Le low-cost long courrier va-t-il enfin décoller

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Le low-cost long courrier va-t-il enfin décoller
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Le low-cost long courrier va-t-il enfin décoller
Le 09/09/15 Capital
Air France étudierait sérieusement le lancement d’une offre low-cost long-courrier, selon Les Echos.
Longtemps inenvisageable du fait des coûts de structure des compagnies aériennes, le modèle low-cost
pourrait-il un jour s’étendre aux destinations les plus éloignées ?
Un vol Paris-New York à 15 euros ? C’est ce qu’annonçait le roi du low-cost Ryanair en mars dernier avant
de faire machine arrière quelques jours plus tard en expliquant que, s’il venait à exister, ce projet serait porté
par une filiale. Seules quelques compagnies à travers le monde ont en fait déjà sauté le pas, notamment en
Asie. Capital.fr a fait le point sur cette nouvelle tendance.
Des initiatives jusque-là limitées
Déjà effectué par la compagnie américaine Southwest Airlines sur son marché domestique, le low-cost long
courrier (plus de 5 heures de vol) a véritablement débuté à l’international en 2007 avec le lancement
d’AirAsia X, filiale de la compagnie malaisienne à bas coûts Air Asia. C’est aussi dans l’immense région de
l’Asie-Pacifique que les initiatives sont les plus nombreuses alors qu’AirAsia a été suivie par les
compagnies nationales Qantas (avec Jetstar) et Singapore Airlines (Scoot). Le précurseur AirAsia X fait
désormais voler une vingtaine d’Airbus A330 qui transportent plus d’un million de passagers chaque
trimestre.
En Europe, la tendance peine à émerger. Seule la compagnie Norwegian s’est véritablement lancée avec
plusieurs vols au départ d’Oslo et de Londres vers les Etats-Unis, la Thaïlande et Dubaï. De son côté,
Lufthansa expérimentera le modèle low-cost longue distance fin octobre avec des liaisons vers Dubaï,
Varadero, Punta Cana, Bangkok et Phuket, à partir de 99,99 euros l’aller simple, au départ de Francfort et de
Munich. Un test pour la plus grande compagnie d’Europe, puisque Eurowings démarrera avec seulement
deux Airbus (A330-200 de 310 places) et montera à 7 appareils 2017 si le succès est au rendez-vous. Enfin
en France, Air Caraïbes a également annoncé le lancement d’une filiale low-cost long-courrier en juin 2016.
Un modèle difficile à mettre en œuvre
Si les compagnies aériennes (y compris les low-cost) hésitent à se lancer dans les longs trajets à bas coût,
c’est surtout parce que la simple transposition du modèle low-cost court courrier vers le long courrier ne
fonctionnerait pas. « Alors que le low-cost permet de réduire les coûts de 64% dans le court courrier en
Europe, il ne les réduirait que de 30% dans le long-courrier », explique Pascal Fabre, expert du secteur
aéronautique au sein du cabinet de conseil AlixPartners. En cause : l’utilisation et le coût des avions et des
équipages, qui ne peuvent pas être autant optimisés. Ainsi, un avion long courrier de type Airbus A330 vole
déjà 12h par jour, même la nuit, contre seulement 8h pour un Airbus A320, très utilisé par les compagnies
low-cost.
Par ailleurs, la longueur même du vol implique des coûts de carburant et d’équipage autrement plus élevés.
D’autant que la durée de repos du personnel est également plus beaucoup longue. Pour améliorer la
productivité, il n’y a guère d’autre solution que de créer une nouvelle filiale, aux conditions bien moins
avantageuses pour les pilotes et le personnel de bord. C’est d’ailleurs ce que la plupart des compagnies ont
fait et c’est probablement ce qu’Air France envisage encore.
Enfin, comme dans le court-courrier, la rentabilité du low-cost long-courrier dépend aussi de la quantité de
passagers transportés. Si AirAsia X s’attend à connaître son premier bénéfice en 2016, la compagnie
malaisienne a déjà abandonné ses vols vers l’Europe (entre Londres, Paris et Kuala Lumpur) faute d’un
nombre suffisant de clients. « Le fait que Ryanair, qui maîtrise totalement le modèle en Europe, n’y soit pas
encore allé, cela pose des questions même si la compagnie envisage maintenant de se lancer », relève aussi
Pascal Fabre.
Des options viendront alourdir le prix du billet
Pour abaisser les tarifs, les compagnies aériennes devront réduire au maximum les coûts en recentrant leurs
prestations au strict minimum. Exit le déjeuner ou le dîner offerts à bord. Pas de première ni de classe
affaires et jusqu’à 25% de sièges en plus comme chez AirAsia X et donc moins de place pour les passagers.
