Les allergies, faisons le point

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Les allergies, faisons le point
Les allergies…
Faisons le point
MUTU
A L IT E
CHRE
TIENN
E
La solidarité, c’est bon pour la santé.
Sommaire
- Introduction
p.4
- Qu’est-ce que l’allergie ?
p.5
- Il existe plusieurs types d’allergie
p.6
1. Les allergies respiratoires et de contact
p.6
2. Les allergies alimentaires
p.6
3. Les réactions liées aux médicaments
p.7
- Les allergies croisées
p.7
- Les réactions allergiques
p.8
1. Les manifestations cutanées
p.8
2. Les manifestations respiratoires
p.9
3. Les manifestations gastro-intestinales
p.10
4. Les manifestations au niveau des yeux
p.10
5. Le choc anaphylactique
p.10
- Les allergies chez l’enfant
p.11
- Comment savoir si on est allergique ?
p.12
- Qui peut vous aider à savoir de quelle
p.12
allergie vous souffrez ?
- Les traitements
p.15
1. La chasse aux allergènes
p.15
2. Le traitement médicamenteux
p.20
3. Les médecines douces
p.21
4. La désensibilisation
p.21
- À consulter
p.23
Photos : © Istockphoto, fotolia
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Les problèmes d’allergie sont de plus en plus fréquents. L’allergie est devenue une “tarte à la
crème”, dans les magazines et à la télé, on entend
dire tout et son contraire à son sujet. Dans cette
brochure, nous vous proposons un bref panorama
de la question, pour vous permettre de mieux appréhender un phénomène aux multiples facettes.
Dans la première partie, après avoir décrit les
mécanismes et les types d’allergie, nous passons
en revue les principales d’entre elles.
Ensuite, nous voyons toute l’importance du dépistage, et les moyens dont disposent les médecins
pour identifier avec précision les causes d’allergies.
Ces dernières sont souvent la conséquence de plusieurs facteurs agissant les uns par rapport aux autres et suivant une sensibilité plus ou moins grande.
Nous devons être conscients de cette complexité
pour bien comprendre le problème, que ce soit en
terme d’évitement de l’exposition aux allergènes ou
de traitements médicaux.
D’ailleurs, dans la dernière partie consacrée aux
traitements, nous rappelons que la première préoccupation doit être la “chasse aux allergènes” : il est
en effet plus efficace de supprimer la cause d'un
problème que de soigner ses conséquences !
Bonne lecture !
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Introduction
De nombreuses études montrent une augmentation des pathologies allergiques au cours des dernières décennies. Ainsi, au
cours de cette période, leur nombre a été multiplié par deux
voire trois. Des raisons environnementales sont souvent invoquées : de nouveaux allergènes* sont apparus (plantes et fruits
exotiques, nouvelles substances polluantes…), et la fréquence
de certains autres a augmenté (accroissement de la pollution
atmosphérique…).
Par ailleurs, notre milieu de vie a changé: nous nous chauffons et isolons nos maisons différemment. Celles-ci n’ont
pratiquement plus d’échanges avec l’extérieur. Ce manque
d’aération est propice à la multiplication d’organismes
comme les acariens ou les champignons. De plus, un grand
nombre d’allergies est dû à la présence d’animaux domestiques dans les habitations, leurs poils étant parmi les allergènes les plus actifs. D’autres études disent aussi qu’un
milieu trop aseptisé (par exemple, lorsqu’on utilise trop fréquemment des produits anti-bactériens etc.) favorise l’apparition d’allergies… Enfin, nous sommes de plus en plus
soumis au stress, au tabagisme passif ou actif… Autant de
facteurs aggravant la situation.
Les allergies concernent actuellement jusqu’à 10% de la
population. Elles sont devenues, par leur fréquence, un problème de santé publique préoccupant.
* substance à laquelle l’individu allergique est sensible.
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Qu’est ce que l’allergie ?
En principe, notre système immunitaire défend notre organisme contre des éléments étrangers tels que microbes,
bactéries, etc.
Celui de la personne allergique, lui, réagit de manière exagérée à une substance inoffensive contre laquelle il n’a normalement pas besoin de défenses, comme par exemple les
poils de chat, la poussière, le pollen... Ce sont les allergènes.
Mécanisme allergique
(1) Allergènes (poils, pollen…)
(2) Cellule produisant
les anticorps
(3) Mastocyte
(4) Histamines
(5) Réaction allergique
Lorsque la personne allergique avale, touche ou respire un
allergène (1), son système immunitaire produit alors des anticorps (2) (cellules de défense). Ceux-ci recherchent des
cellules appelés mastocytes (3), qui se trouvent essentiellement dans la peau, la muqueuse du nez, la gorge et les yeux.
