Fonds pour l`Innovation Sociale

Transcription

Fonds pour l`Innovation Sociale
Une solidité financière préservée,
malgré la régression des ressources internes en 2011
Fonds pour
l’Innovation Sociale
Assemblée générale - 5 juin 2014
Une solidité financière préservée,
malgré la régression des ressources internes en 2011
Sommaire
Introduction du président de la Fédération
4
1. Les constats et décisions du Comité de sélection
6
2. Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
8
2.1 L’appel à contribution lancé en juillet 2013
9
2.2 Les engagements du Comité de sélection des projets
11
2.3 Répartition des projets lauréats 2013-2014
11
2.4 Les engagements depuis le lancement du Fonds à l’AG 2007
15
2.5 Tableau des cofinancements de l’année 2013-2014
15
2.6 Le point sur les projets lauréats 2013-2014
16
2.7 Les porteurs de projet en 2013-2014
20
2.8 Les référents esh qui soutiennent les associations
24
2.9 Les ateliers d’échanges et d’expériences
24
2.10 Mise en place d’un processus d’évaluation des actions du Fonds
25
2.11 Les visites sur sites
25
2.12 Résolution
25
3. Présentation des projets lauréats 2013/2014
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
26
3
Une solidité financière préservée,
malgré la régression des ressources internes en 2011
Introduction du Président
de la Fédération
Le Fonds pour l’Innovation Sociale a été créé, en 2007, par la
Fédération des esh. Notre objectif était de soutenir des projets
innovants, portés par au moins une esh et une association, favorisant l’accueil, l’intégration et la qualité de vie des habitants dans
les quartiers d’habitat social.
Ce Fonds est alimenté par une contribution volontaire des esh
à hauteur d’un euro par logement et par an. Plus de 150 projets
innovants, porteurs d’une dynamique de développement sur les
territoires, ont ainsi été soutenus depuis la création du Fonds.
Nous avons fait la preuve que cette idée originale répondait à une
demande réelle. La diversité des projets soutenus, le professionnalisme et l’engagement des équipes, montrent aussi combien les
bailleurs sociaux sont des acteurs de l’innovation et de la solidarité.
Rappelons que les projets soutenus permettent de favoriser le lien
social, le développement économique local, l’insertion professionnelle des habitants des quartiers, de participer à la dynamique de
l’économie solidaire, de renforcer les solidarités et la capacité de
chacun à agir sur l’environnement… En outre, ces projets bénéficient
le plus souvent de l’engagement des élus et de nombreux acteurs
institutionnels ou d’entreprises.
Le Fonds pour l’Innovation Sociale mène un travail important d’accompagnement de projets innovants. Des projets dont la diversité
montre, d’une part, l’étendue des besoins et des capacités du secteur
du logement social et, d’autre part, la capacité des esh à se mobiliser
sur des thématiques multiples. C’est la raison pour laquelle le Fonds,
depuis deux ans, développe des Ateliers de travail en petit groupe
avec des salariés des esh désireux d’échanger leur savoir-faire.
Enfin, 2014 a vu la signature d’un partenariat national avec le réseau
des Boutiques de gestion qui doit venir en complément des actions
initiées par le Fonds depuis 2007. Ce partenariat concerne la sensibilisation à l’entrepreneuriat et à l’initiative économique sous
toutes ses formes par la présence de Bus de la création d’entreprise
qui permettra d’aller à la rencontre des habitants, des porteurs de
projets et des associations partenaires des projets soutenus par le
Fonds au cœur des territoires.
Le réseau des Boutiques de gestion proposera aussi des bilans de
compétences entrepreneuriales aux porteurs de projets soutenus
par le Fonds.
Ce partenariat doit aussi renforcer l’expertise des porteurs de projets,
un accompagnement qui sera proposé et assuré par les conseillers
du réseau des Boutiques de gestion.
Le Fonds pour l’Innovation Sociale marque bien la capacité des esh
à développer des approches adaptées à l’évolution des besoins et
des populations résidentes.
Michel Ceyrac
Président de la Fédération
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
5
XXX
I
Les constats et décisions
du Comité de sélection
Présider le Comité de sélection est toujours un plaisir. À chaque
session nous faisons le même constat de la vivacité et de l’inventivité des esh et des associations sur le terrain. Loin du défaitisme
ambiant, loin d’une vision misérabiliste du logement social, loin
de l’affirmation de l’impossibilité d’agir, les représentants des
associations, les salariés des esh mais aussi, de plus en plus souvent, des élus ou des acteurs des collectivités territoriales, qui se
présentent devant le Comité de sélection des projets (CSP), nous
donnent à chaque fois une leçon de vie et d’enthousiasme. Je
veux cependant remercier les membres du Comité qui témoignent
toutes et tous de la même volonté de soutenir la dynamique du
Fonds et du plaisir partagé de découvrir l’étendue des initiatives
portées dans les territoires. Le Comité de sélection composé de
conseillers fédéraux, de techniciens des esh et de personnalités
qualifiées a été renouvelé en partie cette année.
Pour la période 2013-2014, ce sont encore 30 projets qui ont été
soutenus pour un montant financé par le Fonds de 1 394 445 €,
contre 842 009 € pour 24 projets l’an dernier. Ce dont il faut se
féliciter au premier chef tient à l’effet de levier du Fonds. En effet,
les 1,4 million d’euros que nous engageons permettent un investissement global de 7,243 millions d’euros. Non seulement le Fonds
permet une réelle dynamique de projets innovants sur l’ensemble
du territoire de la métropole et de l’outre-mer, mais il fonctionne
aussi comme un label de référence pour les porteurs de projets.
De cela aussi nous sommes fiers.
Le Fonds a été créé pour doter la Fédération et donc les esh d’un
levier en faveur d’une approche renouvelée et complémentaire
du logement social. En effet, s’il faut renforcer notre effort de
construction et d’adaptation des logements, là où les besoins
existent, il importe aussi d’accompagner des populations qui pour
une part sont de plus en plus fragilisées et précarisées. En particulier, le logement social doit loger toujours plus de personnes
vieillissantes, toujours plus de foyers monoparentaux et toujours
plus de populations issues des flux migratoires.
Cette année encore le Fonds a soutenu des projets portés avec des
associations très diverses. Certaines ont un rayonnement particulièrement localisé, comme des clubs de prévention spécialisés et
des associations dédiées à des esh, tandis que d’autres sont des
structures d’envergure nationale, en particulier les associations
spécialisées dans la prévention, dans l’insertion par le logement/
hébergement ou l’accompagnement social des ménages précaires.
Depuis sa création, le Fonds pour l’Innovation sociale a soutenu près
de 180 projets portés par des associations à hauteur de 6 150K€,
soit un coût moyen par projet de 34 552 €.
Si les projets sont si souvent de qualité, c’est bien sûr le fait des
porteurs de projets mais c’est aussi dû au mérite de l’accompagnement par l’équipe du Fonds. Une équipe qui continue d’assurer
d’autres missions, dont l’organisation des Rencontres annuelles
de l’innovation sociale qui deviennent un véritable rendez-vous
incontournable pour les acteurs du développement local et des
solidarités. Elle organise aussi des Ateliers de travail autour d’un
thème ou pour sensibiliser à la conduite des projets.
Dans les années à venir le CSP continuera d’aiguillonner le Fonds
pour renforcer encore son efficacité et les services rendus.
Valérie Fournier
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
7
II
Le fonctionnement
du Fonds 2013-2014
2.1 L’appel à contribution lancé en juillet 2013
Au 31 mai 2014, la contribution volontaire des esh (1 €/logement) est de 1 182 512 €.
Nb esh
par région
ALSACE
AQUITAINE
AUVERGNE
BASSE-NORMANDIE
BOURGOGNE
BRETAGNE
CENTRE
CHAMPAGNE-ARDENNE
DOM
FRANCHE-COMTé
HAUTE-NORMANDIE
îLE-DE-FRANCE
LANGUEDOC-ROUSSILLON
LIMOUSIN
LORRAINE
MIDI-PYRÉNÉES
NORD-PAS-DE-CALAIS
PAYS DE LA LOIRE
PICARDIE
POITOU-CHARENTE
PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR
RHÔNE-ALPES
Total
8
11
4
10
6
8
14
8
4
4
16
56
6
1
10
9
19
15
6
5
19
22
261
Patrimoine
(logements et équiv.
Logts foyers)
25 742
64 518
23 730
52 163
27 897
51 848
91 803
80 217
47 201
32 492
88 873
645 779
20 665
4 496
85 827
65 362
218 272
84 454
62 463
20 253
165 602
163 228
2 122 885
• Sur 261 esh, 120 esh ont contribué au Fonds, soit 46 %. Il est
observé une baisse dans la participation des esh, puisqu’elles
représentaient l’an dernier 49,5 %. Cette baisse dans la participation
Somme
Contrib
Nb esh
contributrices
% esh ayant
contribué
% contribution
perçue
9 949
3
37,5 %
38,6 %
31 123
11 149
31 098
18 500
35 854
44 362
45 415
20 431
33 392
31 738
494 429
12 935
0
59 456
29 364
80 948
61 379
28 979
6 057
41 988
53 966
1 182 512
4
1
6
4
4
6
3
1
3
5
32
5
0
6
3
7
8
2
2
8
7
120
36,4 %
25,0 %
60,0 %
66,7 %
50,0 %
42,9 %
37,5 %
25,0 %
75,0 %
31,3 %
57,1 %
83,3 %
0,0 %
60,0 %
33,3 %
36,8 %
53,3 %
33,3 %
40,0 %
42,1 %
31,8 %
46,0 %
48,2 %
47,0 %
59,6 %
66,3 %
69,2 %
48,3 %
56,6 %
43,3 %
102,8 %
35,7 %
76,6 %
62,6 %
0,0 %
69,3 %
44,9 %
37,1 %
72,7 %
46,4 %
29,9 %
25,4 %
33,1 %
55,7 %
à cette contribution volontaire se traduit de fait par un écart dans
la somme enregistrée. Elle représente cette année 1 182 512 €
contre 1 252 791 € l’an passé, soit un écart de 70 279 €.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
9
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
Montant
des contributions volontaires
V.A.
Nbre d’esh
ayant contribué
Nbre d’esh par région
%
V.A.
%
V.A.
%
2007-2008
1 384 310,00 €
base 100
284
base 100
190
base 100
2008-2009
1 331 389,00 €
96,18%
281
98,94%
169
88,95%
2009-2010
1 295 138,00 €
93,56%
280
98,59%
154
81,05%
2010-2011
1 332 134,00 €
96,23%
276
97,18%
150
78,95%
2011-2012
1 307 068,00 €
94,42%
269
94,72%
144
75,79%
2012-2013
1 252 791,00 €
90,50%
265
93,31%
131
68,95%
2013-2014
1 182 512,00 €
85,42%
261
91,90%
120
63,16%
• La tendance progressive à la baisse observée se poursuit.
>> 37 % d’esh ne contribuent plus au Fonds.
Cependant, il semble plus pertinent de comparer l’évolution de la
contribution volontaire des esh au fonds par rapport au nombre
de logements. Les regroupements et fusions diminuent en valeur
absolue le nombre d’esh, mais le nombre de logements des esh est
en évolution croissante.
La contribution des esh au Fonds restant une contribution volontaire, pour certaines esh, cela n’est pas ou n’est plus une priorité.
Le tableau suivant nous permet d’observer la part de l’évolution de la
contribution des esh au fonds par rapport au nombre de logements.
>> Diminution de 14,6 % du montant total des contributions ;
>> Réduction de 8,1 % du nombre total d’esh ;
Patrimoine esh
(logts et équivalent logts)
V.A.
%
Montant des contributions
volontaires
V.A.
Nombre
d’esh
%
Nbre d’esh contributrices
V.A.
%
2007
1 962 282
base 100
1 384 310,00 €
base 100
284
190
67%
2008
1 989 266
101,38
1 331 389,00 €
96,18
281
169
60%
2009
2 026 924
103,29
1 295 138,00 €
93,56
280
154
55%
2010
2 061 644
105,06
1 332 134,00 €
96,23
276
150
54%
2011
2 091 743
106,60
1 307 068,00 €
94,42
269
144
54%
2012
2 122 885
108,18
1 252 791,00 €
90,50
265
131
49%
2013
2 157 416
109,94
1 182 512,00 €
85,42
261
120
46%
La tendance à la baisse se confirme.
>> Une évolution patrimoniale de presque 10 % ;
>> Une chute du nombre d’esh contributrices de 21 %.
10
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Il est important de rappeler qu’il s’agit certes d’une contribution
volontaire, mais que ce fonds de 1 € au logement permet de mutualiser les moyens. Il s’agit d’un effort de solidarité des esh. Même,
si le nombre d’esh diminue, lié au regroupement de structures, le
nombre de logements est toujours croissant. Or, la contribution
volontaire subit, depuis la création, la tendance inverse. Nous nous
interrogeons donc sur l’effort de solidarité.
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
2.2 Les engagements du Comité de sélection des projets
1re session d’octobre 2013
380 060 €
2e session de décembre 2013
352 070 €
3e session de mars 2014
220 000 €
4 session d’avril 2014
442 815 €
e
TOTAL DE L’ANNÉE
>> 1 394 945 € pour 30 projets, soit un coût moyen de 46 498 €
d’engagement par projet ;
>> La pluriannualité des engagements évolue au profit des projets
sur trois ans. Ils représentent cette année 50 % des projets
lauréats contre 33 % l’an dernier. Les projets sur deux ans représentent 33 % des projets lauréats contre 42 % l’an dernier. Les
projets sur un an, 17 % des projets lauréats, sont encore bien
représentés malgré une légère baisse. Ainsi la pluriannualité
1 394 945 €
des projets reste bien défendue et représente 83 % des projets
lauréats sur l’année ;
>> 3 projets de recherche-actions cette année ;
>> 10 esh soutiennent pour la première fois un projet ;
>> 3 esh ont amené et présenté des projets en inter-bailleurs avec
10 autres esh et 2 oph.
2.3 Répartition des projets lauréats 2013-2014
Les projets lauréats concernent cette année 11 régions sur 22, soit
25 % des esh contributrices, contre 20,6 % l’an dernier. La tendance
observée l’an passé se confirme. Les esh contributrices au Fonds
sont plus réactives pour présenter des projets.
L’Île-de-France représente 43 % des projets lauréats soutenus par
11 esh. Il y a eu cette année une hausse des esh contributrices
puisqu’avec le même nombre d’esh contributrices (32/56), cette
région représentait, l’an dernier, 25 % des projets lauréats.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
11
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
En régions, les esh toujours aussi inventives maintiennent le rythme puisqu’elles représentent 57 % des projets lauréats.
Nb de logts
et équivalents foyers
Nb esh
par région
Nb esh
contributrices
Projets lauréats 2013-2014 par Région
% esh ayant
contribué
ALSACE
25 742
8
3
37,5 %
AQUITAINE
64 518
11
4
36,4 %
AUVERGNE
23 730
4
1
25,0 %
BASSE-NORMANDIE
52 163
10
6
60,0 %
Nb d’esh contributrices
en Nb
en %
Nb total
d’esh
1
25,0 %
9,1 %
BOURGOGNE
27 897
6
4
66,7 %
BRETAGNE
51 848
8
4
50,0 %
CENTRE
91 803
14
6
42,9 %
2
33,3 %
14,3 %
CHAMPAGNE-ARDENNE
80 217
8
3
37,5 %
2
66,7 %
25,0 %
DOM
47 201
4
1
25,0 %
1
100,0 %
25,0 %
FRANCHE-COMTé
32 492
4
3
75,0 %
HAUTE-NORMANDIE
88 873
16
5
31,3 %
2
40,0 %
12,5 %
645 779
56
32
57,1 %
13
40,6 %
23,2 %
20 665
6
5
83,3 %
1
33.3 %
11,1 %
îLE-DE-FRANCE
LANGUEDOC-ROUSSILLON
LIMOUSIN
4 496
1
0
0,0 %
LORRAINE
85 827
10
6
60,0 %
MIDI-PYRÉNÉES
65 362
9
3
33,3 %
218 272
19
7
36,8 %
PAYS DE LA LOIRE
NORD-PAS-DE-CALAIS
84 454
15
8
53,3 %
4
50,0 %
26,7 %
PICARDIE
62 463
6
2
33,3 %
1
50,0 %
16,7 %
POITOU-CHARENTE
20 253
5
2
40,0 %
PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR
165 602
19
8
42,1 %
2
25,0 %
10,5 %
RHÔNE-ALPES
163 228
22
7
31,8 %
1
14,3 %
4,5 %
2 122 885
261
120
46,0 %
30
25,0 %
11,5 %
Total
NORD LILLE
PAS
DE CALAIS
Représentation cartographique des régions
lauréates du Fonds 2013-2014
HAUTE
AMIENS
ROUEN
PICARDIE
NORMANDIE
CAEN
CHALONS
SUR MARNE
BASSE NORMANDIE
BRETAGNE
METZ
STRASBOURG
PARIS
ILE DE FRANCE
RENNES
LORRAINE
CHAMPAGNE
ARDENNE
ORLEANS
A
L
S
A
C
E
PAYS DE LA LOIRE
DIJON
CENTRE
NANTES
BOURGOGNE
BESANCON
FRANCHE
COMTE
POITIERS
LIMOUSIN
POITOU
CHARENTES
CLERMONT
FERRAND
LIMOGES
LYON
AUVERGNE
RHONE ALPES
BORDEAUX
AQUITAINE
LANGUEDOC
SAINT-DENIS
PROVENCE
ALPES COTE DíAZUR
MIDI PYRENEES
LA REUNION
MONTPELLIER
TOULOUSE
MARSEILLE
ROUSSILLON
MARTINIQUE
FORT DE FRANCE
GUADELOUPE
12
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
BASSE TERRE
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
Les régions lauréates du Fonds depuis sa création en 2007-2008
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-2011
2011-2012
2012-2013
À l’exception de la région Poitou-Charentes, toutes les régions ont
au moins présenté 1 projet. Depuis juillet 2007, 241 projets ont
été déposés au Fonds pour l’Innovation Sociale, dont 203 ont été
auditionnés et 178 lauréats sélectionnés par le Comité.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
13
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
La représentation géographique des 178 projets lauréats sur les sept ans couvre 21 régions répartis selon le tableau ci-dessous
Nb de logts et
équivalents
foyers
Nb esh par
région
Nb de projets lauréat/Région
depuis la création du Fonds
V.A.
ALSACE
25 742
8
2
%
25,00 %
AQUITAINE
64 518
11
9
81,82 %
AUVERGNE
23 730
4
1
25,00 %
BASSE-NORMANDIE
52 163
10
3
30,00 %
BOURGOGNE
27 897
6
2
33,33 %
BRETAGNE
51 848
8
4
50,00 %
CENTRE
91 803
14
10
71,43 %
CHAMPAGNE-ARDENNE
80 217
8
5
62,50 %
DOM
47 201
4
7
175,00 %
FRANCHE-COMTé
32 492
4
4
100,00 %
HAUTE-NORMANDIE
îLE-DE-FRANCE
LANGUEDOC-ROUSSILLON
88 873
16
11
68,75 %
645 779
56
63
112,50 %
20 665
6
6
100,00 %
LIMOUSIN
4 496
1
1
100,00 %
LORRAINE
85 827
10
7
70,00 %
MIDI-PYRÉNÉES
65 362
9
5
55,56 %
218 272
19
7
36,84 %
PAYS DE LA LOIRE
84 454
15
13
86,67 %
PICARDIE
62 463
6
4
66,67 %
NORD-PAS-DE-CALAIS
20 253
5
0
0,00 %
PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR
POITOU-CHARENTE
165 602
19
11
57,89 %
RHÔNE-ALPES
163 228
22
3
13,64 %
2 122 885
261
178
68,20 %
Total
14
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
2.4 Les engagements depuis le lancement du Fonds à l’AG 2007
TOTAL DES SESSIONS 2007-2008
TOTAL DES SESSIONS 2008-2009
TOTAL DES SESSIONS 2009-2010
TOTAL DES SESSIONS 2010-2011
TOTAL DES SESSIONS 2011-2012
TOTAL DES SESSIONS 2012-2013
TOTAL DES SESSIONS 2013-2014
TOTAL DES 7 ANNÉES
748 277,50 €
768 324,00 €
846 711,00 €
897 584,00 €
652 400,00 €
842 009,00 €
1 394 945,00 €
6 150 250,50 €
>> Depuis son existence, le Fonds pour l’Innovation Sociale a soutenu 178 projets portés par des associations à hauteur de 6 150K€,
soit un coût moyen par projet de 34 552 €.
2.5 Tableau des cofinancements de l’année 2013-2014
Contributions des principaux acteurs
Montant global en €
1 509 186
1 394 945
1 372 779
393 274
99 800
549 815
657 881
746 649
0
466 475
7 472
7 243 277
esh partenaires du projet
Fonds d'Innovation Sociale des esh
Ville/État*
Région/Département/Agglo.
Caisses/CAF/Mutuelles
Autres bailleurs
Autres financeurs**
Fonds propres associations et Bénévolats
Europe
Cotisations et produits de l'activité de l'Ass.
Dons
TOTAL
*
Municipalités, CUCS, ANRU, Ministères, Services Déconcentrés
**
en % du montant global
21 %
19 %
19 %
5 %
1 %
8 %
9 %
10 %
0 %
6 %
0 %
100 %
Fondations, Entreprises….
Dont, contributions des principaux financeurs :
Fonds pour l'innovation sociale + Fonds esh
État/Collectivités publiques
TOTAL
Le cofinancement global des 30 projets est de 7 243 277 €. La part
du fonds fédéral en volume est en hausse puisqu’elle représentait
l’an passé 842 009 € pour 24 projets contre 1 394 445 € cette
Montant global en €
2 904 131
1 766 053
en % du montant global
40 %
24 %
4 670 184
64 %
année. La contribution des esh aux projets est aussi en hausse.
Elle représentait l’an dernier 982 263 € pour 24 projets contre
1 509 186 € pour 30 projets cette année. Cette contribution des
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
15
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
esh reste liée soit aux coûts de la transformation d’usage de locaux
ou à de la requalification de locaux, soit à de la valorisation des
personnels salariés impliqués dans le projet, et à un soutien en
fonds propres selon l’article 6 du règlement du Fonds. Une des
explications que nous pouvons donner à cette progression est liée
à la nature des projets. Ils sont cette année bien plus recentrés sur
le produit logement.
La participation État/Ville représente 19 % des cofinancements
contre 20 % l’an passé. Globalement, cette tendance à la baisse
se confirme puisque la part des financements État/Collectivités
publiques dans les projets représente 24 % contre 29 % cette année.
La part des financements européens reste inexistante cette année.
Pour un grand nombre d’associations comme d’esh, l’instruction
des dossiers FSE semble compliquée ou ignorée.
La participation des associations en termes de cotisations et de
produits d’activités restera toujours très fluctuante puisqu’elle est
liée à la taille, à l’activité et au rattachement de ces structures porteuses. Celles qui abondent largement dans les projets restent les
structures de grande taille et/ou œuvrant dans le champ de l’insertion
par l’activité économique. Nous constatons une hausse presque
vertigineuse de leur participation, puisque de 3 % l’an passé, elle
représente 10 % de participation aux projets. Cette participation est à
la fois liée aux produits de l’activité et à la valorisation du bénévolat.
Enfin, des partenariats auprès de financeurs privés sont plus largement recherchés et cette tendance observée, consistant à s’adresser
plutôt aux financeurs privés potentiels qu’aux différents services
déconcentrés de l’État ou de l’Europe, se confirme. Est-ce une
question de réactivité ? Ce tableau nous permet de constater une
baisse conséquente aux projets de la part des collectivités (9 % l’an
passé contre 5 % cette année) au profit d’une augmentation des
financeurs privés et d’un soutien toujours très fort des esh et des
autres organismes bailleurs aux associations.
Il est important de constater que la dynamique de projets sur les
territoires est largement portée par les bailleurs sociaux. Cela se
confirme par une augmentation de projets inter-bailleurs présentés
au fonds et par une implication financière toujours en hausse qui
concerne l’ensemble des bailleurs sociaux. Il est important de noter
que la participation des autres bailleurs passe de 2 à 8 % cette année.
2.6 Le point sur les projets lauréats 2013-2014
Des modifications ont été apportées au règlement du Fonds pour
l’innovation sociale. Le niveau de dotation des projets a été revu
à la hausse pour les deux 1res catégories (projet répondant à un
besoin de territoire et projet en inter-bailleurs) ainsi que le nombre
de projets pouvant être présenté par an. Chaque esh peut, depuis
la validation de ce nouveau règlement en Conseil fédéral d’octobre
2013, présenter 2 projets par an. Trois esh en ont bénéficié. Il s’agit
d’Atlantique Habitations, d’Efidis et du Logement Francilien.
2013-2014 : 30 projets lauréats pour 37 esh sur 11 régions.
Cette année, sur 68 dossiers envoyés à la suite d’une demande ou
d’une prospection téléphonique auprès d’esh qui contribuent au
Fonds mais n’ont pas encore soutenu de projets, 37 projets ont
été déposés, 30 ont été auditionnés et ont été déclarés projets
lauréats 2013-2014 par les membres du Comité de sélection des
projets (voir fiches présentées dans ce rapport).
16
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
10 esh ont présenté un projet pour la première fois au
Fonds dont 2 projets de recherche-actions et 1 projet
en inter-bailleurs :
>> Valophis – sarepa : qui, avec la collaboration de Couleurs d’Avenir, va s’employer à mettre en place, dans 2 quartiers d’habitat
social sur la commune de Trappes, une concertation participative
auprès de ses locataires dans le but de créer des comités de
résidents et de les maintenir actifs grâce à l’intervention d’un
agent de gestion urbaine de proximité, poste nouvellement créé.
>> Colomiers Habitat : qui, au-delà de l’accompagnement social des
ménages en difficultés, et en lien avec le Comité du Secours Populaire
de Colomiers, va proposer un accompagnement global social aux
familles en y intégrant aussi bien les parents que leurs enfants et en
les amenant à programmer aussi les dépenses budgétaires nécessaires pour appréhender la notion de vacances chez ces ménages.
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
>> Le Foyer Stéphanais, en inter-bailleurs avec 3 autres esh, propose de travailler sur l’auto-réhabilitation des logements des
locataires repérés comme étant les plus précaires. Pour cela,
l’association Émergence-s intervient selon une méthodologie
bien précise auprès de 20 ménages par an pour une remise
en vie active de leur logement.
>> Vendée Logement saisit l’opportunité d’une vaste rénovation
d’un ensemble de 108 logements pour mettre en place avec
la Maison de quartier des Pyramides, un projet artistique de
réalisation de fresques qui consiste à mobiliser des locataires
autour de 5 artistes peintres pour concevoir et réaliser des
fresques sur les murs de soubassement de 4 bâtiments.
>> Sollar et le GIE Logement français s’intéressent au système de
voisinage intergénérationnel et solidaire et, avec la complicité
de Récipro-Cité et l’Université de Lyon 3, ils décident de mettre
en application le concept « Chers Voisins » sur 2 sites, l’un
ancien et l’autre à construire, pour vérifier si ce concept permet
effectivement sur de petites unités d’habitation de participer à
une baisse des charges locatives en appréhendant le locataire
comme une ressource potentielle. L’association Chers Voisins
a été créée afin de permettre la mise en place de ce projet
de recherche-actions sur les modes de gestion participatifs.
>> Logis Méditerranée soutient un projet porté par le PACT 13
et écopolénergie, qui accompagneront les locataires et le
bailleur aux modes d’utilisation des futurs équipements et plus
largement au mode d’habiter pour réduire les consommations
d’énergie, réduire les charges d’eau et participer ainsi à la baisse
effective des charges individuelles et collectives.
>> Logivam soutient un projet de jardins partagés porté par
l’UCPE destinés aux locataires ne bénéficiant pas d’opération
de rénovation urbaine, afin que ces derniers ne se sentent pas
délaissés et puissent affirmer et valoriser leur appartenance
à un quartier dont une partie est en cours de requalification.
>> Vallogis, France Loire, Immobilière Val de Loire, Pierres &
Lumières, Nouveau Logis Centre Limousin, soutiennent le projet
porté par la Maison de l’Habitat pour développer l’offre de
logements en faveur des jeunes par le biais de la cohabitation
intergénérationnelle ou par le biais de la colocation.
>> Coopérer pour Habiter soutient un projet de recherche-action
sur l’adaptation des logements aux locataires âgés chuteurs, à
partir d’une thèse de doctorat réalisée par une salariée de l’ALFI
et référent sur ce projet en lien avec le Laboratoire éducation
et pratique de la santé de l’université Paris 13, pour mettre
en application le modèle théorique d’un programme éducatif
permettant au locataire âgé chuteur d’aménager son logement.
>> Le Toit champenois mutualise ses compétences avec le Club
de Prévention pour prévenir des expulsions et éviter les ruptures résidentielles des ménages en très grande précarité en
restaurant des relations avec le bailleur.
3 projets de recherche-actions :
>> le premier, en région PACA soutenu par Famille et Provence
et porté par l’association PADES, sous la direction du directeur
scientifique Daniel Cérézuelle habilité, depuis 1992, à diriger
des recherches en sciences sociales (HDR) (voir fiche sur les
jardins familiaux à développement social),
>> le deuxième, en région Rhône-Alpes soutenu par l’esh Sollar, le
GIE Logement français, la SAS Récipro-Cité et porté par l’association « Chers Voisins » créée pour ce projet en collaboration
avec l’université de Lyon 3 (voir fiche sur le concept d’habitat
éco-responsable à système de voisinage intergénérationnel
solidaire),
>> en région île-de-France avec un déploiement au terme des
trois ans auprès de toutes les esh du groupe sur le territoire
national, soutenu par Coopérer pour Habiter et porté par l’ALFI
en collaboration avec le LEPS de l’université de Paris 13 (voir
fiche sur l’adaptation du logement : un apprentissage commun
entre professionnels et locataires âgés chuteurs pour préserver
la qualité de vie au domicile et lutter contre l’isolement),
Tous ces projets de recherche-actions sont suivis par Serge Guerin,
directeur du Fonds pour l’Innovation Sociale.
Il est clair que les thèmes abordés par ces projets de rechercheactions sont des thèmes récurrents développés sous d’autres formes
par d’autres esh qui ont, pour certaines d’entre elles, présenté leur
projet au Fonds pour l’Innovation sociale.
Ainsi, parmi les projets lauréats de cette année, nous avons en
Champagne-Ardenne, Le Foyer Rémois avec la structure associative Domocare Sève qui travaillent sur l’adaptation des logements
pour le maintien des seniors dans leur logement. En région Centre,
l’esh France Loire et l’association le Hameau Partagé réfléchissent
ensemble sur le thème de l’Habitat participatif.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
17
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
4 projets en inter-bailleurs portés par 18 esh + 3 oph :
>> en Haute-Normandie, le Foyer Stéphanais, Logéal Immobilière,
Le Foyer du Toit familial et Seine Habitat ont sollicité l’association
émergence-s pour intervenir sur 7 communes de l’agglomération rouennaise auprès des ménages en grande précarité sur
l’auto-réhabilitation accompagnée. Sur ces quatre esh, seules
2 contribuent au Fonds,
>> en Pays de la Loire, Atlantique Habitations, LNH, Harmonie
Habitat, Samo et Habitat 44, 4 esh et 1 office s’associent pour
développer sur l’ensemble du quartier Bellevue à Saint-Herblain
le projet « environnements solidaires » porté par l’association
OCÉAN. Il est une suite logique de développement du projet
lauréat au CSP de décembre 2011 « Encombrants solidaires »
qui se limitait au patrimoine d’Atlantique Habitations. Les 4 esh
impliquées dans ce projet contribuent au Fonds. L’une d’entre
elles y participe par le biais de ce projet,
>> en Île-de-France, Emmaüs Habitat a élargi les collaborations avec
Le Logement Francilien, France Habitation/APES et Immobilière
3F pour soutenir un projet d’épicerie solidaire porté par l’association des centres sociaux d’Aulnay-sous-Bois sur 6 quartiers
au nord de la ville. Ce projet a pour objectif d’endiguer les
antagonismes de territoire entre les profondes transformations urbaines aux prix d’investissements conséquents, et les
difficultés sociales croissantes auxquelles sont confrontés les
habitants/locataires. Ce projet d’épicerie solidaire, qui prévoit
en plus un lieu d’accueil et des espaces pour la mise en place
d’ateliers collectifs permettra aux travailleurs sociaux esh et
collectivités d’accompagner les ménages précaires et de créer
des dynamiques de solidarités entre les habitants,
>> en région Centre, Vallogis, France Loire, Immobilière Val de Loire,
Pierres et Lumières, Nouveau Logis Centre Limousin, l’agence
SNI Val de Loire, et deux OPH, LogemLoiret et les Résidences
d’Orléans s’associent avec la Maison de l’Habitat pour développer
l’offre de logement aux jeunes sur deux axes, la colocation et la
cohabitation intergénérationnelle.
Parmi les 37 esh, qui ont appuyé des projets, 10 esh soutenaient un
projet pour la première fois dont deux d’entre elles en inter-bailleurs ;
18
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
1 esh soutenait un projet pour la seconde fois ; 7 soutenaient un
troisième projet, 5 esh un quatrième et 2 autres défendaient un
cinquième projet, 3 en sont à leur sixième projet, et une esh a
présenté son septième projet.
13 projets sur 30 sont soutenus par 10 esh
en Île-de-France.
>> 9 projets concernent une résidence ou plusieurs, un quartier ou
plusieurs, sur une commune ou arrondissement du département :
• Seine et Marne (77) : ville du Mée-sur-Seine, résidence
Montdauphin et ville de Dammarie-lès-Lys, les résidences
Pouvreau et Fortoiseau
• Yvelines (78) : Ville de Trappes, 2 quartiers : les Merisers et
plaine de Neauphles.
• Seine-Saint-Denis (93) : ville de Saint-Denis, patrimoine de l’esh
en centre-ville, ville de Sevran, résidence sociale de l’esh, ville
d’Aulnay sous Bois, un projet sur 5 quartiers : Europe, étangs,
Merisiers, Rose des Vents, Jupiter et Gros Saule au nord de la
ville et un projet sur 3 de ces mêmes quartiers Nord de la ville :
Rose des vents, étangs et Merisiers.
• Paris(75) : quartier Masséna dans le 13e arrondissement,
sur la totalité du patrimoine social de l’esh dans le 19e
arrondissement,
>> 4 projets concernent plusieurs départements voire plusieurs
régions jusqu’au déploiement sur le territoire national.
Sur l’ensemble de ces 13 projets lauréats en région IDF, un projet
a été présenté en inter-bailleurs par Emmaüs Habitat, le Logement
Francilien, France Habitations et Immobilière 3F. Parmi ces quatre
esh, 2 ont soutenu 1 autre projet. Il s’agit de France Habitation et
d’Immobilière 3F. Une esh a soutenu 2 autres projets. Il s’agit du
Logement Francilien. Coopérer pour Habiter a soutenu un projet
de recherche-actions qui démarre en région IDF pour se déployer
auprès de toutes les esh du groupe sur l’ensemble du territoire
national. Pierres et Lumières soutient un projet sur l’ensemble de son
patrimoine en Île-de-France et en région Centre. Nous retrouvons
cette même esh sur un second projet en inter-bailleurs en région.
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
17 projets sur 30 sont soutenus par 23 esh en régions.
>> 15 projets concernent une ou plusieurs résidences, un ou
plusieurs quartiers sur une ou deux communes :
• Pays de la Loire : ville de Sainte-Luce-sur-Loire, résidence
des Roselins, ville de La Roche-sur-Yon, résidence Le Moulin
d’Alluchon, ville de Saint Herblain, quartier de Bellevue-SaintHerblain, ville de Nantes, quartier du Ranzay
• Centre : ville de Saint-Jean-de-Braye, Résidence Le Hameau
Partagé
• Haute-Normandie : ville de Dieppe, quartier Janval
• Picardie : ville de Belleu, quartier des Deux Lions
• Provence-Alpes-Côte-d’Azur : ville de Vitrolles, quartier de
la Frescoule, ville d’Aix-en-Provence, quartier d’Encagnane
• DOM – Île de La Réunion : ville de Saint-Pierre, quartier de
la Ravine Blanche
• Midi-Pyrénées : ville de Colomiers, quartiers d’En Jacca,
Poitou et Vignemale
• Aquitaine : ville de Bordeaux, quartiers de Bordeaux Maritimes
• Rhône-Alpes : villes de Saint- Germain-au-Mont-d’Or et Décines
• Champagne-Ardenne : ville d’Épernay, ville de Reims
>> 2 projets concernent des territoires plus larges de communautés
d’agglomérations
• Centre : 22 communes de la communauté d’agglomération
d’Orléans.
• Haute-Normandie : 8 communes de la communauté d’agglomération de Rouen Elbeuf-Austreberthe
Sur les 17 projets soutenus par des esh, nous avons 3 projets en
inter-bailleurs en Haute-Normandie avec 4 esh, en région Centre
avec 6 esh et 2 oph et dans la région Pays de la Loire, avec 4 esh.
Deux esh ont présenté un projet de recherche-actions, Famille et
Provence en PACA, et Sollar en Rhône-Alpes.
Tendance en régions : des projets soutenus avec des partenariats
renforcés et élargis, où bailleurs et associations mutualisent leurs
savoir-faire au service des locataires/habitants. Des territoires
opérationnels larges, une prise en charge transversale des problématiques de territoires ; un panel plus large des salariés d’esh
impliqués dans les projets.
Tendance en Île-de-France : des projets encore centrés sur l’accompagnement de locataires pour combattre des incivilités, lutter
contre la précarité sous toutes ces formes mais aussi une prise en
compte des salariés de proximité pour les former et les impliquer
dans les projets.
Tendance en région et en Île-de-France : des projets encore ciblés
sur des problématiques de quartiers sensibles mais aussi sur les
nouveaux modes d’habiter : colocation, cohabitation intergénérationnelle, maintien dans le logement, réappropriation du logement,
où le locataire est intégré dans les processus de réflexion au cœur
des changements à venir. Des esh qui s’unissent pour apporter
des réponses transversales au mieux-vivre de leurs locataires mais
aussi de leurs salariés. Une prise de conscience plus collective et
largement recentrée sur le produit logement pour réinventer le
vivre ensemble sur des bases de solidarités et d’échanges.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
19
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
2.7 Les porteurs de projet en 2013-2014
Sur les 30 porteurs de projets 2013-2014
7 structures associatives ont plus de 10 ans d’expérience, parmi
elles, des structures d’envergure nationale, des clubs de prévention
spécialisés et des associations dédiées à des esh.
Nous retrouvons toujours parmi les plus anciennes (30 ans et +)
des associations spécialisées dans la prévention, l’insertion par le
logement/hébergement et l’accompagnement social des ménages
précaires comme :
>> l’association Aurore (143 ans), qui a été sollicitée pour prendre
la gestion du restaurant social créé dans le cadre du plan de
traitement des foyers de travailleurs migrants et de la transformation des activités informelles, pour les résidents de la
résidence gérée par l’ADEF et propriété de RSF,
>> le PACT 13 (65 ans), des Bouches-du-Rhône, en lien avec
Écopolénergie, accompagne les locataires de Logis Méditerranée
aux modes d’utilisation des futurs équipements et plus largement
au mode d’habiter pour réduire les consommations d’énergie,
les charges d’eau et participer à la baisse effective des charges
individuelles et collectives,
>> l’ALFI (59 ans), association dédiée aux esh du Groupe Arcade,
propose de rendre opérationnel et reproductible un sujet de
thèse soutenu par un salarié de l’ALFI. L’expérimentation se fera
auprès de 20 ménages durant deux ans et demi avec le LEPS de
l’université Paris 13. ALFI et LEPS travailleront sur le programme
éducatif permettant au locataire âgé chuteur d’aménager son
logement. Ce projet de recherche-action soutenu par Coopérer
pour Habiter permet de travailler sur l’adaptation des logements
et le maintien à domicile des seniors,
>> émergence-s (59 ans) travaille à l’initiative de 4 esh, le Foyer
Stéphanais, Logéal Immobilière, le Foyer du Toit familial et Seine
Habitat, sur l’auto-réhabilitation des logements des locataires
repérés comme étant les plus précaires,
>> l’APES (53 ans), une association dédiée à l’esh France Habitation,
est sollicitée par l’esh pour accompagner les locataires lors de
leur emménagement dans les logements neufs afin de créer les
conditions du développement du lien social, de leur permettre
d’adopter les bons réflexes pour maintenir la qualité de vie de
leur logement et de les sensibiliser aux éco-gestes pour une
bonne maîtrise de leurs charges,
20
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> le Foyer Duquesne (49 ans), association de prévention spécialisée sur Dieppe, œuvre pour réduire les risques d’inadaptation
sociale et de marginalisation et propose d’expérimenter un dispositif de prévention des risques dans les parcours scolaires des
enfants de locataires, en travaillant avec l’enfant et ses parents
l’organisation d’un espace consacré au travail scolaire. Le projet
« un espace à soi » s’adresse indifféremment à tous les enfants
de locataires scolarisés, qu’ils soient ou non en échec scolaire,
>> le Club de Prévention (36 ans) association de prévention spécialisée et d’hébergement spécifique, le Club de Prévention et le
Toit Champenois mutualisent leurs savoir-faire pour combattre
les expulsions et mener tout un accompagnement des ménages
en très grande difficulté pour assainir les situations tout en
maintenant ces ménages dans leur logement.
8 organismes ont entre 10 et 25 ans :
>> A.C.S.A. (26 ans) l’association des centres sociaux d’Aulnaysous-Bois, qui avec Emmaüs et 3 autres esh créent une épicerie
solidaire pour combattre la précarité dans les quartiers Nord
de la ville,
>> La Maison de quartier des Pyramides (14 ans), qui s’associe
à Vendée Logement pour peaufiner une vaste rénovation de
108 logements avec les locataires par la création de fresques
réalisées sous la direction d’artistes.
Nous avons aussi :
>> APRODEL (23 ans), association dédiée à l’esh Pierre et Lumières,
qui s’attaque à un projet répondant à une urgence sociale forte, la
violence faite aux femmes, et qui travaillera auprès des bailleurs
comme de la FNSF pour accompagner les ménages repérées
à se reconstruire,
>> Habitat et Humanisme (22 ans) qui propose d’expérimenter
sur 3 sites distincts du parc social d’ICF La Sablière la colocation
intergénérationnelle.
>> Le Comité du Secours populaire de Colomiers (20 ans) qui,
en lien avec les salariés du service recouvrement de Colomiers
Habitat, va mener un accompagnement rapproché des ménages
les plus en difficultés. Au-delà du travail d’accompagnement
budgétaire mené sur l’équilibre des dépenses et les modalités de
régularisation, le Comité du Secours populaire de Colomiers effectue avec ces ménages les plus fragiles, un travail en profondeur
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
dans leur quotidien via un travail d’écoute, d’accès aux droits
fondamentaux, comme la santé, l’éducation mais aussi les
loisirs. Associer la gestion des loisirs à cet accompagnement
rapproché renforce la possibilité pour ces familles de vivre
dans un logement autonome, mais aussi en collectivité dans un
autre cadre, ce qui intensifie la notion du bien-vivre ensemble
sur les quartiers.
Parmi les associations d’insertion et de développement solidaire,
nous retrouvons :
>> O.C.E.AN (11 ans), avec le projet Environnements solidaires,
suite logique du projet Encombrants solidaires lauréat au CSP
de décembre 2011 qui se limitait au seul patrimoine d’Atlantique Habitations (523 logements). Au regard du succès de ce
projet, Environnements solidaires est un projet en inter-bailleurs dont l’action s’étend sur l’ensemble du quartier Bellevue
1 673 logements sur le territoire de Saint Herblain classé en
ZUS. Trois esh : LNH, SAMO et Harmonie Habitat, et, 1 Office,
Habitat 44, soutiennent activement ce projet. Environnements
solidaires étend son action de gestion urbaine de proximité
pour combattre les incivilités et réduire les encombrants sur
le territoire. Ce projet vise non seulement à l’amélioration du
cadre de vie des habitants mais participe aussi à l’insertion
par l’activité économique solidaire, puisque son déploiement
nécessite la création de 8 postes d’opérateurs de quartier dont
2 postes en emploi d’avenir(2x35h), 5 postes sous contrat aidé
(5x20h) et 1 poste d’encadrement intermédiaire sous contrats
aidés (35 heures). Ces opérateurs de quartier sont recrutés
parmi les locataires/habitants relevant des minimas sociaux
et/ou demandeurs d’emploi. Leur tâche vise essentiellement
à sensibiliser l’ensemble des habitants à leur environnement,
à modifier leurs habitudes de consommation et leur permettre
d’agir sur le montant de leurs charges, mais aussi à créer des
solidarités de voisinage. Il permet par ailleurs à cinq bailleurs
sociaux indépendants de travailler en transversal sur un thème
central du développement durable, la régulation des encombrants. Thème qui relève aussi bien de la responsabilité sociétale
des entreprises que des responsabilités individuelles quant aux
modes de consommation et de durabilité des biens,
>> U.C.P.E. (17 ans), l’association Un château pour l’emploi est
sollicitée par Logivam pour la création d’un jardin partagé
actif et solidaire. Ce projet répond aux souhaits d’une partie
des habitants d’un quartier non concerné par l’opération de
rénovation urbaine. Pour cela, Logivam met à disposition de
l’UCPE et de ses locataires un terrain de 2 000 m². Au-delà de
sa création et de son aménagement, ce jardin partagé, est
destiné à des pratiques de loisirs, où chacun viendra y cultiver
des plantes autant que des valeurs. L’animateur salarié UCPE et
référent de ce projet, multipliera les actions collectives auprès
des différents réseaux de partenaires, pour que ce lieu, qui sera
à terme pris en gestion par les locataires/habitants organisés
en association, reste un lieu d’entraide, de convivialité, de bon
voisinage et de diversité,
>> Les Femmes Relais d’Aulnay (14 ans), association déterminée
à défendre un projet présenté il y a deux ans au fonds mais
dont l’avis des membres du CSP au Fonds avait été suspendu
au regard de la fragilité de la structure. Fortement soutenu par
le Logement Francilien, qui a mis à disposition de l’association
des locaux en y intégrant une cuisine professionnelle pour la
fabrication de repas, le référent esh puis la Ville d’Aulnay-SousBois, ont tout au long de ces deux années accompagné cette
association à se former et à se qualifier pour consolider sa
gestion administrative et financière et se professionnaliser dans
ses orientations de développement. C’est ainsi que l’activité de
traiteur peut d’ores et déjà se développer et que les Femmes
Relais d’Aulnay créent une seconde activité de livraison de
repas déjeuner aux habitants et salariés sur le territoire, afin à
terme, d’acquérir plus d’autonomie et de devenir de véritable
partenaire de l’insertion par l’activité économique puisqu’elles
mettront en place des ateliers chantier d’insertion permettant
aux habitants/locataires de s’insérer professionnellement.
