Jacques Rogge : «La liberté de parole me manque

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Jacques Rogge : «La liberté de parole me manque
Jacques Rogge : «La liberté de parole me manque»
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Jacques Rogge : «La liberté de
parole me manque»
Laurence Schneider
11/01/2010 | Mise à jour : 11:56 |
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«Les petites phrases, ce n'est pas efficace, c'est pour démolir, jamais pour construire.
Je n'aime pas ça.» Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Le président du CIO, ancien champion de voile, promet ses écrits
personnels «non censurés» dans une trentaine d'années.
«M. Samaranch avait une liberté de parole que je n'ai plus, surtout avec le
développement d'Internet. Et cette liberté de parole, elle me manque. Je n'ai
jamais hésité à critiquer certaines positions du CIO auparavant. Je représente
aujourd'hui l'institution, donc je dois parler, malheureusement, politique.» La
fonction habille le langage. En devenant président du CIO au XXIe siècle,
Jacques Rogge a adopté cet «olympiquement correct», ce discours consensuel,
voire tiède, souvent reproché aux membres de la vénérable institution.
«Comprenez que le CIO, c'est une organisation de 205 comités nationaux,
autant de cultures, de systèmes politiques, une organisation qui traite avec les
monde commercial et médiatique, qui s'adresse aux jeunes», explique l'ancien
champion de voile et ancien rugbyman qui, selon le magazine Forbes, fait partie
aujourd'hui des 67 personnalités les plus puissantes de la planète. «Je crois qu'il
faut un langage clair, et ni brutal, ni grossier. Les petites phrases, ce n'est pas
efficace, c'est pour démolir, jamais pour construire. Je n'aime pas ça.»
Depuis sa prise de fonction en 2001, Jacques Rogge a dû se faire parfois
violence. «Il m'est arrivé d'avoir eu des mots sur la langue !» rigole celui qui se
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dit «d'un naturel calme». Ses manières policées et diplomatiques évoquent une
force tranquille qui a su séduire très tôt. Jacques Rogge n'avait «pas de plan de
carrière. Il y a eu une part de hasard, de chance et des rencontres». Celle, à la
fin des Jeux de 1976, ses derniers comme athlète à 34 ans, avec le président du
comité olympique belge. Celle au début des années 1990 avec Juan Antonio
Samaranch, alors qu'il emboîtait le pas à l'Histoire.
«On m'a élu à la présidence des comités olympiques européens le 8 octobre
1989 pour être le trait d'union entre l'Est et l'Ouest. Deux semaines après, le
mur de Berlin tombait ! J'ai alors été avec M. Samaranch dans 15 pays exsoviétiques pour les aider à créer leur comité olympique national. C'est à cette
époque que j'ai découvert la force du mouvement olympique que j'ignorais. Et
c'est là que Samaranch m'a remarqué et m'a proposé comme nouveau membre
du CIO.»
C'était en 1991 et depuis, son ascension s'est faite en ligne droite, rapide. Si
Jacques Rogge se dit d'une grande timidité, il a su parler avec fermeté au sein
de la puissante commission exécutive quand les scandales ont ébranlé le CIO.
Mais président demande un ton à part. Alors quand quelque chose lui déplaît ?
«Je me défoule dans mes écrits. Depuis le premier jour, je me déplace avec un
petit papier et j'annote tout. Ce sera donné au CIO quand je partirai, gardé sous
embargo pendant trente ans. Le seul problème pour ceux qui accéderont alors à
mes écrits intimes sera de déchiffrer mon écriture de médecin ! Dedans, il y a
des critiques, justes ou non. Ce sera utile plus tard pour les historiens et le
mouvement sportif de savoir ce qui s'est passé pendant ces années. Ce sera la
version non censurée. Comme je ne veux pas blesser des gens ni des familles,
les trente ans permettront l'oubli et la licence du temps.»
LIRE AUSSI :
» INTERVIEW - Rogge : «Le pouvoir de président du CIO, ça se bâtit»
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