Votre enfant "ne mange pas"

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Votre enfant "ne mange pas"
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VOTRE ENFANT « NE MANGE PAS »
Un enfant qui ne mange pas est un des problèmes qui préoccupent le plus des parents, craignant toujours que cela
puisse avoir des répercussions sur la croissance, le développement voire la santé de leur enfant.
Il faut distinguer trois types de situations :
- Votre enfant mange peu ;
- Votre enfant mange moins que d'habitude ;
- Votre enfant refuse de manger de façon régulière.
Votre enfant mange peu
Si votre enfant mange peu mais que sa croissance est régulière en taille et en poids, c'est que ses besoins sont
inférieurs à ceux des autres enfants : c'est simplement un petit mangeur. Ne le forcez pas à finir ses repas, proposezlui des quantités moindres, il sait mieux que vous ce dont il a besoin.
Vous le trouvez trop petit ou trop maigre, ou l'entourage ne manque pas de vous le faire remarquer. Sachez qu'un
enfant ne grandit pas parce qu'il mange, il mange parce qu'il grandit et grossit. S'il mange peu ou moins qu'un autre,
c'est probablement qu'il grandît plus lentement. Les besoins varient d'un enfant à l'autre, et la croissance est
différente d'un enfant à l'autre. Ne comparez pas les quantités que prend votre enfant avec celles de son frère, de sa
sœur ou de ses amis. Si son comportement, son développement psychomoteur sont parfaits, laissez-le manger les
quantités qu'il veut, même si sa courbe de croissance est un peu au-dessous de la moyenne mais régulière ; votre
médecin vous conseillera.
Votre enfant mange moins que d'habitude
Pendant certaines périodes, plus ou moins longues, votre enfant peut manquer d'appétit et moins manger.
Pendant une maladie et quelle que soit son importance, les enfants n'ont, en général, pas faim. Cela ne sert à rien de
le forcer à manger, vous risquez de le faire vomir. Il mangera quand il sera guéri, il ne faut pas croire que manger le
fera guérir plus vite.
Parfois le manque d'appétit est le seul symptôme ; votre enfant mange moins mais il va très bien, a une activité
normale, dort très bien. Comme celui des adultes, son appétit est variable, il connaît des périodes de grand appétit, et
des périodes de manque d'appétit, sachez les respecter. Ces périodes sont souvent rythmées par des phases de
croissance accélérées ou ralenties.
Ces modifications de l'appétit peuvent aussi témoigner de preuves d'indépendance surtout quand votre enfant entre
dans l'âge des caprices. il cherche à tester votre résistance en refusant de manger. Vous apprenez alors qu'avec la
nourrice ou à la crèche tout se passe très bien, cela est certes très frustrant, mais naturel. Ne vous énervez pas, ne
vous fâchez pas, votre enfant teste votre autorité et même si cela vous coûte, montrez une indifférence. Il n'y a pas
de comédiens sans public !
Le refus de l'alimentation
À l'occasion de ces périodes de baisse de l'appétit, un refus total de l'alimentation peut apparaître selon l'attitude que
vous ou votre entourage aurez adoptée. C'est le risque de voir s'installer une anorexie du nourrisson et du petit
enfant.
Chez le nourrisson, elle se manifeste par une agitation et des pleurs au moment des repas, un refus du biberon en
détournant la tête, en se cabrant, un refus de la cuillère ou crachat immédiat de ce qu'il a dans la bouche, parfois le
bébé se laisse nourrir, puis il vomit.
Chez le petit enfant, le refus est souvent plus sélectif, viandes, légumes, repas du midi ou du soir, alors que le petitdéjeuner ou le goûter sont mieux acceptés. Ce refus peut être violent : crise de nerfs, agressivité, pleurs. Ces
situations dramatiques sont telles qu'elles peuvent rompre votre équilibre et la paix familiale, et que tout doit être mis
en œuvre pour les comprendre et les éviter.
Certains enfants sont des petits mangeurs, certaines périodes aussi, nous l'avons vu, peuvent être marquées par un
moindre appétit, votre enfant peut manifester son opposition par cette seule attitude de refuser le repas. Si vous le
forcez, vous vous énervez, vous rentrez dans son jeu, il cherche alors à accroître la pression et refuse à nouveau,
vous le forcez, l'escalade s'installe. Vous supportez mal ce refus puisque vous lui donnez à manger pour sa croissance,
son développement et son bien être. Vous mettez une grande dimension affective dans le repas que vous préparez
avec tendresse, et il le refuse, alors vous le forcez, mais ce n'est pas le bon moyen pour sortir de ce cercle vicieux.
Sachez résister à cette envie de le forcer : refus n'est pas la conséquence d'un trouble de la relation entre la mère et
l'enfant, c'est le forcing alimentaire, la tension, le combat pour le faire manger qui induisent ce trouble de la relation.
Pour éviter que ces conflits ne s'installent :
- Ne le forcez jamais à manger car plus vous le forcez, plus la nourriture le dégoûte ;
- Ne transformez pas le temps du repas en séances de jeux ou plus encore en séances de combat ;
- Présentez les repas sans insister pour qu'il les finisse ;
- Variez les régimes, évitez la monotonie, évitez les changements brutaux ;
- Offrez de petites quantités, vous en rajouterez si nécessaire ;
- Limitez les repas à 20 minutes, 1/2 heure au maximum ;
- Ne remplacez jamais un repas qui a été refusé ;
- Ne donnez rien entre les repas, même s'il le réclame ;
- Ne vous fâchez pas…
- Et souvenez-vous que le repas doit être proposé, et non imposé.
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Bibliographie de référence :
VALLETEAU DE MOUILLAC J et GALLET J.-P. Guide pratique de la consultation en pédiatrie. Coll. Médiguides. 7e
édition, Masson, 2002.
LE HEUZEY M.- F. L'enfant anorexique. Comprendre et agir. Éditions Odile Jacob, Paris, 2003.
Jérôme Valleteau de Mouillac
© Éditions Scientifiques L&C
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