Certes, le prix du billet « nu », vendu uniquement sur internet, sera imbattable mais les nombreuses options
pourront vite faire monter l’addition (bagages, services de restauration, de divertissement etc.). Sans
compter que le « temps mort » du vol pourra être mis à profit pour la vente de produits et de services…. En
2014, les passagers d’AirAsia X dépensaient ainsi jusqu’à 145 dollars (130 euros) en plus de leur billet.
Dans ces conditions, le low-cost long courrier sera-t-il vraiment une bonne affaire, alors même que les
compagnies traditionnelles multiplient les promotions ?
Capital.fr
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Le monde meilleur que promet Air France si les syndicats
coopèrent
Le 09/09/2015 LA TRIBUNE
Dans un courrier envoyé aux salariés, la direction énumère ce qu'elle
sera en mesure de mettre en place si les syndicats signent des accords
de productivité.
Vendredi 4 septembre, en comité central d'entreprise (CCE), en menaçant les syndicats et les salariés de
réduire la voilure et de procéder à des licenciements secs, la direction d'Air France a parallèlement
présenté un projet très optimiste pour l'entreprise et ses salariés, si les négociations sur une hausse de
gains de productivité du personnel aboutissent.
« Dans le cas où les négociations aboutiraient, Air France pourra ouvrir de nouvelles lignes longcourrier après la rationalisation du réseau et de la flotte, accueillir dans la flotte des Boeing 787 à partir
de 2016 à des conditions permettant la reconquête, stabiliser l'offre moyen-courrier, reprendre ses
investissements dans le produit, prendre des participations stratégiques et nouer de nouvelles alliances »,
indique la direction d'Air France le compte-rendu du CCE envoyé aux salariés.
"Partager le fruit du redressement"
Toujours dans l'éventualité d'un accord, « la garantie de non recours à des départs contraints serait
largement reconduite, à l'exception de secteurs où l'écart de coûts par rapport au marché est tel qu'il ne
pourrait être comblé par la voie de la négociation et menace la pérennité de l'activité ».
Enfin, la direction promet de « partager les fruits du redressement avec les salariés » et ne suppose par
ailleurs pas de modification significative du périmètre ni de la taille de la compagnie ».
Pour autant, le plan Perform risque de ne pas être suffisant pour combler l'écart de compétitivité d'Air
France avec ses pairs européens, lesquels bougent aussi, et ce « à un rythme plus rapide », rappelle un
expert.
Fabrice Gliszczynski
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France-KLM : un trafic passagers en hausse en août
Le 09/09/2015 Le Revenu
La compagnie aérienne a annoncé un trafic passagers en progression de 1,4% en
août à 8,7 millions de passagers, grâce au long-courrier et à la poursuite du
développement rapide de Transavia en France.
Un bon mois d'août pour Air France-KLM. Sur la période, le groupe a annoncé un trafic
passagers en hausse de 1,4%, à 8,7 millions de passagers, grâce au long-courrier et à la poursuite du
développement rapide de Transavia en France. Air France, KLM et HOP! ont transporté 7,3 millions de
personnes, soit une hausse de 1%, à la faveur d'une hausse de 2,9% du trafic long-courrier, avec un
coefficient d'occupation «très élevé» de 90,9%.
Transavia a, elle, transporté 1,4 million de passagers, soit une progression de
3,6%, avec la «poursuite du développement rapide de Transavia en France» et des passagers transportés
en hausse de 21%. Air France-KLM souligne toutefois que cette hausse est «en partie compensé par une
baisse des vols charter au départ des Pays-Bas».
La recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) hors change est encore en baisse
comparée à août 2014. Enfin, l'activité cargo poursuit sa restructuration avec une baisse de 31% des
capacités tout-cargo par rapport à août 2014. L'activité cargo a vu son trafic reculer de 8,9% pour des
capacités en baisse de 7,6%.
Le titre progresse de plus de 1,5% aujourd'hui, faisant moins bien que la hausse du CAC 40.
Depuis le début de l'année, il cède plus de 17%. Nous restons réservés sur son potentiel alors que
les recettes du groupe restent sous pression.
Le Revenu, avec AFP
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Journée cruciale pour l'avenir d'Air France
Le 10/09 Les Echos.fr
Le syndicat de pilotes SNPL vote pour ou contre l'ouverture de
négociations.
S'il refuse, la direction lancerait un plan de licenciements secs sans
précédent.
