos, des
diaporamas, des chiffres clés et
un glossaire.
Abonnez-vous à la newsletter
et découvrez chaque mois les
nouveaux dossiers de l’eMag !
01/01/2013 w 31/12/2013
L’urbanisation croissante, la pollution,
les changements climatiques,
l’homme… menacent la ressource en
eau de manière inéluctable.
L’Assemblée générale des Nations
unies a donc décidé de désigner
l’année 2013 comme “année
internationale de la coopération
dans le domaine de l’eau”. Les
Nations unies reconnaissent ainsi
que la coopération est indispensable
pour préserver cette ressource et
la partager de manière équitable.
De nombreux événements seront
organisés tout au long de l’année.
L’UNESCO a été officiellement nommé
par l’ONU pour gérer toutes ces
manifestations.
Libération, le quotidien français,
et l’association APAJ (Association
Pour l’Aide aux Jeunes auteurs)
organisent depuis 2008 le
concours APAJ-Libération, dont
SUEZ ENVIRONNEMENT est
partenaire en 2012. Ce concours
destiné aux auteurs de moins de 30 ans
récompense les plus belles réalisations,
qu’elles soient sous forme de photos,
dessins, textes ou carnets sonores,
dans un thème donné. Celui de cette
année était “Portraits de villes”.
Les candidats devaient privilégier une
approche personnelle et originale de la
ville, d’un quartier ou de ses habitants.
Le jury, composé notamment
de Erik Orsenna, David Caméo,
Yann Arthus Bertrand, ont remis
les prix en décembre dernier.
Les magnifiques et surprenantes
réalisations des lauréats depuis 2008
sont publiées dans le livre “Portraits
d’ailleurs - Carnet de 22 jeunes
voyageurs”, paru en mars, aux éditions
Riveneuve.
NOTRE MAISON DE DEMAIN
À quoi ressemblera l’habitat du futur ?
Comment continuer à assurer des
logements sains et confortables alors
même que la population est croissante
et qu’il faut en parallèle préserver la
planète ? L’exposition “Habiter demain,
réinventons nos lieux de vie” tente de
répondre à ces questions en expliquant
les liens unissant habitat et société.
Elle propose notamment aux visiteurs
de concevoir leur propre lieu de vie
à travers un écran interactif.
Le visiteur devient donc acteur, car
il va pouvoir construire et aménager
un logement (virtuel) tout en préservant
l’environnement.
L’exposition a lieu à la Cité des Sciences
à Paris jusqu’au 10 novembre.
w www.cite-sciences.fr/francais/ala_
cite/expositions/habiter_demain
46
SUEZ ENVIRONNEMENT MAGAZINE
_VU PAR
FRANÇOIS GHISLAIN MORILLION
ET SÉBASTIEN KOPP / CRÉATEURS DE LA MARQUE VEJA
© CRÉATION STUDIO VEJA / PHOTO CHLOÉ GASSIAN
VEJA,LE DÉFI
DES BASKETS
ÉQUITABLES
Les produits de la marque Veja ont
été pensés autour de trois principes :
le choix de matériaux écologiques,
l’utilisation de coton et du caoutchouc
issus du commerce équitable et
provenant du Brésil et une fabrication
de ceux-ci dans la dignité.
N°12 - MARS 2013
47
© VEJA
VU PAR_
La marque de baskets
équitables Veja a été fondée
en 2005 par deux entrepreneurs
français, François Ghislain
Morillion et Sébastien Kopp.
Elle a rencontré un succès
immédiat avec 5 000 paires
vendues dès la première saison.
Après le lancement d’une
collection enfants en 2008,
de sacs et de petite
maroquinerie en 2009, Veja
a ouvert une boutique à Paris
en 2011. Nommé avec ironie
“Centre Commercial”,
ce Well made store distribue
des marques qui fabriquent
“bien”.
Depuis l’origine du projet,
Veja a acheté 130 000 kg
de coton bio-équitable,
80 000 kg de caoutchouc
équitable (soit 60 000 000 m2
de forêt primaire préservée (1))
et fabriqué plus de
500 000 paires de baskets.
© EDDI BOEHNKE/CORBIS
(1) Aire de forêt protégée par
la production de caoutchouc Veja.
en portugais. Notre idée
VEJA SIGNIFIE “REGARDE” était de pousser les gens
à regarder l’étiquette, à s’interroger sur les matières premières utilisées, sur les conditions de fabrication des produits. Nous voulions
proposer une nouvelle manière d’agir liant entreprenariat, préservation de l’environnement et commerce équitable. C’est en 2004,
au retour d’un tour du monde où nous avons audité des actions de
développement durable menées sur le terrain par des entreprises
du CAC 40, que nous est venue l’idée de Veja. En effet, pour nous,
il y avait dans ces projets une grande distorsion entre la communication faite en matière de développement durable et la réalité.
Alors, avec Veja, nous avons voulu essayer de fabriquer “bien” en
appliquant trois principes : privilégier les matériaux écologiques,
utiliser du coton et du caoutchouc issus du commerce équitable et
fabriquer les produits dans la dignité.
Nous étions de grands collectionneurs de baskets alors le produit s’est imposé de lui-même. Tout comme le Brésil, où s’effectue la culture de nos matières premières et notre production.
Nous utilisons du coton bio et du caoutchouc sauvage, cultivés
respectivement par 300 et 60 familles organisées en coopératives
et payées au juste prix. Le coton bio, produit selon les principes
de l’agroécologie, est labellisé par l’IBD (2). La tannerie du cuir est
effectuée quant à elle à l’extrait d’acacia, un tanin naturel non
polluant, contrairement au chrome. Puis, nous sous-traitons l’assemblage des produits à des ateliers aux normes sociales et environnementales élevées, audités par FLO-cert (3). En France, nous
avons confié la gestion de la logistique à Atelier Sans Frontières,
une association d’insertion par le travail. Réception des produits,
acheminement des commandes... 25 personnes sont concernées
par notre activité.
Compte tenu de nos principes de fabrication, les coûts de production de nos baskets sont sept à huit fois plus élevés que ceux
d’autres chaussures de ce type. Alors, afin de proposer un prix compétitif, nous travaillons sans pub et sans stock. Nous fonctionnons
sur commandes, prises chaque saison. Il n’y a pas de réassort possible. Nos clients connaissent nos contraintes et les comprennent.
Les raisons du succès de nos baskets ? Leur conception durable
et peut-être même davantage leur design. Nous avons dès le départ
voulu nous inscrire dans la mode. Des personnalités médiatiques,
comme l’actrice française Marion Cotillard ou l’un des pionniers de
l’agriculture biologique, Pierre Rabhi, sans être sollicitées, se sont
faites les ambassadeurs de notre projet.
Bien sûr, tout n’est pas parfait. Les petits producteurs avec qui
nous travaillons sont soumis aux aléas climatiques ou aux invasions
d’insectes, qui peuvent réduire la quantité de matière première
disponible et menacer la production. Nos baskets ne sont pas
encore recyclables. Les empiècements de cuir et le caoutchouc
rendent complexe cette étape, mais leur certification commerce
équitable, par Max Havelaar, est en cours. Veja reste aujourd’hui
un projet en devenir…
(2) L’IBD ou Institut Bio Dynamique est l’organe de certification de référence au Brésil.
(3) FLO-cert est l’organisme de certification de Max Havelaar, label de garantie du
commerce équitable.
Pour en savoir plus :
w www.veja.fr
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les enjeux et les métiers de l'environnement
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