cas de la BOA

Transcription

cas de la BOA
REPUBLIQUE DU BENIN ¤¤¤¤¤¤¤¤¤
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
F A C UL TE D ES S CIEN CES E CO NO MIQ UES E T DE GES TION
( F ASE G)
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
MEMOIRE DE MAITRISE
ES-SCIENCES ECONOMIQUES
Option :
SCIENCES DE GESTION
Filière : MANAGEMENT DES ORGANISATIONS
THEME :
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE
DES INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA
BANK OF AFRICA-BENIN
Présenté et Soutenu par :
Jean-Baptiste ADIWA
&
Théodor MASSEDE
Sous la Direction de :
Hilaire HOUNDALIDJI
Thomas C. YEBA
Professeur Assistant à la FASEG
&
Assistant stagiaire à
l’ENEAM
Coordonnateur du Programme de
DESS Audit et Contrôle de gestion
Décembre 2009
LA
FACULTE
N’ENTEND
DONNER
AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS
EMISES
DANS
CE
MEMOIRE.
CES
OPINIONS
DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES À
LEURS AUTEURS
ii
A
Vous tous qui avez participé d’une façon
ou d’une autre à ma formation et au succès de
ce travail.
Théodor MASSEDE.
iii
A
• la famille ADIWA, pour le cercle rayonnant qu’elle est
dans la concrétisation de mes projets.
• Adizatou OUEDRAOGO, pour la sincérité de cœur,
toute la sagesse dont tu as usées pour être toujours
présente aux moments opportuns ;
• Ma petite chérie Grâce, pour la joie que tu m’apportes ;
• Pasteurs K.M. NENONENE et Boris AGBEKPONOU.
A qui irai-je si vous êtes les précurseurs de la source
d’eau douce ;
Jean – Baptiste ADIWA.
iv
REMERCIEMENTS
v
Nos remerciements vont à l’endroit de :
¾ Notre Directeur de mémoire, Monsieur THOMAS C. YEBA,
qui n’a ménagé aucun effort dans le suivi de ce travail ;
¾ Monsieur Hilaire
HOUNDALIDJI, pour
sa disponibilité
tout au long de la rédaction et son style de direction ;
¾ A toutes les autorités de la BOA-Bénin, particulièrement à
monsieur Dieudonné AZANDEGBE, pour leur disponibilité
et le sens d’humilité dont ils ont fait preuve.
¾ Doyen
de
la
FASEG,
le
Professeur
Fulbert
Géro
AMOUSSOUGA et tout le corps professoral qui nous ont
plongés dans l’univers du management des organisations.
¾ Messieurs Anicet MEDENOU et Isidore DAGOUDO, pour
leur soutien.
¾ Madame Viviane KPOHONSITO et Messieurs
Martin
AHLONSSOU et Périn DJEGBE qui ont été d’une aide
précieuse pour nous.
C’est l’occasion pour nous d’incliner nos regards de remerciement
vers les membres du jury d’avoir honoré de leur appréciation cette
modeste œuvre.
LES AUTEURS.
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Historique BRVM 10 (2006) …….....................................05
Tableau N°2 : Evolution des chiffres clés ……….………..…….………..06
Tableau N°3 : Décomposition des dépôts……………………..….………07
Tableau N°4 : Tableau de bord……………………………….…..…........11
Tableau°5 : Ratio de liquidité…………………………………...…….......39
Tableau N°6 : Autres ratios prudentiels ……………………….…….……40
Tableau N°7 : Ratio de rentabilité…………………...…………….………42
Tableau N°8 : Evolution des activités………………….……………….....43
Tableau N°9 : Evolution des résultats…………………………………….44
Tableau N°10 : Evolution des fonds propres………………...……..…….45
Tableau N°11 : Coefficient net d’exploitation……………..….………….47
Tableau N°12 : Ratio des frais généraux………………………..………..48
Tableau N° 13 : Ratio des frais du personnel…………………………….49
vii
LISTE DES GRAPHIQUES :
Graphique N°1 : Evolution du ratio de liquidité .............................................39
Graphique N°2 : Evolution des ratios de structure.………………………….40
Graphique N°3 : Evolution des résultats……………………………………...44
Graphique N°4 : Evolution des fonds propres et total bilan………………….46
Graphique N°5 : Evolution du coefficient net d’exploitation…………………47
viii
Liste des sigles et abréviations.
APBECB : Association des Professionnels des Banques et Etablissements de Crédit
du Bénin ;
BOA: Bank Of Africa;
BRI : Banque des Règlements Internationaux ;
CA : Conseil d’Administration ;
CSBAOC : Comité des Superviseurs des Banques de l’Afrique de l’Ouest et du
Centre ;
ENEAM: Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management ;
FASEG: Faculté des Sciences Economiques et de Gestion ;
MFE : Ministère des Finances et de l’Economie ;
PEL: Plan d’Epargne Logement ;
PER : Plan d’Epargne Retraite ;
PNB : Produit Net Bancaire ;
UAC : Université d’Abomey Calavi.
.
ix
SOMMAIRE
INTRODUCTION .............................................................................. 1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE........ 3
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE............................................................................. 3
SECTION 2 : DE LA REVUE DE LITTERATURE A LA METHODOLOGIE
DE RECHERCHE.................................................................................. 12
CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL ET ANALYSE
DE LA PERFORMANCE DE LA BOA-BENIN .................................... 30
SECTION 1 : CADRE INSTITUTIONNEL................................................................. 30
SECTION 2 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE .................................................. 38
CHAPITRE III : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS............. 51
SECTION 1 : DES DIFFICULTES ET LIMITES A LA VERIFICATION DES
HYPOTHESES ...................................................................................... 51
SECTION 2 : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATION ....................................... 55
CONCLUSION GENERALE .......................................................................... 59
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. a
ANNEXES............................................................................................................ c
TABLE DES MATIERES .................................................................................. d
x
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Les reformes qui ont suivi les catastrophes financières des années 80 ont permis
au Bénin d’enregistrer une évolution drastique de son système financier. Cette
évolution est due aussi à la règlementation bancaire mise en œuvre dans l’Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
L’environnement bancaire béninois est constitué des dispositions de la
convention portant création de la commission bancaire de l’UMOA, du
dispositif prudentiel applicable aux banques et aux établissements financiers, des
divers textes et instructions émanant de la BCEAO et de la loi 90- 018 du 27
juillet 1990 portant règlementation bancaire au Bénin.
Les banques, intermédiaires financiers, prennent pour base les avoirs des
déposants pour financer leurs activités de distribution de crédit. Ainsi, la
recherche de performance rendue nécessaire par la concurrence oblige les
institutions bancaires à la compétitivité d’où la nécessité d’une rigueur dans la
gestion de leurs activités. Cette exigence amène les banques à la manifestation
d’une situation économique et sociale saine sans laquelle le développement
dynamique et harmonieux de leurs entités ne peut être amorcé.
Les gestions comptable et financière doivent être une des tâches
fondamentales à laquelle doivent s’atteler les dirigeants car sa vocation première
est d’assurer quotidiennement la pérennité de l’institution en lui maintenant un
niveau de liquidité suffisante, une gestion efficiente des comptes bancaires et
surtout d’immuniser l’institution contre les risques d’insolvabilité du taux
d’intérêt et de change puis de baisse de rentabilité qui lui seraient dommageable
dans le contexte actuel.
Aussi enregistrent-elles un niveau de surliquidité intéressante pour le
financement des projets rentables. S’il est vrai que ces différentes conditions
augurent d’un bon signe pour l’essor de l’économie béninoise il n’en demeure
1
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
pas moins que la performance de ces banques est pour beaucoup dans les prises
de décision de financement de l’économie.
Au nombre de ces banques béninoises, la Bank Of Africa Bénin fait
preuve d’un regain de confiance depuis son introduction en bourse. Malgré, sa
rentabilité confortable, elle ne finance presque pas les projets de développement.
C’est pour s’assurer de la viabilité de la Bank Of Africa (BOA) à travers
un système de gestion rationnel que nous nous sommes intéressés au thème
« Analyse de la performance financière des institutions bancaires : Cas de la
BOA Bénin » afin de se prononcer sur son équilibre financier.
Nos travaux de recherche s’articuleront autour de trois axes :
- Le cadre théorique et méthodologique du travail ;
- Analyse de la performance de la BOA Bénin ;
- La formulation de quelques suggestions dans le but de se prononcer
sur sa pérennité à court, moyen et long terme.
2
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE
Il sera question dans cette partie de la problématique, de l’intérêt de
l’étude, de la fixation des objectifs et la pose des hypothèses de recherche.
Paragraphe 1 : PROBLEMATIQUE ET INTERET DU SUJET
A- PROBLEMATIQUE
Les crises financières des années 80 n’ont épargné aucun pays du monde ;
qu’ils soient émergents, développés ou pays en développement, tous ont été
victimes de ces crises internationales débutées par l’incapacité du Mexique à
faire face au service de la dette dès le 13 Août de l’année 1982. Les pays de
l’U.M.O.A. et particulièrement le BENIN n’a pas pu tirer son épingle du jeu.
Cette crise s’est caractérisée au Bénin par la faillite généralisée des banques
commerciales et de développement.
La libéralisation de l’économie béninoise intervenue au lendemain de ces
crises, a conduit au développement d’un environnement financier stable et
favorable à la croissance ; ceci, en prenant pour appui d’éclosion la période
exceptionnelle du boom économique qu’a connu le BENIN juste après la
conférence Nationale de Février 1990.
Depuis cette date historique de toutes les reformes, le système financier
connaît d’année en année un essor fulgurant, gage d’un bon financement de
l’économie. Ce financement est assuré dans sa majeure partie par le système
bancaire.
Ainsi de cinq (05) banques au départ, le système bancaire béninois a
enregistré d’énorme évolution pour se hisser à douze après dix ans de parcours.
S’il est vrai que le nombre de banques commerciales a augmenté sur l’échiquier
national, il n’en demeure pas moins vrai que la plus grande part de marché est
3
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
détenue par quelques unes dont 33% en terme de ressources et 28% des emplois
pour la BOA-Bénin en 2006 1 : de 50.690 millions d’encours en 1999, la BOA a
maintenu sa suprématie sur la place bancaire béninoise en passant à 173,9
milliards d’encours en moins de dix ans d’exercice après la première période de
référence.
Une brève analyse du bilan 2006 de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) d’Abidjan nous permet d’apprécier l’évolution des activités
entre 2006 et le premier trimestre de 2007, début de la période des actuelles
crises financières.
Au terme des analyses, il est à retenir que la BOA-Bénin, en débutant par
le 3e rang dans la BRVM 10, a maintenu cette position tout au long du 2e
semestre 2006 après avoir perdu une place le trimestre précédent. L’année 2007
a connu une régression de deux points par rapport au dernier trimestre de 2006,
sans pour autant sortir de l’indice.
Cet état de chose met en exergue la situation d’instabilité enregistrée par
les actions BOA sur le marché secondaire à un pas de la période des crises
financières. Cette instabilité présagerait d’une part, de la situation financière de
l’institution émettrice des actions et d’autre part elle pourrait s’expliquer par le
climat des affaires tel que les risques pays, les crises financières actuelles etc.
1
Etat financier 2006
4
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Tableau 1 : Historique BRVM10 (2006)
Période
2006
1er janvier au 31
mars 2006
1er avril au 30 juin
2006
1er juillet au 30
septembre 06
1er octobre au 31
décembre 06
02 janvier 2007 au
31 mars 2007
1
SONATEL SN
SONATEL SN
SONATEL SN
SONATEL SN
SONATEL SN
(SNTS)
2
SGBC CI
SITAB CI
SITAB CI
SITAB CI
ECOBANK
TRANS.
