etancheite de dalles en beton

ETANCHEITE DE DALLES EN BETON
Si aujourd’hui les bétons sont en général de très bonne qualité, il n’en demeure pas
moins vrai qu’ils restent fréquemment soumis à des phénomènes de fissuration. A
terme, ces désordres menacent la pérennité de l’ouvrage. De récents grands chantiers
(voie expresse souterraine de la ville d’Oslo, plates-formes pétrolières, digues briselames ceinturant le champ pétrolifère Ekofisk en Mer du Nord etc.) pour lesquels des
moyens considérables ont été mis en œuvre, notamment pour éliminer la formation de
fissures, ont démontré qu’il y a loin de la théorie à la pratique.
L’étanchéité et la protection de ces dalles restent donc impératives. Cette étanchéité
s’applique à l’eau, à l’oxygène, aux agents de déglaçage et aux déversements
accidentels de produits agressifs. Il s’agit non seulement d’éviter les nuisances directes
causées par des fuites d’eau, mais également d’éliminer l’ensemble des phénomènes de
corrosion au niveau des aciers de précontrainte et de renforcement de manière à
assurer à l’ouvrage une utilisation continue, un très faible coût de maintenance et enfin
la protection de sa pérennité.
Il existe aujourd’hui un nombre important de solutions pour réaliser l’étanchéité des
dalles de béton. Nous en dressons ci-après la liste sommaire :
1.
Les revêtements bitumineux :
I
Ils sont employés depuis très longtemps. Ils présentent de graves défauts dont les
principaux sont la fragilisation de la chape à basse température et un mauvais
vieillissement.
2.
Les feuilles synthétiques préfabriquées :
Elles représentent une amélioration par rapport aux revêtements bitumineux,
principalement sur le plan de la constance de qualité, de la souplesse et de la
bonne tenue aux basses températures. En revanche, la mise en œuvre de ces
feuilles n'aboutit que rarement à une étanchéité continue de l’ouvrage, en
particulier lorsque celui-ci présente de nombreux points singuliers.
3.
Les enduits rigides semi-épais à base de charges minérales :
Le plus grand défaut de ce type de revêtement est sa rigidité. Ils sont incapables
d’absorber les phénomènes de fissuration. De plus, ils présentent une sensibilité
aux acides et aux corps gras.
4.
Les revêtements à base de polymères :
Depuis une trentaine d’année, les revêtements polymères minces sont
couramment utilisés. Leur atout majeur réside dans leur très bonne adhérence sur
les bétons et les aciers, ce qui n’est pas le cas des systèmes présents ci-dessus.
Ils sont très résistants aux sollicitations mécaniques. Pour certains, la circulation
d’engins de chantiers, tels que camions, est autorisée après leur polymérisation
complète.
Du fait de cette très bonne adhérence, l’apparition d’un éventuel désordre dans le
revêtement polymère ne se traduit donc pas par une circulation d’eau entre le
revêtement et le substrat mais reste localisée au droit du plan de fissure
éventuelle. La réparation est alors facile et rapide. Elle se fait soit par raccords de
la membrane, soit, si celle-ci est inaccessible, par injection à partir de la sous face
de la dalle, évitant ainsi des travaux de déblaiement et de remise à nu de la dalle.
Ces travaux de déblaiement sont en revanche requis pour les autres systèmes pas
ou peu adhérents qui autorisent des cheminements d’eau, parfois sur de grandes
distances.
Deus familles de résines synthétiques ont été retenues à ce jour pour la réalisation
de l’étanchéité de dalles en béton. Leurs qualités communes sont la très bonne
adhérence sur supports béton et acier dont il est fait état ci-dessus et leur
imperméabilité quasi totale à l’eau, à l’oxygène, au gaz carbonique ainsi qu’aux
agents corrosifs tels que les chlorures. Ce sont :
5.
Les résines époxydiques :
Cette famille de polymère présente en général des valeurs élevées du module
d’élasticité qui pénalisent la résistance à la fissuration, des phénomènes de retrait
et enfin une mauvaise conservation de leurs caractéristiques originales dans le
temps, d’autant plus aggravée que le revêtement est exposé aux intempéries et
aux U.V.
6.
Les résines polyuréthannes :
Contrairement aux résines époxy les résines polyuréthannes présentent une
élasto-plasticité élevée. Cette qualité est fondamentale pour résister aux micro
fissures qui ne manqueront pas de se créer dans le béton.
En outre, le processus de polymérisation de ces résines polyuréthannes se
distingue par une conservation des caractéristiques intrinsèques à très long terme.
Pour mémoire, des tests pratiqués par l'administration américaine confirment le
maintien des fonctions essentielles de la formule NOR 60, résine polyuréthanne
sans solvant et à deux composants, pendant 37 ans !
Cette même formule, NOR 60, démontre également un excellent comportement
aux cycles gel / dégel, une très haute résistance aux agents chimiques agressifs,
aux bactéries et au poinçonnement.
Février 1998