Ces cellules sont remplies de munitions défensives, les histamines. Quand les anticorps trouvent les mastocytes, les
histamines sont libérées (4). Elles entraînent plus de sang
vers la zone entrée en contact avec l’allergène. Les réactions allergiques (5) apparaissent alors (gonflement de la
peau et des muqueuses, démangeaisons…).
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Il existe plusieurs types
d’allergies :
1. Les allergies respiratoires et de contact
Certaines personnes développent une sensibilité exagérée à des substances qu’elles
touchent ou respirent, et qui entrent en
contact avec le sytème immunitaire de l’appareil respiratoire ou cutané. Les réactions
allergiques peuvent apparaître au niveau
de la peau (eczéma, urticaire), au niveau du
nez (rhinite), des yeux (conjonctivite) ou
des bronches (asthme).
La pollution et la fumée de tabac peuvent
aggraver considérablement ces réactions allergiques. Le principal allergène, à l’intérieur des habitations, pour les allergies
respiratoires est l’acarien. Il aime la chaleur et l’humidité. Ils
sont des milliers à se reproduire dans nos tapis, oreillers, peluches et surtout dans les matelas. Pour se débarrasser d’eux,
il faut régulièrement laver tout ce qui peut l’être et protéger le
reste. En second lieu vient le pollen. La moisissure et les poils
de chat sont aussi en tête de liste.
2. Les allergies alimentaires
Certaines personnes sont exagérément sensibles à l’ingestion
de certaines substances qui entrent en contact avec le système immunitaire de l’appareil digestif. Ce type d’allergie peut
provoquer des éruptions cutanées (eczéma), des oedèmes
(gonflements), de l’urticaire (démangeaisons), de l’asthme, des
troubles digestifs, une rhinite (inflammation nasale), ou, pire, un
choc anaphylactique (degré le plus grave des réactions allergiques). Les allergies alimentaires touchent environ 2% de la
population belge, le taux étant quelque peu plus élevé chez les
enfants. Actuellement, on compte plus de 100 allergènes
alimentaires. Les plus connus se trouvent dans les arachides,
les oeufs, les crustacés et le poisson, les céréales contenant
du gluten, le soja, le lait et autres produits laitiers, les noix et les
graines de sésame. Les personnes sujettes à ce type d’allergie
doivent lire attentivement les étiquettes sur les produits qu’ils
souhaitent consommer !
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3. Les réactions liées à certains médicaments
Les allergies à certaines substances contenues dans les médicaments sont plus rares. Par contre, vous pouvez en subir
les effets secondaires ou faire une pseudo-allergie, c’est-àdire une réaction ponctuelle présentant les mêmes signes
qu’une allergie, mais due au fait que certains aliments, additifs… contiennent ou libèrent de l’histamine.
Lorsqu’il s’agit réellement d’une allergie, encore une fois, il
vous faudra éviter le(s) médicament(s) concerné(s) en lisant
la notice, et le(s) signaler lors de tout traitement médicamenteux ultérieur (séjour à l’hôpital, prescription du dentiste…).
Les médicaments les plus souvent responsables d’allergie
sont l’aspirine, les anti-inflammatoires, les anti-épileptiques
et les antibiotiques, dont la pénicilline.
Les allergies croisées
Quand une personne est allergique à quelque chose, le fait
qu’elle soit en contact avec un allergène ressemblant à celui
auquel elle est allergique, peut également avoir les mêmes
conséquences. On parle alors d’allergie croisée.
On imagine aisément qu’un personne allergique à un type de
pollen, le soit à un autre type de pollen, ainsi qu’une personne hypersensible aux noix le soit aussi aux amandes.
Les associations peuvent parfois être plus surprenantes,
et sont actuellement de plus en plus fréquentes. Voici un
tableau des plus courantes :
Allergie de base
Allergie croisée
Pollen de graminées
Cacahuète, tomate
Acariens
Escargots
Chat
Viande de porc
Pollen de bouleau
Amande, carotte, céleri,
noisette, pomme…
…
…
Pour savoir si vous êtes atteint d’une allergie croisée, il faudra consulter un spécialiste. Le traitement visera toujours
l’allergène initial.