5 structures ont entre 5 à 10 ans d’existence, il s’agit de :
>> La Maison de l’Habitat (10 ans), association d’insertion par
le logement, qui, avec l’implication de 6 esh et 2 oph, travaille
sur le territoire de 22 communes de l’agglomération orléanaise
pour répondre à la demande de logement des jeunes. Ce projet
correspond non seulement à une forte demande d’accès au
logement mais vise aussi à développer, dans le parc social, des
formules d’habitat plus souples, permettant de répondre à une
demande spécifique : la colocation au bénéfice de jeunes en
parcours d’insertion dans l’agglomération, et la cohabitation
intergénérationnelle permettant de consolider le maintien au
domicile de locataires vulnérables (personnes âgées, personnes
handicapées) par l’accueil de jeunes en cohabitation (les règles
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
21
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
de cohabitation sont précisément définies au sein d’un contrat
signé entre les deux cohabitants).
>> l’EPOC (9 ans), association de santé mentale, s’engage auprès
des salariés d’I3F dans le 19e arrondissement, pour former et
accompagner le personnel salarié sur les comportements à
adopter lors de troubles de voisinages qui relèvent de plus en
plus de problèmes de santé mentale et de souffrance psychique
chez les locataires et pour lesquels ils ne sont pas formés. Par
ailleurs, les locataires ciblés pourront être pris en charge par
l’association qui les rencontrera dans un premier temps à leur
domicile, puis en consultations dans le centre de ressources que
I3F va créer en limite de quartier. Ce centre de ressources, mis
à disposition de l’association, sera aussi un lieu d’échanges où
les professionnels du logement, les travailleurs sociaux et les
professionnels de la santé pourront se rencontrer,
>> Couleurs d’Avenir (6 ans) qui intervient sur deux projets cette
année auprès de deux esh distinctes mais sur des besoins similaires d’accompagnement des locataires à la maîtrise des usages
suite à des travaux de grandes ampleurs et des investissements
lourds comme auprès de l’esh Efidis à Dammarie-lès-Lys, ou
auprès de l’esh Valophis Sarepa, qui a sollicité cette même
structure pour former un agent GUP et sensibiliser les locataires
au respect de leur environnement en développant un réseau de
locataires référents par immeuble qui, à terme, constitueront
un comité de résidents pour maintenir les liens avec le bailleur
sur ces questions,
>> Bulles Zik (7 ans) implantée en région parisienne a pour objet
la promotion de la bande dessinée au travers de manifestations
culturelles et pédagogiques. Ces activités s’adressent à tous les
publics, et visent à créer des rencontres ainsi que du lien social
autour d’une découverte ou d’une passion, le 9e art. Sollicitée
par le Logement Francilien pour intervenir auprès de locataires
d’une résidence nouvellement acquise, Bulles Zik s’emploiera
à faire parler les habitants sur leur résidence et son devenir en
utilisant comme support d’expression la BD, la photographie
et l’écriture,
>> émergence-OI (7 ans) s’investit auprès de la SHLMR sur le
quartier de la Ravine Blanche à Saint-Pierre de La Réunion, pour
poursuivre les efforts menés en termes d’aménagement et instaurer une dynamique sociale auprès des habitants et travailler
avec eux par le biais de la photographie sur la mémoire de ce
quartier et son devenir.
22
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
4 structures ont moins de 5 ans d’existence :
>> le PADES (2 ans) a pour objet de promouvoir l’autoproduction
comme outil de développement social. C’est ainsi que Famille et
Provence l’a sollicitée pour travailler à la mise en place de jardins
partagés à développement social sur le quartier d’Encagnane,
>> l’EPAC (2 ans), école Populaire des Arts du Cinéma, sollicitée par
Toit et Joie pour s’implanter en pied d’immeuble au centre-ville
de Saint-Denis, et offrir aux jeunes, locataires et habitants de
Saint-Denis, la possibilité de se former gratuitement aux métiers
du cinéma. Le cursus de formation est proposé sur deux ans pour
15 personnes en première année et 15 personnes en seconde
année. Parallèlement des ateliers d’initiation pour les enfants
de 8 à 12 ans seront mis en place pour répondre d’une part à
une forte demande de locataires,
>> les Parques (2 ans), projet à l’initiative de 2 habitantes du quartier Masséna à Paris 13, l’une directrice artistique est artiste
plasticienne-metteur en scène, la seconde co-directrice artistique est styliste conceptrice. Elles ont créé cette structure et
sont entourées d’une équipe d’artistes divers, elles proposent
aux locataires d’Efidis et aux habitants/usagers et commerçants
de l’îlot place de Vénétie/villa d’Este de s’interroger sur leur
quotidien en les invitant à participer à des actions préventives
et/ou correctives sur leur environnement. L’organisation de
multiples ateliers autour de 9 thèmes du quotidien permettra au
plus grand nombre de s’exprimer, de rechercher collectivement
des solutions et de s’approprier des espaces délaissés, par une
requalification par les habitants de ces zones d’ombres,
>> Les Fées Papillons (2 ans), qui accompagne un public de femmes
en difficultés dans le cadre de l’économie sociale et solidaire
en complément de leur parcours d’insertion en leur offrant un
parcours de soins et de bien-être venant compléter leur parcours
d’insertion. Ceci, afin qu’elles retrouvent la confiance et l’estime
de soi qui leur permettra de retrouver un meilleur équilibre et
une plus grande assurance pour les projets qu’elles souhaitent
mettre en œuvre, qu’ils soient d’ordre privé ou professionnel.
3 structures porteuses ont un an et moins, et toutes ont été
conçues pour le projet défendu et porté autant par l’esh que par
l’association. Il s’agit de l’association Domocare-Sève, qui travaille
auprès du Foyer rémois sur l’adaptation des logements des séniors
pour favoriser le maintien à domicile, les associations Chers Voisins,
et le Hameau Partagé qui interviennent sur le concept d’habitat
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
participatif. Il est intéressant de noter que si l’association Chers
Voisins est composée de professionnels de l’Habitat bénévoles,
l’association le Hameau Partagé qui est en cours de développement
également se compose, elle, de futurs habitants. Enfin MixCité
met en place un projet d’accompagnement à la réussite éducative
et scolaire avec une forte implication de l’esh et de la ville dans le
cadre du programme de réussite éducative (PRE).
En terme de taille, comme les années précédentes, le Fonds travaille
avec un panel représentatif du monde associatif. Le nombre de
salariés en ETP par structure porteuse varie de 0 à 170 salariés. Une
structure se distingue, l’association AURORE qui représente 820
salariés. Aux antipodes, 15 structures, ce qui représente la moitié
des porteurs de projet, ont entre 0 et 5 salariés, 2 ont entre 6 et 10
salariés ; 4 autres en ont 11 et 30 ; 3 ont entre 31 et 60 salariés, 2
ont entre 61 et 100 salariés et 3 autres en ont plus de 100.
Cette année, les porteurs de projet restent de nature diverse et variée.
Les thématiques abordées sont toujours fortement centrées sur
l’amélioration du cadre de vie des habitants et le bien-vivre ensemble.
Les projets de création et développement de services perdurent
et participent au développement d’emplois et/ou de parcours
d’insertion et de formation. Cette année, ces projets sont largement
supplantés par ceux directement liés au nouveau mode d’habiter,
au respect des règles d’habitabilité dans le logement qu’il s’agisse
de logements neufs livrés dans le cadre de l’ANRU 1 ou de patrimoine n’en n’ayant pas bénéficié et pour lequel les esh ont le souci
de réguler ces disparités liées au bâti. La tendance observée l’an
passé se confirme cette année. Les projets soutenus par les esh se
recentrent beaucoup sur les problématiques de gestion urbaine de
proximité, par l’élargissement de l’offre de logements des jeunes
par le biais de la cohabitation intergénérationnelle, le développement de services aux seniors et la priorité de leur maintien à
domicile. Ils visent à renouer le dialogue avec les habitants d’un
quartier en leur offrant la possibilité non seulement de s’exprimer,
mais de participer aux changements d’image de leur quartier, de
leur logement, de leur parcours de vie vers plus d’autonomie, de
les responsabiliser et de recréer de l’échange solidaire et citoyen.
Cette année encore ont été initiés des programmes ambitieux sur des
sujets graves, où création d’emplois, amélioration du cadre de vie,
insertion professionnelle, sociale et culturelle de populations ont été
au cœur de projets pour combattre la précarité et l’isolement, favoriser
le lien social et tenter de poser les bases du bien-vivre ensemble.
Les projets soutenus chaque année par le Fonds pour l’Innovation
Sociale confirment la pertinence de sa création et de son action.
Son utilité auprès des bénéficiaires, habitants/locataires, n’est
plus à justifier. Il est cette année un outil que de nombreuses esh
ont utilisé comme un outil prospectif pour repenser leur fonctionnement interne ou réfléchir à d’autres modes de gestion, de
conception de l’habitat social en y intégrant le locataire comme
acteur et partenaire. Les 4 projets de recherche-actions présentés cette année marquent cette volonté des esh à aller toujours
au-delà et d’expérimenter de diverses manières les solutions les
plus appropriées aux grandes orientations prises en matière de
logement pour répondre à la crise.
Cette année est aussi marquée par un plus grand nombre de
projets en inter-bailleurs, pour de nombreux projets mis en place
en réponse à la précarité croissante des locataires.
Sur les 30 projets lauréats 65 % des projets auditionnés ont été
présentés par les responsables des structures (présidents et/ou
directeurs), 35 % d’entre eux sont accompagnés de salariés impliqués dans la mise en œuvre du projet et aussi en charge de la mise
en œuvre la mise en œuvre opérationnelle du projet.
16,5 % des projets ont été soutenus par des délégués du préfet,
des élus ou directeurs de services de collectivités (Dieppe en
Haute-Normandie, Belleu en Picardie, Saint-Herblain en Pays de
la Loire, Aulnay-sous-Bois et État, préfecture 93 en région IDF)
lors des auditions pour marquer leur soutien et leur implication.
On constate cependant une forte baisse de la représentation des
collectivités locales puisqu’elle représentait 29 % l’an passé. Cette
baisse dans l’implication des collectivités locales s’explique peut-être
par une année 2014 marquée par des élections municipales et un
plus grand nombre de projets recentrés sur les métiers du bailleur.
Cette année encore, auprès des référents associatifs, des partenariats inter-associatifs qui non seulement participent à la mise
en œuvre du projet mais viennent aussi soutenir les référents lors
de l’audition.
Cette transversalité des compétences des structures associatives
et/ou structures locales pour la mise en place des projets auprès
du bailleur est un élément important témoignant des dynamiques
territoriales mises en place.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
23
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
2.8 Les référents esh qui soutiennent les associations
Selon leur taille et leur organisation, les projets soutenus par un
binôme classique, 1 référent esh et 1 référent associatif représentent
50 % des projets lauréats. L’implication croissante des cadres dirigeants
se confirme et se renforce par la présence d’un président de directoire et d’un administrateur. Alors qu’il y a deux ans la présence de
directeurs et cadres dirigeants marquait un soutien aux référents esh,
chargés de missions ou développeurs de quartier, nous constatons
que selon l’importance des projets ils se positionnent aujourd’hui
comme référents. Les référents des projets esh, particulièrement
en région, ne sont plus la panacée des chargés de mission DSU, des
développeurs de quartier ou chefs de projet. Alors qu’ils représentaient la majorité des référents projets les années précédentes, ils
représentent 44 % des référents projets pour les esh. Nous notons
une évolution de prise en charge des projets par des directeurs ou
responsables de services même s’ils travaillent en lien avec les salariés
de terrain (chargé de mission, gestionnaire, développeur, CESF, etc.)
ils représentent 56,5 % des référents projets.
Lors des auditions, nous avons une représentation de différents
services de l’esh impliqués dans le projet. Sur les 30 projets lauréats, 23,5 % sont défendus lors des auditions par un renfort de la
représentation de l’esh, auprès du référent projet. Cette prise en
charge transversale des projets est une tendance évolutive dans la
mise en œuvre des projets présentés au Fonds. Il semble toujours
plus évident à instaurer dans les esh de régions qu’en Île-de-France,
même si nous percevons ce fonctionnement aussi sur certains
projets franciliens.
2.9 Les ateliers d’échanges et d’expériences
Les ateliers d’échanges et d’expériences mis en place l’an dernier se
maintiennent à 2 par an dans l’activité du Fonds. Pour 2013-2014,
2 ateliers sont programmés.
Le précédent s’est tenu le 25 octobre 2013 et deux thématiques
de projets ont été présentées. Le premier thème concernait la
cohabitation intergénérationnelle et l’offre de services aux seniors,
où les référents du Toit angevin, de l’Effort Rémois et de Néolia ont
présenté leurs projets en cours. Le deuxième thème sur la mobilité
a été centré sur la présentation d’un projet en inter-bailleurs où le
référent Atlantique Habitations a présenté le projet en cours avec
le référent associatif. 25 salariés d’esh y ont participé.
Le dernier atelier a eu lieu le 23 mai, après la publication de ce bilan
d’activité. Cet atelier sera consacré au fonctionnement du Fonds
24
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
avec présentation du nouveau règlement, le dossier de candidature
et le budget prévisionnel.
Même s’ils ne sont qu’au nombre de deux par an. Ces ateliers permettent permet de créer des liens entre salariés de différentes esh
et d’échanger de manière transversale sur des thèmes qui touchent
l’ensemble des salariés en matière de développement, d’accompagnement, de gestion, de partenariats, de nouveaux modes de
fonctionnement lorsque nous sommes tout simplement un bailleur
social préoccupé par sa mission d’intérêt général.
Cette année encore le Fonds pour l’innovation sociale au sein de
la Fédération montre que les esh et leurs salariés sont des acteurs
dynamiques et inventifs et des partenaires incontournables.
Le fonctionnement du Fonds 2013-2014
2.10 Mise en place d’un processus d’évaluation des actions du Fonds
L’appel à candidature pour la mise en œuvre d’une évaluation
externe des actions du Fonds lancé l’an passé se poursuit. Le choix
du candidat par les membres du CSP pour mener cette mission
s’est porté sur le cabinet FORS.
l’évaluation qualitative approfondie de 50 projets, par le biais
d’entretiens sur sites auprès des porteurs de projets, partenaires
et bénéficiaires des actions. Un rendu de cette phase 2 nous sera
transmis d’ici fin juin 2014.
Une première phase théorique leur a permis de procéder à une
analyse quantitative des 148 projets lauréats à partir de l’ensemble
des fiches projets.
La phase 3 de cette mission d’évaluation externe consistera à l’animation de deux groupes de travail permettant aux acteurs, porteurs
de projets, membres du FIS et du CSP, de s’approprier les résultats
de l’évaluation et de travailler sur les pistes d’évolution du dispositif.
Une deuxième phase démarrée le 31 mars 2014 concerne
2.11 Les visites sur sites
L’activité du Fonds, c’est aussi des visites sur sites qui nous permettent non pas de participer à des démarrages de projets, mais
à des événements à mi-parcours ou en fin de projet permettant
à l’équipe de se rendre compte des dynamiques produites par la
mise en œuvre des projets.
Ainsi, dès que nos emplois du temps le permettent, chargée de
mission et assistante, apprécient de se rendre compte de l’opérationnalité des projets. C’est aussi l’occasion de visiter le patrimoine de l’esh et parfois d’aborder d’autres projets à venir. Courant
2013-2014, nous nous sommes déplacées auprès des 5 esh dans
les lieux suivants :
>> à Sartrouville pour le projet « Au-delà des murs » lauréat du
22 février 2013 soutenu par le Logement Francilien et la MJC
de Sartrouville,
>> à Metz, sur le quartier Metz Borny pour le projet « Ensemble
Cour du Languedoc » lauréat au CSP du 26 septembre 2012
soutenu par LogiEst et porté par l’association Bouche à Oreille,
>> à Paris 10e pour le projet soutenu par Antin Résidences et porté
par l’ALFI intitulé “« Trois échelles pour rompre l’isolement des
résidents au sein des pensions de famille » lauréat au CSP du
1er octobre 2010,
>> à Champagnole pour le projet soutenu par Le Foyer Jurassien,
« Art Urbain et rencontres » pour retrouver à travers différents
endroits de la ville, les fresques réalisées par les habitants/
locataires. Projet au long cours, semé parfois d’embûches
mais pour lequel esh et association n’ont jamais lâché prise,
>> à Antin Résidences, « Tous acteurs de nos quartiers » fin de la
première phase du projet, où l’esh souhaitait que les partenaires institutionnels et financiers puissent assister au spectacle théâtral, résultat de la retranscription de la parole des
habitants et des professionnels sur ce que signifie pour eux
vivre dans mon quartier.
D’autres visites de sites sont organisées par les directeurs et référents esh lors de la préparation des Rencontres annuelles où le
Fonds travaille avec les participants pour préparer les interventions en tables rondes, ou à la demande d’esh pour travailler sur
le fonctionnement du Fonds avant que l’esh présente son projet.
Il reste très important pour l’équipe du Fonds de se confronter aux
réalités du terrain. Cela permet souvent de mieux comprendre les
enjeux de territoire et de se rendre compte que tous ces beaux
projets mis en œuvre le sont grâce à des salariés d’esh, des partenaires associatifs, et des partenaires locaux… Des êtres humains
convaincus de la grande richesse humaine sur nos quartiers d’habitat social. L’équipe du Fonds les remercie.
2.12 Résolution
L’assemblée générale de la Fédération nationale des sociétés
anonymes approuve le rapport du Fonds pour l’Innovation Sociale
et approuve le maintien d’une participation volontaire d’un euro
par logement.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
25
III
Présentation des projets
lauréats
2013/2014
Présentation
des projets
OUTRE-MER - Île de la Réunion (974) CHAMPAGNE-ARDENNE (51)
esh : SHLMR
Association : éMERGENCE-OI
p.28
Association : COULEURS D’AVENIR
p.31
Midi-Pyrénées (31)
esh : COLOMIERS HABITAT
Association : Comité du Secours populaire de Colomiers
p.34
esh : LE FOYER STéPHANAIS, LE
FOYER DU TOIT FAMILIAL, LOGEAL
IMMOBILIèRE, SEINE HABITAT
p.37
PROVENCE-ALPES-CÔTE
D’AZUR (13)
esh : FAMILLE & PROVENCE
Association : PADES
Association : LES FéES PAPILLONS
PAYS DE LA LOIRE (85)
esh : VENDéE LOGEMENT
Association : MAISON DE QUARTIER
DES PYRAMIDES
p.47
RHÔNE-ALPES (69)
esh : Sollar
Association : CHERS VOISINS
p.50
îLE-DE-FRANCE (75)
esh : Efidis
Association : LES PARQUES
Association : COULEURS D’AVENIR
p.53
p.56
îLE-DE-FRANCE
(78-92-93-94-95)
esh : FRANCE HABITATION
Association : APES
p.68
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR (13)
esh : LOGIS MÉDITERRANÉE
Association : PACT DES BOUCHES-DURhône
p.71
p.59
p.92
p.96
îLE-DE-FRANCE (77)
esh : LOGEMENT FRANCILIEN
Association : BULLES ZIK
p.100
îLE-DE-FRANCE
esh : COOPéRER POUR HABITER
(GROUPE ARCADE)
Association : ALFI
p.103
CENTRE (45)
esh : FRANCE LOIRE
Association : LE HAMEAU PARTAGÉ p.108
Association : UCPE
(Un château pour l’emploi)
p.75
esh : ICF HABITAT LA SABLIÈRE
Association : HABITAT ET HUMANISME Îlede-France
p.78
îLE-DE-FRANCE (93)
esh : EMMAÜS HABITAT, LE
LOGEMENT FRANCILIEN, FRANCE
HABITATION, IMMOBILIèRE 3F
îLE-DE-FRANCE ET CENTRE (45)
esh : SA HLM PIERRES ET LUMIèRES
Association : APRODEL (Association pour
la promotion et la défense du logement
social)
p.113
CHAMPAGNE-ARDENNE (51)
esh : LE TOIT CHAMPENOIS
Association : LE CLUB DE PRÉVENTION
p.117
Association des centres sociaux
d’Aulnay (ACSA)
p.81
HAUTE-NORMANDIE (76)
îLE-DE-FRANCE (93)
Association : FOYER DUQUESNE
esh : TOIT ET JOIE
îLE-DE-FRANCE (77)
esh : Efidis
PAYS DE LA LOIRE (44)
îLE-DE-FRANCE (92-93-75)
p.43
Association : MixCité
Association : AURORE
esh : Logivam
p.40
esh : La Nantaise d’Habitation (LNH)
esh : RSF
Association : OCÉAN (Ouest cœur estuaire
et agglomération)
p.65
Association : RICHE-TERRE
PAYS DE LA LOIRE (44)
îLE-DE-FRANCE (93)
PICARDIE (02)
AQUITAINE (33)
esh : DOMOFRANCE
p.62
esh : ATLANTIQUE HABITATIONS,
LA NANTAISE D’HABITATIONS,
HARMONIE HABITAT, SAMO
oph : HABITAT 44
esh : ATLANTIQUE HABITATIONS
HAUTE-NORMANDIE (76)
Association : éMERGENCE-S
Association : DOMOCARE SÈVE
PAYS DE LA LOIRE (44)
îLE-DE-FRANCE (78)
esh : VALOPHIS - SAREPA
esh : LE FOYER RéMOIS
esh : SODINEUF HABITAT NORMAND
p.121
Association : EPAC (école populaire des arts
du cinéma)
p.85
îLE-DE-FRANCE (75)
CENTRE (45)
Association : l’EPOC (l’Espace psychanalytique d’orientation et de consultations) p.124
esh : VALLOGIS, FRANCE LOIRE,
IMMOBILIèRE VAL DE LOIRE, PIERRES
ET LUMIèRES, NOUVEAU LOGIS
CENTRE LIMOUSIN, SNI VAL DE LOIRE
oph : LOGEMLOIRET, Les Résidences
de l’Orléanais
Association : MAISON DE L’HABITAT p.88
esh : IMMOBILIèRE 3F
îLE-DE-FRANCE (93)
esh : LOGEMENT FRANCILIEN
Association des Femmes Relais
& médiateurs interculturelsp.128
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
27
OUTRE-MER - Île de la Réunion (974)
esh : SHLMR
Référent : Mélanie CAMAU
[email protected]
Association : EMERGENCE-OI
Référent : Marielle CHEVALLIER
[email protected]
« Auto Focus sur Ravine Blanche »
DOTATION FÉDÉRALE : 18 000 € sur 1 an
Exposé des motifs
Le quartier de Ravine Blanche est concerné par un vaste programme
de rénovation urbaine qui s’inscrit dans le cadre des projets ANRU
(995 logements locatifs sociaux en réhabilitation et 311 nouveaux
logements). La ville de Saint-Pierre, à travers un partenariat avec les bailleurs sociaux, l’État, la Caisse des dépôts et consignations, a fait le choix
d’y investir 145 millions d’euros. C’est l’un des quartiers de Saint-Pierre
où les aménagements urbains sont les plus importants ces dernières
années et celles à venir. Les nombreuses opérations prévues depuis 2007
(constructions neuves, réhabilitations de logements et d’équipements
publics, requalification et création d’espaces publics) modifient en
profondeur le visage du quartier ainsi que les usages de ses habitants.
Même s’il s’est amélioré, ce quartier reste néanmoins assez sensible.
Il est dépourvu d’offre culturelle, fortement touché par le chômage
à 42 %, le décrochage scolaire, des problèmes de délinquance,
d’incivilités et de dégradations des espaces communs ou publics.
Parallèlement à ces efforts en termes d’aménagement, une véritable
dynamique sociale a été mise en place en direction des habitants
fortement attachés à leur quartier. Un effort considérable est fait
en faveur de la réussite scolaire et de la cohésion sociale, sous la
forme d’actions pédagogiques novatrices, de soutien renforcé aux
actions menées au sein des écoles, du développement de l’accompagnement scolaire, des activités culturelles pour les habitants…
Tout un panel de mesures est déployé afin d’aider les jeunes du
quartier et d’inculquer une dynamique positive.
Les changements rapides du quartier ont motivé le partenariat
entre émergence-OI et la SHLMR qui se traduit par cette volonté
de travailler sur la mémoire du quartier et son devenir.
28
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
La photographie permet de mettre en avant l’évolution urbaine,
économique et sociale. Il rend compte de l’aménagement et
de la modification du secteur. Ce projet a pour but d’établir
un lien concret avec les habitants du quartier en les associant
directement à la production, à la retouche et au choix des
photographies qui seront exposées dans leur quartier sur le
bâti, dans les logements, dans les espaces collectifs et au sein
des équipements de proximité.
Objectifs :
>> impliquer fortement des ménages et des professionnels acteurs
du quartier,
>> créer du lien social entre les différents publics et ainsi
permettre aux habitants de devenir acteurs et/ou spectateurs
de l’animation de leur quartier,
>> former un groupe d’habitants en mesure de faire de la médiation et de provoquer des rencontres autour de l’image, de la
question du vivre ensemble et de l’appropriation d’un territoire,
>> faire découvrir par les participants et visiteurs ce « nouveau »
quartier au travers des ateliers,
>> valoriser les participants/habitants par de nouvelles compétences relationnelles et professionnelles en les sensibilisant
à des techniques photographiques, à la culture numérique et
à la communication.
SHLMR
Descriptif du projet
Ce projet consiste à accompagner les habitants dans les transformations de leur quartier. La SHLMR a souhaité soutenir cette
action notamment au travers de plusieurs axes :
>> un travail intergénérationnel de mémoire,
>> la pratique de l’art de la photographie pour développer une
réflexion des habitants sur le quartier par le biais de l’image,
faire preuve d’esprit critique face à l’image, réfléchir aux
enjeux du quartier (divers usages et pratiques) à travers la
photographie,
>> l’apport et le développement pour tous des connaissances
numériques afin que chacun en retire des bénéfices culturels,
sociaux et économiques et faire du numérique une chance
pour des jeunes peu qualifiés.
Ce projet, par le biais de nombreux ateliers permettra aux habitants et professionnels (associations, ville, bailleurs…) vivant et/
ou travaillant sur le quartier ANRU de la Ravine Blanche de se
réapproprier ce quartier et sa nouvelle image.
Publics visés :
100 personnes envisagées représentant la mixité du quartier
Ravine Blanche, réparties comme suit :
>> Une quarantaine de familles locataires des 3 bailleurs sociaux
(20 familles de la SHLMR, 10 familles de la SIDR et 10 familles
SEMADER dont 40 adultes, 30 enfants et 10 personnes âgées),
soit 80 habitants, toutes générations confondues, qui participeront aux actions réalisées.
>> Une vingtaine de personnes représentant :
• les bailleurs sociaux (4 SHLMR, 4 SIDR, 4 SEMADER) :
personnel de terrain, d’agence, des services sociaux et de
communication,
• les acteurs socio-professionnels du quartier de la Ravine
Blanche : 3 représentants de la ville (1 CUCS, 1 ANRU,
1 service culturel),
• un représentant des 5 associations exerçant sur la Ravine
Blanche : Asphalte, Grand Pié Coco, Larg’Pa Lo Corp, Case
Marmaillons, Mamybelle.
Partenaires :
SHLMR, SIDR, SEMADER, la Ville de Saint-Pierre (CUCS, ANRU,
service culturel et com.), le Conseil général de La Réunion et le
Conseil régional de La Réunion, l’État avec la DAC OI et la DDJSCS,
la CDC OI.
La CEPACR (Fondation Caisse d’Épargne : dossier philanthropique)
et les 5 associations : Asphalte - Grand Pied Coco - Larg’pa lo corp
– Case Marmaillons – Mamybelle.
Résultats attendus
Pour tous les partenaires et émergence-OI :
>> une valorisation des habitants impliqués dans le projet,
>> un changement dans les relations locataires/bailleurs,
>> une dynamique de quartier à développer au travers de projets
divers, portée par un groupe d’habitants,
>> un quartier intégré et ouvert au reste de la ville,
>> une vision du quartier moins stigmatisée,
>> un réseau de partenaires associatifs renforcé aux compétences
partagées,
>> une meilleure connaissance du quartier et de ses habitants
permettant une amélioration du bien-vivre ensemble et du
respect des espaces communs et de proximité.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
29
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Auto Focus
sur Ravine Blanche » qui accompagne le programme de renouvellement urbain sur ce quartier.
Ce projet fortement défendu par l’esh présente un intérêt évident
pour les habitants et les partenaires locaux en matière d’appropriation collective de ce quartier en pleine mutation.
Le Comité de sélection des projets émet un avis favorable à ce
projet d’action culturelle accompagnant les chantiers de rénovation
urbaine et souhaite que l’ensemble des étapes proposées puissent
être rigoureusement suivies et formalisées tant par l’association
émergence-OI que par les bailleurs qui y sont impliqués. Aussi le
CSP vous accorde la subvention demandée.
Le nombre surprenant d’ateliers autour de la photographie et des
techniques de prises de vues et de représentations proposées laisse
espérer la mise en place d’une véritable dynamique participative
au-delà des 40 familles sélectionnées sur ce quartier de Ravine.
Il est certains que ce projet à multiples entrées peut créer du lien
social et améliorer les relations locataires – bailleurs s’il participe
à la construction d’une compréhension collective et à une appropriation individuelle de son évolution.
Financement du projet (en €)
2013
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
DAC OI
18 000
3 000
DDJSCS
3 000
Région
3 000
Département
3 000
Ville de Saint-Pierre
5 000
Caisse dépôts et consignations
4 000
CEPACR
5 000
SHLMR
4 000
SIDR
4 000
SEMADER
4 000
Fonds propres association
Total des Produits
30
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
4 010
60 010
îLE-DE-FRANCE (78)
esh : VALOPHIS - SAREPA
Référent : Sophie VAUGRENARD
[email protected]
Association : COULEURS D’AVENIR
Référent : Camille PAILLET
[email protected]
« Ensemble, améliorons notre cadre de vie ! »
DOTATION FÉDÉRALE : 40 000 € sur 3 anS
Exposé des motifs
Valophis Sarepa conduit, au côté de la ville et de ses partenaires,
depuis 2004, un important programme de rénovation urbaine
sur les 7 squares des Merisiers à Trappes qu’elle gère (14 gardiens).
Les travaux sont achevés sur 5 squares (Gérard Philipe, 320 logements ;
Maurice Thorez, 249 logements ; Paul Langevin, 267 logements ;
Yves Farges, 316 logements et Commune de Paris, 183 logements).
Ils se terminent sur Henri Wallon, 316 logements et Léo Lagrange,
279 logements. Aujourd’hui, à l’approche de la fin du programme,
la question du fonctionnement social des résidences et des
quartiers rénovés est au cœur des enjeux de pérennisation des
investissements.
La nouvelle étape qui s’annonce va demander une attention et un
suivi particulier autour :
>> de l’appropriation par les habitants de leur nouveau cadre de
vie et de leur nouvel habitat rénové,
>> d’une gestion urbaine de proximité adaptée,
>> de la cohésion sociale et du renforcement des partenariats,
>> de la formation d’un agent GUP aux techniques de concertation,
d’animation et d’évaluation d’actions.
Une agence de gestion composée de 15 salariés (un chef d’agence,
une assistante au chef d’agence, trois responsables de site, quatre
chargés de clientèle, une gérante, un chargé de relogement, un
assistant travaux, un agent d’accueil, une assistante action sociale et
contentieuse et un chef de projet territorial), basée sur Montignyle-Bretonneux, gère ce secteur de Trappes.
Le quartier des Merisiers concentre un tiers de la population de
Trappes, soit 10 000 habitants.
Il est actuellement constitué en totalité par des logements locatifs
sociaux, dont 80 % appartiennent à Valophis Sarepa. Au cœur des
Merisiers, un nouveau centre commercial a été aménagé avec un
marché ; quelques associations locales proposent des services et/
ou activités en direction des habitants ; la ville met également à
disposition des jeunes un certain nombre d’activités ; deux amicales
des locataires travaillent en étroite collaboration avec Valophis.
À compter de janvier 2014, le patrimoine de Valophis Sarepa
s’agrandit grâce au rachat du square d’Albert Camus, patrimoine
du bailleur Opievoy. Il est situé plaine de Neauphle au nord-ouest du
quartier les Merisiers. Il est constitué actuellement de 492 logements
avec une loge et 4 gardiens.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
31
Objectifs du projet :
1) créer des enceintes de concertation sur le quartier afin de
rendre les habitants acteurs de la vie sur leur square et les
accompagner aux changements,
2) améliorer la communication entre le bailleur et les locataires,
ainsi qu’avec les acteurs locaux pour une meilleure coordination
et une meilleure gestion des sites,
3) créer des actions de sensibilisation et d’amélioration du cadre
de vie avec et pour les locataires,
4) former l’agent GUP de l’esh aux méthodes et techniques développées par Couleurs d’Avenir : installer une concertation, organiser
et animer les réunions, maîtriser la communication externe
auprès des partenaires et habitants, coordonner des actions
avec les publics, réaliser les ateliers et opérations, évaluer et
dresser des perspectives.
Pour le quartier Maurice Thorez, il s’agira de maintenir la dynamique en cours jusqu’à l’amélioration des comportements sur le site
et l’autonomie des acteurs du comité de résidence (participation
aux comités et aux actions de sensibilisation).
Pour le square Albert Camus, la création d’un réseau de référents
d’immeuble puis d’une enceinte de concertation « Comité de
résidence » aura pour objectif de poser les conditions pour recréer
un dialogue entre les locataires et le bailleur.
Descriptif du projet
Contenu du projet :
Couleurs d’Avenir, en lien étroit avec Valophis, travaillera à la
mise en place d’enceintes de concertation sur chaque square en
développant les actions suivantes :
>> des porte-à-porte et réunions en pied d’immeuble pour mobiliser les habitants et recueillir leurs opinions (sur le logement,
la résidence et les services référents),
>> des réunions en salle avec les gestionnaires et les professionnels
locaux pour hiérarchiser les problèmes et chercher ensemble
des solutions,
>> des réunions pour préparer les actions concrètes et la
réalisation de ces actions concrètes in situ (ex. : animation
pédago-ludique un mercredi après-midi auprès des enfants
pour qu’ils respectent les espaces verts, des ateliers dans
un appartement témoin sur les économies d’énergies pour
aider à la gestion du budget familial, ou des visites conseils
auprès des familles ayant des difficultés à respecter certains
aspects du règlement).
32
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Publics visés :
L’ensemble des locataires du patrimoine défini plus haut (indirectement aussi les visiteurs et usagers réguliers), soit 2 964 familles
vivant au sein d’une vingtaine de bâtiments gérés par Valophis.
Partenaires :
Valophis, la ville de Trappes, la région Île-de-France, le département
des Yvelines, la Fondation de France, les habitants ressources et
volontaires (référents locataires), la chef de projets territoriale
Valophis-Sarepa (coordinatrice GUP), le service DSU de la Ville, le
GIP intercommunal Trappes/La Verrières, la CASQY (communauté
d’agglomération), les associations du territoire (telles que le Point
Service aux Particuliers, la Miss Pop’ et l’association Hempatebâ,
le centre social des Merisiers et l’annexe du centre social Dolto,
les écoles primaires des deux quartiers, le Club de Prévention
« Médianes », les travailleurs sociaux du secteur : assistantes
sociales du Conseil général, de la CAF et du service logement de
la Ville de Trappes).
ValophiS - sarepa
Résultats attendus
>> une adhésion des locataires référents et des acteurs locaux
au sein du dispositif de concertation permettant l’existence
d’une enceinte de concertation partagée et active pour suivre
les actions dans le temps,
>> une appropriation de l’environnement et du logement par les locataires et une implication des habitants dans la fonction « habiter »,
>> une appropriation par le personnel de proximité Valophis
des méthodes et des conseils concernant la communication
auprès des ménages et une fortification de leurs expériences
sur le patrimoine,
>> une méthodologie reproductible sur d’autres sites,
>> une amélioration visible de la propreté dans les bâtiments qui
perdure dans la durée,
>> une meilleure qualité de vie pour les locataires du parc, et
des locataires investis dans une démarche de dialogue avec
le bailleur,
>> la consolidation et le développement de la dynamique
partenariale,
>> une implication des référents qui poursuivront de façon autonome la concertation avec le bailleur,
>> une adhésion des partenaires à la méthode et une expérience
confortée sur la mise en place de concertation transversale,
>> la création d’outils pédagogiques innovants,
>> une méthodologie d’intervention transférable sur d’autres sites
et auprès d’autres partenaires, Ville ou bailleurs.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Ensemble,
améliorons notre cadre de vie ! ».
Votre présentation claire et méthodique du projet a permis aux
membres de CSP de saisir l’enjeu de ce projet pour l’esh ValophisSarepa et la mobilisation importante nécessaire de Couleurs d’Avenir
et des équipes de proximité auprès des habitants. Il est clair que dans
les secteurs difficiles, la mobilisation tant des personnels que des
habitants est un élément indispensable à la reconquête des quartiers.
Le Comité de sélection des projets approuve ce projet mobilisateur
de longue haleine qui semble crucial pour l’esh Valophis-Sarepa.
Il lui permettra de mettre en place une véritable gestion de proximité auprès de ses locataires, de renouer les liens par le biais des
réseaux de locataires référents pour améliorer la qualité de vie de
chacun et le vivre ensemble.
Les membres du CSP accordent la subvention demandée, sous
réserve de recevoir les notifications des cofinanceurs de ce projet.
Financement du projet (en €)
2013
2014
Ville de Trappes
3 000
Conseil général
3 000
La Fondation de France
8 000
4 845
Fonds pour l’innovation Sociale des esh
Valorisation personnel Valophis-Sarepa
Valorisation local commercial
Total des Produits
2016
400
Conseil régional
Fonds propre esh Valophis-Sarepa
2015
19 233
29 708
5 614
15 000
15 000
10 000
25 600
51 200
51 200
25 600
998
6 003
6 002
997
31 443
105 436
102 310
42 211
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
33
Midi-Pyrénées (31)
esh : COLOMIERS HABITAT
Référent : Josiane CAPIN
[email protected]
Association : COMITÉ DU SECOURS POPULAIRE DE COLOMIERS
Référent : Benjamin BLANC
[email protected]
« Avec Toi(t) »
DOTATION FÉDÉRALE : 40 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Depuis le début, les élus ont eu la volonté d’instaurer et de
maintenir une mixité sociale sur la ville de Colomiers, qui atteint
aujourd’hui un taux de 30 % de logements sociaux. Le quartier d’En
Jacca, construit dans les années 70, est un des premiers grands
quartiers de Colomiers avec de grands espaces verts, des bâtiments
de 5 étages au maximum, des grands logements, des commerces
de proximité et des aires de jeux. Ces bâtiments viennent de faire
l’objet d’une rénovation énergétique importante afin de réduire
les charges des locataires dans ce domaine. Les habitants sont là,
pour bon nombre d’entre eux, depuis la construction du quartier,
certains y sont même nés. Les transports en commun de la ville
sont gratuits, ce qui permet aux habitants du quartier d’accéder
facilement au centre-ville situé non loin de là ainsi qu’au local du
Secours populaire. Malgré la précarité grandissante de ces familles,
on ne note pas de progression au niveau de la délinquance.
Les familles accueillies par le Secours populaire de Colomiers
représentent près de 1 000 ménages dont 90 % sont des locataires de Colomiers Habitat. Cela représente 900 ménages dont
872 enfants de moins de 15 ans. Le revenu moyen de ces familles
est de 600 euros par mois
Le point de départ de ce partenariat est à la fois le savoir-faire du
Secours populaire de Colomiers en termes d’accompagnement
individuel mais également l’identification en amont des familles
en difficulté de paiement par le service recouvrement accompagnement de l’esh Colomiers Habitat. Ce partenariat vise à limiter
le nombre de familles en situation d’impayé mais surtout d’éviter
la coupure des allocations logements ou APL et donc de prévenir
l’endettement qui est dramatique pour ces familles déjà en grande
34
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
précarité. Le Secours populaire effectue un travail en profondeur
avec les ménages les plus fragiles afin d’éviter la cassure avec l’esh.
Cet accompagnement est un levier pour les familles pour qu’elles
puissent à termes devenir autonomes et sortir de leurs difficultés
actuelles. La notion de loisirs et de vacances est de fait totalement
occultée pour la plupart de ces ménages, cela se ressent dans la vie
quotidienne. C’est pourquoi, le second volet de cette action porte
autour de la création avec les familles d’un projet vacances. Dans
la continuité de l’accompagnement individuel, les familles et les
accueillants du Secours populaire vont créer ensemble un projet
prenant en compte la gestion des loisirs et des vacances. Le bénéfice
est réel pour ces familles et pour les enfants, le départ en vacances,
est pour la plupart, l’occasion de découvrir un autre quotidien,
s’éloigner un temps de la vie de quartier parfois difficile et découvrir
le vivre ensemble autrement, être heureux tout simplement.
Objectifs :
>> suivre et travailler auprès de 50 familles par an ciblées par le
service recouvrement de l’esh,
>> poursuivre ce travail d’accompagnement rapproché par le
parrainage permettant à ces 50 ménages le droit aux vacances,
>> faire partir en vacances au moins 70 enfants sur les 50 ménages
ciblés de Colomiers habitat, en mixant séjours familiaux ou
camps de vacances pour les enfants de 6 à 15 ans.
Sur trois ans, c’est 150 familles qui seront accueillies par le Comité
du Secours populaire pour un accompagnement rapproché global
et un accès aux vacances pour environ 600 personnes.
COLOMIERS HABITAT
L’innovation de ce projet porte sur cet accompagnement
rapproché global complété par la création de projets vacances
par le comité du Secours populaire de Colomiers auprès
des familles accompagnées. Ce travail collaboratif a des
impacts forts sur la vie de quartier, sur le vivre ensemble,
le respect d’autrui. Il redonne aux locataires une certaine
autonomie dans la gestion quotidienne de leur foyer et le
souci d’intégrer le droit aux congés pour eux et pour leurs
enfants avec peu de moyens. Ce travail de prise en charge
de la gestion de ses ressources a l’avantage d’envisager des
temps de vacances que nombre de familles en difficultés ne
s’autorisent même plus à imaginer.
Descriptif du projet
Le contenu de l’action
Ce projet est une collaboration étroite entre les agents de Colomiers
Habitat, la conseillère en économie sociale et familiale de l’esh et
les accueillants du Secours populaire. Mais il fait graviter autour
de lui une multitude d’acteurs de la ville de Colomiers.
L’accompagnement individuel des familles est principalement un
travail d’écoute active afin de réaliser un diagnostic efficace et
pouvoir ensuite orienter les personnes vers les différents services
de la ville.
Le Secours populaire de Colomiers a créé depuis vingt ans, un
réseau important de partenaires. Un partenariat avec les distributeurs d’énergies (EDF, GDF) afin d’avoir pour les familles
suivies des facilités de paiement (échelonnement de dette plus
important, protection contre les coupures…). De fait le comité du
Secours populaire de Colomiers mettra tout en œuvre pour que
ces ménages rééquilibrent leur situation financière et limitent leur
endettement, mais poursuivra l’accompagnement en les conseillant
et/ou en les orientant vers les différents services de droit commun
selon les difficultés observées non seulement dans la gestion du
budget, mais de façon plus élargie auprès des autres membres de
la cellule familiale pour travailler en matière de prévention sur la
santé, l’éducation et le droit aux loisirs.
L’action menée avec les familles entre dans les valeurs de l’association à savoir rendre les personnes actrices de leur propre existence
et de faire avec elles et non pour elles.
Publics visés :
50 ménages de composition distincte : familles nombreuses, familles
monoparentales, personnes isolées, retraités, jeunes actifs et
étudiants.
Partenaires :
Colomiers Habitat, la Mairie de Colomiers, Entreprise IGE-XAO,
les maisons citoyennes (maisons de quartiers), les assistantes
sociales du Centre communal d’action sociale (CCAS), les assistantes
sociales de la Maison des solidarités du Conseil général (MDS),
la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), la Mission locale,
la Protection maternelle et infantile (PMI), la Caisse d’allocations
familiales (CAF), EDF, GDF, Pôle Emploi, le Point-Rencontre chômeurs
et précaires (PRCP), la Fédération des associations de Colomiers
(FAC), les associations d’aide aux victimes (enfance, violence,
santé, addiction…), les différentes associations socioculturelles de
la ville, les groupes scolaires (Écoles : Lamartine, Paul Bert, Hélène
Boucher, Alain Savary, Jules Ferry ; Collèges : Jean Jaurès, Léon
Blum, Voltaire ; Lycées : Victor Hugo, Eugène Montel), Médecins,
Cliniques et Hôpitaux de Toulouse, Les Vacances Solidaires, l’Espace
Nautique Jean Vauchère…
Ceci est une liste exhaustive de nos partenaires que nous pouvons
être amenés à solliciter dans le cadre de l’accompagnement rapproché
global que nous appelons parrainage.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
35
Résultats attendus
>> faciliter le dialogue avec ces familles qui n’osent pas venir rencontrer les services ou qui n’ouvrent même pas leurs courriers,
afin de mettre en place des FSL maintien ou de clôturer une
dizaine de dossiers par an en rendant autonome ces 50 familles,
>> préserver le climat social qui règne dans les quartiers alors que
chaque année arrive sur la commune une centaine de familles
issues des relogements prioritaires par l’État,
>> réduire le nombre de famille en difficulté de paiement de loyer,
>> maintenir le taux d’impayé bas que nous avons actuellement
et ce malgré une précarité croissante,
>> permettre à un plus grand nombre de familles accueillies par
l’association de bénéficier d’un accompagnement rapproché
et d’accéder aux projets vacances,
>> les aider à retrouver une autonomie, leur donner les moyens
de se prendre en main, d’être acteurs de leur propre existence
pour se sortir de leurs difficultés.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu votre projet « Avec
Toi(t) » pour son aspect transversal et à fort potentiel humain.
