Communiqués et Rapports sur les actions de

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Communiqués et Rapports sur les actions de
SpyTune
Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Communiqué du Comité pour les libertés en Tunisie Aix-Marseille
OMCT : Tunisie : L'avocate Radhia Nasraoui entame une grève de la faim illimitée [en français, in english]
Solidarité avec Radhia Nasraoui en Grève de la Faim, par Comité National de Soutien à Hamma Hammami
Reporters sans frontières soutient Radhia Nasraoui dans sa grève de la faim
CRLDHT : Flash-info 27 juin 2002
Hourrya/Liberté : Hamma Hammami publie : le chemin de la dignité
LTDH Info Express 30 juin 2002
Déclaration Commune des partis d'opposition et du Bâtonnier des Avocats de Tunisie
CRLDHT: LA GREVE DE LA FAIM DE RADHIA NASRAOUI
TUNISIE : 11ème jour de grève de la faim de Radhia Nasraoui. La FIDH saisit le Groupe de travail sur la
détention arbitraire des Nations-unies sur le cas de Hamma Hammami, porte-parole du Parti Communiste
des Ouvriers de Tunisie (PCOT)
Communiqué du CNLT : Offensive contre les avocats
Emission sur Radio droit de cité et débat à la librairie La Réserve
Soutien de l'INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX à Radhia Nasraoui
Tunisie : Liberté pour les prisonniers d’opinion
Compte rendu: Réunion de soutien à Radhia Nasraoui et aux prisonniers d'opinion en Tunisie
Députés européens : soutien à Radhia Nasraoui
LTDH: Communiqué du 7 juillet 2002
Tunisie : 15ème jour de grève de la faim de l'avocate Radhia Nasraoui [en français, in english]
Lettre à Monsieur Dominique de Villepin, par Yasmine Boudjenah (députée européenne)
TUNISIE/GREVE DE LA FAIM DE Me RADHIA NASSRAOUI: LETTRE OUVERTE DE 11 DEPUTES
EUROPEENS A M. ROMANO PRODI, PRESIDENT DE LA COMMISSION EUROPEENNE
LTDH Sfax: Journée de solidarité avec Radia Nasraoui
COMMUNIQUE D'INFORMATION, COMITE FEMMES DE SOUTIEN A RADHIA NASRAOUI
LTDH : Infos Express : 12 juillet 2002
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Urgent Radhia Nasraoui
Délégation du mouvement politique et associatif chez Radhia Nasraoui
La police investit brutalement par escalade l'immeuble de Radhia Nassaroui ; sa fille Ousseima terrorisée…
OMCT: Tunisie : Irruption de la police au domicile de Radhia Nasaroui, en grève de la faim depuis 18 jours.
Inacceptable acte d'intimidation
DECLARATION : A l'occasion de la conférence de presse organisée par le CNSHH
Action de soutien à la grève de la faim de Radhia Nasraoui
Tunisia : Deterioring Health Conditions of the Activist Radia Nasrawi , par APHRA
Communiqué n°4: La grève de la faim de Radhia Nasraoui contraint Ben Ali à se nourrir de sa déchéance,
par Les Habitants de la rue Mansouri
LTDH: Infos Express - 18 juillet 2002
Conférence de presse du 17Juillet 2002
CRLDHT: FLASH - INFO : SOLIDARITE AVEC RADHIA NASRAOUI
Radhia Nasraoui. 28ème jour de grève de la faim. Sa santé se détériore dangereusement. Sa fille Sarra, 3
ans, empêchée de quitter le territoire tunisien
LTDH: Infos Express - 23 juillet 2002
Grève de solidarité des anciens détenus politiques à Paris. Trentième jour de grève de la faim de Radhia
Nasraoui
ATFD: Appel urgent à toutes les femmes à travers le monde. Solidarité avec Radhia NASRAOUI
Email : [email protected]
Visitez notre site web : http://spidertn2002.tripod.com
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Communiqué du Comité pour les libertés en Tunisie Aix-Marseille
26 juin 2002
Me Radhia Nasraoui a décidé d’entamer, à compter du 26 juin 2002, Journée mondiale contre la torture, une
grève de la faim pour demander la libération immédiate de son mari Hamma Hammami condamné à 3 ans et
2 mois d’emprisonnement pour délits d’opinion ainsi que celle des ses trois compagnons messieurs
Amroussia, Taamalah et Maddouri, et de tous les prisonniers politiques. Elle dénonce les conditions de
détention de Hammami qui ne peut bénéficier de la visite de ses enfants qu’à travers un grillage.
Malgré l’envoi de multiples courriers seules deux cartes lui sont parvenues.
Il n’a pas davantage reçu les nombreux livres qui lui ont été envoyé. Nous dénonçons avec véhémence ces
violations renouvelées des droits fondamentaux, les atteintes à la liberté d’expression et de communication
(Zouhair Yahyaoui condamné à deux ans de prison pour un site web, lignes téléphoniques de nombreux
militants tunisiens coupés depuis plusieurs semaines, etc.) Il est inacceptable que le seul moyen pour
Radhia Nasraoui de faire entendre sa voix soit de mettre ses jours en danger. Nous exigeons de nos
gouvernements qu’ils condamnent fermement et sans concession toutes ses atteintes aux droits de
l’homme.
Le Comité pour les libertés en Tunisie Aix-Marseille
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
COMMUNIQUE DE PRESSE
Aux représentants de la presse
Genève, le 26 juin 2002
Tunisie : L'avocate Radhia Nasraoui entame une grève de la faim illimitée.
L'avocate tunisienne Radhia Nasraoui, infatigable combattante en faveur des droits de l'homme et membre
de l'Assemblée de l'Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) a entamé ce jour une grève de la faim
illimitée.
A travers cet acte, Me Nasraoui exige la libération de son mari emprisonné et condamné pour des délits
d'opinion à trois ans et deux mois de détention, et proteste contre les tracasseries dont elle, sont mari et ses
enfants sont l'objet.
En effet, depuis début avril, elle n'a pas obtenu l'autorisation de voir son mari en tant qu'avocate alors même
que celui-ci a déposé une requête en cassation après sa condamnation en appel le 30 mars dernier. Par
ailleurs, sa fille Ouseima, 13 ans, ne peut voir son père qu'à travers deux rangées de grillages sous
surveillance de plusieurs gardiens, ce qui la déstabilise profondément. Enfin, sa plus jeune fille Sarra, 3 ans,
qui est née durant la clandestinité de son père et qu'elle n'a, de ce fait, jamais rencontré, n'a pas le droit de
lui rendre visite en présence de sa mère, ce que celle-ci estime, pour des raisons évidentes, inacceptable.
D'autre part, Hamma Hammami n'a pratiquement pas reçu le nombreux courrier qui lui a été adressé, pas
plus que les livres que son épouse lui a fait parvenir.
L'Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) demande à l'administration des prisons et au Ministère de
la Justice de faire preuve d'humanité et de cesser ce traitement arbitraire à l'égard de M. Hammami et de sa
famille, et craint que les prisonniers d'opinion moins connus que lui, ne soient l'objet de traitements encore
plus intolérables.
Tout en se préoccupant vivement pour sa santé, l'OMCT soutient sans réserve Me Radhia Nasraoui à
l'occasion de sa grève de la faim.
Contact OMCT : Christine Ferrier +4122 809.49.39
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
World Organisation Against Torture (OMCT)
Organización Mundial Contra la Tortura (OMCT)
8 rue du Vieux-Billard
Case postale 21
CH-1211 Geneve 8
Suisse/Switzerland
Tel. : 0041 22 809 49 39
Fax : 0041 22 809 49 29
E-mail : [email protected]
http://www.omct.org
PRESS RELEASE
Geneva, 26 June 2002
Tunisia : Lawyer Radhia Nasraoui begins an unlimited hunger strike</B.
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Tunisian lawyer Radhia Nasraoui, an untiring activist in favour of human rights and a member of the
Assembly of the World Organisation Against Torture (OMCT), today began an unlimited hunger strike.
Ms. Nasraoui is demanding the release of her husband, Hamma Hammami, who was sentenced to three
years and two months' detention for his political opinions and she is also protesting against the harassment
that she, her husband and her children have suffered.
Ms. Nasraoui has not been granted permission to see her husband - in her capacity as his lawyer - since
early April, despite the fact that her husband lodged an appeal to the court of cassation following his
sentencing on 30 March 2002. In addition, her daughter Ouseima, aged 13, is only able to see her father
through two layers of bars and under the supervision of several guards, a fact which has had a profoundly
negative impact upon her psychological state. Finally, her youngest daughter Sarra, aged 3, who was born
during her father's period in hiding and who, as a result, has never met her father, has not been given
permission to visit him accompanied by her mother, a situation which Ms. Nasraoui regards, for obvious
reasons, as unacceptable.
Hamma Hammami has reportedly received hardly any of the large number of letters addressed to him nor
have the prison authorities transmitted to him the books that his wife has sent him.
The World Organisation Against Torture (OMCT) would call upon the prison administration and the Ministry
of Justice to comply with international standards and to cease treating Mr. Hammami and his family in such
and arbitrary manner. OMCT is deeply concerned that other political prisoners who are less well known than
Mr. Hammami may be the object of even worse treatment.
While being extremely concerned for her well-being, OMCT expresses its unreserved support for Ms.
Nasraoui during her hunger strike.
Contact OMCT: Christine Ferrier +4122 809.49.39
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
World Organisation Against Torture (OMCT)
Organización Mundial Contra la Tortura (OMCT)
8 rue du Vieux-Billard
Case postale 21
CH-1211 Geneve 8
Suisse/Switzerland
Tel. : 0041 22 809 49 39
Fax : 0041 22 809 49 29
E-mail : [email protected]
http://www.omct.org
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Solidarité avec Radhia Nasraoui en Grève de la Faim
Comité National de Soutien à Hamma Hammami
Tunis le 25 juin 2002
Solidarité avec Radhia Nasraoui
en Grève de la Faim
Le 2/2/2002,Hamma Hammami, Ammar Amroussia, Abdejjabar Maddouri, Samir Taamallah, après plusieurs
années de vie en clandestinité, se sont rendus devant le tribunal pour y être jugés. Condamnés à plusieurs
années de prison, ils continuent à vivre en détention. Le « crime »pour lequel ces militants sont condamnés
à choisir entre la clandestinité et les geôles des prisons tunisiennes est leur attachement à leurs opinions
politiques. Prisonniers d'opinion, certains d'entre eux sont privés de liberté depuis 30 ans.
Nous avons, un moment, pensé que le sens profond de l'accueil réservé par des centaines de tunisiens et
des dizaines de militants des droits humains venus de plusieurs pays, à ces militants, devant le tribunal le
2/2/2002 ;allait être saisi par les autorités politiques ,et qu'elles auraient tourné la page. Un tel geste aurait
été perçu positivement, à un moment ou , de toutes parts, des voix s'élèvent pour réclamer un minimum de
justice et un certain sens du progrès. Seuls les régimes politiques retardataires continuent à mettre en prison
les opposants politiques.
Si la Tunisie est le pays de tous les Tunisiens, comme on se plait à le répéter, comment justifier le fait que
des Tunisiens soient privés de liberté, pour la simple raison qu'ils tiennent sur la société un discours
appelant à plus de justice sociale, à moins de privilèges ? Aujourd'hui, emprisonner une personne pour ses
idées, équivaudrait à mettre un homme ou une femme en état d'esclavage. La première situation vaut bien la
seconde. Il est normal que cet état de chose cesse dans un pays ou le peuple a payé le prix cher pour
échapper aux formes de domination inacceptable.
Depuis qu'ils ont été emprisonnés, Hamma et ses camarades n'ont cessé de protester contre les conditions
de détention inhumaines qui leur sont imposés. Ils ont à plusieurs reprises mené des grèves de la faim pour
s'élever contre cette situation et pour exiger de recevoir leurs enfants et les membres de leurs familles
autrement que derrière de sinistres « grillages »et autres barrières ;de se faire remettre leur courrier et les
livres qui leur sont adressés.
Face à cette situation, Me Radhia Nasraoui, épouse de Hamma Hammami, a décidé d'entamer une grève de
la faim à partir du 26 Juin 2002,journée mondiale contre la Torture, pour exiger la libération de son mari et
pour protester contre l'arbitraire auquel ,elle, ses filles et son mari sont soumis.
Le Comité proclame sa solidarité avec Radhia Nasraoui et appelle tous les démocrates en Tunisie et à
l'étranger, à exprimer leur soutien à cette avocate et militante infatigable des droits humains.
Le Président
Salah Hamzaoui
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Reporters sans frontières soutient Radhia Nasraoui dans sa grève de la faim
Daté du 28 juin 2002.
Le 26 juin 2002, l'avocate Radhia Nasraoui, épouse de l'opposant politique Hamma Hammami, a entamé
une grève de la faim à son domicile de Tunis pour protester contre l'emprisonnement de son mari. "Il est
scandaleux qu'une personne doive en arriver là pour que ses droits et ceux de sa famille soient respectés", a
déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
"Par cette action, j'entends réclamer la libération immédiate et sans conditions de mon mari emprisonné pour
ses opinions, et protester contre les mauvais traitements dont il est l'objet, ainsi que sa famille", a déclaré
Maître Nasraoui. "Hamma n'a jamais pu voir sa famille dans des conditions humaines : deux grillages le
séparent de ses visiteurs et la visite se déroule en présence de plusieurs gardiens. Il n'a toujours pas le droit
de voir Sarra, née quand il vivait en clandestinité", a-t-elle ajouté.
Le 31 mars 2002, Hamma Hammami, leader du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (POCT, interdit) et
directeur du journal El Badil, avait été condamné à trois ans et deux mois de prison à l'issue d'un procès en
appel. Ses deux camarades, Abdeljabar Madouri et Samir Taamallah, s'étaient vu respectivement infliger
des peines de trois ans et neuf mois et un an et neuf mois d'emprisonnement. Les jugements avaient été
rendus sur la base de chefs d'inculpation liés à leur appartenance au PCOT : appartenance et maintien
d'une association illégale, distribution de tracts, diffusion de fausses nouvelles, tenue de réunions illégales,
incitation à la rébellion et violation des lois. Le 2 février, à l'issue d'une "parodie de procès", le tribunal de
première instance de Tunis avait condamné les trois hommes à plus de neuf ans de prison. Le même jour,
ils étaient sortis de clandestinité où ils avaient passé quatre années.
En 1992, Hamma Hammami, directeur du journal El Badil (l'organe du PCOT), avait été condamné à deux
ans et huit mois de prison avec sursis et 7 000 dinars d'amende pour "propagation de fausses nouvelles". La
publication avait été suspendue.
Déclaration de Radhia Nasraoui : J'entame une grève de la faim
par Radhia Nasraoui Avocate
26 06 2002
Mon mari Hamma Hammami, porte-parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), - parti non
autorisé - et directeur du journal Al Badil -interdit- purge une peine de trois ans et deux mois
d'emprisonnement depuis le 02/02/2002 à la prison civile de Tunis, pour appartenance au PCOT.
Depuis son arrestation, Hamma a subi mauvais traitements, isolement dans le pavillon des condamnés à
mort avec trois condamnés de droit commun connus pour être des "mouchards" et violations de ses droits. Il
a dû observer une grève de la faim pour obtenir d'être transféré dans un autre pavillon. Il a été quasiment
privé de la visite de ses avocats depuis le début de son arrestation. Personnellement et en tant qu'avocate,
je suis privée de le voir depuis le 6 avril dernier.
Hamma n'a jamais pu voir sa famille dans des conditions humaines : deux grillages le séparent de ses
visiteurs et la visite se déroule en présence de plusieurs gardiens.
Il n'a toujours pas le droit de voir Sarra, née quand il vivait en clandestinité.
Depuis des années, mes filles sont continuellement privées de la présence de leur père, contraint à la vie en
clandestinité ou en prison. Elles ont été pendant des années soumises à des filatures policières serrées.
Nadia a été victime d'une tentative de kidnapping. Oussaima a été souvent terrorisée par des agents de la
police politique. Sarra, bébé, a eu droit à une surveillance policière devant la crèche. Mes enfants ne se sont
jamais senties en sécurité. Elles gardent de leur enfance des souvenirs traumatisants : incendie de la porte
de notre appartement ; effraction de la porte de notre maison après minuit par un groupe de policiers,
interrogatoire de ma fille Nadia dans son lit et en mon absence, tard dans la nuit ; agression physique de ma
fille Oussaima le jour du procès de son père le 02/02/2002.
Jamais suite n'a été donnée aux plaintes multiples déposées au parquet contre ces agissements.
- Pour exiger la libération immédiate et sans conditions de mon mari, prisonnier d'opinion,
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
- Pour protester contre la torture physique et morale subie par mon mari depuis l'arrivée de Ben Ali au
pouvoir,
- Pour protester contre la torture psychologique continuellement subie par mes filles,
J'entame une grève de la faim à partir d'aujourd'hui 26 juin 2002, journée mondiale contre la torture.
Fait à Tunis, le 26 juin 2002
Radhia Nasraoui
Contact : Radhia Nasraoui, Résidence Hallouma Bent El Fakhri, Rue des Coings.
Immeuble C3, Appartement No6, 2è étage. El Manar1 (en face de Delta Médical)
Tél. : 00 216 98 33 99 60 (en Tunisie) et 00 33 1 48 86 36 20(en France)
Email : [email protected]
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Flash-info 27 juin 2002
1. L'offensive contre la LTDH se précise
Le Comite directeur de la LTDH a reçu le 24 juin 2002, par voie d'huissier notaire, une mise en demeure
concernant l'échéance que la justice aux ordres avait fixéeà la Ligue tunisienne pour la défense des droits
de l'Homme (LTDH) lors de son retour à la légalité en juin 2001.
Aussi aberrant que cela puisse paraître, le jugement rendu par le tribunal - à l'issue du bras de fer engagé
contre la Ligue, la mise sous scellé de son siège central et la campagne nationale et internationale de
solidarité qui s'en est suivi ; avait, en effet, permis la reprise des activités légales de la LTDH mais le Comité
directeur de celle-ci était sommé, dans le même temps, de tenir un congrès dans un délai d'une année !!
Le Comité directeur et le Conseil national de la LTDH avaient immédiatement récusé cette scandaleuse
ingérence dans le fonctionnement interne de la Ligue. La trêve avait été cependant de courte durée. Les
procédures judiciaires à l'encontre du président Me Mokhtar Trifi et du 1er vice-président, Slaheddine
Jourcchi étaient maintenues. Dès le mois de septembre 2001, et parallèlement à la conspiration du pouvoir
contre le secrétaire général Khemaïs Ksila condamné dans les conditions que l'on sait et contraint à l'exil,
une offensive s'est amorcée pour tenter de faire pression sur le Comité directeur concernant le
renouvellement des comités de sections. Ces pressions se sont manifestées par l'envoi téléguidé par le
pouvoir de lettres recommandées au C.D. et, récemment, par une pétition signée par une trentaine
d'"adhérents" appartenant à 8 sections et adressée au Président de la FIDH ! Le Comité directeur n'a pas
cédé à ces pressions, refusant toute précipitation et faisant preuve de vigilance à l'égard des tentatives de
noyautage orchestrées par le parti gouvernemental (RCD). Un calendrier réaliste du processus de
renouvellement des sections a ainsi été fixé sur la base d'un examen rigoureux des renouvellements des
adhésions. Une première série d'assemblées électives est prévue, dans ce cadre, dans le courant du mois
de juillet.
Au-delà du harcèlement et des tracasseries qui n'ont pas cessé depuis un an à l'égard du C.D. et des
sections les plus dynamiques, c'est la publication, il y a trois semaines, du Rapport annuel de la LTDH pour
2001 qui a semble-t-il été prise pour prétexte pour relancer les tentatives visant à réduire la LTDH au silence
(cf., flash-info du CRLDHT).