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Les réactions allergiques
Les réactions allergiques peuvent être pour la plupart classées dans deux catégories. La première est la réaction
immédiate, survenant dans les minutes ou au maximum les
heures après le contact avec l’allergène. La seconde est la
réaction retardée, qui survient 2 à plusieurs jours après le
contact.
Par ailleurs, les réactions allergiques peuvent se manifester
de différentes façons, à différents endroits du corps.
1. Les manifestations cutanées
Urticaire et oedème de Quincke
L’urticaire est une réaction inflammatoire de la peau. Il provoque une éruption cutanée (plaques rouges ou roses, gonflements, et démangeaisons), qui ressemble à une piqûre d’orties.
L’oedème de Quincke est une forme particulière de l’urticaire, qui se produit dans les tissus se trouvant en-dessous
de la peau. Il provoque soudainement un gonflement du visage, surtout autour de la bouche et des yeux. Il peut être
très dangereux car il peut asphyxier la personne qui en est
victime. Il faut au plus vite en identifier la cause pour éviter
que cela ne se reproduise.
Eczéma de contact
L’eczéma de contact se caractérise par des rougeurs et des
gonflements localisés. Il s’agit de petits boutons remplis de
liquide formant par la suite des petites croûtes. Celles-ci
peuvent démanger très fort.
Dermatite atopique
Il s’agit d’une irritation chronique de la peau. Celle-ci se
couvre par endroits de plaques sèches, rouges ou suintantes
accompagnées de démangeaisons. Elles peuvent apparaître
à n’importe quel endroit du corps.
Photoallergie ou allergie au soleil
Ce problème de peau se manifeste par l’éruption de petits
boutons et de taches rouges apparaissant sur les parties du
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corps exposées au soleil. On les trouve principalement sur le
cou, les avant-bras, le décolleté, les épaules et le dessus des
pieds. Ils peuvent provoquer, chez certaines personnes,
d’importantes démangeaisons. D’autres par contre les verront disparaître assez rapidement.
Syndrôme d’allergie orale
Certaines personnes présentent un gonflement des lèvres,
ainsi qu’une sensation de démangeaison à la bouche et la
gorge. Ce syndrôme se manifeste essentiellement lorsqu’une
personne est allergique au pollen et sensible à une protéine
d’une gamme de légumes, de fruits et de noix (= allergie croisée : voir plus haut).
2. Les manifestations respiratoires
Rhinite allergique
Cette affection n’est pas bénigne. L’Organisation mondiale
de la santé la considère comme la 4e maladie dans le
monde. Elle touche entre 10 et 40% de la population selon
l’âge et le pays.
Les troubles caractéristiques sont un écoulement nasal
aqueux ou une sensation perpétuelle de nez bouché, des
picotements, des éternuements accompagnés parfois de
larmes et d’une perte de l’odorat.
Il en existe deux formes :
> la rhinite saisonnière (rhume
des foins) : souvent elle est
due à une allergie au pollen.
> la rhinite perannuelle : persistant toute l’année, elle est
souvent liée à des allergènes
domestiques (poils de chat,
poussière, acariens…),
constamment dans l’air respiré par la personne atteinte.
La rhinite n’est pas grave mais
perturbe fortement la vie quotidienne puisqu’elle peut altérer
le sommeil et donc créer un
état de somnolence la journée.
Elle est souvent associée à la
conjonctivite (voir plus loin).
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Asthme allergique
L’asthme est une maladie chronique des bronches, qui a
pour conséquence un rétrécissement anormal de celles-ci
(à cause de l’inflammation). Il se manifeste par une toux
d’irritation, une gêne pour respirer, des sifflements dans la
poitrine, une oppression thoracique. Il peut provoquer des
crises entraînant des difficultés à inspirer et expirer l’air des
poumons.
3. Les manifestations gastro-intestinales
Elles se caractérisent par des symptômes comme diarrhée,
vomissements, constipation, nausées ou douleurs abdominales, en dehors de tout état fiévreux.
4. Les manifestations au niveau des yeux
Conjonctivite allergique
La conjonctivite est souvent associée à la rhinite quand les
allergènes sont présents dans l’air (poussière par exemple).
Quand elle est isolée, la conjonctivite cause des rougeurs
aux yeux, qui picotent, démangent et pleurent. Les personnes qui en sont atteintes ressentent souvent une sensation de brûlure ou sont gênées par la lumière. Les paupières
sont rouges et gonflées, parfois collées le matin au lever.