Le comité remercie Josiane CAPIN de Colomiers Habitat et Benjamin
BLANC du comité du secours Populaire de Colomiers, pour la
clarté de leur prestation orale et leur volonté forte affichée pour
poursuivre une relation partenariale bien consolidée au service
d’un accompagnement social global des familles précarisées sur
le parc social de l’esh.
Il félicite les référents esh et association pour ce projet dont l’ambition est d’offrir aux familles en précarité une bouffée d’oxygène
en leur permettant de quitter pour une journée ou plus leur quartier.
Le Comité de sélection des projets accorde la subvention demandée et vous remercie pour ce beau projet largement enrichi par
la mise en place de la pédagogie de l’Éducation populaire qui
permet de briser l’isolement en déportant le travail social au-delà
d’une réponse à l’urgence.
Financement du projet (en €)
2013
2014
2015
Participation familles
15 500
15 500
15 500
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
13 400
13 300
13 300
Partenaire privé - Entreprise IGE-XAO
8 000
8 000
8 000
Fonds propres Colomiers Habitat
2 000
2 000
2 000
21 600
21 700
21 700
2 000
2 000
2 000
Subvention Mairie de Colomiers
45 000
45 000
45 000
Valorisation - Comité SPF de Colomiers
54 648
54 648
54 648
4 200
4 200
4 200
166 348
166 348
166 348
Fonds propres Secours populaire français
GDF
Valorisation - Colomiers Habitat
Total des produits
36
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
HAUTE-NORMANDIE (76)
esh : LE FOYER STéPHANAIS
Référent : Isabelle LAGACHE
[email protected]
esh : LOGEAL IMMOBILIèRE
Référent : Guillaume RIO
[email protected]
esh : LE FOYER DU TOIT FAMILIAL
Référent : Nathalie THERET
[email protected]
esh : SEINE HABITAT
Référent : Catherine DUCLOS
[email protected]
Association : éMERGENCE-S
Référent : Albert NANIYOULA
[email protected]
« Auto-réhabilitation accompagnée dans le cadre d’un partenariat
inter-bailleurs »
DOTATION FÉDÉRALE : 36 000 € sur 2 ans
Exposé des motifs
Le Foyer Stéphanais : gère 4 274 logements dont 3 728 sur la
Seine-Maritime. Le parc locatif est réparti en 2 679 logements
collectifs et 1 226 individuels. La moyenne d’âge des logements
se situe autour de 32 ans. Les sites concernés par le projet sont :
Saint-Étienne-du-Rouvray (ZUS quartier Hartmann, Château blanc)
Oissel, Cléon.
Le Foyer du Toit familial : gère 1 219 logements dont 1 170 collectifs et 49 individuels. Parmi ces logements 784 sont situés en
ZUS. La moyenne d’âge des logements se situe autour de 30 ans.
Un site est concerné par le projet à Sotteville-lès-Rouen (ZUS
quartier Buisson).
Logéal Immobilière : gère 9 405 logements locatifs dont 2 612
sont implantés sur la communauté d’agglomération de RouenElbeuf-l’Austreberthe. Ces derniers sont répartis en 1 558 collectifs,
863 individuels et 211 logements mixtes. L’âge moyen de ces
logements se situe autour de 35 ans.
Seine Habitat : gère 2 472 logements dont 1 235 collectifs en ZUS
et 250 logements individuels. Ces logements sont implantés à
Petit Quevilly. La moyenne d’âge du patrimoine se situe autour de
30 ans. Les sites concernés par le projet sont les quartiers Saint-Julien
et Néruda (ZUS).
Le projet consiste à mettre en place un travail d’accompagnement
social et technique au moyen d’un dispositif d’auto-réhabilitation
accompagnée. Il s’agit de mobiliser les locataires confrontés à
de fortes difficultés sociales pour qu’ils assurent eux-mêmes la
remise en état de leurs logements. Cela évite les coûts de réparation locative et réduit les tensions accrues avec le bailleur… Le
Foyer Stéphanais, Le Foyer du Toit familial, Logéal Immobilière et
Seine Habitat se sont associés à l’association émergence-s pour
favoriser l’autonomie des ménages les plus précaires et permettre
un bien-vivre dans leur logement.
L’accompagnement par un professionnel aguerri amène le locataire
à mobiliser une envie de vivre en un lieu décent, à reconstruire
une dignité par un intérieur réinvesti, à apprendre des techniques
de mise en œuvre qui passent par le choix des matériaux et l’autonomie valorisée. Cette démarche repositionne le locataire dans un
rôle positif, reconstructeur de rapports apaisés avec son bailleur,
le gardien, le voisinage et même au sein de l’entité familiale.
Objectifs visés :
>> réaliser 20 logements par an selon une répartition validée par
les référents des esh,
>> permettre le maintien dans les lieux des publics les plus fragiles
(axe 2 du Plan départemental d’action pour le logement des
personnes défavorisées),
>> faciliter les mutations dans le cadre d’un parcours résidentiel
pour les ménages les plus en difficultés,
>> rendre l’occupant acteur de son logement en favorisant sa
participation à l’amélioration de son cadre de vie.
Le projet est innovant dans le processus de réhabilitation : le
locataire est engagé dans la remise à niveau de son lieu de vie.
Il est constitutif d’une spirale ascendante d’un “mieux-vivre”
constitutif d’un “mieux-être soi-même”, constitutif d’un “mieuxs’intégrer” dans l’immeuble, la cité, le quartier, la ville…
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
37
Descriptif du projet
Contenu de l’action
Il vient en réponse à la préoccupation commune de 4 bailleurs
d’un même territoire face au besoin d’accompagnement social et
technique de leurs locataires économiquement fragiles, confrontés
à une forte dégradation latente et souvent passive du logement
qu’ils occupent et pour qui aucun effet significatif ne peut résulter
de mesures coercitives ou de procédures réglementaires.
émergence-s met en œuvre son savoir-faire d’accompagnement
spécifique de locataires - en habitat diffus - afin qu’ils effectuent
par eux-mêmes des travaux dans leurs logements grâce à la pédagogie développée sous l’égide d’un accompagnant spécialisé leur
permettant de se réapproprier leurs lieux de vie, rendre enfin
possible un projet de mutation - par exemple - sans avoir un
coût élevé de réparation à l’état des lieux de sortie ou éviter une
procédure d’expulsion.
La remise en “vie active” de son logement, constructeur de nouveaux rapports locataire-bailleur et locataire à voisins, est garante
d’une insertion dans la cité au travers une image enfin positive et
valorisable. Cela casse le processus de désaffiliation sociale et de
désinvestissement du lieu de vie en cours constatés et reconstitue
des rapports de confiance avec le bailleur et avec le voisinage.
Publics visés :
>> les familles ou ménages dont le mode de vie dégrade le logement (présence d’animaux, addiction, isolement…),
>> mutations à caractère social (sur-occupation, sous-occupation,
problèmes financiers…),
>> familles isolées désocialisées.
Les partenaires :
Le Foyer Stéphanais, Le Foyer du Toit familial, Logéal Immobilière,
Seine Habitat, les communes ou centres communaux d’action
cociale (CCAS), les travailleurs sociaux de secteur et spécialisés, le
cas échéant : tutelle, service de suivi socio-judiciaire…, les centres
sociaux de proximité, les proches de la famille (enfants, parents,
voisins…), le département (ménage bénéficiaire du RSA via les
centres médico-sociaux), la DDCS si le quartier est classé PSR
(programme de réhabilitation via les référents CUCS).
Résultats attendus
Les principales attentes pour les esh portent sur :
>> la remobilisation du locataire et de sa famille concernant son
cadre d’habitat et de vie,
>> une meilleure intégration dans le voisinage et le quartier (mieux
être social),
>> la lutte contre la rupture ou l’isolement social,
>> une refondation de la relation avec le bailleur.
38
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Pour l’association, Il s’agit de faire valoir sa dimension d’acteur
majeur d’un territoire, de porteur d’une mission d’actions sociales
(au pluriel) notamment dans le domaine des politiques publiques :
AVDL, ASLL, Intermédiation locative, logement adapté, chantiers
d’insertion Bâtiment, action sociale de territoire, auto-réhabilitation accompagnée…
Par ses actions, leur développement, leur impact sur un territoire,
émergence-s fait valoir son savoir-faire social et sa compétence à la
fois d’insertion sociale et d’inclusion dans le champ économique.
Le foYeR stÉPHAnAis • Le foYeR du toit fAmiLiAL •LoGeAL immoBiLiÈRe • seine HABitAt
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Auto-réhabilitation
accompagnée dans le cadre d’un partenariat inter-bailleurs ». Nous tenons
tout d’abord à remercier Isabelle Lagache et Franck Lequien du Foyer
Stéphanais, Nathalie Théret du Foyer du Toit familial, Catherine Duclos
de Seine Habitat, Sylvie Mestrallet de Logéal Immobilière et Dominique
Lacaille, d’émergence-S, pour la qualité de leur prestation lors de l’audition.
Le CSP est fort intéressé par la pédagogie développée dans ce projet
d’auto-réhabilitation où le locataire est fortement valorisé dans la prise
en charge de son logement mais aussi dans le transfert des savoir-faire
acquis en devenant « aidant » à son tour auprès d’autres locataires.
Cette collaboration inter-bailleurs permet non seulement de mobiliser
un plus grand nombre de locataires et de créer des solidarités, mais
surtout participe au développement d’une culture commune de l’autoréhabilitation auprès de 4 bailleurs sociaux sur un même territoire.
Le Comité de sélection a fortement apprécié ce projet et ce groupe
projet qui a su mettre en avant les règles essentielles de la solidarité
et accorde la subvention demandée. Nous souhaitons que cette
mutualisation de moyens sur ce projet, puisse dans les mois à venir,
se traduire aussi par une contribution de chacune des esh au FIS.
Financement du projet (en €)
2014
2015
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
18 000
18 000
Participation des bailleurs
21 000
21 000
Foyer Stéphanais (10 logts)
4 200
4 200
Foyer Toit familial (2 logts)
8 400
8 400
Logéal Immobilière (4 logts)
8 400
8 400
15 000
15 000
1 400
1 400
61 400
61 400
Seine Habitat (4 logts)
Participation des locataires pour les matériaux mis en œuvre
Total des produits
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
39
PROVENCE-ALPES CÔTE D’AZUR (13)
esh : FAMILLE & PROVENCE
Référent : Xavier ROUQUEROL
[email protected]
Association : PADES
Référent : Florence GHESTEM
[email protected]
« Des Jardins Familiaux de Développement Social, terreau
d’une dynamique participative dans un quartier d’habitat
social »
DOTATION FÉDÉRALE : 96 610 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Depuis janvier 2013, le PADES a fait un travail déterminant pour
F&P qui a permis d’envisager les suites projetées sur les trois
années à venir et qui font l’objet du présent dossier :
>> Tout d’abord, l’étude de faisabilité a permis de faire ressortir
un nouveau potentiel de développement sur des parcelles des
bâtiments Famille & Provence : des espaces, jusque-là délaissés,
sont apparus comme des opportunités foncières susceptibles
d’accueillir, par des jardins participatifs, de nouvelles formes
de solidarités.
>> Le PADES a également sensibilisé les habitants et les acteurs
locaux aux enjeux des JFDS, et a préparé les conditions pour
développer une dynamique jardinière sur le quartier.
à partir de cette recherche-action qui s’appuie sur l’engagement
de F&P de créer des JFDS sur son patrimoine à Encagnane (4 850
logements dont 653 gérés par F&P), ce projet a pour objectif de
préciser les gains et obstacles que peuvent rencontrer les bailleurs
face à la mise en œuvre de jardins participatifs. Le Pades est
sollicité par F&P pour consolider l’ébauche participative mise en
place l’an dernier afin que ce concept de JFDS soit pris en compte
dans son portage juridique et financier non seulement par l’esh
mais aussi par les acteurs locaux.
40
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Objectifs :
>> expérimenter sur un cycle complet le concept de JFDS sur un
territoire de la phase de création jusqu’à son fonctionnement,
en créant une trentaine de parcelles dans un premier temps,
>> mettre en place une organisation et un modèle juridique
performants, adaptés à l’architecture du projet qui associent
un certain nombre d’intervenants,
>> faire ressortir les étapes clés nécessaires à la réussite d’une
opération de ce type,
>> développer des outils d’évaluation pour mieux maîtriser l’évolution du projet,
>> capitaliser cette expérimentation en un modèle de développement transposable sur d’autres territoires.
En matière d’innovation, la spécificité de ce projet réside dans la
combinaison de trois échelles :
>> une échelle temporelle, en tant que continuité d’une dynamique amorcée en 2013, pour laquelle le bailleur s’implique
dans une réflexion sur la gestion de problématiques urbaines,
>> une échelle humaine, ce projet est un moyen d’agir sur le cadre
de vie avec les usagers, de contribuer à réinsérer des populations
désociabilisées et de sensibiliser les habitants à l’environnement
et à la qualification des espaces collectifs de proximité,
>> une dimension urbaine et sociale à l’échelle d’Encagnane, dans
un premier temps, relayée par la ville et les partenaires locaux
et institutionnels sur le territoire au sens large.
FAMILLE & PROVENCE
Descriptif du projet
Pour asseoir le concept de JFDS sur le quartier d’Encagnane, le
PADES poursuit la mobilisation des habitants et des partenaires
locaux. Pour cela, à partir d’un cahier des charges élaboré par
l’esh, le PADES recrutera la structure d’animation sociale et technique choisie, à même de gérer le fonctionnement de ces futurs
JFDS. Pour mener à bien la mission qui lui est confiée, le PADES
est accompagné de trois intervenants distincts dès octobre 2013 :
>> Une structure d’animation sociale et technique, engagée pour
mettre en œuvre la concertation et animer la vie des jardins.
Le PADES envisage de la former entre 2013 et 2015, dans le
but qu’elle puisse étendre les jardins, puis devenir un acteur
autonome et référent des jardins dans le quartier.
>> « La Coopérative » est une structure mobilisée pour élaborer
des outils de mobilisation innovants et complémentaires de
ceux mis en œuvre avec le prestataire en charge de l’animation
(porte-à-porte, ateliers de concertation notamment). Il s’agit
de toucher d’autres publics, et ce, par d’autres biais que par
la seule approche jardinière.
Ce projet de recherche-actions est un moyen d’agir sur le cadre
de vie avec les usagers, de contribuer à réinsérer des populations
désociabilisées et de sensibiliser les habitants à l’environnement
et à la qualification des espaces collectifs de proximité.
Les publics visés :
>> 430 ménages de Famille et Provence dont 258 ménages la première année et 172 autres ménages à partir de la seconde année,
>> les acteurs locaux,
>> d’autres bailleurs dont ceux présents sur le quartier.
Les partenaires :
Partenaires transversaux du projet.
Famille et Provence, l’AR HLM PACA et Corse et ses membres,
l’USH, le Réseau des Jardins solidaires méditerranéens/Jardins
dans tous ses états.
Partenaires de la mise en œuvre et de la vie des jardins
>> Wilfried Meynet, avocat spécialiste de l’économie sociale
et solidaire apporte un conseil juridique pour l’élaboration
des documents conventionnels référençant le partage des
responsabilités et des droits entre les différentes parties au
projet (bailleur, prestataires, habitants).
Centre social et culturel la Provence, ADDAP 13 (éducateurs de rue),
Maison de quartier La Mareschale, CIQ d’Encagnane, associations
de quartier, Ville d’Aix-en-Provence, au travers de plusieurs de ses
services (techniques, espaces verts, action sociale, logement),
structures d’action sociale (CAF, travailleurs sociaux).
Le PADES met en place avec la structure d’animation, des outils de
mobilisation, de participation, de conception et de réalisation des
JFDS. Pour la mobilisation des habitants, le PADES et la structure
d’animation peuvent compter sur les outils innovants développés
par la « coopérative ».
Partenaires de recherche du PADES. Ils pourront s’associer à la
démarche et s’appuyer sur les éléments d’interprétation tirés d’Encagnane pour mieux répondre à la question des services assurés par les
jardins associatifs urbains dans le développement durable des villes.
Dès la mise en place des jardins sur la parcelle de Lou Grillet, ils
veillent à maintenir une dynamique jardinière, puis reconduisent
le même processus auprès des 172 autres ménages dès la seconde
année. Au fil du projet, le prestataire est davantage responsabilisé
dans l’optique de devenir indépendant et autonome dans la gestion
et le développement des JFDS au terme des 3 années.
Aix-Marseille Université : laboratoire Nort, laboratoire TELEMME, INRA,
Agroparitech, CETE, ISARA, IRSTV, SCOOP Saluterre, Plantes et Cités.
Partenaires institutionnels et financiers
Région PACA ; Communauté du Pays d’Aix ; Ville d’Aix-en-Provence ;
Contrat urbain de cohésion sociale/Atelier Santé ville, le Conseil
général, L’ÉTAT.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
41
Résultats attendus
Pour l’esh :
>> la création de jardins familiaux de développement social sur
les parcelles Lou Grillet et extérieur – sud du quartier,
>> une remobilisation et une responsabilisation des habitants par
l’appropriation jardinière d’une partie des espaces extérieurs
de proximité du quartier,
>> la réalisation d’outils méthodologiques facilitant la création et
la gouvernance d’autres jardins familiaux de développement
Social sur les autres cités où il est gestionnaire.
Pour l’association :
>> l’élaboration de repères méthodologiques facilitant la diffusion
des jardins familiaux de développement social sur d’autres
territoires et avec d’autres bailleurs.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet de Rechercheaction « Les jardins familiaux de développement social, terreau
d’une dynamique participative dans un quartier d’habitat social ».
Il a très bien compris l’enjeu pour Famille et Provence de poursuivre la
dynamique entamée l’an dernier pour passer à la vitesse supérieure et
de travailler sur la qualification des espaces de proximité en y modifiant
leur fonction et en recherchant le modèle adéquat pour pérenniser ces
jardins familiaux. Nous remercions pour cela la qualité de la prestation
de Xavier Rouquerol et de David Rosanvallon de Famille et Provence.
Lors de l’audition, l’aspect « recherche-action » a été beaucoup
plus difficile à appréhender et bien que nous ne doutons pas de la
qualité du PADES, il nous a été difficile d’en percevoir les contours.
Considérant que la dynamique engagée par l’esh est à poursuivre,
le Comité de sélection des projets approuve le projet présenté
et accorde la subvention demandée sous réserve que l’aspect
“recherche” proposé par le PADES soit clarifié pour chaque étape
du projet et que Serge Guérin participe aux Comités de pilotage
afin de vous accompagner dans cette phase “recherche”.
La subvention demandée représentant un coût global important,
implique de fait, que la Fédération, au même titre que l’esh Famille
et Provence, bénéficie largement de la production intellectuelle
et des modèles testés à l’occasion de ce projet.
Financement du projet (en €)
Famille et Provence
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
2013
2014
2015
2 747
8 615
7 960
13 735
43 075
39 800
Région PACA
5 494
17 230
15 920
CPA
2 747
8 615
7 960
Ville d’Aix-en-Provence
2 747
8 615
7 960
27 470
86 150
79 600
Total des produits
42
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
AQUITAINE (33)
esh : DOMOFRANCE
Référent : Sylvie RODRIGUEZ
[email protected]
Association : LES FÉES PAPILLONS
Référent : Patricia CHAUFFOURIER
[email protected]
« Association Les Fées Papillons 2014-2015 : L’envol ! »
DOTATION FÉDÉRALE : 40 000 € sur 2 ans
Exposé des motifs
Un important travail de collaboration précédant l’arrivée de cette
nouvelle association avait déjà permis de créer les conditions d’un
vrai partenariat entre tous les acteurs de terrain confrontés aux
difficultés sociales, économiques, à des problèmes de délinquance
et de dégradations importants. Le climat était propice à l’arrivée
des Fées Papillons sur ce site.
Ce quartier d’habitat social dense se découpe en deux poches
d’habitation : Les Aubiers, au sud de l’avenue Laroque, 1 033 logements
répartis entre Aquitanis (OPHLM) et Domofrance (esh), et la résidence du Lac, au nord 330 logements des années 70 acquis et gérés
depuis 2004 par l’esh. Cette dernière est fortement dégradée, et
l’existence de deux niveaux de parkings sous la dalle, lieux d’une
économie souterraine bien ancrée, rend les relations difficiles
avec les locataires. Cette résidence se trouve séparée de celle
de la résidence des Aubiers par une avenue centrale découpant
fictivement ce secteur en deux parties, avec des habitants qui se
côtoient peu. Les équipements et services sont peu nombreux et
surtout dédiés à l’enfance et à la santé : deux crèches municipales,
un médecin et un dentiste non remplacés suite à leurs départs
respectifs à la retraite. L’arrivée du tramway en 2008 a cependant
permis à ce quartier de s’ouvrir sur la ville.
La réhabilitation s’est accompagnée d’un travail complexe de
reconquête des habitants ponctuée de moments de tension
importante : incendies du parking souterrain, fortes dégradations,
manifestations hostiles de la population. Cette population de 652
habitants dont 294 enfants est fortement précarisée : 31 % de
ceux en âge d’être actifs étaient sans emploi, 17 % de familles
monoparentales avaient plusieurs enfants.
L’offre de bien-être se développe, certes, et elle est de plus en plus
médiatisée et objet de publicités. Mais nombreuses sont les femmes
qui n’ont pas les moyens économiques d’y accéder, et en éprouvent
frustration et blessure supplémentaires. Ce besoin, non satisfait par
les offres existantes, a sensibilisé la fondatrice de l’association, qui a
connu elle-même une traversée difficile. Elle ne s’en est sortie que grâce
à l’aide qu’elle a reçue de la part de femmes solidaires, intervenant
en particulier dans le domaine de l’écoute et du mieux-être. à la
différence des bénéficiaires visées cependant, elle a eu la chance de
disposer de ressources économiques suffisantes et de liens sociaux
forts. C’est pourquoi elle a ressenti, une fois cette traversée du désert
passée, que la création d’une association de ce type était dorénavant
inscrite sur son chemin de vie. Ce projet proposé par Les Fées Papillons
s’adresse aux femmes, mères de famille monoparentale ou pas, inscrites
dans un parcours d’insertion.
« Des femmes en souffrance qui auront fait l’expérience de cette
douceur pourront à leur tour la vivre pour elles, la partager dans leur
milieu, mieux se réinsérer socialement et professionnellement ».
Cette aventure humaine est le challenge fixé et auxquel Domofrance,
la Ville de Bordeaux et les partenaires ont adhéré. Cette adhésion
permet aux Fées Papillons d’expérimenter leur activité de soins et
de bien-être auprès d’un public de femmes en parcours d’insertion.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
43
Objectifs fixés :
en difficulté. L’association facture ses prestations à l’INSUP,
>> créer un poste de directrice pour développer l’activité et assurer les parties opérationnelles, administratives et comptables
de l’association,
>> autre source d’autonomie financière à développer : l’organisation d’événements publics payants, tels que des ateliers et
conférences sur le thème du bien-être.
>> passer d’une dizaine de parcours lors de l’expérimentation,
à 100 parcours en 2013, puis 150 parcours en 2014, et 200
en 2015,
>> puis, au-delà de 2015, le concept porté par Les Fées Papillons,
enrichi par l’expérience pilote de Bordeaux, nous semble
reproductible dans d’autres quartiers, d’autres villes de notre
département, notre région, notre pays,
Le concept Les Fées Papillons établit des ponts, des passerelles, des
alliances nouvelles, comme le font les papillons qui butinent toutes les
fleurs et créent de la biodiversité. Ainsi nous recherchons les alliances
public-privé, femmes en difficultés-femmes dans l’aisance, femmeshommes (de nombreux hommes qui apprécient authentiquement
les femmes peuvent venir en soutien), seniors-juniors : les anciennes,
leur expérience de femmes, et les jeunes, adolescentes en formation
ou jeunes en difficulté, culture d’origine française ou étrangère…
>> élargir les prescripteurs en intégrant les Compagnons bâtisseurs
d’Aquitaine et CILEA qui interviennent auprès des locataires
en difficulté de Domofrance,
Les valeurs sont capitales dans ce projet, elles en sont l’essence et
sont donc énoncées, et écrites, dès l’accueil et l’adhésion. La personne
qui devient membre de l’association indique qu’elle les partage.
>> développer l’autonomie économique des Fées Papillons, comme
le leur recommande les partenaires institutionnels, avec de
nouveaux prescripteurs privés sous convention. Certains tels
que l’INSUP, organisme de formation et de requalification,
adressent d’ores et déjà à l’association des groupes de femmes
Le projet Les Fées Papillons est unique, mais il est aussi dans l’air de
son temps, comme une multitude de projets innovants qui partagent
les mêmes valeurs. Ces projets témoignent de la fin d’une époque. à
l’image du papillon, ils résultent d’une mue, d’une transformation d’un
ancien monde vers un nouveau. Un monde qui n’est pas encore écrit.
Descriptif du projet
Il s’agit d’accompagner un public de femmes en difficultés dans le
cadre de l’économie sociale et solidaire en complément de leur
parcours d’insertion afin qu’elles retrouvent la confiance et l’estime
de soi qui leur permettra d’acquérir un meilleur équilibre et une
plus grande assurance pour les projets qu’elles souhaitent mettre
en œuvre, qu’ils soient d’ordre privé ou professionnel.
Les Fées Papillons ont ainsi créé leur réseau de prescripteurs afin
de mieux cibler les bénéficiaires qui adhèrent ou non au parcours
de soins et de santé qui leur est proposé à la suite d’une rencontre
préalable avec Patricia Chauffourier, fondatrice et directrice bénévole de l’association. Ce parcours de soins et de bien-être présente
les avantages de mixer des séances collectives à des séances
individuelles où, selon le besoin, 30 des 40 membres du réseau
de professionnels bénévoles interviennent.
Le quartier des Aubiers est tout particulièrement démuni face
à ce type de soins (même dans le secteur marchand), et encore
trop peu pourvu de lieux de partage d’activités pour les femmes.
44
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Publics visés :
>> des femmes habitantes du quartier des Aubiers, locataires de
Domofrance ou d’Aquitanis orientés par les acteurs sociaux locaux,
>> des femmes, orientées par 2 nouveaux prescripteurs : les
Compagnons bâtisseurs et CILEA,
Des femmes adultes de tous âges, bénéficiaires du RSA ou en difficulté économique sérieuse et prouvée, désireuses de favoriser leur
insertion sociale et professionnelle, en accord sur le principe d’une
contrepartie à apporter à l’association selon leurs compétences.
Les partenaires :
Domofrance (loyer offert), La Ville, le Fonds social européen,
la Fondation de France, MDSI, CCAS, centres sociaux, Mission
Emploi, PLIE, Domofrance, Compagnons bâtisseurs, Cilea, régie
de quartier, le conseil général (FSL), l’État (DDCS : ADVL), CIDFF,
Maison de la Femme, Promofemmes, Associations du quartier :
Mana, ZEKI, UVS, Passerelles.
domofrance
Résultats attendus
>> l’atteinte des objectifs fixés : 100 bénéficiaires en 2013, 150
en 2014, 200 en 2015 ;
>> un lieu « cocon » où des femmes différentes se sentent libres,
épanouies, et solidaires ;
>> une amélioration de notre communication sociale au-delà
des obligations du contrat de location : payer le loyer, jouir
paisiblement du logement et des parties communes ;
>> la présence de sourires sur les visages, durablement, d’une
nouvelle énergie et d’une confiance en soi qui se traduiront
dans tous les actes de la vie ;
>> un renfort de l’accompagnement social des locataires ;
>> un nombre de professionnels bénévoles à maintenir et développer : les « Fées » ! ;
>> une présence pérenne des Fées Papillons sur le quartier
des Aubiers : facteur de dynamisation du site et de sérénité
d’occupation ;
>> un mieux-être de nos locataires les plus fragiles pour faire face
aux difficultés rencontrées pour s’insérer socialement et/ou
professionnellement ou tout simplement briser l’isolement
dans lequel elles se trouvent ;
>> le maintien d’un partenariat social et humain de grande qualité
avec tous les acteurs de ce secteur ;
>> un nombre croissant de bénéficiaires tout en maintenant un
niveau qualitatif de soins élevé, et en développant l’esprit de
solidarité entre elles toutes ;
>> de même pour les prescripteurs, en maintenant un lien fort
entre toutes et tous.
à moyen et long terme, l’implantation de centres « Les Fées
Papillons » sur d’autres sites du territoire.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Association
Les Fées Papillons 2014-2015 : L’envol ! », parcours de santé et de
bien-être proposé aux femmes en parcours d’insertion.
à noter que, après l’excellente prestation orale, un silence « sacerdotal » s’est installé… Pour l’émotion intense provoquée par votre
exposé, nous tenons à remercier Sylvie Rodriguez de Domofrance
et Patricia Chauffourier pour leur professionnalisme et leur qualité
de narratrices.
Au-delà du choc oratoire de ce fantastique binôme, le projet a
suscité un vif intérêt par la transversalité des actions partenariales
et de mise en réseau réalisées pour asseoir et pérenniser l’action
sur la résidence du Lac du quartier des Aubiers et permettre, ainsi,
à des femmes en difficultés de recevoir individuellement tout en
pouvant, à leur tour, donner collectivement. Le CSP vous accorde
la subvention demandée à l’unanimité et souhaite longue vie aux
Fées Papillons actuelles et à venir.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
45
Financement du projet (en €)
2014
2015
Vente de produits (livre, ateliers-conférences, prestations)
3 000
4 000
État
2 500
2 500
Département
Ville de Bordeaux
2 500
2 500
2 500
19 000
21 000
Domofrance
1 000
1 500
Fondation privée Cassous
4 000
3 500
Cotisations
2 000
2 000
Valorisation Personnel bénévole
20 000
24 000
Valorisation Domofrance (loyer)
7 000
7 000
Valorisation Domofrance (personnel)
3 600
4 000
64 600
74 500
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
Total des produits
46
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
PAYS DE LA LOIRE (85)
esh : VENDéE LOGEMENT
Référent : Géraldine LEROUX
[email protected]
Association : MAISON DE QUARTIER DES PYRAMIDES
Référent : Aline PINÇON
[email protected]
« Alluchon fait le mur ! »
DOTATION FÉDÉRALE : 9 450 € sur 1 an
Exposé des motifs
La ville de La Roche-sur-Yon atteint 24 % de logements sociaux
qui sont principalement concentrés dans les quartiers Nord de
la ville. Vendée Logement esh possède 17 % du parc social de
la Roche-sur-Yon avec près de 1 200 logements. Vendée Habitat,
office public de l’Habitat, est le principal bailleur avec 61 % du parc
social. La résidence Le Moulin d’Alluchon, patrimoine de Vendée
Logement esh, est implantée dans le quartier des Pyramides,
l’un des 3 quartiers du nord de la Roche-Sur-Yon (ville de 53 000
habitants) faisant l’objet d’une vaste rénovation dans le cadre du
programme de renouvellement urbain de l’ANRU. C’est dans ce
cadre que la résidence Le Moulin d’Alluchon a bénéficié d’une
réhabilitation lourde puisque cela concernait autant la requalification par l’isolation thermique des façades extérieures, qu’une
réfection des parties communes et qu’une rénovation profonde
de tous les logements (salle de bains, cuisine, wc, électricité).
Les travaux ont débuté en septembre 2012 pour s’achever en
avril 2013. Au vu de la complexité du chantier (travaux réalisés en
site occupé, relogement des locataires, divers corps de métiers
intervenants, problématique de l’amiante…), l’esh souhaitait un
coordinateur travaux et une personne dédiée à la relation locataires
afin de tisser un lien privilégié avec les habitants pendant une
période que l’on sait difficile. Au total ce sont 4,2 millions d’euros
qui ont été investis, financés à 85 % par Vendée Logement (fonds
propres et emprunts CDC) représentant ainsi près de 40 000 € par
logement, sans augmentation de loyer ou charge pour le locataire.
Le projet de réhabilitation, en site occupé, a complètement intégré
les habitants à la démarche. D’abord avec la mise en place d’un
interlocuteur unique dédié à la relation locataires pendant les 8 mois
de travaux, mais aussi avec l’ouverture du chantier aux personnes
en insertion professionnelle. Au total ce sont 4 874 heures d’insertion qui ont été réalisées soit deux fois plus que les objectifs fixés
par l’Anru.
La résidence est installée au bord de l’Yon, dans un quartier paisible,
plus champêtre qu’urbain tout en étant à deux pas du centre-ville.
On y trouve des commerces de proximité, des lignes de bus, de
nombreuses activités sociales et culturelles. Elle a été construite
par Vendée Logement et mise en service le 1er novembre 1970.
Elle se compose de quatre immeubles en R +4 dans lesquels sont
installés 108 logements à loyers modérés. La majeure partie des
résidents est plutôt jeune (moyenne d’âge 39 ans), vit seule et
est active. Suite à la réhabilitation, 32 nouveaux locataires ont
intégré la résidence depuis juillet 2013. Autant de personnes qui
ont été sollicitées par courrier personnalisé pour rejoindre le projet
« Alluchon fait le mur ! ». Elles ont été conviées à une séance de
travail le 3 octobre 2013.
La ville de La Roche-sur-Yon est en plein renouveau, elle mène de
nombreux projets artistiques autour d’équipements urbains, par
exemple transformateurs EDF, ponts, soubassement d’immeubles,
etc. La Maison de quartier des Pyramides a ainsi élaboré un projet
d’animation globale et sociale permettant de mener des actions
porteuses de sens pour l’avenir, développer des partenariats,
favoriser la mixité sociale.
Dans ce contexte, Vendée Logement esh, la ville de La Roche-surYon et la Maison de quartier des Pyramides s’unissent autour d’un
projet artistique qui poursuivra la dynamique de la réhabilitation et
les bonnes relations engagées avec les résidents. Bien que conçues
en mode participatif avec les habitants bénévoles, les trois autres
fresques seront réalisées par les artistes seuls.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
47
Objectifs :
>> finaliser avec les habitants/locataires une réhabilitation lourde
autour d’un projet artistique participatif,
>> impliquer au moins 20 habitants du quartier autour d’un projet
commun dont 25 % de locataires de Vendée Logement,
>> opérer un rapprochement avec les institutions et acteurs
locaux, avec lesquels nous avons un intérêt commun : favoriser
la mixité sociale et le mieux-être des habitants,
>> réaliser une action innovante, moderne, facteur de différenciation, en concertation avec les habitants locataires.
Descriptif du projet
Initié par Vendée Logement et en partenariat avec la Ville, l’esh
confie à la Maison de quartier des Pyramides la coordination
d’un projet artistique collectif qui consiste à concevoir et réaliser
des fresques murales sur l’une des faces des soubassements des
quatre bâtiments de la résidence Le Moulin d’Alluchon. Ainsi, il
sera réalisé en mode participatif des fresques sur une face de
chaque soubassement d’immeuble (face avant, la plus visible) de
la résidence, en juin 2014.
Pour cela, Aline Pinçon, directrice de la Maison de quartier des
Pyramides, en lien avec le référent esh Géraldine Leroux, mobilise
les habitants de la résidence et du quartier et les fédère pour que
ces fresques murales soient l’aboutissement d’une réflexion collective et d’un travail participatif sous la conduite expérimentée de
cinq artistes vendéens mandatés par la Maison de quartier pour
conduire les différents ateliers de préparation jusqu’à la réalisation.
Publics ciblés :
Avec les locataires de notre résidence et les 630 adhérents en
2012, ce sont près de 750 personnes qui seraient potentiellement
concernées par ce projet.
Notre objectif : impliquer 20 habitants du quartier des Pyramides
dont 5 locataires de Vendée Logement esh.
Les partenaires :
Vendée Logement esh, la Maison de quartier des Pyramides,
la Mairie de La Roche sur Yon, Quille Construction (entreprise
travaux), Mairie de La Roche-sur-Yon, les 5 artistes plasticiens
vendéens : Sonia Campos, Blandine Le Pallec, Damien Chauvière,
David Normand, François Gigaud.
Résultats attendus
>> un renforcement des liens : entre les partenaires, entre le
bailleur et ses locataires, entre les locataires et la Maison
de quartier les Pyramides « mieux se connaître pour mieux
travailler ensemble sur d’autres projets »,
>> une modification de perception du collectif social,
48
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> une résidence pas comme les autres qui peut surprendre tant
les locataires que les passants,
>> le recrutement parmi les locataires de la résidence de nouveaux
adhérents à la Maison de quartier.
vendée logement
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Alluchon fait
le mur ! » pour la réalisation de 4 fresques murales, considérées
comme la touche finale à l’aboutissement de la requalification de
4 bâtiments de la résidence Le Moulin d’Alluchon. Nous remercions tout d’abord Géraldine Leroux de Vendée Logement, Aline
Pinçon de la Maison de quartier Les Pyramides et Nicolas Gazo,
correspondant de quartier de la ville de La Roche-Sur-Yon pour la
clarté de leur exposé. Nous avons bien saisi l’intérêt de la démarche
pédagogique poursuivie. La création de fresques en mode
participatif de la conception à la réalisation est une bonne
façon pour les locataires de s’approprier les espaces, de les
respecter et de créer un sentiment d’appartenance à son quartier.
Les membres du CSP regrettent seulement que seule une fresque
soit réalisée avec les locataires. Le CSP a bien noté que cette
démarche participative s’inscrit et s’intègre dans un projet global
de la ville de La Roche-sur-Yon qui souhaite revaloriser l’ensemble
des équipements urbains en y ajoutant une note artistique,
permettant de donner une identité visuelle forte à chacun des
quartiers qui la compose. Le CSP valide ce projet et émet un avis
tout à fait favorable à l’octroi de la subvention demandée avec
la suggestion que les trois autres fresques puissent aussi être
réalisées en mode participatif.
Financement du projet (en €)
2013
2014
Maison de quartier des Pyramides
2 500
4 050
Vendée Logement esh
5 000
5 000
Quille Construction
4 000
Mairie de La Roche-sur-Yon
1 500
Fonds pour l’innovation sociale des esh
9 450
Total des produits
7 500
24 000
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
49
RHÔNE-ALPES (69)
esh : Sollar
Référent : Guy VIDAL
[email protected]
Association : CHERS VOISINS
Référent : Serge LE BOULCH
[email protected]
« Chers Voisins » : Concept d’habitat éco-responsable
à système de voisinage intergénérationnel solidaire.
DOTATION FÉDÉRALE : 100 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Saint-Germain-au-Mont-d’Or (2 789 habitants en 2009) est une
commune péri-urbaine au nord de l’agglomération lyonnaise (17 km
de Lyon). La résidence Les Platanes est située à l’extrémité nord,
en bordure d’urbanisation, dans ce que la commune a appelé le
« quartier des cités » : des ensembles pavillonnaires et de citésjardins construits dès la fin du XIXe pour les ouvriers PLM de la
gare de triage ferroviaire adjacente. La résidence Les Platanes a
été construite par ICF en 1963, et rachetée par Sollar en 1993. Elle
accueille une population plutôt paupérisée (72 % des ménages ont
des ressources inférieures à 60 % des plafonds de ressources, dont
57 % inférieurs à 40 % ; 14 % de chômeurs contre 5,3 % dans la commune). Les personnes seules y sont 2 fois plus nombreuses (48 %
sur la résidence contre 25 % dans la commune, 12,7 % de retraités).
Les deux bâtiments qui composent la résidence, totalisant 50 logements, ont fait l’objet d’une réhabilitation lourde des parties communes
(isolation, nouveaux matériels, parkings, cour intérieure) et des
logements (chauffage, salles humides, balcons), achevée à la fin du
printemps 2013. Un nouveau bâtiment collectif de 23 logements
a été construit par la même occasion, inauguré lui aussi à la fin
du printemps. Les études de satisfaction réalisées par Sollar ont
montré une satisfaction générale des résidents.
L’expérimentation du label « Chers Voisins », en milieu occupé à
Saint-Germain-au-Mont-d’Or, va permettre de vérifier in situ les
actions portant sur une organisation sociale basée sur le voisinage
actif solidaire, et structurée autour d’une gouvernance locale par
une association de résidence et un accompagnement des résidents,
facilitant l’appropriation de leur cadre de vie pour un mieux-vivre
ensemble et les économies de charges locatives.
La ville de Décines (25 562 habitants en 2010) est une commune
de la banlieue est de l’agglomération lyonnaise. L’esh Sollar est
50
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
localement bien implantée sur la commune : 154 logements dont
un EHPAD de 102 places pour 34 équivalent-logements gérés par
le CCPA. C’est une commune plutôt populaire (revenu net déclaré
moyen par foyer fiscal en 2009 : 20 635 € à Décines contre 25 166 €
dans le Grand Lyon), pavillonnaire sur sa partie ouest et sud, tandis
que le nord et l’est de la commune sont classés respectivement
en CUCS et en ZUS. La commune a connu un épisode de fort
développement très récent avec l’arrivée du tramway T3 qui la
place à quinze minutes de l’hyper-centre de Lyon.
Création de 68 logements à proximité du centre-bourg, à proximité
des commerces, services et tramway, dans un site propice à un
« peuplement » intergénérationnel. Le programme de la future
résidence respecte les recommandations urbanistiques et architecturales du concept « Chers Voisins » :
>> Autour de la résidence, localisation en centre-bourg, offre de
services et commerces de proximité…
>> Dans la résidence, R +2 et R +3, espaces de convivialité et de
rencontres, salle polyvalente, appartements spécifiquement
conçus pour faire de la colocation (2 portes palières), jardins
potagers et serre, végétalisation, accès par terrasses extérieures,
gestion des vues, appartements adaptés aux personnes âgées
et PMR, etc.
À Décines, il s’agira de vérifier comment une organisation territoriale et architecturale favorise les échanges entre les générations
dans les espaces privilégiés.
Le programme du maître d’ouvrage Sollar est coéllaboré avec les
services de la ville de Décines et les partenaires du logement social
selon les préconisations du label « Chers Voisins ».
sollar
Objectifs :
>> valider ou ajuster les éléments du concept « Chers Voisins », et
produire de nouveaux outils méthodologiques pour la reproduction du modèle (création d’une association et de clubs projets,
mise en place d’un gestionnaire-animateur, participation active
des résidents…),
>> formaliser un nouveau métier : le gestionnaire-animateur.
Préparer la formation et l’accompagnement de gardiens qui
voudraient évoluer dans leur carrière ; du gardiennage à l’ingénierie sociale. Au fil du temps, il s’agira de vérifier les écarts
entre la définition de la fonction du gestionnaire animateur
telle que nous l’avons conçue, et les missions délivrées au
quotidien ainsi que les compétences déployées,
>> finaliser la rédaction d’un guide méthodologique de « réalisation d’un habitat intergénérationnel solidaire et durable »
grâce au concours de l’université Lyon 3 et du laboratoire
Master « Aménagement et développement territorial ». En
s’appuyant sur les premières expérimentations en RhôneAlpes, en résidence occupée d’une part et en préparation de
la construction d’une résidence neuve,
>> in fine : réduire de 30 % les charges locatives des habitants, et
renforcer le lien social et intergénérationnel sur la résidence.
Ces deux sites d’expérimentation vont permettre de vérifier les
hypothèses de travail élaborées en 2012 lorsque, ensemble, Sollar,
Récipro-Cité et l’Université Lyon 3, ont conçu « Chers Voisins ».
Descriptif du projet
Il s’agit d’expérimenter « Chers Voisins » sur deux sites distincts :
l’un dont les travaux de réhabilitation ont été achevés en juin
dernier (Les Platanes, à Saint-Germain-au-Mont-d’Or) et l’autre
en construction neuve (Décines, phase APD à ce jour) soit 68
logements. Pour rappel dans la méthodologie préconisée tout
programme neuf se situe entre 50 et 70 logements.
Le programme de recherche-action a été initié par l’esh Sollar, le
GIE Logement français dont la Direction du développement social
par l’habitat du groupe Logement français, Récipro-Cité et l’université Lyon 3. L’objectif est de mettre au point un modèle d’habitat
innovant, respectueux des contraintes et des réglementations
du logement HLM, dans ses dimensions architecturales, sociales,
juridiques et économiques, baptisé « Chers Voisins ». Ce travail de
réflexion abouti au printemps 2013, nous a permis de présenter le
concept lors du Conseil de surveillance de Sollar le 17 juin 2013.
Depuis, avec l’aval des 2 élus locaux nous le mettons en pratique à
St-Germain-au-Mont-d’Or, sur le quartier des Platanes et à Décines.
Le concept « Chers Voisins » sera décliné sur le terrain à l’aide
d’un Gestionnaire-Animateur dès le 1er octobre 2013, accompagnement indispensable pour mettre en œuvre ce concept
d’habitat éco-responsable à système de voisinage intergénérationnel solidaire.
Publics ciblés :
>> les locataires de la résidence Les Platanes, soit 73 ménages sur
la commune de Saint-Germain-au-Mont-d’Or (69), qui vivent
dans un quartier populaire qui a la réputation d’être reclus à
l’extrémité nord de la commune, dont les habitants participent
moins que les autres aux activités et associations communales,
et où la rotation de la population est très forte (une grande
partie des gens qui le peuvent souhaitent quitter le quartier),
>> les futurs locataires (une soixantaine de ménages) de la première résidence « Chers Voisins » sur la commune de Décines
(69) dans le centre-ville Jean-Jaurès.