C'est dans ces conditions qu'a été engagé le bras de fer contre la section de Monastir dont le vice-président
de la LTDH, Abderrahmane Hedhili, est l'un des éléments les plus dynamiques. Le siège de la section à
Ksibat El Madiouni a été investi par des miliciens du RCD (cf., notamment le communiqué de la LTDH du 17
juin 2002, celui du CNLT et le flash-info du CRLDHT au sujet de cette occupation, des pressions exercées
sur le propriétaire du local et de la répression brutale du dimanche 16 juin)
La mise en demeure du 24 juin 2002 constitue donc, à la fois, l'aboutissement de cette offensive de
harcèlement et l'amorce d'une nouvelle épreuve de force politico-judiciaire dont il y a tout lieu de craindre
qu'elle vise à mettre, à nouveau, hors la loi la LTDH qui vient de commémorer son 25ème anniversaire.
En relation avec la Ligue et l'ensemble de ses partenaires nationaux et internationaux, le CRLDHT, qui
dénonce avec force cette nouvelle offensive de l'Etat-RCD, mettra tout en œuvre pour faire échec à ce
nouveau complot contre la LTDH dont le pouvoir n'a en réalité, jamais admis la volonté d'autonomie qui a
marqué le déroulement et les résultats du 5ème congrès tenu en octobre 1999.
2. Maître Radhia Nassraoui entame une grève de la faim
Maître Radhia Nassraoui a annoncé le 24 juin qu'elle entamait une grève de la faim à son domicile à partir
du 26 juin 2002 ; Journée Mondiale contre la Torture ; pour protester contre l'atteinte à son droit de rendre
visite, en sa qualité d'avocate, à son mari Hamma Hammami (prisonnier d'opinion, porte-parole du PCOT,
incarcéré depuis le 2 février 2002 à la prison civile de Tunis), contre les conditions de visite de sa fille
Ousaïma à son père et pour exiger la libération de celui-ci ainsi que de ses trois camarades (Abdejabbar
Maddouri, Samir Taamlah et Ammar Amroussia) qui s'étaient rendus, en même temps que lui, devant le
tribunal pour y être jugés après plusieurs années de vie en clandestinité.
Le CRLDHT réitère l'expression de sa solidarité agissante avec Maître Radhia Nassraoui, figure
emblématique de la résistance politique à la répression et dénonce les mesures de coupure de ses lignes de
téléphone visant à l'isoler durant une grève de la faim qu'elle engage avec la plus grande détermination.
Le CRLDHT fait siennes l'argumentation et la prise de position du communiqué du Comité National de
Soutien à Hamma Hammami en date du 25 juin 2002 que le professeur Salah Hamzaoui a rendu public
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
(alrazi [email protected])
Le CRLDHT appelle à la solidarité nationale et internationale avec Maître Radhia Nassraoui et les légitimes
et justes revendications pour lesquelles elle a entamé cette grève de la faim.
3. Communiqués du CNLT
Après ses communiqués du 12 et du 18 juin 2002, le Conseil National pour les Libertés en Tunisie a rendu
public un communiqué en date du 25 juin dans lequel il aborde notamment les conditions du déroulement du
"procès" de Zouhair Yahyaoui, celles du procès devant le tribunal militaire contre Jaber Trabelsi,
l'assignation dont a fait l'objet M. Charfi (cf., infra) et le harcèlement policier auquel est soumis Maître
Abdelwaheb Matter (cf., infra).
Ces communiqués qu'on peut consulter sur le site du CNLT ont été repris par les sites de "tunisnews",
"tunisie 2000" et "droits de l'homme au Maghreb".
4. Amorce d'une offensive judiciaire contre Mohamed Charfi ?
Le 18 juin 2002, Mohamed Charfi, professeur de droit, ministre de l'enseignement de 1989 à 1994, a reçu
une assignation au civil, dans laquelle il lui réclamé le remboursement d'un montant de 217.000 Euros.
L'action vise également la condamnation d'Abdeljawed Jounaïdi. Elle est intentée par le Bureau du syndicat
de l'enseignement supérieur et par son secrétaire général au parcours éloquent, Mostapha Touati, qui
soutiennent que Abdeljawed Jounaïdi aurait, abusivement, bénéficié d'une bourse d'études accordée en
1992, alors que M. Charfi était ministre de l'enseignement.
Ancien assistant universitaire, ancien responsable syndical, M. Abdeljawed est membre actif du parti EtTajdid. L'affaire sera introduite devant le tribunal civil de Tunis le 13 juillet prochain. La prise de distance de
l'ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme par rapport au pouvoir dont il a été ministre
durant cinq ans, ses fermes prises de position publique depuis quinze mois sur les questions démocratiques
et la volonté affichée par le parti Et-Tajdid de s'affranchir de la tutelle pesante du parti gouvernemental
(R.C.D.) ne sont probablement pas étrangères à l'affaire. L'on chercherait à discréditer l'un et l'autre que l'on
ne s'y prendrait pas autrement. Si l'affaire devait aboutir au civil, il y a lieu de craindre des développements
ultérieurs …au plan pénal.
Le CRLDHT affirme sa solidarité avec Mohamed Charfi et Jounaïdi Abdeljawed et estime que ce nouvel
épisode de la répression, précédé par une campagne calomniatrice de la presse de caniveau, illustre de
façon édifiante les méthodes d'un pouvoir qui ne tolère aucune voix dissidente (cf., le commentaire sur le
site perspectivestunisiennes.net)
5. Epidémie de "cambriolages" de cabinets d'avocats et harcèlement de Maître Maâter
Ces dernières semaines ont vu se multiplier les "cambriolages" de cabinets d'avocats. Points communs :
apparemment, ce ne sont pas leurs biens qui intéressent les auteurs ; les avocats victimes sont connus pour
leurs engagements militants ou politiques.
Ainsi, dans la soirée du 17 juin, le cabinet de Me. Noureddine B'hiri et de son épouse Saïda Akremi a été
fracturé. Les victimes ont retrouvé leur bureau dans un état de désordre indescriptible. Ils avaient fait l'objet
de menaces. Leur action au sein d'un "Comité pour la libération des prisonniers politiques" est, semble-t-il,
visée par cet acharnement.
Dans la nuit du 19 au 20 juin, le cabinet de Me. Alya Cherif-Chammari a fait l'objet d'une tentative de vol
avec effraction.
Les témoignages concernant d'autres avocats victimes de ce type curieux de "cambriolages" qui préfèrent
ne pas ébruiter l'affaire sont nombreux.
Par ailleurs, Me Abdelwaheb Maâter, un des avocats de Zouhair Yahyaoui, fait l'objet depuis le 24 juin d'un
inquiétant harcèlement policier, dénoncé notamment par le CNLT et par Sophie El warda
([email protected]). Convoqué dans son quartier de Sfax, par le chef de poste de police, Miloud
Samache, au sujet d'une prétendue contravention datant de février 2001 dont il n'avait aucun souvenir et qui
était prescrite, Me Maâter a fait l'objet durant trois heures et en présence d'un collègue avocat, Me
Abdelmajid Hafsi qui l'avait accompagné, d'une opération de déstabilisation (attente interminable et
tergiversations) qui a pris fin avec l'arrivée du chef de la brigade de renseignement de Sfax, Mongi Ghribi.
Après avoir abordé à nouveau la question de la contravention et demandé à Me Hafsi de quitter le bureau,
Mongi Ghribi a changé de ton, soumettant Me Maâter à un interrogatoire serré au sujet d'une réunion qui
aurait eu lieu au domicile de ce dernier, le 7 juin 2002. Me Maâter a refusé de se lasser intimider et de signer
un procès verbal en dépit des pressions dont il fait l'objet mais à sa sortie du poste de police, il a été "pris en
charge" par des policiers qui, depuis, le suivent en permanence.
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
6. Solidarité avec Zouhair Yahyaoui
Après l'arrestation, l'inculpation et la scandaleuse condamnation à 24 mois de prison ferme de l'internaute
dissident Zouhair Yahyaoui, plus connu sous le pseudonyme Ettounsi, le neveu du juge Mokhtar Yahyaoui
en bute à un harcèlement constant du pouvoir ; la campagne internationale de solidarité et pour sa libération
continue de se développer (cf., sur le procès, le communiqué commun ASF-Belgiom, REMDH et CRLDHT).
Outre de nombreux articles (pour la France, la "Une" du Monde, Libération du 21 juin, Courrier international,
l'Humanité, etc.), signalons notamment :
- la pétition diffusée par le "Comité pour la Libération d'Ettounsi" (CLE) et signée par le CRLDHT. Adresse :
http://www.petionline.com/s102p3/. Contact : Sophie El Warda: [email protected]
- la constitution de TUNeZINE Défense, basée à Tunis et constituée de : Tawfik Ben Brik (journaliste)
président, Om Ziad (rédactrice en chef de la revue Kalima), Jalel Zoghlami (directeur de Kaws el Karama),
Jalloul Azouna (président de la Ligue des Ecrivains Libres) et Bochra Bel Haj Hmida (avocate)
- la constitution du groupe "Tunisie réveille-toi" qui intervient en tandem avec le CLE. Adresse : Les
Habitants de la rue Mansouri : http://site.voila.fr/reveiltunisien (ré[email protected])
- la question posée au Parlement européen par le député Marco Cappato (www.radicalparty.org). Contact :
Olivier Dupuis
- au nombre de la vingtaine de communiqués de solidarité nationaux, arabes, africains et internationaux
rendus publics après l'arrestation de Zouhair Yahyaoui, celui de la LTDH en date du 15 juin 2002
- communiqué d'Amnesty International à l'occasion de l'audience du 20 juin 2002 : "le procès de Zouhair
Yahyaoui, le droit à la liberté d'expression de nouveau en jeu." (http://www.amnesty.org)
- après l'appel urgent du 12 juin 2002, l'Observatoire international pour la protection des défenseurs des
droits de l'Homme, Programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT, a publié un communiqué à l'issue de
l'audience du 20 juin (http://www.omct.org ou http://www.fidh.org)
- Enfin il y a l'action continue de Reporters sans Frontières (http://www.rsf.org)
7. Pour que cesse le harcèlement de Khaled Arrak, ex-prisonnier politique
Khaled Arrak, 14 rue Mongi Slim 51 000 Mahdia.
"Citoyen tunisien âgé de 40 ans, père de trois enfants, titulaire de diplôme d'ingénieur en agronomie, voilà
plus de 12 ans que je vis sous une pression énorme"
C'est en ces termes que Khaled Arrak a commencé son message à l'opinion publique. Il avait été arrêté
deux fois pour deux courtes périodes en 1989 et 1990. En 1992, accusé de participation au maintien d'un
mouvement non reconnu (Nahdha, islamiste), il a été condamné à deux et trois mois d'emprisonnement et à
trois ans de contrôle administratif par la Cour d'Appel de Monastir le 27 juillet 1992 dans l'affaire 17056. Il a
été arrêté le 17 décembre 1996 et a été écroué. Libéré de la prison de Sidi Bouzid le 11 mars 1999, il a été
astreint au contrôle administratif à Mahdia où il réside.
La police de Mahdia lui a imposé un émargement bi-hebdomadaire et des descentes de police nocturnes à
son domicile jusqu'à la fin du mois de novembre de la même année, date à laquelle l'émargement a pris fin
mais a été remplacé par une assignation à résidence à Mahdia. Quant aux descentes de police nocturnes,
elles ont continué. En août 2000, Khaled Arrak a, à nouveau, été tenu d'émarger quotidiennement selon des
horaires variant du jour au lendemain, lui interdisant toute vie professionnelle et sociale, (il va sans dire que
monsieur Khaled Arrak a été radié de la fonction publique). Ce contrôle a été allégé en novembre 2001 et
transformé en émargement hebdomadaire mais n'a pas pris fin comme aurait dû être le cas en mars 2002.
Fin mai 2002, Khaled Arrak a été informé de la fin de l'émargement.
Le CRLDHT dénonce l'application extra-judiciaire de ce contrôle administratif pendant trois mois. Il réclame
que soit mis fin aux descentes policières nocturnes au domicile de ce dernier, et dont la famille n'a que trop
souffert. Il réclame la réhabilitation de Khaled Arrak et son droit au travail avec réparation des préjudices
subis pendant toutes ces années.
Le CRLDHT rappelle que Khaled Arrak a été et est toujours privé de passeport et même de carte d'identité
nationale et exige que ses documents lui soient immédiatement restitués.
8. Chronique de la répression
La disparition de l'ancien prisonnier politique Moncef Chaker.
Dans une action urgente en date du 18 juin 2002, Amnesty international donne l'alerte sur le cas de l'ancien
prisonnier politique Moncef Chaker (âgé de 40 ans) arrêté par la police le 31 mai 2002 à Bekalta dans le
gouvernorat de Mahdia et au sujet duquel sa famille n'a plus de nouvelles (http://www.amnesty.org)
Abdellah Zouari, assigné à résidence
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Libéré le 6 juin 2002, après avoir purgé une peine de 11 ans de prison ferme, Abdellah Zouari, (journaliste
au moment de son arrestation en 1991 au journal El-Fajr du mouvement En-Nahdha, tous deux interdits), a
été interpellé le 10 juin 2002, et conduit au ministère de l'Intérieur où il lui a été signifié qu'il ne doit plus
quitter la zone de Zarzis dans le sud-est tunisien
Report du procès de Abdellatif Bouhjila
L'audience qui devait avoir lieu le 17 juin 2002, avec la comparution de M. Abdellatif Bouhjila (détenu
d'opinion qui purge actuellement de longues peines de prison ferme) a été reportée à une date ultérieure
compte tenu de la détérioration de l'état de santé de M. Bouhjila qui est hospitalisé.
Mokhtar Yahyaoui et Sadri Khiari, de nouveau, empêchés de voyager
Invités par des associations démocratiques lyonnaises (ATTAC, LDH, MRAP, ACAT, CIMAD, CCO, MFM), à
participer au meeting qu'elles organisent sur la situation des liberté en Tunisie (cf., infra), le juge Mokhtar
Yahyaoui, président du Centre tunisien pour l'indépendance de la justice et Sadri Khiari membre, de la
direction du RAID-Attac Tunisie et membre fondateur du CNLT, ont été une nouvelle fois arbitrairement
interdits de quitter le territoire. "Depuis novembre 2001, pour l'un, et juillet 2002 pour l'autre, nous sommes
arbitrairement interdits de quitter le territoire alors que nous sommes dotés de passeports valables, en cours
de validité et munis des visas nécessaires" ont-ils rappelé dasn un communiqué daté du 22 juin, dans lequel
ils annoncent qu'ils se présenteront à l'aéroport de Tunis Carthage à destination de Lyon. Ils évoquent par
ailleurs dans ce communiqué la privation de passeport dont fait l'objet Kamel Jendoubi, le président du
CRLDHT.
Halte au harcèlement des ex-détenus
Tahar Ben Ameur, né en 1955, marié et père de cinq enfants âgés de 12 à 20 ans, originaire de Mahdia,
exerçait comme instituteur, lorsque la police s'est présentée en 1991 sur son lieu de travail pour l'arrêter.
Pendant une année, il s'est caché et a échappé aux recherches mais il sera arrêté le 1er janvier 1992,
détenu illégalement pendant cinquante jours et torturé puis écroué. Condamné en présence par la Cour
d'Appel de Monastir le 27 juillet 1992 à cinq ans et cinq mois d'emprisonnement et six ans de contrôle
administratif pour appartenance à une organisation non reconnue (En-Nahdha, islamiste) dans l'affaire n°
17056, il sortira de la prison du Kef le 9 décembre 1997. Il est aussitôt placé sous contrôle administratif et
tenu d'émarger quatre fois par jour dans des lieux différents et selon des horaires variables d'un jour à
l'autre. A ce contrôle, ont été ajoutées des mesures extra-judiciaires : Moudahamet nocturnes au domicile
familial, assignation à résidence dans le strict périmètre de Mahdia, arrestation lors de chaque visite
présidentielle et mise sous contrôle administratif de son épouse pendant trois années.
Monsieur Ben Ameur, révoqué de son emploi, ne pouvait d'ailleurs contacter quiconque sans autorisation
policière préalable. Le contrôle a été progressivement allégé passant de quatre à deux, puis une fois par
jour, puis une fois par semaine.
Le CRLDHT dénonce ce dispositif de répression extra-judiciaire appliqué à toute une famille, exige que soit
abrogé immédiatement son assignation à résidence, son interdit professionnel et que soit mis fin aux
moudahamet.
9. Et de la solidarité
Après l'impressionnante série de publications et de rapports évoqués dans le flash-info du CRLDHT du 12
juin 2002, trois prises de position récentes retiennent l'attention :
- communiqué de la Ligue suisse des droits de l'Homme qui s'est déclarée :"gravement préoccupée par
l'aggravation sensible de la censure et de la situation des droits de l'Homme en Tunisie". Ce communiqué a
dénoncé le refoulement à l'aéroport de Tunis-Carthage de Mme Alice Desjardins, juge à la Cour fédérale du
Canada et membre de la délégation de la Commission internationale des juristes qui devait mener une
mission d'enquête en Tunisie (source: www.edicom.ch)
- L'Organisation Arabe des Droits de l'Homme (OADH dont le siège est au Caire)dénoncedans son rapport
annuel, les violations des droits de l'homme dans certains pays arabes "sus prétexte de lutter contre le
terrorisme". Le gouvernement tunisien fait l'objet d'une attention particulière notamment en ce qui concerne
les procès injustes, les atteintes aux libertés publiques et à la liberté de la presse ainsi que le recours à la
torture
- Reporters Sans Frontières dénoncent les"mauvais élèves du NEPAD"
A l'occasion du Sommet du G 8 qui se réunit au Canada, RSF a pointé cinq pays membres du Nouveau
Partenariat Pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) Cameroun, Ethiopie, Rwanda et Tunisie ; où la
liberté de la presse n'est pas garantie, les violations nombreuses et jamais sanctionnées. Cette intervention
de RSF coïncide avec la proposition de mise en place, en relation avec l'OCDE d'un "Mécanisme d'examen
par les pairs" (African Peer Review Mechnism) qui permettrait d'examiner périodiquement le respect par les
pays africains de leurs engagements pris auprès du NEPAD en matière de bonne gouvernance, de droits de
l'homme, de respecte des libertés et de transparence.
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
10. La CIJ réitère son appel au gouvernement tunisien
Au nom de la Commission Internationale des Juristes (CIJ), sa secrétaire générale, Louise Doswald-Beck a
exprimé la consternation de la CIJ à la suite de l'annulation de la mission prévue en Tunisie du 16 au 22 juin
2002, suite au refoulement à l'aéroport Tunis-Carthage, le 15 juin dernier, d'un membre de cette délégation,
la juge Alice Desjardins, juge à la Cour fédérale du Canada. "Ce cas, a-t-elle déclaré est exceptionnel et, à
ma connaissance, c'est la première fois, depuis des décennies, qu'une de nos missions est refoulée à la
frontière d'un pays".
Reconnue en tant qu'organisation juridique impartiale, la CIJ est composée d'éminents juristes basés dans le
monde entier. Depuis 1952, la CIJ se consacre à la primauté de l'Etat de Droit ,et à la mise en œuvre des
Droits de l'Homme selon les normes internationales. Soucieuse de "favoriser le dialogue avec le
gouvernement tunisien", la CIJ a réitéré ; malgré le caractère intolérant et arbitraire du refoulement du 15
juin ; "son appel au gouvernement tunisien pour qu'une mission puisse se rendre en Tunisie pour examiner
l'indépendance de la magistrature et le fonctionnement de la profession judiciaire dans ce pays".
La LTDH, le CNLT,le CRLDHT et l'ADPM (basée à Ottawa ayant pour porte parole Jamel El Jani) avaient
réagi à cette mesure arbitraire qui a été dénoncé dans un communiqué en date du 18 juin par le Centre pour
l'Indépendance de la Justice et des Avocats en Tunisie. Enfin, le quotidien La Presse de Montréal a publié
un article intitulé "une juge canadienne refoulée à la frontière tunisienne". Cet article daté du 22 juin 2002 a
été repris sur le site "tunisie 2000".