5. Le choc anaphylactique
Il s’agit d’une réaction allergique extrême, pouvant causer la
mort. La tension artérielle baisse brutalement. Une sensation
de nausée, des crampes abdominales, et des difficultés respiratoires apparaissent.
Cet état peut mener la personne à l’évanouissement, au
coma, voire à la mort. Cette réaction est rare mais si elle survient, sa cause doit être identifiée le plus rapidement possible pour éviter une autre crise.
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Les allergies chez l’enfant
L’allergie peut survenir à tout âge, mais elle apparaît souvent
dès l’enfance. Elle peut être héréditaire. Le nouveau-né peut
donc hériter d’un terrain qui le prédispose à développer des
allergies (pas nécessairement les mêmes que celles de ses
parents). Si un des deux parents a des problèmes d’allergie,
l’enfant a 30% de risque d’être atteint lui aussi. Si ses deux
parents sont sujets à des allergies, ce risque monte à 60%.
Pour prévenir l’allergie avant la naissance du bébé, les futurs
parents veilleront aussi à aménager la chambre du bébé
avec des matérieux non allergènes. Les matelas de laine ou
en latex, le tapis plain et les rideaux sont à bannir.
En fonction de l’âge, l’allergie se manifeste de différentes
façons. En effet, jusqu’à 3 ans, la tendance allergique se manifeste le plus souvent par des troubles intestinaux. Entre
3 et 4 ans, l’enfant sera plus enclin à des allergies alimentaires principalement dues à l’ingestion de lait, d’arachide,
de blanc d’oeuf…
Après 5 ans, l’allergie pourra se traduire par des maladies à
répétition comme des otites, des bronchites, de la conjonctivite, dues à la présence d’acariens, de pollens ou de moisissures dans son entourage.
Parents et médecins doivent donc être attentifs à tout signe avant-coureur.
Un diagnostic précoce peut donc
faciliter considérablement la prise
en charge des allergies, la mise
en oeuvre de mesures préventives, afin d’éviter des formes plus
graves d’allergies.
Les tests (voir plus loin) ne comportent aucun risque pour l’enfant, il
ne faut pas attendre!
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Comment savoir
si on est allergique ?
Il est possible que vous ayez vous-même fait le lien entre
votre exposition à certaines substances et les symptômes
qui s’ensuivent. Par exemple, vous avez remarqué que
chaque fois que vous allez dans votre grenier poussiéreux,
vous en ressortez les yeux en larmes et vous avez une crise
d’éternuements. Le lien est alors évident.
Si vous avez déjà souffert d’allergies dans le passé, certains
symptômes peuvent vous mettre sur la voie également. De
même si vos parents, grands-parents ou frères et soeurs
souffrent d’une allergie ou si vos symptômes disparaissent et
resurgissent brutalement, ou encore s’ils sont saisonniers
(en été…) ou s’ils ont commencé après un changement dans
votre vie quotidienne (travaux dans la maison…).
Votre médecin déterminera ensuite s’il s’agit d’une authentique allergie, car il existe d’autres types de réactions d’hypersensibilité.
Qui peut vous aider à savoir
de quelle allergie vous souffrez ?
D’abord : votre médecin généraliste
Souvent, c’est lui qui a la possibilité de repérer l’allergie et
de donner l’alerte. Nez qui coule, toux chronique, petites rougeurs sont autant de signes qui peuvent lui mettre la puce à
l’oreille. Si le médecin pense reconnaître un type d’allergie,
il pourra faire une prise de sang afin de poser un diagnostic.
Il s’occupera de la prise en charge, notamment si l’allergie
en est à ses débuts ou lorsqu’il s’agit d’un rhume des foins
modéré par exemple.
Votre médecin généraliste pourra demander des avis complémentaires à un dermatologue pour des problèmes d’eczéma ou à un diététicien pour des allergies alimentaires par
exemple. Il pourra aussi conseiller à son patient de consulter
un spécialiste allergologue, c’est-à-dire, par exemple, un allergologue spécialisé en dermatologie (dermato-allergologue) ou un allergologue spécialisé dans les problèmes
alimentaires (diététicien-allergologue)…
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Ensuite : l’allergologue
L’allergologue est un médecin qui a suivi une formation complémentaire en allergologie. Pour le choix de l’allergologue,
demandez conseil à votre médecin traitant.
L’allergologue va aider à poser un diagnostic et choisir un
traitement adapté. Il tiendra compte du type d’allergie mais
aussi de l’histoire de la personne, de son environnement et
lui indiquera quelles précautions elle devra prendre.
