Archimède le purificateur

Transcription

Archimède le purificateur
Archimède le purificateur
‘était un soir funèbre, le temps
n'était pas clément. Comme je
m'inquiétais de ne pas avoir vu
mon meilleur ami Archimède de
toute l'après-midi, j'avais décidé
de me rendre en sa demeure. Je
le vis revenir vers son château
complètement abattu, en pleurs.
Je lui demandai la raison de ce
désespoir. Il me dit qu'il revenait
d'un combat éreintant. Durant
toute la soirée, il me raconta son
aventure.
Tout avait commencé le midi même, lors d'une fête en l'honneur du roi
Arthur. Archimède partageait une coupe avec moi. J'avais bien vu, déjà, qu'il
était tourmenté et lui avais demandé ce qui l'obsédait. Il m'avait répondu :
-Ah ! Mon cher Galaad, ma femme Susan m'inquiète.
-Mais pourquoi donc ? lui dis-je.
-Elle est seule au château, ne pouvant pas se lever, j'ai peur qu'il lui
arrive malheur.
-Mais pourquoi ne peut-elle se lever ?
-Elle est malade et contrainte de rester au lit.
-Eh bien, retournez au château. Si quelqu'un me demande où vous êtes,
j'inventerai un prétexte.
-Merci, merci mille fois, mon ami !
Le noble chevalier prit son destrier, chevaucha en direction du château.
Quand il fut sur place, il découvrit la chambre de sa femme vide.
Mystérieusement, il n'y avait aucune trace d'effraction. Monseigneur
Archimède la chercha partout, il retourna dans la chambre et vit une lettre
adressée à lui sur le lit :
« Ta femme est en ma possession, si tu veux la revoir tu devras me
retrouver dans la forêt de Brocéliande, au Vieux Chêne en face du lac. »
Monseigneur Archimède ordonna à ses vassaux de rester au château et
de le faire prévenir s'ils avaient plus d'informations. Puis il prit son destrier et
partit pour la forêt de Brocéliande.
Arrivé près du Vieux Chêne, il trouva une autre lettre :
« Je t'ai attendu, tu n'es pas venu. J'ai emmené ta femme plus loin dans
la forêt ! Si tu ne viens pas, ta femme sera... »
Soudain, un énorme bruit retentit. Archimède vit une ombre maléfique
qui provenait du lac. C'était un horrible monstre composé d'algues et de
mollusques. Ses cheveux étaient gras et verts, ses yeux globuleux aussi gros
que ceux d'un hibou, son cou était recouvert d'énormes mollusques visqueux et
de champignons. Il se tenait sur des jambes immenses, aussi imposantes que
celles d'un éléphant. Il prit la parole :
-Si tu me bats, tu sauras où trouver ta femme et si elle est en bonne
santé.
Voulant retrouver sa bien-aimée, Archimède, enragé, sortit son épée. Le
monstre fit de même. Son épée était taillée dans la pierre et recouverte de
mollusques. Le combat commença. Ce fut un combat fatigant, mais le monstre
du lac était moins habile et agile que monseigneur Archimède : ce fut une
défaite pour le monstre du lac.
-Tu as gagné. Je vais te donner les informations dont tu as besoin : ta
femme va bien. La personne qui la tient prisonnière t'attend à la lice près de
l'ancien Moulin maudit par le diable.
-Qui est cette personne ?
Mais aussitôt le monstre du lac retourna au fond du lac. Archimède suivit
le chemin conseillé par la créature.
Lorsqu'il fut sur place, il vit sa femme au milieu de la lice. Archimède
était fou de joie. Il descendit de son destrier pour courir la prendre dans ses
bras. Mais tout à coup, la vision de Susan se brouilla puis se transforma en
brume. Tout était si calme !
Soudain il vit son adversaire surgir des buissons devant lui : c’était le
diable. Archimède lui demanda où était sa femme. Son ennemi lui répondit :
-Dans les tribunes, libre comme l'air !
Et là, par surprise, le diable attaqua. Archimède parvint à parer ce
premier assaut puis contre-attaqua avec une telle force que son adversaire fut
projeté en arrière, mais celui-ci n'avait pas les mêmes vertus que le chevalier :
c'était même le contraire. Il lança une attaque fourbe avec sa queue dans le
dos du chevalier qui cracha un flot de sang et se retrouva au bord de l'agonie.
Mais à la seule vue de sa bien-aimée, il se releva et trancha la queue du diable.
Alors l'épée de Brocélia, qui appartenait à Archimède depuis très longtemps,
fit effet : elle brûla le reste de la queue de la créature. Archimède était si
acharné, si emporté et si déterminé à sauver sa bien-aimée qu'une violente rage
l'envahit et il déploya une force extraordinaire. Les deux adversaires
échangèrent de tels coups qu'à chaque fois que les lames s'entrechoquaient, on
pouvait voir les étincelles qui jaillissaient de tous les côtés. Leurs lames étaient
si chaudes qu'on aurait dit qu'ils les avaient passées sous le feu.
Archimède avait une hargne inébranlable, mais ce n'était pas suffisant,
car le diable prit le dessus, si bien qu'il blessa le chevalier et le mit à terre. La
créature maléfique s'apprêtait à le tuer : elle leva son épée, dans l'intention de
lui donner le coup de grâce.
Mais Susan, dans un élan d'amour, s'interposa entre les deux adversaires.
La lame du diable transperça la jeune femme. Avant de s'en aller au ciel, elle
n'eut le temps de dire qu'une phrase :
-Mon amour, je t'aime !
Son corps gisait sur le sol, sous les yeux de notre chevalier. Elle s'était
sacrifiée pour le sauver. Sans voix, le chevalier se releva et en un seul coup, il
décapita le diable. Le coup fut si rapide et violent que le monstre n'avait rien
vu venir. Lorsque sa tête sauta, du sang jaillit de son cou, on aurait dit une
fontaine de sang. L'épée de Brocélia finit le travail : elle brûla le reste de
corps du démon.
Anéanti, le chevalier enfourcha son fidèle destrier avec le corps de sa
défunte femme et rentra chez lui. La quête d'Archimède n'avait pu être
accomplie avec succès: il n'avait pas pu sauver Susan.
Voici le récit que mon ami me fit ce soir-là et qui m’affligea
profondément.
Quelques jours plus tard, il organisa une grande cérémonie en hommage à
sa femme, et sur sa tombe il se jura de combattre le mal jusqu'à sa mort pour
se faire pardonner de ne pas avoir pu la sauver.
Depuis ce jour, il parcourut le monde en quête du mal pour le détruire.
Depuis ce jour, le monde le connut pour ses actions. Et depuis ce jour on le
surnomma « Archimède le Purificateur ».
Nisrine Mofaraj, Enola Drouillard, Nastasia Caruge et Eric Phiuprom, 5eme Everest.
Lettrine : Nisrine Mofaraj.