Un grand marché mondial : la banane

Transcription

Un grand marché mondial : la banane
Sujet
d’étude
Un grand marché mondial : la banane
La culture de la banane d’exportation est un des piliers de l’économie de la
Caraïbe et place les territoires producteurs en situation de concurrence.
Document 1
Bananeraie au Vauclin, en
Martinique, après le
passage du cyclone Dean, le
18 août 2007.
Source: AFP, Pierre Verdy.
Les bananeraies ont été
détruites à hauteur de 100%
en Martinique et de 70% à
100%, selon les zones, en
Guadeloupe.
Les dégâts se chiffreraient,
pour les deux îles, à 115
millions d’euros.
Ce cyclone a également
ravagé les plantations de la
Dominique et de SainteLucie et causé d’importants
dommages en République
dominicaine et en Jamaïque.
Document 2 Production et exportations de bananes dans l’espace caribéen.
Sources : FAO et CEPAL, 2005.
1965
1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2004
Colombie
253.5
261.9
371.7
691.6
783
1067.5
1335.6
1524
1471.3
Costa Rica
316
856
1105.1
973.2
835.8
1544.4
2003.3
1883.3
2016.6
Guatemala
34.7
200.4
242.4
370.6
362.3
340
635.5
801.3
1058.1
Honduras
561.4
799.2
363.1
972.9
844.4
830.4
521.6
150.4
583.1
Panama
334.7
600.1
496
504.2
685
776.2
692.9
537.8
397.9
Belize
2
0.2
0.3
15
10.9
32.8
52.1
68.6
80.2
Nicaragua
8
5.6
134
120.5
89
72
54.3
45.5
44.9
188
271
234
94.2
79
134.7
63
88
48
Martinique
Rep.Dominicaine
47.3
3.6
23.8
9.8
1.2
16
Guadeloupe
Jamaïque
182.9
136.4
68.1
33.1
12.5
62.7
85.2
42
28.6
Ste_Lucie
81.5
37.4
30.7
33.5
74
133.8
112.9
50
42.6
St_Vincent
28.8
30.5
13.6
19.8
40.6
79.6
44
42.9
23.9
Dominique
49.2
36.2
27.6
8.2
33.9
56.6
32.3
27.7
16
Grenade
21
19.1
13.1
12.5
8.1
7.5
4.1
0.7
0.4
Monde
4705.9
4676.4
6333.4
6886.3
6735.2
8660.6
11433.6 11700.1
Document 4 Une production fragilisée.
La plupart des bananes caribéennes sont produites sur des
terrains pentus prédisposés à l’érosion, au sein d’un
système qui n’est pas viable écologiquement en raison,
notamment, des nuisances dues à l’utilisation des sacs
plastiques imprégnés de pesticides utilisés pour protéger
les régimes des ravageurs.. Beaucoup d’exploitants ne
sont pas assurés contre les pertes liées aux intempéries, et
en dépit des fortes facilités de récupération de la culture,
des intrants agricoles (engrais) sont indispensables après
une catastrophe naturelle tels que tempêtes tropicales ou
ouragans(...) Les perspectives à moyen terme ne sont
guère favorables pour la production à petite échelle de
bananes d’exportation dans la Caraïbe. En premier lieu,
les grandes surfaces peuvent faire chuter les pris jusqu’à
des niveaux économiquement peu rentables. D’après
l’Association des exportateurs de bananes caribéens, les
chaînes de supermarchés du Royaume-Uni sont en train
de céder le marché à des offres concurrentielles: elles se
tournent vers les multinationales qui importent des
bananes dollar ou des bananes camerounaises(...) En
second lieu, la protection du marché qui était octroyée
aux producteurs caribéens dans l’Union européenne
pourra s’éroder après l’application entière du nouveau
régime d’importation, à partir de 2006. On s’attend à ce
que le prix des exportations chutent, sans que les pays
ACP continuent de bénéficier de l’éxonération des droits
de douanes.
Document 3 Evolution des
exportations de bananes
dessert pour la Caraïbe ( en
milliers de tonnes)
Sources : statistiques FAO et
EUROSTAT, 2005.
Document 5 Coûts de production de l’économie bananière dans la
Caraïbe (en $ US par tonne)
Costa Rica
Colombie
Jamaïque
St-Vincent
Ste-Lucie
Grenade
Dominique
Martinique
0
100
200
300
400
500
600
700
800
Source : CNUCED, 2000.
FAO Rapport sur l’économie mondiale de la banane,
2003.
