Partenariat : s`il fallait choisir un mot pour caractériser Poulina, on
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Partenariat : s`il fallait choisir un mot pour caractériser Poulina, on
ACTUALITÉ Economie Industrie webmanagercenter.com - 30/07/2008 05:32 Partenariat : Alliance d’égaux entre Poulina et Antonio Merloni pour conquérir le Maghreb Par Moncef MAHROUG Partenariat : s’il fallait choisir un mot pour caractériser Poulina, on opterait pour celui-là. Car, créé il y a quarante-et-un an par un partenariat –devenu au fil des ans une «véritable sainte alliance»- entre huit familles, ce groupe continue de se développer par ce biais là. Après une multitude d’autres, le groupe dirigé par M. Abdelwaheb Ben Ayed vient de sceller une véritable alliance avec l’italien Antonio Merloni, n°5 des produits blancs (réfrigérateurs, cuisinières, machines à laver et lave-vaisselle). Qualifié de «total», par M. Fethi Khedder, directeur général de FRIGAN, la filiale de Poulina fabricant les réfrigérateurs «Mont Blanc» et vis-à-vis du groupe italien, ce partenariat est à la fois commercial, technologique et industriel. Après une mise à niveau de l’outil industriel de «FRIGAN», avec l’assistance du groupe Merloni, les deux partenaires vont produire en Tunisie la large gamme des produits «ARDO», la marque phare de l’italien, à destination principalement, dans un premier temps, des autres pays de l’Union du Maghreb Arabe (Libye, Algérie, Maroc et Mauritanie) –qui vont absorber 80% de la production, et par la suite des marché africain et européen. Dans une région, le Maghreb, qui absorbe 1 million de réfrigérateurs et autant de cuisinières par an, le business plan concocté par les Poulina et Merloni fixe comme objectif une part de marché de 15 à 20%. Pour ce faire, les deux partenaires vont créer deux sociétés, l’une commerciale et l’autre industrielle, et mettre sur pied cinq unités industrielles au cours des cinq prochaines années. Conclue cette semaine, cette opération était en gestation depuis deux ans. Car, explique, M. Fethi Khedder, «un partenariat, comme un mariage, ce n’est pas évident». Ce mariage semble bien parti pour durer, pour au moins deux raisons. D’abord, parce que les deux partenaires se perçoivent et se traitent en égaux, ce qui n’est pas toujours le cas dans les partenariats entre entreprises du Nord et du Sud. La preuve en est que le capital des entreprises à créer et l’investissement nécessaires pour créer les cinq usines projetées –près de 40 millions d’euros- seront injectés paritairement par les deux alliés. Ensuite, deuxième facteur favorisant la réussite de ce partenariat, chacune des deux parties y apporte quelque chose et y trouve son compte. Poulina met dans la corbeille une solide assise financière, et une compétence managériale avérée et une présence effective dans la région maghrébine. De ce rapprochement, il escompte la consolidation de son leadership en Tunisie –où il détient près de 40% de part de marché dans le segment des réfrigérateurs dits «premier prix», une entrée en force dans le moyen et haut de gamme –qui sont le point fort d’Antonio Merloni- et le renforcement de sa présence dans le reste du Maghreb où il compte une usine en Algérie et une société commerciale au Maroc. Fort d’un solide savoir-faire à la fois industriel et commercial dans les produits blancs –où il vient en cinquième position en Europe, le groupe italien s’est laissé attirer en Tunisie, explique M. Stefano Mlonelli, vice-président du groupe Antonio Merloni, par «la stabilité politique et économique qui y règne, les infrastructures qui s’y développent» et «le modus operandi de Poulina qui est proche du notre». Présent également commercialement, avec ses 37 sociétés, selon M. Nello Bilardinelli, directeur commercial, «aux Etats-Unis, Au Moyen-Orient, dans le Golfe, en Indonésie, aux Philippines et en Chine», le groupe italien va pouvoir opérer une percée significative au Maghreb, mais également consolider sa position en Europe, où la concurrence est très rude. Cela grâce au partenariat avec Poulina, qui va lui permettre notamment de baisser ses coûts de production, puisque le coût de la main-d’œuvre en Tunisie est «dix fois inférieur à ce qu’il est en Italie» (l’heure y coûte 2 euros, contre 20 euros de l’autre côté de la Méditerranée), souligne le directeur général de FRIGAN.