11. Des défenseurs des libertés s'invitent à la "semaine tunisienne" de Lyon
Un collectif d'associations de défense des droits de l'Homme a annoncé le 24 juin 2002, son intention de
"lever le masque sur le visage intérieur de la répression en Tunisie" à l'occasion de la semaine tunisienne
qui débute ce jour à Lyon (centre-est) avec le soutien de la mairie.
Du 24 au 29 juin, un "village tunisien" de 200 m2 dressé dans le centre de Lyon proposera animations,
démonstrations d'artisans, expositions et des films tunisiens seront projetés à l'Institut Lumière.
"Nous avons demandé à la mairie d'inclure dans le programme de cette semaine une soirée sur les Droits de
l'Homme en Tunisie, mais nous n'avons pas été entendus" a regretté, au cours d'une conférence de presse
Jacques Dumortier, président de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) de la région, membre de
l'Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie.
Le collectif a organisé une manifestation devant la mairie au moment de la réception officielle de la
délégation tunisienne menée par le ministre tunisien des Affaires sociales, Chedli Neffati.
Vendredi 26 juin 2002, l'Observatoire organisera une soirée d'information en présence, "si les autorités le
laissent venir", de Mokhtar Yahyaoui, un juge tunisien révoqué en décembre 2001 pour avoir mis en cause
l'indépendance de la magistrature, a ajouté M. Dumortier.
"La Tunisie a un double visage. Le visage extérieur du soleil et du tourisme, et le visage intérieur de la
répression, que personne ne veut voir. "Nous voulons lever le masque", a expliqué François Della Sudda,
chargé de mission à la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
Le CRLDHT a été représenté à la conférence de presse du 24 juin par Moheddine Cherbib. L'AFP a
consacré à cet événement la dépêche à laquelle se réfère le CRLDHT.
12. Calomniez, intoxiquez; il en restera quelque chose !
En relation directe avec le conseiller principal du chef de l'Etat, Abdelwaheb Abdellah, des "envoyés
spéciaux" ; au nombre desquels un ancien "ultra" de l'anti-benalisme rallié depuis trois ans à l'Etat-RCD 1;
multiplient depuis le 11 septembre 2001 les interventions auprès des média internationaux, usant des
amalgames les plus grossiers pour tenter d'accréditer la thèse selon laquelle le parti En-Nahdha serait lié au
réseau Al Qaïda. L'objectif est non seulement de tenter de nuire à ce mouvement mais aussi d'accuser de
terrorisme les défenseurs des droits humains en vertu du syllogisme ; qui serait dérisoire s'il n'était criminel ;
selon lequel : En-Nahdha est terroriste, les militants des droits humains défendent les partisans d'EnNahdha, donc les militants des droits humains sont des terroristes !!
Ce travail d'intox a été relancé après l'attentat de Djerba, au sujet duquel l'on se rappelle l'ambiguïté des
autorités tunisiennes maintenant, contre toute évidence, pendant onze jours la thèse de l'accident alors que
les défenseurs des droits humains dénonçaient sans réserve cet attentat criminel.
La dernière en date de ces opérations d'intox a été le fait d'un magazine marocain, La Gazette du Maroc qui
publie dans son numéro 268 du 17 juin 2002, et sous la signature ; probablement apocryphe de Salem
BADR ; un article pour le moins délirant. A partir de l'arrestation par la cellule anti-terroriste belge de
l'islamiste tunisien Tarek Maâroufi, dans le cadre des enquêtes sur "les réseaux dormants d'El-Qïada" et sur
une attaque à main armée contre une fourgonnette de transfert de fonds à l'aéroport de Bruxelles le 2
octobre 2000, le magazine marocain dénonce, "les lois libérales des pays d'accueil, la complicité de
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
certaines ONG et l'alliance avec d'anciens militants de la gauche maghrébine" qui auraient permis aux
"réseaux dormants d'El-Qaïda de s'enraciner dans le vieux continent".
Le CRLDHT se déclare préoccupé par l'usage de la diffamation et des amalgames téléguidés par les
officines de la police tunisienne et de l'Etat-RCD et prend acte des plaintes en diffamation déposées devant
la justice française par plusieurs militants islamistes et le directeur de l'Audace Slim Bagga contre La
Gazette du Maroc.
Celle-ci s'en prend, au final, aux ramifications de Ben Laden "notamment dans les milieux qui ne sont guère
soupçonnés par les cellules anti-terroristes européennes tels "les ONG, les Députés européens, le plus
souvent infiltrés par des universitaires tunisiens et aussi les petites structures liées à des associations
régionales des droits de l'Homme basées au Pays Bas, en Allemagne ou en Suède."
13. 5ème Assemblée Générale du REMDH
Réunie à Athènes les 14 et 15 juin 2002, l'Assemblée Générale du REMDH a été précédée le 13 juin par un
séminaire sur les droits des femmes. Près de cent défenseurs des droits de l'Homme, venant de l'ensemble
de la région euro-méditerranéenne ont participé à ces rencontres. Le site du REMDH
(www.euromedrights.net) publie les principaux éléments sur ce séminaire et cette assemblée générale.
Outre Kamel JENDOUBI, vice président du Réseau, ont participé du côté tunisien : Balkis MECHRI-Allagui
de la LTDH, Bakhta BELKADHI-JMOUR de l'ATFD, Bahija BEN HIBA de Citoyennes des deux Rives,
Moheddine CHERBIB de la FTCR, Khmaïs KSILA, secrétaire général de la LTDH, Sihem BEN SEDRINE du
CNLT, Khemaïs CHAMMARI, adhérent individuel au Réseau et consultant sur le projet de la fondation
Euromed et Baset BEN HASSEN, directeur de l'Institut arabe des droits de l'Homme. Le juge Mokhtar
YAHYAOUI, invité, a été interdit de quitter le pays.
Le Monde (édition du 27 juin 2002)
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232--282376-,00.html
La Tunisie condamnée à la "zabacratie" ?
par Kamel Jendoubi*
Le 26 mai, date du référendum-plébiscite de Ben Ali en Tunisie, aura été celle de l'enterrement de la
République dans ce pays. Même si la Constitution y a été malmenée à plusieurs reprises et a connu
quelques avatars, notamment pendant la période bourguibienne, elle aurait pu, à partir de certaines
dispositions respectueuses de l'esprit des pères fondateurs, constituer un socle réformiste pour sa
refondation, permettant à la Tunisie d'accéder pacifiquement à la modernité politique.
A l'inverse, on a assisté à un véritable hold-up constitutionnel qui, coupant brutalement avec la tradition
légaliste du Mouvement national tunisien forgé dans la lutte depuis le protectorat français, dessaisit pour une
période indéfinie les Tunisiens d'une liberté fondamentale : choisir démocratiquement leurs dirigeants. Il
s'agit aussi d'un attentat contre la justice, où le premier citoyen tunisien, le président, s'autopréserve de tout
contrôle et de toute sanction populaire ou judiciaire. Pour l'éternité.
Quel que fût l'habillage de l'ensemble, de fait, le référendum a été conçu comme un plébiscite massif en
faveur du maintien indéfini de Ben Ali au pouvoir. Le volet des "droits humains" prêterait à sourire si la
situation n'était tragique. Dans un pays régulièrement épinglé par les instances internationales pour ses
violations flagrantes des libertés et des droits (absence de liberté de la presse, soumission et
instrumentalisation de la justice, torture systématique...), la "réforme" envisage d'inscrire dans le dispositif de
la Constitution (article 5) les "principes de l'Etat de droit et du pluralisme" et de "garantir" les libertés, dont
tout un chacun sait qu'elles sont déjà incluses dans les dispositions générales, sauf à préciser qu'elles
s'exercent "dans les conditions prévues par la loi". Pure et simple limitation déguisée qui expose les
opposants et les militants des droits humains à l'accusation fallacieuse de violer la loi.
L'institution d'une seconde chambre parlementaire n'est qu'une diversion. Dans un pays non fédéral,
fortement centralisé, qui n'est ni une monarchie soucieuse de représenter les forces politiques ni un régime
parlementaire où la rationalisation du travail impose parfois le bicaméralisme, à quoi peut servir une
"Chambre de conseillers", censée partager avec celle des députés l'exercice de la souveraineté populaire ?
A quoi, sinon à élargir la base clientéliste du pouvoir en place, sachant que ses membres, dont le nombre ne
doit pas excéder les deux tiers de la Chambre des députés, sont élus indirectement par des organes
formellement élus, contrôlés de fait par le président.
Le contrôle de la constitutionnalité est supposé être exercé par le Conseil constitutionnel. Institué en 1987,
celui-ci est tout sauf une juridiction indépendante du pouvoir. Composé de neuf membres, tous désignés par
le chef de l'Etat - le seul qui dispose de la compétence exclusive de sa saisine -, ses décisions prennent la
forme d'avis qui, certes, s'imposent aux pouvoirs publics, mais dans des domaines explicitement limités.
Tout concourt à renforcer les compétences du chef de l'Etat qui profite ainsi de l'aubaine pour rogner encore
plus sur les compétences déjà circonscrites depuis 1997 du législatif (article 35), cette fois en lui retirant le
pouvoir de ratification des traités. Le mobile essentiel de cette réforme est bien sûr l'instauration d'une
présidence à vie, ou peu s'en faut, syndrome jadis bourguibien devenu celui de l'actuel chef de l'Etat.
Ben Ali, qui a accédé au pouvoir à 51 ans, est assuré d'y rester jusqu'à l'âge de 80 ans ou presque. L'unique
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
bénéficiaire du oui plus que massif du 26 mai ne peut même plus prétendre savoir assurer la sécurité après
le récent attentat criminel contre la synagogue de Djerba. Il prend le risque d'imposer durablement, dans le
silence consentant et assourdissant de ses principaux partenaires extérieurs, un régime autoritaire et
policier, fondé sur le despotisme et le népotisme, en un mot (qui vient de Zine Al Abidine Ben Ali) : la
zabacratie. Et de plonger ainsi le pays dans une crise dont personne n'est à même de mesurer l'ampleur.
Kamel Jendoubi est président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie
(CRLDHT).
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Hourrya/Liberté : Hamma Hammami publie : le chemin de la dignité
Nous pouvons enfin vous annoncer la sortie du livre de Hamma Hammami, Le chemin de la dignité réalisé
par le comité national et le comité international de soutien de Hamma Hammami et de ses camarades. C'est
un livre de 146 pages qui comprend une première partie de témoignages sur trente ans de lutte contre la
dictature et une deuxième partie de textes sur ses positions politiques (voir couverture et quatrième de
couverture ci dessous)
Nous avons décidé d'imprimer ce livre par nous mêmes, les délais des maisons d'édition étant trop longs,
compte tenu de l'urgence de poursuivre l'action en faveur de Hamma et de ses camarades. Cet ouvrage est
disponible au prix de 10 € (+ 1€ frais de port en France, 4 € pour 5 exemplaires, 6 € pour 10 exemplaires).
Nous comptons sur la solidarité de tous pour nous aider à diffuser le plus largement possible.
Vous pouvez nous aider en nous envoyant immédiatement un chèque avec votre commande à l'ordre de
HOURRIYA/LIBERTE, c/o ATMF, 10 rue Affre, 75018 Paris (nous contacter pour toute autre forme de
paiement à l'adresse : [email protected] ) correspondant à la commande d'un nombre significatif
d'exemplaires que vous revendrez dans votre entourage. A titre d'exemple, si nous recevons très vite 50
commandes de 10 ouvrages (soit 10 € + frais de port), nous pourrons relancer aussitôt un deuxième tirage.
Marguerite Rollinde.
_________
Hamma Hammami
Le chemin de la dignité
Préface de Salah Hamzaoui
Ouvrage réalisé par le Comité national et le Comité international de soutien à Hamma Hammami et ses
camarades.
Couverture : arrivée de Hamma Hamammi devant le Palais de Justice, le 2 février 2002. A ses côtés, sa fille
aînée Nadia. Il est suivi de Samir Taâmallah, Abdeljabbar Madouri et Ammar Amroussia.
Avant propos
"Nous avons pris cette décision parce que nous sommes convaincus que le moment est venu pour que nous
menions notre combat à visage ouvert. La clandestinité nous a beaucoup aidé. Ce n'était pas pour nous
cacher, mais pour continuer notre lutte. Certes, le régime n'a pas évolué, il est toujours répressif, mais avec
l'évolution du mouvement démocratique, le combat est devenu un combat au grand jour, de plus en plus
ouvert.
On nous a toujours accusés, moi et mes camarades, d'être des extrémistes, des hors la loi, ce n'est pas vrai.
Nous n'avons pas accepté de nous soumettre à une dictature, nous n'avons pas accepté de nous soumettre
à un Etat de non droit, parce que se soumettre à des lois répressives, ce n'est pas un comportement de
gens civilisés, c'est un comportement de servitude.
Nous luttons pour un Etat démocratique, nous luttons pour un Etat de droit.
Nous savons ce qui nous attend. Même en prison, nous continuerons notre lutte. Rien ne nous fait peur, ni
les procès iniques, ni la prison, ni la torture, ni les mauvais traitements. Vive le peuple tunisien ; Vive le
mouvement démocratique tunisien ; A bas la dictature".
Tels sont les propos de Hamma Hammami recueillis par RFI, le 2 février 2002, à 9h30 du matin, devant les
marches du Palais de Justice de Tunis, alors qu'il sortait, comme Samir Taâmallah et Abdeljabbar Maddouri,
de quatre ans de clandestinité pour se présenter de leur plein gré devant le tribunal après avoir fait
opposition des peines prononcées contre eux par contumace en décembre 1999. Quelques heures plus
tard, ils étaient enlevés par la police politique en plein tribunal, et trois minutes suffisaient au juge pour
confirmer les peines de neuf ans et trois mois de prison. Ammar Amroussia, lui aussi condamné par
contumace en 1997 dans une autre affaire à deux ans et neuf mois de prison, et réapparu le même jour
après cinq ans de vie en clandestinité, était violemment agressé puis arrêté en fin de journée à sa sortie du
tribunal.
Le 30 mars 2002, malgré un dossier d'accusation totalement vide, la Cour d'Appel a maintenu les peines de
prison, en les réduisant cependant à trois ans et deux mois pour Hamma, un an et neuf mois pour les deux
autres auxquels s'ajoutent deux ans au motif d'offense à la magistrature pour Abdeljabbar Maddouri.
Pendant sa clandestinité, Hamma Hammami n'a pas cessé de lutter, avec sa plume. Il nous a fait parvenir
un long texte retraçant trente ans de lutte contre la dictature de Bourguiba puis celle de Ben Ali. Ce livre,
publié avec le soutien du Comité international et du Comité national de soutien à Hamma Hammami,
reproduit ce témoignage, ainsi que l'interview donnée clandestinement, en août 2001, à Mustakillah, la
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
chaîne de télévision qui émet depuis Londres, et d'autres textes politiques, qui nous sont parvenus pendant
la même période.
Hamma Hammami, Samir Taâmallah, Abdeljabbar Maddouri et Ammar Amroussia sont tous les quatre
considérés par Amnesty International comme des prisonniers d'opinion. Ils luttent pour l'expression et à
l'exercice de leurs droits politiques. Avec toutes les ONG et tous les militants et intellectuels qui se
mobilisent au niveau national et international, nous exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle,
ainsi que celle de tous les prisonniers politiques, dans le cadre d'une amnistie générale en Tunisie.
Le Comité national et le Comité international de soutien à Hamma Hammami et ses camarades
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
LTDH Info Express 30 juin 2002
La LTDH a lancer le 29 juin 2002 avec ses partenaires de la société civile ( le CNLT , les associations et les
partis qui ont participé à la compagne de AG de 2001) une compagne pour une amnistie générale en Tunisie
.
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M Radhia Nasraoui observe une grève de la faim depuis le 26 mai 2002 à son domicile .Mme Nasraoui a
tenu a se présenter devant la prison civile de Tunis vendredi 28 juin 2002 à l'heure de la visite des prisonnier
pour exprimer sa protestation contre les mauvaises conditions carcérales de M Hamma Hammami et ses
camarades et contre les pratiques dont elle est ses filles font l'objet et pour exiger la libération de M
Hammami et ses camarade
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une délégation de la Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l'homme présidée par M Mokhtar Trifi a
rendu visite a Mme Radhia Nasraoui le 26 juin à son domicile.
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invités par des associations démocratiques à un meeting à Lyon sur l'état des libertés et des droits de
l'Homme en Tunisie le Juge Mokhtar Yahiaoui président du CTIJ et Sadri Khiari ( membre du CD de
RAID//Attac-Tunisie et membre du CNLT) qui devait rejoindre lyon le 26 juin 2002 ont été interdit de quitter
le territoire à l'aéroport de Tunis
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Selon les informations recueillies par la LTDH M Hedi Jebali (prisonnier d'opinion qui, souffre d'un cancer au
niveau de la gorge et dont l'état de santé ne cesse de se détérioré ) a été privé de la visites en effet le
directeur de la prison civile de Borj El Amri M Imed Ajmi a empêché M Mohamed Jebali de visiter son frère 8
juin 2002 et le 22 juin 2002 , pour s'élever contre ces pratiques M Hedi Jebali a décider de ne plus accepter
les visites et les couffins par ailleurs M Anour Kousri n'a pas été autoriser a visiter son client M Jebali.
******************************************
L'Association Tunisienne des Femmes Démocrates a organiser le 22 juin 2002 à Bizerte avec la section de
la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme de Bizerte une conférence sur l'égalité
successorale .
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Mohamed Hédi Sassi (ancien détenu d'opinion ) a été convoqué à comparaître le 4 juillet 2002 devant la
cour d’appel de Monastir pour «appartenance à organisation non reconnue (Parti communiste des ouvriers
de Tunisie) et diffusion de tracts illégaux». M Hedi Sassi avait été condamné et jugé pour les mêmes faits et
avait purgé une peine de 2ans et demi de prison ferme .
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La Ltdh organise le 1 juillet 2002 au local de la LTDH (21 rue Baudelaire à Tunis ) une conférence-debat sur
le Thème :"la cour pénale internationale " cette conférence sera animée par M Ayachi Hammami
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SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Grève de la faim de Radhia Nasraoui:
Déclaration Commune des partis d'opposition et du Bâtonnier des Avocats de Tunisie
Monsieur Hammammi, porte parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie, purge, depuis le 2 Février
2002,une peine de trois ans et deux mois d'emprisonnement ferme.
Il a été condamné, en compagnie de trois de ses camarades, pour fait d'appartenance à une organisation
politique non reconnue et d'expression d'opinions politiques dissidentes.
Privés du statut de détenu politique, monsieur Hammami et ses camarades ont mené le mois dernier, une
grève de la faim pour protester contre les conditions de leur détention.
Mercredi 26 Juin, Maître Radhia Nasraoui, épouse de monsieur Hammami, avocate et militante des droits de
l'homme ,a entamé, de son côté une grève illimitée pour réclamer la libération de son mari et la
reconnaissance de ses droits politiques.
Emus par les conditions de détention des dirigeants du POCT,
Convaincus du caractère politique du procès qui leur a été intenté et attachés au droit de tous les citoyens
tunisiens à la liberté d'expression, d'association et d'appartenance à des partis politiques de leur choix, les
signataires de la présente déclaration :
-expriment leur soutien et leur sympathie à Me Radhia Nasraoui,
-réclament la libération de Mr Hamma Hammami et de ses camarades leur rétablissement dans leurs droits
civiques et politiques,
-réclament la libération de tous les prisonniers d'opinion et la proclamation d'une loi d'amnistie générale.