INCRP.TG (ETIT)
3
BOA BENIN
SAPH CI
BOA BENIN
BOA BENIN
SAPH CI (SPHC)
4
SAPH CI
BOA BENIN
SOGB CI
5
FILTISAC CI
CIE CI
SGB CI
CIE CI
BOA BENIN)
6
CIE CI
SGBC CI
SITAB CI
FILTISAC CI
SGB (SGBC)
7
BICI CI
SOGB CI
BICI CI
SITAB CI
8
SOGB CI
BICI CI
PALM CI
PALM CI
BICI CI (BICC)
9
SITAB CI
FILTISAC CI
SMB CI
SHELL CI
CIE CI (CIEC)
10
SODE CI
UNILEVER CI
FILTISAC CI
SDV CI
SIVOA CI (SIVC)
ECOBANK
TRANS.INCRP.TG
SITAB (STBC)
NESTME CO
(NTLC)
Source : Bilan 2006 de la BRVM
Ce tableau retrace l’évolution des actions de la BOA sur le marché
secondaire. Le cours de ces actions sur le marché financier reste influencé par
deux facteurs : les facteurs exogènes économiques et socio politiques de
l’environnement des pays et les facteurs endogènes liés à la gestion interne de
l’institution en étude.
Ces derniers facteurs mis en relief par les états financiers se présentent
brièvement comme suit en million de francs CFA :
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
TABLEAU N°2 : Evolution des chiffres clés (en million de FCFA)
%
2004
2005
2006
2007
2008
Encours
124.654
119.319
120.726
173.905
200.554
15%
Dépôt
227.326
212.630
202.880
255.622
286.192
12%
PNB
12.728
13.825
14.366
17.759
22.191
24%
Charges fonctionnelles
6.159
6.802
7.440
7.449
8.806
18%
Résultat net
2.259
2.188
547
3.212
6.004
86%
23.719
25.006
26.354
28.565
35.122
23%
ANNEEELEMENTS
Fonds propres
D’augmentation
Source : rapports d’activité de la BOA-Bénin
L’analyse de ces différentes grandeurs met en relief une progression des
indicateurs de gestion. Il est à remarquer que les encours augmentant plus vite
que les dépôts pour 12% d’augmentation de dépôt, la BOA-Bénin octroie des
crédits de l’ordre de 18% d’augmentation entre 2007 et 2008.
Les charges de fonctionnement ont connu une évolution à la hausse de
18% en 2008 contre 1,2% en 2007. Ce qui expliquerait une difficulté à maîtriser
les frais généraux de gestion. Sur cette lancée, la banque connaîtra à long terme
des difficultés de couverture de ces charges par le Produit Net Bancaire.
Par ailleurs, le plus grand problème des banques béninoises réside dans le
fait qu’elle ne dispose pas de ressources stables confortables pour financer sans
grande contrainte les projets de développement. Une étude des dépôts de la
BOA-Bénin a permis d’apprécier la véracité du problème d’instabilité des fonds
qui sont dans une marge de 60% à 70% des dépôts à vue.
6
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
TABLEAU N°3 : Décomposition des dépôts (en million de FCFA)
Eléments
2004
2005
2006
Dépôt
207.326
212.630
202.880
255.622
286.192
Dépôt à vue
133.906
140.196
136.037
172.681
194.075
73.420
72.434
66.843
82.941
92.117
65%
66%
67%
68%
69%
35%
34%
33%
32%
31%
Dépôt à terme
Valeur relative des dépôts
2007
2008
à vue
Valeur relative des dépôts
à terme
Source : Etats financiers de la BOA-Bénin
Les dépôts à vue connaissent d’augmentation au détriment des dépôts à
terme. Cette évolution se trouve dans l’ordre de 1% par an. Dans une projection
à long terme, la BOA aura à faire face rien qu’aux dépôts
à vue qui ne
permettent pas de financer les projets de développement.
Les situations d’instabilité sur le marché financier, les crises financières
actuelles, les difficultés de maîtrise des frais généraux, sont au tant de problèmes
qui expliquent l’opportunité de poser le diagnostic financier de la BOA-Bénin.
Au demeurant, quel est le comportement des ratios prudentiels et de
performance de la BOA-Bénin ?
Quelle appréciation pouvons-nous faire des indicateurs de gestion des
frais généraux ?
C’est pour apporter de réponses à ces questions que nous nous sommes
intéressés au thème « Analyse de la performance financière des institutions
bancaires : cas de la BOA-Bénin »
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
B- INTERET DU SUJET
L’intérêt de notre étude est de parvenir à une connaissance parfaite de la
BOA Bénin en faisant apparaître aussi bien ses points forts que ses points faibles
et montrer comment la bonne gestion de ses ressources financières et le bon
encadrement de ses structures impliquent la mise en œuvre des outils et
techniques nécessaires pour une gestion efficiente.
Il ne faut pas se fier à l’apparence de la solidité d’une entreprise car elle
peut cacher de sérieux problèmes par rapport à sa solvabilité. Même en bonne
santé, tout individu doit de temps en temps faire son bilan de santé. De même,
une entreprise qui se veut être performante et pérenne doit effectuer
périodiquement un check-up général de sa santé afin de s’assurer de sa
solvabilité effective.
L’intérêt de la présente étude est d’apporter notre modeste contribution à
l’amélioration de la structure financière de la BOA-Bénin afin de se prononcer
sur sa pérennité dans le temps d’où le thème « Analyse de la performance
financière des institutions bancaires : cas de la BOA-Bénin. »
Cette étude se veut être un bréviaire en matière de la prise de décision des
différents acteurs du système financier béninois notamment les actionnaires, les
prêteurs et emprunteurs, l’Etat et toute la clientèle de la BOA-Bénin. Ainsi, loin
d’être un simple document de soutenance, elle veut être un outil indispensable
de référence en ce qui concerne le diagnostic financier des instituions bancaires.
Nous voulons montrer comment la bonne gestion de la structure financière
permettra de découvrir les outils et les techniques nécessaires pour une gestion
efficace et efficiente, gage de confiance pour les actionnaires, les partenaires et
les créanciers privilégiés de la BOA-Bénin.
8
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Enfin, pour le monde des recherches, la présente étude vient apporter un
plus à l’explication des particularités du diagnostic financier des institutions
bancaires. Aussi s’inscrit-elle
dans une logique de recherche d’arguments
nécessaires pouvant permettre d’affirmer ou d’infirmer les propos du Directeur
Général de la BOA-Bénin : « en dépit d’un environnement marqué par une forte
concurrence, et de ses effets d’assainissement, la BOA-Bénin a connu une
expansion de son activité et une amélioration de sa rentabilité nette en 2007» 2 .
Cette étude sera réalisée sur la base des objectifs bien définis
Paragraphe 2 : LES OBJECTIFS ET LES HYPOTHESES DE
RECHERCHE
Cette partie de notre travail de recherche donnera l’allure de l’étude à
travers les objectifs poursuivis et les hypothèses de base à vérifier.
A- LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Ils prennent en compte deux objectifs à savoir l’objectif général et les
objectifs spécifiques.
1- Objectif général
¾ Apprécier la performance financière de la BOA-Bénin.
2- Objectifs spécifiques
Cet objectif général sera concrétisé si les deux objectifs spécifiques qui
le sous-tendent sont atteints. Il s’agit :
¾ d’analyser la position financière de la BOA-Bénin au regard des ratios
prudentiels;
¾ d’évaluer la capacité de gestion des frais généraux de la BOA-Bénin ;
2
Rapport d’activité 2007
9
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
De la problématique posée et des objectifs fixés, il est opportun de
formuler des hypothèses qui serviront de repères pour la conduite de notre
recherche.
B- LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
Elles sont au nombre de deux (02) et se rapportent aux objectifs
spécifiques sus cités :
¾ le cadre règlementaire des ratios prudentiels est trop restrictif pour la
rentabilité financière des activités de la BOA-Bénin ;
¾ l’inadéquation des stratégies de gestion explique les difficultés de maîtrise
des frais généraux ;
™ Tableau de bord de l’étude
A travers ce tableau, nous allons faire ressortir les différents problèmes
identifiés, les objectifs fixés, les causes supposées être à la base des problèmes
et les hypothèses qui y sont liées :
10
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
TABLEAU DE BORD DE L’ETUDE
Niveaux
PROBLEMES
d’analyse
Niveau général
CAUSES SUPPOSEES
Problème Général
Objectif général
Instabilité de la BOA-Bénin
Apprécier la performance
sur le marché financier
financière de la BOA-Bénin.
Problème spécifique n° 1
Objectifs spécifique n° 1
Manque d’efficience dans la
analyser la position financière de la Cadre règlementaire
1 rentabilité des activités de la
Niveaux
OBJECTIFS
HYPOTHESES
Cause générale
Hypothèse générale
-
-
Cause spécifique n° 1
Hypothèse spécifique n° 1
le cadre règlementaire des ratios
BOA au regard des ratios
restrictif des ratios
BOA-Bénin
prudentiels de la profession
prudentiels.
Problème spécifique n° 2
Objectif spécifique n° 2
Cause spécifique n° 2
Hypothèse spécifique n° 2
difficulté de maîtrise des frais
évaluer la capacité de gestion des
l’inadéquation des
l’inadéquation des stratégies de
frais généraux ;
stratégies de gestion des
gestion explique les difficultés de
frais généraux.
maîtrise des frais généraux ;
prudentiels est trop restrictif pour une
rentabilité efficiente des activités
spécifiques
2 généraux
11
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
SECTION 2 : DE LA REVUE DE LITTERATURE A LA
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Paragraphe 1 : REVUE DE LA LITTERATURE
Dans ce cadre, il sera question d’approfondir les recherches en mettant à
profit les travaux antérieurs sur le même sujet, en clarifiant les notions
essentielles du domaine et enfin intégrer le cadre d’analyse de la situation.
A- CRITIQUE DES TRAVAUX ANTERIEURS
Toute étude s’inscrit dans une logique de continuité. Car c’est à
l’ancienne corde que la nouvelle doit être tissée. Vu sous cet angle, nous avons
porté notre dévolue sur certaines études antérieures pour apprécier d’une part
les forces et recenser d’autre part les insuffisances afin de perfectionner notre
recherche.
Abordant l’analyse de la solvabilité et de la rentabilité de l’AFRICAINE
DES
ASSURANCES,
les
sieurs
DOVOEDO
Evariste
Achille
et
BOURAÏMA Hamed(2008) ont fait une brève étude thématique avant de
définir les ratios d’analyse de la solvabilité. Ils ont conduit l’étude en adoptant
la recherche documentaire et l’analyse des états financiers.
Dans son étude sur la performance financière de l’agence PAPME/Bénin,
Alassane OSSENI INOUSSA (2009) a déterminé la performance financière
sur quatre (4) aspects :
¾ impacts des subventions sur la performance des IMF ;
¾ la mesure de l’efficacité comme critère de la performance financière
d’une IMF ;
¾ la mesure de la rentabilité comme critère de la performance financière
d’une IMF ;
12
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ la maitrise de l’information condition de la performance d’une IMF.