Questions
Relever des informations
Doc 2 Identifier trois pays pour chacun des groupes suivants:
producteurs faiblement exportateurs, producteurs moyennement
exportateurs, producteurs exportateurs.
Doc 3 En utilisant trois couleurs différentes, tracer la courbe
montrant l’évolution des exportations de bananes pour a) le
monde, b) Costa Rica et Colombie, c) Jamaïque et Dominique.
Doc 5 En quoi la différence des coûts de production illustre-t-elle
la compétition entre les pays producteurs?
Mettre en relation
Doc 1, 4 et 5 Montrer que les informations contenues dans ces documents
expliquent, en partie, l’évolution des exportations des îles caribéennes
(document 3).
Bilan
A l’aide des réponses précédentes, caractériser le commerce de la banane
dans l’espace caribéen.
Un grand marché mondial : la banane
Sujet
d’étude Les entreprises transnationales occupent une place déterminante dans le
commerce mondial de la banane, reflet des inégalités entre pays du Nord et
du Sud.
Document 6 Le commerce mondial de la banane: production, exportations et importations.
Document 7 Part des grandes compagnies dans les
exportations de bananes.
1980
1999
2000
2001
2002
Chiquita (EtatsUnis) 28,7
Dole
“ “ 21,2
Del Monte “ “ 15,4
21,5
20,4
18,2
20,0
19,8
16,0
21,4
21,6
15,8
22,5
20,1
15,7
Part des trois 65,3
firmes
transnationales
60,1
55,8
58,8
58,3
Noboa
Fyffes
9,5
2,4
7,5
3,3
7,3
4,0
7,6
4,1
72,0
66,6
70,1
70,0
(Equateur)
(Irlande)
Part des cinq
premières
compagnies
5
70,3
Etapes
100,0
3,8
3,4
20,8
4,2
4,2
25,0
2,8
3,4
23,7
3,5
2,6
23,9
100,0
100,0
100,0
100,0
Source FAO et CORBANA, 2003.
Acteurs
0%
Culture,
lavage et
emballage
25%
50%
Firmes transnationales
Transport
Firmes transnationales
Exportation
Firmes transnationales
Importation
ReyBanPac
(Equateur)
Turbana(Colombie)
Autres
29,7
Total
Document 8 La part des acteurs dans le commerce mondial de la banane.
et mûrisseries
Firmes transnationales
Consommation
Chaînes de la grande distribution
Source : CNUCED et FAO, 2003.
75%
100%
Producteurs nationaux
indépendants
Transporteurs
indépendants
Autres
exportateurs
Autres
importateurs
Petite et moyenne
distribution
Document 9 La guerre de la banane.
Il s'agit d'une guerre de lobby américain opposé à une politique de préférence de l'Union
Européenne. Depuis l'après-guerre et jusqu'au milieu des années 1980, la firme
multinationale américaine Chiquita était le principal fournisseur en bananes de l'Europe.
Mais à partir des années 1990, l'UE unifia sa politique en matière de commerce de
bananes et accorda sa préférence aux bananes produites dans les pays ACP, ses anciennes
colonies en Afrique, aux Caraïbes, et dans le Pacifique qui bénéficiaient d'un quota
d'importation de 750 000 tonnes sans droit de douane. Les préférences s'étendaient aussi à
la production des régions d'outre-mer, la Guadeloupe et la Martinique pour la France, les
îles Madère et Canaries pour le Portugal et l'Espagne respectivement, ainsi que la Crète
pour la Grèce et Chypre. La banane dollar quant à elle, était soumise à un quota de 2 653
000 tonnes et un tarif de 75 euros la tonne; au-delà de ce volume, le tarif était prohibitif :
680 euros la tonne.
Chiquita, qui vit poindre les difficultés financières, se lança dans une vaste campagne de
lobbying à Washington, rejoint par les autres FMN américaines Dole et Del Monte. Le
gouvernement américain, accompagné de l'Équateur, du Guatemala, du Honduras et du
Mexique, remplit une plainte auprès de l'OMC (1996). C'est donc à l'OMC que se
cristallisa le conflit de la bananes euros vs bananes dollars.
D’après Christine Colevray, UQAM, 2006.
Document 11 L’arbitrage de l’OMC
À la fin des années 1990, l'OMC tranche finalement en faveur des trois FMN américaines
et en 2001 à Doha, l'Europe, qui représente environ 30% des importations mondiales,
s'engage à abandonner ses contingents tarifaires en 2006.