Tunis le 1 Juillet 2002
Mohamed Harmel, SG du Mouvement Ettajdid
Ahmed Nejib Chebbi, SG du Parti Démocrate Progressiste
Mustapha Ben Jaafar, SG du Forum Démocratique pour le Travail et les libertés
Moncef Marzouki,Président du Congrés Pour la République
Béchir Essid,Bâtonnier des Avocats de Tunisie
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
CRLDHT: LA GREVE DE LA FAIM DE RADHIA NASRAOUI
(Extrait du CRLDHT: Flash-Info du 2 juillet 2002)
Au sixième jour de sa grève de la faim qu'elle a entamée le 26 juin 2002, à son domicile, (Cf. flash-info du
CRLDHT, Comité International de Soutien à Hamma Hamami, liste Maghreb des Droits de l'Homme, etc… ),
Maître Radhia Nasraoui s'est présentée, vendredi 28 juin 2002, à l'heure de la visite des prisonniers, pour
exprimer sa protestation contre les mauvaises conditions carcérales de son mari Hamma Hamami, porteparole du PCOT, et de ses camarades – Abdel Jabar Maddouri, Samir Taamallah et Ammar Amroussia – ,
contre les pratiques dont elle et ses filles font l'objet lors des visites à leur mari et père et pour exiger la
libération de Hamma Hamami et de ses camarades.
Plusieurs délégations d'associations autonomes, dont la LTDH, et d'avocats lui ont rendu des visites de
solidarité, le 26 juin, à son domicile (Cf. Infos Express de la LTDH).
Ses lignes téléphoniques, de domicile et sur cellulaire, ayant été suspendues, Maître Radhia Nasraoui
([email protected]) poursuit sa grève de la faim dans des conditions préoccupantes, aggravées
par la forte canicule qui sévit en Tunisie.
Une réunion de solidarité, à laquelle le CRLDHT a apporté son soutien, est prévue pour le 4 juillet, à
Paris.(voir ci-joint)
RSF, Amnesty International, la FIDH, l'OMCT, le Comité pour les Libertés en Tunisie Aix-Marseille et l'Union
des tunisiens en Suisse ont exprimé leur soutien à Radhia Nasraoui.
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
TUNISIE : 11ème jour de grève de la faim de Radhia Nasraoui
La FIDH saisit le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations-unies sur le cas de Hamma
Hammami, porte-parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT)
Paris, le 5 juillet 2002 - La FIDH a saisi aujourd’hui, le Groupe de travail sur la détention arbitraire de la
Commission des droits de l’Homme des Nations unies à Genève de la condamnation et l’incacération de
Monsieur Hamma Hammami, porte-parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), parti non
autorisé et directeur du journal interdit « Al badil » et de la détention de ses camarades Abdeljabar Maddouri
et Samir Taamallah.
La FIDH considère que leur détention est arbitraire au motif :
- qu’elle sanctionne un délit d’opinion. Les détenus ont été reconnus coupables d’appel à la rébellion,
d’incitation à violer les lois, de maintien d'une association non autorisée, de diffusion de fausses nouvelles,
d’outrages aux institutions judiciaires, d’organisation de réunions non autorisées, de mise à disposition d'un
local pour la tenue de telles réunions et de distribution de tracts alors qu’ils n’ont fait qu’exprimer
pacifiquement leur opinion.
- Cette condamnation est intervenue à l’issue d’un procès caractérisé par des entraves flagrantes au droit à
un procès équitable.
Ces conclusions de la FIDH ont été établies par son chargé de mission, M. Pierre Lyon-Caen, avocat
général à la Cour de Cassation française, qui a observé les 3 audiences, en première instance et en appel,
de ce procès.
La FIDH demande la libération immédiate et inconditionelle de Hamma Hammami, Abdeljabar Maddouri et
Samir Taamallah, mais également de Ammar Hamroussia qui avait fait l’objet d’une condamnation définitive
à une peine de deux ans et demi de prison en novembre 1997 pour les mêmes chefs d’inculpation.
La FIDH est préocupée par la procédure en appel, déclanchée dans des conditions contéstables contre
Mohamed Hedi Sassi à propos d’une condamnation arbitraire en 1993, en première instance au titre de ses
activités au sein du PCOT.
La FIDH dénonce les conditions de détention des 3 détenus dont l’état de santé, déjà affecté par des
détentions précédentes, s’est depuis lors aggravé de manière alarmante. Elle rappelle qu’en novembre
1998, le Comité contre la torture des Nations Unies avait exprimé sa préocupation sur les conditions de
détentions en Tunisie.
De plus, la FIDH réitère son soutien à Radhia Nasraoui à son 11éme jour de grève et s’inquiète de son état
de santé. Femme et avocate de Hamma Hammami, Radhia Nasraoui a entamé une grève de la faim le 26
juin 2002 pour dénoncer l’emprisonnement et les conditions de détention de son mari ainsi que le
harcèlement dont elle est victime ainsi que sa famille.
La FIDH s’associe aux revendications de Radhia Nasraoui pour :
- exiger la libération immédiate et sans conditions de Hamma Hammami, emprisonné pour ses opinions ;
- protester contre les mauvais traitements subi par M. Hammami au cour de sa détention ;
- protester contre le harcèlement et les agressions perpétrés à l’encontre de Radhia Nasraoui et sa famille.
La FIDH renouvelle son appel à la libération inconditionnelle et immédiate de tous les détenus d'opinions en
Tunisie. Près de 1000 prisonniers d'opinion sont détenus en Tunisie, dans des conditions parfaitement
contraires aux instruments internationaux auxquels la Tunisie est partie.
En cas de mauvaise réception, veuillez nous appeler au :
Tel : (331) 43 55 25 18 / fax : (331) 43 55 18 80
17, Passage de la Main d'Or - 75011 Paris - France
E. MAIL : [email protected] ; INTERNET : http://www.fidh.org
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Communiqué du CNLT : Offensive contre les avocats
Tunis le 29 juin 2002
Le CNLT alerte l'opinion publique sur l’offensive lancée par les autorités tunisiennes contre le corps des
avocats qui a pris des proportions inquiétantes ces derniers temps.
En effet, le corps des avocats, en tant que profession engagée en première ligne dans le combat pour les
libertés et le respect de l'état de droit fait l'objet d'une attaque tous azimuts.
- Une campagne est actuellement orchestrée contre le barreau par la cellule du parti au pouvoir qui a intenté
un procès pour "excès de pouvoir" visant à rendre nulle la grève générale des avocats à laquelle avait
appelé le Conseil de l'ordre le 7 février 2002. Le tribunal qui a examiné le 7 juin dernier cette affaire l'avait
reporté au 24 septembre 2002 à la demande de la partie plaignante "pour complément d'information"! L'épée
de Damocles reste suspendue pour "briser" l'autorité du barreau qui fait parallèlement l'objet d'une véritable
cabale dans la presse aux ordres l'accusant de faire le jeu de l'opposition!
- Le 28 juin courant, M. Mansour, doyen des juges d'instruction s'est permis de refuser au bâtonnier, maître
Béchir Essid, une déclaration de constitution, demandée par écrit par la famille du prévenu au profit d'un
détenu, M. Nawar, impliqué dans l'affaire de l'attentat de Djerba et maintenu dans un isolement total. Outre
son caractère illégal, ce refus qui s'est produit déjà, notamment avec Me S. Ben Amor, au prétexte que le
prévenu avait déjà deux avocats (proches du ministère de l'intérieur), constitue un défi lancé à tout le
barreau.
- Le 4 juillet prochain, maître Mohamed Abou, membre dirigeant de l'Association Tunisienne des jeunes
avocats et membre du CNLT, est cité à comparaître devant le juge d'instruction du 10e bureau pour
répondre d'une accusation de "coups et blessures ayant provoqué de graves séquelles", sur la base d'une
plainte déposée par Dalila Mrad, une activiste du parti au pouvoir qui a multiplié les actes de provocation et
les insultes à l'endroit de son collègue lors d'une réunion qui s'est déroulée le 20 juin dernier à la
bibliothèque des avocats en présence d'un représentant de la Commission Internationale des Juristes. Dalila
Mrad a accusé ses collègues, en des termes vulgaires, d'être entre autre des traîtres à la patrie et des valets
des colons étrangers nostalgiques! Me Abou, avait alors ouvert la porte et l'a poussée vers la porte. Elle
s'était mise à crier, ses collègues l'ont calmée et l'incident était clos. Elle était sortie avec ses collègues à la
fin de la réunion. Le lendemain, les journaux de caniveau annonçaient qu'elle était hospitalisée pour une
durée de dix jours suite au traumatisme qu'elle avait subi lors de l'altercation. Le CNLT qui voit dans cette
poursuite une manœuvre à peine voilée pour discréditer et immobiliser l'Association des jeunes avocats, en
ciblant l'un de ses éléments les plus dynamiques, craint que cette instruction ne débouche sur l'incarcération
de maître Abou.
- Le 26 juin, maître Radhia Nasraoui a entamé une grève de la faim pour protester de l'interdiction qui lui est
faite de rendre visite en tant qu'avocate à son mari Hamma Hammami, condamné à plus de 3 ans de prison
ferme pour avoir exercé son droit à l'association et à l'expression en tant que leader du PCOT. Le CNLT
assure maître Nasraoui de son entière solidarité et appelle les autorités à cesser de la persécuter elle et sa
famille et demande la libération de Hamma Hammami et de tous les prisonniers d'opinion.
Pour le Conseil
La porte-parole
Sihem Bensedrine
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Emission sur Radio droit de cité et débat à la librairie La Réserve
A l'occasion de la sortie du livre "Le chemin de la dignité" de Hamma Hammami, dans les géoles de Ben Ali
depuis le 2 février 2002 à cause de ses opinions, l'association Points cardinaux vous invite le 3 juillet 2002 à
suivre l'émission qu'elle animera sur la radio RDC (radio droit de cité), qui émet sur 95.5 fm sur la zone
Mantes Poissy Cergy, et à participer au débat qui suivra à la librairie La Réserve (14, rue Henri Rivière centre ville de Mantes la Jolie)
Au Programme :
1- De 19h00 à 20h00 : émission radio sur l'état des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie
Sur RDC (radio droit de cité)qui émet sur 95.5 sur la zone Mantes Poissy
2- De 20h30 à 22h30 : Débat sur le même Thème à la librairie La Réserve, 14 rue Henri Rivière
Avec la participation de :
Adel Thabet (association Hourriya/Liberté)
Nadia Hammami, fille de Hamma Hammami
Sophie Elwarda, Comité pour la libération d'Ettounsi
Olfa Lamloum, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée qui vient de publier
"La Tunisie de Ben Ali : la société contre le régime"
Virginie Locussol, de Reporters sans frontières qui vient de publier " Tunisie : le livre noir"
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Soutien de l'INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX à Radhia Nasraoui
INSTITUT DES DROITS DE L’HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX
HUMAN RIGHTS INSTITUTE OF THE BAR OF BORDEAUX
Maison de l’Avocat-18 & 20, rue du Maréchal Joffre
33000 BORDEAUX-France
http://www.idhbb.org
email : [email protected]
L’INSTITUT DES DROITS DE L’HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX et l’ensemble des juristes dont les
noms suivent, tiennent à apporter à Maître Radhia NASRAOUI, le témoignage de leur sympathie et de leur
amitié. Ils soutiennent l’action courageuse et déterminée qu’elle mène en faveur de la libération de son mari,
Hamma HAMMAMI, mais également des compagnons de celui-ci, tous victimes d’un procès inique, et se
joignent à ceux qui réclament une amnistie générale en faveur de tous les prisonniers politiques tunisiens.
Ils s’indignent des procédés des autorités tunisiennes, visant à atteindre physiquement et moralement des
prisonniers livrés à leur arbitraire. Ils protestent contre des mesures privant HAMMAMI, MADOURI et
TAAMALLAH des courriers qui leurs sont adressés et des livres que l’on tente de leur faire parvenir. Plus
encore, ils protestent contre les restrictions apportées aux visites familiales dont ils devraient bénéficier, et
en particulier à celles de leurs enfants.
Leur inquiétude concernant le sort d’autres prisonniers moins connus est très vive, les visites de leurs
avocats étant souvent restreintes sans motif, même en ce qui concerne un détenu dont l’état de santé
déclinant réclame d’urgence une libération pour raison humanitaire
A Bordeaux, le 30 Juin 2002
Me Brigitte AZEMA-PEYRET
Avocat honoraire
Secrétaire de l’IDHBB pour les Actions extérieures
INSTITUT DES DROITS DE L’HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX
AVOCATS
Me BRAILLON
Maître Bertrand FAVREAU Ancien Bâtonnier,
Me BRUNET
Président de l’IDHBB
Me CADIOT-FEIDT
Me AIZPITARTE
Me de la CHAPELLE
Me A. ALLAIN
Me CIVILISE
Me AMBRY
Me COSTE
Me ANDOLFATTO
Me COTNOIR
Me ANZIANI
Me COUPLAN
Me ASTIER
Me COURTY
Me ASTRUC
Me CROS
Me BALLAN
Me DAHAN
Me BARAKE
Me Philippe DARRICAU
Me BARBET
Me DASSAS
Me Tanguy BARON
Me DAUDIGNON-BELLOCQ du Barreau de
Me BASTROT
Bayonne
Me BATS
Me DAVY
Me BELLECAVE
Me DEJEAN
Me BERNADOU
Me DELAVALLADE Bâtonnier de l’Ordre
Me BLANQUIE Avocat Honoraire
Me DELAVOYE
Me BLAZY
Me DELTHIL
Me BLET
Me DELOBBE-EVEILLARD
Me BORDY
Me DEMPTOS-JOURNU
Me BOSSIS
Me DESMOULINS
Me BOST
Me DOUMAS
Me BOUFFARD
Me Denis DUBURCH
Me BOUISSON
Me DUCORPS
Me BOULANGER
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Me Benoit DUCOS-ADER
Me Fabien DUCOS-ADER
Me DUGUET-MORELLE du Barreau de Bayonne
Me DUPERIE
Me EPAILLY
Me EYQUEM-BARRIERE
Me FAURENS
Me FAURIE
Me FONFREDE
Me FROIN
Me GAGNERE
Me GARCIA
Me GAUTHIER
Me GELIBERT
Me GEORGES
Me GERBEAUD
Me GIBERT
Me GIZARD
Me GODARD
Me GRAMAGE
Me GUEDON
Me PHILIPPE GUERIN
Me GUILLEMOTEAU
Me GUITARD
Me HERVE-JEUSEL
Me HURMIC
Me JOCK
Me Elisabeth JOLY
Me JOUTEAU
Me KACI
Me F. KAPPELHOFF-LANÇON
Me P. KAPPELHOFF-LANÇON, Ancien Bâtonnier
Me LAFAYE
Me LANDETE
Me LAPALUS-DIGNAC
Me LARNAUDIE Ancien Bâtonnier
Me LATOURNERIE Ancien Bâtonnier
Me LAURICH
Me LEMBEZAT-REAL
Me LEMEE
Me LENDRES
Me LEVY
Me LOPY
Me LUTREAU-CHAVERON
Me MAHE-GARAT
Me MARTIN-CHICO
Me MICHAUD
Me MISSIAEN
Me MONROUX du Barreau de Libourne
Me MORAND-MONTEIL
Me MOREL-FAURY
Me MULLER
Me MUNSCH
Me NAVARRO
Me NOVO
Me PAGNOUX
Me PENAUD-MARCHIER
Me PERRET
Me PEYRELONGUE Ancien Bâtonnier
Me PICOT
Me PICOTIN
Me PLANET
Me QUINTARD
Me Françoise RICHARD
Me ROUSSEL-PROUVOST
Me RUFFIE du Barreau de Libourne
Me SAILLAN
Me SUSSAT
Me SZUBERLA
Me TEILLEUX
Me TONNET Ancien Bâtonnier
Me Anne TOSI
Me TOUZET
Me TRUSSES-NAPOUS du Barreau de Tarbes
Me VIDAL
Me VIEILLEMARINGE
Me VIGON
Me VINCENS-HOUREZ
Me VIOLLEMé WICKERS Ancien Bâtonnier
AVOUES
Me Solange CLERMONTEL-CASTEJA
Me FONROUGE-BARENNES
HUISSIERS
Me AUDIBERT-MEYRIAL
Me LAPOTRE
Me MARCONI
Me CLERMONTEL
Me PERRAULT
Me SERCAN
MAGISTRATS
Madame GILLET
Madame TEISSEIRE
Monsieur LEBUR
Monsieur MONPHOUS
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Tunisie : Liberté pour les prisonniers d’opinion
Amnesty International Section Française et Le Comité international de soutien à Hamma Hammami et ses
camarades, organisent une rencontre le jeudi 4 juillet 2002 à 19h au siège de la section française d'Amnesty
International 76 boulevard de la Villette 75019 Paris
en présence de
Nadia Hammami, fille de Radhia Nasraoui et Hamma Hammami
Et de
Mgr Jacques Gaillot
Denys Robiliard, AISF
Marguerite Rollinde, Comité international de soutien à Hamma et ses camarades
Luisa Toscane, CRLDHT
Sophie El Warda, comité de libération d'Ettounsi
Le 26 juin, journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture Maître Radhia
Nasraoui, avocate et militante des droits de l'Homme, a entamé une grève de la faim illimitée pour la
libération de son mari, Hamma Hammani.
Maître Radhia Nasraoui lutte depuis des années pour les prisonniers politiques, quelles que soient leurs
opinions, contre la torture et pour la défense des droits de tous en Tunisie. Aujourd'hui, elle appelle à la
solidarité nationale et internationale pour la libération de son mari. Par sa décision d’entamer sa grève de la
faim, elle se fait le porte-parole de toutes les mères et les filles de victimes de la répression.
Hamma Hammami, porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), Abdeljabbar
Maddouri, Samir Taâmallah et Ammar Amroussia accusés d’appartenance à une association non autorisée
sont incarcérés depuis le 2 février 2002. Amnesty International considère ces hommes comme des
prisonniers d’opinion et demande leur libération immédiate et sans condition. Près de 1000 prisonniers
politiques demeurent en détention dont la plupart sont considérés comme des prisonniers d’opinion. Leurs
familles sont souvent en butte au harcèlement et privées de leurs droits fondamentaux.
Avec le soutien de (premiers signataires) : Association des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT)
France, Association de défense des droits de l'Homme au Maroc (ASDHOM) , Association des Tunisiens de
France (ATF), Association des Travailleurs maghrébins de France (ATMF), Collectif des familles de disparus
en Algérie, Aix Solidarité, Comité de libération d'Ettounsi, Comité pour les libertés en Tunisie Aix-Marseille,
Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), Comité pour le respect des libertés et les droits de
l'Homme en Tunisie (CRLDHT), Ettajdid-France, Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH),
Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), Forum Vérité Justice-France, France Libertés,
Hourriya/Liberté, Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT), Parti communiste des ouvriers de Tunisie
(PCOT), Reporters sans frontières (RSF), Vérité Justice Algérie.
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Compte rendu: Réunion de soutien à Radhia Nasraoui et aux prisonniers d'opinion en Tunisie
Radhia Nasraoui en est à son 12 ème jour de grève de la faim. Jointe au téléphone elle nous a informé de la
très forte mobilisation autour d'elle.
Elle a par ailleurs reçu une équipe de la chaîne de télévision Arte venue l'interviewer à son domicile.
L'interview devrait passer sur Arte mardi 9 juillet à 19h45.
Vous trouverez ci-joint le compte rendu de la réunion de solidarité qui s'est tenue dans les locaux de la
section française d'Amnesty International.
jeudi 4 juillet.
Réunion de soutien à Radhia Nasraoui et aux prisonniers d'opinion en Tunisie
Compte rendu
Amnesty International Section Française et le Comité international de soutien à Hamma Hammami et ses
camarades, organisaient une rencontre, le jeudi 4 juillet 2002, au siège de la section française d'Amnesty
International, en soutien à Radhia Nasraoui qui a entamé une grève de la faim le mercredi 26 juin, journée
mondiale contre la torture, pour exiger la libération de son mari Hamma Hammami, incarcéré depuis le 2
février 2002, uniquement pour ses activités politiques et ses opinions.