Dans son interview à lui accordé par le quotidien Nouvelle Expression le
20 novembre 2008, sur « le Développement de l’Industrie bancaire au Bénin :
une concurrence qui devrait profiter aux clients », Mr ADEGNANDJOU Léon,
consultant et Directeur Général du Cabinet ISIS affirme que beaucoup de
critères permettent d’apprécier les performances des banques. Ils vont du chiffre
d’affaires au dépôt en passant par la rentabilité et le crédit avant de conclure
qu’on utilise globalement le chiffre d’affaires et le taux de rentabilité car c’est ce
qui intéresse les actionnaires.
Dans un article publié par acting-finance en juillet 2007, les experts, après
avoir défini les frais généraux comme étant l’ensemble des charges non
directement liés aux produits et services vendus par l’entreprise, affirment que la
mise en œuvre d’un plan de réduction des frais généraux est une opportunité de
gérer avec des moyens plus ajustés. Cependant le déclenchement d’économies
pourra avoir un impact pour les salariés qui considéreront qu’elles entraînent
une diminution réelle ou perçue de leur confort.
La 12ème Assemblée annuelle du Comité des Superviseurs de Banques
d’Afrique de l’Ouest et du Centre (CSBAOC) tenue à Libreville du 25 au 27
octobre 2006 s’était prononcée sur l’état des ratios prudentiels de l’union. Au
terme de la session, on peut retenir que les banques ont conforté leur situation
vis-à-vis des normes prudentielles (la division des risques, la limitation des prêts
aux principaux actionnaires, aux dirigeants et au personnel, la couverture des
emplois à moyen et long terme par des ressources stables et le coefficient de
liquidité). Toutefois, en ce qui concerne le ratio de structure du portefeuille, qui
impose aux établissements l’obtention d’accord de classement de la Banque
Centrale couvrant au moins 60% du total de leurs encours, une seule banque s’y
conformait, malgré le réaménagement récent du dispositif. Mais quelle est la
13
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
situation relative de la BOA-Bénin sur la période de 2004-2008 ? Tel est
l’objectif de notre étude.
B- CLARIFICATION DES CONCEPTS DE BASE
Dans cette partie, nous allons essayer d’aborder l’explication des concepts
ou terminologies utilisées afin de lever tout équivoque quant à la compréhension
et à la logique développée dans l’étude.
1-
Ratios prudentiels
Du point de vue général, plusieurs auteurs ont abordé la notion de ratio.
Entre autres auteurs, nous pouvons parler de :
MEYER J. (1991) a défini le ratio comme un rapport caractéristique entre
deux grandeurs.
Les ratios résultent d’une mise en rapport de deux grandeurs choisies de
telle sorte que leur rapport ait un sens aussi clair et précis que possible pour
décrire rationnellement une situation (position statique) ou une évolution
(position dynamique) LAUZEL P. (1994)
Aussi, grâce à l’étude des rapports significatifs des grandeurs extraites des
états financiers, la méthode des ratios permet-elle d’apprécier les performances
d’une entreprise. Selon ALAZARD C. (1998), la performance est l’association
de l’efficacité (aptitude d’une entreprise à atteindre ses objectifs) et de
l’efficience (atteinte des objectifs à moindres coûts).
Les ratios sont utilisés pour comparer la situation actuelle de l’entreprise
étudiée soit par rapport aux situations passées de la même entreprise, soit par
rapport aux situations actuelles d’autres entreprises (dites entreprises témoins).
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Dans le guide bancaire de l’UMOA, les ratios prudentiels sont définis
clairement comme étant le rapport de deux grandeurs dont la réglementation
bancaire fait obligation aux banques de respecter. Il s’agit des normes de gestion
sous forme notamment de ratios.
Ce sont des indicateurs clignotants érigés par les autorités monétaires pour
suivre le secteur très sensible des banques. Ils sont définis pour la plupart au
lendemain des crises des années 80 afin de renforcer la réglementation bancaire
et limiter ainsi les dérives.
De cette panoplie de ratios, nous allons mettre l’accent sur ceux qui nous
paraissent importants pour l’analyse de la performance financière de la BOABénin. Autrement dit ceux adoptés dans l’Union Monétaire Ouest Africaine :
¾ Le ratio de liquidité ;
¾ Le ratio de solvabilité ou Cooke ;
¾ Le ratio de division des risques ;
¾ Le coefficient des fonds propres et de ressources permanentes ;
¾ Le ratio de structure du portefeuille.
2- le diagnostic financier et l’analyse financière
Les concepts de diagnostic financier et d’analyse financière font l’objet de
plusieurs développements de la part des auteurs.
LAVAUD R. (1974) a présenté les méthodes d’analyses financières et de
diagnostic financier mais ne fait pas de différence entre analyse financière et
diagnostic financier.
De même, BARREAU J. et DELAHAYE J. (2006) ne donnent pas non
plus de précision sur le concept. A travers leur étude, tout porte à croire que
diagnostic financier et analyse financière sont indissociables.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Mais, pour SAUVAGEOT G. (1998) le diagnostic financier a un sens plus
étroit que l’analyse financière. Par analogie au diagnostic médical qui est
l’action de déterminer une maladie d’après ses symptômes, le diagnostic
financier a pour objet de rechercher des dysfonctionnements dans la situation ou
les performances de l’entreprise, de trouver les causes et ses difficultés de
proposer des remèdes aux déséquilibres.
Par contre, pour PEYRARD M. (2001), l’analyse financière est une
méthode d’évaluation financière des entreprises et des titres. Elle consiste à
collecter, interpréter et analyser les informations (financières et économiques)
sur une entreprise et son environnement.
COHEN E. (1997), renchérit en donnant les objectifs de l’analyse
financière. Pour lui, tous les analystes financiers s’intéressent en premier lieu à
une évaluation du risque de faillite affectant les entreprises qu’ils étudient, dans
la mesure où la contrainte de solvabilité présente un caractère universel et
permanent. L’étude
des performances financières constitue également une
démarche commune à la plupart des applications de l’analyse financière et les
performances des unités qu’elle étudie.
PHILIPPS A. et RAULET C. (2003) concluent que le diagnostic financier
est le but de l’analyse financière qui, elle-même, est orientée par les motivations
qui ont présidé à la demande du diagnostic. Ils continuent : « On admettra
facilement que le diagnostic financier a pour objectifs principaux de mesurer la
rentabilité économique, celle des capitaux investis, d’apprécier les conditions
dans lesquelles sont réalisés les équilibres financiers et d’en déduire le degré
d’autonomie de l’entreprise. De façon plus opérationnelle, il s’agit de faire le
point pour :
¾ détecter des symptômes révélant des phénomènes susceptibles
d’entraver à plus ou moins brève échéance la poursuite des buts et
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
objectifs de l’entreprise et mettre en péril la continuité de son
activité
¾ prendre des décisions correctives tant au niveau de la gestion à
court terme que des plans à moyen terme ».
Une synthèse des différentes définitions proposées par les auteurs sur le
diagnostic financier et l’analyse financière nous amène à dire que les deux
concepts sont indissociables et que le diagnostic financier ou l’analyse
financière d’une entreprise est le jugement porté sur cette entreprise à travers
l’évolution de son activité, le degré de sa solvabilité, de sa structure financière,
de sa rentabilité et enfin la dynamique de son équilibre financier.
3- la rentabilité
Selon VANHOEVE P. et VIPREY C. (2000), la rentabilité peut être
définie comme l’aptitude d’une action économique à sécréter un résultat
exprimé en unité monétaire.
Cette définition met en évidence le fait que la source de la rentabilité est
l’activité de l’entreprise. Elle montre également le caractère synthétique du
concept de rentabilité. Elle exprime que toute réalisation favorable, qu’elle soit
quantitative (exemple : augmentation du chiffre d’affaires) ou qualitative
(exemple : amélioration du climat social) doit connaître nécessairement une
traduction en terme de résultat monétaire et donc rentabilité.
La rentabilité est donc une des références fondamentales qui oriente les
décisions et les comportements des entreprises. Il s’agit
cependant d’une
référence relative : l’aptitude à dégager de résultats ne peut être jugée
indépendamment des moyens engagés pour les obtenir ni du niveau d’activité
atteint par l’entreprise.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
L’étude de la rentabilité ne peut donc se limiter à l’application de la
mesure du résultat mais doit mettre en cause des rapports entre les résultats et
d’autres grandeurs sous forme d’études de ratios.
a- la rentabilité économique
MBANGALA M. A. (2005) définit la rentabilité économique ou encore
celle des capitaux investis comme « la capacité bénéficiaire de l’entreprise en
neutralisant la rémunération du capital investi, qu’il s’agisse de fonds propres ou
de fonds de tiers ».
La rentabilité économique met donc en rapport le résultat d’une activité et
le total des capitaux investis pour obtenir ce résultat. D’une façon générale elle
se mesure par un rapport du type :
ROI = résultat économique / capital économique.
Cette rentabilité exprime donc la performance de l’exploitation et elle
autorise des comparaisons dans le temps et dans l’espace (avec d’autres
entreprises). Le contenu des termes du rapport doit être adapté aux objectifs
poursuivis.
L’indicateur de résultat doit être le bénéfice net ou le résultat
d’exploitation ou encore l’excédent brut d’exploitation, etc.
L’indicateur relatif aux moyens engagés peut correspondre à l’ensemble
des actifs utilisés par l’entreprise ou au seul capital économique engagé dans
l’activité d’exploitation : immobilisation et besoin en fonds de roulement
d’exploitation.
Au niveau le plus global, les actifs autorisent un raisonnement en termes
de rendement de cet outil. Il fait donc ressortir l’efficacité opérationnelle de
l’entreprise.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
b- la rentabilité financière
La rentabilité financière met en jeu le rapport entre le résultat revenant
aux propriétaires et le montant des capitaux propres qu’ils ont investis :
ROE = résultat net / capitaux propres
La rentabilité financière aborde donc les performances du point de vue des
propriétaires de l’entreprise. Ceux-ci ont consenti une avance à l’entreprise en
lui apportant des capitaux propres et ils souhaitent comparer les résultats de cet
apport.
La recherche de la rentabilité entre pleinement dans la logique de
l’entreprise mais elle ne doit pas conduire la firme à prendre des risques
inconsidérés. Il faut considérer la rentabilité comme un objectif à confronter à
d’autres objectifs majeurs tels que la conservation et l’augmentation de la valeur
de l’entreprise.
c- La solvabilité
VANHOVE P. et VIPREY C. (2000) ont défini « la solvabilité comme
étant l’aptitude d’un agent économique à rembourser ses dettes lorsque celles-ci
viennent à échéance ».
Etre solvable, c’est donc être capable « d’honorer sa signature », de faire
face à ses échéances, de respecter ses engagements financiers. Pour une
entreprise, l’insolvabilité débouche sur une perte grave d’indépendance lorsqu’il
est imposé un plan de redressement, soit sur une disparition pure et simple en
cas de liquidation judiciaire.
La solvabilité constitue donc un impératif vital, une contrainte de suivie.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
L’analyse liquidité/ exigibilité prétend à la question suivante : à la date du
bilan, l’entreprise est-elle capable de faire face à ses échéances à moins d’un
an ? Elle est fondée sur l’étude de la liquidation des postes de l’actif, c’est-à-dire
de la vitesse de transformation de ses biens en monnaie (qui représente la
liquidité parfaite) et sur celle de l’exigibilité des éléments du passif, c’est-à-dire
de la date de leur remboursement.
Dans cette optique, les postes du bilan seront regroupés (condensés) et
reclassés par ordre de liquidité croissante à l’actif et par ordre d’exigibilité
croissante au passif. La classification des dettes se fait en fonction de leur
échéance à plus ou moins d’un (01) an. Le bilan obtenu est souvent nommé
bilan financier.