Avec les dernières négociations de décembre 2005 à Hong Kong et l'abandon des quotas,
l'Europe entre en conformité avec les règles de l'OMC. Cette dernière a elle-même arbitré
la mise en place du nouveau tarif unique, qui a donné lieu, durant toute l'année 2005, à
d'âpres négociations sur la scène internationale. Entre les 75 euros jugés comme le tarif
maximum par l'Équateur et la première proposition de 230 euros de la part de la
Commission Européenne, bien des pourparlers ont été échangés. Les contingents
tarifaires sont finalement remplacés par un tarif unique de 176 euros la tonne. Ce nouveau
régime d'importation prévoit également un contingent annuel d'importation à droit zéro
de 775 000 tonnes pour les bananes ACP applicable lui aussi à compter du 1er janvier
2006. Mais ces dispositions ne satisfont vraiment personne. L'inquiétude est
particulièrement palpable dans les Antilles. Le coût de revient d'une tonne de bananes
dollars arrivant en Europe est inférieur de plus de 500 euros à celui des bananes en
provenance des Antilles françaises et de 150 euros à celui des bananes ACP.
D’après Christine Colevray, UQAM, 2006.
Document 12 Un des douze navires appartenant à la “Great White Fleet”, compagnie de
transport maritime fondée en 1907 par United Fruit Company (aujourd’hui Chiquita)
Il s’agit d’un porte-conteneur réfrigéré possédant ses propres grues qui lui permettent
de charger les conteneurs dans des ports ne possédant pas ce type d’équipements. Cette
flotte transporte, en moyenne annuelle, 70% des bananes “Chiquita” destinées aux
marchés nord-américains et européens.
Document 10 Provenance des importations
européennes de bananes.
Pays
ACP
18%
Production
européenne
19%
Z o n e
dollar
63%
Zone dollar: concerne principalement les
bananes en provenance d’Amérique
centrale et d’Amérique du Sud dont la
production et la commercialisation sont, en
grande partie, contrôlées par les
multinationales étasuniennes.
Pays ACP: pays bénéficiant des accords
conclus en 1975 entre la Communauté
européenne et 46 pays d’ Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique. Le volet
commercial prévoit une exonération des
droits de douane en faveur des produits
originaires des pays ACP à leur entrée sur le
marché européen.
Production européenne : bananes en
provenance des DFA, des Canaries, de
Madère, de Crête et de Chypre.
Source: Commission européenne 2003
Questions
Relever des informations
Doc. 6 Quelles sont les principales régions
de production? Montrer leur place
respective dans le commerce de la banane.
Quelles sont les principales régions
importatrices?
Doc.8 Quels sont les acteurs qui
interviennent dans le commerce de la
banane entre les producteurs et les
consommateurs?
Que peut-on en
conclure?
Mettre en relation
Doc. 7, 9, 10 et 11 Identifier les acteurs
institutionnels, privés ou étatiques, qui
interviennent dans le commerce de la
banane aux échelles locale, régionale et
mondiale.
Quelles sont les spécificités du commerce
de la banane dans l’Union européenne?
Quel conflit cela provoque-t-il avec les
autres producteurs? L’OMC l’a-t-il réglé?
Source: www.chiquita.com
Bilan
Montrer que le Nord contrôle le marché
mondial de la banane.
Un grand marché mondial : la banane
Sujet
d’étude La culture intensive de la banane d’exportation entraîne des effets socioéconomiques et environnementaux néfastes. Le commerce équitable et la
culture biologique tracent les voies d’une production et d’un commerce
durables.
Document 14
Des travailleurs exposés à la toxicité des
pesticides au Costa Rica
Document 13 Les atteintes au droit du travail sur les
plantations équatoriennes.
José rappelle que l'Equateur est le premier exportateur
mondial dans le domaine de la banane, avec 200 000 hectares
cultivés et 300 000 travailleurs. Un travailleur représente une
famille, c'est à dire en moyenne 5 personnes. Le nombre de
personnes dépendant de la banane est donc de 1
500000personnes.
Les travailleurs des bananeraies sont désorganisés. Ils sont
exploités par les patrons : ils reçoivent des salaires très bas et
il en résulte des problèmes de nutrition et de sous
alimentation. Le code du travail n'est pas respecté. Il n'y a pas
de stabilité sociale. Il n'y a pas de prime sociale en cas de
licenciement. José explique le système des entreprises de
sous-traitance, véritable système de voleurs. Il s'agit
d'entreprises de recrutement des travailleurs. Leur existence
permet, entre autre, d'empêcher la syndicalisation. En effet,
il faut dans une même entreprise, 30 ouvriers pour créer un
syndicat. En prenant l'exemple d'une hacienda employant
100 salariés quatre entreprises se partagent le recrutement de
25 ouvriers chacune il est alors impossible d'arriver à 30
salariés pour créer un syndicat. La plupart du temps, les
ouvriers ne savent même pas pour qui ils travaillent. Ils sont
employés pour des contrats de très courte durée : il n'y a donc
pas de stabilité d'emploi, pas de cotisation sociale (car moins
d'un an d'embauche) et pas de prime de licenciement.