Les partenaires :
L’esh Sollar, Le GIE Logement français, l’université Lyon 3, la SAS
Récipro-Cité, les élus locaux (les maires de Saint-Germain-au-Montd’Or et de Décines), les habitants des 2 résidences.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
51
Résultats attendus
>> l’adhésion des résidents : 100 % des chefs de ménages de
St-Germain-au-Mont-d’Or et de Décines signataires de la charte
« Vivre ensemble » et 70 % des locataires adhérents aux clubs,
>> l’adhésion des partenaires : Ensemble des collèges représentés
au sein de l’association,
>> un équilibre en termes d’occupation sociale : 30 % de seniors au
sein de la résidence, et un engagement pérenne des réservataires,
pour maintenir les équilibres intergénérationnels (anticipation),
>> la gouvernance de la résidence : Fonctionnement des clubs,
du bureau et premier conseil d’administration de l’association
de gestion au terme des 6 premiers mois,
>> une validation du modèle économique : Économie 30 % de charges
(hors chauffage), dans une optique de généralisation sur le patrimoine de Sollar et du Groupe Logement français d’un modèle
vertueux et opérationnel d’habitat intergénérationnel solidaire,
>> produire de nouvelles connaissances grâce à l’expérimentation, pour valider, ajuster ou compléter les travaux théoriques
réalisés à ce jour, compilées dans un guide méthodologique
(documents masters mis à jour trimestriellement) : le kit « Chers
Voisins » - Construction neuve en secteur péri-urbain + le kit
« Chers Voisins » - intégration du volet ingénierie social en
contexte habité,
>> participer à l’émergence d’un nouveau métier, celui de
Gestionnaire-animateur, et d’une organisation innovante dans
l’habitat social : le voisinage actif solidaire,
>> mener un travail de recherche en collaboration étroite avec
l’association « Chers Voisins », Récipro-Cités et l’esh Sollar sur
les questions de l’habitat intergénérationnel et du logement
abordable, et profiter d’un retour d’expérience privilégié, qui
aboutira entre autres à la rédaction d’une thèse.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a bien entendu votre projet « Chers
Voisins : Concept d’habitat éco-responsable à système de voisinage
intergénérationnel solidaire ».
Le Comité de sélection a tenu tout d’abord à remercier M. Guy
Vidal, président du directoire Sollar pour son implication et son
soutien à Hervé Leservoisier du GIE Logement Français, et à Serge
Le Boulch de la SAS Récipro-Cité.
Dans l’attente du portage juridique associatif adéquat, le Comité
de sélection des Projets a émis un avis favorable à ce projet de
recherche-action, qui permet d’expérimenter le concept « ChersVoisins » sur deux sites distincts visant à développer un habitat
éco-responsable avec un volet solidarité intergénérationnelle
intéressant.
Financement du projet (en €)
2013
2014
2015
Récipro-Cité autofinancement
19 167
30 133
40 600
Groupe Logement français
10 000
40 000
40 000
Sollar
8 000
30 000
30 000
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
8 000
46 000
46 000
Autres concours publics (région, département)
10 000
5 000
Autres concours privés
27 000
24 000
183 133
185 600
Total des produits
52
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
45 167
îLE-DE-FRANCE (75)
esh : Efidis
Référent : Stéphanie DELCUPE
[email protected]
Association : LES PARQUES
Référent : Julie DUMONT
[email protected]
« Les jardins d’asphaltes »
DOTATION FÉDÉRALE : 19 500 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Dans le cadre de la gestion urbaine de proximité, réunissant de
nombreux acteurs et des habitants, la question de l’amélioration
du cadre de vie est un thème récurrent. Le travail effectué par
le Centre social 13 pour Tous dans le cadre du projet « Regardemoi » a démontré le besoin des habitants de s’exprimer et d’être
représentés au-delà des stigmatisations ambiantes (habitat social
avec toutes ses connotations, prostitutions, Chinatown…).
Dans un quartier dense (plus de 10 000 habitants et de nombreux
usagers) et très minéralisé avec une architecture sur dalles, la
nature et l’art sont apparus comme fils conducteurs fédérateurs
de ce besoin de réappropriation des espaces. Ces deux entrées
étant universelles.
La représentation du paysage a un rôle important dans les arts
graphiques parce qu’elle s’oppose parfois à la représentation des
êtres, ou bien peut être aussi utilisée pour les symboliser. Ainsi,
pour réhumaniser le quartier et donner une place aux habitants,
il est indispensable de réenchanter leur quotidien.
Il y a tous ces enfants qui n’ont encore jamais vu la mer, la montagne, la campagne… Il y a tous ces adultes qui ont encore le
souvenir de leur pays de naissance. L’îlot Vénétie/villa d’Este est
un melting-pot de cultures et de générations. Le propos est de
donner une visibilité à chacun de façon qu’il puisse se projeter
dans l’aménagement mis en place.
Tous les recoins et toutes les vues seront pensés pour que l’ensemble soit cohérent et harmonieux. Le jardin est la base de
l’harmonie, car dans toutes civilisations il existe des mythes autour
des jardins qui apportent calme et sérénité. Le travail de fresque
au mur, au sol, sur toutes les parties abîmées et grises de la place,
sera exploité de façon à colorer l’espace, donner un sentiment de
quiétude et de joie au quartier et surtout LE VALORISER !
Objectifs :
>> Redonner une harmonie au quartier et à ses habitants, favoriser l’appropriation des espaces extérieurs en faisant des
habitants des forces de propositions, réduire les incivilités
et les dégradations, créer des ponts entre les structures déjà
existantes, orienter, informer, échanger, retrouver un sentiment
d’appartenance, de citoyenneté et une estime de soi.
Nous nous appuyons sur les volontés des habitants et ce qui a déjà
été fait dans d’autres villes comme Montpellier, Valence en Espagne
(festival de street art), Arles (photos dans la rue), événements qui
font vivre ces villes. Par exemple des murs seront utilisés comme
de véritables toiles représentant des paysages en trompe l’œil.
Par ailleurs, au cœur d’un grand projet de renouvellement urbain,
il est indispensable de lever les résistances aux changements,
obtenir l’adhésion et s’assurer de la pérennité des investissements.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
53
Descriptif du projet
Ce projet qui a démarré en octobre 2012 vise à valoriser le quartier,
ses habitants et engager des actions citoyennes à leurs initiatives, des
actions de solidarités et de préservation du territoire par l’échange,
la culture et la création. La question de l’engagement étant un sujet
clef et sensible des projets visant la participation des habitants,
c’est par la mise en place d’ateliers divers, plus ou moins longs et
plus ou moins engageants dans l’assiduité que les habitants seront
invités à s’investir.
Par ailleurs, le quartier connaissant une grande diversité culturelle,
et ce projet souhaitant donner la parole au plus grand nombre, des
traducteurs seront parties prenantes des projets, bénévoles et à
défaut missionnés.
L’organisation d’ateliers interrogeant les représentations et les
pratiques des espaces extérieurs permettra aux habitants de
s’exprimer et d’accompagner les démarches des gestionnaires et
de la ville autour de la sensibilisation au respect du cadre de vie.
En parlant à tous, les supports utilisés, photos, arts plastiques, dessins, maquettes… permettront également d’investir physiquement
les lieux par des expositions, des petites séquences artistiques
déambulatoires… interpellant ainsi le grand public. Les ateliers
deviennent aussi espace de dialogue et de recueil des attentes des
habitants sur leurs environnements et leurs difficultés rencontrées.
Ils permettent d’engager d’autres actions avec les partenaires. Ce
projet multimodal et partenarial nécessite une indispensable coopération en vase communicant, un atelier pouvant faire émerger
d’autres besoins, les partenaires s’engagent à proposer des modules
d’intervention ou des actions plus ciblées.
Publics visés :
>> tous les locataires d’Efidis, soit 500 ménages sur la place de
Vénétie,
>> les autres habitants de l‘îlot Massena.
L’objectif est d’associer le plus grand nombre et en particulier ceux
qui ne sont pas touchés pas les structures associatives et locales, les
temps des actions se feront sur des créneaux accessibles comme
le dimanche et l’association se portera au-devant d’eux : les 2- 6
ans, les personnes âgées, les actifs… (En lien avec les maternelles,
les clubs 3e âge, les gardiens d’immeubles…)
Les autres publics seront touchés grâce aux partenaires locaux :
Centre social 13 pour Tous, Ma Ressourcerie Studio Carton, les
centres d’animations, le Point d’accès au droit, la mairie du 13e,
l’équipe de développement local, Batik International, Les Jardins
numériques, conseils syndicaux, centre commercial Massena 13,
Efidis, Coopération et Famille, l’atelier Santé Ville, les éducateurs
de rue (ARC 75), Espace public numérique, école maternelle, commerçants… Et au niveau de la communication et de la valorisation
les revues existantes : Culture 13, 13 en vue(s)…
Partenariat avec d’autres associations amies : Les Voleurs, La
Fabrique des impossibles…
Résultats attendus
>> des habitants mieux formés à la compréhension de leur environnement et de ce fait plus respectueux,
>> une baisse des dégradations locatives et une meilleure appropriation des logements par la mise en place d’un réseau d’aides,
>> une baisse des faits d’incivilité et des dégradations,
>> un investissement pérenne des locataires et habitants tous
âges confondus dans les projets de territoire,
>> une meilleure participation aux actions de sensibilisation au
tri, éco-geste…
>> une hausse des interlocuteurs relais de la vie résidentielle :
« du locataire au loc’acteur »,
54
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> un taux de participation croissant dans les structures locales,
>> nombre d’habitants ressources du quartier (on en espère dix),
>> un respect des réalisations.
Efidis
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Les
Jardins d’asphaltes », projet de mobilisation des habitants sur
le devenir d’un site complexe en mutation.
Le comité remercie Stéphanie Delcupe d’Efidis et Julie Dumont
pour leur engagement et leur enthousiasme lors de l’audition.
Impliquer les locataires et habitants du quartier Masséna,
place de Vénétie - villa d’Este, à s’exprimer sur le devenir de
leur quartier, par le biais de multiples ateliers artistiques et
culturels s’adressant au plus grand nombre d’habitants, est
une véritable gageure.
C’est aussi une formidable expérience pour renouer du lien entre
les différentes générations d’habitants, favoriser l’appropriation
des espaces extérieurs en investissant le maximum de lieux
qu’offre ce quartier sur dalle qui concentre de nombreux bailleurs.
Les membres du CSP accordent la subvention demandée et
demandent de compléter le projet en communiquant sur les
différents ateliers mis en place en proposant une exposition
de tout ce qui aura été mené par les habitants et si possible
de mettre en relief les propositions retenues par le GPRU pour
une meilleure appropriation des espaces.
Le comité souhaite longue vie à cette jeune association d’habitants/
locataires Les Parques qui, par son réseau d’artistes et d’acteurs,
permettra de diversifier l’expression et de renouer des liens pour
que « les Jardins d’asphaltes » deviennent une réalité.
Financement du projet (en €)
2013
2014
2015
400
700
500
CUCS Ville
5 000
5 000
6 000
CUCS États
3 000
4 000
4 000
5 000
5 000
1 000
1 000
1 000
1 000
10 000
5 000
5 800
5 400
3 000
3 000
56 100
47 100
Les Parques (Soirée d’autofinancement, Cotisations, donations)
Région IDF
Efidis (Fonds Propres)
1 000
Coopération & Famille (Fonds propres)
Fonds pour l’Innovation sociale des esh
4 500
Fondation de France
Fondation RATP
Fondation Truffaut
2 000
Entreprise Nature & Découvertes
2 000
Les Parques (contributions volontaires en nature)
Matériel
35 100
5 100
6 100
7 100
Personnes
30 000
50 000
40 000
Total des produits
53 000
91 600
78 000
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
55
îLE-DE-FRANCE (77)
esh : EFIDIS
Référent : Julie NICOL
[email protected]
Association : COULEURS D’AVENIR
Référent : Julia CHALMEL
[email protected]
« Notre résidence : c’est l’affaire de tous ! »
DOTATION FÉDÉRALE : 12 600 € sur 1 an
Exposé des motifs
Les résidences d’Efidis ont fait l’objet d’une réhabilitation et d’une
résidentialisation de grande ampleur dans le cadre du Programme
de Rénovation Urbaine de Dammarie-les-Lys lancé en 2006.
De même, la résidence Fortoiseau est l’objet d’incivilités croissantes,
les différents immeubles étant peu à peu impactés par une bande
de jeunes occupant régulièrement un des halls de l’îlot.
Fort d’un investissement tant dans la revalorisation du bâti que dans
le désenclavement du quartier, Efidis a également misé sur une
meilleure appropriation des espaces communs par les habitants.
Il s’agit donc d’un moment clé pour les équipes d’Efidis et leurs
partenaires : les locataires vivent dans des espaces communs
requalifiés mais qui donnent tous les signes d’un besoin de suivi
social pérenne.
Après un diagnostic post-travaux, cette problématique restait un
enjeu important pour la pérennisation des investissements sur
l’ensemble du patrimoine mais particulièrement sur la résidence
Pouvreau, composée de 48 logements répartis sur une tour de
7 étages. Elle se caractérise par un fort taux de personnes jeunes :
environ 25 % de moins de 14 ans et 14 % entre 15 et 25 ans.
Les familles monoparentales et les familles en couple avec enfants
représentent en tout 38 % de la population de l’immeuble, il existe
donc une part importante de personnes vivant seules dans leur
logement.
Les incivilités observées se concentrent surtout dans la mauvaise
utilisation des nouveaux espaces communs notamment les locaux
de tri sélectif, les escaliers ainsi que les espaces extérieurs de jeux.
Ce diagnostic est également partagé sur la résidence Fortoiseau,
voisine de Pouvreau comptant en tout 259 logements répartis sur
6 immeubles. Le redécoupage géographique de la plaine du Lys
dans le cadre du PRU a changé les cheminements d’une résidence
à l’autre et a de ce fait perturbé les habitudes de mobilité des
locataires. Cela a eu pour effet des dégradations importantes sur
les aménagements effectués dans le cadre de la résidentialisation.
56
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Ce projet s’inscrit pleinement dans la démarche d’accompagnement
social global engagée depuis la fin des travaux par Efidis sur la résidence Pouvreau et assurée par Couleurs d’Avenir depuis mai 2012.
Objectifs :
>> remettre à niveau normé les usages au sein de la résidence,
>> réguler et accompagner les ménages les plus exposés à ce problème,
>> mettre en place un système d’information — de suivi des actions
permettant d’anticiper les difficultés éventuelles et de création
d’outils innovants pour permettre une autonomie,
>> installer une dynamique globale à l’ensemble du patrimoine du
territoire et notamment sur la résidence Fortoiseau.
Ce projet n’est pas isolé, il fait partie d’une démarche globale
d’accompagnement des ménages. Il n’est pas imposé sur le site
par le bailleur mais est la finalité d’une réelle concertation menée
avec les référents locataires et la direction en charge de la gestion
de la résidence.
Efidis
Descriptif du projet
Contenu du projet :
Efidis et Couleurs d’Avenir ont déjà entamé un travail de mobilisation
des locataires sur la résidence Pouvreau. Ce travail de mobilisation des locataires et de concertation entrepris par l’association a
permis de créer un groupe de locataires référents à l’échelle de la
résidence, d’instaurer une relation de confiance avec les habitants
et d’être reconnu comme association support.
Cette démarche a permis de mettre en œuvre différentes actions
comme l’amélioration du fonctionnement du local d’ordures ménagères, l’organisation du local, vélos et poussettes, une information
plus précise et plus pédagogique des missions du gardien, des
campagnes d’information et des permanences sur le site pour
sensibiliser les familles au respect des parties communes, des
campagnes d’explication des contrats d’entretien dans leur logement et dans les parties collectives, mais aussi des événements
festifs et conviviaux et un accompagnement plus ciblé des familles
étant particulièrement concernées par des déviations d’usages
par des visites à domicile.
L’expérimentation sur Pouvreau doit changer d’échelle afin de
tisser un réseau de locataires référents au-delà d’un immeuble et
favoriser le mieux-vivre ensemble dans une logique d’entraide et
de réflexion commune.
L’association Couleurs d’Avenir en lien étroit avec la direction régionale Efidis travaillera auprès des locataires au niveau individuel
sur leur situation en matière de comportements en vue de définir un
plan de régulation individuelle et élaborera avec les habitants référents des actions collectives de sensibilisation sur le même sujet.
>> Pour la résidence Pouvreau, il s’agira d’accompagner les référents locataires en les formant pour leur permettre de créer
leurs propres actions, de savoir présenter leurs difficultés
aux instances « politiques » du territoire, de savoir relayer les
informations auprès de leurs voisins et acquérir par conséquent
une autonomie pleine et entière.
>> Pour la résidence Fortoiseau, grâce à une série de rencontres
avec les locataires, un premier groupe se constituera pour
définir un plan d’actions approprié et tirer profit de l’expérimentation effectuée sur la résidence Pouvreau.
Publics ciblés :
>> ensemble des locataires des résidences pour les animations
collectives et les permanences individuelles,
>> les entreprises sous contrats qui interviennent sur le site pour
mettre en valeur les fonctionnements locaux et la connaissance
des prestations dues aux familles,
>> les locataires référents,
>> les familles directement concernées par des difficultés identifiées liées aux comportements ou qui subissent les incivilités.
Les partenaires :
Efidis - les locataires référents – la chargée GUP du secteur – le
directeur de la cohésion sociale des territoires et les services
municipaux liés aux problématiques rencontrées.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
57
Résultats attendus
>> une baisse significative des actes d’incivilité sur chaque site,
>> une méthodologie reproductible sur d’autres sites,
>> une amélioration des relations avec les familles,
>> une participation des référents qui poursuivront de façon
autonome la concertation avec le bailleur,
>> des conditions de concertation constructives avec les référents
locataires et les partenaires du territoire,
>> une meilleure information des locataires,
>> une satisfaction du locataire vis-à-vis du bailleur,
>> une expérience confortée sur la mise en place de concertation
transversale (bailleurs, habitants/locataires et entreprises),
>> une méthodologie d’intervention transférable sur d’autres sites
et auprès d’autres partenaires ville ou bailleurs.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Notre résidence :
c’est l’affaire de tous ! ».
Nous remercions Julie Nicol d’Efidis et Julie Charmel de Couleurs
d’Avenir pour la clarté de leur exposé lors de l’audition.
Au regard de la méthodologie proposée, les membres du CSP vous
informent que ce projet sera le dernier porté par Couleurs d’Avenir
subventionné par le Fonds pour l’innovation sociale. Deux autres
projets sur des thèmes similaires ayant déjà été présentés au Fonds.
Les membres du CSP ont bien saisi l’enjeu de ce projet pour Efidis
de poursuivre la requalification du bâti par un accompagnement
social renforcé afin de mobiliser les locataires au bon usage des
différents espaces requalifiés. Ils vous accordent la subvention
demandée et souhaitent que puissent être formalisés dans les
bilans de fin de projet, les effets de cet accompagnement social
renforcé, tant par le bailleur que par l’association.
Financement du projet (en €)
2015
Efidis Valorisation du local (quittance prise en charge)
Efidis Valorisation télécom (prise en charge)
Efidis (fonds propres)
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
8 000
288
6 000
12 600
CUCS
4 000
Conseil général 77
2 000
Le Conseil régional IDF
6 000
Total des produits
58
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
38 888
ÎLE-DE-FRANCE (78-92-93-94-95)
esh : FRANCE HABITATION
Référent : Marie-Claude DIRATZOUYAN
[email protected]
Association : APES
Référent : Hélène BARIL
[email protected]
« Accompagnement à l’usage des logements neufs BBC :
nouveau logement, nouveaux réflexes »
DOTATION FÉDÉRALE : 50 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Dans le cadre des objectifs de réduction des consommations
d’eau et d’énergie fixés par le Grenelle de l’Environnement, France
Habitation a adopté un plan stratégique énergétique de patrimoine
et a ainsi engagé un programme de travaux ambitieux d’amélioration de la performance énergétique de ses bâtiments anciens
et de constructions neuves aux normes BBC. Afin de réduire les
consommations d’eau, France Habitation a également équipé
l’ensemble de son patrimoine existant en compteurs individuels
d’eau.
France Habitation prévoit la construction d’environ 4 000 logements
aux normes BBC d’ici la fin 2016.
Aux innovations technologiques mises en place dans le cadre
de l’amélioration des qualités énergétiques du patrimoine bâti
doivent se combiner des innovations sociales au centre desquelles
se trouvent les locataires. Aussi l’esh travaille étroitement avec
l’Apes, qui a pour mission de mettre en place des actions de développement social urbain afin d’impliquer les locataires dans la vie
de leur quartier et leur résidence.
Intervenant sur l’ensemble de l’Île-de-France, plusieurs constats et
enjeux amènent l’Apes à appuyer France Habitation dans la mise
à l’habitation des logements neufs :
>> la mise en place de relations de voisinage n’est plus un réflexe
pour les nouveaux entrants. Pourtant on constate souvent
que, plus les locataires se connaissent dans un immeuble et
dialoguent, plus s’instaure le respect des règles de bon voisinage et des espaces communs. La mise en lien des locataires
leur permet de se connaître et de développer des relations
sociales dès leur emménagement,
>> les règles de base de la vie en collectivité dans une résidence
sont méconnues d’une partie des locataires. Aborder en
profondeur ces sujets lors de la mise à l’habitation permet de
poser les bonnes pratiques et les bons réflexes dès le départ,
>> une bonne appropriation du logement nécessite de bien comprendre le fonctionnement et les conditions d’entretien des
équipements,
>> les nouveaux bâtiments permettent aux locataires d’avoir une
vraie maîtrise de leurs consommations de fluide et d’agir pour
limiter leurs charges.
Accompagner les locataires à l’usage de ces nouveaux équipements
est nécessaire pour prévenir les situations de précarité énergétique
et limiter le poids des charges dans leur budget. L’accompagnement
de l’Apes a été ciblé sur 29 opérations neuves, dont la moitié
concerne des opérations de relogement de locataires qui occupaient
des bâtiments anciens de France Habitation. Il concernerait 1 285
ménages venant d’emménager dans un logement neuf.
Les ménages locataires des logements de France Habitation ont
en moyenne sur l’ensemble du patrimoine les caractéristiques
suivantes :
>> leurs revenus moyens sont situés autour de 45 % des plafonds
de ressources,
>> 17 % des ménages sont des familles monoparentales,
>> les catégories socioprofessionnelles les plus représentées sont
les employés et les ouvriers. Les personnes sans activités et les
demandeurs d’emploi représentent, en cumulé, la troisième
catégorie la plus représentée.
Les charges recouvrent une part de plus en plus importante des
ressources des locataires du fait de l’augmentation du prix des
combustibles et de l’eau et de la précarisation des locataires. Les
charges peuvent atteindre le tiers de leur loyer.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
59
Les objectifs du projet sont les suivants :
>> accompagner les changements d’usage des locataires aux
nouveaux modes d’habiter dans les constructions neuves,
>> amener les locataires à être acteur de la réduction de leurs
charges en adoptant des gestes éco-citoyens et promouvoir
une mobilisation collective sur cette thématique entre les
locataires et les équipes de gestion,
>> mettre en place des dynamiques de lien social et de vivre
ensemble.
Jusqu’ici les actions menées par l’APES concernaient plutôt du
patrimoine ancien sur lequel étaient apparues des difficultés
autour du vivre ensemble au fil des années.
Ce projet marque un tournant : l’APES intervient ici dès la mise
à l’habitation pour prévenir les potentielles difficultés à venir
en réalisant un travail de lien social et d’accompagnement dès
l’entrée dans les lieux des locataires. Le développement durable
constitue un levier pour aborder la question des charges et
développer le lien social.
Descriptif du projet
L’Apes propose d’accompagner les locataires dans leur nouveau
logement en résidences neuves sur 29 opérations situées sur 12
communes de la Région île-de-France. Cet accompagnement à
l’habitation dans le logement et dans sa nouvelle résidence, voire
son nouveau quartier doit permettre aux locataires de s’adapter aux
nouvelles normes d’habitabilité mises en place dans le parc social
récent, créer du lien social, d’améliorer les relations de voisinage
afin de mieux intégrer non seulement son espace logement mais
aussi les espaces communs et de proximité.
Les publics visés :
>> les locataires nouveaux entrants sur le parc de logements
neufs, soit 1 285 ménages,
>> les locataires repérés en difficultés sociales et économiques.
Les partenaires :
Les équipes territoriales de France Habitation, l’ACSE, le Conseil Régional
d’Île-de-France, les départements, la Fondation MACIF le prestataire
pour la création des outils pédagogiques (en cours de sélection), les partenaires locaux (centres sociaux comme la Maison pour Tous à Nanterre
ou le centre social la Source à Epinay, les associations de locataires
comme l’association de la résidence Sainte-Anne à Pavillons-Sous-Bois),
les espaces info énergie locaux comme l’IDEMU – Croix Rouge Insertion
sur Nanterre, les services des 12 villes concernées par le projet et des
7 communautés d’agglomérations : service développement durable,
mission écologie urbaine, service GUP, Centres communaux d’action
sociale, Ambassadeurs du tri etc., les associations qui interviennent au
niveau régional telles que Couleurs d’Avenir, les Fourmis Vertes, Tic Tac
Théâtre etc., les fournisseurs d’eau et d’énergie : Eau et Force, Veolia
Eau Île-de-France, GDF Suez Dolce Vita, Direct Énergie, EDF, Enercoop,
Eni, Antargaz etc.), les exploitants de chauffage (Antona et Cofi).
Résultats attendus
>> des locataires sensibilisés sur le savoir habiter, et un maintien
durable de la qualité du cadre de vie dans les résidences neuves,
>> l’adoption des changements de comportements par les locataires :
responsables et organisés pour préserver l’intérêt commun,
>> une réduction significative de la part des charges constatée
dans le budget du ménage,
>> le tissage de liens et de solidarités de voisinage entre locataires,
>> la mobilisation des équipes de proximité autour des enjeux de
développement durable et de la question de la baisse des charges,
60
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> des consommations réelles en adéquation avec les consommations théoriques pour tous les bâtiments basses consommations,
>> un partenariat privilégié opérationnel avec les fournisseurs
d’eau et d’énergie (avec notamment les conseillères sociales),
>> une prise de conscience des coûts des gestes quotidiens en
matière de consommation des fluides et des énergies et l’intégration de comportements éco-citoyens,
>> des actions collectives mobilisatrices, créatrices de lien social.
FRANCE HABITATION
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet
« Accompagnement à l’usage des logements neufs BBC : nouveau logement, nouveaux réflexes ». Il remercie Marie-Claude
Diratzouyan de France Habitation et Hélène Baril de l’APES pour
la clarté de leur exposé et leur implication dans la mise en œuvre
de ce projet ambitieux et important pour tous les bailleurs fortement concernés par la lutte contre la précarité énergétique. La
mise en œuvre de ce projet a fortement intéressé les membres du
CSP car il se déploie sur un territoire large, 22 sites de la Région
île-de-France, et permettra d’analyser les modifications d’usages
dans des logements BBC répondant aux nouvelles réglementations. L’intérêt de votre projet réside dans la transversalité de cet
accompagnement à l’habitabilité dans ces « logements nouvelle
génération » puisqu’il concerne aussi bien vos locataires, que les
entreprises sous contrat et les salariés de l’esh. Il a été apprécié
que l’APES mène cet accompagnement aussi avec les différents
fournisseurs d’énergie concernés.
Le Comité de sélection des projets accorde la subvention demandée
et souhaite que ce projet de grande ampleur permette de produire
un guide de l’expérimentation. Potentiellement, ce projet pourra
favoriser l’analyse des atouts et des freins entre une réglementation
développement durable liée au bâti (BBC) face aux usages et à leurs
modifications possibles pour atteindre les objectifs souhaités en
matière de réduction des coûts énergétiques pour les locataires.
Financement du projet (en €)
2013
2014
2015
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
25 000
7 500
17 500
France Habitation (fonds propres)
27 790
6 505
14 910
APES (fonctionnement financé par FH)
54 990
19 740
38 775
Contrat urbain de cohésion sociale
ÉTAT : 14 000 €
Villes : 7 500 €
Conseil général : 7 500 €
14 000
5 000
10 000
Conseil régional IDF
7 500
2 250
5 250
Suez Environnement
3 000
900
2 100
Véolia Eau Île-de-France
5 000
1 500
3 500
Fournisseurs d’énergie (GDF, EDF, Alterna etc.)
2 500
750
1 750
Fondation MACIF
5 000
1 500
3 500
144 780
45 645
97 285
Total des produits
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
61
CHAMPAGNE-ARDENNE (51)
esh : LE FOYER RéMOIS
Référent : Lamiaâe ANTAR
[email protected]
Association : DOMOCARE SÈVE
Référent : Nicolas BONNEVILLE
[email protected]
« Création et lancement d’un appartement pédagogique
seniors et autonomie »
DOTATION FÉDÉRALE : 50 000 € sur 2 ans
Exposé des motifs
La politique senior et handicap du Foyer Rémois relève d’un engagement de longue date. Depuis 2007, Le Foyer Rémois est partie
prenante dans la conception et la mise en œuvre du Label Habitat
senior services1 (HSS) au sein du réseau Delphis : 158 logements
ont été adaptés, 80 collaborateurs de proximité ont été formés,
chaque agence de proximité dispose de référents seniors, et les
processus requis par le label HSS sont en place. Ces 158 logements
(60 supplémentaires sont à l’étude) seront prochainement labélisés.
d’opérations d’habitat spécifique (établissements d’hébergement
pour personnes âgées, résidences intergénérationnelles, foyers
d’accueil médicalisé).
En février 2013, une chargée de mission seniors et dépendance
a été recrutée pour animer et coordonner l’ensemble de cette
politique au sein du Foyer Rémois.
Malgré la structuration de son organisation interne, le développement de nouvelles compétences, la mise en place de nombreux
processus, Le Foyer Rémois a identifié de son point de vue les
compétences professionnelles propres au bailleur, et celles qui
relèvent d’un partenariat externe.
Par ailleurs, chaque année, Le Foyer Rémois répond favorablement
à plus d’une centaine de demandes de travaux d’adaptation de
logements (114 en 2011 et 114 en 2012). Un référent technique
senior et handicap se charge de réaliser et de suivre ces travaux,
en lien avec les équipes de proximité, avec l’appui d’un ergothérapeute (prestataire externe) et sous le pilotage de la chargée de
mission seniors et dépendance.
Le Foyer Rémois est également engagé dans le projet européen
« I-Stay@Home » qui vise à développer en partenariat avec plusieurs bailleurs européens une plateforme de services pour favoriser
le bien-vieillir des seniors et personnes en perte d’autonomie à
domicile. Enfin, Le Foyer Rémois réalise un nombre significatif
En logeant près de 3 900 personnes de plus de 70 ans (dont 2 055
locataires occupants sur l’ensemble des quartiers de Reims), Le Foyer
Rémois constate depuis quelques années un vieillissement de ses
locataires (1 758 locataires de plus de 70 ans du Foyer Rémois en
2007 et 1 947 en 2010) et leurs difficultés à se maintenir à domicile.
Le Foyer Rémois a participé à la création de l’association Domocare
Sève qui lui offre l’opportunité d’acquérir une compétence externe
innovante largement nécessaire pour les locataires concernés.
Le projet mis en œuvre en partenariat avec l’association Domocare
Sève permet d’aller au-devant des besoins non exprimés et ouvre
encore plus largement l’accès à des adaptations de logements
et à d’autres facilités (par exemple plateforme de téléassistance
active, lien webcam…).
Ce projet s’inscrit parfaitement dans le cadre de la politique nationale de prévention et d’accompagnement du risque dépendance.
1 Le label HSS répond à des cahiers des charges spécifiques pour adapter les abords d’immeubles, les parties communes, les logements
et proposer des services pour les Personnes à Mobilité Réduite
62
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
LE FOYER RéMOIS
Objectifs
>> créer un appartement pédagogique seniors et autonomie,
>> faire passer, par ce lieu, l’ensemble des demandeurs ayant
adressé un courrier de demande d’adaptation, soit environ
130 demandes reçues par an dont environ 110 satisfaites,
>> y faire passer, également, 210 locataires supplémentaires par
an, soit un total de 330 visiteurs par an, c’est-à-dire 10 % des
locataires de plus de 70 ans, en plus de ceux qui adressent
des demandes,
>> générer chaque année 40 adaptations supplémentaires de
logement par ce biais, soit un total de 110 + 40 = 150,
>> produire une évaluation chaque année pour réorienter le
projet si besoin.
L’innovation de ce projet consiste, d’une part, à mettre en œuvre
un dispositif préventif qui permette d’aller au-devant des besoins
plutôt que d’attendre l’émergence des difficultés et des demandes.
En ce sens, cette action requiert une dimension pédagogique forte,
facteur clé de réussite.
D’autre part, au-delà du partenariat esh + Association, Domocare
Sève impliquera de manière transversale un véritable réseau de
partenaires œuvrant en direction des seniors, qu’ils soient publics
(Conseil général, Assurance vieillesse, mutuelles, caisses de retraite,
CLIC de Reims…) ou privés (bailleurs, locataires, entreprises distributeurs, installateurs) autres services éventuels pour satisfaire la
demande du plus grand nombre et fournir des solutions abordables
financièrement par chacun d’entre eux.
Ce projet enrichit de fait les actions antérieures du Foyer Rémois
en ce sens qu’il affinera les éléments de connaissance du public
seniors à l’échelle de l’ensemble de son patrimoine.
Descriptif du projet
Pour répondre au besoin de prolongement du soutien à domicile
de ses locataires seniors et à l’amélioration de leur cadre de vie, Le
Foyer Rémois crée et met à disposition de l’association Domocare
Sève un appartement pédagogique seniors et autonomie.
ils n’avaient pas pensé alors que leurs besoins sont inexistants
et/ou latents.
L’appartement pédagogique va sécuriser les processus de traitement des demandes d’adaptation de logements. Chaque
demandeur d’adaptation sera invité à visiter et à se faire conseiller au sein de l’appartement pédagogique afin de disposer
d’une vision complète et prospective des dispositifs d’aide à la
dépendance qu’il est possible d’envisager. Ainsi, le demandeur
d’adaptation vérifiera la complétude de sa demande et sera en
situation d’anticiper son avenir, évitant au bailleur de revenir
sur des adaptations supplémentaires au fil de l’évolution de la
dépendance et du handicap.
L’appartement pédagogique, lieu d’information et d’animation
collective, sera le lieu permettant aux locataires de visualiser et
expérimenter les différents équipements d’adaptation possibles.
Domocare Sève y organisera pour les locataires, pour ses partenaires des réunions d’information et de communication sur les
différents dispositifs de droit commun existants et des possibilités
d’accès aux services proposés venant compléter les adaptations
liées à l’usage du logement et favorisant le mieux-être du senior
à son domicile.
Les autres locataires seront incités à visiter l’appartement pédagogique pour prendre connaissance des solutions auxquelles
Le bailleur va pouvoir proposer un supplément de service considérable et conforme à son objet social.
Cette action vise à être pérennisée et développée à l’échelle régionale, dans un premier temps. Sa phase de lancement et de mise
en œuvre durera deux ans.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
63
Publics visés :
Partenaires :
L’appartement pédagogique s’adresse à tout public. Néanmoins
L’esh et Domocare Sève ont particulièrement ciblé les plus
de 70 ans du parc du Foyer Rémois vivant à Reims et visent
la visite de 330 ménages sur cet espace de démonstration et
d’expérimentation.
Le Foyer Rémois, Conseil général, Ville de Reims (politique de la
ville), CCAS, COMAL PACT 51, MDPH, CLIC, ARS, l’ARADOPA, CHU,
ainsi que ceux à contacter comme l’ANAH, la CNAV, la CRAM,
les mutuelles caisses de retraite, la Caisse d’Épargne, la CAF, les
fondations, associations, services d’aide humaine.
Résultats attendus
>> la réalisation de 150 adaptations par an suite à 330 visites de
locataires à l’appartement pédagogique, permettant au bailleur
de remplir sa mission première d’intérêt général à grande échelle,
>> l’appartement pédagogique : véritable lieu d’animations d’ateliers avec des partenaires tels que (CLIC, caisse de retraite,
putuelles, services d’aide humaine…),
>> la pérennisation du dispositif à terme du projet et l’élargissement du dispositif partenarial,
>> la production d’une méthodologie (technique, pédagogique et
économique) avec sa logistique afin de conduire le plus grand
nombre à se rendre sur l’appartement pédagogique,
>> des visites de l’appartement pédagogique par le plus grand
nombre de locataires,
>> l’enquête, l’expression des besoins par le plus grand nombre
de locataires.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Création et
lancement d’un appartement pédagogique seniors et autonomie ».
Les membres du CSP ont bien compris que le soutien à domicile des
locataires seniors sur le patrimoine du Foyer Rémois est un enjeu
important pour l’esh et que ce maintien passe par l’adaptabilité des
logements. Le comité a bien saisi tout le travail en amont qui sera
mené par l’association Domocare Sève auprès des locataires ciblés et
des efforts financiers consentis par l’esh pour remplir les objectifs fixés.
Le Comité de sélection des projets accorde la subvention demandée et sera
très attentif à la mise en œuvre de ce projet. Il souhaite que lors des bilans
intermédiaires demandés, les coûts financiers des adaptations souhaitées
par les locataires et la part qui leur revient puissent être clairement affichés.
Financement du projet (en €)
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
CUCS Reims Métropole
2014
2015
25 000
25 000
5 000
Le Foyer Rémois
33 182
15 794
Association Domocare Sève
46 290
46 290
109 472
87 084
Total des produits
64
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
PAYS DE LA LOIRE (44)
esh : ATLANTIQUE HABITATIONS
Référent : Madani BELKHEIR
[email protected]
esh : SAMO
Référent : Frédéric PREVOT
[email protected]
esh : LA NANTAISE D’HABITATIONS
Référent : Evelyne CARUDEL
[email protected]
oph : HABITAT 44
Référent : Isabelle REGENT
[email protected]
esh : HARMONIE HABITAT
Référent : Valéry BOLO
[email protected]
Association : OCÉAN
(Ouest Cœur Estuaire et Agglomération)
Référent : Pascal GOMEZ
[email protected]
« Environnements solidaires »
DOTATION FÉDÉRALE : 75 000 € sur 2 ans
Exposé des motifs
Sur le quartier de Bellevue 533 ménages sont allocataires du
RSA, couvrant ainsi 1 332 personnes, soit 19 % de la population
âgée de moins de 65 ans (contre 7 % sur l’agglomération). 971
ménages vivent sous le seuil de bas revenus, 17 % de plus qu’en
2008 soit 26 % des ménages. Ces derniers couvrent 2 469 personnes soit près de 35 % de la population de moins de 65 ans
du quartier (contre 17 % sur Nantes Métropole). Ces quelques
chiffres démontrent les difficultés réelles du quartier dans lequel
s’inscrit notre action.
Depuis 2008, le quartier de Bellevue est en pleine mutation dans
le cadre de L’Anru, qui transforme de façon importante l’image
et les usages du quartier. Les résultats très positifs obtenus avec
Encombrants solidaires sur le patrimoine d’Atlantique Habitations,
notamment au niveau de la baisse significative des actes d’incivilités,
nous amène à expérimenter notre concept à l’échelle du quartier
avec la participation active des bailleurs présents.
Le passage d’Encombrants solidaires sur 523 logements d’Atlantique Habitations à Environnements solidaires sur l’ensemble du
quartier Bellevue, développé auprès de 4 autres bailleurs sociaux
(soit 1 673 logements sur cette ZUS de Nantes Métropole), a pour
vocation d’accompagner socialement ces changements en tentant
de créer auprès des habitants une véritable dynamique basée sur
le lien social, la prise de conscience collective.
Objectifs :
>> intervenir auprès des 1 673 ménages de la ZUS Bellevue/
Saint-Herblain,
>> réduire le volume des dépôts d’encombrants,
>> procéder à une valorisation « solidaire » des encombrants
(réemploi, atelier de customisation),
>> agir sur la baisse des charges des habitants (consommations),
>> créer du lien entre habitants et entre habitants et équipes de
proximité des bailleurs,
>> insérer des locataires en difficulté économique dans la vie
sociale et professionnelle par la création de 8 postes : 2
postes en emploi d’avenir (2x35h), 5 postes en contrat aidé
(6x20h), et 1 poste d’encadrement intermédiaire en contrat
aidé (35 heures),
>> créer d’autres formes de solidarités entre les habitants,
>> harmoniser les pratiques des bailleurs et tendre à une culture commune des pratiques en matière de gestion des espaces de proximité,
>> réduire les incivilités et dégradations.
Environnements solidaires doit être un outil d’appropriation du
nouvel environnement mis à disposition des habitants, tout en
leur permettant d’être acteurs de leur cadre de vie : se l’approprier
pour mieux le préserver.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
65
Descriptif du projet
Ce projet vise à l’amélioration du cadre de vie des habitants sur
le quartier. Il participe aussi à l’insertion par l’activité économique
solidaire puisque cela nécessite la création de 8 postes d’opérateurs
de quartier. Il vise surtout à sensibiliser l’ensemble des habitants à
leur environnement, à modifier leurs habitudes de consommation, à
créer des solidarités de voisinages. Il permet de regrouper 5 bailleurs
sociaux indépendants autour d’un thème central du développement
durable, la régulation des encombrants, qui relève aussi bien de la
responsabilité sociétale des entreprises que des responsabilités individuelles quant aux modes de consommation et de durabilité des biens.
C’est ce qu’Environnements solidaires propose à l’ensemble des
ménages du quartier Bellevue de mettre en œuvre : se préoccuper de
la gestion des encombrants c’est aussi se préoccuper de la durée de
vie des biens que l’on met peut-être trop facilement au rebut. OCÉAN
et ses partenaires associatifs de l’économie solidaire s’emploieront
pour cela à sensibiliser les locataires sur la réutilisation potentielle
des encombrants et les circuits possibles de réparation et/ou de
transformation de biens pour une fonction dérivée à la fonction
première du bien.
Les publics visés :
>> 8 locataires (opérateurs) recrutés dans le cadre du dispositif
(qui habitent le quartier),
>> couverture du dispositif sur le patrimoine des 5 bailleurs partenaires, soit 9 résidences qui représentent un volume de 1 673
logements (soit environ 5 000 habitants).
Partenaires :
Atlantique Habitations, La Nantaise d’Habitation (LNH), SAMO,
Harmonie Habitat et Habitat 44, Ville de Saint-Herblain, Nantes
Métropole, l’État (préfecture), le CSC La Bernardière, La Maison du
citoyen de la Harlière, La Maison des arts ; les partenaires liés aux
encombrants : les associations Arbres (pour les cartons), Envie 44
(pour les D3E), L’Homme Debout (pour les meubles), ATAO (pour
les vélos) ; ceux liés à la préservation de l’environnement et la
consommation responsable : les Associations ECOPOLE, ALIZEE,
et COMPOSTRI, et bien entendu ceux liés au retour à l’emploi :
Pôle Emploi, la mission locale, Conseil général 44.
Résultats attendus
Ce projet d’accompagnement social doit permettre :
>> une logique homogène d’intervention sur un territoire prioritaire en pleine mutation (renouvellement urbain),
>> un renforcement de nos interventions de proximité de façon
très innovante,
>> une prise de conscience avec l’existence d’un réseau d’échange,
>> un appui pérenne auprès de nos équipes de proximité dans
les rapports quotidiens avec les habitants,
>> partenaires actifs de la vie locale pour améliorer le cadre de
vie des habitants, favoriser les actions liées à la citoyenneté
et sensibiliser l’ensemble des partenaires et locataires à la
préservation de l’environnement,
66
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> une mutualisation de moyens (4 esh et 1 Office) permettant de
développer des compétences nouvelles et d’autres modes de travail,
>> la réflexion commune et transversale autour d’un projet collectif
au bénéfice du social comme de l’économique.
Ce projet original, vise à répondre pleinement à la mission première
d’insertion professionnelle d’un public en difficulté. Les opérateurs
ne se placent pas dans le dispositif pour se substituer aux entreprises de nettoyage ni pour faire à la place des habitants. Le rôle est
d’abord d’apporter un conseil, une écoute et de proposer des actions
fédératrices qui impliquent d’autres acteurs associatifs ou non. Nous
élargissons notre panel d’interventions et nous nous ouvrons vers
des compétences nouvelles. Nous sommes heureux de participer
concrètement à cette action innovante, dynamique et créatrice de lien.
ATLANTIQUE HABITATIONS • LA NANTAISE D’HABITATIONS
HARMONIE HABITAT • SAMO • HABITAT 44
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet
« Environnements solidaires ». Les membres du CSP ont été
fortement intéressés par votre projet à plus d’un titre : d’une
part parce qu’il s’agit d’un projet expérimenté sur un site ciblé
et, qu’au regard des résultats observés, il est déployé aujourd’hui
auprès de 4 autres bailleurs sociaux sur un territoire large de
l’agglomération nantaise. D’autre part, parce qu’il contribue à
créer de l’emploi et enfin il permet de créer des liens de solidarités et de sensibiliser l’ensemble des locataires à améliorer
la gestion des encombrants. Par ailleurs nous tenons à vous
remercier pour la clarté de votre exposé lors de l’audition, où,
tous, avons remarqué que le travail inter-bailleurs et partenaires,
n’était pas un vain mot et que cette implication transversale
des partenaires permet non seulement de développer ce projet
mais aussi d’entrevoir les prémices de sa pérennisation sur
Nantes Métropole.
Le Comité de sélection des projets vous accorde la subvention
demandée et remercie Evelyne Carudel, directeur du patrimoine
de Lnh, Madani Belkheir, chargé de mission DSU au sein d’Atlantique Habitations, Pascal Gomez, directeur d’Océan et Ludovic
Joyeux, responsable de la mission cohésion sociale au sein de la
Ville de Saint-Herblain pour ce projet porté d’une même voix.
Financement du projet (en €)
2014
2015
37 500
37 500
6 804
4 001
2 803
9 644
7 597
6 940
4 082
2 859
9 837
7 749
État (CUCS)
5 000
5 000
Ville de Saint-Herblain
5 000
5 000
Nantes Métropole
5 000
5 000
87 137
8 003
48 015
31 119
88 881
8 163
48 976
31 742
170 486
172 848
Fonds pour l’innovation Sociale des esh
Samo (369 logts*)
Harmonie Habitat (217 logts )
*
Lnh (152 logts*)
Atlantique Habitations (523 logts*)
Habitat 44 (412 logts*)
Aides sur l’emploi
Chef d’équipe CAE (temps plein)
5 opérateurs de quartier en CAE (20 heures hebdo)
2 opérateurs de quartier en Emploi d’Avenir (temps plein)
Total des produits
*
nombre de logements sur Saint-Herblain
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
67
PAYS DE LA LOIRE (44)
esh : ATLANTIQUE HABITATIONS
Référent : Madani BELKHEIR
[email protected]
Association : RICHE-TERRE
Référent : Abdel ZIBAR
[email protected]
« Lombricompostage et permaculture :
des locataires éco-citoyens »
DOTATION FÉDÉRALE : 17 270 € sur 2 ans
Exposé des motifs
Chaque année en France un habitant produit 354 kg d’ordures
ménagères dont 100 kg de déchets organiques (source ADEME
calculée à partir des tonnages des poubelles des ménages, hors
déchets verts, collectés par les collectivités locales). Ainsi, en
France, 30 % des déchets sont incinérés, 36 % vont à la décharge,
20 % sont valorisés ou recyclés et 14 % sont gérés biologiquement
(compostage/méthanisation des déchets organiques).