Chez Air France, tous les regards seront tournés vers le dôme de Roissy-CDG ce jeudi. C'est là,
au deuxième étage de ce bâtiment voisin du siège, que se réuniront les représentants syndicaux
du SNPL, le principal syndicat de pilotes d'Air France, pour une journée de débats déterminants
pour l'avenir de la compagnie. Les 44 représentants des pilotes d'Air France devront arrêter la
position du syndicat concernant l'ouverture de négociations avec la direction, sur une nouvelle
hausse de 10 % de la productivité d'ici à 2017.
L'enjeu de ce vote concerne tous les salariés de la compagnie. En cas de refus de négocier d'ici à
fin septembre, la direction d'Air France mettrait en œuvre un « plan B », qui passerait par une
réduction de l'offre d'Air France d'au moins 10 %, le retrait d'au moins une dizaine d'avions longcourriers et un plan de licenciements secs sans précédent dans l'histoire de la compagnie, qui
n'épargnerait personne. Un seul avion long-courrier représente en effet 20 emplois de pilote, mais
aussi 80 postes d'hôtesse et steward et 250 emplois au sol.
De quoi mettre la pression sur le SNPL, seul syndicat en mesure de signer ou de rejeter un
accord. Mais à la veille du jour J, le suspens restait entier sur l'issue des débats. Tout en laissant
la porte ouverte à la négociation, le SNPL a pris contact avec d'autres syndicats d'Air France, ces
derniers jours, pour préparer de « possibles actions communes ».
« Attitude corporatiste »
Après avoir brandi la menace des licenciements, la direction a de son côté multiplié les initiatives
en interne pour tenter de convaincre la base de la nécessité d'un nouvel effort de productivité. En
cas d'accord, les licenciements massifs pourraient être évités et Air France pourrait retrouver le
chemin de la croissance, promet-elle dans un courrier interne adressé à tous les salariés. Une
rencontre avec les syndicats de personnels navigants commerciaux (PNC) est d'ores et déjà
programmée pour ce vendredi et plusieurs réunions d'information pour les pilotes sont prévues la
semaine prochaine et la suivante.
En cas d'échec des négociations, la direction pourrait en effet dénoncer les accords d'entreprise et
organiser un référendum interne sur ses propositions, parallèlement à l'ouverture de négociations
avec les grandes centrales syndicales inter-catégorielles, dont certaines ne cachent pas leur
irritation face à l'attitude corporatiste du SNPL et de certains syndicats de PNC.
Cependant, en dépit de ces préparatifs, la possibilité de parvenir à un accord négocié semble être
encore l'option privilégiée des deux côtés. Pour la direction, la dénonciation des accords ouvrirait
une période de grande incertitude d'au moins dix-huit mois, avant que de nouvelles règles
puissent entrer en vigueur. La perspective de licenciements massifs en cas d'attrition semble
également périlleuse.
Côté pilotes, outre le risque d'être tenus pour responsables, le plan de réduction de l'offre
signifierait des licenciements, un gel des carrières et probablement une baisse des rémunérations,
qui reposent en partie sur les heures de vol effectuées, ainsi que la perspective de voir la
croissance partir chez KLM
Faute de pouvoir parvenir à un accord définitif avant le 30 septembre, la direction pourrait se
contenter d'une lettre d'engagement du bureau du SNPL autour d'un objectif de productivité qui
resterait à détailler et à faire valider par les pilotes. Lors de la négociation du précédent plan
Transform, cinq mois s'étaient écoulés entre la signature d'un projet d'accord et sa validation finale
par un vote des pilotes.
BrunoTrévidic
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France, le SNPL prêt à faire des efforts : prudence
néanmoins
Le 11/09/2015 LA TRIBUNE
Le syndicat national des pilotes de ligne a décidé de négocier avec la direction
des mesures de productivité dans le cadre du plan Perform à partir du 18
septembre. Un délai déploré par la direction qui veut boucler les négociations
d'ici la fin du mois. Par ailleurs, la reprise des négociations ne signifie pas
qu'elles vont aboutir, qui-plus-est dans des délais rapides.
Le SNPL, le syndicat national des pilotes de ligne, a accepté ce jeudi de se mettre autour de la table avec
la direction pour négocier des mesures de gains de productivité dans le cadre du plan Perform. La décision
est certes encourageante pour la compagnie empêtrée dans un dialogue social extrêmement tendu avec les
syndicats de navigants, mais penser qu'elle éloigne définitivement la menace d'un plan d'attrition de
l'activité et de licenciements secs comme certains l'affirment serait allé vite en besogne.
Transform sera tranché le 17 septembre par le juge
Car, accepter de négocier est une chose, aboutir à un accord (qui plus-est conforme aux objectifs
d'économies espérées) en est une autre. L'échec des négociations sur la finalisation du plan précédent,
Transfom 2015, est là pour le rappeler.