Denys Robillard, ancien président de la section française d'Amnesty International, a ouvert la séance en
exprimant son soutien à maître Radhia Nasraoui dont il a souligné le courage et l'engagement indéfectible
en faveur de toutes les victimes de la répression en Tunisie. Il a donné la parole à Marguerite Rollinde qui a
rappelé le contexte dans lequel R.Nasraoui avait entamé sa grève, alors que Hamma n'a rien obtenu de ce
qui lui avait été promis, qu'il ne reçoit aucun courrier et aucun livre, que ses filles ne peuvent le voir que
séparées par des doubles grillages et en présence de nombreux gardiens, qu'elle même ne peut pas le voir
en tant qu'avocate. Par ailleurs, la pression est permanente sur elle et sur ses filles, la plupart des
téléphones des militants tunisiens ont été coupés et de nombreux téléphones français sont injoignables
depuis la Tunisie. M. Rollinde a également lu une lettre de Najoua Rezgui, la femme de Abdeljabbar
Maddouri, condamné au même procès que Hamma Hammami alertant sur l'état de santé extrêmement
préoccupant de son mari.
Nadia Hammami a fait une intervention sur ce qu'elle et ses sours vivent depuis sa plus petite enfance,
jusqu'aux menaces de rapt, aux intimidations, privées d'une vie normale avec leur père, qui a passé la plus
grande partie de ces trente dernières années entre la clandestinité et la prison. Elle a rappelé qu'elle-même
avait fait une grève de la faim pour que son père ait le droit de sortir librement de la clandestinité, et ajouté
que sa mère a pris cette décision parce que c'est la seule arme qui reste pour résister en Tunisie.
Sophie "El Warda", au nom du Comité de libération d'Et-tounsi, lui a succédé. Elle a parlé de Et-tounsi,
pseudonyme de Zouhair Yahiaoui, le neveu du juge Mokhtar Yahiaoui, mais surtout fondateur et ex
webmaster du forum de discussion sur le site TuneZine.com, qui s'attaque avec humour et sans concession
à la "zabacratie" (Zaba pour Zine el Abidine Ben Ali). Tounsi, a t'elle dit, a décidé de "combattre la dictature
par le rire". Ce qui lui a valu d'être arrêté par la police tunisienne au début du mois de juin, torturé et
condamné à 28 mois de prison pour diffusion de fausses nouvelles.
Elle a raconté sa rencontre par internet interposé avec El Tounsi qui l'a conduite, progressivement, à quitter
sa place de spectatrice et d'observatrice de ce qui se passe dans le monde, et en Tunisie particulièrement,
pour se retrouver à cette tribune, à côté de sa nouvelle amie Nadia Hammami, pour réclamer qu'on lui rende
"son homme".
Jacques Gaillot a pris la parole pour raconter comment, il y a quelques semaines, il a été pris à partie devant
la prison de Hamma Hammami par la police politique tunisienne, qui tentait de disperser le rassemblement
d'une délégation étrangère venue témoigner sa solidarité, et comment Radhia s'est interposée pour
empêcher la police de s'en prendre à lui. Il a rappelé que le régime tunisien utilise la peur comme "système"
de gouvernement, ajoutant : "Quand on a peur, on n'est pas libre" et en Tunisie, "les gens libres sont en
prison". Hamma, a t'il dit, est un homme libre et "les gens libres font peur". C'est pour ça qu'il est en prison.
Enfin, Luisa Toscanne, membre du CRLDHT, a fait une intervention extrêmement précise et claire, mêlant
références aux textes de lois et témoignages sur la situation des milliers de prisonniers politiques en Tunisie,
condamnés à des peines très longues voire à perpétuité, au nom de la "loi anti-terroriste", terme flou, qui
englobe tous les délits. Après 8 ou 10 ans de prison, ceux qui sortent sont soumis à un contrôle administratif
qui se prolonge sans limites, quand ils ne sont pas de nouveau condamnés à de nouvelles peines pour les
mêmes motifs. C'est ainsi qu'elle a cité le cas d'un prisonnier condamné d'abord à 3 ans, puis à sa sortie 11
ans, plus 14 ans supplémentaires, pour la participation à une seule manifestation. Sans parler des
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
condamnations sans appel prononcées par des tribunaux militaires qui fonctionnent comme juridictions
d'exception. Elle a insisté sur les terribles conditions de détention qui transforment les prisons en mouroirs,
dans lesquels chaque année des personnes agonisent sans aucun soin. Elle a souligné que cette situation
n'est pas seulement celel des prisonniers politiques mais aussi prisonniers de droit commun qui n'ont aucun
droit et sont soumis à des traitements inhumains et dégradants. Enfin elle a conclu en disant que la lutte de
Radhia Nasraoui rejoint celle de milliers de femmes qui ont lutté et luttent pour leurs maris en prison, dans
une longue tradition de grèves de la faim.
L'assistance était nombreuse et de nombreuses ONG étaient représentées ou avaient envoyé des
messages de solidarité. Des militants tunisiens étaient présents aussi, parmi lesquels Fatma Ksila, dont le
mari Khemais Ksila a, lui aussi, connu la prison pour ses opinions, ou Moncef Marzouki, qui a pris la parole
en tant que "tonton d'Ousseima" rappelant à quel point les enfants sont victimes de ce régime. Pierre LyonCaen, avocat général, a témoigné de son expérience d'observateur au procès de Hamma Hammami, qui lui
avait permis de découvrir la réalité de la situation tunisienne, insistant sur le caractère totalement illégal du
procès du 2 février, véritable honte pour la magistrature tunisienne, et sur la condamnation finale qui ne
sanctionne aucune violence, mais sanctionne l'exercice des libertés fondamentales de pensée, d'association
et de réunion en Tunisie. Il a annoncé que la FIDH, sur la base de son rapport de mission, avait décidé de
saisir du cas de Hamma Hammami la commission de l'ONU chargée de la détention arbitraire.
Pour conclure cette soirée de solidarité, La lecture d'unn extrait du livre de Hamma Hammami a conclu cette
série de prises de paroles : " En quittant la DST, le 18 mars 1972, je n'avais rien sur moi qui atteste qui
j'étais et ce que j'étais. Au fond mon ancienne identité je m'en suis séparé. Je suis sorti avec une nouvelle
dont j'étais fier. Mes tortionnaires m'ont aidé sans le vouloir à prendre le chemin de la dignité, à ouvrir les
yeux sur les problèmes de la Tunisie et à donner un sens à ma vie".
La réunion s'est terminée sur la décision d'adresser un message de solidarité de tous les participants à cette
réunion à Radhia Nasraoui. C'est ce que nous ferons en transmettant à Radhia ce bref compte rendu qui lui
dira, une fois de plus, à quel point est forte la solidarité internationale pour son combat actuel de mère et
d'épouse mais aussi pour sa lutte de toujours aux côtés de toutes les victimes de la répression en Tunisie
Marguerite Rollinde, porte parole du Comité de soutien à Hamma Hammami et ses camarades Denys
Robiliar, Amnesty International Section Française
Paris, le 6 juillet 2002
________________________
Parmi les associations présentes ou ayant manifesté leur soutien, on peut citer : Association des chrétiens
pour l'abolition de la torture (ACAT) France, Association de défense des droits de l'Homme au Maroc
(ASDHOM) , Association des Tunisiens de France (ATF), Association des Travailleurs maghrébins de
France (ATMF), Attac Rhône, Collectif des familles de disparus en Algérie, Aix Solidarité, Comité de
libération d'Ettounsi, Comité pour les libertés en Tunisie Aix-Marseille, Conseil national pour les libertés en
Tunisie (CNLT), Comité national de soutien à Hamma Hammami et ses camarades Comité pour le respect
des libertés et les droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), Congrès pour la république (CPR), EttajdidFrance, Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), Forum démocratique pour le travail et les
libertés (FDTL), Forum marocain pour la vérité et la justice (FMVJ), Forum Vérité Justice-France, France
Libertés, Frontline, Hourriya/Liberté, Organisation mondiale contre la torture (OMCT), Parti communiste des
ouvriers de Tunisie (PCOT), Reporters sans frontières (RSF), Union des travailleurs immigrés tunisiens
(UTIT), Vérité Justice Algérie.
Hamma Hammami, Le chemin de la dignité, Préface de Salah Hamzaoui, ouvrage réalisé par le Comité
national et le Comité international de soutien à Hamma Hammami et ses camarades, Paris, mai 2002.
Diffusé par l'association Hourriya/Liberté, c/o ATMF - 10 rue Affre, 75018 Paris. Adresse Email :
[email protected]
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Députés européens : soutien à Radhia Nasraoui
Strasbourg, jeudi 4 juillet 2002
Très chère Radhia,
Après que tu te sois beaucoup investie dans le combat pour le respect des Droits de l’Homme, pour une
justice tunisienne indépendante, te voilà toi-même aujourd’hui directement placée dans la tourmente. Ton
choix d’entamer une grève de la faim n’a pas dû être facile, mais nous imaginons bien que poussée à bout,
tu n’avais pas d’autres solutions pour te faire respecter.
L’acharnement du pouvoir tunisien à l’égard de ton mari, sorti volontairement de la clandestinité le 2 février,
emprisonné depuis pour ses activités politiques et ses opinions, le harcèlement à l’égard de tes trois filles
empêchées de voir leur père, l’interdiction qui vous est faite à toutes les quatre de voir Hamma dans des
conditions dignes – et non entre grillages et gardiens – tout cela n’a que trop duré !
Avocate, épouse de prisonnier, mère d’enfants sans papa depuis trop longtemps, c’est professionnellement,
personnellement et intimement que tu t’es résolue à connaître aujourd’hui ton 9ème jour de grève de la faim.
Nous sommes inquiets pour toi, ta santé, ta famille. Nous sommes inquiets pour toutes celles et tous ceux
qui résistent courageusement à cette chape de plomb et d’arbitraire sur ton pays.
Nous voulons te dire, te redire combien nous nous sentons proches de toi et de ton combat. Combien tu
peux compter sur notre entière solidarité. Combien tu peux compter sur notre détermination à ne pas te
laisser toi, Hamma et tous tes compagnons subir l’isolement, l’injustice, la matraque.
Nous t’embrassons. Prends soin de toi.
Premiers signataires :
Yasmine Boudjenah
Marie-Arlette Carlotti
Harlem Désir
Hélène Flautre
Cecilia Malmström
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
LTDH: Communiqué du 7 juillet 2002
Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l¹homme
Tunis le 7 juillet 2002
Communiqué
La ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme suit avec préoccupation l¹état de santé de maître
Radhia Nasraoui en grève de la faim depuis le 26 juillet dernier pour revendiquer la libération de son mari
prisonnier d¹opinion Hamma Hammami et pour protester contre les tortures morales et physiques qu¹il a subi
et contre les conditions de détentions et les conditions de visite inacceptables de sa famille.
La LTDH a été informé que le collectif de médecins qui assure le suivi de la santé de maître Nasraoui dont il
craint la détérioration d¹une manière grave dans les jours qui suivent , a fait état de ses vives préoccupations
à ce sujet.
La LTDH affirme sa solidarité avec maître Nasraoui dans ses revendications légitimes en vue de la libération
de Hamma Hammami , Abdeljabbar Madedouri, Samir Taamallah et Ammar Amroussia et afin qu¹ils
jouissent de tous leurs droits en tant que prisonniers d¹opinions et pour permettre à leurs familles de leur
rendre visite dans des conditions humaines sans aucune pression ou contrainte conformément à la loi
tunisienne et aux standards internationaux relatifs aux prisonniers.
La LTDH considère que le refus persistant des autorités de régler ce dossier d¹une manière qui puisse
garantir le droit à la liberté individuelle et la liberté d¹expression et d¹association et garantir le droit des
prisonniers et de leurs familles est un signe grave de la possibilité d¹un dérapage vers l¹inconnu.
Consciente de ses responsabilités la Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l¹Homme lance un
appel aux autorités pour exaucer ces revendications légitimes en libérant M Hamma Hammami et ses
camarades et tous les prisonniers d¹opinion .
La LTDH considère que cela serait un premier pas vers la promulgation d¹une loi d¹amnistie générale.
La LTDH appelle toutes les composantes de la société civile et politique et l¹opinion publique nationale et
internationale à multiplier leurs efforts pour soutenir M Radhia Nasraoui afin de réaliser les revendications
surmentionnées.
Pour le comité directeur
Le président de la LTDH
Mokhtar Trifi
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
COMMUNIQUE DE PRESSE
Aux représentants de la presse
Genève-Paris, le 9 juillet 2002
Tunisie : 15ème jour de grève de la faim de l'avocate Radhia Nasraoui.
L'Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT) ainsi que l'Association pour les Victimes de la Répression
en Exil (AVRE), très vivement préoccupées par l'état de santé de Me Radhia Nasraoui, en grève de la faim
depuis le 26 juin dernier à Tunis, ont envoyé deux représentantes sur place, dont un médecin, du 5 au 8
juillet dernier.
Le médecin de l'AVRE, après avoir examiné Me Nasraoui, a constaté qu'elle se trouve à un stade où la
grève peut conduire à des dommages très importants. Par ailleurs, l'état psychologique de ses deux filles
Oussaïma (13 ans) et Sarra (3 ans) devient préoccupant.
Pour rappel, Me Radhia Nasraoui, infatigable combattante en faveur des droits de l'homme et épouse de
l'opposant Hamma Hammami, a entamé une grève de la faim, pour demander la libération sans condition de
son mari, condamné à plus de trois ans de détention pour délit d'opinion.
Par ailleurs, lors de leur mission à Tunis, les déléguées de l'OMCT et de l'AVRE ont effectué un certain
nombre de démarches officielles, notamment :
· Dépôt d'une demande au directeur général de l'administration pénitentiaire pour rendre visite en prison à
Hamma Hammami, époux de Me Nasraoui : le directeur étant en vacances, son secrétaire les a assurées
d'une réponse écrite dans les dix jours ;
· Entretien au Ministère de la Justice avec Monsieur Ridha Khemakhem, responsable de la cellule Droits de
l'homme : les deux déléguées ayant soulevé les problèmes liés aux conditions de visite pour les filles de M.
Hammami, au fait qu'il ne reçoit pas le courrier qui lui est adressé et qu'il n'aurait pas accès aux nombreux
livres qui lui ont été envoyés, ce dernier a répondu qu'il ne connaissait pas dans le détail le code des prisons
;
· Tentative de rencontre avec le directeur de cabinet du Ministre des Droits de l'homme : un employé a
informé les déléguées du fait qu'il fallait adresser une demande officielle d'entretien auprès du Ministère des
Affaires Etrangères.
Selon l'OMCT et l'AVRE, le combat de Me Radhia Nasraoui est représentatif de celui de toutes les familles
anonymes de détenus d'opinion en Tunisie, dont le nombre peut raisonnablement s'évaluer entre 600 et
800.
Les deux organisations appellent le Président Ben Ali à mettre en pratique, à cette occasion, l'évolution
démocratique qu'il a annoncée à l'occasion du référendum sur la nouvelle constitution, et à libérer, en
conséquence, tous les détenus d'opinion incarcérés dans le pays.
Contact OMCT : Christine Ferrier +4122 809.49.39
Contact AVRE : Dr Hélène Jaffé +331 43.72.07.77
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
World Organisation Against Torture (OMCT)
Organización Mundial Contra la Tortura (OMCT)
8 rue du Vieux-Billard
Case postale 21
CH-1211 Geneve 8
Suisse/Switzerland
Tel. : 0041 22 809 49 39
Fax : 0041 22 809 49 29
E-mail : [email protected]
http://www.omct.org
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
PRESS RELEASE
To the representatives of the press
Geneva-Paris, July 9th, 2002
Tunisia : Lawyer Radhia Nasraoui's hunger strike reaches its 15th day.
The World Organisation Against Torture (OMCT) and the Association for the Victims of Repression in Exile
(AVRE), are gravely concerned for the health of Mrs Radhia Nasraoui, who has been on a hunger strike
since June 26th, 2002, in Tunis, as a result of which these organisations have sent two representatives,
including a doctor, to visit her from the 5th to the 8th of July.
AVRE's doctor remarked, after examining Mrs Nasraoui, that her physical condition means that the hunger
strike that she has engaged in may cause her considerable damage from now on. Moreover, the
psychological state of her two daughters, Oussaïma (13 years of age) and Sarra (3 years of age), is also a
major concern.
OMCT recalls that Radhia Nasraoui, who is the wife of opposition leader Hamma Hammami and an
indefatigable warrior in favour of human rights, began a hunger strike in order to demand her husband's
unconditional release, after he had been sentenced to more than three years imprisonment for his political
oppositional opinions.
Furthermore, during their mission in Tunis, the delegates of OMCT and of AVRE undertook a number of
official procedures, namely:
· Depositing a request to the director general of the penitentiary administration in order to be allowed to visit
Hamma Hammami, Ms Nasraoui's husband, in prison: the director was absent on holiday and his secretary
could only guarantee a written response in the next 10 days ;
· Meeting in the Ministry of Justice with Ridha Khemakhem, who is in charge of the Ministry's Human Rights
cell: the two delegates expressed their concerns relative to the conditions under which Mr. Hammami's
daughters are allowed to visit their father, the fact that he does not receive his mail and that he does not
have access to the numerous books that he has been sent. The official responded by saying that he did not
know the prison code in detail;
· Attempting to meet with the Director of the Ministry for Human Rights: an employee informed the delegates
that an official request for an interview addressed to the Ministry of Foreign Affairs was necessary for this
encounter.
According to OMCT and AVRE, Ms Radhia Nasraoui's struggle is representative of that of all the anonymous
families of political prisoners in Tunisia, numbering between 600 and 800, according to a recent evaluation.
Both organizations call for President Ben Ali to implement the process of democratisation that was
announced during the referendum concerning the new constitution, and, consequently, to free all political
prisoners from the country prisons.
Contact OMCT : Christine Ferrier +4122 809.49.39
Contact AVRE : Dr Hélène Jaffé +331 43.72.07.77
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
World Organisation Against Torture (OMCT)
Organización Mundial Contra la Tortura (OMCT)
8 rue du Vieux-Billard
Case postale 21
CH-1211 Geneve 8
Suisse/Switzerland
Tel. : 0041 22 809 49 39
Fax : 0041 22 809 49 29
E-mail : [email protected]
http://www.omct.org
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Lettre à Monsieur Dominique de Villepin
Monsieur Dominique de Villepin
Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et de la Francophonie
Fax : 01.45.51.60.12
Paris, mercredi 10 juillet 2002
Monsieur le Ministre,
C’est dans l’urgence que je me permets de m’adresser à vous ; je vous prie de bien vouloir m’en excuser.
Je viens d’avoir une conversation téléphonique avec Maître Radhia NASRAOUI, avocate tunisienne,
militante des Droits de l’Homme, et épouse de Hamma Hammami, qui a cessé de s’alimenter désormais
depuis 16 jours. Je suis bouleversée et très inquiète.
Cette grève de la faim est l’ultime moyen que cette amie a été contrainte d’utiliser pour protester contre
l’atteinte au droit de visite à son mari emprisonné qui lui est imposée, et pour exiger la libération immédiate
et sans conditions de son époux.
Radhia Nasraoui a déjà perdu plus de 10 kilos. Maman de trois filles à qui on interdit également la visite à
leur père, elle m’a affirmée qu’elle n’avait plus le choix. Sa vie est en danger. Les autorités tunisiennes
refusent depuis maintenant plusieurs mois d’entendre cette femme, comme toutes celles et tous ceux qui, en
Tunisie, et au-delà en Europe, dénoncent un régime despotique et aujourd’hui criminel. La seule
manifestation du pouvoir tunisien depuis 16 jours est de lui couper régulièrement le téléphone. Cette
situation ne peut plus durer.
J’ai assuré Radhia de mon entière solidarité et du soutien de plusieurs députés européens qui viennent par
courrier de s’adresser à elle.