Vous l’aurez compris, l’allergie est vraiment un problème de
santé qui nécessite parfois l’intervention de différents acteurs, qui travaillent tous dans un but commun: dépister le
plus tôt possible ce dont vous souffrez et vous aider à le prévenir ou à le guérir.
Comment ? Par des tests
Les tests de dépistage de l’allergie sont rapides (30 minutes
environ), efficaces et inoffensifs. Pour tirer le maximum
d’informations des différents tests possibles, il faut essayer
d’aiguiller au mieux le médecin.
Pour ce faire, vous pouvez noter dans un carnet pendant
2 ou 3 semaines, le moment et le type de réaction allergique
dont vous souffrez, ainsi que les circonstances (déménagement) dans lesquelles elle apparaît. Faites attention à l’endroit où se manifestent les symptômes (dos, cou), à l’heure à
laquelle ils se manifestent, aux conditions athmosphériques,
aux médicaments ingérés, à la composition des repas pris à
l’extérieur, aux soins de beauté et aux produits ménagers
utilisés, ainsi qu’à votre état général (fatigue, stress…).
Pour poser un diagnostic, différents tests existent.
Les tests sanguins
Une analyse de sang détermine si celui-ci contient des anticorps (cellules de défense) et essaye de voir vers quel allergène ces anticorps sont dirigés.
Les tests cutanés (timbres et tests épidermiques)
Ils ont pour but de rendre visible, sur la peau, la réaction
allergique qui a lieu à l’intérieur du corps de la personne
allergique.
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Les timbres sont utilisés pour rechercher les allergies de
contact *, et certaines allergies alimentaires. La méthode
consiste en l’application d’une série de timbres enduits de la
substance soupçonnée d’être allergisante à des niveaux de
concentration différents. Il peut parfois s’agir de plusieurs
substances testées en même temps. Les timbres sont placés
sur la peau du patient pendant quelques heures voire
quelques jours. Le but est d’obtenir un symptôme local (à
l’endroit des timbres), similaire au symptôme dominant.
Les tests épidermiques, eux, consistent à introduire des
allergènes sous la peau par une toute petite piqûre, puis
d’examiner s’il y a réaction.
Parfois, ces deux types de test sont complémentaires.
Les tests de provocation
Les tests sanguins et cutanés ne sont pas fiables à 100% : il
arrive qu’un test soit négatif alors que la personne est réellement allergique au produit testé et vice-versa. C’est pourquoi on recourt aussi à des tests de provocation. On met
alors la personne en contact avec l’allergène suspecté et on
observe la réaction.
Ces tests doivent se faire dans un deuxième temps, en milieu
médical, avec la plus grande prudence.
* dont la réaction se produit sur la peau, au contact d’un allergène (ou
plusieurs).
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Les traitements
Il existe différentes façons de traiter une allergie. Mais
chaque réaction allergique peut nécessiter un traitement
spécifique selon le degré de gravité de celle-ci. Par exemple,
l’asthme ne se traite pas comme n’importe quelle allergie.
Pour plus de précisions, consultez votre médecin.
4 types de traitement existent :
1. La chasse aux allergènes
2. Le traitement médicamenteux
3. Les médecines douces
4. La désensibilisation
1. La chasse aux allergènes
Pour éviter que l’allergie se manifeste,
l’une des méthodes les plus simples est
d’éviter tout contact avec l’allergène, ou
de supprimer l’allergène de l’environnement. Cela permet d’empêcher une aggravation progressive et c’est souvent un
moyen de guérir sans avoir besoin de médicaments. Bien entendu, il faudra alors
savoir exactement à quel allergène la personne allergique réagit, où et quand. Pour
ce faire, votre médecin peut vous aider
(voir plus haut).
Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des
allergènes potentiels.
Ce que l’on avale
Les aliments
Les aliments potentiellement allergéniques sont nombreux.
De plus, la réaction allergique peut se manifester différemment en fonction de l’aliment ingéré.
Les nourrissons peuvent montrer des signes allergiques
lorsqu’ils mangent des aliments comme le soja ou le lait de
vache par exemple. L’allergie se manifeste alors le plus souvent par des troubles gastro-intestinaux. Pour éviter cela, il
est conseillé d’allaiter si possible de manière exclusive
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jusqu’à 6 mois. Ensuite, il faudra demander conseil pour savoir par quel aliment on peut remplacer l’aliment allergène.
Enfin, durant la première année de vie de l’enfant, il faudra
éliminer certains aliments potentiellement allergènes.
