Structure familiale comme argument Le besoin de consolider une

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Structure familiale comme argument Le besoin de consolider une
Mercredi 21 mars 2012
| Numéro 57 | Créé en 1950 | Vendu en kiosques et par abonnement |
Prix 4,50 CHF (TVA 2,5% incl.) - 3,00 EUR
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Rédacteur en chef: François Schaller
IMPOSITION DES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
L’objectif du PS pire que
la proposition Sarkozy
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JA-PP/JOURNAL — CASE POSTALE 5031 — CH-1002 LAUSANNE
SMI 6296.16
6320
6310
6300
6290
DOW JONES 13170.19
13200
13180
13160
13140
-0.48%
-0.52%
PREMIER JOUR DE COTATION SUR SIX
Intérêt très marqué
pour le titre DKSH
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RBC POURSUIT SES ACQUISITIONS
Coutts cède une unité à Genève
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DE RHAM – SOTHEBY’S À LAUSANNE
L’expansion au plan national
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GLENCORE DANS LE SECTEUR AGRICOLE
La prise de contrôle de Viterra
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LECLANCHÉ SUR UNE TENDANCE POSITIVE
Vraies validations dans six mois
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Le besoin de consolider
une pratique bien établie
TRUSTS. Bilan positif sur la place financière cinq ans après la ratification de la Convention de La Haye.
SÉBASTIEN RUCHE
En vigueur en Suisse depuis le
1er juillet 2007, la Convention de
La Haye sur les trusts a permis
d’enrichir l’offre de la place financière. Cette spécialité a dorénavant
besoin d’être consolidée et protégée contre d’éventuelles décisions
de justice basées sur une mauvaise
compréhension d’un instrument
de droit étranger. En particulier
dans le mouvement international
vers la transparence des capitaux.
Faut-il un droit suisse sur les
trusts? Ce n’est pas une urgence,
ironise David Wilson, de Schellenberg Wittmer: «la Suisse a mis
plus de vingt ans pour ratifier la
Convention, conclue en juillet
1985; si le pays parvient à se doter d’un droit domestique d’ici
vingt ans, ce serait très bien». Un
premier pas consisterait à intégrer
la notion de trust dans le cadre réglementaire suisse.
La place financière suisse serait
profondément pénalisée si un
juge rendait une décision compromettant la prévisibilité du cadre
réglementaire en matière de trust.
Par manque de compréhension
de cet outil ou suite à une confusion avec une fondation ou une
BVI, un grand classique. «Nous
avons besoin d’une courbe d’apprentissage positive sur les trusts»,
poursuit Tetiana Bersheda, de
Bersheda Avocats à Genève.
La reconnaissance des trusts étrangers par la Suisse implique que
le droit applicable est un droit
étranger. D’où une possible difficulté à accepter qu’un litige
concernant un trust administré
en Suisse soit réglé dans un autre pays, là où le véhicule a été
constitué. La ratification de la
Convention de La Haye s’est inscrite dans un mouvement initié
par d’autres places financières,
avec un certain retard. Le texte est
en vigueur depuis 1996 à Malte
depuis 2004 au Luxembourg ou
2008 à Monaco. Tous les pays du
G20 disposent d’un droit sur les
trusts.
Cette ratification a provoqué l’arrivée d’un nombre important de
trustees en Suisse. Elle peut surtout avoir des répercussions positives sur d’autres secteurs forts de
la place financière, comme l’arbitrage international. SUITE PAGE 4
KUONI RECHERCHÉ APRÈS PUBLICATION
Effets compensatoires visibles
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500 MILLIONS DE LIQUIDITÉS NETTES
Bonnes dispositions de Forbo
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SYMPOSIUM DROIT SANS FRONTIÈRES
Les ONG veulent un cadre légal
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Les étudiants en
chefs de projets
AFFLUX NET DE FONDS DANS LA PRINCIPAUTÉ
Structure familiale
comme argument
PRINCE MAX DE LIECHSTENSTEIN. Le CEO de la première
banque du Liechstenstein LGT Group voit l’apport d’argent frais
de la clientèle se poursuivre. Malgré le recul du bénéfice 2011. PAGE 3
L’alternative à l’euro
L’urgence d’agir face n’est pas le conflit armé
à la démographie
Collection Classique
DORIAN DE VINCK. Le président de la Junior
Entreprise (JE) de HEC Lausanne se réjouit de l’engouement des entreprises pour les services que son association propose, tels que des business plans ou des études
de marché. Il est évident que le prix est un avantage
non négligeable, mais qu’en est-il de la qualité du service offert et de son suivi? L’un de leurs mandants les
plus importants, Adecco, explique ce choix. PAGE 7
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La Suisse s’en sort mieux que la plupart des pays qui l’entourent grâce à
ses institutions: c’est un constat
devenu presque banal. Le Fonds
monétaire international, lors de son
examen annuel achevé hier, n’a pu
s’empêcher de relever une fois
encore les avantages d’un fédéralisme fiscal performant et l’effet
bénéfique du frein à l’endettement.