Forte de cet engagement, je me permets de vous prier de bien vouloir vous adresser à votre homologue
tunisien, Monsieur Habib BEN YAHIA lors de la rencontre que vous avez aujourd’hui avec lui, afin de lui faire
part de notre détermination à agir au sein du Parlement européen pour que la Tunisie respecte, dans les
actes, sa signature des conventions internationales concernant les libertés et les droits des détenus.
Espérant que mon appel soit entendu, et en vous en remerciant par avance, je vous prie d’agréer, Monsieur
le Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Yasmine Boudjenah
Députée européenne
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
TUNISIE/GREVE DE LA FAIM DE Me RADHIA NASSRAOUI: LETTRE OUVERTE DE 11 DEPUTES
EUROPEENS A M. ROMANO PRODI, PRESIDENT DE LA COMMISSION EUROPEENNE
Bruxelles, le 11 juillet 2002. Alors que Me Radhia Nassraoui, avocate tunisienne et épouse de M. Hamma
Hamami, leader du PCOT (Parti Communiste Ouvrier Tunisien), emprisonné, a commencé sa troisième
semaine de grève de la faim, 11 députés européens ont lancé un appel à M. Romano Prodi, président de la
Commission européenne.
Dans cette lettre ouverte, les députés européens, Emma Bonino (radicale), Daniel Cohn-Bendit (coprésident du groupe des Verts), Harlem Désir (PSE), Benedetto Della Vedova (radical), Olivier Dupuis
(radical), Hélène Flautre (Verts), Monica Frassoni (co-présidente du groupe des Verts), Cecilia Malmstrom
(Libérale), Pasqualina Napoletano (PSE), Roseline Vachetta (GUE), François Zimeray (PSE), affirment
notamment qu’ils essayent: “depuis des années d'attirer l'attention des institutions responsables de l'Union
sur la dérive policière et anti-démocratique en cours en Tunisie, un pays que l’Union continue pourtant à
présenter comme un modèle et avec lequel elle a conclu le premier Accord d'Association “méditérranéen”.
Mais rien n’y fait. Alors que la situation dégénère de jour en jour en Tunisie, y compris en ce qui concerne la
situation économique, l’Union continue à accorder son soutien indéfectible au régime de M. Ben Ali, alors
même que la Tunisie est devenue officiellement, depuis la farce référendaire du mois dernier, un régime
dictatorial “à vie”.
Et de demander au Président Prodi d’intervenir “avec force auprès des autorités de Tunis pour que cessent
toutes les persécutions à l’encontre de M. Hamami et de sa famille. Mais (...) aussi pour que la Commission
(...) prenne de toute urgence toutes les initiatives en son pouvoir pour que cesse la politique de soutien
inconditionnel à la dictature de Carthage et pour que la politique de l’Union (à l’égard de la Tunisie) soit
finalement fondée sur l’affirmation de la démocratie et de l'Etat de Droit.”
Dans le document attaché ou sur www.radicalparty.org le texte in extenso de la Lettre ouverte au Président
Prodi
Grève de la faim de Me Radhia Nassraoui: lettre ouverte à M. Romano Prodi, Président de la
Commission européenne
A l'attention de Monsieur Romano Prodi
Président de la Commission européenne
Objet: grève de la faim de Me Radhia Nassraoui
Bruxelles, le 11 juillet 2002
Monsieur le Président,
le 26 juin dernier, Me Radhia Nasraoui, avocate tunisienne, a entamé une grève de la faim. Par son action
nonviolente Maitre Nassraoui entend d'abord dénoncer la condamnation de son mari, M. Hamma Hammami,
porte parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), parti non autorisé, et directeur du journal
AL BADIL interdit. M. Hamami a été condamné pour appartenance au PCOT à trois ans et deux mois de
prison aux termes d'un procès-farce et est détenu depuis le 2 février 2002 à la prison civile de Tunis.
Depuis son arrestation, M. Hammani qui est victime de mauvais traitements et dont les droits fondamentaux
ont été violés à de nombreuses reprises, est détenu en cellule d’isolement dans le pavillon des condamnés à
mort. Il a observé une grève de la faim pour obtenir son transfert dans un autre pavillon. Il n’a pratiquement
pas pu rencontrer ses avocats depuis son arrestation. Me Nassraoui, son épouse, n'a pas eu droit de lui
rendre visite depuis le 6 Avril dernier. Les conditions dans lesquelles se sont déroulées les rares visites de
sa famille ont été particulièrement strictes: deux grillages le séparent de ses proches et la visite se déroule
en présence de plusieurs gardiens. Il n'a toujours pas pu voir sa fille Sarra, née quand il vivait dans la
clandestinité.
En outre, sa famille subit depuis des années un harcèlement constant et brutal de la part des autorités: sa
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
fille Nadia a été victime d'une tentative d’enlèvement alors que sa fille Oussaima a été terrorisée à plusieurs
reprises par des agents de la police politique. La dernière née, Sarra, a eu droit à une surveillance policière
devant la crèche ! A plusieurs reprises le domicile de la famille de M. Hammami et de Me Nassraoui a été
l'objet d'effractions et de "perquisitions" de la part des forces de l'”ordre”. Toute les plaintes déposées par Me
Nassraoui à ce sujet sont restées sans suite.
Monsieur le Président,
nous essayons depuis des années d'attirer l'attention des institutions responsables de l'Union sur la dérive
policière et anti-démocratique en cours en Tunisie, un pays que l’Union continue pourtant à présenter
comme un modèle et avec lequel elle a conclu le premier Accord d'Association “méditérranéen”.
Mais rien n’y fait. Alors que la situation dégénère de jour en jour en Tunisie, y compris en ce qui concerne la
situation économique, l’Union continue à accorder son soutien indéfectible au régime de M. Ben Ali, alors
même que la Tunisie est devenue officiellement, depuis la farce référendaire du mois dernier, un régime
dictatorial “à vie”.
Monsieur le Président,
si nous faisons appel à vous aujourd’hui alors que Me Nassraoui en est à sa troisième semaine de grève de
la faim, c’est en premier lieu pour que vous interveniez avec force auprès des autorités de Tunis pour que
cessent toutes les persécutions à l’encontre de M. Hammami et de sa famille. Mais c’est aussi pour que la
Commission que vous présidez prenne de toute urgence toutes les initiatives en son pouvoir pour que cesse
la politique de soutien inconditionnel à la dictature de Carthage et pour que la politique de l’Union soit
finalement fondée sur l’affirmation de la démocratie et de l'Etat de Droit.
Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos salutations
distinguées.
Emma Bonino
Daniel Cohn-Bendit
Harlem Désir
Benedetto Della Vedova
Olivier Dupuis
Hélène Flautre
Monica Frassoni
Cecilia Malmstrom
Pasqualina Napoletano
Roseline Vachetta
François Zimeray
Tel. 02-284.71.98
Fax. 02-284.91.98
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
LTDH Sfax: Journée de solidarité avec Radia Nasraoui
La Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme, section de Sfax (Tunisie) organise aujourd'hui jeudi 11 juillet,
dans ses locaux, de midi à minuit une journée
de solidarité avec Radia Nasraoui en grève de la faim depuis le 26 juin 2002.
LTDH, section Sfax.
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Tunis, le 11 juillet 2002
COMITE FEMMES DE SOUTIEN A RADHIA NASRAOUI
COMMUNIQUE D'INFORMATION
Le comité femmes de soutien à Radhia Nasraoui a pris l'initiative, lors de sa réunion du 10 juillet 2002 et
devant la dégradation de son état de santé, de constituer une délégation de femmes appuyée par des
personnalités nationales du monde politique, artistique, des responsables de partis et des militantes et des
militants associatifs en vue de se rendre le samedi 13 juillet auprès de Radhia Nasraoui, en grève de la faim
depuis le 26 juin, pour lui renouveler l'expression de son soutien et de sa solidarité pleine et entière.
A cet effet des contacts ont été pris dont, en premier, celui avec l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens.
Suite à l'entrevue du jeudi 11 juillet avec le Secrétaire Général de l'UGTT le comité tient à :
Remercier chaleureusement Monsieur Abdessalem Jrad, Secrétaire Général de l'UGTT d'avoir reçu
immédiatement les militantes du comité, témoignant ainsi de sa solidarité avec Radhia Nasraoui.
Assurer des bonnes dispositions de l'UGTT qui a déjà pris les contacts nécessaires et les stratégies
adéquates pour suivre le dossier.
Par ailleurs, et devant le silence observé par les autorités interpellées depuis le 8 juillet 2002 afin de donner
suite aux demandes formulées par le Comité de Soutien, celui-ci a décidé de poursuivre ses appels relayant
ainsi les revendications de la militante Radhia Nasraoui pour la libération de son mari Hamma Hammami,
prisonnier politique et contre le harcèlement qu'elle et les siens subissent en permanence.
Pour le Comité Femmes de Soutien
ATFD/ La Secrétaire Générale
Sana Ben Achour
Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l'Homme
Infos Express : 12 juillet 2002
***********************
Journée nationale pour une amnistie générale en Tunisie :
La Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l'homme a organisé avec le CNLT et leur les partenaires
de la société civile mercredi 10 juillet 2002 au siège de la LTDH une journée pour l'amnistie générale en
Tunisie, ont pris la parole lors de la réunion organisée a cette occasion et présidée par M Mokhtar Trifi
président de la LTDH M Abderraouf Ayadi ( SG du CNLT) , M Ahmed Nejib Chabbi (SG du PDP) , M
Mustapha Ben Jaafer ( SG du FDTL) M Ismail Boulehya ( Président du comité de réconciliation du MDS) , M
Ahmed Brahim (membre du bureau politique du parti Ettajdid) M Krichi (membre du comité directeur de
l'AJAT) , le juge Mokhtar Yahiaoui ( président du CTIJ) , Mme Caroline Stainer (membre du CRLDHT et
D'Avocat sans frontière ), Mme Naziha Rjiba /Om Ziad (membre du bureau politique du CPR) , M Salah
Hamzaoui président du CNSHH) , Mme Sanaa Ben Achour ( membre du comité interassociatif de soutien de
Mme Radhia Nasraoui ).Etaient présents a cette réunion les députés M Mokhtar Jallali (UDU), Adel
Chaouech et Noureddine Ben Romdhane (Ettajdid) , M Mohamed Jmour (SG de l'ordre national des Avocats
de Tunisie ), Sami Souihli ( membre du comité de rédaction de Kaws El Karama ) , Lassad El Jouhri (
ICSPPT) , M Abdessattr Ben Moussa (président de la section de Tunis des Avocats) M Ben Frej (membre du
comité exécutif de la section de Tunisie d'AI).
* le président de la LTDH a insisté sur le fait que l'amnistie générale est devenu l'objet d'un consensus
national et qu'elle est aujourd'hui une revendication populaire et il attiré l'attention sur la situation
insupportable dans les prisons tunisiennes et sur la situation post-carcérale des anciens détenus d'opinions
et a adresseé un message de solidarité avec M Kamel Jendoubi (président du CRLDHT), Khmaies
Chammari (ex vice président de la LTDH) et les militants et opposants contraints a l'exil .
* Mme Radhia Nasraoui (en grève de la faim depuis le 26 juin 2002 ) a adresser un message aux
participants a cette réunion dans lequel elle a exprimer son soutien aux initiatives prises pour revendiquer la
promulgation d'une loi d'AG en Tunisie et elle a exposer la situation de M Hamma Hammami et ses
camarades et leurs familles .
***********************
La section de Mahdia de la LTDH tiendra son congrès vendredi 19 juillet 2002 au siège de l'union régionale
de travail de Mahdia , le bureau exécutif de l'union régionale de travail de Mahdia a donné son accord pour
la tenue de ce congres à son siège.
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
***********************
M Zouheyr Yahiaoui (Tounsi Ettounsi) a comparu le 10 juillet 2002 devant la cour d'appel de Tunis lors de
l'audience M Yahiaoui a exigé son droit a la visite de ses avocats, de son coté sa défense a protesté contre
l'atteinte a son droit de visiter son client et a soulevé l'incompétence de la cour et a demandé la libération
provisoire de M Yahiaoui ,le président s'est contenté de recevoir les demandes et a renvoyé l'affaire a la
délibération , vers 14 h la cour a prononcé directement un jugement sur le fond condamnant Zouheyr
Yahiaoui a 2 ans de prison ferme , les avocats constitués pour sa défense ont diffusé un communiqué
exprimant leur protestation "contre ces manière dolosives instituant la justice ,le mépris des lois et des droits
de la défense".
***********************
le tribunal de Tunis examinera samedi 13 juillet 2002 le procès intenté contre M Mohamed Charfi et M
jouneidi Abdeljaoued , M Charfi a fait ces dernier mois l'objet d'une compagne de presse diffamatoire.
***********************
le tribunal de Monastir examinera le 16 juillet 2002 l'affaire de la section de Monastir de la ligue tunisienne
pour la défense des droits de l'homme (l'affaire du local de la section ).
***********************
La LTDH a Adressé une lettre au Président de la république sur le cas de Mme Radhia Nasraoui, d'autre
part elle a demandé une audience avec le ministre de la justice et une audience avec le ministre des droits
de l'homme pour évoquer le cas de Mme Nasraoui mais jusqu'a ce jour la LTDH n'a reçu aucune réponse.
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Urgent Radhia Nasraoui
Ce matin, samedi 13 juillet, la police tunisienne a envahi la cité où habite Radhia Nasraoui, alors que cette
dernière attendait une délégation officielle composée des femmes de l'ATFD et de personnalités tunisiennes
venues discuter avec Radhia Nasraoui d'autres formes d'action pour lui permettre d'arrêter sa grève de la
faim qu'elle a entamé depuis 18 jours, ce qui met gravement en danger son état de santé.
Aux alentours de 11h30 (heure française), alors que la délégation était prévue pour 12h, j'étais au téléphone
avec Radhia Nasraoui quand elle m'a alerté qu'un camion équipé d'une grande échelle se rapprochait de
son appartement. Ils ont déployé l'échelle et des policiers ont commencé à grimper. Ousseima, âgée de
treize ans, poussait des hurlements de panique.
Ils sont, alors, passés sur la terrasse sous les cris de Ousseima et de Radhia Nasraoui, et ont arraché les
banderoles et les pancartes qui annonçaient la grève de la faim. Puis ils sont redescendus.
Une demie heure plus tard, j'ai eu au téléphone Amel Bejaoui, membre du Bureau de l'Association
tunisienne des femmes démocrates, présente depuis le matin, qui m'a confirmé que la délégation était
arrivée et que la police l'avait laissé entrer dans l'immeuble. Elles étaient en discussion avec Radhia
Nasraoui qui a déclaré qu'elle était décidé à poursuivre sa grève puisqu'elle n'avait rien obtenu.
Ce nouvel épisode montre une fois de plus les méthodes policières du régime tunisien qui n'hésite pas à
terroriser une petite fille. Face à la détermination de Radhia Nasraoui, dont la santé ne cesse de se
dégrader, il est urgent de renforcer la mobilisation déjà très importante tant au niveau national
qu'international (articles, interviews, campagnes de lettres, communiqués, messages de personalités etc.)
pour soutenir la lutte de Radhia Nasraoui pour la libération de Hamma Hammami, et pour la libération de
tous les prisonniers d'opinion en Tunisie.
Marguerite ROLLINDE
Porte parole du comité de soutien à Hamma Hammami et à ses camarades.
T. 01 48 86 36 20
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Comité National de soutien à Hamma Hammami (CNSHH)
Comité de suivi de la grève de la faim de Radhia Nasraoui
Délégation du mouvement politique et associatif chez Radhia Nasraoui
A l’initiative du Comité Femmes de soutien à R.Nasraoui,une délégation de personnalités du mouvement
politique et associatif tunisien s’est rendue le samedi 13 Juillet 2002 au domicile de Radhia Nasraoui pour :
-lui exprimer la solidarité la solidarité et le soutien à son action ;
-l’assurer que son combat dsera relayé par les forces démocratiques qui sont convaincues de la légitimité de
sa lutte pour la libération de son mari Hamma Hammami,porte-parole du POCT et directeur du journal AL
Badil ;
-l’appeler à ne pas continuer à mettre sa vie en danger et à suspendre sa grève de la faim.
La délégation était composée de :
- Hassib Ben Ammar
- Mohamed Talbi
- Mohamed Mahfoudh
- Gilda Khiari
- Mokhtar Trifi
- Habib Marsit
- Chawki Tabib
- Nejib Chebbi
- Mohamed Charfi
- Mustapha Ben Jaâfar
Etaient également présentes lors de cette rencontre des militantes du comité femmes de soutien et de
nombreux(ses)militants(tes)du mouvement démocratique.
Radhia Nasraoui a chaleureusement remercié la délégation et a apprécié à sa juste valeur le soutien
manifesté par toutes ces personnalités et chefs de partis et d’associations. Elle a néanmoins affirmé sa
détermination à poursuivre sa grève jusqu’à la libération de son mari. Sa détermination est d’autant plus
grande après l’encerclement de son domicile une demi heure avant la tenue de cette rencontre, par un
grand détachement de membres de la police politique, puis par l’escalade de ses murs jusqu’au 2è étage
pour déchirer la banderole annonçant sa grève. Cette agression sauvage que nous condamnons fermement
a eu pour effet de terroriser encore une fois Oussaima,13 ans, et d’influer négativement sur l’état de santé
de Radhia, déjà affaiblie par 18 jours de grève de la faim.
Tunis le 13 Juillet 2002
Salah Hamzaoui et Chokri latif
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
C.R.L.D.H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie
21 ter rue Voltaire 75011 Paris- France
tél : 0321964099 - fax :0321964307
E-Mail : [email protected]
http://www.crldht.org
membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l'Homme
Communiqué
La police investit brutalement par escalade l'immeuble de Radhia Nassaroui ; sa fille Ousseima
terrorisée…
Décidément, entre l'Etat-RCD et les citoyens, il n'y a pas la même échelle de valeurs.
C'est à un scénario digne d'un film policier de mauvais goût que Radhia Nassraoui et sa fille Osseima (13
ans) ont assisté dans la matinée du samedi 13 juillet 2002. Vers 10h30, la police boucle le quartier, dresse
une échelle pour permettre à des agents de monter de l'extérieur de l'immeuble jusqu'au 2eme étage, puis
sur la terrasse. Leur mission est d'arracher les banderoles et les pancartes indiquant la grève de la faim qui
en est à sa troisième semaine. Surprise et terrorisée, Ousseima pousse des cris, sa mère Radhia appelle au
secours. Les agents déversent sur elles les insultes et les grossièretés " habituelles ". Un véritable
cauchemar pour la petite Ouseima et une épreuve supplémentaire pour Radhia qui, à son 18eme jour de la
grève de la faim, se trouve très affaiblie par un état de santé qui suscite des inquiétudes grandissantes.
Une délégation de l'association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), dont la visite est prévue depuis
la veille, suivie par des défenseurs des droits de l'homme, se rend au domicile de Radhia. Cette dernière
affiche sa détermination et exprime sa volonté de poursuivre l'action.
Cette agression inédite dans les annales de la police tunisienne s'apparente à un acte de banditisme qui
vise à terroriser un enfant et à intimider une figure emblématique de la défense des droits de l'homme et des
libertés en Tunisie. Les autorités tunisiennes font une démonstration supplémentaire, si besoin est, de leur
mépris des droits de l'enfant dont elles se gargarisent dans les instances internationales, le peu de cas
qu'elles réservent aux droits des femmes qu'elles instrumentalisent cyniquement pour le besoin de leur
propagande et l'indifférence que l'inviolabilité du domicile leur inspire dont elles prétendent honteusement
qu'elle est garantie en Tunisie.
Le CRLDHT dénonce avec une extrême vigueur cette agression policière. Il exprime sa solidarité agissante
avec Radhia et sa fille Ousseima. Il souscrit totalement à la revendication de libération de Hamma
Hammami, de ses camardes et de tous les prisonniers politiques en Tunisie dans le cadre d'une amnistie
générale de toutes les victimes de la répression.