Les enfants ou adultes peuvent être allergiques à toutes
sortes d’aliments. Lorsque vous aurez détecté le(s)quel(s), il
faudra à tout prix supprimer cet/s aliment(s), mais attention,
les allergènes sont souvent masqués (plats préparés par
exemple).
Arrive alors le fastidieux exercice de lecture des étiquettes
sur les emballages. Il faudra aussi se méfier des allergies
croisées (voir plus haut), malheureusement de plus en plus
fréquentes.
Les additifs
Certains additifs, contenus dans les aliments, sont parfois
aussi des allergènes. Ceux-ci sont normalement détaillés sur
l’étiquette. Cela vous permettra d’éviter les aliments en
contenant.
Ce que l’on respire
Les acariens
Il s’agit de minuscules arachnides invisibles à l’oeil nu. Ils
sont pourtant la première cause des allergies respiratoires.
En fait, ils se nourrissent de tout petits bouts de peau usée
que nous perdons, et aussi d’un champignon microscopique
qui se trouve dans les matelas. C’est leur endroit de prédilection puisque c’est là aussi que nous perdons le plus de
pellicules de peau. On les trouve aussi dans les tapis plains,
les fauteuils… Ils se reproduisent dans les endroits chauds
et humides des habitations. Malheureusement avec les ventouses qu’ils ont aux pattes, ces insectes résistent à l’aspirateur.
Pour les éviter, assurez-vous que la température dans la maison ne dépasse pas les 20° et l’humidité relative, 45%. Dès
lors, un hygromètre, instrument qui sert à mesurer le taux
d’humidité dans l’air, est essentiel. Mettez une housse antiacarien (hermétique aux acariens) à votre matelas ainsi
qu’à votre oreiller et lavez les coussins et les oreillers si
possible à 60°. Lavez chaque mois au minimum les coussins,
duvets, couvertures ou couettes à la plus haute température
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possible. Veillez également à aérer la chambre tous les jours,
hiver comme été, de 30 à 60 minutes.
Les animaux
Ceux-ci sont la deuxième cause d’allergie dans la maison.
Contrairement à ce que l’on croit, l’allergie n’est pas due aux
poils du chat eux-mêmes, mais à la salive, au sang, à l’urine
et aux peaux mortes transportés par les poils. Si vous y êtes
allergique, l’idéal serait de vous séparer de l’animal, mais ce
n’est pas une décision facile à prendre.
Vous pouvez aussi passer tous les deux jours un gant humide
dans ses poils pour retirer une partie des allergènes, et essayer qu’il reste la majeure partie du temps à l’extérieur, en
le laissant entrer dans une seule pièce à l’intérieur (sans
tapis!), afin d’éviter qu’il transporte des allergènes dans
toute la maison. Pensez alors à vous laver les mains après
chaque contact.
Le pollen
Les grains de pollen sont aussi invisibles à l’oeil nu. Ils sont
pourtant les allergènes les plus rencontrés à l’extérieur. Ils
sont transportés par le vent ou les insectes. L’allergie se développe lorsque la concentration de pollen dans l’air atteint
une certaine moyenne.
Il est intéressant de se renseigner sur les différents “pics”
polliniques (moments où vous risquez le plus de développer
une allergie). Il existe des calendriers vous montrant les périodes “à risque”. Vous pouvez suivre les bulletins spéciaux
sur les pollens diffusés à la radio, à la télévision (avec le bulletin météo), sur Internet…
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Si vous savez quand vous devez faire attention, vous saurez
que pendant cette période, il vaut mieux fermer vos vitres en
voiture, éviter de tondre le gazon, ne pas laisser le linge sécher dehors.
Les moisissures
Celles-ci se développent dans les endroits humides, et les
spores qu’elles produisent se trouvent par millions dans l’air
ambiant que nous respirons. C’est ainsi qu’elles provoquent
des allergies. Il faudra donc être particulièrement attentif à
bien aérer les pièces où il y a des moisissures, surveiller les
plantes en pot qui, trop arrosées, pourrissent, prendre des
mesures afin de résoudre les problèmes d’humidité, ne pas
laisser traîner des aliments périmés…
Les irritants
Les colles, les peintures, les vapeurs d’essence… sont des
irritants qui ne provoquent pas directement des allergies,
mais qui peuvent aggraver d’autres réactions allergiques. Il
suffit d’éviter d’être en contact avec ces produits.