4- Notion de créance ou d’encours de crédit
Dans l’approche bancaire, la créance constitue tous les éléments du bilan
et du hors bilan, quelle qu’en soit la forme, la monnaie de libellés de la
contrepartie de générer un risque de crédit. Ainsi, sont considérées comme
créances :
• les crédits par décaissement quelle que soit leur nature, y compris les
crédits bail et les prêts subordonnés ;
• les titres de créances, y compris les titres subordonnés
• les engagements par signature tels que les cautions et avals, les
acceptations, les lettres de crédits et les engagements de financement
irrévocables.
Les créances de la banque sont classées en créances saines et en créances
en souffrance. Il faut noter que la classification de ces créances se fait en ordre
croissant du risque de son recouvrement.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
a- Créances saines
Il s’agit des créances dont le règlement s’effectue normalement à
l’échéance et qui sont détenues sur des contreparties dont la capacité à honorer
leurs engagements immédiats et/ou futurs, ne présentent pas de motifs
d’inquiétude ;
Des créances intégralement couvertes par des dépôts de garantie
(déposits), des garanties reçues de l’Etat, le nantissement de titres émis ou
garanties par l’Etat.
b- Créances en souffrances
Ce sont les créances qui présentent un risque de non remboursement total
ou partiel eu égard à la détérioration de la capacité
de remboursement
immédiate et/ou future de la contrepartie. Ces créances sont décomposées selon
leur degré de risque de contrepartie en trois catégories à savoir :
¾ les créances pré-douteuses ;
¾ les créances douteuses ;
¾ les créances compromises.
Des provisions sur les créances en souffrance sont constituées
conformément aux principes suivants :
¾ Pour les créances immobilisées, les créances impayées et les créances
douteuses garanties par l’Etat, la constitution de provision est
facultative ;
¾ Pour les créances douteuses non couvertes par la garantie de l’Etat et
les engagements par signature douteuse, les provisions sont
constituées selon les modalités suivantes :
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
• Provisionnement intégral dans un délai maximum de trois
(03) ans des risques non couverts par des garantes réelles ; la
provision cumulé doit couvrir u moins 25% des encours la
première année et 75 % la deuxième année ;
• Provisionnement intégral dans un délai maximum de quatre
(04) ans des risques couverts par des garanties réelles. la
provision cumulée doit couvrir au moins 15% du total des
risques concernés au terme de la première année, 45% au
terme de la deuxième année et 75% au terme de la troisième
année.
5- Notion de dépôt
Parmi les principales opérations que les institutions bancaires effectuent
avec la clientèle, on peut citer :
¾ Un dépôt à vue : est un compte sur lequel le titulaire peut effectuer des
mouvements à tous les moments. Les fonds déposés sur ce compte peuvent
être rémunérés comme ils ne peuvent pas l’être.
¾ Le compte courant : aussi appelé compte de chèque, il sert d’un moyen de
paiement. Les fonds déposés sur ce compte peuvent être retirés à tout
instant. On l’utilise souvent dans le cadre de virement bancaire. Il n’est
souvent pas rémunéré ou à défaut d’un taux faible.
¾ Le compte épargne : obligatoirement créditeur, il est parfois appelé aussi
le compte sur livret pour le simple fait que les opérations étaient gardées
par le titulaire. C’est un compte où les fonds sont disponibles à vue sous
forme de retrait d’espèce. Nous avons par exemple : Livret de
Développement Durable (LDD), Compte d’Epargne Logement (CEL),
Livret d’Epargne Populaire (LEP).
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ Dépôt à terme : C’est un compte qui a une durée fixée à l’avance. Il
rapporte d’intérêt à condition que le titulaire du compte ne retire de l’argent
avant l’échéance qui varie de un (1) mois à dix (10) ans. Le taux de
rémunération est en fonction de la durée. Plus la durée est élevée, plus le
taux d’intérêt est élevé. Il en existe de deux sortes, les comptes à taux fixe
où le taux ne varie pas et les comptes à taux progressif où le taux peut
varier.
¾ Le compte à préavis : Comme son nom l’indique, c’est un compte où le
titulaire annonce son retrait suffisamment à l’avance sous peine de pertes
d’intérêts.
¾ Le plan d’épargne : C’est un compte qui est affecté à la constitution
d’épargne pour un objectif spécifique. On y rencontre souvent PEL = Plan
d’Epargne Logement, PEA = Plan d’Epargne en Actions, PERP =
Plan
d’Epargne pour la Retraite en France et aux Etats-Unis, on trouve le compte
401 (k) destiné à la retraite.
¾ Dépôt à titres : C’est le compte où sont déposées les valeurs mobilières du
client et où sont déposées les opérations de transfert et conservation des
titres.
Paragraphe 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Comme l’a si bien déclaré KAPLAN puis repris par MULLER (2000,
Page 25) « le propre de la méthodologie est d’aider à comprendre au sens le plus
large, non pas les résultats de la recherche scientifique mais le processus de la
recherche lui-même »
1- Le choix méthodologique
La méthodologie à utiliser dans la présente étude sera la recherche
diagnostic. Car, elle permet d’étudier la situation constatée au niveau
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
essentiellement des documents comptables avec une infirme participation des
dirigeants de l’institution. Aussi est-elle choisie en ce sens qu’elle ne nécessite
pas beaucoup de moyens mais permet une appréciation efficace de la situation
en étude. Ceci étant quelles sont les méthodes utilisées pour collecter les
données ?
2- Méthodes de collecte des données
Dans notre étude, nous avons besoin des données secondaires prioritaires
pour apprécier la situation financière de l’institution. A ce niveau, nous avons
retenu la recherche documentaire. Elle s’est déroulée dans les centres de
documentation tels que :
¾ Les archives de la BOA-Bénin ;
¾ La salle de documentation de l’Association des professionnels des
banques et Etablissements de crédits du Bénin (APBECB) ;
¾ La bibliothèque de la FASEG à UAC ;
¾ La bibliothèque de l’E.N.E.A.M.;
La salle de documentation de la Direction Générale de l’Economie du
Ministère de l’Economie et des Finances.
Nous avons aussi exploité les informations sur les sites Internet
(www.google.bj; www.finances.bj; etc.)
3- Traitement des données.
Pour ce qui concerne l’analyse des données, des ratios liés à chaque
hypothèse sont mis en exergue. Leur commentaire et leur reproduction
graphique ont abouti à la vérification des deux (02) hypothèses.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Au terme de cette étude, il faut que nous arrivions à dire avec précision les
situations financières de la BOA-Bénin, à déterminer sa pérennité à long terme
sans oublier les stratégies de gestion des frais généraux qui peuvent s’adapter à
sa taille et son environnement.
Tout se fait sur la base des ratios ou grandeurs caractéristiques issus des
états financiers.
4- Cadre d’analyse
Il s’agit de la partie sensible de fixation des instruments de vérification
des hypothèses. Pour chaque hypothèse des éléments d’analyse et de vérification
sont définis :
¾ Instruments d’analyse liés à la vérification de l’hypothèse n°1
Cette hypothèse sera analysée sur la base des données comptables issues
des bilans et des comptes de résultats des années de référence de l’étude. A ce
titre, les ratios prudentiels suivants seront mis en exergue :
Le ratio de liquidité : Il est adopté dans le but de permettre aux
établissements de crédit d’être en mesure de faire face à tout moment à des
retraits. A l’aide de ce ratio, la banque pourra faire face à ses exigibilités à court
terme avec ses emplois de même durée. Il se calcule de la manière suivante :
Actifs disponibles et réalisables à court terme
Ratios de liquidité =
Passifs exigibles ou engagement par signature à CT
La norme exige qu’il soit de à 100%. Toutefois cette norme est
provisoirement fixée à 75% dans l’immédiat.
Le ratio de solvabilité (ou Cooke) : Le Cooke vient à renforcer les fonds
propres et leur solvabilité. Ainsi les normes exigent que les fonds propres et
assimilés soient supérieurs à 8% des risques crédit de la banque.
25
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Ce ratio est issu du rapport des fonds propres effectifs et l’actif du bilan et
les engagements hors bilan pondérés aux risques.
Mode de calcul :
Fonds propres effectifs
Cooke =
Ensembles des engagements
Les engagements sont pondérés comme suit :
¾ 0% pour les créances sur la BCEAO, ou les concours accordés aux
administrations centrales et leurs démembrements ;
¾ 20% pour les créances sur les banques primaires ;
¾ 50% pour les prêts accordés à des particuliers garantis par une
hypothèque ferme ;
¾ 100% pour les prêts aux entreprises.
™ Limite du Cooke et le ratio Mc DONOUGH
Le ratio de solvabilité ou Cooke, adopté en 1988 par le comité de Bâle I,
présente des limites quant à son application par les Banques. Ces limites sont
relatives à :
¾ l’inadaptation des pondérations ;
¾ la non prise en compte de l’évolution de la qualité de la signature
des contreparties ;
¾ la mauvaise prise en compte des risques souverains.
De ce fait, le comité de Bâle II, présidé par Mc DONOUGH, a introduit
des reformes dans le ratio de solvabilité ou le Cooke en 2003 et a procédé à son
abandon en 2006. Ainsi au plan international, on parle de nos jours de ratio Mc
DONOUGH.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Le présent ratio de Mc DONOUGH est axé sur trois piliers :
¾ des exigences quantitatives minimales ;
¾ un processus de surveillance prudentielle plus élaboré
¾ une discipline de marché accrue
Ce ratio fait ressortir la sensibilité des fonds propres par rapport aux
risques réellement assumés par la banque. Il s’agit du risque crédit, du risque
opérationnel et du risque de marché. Des différents réaménagements sont
retracés dans le schéma en annexe1.
Selon
Fabrice
Jean-François,
consultant
Manager
de
asset
TECHNOLOGY, le ratio de Mc DONOUGH, contrairement à son prédécesseur,
laisse plus de latitude aux banques pour le calcul de leurs risques. Le régulateur
offre en effet le choix entre différents modèles pour le calcul : de plus simple, où
la banque opte pour un calcul aisé du ratio via l’application d’une formule
entièrement calibrée par la BRI, au plus compliqué, où elle utilise son expertise
pour le calcul des différents paramètres de cette même formule.
Le ratio de division des risques : Il évite une trop forte concentration des
risques sur les mêmes emprunteurs. Son respect limite ces risques de même
remboursement et assure la solvabilité de la banque. La norme prudentielle
prescrit que l’ensemble des risques clients supérieur à 25% des fonds
propres ne dépasse huit fois les fonds propres. Aucun engagement sur un
emprunteur ne doit dépasser 75% des fonds propres effectifs de la banque.
Le coefficient des fonds propres et de ressources permanentes : Il limite le
risque de transformation des banques selon le guide bancaire, la suppression du
système de régulation quantitative de crédit a été assortie de la création d’un
ratio prudentiel visant à imposer aux établissements de crédit un niveau minimal
de couverture des emplois à long terme par des ressources stables. Ainsi, chaque
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
fois que l’on accorde un prêt à plus de deux ans, il faut trouver la ressource
correspondante en fonds propres, quasi fonds propres ou emprunt obligataire.
Ce qui limite les banques béninoises à faire face aux financements des
projets de développement faute de ressources stables correspondantes. Les
ressources monétaires ne doivent financer les prêts à moyen et long terme.
La norme est de 75% minimum.