La résidence des Roselins concernée par le dispositif est située
à Saint-Luce-sur-Loire, commune limitrophe de Nantes. Elle est
réalisée aux normes BBC. Cette dernière se présente avec 2 bâtiments identiques dans leurs conceptions, de 20 logements chacun, soit un total de 40 logements. La typologie (identique aux 2
bâtiments) des logements est la suivante : 10 T2, 14 T3, 14 T4, 2
T5. La livraison a eu lieu mi-janvier 2014.
Objectifs fixés :
>> impliquer 80 ménages, dont les 40 entrants des Roselins, à
acquérir des comportements éco-citoyens,
>> équiper les logements d’un lombricompost individuel,
>> former et accompagner les habitants à l’utilisation du
lombricomposteur,
>> favoriser le dialogue (dès la livraison) « créateur de lien social »
entre les locataires, autour d’un projet sur le long terme qui
répond de manière simple et ludique à la valorisation de nos
déchets quotidiens,
>> réaliser un jardin partagé innovant selon la méthode de
permaculture au cœur de la résidence,
L’organisation des espaces extérieurs est un atout majeur pour
accueillir ce projet, puisqu’elle se compose de 2 bandes cultivables de 2 x 150 m², que nous souhaitons investir à hauteur
de 2 x 40 m² pour les jardins partagés en permaculture.
>> permettre à cette jeune association dynamique de pérenniser
son dispositif sur d’autres résidences d’Atlantique Habitations
et de développer de nouveaux partenariats avec notamment
d’autres organismes HLM.
Le lombricompostage (ou vermicompostage) que nous proposons
aux futurs locataires de cette résidence est une méthode écologique
de valorisation et de transformation des déchets biodégradables
en engrais naturel fondée sur l’utilisation de vers composteurs. Le
lombricompostage nécessite peu de place et ne dégage aucune
odeur nauséabonde (odeur de sous-bois), ce qui rend possible
sa pratique en appartement et en fait donc une solution supplémentaire à la réduction des déchets ménagers.
Ce projet expérimental mené à petite échelle, sur une résidence
neuve, présente un caractère pédagogique pour les locataires et
pour les salariés de l’esh. Il nous permettra de développer et intégrer
les concepts du lombricompostage et de permaculture dans
d’autres projets de notre esh, dès leur conception, considérant
notamment le lombricomposteur comme un équipement à part
entière de la cuisine.
68
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
ATLANTIQUE HABITATIONS
Descriptif du projet
Dans le cadre du développement durable et de la responsabilité
sociétale de l’entreprise, Atlantique Habitations sollicite RicheTerre, jeune association, pour expérimenter auprès des futurs
locataires de la Résidence de Sainte-Luce-sur-Loire, la mise en
place du lombricompostage auprès du plus grand nombre de
ménages non seulement pour réduire collectivement la collecte
des déchets, mais aussi pour mettre en place au pied de la résidence un jardin partagé réalisé sous le principe de la permaculture,
où il est recherché l’optimisation des cultures plutôt que leur
maximisation. Ainsi, Riche-Terre travaillera en lien étroit avec les
locataires volontaires de la Résidence de Sainte-Luce sur Loire
pour aménager, semer et entretenir le jardin partagé afin qu’il
produise selon les saisons, les plantes adéquates. À travers ce
projet, il s’agit, d’une part, de sensibiliser le plus grand nombre
de locataires à adopter le lombricompostage pour réduire la
collecte des déchets mais aussi de favoriser les relations entre
les habitants locataires d’une nouvelle résidence en les fédérant
autour d’un dispositif environnemental de proximité permettant
de croiser les expériences individuelles sur des temps collectifs.
Publics visés :
>> 80 ménages : les 40 entrants de la résidence des Roselins à
Sainte Luce-sur-Loire, soit environ 100 locataires, et déploiement auprès de 40 autres ménages. La commercialisation étant
en cours nous pourrons affiner ce chiffre lors de l’attribution
définitive des logements.
Les partenaires :
Atlantique Habitations, la Ville de Sainte-Luce-sur-Loire, Nantes
Métropole (direction des déchets) et êcopole.
Résultats attendus
>> une réduction de l’impact environnemental généré par la résidence. En effet, le système de lombricompostage doit nous
permettre de revaloriser au minimum 6 tonnes de déchets à
l’année sur la résidence, soit 12 tonnes sur les deux ans du projet,
>> une gestion sereine des espaces de proximité,
>> une intégration et une adhésion des gestes éco-citoyen des
habitants, par la pratique du tri des déchets,
>> une maîtrise de la permaculture afin de proposer ce type de
logique dans d’autres programmations,
>> l’apprentissage pour les salariés de techniques simples, naturelles et innovantes permettant une gestion quotidienne plus
sereine et contribuant à une qualification,
>> une réponse satisfaisante pour l’esh,
>> une relation participative avec les habitants favorisant le bienvivre ensemble (intergénérationnel) et contribuant à une
amélioration du cadre de vie des locataires,
>> un regain d’intérêt, toutes générations confondues, pour des
activités nouvelles à des habitants vivant en collectif.
>> le choix d’une alimentation saine et peu coûteuse proposée
aux habitants (respect de la saisonnalité dans l’alimentation),
Cette première expérience va nous permettre de démontrer qu’il
est possible d’agir quotidiennement avec un dispositif simple et
peu contraignant à la préservation de nos ressources et de notre
environnement.
>> l’intégration du concept de lombricompostage dans nos futurs
logements,
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
69
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet
« Lombricompostage et permaculture : des locataires éco-citoyens ».
Les membres du CSP remercient vivement Messieurs Madani
Belkheir, d’Atlantique Habitations, et Abdel Zibar, directeur de
Riche-Terre pour leur excellente prestation orale lors de l’audition.
Ce projet revêt plusieurs atouts : au-delà de l’aspect pédagogique
et de sensibilisation au développement durable pour transformer
les locataires en « éco-locataires », il permet de prolonger cette
revalorisation des déchets verts par la création d’un jardin selon les
principes de la permaculture. Ainsi, les « éco-locataires » joignent
l’utile à l’agréable et bénéficient directement de la mise en place
de lombricomposts dans leur logement, par la création d’un jardin
partagé. Le Comité de sélection des projets approuve à l’unanimité
un projet original et accorde la subvention demandée pour mener
à bien ce projet auprès des 40 ménages entrants. Les membres du
Comité de sélection accordent le double de la subvention demandée,
si ce projet est déployé auprès de 40 ménages supplémentaires.
Les membres du CSP espèrent vivement que cela suscitera le même
intérêt auprès des locataires de la résidence les Roselins et des salariés de l’esh pour que ces 80 futurs ménages adoptent ce concept
de valorisation des déchets verts.
Les membres du CSP resteront très attentifs à la mise en œuvre
de ce projet et solliciteront certainement les initiateurs, pour un
retour d’expérience au-delà des bilans demandés.
Financement du projet (en €)
2014
2015
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
12 722
4 548
Atlantique Habitations - fonds propres
11 843
3 306
Ville de Sainte-Luce-sur-Loire
1 000
1 000
Nantes Métropole
2 000
1 000
Total des produits
26 565
9 854
70
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
PROVENCE-ALPES CÔTE D’AZUR (13)
esh : LOGIS MÉDITERRANÉE
Référent : Nabila CHELIHI
[email protected]
Association : PACT DES BOUCHES DU Rhône
Référent : Sarah TABCHICHE
[email protected]
« Action socio-urbaine et valorisation énergétique
de la résidence Frescoule »
DOTATION FÉDÉRALE : 50 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Situé au sud de la commune de Vitrolles, le quartier de la Frescoule
est excentré par rapport au vieux village, au centre urbain et aux
arcades. Le quartier est toutefois facilement accessible depuis le
centre de Vitrolles ainsi que depuis l’extérieur (autoroute A7 et D9).
Il est par ailleurs à proximité directe d’équipements structurants :
zone commerciale Grand Vitrolles, commerces et services sur
l’avenue Rhin et Danube (notamment agence Logis Méditerranée
et lycée Jean Monnet), collèges Simone de Beauvoir et Camille
Claudel, centre social Calcaïra, les parcs Griffon et Font Blanche.
16 commerces sont de plus en activité dans les locaux existants
au pied des immeubles de la Frescoule.
Constitué de petits immeubles collectifs (R + 2 à R + 4) mis en
service en 1987 (Frescoule 1) et 1994 (Frescoule 2), le programme
déploie ses 162 logements de part et d’autre de l’avenue du 8 mai
1945, auxquels on accède par 31 entrées distinctes, sur rue ou
sur cour. Les typologies de logements se répartissent comme suit :
11 % de T1/T2, 34 % de T3, 49 % de T4 et 6 % de T5/T6.
Logis Méditerranée a acquis le groupe Frescoule en 2011. Le bâti
est dégradé, le bailleur projette donc une rénovation des logements
et des espaces extérieurs. La méconnaissance de l’occupation (du
fait du rachat récent) et la perspective d’un projet d’envergure ont
motivé la commande d’une étude, réalisée en février 2013 par le
PACT 13, par entretien individuel avec l’ensemble des occupants
et des commerçants. La synthèse du diagnostic d’occupation :
>> des ménages aux ressources faibles : bien que 44 % des ménages
déclarent des salaires, les montants de ressources sont faibles
et majoritairement complétées par des prestations sociales,
>> des ménages avec enfants fortement représentés, et un tiers
de foyers monoparentaux,
>> un taux d’effort élevé (> 31%) pour 1/3 des locataires,
>> 28 situations de sous-occupation (expliquant en partie les
taux d’effort élevés),
>> un haut niveau de charges qui pèsent sur le taux d’effort,
>> 22 logements inadaptés en lien avec des problèmes de mobilité
et de vieillissement,
>> nécessité d’une meilleure identification des structures sociales
et associatives par les locataires.
La Frescoule fait partie de la zone d’intervention du centre social
Calcaïra, actuellement hébergé dans la maison de quartier (dix
minutes à pied et cinq en voiture de la Frescoule) et amené à
s’implanter prochainement dans les locaux de l’ancienne crèche
situés en rez-de-chaussée d’une des entrées de la Frescoule. Malgré
sa proximité actuelle avec le site, le centre social souffre néanmoins
d’un défaut d’identification par les habitants. Cette structure abrite
également plusieurs permanences notamment de travailleurs
sociaux de la MDS, de la CAF et de l’ADDAP. On note également la
présence de l’association ADELIES sur le secteur Frescoule dont
les thématiques d’intervention sont l’emploi/insertion, la scolarité
et l’animation auprès des jeunes. Enfin, une antenne du Centre
Communal d’action sociale (CCAS) est située sur le site. Malgré
cette proximité de services sociaux et d’animation, les structures
sont mal identifiées par les locataires.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
71
Objectifs :
>> favoriser le lien partenaires/bailleur,
>> mettre en avant le fort potentiel de ce territoire (intégration
à la ville, équipements structurants à proximité, résidence à
taille humaine),
>> réduire les problématiques d’insécurité,
>> valoriser les espaces extérieurs (une avenue très fréquentée
et parfois dangereuse pour les usagers).
La requalification des espaces communs et extérieurs projetée est
attendue mais le manque de civisme pourrait en réduire l’impact.
Par ailleurs, il est observé une présence importante d’enfants,
mais un secteur de l’animation peu valorisé : absence de centre
de loisirs pour les enfants de moins de 11 ans, méconnaissance
du centre social par les locataires.
La réhabilitation est envisagée par le bailleur comme un projet
d’envergure destiné à redorer l’image du quartier et améliorer de manière significative les conditions de vie des occupants.
Les travaux qui seront réalisés demanderont une adaptation des
comportements et des modes d’utilisation des nouveaux équipements et plus largement de l’habitat, de manière à ne pas limiter
les possibilités d’économie d’énergie et d’eau.
Descriptif du projet
Le projet consiste à assurer des accompagnements individuels
et collectifs, et une présence de proximité durant trois ans, permettant de redynamiser un site qui souffre de problématiques
techniques, sociales et urbaines mais qui dispose d’une forte
potentialité d’amélioration, notamment grâce à la réhabilitation
des logements, des parties communes et des espaces extérieurs
prévue par Logis Méditerranée.
Un partenariat entre deux associations permettra la mise en
œuvre du projet :
>> le PACT des Bouches-du-Rhône, porteur du projet, est une
association spécialisée dans le logement des personnes défavorisées dont les actions visent à favoriser l’insertion par l’habitat,
>> Écopolénergie est une association dont l’objet est la promotion
des économies d’énergie et la défense de l’environnement
pour l’amélioration du cadre de vie des citoyens.
Grâce à leur domaine d’intervention et leurs réseaux de partenaires respectifs, le PACT des BdR et Écopolénergie travaillent en
synergie et en complémentarité. Le présent projet propose donc
un partenariat qui va au-delà du partenariat associatif PACT des
BdR-Écopolénergie puisqu’il s’inscrit dans une dynamique transversale de partenaires, de publics et de thématiques.
72
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Publics ciblés :
>> l’ensemble des locataires des 162 logements de la résidence
La Frescoule (Vitrolles),
>> les agents au sein de l’esh, qui auront été identifiés (agence, service charges, services techniques…) et impliqués dans le projet,
>> les acteurs locaux qui constituent aussi une cible dans la mesure
où l’action pourra leur permettre d’adapter leur activité.
Les partenaires :
Logis Méditerranée, Ville de Vitrolles (service politique de la
Ville), État (ACSE), Conseil général 13, ADEME PACA, Région PACA,
Communauté du Pays d’Aix, le centre social Calcaïra, la Maison
départementale de solidarité, CAF, ADDAP, ADELIES, CCAS.
Au-delà de ces partenaires de droit commun, le PACT 13 et
Écopolénergie solliciteront des partenariats spécifiques, selon
les thèmes abordés : EDF et la Société des Eaux de Marseille sont
notamment pressentis (Écopolénergie a l’expérience du partenariat
avec EDF et le PACT 13 a déjà réalisé des actions de sensibilisation
avec la SEM). Les commerçants (sur les 16 présents sur le quartier,
13 ont participé au diagnostic réalisé en février 2013) constitueront
aussi un levier important.
LOGIS MÉDITERRANÉE
Résultats attendus
>> une meilleure appréhension des spécificités du parc et de ses
habitants, l’acquisition de La Frescoule étant récente pour
Logis Méditerranée,
>> la pérennité des travaux réalisés à l’intérieur des logements,
sur le bâti et sur les espaces extérieurs,
>> des consommations d’eau et d’énergie en baisse sur la résidence,
tout en préservant la qualité de vie,
>> une mutualisation et une valorisation des échanges d’expériences
et savoir-faire entre l’esh, le PACT 13 et Écopolénergie,
>> une bonne coordination entre les préoccupations techniques
du maître d‘ouvrage et l’accompagnement des locataires,
>> une capitalisation d’une expérience d’intervention dans un
contexte urbain en mutation, favorisant l’amélioration de nos
pratiques sur les thématiques abordées,
>> l’amélioration du respect des espaces communs par les
habitants,
>> une mutualisation et une valorisation des échanges d’expériences et savoir-faire entre l’esh, le PACT 13 et Écopolénergie,
>> un lien social recréé entre les résidents et les structures sociales
existantes sur le quartier, et cela en étroite collaboration avec
le service politique de la Ville de Vitrolles,
>> la traduction et la valorisation du diagnostic initialement posé
par des réalisations concrètes : une meilleure fréquentation
par les habitants du centre social Calcaïra, la libération de
grands logements sous-occupés (objectif 30 %), la réalisation
d’adaptation de salles de bains ayant permis le maintien à
domicile de personnes âgées, la déclinaison matérielle des
propositions des habitants sur les espaces extérieurs.
>> un personnel de terrain capable de transmettre des conseils
aux locataires sur l’énergie et l’eau,
>> la reproductibilité d’un guide pratique du locataire sur l’utilisation économe du logement,
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Action sociourbaine et valorisation énergétique de la résidence Frescoule »,
présenté avec l’appui de la société Logis Méditerranée et de l’association Ecopolénergie. Les membres du CSP ont bien compris
l’enjeu pour le bailleur Logis Méditerranée d’accompagner les
locataires ayant rejoint son patrimoine depuis peu. La réalisation
préalable d’un diagnostic d’occupation par le PACT 13 est une
bonne opportunité pour appréhender au mieux les besoins
de ces locataires et accompagner le bailleur à la mise en place
d’un programme d’acquisition, amélioration pour remédier à
la sous-occupation dans les logements.
Le Comité de sélection des projets accorde la subvention demandée
et trouve intéressant le maillage entre accompagnement individuel
et collectif proposé par le PACT 13 et Ecopolénergie pour sensibiliser
l’ensemble des locataires au bon usage du logement et réduire leur
consommation énergétique. Les membres du CSP resteront attentifs
à la mise en œuvre de ce projet et sont fortement intéressés pour
un retour d’expérience sur ce partenariat PACT 13 et Ecopolénergie.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
73
Financement du projet (en €)
2014
2015
2016
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
18 174
17 928
13 898
CG 13
18 750
18 750
Logis Méditerranée - fonds propres
19 205
15 928
21 969
6 450
6 450
6 450
Logis Méditerranée (mise à disposition local)
État (cucs)
757
Ville de Vitrolles (cucs)
935
Conseil général 13 (cucs)
801
Adème paca
Conseil régional paca
2 934
1 068
1 359
890
1 216
Communauté des Pays d’Aix
1 645
Autres financements restants à trouver
Total des produits
74
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
14 203
67 030
66 210
56 520
PICARDIE (02)
esh : Logivam
Référent : Sylvie PIERRU
[email protected]
Association : UCPE (Un Château Pour l’Emploi)
Référent : Didier MAUGER
[email protected]
« Jardins partagés actifs et solidaires »
DOTATION FÉDÉRALE : 12 000 € sur 1 an/36 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
L’esh Logivam est propriétaire d’un ensemble d’immeubles collectifs sur la commune de Belleu, construits entre 1962 et 1967,
représentant 230 logements. Une partie de ce quartier dit « Les
Deux Lions » est en cours de requalification, dans le cadre du programme de rénovation urbaine. Cette opération vise à désenclaver
le quartier. Une partie cependant du bâti n’est pas concernée par
l’opération de Rénovation Urbaine et il est apparu indispensable
à l’esh Logivam que les locataires de ces immeubles anciens, et
qui sont fortement attachés à leur quartier, puissent affirmer et
valoriser leur appartenance à leur habitat, afin de ne pas créer
de clivage entre « neuf » et « ancien » ni de dissensions au sein
du quartier.
Propriétaire d’un terrain d’environ 2 000 m² en pied d’immeuble,
l’esh Logivam souhaitait que cet espace devienne un lieu de convivialité pour les habitants des Deux Lions. En 2012, une action menée
conjointement par l’esh Logivam et une association a permis de
faire émerger l’envie d’un jardin partagé sur ce terrain.
Objectifs :
>> mobiliser les habitants autour d’un projet partagé,
>> améliorer la consommation des ménages par la production
liée à l’activité de jardinage,
>> créer du lien social par l’organisation d’événements festifs
autour de cette activité,
>> développer les solidarités, par l’apprentissage du “travailler et
construire un projet ensemble”,
>> rompre l’isolement inhérent à certaines situations de précarité.
Le caractère innovant de l’outil « jardin partagé » permet une
plus grande mobilisation des partenaires autour de ce projet
original. Le jardin sera le support d’actions de sensibilisation à
l’environnement, de la pratique et l’apprentissage du jardinage
biologique et sera également propice au développement du lien
social et du cadre de vie.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
75
Descriptif du projet
Le personnel en interne de l’esh Logivam, le Gestionnaire de
Proximité sur site ainsi que la Chargée de Mission Qualité de Service
Résidentielle s’investissent sur le terrain auprès des locataires. À
leurs côtés, l’UCPE apportera son expertise dans le domaine de
l’animation d’un Jardin Partagé, ses connaissances du jardinage.
Lors de la conception et la création du jardin, la mise en place de
chantiers participatifs et conviviaux pour les habitants permettra
de créer des liens et de s’approprier le lieu. Des ateliers de jardinage hebdomadaires et une réunion mensuelle des habitants
jardiniers seront planifiés pour organiser la gestion du jardin et
les travaux collectifs.
Une charte pour le fonctionnement du jardin sera établie lors de
réunions de concertation entre les participants au jardin (animateur, habitants jardiniers, personnel de proximité et Chargée de
Mission Qualité de Service Résidentiel esh Logivam) et permettra
la sensibilisation progressive des habitants jardiniers à la création
d’une association pour pérenniser le projet.
à ce jour, 6 personnes ont déjà rencontré l’animateur de l’UCPE,
elles s’investissent dans l’information auprès de l’ensemble des
habitants du quartier, ainsi qu’auprès des écoles et associations
de parents d’élèves belleusiennes.
Seront proposées également des activités pour les enfants des
écoles du quartier et autres publics intéressés.
Enfin, toutes les initiatives susceptibles d’ouvrir le jardin sur l’extérieur seront encouragées (proposition par les habitants jardiniers
d’organiser une fête, des repas et y inviter le voisinage).
Des parcelles seront également aménagées pour permettre aux
personnes âgées ou à mobilité réduite de prendre part aux activités
du jardin, de plus la commune implante à proximité (20 mètres)
un square intergénérationnel.
Publics ciblés :
Le projet de jardin partagé s’adresse à tous les locataires habitant
le quartier des Deux Lions toutes générations et toutes cultures
confondues, ainsi qu’aux enfants des écoles maternelles et primaires
voisines. D’autres habitants de Belleu, mais ne résidant pas dans le
quartier, ont déjà fait part de leur volonté de s’impliquer dans le
projet et de mettre à disposition leurs savoir-faire et compétences
en matière de construction, de jardinage.
Les partenaires :
Les partenaires institutionnels participant à l’opération de rénovation
urbaine sont fortement impliqués dans la mise en œuvre du projet :
la Ville de Belleu (le maire, la secrétaire générale, l’adjoint aux travaux, le CCAS), la SEDA (Société d’équipement du département de
l’Aisne) - maître d’ouvrage délégué - le délégué du préfet dans les
quartiers, les écoles maternelles et primaires de Belleu, l’association
des parents d’élèves. D’autres partenaires institutionnels seront
sollicités, telle la communauté d’agglomération du Soissonnais pour
la mise en place gracieuse d’un composteur ainsi que le réseau
des guides composteurs pour sensibiliser les habitants jardiniers
au principe et aux avantages du compost.
Résultats attendus
Cette action s’inscrit dans le plan annuel « Bien Vivre Ensemble »
de l’esh et vise, par le développement d’une dynamique de groupe,
la création de liens sociaux entre les habitants.
Ce projet doit aussi permettre d’apporter un regard positif sur le
logement social et agir positivement sur la relation du locataire
à son environnement.
76
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Il s’agit pour l’esh Logivam d’une première expérience qui pourra
être reproduite dans d’autres quartiers.
Il s’agit de consolider la présence de l’UCPE sur le territoire soissonnais et son expérience dans ce secteur d’intervention. L’UCPE
valorisera le savoir-faire de son personnel qui sensibilisera et
formera les habitants à la technique du jardinage biologique.
Logivam
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Jardins partagés actifs et solidaires ». Les membres du CSP tiennent vivement
à remercier Monsieur Michel Boillereau, délégué du préfet dans les
quartiers pour sa présence et son soutien au projet. Nous tenons
aussi à féliciter Sylvie Pierru et Vincent Carette, de l’esh Logivam,
ainsi que Didier Mauger, de l’UCPE, qui ont subjugué l’auditoire
lors de l’audition : en les écoutant, les « jurés » ont certainement
mieux compris la signification des mots partage et solidarité.
Les membres du CSP ont apprécié cette préoccupation du bailleur
à mobiliser les locataires non bénéficiaires du programme de
rénovation urbaine autour d’un projet collectif qui marque leur
appartenance au quartier et qui permet de briser les clivages entre
« anciens » et « nouveaux ».
Le Comité de sélection des projets vous accorde la subvention
demandée sur 1 an et vous propose de vous accompagner sur 2
années supplémentaires pour que les valeurs si bien défendues lors
de l’audition puissent être pleinement transférées lors de la prise
en gestion des jardins par les locataires organisés en association.
Bravo pour ce beau projet.
Financement du projet (en €)
Investissement préalable à la mise en œuvre
Logivam
2012/2013
15 822
Budget prévisionnel de fonctionnement
2014
DREAL Picardie
7 400
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
12 000
Logivam – fonds propres
1 385
Ville de Belleu
950
Logivam – Valorisation terrain et personnel
Total des produits
3 580
41 137
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
77
ÎLE-DE-FRANCE (92-93-75)
esh : ICF HABITAT LA SABLIÈRE
Référent : Romain BARRES
[email protected]
Association : HABITAT ET HUMANISME Île-de-France
Référent : Olivier LAUNAY
[email protected]
« Une manière inédite de vivre ensemble : la colocation
intergénérationnelle »
DOTATION FÉDÉRALE : 41 700 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Le partenariat entre Habitat & Humanisme et ICF Habitat La Sablière
a démarré il y a dix-huit mois, lors d’une rencontre inopinée, alors
que l’association était déjà implantée en face d’un groupe immobilier propriété d’ICF, allée Vivaldi, Paris 12e. HH et la DT parisienne
d’ICF sont tombés d’accord après quelques rencontres sur l’idée
de tenter une expérience conjointe de colocation sur un T5 ou
T6. Encore fallait-il qu’un logement se libère dans un territoire où
HH était déjà implantée.
Ce fut le cas, en juin 2013, pour un premier logement à Paris 18e ; en
juillet, un logement neuf, cette fois-ci, était proposé à l’association.
Au-delà de l’évidente crise du logement, les évolutions économiques et sociologiques entraînent des précarités et avec elles
des besoins en logements. La montée du chômage et la banalisation des emplois précaires rendent de plus en plus difficile
l’accès au logement, notamment pour les jeunes. En parallèle, la
transformation de la cellule familiale fait évoluer les besoins de
logements. On compte de plus en plus de familles monoparentales
disposant d’une seule source de revenus mais qui doivent assumer des charges toujours plus importantes. L’allongement de la
durée de vie a comme corollaire négatif la solitude de nombreux
seniors. Par ailleurs les moins aisés quittent les centres urbains
pour des zones périurbaines éloignées de leur lieu de travail et
des zones d’intérêt.
Le bailleur constate que les inégalités se creusent dans son parc
de logements, la mixité sociale peine à se mettre en place et les
liens intergénérationnels s’amenuisent.
Face à ces constats, l’association Habitat et Humanisme développe
la colocation intergénérationnelle qui représente pour elle une
réponse inédite.
78
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Objectifs fixés :
>> diminuer le taux d’effort de chaque locataire par un meilleur
partage des charges : parce que les postes logement (loyer,
charges locatives, fluides, chauffage) et transports constituent
les deux premiers postes de dépense des ménages, ils mettent
en difficulté l’insertion et l’autonomie des populations fragiles,
>> briser les situations de rupture et d’isolement : ce projet permettra
aux différentes catégories de locataires de se rencontrer, de créer
des liens et de développer des réseaux d’entraide au quotidien.
Ces relations actives de voisinage seront un vecteur privilégié de
socialisation et également de transmission des savoirs,
>> créer des conditions de vie structurantes pour les publics accueillis : Selon leur situation, les locataires seront accompagnés par
des équipes de bénévoles et de salariés, pour aider à construire
un projet de vie et à trouver leur place dans la société,
>> expérimenter l’accompagnement par un tiers d’un projet de
colocation,
>> sensibiliser et communiquer auprès des équipes de gestion
d’ICF Habitat La Sablière et de la Foncière pour développer ce
concept de colocation sur d’autres sites,
>> étudier le niveau d’interaction et de sollicitation que ce projet
suscite avec nos équipes sur la gestion technique ou locative.
Il s’agira de convaincre les équipes de l’enrichissement que cette
démarche peut apporter pour la vie de la résidence mais également
sur leurs propres conceptions de la différence (seniors, jeunes, etc.).
L’innovation dans ce projet est de travailler sur les solidarités intergénérationnelles, la cohabitation permettant une attention mutuelle entre voisins
(l’aide pour les courses, l’alphabétisation, le bricolage, etc.) et de faire
de l’habitat convivial, où le lien social est particulièrement mis en avant.
ICF HABITAT LA SABLIÈRE
Descriptif du projet
ICF Habitat La Sablière et Habitat et Humanisme Île-de-France ont
conclu un partenariat pour transformer dans un premier temps,
deux grands logements dans l’objectif d’en faire des colocations
intergénérationnelles, dans le cadre de baux associatifs.
Ces lieux de vie seront mis à la disposition de personnes désirant
librement, et de façon dynamique, faire l’expérience du « vivre
ensemble ».
La démarche intergénérationnelle doit rester au cœur du projet
avec une mixité de populations et de tranches d’âge. L’association
est très vigilante lors du peuplement de ces logements. Les ménages
ne doivent pas être tous en situation de grande précarité sociale
afin de créer un cercle vertueux.
Dans le cas contraire, notre expérience a démontré que cela
menait à une situation d’échec. De plus, les candidats doivent
adhérer au projet et s’investir dans cette expérience inédite du
vivre ensemble.
Public visé :
9 ménages en difficulté, repérés selon les catégories suivantes :
>> des jeunes en difficultés financières ou sociales (jeunes travailleurs,
apprentis, étudiants boursiers, demandeurs d’emploi…). C’est l’occasion pour ces jeunes en situation de rupture avec leur environnement
familial et amical de créer une ébauche de sentiment familial,
>> des personnes vieillissantes isolées (mais valides),
>> l’habitat partagé sera pour elles l’occasion d’une stimulation
affective et sociale et d’un plus fort sentiment de sécurité. De
plus l’échange de services leur donnera un rôle d’utilité sociale,
>> des familles monoparentales en précarité sociale ou économique.
Les partenaires :
ICF Habitat La Sablière, Villes de Paris, Nanterre, Saint-Denis (CCAS
et services logement), le CROUS DE PARIS, l’ALJT, les circonscriptions
d’actions sociales concernées (Conseils généraux), la BNP Épargne
Retraite, HEC Alter Management.
Résultats attendus
>> un dispositif de colocation viable qui permette d’élargir l’offre
actuellement disponible,
>> l’expérimentation d’un nouveau mode d’habiter, intergénérationnel et solidaire,
>> une réponse à la vacance des grands logements ne trouvant pas
preneur en raison de loyers trop élevés,
>> un élargissement de l’offre des personnes en difficulté là où
il y a des m² disponibles,
>> des solutions de logement plus adaptées à certains besoins
spécifiques,
>> un partenaire solide et expérimenté, sur la partie technique
comme l’ameublement du logement mais aussi et surtout sur
la sélection et l’accompagnement des colocataires (animation
de la vie du logement et du respect du règlement intérieur),
>> un projet transférable à d’autres bailleurs comme réponse à la vacance.
Il s’agit de vérifier l’intérêt pour les bailleurs sociaux de mettre en
location dans ce cadre des T4 et T5 PLS et PLI qui peuvent avoir du mal
à trouver preneur auprès des ménages, compte tenu de leur coût,
>> la création d’un référentiel de la colocation intergénérationnelle,
sur les plans de l’aménagement, du peuplement, de la gestion
locative, de l’animation.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
79
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Une manière
inédite de vivre ensemble : la colocation intergénérationnelle »,
soutenu par ICF La Sablière. Ce projet clairement exposé par
Romain Barres, référent esh, et par Olivier Launay référent Pour
l’association Habitat & Humanisme, a intéressé les membres du
CSP et les a aussi interrogés.
Le passage de l’expérimentation en parc privé regroupant toutes
les conditions de réussite à l’expérimentation de colocation intergénérationnelle sur 2 grands logements du parc social est une
démarche constructive pour permettre à terme de viabiliser ce
concept et de le proposer comme solution à la vacance de grands
logements.
Si les membres du CSP ont apprécié l’ouverture des publics ciblés
où l’on sort du binôme seniors/jeunes pour y intégrer aussi des
familles monoparentales, le choix pris pour l’ameublement des
logements serait à creuser.
Le Comité de sélection des projets accorde la subvention demandée
sur les deux premières années et à partir du retour d’expérience
sur les deux sites de Nanterre et de Paris, la subvention pour la 3e
année sera attribuée. Nous resterons attentifs à la mise en œuvre
de ce projet et nous comptons sur le savoir-faire d’Habitat et
Humanisme et d’ICF Habitat La Sablière pour nous présenter les
éléments d’analyse permettant ou pas de poursuivre ce concept
sur les grands logements du parc social.
Financement du projet (en €)
2013
2014
2015
Habitat et Humanisme – fonds propres
8 000
5 400
7 400
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
16 000
13 100
12 600
ICF Habitat La Sablière – fonds propres
8 000
Concours Fondations et mécénat (A solliciter)
27 000
20 000
22 000
Total des Produits
59 000
38 500
42 000
80
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
îLE-DE-FRANCE (93)
esh : EMMAÜS HABITAT
Référent : Pauline DUMONTIER
[email protected]
esh : FRANCE HABITATION
Référent : Segolène BRUGMANS
[email protected]
esh : LE LOGEMENT FRANCILIEN
Référent : Aurélie LAMANDÉ
[email protected]
esh : IMMOBILIÈRE 3F
Référent : Sabrina NADJI
[email protected]
Association des centres sociaux d’Aulnay (ACSA)
Référent : Mourad CHALAL
[email protected]
« Création d’une épicerie solidaire,
un outil d’accompagnement social concerté »
DOTATION FÉDÉRALE : 75 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Les services et centres sociaux de la ville sont sollicités par un
nombre grandissant d’habitants en situation de grande vulnérabilité.
Ils confient les réalités d’un quotidien douloureux et expriment
le besoin d’être accompagnés. Les données recueillies à l’échelle
communale montrent une augmentation des demandes d’aide
provenant de ménages pauvres ou modestes affectés par la hausse
conjointe du coût du logement et des prix à la consommation. Les
fins de mois sont difficiles et de plus en plus d’habitants sollicitent
les centres sociaux pour des besoins des plus élémentaires : se
nourrir.
Les quartiers nord d’Aulnay (Rose des Vents, Jupiter, Europe, Étangs,
Merisiers) ont connu de profondes transformations avec la réalisation du PRU, aujourd’hui en phase de finalisation. Les opérations
de rénovation ont transformé le quotidien des habitants des quartiers nord en améliorant leur cadre de vie. Mais il n’a pas permis
de résoudre les problématiques sociales. Alors qu’aujourd’hui
d’autres investissements conséquents pour le développement
de ces quartiers sont annoncés (Grand Paris), les acteurs de la
politique de la ville doivent veiller à mettre autant d’énergie à
innover sur le plan social que sur l’urbain. C’est pourquoi le projet
d’épicerie solidaire représente un tel intérêt pour les partenaires
de ces territoires, de surcroît dans le contexte de crise actuelle
et avec la perspective de fermeture de l’usine PSA d’Aulnay, qui
va impacter près de 400 familles sur la commune.
Le patrimoine social sur les quartiers nord d’Aulnay-sous-Bois est
particulièrement dense. Les bailleurs impliqués dans ce projet représentent à eux seuls un parc de près de 6 000 logements sociaux.
Objectifs :
>> lutter contre la précarité,
>> favoriser le lien social en luttant contre l’isolement,
>> offrir un espace de travail partenarial ouvert aux acteurs sociaux
locaux,
>> participer à l’accompagnement du public en situation de précarité pour mener à bien un projet individuel, notamment la
résorption des dettes locatives,
>> répondre à un besoin alimentaire sur une durée déterminée,
>> prévenir les conséquences d’une mauvaise alimentation et
contribuer à l’acquisition d’habitudes alimentaires équilibrées,
>> promouvoir les activités de lien social,
>> accompagner et soutenir les usagers dans leurs démarches
d’autonomie,
>> développer le bénévolat.
Le projet d’épicerie, en étant complémentaire des dispositifs locaux,
permettra de répondre aux besoins essentiels en structurant un
partenariat ambitieux favorable au développement du « pouvoir
d’agir » des habitants. Pionnière dans le champ de « l’animation
sociale globale », la particularité de cette épicerie repose sur
le fait qu’elle s’inscrit dans la philosophie des centres sociaux
avec un portage inédit et une gouvernance partenariale. Elle se
distingue également de nombreuses épiceries dans la mesure où
elle place au cœur du dispositif l’accompagnement des familles
dans la réalisation d’un projet individuel.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
81
Descriptif du projet
Le projet consiste à créer une épicerie solidaire, hébergée par
l’ACSA et pilotée dans un cadre partenarial impliquant des bailleurs
sociaux, des services municipaux, des travailleurs sociaux et des
animateurs. La création d’une Épicerie et de ce « coup de pouce »
alimentaire contribuera à lutter contre la précarité et l’isolement
et à prévenir les conséquences d’une mauvaise alimentation. Ce
projet veillera à restaurer l’image sociale des habitants, en les
sensibilisant à l’achat responsable et le pouvoir qu’ils peuvent
exercer en tant que consommateurs.
L’alimentation tient une place importante dans le budget d’un
foyer. Dans l’Épicerie Solidaire, il devient un levier pour travailler
sur d’autres problématiques et développer l’autonomie grâce à
une approche pédagogique. La finalité de l’épicerie résulte dans
l’élaboration d’un objectif personnel à hauteur des capacités de
la personne. Il s’agit pour l’usager d’être valorisé et de reprendre
confiance en lui.
Créer un dispositif d’accompagnement social à destination des
professionnels, qui s’appuie sur la mise à disposition des services
suivants :
>> un choix de produits alimentaires et quotidiens sains et très abordables,
>> des ateliers collectifs pour aider les familles à mieux consommer
et mieux gérer leur budget.
L’épicerie solidaire vise à accompagner les familles fragilisées dans
la concrétisation d’un projet, notamment grâce aux économies
réalisées avec l’aide alimentaire.
Des parcelles seront également aménagées pour permettre aux
personnes âgées ou à mobilité réduite de prendre part aux activités du jardin, la commune implante à proximité (20 mètres) un
square intergénérationnel.
Publics visés :
Le dispositif d’Épicerie solidaire est destiné à des ménages précaires repérés par les différents partenaires comme prioritaires
c’est-à-dire les personnes en attente de droits, celles subissant des
accidents de la vie, les bénéficiaires des minima sociaux :
>> des ménages qui rencontrent des difficultés passagères : en
recherche d’emploi, faisant face à un coup dur (problème de
santé, séparation…), ayant un besoin ponctuel d’investissement
(permis de conduire, emménagement…),
82
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> des ménages qui rencontrent des difficultés structurelles (avec
un reste à vivre faible),
>> personnes invalides ou ayant une pension d’invalidité.
Les publics ciblés plus particulièrement par les bailleurs sociaux
sont les suivants :
>> les locataires en impayés de loyers,
>> les ménages entrés récemment dans leur logement et éprouvant des difficultés pour réaliser les investissements liés à leur
emménagement,
>> les locataires, souvent isolés, qui arrivent à maintenir le paiement du loyer malgré une période difficile mais au prix de
privations importantes.
Le public en urgence sera orienté vers les dispositifs existants.
Une réponse adaptée est d’ores et déjà présente sur le territoire,
il ne conviendrait pas de se substituer aux structures existantes.
Les partenaires :
Emmaüs Habitat, Logement Francilien, France Habitation (APES),
Immobilière 3F, le centre communal d’action sociale (CCAS), Service
municipal d’action sociale (SMAS), équipe sociale pour l’Habitat, les
centre sociaux (Les 3 quartiers, le centre Albatros, l’espace Gros Saule,
centre Mitry-Ambourget), État (délégué du préfet), région, Fondation
Aéroport de Paris, conseil général de la Seine-Saint-Denis (dossier
en instruction), l’ANDES, l’association Cresus, service municipal de
prévention des déchets, Fatima ZEHAR (atelier travaux manuels),
Maison de la femme de Montreuil (atelier estime de soi), la Maison
de l’emploi, de l’insertion, de la Formation et de l’Entreprise (MEIFE),
mission locale, Saddaka, Ressourcerie2mains, Club de Prévention
GRAJAR 93, projet de réussite éducative (PRE), l’atelier santé ville
(ASV), centre municipal d’éducation pour la santé (CMES), comité
départemental d’éducation pour la santé (CODES), la Banque alimentaire, Carrefour Parinor, Intermarché Aulnay-sous-Bois, association « La Chorba », Auchan Drive Aulnay-sous-Bois, association
« Revivre », Restos du cœur, Secours catholique, Secours populaire.
La Caisse d’allocations familiales (CAF) de Seine-Saint-Denis a été
sollicitée pour prendre part au projet de création de l’épicerie.
Sa participation est à l’étude par ses services, sachant qu’elle
est actuellement en pleine restructuration avec la création d’une
nouvelle antenne qui s’implantera en 2014 à proximité immédiate
de la cité de l’Europe à Aulnay-sous-Bois.
EMMAÜS HABITAT • LE LOGEMENT FRANCILIEN • FRANCE HABITATION • IMMOBILIÈRE 3F
Résultats attendus
>> réalisation des projets des familles bénéficiaires du dispositif,
>> renforcement du partenariat avec les différents acteurs sociaux,
>> amélioration des comportements de consommation des familles
bénéficiaires,
>> diminution du nombre de familles en impayés sur le parc social,
>> création de lien social et intégration des familles,
>> augmentation du nombre d’adhérents.
>> appropriation de l’épicerie par l’ensemble des centre sociaux
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection a retenu votre projet en inter-bailleurs de
« Création d’une épicerie solidaire, un outil d’accompagnement
concerté » sur les quartiers nord de la ville d’Aulnay-sous-Bois.
Nous tenons tout d’abord à féliciter toutes les personnes présentes à cette audition pour l’esprit de cohésion et la clarté de
l’exposé lors de l’audition. Nous remercions particulièrement
Madame Bénédicte Guillot, Responsable du service de l’action
sociale de la ville d’Aulnay-sous-Bois qui, par sa présence et
son implication, nous démontre qu’il s’agit aussi d’un projet
fortement soutenu par la collectivité locale.
Ce projet d’envergure de lutte contre la précarité concernera
plus de 6 000 logements sociaux, et mobilisera 4 bailleurs
contribuant à la démarche. Les membres du CSP ont apprécié que cette épicerie solidaire, au-delà de l’aide alimentaire
nécessaire apportée aux ménages en très grande précarité,
soit aussi un lieu pédagogique par la mise en place d’actions
collectives et un levier d’insertion sociale et culturelle par
la sensibilisation qui sera mise en place sur les activités proposées par les quatre centres sociaux installés au cœur des
sous-quartiers.
Les membres du CSP accordent la subvention demandée
et recommandent, après fiabilisation de la méthodologie
présentée, d’ouvrir cette épicerie solidaire à un plus grand
nombre de bénéficiaires, au regard des besoins observés sur
le territoire. Le Comité estime nécessaire de mettre en œuvre
les relais avec les autres guichets existants de l’aide alimentaire, qui devraient permettre de pérenniser le projet. Les
membres du CSP restent fortement intéressés par la mise en
œuvre opérationnelle de ce projet et le maillage des réseaux
opérationnels développés sur ce vaste territoire.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
83
Financement du projet (en €)
2014
2015
2016
1 560
10 010
14 300
3 000
3 000
29 570
107 112
113 457
5 000
5 000
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
25 000
25 000
25 000
ACSA – fonds propres
Participation des usagers
Réserve parlementaire
33 000
Acsé – CUCS
20 000
Région
24 150
Département
Ville d’Aulnay-sous-Bois
Fondation Aéroport de Paris
20 000
20 000
20 000
Emmaüs Habitat – fonds propres
5 000
5 000
5 000
Logement Francilien – Fonds propres
5 000
5 000
5 000
France Habitation-APES – fonds propres
2 000
2 000
2 000
I3F
2 000
2 000
1 000
Emmaüs Habitat – Valorisation
10 000
Bénévolat
Prestations en nature
84
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
5 000
25 150
25 150
25 150
214 272
218 907
150 000
Dons en nature
Total des Produits
5 000
25 150
332 280
îLE-DE-FRANCE (93)
esh : TOIT ET JOIE
Référent : Charlène TOUCHARD
[email protected]
Association : EPAC – École Populaire des Arts du Cinéma
Référent : Catherine GAUTHIER
[email protected]
« L’Epac : une École pour les quartiers du Centre Ville »
DOTATION FÉDÉRALE : 30 000 € sur 2 ans
Exposé des motifs
Toit et Joie est implantée à Saint-Denis au niveau des rues Édouard
Vaillant, Commune de Paris, du chemin des Poulies et et de la
rue Félix Faure, et possède un parc de 229 logements soit plus
de 800 habitants. 10 commerces sont installés sur l’ensemble de
ce patrimoine dont notamment un coiffeur, une retoucherie, un
magasin de meubles… Devant la diversité des services commerciaux proposés à nos locataires et face au déménagement de la
ludothèque (dans un de nos locaux vacants dans le quartier), Toit
et Joie a décidé d’installer une association dans ce local afin de
proposer un autre genre de service aux résidents. L’Epac, École
Populaire des Arts du Cinéma, qui fonctionne depuis janvier 2013,
est accueillie à titre gracieux dans les locaux de la Bourse du travail
(quartier Porte de Paris). Cependant, ce lieu est isolé et ne permet
pas d’implanter un projet d’école au cœur même des populations
concernées, celles du centre-ville. Or, déménager au centre-ville
ce n’est pas seulement proposer une école populaire sur la ville,
c’est faire vivre une école de quartier, là où il y a beaucoup de
jeunes, et la faire vivre avec eux, d’où le choix d’installer l’école
en pied d’immeuble de la résidence Toit et Joie de Saint-Denis.