Témoignage recueilli par la FENACLE (Fédération
nationale des travailleurs des agro-industries et des paysans
libres de l’Equateur), novembre 2006.
Le 16 mars 2007, à 5 heures du matin, Alexander Reyes Zúñiga, Marco
Gonzáles Borges et Jaime Blanco Juárez entament leur journée de travail
dans la plantation de bananes de Coyol, la société Cobal, succursale de de
Chiquita. Cela fait près d'une heure qu'ils procèdent à la coupe et au
ramassage des fruits dans la zone de la plantation à laquelle ils ont été
affectés par leur supérieur, lorsqu'ils s'aperçoivent qu'une autre équipe est en
train de procéder à une fumigation manuelle avec un nématocide, dans la
même zone. Ce pesticide utilisé contre certains vers parasites qui
constituent l'un des plus gros problèmes dans les plantations de bananes, est
l'un des plus toxiques qui soient pour l'homme.
Ayant reçu des consignes strictes quant au nombre de régimes de bananes
qui doivent être récoltés, les trois hommes décident de poursuivre la récolte.
Quelques minutes plus tard, Alexander Zúñiga et Jaime Juárez sont soudain
pris de nausées et d'étourdissements. Ce dernier est alors conduit à une
clinique dans laquelle il restera sous observation pendant quelques heures,
sous perfusion. Alexander Zúñiga quant à lui s'adresse à l'un de ses
supérieurs qui lui prescrit du lait et de l'eau sucrée et le renvoie chez lui sans
autre soin. Le lendemain, Alexander Zúñiga signifie à son superviseur qu'il
souffre toujours des mêmes symptômes d'empoisonnement, mais celui-ci
n'ayant "pas assez de travailleurs " disponibles le somme de se rendre à son
travail. Malgré tout indignés de n'avoir pas été informés de la fumigation
qui devait avoir lieu sur leur aire de travail, et d'avoir été ainsi exposés à un
empoisonnement au nématocide, deux des travailleurs concernés dénoncent
l'incident et mettent en cause leurs responsables. Or, non seulement leur
plainte ne sera pas entendue, mais les deux hommes seront en outre
convoqués par la direction pour une procédure disciplinaire qui aboutira à
leur licenciement pour faute ! Ils sont accusés d'être entrés dans la zone qui
devait être traitée, malgré une interdiction expresse qui leur aurait été
préalablement signifiée.
Site Internet de “Peuples solidaires”, mai 2007.
Document 15 Les conséquences sociales et environnementales de la culture des bananes d’exportation.
Conditions de vie
dégradées logement
rudimentaire, mauvaises
conditions sanitaires.
Main d’oeuvre souspayée, protection sociale
insuffisante.
Remise en cause de la
santé des travailleurs et
des populations locales.
Extension de la sole
bananière sur des
parcelles de cultures
vivrières.
Culture des bananes
d’exportation.
Utilisation massive
d’intrants: pesticides et
fertilisants chimiques.
Extension des cultures
bananières sur des
espaces boisés.
Atteinte à la biodiversité
tropicale.
Entraîne
Accentue
Document 16 L’utilisation abusive d’un pesticide : l’affaire du chlordécone.
La culture de la banane en Martinique et en Guadeloupe s’est développée dans la seconde moitié du 20e siècle, comme une réponse à la crise du
marché du sucre. La présence d’un insecte nuisible; un charançon qui ronge les racines à la base du “tronc” du bananier, a entraîné le reours à
l’emploi de produits phytopharmaceutiques (...) L’utilisation du chlordécone, seul produit organochloré autorisé pour cet usage à partir de 1971
et jusqu’à fin 1993, a conduit à un emploi généralisé et massif sur la sole bananière de la Guadeloupe et de la Martinique pendant 22 ans.
Les caractéristiques des organochlorés, et en particulier du chlordécone, est qu’ils sont très persistants et se retrouvent dans les sols plusieurs
dizaines d’années, voire beaucoup plus après leur épandage. Cette raison a conduit à leur interdiction en agriculture le 1er février 1990. Mais des
dérogations successives pour son utilisation sur la banane ont été accordées jusqu’en septembre 1993 (...)