Le CRLDHT fidèle à son engagement affirme que les défenseurs des droits de l'homme n'ont à l'évidence
pas la même ECHELLE de valeurs que les autorités tunisiennes : ces dernières l'utilise pour organiser les
commandos policiers et réprimer les Tunisiens ; celle de Radhia et de l'ensemble des défenseurs des
libertés des droits de l'homme se fonde sur le respect de l'Etat de droit, la garantie des libertés
fondamentales pour les citoyens, le bannissement de la torture et des mauvais traitements. Les pays,
notamment européens, qui continuent à apporter leur soutien à un régime largement disqualifié par la
corruption et les violations systématiques et répétées des droits de l'homme doivent mettre en pratique les
engagements qu'ils ont contracté avec la Tunisie notamment en matière de respect des règles
démocratiques et des droits humains. Ils ne peuvent pas se soustraire à leur obligation de rappeler le
pouvoir tunisien au respect des conventions et traités auxquels il a souscrit.
.
Paris, le 14 juillet 2002
___________________________________________________________
Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie
C.R.L.D.H.T.
Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l'Homme (REMDH)
21 ter, rue Voltaire 75011 Paris
tél. (00 33) 3 21 96 40 99
télécopie : (00 33) 3 21 96 43 07
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
COMMUNIQUE DE PRESSE
Aux représentants de la presse
Genève-Paris, le 13 juillet 2002
OMCT : Tunisie : Irruption de la police au domicile de Radhia Nasaroui, en grève de la faim depuis 18
jours. Inacceptable acte d'intimidation.
Ce samedi 13 juillet 2002, vers 10 heures (LT), des voitures de polices officielles ainsi que banalisées, ont
fait irruption dans le quartier de résidence de Me Nasraoui. Une échelle fixée à un camion a été déployée
pour atteindre le balcon de la célèbre avocate en grève de la faim, présente à son domicile avec sa fille
Ouseïma, 13 ans.
Les policiers envoyés sur les lieux n'avaient, semble-t-il, d'autre instruction que d'ôter la banderole qui était
placée sur le mur de la militante des droits de l'homme, banderole sur laquelle était écrit " en grève de la
faim pour la libération de Hamma Hammami ". Après que la banderole fût ôtée, le camion est parti, mais la
surveillance policière est restée en place. Durant toute l'opération, les policiers n'ont donné aucune
explication à l'avocate.
L'Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT), choquée par cette intervention musclée, et par les
dégâts psychologiques qu'elle provoque sur la jeune Ousseïma, littéralement terrorisée par les faits, rappelle
aux autorités de la République de Tunisie, que Me Radhia Nasraoui est une éminente membre des
instances dirigeantes l'OMCT, et que la moindre atteinte à l'intégrité de l'avocate serait interprétée comme
une atteinte à l'organisation elle-même.
L'OMCT réitère son soutien à Me Nasraoui, mais demeure plus que jamais préoccupée par son état de
santé.
Contact OMCT : Christine Ferrier +4122 809.49.39
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT)
World Organisation Against Torture (OMCT)
Organización Mundial Contra la Tortura (OMCT)
8 rue du Vieux-Billard
Case postale 21
CH-1211 Geneve 8
Suisse/Switzerland
Tel. : 0041 22 809 49 39
Fax : 0041 22 809 49 29
E-mail : [email protected]
http://www.omct.org
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Comité National de soutien à Hamma Hammami ( CNSHH )
DECLARATION
A l'occasion de la conférence de presse
organisée par le CNSHH
le mercredi 17 juillet 2002
Trois semaines d'une grève de la faim se sont écoulées. Malgré la détérioration de son état de santé et
l'intervention de ses médecins et de ses amis pour qu'elle suspende sa grève, Radhia Nasraoui est
déterminée à la continuer.
1- Tout en sachant ce qu'une grève de la faim, par une chaleur torride, représente pour une mère qui a à sa
charge deux enfants, dont un bébé de trois ans, le Comité, comprenant ce qu'une pareille décision cache
comme souffrances et comme révolte contre une situation des plus inhumaines, a proclamé sa solidarité
avec Radhia Nasraoui, s'engageant d'une façon concrète dans son combat quotidien. Dès le premier jour,
un comité de suivi, formé de membres du CNSHH et dont la coordination a été confiée à l'écrivain Chokri
latif, a été formé. Une assistance de tous les instants lui a été, ainsi, assurée.
2- Les comités régionaux formés par le CNSHH ont organisé des réunions et initié des grèves de la faim
pour attirer l'opinion publique sur la gravité de la situation. De son côté, le CNSHH a appelé, dès la
deuxième semaine, à des grèves de la faim tournantes auxquelles ont pris part des militants politiques et
des droits de humains.
3- Tout au long de la grève, une action massive de soutien à Radhia a pris forme. Un comité femmes a été
formé. Il a pris contact avec l'UGTT, les partis politiques, les Associations humanitaires et les Autorités pour
demander qu'il soit mis fin au calvaire de M° Nasraoui et que son mari soit libéré.
4- Un groupe de personnalités s'est rendu auprès de la gréviste pour lui témoigner de sa solidarité et l'inviter
à suspendre sa grève.
5- La LTDH et le PDP ont organisé deux meetings au cours desquels un appel a été lancé pour que Hamma
Hammami soit libéré. Au cours de la réunion de la LTDH, le PDP,Ettajdid le MDS, le CPR et le Forum,
notamment, se sont clairement prononcés pour l'amnistie générale et pour la libération de Hamma Hamami.
6- Mis à part les médias tunisiens que les affaires intérieures semblent intéresser d'une façon fort sélective,
les moyens d'information à l'étranger, arabes et occidentaux, ont informé de la grève. Les radios et les
chaînes de télévision ont informé l'opinion publique internationale de la grève et de sa portée.
7- Toutes les Associations humanitaires du monde, des députés européens et les personnalités politiques
internationales sont intervenus auprès des Autorités tunisiennes pour leur dire leur préoccupation face à une
situation intolérable.
8- Des représentants du Corps Diplomatique ont rendu, par deux fois, visite à Radhia Nasraoui pour
s'enquérir de son état de santé et pour lui exprimer leur solidarité.
Face à cet intérêt immense, seule la Tunisie officielle reste indifférente face à la situation d'une personne qui
vit une torture continuelle, avant d'avoir entamé sa grève de la faim et après. Mais, il est vrai que la torture
est une pratique qui est loin d'être éradiquée en Tunisie.
Pour le Comité,
Le président
Salah hamzaoui
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Action de soutien à la grève de la faim de Radhia Nasraoui
Le 17 juillet 2002, à 14h, des militants pour la démocratie en Tunisie, ont bloqué la circulation avenue de
l’Opéra en face de l’Office de tourisme tunisien, s’allongeant sur le bitume, pour attirer l’attention sur
l’absence de libertés en Tunisie.
RENDEZ- VOUS : 13H30, CAFE DU CADRAN,
COIN DE LA RUE DAUNOU ET DE L’AVENUE DE L’OPERA
Etaient présentes Nadia Hammami, fille de Hamma Hammami, leader emprisonné du parti communiste des
ouvriers tunisiens et de Radhia Nasraoui, avocate en grève de la faim depuis le 26 juin, et Sophie al-Warda,
présidente du Comité pour la libération du cyber-dissident Zouhair Yahiaoui, dit Ettounsi, cyber-dissident
condamné à deux ans de prison.
A seulement huit jours de la fête de la République en Tunisie, les militants demandent une amnistie générale
pour les quelques 1000 prisonniers politiques du pays. Ils demandent aux autorités françaises d’utiliser leurs
liens privilégiés avec les autorités tunisiennes pour obtenir une amélioration de la situation des droits
humains dans le pays.
Contexte :
Radhia Nasraoui, avocate, représentante de l’Organisation Mondiale contre la torture pour l’ Afrique du nord
et épouse de Hamma Hammami leader emprisonné du parti Communiste des ouvriers tunisiens, est en
grève de la faim depuis le 26 juin. Elle demande la libération de son mari. Elle a perdu plus de dix kilos.
Il faut tout faire pour obtenir une avancée de la part des autorités tunisiennes avant que sa santé ne se
détériore trop.
Hamma Hammami avait été condamné à neuf ans de prison par contumace en 1999, pour appartenance à
une organisation interdite, diffusion de fausses nouvelles visant à troubler l’ordre public, participation à des
réunions interdites… Il s’est rendu en février 2002 après quatre années de vie dans la clandestinité.
Il a été rejugé et condamné à trois ans et deux mois de prison pour appartenance à une organisation
interdite et diffusion de fausses nouvelles. Il est détenu à la prison civile de Tunis. Amnesty International l’a
adopté comme prisonnier d’opinion.
Contact :
Marguerite Rollinde, porte-parole du Comité international de soutien à Hamma Hammami : 01 48 86 36 20
Nadia Hammami : 06 84 08 32 78
Sophie al-Warda : 06 70 52 10 71
Aujourd'hui, mercredi 17 juillet, une journée de solidarité était organisée en faveur de Radhia Nasraoui, qui
entame sa quatrième semaine de grève de la faim, ce qui fait craindre de plus en plus pour son état de
santé, même si sa détermination ne semble pas entamée.
Une conférence de presse s'est tenue ce matin au domicile de Radhia Nasraoui, en présence de l'AFP
Tunis, d'un correspondant d'al Hayat et relayée depuis Nabeul par Associated Press. De très nombreuses
délégations étaient là pour soutenir Radhia, de la LTDH, du CNLT, de l'ATFD, mais aussi des syndicalistes
et autres personnalités. Ils étaient venus de plusieurs villes de Tunisie, Bizerte, Sousse, Sfax, Monastir,
Kerouan et même Kasserine.....
Parmi les personnes présentes, Najoua Rezgui, la femme de Abdeljabar Madouri, a exprimé son inquiétude
pour l'état de santé de son mari qui n'a pas le droit à la visite d'un médecin spécialiste alors qu'il souffre
d'asthme et doit supporter la fumée de cigarettes de ses codétenus.
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Tunisia : Deterioring Health Conditions of the Activist Radia Nasrawi
The Arab Program For Human Rights Activits has been following with huge concern the recent health
developments of Radhia Nasrawi, the Lawyer and one of the prominent Human Rights Activists in Tunisia
and the Arab World. The Hunger Strike that Ms Nasrawi had started, three weeks ago, as a reaction and
objection to imprisonment of her husband Mr. Hama Al-Hammamy, the speaker of the Tunisian labor
Communist Party, is said to be affecting her health conditions negatively.
With the recent deteriorations in Ms. Nasrawi health conditions, it is feared that the Arab Human Rights
Movement might lose one of its very active and well known activists.
It is worth noting that the Tunisian authorities haven't shown any kind of concern about what has been
happening to Ms. Nasrawi as if it is accepted. This is believed to be a further development in the old
hostilities against the Tunisian Activist. Since the beginning of the 1990's Ms Nasrawi was subjected to
numerous violations and harassments, such detention, destroying her office, confiscation of her files and
documents, physical harassments, and preventing her from leaving Tunisia.
That long history of harassment and hostility has been aiming at preventing Ms. Nasrawi from pursuing her
activities in the field of protection of human rights and fundamental freedoms in Tunisia
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
« Tunisie, réveille-toi ! »
Communiqué n°4: La grève de la faim de Radhia Nasraoui contraint Ben Ali à se nourrir de sa
déchéance
Radhia Nasraoui a entamé sa grève de la faim pour crier l'inacceptable dans un contexte de silence étouffé,
mais trompeur: les murmures deviennent par son acte autant de cris. Hamma Hammami est emprisonné une
fois de plus, dans des conditions inacceptables, pour avoir fait usage de sa pensée, pour avoir fait usage de
son droit fondamental à la parole, à la critique, à l'expression de ses idées. Il est coupable d'être la voix de
l'un des mouvements de pensée en Tunisie. La répression dont lui et sa famille sont les victimes par le
régime tunisien est le seul moyen qu'un État illégitime trouve pour faire taire son peuple. Radhia Nasraoui
proteste contre l'empêchement qui est fait à sa famille de vivre. Un régime totalitaire tente même d'effacer
les liens affectifs qui unissent les membres d'une famille, une mère, un père, des enfants. Ce régime se fait
l'illusion qu'en rendant la souffrance insupportable, il va détruire les personnes qui le gênent.
Par son silence, le régime de Ben Ali s'est lancé dans un bras de fer sans issue. Il n'y a aucune solution pour
lui dans l'état actuel des choses: par son seul acte, Radhia Nasraoui a mis le régime tunisien dans une
impasse, elle représente ainsi toutes les protestations passées et futures, toutes les grèves de la faim qu’elle
accroche comme autant de décorations honteuses à la vitrine d’un régime tortionnaire. Elle oblige ce régime
à se dévoiler encore un peu plus, et à s'engager ouvertement dans l'absurdité d'une fuite en avant. La seule
réaction visible a été la répression, l'utilisation de la violence pour induire la peur. La peur existe, mais elle
fait de moins en moins peur. Il est illusoire de penser que Radhia Nasraoui, sa famille, ses proches, vont
céder à la peur. Il n'en a jamais été ainsi. Sa résistance, celle de son mari Hamma Hammami, celles de ses
filles qui apprennent depuis leur naissance à faire face à la terreur, entraîne de plus en plus de gens à les
soutenir.
Le mouvement est en marche. En refusant le réel processus de démocratisation duquel il prétend pourtant
tenir sa légitimité, le régime de Ben Ali se ferme toutes les portes: sa seule perspective est de tomber.
Nous demandons avec Radhia Nasraoui la libération de Hamma Hammami, le rétablissement de tous ces
droits civiques et l'amnistie générale pour les prisonniers d'expression, d'opinion et politiques.
Pour une voix étouffée, dix autres s'élèvent
« Tunisie, réveille-toi ! »
Les Habitants de la rue Mansouri
[email protected]
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’homme
Infos Express - 18 juillet 2002
*******************
Les autorités régionales du gouvernerat de Mahdia ont informé les responsables de la section de Mahdia de
la Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’homme de l’interdiction de l’organisation du congrès de
la section qui devrait se tenir vendredi 19 juillet 2002 au siége de l’Union régionale de travail de Mahdia
(UGTT).
*******************
L’ambassadeur de Suisse a rendu aujourd’hui 18 juillet 2002 une visite de courtoisie à la LTDH, il a été reçu
au siège de la ligue par M Mokhtar Trifi président de la LTDH et des membres du comité directeur.
*******************
M Radhia Nasraoui qui observe une grève de la faim depuis le 26 juin 2002 a tenue une conférence de
presse hier 18 juillet 2002, étaient présents à cette conférence de presse des membres du comité national
de solidarité avec Hamma Hammami et ses camarades, des membres du comité directeur de la LTDH, des
membres de la ligue des écrivains indépendants, des militants du mouvement associatif et des militants
politiques.
SpyTune : Première édition datée du 25/07/2002
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Comité National de Soutien à Hamma Hammami ( CNSHH )
Conférence de presse du 17Juillet 2002
Un grand nombre de militants a répondu à l’invitation du CNSHH, en assistant à la conférence de presse
qu’il a organisée chez M° Radhia Nasraoui. Parmi eux, on peut citer le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, le
président de la LTDH, des représentants de certains partis d’opposition ( PDP, PCOT, ETTAJDID, CPR ).
Des personnalités du mouvement démocratique étaient présentes, ainsi que des syndicalistes. Comme
d’habitude, la presse tunisienne brillait par son absence. Il est vrai que la situation d’une personne qui
commence sa quatrième semaine de grève de la faim ne constitue pas un fait digne d’être rapporté à
l’opinion publique. Mais, peut-être que les journaux de notre pays comptaient sur ceux de l’étranger pour
informer les lecteurs tunisiens de ce qui se passe chez eux. En effet, seules les agences de presse AFP et
AP, ainsi que le correspondant du journal al-hayat étaient là pour couvrir l’événement.
Le président du CNSHH a commencé par exposer la position du Comité sur la grève de M° Radhia Nasraoui
qu’il juge légitime ; étant entendu que son mari, dont elle réclame la libération, est en prison pour ses idées.
Il a exposé, ensuite, l’action du Comité, dont cette grève est un moment, sur une période de trois ans en vue
d’obtenir, d’abord, la cessation des poursuites engagées contre Hamma et ses amis, contraints de vivre
dans la clandestinité; puis, depuis le 2 février 2002 quand ces militants ont décidé de se présenter au
tribunal pour y être jugés. Réunions, communiqués, participation à des meetings, en Tunisie et à l’étranger,
grèves de la faim collectives, rassemblements devant la prison civile de Tunis, etc. Autant d’actions qui ont
réussi à sensibiliser l’opinion publique sur une question de droit et de liberté. Le 2 février dernier devait
témoigner des effets de cette action lorsque des centaines de militants de Tunisie et de l’étranger, les massmédias de plusieurs pays ont assisté à ce procès inique et ont témoigné du peu de cas que les Autorités font
d’une loi qui est, pourtant, leur œuvre. Le président du Comité rappela que la solution du problème ne
pouvait être que politique Chokri Latif, coordinateur du Comité de suivi de la grève de M° Radhia Nasraoui,
présenta en introduction de la conférence de presse, le contexte de la grève et les statistiques concernant
sa marche depuis son déclenchement : nombres de visiteurs, nombre des signataires de la liste de soutien,
les initiatives de solidarité des mouvements politiques et associatifs tunisiens, arabes et internationaux.
La gréviste prit ensuite la parole pour exposer en détail les raisons qui l’ont poussée à entamer cette action
qu’elle a décidé de n’arrêter que le jour où son mari reprendra une vie normale. Les souffrances qu’elle a dû
endurer, elle et ses filles pendant des années, permirent à l’assemblée de se rendre compte que son acte
était la seule réponse à une situation inhumaine et qui ne peut, en aucune manière durer davantage. Elle a
exprimé sa fierté devant la solidarité agissante des représentants de la société civile avec son combat. Les
grèves de la faim que des militants organisent chaque jour, répondant en cela à l’appel du CNSHH ; la
formation d’un comité femmes de solidarité avec elle ; les meetings organisés par la LTDH et le PDP; la
journée porte - ouverte organisée par l’ATFD ; la visite que lui ont rendue des personnalités politiques et des
droits de l’Homme pour lui demander de cesser sa grève ; celle d’un groupe d’anciens résistants, celles,
enfin, de tous les amis qui n’ont pas cessé un seul jour de lui témoigner de leur sympathie depuis qu’elle a
commencé sa grève lui ont apporté le confort dont elle avait besoin.
La parole a été donnée par la suite au Bâtonnier Béchir Essid, au secrétaire général du PDP, Mr. Néjib
Chabbi, aux représentants des comités régionaux de soutien à Hamma Hammami et à un représentant du
comité médical qui suit l’évolution de santé de M° Nasraoui. Celui-ci a indiqué que l’état de santé de la
gréviste est réellement préoccupant et que la semaine qui vient risque d’être grave.
Tunis, le 17 juillet 2002
Pour le comité
Le président Salah Hamzaoui
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
C.R.L.D.H. Tunisie
Comite pour le Respect des Libertes et des Droits de l Homme en Tunisie
21 ter rue Voltaire 75011 Paris- France
Tel : (33)321964099 - Fax : (33) 3 21964307
E-Mail : [email protected] http ://www.crldht.org
membre du Reseau Euro-mediterraneen des Droits de l Homme
_____________________________________________________
FLASH - INFO : SOLIDARITE AVEC RADHIA NASRAOUI
Radhia NASRAOUI va aborder la quatrieme semaine de la greve de la faim qu elle a entamee le 26 juin
dernier sans que cette epreuve, dont les consequences sur son etat de sante deviennent alarmantes, n
emeuve les autorites tunisiennes, plus sourdes que jamais a toute preoccupation humanitaire.