Depuis janvier, huit mois n'ont pas suffi pour finaliser un plan qui aurait dû l'être....le 31 décembre dernier
comme le SNPL s'y était engagé en 2012. Même la décision du conseil du SNPL le 8 juillet dernier de
mandater son bureau pour finaliser ce plan avant le 23 juillet n'a rien donné. Et c'est le tribunal de grande
instance de Bobigny qui devra trancher le différend le 17 septembre après l'assignation du SNPL par la
direction fin août.
La prudence est donc de mise sur la perspective d'un accord dans des délais rapides, (pour rappel l'objectif
de la direction est de le boucler d'ici à la fin du mois). D'autant que ce n'est pas l'annonce du début des
négociations qui va effacer le climat de défiance qui règne depuis plus d'un an entre la direction et le
SNPL. Les négociations s'annoncent donc longues et serrées.
Report du calendrier?
Le SNPL est en train de dicter le calendrier de la compagnie. La direction pourra-t-elle réellement le
maintenir si les négociations ont repris ? Pourra-t-elle en effet décider début octobre un plan drastique de
réduction de voilure qui pourrait embraser la compagnie si les négociations ont bel et bien débuté mais
n'ont pas abouti?
Car un accord ne sera jamais trouvé fin septembre comme l'espère la direction.
"Il n'est pas raisonnable de penser que nous aurons défini un accord fin septembre", explique le porteparole du SNPL, Emmanuel Mistrali.
Néanmoins pour obtenir du temps et éviter que la direction appuie sur le bouton de l'attrition, encore
faudra-t-il que le SNPL donne des gages avant la fin du mois de septembre. Ce qui suppose la signature
d'un accord cadre ou d'une lettre d'engagement sur les objectifs à réaliser.
La direction déplore le délai
Réagissant à la décision du SNPL, la direction a déploré le délai demandé par les pilotes pour débuter les
négociations sur Perform. Le SNPL l'a justifié par sa volonté de tenter de trouver un accord sur Transform
avant le verdict de l'assignation le 17 septembre. Un terrain d'entente semble improbable dans la mesure
où chacune des deux parties campe sur ses positions.
Surtout, au sein de la direction, on redoute "une nouvelle stratégie du SNPL pour jouer la montre.
"L'agenda annoncé reste inchangé (aboutir à des négociations fin septembre, ndlr), pourquoi attendre
l'audience du 17 septembre qui n'est pas liée au plan Perform et perdre la moitié du mois restant pour
négocier, alors qu'une réunion est programmée demain vendredi 11 septembre et que le SNPL n'a assisté
à aucune des six réunions de négociation Perform 2020 cet été", fait valoir un proche de la direction.
Blocage des PNC
Du côté des hôtesses et stewards (PNC, personnels navigants commerciaux), le dialogue est toujours au
point mort. La direction a convié vendredi les trois syndicats représentatifs mais deux d'entre eux, l'Unsa
et la SNPNC/FO, ont rejeté l'invitation. Ils refusent de renégocier d'ici fin septembre l'accord collectif des
PNC qui court jusqu'à fin octobre 2016, estimant "impossible" de parvenir à un accord "dans un délai
aussi court", ont-ils justifié dans une lettre adressée à l'entreprise et mise en ligne sur Internet.
Fabrice Gliszczynski
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Les pilotes d'Air France toujours trop chers
Le 11-09-2015 Challenges.fr
La direction de la compagnie française veut augmenter la productivité des
personnels navigants.
(C)
Mieux payés et effectuant moins d'heures de vol que chez la concurrence, les pilotes d'Air
France sont sommés de lâcher du lest. Le principal syndicat de pilotes, le SNPL, vient d'accepter
d'ouvrir des négociations avec la direction dans le cadre du plan Perform 2020. Celui-ci prévoit
notamment une hausse de la productivité des personnels navigants de 10%. Il faut dire que la
compagnie française affiche un coût salarial de l'heure de vol (charges comprises) très élevé. Selon
un rapport interne confidentiel, l'heure de vol d'un commandant de bord haut gradé sur un
moyen-courrier coûte ainsi 25% moins cher en moyenne chez les principaux concurrents d'Air
France (un panel de 12 compagnies européennes). Au sein de la compagnie française, un
commandant de bord sur un moyen-courrier touche entre 155.000 et 196.000 euros bruts par an
pour 630 heures de vol.