Chez les jeunes des quartiers populaires de Saint-Denis, il existe
une demande de formation aux métiers du cinéma repérée par les
partenaires sociaux (objectif emploi, missions locales…) qu’aucune
structure locale ne permet de satisfaire, soit à cause du coût élevé
de la formation, soit à cause du niveau scolaire de sélection, que ces
jeunes n’ont pas atteint. Pourtant, leur motivation et leur culture
du son et de l’image permettent d’envisager de bons résultats
d’insertion professionnelle dans ce domaine aux métiers variés.
La situation du local nous a paru idéale pour ce genre d’activité,
puisqu’il se trouve au cœur de l’îlot Toit et joie et est desservi
par le tramway qui passe juste en face et par la ligne 13 du métro
(arrêt Saint-Denis Basilique) qui est à quelques pas seulement.
Cela permet à tous les étudiants de cette école d’y accéder très
aisément, qu’ils soient résidents de Toit et Joie ou non.
Objectifs
>> préparer le local pour accueillir L’EPAC,
>> accueillir au minimum 12 habitants de Saint-Denis par an. Les
candidats locataires de Toit et Joie seront prioritaires si leur
candidature correspond aux critères d’admission,
>> ouvrir un cours d’initiation aux plus petits (8-12 ans) qui sera
assuré en partie par les élèves de 2e année,
>> créer un festival de cinéma du centre-ville pour projeter les
réalisations de fin de cursus, en invitant les autres élèves des
grandes écoles du territoire (Louis Lumière, Paris 8…) à venir
concourir avec les élèves de cette école de quartier.
L’installation de l’EPAC au cœur de cet Îlot du centre-ville de SaintDenis, qui regroupe plus de 800 habitants, est une belle opportunité
pour permettre à l’EPAC de se retrouver sur un site attractif là où
il y a matière à développer le sens de l’observation et la créativité
des élèves.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
85
Descriptif du projet
Il s’agit d’implanter l’Epac au cœur du centre-ville de Saint-Denis
sur des locaux appartenant à Toit & Joie dès septembre 2014,
pour une rentrée officielle en octobre 2014. L’EPAC poursuivra son
action démarrée à la porte de Paris en janvier 2013. Cette école
forme 12 personnes par promotion à cinq métiers de l’industrie
du cinéma que sont : scénariste, réalisateur, ingénieur du son, chef
opérateur et monteur. Cette formation nécessite un cursus de deux
années fondées sur une première année de tronc commun et une
seconde année de spécialisation. La spécificité de l’Epac est de
plonger les élèves dans la pratique des métiers en réalisant des
courts-métrages encadrés par des professionnels. Cette formation
pratique est complétée par la mise en place de master-classes, où
un enseignement théorique répondant aux faiblesses techniques
observées dans les réalisations leur sera dispensé.
Parallèlement des ateliers d’initiation pour les enfants de 8 à 12 ans
seront mis en place pour répondre d’une part à une forte demande
de locataires et permettront d’autre part aux élèves de se former
à un autre aspect de leur formation, celui d’animateur-enseignant.
C’est une chose d’apprendre, ç’en est tout à fait une autre de transmettre et d’intéresser, voire de développer des motivations ou plus…
Public visé par le projet :
>> 24 jeunes filles et jeunes hommes de 16 à 26 ans, issus de
Saint-Denis, motivés mais sans niveau scolaire très élevé ni
possibilités financières permettant d’intégrer les écoles privées,
>> 12 enfants (2 groupes de six) en cours d’initiation.
Les partenaires :
Toit et Joie, Mairie de Saint-Denis, Communauté d’agglomération
Plaine commune, le cinéma l’Ecran, la Maison de la Vie associative, la Maison des jeunes et de la Culture (pour les partenaires
publics), La Fondation Vinci, La Fondation de France, la Fondation
Orange, la Fondation RATP, et le Carrefour local de Saint-Denis et
la Fondation Carrefour.
Résultats attendus
>> un engagement des jeunes de Toit & Joie dans cette formation,
>> un retour à l’emploi pour 1/3 d’entre eux,
>> l’accueil d’une promotion chaque année, permettant à 12 ou
15 jeunes de Saint-Denis de pouvoir accéder aux Métiers de
l’industrie du Cinéma,
86
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> la construction d’un lien fort entre l’Epac et les jeunes du
quartier Centre Ville et particulièrement de l’îlot Toit et Joie,
>> la pérennisation de l’École et sa reconnaissance (grâce aux
événements de diffusion et festival),
>> une requalification socioculturelle du centre-ville,
>> une pérennisation de l’Epac sur le site.
TOIT ET JOIE
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu ce projet d’installation
« d’une école populaire des arts du cinéma, Epac pour le quartier
du centre-ville » à Saint-Denis.
L’installation d’une école des arts du cinéma dans un quartier
de centre-ville peut a priori interroger sur la pertinence d’une
implantation élitiste. Aussi le Comité a tenu à remercier
Charlène Touchard, de Toit et Joie, pour la présentation objective
du parc de logements de Toit et Joie et de son occupation
sur ce secteur, des problématiques que présente le centreville de Saint-Denis similaires à celles rencontrées dans les
quartiers dits sensibles, et de l’opportunité de la rencontre
avec Catherine Gauthier, habitante dyonisienne et locataire
de Toit et joie.
Au-delà de ce regroupement d’éléments favorables, les
membres du CSP apprécient les multiples facettes de ce projet :
il permet l’accès à des habitants du quartier et des locataires de
Toit & Joie de bénéficier d’un enseignement gratuit sur deux ans.
Il offre la possibilité à des jeunes scolarisés ou non de découvrir
lors de stages les diverses professions et pratiques qui y sont
liées, ainsi que la prise en compte des plus jeunes locataires
pour participer à des ateliers.
Les membres du CSP accordent la subvention demandée, et
pour participer à une implantation pérenne de cette école
populaire des arts du cinéma au profit des habitants et locataires du parc social, ils regarderont les opportunités de passer
commande de films sur le panel des enfants et jeunes accueillis
à l’Epac et souhaitent montrer ainsi, à travers les évolutions
personnelles, les ouvertures possibles qu’offre à chacun la
pratique d’une activité culturelle ouverte à tous. Le Comité
remercie Madame Catherine Gauthier, et les membres de son
réseau pour leur engagement et leur conviction à défendre
l’accès à la culture pour tous et le bien-vivre ensemble dans
son quartier.
Financement du projet (en €)
2014
2015
Fondation BNP Paribas
20 000
-
Fondation Carrefour
15 300
15 200
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
15 000
15 000
Fondation Orange
13 000
10 000
Fondation Groupe Chèques déjeuner
10 000
10 000
Fondation RATP
10 000
10 000
Fondation Vinci
10 000
10 000
Fondation Agnès B
7 000
7 000
Plaine Commune
3 750
3 750
500
500
2 500
2 500
107 050
83 950
Mairie de Saint-Denis
Toit & Joie
Total des Produits
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
87
CENTRE (45)
esh : VALLOGIS
esh : NOUVEAU LOGIS CENTRE LIMOUSIN
Référent : Pascale CATHELINEAU
Référent : Véronique LAUMONIER
[email protected] [email protected]
esh : FRANCE LOIRE
Référent : Anne-Laure CLEMENT-RUDA
[email protected] esh : SNI VAL DE LOIRE
Référent : Didier BERMUDEZ
[email protected]
esh : IMMOBILIèRE VAL DE LOIRE
Référent : Gaétane TINSEAU
[email protected]
oph : LOGEMLOIRET
Référent : Christelle LECOMTE
[email protected]
esh : PIERRES ET LUMIèRES
Référent : Eric ROBINEAU
[email protected]
oph : Les Résidences de l’Orléanais
Référent : Florence DUBUISSON
[email protected]
Association : MAISON DE L’HABITAT
Référent : Hélène QUENOUILLE
[email protected]
« Colocation et cohabitation
intergénérationnelle : une
réponse mutualisée au logement
des jeunes sur l’Orléanais »
DOTATION FÉDÉRALE :
75 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Le projet porte sur les 22 communes de l’agglomération et concerne
8 bailleurs sociaux, soit près de 28 000 logements sociaux, présentant
des caractéristiques variées (collectifs/individuels, petits et grands
logements, avec parking ou desservis par les transports, en centreville ou en secteur moins dense…). Cette diversité dans l’offre permet
de répondre à la diversité des demandes des jeunes en insertion.
Le service du guichet de la Maison de l’habitat enregistre près de
3 000 demandes chaque année, dont 40 % de jeunes de moins
de 30 ans. Par ailleurs, le projet permet de capter un public de
jeunes qui ne se tournent pas spontanément vers le parc social à
cause des délais d’attente jugés trop longs.
Compte tenu de la diversité du patrimoine et de la complémentarité
des 8 bailleurs sur l’AgglO en termes de typologie et localisation, le
développement de la colocation permet également de proposer
et d’expérimenter une diversité de l’offre (colocation vide, meublée, et typologie des logements), en fonction de la stratégie de
développement définie par chaque bailleur.
88
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Par ailleurs, dans chaque organisme, plusieurs centaines de locataires correspondent aux critères d’éligibilité pour la mise en place
de la cohabitation intergénérationnelle telle qu’elle est prévue par
la Loi Molle de 2009 (personnes âgées en sous-occupation dans
leur logement). Le nombre important de logements concernés
constitue une réelle opportunité pour apporter une réponse
commune au besoin de logement des jeunes et au maintien à
domicile des locataires âgés en situation de sous-occupation de
leur logement.
Objectifs :
>> loger une cinquantaine de jeunes par an, soit 150 jeunes de
18-30 ans en parcours d’insertion vers la vie active,
>> réduire la vacance de logements sur certains secteurs,
>> maintenir dans leur logement des populations vulnérables
(personnes âgées/handicapées).
VALLOGIS • FRANCE LOIRE • IMMOBILIèRE VAL DE LOIRE • PIERRES ET LUMIÈRES • NOUVEAU LOGIS CENTRE LIMOUSIN
• SNI VAL DE LOIRE • LOGEMLOIRET • Les Résidences de l’Orléanais
Descriptif du projet
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’un des axes de travail de
l’activité du réseau au profit du logement des jeunes. Créé en
2013, ce réseau a pour objet de développer une connaissance
partagée des besoins, dispositifs et offres en logement, afin de
permettre aux jeunes de se repérer et de se saisir des dispositifs
appropriés à leur situation. Par la mutualisation des moyens de
tous ses membres, le réseau permettra également de constituer
une offre diversifiée et adaptée à tous les besoins repérés, mobilisable par les acteurs au profit des publics jeunes.
Quatre axes d’intervention ont été arrêtés par les membres
du réseau dont celui concernant la mobilisation d’une offre
de logements adaptée et diversifiée pour le logement des
jeunes, en s’appuyant sur des formules de location encore peu
mises en œuvre sur le parc social : la colocation et la cohabitation intergénérationnelle. L’action vise à développer dans le
parc social des formules d’habitat plus souples, permettant de
répondre à une demande spécifique : la colocation au bénéfice
de jeunes en parcours d’insertion dans l’agglomération, et la
cohabitation intergénérationnelle qui permettra de consolider
le maintien au domicile de locataires vulnérables (personnes
âgées, handicapées) par l’accueil de jeunes en cohabitation
(les règles de cohabitation sont précisément définies au sein
d’un contrat signé entre les cohabitants et le principe de la
cohabitation n’est en aucun cas de se substituer à une aide à
domicile ou médicale).
Le projet propose un suivi et un accompagnement réalisés par la
Maison de l’Habitat et son réseau, afin de sécuriser les colocations
et cohabitations.
Publics visés :
>> les publics visés sont les jeunes de moins de 30 ans en parcours
d’insertion. La notion de parcours d’insertion différencie ces
jeunes des autres ménages en parcours résidentiel. Pour eux, le
logement répond à cette finalité d’insertion. Le besoin est alors
caractérisé par l’immédiateté et la spécificité du produit (petit
logement, secteur bien desservi, loyer bas, logement transitoire…),
>> les ménages âgés et/ou handicapés en sous-occupation dans
leur logement social.
Les partenaires :
VALLOGIS, Logemloiret, Les Résidences de l’Orléanais, Immobilière
Val de Loire, Pierres et Lumières, Nouveau Logis Centre Limousin,
Société nationale immobilière et France Loire, le Conseil général du
Loiret, la CAF du Loiret, l’AgglO (la communauté d’agglomération
Orléans Val de Loire), le CIL Val de Loire, la Fondation de France,
le Crédit Coopératif, la MAIF, le CCAS de la ville d’Orléans, la mission locale, le Centre régional d’information jeunesse, l’Agence
départementale d’information logement, les résidences jeunes
Acacias/Colombier, le Centre régional des œuvres universitaires et
scolaires, l’Union départementale des affaires familiales, le Service
d’information, d’accueil et d’orientation (dispositif de gestion des
places d’hébergement d’urgence), l’USH, Habitat et Humanisme…
Ce projet s’inscrira à terme, comme les autres actions du réseau, dans
les politiques publiques locales et nationales en faveur du logement
des personnes en situation d’exclusion : la Convention d’objectifs et
de gestion signée entre l’État et la CNAF, le PLH, le PDALPD.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
89
Résultats attendus
>> une mobilisation de logements ciblés par les bailleurs et affectés
au relogement des jeunes,
>> le maintien à leur domicile de locataires âgés en situation de
sous-occupation,
>> une des réponses à la vacance constatée dans certains secteurs
et certains immeubles,
>> une mutualisation des expériences menées en colocation par
les bailleurs, permettant à ces derniers de retenir les formules
les plus adaptées aux situations.
>> une dynamique collaborative qui permet aux bailleurs de développer une politique d’accueil des jeunes publics en insertion
qui ne se tournent pas spontanément vers le parc social,
>> un accompagnement des primo-locataires et des binômes de
cohabitation intergénérationnels par la Maison de l’habitat qui
sécurisera les locations, sans se substituer aux missions assurées
par les conseillères sociales des bailleurs sociaux,
>> une valorisation et une diversification de l’offre existante
Il est attendu de ce projet une amélioration de la situation de
logement des jeunes en parcours d’insertion, et notamment :
>> un désengorgement des services d’accueil du SIAO,
>> une amélioration des capacités des jeunes à se repérer et se
saisir des dispositifs adéquats,
>> une moindre stigmatisation des jeunes isolés et plus d’opportunités d’accès au logement, grâce à un accompagnement renforcé.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Colocation
et cohabitation intergénérationnelle : une réponse mutualisée au
logement des jeunes ».
Ce projet regroupant 8 bailleurs sociaux, 6 esh et 2 offices en
région Centre, a été clairement exposé par Pascale Cathelineau
de Vallogis, Anne Laure Clément Ruda de France Loire et Hélène
Quenouille de la Maison de l’Habitat et nous les remercions.
Projet ambitieux, sur un territoire large, il a, à la fois intéressé et
interrogé les membres du CSP : aborder l’offre de logements des
jeunes sur une thématique régionale en zone détendue où la
captation est difficile est l’un des points forts de ce projet, l’intérêt
du regroupement de partenaires déjà constitués en réseau autour
de la Maison de l’habitat, permet, sans doute, d’être aisément
en accord sur l’engagement de chacun dans la mise en œuvre
opérationnelle du projet.
90
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Par ailleurs penser élargissement de l’offre de logements en faveur du
public jeunes en travaillant à la fois sur la cohabitation intergénérationnelle et la colocation montre la volonté des partenaires à diversifier les
solutions possibles, sachant que la cohabitation intergénérationnelle
sur le parc social n’évolue pas comme sur le parc privé.
Les points sur lesquels les membres du CSP auraient souhaité plus
de précisions et d’éléments opérationnels sont ceux portant sur les
modalités d’animation et d’accompagnement en faveur des bénéficiaires mis en place par la Maison de l’Habitat et sur le dispositif
d’évaluation simplement évoqué et peu abordé lors de l’audition.
Le Comité de sélection des projets accorde la subvention demandée
sur les deux premières années avec mise en relief de la dimension
sociale et des éléments méthodologiques de l’évaluation dans les
bilans intermédiaires. L’intégration de ces éléments déclenchera
alors la subvention pour la 3e année.
VALLOGIS • FRANCE LOIRE • IMMOBILIèRE VAL DE LOIRE • PIERRES ET LUMIÈRES • NOUVEAU LOGIS CENTRE LIMOUSIN
• SNI VAL DE LOIRE • LOGEMLOIRET • Les Résidences de l’Orléanais
Financement du projet (en €)
2014
2015
2016
30 000
60 000
60 000
8 bailleurs sociaux (Budget entretien courant)
(remise en état des logements)
8 000
16 000
16 000
FONDATIONS** :
5 000
10 000
10 000
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
25 000
25 000
25 000
AgglO d’Orléans
15 000
20 000
20 000
CAF du Loiret
10 000
12 000
12 000
CIL Val de Loire
15 000
15 000
15 000
- Maison de l’habitat
6 500
7 000
5 000
- Résidences jeunes
3 000
3 500
2 800
117 500
168 500
165 800
8 bailleurs sociaux (Fonds propres)
(équipement des logements)
- Fondation de France
- Crédit Coopératif
- Fondation Maif (fonds pour l’éducation)
Valorisations :
Total des Produits
** diverses Fondations sollicitées : Fondation de France (10 000 € accordés sur 2013-2014), Crédit Coopératif (5 000 € sur 2014), Maif (fonds pour l’éducation), Fondation Orange…
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
91
PAYS DE LA LOIRE (44)
esh : La Nantaise d’habitation (LNH)
Référent : Evelyne CARUDEL
[email protected]
Association : MixCité
Référent : Fabien HASQUENOPH
[email protected]
« La réussite éducative et scolaire :
un enjeu territorial pour recréer du lien social »
DOTATION FÉDÉRALE : 40 000 € sur 2 ans
Exposé des motifs
Lnh, esh de 10 000 logements, est principalement implantée sur
Nantes Métropole et a un patrimoine conséquent sur la ville de
Nantes, notamment dans les quartiers prioritaires définis dans le CUCS.
À ce titre, Lnh a un parc important sur l’est de Nantes ou Nantes
Erdre dont la résidence du Ranzay, soit 260 logements.
Le site du Ranzay de 260 logements, présente des difficultés
d’occupation (dégradations, occupation des halls…). Ceci peut
s’expliquer par une forte représentation des 13 à 17 ans qui représentant 10 % des occupants.
Lnh a décidé dès 2012 de réfléchir sur les solutions qui pourraient
être mises en œuvre. Mais préalablement, il paraissait incontournable de réaliser un diagnostic objectivable et mesurable. C’est
ainsi qu’une formation-action interne à Lnh a été engagée avec
l’appui d’Espacité, en direction des responsables d’agences et du
directeur du patrimoine6. Ce travail a été réalisé en deux temps :
Une réflexion « en chambre » avec le concours du consultant qui
a donné lieu à la réalisation d’une grille de diagnostic.
Un partage de ces conclusions avec un groupe partenarial composé
de la Ville de Nantes, du délégué du préfet afin de construire un
plan d’actions. C’est ainsi que différents axes de travail ont été fixés
comme la prévention-sécurité, la culture, la gestion de proximité,
pour l’esh, permettant d’analyser l’occupation sociale pour chaque
attribution et le volet éducation-parentalité.
92
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
C’est sur la mise en œuvre de ce dernier volet que Lnh et MixCité
répondent par le biais de ce projet.
Objectifs fixés :
>> favoriser la réussite scolaire et éducative des jeunes adhérents
de l’association,
>> accompagner les jeunes dans le développement de leur
autonomie,
>> aider les jeunes dans l’acquisition des méthodes et de l’organisation du travail,
>> favoriser l’accès des adhérents aux ressources culturelles,
absentes dans leur environnement proche,
>> aider les jeunes à se projeter, voire à construire leur projet
professionnel,
>> impliquer et associer les parents, locataires de Lnh, pour les
rendre acteurs du projet.
Les autres volets font actuellement l’objet de développement pour
2014, et le projet avec l’association MixCité s’inscrit pleinement
dans le dispositif et reste bien une des clés de l’amélioration des
relations entre les habitants et donc du mieux-vivre ensemble.
La Nantaise d’Habitation (LNH)
Descriptif du projet
Ce projet passe par l’implantation d’un local de 73 m², au cœur
du quartier du Ranzay, au 12 rue Hermann Geiger. Situé au pied
d’un immeuble, propriété de Lnh, près des transports en commun
(tramway et chronobus), il est loué à l’association MixCité. Son
aménagement prévoit la création d’un espace d’accueil, composé d’un bureau de travail pour le référent, de trois armoires
de rangement, de deux postes informatiques, à disposition des
jeunes, d’un présentoir de dépliants d’information à destination
des familles et de deux salles de travail composées de cinq tables,
d’une vingtaine de chaises et de cinq étagères.
Selon le règlement de MixCité le conseil d’administration est
composé de 3 à 14 bénévoles actifs, qui œuvrent pour le projet de
l’association, d’une manière désintéressée. Au-delà des fonctions
communes à tout membre dirigeant d’association, les membres
fondateurs de l’association MixCité s’impliquent directement dans
l’accompagnement des jeunes adhérents, en prenant en charge
un aspect de celui-ci : soutien scolaire, encadrement de projets
culturels, lien avec les familles, les partenaires… Des bénévoles,
estimés au nombre de 20, encadreront les activités de soutien
scolaire, d’ouverture culturelle et d’accompagnement au projet
professionnel. L’association s’appuiera sur Lnh pour la recherche
de bénévoles parmi les locataires du quartier. Certains seront
conviés en tant que membres du conseil d’administration à participer à la vie de l’association. MixCité ne souhaite pas faire de
communication élargie auprès des familles, les habitants seront
informés par des relais sur les activités de l’association. Chaque
famille qui souhaite adhérer à l’association pour bénéficier des
actions s’acquitte d’une cotisation de 10 € pour l’année scolaire.
Au moment de l’inscription les familles signent la charte de fonctionnement de l’association.
Le fonctionnement est basé sur un accompagnement individuel
et/ou en semi-collectif par des bénévoles et des accompagnateurs
professionnels. Les jeunes s’inscrivent pour un jour par semaine et
viennent ce jour-là pour toute la période d’ouverture après l’école.
MixCité dispense vingt heures de soutien scolaire par semaine :
les lundis, mardis et jeudis et vendredis de 16 h 30 à 19 h 30 et les
mercredis et samedis de 14 h à 18 h. L’association ouvre pendant
les vacances scolaires afin de permettre aux jeunes de trouver
un lieu d’échange et de travail que peu de structures associatives
offrent durant ces périodes. Au-delà des actions d’aide et de
soutien scolaires, en direction des collégiens et lycéens, MixCité
propose tout un panel d’actions spécifiques comme la pratique
de l’entraide et du tutorat entre les jeunes, un accompagnement
renforcé aux périodes clés des parcours scolaires, etc.
Le développement de l’association pourra donner lieu à la création
d’un poste de coordinateur d’activités jeunesse au terme de l’année
2014. En effet, en raison d’une montée en charge des activités et
des jeunes accueillis, ce nouveau poste permettra de développer et
d’assurer l’encadrement de nouvelles activités, mais aussi de venir
en appui du référent notamment pour la coordination de l’activité
des bénévoles et pour assurer le lien avec les partenaires. Il s’agit
de coopérer avec l’école dans sa mission de réussite scolaire, et
d’accompagner les parents dans leur mission de réussite éducative.
Ce projet vise à implanter une structure pour développer des
actions envers les enfants des territoires les plus défavorisés.
La place de cette structure sera celle des partenaires, des parents,
des enfants, et de l’école. MixCité porte un enjeu social de
cohésion et de lutte pour l’égalité des chances. Ses principes
généraux sont animés par un altruisme humaniste détaché de
tout dogme religieux ou prosélyte.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
93
Publics visés :
>> jeunes scolarisés au collège et au lycée, soit de la 6e à la
terminale. Sur le territoire de Nantes Erdre, il existe déjà des
structures accompagnant des primaires,
>> 70 jeunes accompagnés de manière hebdomadaire sur l’année
scolaire, principalement issus du quartier du Ranzay (lieu
d’implantation de l’association), voire du secteur Nantes Erdre,
>> 40 collégiens et 30 lycéens.
Partenaires :
Lnh, l’État, la région, le Conseil général ainsi que la Ville de Nantes
(Direction enfance jeunesse, Direction de l’éducation et Direction du
développement culturel). Plus les partenaires incontournables comme
les familles, les établissements scolaires (collège Rutigliano, collège et
lycée de la Colinière, collège Blanche de Castille, lycée de Bretagne), le
Programme de réussite éducative de la ville de Nantes, les associations
et institutions locales : l’ACCOORD, équipe de quartier de la ville de
Nantes, association PaQ’la Lune, point infos parents de la ville de Nantes.
Résultats attendus
>> une baisse effective des concentrations d’enfants de locataires
dans les halls d’entrée,
>> une réponse adaptée aux besoins des familles et des jeunes,
>> une baisse des dégradations dans les espaces communs de
proximité,
>> La création de liens avec le territoire,
>> une augmentation de la satisfaction des locataires,
>> le développement des actions d’animation entre les habitants,
>> l’adhésion d’un nombre maximum de jeunes en fonction des
capacités d’accueil, soit environ 70 jeunes par semaine,
>> un développement d’actions cohérentes et de qualité,
>> l’implication des locataires dans le projet : bénévoles membres
du CA et en accompagnement,
>> la création d’un lieu bien identifié sur le quartier, sécurisant,
légitime et agréable,
>> un véritable ancrage de la structure sur le territoire.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu le projet « Réussite éducative et scolaire : un enjeu territorial pour recréer du lien social ».
Le Comité de sélection des projets tient à remercier l’engagement
fort de l’esh, La Nantaise d’Habitations ainsi que l’engouement et la
vivacité d’Evelyne Carudel à défendre ce projet. Nous sommes, par
ailleurs, convaincus que l’expérience professionnelle et l’implication
de Fabien Hasquenoph permettront à cette jeune mais néanmoins
expérimentée association de s’implanter durablement sur le quartier. L’intérêt de la démarche de ce projet vise les jeunes de la 6e à
la terminale, public habituellement peu concerné par les actions
d’accompagnement scolaires dans les quartiers. L’ouverture du lieu
94
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
d’accueil durant les vacances scolaires, la mise en place d’un engagement régulier mais peu contraignant, conjugués à des activités
culturelles encadrées par des bénévoles de tout âge, recrutés parmi
les habitants du quartier, donnent une autre dimension à votre
projet, qui va bien au-delà de la réussite scolaire.
Les membres du CSP accordent à l’unanimité la subvention demandée.
Ils sont certains que les actions mises en œuvre par MixCité capteront
un grand nombre de jeunes locataires et leurs parents. La dimension
humaniste de ce projet renforce la conviction du Comité de l’existence de forts potentiels humains et de la richesse sociale qui
émanent des quartiers d’habitat social.
La Nantaise d’Habitation (LNH)
Financement du projet (en €)
2014
2015
État (ACSE – CUCS)
1 000
Région
1 000
Département
1 000
Département - CUCS
Ville de Nantes
1 000
20 000
20 000
Ville de Nantes - CUCS
CAF - Contrat local d’accompagnement à la scolarité
1 000
7 300
21 500
La Nantaise d’Habitation
15 930
5 000
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
20 000
20 000
600
600
63 830
72 100
Cotisations
Total des Produits
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
95
îLE-DE-FRANCE (93)
esh : Résidences Sociales de France (RSF)
Référent : Hakim HADDOUCHE
[email protected]
Association : AURORE
Référent : Olivier FEBVRE
[email protected]
« De la cuisine cantine informelle au restaurant social »
DOTATION FÉDÉRALE : 50 000 € sur 1 an
Exposé des motifs
Le Plan de traitement des foyers des travailleurs migrants (PTFTM),
piloté par la Commission interministérielle pour le logement des
personnes immigrées (CILPI), a permis aux pouvoirs publics, en
accord avec les bailleurs et les résidents, de transformer les Foyers
de travailleurs migrants (FTM) en résidences sociales. Cette dynamique permet également la reprise en main des nouveaux établissements tant sur le plan de la gestion locative que sur celui de la
maîtrise des activités informelles. L’accompagnement du processus
de légalisation des cuisines informelles en fait pleinement partie.
La résidence sociale, issue de la transformation du FTM de Sevran,
a été mise en service au 1er trimestre 2013. Elle compte 225 logements financés en PLAI : 223 T1 de 19 m2 et 2 T1bis de 34 m2 ayant
vocation à accueillir des familles monoparentales, en réponse à
des besoins du territoire. Les redevances au 1er janvier 2014 sont
de 398,75 € pour les T1 et 484,38 € pour les T1bis.
Cette résidence, située 3 avenue John Fitzgerald Kennedy, est implantée dans un quartier en Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) de
Sevran. 8 272 habitants animent ce périmètre, à dominante pavillonnaire, qui se situe au nord-ouest de la commune à la confluence de
deux zones urbaines sensibles (ZUS) : la ZUS de Rougemont au sud
(6 426 habitants) et la ZUS des Beaudottes au nord (9 058 habitants).
Aujourd’hui la résidence sociale accueille 218 anciens résidents
et 7 nouveaux ménages (dont 5 femmes). Elle compte 64 % de
salariés, sans que ce statut ne soit une garantie de stabilité professionnelle et sociale (nombreux intérimaires, CDD, temps partiels…).
On note également près de 11 % de demandeurs d’emploi, 8 %
d’allocataires du RSA et 17 % de retraités.
96
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Une démarche raisonnée et négociée avec l’ensemble des partenaires impliqués a permis de construire un projet de restaurant
social sous forme d’atelier chantier d’insertion (ACI) en vue de
légaliser et pérenniser l’activité de cuisine informelle.
Le projet initial de conversion de la cuisine informelle prévoyait le
portage de l’équipement par les résidents. Ils devaient se former
pour assurer la gestion du restaurant et constituer une structure
juridique adaptée. Dans le cadre d’un protocole d’accord entre
la préfecture, la mairie et les partenaires, et accompagnés par
l’association APPUI, les résidents ont ainsi d’abord géré une cuisine
temporaire entièrement équipée implantée à l’arrière du bâtiment.
APPUI étant intervenue tant auprès des équipes de cuisine, dans
la prise en main des équipements professionnels, qu’auprès des
résidents pour qu’ils en assurent la gestion. Cette expérience leur
a rapidement permis de prendre conscience des réalités liées au
pilotage d’un tel projet et de finalement renoncer au portage du
restaurant social.
En décembre 2013, lors d’un comité de pilotage, l’association Aurore
est sollicitée pour gérer le futur restaurant social d’insertion. Pour
accompagner l’ingénierie de préfiguration et le démarrage opérationnel de la structure, le comité de pilotage préconise de s’appuyer
sur l’expérience et les compétences de l’association APPUI.
En mars 2014, les financeurs du projet se sont réunis afin de coordonner leurs engagements financiers. Ainsi, aujourd’hui l’ensemble
des partenaires : financiers, techniques et opérationnels sont
largement engagés dans cette dynamique volontaire.
Résidences Sociales de France (RSF)
Objectifs fixés :
>> convertir l’activité de cuisine collective en restaurant social,
>> développer une offre de service de l’économie sociale et
solidaire,
>> créer 20 emplois : 4 encadrants + 16 en ACI (Contrats à Durée
Déterminée d’Insertion - CDDI),
>> accéder à une alimentation équilibrée à bas coûts,
>> offrir un lieu convivial pour les résidents et ouvert sur la ville
afin de construire du lien social.
Descriptif du projet
Conçus en partenariat avec l’ADEF, Appui et Aurore, les travaux de
construction seront lancés courant avril 2014 pour une durée de six
mois. Ceux-ci seront pilotés par François Pauchet, chef de projet RSF.
L’ouverture du restaurant est programmée pour décembre 2014,
le premier mois étant consacré à la formation des salariés en
insertion. À partir du mois de janvier 2015 le restaurant servira des
repas midi et soir, 6 jours sur 7, de 12 h à 19 h 30 et proposera un
service à emporter. Le ticket moyen par client est estimé à 3,30 €
(repas 2,80 € + complément 0,50 €).
Les subventions d’investissement matériel permettront d’acquérir
l’ensemble des équipements professionnels nécessaires à la production de 500 repas par jour. Il s’agira exclusivement de matériels
neufs et conformes en tout point à la réglementation en vigueur.
Les matériaux sont déjà choisis et l’installation est programmée
en novembre 2014. La cuisine sera ainsi dotée d’un équipement
de même niveau qu’une entreprise du secteur marchand.
D’une surface totale de 215 m2 avec une salle de restauration de
90 places assises et un atelier de production des repas. Le restaurant
dispose d’une entrée indépendante rue Augustin Moreau distincte
de celle de la résidence sociale donnant sur l’avenue Fitzgerald.
D’avril à décembre 2014, l’association AURORE procédera au
recrutement progressif des 4 postes d’encadrants : le chef de projet
(0,50 ETP) en charge de la mission de préfiguration démarrera dès
avril 2014 jusqu’au recrutement du responsable d’exploitation (1
ETP sous CDI) d’ici mi-novembre 2014. Il aura en charge de recruter
l’encadrant technique, 1 ETP sous CDI, qui secondera le responsable
d’exploitation, particulièrement sur l’encadrement et la formation
au quotidien des équipes, les deux cuisinier(e)s en chef (1.5 ETP
en CDI) qui élaboreront les repas au quotidien et encadreront les
16 premiers salariés en ACI, et d’un(e) conseiller(e) en insertion
professionnelle (0,5 ETP sous CDI) qui accompagnera les salariés en
insertion, sur le plan social et de leur parcours professionnalisant
jusqu’à l’emploi. Le recrutement des salariés pour l’ACI est prévu
(recrutés sous CDD d’une durée de six mois à deux ans) dès le
mois de décembre 2014. L’ouverture du restaurant social étant
prévue pour janvier 2015, l’équipe au complet sera mise en place
un mois avant l’ouverture officielle.
Les deux premières journées de travail seront dédiées à poser un
cadre clair aux personnes recrutées : présentation des règles de
fonctionnement et principales étapes du parcours des salariés au
sein du chantier d’insertion. Ensuite, ils seront formés sur site par
l’équipe encadrante et des formateurs externes (Cabinet Humbert
Cantaris) à l’appropriation des gestes professionnels conformément aux normes HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point :
analyse des dangers – point critique pour leur maîtrise). Il s’agit
d’un préalable indispensable à l’exercice d’une fonction dans
une structure de restauration. Une formation à la prévention des
risques liés à l’activité physique (PRAP) et au sauvetage secourisme au travail (SST), adaptée aux métiers de la restauration sera
aussi mise en œuvre (Cabinet Ergorythme). Elle comprend deux
modules d’apprentissage indispensables pour la sécurité au travail
et l’exercice d’une profession dans un contexte professionnel de
restauration qui comporte des risques spécifiques. Les salariés
seront mis en situation de production aux différents postes de
travail : légumerie et préparation froide ; plonge et laverie ; réception, déconditionnement et stockage des marchandises ; service
en salle ; préparation chaude (aide cuisine). L’adaptation au poste
représentera environ quarante et une heures de formation par
salarié réparties sur quatre mois.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
97
Publics visés :
>> les 225 ménages de la résidence sociale,
>> les habitants de Sevran et des communes voisines,
>> les 20 futurs salariés recrutés pour ce projet.
Partenaires :
>> les services de l’état : DRHIL 93, sous-préfecture du Raincy,
Direccte CILPI ; collectivités locales : Conseil régional d’île-deFrance, Conseil général de Seine Saint-Denis, ville de Sevran ;
propriétaire RSF ; gestionnaire ADEF ; l’association des résidents :
Arfas ; l’association Appui et de la Fondation Groupe Chèque
Déjeuner,
>> les partenaires pour l’emploi et la formation : le Pôle Emploi
Formation de Sevran (PEF) qui regroupe : la mission locale intercommunale, le service RSA de la Ville, l’association Compétences
Emploi (Plan local pour I’insertion et l’emploi) et une antenne
Pôle Emploi.
Pour la formation professionnelle : les cabinets Humbert Cantaris et
Ergorythme. L’organisme collecteur d’Aurore, Unifaf sera aussi sollicité.
Résultats attendus
>> une légalisation de l’activité informelle de cuisine pour garantir
la pérennisation des investissements réalisés,
aura trouvé un emploi pérenne et/ou une formation qualifiante
après son contrat,
>> le retour à l’emploi ou à une formation qualifiante d’au moins
50 % des salariés de l’ACI,
>> la construction d’un modèle d’économie sociale et solidaire :
le chantier d’insertion sur les métiers de la restauration
collective,
>> l’expérimentation du projet afin de le reproduire sur d’autres
foyers destinés à être transformés en résidences sociales,
>> la production et service de 300 repas quotidiens à bas coûts
permettant à des personnes en difficulté et/ou situation d’exclusion
d’accéder à une alimentation équilibrée,
>> le recrutement de 16 salariés en insertion sur des contrats
d’un à deux ans,
>> un taux d’insertion de 50 % des salariés : 1 sur 2 en insertion
98
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> l’atteinte de la viabilité du modèle économique et social du
restaurant dans les dix-huit mois suivant l’ouverture,
>> l’inclusion sociale des résidents grâce à l’ouverture sur le
quartier du restaurant social d’insertion,
>> un essaimage de l’expérimentation de création des cuisines
normalisées en restaurant social sous forme d’ACI dans le cadre
du Plan national de traitement des foyers migrants.
Résidences Sociales de France (RSF)
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets s’est réuni après votre audition
du 18 avril 2014 et a retenu votre projet « De la cuisine cantine
informelle au restaurant social ».
Nous avons été fortement intéressés par votre projet, car il s’adresse
à un public dont on parle peu et présente une problématique
plus que délicate du plan de traitement des foyers de travailleurs
migrants en résidences sociales, à savoir la transformation des
activités informelles.
Nous remercions M. Hakim Haddouche de RSF, Mme Magali Yao
de l’ADEF, et M. Olivier Febvre de l’association Aurore pour leur
exposé. Ce très beau projet participe à la création d’une activité
réglementaire au service des résidents et habitants du quartier,
au développement d’emplois avec la création de 4 postes pour
encadrer l’activité de ce restaurant social et à l’insertion et la
qualification de personnes par la mise en place d’ACI.
Le Comité de sélection des projets vous accorde la subvention
demandée consacrée dans sa totalité à de l’investissement d’équipement de la cuisine sur la première année sous réserve de fournir
l’agrément obtenu pour la mise en place de l’ACI. Nous espérons
que ce restaurant social géré par Aurore servira effectivement
d’exemple pour d’autres sites et que le modèle économique permettra de pérenniser cette activité.
Financement du projet (en €)
Investissement, préfiguration et exploitation 2014
2014
DDCS - BOP 104
25 000
DIRECCTE FDI
31 250
ASP 2014
19 958
Conseil général 93
21 050
Ville de Sevran
5 000
Conseil régional (emploi tremplin SIAE)
1 500
RSF fonds propres
15 000
ADEF fonds propres
40 000
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
50 000
Fondation Groupe Chèque Déjeuner
5 000
Aurore fonds propres
Total des Produits
3 322
217 080
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
99
îLE-DE-FRANCE (77)
esh : LOGEMENT FRANCILIEN
Référent : Carole MOREL
[email protected]
Association : BULLES ZIK
Référent : Marie-Hélène MARCEAU
[email protected]
« Des monstres dans ma résidence,
nouvelles photo-graphiques »
DOTATION FÉDÉRALE : 9 225 € sur 1 an
Exposé des motifs
Située à 60 km de Paris, la ville du Mée-sur-Seine, peuplée de
plus de 20 000 habitants, est la deuxième ville de la communauté
d’agglomération Melun Val de Seine, après Melun. Elle est inscrite
dans un important programme de rénovation urbaine qui transforme profondément le territoire et améliore le cadre de vie des
Méens. Le Logement Francilien gère 432 logements locatifs au
sein de la copropriété du Circé composée de 493 logements (61
en copropriété). Le bailleur vient d’acquérir les 108 logements de
la résidence Montdauphin en 2014. Cette résidence a été livrée
en 1985 et est composée d’une grande majorité de T3 et T4 et
accueille un nombre important d’enfants. Elle est située dans le
quartier Courtilleraies – gare, à proximité de la résidence du Circé
et de la gare RER.
Malgré les problématiques connues d’infiltrations, de contrôle
d’accès et de gestion des encombrants, la résidence n’est pas
concernée par les travaux réalisés en lien avec le PRU. Dans le
cadre de cette acquisition, le bailleur a prévu de réaliser d’importants travaux dans les parties communes et parties privatives :
ravalement des façades, réfection de l’étanchéité, réfection des
paliers et cages d’escalier, mise en conformité électrique… Le
démarrage des travaux est prévu pour le 1er semestre 2015.
En amont à la mise en place de ces travaux de requalification,
l’esh a la volonté de rencontrer les locataires et de les associer à
la réflexion sur la requalification à venir. Pour cela, suite à la rencontre entre l’esh et l’association, il a été défini que cette dernière
100
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
travaille avec un auteur de BD et une photographe pour la mise
en place d’ateliers artistiques et de loisirs. Ces ateliers laisseront
libre cours à l’expression des habitants sur la perception qu’ils
ont de leur résidence et de la résidence idéale qu’ils imaginent.
Durant un an, Bulles Zik s’impliquera à recueillir la parole des
locataires, petits et grands, de Montdauphin. Cette parole sera
retranscrite dans un ouvrage regroupant des histoires courtes et
des photographies en lien avec la vie de leur résidence.
Objectifs fixés :
>> favoriser une dynamique participative sur la résidence et créer
les conditions de la concertation locataires/bailleur,
>> sensibiliser les habitants d’une manière originale aux transformations à venir et au bien-vivre ensemble au sein de leur
résidence,
>> rendre accessible les arts de la bande dessinée et de la photographie aux locataires,
>> contribuer à la valorisation de la résidence Montdauphin au
sein de la ville du Mée-sur-Seine.
Ce projet répond à un besoin de prise de connaissance entre
Logement Francilien et ses nouveaux locataires et de responsabilisation des résidents sur le respect de leur cadre de vie et de
leur environnement proche.
LOGEMENT FRANCILIEN
Descriptif du projet
Le projet implique une volonté commune de l’association Bulles Zik
et de l’esh de mener une démarche de mobilisation des locataires
dans le cadre des futurs travaux d’amélioration et d’échanger sur
leurs attentes au sein de leur environnement proche. Ce projet
valorise l’espace de vie de la résidence, de façon originale et
innovante, en le transformant en décor de fictions. Les thèmes
développés trouveront leurs origines dans le quotidien le plus
concret (travaux, dysfonctionnements, problématique des déchets
et encombrants, pollution sonore…). L’organisation du projet sur
21 ateliers hebdomadaires permettra d’identifier et d’échanger
sur les problématiques soulevées par les locataires, en associant
étroitement l’équipe de gestion au projet : gardien, responsable
gestion patrimoine, gérant, chef d’agence et développeur de quartier. La dimension humoristique et fantastique du projet permettra
d’évoquer certains problèmes sans porter d’accusation sur les uns
ou sur les autres puisque les désagréments seront attribués à
des créatures imaginaires. Ce projet aboutira à la réalisation d’un
ouvrage regroupant plusieurs scènes imagées et scénarisées de la
vie quotidienne de la résidence, des interrogations et des craintes
vis-à-vis des futurs travaux qui pourraient être abordées lors des
ateliers. Des expositions photographiques pourront être organisées
dans les espaces communs de la résidence. Le fait d’apparaître
en photo dans les lieux qu’ils fréquentent habituellement et de
jouer leur propre rôle dans les diverses histoires dont ils seront les
auteurs favorisera la participation des habitants et renforcera les
liens entre eux, le bailleur et d’autres habitants de la résidence qui
pourront être mis à contribution comme « figurants ». Ce projet
leur permettra ainsi de s’approprier leur espace de vie.
Publics visés :
>> l’ensemble des locataires des 108 logements, et plus particulièrement les enfants et les locataires participant aux ateliers ouverts,
>> les habitants intéressés pourront rejoindre le groupe tout au
long du projet.
Il est évident que l’angle proposé attirera en priorité un jeune
public qui devrait à son tour entraîner des adultes amusés et/ou
curieux ou ayant une envie de s’investir artistiquement.
Partenaires :
>> Logement Francilien qui mettra à disposition un local au pied
de la résidence pour les ateliers et qui participera à la bonne
réalisation de l’action par le biais de son personnel de proximité,
>> la Ville du Mée-sur-Seine qui accompagnera le projet dans le
cadre de la mobilisation des résidents et apportera son soutien
dans le cadre des actions de communication par le biais de
son service communication,
>> le centre social qui accompagnera la mobilisation des locataires
tout au long du projet,
>> l’association La Grappe, qui produit un journal mensuel d’écrits
divers, dans lequel pourra être valorisé les nouvelles des
participants au projet,
>> le CUCS Ville qui participe financièrement au niveau local au projet,
>> la Fondation de France qui pourrait soutenir financièrement
le projet.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
101
Résultats attendus
>> une participation active des locataires, enfants dans un premier temps mais aussi adultes, dans la durée et les différents
temps du projet,
>> un développement d’une dynamique partenariale transversale,
à la fois locale, culturelle et sociale,
>> une production collective menée avec les locataires traitant des
problématiques pouvant être rencontrées en milieu collectif
(nuisances sonores, déchets, travaux),
>> une implication des locataires ouverte sur d’autres projets au
sein de la résidence et de leur lieu de vie,
>> la valorisation des participants à travers leur implication sur le long
terme et un développement du lien social au sein de la résidence,
>> la découverte de l’art et de sa pratique sous toutes ses formes
à un nouveau public,
>> l’accès des locataires à la pratique numérique via le logiciel de
dessin et de sa palette graphique,
>> l’échange, le partage des connaissances et les rencontres
humaines entre locataires et professionnels acteurs du projet :
auteur, photographe, personnels et bénévoles de l’association,
personnels de l’esh.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu votre projet « Des
monstres dans ma résidence, nouvelles photo-graphiques ».
le devenir de leur résidence, permettent d’intégrer le plus grand
nombre.
Le Comité de sélection tient à remercier la forte implication de l’esh,
et nous remercions Christine Piette et Carole Morel pour la clarté de
l’exposé lors de l’audition. Bien que ce type de projet soit récurrent,
les membres du CSP ont bien saisi l’intérêt pour l’esh de créer des
liens avec les locataires de cette résidence nouvellement acquise.