Le mode de calcule :
Ressources à durée > 2 ans
Coefficient des fonds propres =
Emplois à durée > 2 ans
Ratio de structure du portefeuille : Il a été introduit en 1981 puis maintenu
en 2000. Il vise à s’assurer de la bonne qualité des crédits distribués par les
établissements financiers et les banques. Il permet de mesurer à posteriori la
qualité de leur portefeuille et de déterminer l’encours de créances mobilisables
auprès de la BCEAO. Ce ratio constitue un indicateur d’alerte pour les autorités
de contrôle et devrait permettre
de prévenir les risques individuels et
systématiques.
Mode de calcul :
Encours de crédits classés
RSP =
Σ crédits brut accordés
NB : Les crédits aux établissements financiers, à l’Etat et à ses démembrements
sont exclus du ratio.
Norme prudentielle : RSP > 60%.
Enfin, la rentabilité des fonds propres (ROE) et celle des actifs (ROA) seront
mises en relief pour bien consolider la rentabilité financière de la BOA-Bénin.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ Instruments d’analyse liés à la vérification de l’hypothèse n°2
La vérification de cette hypothèse sera faite d’une part sur la base du
coefficient net d’exploitation et d’autre part les autres ratios d’appréciation des
frais généraux.
Le coefficient d'exploitation est un indice bancaire qui montre la
rentabilité, l'efficacité et le rendement de l'exploitation d'une banque. Il divise
les charges d'exploitation de la banque par le produit net bancaire.
Le coefficient doit être inférieur à 70%.
29
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
SECTION 1 : CADRE INSTITUTIONNEL
Cette partie de notre étude intégrera d’une part la présentation de
l’institution à travers son historique et ses stratégies de développement et d’autre
part la structure organisationnelle
Paragraphe 1 : PRESENTATION DE LA BOA-Bénin
Elle sera axée sur l’historique de la BOA-Bénin et ses stratégies de
développement.
A. HISTORIQUE
La BOA-Bénin est une filiale créée en juin1989 par le puissant groupe
bancaire BANK OF AFRICA qui a su implanter ses activités dans neuf (09)
pays de l’Afrique subsaharienne.
Outre le Bénin, la BOA est présente dans les pays tels que le NIGER, le
SENEGAL, KENYA, le MALI, la COTE D’IVOIRE, le BURKINAFASSO, le MADAGASCAR et l’OUGANDA.
Avec un capital initial d’ un milliard de francs (1.000.000.000) FCFA, la
BOA-Bénin connaît son introduction à la bourse régionale des valeurs
mobilières d’Abidjan en 2000 avant d’enregistrer successivement sept (07)
augmentations pour placer le capital à huit milliards de francs (8.000.000.000)
répartit, comme suit à fin 2007 :
¾ ACTIONNAIRES PRIVES : 47,65%
¾ BOA GROUP SA
: 43,96%
¾ PROPARCO
: 3,04%
¾ BOAD
: 3,04%
¾ BOA-Côte d’Ivoire
: 1,3%
30
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ BOA-Burkina-Faso
: 1,01%
La mission de la BOA-Bénin consiste essentiellement à proposer des
services de concours à court et moyen terme à une clientèle de petites et
moyennes entreprises des secteurs industriel et commercial. Aussi alloue-t-elle
différents services et produits aux clients particuliers.
Pour ce qui concerne ses activités, elle développe une activité dynamique
dans le domaine de la distribution de crédits. La BOA-Bénin traite de toutes les
opérations courantes de la Banque à savoir :
¾ La collecte des dépôts : il s’agit des dépôts de fonds effectués par
les clients sur leurs différents comptes, entre autres le compte
d’épargne et compte de cheque
¾ La distribution de crédits : la banque octroie divers types de
crédits à ses clients. Ceux-ci représentent 44% des crédits
distribués par l’ensemble des banques de la place
B. STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
Dans un contexte fortement concurrentiel et un environnement
économique difficile complété par une crise financière, la BOA-Bénin se base
sur le développement commercial enclenché en 2006 pour atteindre les objectifs
de croissance et de rentabilité de son plan triennal de développement qui se
décline principalement autour des volets ci-après :
¾ maintenir une position de place prépondérante en plaçant l’agence
au centre du dispositif commercial ;
¾ consolider et améliorer la rentabilité ;
¾ renforcer la sécurité dans toutes ses dimensions ;
31
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ promouvoir les ressources humaines et optimiser la synergie
groupe BOA ;
¾ renforcer la gouvernance.
Le premier volet reste caractérisé dans son exécution par l’ouverture de
dix sept (17) agences sur le territoire béninois. Il s’agit d’une stratégie
commerciale basée sur la politique de proximité de la clientèle.
Elle renforce sa stratégie de diversification en prenant des participations
dans plusieurs sociétés du Groupe BOA et d’autres Etablissements Financiers et
d’Assurances-vie.
Dans l’extension de ses activités de collecte d’épargne et de distribution
de crédits, la BOA Bénin met à la disposition de sa clientèle une gamme de
produits qui est au diapason des exigences de toutes les couches de la
population.
Ainsi, elle propose aux :
¾ Particuliers, les services tels que : Compte de chèques, compte
d’épargne, prêts personnels, prêts à l’habitat, prêts scolarité, prêts
évènements familiaux, simulation de prêts ; carte de retrait
sésame et carte VISA international
¾ Entreprises, les produits ci-après : compte courant, appui aux
PME ; financement des PME, crédit bail, fonds de garantie et
autres.
Les autres produits de la BOA-Bénin sont l’épargne retraite, l’assurance,
validité/décès ; crédit
automobile, crédit installation ; crédits rechargeables,
prêts mutuels, dépôt à terme et les transferts.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Les différents services sont rendus par un personnel reparti autour d’une
organisation bien structurée.
Paragraphe 2 : LES STRUCTURES ORGANISATIONELLES DE LA
BOA-Bénin
Les différents organes composant la structure organisationnelle de la
BOA-Bénin sont compartimentés comme suit :
¾ les Organes de Gestion
¾ les Directions Techniques
¾ les Organes de Contrôle
A. LES ORGANES DE GESTION
Il s’agit de :
1- Conseil d’Administration
Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes
circonstances au nom de la société. Il les exerce dans la limite de l’objet social
de la banque.
Le conseil d’administration est chargé d’élaborer de faire appliquer et de
contrôler la politique générale de l’entreprise. Il est composé de onze (11)
membres.
2- Bureau des sages
Composé de sept (07) membres, le bureau assiste le Conseil
d’Administration pour les questions relevant de la politique générale de la
banque.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
3- Direction générale
La Direction générale conduit la politique générale de la Banque sous la
supervision du Conseil d’Administration et est assisté par un Directeur Général
adjoint.
Autour de la Direction Générale, gravitent les services techniques qui
l’assistent dans l’exécution de la politique générale à elle assignée par le Conseil
d’Administration.
B. LES DIRECTIONS TECHNIQUES
Nous avons les centres de support que sont la Direction des Ressources
humaines, (DRH), le Département des Affaires Juridiques et du Contentieux
(DAJC) et la Direction Administrative et Financière (DAF) ainsi que les centres
opérationnels tels que la Direction de l’Exploitation (DE) et le Département des
Risques. Quelles sont les attributions de ces directions ?
1- La Direction des Ressources Humaines
Elle se charge de la gestion administrative du personnel, de la gestion des
procédures de recrutement, du suivi des plans de carrières, de la formation de la
promotion et du reclassement du personnel. La pertinence de son rôle réside
dans le fait qu’elle doit détecter et mettre à la disposition de l’institution des
compétences pointues pour l’exécution des missions.
2- Le Département des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC)
Il définit le cadre juridique du déroulement des opérations de la banque et
se charge de son application en collaboration avec le Département des risques. Il
s’occupe du portefeuille des créances en souffrance et met en œuvre les moyens
de droit qui peuvent permettre de les recouvrer. Il connaît de tous les dossiers
contentieux.
34
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Il comprend deux sections :
- la section juridique ;
- la section recouvrement et contentieux.
3- La Direction Administrative et Financière
Elle se charge du système d’information comptable et financière. Elle
édite les états financiers et les déclarations aux autorités monétaires. Il gère la
trésorerie de la Banque et assure aussi l’élaboration du budget dans le cadre de
la gestion budgétaire. Elle a un grand rôle dans la gestion des frais généraux.
4- La Direction de l’Action commerciale
Elle a pour rôle de définir et d’exécuter la stratégie marketing de la
Banque. Elle doit assurer l’introduction de nouveaux clients dans le portefeuille
et la fidélisation des anciens. Elle doit œuvrer inlassablement à l’augmentation
des parts de marché de la BOA-Bénin.
5- La Direction de l’Exploitation
Elle est le centre des activités opérationnelles de la banque. En ce sens,
elle s’occupe des opérations courantes de la Banque : opération de caisse et de
virement, opérations sur l’étranger, prêts aux particuliers. Les opérationnels de
la BOA-Bénin dépendent de cette Direction.
6- Le Département des Risques
Il est directement rattaché au Directeur général adjoint et s’occupe de
l’analyse des engagements et des risques, de la mise en place des crédits et de la
tenue administrative des dossiers de crédits. Les dossiers de demande de crédit
leur sont transmis par la Direction de l’exploitation.
35
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Il collabore aussi avec le département des Affaires Juridiques et du
Contentieux sans pour au tant avoir une relation hiérarchique avec ce dernier. Il
s’agit des entités autonomes.
C. LES ORGANES DE CONTROLES DE LA BANQUE
Ils sont au nombre de quatre (04) à savoir:
¾ le contrôle général ;
¾ la Direction de l’Inspection ;
¾ les commissaires aux comptes ;
¾ la commission Bancaire.
1- Le contrôle général
Le contrôle général assure le contrôle des comptes internes (compte en
FCFA, en devise). Il est chargé de suivre le pointage des pièces relatives aux
comptabilisations effectuées par tous les services et agences. Il réalise les audits
des comptes de toutes les sections ainsi que des agences et en transmet les
rapports à la Direction générale, à la Direction de l’Inspection, à l’Assemblée
générale et à la Commission Bancaire de l’UMOA.
A ce titre, le contrôle général veille au respect strict de la réglementation
bancaire et s’assure que les procédures internes sont connues de tous les agents
et respectées.
Il est également chargé des vérifications, des recherches et des missions
instruites par la DG.
Le contrôle des Engagements s’occupe au niveau du contrôle général, du
contrôle des crédits : du placement jusqu’au remboursement sans oublier le suivi
des risques liés à ces derniers.
36
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
2- La Direction de l’Inspection
Elle est l’organe du groupe BOA qui s’occupe de l’audit externe de toutes
les
Banques
du
groupe.
Elle
assure
l’élaboration
des
procédures
organisationnelle et opérationnelle des structures du groupe BOA. Elle
coordonne les travaux d’audit réalisés par le contrôle général.
Au plan externe, le contrôle est réalisé par les commissaires aux comptes
et la commission bancaire
3- Les commissaires aux comptes
Ils sont nommés par l’Assemblée Général pour satisfaire aux exigences
des dispositions de l’article 440 de l’Acte uniforme du traité de l’Organisation
pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) relatif au
droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique (GIE)
du 17 avril 1957, sur les conventions visées à l’article 438 de l’acte uniforme.
Ils sont chargés de renforcer les travaux du contrôle général en réalisant
au terme de chaque exercice les travaux suivants :
¾ les vérifications relatives au fonctionnement des organes sociaux et
du contrôle des comptes annuels de la banque ;
¾ le contrôle des comptes annuels interne ;
¾ le respect de la règlementation bancaire ;
¾ les vérifications des informations spécifiques prévues par la loi ;
¾ et approuvés par la Commission Bancaire de l’UMOA.