Jean-Louis Dell'Oro
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Attrition des équipes : Air France innove
Le 14/09/2015 Les Echos.fr
L'Association nationale des DRH (ANDRH) a décerné lundi le prix des
Nouvelles pratiques numériques à Air France pour My Learning
Executive, une plate-forme originale consacrée au leadership.
Depuis le mois de janvier, les 400 top-managers d'Air France-KLM sont invités à fréquenter la
plate-forme maison My Learning Executive. Et si, par mégarde, ils zappaient, un « push mail »
leur rappelle par le menu la mise en ligne de nouveaux contenus. Points de vue de Gary Hamel,
de Navi Radjou, sélection des meilleurs « TED » - ces conférences ultrabranchées données par
d'éminents patrons, start-uppers ou politiques -, extraits de la « Harvard Business Review »,
études des business schools, une montagne de vidéos indiquent des pistes pour manager
« autrement ». « Dans un contexte de forte transformation du groupe, initié par le plan Transform
2015, et pour répondre à un contexte de marché ultraconcurrentiel, il semblait essentiel
d'alimenter un référentiel managérial. Le savoir académique doit se répandre à l'intérieur de
l'entreprise. Le turnover étant faible, cette initiative permet d'extraire le management du
fonctionnement en bocal d'Air France-KLM », estime Xavier Broseta, DRH d'Air France. Sur cette
plate-forme, pourtant, aucune recette pour réduire les coûts, optimiser un budget ou générer de la
performance, l'essence du plan de redressement Perform 2020. Le moteur de recherche permet,
certes, de télécharger de la matière sur le « lean management », la productivité ou l'engagement,
mais les sujets les plus cliqués sont le développement du leadership, l'accompagnement des
process managériaux (fixation d'objectifs, feed-back aux collaborateurs, conduite d'entretiens).
Plus surprenant, il est beaucoup question d'innovation, de rupture ou disruptive. « Une compagnie
aérienne est très normée. Son quotidien est fait de procédures de sécurité et de contrôle. Par
petites touches, insuffler un autre état d'esprit vis-à-vis de l'innovation fera bouger les lignes »,
espère le DRH.
Peu de contenus propres à l'aérien
Jusqu'ici, toutefois, la plate-forme, interfacée en français et en anglais, n'a guère influé sur la
marche de l'entreprise. « Autant le dire, je dénombre peu de fans parmi les membres du comex, à
deux exceptions près. » En cause, sans doute le manque de contenus propres à l'aérien, un
secteur moins investi par la recherche que la grande distribution. Timidement, les hauts dirigeants
commencent toutefois à s'y connecter et à suggérer des améliorations. « My Learning Executive
ne crée pas encore le buzz. Même si je repère des embryons de discussions ébauchées par ses
contenus, le réseau social Yammer, auquel elle est connectée, reste plus viral », reconnaît Xavier
Broseta. Pour autant, la maison ne souhaite pas contraindre l'usage. « Cette population cible ne
peut se conquérir que par la preuve », estime Anne Grjebine, directrice formation, campus et
projets RH d'Air France, enthousiasmée par une récente utilisation concrète du portail : un groupe
projet, voué à réfléchir à la simplification des organisations, s'est appuyé sur « cette source de
connaissance pour construire un cycle de learning expedition ».
A terme, le groupe espère optimiser les process de formation et dégonfler la facture des actions
de développement personnel. « En présentiel, les informations sont délivrées une seule fois, puis
s'évaporent. Le numérique permet de réduire le temps d'accès à l'apprentissage pour gagner en
efficacité », postule Anne Grejebine, qui imagine déjà parfaire l'outil en proposant des MOOC ou
cours en ligne. Objectif : faire de l'apprentissage un plaisir…
L'outil répond aussi, et surtout, à l'attrition des équipes : le temps dont disposent les managers est
de plus en plus contraint, alors que leurs besoins de formation en gestion de projet, en
management 2.0 et en culture digitale - leur point faible - augmentent. « L'ambition est de tirer les
managers d'Air France et de KLM dans le même sens », conclut Xavier Broseta, qui espère ainsi
développer, en douceur et sans pression, des références communes « afin d'appuyer le plan
stratégique ».
À noter
L'Association nationale des DRH (ANDRH) décernera ce soir trois prix : le prix du Projet
numérique, celui des Nouvelles Pratiques numériques et celui du DRH numérique. La plate-forme
de formation d'Air France sera en compétition au côté des projets d'AG2R La Mondiale
(digitalisation des process RH), de BNP Paribas (stimuler le travail collaboratif), d'Atos (pallier la
suppression des mails) et du CNRS (ouvrir le système d'information vers l'extérieur).
MARIE-SOPHIE RAMSPACHER