Le Comité de sélection des projets vous accorde la subvention
demandée et espère que cette mobilisation des locataires de la
résidence Montdauphin, permettra effectivement à l’esh de préparer
la concertation avec vos locataires sur les travaux de qualification
à venir. Afin que la dynamique de concertation perdure et que les
locataires se sentent écoutés, il est souhaité que la programmation
des travaux puisse être mise en place durant ce projet. Nous vous
remercions pour votre engouement lors de l’audition et nous vous
souhaitons autant d’énergie à la mise en place de ces ateliers.
L’entrée proposée par Marie-Hélène Marceau de Bulles Zik de capter en priorité les enfants de locataires pour amener les parents à
participer au projet est une entrée judicieuse. Les supports d’expression proposés que sont la BD, le dessin et la photo numérique, sur
Financement du projet (en €)
2014
CUCS
2 000
Logement Francilien
1 505
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
9 225
Fondation de France
6 751
Ville du Mée
Valorisation service civique
Bénévolat de Bulles Zik
mise à disposition du local en pied d’immeuble
valorisation du personnel LF
Total des Produits
102
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
500
1 400
720
650
8 000
30 751
île-de-France & national
esh : COOPéRER POUR HABITER
(GROUPE ARCADE)
Référent : Jacques WOLFROM
[email protected]
Association : ALFI
Référent : Frédérique TREVIDY
[email protected]
« L’adaptation du logement : un apprentissage commun entre
professionnels et locataires âgés chuteurs pour préserver la
qualité de vie au domicile et lutter contre l’isolement »
DOTATION FÉDÉRALE : 100 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Dans un contexte démographique où, d’ici 2035, la population
française comptera 31 % de personnes de plus de 60 ans et 13,6 %
de plus de 75 ans, les pouvoirs publics tendent à promouvoir une
politique de soutien à domicile des seniors et de prévention de
la dépendance. L’adaptation des logements apparaît comme un
« facteur important de prévention qui permet d’éviter les chutes,
les négligences de l’isolement mais également la précarité
énergétique ».
Le choix du Groupe Arcade est d’allier l’adaptation du logement des
seniors à la prévention de la chute. Un tiers des personnes âgées
de plus de 65 ans chutent chaque année. Suite à une chute, la
récupération des capacités physiques est plus difficile avec l’avancée
en âge et peut conduire à une récidive de chute fragilisant encore
davantage le maintien à domicile du locataire âgé.
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
(INPES) préconise de réaliser des programmes individualisés
de prévention de la chute auprès des personnes âgées chuteuses, intégrant l’évaluation des risques du domicile suivie de
son aménagement. Or, les stratégies de réduction des risques
domiciliaires actuelles sont encore insuffisantes. Elles se heurtent
aux réticences des personnes âgées à vouloir modifier l’intérieur
de leur logement pour réduire le risque de chute. Moins de la
moitié des recommandations d’aménagement sont appliquées
par les personnes âgées. Ces stratégies de réduction des risques
domiciliaires ne comprennent pas de diagnostic avec la personne
pour évaluer les conséquences psychologiques liées à la chute.
Si un accompagnement psychologique est parfois réalisé lors de
certaines consultations multidisciplinaires de la chute, il est très
rare de le retrouver couplé aux actions portant sur l’aménagement
du logement. La chute peut créer une rupture dans le quotidien
de la personne. Environ un tiers des locataires ayant effectué
une première chute développent un syndrome postchute. Cela
entraîne une baisse de la qualité de vie provoquée par le repli
sur soi, l’isolement social et la dépression. La personne peut se
retrouver en difficulté pour exprimer ses besoins d’aménagement
et s’adapter à sa nouvelle situation de vie.
Comment l’aménagement du logement pourrait-il donc améliorer
la vie au domicile des personnes âgées ayant déjà chuté en tenant
compte du lien développé au fil du temps avec leur lieu de vie et à
la fois de l’impact psychologique de la chute dans leur quotidien ?
Pour répondre à cette problématique une recherche doctorale
réalisée par une salariée de l’ALFI, au sein du Laboratoire éducations et pratiques de santé de l’Université de Paris 13 a permis
de construire et modéliser le concept d’identité-logement de la
personne âgée chuteuse. C’est à partir de ce modèle théorique
intégrant les processus d’apprentissage de l’identité-logement,
que Coopérer pour Habiter sollicite l’ALFI et LEPS-Paris 13 pour
expérimenter les hypothèses de travail mises en relief dans un
premier temps au sein de l’esh Antin Résidences puis auprès
de deux autres esh du groupe en vue d’une généralisation
auprès de toutes les autres esh du groupe sur le moyen et
le long terme.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
103
Objectifs fixés :
Objectif principal de la recherche - action :
>> Développer un programme éducatif adapté à la structure
d’une esh qui place le locataire âgé chuteur au centre du
projet d’aménagement de son logement pour éviter la récidive
de chute et prévenir l’isolement. La mise en œuvre de ce
programme permettra ensuite de formaliser le partenariat
entre les professionnels de l’esh, les professionnels de santé,
les associations et les entreprises BTP, d’une part.
Plusieurs objectifs contributifs sont nécessaires à la mise en
œuvre de ce programme éducatif :
>> 1. Diagnostiquer la situation d’adaptation du logement des
seniors au sein d’une première esh impliquée dans l’étude
dans le but de préciser le contenu de formation destiné aux
professionnels d’une part et d’ajuster le programme éducatif
centré sur le locataire au contexte de l’esh, d’autre part.
>> 2. Concevoir le programme éducatif centré sur le locataire
âgé chuteur. En s’appuyant sur le modèle de programme
issu de l’identité-logement, ajuster son contenu, ses outils
et son mode d’organisation selon le diagnostic réalisé au
sein de l’esh.
>> 3. Concevoir une formation à destination des professionnels
de l’esh et des intervenants extérieurs (ergothérapeute,
psychologue) qui seront impliqués dans le programme
éducatif centré sur le locataire.
>> 4. Mettre en œuvre la formation auprès des professionnels
choisis pour l’expérimentation.
>> 5. Mettre en œuvre le programme éducatif d’aménagement
du logement auprès de 10 ménages, locataires de l’esh, âgés
de plus de 65 ans et ayant déjà chuté.
>> 6. Selon l’évaluation réalisée, ajuster l’intervention (diagnostic,
formation, programme) auprès de deux autres esh, pour 10 autres
ménages.
Descriptif du projet
Le renforcement de la politique de maintien à domicile des personnes
âgées promu par la prochaine loi sur l’adaptation de la société au
vieillissement de la population laisse émerger de nouveaux questionnements sur le rôle des bailleurs sociaux : comment intervenir
durablement auprès des anciens pour leur permettre de finir leurs
jours dans les meilleures conditions au domicile ? L’objet de la
recherche-action s’attachera davantage à étudier une prévention
tertiaire visant à limiter les conséquences de la chute (isolement,
repli sur soi) et à en prévenir la récidive. Pour cela, seront suivies
les recommandations de l’INPES préconisant de cibler les locataires
âgés présentant un risque élevé de chute (antécédent de chute)
dans le cadre de programmes multifactoriels de prévention de
la chute. Le concept d’identité-logement est centré sur le sentiment de continuité que l’habitant construit selon ses perceptions
et ses usages routiniers développés dans sa vie quotidienne au
sein de son logement. Il expliquerait l’impact qu’un aménagement
pourrait produire sur l’individu. Afin d’éviter une déstabilisation
de son identité-logement, l’habitant développerait des stratégies
de défense expliquant le rejet de certains aménagements. Aucun
déterminisme n’est établi puisque le concept intègre également
des stratégies d’apprentissage permettant à la personne de faire
évoluer son identité-logement pour améliorer son quotidien ou
104
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
pour s’adapter à une nouvelle situation. L’existence de ces stratégies
dites d’intégration et d’adaptation permet à la personne âgée de
modifier ses représentations ou ses habitudes et d’envisager par
exemple de nouveaux aménagements lorsque sa situation évolue.
CPH a mandaté l‘ALFI pour mener un travail coopératif de rechercheaction avec le LEPS de l’université Paris 13. Une problématique
initiale est formulée dans le cadre de cette recherche : « Comment
impliquer le locataire âgé chuteur à l’aménagement de son logement
pour prévenir la récidive de chute et l’isolement social ? ».
Ce projet s’attachera à rendre opérationnel et reproductible un
programme éducatif destiné aux locataires âgés chuteurs (et à leurs
aidants) pour apprendre à aménager leur logement de manière
plus sécurisante tout en tenant compte de l’impact psychologique
de la chute. Cette recherche-action (d’essence qualitative) portera
volontairement sur 20 ménages, l’objectif n’étant pas de tester un
modèle sur un échantillon représentatif mais plutôt de créer un
programme opérationnel, de l’évaluer et d’en extraire des critères
de reproductibilité. Il sera néanmoins tenu compte de certaines
variations telles que les configurations de salles de bains (pour la
création d’un référentiel de matériaux) et les disparités sociales
des locataires (pour l’utilisation de la carte mentale du logement).
COOPERER POUR HABITER (GROUPE ARCADE)
L’esh Antin Résidences désignée comme site pilote, accueillera
10 expérimentations de programmes éducatifs. Suite à l’évaluation
des objectifs sur cette esh, deux autres esh seront choisies au sein
de CPH pour accueillir chacune 5 autres expérimentations.
La recherche-action sera participative c’est-à-dire qu’elle visera
à résoudre un problème non traité actuellement au sein des
organismes HLM avec une possibilité d’interroger les pratiques
existantes ou l’organisation des acteurs impliqués. Le chercheur
sera interne au groupe impliqué dans l’action, l’ALFI étant une
association intégrée au Groupe Arcade.
La recherche-action se déclinera en quatre phases :
Phase 1 : Diagnostic de la situation d’adaptation des logements
au sein d’Antin Résidences.
Phase 2 : Analyse des résultats, conception du programme éducatif
et de la formation des acteurs.
Phase 3 : Planification, formation des acteurs, mise en œuvre et
évaluation du programme éducatif.
Phase 4 : Ajustement et déploiement de l’expérimentation sur
les deux autres esh.
Au terme de ces quatre phases développées sur deux ans et demi en
collaboration avec LEPS-Paris 13, l’ALFI poursuivra et communiquera
les résultats de la recherche-action et les prérogatives de déploiement
auprès des autres esh de CPH sur une période de six mois
Publics visés :
La population-cible de la recherche-action sera identifiée selon un
échantillonnage par choix raisonné, c’est-à-dire en choisissant les
personnes selon des critères précis d’inclusion et d’exclusion afin que
leurs caractéristiques soient suffisamment représentatives du phénomène étudié. Trois catégories de populations seront concernées :
>> Les locataires
• logés au sein des esh de CPH impliquées dans la
recherche-action,
• âgés de plus de 65 ans,
• ayant déjà chuté et/ou ayant bénéficié d’une adaptation de
leur logement.
Ils composeront l’échantillon des locataires seniors de chaque esh.
Selon leur choix, les locataires pourront s’entourer de leurs aidants
(famille, amis, voisins) pour participer au diagnostic ou au programme
éducatif. A priori, nous ne définirons pas d’âge maximum comme
critère d’exclusion du public ciblé. Au regard de l’analyse d’un premier
échantillon composé de 192 locataires d’ANTIN Résidences âgés de
plus de 65 ans, il apparaît que les personnes sollicitent une adaptation
et en bénéficient jusqu’à un âge très avancé (96 ans). La moyenne
d’âge des locataires dont le logement a été adapté (suite à leur
demande) est de 76 ans. 43 % des adaptations réalisées concernent les
65-75 ans, 44 % les 75-85 ans, 12 % les 85 ans et plus. Ramené à
l’occupation du parc social par tranche d’âge, nous pourrions en
conclure que les personnes les plus actives dans l’aménagement du
logement appartiendraient à la génération des 75-85 ans.
>> Les acteurs impliqués dans l’aménagement des logements
des personnes âgées
• être un professionnel intervenant dans l’adaptation du logement pour les seniors,
• être salarié, prestataire ou partenaire de l’esh.
La liste des acteurs devra être établie selon chaque esh. Il pourra s’agir
des chargés d’opération, conseillers sociaux de l’esh, ergothérapeutes,
entreprises, etc. Ils composeront l’échantillon des professionnels de
l’adaptation du logement des seniors, spécifique à chaque organisme HLM.
>> Les décideurs impliqués dans la démarche sociale de l’esh
• être un manager impliqué dans la décision de la politique
sociale de l’entreprise,
• avoir une responsabilité hiérarchique sur les services de l’esh
chargés de l’adaptation du domicile des seniors,
• être impliqué dans la décision relevant de la procédure
d’adaptation des logements au sein de l’esh.
Ils composeront l’échantillon des décideurs de l’adaptation des
logements, spécifique à chaque esh.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
105
Partenaires :
Plusieurs partenaires participeront à la recherche-action :
CPH et ses esh, le laboratoire éducations et pratiques de santé
EA3412 de l’université Paris 13, la fondation Réunica (caisse de
retraite), la CNAV, l’ARS Île-de-France (agence régionale de santé),
les fédérations et fournisseurs de matériaux (Fédération française
du bâtiment, Leroy Merlin), les usagers : les locataires, les ergothérapeutes, psychologues, les PACT et services de rééducation
hospitaliers, les CLIC et CCAS, les entreprises BTP spécialisées dans
l’adaptation du logement des seniors, un organisme de formation
spécialisé dans le champ des éducations en santé.
Résultats attendus
>> Pour le locataire :
• un sentiment de sécurité et de cadre de vie bonifié grâce
aux aménagements réalisés,
• le choix de disposer d’aménagements dans son logement
en conformité avec ses besoins, ses usages et ses choix
esthétiques,
âgé chuteur à l’aménagement de son logement,
• un réseau de partenaires médico-sociaux,
• une reconnaissance comme un partenaire de santé publique en
apportant de nouveaux résultats à la recherche sur la prévention
de la récidive de chute et de l’isolement dans un contexte
d’adaptation de la société au vieillissement de la population.
• une meilleure connaissance des facteurs de risque de chute,
• une dynamique amorcée pour élaborer de nouveaux projets en lien avec le logement (ex. : embellissement) ou avec
d’autres besoins permettant de rompre l’isolement (ex. : projets
culturels, participation à des ateliers sur la prévention de la
chute, etc.),
• une meilleure connaissance des dispositifs d’aide financière
ou humaine (ce résultat concerne également les aidants).
>> Pour les esh :
106
>> Pour l’association ALFI :
• la mise en place de nouveaux outils de recherche, de diagnostic et d’évaluation,
• l’élaboration de modules de formation destinés aux professionnels de l’aménagement au sein des esh,
• le passage du concept à la réalisation opérationnelle : un
programme éducatif destiné à l’aménagement du logement
du locataire âgé chuteur, transférable à d’autres esh,
• de nouvelles méthodes de travail au sein des esh permettant
de lutter contre la récidive de chute et le risque d’isolement
des personnes âgées au domicile,
• la formalisation d’un nouveau partenariat avec des partenaires
médico-sociaux issu de ce programme et qui pourrait être
transférable à d’autres esh,
• une qualité de service auprès des locataires âgés ayant déjà
chuté grâce à une intervention adaptée à leur situation
comprenant un personnel formé à cette problématique et
un programme éducatif permettant d’associer le locataire
• l’apport de nouvelles méthodes, pour permettre au locataire
âgé chuteur d’adapter son logement, qui pourraient être
complémentaires au programme de la Cnav et de l’ANAH
(diagnostic Autonomie et Habitat).
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
COOPERER POUR HABITER (groupe Arcade)
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu votre projet « l’adaptation du logement : un apprentissage commun entre professionnels
et locataires âgés chuteurs pour préserver la qualité de vie au
domicile et lutter contre l’isolement ».
Nous remercions, Jacques Wolfrom, administrateur de CPH,
Guillaume Brugidou et Frédérique Trévidy pour la clarté de leur
exposé. L’adaptation des logements des personnes âgées, présentée sous l’angle des seniors âgés chuteurs liée au concept de
l’identité logement est effectivement une approche intéressante
pour prolonger le maintien à domicile des seniors tout en les
rendant acteurs des adaptations nécessaires qui leur permettront
d’appréhender et d’adopter les aménagements.
Les membres du CSP ont été très intéressés par la méthodologie
de mise en œuvre de ce projet de recherche-action présentée par
Frédérique Trévidy. Elle permet de mettre en pratique les éléments
de sa thèse et sera menée conjointement avec le laboratoire LEPS
de l’université Paris 13, sur le patrimoine d’Antin Résidences et
poursuivi par l’ALFI pour un déploiement auprès de deux autres
esh du groupe.
Nous avons bien saisi l’intérêt pour CPH de soutenir, voire de
porter ce projet au même titre que l’ALFI. Le travail mené tant
auprès des publics ciblés, que des partenaires divers présentés
dans ce projet participe à une qualification effective des personnels des esh.
Le Comité de sélection des projets approuve ce projet de rechercheaction et à ce titre vous accorde la subvention demandée. Le
Comité de sélection souhaite cependant, de la part de CPH, un
investissement plus représentatif en fonds propres. Ce projet de
recherche-action sera suivi par Serge Guerin. Par ailleurs, compte
tenu de l’investissement du Fonds, nous souhaitons que l’ensemble
des données et conclusions de l’étude menée puissent être ensuite
portées à connaissance de l’ensemble des esh adhérentes de
la fédération afin que cet investissement collectif puisse faire
grandir chacun.
Financement du projet (en €)
2014
2015
2016
2017
2 773
3 577
8 177
10 473
12 500
12 500
12 500
12 500
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
50 000
50 000
Fondation Réunica (sous l’égide de la Fondation de France)
20 000
7 000
CNAV (ministère des Affaires sociales et de la Santé)
Agence régionale de Santé Île-de-France
CPH (financement d’une partie du fonctionnement
de la recherche-action)
1 500
1 500
1 500
1 500
Les autres esh de CPH (financement d’une partie
du fonctionnement de la recherche-action)
4 191
15 573
15 573
9 882
100 000
100 000
Antin Résidences et deux autres esh
financement des travaux (dégrèvement TFPB)
Fonds propres ALFI
789
2 112
2 512
2 051
Total des Produits
21 753
205 262
197 262
36 406
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
107
CENTRE (45)
esh : FRANCE LOIRE
Référent : Anne-Laure CLEMENT-RUDA
[email protected]
Association : LE HAMEAU PARTAGÉ
Référent : Anne-Marie LEJEUNE
[email protected]
« Mon toit, c’est nous »
DOTATION FÉDÉRALE : 46 380 € sur 3 ans
Exposé des motifs
La politique générale de France Loire s’appuie sur des valeurs
d’innovation, de respect de l’environnement et d’amélioration
continue des pratiques avec la volonté d’associer à chaque projet
toutes les parties prenantes. Dans le cadre de la réalisation de la
ZAC éco-quartier « Le Clos du Hameau », la ville de Saint-Jean-deBraye a souhaité favoriser l’émergence d’un mode d’habiter centré
sur des valeurs écologiques et solidaires sur la base d’un projet
visant la réalisation sur une même parcelle d’un immeuble locatif
social et d’un immeuble en accession. L’esh France Loire a été dès
le départ sollicitée par la ville pour être copartenaire du projet. La
ville a également fait appel à deux accompagnants professionnels
de l’habitat participatif dans le cadre d’une mission visant à faire
émerger le groupe d’habitants. L’association, le Hameau Partagé,
est née de ce premier travail collaboratif qui a permis d’identifier
un noyau dur d’habitants regroupés autour de valeurs communes.
Pour l’esh, ce projet d’habitat participatif associe des valeurs fortes
de développement durable et s’inscrit dans la continuité des projets
innovants qui ont été menés dans le cadre d’une démarche participative. Il constitue un observatoire de la conception du logement
et d’élaboration d’un mode de gestion participatif entre habitants
(accession et locatif social). Il répond au souhait de l’esh : réfléchir
avec les locataires sur la création d’espaces et services mutualisés
afin de favoriser le lien social entre habitants mais également de
réduire les coûts de gestion.
L’innovation du projet porte sur la réflexion commune pour la
conception de deux ensembles immobiliers (l’un en accession
l’autre en locatif social) autour d’espaces partagés, ainsi que du
mode de gestion envisagé par les futurs habitants du programme
en accession et les locataires France Loire. Il permet à l’esh
108
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
d’acquérir un nouveau savoir-faire et d’enrichir l’offre de logements sur des thématiques innovantes, concourant à la diversité
de l’habitat, des modes d’habiter tant en locatif qu’en accession.
Ce projet contribue à faire évoluer les pratiques internes de
conception et de gestion de l’habitat en étant au plus proche
des attentes des futurs résidents.
Par l’acquisition de ces nouveaux savoir-faire, France Loire sera
en capacité de proposer des solutions logements adaptées, aux
collectivités souhaitant réfléchir sur l’évolution de l’habitat sur
leur territoire.
Ce projet s’intègre enfin dans la mission d’intérêt général de l’esh :
réfléchir et concevoir de nouveaux modes d’habitat favorisant l’environnement, le mieux-vivre ensemble et le lien social. Il correspond
à la volonté des pouvoirs publics de promouvoir ce type d’initiative.
Objectifs fixés :
>> être accessible aux ménages avec des ressources modestes,
>> permettre la mutualisation des coûts de construction et de
gestion/fonctionnement du futur ensemble immobilier,
>> améliorer le bien-vivre ensemble, création de lien social.
Le projet « Mon toit, c’est nous » basé sur le concept de l’habitat
participatif est unique sur le département du Loiret. C’est une
offre innovante de logements sur l’agglomération orléanaise pour
des ménages souhaitant devenir coacteurs de la conception de
leur futur espace de vie et du fonctionnement du site autour de
valeurs partagées solidaires et durables.
FRANCE LOIRE
Descriptif du projet
Le projet porte sur la réalisation d’un ensemble immobilier de 12
logements en accession à la propriété porté par un collectif de
familles réuni au sein de l’association Le Hameau Partagé et d’un
ensemble locatif social de 20 logements réalisés par l’esh France
Loire, sur une même parcelle située au cœur de la ZAC écoquartier
en cours de réalisation sur la commune et pour lesquelles une
réflexion commune est engagée pour la conception du bâti et la
définition du mode de fonctionnement des deux ensembles dans
une démarche participative.
Mener un projet sur l’habitat participatif nécessite de travailler
de façon collégiale avec l’ensemble des protagonistes du projet,
principalement les habitants directement concernés par ce projet
et qui se sont constitués en association. Cette réflexion commune
des acteurs s’apparente à une démarche de recherche-actions où
chaque personne est impliquée de la réflexion à la mise en œuvre
opérationnelle. Chacune des étapes est validée par le groupe selon
la méthode du consentement.
Travailler sur le concept de l’habitat participatif, c’est avant tout
le regroupement de moyens humains, la mutualisation de savoirfaire, vers la qualification progressive d’un groupe d’habitants et
de professionnels. Aujourd’hui, le noyau dur de l’association est
constitué. Il regroupe 6 ménages, dont 3 propriétaires et 3 locataires, futurs primo accédants. Ces 6 ménages sont très intéressés
par la démarche et souhaitent s’impliquer.
L’association a vocation à s’agrandir et accueillir d’autres personnes intéressées par l’habitat participatif. Elle aura ensuite à
travailler avec les futurs locataires du bâtiment locatif afin de
définir ensemble les règles de fonctionnement, et imaginer un
futur commun.
Au sein de l’esh, le référent projet, directrice territoriale, est l’interlocutrice du groupe d’habitants (propriétaires/locataires). Elle
a vocation à apporter son expertise sur la gestion de site dans
le cadre de la réflexion qui sera conduite avec les habitants. Le
directeur délégué du développement, ayant en charge le montage
du projet locatif, participe aux ateliers avec les habitants sur la
conception du bâti. En fonction de l’avancement du projet et des
thématiques qui seront évoquées en groupe de travail, d’autres
salariés de France Loire pourront être associés à la démarche.
Les associations de locataires, membres du Conseil de concertation
locative France Loire et autres locataires sur la base d’un volontariat sont parties prenantes au projet. France Loire souhaite les
associer le plus en amont.
Deux élus sont très impliqués dans la démarche en plus de la
Direction de l’aménagement et du cadre de vie : il s’agit de deux
adjoints au maire l’un en charge de l’aménagement, l’urbanisme
et les transports, la seconde, déléguée à la sécurité, la prévention et la cohésion sociale et directrice de l’AROHLM Centre. Ils
apportent leurs compétences professionnelles. Est aussi associé
le référent du développement durable pour la ville qui travaille en
transversalité avec de nombreux services. Il représente une aide
importante dans les relais de communication nécessaires pour
faire connaître l’opération.
Alter coopération et Habitat participatif Centre sont les prestataires
engagés pour accompagner le groupe d’habitants (collectif accédants et collectif locataires) dans la réflexion et la formalisation
des différentes étapes du projet de la conception à la réalisation.
L’intervention de ces deux structures est indispensable sur ce
projet. Les accompagnants ont une mission d’interface entre les
partenaires, d’organisation du groupe, d’animation de la prise de
décision sur l’ensemble du projet.
Le projet « Mon toit, c’est nous » a été présenté à l’occasion d’une
conférence de presse organisée le 26 août 2013 par la ville et
France Loire. Il a bénéficié d’une large communication de la ville
sous différentes formes (plaquettes d’information ; relais sur de
nombreux réseaux sociaux et la presse locale). Une première réunion publique d’information sur la démarche d’habitat participatif
a rassemblé une cinquantaine de personnes.
Cinq ateliers, animés par les 2 accompagnateurs professionnels en
habitat participatif, Alter Coopération et Habitat Participatif Centre,
ont permis aux participants de se rencontrer et d’expérimenter les
4 grands volets d’un projet d’habitat participatif, à savoir :
>> le programme dont l’intégration urbaine et les notions d’espaces
privés ou communs,
>> l’économie et la gestion du projet avec les formes juridiques
possibles,
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
109
>> l’organisation d’un collectif d’habitants avec le bilan de ces
compétences,
>> le projet social avec les valeurs communes et les principes
d’une coopération durable.
C’est à l’issue de ce cycle d’ateliers que les 6 ménages qui constituent
l’association ont souhaité poursuivre et s’engager dès l’étude pré-opérationnelle. Ils sont le noyau dur autour duquel se grefferont les futurs
autres participants intéressés au concept pour accéder à la propriété. Ils
constitueront au sein de l’association le collectif d’habitants accédants.
Parallèlement, l’esh s’appuiera sur le réseau des associations de
locataires ou des locataires référents avec lesquelles la société
entretient des relations de proximité pour faire émerger le collectif
d’habitants locataires. La ville de Saint-Jean-de-Braye et France
Loire travailleront également en amont sur les attributions du
contingent de la ville afin d’associer au plus tôt les futurs locataires.
La faisabilité et la définition du programme d’ensemble s’inscriront
dans la démarche d’un collectif d’étude qui se réunira durant 12
ateliers, de quatre heures, animés par Alter Coopération et Habitat
Participatif Centre pour fixer les principales orientations du projet
d’habitat participatif (portage de la mission, choix du maître d’œuvre,
programmation participative, contrat de partenariats, choix des
habitants sur le statut juridique de l’opération) et de valider sa
faisabilité. Elle se déroulera sur une durée de dix mois. Cette phase
repose également sur la signature d’une convention de partenariat
entre tous les acteurs (municipalité, bailleur social, association des
habitants) laquelle prévoit le déroulement de l’étude de faisabilité,
les modalités de son portage conjoint et les engagements de chacun.
Le collectif d’étude est accompagné sur 12 ateliers de quatre
heures ou séances d’approfondissement pour acquérir les bases
essentielles à la réussite de leur projet. La méthodologie développée au sein des « accompagnateurs associés » permet d’aborder
chacune des 4 dimensions nécessaires à la concrétisation d’un
projet d’habitat participatif en construction neuve :
>> 1 - l’organisation collective, le statut juridique : sous quelle
forme les accédants souhaiteront organiser la maîtrise d’ouvrage du projet (société coopérative…)
110
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> 2 - le programme immobilier, la réflexion porte :
• sur les attentes des habitants concernant le bâti : l’organisation des espaces au sein de chaque ensemble, ainsi que
les possibles mutualisations (jardins partagés ; buanderie ;
une salle pour se réunir, recevoir amis et/ou familles ; les
voitures partagées ; garage à vélos)
• les attentes en matière d’équipement (chauffage individuel
ou collectif ; récupération pluviale…)
Il ne s’agit que de pistes, mais toutes doivent être abordées pour
permettre à la fois de réduire les coûts (espaces et services mutualisés, buanderie, voitures), d’offrir des lieux de rencontres (jardins,
salle…) et favoriser le mieux-vivre ensemble.
Cette réflexion est conduite entre le collectif d’habitants accédants
et le collectif de locataires ; elle doit être réalisée dans une logique
de diminution des charges individuelles et collectives.
>> 3 - l’économie du projet : elle devra être en adéquation avec les
moyens financiers des habitants et garantir l’accès de l’opération
à des ménages à faibles revenus. Le coût budgétaire moyen
sera par conséquent fixé avec les habitants.
>> 4 - le projet social : les modalités de fonctionnement du site
seront très dépendantes des choix des espaces et services
mutualisés. La réflexion devra porter sur le mode de gouvernance et notamment sur la place des locataires du locatif social
dans les décisions sur la gestion du site.
Le projet social n’est pas figé, il a vocation a évolué en fonction des
attentes des habitants en place et à venir (locatif ou accession).
à ce jour, les partenaires du projet ont travaillé sur l’élaboration d’un
cahier des charges pour choisir l’architecte sur les deux opérations
accession et locative. Quatre ateliers d’architectes ont été présélectionnés. La mission principale de l’architecte sera de définir un
projet dans une enveloppe financière qui soit en adéquation avec
les moyens des futurs acquéreurs, et dans tous les cas, accessible
pour des ménages à ressources modestes.
La livraison des deux programmes est prévue pour septembre 2017.
FRANCE LOIRE
Publics visés :
Le projet est ouvert à tous les ménages souhaitant adhérer à un
mode de vie plus écologique et solidaire :
>> jeunes ménages en recherche d’un logement en cohérence
avec ses besoins et ses moyens,
>> familles souhaitant développer un réseau de voisinage
d’entraide,
>> des retraités attachés à conserver des liens sociaux au quotidien,
>> publics ciblés à terme : ensemble des locataires France Loire
et futurs candidats à l’accession par le biais de la conception
de nouveaux types d’habitat et de gestion.
Pour la mise en place opérationnelle de ce projet, il concernera
32 ménages, 12 ménages accédants à la propriété et 20 ménages
locataires France Loire.
Partenaires :
France Loire, Ville de Saint-Jean-de-Braye, l’association le Hameau
Partagé, la société coopérative Alter Coopération et Habitat
Participatif Centre.
Le projet est construit autour d’un partenariat fort entre la Mairie
de Saint-Jean-de-Braye à l’initiative de l’opération et France Loire.
Résultats attendus
>> Pour l’esh :
• l’acquisition de nouvelles connaissances menant à de nouvelles
pratiques en matière de conception de l’habitat permettant
de diversifier l’offre de logement (en locatif et en accession),
• la mise en œuvre d’un mode de gestion participatif avec
les habitants,
• la prise en compte des attentes des habitants dans la définition du cahier des charges des constructions futures,
• la réduction des coûts d’entretien et de gestion
• l’appropriation de la résidence par les locataires contribuant
au bien-vivre ensemble (action de prévention des troubles
de voisinage).
>> Pour l’association :
• la réalisation de son projet de vie, riche des valeurs sociales,
humaines et environnementales,
• le partage des savoirs avec des professionnels de l’immobilier
et ses futurs cohabitants pour avoir en main les clés qui permettront aux ménages de concevoir leur futur cadre de vie.
>> Pour tous les acteurs du projet :
Le Hameau Partagé, un site de référence et de promotion de la
démarche sur l’agglomération orléanaise, le département du
Loiret ainsi que sur l’ensemble des territoires d’implantation de
France Loire.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
111
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu votre projet « Mon
Toit, c’est nous », votre projet de création de 32 logements selon
le concept d’habitat participatif.
C’est avec beaucoup d’intérêt et d’attention que nous avons écouté
la présentation de ce projet lors de l’audition. Nous tenons à
remercier Anne-Laure Clément Ruda de France Loire ainsi qu’AnneMarie Lejeune et Marie-Thérèse Huot-Dupraz, représentantes du
collectif d’habitants le Hameau Partagé, d’avoir su exposer, en
toute simplicité, ce projet complexe à bien des égards.
L’originalité de votre projet tient dans sa mixité puisqu’il concerne
aussi bien de futurs accédants que de futurs locataires. En cela,
nous saluons le travail de captation des futurs locataires prévu
bien en amont de la livraison qui sera mené par France Loire
avec le soutien de la ville de Saint Jean-de-Braye. Les membres
du Comité de sélection ont aussi apprécié que le critère financier soit l’un des critères posés dès le départ de votre projet et
permette ainsi d’ouvrir l’accession à la propriété à des ménages
aux ressources modestes.
Le Comité de sélection vous soutient dans ce projet d’habitat
participatif mixant accédants et locataires pour réfléchir à un
nouveau mode d’habiter et rechercher les mutualisations possibles
permettant à chacun de vivre mieux ensemble et à moindre coût.
Il vous accorde la subvention demandée et vous souhaite de poursuivre avec autant de clairvoyance les différentes étapes de votre
projet, sachant que pour maintenir et pérenniser ce concept dans
la durée il est impératif que France Loire reste impliquée dans ce
projet au sein du Hameau Partagé. Nous vous remercions pour
ce beau projet que nous suivrons avec intérêt.
Financement du projet (en €)
2014
Le Hameau Partagé : participation des habitants à la mission
d’accompagnement
2015
2016
16 233
11 595
10 000
4 000
10 000
4 000
15 267
11 905
9 000
5 000
3 000
63 600
50 500
40 500
7 365
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
18 552
Participation de la Ville de Saint-Jean-de-Braye à la mission
d’accompagnement
10 000
France Loire (participation au titre de la mission
d’accompagnement sur fonds propres)
Valorisation du temps passé =
- France Loire
- Bénévolats des habitants
4 683
10 000
4 000
Le Hameau Partagé/Ville/France Loire
Répartition à préciser ultérieurement
Fondation de France
Total des Produits
112
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
île-de-france et CENTRE (45)
esh : SA HLM PIERRES ET LUMIÈRES
Référent : Sophie NZAMBA
[email protected]
Association : APRODEL (Association pour la promotion
et la défense du logement social)
Référent : Anne-Laure MERCIER
[email protected]
« Vers un nouveau départ pour rompre les violences »
DOTATION FÉDÉRALE : 50 000 € sur 2 ans
Exposé des motifs
Pierres et Lumières gère un patrimoine de 5 513 logements répartis
en grande majorité sur la région IDF et l’agglomération orléanaise.
Sur la région IDF, on compte environ 70 sites répartis sur 7 départements. Il s’agit de groupes immobiliers à taille humaine (la majorité
compte moins de 60 logements) bien insérés dans leur environnement. Par ailleurs, l’esh est propriétaire d’un EHPAD de 75 lits à
Juvisy-sur-Orge et d’un FJT de 134 logements à Magny-le-Hongre.
Sur l’agglomération Orléanaise, il y a 14 sites dont 7 situés à Orléans
La Source, et parmi ceux-là, 1 situé en ZUS. Les logements sont
proches des commerces et de tous les services administratifs et
sociaux, facilitant ainsi l’intégration des locataires.
Afin de favoriser la mixité sociale, Pierres et Lumières développe
des programmes mixtes par l’association des logements locatifs
sociaux et de l’accession à la propriété. Ces logements sont destinés
à des publics diversifiés.
Plusieurs constats ont été mis en évidence par l’esh sur l’ensemble
de son patrimoine que ce soit en région IDF où dans l’agglomération orléanaise : lors des commissions d’attribution logement,
un nombre croissant de candidates présentées sont victimes de
violences conjugales.
Actuellement, environ 10 ménages relogés par an sont des ménages
ayant déposé une plainte pour violences conjugales.
Hormis ces ménages repérés, les chargés de clientèle et les équipes
de proximité constatent souvent, par d’autres biais, que des ménages
plus nombreux sont aussi victimes de violences conjugales :
>> locataires repérées par les plaintes pour troubles de voisinages :
un grand nombre d’entre elles n’ont jamais déposé de mains
courantes ni de plaintes,
>> femmes isolées qui arrivent sur le patrimoine, comme nouvelles locataires, mais qui quittent une situation de violence.
Face à ces constats, les salariés de Pierres et Lumières s’interrogent :
Quelles solutions peut-on apporter à ces femmes pour que cesse
le cycle de la violence ? Comment faire pour que la victime vive
en sécurité, pour éviter que cela entraîne des difficultés dans le
voisinage ? Comment éviter de stigmatiser ces femmes ?
Au vu de ces éléments, Pierres et Lumières et Aprodel ont rencontré
la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) en 2013 afin de
réfléchir à un éventuel partenariat qui permettrait de contribuer
à l’amélioration de l’accès au logement de femmes victimes de
violences conjugales. Ainsi, une convention de partenariat a été
signée en 2013, dans laquelle : Pierres et Lumières s’engage à
proposer à la FNSF au moins 5 logements situés en Île-de-France
par an, à examiner les candidatures provenant de la FNSF et à les
traiter en urgence en vue d’un relogement dans le Loiret. La FNSF
assurera la sensibilisation et la formation des salariés de Pierres
et Lumières et d’Aprodel. Enfin, l’association s’engage à assurer
l’accompagnement de ces femmes.
À plus long terme, la FNSF et Pierres et Lumières s’engagent à
poursuivre leur réflexion en vue de la création d’un CHRS éclaté
ou de la construction d’une résidence sociale.
Ainsi, une première expérimentation a été menée sur 7 ménages
par Aprodel. L’esh et l’association se sont rapidement rendues
à l’évidence : Travailler avec les femmes victimes de violences
conjugales nécessite non seulement un accompagnement à la
carte, des lieux de « délocalisation » rapidement disponibles mais
surtout le tissage d’un réseau de partenaires permettant à ces
femmes de se reconstruire, par l’apprentissage de leurs droits,
de leurs devoirs, et de les accompagner dans la durée vers une
meilleure autonomie sociale voire professionnelle.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
113
Objectifs :
>> proposer une offre de 5 logements en IDF et un nombre illimité
dans l’agglomération orléanaise comme solution aux situations extrêmes nécessitant une « délocalisation ». Au vu de
l’expérimentation menée lors de ces derniers mois, nous nous
fixons un objectif de 10 relogements délocalisés au minimum ;
>> sensibiliser et former tous les professionnels de l’esh et de
l’association susceptibles d’être en lien avec ces situations tant
dans le cadre de la gestion administrative que dans la gestion
de proximité, relationnelle et quotidienne avec le personnel
de gardiennage et agents de proximité sur sites ;
>> élargir le réseau des partenaires sur les territoires concernés ;
>> mettre en place l’accompagnement des femmes victimes de
violences sur le patrimoine de Pierres et Lumières ;
>> assurer au mieux la sécurité dans le logement des femmes
victimes de violences conjugales ;
>> favoriser la tranquillité au sein des résidences.
Descriptif du projet
Le contexte social du quatrième plan triennal de lutte contre les
violences faites aux femmes a amené Aprodel à réfléchir sur ce
public qui se manifeste de plus en plus auprès de Pierres et Lumières
Afin de trouver des solutions d’apaisement aux femmes victimes
de violences conjugales sur le parc social de Pierres et lumières,
Aprodel va organiser le réseau de partenaires à mobiliser en
s’appuyant d’une part sur le réseau national existant comme la
FNSF, avec laquelle une convention a été signée permettant les
« délocalisations » des personnes, d’autre part en travaillant sur
la formation des personnels de l’esh, mais aussi en mettant en
place un accompagnement et un suivi auprès de la victime, afin
que cette dernière puisse travailler à sa reconstruction.
Ce projet complexe, se déclinera aussi dans l’accompagnement des
femmes victimes de violences conjugales arrivant sur le patrimoine
de Pierres et Lumières.
L’expérimentation montre que même si le relogement est une
nécessité absolue, il n’est pas une fin en soi. Après avoir réalisé
plusieurs relogements, Aprodel fait le constat que les femmes
relogées sont souvent très démunies et très isolées. Il est donc
nécessaire de réaliser un accompagnement spécialisé après le
relogement afin de favoriser l’intégration et le bien-être de ces
femmes.
Aprodel souhaite également accompagner les victimes de violences conjugales locataires du parc de Pierres et Lumières. C’est
en effet, un public qui se manifeste très peu. La formation du
personnel va permettre de pouvoir mieux les repérer et envisager
des solutions avec elles.
114
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
L’accompagnement de ces femmes se faisant « à la carte », Aprodel
développera tous les partenariats nécessaires permettant non
seulement la reconstruction mais aussi la meilleure intégration
sociale et professionnelle des bénéficiaires. Ce partenariat se
construira en fonction des communes où les femmes habitent ou
en fonction de celles où elles seront délocalisées.
Public visé :
Les porteurs du projet se donnent un objectif de 21 femmes
accompagnées par an :
>> 6 femmes victimes de violences conjugales, locataires sur le
parc de logement de Pierres et Lumières,
>> 15 femmes victimes de violences conjugales, arrivant sur le
parc de logement de Pierres et Lumières.
Partenaires :
Pierres et Lumières, La Fédération nationale solidarité femmes
(FNSF) et ses associations adhérentes, l’association Lieu d’accueil
et d’écoute (LAE), la maison de la justice et du droit/point d’accès
aux droits, centre medico-psychologique (CMP), la Ville d’Orléans
- centre communal d’action sociale (CCAS), les Conseils généraux :
droit commun et Aide sociale à l’enfance (ASE), l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE) :
contrat urbain de cohésion sociale (CUCS), AMIDON 45 (Entreprise
d’insertion)…
SA HLM PIERRES ET LUMIÈRES
Résultats attendus
>> Pour l’esh :
• reloger 5 femmes victimes de violences chaque année sur l’Îlede-France et répondre à toutes les demandes de relogement
émanant de la FNSF à traiter en urgence. À ce titre, à ce jour,
5 relogements ont été effectués dans le Loiret et 3 en île-deFrance. On peut donc estimer que le nombre de relogement par
an s’élèvera à environ 15 au total,
• sensibiliser le personnel au phénomène de violences conjugales
afin qu’il soit en mesure de pouvoir repérer les situations de
violences et les signaler à Aprodel.
>> Pour l’association :
• obtenir que les femmes relogées se sentent en sécurité
dans leur logement, qu’elles se sentent intégrées dans le
quartier ou que ce relogement soit pour elles un tremplin
pour se reconstruire,
• obtenir que l’accompagnement réalisé auprès des femmes
victimes de violences conjugales locataires de Pierres et
Lumières ait permis d’aboutir à des solutions pérennes.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu votre projet « Vers un
nouveau départ pour rompre les violences » ;
Grave sujet et préoccupation que de se pencher sur les femmes
victimes de violences conjugales sur le parc social. Nous tenons
à remercier Marcel Membribe, directeur général de Pierres
et Lumières, pour son implication dans ce projet. En cela, les
membres du Comité de sélection louent les efforts consentis par
l’esh concernant la mise à disposition de logements sur un parc
de référencement en région Île-de-France.
Les axes d’orientation du projet présentés par Aprodel concernent :
l’accompagnement social global de ces femmes vers leur reconstruction et la délocalisation, souvent nécessaire. Ces axes inhérents
à ce type d’accompagnement sont judicieusement complétés par
la formation et la qualification des salariés de Pierres et Lumières
dans la gestion et l’appréhension de ces problématiques par la
Fédération Nationale Solidarité Femmes.
Si les membres du CSP approuvent à l’unanimité la mise en œuvre
de ce projet, il est certain qu’Aprodel ne sera pas en mesure de
travailler de façon isolée mais en interpellant au-delà des partenaires de la santé et les guichets de droits communs, les instances
impliquées dans le quatrième plan interministériel de prévention
et de lutte contre les violences faites aux femmes.
Le Comité de sélection des projets soutient votre projet et vous
accorde la subvention demandée. La spécificité de l’accompagnement social global pour la reconstruction des personnes nécessite
un investissement sur la durée et c’est sur cet aspect que nous
resterons attentifs et que nous suivrons avec intérêt le lien souhaité
entre la qualification des salariés, et le déploiement de ce projet.
Nous souhaitons vivement que la mise en œuvre de ce projet
permette à Aprodel de créer un réseau de partenaires réactifs et
que les résultats obtenus déclenchent les financements pérennes
à cet accompagnement global de longue haleine.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
115
Financement du projet (en €)
2014
2015
- Valorisation des droits de réservation Pierres et Lumières
90 000
90 000
- Valorisation du temps passé CESF de l’esh
26 000
26 000
- Valorisation du temps passé autres salariés de l’esh
10 000
10 000
Fond pour l’innovation sociale des esh
25 000
25 000
Banques (Caisse des dépôts, Caisse d’Épargne,
Crédit Coopératif, Crédit du Nord, la Banque Postale)
6 000
6 000
Entreprises (ACIME, BALLESTRERO, AXA)
5 000
5 000
Collectivités locales, État (Conseil général de l’Essonne,
Conseil régional, communes d’implantation de l’esh)
4 700
4 700
CUCS (Orléans)
1 000
1 000
167 700
167 700
Pierres et Lumières
Total des Produits
116
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
CHAMPAGNE-ARDENNE (51)
esh : LE TOIT CHAMPENOIS
Référent : Nicolas BOURGEOIS
[email protected]
Association : LE CLUB DE PRÉVENTION
Référent : Mathieu PICARD
[email protected]
« APRIL - Accompagnement et prévention
par l’insertion pour le logement »
DOTATION FÉDÉRALE : 49 950 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Le Toit champenois, principal bailleur sur la ville, gère un parc
locatif de 3 200 logements sur Épernay, dont 50 % de logement
situés en ZUS, soit environ 70 % du parc social du territoire. Sur
ce parc locatif, 50 % des locataires sont assujettis à l’APL. Le Club
de Prévention dispose d’une offre qui regroupe 39 places d’hébergement d’urgence, un CHRS de 32 places, une maison relais de
25 logements, 22 places d’hébergement temporaire en diffus et 2
logements réservés à l’accueil de mères avec enfants en bas âge.