Ils ont pour mandat de vérifier la régularité et la sincérité des Etats
financiers de fin d’exercice. Les diligences a mettre en œuvre doivent aboutir à
une certification des comptes selon les normes d’audit internationales et à un
avis sur le respect de la Réglementation bancaire.
37
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
4- La commission Bancaire
La Commission Bancaire a été créée pour veiller à l’organisation et au
contrôle des banques et établissement financiers. Elle est notamment chargée
d’une part de donner des avis avant la prise de certaines décisions et d’autre part
de contrôler les opérations réalisées et prononcer des sanctions disciplinaires.
Par ailleurs, il faut reconnaître que la BCEAO n’est pas du reste dans le
contrôle externe du système bancaire.
™ Organigramme de la BOA-Bénin (annexe n°2)
SECTION 2 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE
La performance d’une institution est la combinaison de l’efficacité et de
l’efficience.
L’efficacité est la capacité de l’institution à atteindre ses objectifs et
l’efficience, sa capacité à atteindre les objectifs à moindre coût.
Dans le cas d’espèces, l’analyse de la performance prendre en compte
d’une part l’étude des ratios prudentiels et d’autre part, la rentabilité financière
de la BOA-Bénin. Aussi sera-t-il nécessaire de mettre en exergue les différents
indicateurs caractéristiques des frais généraux générés par la BOA-Bénin afin de
se prononcer sur sa situation financière.
Paragraphe 1 : ETUDE DES RATIOS PRUDENTIELS ET ANALYSE DE
RENTABILITE
Actuellement, il existe au sein de l’UMOA cinq normes de gestion que les
banques sont tenues de respecter. Ces règles participent du souci de la
Commission Bancaire d’instaurer dans le système une plus grande transparence
et une efficience accrue des activités bancaires. Outre ces normes, d’autres ratios
38
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
d’appréciation de performance sont aussi à mettre en relief dans le cadre de
l’analyse.
Ces différents ratios sus cités seront calculés sur la base des données
issues des états financiers de la période de 2004 à 2008.
A-
LES RATIOS PRUDENTIELS DE LA BOA-Bénin
1- Le ratio de liquidité
TABLEAU N°5 : Ratios de liquidité(en million de francs CFA)
Année
Eléments
Emplois disponibles +
réalisable
Passif
exigible
engagement
2004
2005
2006
2007
2008
144.832
166.625,5
147.879
190.759
-
208.840
231.149
215.719,75
271.132,5
-
69,35
72,08
68,55
70,36
-
+
par
signature
Ratios %
Source : Etats financiers de la BOA-Bénin
Graphique N°1 : Evolution du ratio de liquidité
39
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Commentaire
La BOA-Bénin présente une liquidité qui se trouve en dessous de la
norme exigée soit 75%. Son ratio de liquidité évolue en dent de scie et ne
garantie pas la stabilité de la liquidité.
Ce taux s’est fixé à 72,08% en 2005 avant de connaître une baisse de 4
points en 2006 puis s’est remonté à 70,36% en 2007.
Il faut reconnaître que la BOA-Bénin ne souffre pas d’un problème de
liquidité. A l’aide de ses ressources à court terme (maximum 3 mois), la BOABénin arrive à satisfaire ses emplois de même durée d’environ 70% en moyenne.
2- Les autres ratios prudentiels de la BOA-Bénin
TABLEAU N°6 : Autres ratios prudentiels
Année
Eléments
Structure
de
portefeuille
Couverture des risques
Couvertures
EMLT/RS
Division de risques
des
Normes
2004
2005
2006
2007
2008
60
2,7
5,41
6,54
10,63
-
8
10,6
11,93
-
-
-
75
-
-
70,89
74,17
-
75
-
-
-
-
-
Source : Etats financiers de la BOA-Bénin
40
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Graphique N°2 : Evolution du ratio de structure
Commentaire
De l’analyse du ratio de structure du portefeuille, qui impose aux banques
l’obtention d’accord de classement de la BCEAO couvrant au moins 60% du
total des encours, la BOA-Bénin ne respecte pas la norme. Ce ratio oscille entre
2,7% en 2004 et 10,63% en 2007. Cette évolution montre que la BOA-Bénin
prenne des mesures idoines pour corriger cet état de chose. Cependant, elle a de
sérieuses difficultés à présenter ses dossiers pour l’obtention de l’accord de
classement.
Relevant du domaine de la couverture des risques à l’aide des fonds
propres effectivement disponible, il est à noter que, malgré le niveau très élevé
des engagements pris, la BOA-Bénin dispose d’une couverture qui dépasse la
norme prudentielle de 2 points en 2004 et de 3 points en 2005. L’analyse de ce
ratio sera renforcée par le calcul du ratio de l’autonomie financière. Toute chose
restant égale par ailleurs et sous réserve du calcul des ratios complémentaires,
nous pouvons conclure à une solidité financière de la BOA-Bénin et le respect
de cette norme.
41
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
La BOA-Bénin couvre ses emplois à moyen et long terme avec les
ressources stables. Toutefois, elle ne respecte pas la norme prudentielle qui est
fixée à 75%.
Faute d’informations, nous n’avons pas calculé le ratio de division des
risques sur la période en étude. Mais le rapport de la 12ème assemblée annuelle
du Comité des Superviseurs de Banques d’Afrique de l’Ouest et du Centre et
celui de la BCEAO ont conclu respectivement en 2004 que le ratio présente une
situation confortable au sein de l’union et en 2006, des insuffisances sont
enregistrées au niveau du respect de ce dernier.
B-
ANALYSE DE LA RENTABILITE DE LA BOA-BENIN
Cette partie nous permettra de cerner la rentabilité financière (return on
Equity) et la rentabilité de l’actif (return on Asset). La détermination de
l’autonomie financière et un tour d’horizon sur l’évolution de l’activité de la
BOA-Bénin ne seront pas du reste dans cette analyse.
TABLEAU N°7 : Ratios de rentabilité (en million de francs CFA)
Année
2004
2005
2006
2007
2008
Résultat net
2.259
2.188
547
3.211
6.004
Fonds propre
23.719
25.006
25.354
28.565
35.122
ROE >15 %
9,52
8,75
2,08
Actif total
263.422
281.715
255.258
11,24
349.020
17,09
428.399
ROA>3%
0,86
0,78
0,21
0,92
1,40
Eléments
Source : états financiers de la BOA-Bénin
Commentaire
42
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
De 2004 à 2006, le résultat de la Banque a connu une régression jusqu’à
atteindre un niveau très bas en 2006 avant d’amorcer en 2007 une progression.
Cette progression n’offre pas une rentabilité financière suffisante. Le ROE
évolue dans le même sens et au même rythme que le résultat. Il connaît son
niveau le plus bas dans la régression en 2006 avant de se hisser en 2008 au
dessus de la norme requise de 15%. En ce qui concerne le ROA, il reste très loin
des 3% requis. Cet état de chose montre que la BOA-Bénin n’arrive pas à
exploiter de manière efficiente ses actifs qui sont en hausse de plus de 23% à fin
2008.
¾ Analyse de l’activité et des résultats
Le tableau ci-dessous nous montre la confiance des déposants à la BOABénin et ce, par l’accroissement des dépôts de la clientèle. En cinq (5) ans, les
dépôts sont passés de 207,326 milliards à 286,192 milliards.
L’augmentation des dépôts est due à la politique de proximité de la
clientèle avec l’ouverture des agences et des guichets automatiques.
TABLEAU N°8 : Evolution des activités (en million de francs CFA)
Année 2004
2005
2006
2007
2008
Eléments
Chiffres d’affaires
20.835
21.550
22.329
26.322
34.747
Dépôts des clients
207.326
212.630
202.880
255.621
286.191
Créances sur la clientèle
124.654
119.319
120.725
173.904
200.554
12.268
12.691
18.188
19.030
-
6.251
11.315
15.437
17.481
-
53,15
89,15
84,87
91,86
-
Créances douteuses brutes (A)
Provision pour dépréciation des
créances (B)
Taux de couverture (B/A) des
créances douteuses %
Source : Rapports d’activités de la BOA-Bénin
43
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Commentaire
L’accroissement des crédits à la clientèle met en évidence l’implication de
la BOA-Bénin dans le financement de l’économie nationale. Ceci stipule que
malgré la concurrence, la BOA-Bénin continue de garder une grande part de
marché.
Les créances douteuses augmentent en passant de 12.268 à 19.030 million
en espace de cinq ans (2004 à 2008). Ce résultat met en exergue la qualité du
portefeuille et participe dans une certaine mesure à la faiblesse constatée au
niveau du ratio de structure du portefeuille. Toutefois, le taux de couverture des
créances douteuses par les provisions est très satisfaisant.
TABLEAU N°9 : Evolution des résultats (en million de francs CFA)
Année 2004
2005
2006
2007
2008
13.825
14.366
17.795
22.191
brut 5.742
6.515
5.989
9.474
12.384
2.259
2.188
547
3.212
6.004
Eléments
Produits nets bancaires
Résultat
12.728
d’exploitation
Résultat net
Source : Rapports d’activité BOA-Bénin
44
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Graphique N°3 : Evolution des résultats
Commentaire
Le produit net bancaire a subi une évolution croissante sur la période
(2004 à 2008) en passant de 12.728 à 22.191 millions grâce à la dynamique de
l’activité d’intermédiation de BOA-Bénin.
Les deux résultats, le résultat net et le résultat brut d’exploitation, ont
évolué en dent de scie mais restent positifs sur la période d’analyse (2004 à
2008). Cette baisse est due à la qualité du portefeuille nécessitant la constitution
de provision sur les créances douteuses et l’effet des amortissements sur les
immobilisations ainsi que le solde en perte des corrections de valeur sur
créances et du hors bilan.
TABLEAU N°10 : Evolution des fonds propres (en million de francs CFA)
Année
Eléments
Fonds propres
Total bilan
Résultat net
Fonds propres/Total bilan (%)
Résultat net / Fonds propres (%)
2004
2005
2006
2007
2008
23.719
25.006
26.354
28.565
35.122
263.423
281.714
255.258
349.020
428.399
2.259
2.188
547
3.212
6.004
9
8 ,88
10,32
8,18
8,20
9,5
8,75
2,08
11,24
17,09
Source : Etats financiers de la BOA-Bénin
45
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Graphique N°4 : Evolution des fonds propres et total bilan
Commentaire
Les fonds propres ont connu une évolution croissante depuis 2004 en
passant de 23.719 à 35.122 million en 2008. De plus, le rapport des fonds au
total bilan qui s’est établi à 9,5% en 2004, a chuté jusqu’à 2,08% en 2006 avant
de remonter à 17,09% en 2008. Au même moment, le ratio des fonds
propres/total bilan connaît une évolution en dent de scie et atteint son niveau le
plus élevé en 2006 malgré la chute du ROE.
Ce résultat vient confirmer la solvabilité de la BOA- Bénin et sa capacité
à résister au risque. Cette performance est le résultat de nouveaux
investissements.
De l’analyse générale des résultats, on constate que la BOA-Bénin fait
beaucoup d’effort pour garantir la sécurité des fonds des déposants et limiter les
risques liés aux crédits distribués.
46
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Paragraphe 2 : ANALYSE DES INDICATEURS DE GESTION DES
FRAIS GENERAUX.