Par son action non violente, Radhia a voulu denoncer la condamnation pour delit d opinion de son mari
Hamma Hammami et ses camarades du PCOT(Parti communiste ouvrier tunisien) detenus depuis le 2
fevrier 2002 apres leur sortie de clandestinite.
L ensemble des associations democratiques autonomes reclament leur liberation qu ils inscrivent dans le
cadre de la lutte pour une amnistie generale en faveur de toutes les victimes de la repression politique en
Tunisie (cf. LTDH, info express).
Dans le même temps, Radhia a voulu attirer a nouveau l attention de l opinion publique sur les conditions de
detention de Hamma et de ses camarades, sur l impossibilite qui lui a ete faite de rendre visite a Hamma en
tant qu avocate et sur le calvaire impose a ses filles privees de la presence de leur pere, contraintes a des
visites dans des conditions scandaleuses et soumises aux consequences du harcelement dont Radhia fait
systematiquement l'objet.
Si le mouvement de solidarite des associations de defense des libertes et des droits humains, des avocats
et de leurs associations et des partis de l opposition democratique a ete, a bien des egards, remarquable
suscitant un echo de solidarite internationale qui est alle croissant, en depit des difficultes de mobilisation de
l ete, l Etat-RCD feint d ignorer la gravite de la situation de Radhia et la multiplication des interventions
internationales en sa faveur. Tres affaiblie, Radhia Nasraoui a dû être transferee vendredi 19 Juillet dans l
apres midi, d urgence dans une clinique privee, suite a un malaise cardiaque. Radhia souffre egalement de
maux de tête et de douleurs musculaires. (voir ([email protected]) le communique en date du 19
juillet 2002 du CNSHH et du CSGFRN)
Le caractere delibere et entête du silence des autorites est intolerable et criminel. Depuis la brutale escalade
de son immeuble le 13 juillet 02 pour l intimider et arracher les banderoles et les pancartes accrochees a
son balcon, les initiatives de solidarite ont continue a se developper :
-Dans une lettre au President Jaques Chirac, Sidiki Kaba, president de la FIDH et Jean Pierre Dubois
secretaire general adjoint de la FIDH et vice-president de la LDH, de retour d une mission en Tunisie, ont
mis l accent sur le " contexte d extrême urgence "dans lequel " la vie de Radhia Nasraoui est menacee a
court terme ".
-Une petition a ete lancee a Marseille ( [email protected])
-Une delegation associative et politique importante a rendu visite a Radhia le 13 juillet (cf. communique de l
ATFD du 13 juillet et communiques du comite national de soutien a Hamma Hammami et du comite de suivi
de la greve de la faim de Radhia Nasraoui des 14 et 15 juillet).
-Apres l ATFD (le 09-07-02), la LTDH (le 10-07-02), le PDP a organise une reunion de soutien le 13-07-02.
-Depuis le 13 juillet, des militants associatifs et politiques de Tunis et des comites de soutien regionaux a l
interieur du pays ont organise des greves tournantes de solidarite a ses côtes (cf. communiques et bulletins
d information du CNSH du 14-07, du 16-07 et du 17-07 ainsi que les infos express de la LTDH
- Marie-George Buffet, Secretaire nationale du PCF, avec une delegation de plusieurs responsables et elues
communistes, s est rendue a l Ambassade de Tunisie ce vendredi 12 juillet a 12h30 afin de rencontrer l
ambassadrice, Madame Faiza Kefi. La Secretaire nationale du PCF a souligne l urgence pour les autorites
tunisiennes d apporter une reponse humaine et conforme aux exigences elementaires de la democratie, a la
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
demande de Radhia Nasraoui, d une liberation immediate de son mari, le dirigeant communiste Hamma
Hammami. Il est actuellement incarcere pour delit d opinion au mepris des conventions internationales et
des droits de l homme. Le traitement reserve a Hamma Hammami est d autant plus intolerable et suscite d
autant plus d indignation que ses conditions de detention sont elles-mêmes inadmissibles (droits de visites
interdites, saisie du courrier et des livres.). Radhia Nasraoui est en greve de la faim depuis plus de deux
semaines et sa vie est maintenant en danger.
Devant cette situation dramatique, Marie-George Buffet, Secretaire nationale du PCF, a demande aux
autorites tunisiennes, a travers leur ambassadrice en France, de liberer immediatement Hamma Hammami
et de s engager au respect des libertes et des principes essentiels d un Etat de droit. Elle a reaffirme la
solidarite des communistes français avec tous les democrates et progressistes tunisiens
-Plusieurs representants du corps diplomatique ont rendu visite a Radhia qui a, par ailleurs, accorde
plusieurs entretiens radio, TV et presse ecrite a des medias europeens (cf. notamment l article de ClaudeMarie Vadodara dans le journal de dimanche du 14-07-02).
-Amnisty international a lance un appel important le 18-07-02 repris notamment par l agence AP sous le titre
: AI deplore le silence de Paris.
-Christine Serfaty, epouse d Abraham Serfaty et membre de la commission consultative française des droits
de l homme a publie dans " le Monde " en date du 19-07 un emouvant appel a Radhia qu elle conclue par ce
cri de cœur : " Radhia, je te comprends, je t admire, je t aime, mais n oublie pas : la vie, c est une victoire ".
(voir texte ci-dessous) .
Pour Radhia Nasraoui, par Christine Daure-Serfaty Radhia, ma chere Radhia, comme je te comprends !
Comment accepter toutes ces vies de femmes massacrees comme la tienne, comme celles de leurs
compagnons, injustement, bêtement, par une inutile repression. Comme je te comprends, mais, Radhia, je
veux que tu vives. Zapata donnait aux paysans du Mexique un seul mot d ordre : "Vivez !" Vis, Radhia, vis,
tu es notre symbole le plus precieux et je crois aux symboles - pas aux martyrs. L amour entre Hamma et toi,
l amour de vos trois enfants, que vous leur portez et qu ils vous portent, tout cela c est de la vie ; de la plus
dure et de la plus belle vie. Vis, Radhia, vis pour nous toutes, toutes les femmes comme toi pourchassees
dans la clandestinite, emprisonnees autour des prisons de leurs compagnons, revoltees par ces dictatures
vaines, d un autre âge, depassees, et pourtant toujours nuisibles comme des bêtes blessees.
Radhia, je te comprends, je t admire, je t aime, mais n oublie pas : la vie, c est une victoire.
-Le 17-07 des militants se sont enchaînes devant l office national du tourisme tunisien a Paris pour denoncer
la repression en Tunisie et soutenir la greve de la faim de Radhia
-Le 17-07 une conference de presse a eu lieu au domicile de Radhia Nasraoui.
- Un appel a un rassemblement devant l ambassade de Tunisie a Paris a ete lance par les organisations
suivantes. ATF - AMF - ATMF - CRLDHT - FIDH - FTCR - PCF - PCOF - PCOT - UTIT/PIDF ...Il aura lieu le
mardi 23 juillet 2002 a 18 heures a la Place Saint François Xavier (sortie du Metro). Les mots d ordres sont
:POUR LA VIE ET, POUR LA LIBERTE ; EN SOLIDARITE AVEC RADHIA NASSRAOUI ; POUR LA
LIBERTATION DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES ET D OPINIONS
Le CRLDHT lance un appel angoisse pour que les pressions nationales et internationales se renforcent. En
attendant, Radhia a, une fois de plus, reitere l expression de sa volonte de ne pas mettre un terme a l action
qu elle a entame il y a 24 jours et a laquelle les autorites tunisiennes ont oppose une indifference criminelle
qui fait fi des risques tres graves qu elle encourt.
TUNISIE
POUR LA VIE, POUR LA LIBERTE
Depuis 4 semaines l avocate tunisienne Radhia Nassraoui, defenseur courageuse des droits humains, est
en greve de la faim(commencee le 26 juin 2002. Par cette forme de lutte extrême, elle proteste contre l
emprisonnement arbitraire de son mari Hamma Hammami et ses camarades.
Malgre la formidable campagne de solidarite internationale et en Tunisie, le regime tunisien continue a faire
la sourde oreille. Il refuse d entendre les appels a la liberation de Hamma et ses camarades.
Le pouvoir tunisien continue a bafouer et a refuser a Hamma et a ses camarades leur droit a la liberte, les
laissant ainsi croupir en prison suite a un proces inequitable et inique de l avis des observateurs tunisiens et
internationaux qui ont suivi l'ont suivi.
Les organisations et associations signataires appellent tous les democrates epris de liberte et amis de la
Tunisie a se mobiliser et a intervenir de toute urgence pour le droit a la vie de Radhia Nassraoui et la liberte
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
pour Hamma Hammami et ses camarades et pour la promulgation dune loi d amnistie generale des victimes
de la repression et la liberation des centaines de prisonniers d opinions en Tunisie.
Les signataires appellent a un :
RASSEMBLEMENT
DEVANT L AMBASSADE DE TUNSIE A PARIS
POUR LA VIE ET LA LIBERTE
EN SOLIDARITE AVEC RADHIA NASSRAOUI
POUR LA LIBERTATION DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES ET D'OPINIONS
LE MARDI 23 JUILLET 2002 A 18 HEURES
PLACE SAINT FRANCOIS XAVIER
Sur le terre-plein (a la sortie du metro)
Paris le 18 juillet 2002
Premiers signataires : ATF - AMF - ATMF - CRLDHT - FIDH - FTCR - PCF - PCOF - PCOT - UTIT/PIDF ...
___________________________________________________________
Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie
C.R.L.D.H.T.
Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l'Homme (REMDH)
21 ter, rue Voltaire 75011 Paris
tél. (00 33) 3 21 96 40 99
télécopie : (00 33) 3 21 96 43 07
e-mail : [email protected]
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Radhia Nasraoui. 28ème jour de grève de la faim
Sa santé se détériore dangereusement
Sa fille Sarra, 3 ans, empêchée de quitter le territoire tunisien
Après trois jours passés à Tunis avec Radhia Nasraoui, en grève de la faim depuis le 26 juin dernier pour
obtenir la libération de son mari Hamma Hammami, nous avons pu constater une fois de plus que l'arbitraire
du régime tunisien n'épargne personne, pas même leur petite fille de 3 ans, Sarra, retenue en otage dans
cette vaste prison qu'est la Tunisie.
En effet sa mère nous avait confié Sarra pour lui permettre d'échapper quelques jours au climat de
répression maintenu par le régime autour de sa famille, bien trop angoissant pour un enfant de cet âge.
Deux tentatives successives de prendre l'avion, deux jours de suite, se sont heurtées à des refus motivés
par des arguments pour le moins fallacieux, le dernier étant que l'autorisation de sortie du territoire, dûment
légalisée, était signée par Radhia, sa mère, et non par son père, Hamma Hammami.
Argument à la fois surprenant dans un pays qui se vante de la situation faite à la femme, et aberrant quand
on sait où se trouve le père de Sarra.
Signalons également qu'à plusieurs reprises Sarra a pu quitter la Tunisie sans ses parents. Comment peuton admettre un tel acharnement sur une petite fille dont la mère joue sa vie pour la libération de son mari, en
prison uniquement pour ses opinions politiques.
Lors de notre séjour, nous avons pu constater une très forte mobilisation autour de Radhia : de vingt à
quarante personnes par jour (personnalités politiques, avocats, militants des droits de l'Homme, membres
d'associations de femmes, universitaires.) viennent témoigner leur solidarité à Radhia. A cela s'ajoutent des
appels téléphoniques incessants de Tunisie comme de l'étranger (ONG, militants, journalistes,
sympathisants) et aussi des officiels tels que l'appel du Premier secrétaire de l'Ambassade de France à
Tunis, au nom du gouvernement français. Des grèves de la faim tournantes s'organisent autour d'elle à son
domicile ; lundi 22, en notre présence, c'était au tour des avocats (plus de 40).
Cependant son état de santé s'est sérieusement aggravé dans les dernières 48 heures : une perte de poids
visible et une très grande faiblesse, des vertiges et des maux de tête incessants. Face à la dégradation
rapide et inquiétante de l'état de santé de Radhia Nasraoui et malgré la mobilisation tant nationale
qu'internationale, aucune manifestation du pouvoir tunisien n'est perceptible si ce n'est la surveillance
permanente du domicile de Radhia, l'assaut policier le samedi 13 juillet sur sa terrasse, terrorisant Ousseima
âgée de 13 ans et, enfin, aujourd'hui, l'interdiction faite à Sarra d'échapper à cet environnement.
Pendant notre séjour, des nouvelles inquiétantes sur l'état de santé de Hamma (fortes variations de tension)
sont parvenues à Radhia. Nous avons pu aussi rencontrer Najoua Rezgui qui nous a confirmé sa
préoccupation sur l'état de santé de son mari Abdeljabbar Madouri. Enfermé avec trente autres détenus
dans une cellule enfumée et sans aération, il souffre de sinusite aiguë et d'une très forte chute de poids.
Ce contexte général et la situation particulièrement alarmante de Radhia nous renforcent dans la conviction
qu'il est urgent d'accroître la mobilisation actuelle, tant de la société civile que de notre gouvernement et de
l'Europe.
Radhia est en danger. Sa détermination dans sa lutte pour la libération de son mari nécessite de notre part à
tous la manifestation d'une égale détermination dans notre exigence pour la libération immédiate de Hamma
Hammami et de ses camarades et pour l'amnistie générale en Tunisie.
Hubert de Beaumont et Marguerite Rollinde (porte-parole du Comité international de soutien à Hamma
Hammami et à ses camarades)
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme
Infos Express - 23 juillet 2002
**********************
Le tribunal cantonal de Monastir a prononcé son jugement dans l’affaire du local de la section de la LTDH de
Monastir et a décidé l’annulation du contrat de location de ce local (signé et enregistré en bonne et due
forme) donnant un habillage juridique a une décision politique illégale d’occupation du local par la force ce
qui constitue une infraction pénale.
**********************
la fille de Radhia Nasraoui et Hamma Hammami Sarra (3ans) qui a été accompagnée par Mme Marguerite
Rolinde a été refoulé de l’aéroport Tunis Carthage et interdite de voyager (destination de Paris ) 22 et 23
juillet 2002 ; la police de l’aéroport a refoulé Sarra le 22 juillet sous prétexte que la signature de l’autorisation
parentale de voyager devait être légalisée , le 23 juillet il l’a refoulé cette fois sous prétexte que la signature
légalisée de la mère ( Radhia Nasraoui, avocate ) n’est pas suffisante et que ce document doit être signer
(signature légalisée) par le père M Hamma Hammami .
**********************
L’état de santé de Mme Radhia Nasraoui (en grève de la faim depuis le 26 juin 2002 ne cesse de se
détériorer, les médecins qui assure le suivie ont exprimé leur profonde préoccupation.
Un nombre important d’avocats tunisiens a entamé une grève de la faim en solidarité avec Radhia Nasraoui
le 22 juillet 2002 parmi lesquels M Jamel Eddine Bida , M Ayachi Hammami , M Mohamed Jemour , M
Bochra Bel Haj Hmida , M Naziha Boudhib , M Anouar Kousri , M Noureddine Bhiri , M Saida Akremi , M
Khaled Krichi , M Samir Ben Amor M Abdessattar Ben Moussa , M Abdelaziz Mzoughi , M Mokhtar Trifi , M
Habib Ziadi , M Abderraouf Ayadi , M Sihem Roustom , M Hayat Jazzar , M Monia Abed , M Naima Ben
Abdallah , M Mondher Charni , M Abderrazzak Kilani M Aziz Ben Aziza M Fatma Kuider M Tijani Amara M
Fayçal Jedlaoui , M Hassen Toukabri M Thabet Koider , M Mohsen Rabii, M Said Mechichi , M Hedi Manai ,
M Ridha Torkhani ,M Bechir Troudi , M Youssef Lahmer , M Boubaker Ben Thabet , M Ahmed Kaablan, M
Lazhar Akremi .
Dans une declaration daté du 17 juillet 2002 le Bâtonnier M Bechir Essid a exprimé son entière solidarité
avec Mme Nasraoui et a fait un appel aux autorités pour régler ce dossier.
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Paris, le 24 juillet 2002
Grève de solidarité des anciens détenus politiques à Paris
Trentième jour de grève de la faim de Radhia Nasraoui
Nous anciens détenus politiques et victimes de la répression en Tunisie défendus par Radhia Nasraoui,
déclarons que nous entamerons demain jeudi 25 juillet 2002 une grève de la faim de solidarité à Paris.
Cette grève rejoint la grève de la faim qui sera observée demain au domicile de Radhia Nasraoui par les
anciens prisonniers politiques dont elle a été l'avocate. Elle s'inscrit dans la suite des grèves tournantes
menées ces dernières semaines dans différentes régions de la Tunisie par plusieurs groupes d'avocats,
militants, universitaires…
Les familles de prisonniers et tous ceux qui veulent exprimer leur soutien à Radhia Nasraoui peuvent
participer par leur présence ou déposer des messages à Radhia et ce:
dans les locaux du CICP
21 ter rue Voltaire. 75011 PARIS (métro rue des Boulets, ligne 9)
Jeudi 25 juillet 2002,
de 10 heures à 18 heures
Anciens détenus politiques (première liste) :
Néjib BACCOUCHI, Nourredine BEN TICHA, Jalel BOURAOUI, Khémaïs CHAMMARI, Imen DERWICH,
Seddik FERCHICHI, Abdelwahab HAMMAMI, Chébil JALLED, Hatem JBALI, Khémaïs KSILA, Moncef
MARZOUKI, Ridha RMADHNIA, Rachid TRABELSI, Chadli ZAYDI
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Communiqués et Rapports sur les actions de soutien à Me Radhia Nasraoui
Grève de solidarité des anciens détenus politiques à Paris
Tunis, le 23 juillet 2002
Appel urgent à toutes les femmes à travers le monde
Solidarité avec Radhia NASRAOUI
Mes dames,
Chères amies,
Depuis le 26 juin 2002, l'avocate et militante des droits humains, Radhia NASRAOUI, observe une grève de
la faim pour protester contre les harcèlements dont elle-même et ses trois filles sont victimes depuis des
années et afin d'obtenir la libération de son mari Hamma Hammami, prisonnier d'opinion, condamné depuis
le mois de février dernier à une peine de trois ans et deux mois de prison, suite à un procès inique.
Le Comité Femmes de Soutien à Radhia NASRAOUI :
- Préoccupé par la dégradation de son état de santé et des graves séquelles qui en découleront;
- Convaincu de la légitimité du combat de la militante Radhia NASRAOUI pour la liberté et lui étant
pleinement reconnaissant de son engagement total dans la défense de toutes les victimes des procès
politiques, quelles que soient leurs opinions;
- Solidaire avec Radhia NASRAOUI dont l'action participe de la dénonciation de l'arbitraire et du déficit
flagrant en matière de droits humains en Tunisie, dont le droit d'organisation, d'association et d'expression;
lance un appel urgent à toutes les femmes à travers le monde pour :
- Exhorter instamment Radhia NASRAOUI à suspendre sa grève de la faim pour ne pas mettre sa vie en
péril;
- Se solidariser avec la militante Radhia NASRAOUI pour que ses revendications, au nom de toutes les
familles des prisonniers d'opinion, aboutissent;
- Accompagner Radhia NASRAOUI dans une ultime journée de grève de la faim, pour l'engager à mettre fin
à son action car il y va de son intégrité physique et de la suite de son combat à un moment où la Tunisie
militante à plus que jamais besoin de sa présence, de ses convictions et de son dévouement, au service de
la justice, de la démocratie et de la liberté.
Le Comité Femmes de Soutien est convaincu que vous serez nombreuses à témoigner votre solidarité
agissante avec la militante Radhia NASRAOUI.
P. Le Comité Femmes de Soutien
Association Tunisienne des Femmes Démocrates
La Secrétaire Générale
Sana Ben Achour
Contacts : email : [email protected]
email : [email protected]
Fax : 216 1 799 225
mailto:[email protected]
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