Le Toit champenois et Le Club de Prévention sont des partenaires
historiques sur le bassin sparnacien. Des projets en commun ont
vu le jour et ont permis de travailler de concert dans le champ de
l’hébergement et du logement social : depuis 1991, le dispositif
des baux glissants est mis en place afin de faciliter les sorties
d’hébergement ; en 2009, ont lieu l’ouverture de la maison relais,
et l’installation du siège social de l’association sur le quartier de
Bernon en renouvellement urbain afin d’accompagner les ménages.
dans le logement. Cela permet d’éviter les ruptures qui fragilisent
l’insertion dans la mesure où les intervenants et les localisations
proposées peuvent totalement changer. Cela demande parfois
une réadaptation plus lourde et plus longue, lorsqu’elle n’est pas
totalement rejetée.
Le projet APRIL répond à plusieurs difficultés auxquelles l’esh est
confrontée : un territoire détendu confronté à une vacance commerciale, une paupérisation forte et croissante de la clientèle, une
augmentation du nombre de dossiers devant faire l’objet d’une
assignation (+ 20 % depuis 2010) ainsi qu’une augmentation de la
facturation au départ du locataire (+ 30 % en 2013).
Il permet d’apporter des solutions nouvelles aux problèmes rencontrés par notre personnel (réduction des impayés, gestion des
troubles…) et reste complémentaire des dispositifs de droit commun.
Face à une problématique à laquelle le Toit champenois est
confronté de façon croissante, le Club de Prévention est sollicité
pour mettre en place le projet APRIL, dispositif de lutte contre
les expulsions.
Le territoire sparnacien fait face à une situation paradoxale dans
la mesure où le Toit champenois, principal bailleur, est confronté
à une vacance commerciale, le Club de Prévention, l’unique structure d’hébergement voit son dispositif saturé, l’État constate
que la mobilisation des fonds AVDL n’est pas utilisée au sein de
département et les mesures ASLL ne sont plus mises en œuvre
puisqu’aucune mesure n’a été accordée par le FSL cette année
pour le Toit champenois.
Pour éviter les parcours résidentiels souvent coûteux, et pour
lesquels le passage de l’hébergement d’urgence en hébergement d’insertion avant un possible accès au logement génère
une succession de ruptures, le Toit champenois et le Club de
Prévention proposent que ce « cheminement résidentiel » se réalise
Ce projet est novateur dans la mesure où il repose sur une vision
moderne de la relation bailleur/structure d’hébergement axée
principalement sur la mutualisation des compétences. En cela
le dispositif s’inscrit parfaitement dans la politique déclinée au
plan national.
Un lien de confiance s’est donc installé entre les deux structures,
basé sur la reconnaissance des compétences de chacun.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
117
Objectifs :
>> prévenir les situations d’impayés de loyers et d’expulsions
locatives par un accompagnement social souple, adapté,
évolutif et réactif,
>> promouvoir l’accompagnement dans le logement,
>> éviter les situations de ruptures et tenter de reprendre le
contact avec les locataires en difficultés,
>> accompagner environ 30 personnes par an.
>> favoriser la signature et le respect des protocoles de prévention de l’expulsion,
Ce projet vient donc compléter les dispositifs de droit commun
via une approche proactive des situations.
>> limiter les expulsions et par conséquent les entrées en structure d’hébergement,
Descriptif du projet
Travailler ensemble sur un projet de prévention de lutte contre les
expulsions nécessite de mutualiser des compétences afin d’éviter
la perte du logement, mettre en synergie des compétences dans
le domaine de l’accompagnement social (Le Club de Prévention)
et du logement (Le Toit champenois), éviter les séjours dans les
dispositifs d’hébergements, souvent longs et « coûteux » et permettre aux locataires de ne pas perdre leur logement.
logement social diffus classique dans le cadre de la politique
du logement d’abord et du projet de loi ALUR,
>> d’une redéfinition même du travail de l’accompagnement
social et de l’hébergement d’insertion qui voit les missions
des travailleurs sociaux s’orienter vers une démarche
« d’aller-vers »,
La connaissance partagée des situations individuelles et de la problématique locale oriente le projet sur deux axes de travail, à savoir :
>> des contraintes financières qui pèsent sur les dispositifs d’hébergement et qui ne garantissent plus un accès en hébergement
pour tous,
>> un accompagnement social « précontentieux » pour éviter
l’assignation et donc le passage au tribunal,
>> d’une paupérisation du public logé du fait de la crise économique (marché de l’emploi…),
>> la mise en place d’une intermédiation locative et d’un accompagnement social après la résiliation du bail, dans le cadre du
protocole de prévention de l’expulsion, pour permettre au
locataire de se maintenir dans son logement.
>> des dispositifs de solvabilisation des ménages à bout de souffle :
non-revalorisation des APL, dispositif FSL en berne (aucune
mesure ASLL accordée dans le cadre du maintien dans les
lieux en 2013) et augmentation des mesures de surendettement et particulièrement des procédures de rétablissement
personnel.
C’est le principe du tiers extérieur, Le Club de Prévention, qui prévaut dans ce projet afin de tenter d’ouvrir la porte et de reprendre
contact avec ces familles.
La question de la prévention des expulsions revêt un caractère
particulier en raison :
>> d’une inflexion caractérisée du gouvernement en faveur du
logement accompagné, au détriment de l’hébergement et du
118
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
April est un dispositif d’accompagnement favorisant le maintien dans
le logement que l’esh et le Club de Prévention souhaitent travailler.
La durée du projet sur trois ans, permet au Club de Prévention
d’accompagner et d’orienter les familles au-delà de la régularisation
financière de la dette, de les stabiliser sur du plus long terme.
LE TOIT CHAMPENOIS
Public visé :
Partenaires :
>> les locataires en situation d’impayés de loyer,
Le projet s’appuie sur le partenariat local suivant :
>> les locataires pour lesquels ni l’esh ni les partenaires n’ont pu
entrer en contact,
le Conseil général, la Ville d’Épernay, le CCAS, le CUCS, l’État par
le biais de la CCAPEX, les associations de quartier, les centres
sociaux (la Maison pour Tous, la Ferme de l’Hôpital), le PEPS (Pôle
d’éducation et de prévention pour la santé).
>> les locataires dont le comportement génère des troubles de
voisinage,
>> les locataires pour lesquels un défaut d’entretien du logement
ou d’hygiène aura pu être constaté,
>> soit, environ 30 ménages.
Résultats attendus
>> une réduction effective du nombre d’expulsion locative,
>> un maintien dans le logement,
>> une baisse significative de la vacance commerciale,
>> un désengorgement de nos structures d’hébergement (favoriser
le logement d’abord),
>> une meilleure maîtrise dans la gestion des états des lieux
sortants permettant de limiter les coûts de remise en état des
logements (facturation des états des lieux de sortie),
>> une réelle amélioration du mieux-vivre ensemble,
>> un accompagnement adapté au besoin de la personne sans
condition de durée,
>> des moyens humains au service des locataires les plus fragiles,
>> une fluidité de la sortie de l’hébergement,
>> de nouvelles compétences pour les équipes du Toit champenois
dans la relation locataire/bailleur,
>> de nouvelles compétences pour les équipes du Club de
Prévention dans la relation locataires/bailleur.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
119
Décision du Comité de sélection
Le comité de sélection des projets a retenu votre projet « APRIL –
Accompagnement et Prévention par l’Insertion pour le Logement ».
Le Comité de sélection des projets a apprécié cette synergie entre
le Toit Champenois et le Club de Prévention. Nous remercions
en cela Nicolas Bourgeois, directeur administratif et juridique de
l’esh et Mathieu Picard, chef de service hébergement-insertion
par le logement, pour la clarté de leur exposé lors de l’audition.
La méthodologie mise en place pour faire face aux expulsions
locatives a été totalement approuvée par les membres du CSP.
Prévenir des expulsions et mettre en place une intermédiation
locative permettant aux ménages de se maintenir dans le logement
plutôt que de créer une rupture résidentielle semble être une très
bonne entrée pour renouer des liens avec ces ménages en très
grandes précarités. Les savoir-faire du Club de Prévention et de
l’esh sont de fait complémentaires.
Le comité de sélection des projets vous accorde à l’unanimité la
subvention demandée pour ce projet très structuré. Nous resterons
attentifs à la mise en œuvre opérationnelle de ce projet qui touche
actuellement plus d’un bailleur social et qui malheureusement va
se développer dans les années à venir. Il restera à le pérenniser
et nous espérons que l’attribution des financements liés à l’ASLL
et à l’AVDL y contribuera.
Financement du projet (en €)
2014
2015
2016
D.D.C.S.P.P. - AVDL
16 096
16 990
17 902
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
16 650
16 650
16 650
Toit champenois
5 000
5 000
5 000
CAF
4 000
4 000
4 000
Conseil g énéral
2 200
2 200
2 200
Ville d’Épernay
2 150
2 150
2 150
Valorisation masse salariale esh
23 148
23 611
24 083
Total des Produits
69 244
70 601
71 985
120
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
HAUTE-NORMANDIE (76)
esh : SODINEUF HABITAT NORMAND
Référent : Anne BARABÉ
[email protected]
Association : FOYER DUQUESNE
Référent : Alexis DOUALA
[email protected]
« Un espace à soi »
DOTATION FÉDÉRALE : 37 260 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Le secteur de Janval compte les quartiers des Bruyères, des Quatre
Vents, de la Cité Million et de la Ferme des Hospices. 7 800 habitants (dont 3 900 locataires de Sodineuf) y habitent. Ce sont des
quartiers qui présentent :
>> un taux de chômage important : 23 % des ménages sont concernés par l’allocation-chômage,
>> un fort taux de personnes bénéficiant du RSA : 58 % des revenus
des ménages sont constitués à plus de 50 % par les prestations
sociales,
>> une population jeune importante : 23 % de 0-14 ans et 10 %
de 15 à 24 ans, d’où un quartier bien pourvu en équipements
scolaires (2 écoles maternelles, 2 écoles primaires, 2 collèges, 3
lycées dont deux d’enseignement professionnel et un d’enseignement général).
Les conditions de vie des habitants sont de l’ordre du seuil de pauvreté pour une très large majorité et leurs enfants/adolescents en
subissent les conséquences quels que soient les efforts parentaux.
Les préconisations présentées à l’issue de la recherche-action
étaient les suivantes :
>> s’étayer sur une politique pour la jeunesse à l’échelle de la
ville, qui s’adresse à tous les jeunes, quel que soit leur mode
de socialisation,
>> renforcer les suivis individuels par des coopérations fortes
entre acteurs pour résoudre les difficultés objectives et/ou
subjectives des jeunes en difficulté,
>> créer un copartenariat : parents-enfants/adolescents, résidents
de Sodineuf Habitat normand – représentants du bailleur
(service social et administratif), éducateurs de rue de l’association Foyer Duquesne) ;
>> créer des dynamiques pour transformer le quartier, lieu
refuge, en un lieu offrant diverses possibilités d’actions avec
les habitants.
C’est en réponse à ces deux dernières recommandations que
nous avons mis en place l’année dernière, auprès de 10 familles
locataires de Sodineuf Habitat normand du quartier des Bruyères,
l’action expérimentale « un espace à soi » valorisant la spatialité
et la place du processus d’apprentissage.
Objectifs :
>> lutter contre le décrochage scolaire,
>> promouvoir et soutenir la capacité des parents à assurer le
rôle de leur fonction parentale,
>> améliorer le cadre de vie de la famille et de travail du jeune,
>> créer ou renforcer la confiance dans le réseau qu’il s’agisse
des familles envers les partenaires comme entre partenaires
professionnels,
>> expérimenter un nouveau mode d’approche des familles au
sein du quartier et de l’habitat.
Au regard des résultats positifs obtenus lors de cette expérimentation, le Foyer Duquesne et Sodineuf souhaitent poursuivre auprès
d’un plus grand nombre de familles.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
121
Descriptif du projet
Le projet a pour ambition d’aider certaines familles à créer « un
espace pour leurs enfants » au sein de leur logement afin de
faciliter le travail scolaire et favoriser l’envie de réussir.
L’entrée de ce projet vise d’une part le travail autour de la scolarité mais a pour but de valoriser les potentialités des jeunes
et de leurs familles. L’action « Un espace à soi » met en jeu des
professionnels de la prévention spécialisée et de l’habitat social
afin d’accompagner des jeunes et leurs familles à l’aménagement
ou au réaménagement d’un espace au sein de l’appartement pour
que le jeune puisse y étudier.
La famille résidente est au cœur de ce projet, elle est décisionnaire.
En cela, le Foyer Duquesne s’appuiera sur les enfants pour associer
les parents. Leur adhésion à la redéfinition des espaces dans leur
logement étant un critère essentiel à la réussite de ce projet. Un
espace à soi ne s’adresse pas uniquement aux familles dont les
enfants sont en échec scolaire. Il s’adresse aussi aux élèves à fort
potentiel mais dont les parents semblent totalement dépassés
par le parcours scolaire de leur enfant.
Pour chaque famille adhérente, Sodineuf s’engage à participer à
hauteur de 250 €/logt pour tout ce qui est lié à l’aménagement
de l’espace et à hauteur de 70 € pour tout ce qui concerne l’achat
de livres, soit une participation financière au projet à hauteur de
320 € par famille.
Mené en copartenariat avec la ville de Dieppe, l’Éducation Nationale
dans le cadre du dispositif de réussite éducative, le Foyer Duquesne
établira un dialogue serein entre le bailleur et les locataires.
Dialogue visible, transparent et accessible par l’ensemble des
protagonistes impliqués dans ce projet.
Publics :
L’action s’adresse aux enfants/adolescents scolarisés sur le quartier
de Janval âgés de 6 à 17 ans. Quinze familles par an seront mobilisées, soit 45 familles concernées sur trois ans pour le déploiement.
Partenaires :
Sodineuf Habitat normand, Conseil général 76, la ville de Dieppe (service jeunesse, pôle réussite éducative), l’Éducation nationale (écoles
élémentaires Jules Ferry et Broglie/les collèges Braque et Delvincourt/
les lycées du Golf, J. Ango et P. Neruda), les associations du quartier
(épicerie sociale), le centre social (la Maison Jacques Prévert), le centre
médico-social (Descartes, via les assistantes sociales de secteur).
Résultats attendus
>> une intervention transversale liant le champ scolaire et
l’habitabilité,
>> un renforcement des liens éducatifs entre les familles accompagnées et les éducateurs de l’association,
>> la création d’un espace de travail au sein du logement dédié
au travail,
>> la mise en place d’espaces de travail auprès de 15 ménages par an,
>> l’entrée des locataires dans un processus dynamique pour les
inciter à participer à d’autres actions (Nouveau décor, Décorons
nos meubles…),
>> une amélioration du travail avec les partenaires locaux,
>> une valorisation du travail social chez le bailleur en le partageant
et en le faisant découvrir aux collaborateurs,
122
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
>> une opportunité pour démarrer ou poursuivre et renforcer un
accompagnement, établir des contacts avec les familles dont
les enfants ne sont pas forcément dans la rue,
>> un travail partenarial avec le bailleur renforcé,
>> la mise en avant de la réussite scolaire en créant une dynamique
positive sur le quartier par la valorisation des potentialités du
jeune et de sa famille.
SODINEUF HABITAT NORMAND
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu « Un espace à soi »,
votre projet d’accompagnement à la scolarité sur le quartier Janval
à Dieppe.
Aborder le parcours scolaire des enfants en étudiant avec la famille
l’espace qui lui est consacré dans la sphère privée qu’est le logement
est une idée originale et intéressante : elle implique les ménages
à mieux appréhender l’utilisation optimale de leur logement. Elle
participe au développement personnel des enfants dont le travail
scolaire est une des composantes. Enfin, elle permet sans doute de
rétablir la concertation et l’échange au sein de la cellule familiale
autour d’un projet commun.
Ce travail d’accompagnement à la scolarité, que vous proposez,
présente un côté attrayant pour l’enfant et ses parents et brise
toute stigmatisation puisqu’il s’adresse indifféremment à des
enfants qu’ils soient en réussite ou en échec scolaire.
Nous avons été rassurés lorsque le Foyer Duquesne a répondu à
l’une de nos interrogations sur le lien direct qui sera établi avec
les établissements scolaires du quartier qui apparaissaient en
filigrane dans votre projet. Cette étroite collaboration entre un
bailleur social et un professionnel de la prévention spécialisée
est renforcée par le soutien de la ville de Dieppe et l’implication
directe de Frédéric Eloy pour élargir cette collaboration avec les
partenaires de l’éducation nationale.
Par ces multiples aspects, les membres du Comité de sélection vous
accordent la subvention demandée. Nous tenons particulièrement à
remercier M. Frédéric Eloy, adjoint au maire chargé de la jeunesse pour
son soutien et son implication dans ce projet. Nous remercions Anne
Barabé et Alexis Douala pour la fraîcheur de leur audition. Le Comité de
sélection des projets vous félicite pour cette dynamique partenariale
et nous restons fortement intéressés pour que les référents de ce
projet puissent nous faire remonter les éléments de suivi de ce projet.
Financement du projet (en €)
2014
2015
2016
12 420
12 420
12 420
Sodineuf investissement lié aux aménagements
4 800
4 800
4 800
Sodineuf (fonds propres)
1 500
1 500
1 500
Association Foyer Duquesne (fonds propres)
1 000
1 000
1 000
Ville de Dieppe
3 300
3 300
3 300
Valorisation Sodineuf
6 500
6 500
6 500
Appels à projet fondations (en cours de sollicitation)
Caisse d’épargne, Fondation sncf
5 000
5 000
5 000
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
Le Conseil général de Seine-Maritime
Total des Produits
3 119
3 119
3 119
37 639
37 639
37 639
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
123
îLE-DE-FRANCE (75)
esh : IMMOBILIÈRE 3F
Référent : Sabrina NADJI
[email protected]
Association : l’EPOC (l’Espace Psychanalytique d’Orientation et de Consultations)
Référent : Sylvie ULLMANN
[email protected]
« La Santé psychique et le mieux-vivre ensemble,
des enjeux partagés »
DOTATION FÉDÉRALE : 50 000 € sur DEUX ans
Exposé des motifs
Le patrimoine d’Immobilière 3F (I3F) dans le 19e se compose
de 4 915 logements, regroupés dans 4 quartiers de la politique
de la ville : les Orgues de Flandre, Riquet, Tanger-Maroc, Mac
Donald. Une zone de sécurité prioritaire couvre le secteur
Flandre-Stalingrad.
C’est pourquoi, I3F a souhaité investir cette problématique en sollicitant l’association l’EPOC, avec qui l’esh a déjà engagé un partenariat
en 2013, dans le cadre de l’organisation de sessions de sensibilisation
relative à la question du trouble de voisinage lié au trouble psychique
à destination des équipes administratives en charge du 19e.
Le 19e arrondissement de Paris regroupe une population durement
touchée par la précarisation et les phénomènes de paupérisation.
Ces personnes bougent peu ou pas de leur espace de résidence,
ce qui réduit leur participation sociale. Immobilière 3F fait le
constat de l’augmentation du nombre de troubles de voisinage
sur ses résidences, notamment par le nombre d’appels reçus
au service clientèle et des courriers des locataires adressés aux
agences départementales. Ces situations, liées dans certains cas à
la souffrance psychique et à la santé mentale parfois dangereuses
pour le locataire, le voisinage et le personnel de proximité I3F, sont
découvertes malheureusement trop tardivement, soit au moment
de l’expulsion ou de la demande de relogement. À ce jour, ces
recours extrêmes constituent les seuls moyens d’intervention
dont dispose I3F.
Le caractère confidentiel lié au respect de la vie privée du locataire
et la nécessité d’évaluer l’accompagnement des locataires I3F, a
amené l’esh à choisir une entrée cadrée et identifiable soit « le
trouble de voisinage ».
Bien que consciente de la nécessité d’intervenir en amont pour
éviter des interventions parfois traumatisantes pour le personnel
de proximité et les locataires, I3F ne peut agir seule pour gérer
ces lourdes problématiques ne relevant pas de son champ de
compétence.
124
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
La notion de trouble de voisinage, utilisée dans le cadre de la procédure I3F, fait référence au règlement intérieur I3F, notamment
l’article 3 - « ACTIVITÉS ET COMPORTEMENTS NUISIBLES ».
Objectifs fixés :
I3F et l’EPOC ont construit leur projet innovant autour de 3 axes
permettant de :
>> veiller à la sécurité et la tranquillité des équipes de proximité
et des locataires I3F,
>> accompagner des personnes volontaires jusqu’au domicile,
>> mobiliser des partenaires locaux de la santé mentale et de
l’action sociale dans le cadre d’une coordination partenariale
et d’une évaluation capitalisée des pratiques.
IMMOBILIÈRE 3F
Descriptif du projet
Dans la continuité du partenariat entre I3F et l’EPOC et face à la
recrudescence des troubles de voisinage sur le patrimoine I3F du
19e arrondissement, il s’agira dans un premier temps de sensibiliser
le personnel I3F, à une meilleure compréhension des troubles de
voisinage liés aux troubles psychiques.
Dans un second temps, est proposé un accompagnement
psychosocial au domicile du locataire identifié, réalisé par l’EPOC.
Dans le même temps, sera élaboré le projet de création d’un
centre de ressources dédié à l’habitat social et à la santé mentale,
au 19, rue de Nantes dans le 19e arrondissement de Paris, dont
l’ouverture est prévue en 2015.
Cette démarche expérimentale se veut innovante par son approche
individuelle et collective, le partenariat entre un bailleur social
et une association locale de santé mentale, une implication des
différents métiers I3F, la proposition d’un accompagnement du
locataire volontaire à son domicile et la création d’un centre de
ressources dédié à l’habitat social et à la santé mentale.
Le projet se développe autour de 3 étapes chronologiques :
>> 1 - Les sessions de sensibilisation et d’information, dispensées
par l’EPOC en direction des équipes de proximité I3F (40
gardiens, 2 agents de présence, 3 chefs de secteur) portant
sur « comment repérer et identifier un trouble de voisinage
lié aux troubles psychiques » ;
>> 2 - Les interventions de psychologues de l’EPOC au domicile
des locataires I3F, mises en place dans le cadre d’une procédure
de signalement, définies à partir de la procédure de troubles
de voisinage et du règlement intérieur I3F.
>> 3 - La création d’un centre de ressources, pour faciliter les
interventions de l’EPOC au plus près des locataires I3F. Il s’agit
d’un ancien commerce propriété d’I3F situé au 19 rue de Nantes
dans le 19e. Ce local de 110 m² sera réhabilité et aménagé
selon la réglementation en vigueur comme tout local associatif
recevant du public et mis à disposition à titre gratuit à l’association EPOC. Il se compose de 2 niveaux dont un sous-sol. Les
travaux permettront la création d’un accueil, de 2 bureaux dont
un destiné à l’accueil des usagers, d’une salle de formation et
d’une salle de documentation. L’ouverture de ce centre de
ressources prévu en avril 2015 et animé par l’EPOC, offrira
des espaces d’échanges et de travail avec les partenaires de
l’habitat, de la santé mentale et de l’action sociale, en vue de
consolider un réseau partenarial.
Public visé :
>> les locataires I3F, en situation d’isolement et de vulnérabilité,
>> les professionnels de l’habitat social, santé mentale et de
l’action sociale,
>> les aidants (famille, aide à domicile, tutelle) ayant besoin de
soutien.
Les partenaires :
Le Département de Paris et les acteurs locaux associatifs et publics
de la santé mentale et de l’action sociale sont des partenaires
locaux financiers, stratégiques et opérationnels. Ils sont associés
à la définition et la validation de la procédure de signalement,
participent au suivi des situations identifiées par I3F et l’EPOC,
prennent en charge les situations réorientées par l’EPOC, situations
évoquées dans le cadre des réunions de coordination.
>> le Département de Paris : les services polyvalents de la DASES,
la chargée de mission santé mentale (cf. convention de partenariat portant sur l’expérimentation d’une mission d’appui dans
le 19e arrondissement de Paris sur patrimoine d’Immobilière
3F, signée en décembre 2013).
>> les associations locales de la santé mentale et de l’action sociale :
SAMSAH, SAVS, SPASAD, CLIC Nord Est, SSDP, CASVP, SSIAD,
ASV, etc.
>> l’Agence Régionale de Santé (ARS) – Délégation de Paris : en
cours de négociation.
Les financeurs :
>> Département et Ville de Paris
>> Fondations privées : SFR, Monoprix, d’autres à solliciter.
>> Autres : Conseil régional, Agence Régionale de Santé
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
125
Résultats attendus
>> Pour l’esh :
• la diminution des expulsions liées aux troubles de voisinage
générés par les situations de souffrance psychique,
• la diminution des troubles de voisinage liés aux troubles psychiques,
• 20 locataires suivis dans le cadre du service à domicile
(2014/2015),
• la réduction des risques pour les équipes de proximité I3F
et les locataires (ex. : incendies, agressions, etc.),
• la consolidation d’un partenariat local autour des problématiques
liées à l’habitat social et la santé mentale, sur son patrimoine,
• le soutien à l’association dans son développement, visant à la création d’un réseau partenarial autour du centre de ressources dédié,
• l’évolution des pratiques professionnelles des salariés I3F,
• l’évaluation qualitative et quantitative de nos interventions
et de notre partenariat,
• la capitalisation des expériences à partager avec d’autres
bailleurs par la suite,
• la modélisation de ce projet à l’échelle de la société I3F,
>> Pour l’association :
• le développement d’un nouvel axe partenarial santé mentale
et habitat social,
• une proximité renforcée avec les usagers et les personnes
les plus précarisées,
• l’amélioration du vivre ensemble, des conditions de vie et de
voisinage des locataires du parc immobilier d’I3F sur le 19e,
• l’ouverture d’un centre de ressources dynamique et pérenne
de soutien et de paroles, d’échanges et d’élaboration,
• une qualification des équipes de proximité I3F dans l’identification et l’accompagnement des personnes psychiquement
fragilisées de son parc immobilier du 19e,
• la création d’une animation territoriale de proximité, la mise
en réseau et le décloisonnement des secteurs concernés au
bénéfice des habitants et des équipes de proximité.
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu votre projet « La santé
psychique et le mieux-vivre ensemble, des enjeux partagés ».
Bien que le partenariat avec l’association l’EPOC déjà bien implantée dans le 19e arrondissement de Paris ne soit pas nouveau, le
Comité de sélection des projets est sensible au thème de ce projet
qui aborde les nuisances de voisinage liées aux troubles et à la
souffrance psychique des locataires.
Ce problème, bien connu des bailleurs sociaux, et qui a tendance
à se développer, montre l’incapacité des équipes de gestion de
proximité à gérer seules ces troubles dits de voisinage.
En cela, le Comité de sélection reconnaît cette phase de formation
et de sensibilisation des salariés de l’esh, comme phase préalable
à la mise en œuvre de ce projet.
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Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Une nouvelle implantation de la structure au 19, rue de Nantes
dans le même arrondissement à proximité du parc social d’I3F
permet effectivement de répondre à vos objectifs pour consolider les partenariats avec les professionnels de l’habitat social,
de la santé mentale et de l’action sociale et être au plus près des
locataires repérés et volontaires.
Le Comité de sélection des projets vous accorde la subvention
demandée pour les charges de personnel sur deux ans ainsi que
les frais pour l’aménagement du local mis gracieusement à la
disposition de l’association par l’esh sous réserve que la part des
travaux incombant au maître d’œuvre puisse se distinguer des
aménagements. Le Comité de sélection des projets remercie Sylvie
Ullmann pour son engagement et son professionnalisme mis à
disposition des salariés d’I3F et de ses locataires.
IMMOBILIÈRE 3F
Financement du projet (en €)
DASES Convention partenariale
2014
2015
15 000
15 000
DASES autres directions
40 000
Conseil régional
2 000
ARS
15 000
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
5 000
5 000
Fondations
6 000
Organisme privé
10 000
Prestations de service formation
3 200
1 800
I3F sensibilisation équipes
Autres produits de gestion courante (dons)
6 272
Emplois de contributions volontaires en nature (loyers pris en charge
par I3F)
8 576
Personnels bénévoles
6 441
Total des produits
23 200
116 089
Total budget prévisionnel de fonctionnement 2014-2015 = 139 289 euros
Budget prévisionnel d’investissement 2014 – 2015
Porteur de projet/
Maîtrise d’ouvrage
Coût global de l’opération (études/
MOE/SPS/frais divers/
travaux) TVA à 20 %
Financeurs
- appel à projet
Montant
I3F (investissement)
Aménagement intérieur
et accessibilité PMR du Local 19, rue
de Nantes = 121 € HT
esh-Fonds d’Innovation
Sociale (FIS)
40 K€
Frais d’études, MOE/SPS/frais divers
= 15 K€
Département de Paris
(DASES)
40 K€
I3F
65 K€
Total
145 000 euros
Total TTC
145 000 euros
Total budget prévisionnel d’investissement 2014/2015 = 145 000 TTC euros
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
127
îLE-DE-FRANCE (93)
esh : LOGEMENT FRANCILIEN
Référent : Aurélie LAMANDÉ
[email protected]
Association des Femmes Relais & médiateurs interculturels
d’Aulnay-sous-Bois
Référent : Aissa SAGO
[email protected]
« Le monde dans l’assiette - Cuisiner pour s’insérer »
DOTATION FÉDÉRALE : 50 000 € sur 3 ans
Exposé des motifs
Classés en zone urbaine sensible, les quartiers Nord d’Aulnaysous-Bois, un des plus importants PRU de France, abritent des
personnes d’origines culturelles diverses, rencontrant souvent des
difficultés complexes liées aux barrières linguistiques, à l’absence
de repère socioculturel et de formation professionnelle. Logement
Francilien y accueille 3 652 ménages, représentant près de 13 000
personnes. D’un point de vue général, les principaux indicateurs
permettent de mettre en exergue les éléments suivants : 86,4 %
des ménages ont des revenus inférieurs à 60 % des plafonds de
ressources, les moins de 18 ans représentent 52 % de la population, 26,5 % des chefs de ménages ont plus de 60 ans, 26 %
de familles monoparentales, 59 % des locataires bénéficient
d’une allocation APL, 24 % des adultes en âge de travailler sont
au chômage ou inactifs, enfin, les familles de plus de 4 enfants
représentent 14,3 % de la population du site. Cette population
est souvent impactée par les phénomènes de vulnérabilité sociale
et économique et une grande partie, déjà démunie, se retrouve
sans emploi. Déstabilisés par une altération des repères éducatifs
et familiaux, par un devenir professionnel incertain, les jeunes
adultes sont déscolarisés de plus en plus tôt.
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Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
Objectifs :
Le projet de cuisine d’insertion répond à cette volonté d’accompagner toujours davantage et de manière plus approfondie les
habitants des quartiers Nord :
>> former et accompagner un public éloigné de l’emploi, pour
une intégration socioprofessionnelle,
>> renforcer et développer l’activité de service traiteur,
>> créer une nouvelle activité de fabrication et de livraison de
repas (déjeuner) pour les salariés et habitants du territoire,
>> insérer 5 à 10 personnes par an via la mise en place de l’ACI.
L’association vise deux clientèles principales :
>> les habitants du quartier, le public aulnaisien et les salariés
du secteur,
>> les entreprises et les organismes publics et privés.
Le projet d’insertion professionnelle est innovant en ce qu’il permet
d’apporter une réponse dynamique, adaptée et structurante au
problème d’accès à l’emploi des personnes, en situation d’exclusion
sociale et professionnelle.
LOGEMENT FRANCILIEN
Descriptif du projet
Ce projet de cuisine d’insertion permettra de développer le
service traiteur actuel et de créer une activité de livraison de
repas le midi pour les salariés et les particuliers des quartiers
Nord d’Aulnay-sous-Bois et des communes voisines. Pour cela,
les Femmes Relais d’Aulnay, qui se sont qualifiées durant deux
ans, prévoient parallèlement à leurs activités classiques auprès
des familles sur le quartier de déployer l’activité de traiteur et de
créer un nouveau service de livraison de repas pour les habitants
et salariés du territoire. Ce développement d’activités de service
au sein de l’association permettra à des locataires et habitants,
éloignés de l’emploi d’entrer dans un parcours de formation vers
l’autonomie et une insertion professionnelle par la mise en place
d’un atelier chantier d’insertion.
Le Logement Francilien leur a permis de s’implanter dans des
nouveaux locaux au cœur du quartier de la Rose des Vents donnant une plus grande visibilité sur le quartier. Après les travaux
de réaménagements réalisés par l’esh, les nouveaux locaux ont
été inaugurés en début d’année.
Ce local réaménagé comprend un grand espace d’accueil avec une
salle d’attente, une cuisine professionnelle de 38 m² quasiment
équipée respectant les procédures d’hygiène et de sécurité auxquelles ont été formées les médiatrices de l’association au cours de
l’année 2013, une réserve pour stocker les denrées, deux grandes
salles consacrées aux cours d’alphabétisation et au soutien scolaire,
deux grands bureaux (un pour la direction, l’autre pour une salle
de réunion) équipés avec les ordinateurs et bureaux donnés par
la fondation BNP et GDF Suez.
L’association fonctionne sur le quartier toute l’année, vacances
scolaires comprises. Elle ferme un mois dans l’année, en août. Les
locaux sont ouverts du lundi au vendredi de 9 h 00 à 18 h 30 pour
les différentes actions dispensées par la structure associative :
>> l’alphabétisation : lundi, mardi, jeudi de 9 h 00 à 11 h 30 et de
13 h 30 à 15 h 30,
>> le soutien scolaire : lundi, mardi, jeudi, vendredi de 16 h 15 à
18 h 30 sauf vacances scolaires,
>> une permanence administrative du lundi au vendredi de 9 h 00
à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30,
>> un atelier cuisine : jeudi de 9 h 30 à 11 h 30 et 13 h 30 à 15 h 30.
En novembre 2012, l’association des Femmes Relais a intégré la
couveuse d’entreprise d’insertion. LE GEAI a accompagné la directrice pour réaliser son étude de marché et la former au métier de
l’entreprenariat. Elle permet à l’association de se positionner sur
un marché ciblé des villes d’Aulnay-sous-Bois, Sevran, Villepinte,
Blanc-Mesnil, Gonesse (bassins d’entreprises extrêmement riches).
L’association travaille surtout pour des buffets associatifs ou d’entreprises. Le prix de vente du panier moyen varie selon le contenu
de la commande, de 8 à 16 euros par personne sachant qu’un
buffet s’adresse en moyenne à 150 personnes et mobilise pour
sa conception 4 à 8 femmes relais selon les délais de livraisons.
Afin de déployer cette activité traiteur, une prospection des entreprises reste à réaliser afin d’augmenter le nombre de commandes
mensuelles qui s’élèvent actuellement en moyenne à 1 buffet
par semaine.
Pour le lancement du service restauration midi, trois formules équilibrées, originales et faites maisons seront proposées aux salariés
et habitants avec un plat unique différent chaque jour (spécialités
turques, orientales, asiatiques, africaines et traditionnelles) :
>> Formule 1 : Plat + entrée ou dessert ou boisson à 6,90 €.
>> Formule 2 : Entrée ou dessert + plat + boisson : 7,50 €.
>> Formule 3 : Entrée + plat + dessert + boisson : 11,50 €.
Une enquête auprès d’une cinquantaine de salariés a été réalisée
afin de connaître les usages des clients potentiels le midi (temps
pour déjeuner, moyen de paiement, mode de transport), cibler
la demande, et constituer un fichier client.
Ce service midi vient compléter l’offre existante dans le secteur qui propose actuellement un large choix de restauration
rapide à emporter de type sandwich, kebab, pizza, des repas
peu équilibrés ne répondant qu’en partie à la demande des
salariés du secteur.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
129
Les Femmes Relais proposeront des repas équilibrés sur les conseils
de la diététicienne de la Ville.
Femmes Relais d’Aulnay, et de l’accord des 5 personnes en CUI/
CAE, le parcours d’insertion vers un accès à l’emploi sera poursuivi.
En 2014, la phase test d’une durée de six mois permettra de livrer
10 déjeuners par jour.
Toutes les actions proposées par les Femmes Relais d’Aulnay sont
aussi des activités complémentaires dont peuvent bénéficier les 5
personnes en chantier d’insertion. Le réseau de partenaires locaux
leur permettra d’être en lien aussi avec les acteurs de l’insertion,
pour des formations complémentaires, ainsi qu’auprès des clients
(entreprises, collectivités locales, bailleurs, particuliers…)
La ville d’Aulnay-sous-Bois et plus particulièrement le chargé de
mission Économie sociale et solidaire aide l’association dans la
création des outils de communication et l’élaboration du plan de
communication depuis l’été 2013. Le site internet de l’association
Femmes Relais a été ouvert en mars 2014 : http://www.femmesrelais.fr/. Un site internet entièrement dédié au nouveau service
Femmes Relais Traiteur, le monde dans l’assiette - http://femmesrelai-traiteur.communication-pro.fr/ permettra aux futurs clients
(entreprises, administrations, salariés et habitants) de visualiser
les plats proposés et de passer leurs commandes en ligne.
Le personnel de gardiennage sera sollicité pour communiquer
sur le projet auprès des locataires, par voie d’affichage classique
(dans les halls et les loges groupées), afin de les informer des
possibilités d’insertion offertes par l’association. De même, une
communication à l’égard des entreprises, des organismes, des services de proximité et de la Ville, sera effectuée afin de prospecter
une clientèle intéressée par l’activité traiteur.
Un chef cuisinier diplômé pour renforcer l’équipe, développer le
service traiteur et assurer l’encadrement technique des salariés
en insertion, sera recruté en juin 2014 sous contrat à durée déterminée, à raison de 20 heures par semaine jusqu’à fin 2014, puis à
temps plein dès janvier 2015 (35 heures) au vu de l’augmentation
des commandes. Il organisera les activités de travail pour permettre aux personnes en insertion d’acquérir les comportements
professionnels attendus dans une entreprise. Il devra les aider à
retrouver des repères professionnels pour la consolidation de leur
projet d’insertion ou de réinsertion en lien avec la conseillère en
insertion professionnelle.
Le dossier de demande d’agrément Atelier Chantier d’insertion
sera déposé auprès de la DIRRECTE en juin 2014 par Aissa Sago
pour un passage en commission avant la fin de l’année en vue de
l’obtention de l’agrément pour 2015. L’association lancera son
activité de livraison de repas le midi en mai 2014, en recrutant
5 salariés en CUI/CAE. Dès obtention de l’agrément ACI par les
130
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
L’accompagnement DLA, dont ont bénéficié les Femmes Relais
d’Aulnay-sous-Bois, a permis de revoir les méthodes organisationnelles et de déterminer l’évolution du modèle économique
en fonction du développement de l’activité traiteur restauration.
Il a été préconisé l’évolution suivante :
>> six mois de préfiguration du chantier d’insertion avec le recrutement de 5 salariés en CUI/CAE pour lancer la nouvelle activité
restauration midi et déployer l’activité Traiteur/Réception.
>> un an en atelier chantier d’insertion en phase test à négocier
avec la DIRRECTE,
>> en fonction de l’évolution de l’activité, l’association s’orientera
à terme vers une entreprise d’insertion d’ici début 2016.
L’association doit développer son propre modèle économique lui
permettant d’acquérir une plus grande autonomie et la mettre
à l’abri des contingences politiques. Logement Francilien estime
qu’il est important de soutenir cette association dans une perspective de mise en place d’une activité économique viable, sans
pour autant renier la vocation sociale des Femmes Relais d’Aulnay.
Aujourd’hui, elle en a les capacités.
Public visé :
Habitants-locataires du quartier Nord et/ou adhérents pour les postes
d’insertion de l’association intéressés par le domaine de la restauration.
Ce programme sera destiné aux personnes en situation de fragilité
socioprofessionnelle : population exclue – temporairement ou
structurellement – du marché de l’emploi, jeunes déscolarisés,
adultes pas ou peu diplômés, personnes handicapées, en fin de
droits, sans revenu, sans qualification, en rupture familiale, chômeurs de longue durée, etc.
LOGEMENT FRANCILIEN
Partenaires impliqués :
>> Le Logement Francilien qui permet à l’association des Femmes
Relais de se développer grâce à la mise à disposition d’un nouveau local de 300 m² - dont 38 m² sont consacrés à l’activité
traiteur « le monde dans l’assiette ».
>> La couveuse régionale Le GEAI (Groupement d’entrepreneurs
accompagnés individuellement). Cela a permis à la directrice de
l’association de formaliser et professionnaliser l’activité traiteur/
restauration midi par la réalisation d’une étude de marché.
Elle a également été formée à la gestion d’une entreprise.
>> Le DLA 93, qui a permis à la structure de remettre à plat sa
gestion financière et administrative et la préparer au changement de modèle économique.
Enfin, ce projet entre dans les orientations du CUCS « Aulnaisiens »
car il mobilise et prépare des chercheurs d’emploi en grande difficulté, il participe à lutter contre le chômage des publics de bas
niveau de qualification, il promeut l’égalité des chances, puisqu’il
s’adresse également aux femmes.
>> Les partenaires opérationnels pour l’orientation et le suivi des
salariés en insertion : Pôle Emploi, MEIFE 93, mission locale, le
projet ville RSA, Cap Emploi, Centre de formation PROM’HOTE,
CCAS, le service social Logement Francilien.
>> Les autres partenaires en soutien au développement de l’activité économique : le service Économie sociale et solidaire de
la Ville d’Aulnay-sous-Bois, Inser’Eco 93, Conseil général 93.
Résultats attendus
>> Pour l’esh :
• l’insertion professionnelle d’au moins 50 % des contrats en
ACI dans les premières années,
Nous souhaitons que nos locataires participants de ce programme
intègrent le marché de l’emploi au travers des contrats pérennes,
ou qu’ils s’orientent à terme vers des formations qualifiantes.
• un sentiment d’utilité sociale, de confiance et de reconnaissances retrouvées et à terme une autonomie financière,
• une valorisation de l’action des Femmes Relais au sein des
quartiers Nord d’Aulnay-sous-Bois, et au-delà,
>> Pour l’association :
• une reconnaissance et une autonomie financière,
• une passerelle pour les personnes en situation de fragilité
vers les entreprises,
• au moins 5 bénéficiaires par an dans la réussite de leur
parcours d’insertion,
• une pérennisation des activités traiteur et livraison de repas
déjeuner, véritables activités de services au bénéfice de
locataires, d’habitants et de salariés d’entreprises privées
et publiques sur le territoire.
• un positionnement en tant que tremplin auprès des entreprises de restauration,
• une consolidation et un renforcement de la légitimité de
cette association en tant que structure favorisant l’autonomie
professionnelle de personnes éloignées de l’emploi.
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
131
Décision du Comité de sélection
Le Comité de sélection des projets a retenu votre projet « Le
monde dans l’assiette – Cuisiner pour s’insérer » avec une grande
satisfaction. En effet les membres du CSP sont heureux de voir
que ni le Logement Francilien ni les Femmes Relais d’Aulnay n’ont
abandonné ce projet de création de services, permettant de participer au développement de l’association.
Nous sommes émus de voir que cette « épreuve » a été menée
durant deux ans avec rigueur et acharnement pour qualifier l’association, assainir les comptes financiers et professionnaliser les
Femmes Relais.
Le Comité de sélection des projets tient à remercier M.Djamel
Belarbi, chargé de mission économie sociale et solidaire sur la ville
d’Aulnay-sous-Bois pour son soutien au maintien de cette association bien ancrée sur le territoire et son implication dans ce projet.
Nous tenons particulièrement à remercier les efforts constants
d’accompagnement menés par Aurélie Lamandé du Logement
Francilien et ceux permanents d’Aissa Sago qui a su entendre les
faiblesses de sa structure et prendre le temps nécessaire pour nous
présenter ce projet de développement de l’activité de traiteur et
la création d’un service de repas à livrer sur le territoire.
Ce projet de développement et de création d’une nouvelle activité
concernant la livraison de repas aux salariés et habitants vous
renforce non seulement dans votre rôle de médiatrices mais vous
permet de relier le social à l’économique puisque vous participez
à la création d’emplois pérennes pour l’encadrement de l’activité
et à l’insertion de demandeurs d’emploi, par la mise en place
d’ACI qui permettront, nous l’espérons, à de nombreux habitants
et locataires de la Rose des Vents, d’acquérir à terme un emploi.
Le Comité de sélection des projets vous accorde à l’unanimité
la subvention demandée et vous félicite pour tout ce travail en
amont qui laisse présager, nous vous le souhaitons, une activité
pérenne. La mise en œuvre du chantier d’insertion dépendant
de l’obtention d’agrément, nous vous demanderons de nous
transmettre le document officiel notifiant cet agrément. Nous
vous remercions pour ce beau projet que vous nous avez présenté
avec une grande clarté.
Financement du projet (en €)
2014
Conseil général 93 (RSA) convention ASI
2015
2016
5 000
5 000
DLA 93
5 000
CUCS (conv. pluriannuelle d’objectifs)
5 000
10 000
10 000
53 520
91 800
91 800
10 000
10 000
4 800
4 800
4 800
(fonds propres)
15 000
10 000
10 000
Fondation BNP
5 000
15 000
15 000
État ASP (emplois aidés, contrats unique d'insertion)
Ville d’Aulnay-sous-Bois
Logement Francilien
Fonds pour l’Innovation Sociale des esh
20 000
Fondation RAJA
Produits de la vente de repas, réceptions, événements
Total des Produits
132
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
20 000
38 400
71 440
113 100
141 920
233 240
254 900
Notes
Les entreprises sociales pour l’habitat - AG 2014 - Fonds pour l’Innovation Sociale
133
Les entreprises sociales pour l’habitat
Fédération nationale des sociétés anonymes
et fondations d’HLM
14, rue Lord-Byron, 75008 Paris
Tél. : 01 40 75 68 40
Fax : 01 40 75 68 04
Site internet : www.esh.fr
Association membre de l’Union sociale pour l’habitat
Coordination
Rapporteur : Nelly Lordemus
Serge Guérin
Ouardia Babour
Isabelle Leleu
Identité visuelle
Thibault Reumaux
Conception-réalisation
Corporate Fiction
© Illustrations
Tonwen Jones, colagene.com