Cette analyse sera axée essentiellement sur trois (3) indicateurs
caractéristiques des frais généraux. Il s’agit :
¾ du coefficient net d’exploitation
¾ du ratio des frais généraux
¾ du ratio des frais de personnel
A. LE COEFFICIENT NET D’EXPLOITATION
Il est égal au rapport des frais généraux augmentés des charges de
structure par le produit net bancaire.
TABLEAU N°11 : Coefficient net d’exploitation (en million de francs CFA)
Année 2004
2005
2006
2007
2008
généraux 6.159
6.802
7.440
7.449
8.806
Eléments
Frais
d’exploitation
Dotation aux amortis
828
899
964
872
1.000
Total (1)
6.987
7.701
8.404
8.321
9.806
Produit net bancaire (2)
12.728
13.825
14.366
17.795
22.191
Ratio (1) / (2) (%)
54,89
55,70
58,50
46,76
44,19
Source : Etats financiers BOA-Bénin
47
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Graphique N°5 : Evolution du coefficient d’exploitation
Commentaire
Le coefficient net d’exploitation se trouve dans la norme fixée à 70% et
connaît une baisse de 2006 à 2008 en passant de 58,5% à 44,19% en 2008. Cela
un bon signe pour la banque.
Ce résultat est dû à l’accroissement soutenu du produit net bancaire qui
permet de couvrir l’évolution des frais généraux qui croissent moins vite que le
produit net bancaire. Mais l’accroissement de ces frais consomment le PNB et
n’assure pas un résultat considérable. Les ratios liés aux composants des frais
généraux permettront d’apprécier amplement la situation.
B. LE RATIO DES FRAIS GENERAUX
C’est le rapport entre les frais généraux et les encours de crédit à la
clientèle.
Tableau N°12 : Ratio des frais généraux (en million de francs CFA)
Année
Eléments
Frais généraux
Encours
Ratio (1) / (2) (%)
2004
2005
2006
2007
2008
6.159
6.802
7.440
7.449
8.806
124.654
119.319
120.726
173.904
200.554
4,94
5,7
6,16
4,28
4,39
Source : Etats financiers BOA-Bénin
48
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Commentaire :
Le ratio des frais généraux mesure ce que l’institution engage avant de
placer 100 F CFA en crédit au profit de la clientèle.
A ce niveau, la performance ne serait atteinte que si l’institution engage
moins de 20 F CFA dans les dépenses pour placer 100 F CFA, ce qui constitue
une performance. Cet indicateur évolue en dent de scie sur la période de 2004 à
2008. Cette situation permet de noter que les dirigeants n’ont pas la maîtrise des
charges opérationnelles. Il convient donc, dans le contexte de la concurrence
accrue, que cet indicateur soit bien suivi pour permettre à la Banque d’être plus
compétitive.
C. RATIO DES FRAIS DE PERSONNEL
Cet indicateur mesure ce que l’institution engage dans le personnel pour
placer 100 F CFA de crédit au profit de la clientèle. Il permet aux dirigeant, en
plus de l’effectif des agents, de mettre en place des stratégie de gestion du
personnel afin d’engager moins de 10 F CFA pour 100 F CFA placé en crédit
au profit de la clientèle de la BOA-Bénin.
TABLEAU N°13: Ratio des frais personnel (en million de francs CFA)
Année
Eléments
Effectif
Masse salariale (million de
2004
2005
2006
2007
2008
226
254
272
273
-
2.801
3.056
3.248
3.372
4.119
124.654
119.319
120.726
173.904
200.554
2,25%
2,56%
2,69%
1,94%
2,05%
FCFA)
Encours de crédit (million de
FCFA)
RFP
Source : Etats financiers de la BOA-Bénin
49
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Commentaire
A la lecture de ce tableau, nous pouvons dire que la masse salariale de la
BOA-Bénin est en constante évolution de 2004 à 2008. Cette évolution s’opère
dans le même sens et un peu plus que celle des crédits accordés. De ce fait, le
ratio des frais de personnel a connu une progression de 2004 à 2008 sans pour
autant atteindre 10 F CFA pour 100 f CFA accordé en crédit.
Cette marge des frais de personnel au regard des frais généraux, nous
pousse à considérer les autres frais généraux qu’engage la BOA-Bénin. Un tour
d’horizon montre qu’ils sont supérieurs aux frais de personnel qui sont dans la
norme des frais que la BOA-Bénin ne peut éviter à cause de la croissance des
activités induite par la stratégie de proximité.
50
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Ce chapitre sera consacré dans sa section n°1 à l’exposé des difficultés et
limites, la vérification des hypothèses. Dans sa section n°2, nous essayerons
d’apporter, à travers nos suggestions et recommandations, notre modeste
contribution pour l’amélioration de la performance financière de la BOA-Bénin.
SECTION N°1 : DES DIFFICULTES ET LIMITES A LA
VERIFICATION DES HYPOTHESES
Nous procéderons dans cette partie à la description des conditions de
vérification, du degré de validation et à l’établissement synthétique de
diagnostic.
Paragraphe 1 : DIFFICULTES ET LIMITES
Tout travail de recherche nécessite les ressources de toutes formes pour sa
réalisation. Il ne nous a pas été possible d’étendre nos travaux de recherche à
tout le GROUP BOA. Cela est dû aux moyens d’investigation très limités.
Cependant, nous avons travaillé sur la BOA-Bénin en tenant compte de ses
informations financières.
Nous tenons à préciser d’abord que nous n’avons pas effectué un stage à
la BOA-Bénin. Nous nous sommes basés sur ses états financiers pour conduire
nos travaux de recherche. Nous avons tenté, mais en vain, de rencontrer les
autorités du service compétent. Les proches que nous avons réussi à rencontrer,
sont réticents. Ils ont accepté nous donner certaines informations sous le couvert
de l’anonymat.
La rencontre avec un cadre de la BOA-Bénin et un cadre de la BCEAO
nous a permis d’avoir la signification des notions de base et certaines précisions
quant au calcul des ratios.
51
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Nous avons constaté que la rétention d’information est une monnaie
courante à cause de la concurrence de plus en plus intense dans le secteur
bancaire.
En ce qui concerne la documentation, le problème s’est posé. La plupart
des livres que nous avons lus, traitent de la monnaie, de ses caractéristiques et de
ses incidences sur l’économie.
Compte tenu de l’évolution du secteur bancaire, les banques elles-mêmes
n’arrivent pas à calculer tous les ratios. Ce constat vient du fait que sur la
période de notre étude (2004-2008), tous les rapports d’activités que nous avons
consultés n’ont traité que de quelques ratios. Dans les rapports d’activités de la
BCEAO, nous avons relevé deux ratios sur cinq. Ce qui montre la pertinence de
notre constat.
Le temps que nous disposons ne nous a pas permis pas d’atteindre les
institutions compétentes pour l’accord de stage (BCEAO, BOA-Bénin) histoire
d’avoir toutes les informations sur la réforme du secteur bancaire afin de
calculer tous les ratios.
Paragraphe 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES
A- VERIFICATION DE L’HYPOTHESE N°1
1- Condition de vérification
L’hypothèse N°1 serait vérifiée si :
¾ La BOA-Bénin ne réalise pas une rentabilité efficiente (contreperformance financière) et reste dans les normes prudentielles
prescrites par la réglementation bancaire dans l’UMOA.
Elle peut être aussi vérifiée si :
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ La BOA-Bénin est obligée d’outre passer les normes prudentielles
afin de réaliser une rentabilité efficiente.
Cette hypothèse serait infirmée dans l’unique cas où la BOA-Bénin réalise
une rentabilité efficiente malgré le respect du cadre réglementaire restrictif.
2- Degré de validation
De l’hypothèse de base comparée aux résultats obtenus, nous remarquons
que la BOA-Bénin ne respecte pas la plupart des normes prudentielles.
Toutefois, l’évolution de ses activités et l’analyse de ses différents résultats
montrent que la BOA-Bénin est financièrement performante.
En conclusion, la première hypothèse selon laquelle le cadre
réglementaire des ratios prudentiels est trop restrictif pour une rentabilité
efficiente des activités est vérifiée.
3- Etablissement synthétique du diagnostic
¾ Elément du diagnostic n°1 : Le cadre réglementaire des ratios
prudentiels est trop restrictif pour une rentabilité efficiente des
activités de la BOA-Bénin.
Ce diagnostic posé montre le grand risque que court la BOA-Bénin dans
l’exercice de ses activités. Certes, la BOA-Bénin est légalement constituée pour
exercer les activités bancaires et respecte certaines normes de la profession.
Mais, le non respect du ratio de structure de portefeuille explique le risque qu’on
a évoqué. Cela s’explique par le problème de refinancement qu’aura la BOABénin face à d’éventuelles difficultés de remboursement des gros crédits.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
B- VERIFICATION DE L’HYPOTHESE N°2
1- Condition de vérification
¾ Cette hypothèse serait vérifiée si les frais généraux ne sont pas
contenus dans une limité exigée par le coefficient net d’exploitation
dont le maximum est de 70%. Cette vérification doit aussi tenir
compte du ratio des frais généraux et celui des frais du personnel qui
constituent les charges de fonctionnement ;
¾ L’hypothèse serait infirmée lorsque le coefficient net d’exploitation
dépasserait la norme exigée et que la BOA-Bénin engage plus de 20
FCFA dans les dépenses pour placer 100 FCFA en crédit et plus de
10 FCFA dans le personnel pour 100 FCFA placé en crédit au profit
de la clientèle.
2- Degré de validation
De l’analyse du coefficient net d’exploitation de la BOA-Bénin sur la
période de notre étude (2004 – 2008), il est à noter que le coefficient est en
dessous de la norme exigée. Pour un taux de 54,85% en 2004, on est à 44,19%
en 2008 soit une régression près de 10 points. Ceci montre l’effort très
encourageant de la BOA-Bénin à contenir les frais généraux dans le sens
d’évolution du Produit Net Bancaire.
Il faut reconnaître que les frais généraux ont connu une évolution au cours
de la période. Cela est dû à la stratégie de développement des activités de la
BOA-Bénin et du contexte actuel des banques au Bénin : la concurrence accrue.
Les stratégies de développement des activités de la BOA-Bénin définies
supra, visent à étendre son réseau en optant pour une politique de proximité de
la clientèle et la promotion des ressources humaines.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Le système bancaire béninois est caractérisé par la présence de douze (12)
banques classiques et un développement du système financier décentralisé
exacerbé par la politique de microcrédits aux plus pauvres initiées par le
gouvernement. Ces facteurs exogènes obligent la BOA-Bénin à mettre tous les
outils de la technologie de point de son côté pour faire face à ses concurrents.
Nous remarquons aussi que dans le domaine de la gestion des frais
généraux et des frais de personnel spécifiquement la BOA-Bénin reste
performante.
Somme toute, nous pouvons dire que la BOA-Bénin maîtrise ses frais
généraux. Cependant, une attention particulière doit être portée sur les autres
frais généraux. L’hypothèse n°2 n’est pas vérifiée.
3- Etablissement synthétique du diagnostic
La BOA-Bénin maîtrise ses frais généraux.
SECTION N°2 : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Cette section nous permettra d’apporter notre modeste contribution à
l’amélioration de la performance financière de la BOA-Bénin qui est d’ores et
déjà réalisée.
Paragraphe 1 : AMELIORATION DE LA PERFORMANCE DANS UN
CADRE REGLEMENTAIRE RESPECTE.
La vérification de l’hypothèse selon laquelle le cadre règlementaire
restrictif est un facteur de limitation de la rentabilité, attire notre attention sur les
fondements réels de la performance de la BOA-Bénin.