Le tabac et précisément la fumée de cigarette, cigare… est
un irritant pour tous. Mais il peut engendrer une allergie respiratoire chez certaines personnes qui la respirent. Il faut
donc s’abstenir de fumer, surtout à l’intérieur, en leur présence. Les personnes allergiques devront absolument éviter
les endroits fermés enfumés (voiture, bars…).
Ce que l’on touche
Les métaux et les tissus
Pour les métaux, il s’agit dans la plupart des cas d’intolérance
au nickel ou au chrome. Le nickel est présent dans les bijoux,
les attaches de montres, les boutons de jeans… et les pièces
de monnaie ! Le chrome se trouve dans le ciment, les détergents… Il faut donc éviter tous les objets, produits “à risque”.
Pour les tissus, les allergies sont
rares. Elles peuvent être dues au
contact avec de la laine, ou des
fibres synthétiques, qui sont plus
susceptibles d’irriter la peau. Certains tissus comme le coton et le lin
laissent mieux passer l’air et la
transpiration et permettent à la peau
de respirer.
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Veillez à toujours laver les vêtements neufs avant de les
porter afin d’éliminer les traces de teinture et de produits
chimiques, responsables, eux, de nombreuses allergies.
Les piqûres d’insectes
Celles-ci peuvent déclencher des réactions très graves et
fort impressionnantes. Ces réactions sont dues au venin de
la guêpe, de l’abeille. Parfois, le venin provoquera des démangeaisons, puis de l’urticaire, un sentiment d’étouffer, des
douleurs dans l’abdomen et finalement, une chute de tension
ou pire, un évanouissement (choc anaphylactique : voir plus
haut). Moins grave, la réaction se limitera à un gonflement
localisé autour de la piqûre. Dans le premier cas, il faut amener la personne dès que possible à l’hôpital ou appeler un
médecin d’urgence car les différentes étapes menant à la
perte de connaissance peuvent se succéder très vite. Dans
le second, on peut commencer par apaiser la douleur avec
des glaçons.
Lorsqu’on sait que l’on est allergique aux piqûres d’insectes,
mieux vaut être prudent lorsqu’on est à l’extérieur par beau
temps, ou lorsqu’on part pique-niquer. Les aliments sucrés
attirent ces insectes! Il est important de rester calme en leur
présence et d’éviter les gestes brusques.
Les produits ménagers et de soin
Les produits ménagers contiennent des substances, des parfums et des conservateurs parfois très agressifs, irritants
pour la peau et les bronches!
Il faudra veiller lors de l’achat à choisir un produit sans parfum ni conservateur, et à bien lire l’étiquette !
Certaines personnes sont également allergiques à certains
savons, gels douche…
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Il faudra alors opter pour des savons
hypoallergéniques.
N’oublions pas enfin les allergies
fréquentes aux poudres à lessiver
et adoucissants. Il faudra veiller
à ne pas négliger le rinçage des
vêtements, ou plus simplement
ne pas utiliser d’adoucissant.
2. Le traitement médicamenteux
Si l’éviction de l’allergène ne suffit pas, votre médecin pourra
aussi vous conseiller un traitement médicamenteux.
Les médicaments phares sont les antihistaminiques, qui empêchent l’action de l’histamine (voir plus haut) et ont un effet
considérable sur les mécanismes d’inflammation et d’allergie.
Il est en général recommandé de les employer dès les premiers symptômes, voire de manière préventive si l’on sait
que l’on va être en contact avec l’allergène. Il en existe différents types. On peut aussi utiliser des corticoïdes, qui sont
des anti-inflammatoires d’origine naturelle. Ils sont souvent
utilisés dans les cas de rhinite.
Les corticoïdes sont des médicaments présentant des propriétés anti-inflammatoires. Il sont prescrits sous différentes
formes: en comprimés, en sirop, en injection et en spray. Il sont
utilisés dans différentes manifestations de l’allergie et dans le
traitement de l’asthme. Ils sont souvent utilisés dans les cas de
rhinite, où ils sont prescrits sous la forme de pulvérisation nasale ou sous la forme de comprimés dans les formes sévères
lors de complications ou de sinusites infectieuses.
Dans le cas de l’asthme, ils sont prescrits sous la forme de
corticoïdes locaux pour le traitement de fond ou sous forme
de comprimés dans les formes sévères lors de complications
ou de sinusites infectieuses.
Dans tous les cas, il faut consulter son médecin pour en savoir davantage et choisir le traitement adapté.