Pour des raisons structurelles (...), la culture de bananes a reculé dans les deux départements et les exploitants ont recherché des cultures de
substitution, essentiellement de nature vivrière: igname, patate douce, madère, dachine et malanga.
Au cours des années suivantes, l’évolution des connaissances et le souci de la protection de l’environnement ont conduit à la recherche dans
l’eau d’éventuels produits phytopharmaceutiques utilisée en agriculture (...) C’est ainsi que le chlordécone a été découvert aux Antilles dans des
prélèvements d’eau effectués de 1998 à 1999.
Plus tard, au début des années 2000, a été mis en évidence le transfert de cette contamination vers des organismes vivants: des sols vers différents
légumes-racines, des eaux vers les ressources halieutiques, de différents milieux vers les animaux, ce qui a conduit les autorités de l’Etat à
prendre des mesures de précaution pour préserver la santé et l’environnement.
D’après le rapport d’enquête des inspections générales des affaires sociales et de l’environnement, République française, avril 2005.
Document 17
La Fondation Max Havelaar organise le
commerce équitable de la banane.
Max Havelaar souhaite que les relations commerciales entre le Nord
et le Sud se passent autrement. Dans cette optique, Max Havelaar
propose une alternative concrète aux consommateurs et aux
producteurs: le label du commerce équitable donne aux producteurs
du Sud la possibilité d'exporter leurs bananes et d'en recevoir un prix
correct de leurs partenaires commerciaux du Nord. Pour être agréés,
les paysans doivent satisfaire un certain nombre de conditions. Ils
doivent être réunis en coopératives ou associations de petits
cultivateurs et être en mesure d'offrir un produit de qualité. Les
petites et moyennes plantations peuvent également se faire agréer si
Max Havelaar peut établir des contrats à la fois avec le(s)
propriétaire(s) de la plantation et l'ensemble des travailleurs
employés sur la plantation. Ces contrats portent sur les droits des
travailleurs et de leurs familles (salaires, conditions de travail,
logement,services, sécurité sociale, droits de la femme - tels que le
congé de maternité,etc.) mais aussi sur les normes
environnementales en cours dans la plantation et surles libertés et
droits syndicaux.
Les normes environnementales interdisent notamment les herbicides
et réduisent l'utilisation des pesticides en termes de quantité et de
substances.
A côté des conditions relatives à l'environnement et à l'accès des
paysans au système du commerce équitable, il y a aussi des
conditions commerciales. L'une de celles-ci est l'achat direct. Les
contrats entre importateurs et producteurs doivent autant que
possible être conclus sans intermédiaire. Dans bien des cas, en effet,
le monopole exercé par ces intermédiaires supprime toute chance
dedéveloppement pour les paysans.
Le prix minimum garanti est 7,25 dollars - ou 8,50 dollars pour les
fruits 100% bio -par caisse de 18,14 kg de bananes. Ce prix minimum
est ce qu'on appelle un prix FOB (Free On Board). En d'autres mots,
la caisse de bananes doit être sur le bateau. La prime de 1,75 dollars
comprise dans ces montants offre une marge destinée aux
investissements en infrastructure ou programmes sociaux, à la
conversion vers un mode de production s'inscrivant dans un
développement durable, à la formation de dirigeants, etc.
Depuis la mise sur le marché en Europe de la première banane
labellisée Max Havelaar, 11 organisations de producteurs sont
agréées. Ce sont plus 5000 paysans, ouvriers agricoles et leur famille
d'Afrique, d'Amerique latine et des Caraïbes qui sont concernés.
D’après “Bananattaque”, publication en ligne de Max Havelaar.
Document 18 La firme transnationale Dole s’est emparée de
la production biologique. Ce document interactif, présenté
sur le site de l’entreprise, détaille les objectifs et le cahier des
charges de la production biologique. En entrant le code
figurant sur l’étiquette (ici 776) le consommateur peut
obtenir des informations sur la traçabilité du produit !
Source : www.dole.com
Questions
Relever des informations
Doc. 16 Montrer, sous forme d’un schéma, l’enchaînement des
conséquences entraînées par l’utilisation du chloredécone sur les
milieux.
Doc. 17 Sur quels principes repose le commerce équitable de la
banane?
Mettre en relation
Doc. 13, 14 et 15 Expliquer les relations entre atteinte à
l’environnement et dégradation des conditions de vie des
travailleurs.
Bilan
Exposer les solutions qui pourraient s’attaquer aux conséquences
négatives de la culture et du commerce de la banane.

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