On se réjouirait si la BOA-Bénin ne réalise pas une performance
financière mais reste dans le cadre règlementaire défini par l’UMOA.
55
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Car le non respect du ratio de structure signifie que l’institution court un
grand danger de refinancement. Alors nous suggérons à la BOA-Bénin la mise
en place d’une structure chargée essentiellement du montage des demandes
d’accord de classement au niveau de la BCEAO.
Cette structure aura pour responsabilité de recevoir à temps et avec
célérité les accords pour les crédits à accorder. Entre autres tâches, la structure
doit :
¾ renforcer ses relations avec les services techniques de la BCEAO ;
¾ se doter d’un potentiel de ressources humaines en qualité et en quantité ;
car une seule défaillance ou un retard au niveau de ce service paralyserait
les relations d’affaires avec les clients et la performance de la banque
prendra un coup ;
¾ obtenir et s’approprier le dispositif prudentiel et s’informer attend de son
actualisation ;
¾ sensibiliser les gros clients sur les circulaires de la Commission Bancaire
et de la BCEAO en leur précisant leurs responsabilités. La clientèle doit
être impliquée dans la gestion de l’entreprise. Elle doit être informée à
tout moment des dispositions prises par les autorités monétaires. Les
dirigeants de la BOA-Bénin doivent considérer la clientèle comme faisant
partie des ressources humaines de l’entreprise et cesser les exclusions qui
sont constatées au niveau informationnel ;
¾ sensibiliser les entreprises sur la nécessité d’établir au terme de chaque
exercice les états financiers. Ceci et surtout à cause de l’importance de ces
derniers dans le dossier de demande d’accord de classement ;
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ mettre à la disposition de la clientèle les dossiers à fournir pour les
demandes d’accord de classement.
Ce service d’obtention d’accord de classement doit se mettre au service
des gros clients pour leur fournir les conseils nécessaires pouvant les aider à
rassembler dans le délai les pièces essentielles.
Avec les reformes actuelles des accords de capital de Bâle II, la BOABénin doit se doter soit d’un système interne de notation ou faire appel à des
agences de notations pour l’appréciation des contreparties dans le calcul du ratio
de Mc DONOUGH.
La mise en ouvre de toute ces recommandations permettrait à la BOABénin de consolider sa performance et de disposer d’un portefeuille sain qui
limite les risques.
Aussi est il indispensable pour la BOA-Bénin de mettre en œuvre les
stratégies de marketing bancaire pour inciter la clientèle à effectuer des dépôts à
terme pour le financement des projets de développement. A ce titre, les autorités
monétaires doivent revoir les taux directeurs pour permettre à la BOA-Bénin
d’avoir une marge de manœuvre pour agir sur les taux créditeurs afin d’attirer
les dépôts à terme.
Paragraphe 2 : AMELIORATION DE LA MAITRISE DES FRAIS
GENERAUX.
Dans le cas précis de la BOA-Bénin, l’objectif de la gestion des frais
généraux n’est plus de les réduire mais plutôt la mise en œuvre des moyens de
maîtrise de ces frais. La BOA-Bénin s’évertue déjà à maîtriser ses frais
généraux.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Cependant au niveau des autres frais généraux que sont les frais de site
(nettoyage, gardiennage, accueil), la logistique, la maintenance, la sécurité, les
transports et voyage, l’informatique, les assurances, la communication, le
juridique, la publicité, etc., une attention particulière leur doit être accordée.
Ceci passe par la mise en place du plan d’action qui met en exergue les
fournisseurs et la détermination des centres de responsabilité.
Dans chaque domaine, des actions stratégiques doivent être précisées pour
la maîtrise des frais généraux.
Dans le domaine de l’informatique, les coûts de télécommunication sont
en forte baisse unitaire mais les volumes traités connaissent des progressions
importantes qu’il faut chercher à limiter.
Le domaine des frais de déplacement, ce que l’on peut recommander,
c’est d’envisager un changement périodique de dispositif, quel qu’il soit, car il
est l’occasion d’une remise en cause de certaines habitudes et d’une mise en
concurrence.
Les dépenses marketing peuvent être négociées avec les prestataires,
agences de publicité ou les centrales d’achat d’espace avec lesquelles les
possibilités d’économies sont importantes. La réduction des frais généraux dans
ce cas consiste à trouver la solution assurant le meilleur équilibre efficacité coût.
La BOA-Bénin avec sa notoriété actuelle doit limiter les publicités de
propagande. Alors les frais de publicités doivent être réduits dans le budget des
frais généraux.
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
Les banques dans le rôle de collecte de dépôts et de distribution de crédits
sont de véritables pourvoyeuses de ressources pour le financement de
l’économie.
Si leur rôle de financement de l’économie constitue un facteur favorable
pour cette dernière, il importe de préciser qu’il est aussi un facteur de risque de
chute. La place prépondérante qu’occupent ces institutions dans la destinée
d’une nation, d’une région, d’un continent ou du monde entier soulève la
question de l’importance de la règlementation qui doit les encadrer.
Au sein de l’UMOA, cette règlementation est renforcée à tout instant
comme c’est le cas partout ailleurs dans le monde. Elle est axée essentiellement
sur les dispositifs prudentiels qui imposent aux banques le respect des normes
qui réconfortent la performance financière.
S’il est vrai que le dispositif prudentiel de l’UMOA revêt un caractère
exigent et rigoureux, il n’en demeure pas moins vrai qu’il participe du souci de
garantir une stabilité financière et de limiter les crises financières dans la région.
Ainsi notre étude qui a couvert la période des crises financières actuelles
permet d’apprécier les effets de cette dernière sur la BOA-Bénin.
A ce titre, la BOA-Bénin, malgré sa présence sur le marché boursier, n’est
pas touchée par la crise financière.
Sur cette période, la BOA-Bénin a renforcé sa performance en présentant
des grandeurs qui sont en majorité en évolution. Cependant il faut préciser que
les dépôts à terme sont insignifiants pour faire face aux emplois à long terme.
Aussi doit-on constater que le respect strict de la règlementation est un
facteur de limitation de la rentabilité des banques. Les accords de Bâle II
permettent d’y faire face par :
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Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
ANALYSE DE LA PERFORMANCE FINANCIERE INSTITUTIONS BANCAIRES : CAS DE LA BANK OF AFRICA BENIN
¾ la prise en compte des risques crédits ;
¾ la notation comme outil de survie des contreparties dans le calcul
des ratios.
S'il est vrai que le nouvel Accord offre aux banques et établissements
financiers le choix de leurs outils de gestion des risques, il convient cependant
de reconnaître que les efforts à fournir au plan technique restent de taille.
60
Réalisé par Jean-Baptiste ADIWA et Théodor MASSEDE
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
9 « GUIDE BANCAIRE DE L’UEMOA », (2003) ;
9 BARREAU J. et DELAHAYE J. (2006) « Gestion financière » 15ème
édition, DUNOD ;
9 COHEN E. (1997) « Analyse financière » 4ème tirage. Economia,
Paris ;
9 LAVAUD Robert (1974) « Comment mener une analyse financière »,
édition DUNOD ;
9 MEYER J. (1999) « contrôle de gestion », PUF, Que sais-je ? 7ème
édition ;
9 MBANGALA M. A. (2005) « manuel de finance, analyse et gestion
financière » UCL ;
9 SAUVAGEOT G. (1998) « Précis de finance », 5ème édition, Paris ;
2. MEMOIRES
9 ALASSANE OSSENI INOUSSA « Problématique de la performance
financière des institutions de micro finance : cas de l’agence PAPME/BENIN »,
cours à distance, Master en Gestion des Projets, 2009 ;
9 DOVOEDO Enagnon Achille H. & BOURAÏMA Hamel « analyse
de la solvabilité et de la rentabilité de l’africaine des assurances », FASEG,
2008 ;
9 Nassirou NOUROU et Abdou Wayidi MACHOUDI « analyse
financière
et
performance
de
la
Banque
Islamique
de
Développement », FASEG, 2004 ;
a
9 Donatien AKOGOUN et Faustin LOKONON « Diagnostic financier
d’une société de manutention portuaire : cas de la SMTC », FASEG,
2008 ;
9 AGUESSY Ignace « contrôle interne et son impact sur la gestion
bancaire du risque de crédit : cas de la Bank of Africa »,
FASEG ,2006 ;
3. LEXIQUES
9 Lexique d’économie, 7ème édition, Dalloz
9 Lexique de gestion, 6ème édition, Dalloz
9 Lexique des termes juridiques, 13ème édition, Dalloz.
4. RECHERCHES SUR INTERNET
9 www.bkofafrica.net : site de BANK OF AFRICA ;
9 www.afdb.org : site de la BAD;
9 www.boad.org : site de la BOAD ;
9 www.bceao.int : site de la BCEAO ;
9 www.banque-france.fr : site de la BANQUE DE FRANCE
b
ANNEXE N°1
Accord de Bâle II
Pilier 1
Exigences minimales de Fonds
Propres
Pilier 2
Processus de surveillance prudentielle
Pilier 3
Discipline de marché
Risque crédit
Processus d’évaluation du niveau de FP
Montant et structure des Capitaux Propres
Risque opérationnel
Evaluation du processus par autorités
Analyse de l’exposition
Risque de marché
Niveau de FP > Ratios réglementaires
FP et adéquation avec niveau de risque
Mesures correctives si non respect
SCHEMA: Bâle
II, Mc DONOUGH
c
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION .............................................................................. 1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE........ 3
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE............................................................................. 3
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE ET INTERET DU SUJET ...................................3
PARAGRAPHE 2 : LES OBJECTIFS ET LES HYPOTHESES DE RECHERCHE............9
SECTION 2 : DE LA REVUE DE LITTERATURE A LA METHODOLOGIE
DE RECHERCHE.................................................................................. 12
PARAGRAPHE 1 : REVUE DE LITTERATURE ..............................................................12
PARAGRAPHE 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ..........................................23
CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL ET ANALYSE
DE LA PERFORMANCE DE LA BOA-BENIN .................................... 30
SECTION 1 : CADRE INSTITUTIONNEL................................................................. 30
PARAGRAPHE 1 : PRESENTATION DE LA BOA-BENIN ............................................30
PARAGRAPHE 2 : LES STRUCTURES ORGANISATIONNELLES DE LA BOABENIN..................................................................................................33
SECTION 2 : ANALYSE DE LA PERFORMANCE .................................................. 38
PARAGRAPHE 1 : ETUDE DES RATIOS PRUDENTIELS ET ANALYSE DE
RENTABILITE ....................................................................................38
PARAGRAPHE 2 : ANALYSE DES INDICATEURS DE GESTION DES FRAIS
GENERAUX.......................................................................................47
CHAPITRE III : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS............. 51
SECTION 1 : DES DIFFICULTES ET LIMITES A LA VERIFICATION DES
HYPOTHESES ...................................................................................... 51
PARAGRAPHE 1 : DIFFICULTES ET LIMITES ...........................................................51
PARAGRAPHE 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ..............................................52
SECTION 2 : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATION ....................................... 55
PARAGRAPHE 1 : AMELIORATION DE LA PERFORMANCE DANS UN
CADRE REGLEMENTAIRE RESPECTE .........................................55
PARAGRAPHE 2 : AMELIORATION DE LA MAITRISE DES FRAIS GENERAUX...57
CONCLUSION GENERALE .......................................................................... 59
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. a
ANNEXES............................................................................................................ c
TABLE DES MATIERES .................................................................................. d
v
c