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3. Les médecines douces
Le traitement traditionnel reste le pilier de la prise en charge,
mais les médecines douces semblent aider certaines personnes: homéopathie, acupuncture, oligothérapie… Toutefois, pour l’instant aucun recours à l’une de celles-ci n’a été
validé scientifiquement pour le traitement des allergies.
4. La désensibilisation
Qu’est-ce que c’est ?
Comme l’allergie est une réaction inappropriée de l’organisme à une substance donnée, la désensibilisation va
consister à habituer petit à petit l'organisme à celle-ci, pour
éviter la réaction. Il faut bien sûr d’abord bien cerner l’allergène incriminé. Ensuite, concrètement, on donne régulièrement des doses de l'allergène - au départ minuscules -, afin
de développer une tolérance*. Au fur et à mesure, les doses
sont augmentées jusqu'à la dose maximale tolérée par le
patient. C'est la phase initiale du traitement. Ensuite, vient
la phase d'entretien au cours de laquelle on administre, à
intervalles réguliers, cette dose maximale tolérée.
Tout cela doit bien sûr se faire sous surveillance médicale.
La désensibilisation se passe parfois en séjour à l’hôpital.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, la désensibilisation est, avec l'éviction des allergènes, le seul traitement
susceptible de modifier l'évolution naturelle de l'allergie.
* aptitude de l’organisme à supporter sans dommage l’action d’un médicament, d’un agent
chimique ou physique, etc.
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Comment ça marche ?
Les injections sont longtemps restées la voie d'administration
de référence. Aujourd’hui, on le fait de plus en plus par voie
sublinguale (en mettant des gouttes sous la langue). Cette méthode est moins contraignante que la première qui doit être réalisée au cabinet du médecin. Prendre le traitement par voie
sublinguale demande néanmoins une véritable discipline: les injections sont hebdomadaires, tandis que la prise par voie orale
est quotidienne ! Chaque matin, à jeun, la personne allergique
devra prendre un nombre de gouttes fixé par le médecin.
La durée du traitement dépend de chaque patient mais il faut
compter de 3 à 5 ans pour obtenir de bons résultats.
Pour quelles allergies ?
On utilise d’abord ces traitements pour les patients qui ont une
gêne permanente, qui a tendance à s'aggraver ou encore s’il
y a risque d'apparition d'asthme. De même, on le propose aux
patients qui n'arrivent plus à contrôler leur allergie et doivent
avoir recours à des traitements médicamenteux puissants. On
peut soigner plusieurs allergies en même temps, mais moins
on en traite, plus le traitement est efficace.
Mais tous les allergènes ne peuvent pas faire l'objet d'une désensibilisation. Ce traitement s'adresse en priorité aux personnes
allergiques aux acariens, aux pollens ou aux venins d'hyménoptères (guêpes, abeilles…). Sur ce type d'allergènes, on obtient
de très bons résultats. Ils sont de l'ordre de 70 %. Avec les
venins, on obtient même des chiffres supérieurs à 90 % ! On
désensibilise aussi les personnes allergiques aux chats, aux
chiens et aux moisissures mais avec une moins bonne efficacité.
Par ailleurs, la dsensibilisation permet d’éviter l’aggravation
de la maladie chez les adultes et les enfants, en empêchant
notamment l’évolution vers un asthme.
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À consulter
Prévention des allergies asbl :
Rue de la Concorde 56
1050 Bruxelles,
02 511 67 61,
[email protected] - www.oasis-allergies.org/
Permanences mardi et jeudi de 10 à 14 heures.
Centre d’Information et de Recherche sur
les Intolérances et l’Hygiène Alimentaires (CIRIHA):
Avenue E. Grizon 1
1070 Bruxelles
02 526 74 95
[email protected] - www.ciriha.org/
Office National de l’Enfance :
Siège social : Chaussée de Charleroi 95
1060 Bruxelles,
02 542 12 11,
[email protected] - www.one.be
Centre de Recherche et d’Information
des Organisations de Consommateurs :
Boulevard Paepsem 20
1070 Bruxelles,
02 547 06 11,
[email protected] - www.oivo-crioc.org
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Éditeur responsable : Jean Hermesse, Chée de Haecht 579/40 – 1031 Bruxelles
4510BRO006 – crédit photo – 2011 Mise en page : Olagil - Conception : Infor Santé
INFOR SANTÉ
Alliance nationale des Mutualités chrétiennes
Chée de Haecht 579/40
1031 Bruxelles
[email protected]
0800 10 9 8 7 (numéro gratuit)
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