En menant une politique prévisible,
en laissant davantage de latitude au
secteur privé, la Suisse se trouve
aujourd’hui dans une situation relativement solide. Comme d’ailleurs
d’autres pays qui ont renoncé à
«relancer» leur économie, à l’image
de la Suède.
Mais il y a d’autres raisons pour
continuer à mener une politique fiscale conservatrice: les risques considérables posés par l’évolution démographique. Les systèmes de retraite et
de santé non réformés pourraient se
venger sur le contribuable plus tôt
que prévu. Sans changement de politique, l’augmentation des dépenses
va se faire méchamment sentir dès la
fin de cette décennie, prévoit le FMI.
A ce titre, les demi-mesures et les
rafistolages auxquels nous ont habitués les révisions successives de l’AVS
ne pourront plus mener à la stabilité
souhaitée. L’égalisation de l’âge de la
retraite entre hommes et femmes ou
l’indexation des rentes à la seule
inflation, qu’il reste encore à accomplir, offriront tout au plus un répit
passager. A moins de vouloir vivre
dans un climat de réformes acrimonieuses incessantes, la Suisse devra
considérer l’instauration d’automatismes régulateurs dans ce domaine
également. En clair, il s’agit principalement de lier l’âge de référence légal
de la retraite à l’espérance de vie et
de faire en sorte que nos systèmes
sociaux renouent avec la réalité.
Or, il est encourageant d’observer que
cette discussion prenne forme, sans
avoir attendu le FMI. L’organisation
faîtière Economiesuisse préconise
d’étendre le frein à l’endettement aux
assurances sociales. Le think tank
Avenir Suisse, dans le même esprit,
propose d’instaurer des règles fiscales
incitant le Parlement à prendre des
mesures correctives suffisamment tôt
pour l’AVS. Des assureurs maladie,
quant à eux, ont récemment ouvert le
débat sur un réaménagement de la
redistribution entre jeunes et moins
jeunes dans le domaine de la santé.
On attend encore que la politique
replète de ses derniers excédents saisisse la balle au bond. Car les déséquilibres actuels ne vont que s’accentuer.!
Prendre la défense de la
monnaie commune ne
requiert pas d’en exagérer
l’importance.
ROBERT J. SHILLER*
Une importance probablement excessive a été accordée à une éventuelle dissolution de la zone euro.
Beaucoup pensent qu’une telle dissolution (si par exemple la Grèce
abandonnait l’euro) constituerait
un échec politique qui menacerait
finalement la stabilité de l’Europe.
Face au Bundestag en octobre, Angela Merkel a affirmé sans détour:
«Personne ne doit croire qu’un autre demi-siècle de paix et de prospérité est garanti en Europe. Ce
n’est pas le cas. J’affirme donc que
si l’euro échoue, l’Europe échoue.
Cela ne doit pas se produire. Par
tous les moyens avisés dont nous
disposons, nous avons une obligation devant l’Histoire de protéger
notre processus d’unification de
l’Europe, commencé par nos parents il y a plus de cinquante ans,
après des siècles de haine et de sang
versé. Aucun de nous ne peut prévoir les conséquences de notre
éventuel échec.»
L’Europe a connu plus de
250 guerres depuis le commencement de la Renaissance jusqu’au
milieu du XVe siècle. Ainsi, il n’est
pas alarmiste de s’inquiéter à haute
voix pour préserver le sentiment
de communauté dont l’Europe a
joui pendant les cinquante dernières années. Dans un livre fascinant
mais en grande partie surestimé,
How Enemies Become Friends,
Charles A. Kupchan passe en revue de nombreuses études de cas
historiques sur la façon dont les
États-nations, à la longue histoire
conflictuelle, sont parvenus finalement à devenir des amis sûrs et
pacifiques. SUITE PAGE 2
*Université de Yale
barclays.com
Act, don’t just react:
Barclays World Tactical Opportunity Fund
Winner: Best Multi-Strategy Fund Manager 2012
Funds & Advisory
The domicile of Celsius Investment Funds SICAV - Barclays World Tactical Opportunity Fund is Luxembourg. For interested parties the articles of incorporation,
the simplified and the full prospectus in their current versions as well as the annual and semi-annual reports are provided free of charge at Barclays Bank PLC,
5 The North Colonnade, Canary Wharf, London E144BB, England, and at the representative in Switzerland (ACOLIN Fund Services AG, Stadelhoferstrasse
18, CH-8001 Zurich, www.acolin.ch). Paying agent in Switzerland is State Street Bank GmbH, Munich, Zurich Branch, Beethovenstrasse 19, 8002 Zurich.
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ÉDITORIAL PIERRE BESSARD
SUISSE
mercredi 21 mars 2012 PAGE 7
positifs d’une
Gestion en pleine évolution Résultats
réorganisation globale
DE RHAM-SOTHEBYS. La régie axe son développement sur une réduction des coûts internes et des loyers optimisés.
La régie immobilière de RhamSotheby’s se trouve en pleine expansion. Lors d’une conférence
de presse tenue hier à Lausanne
Philippe Cardis, CEO, et son
équipe ont fait le point sur l’évolution de ces deux dernières années. Suite à l’ouverture d’une
succursale à Zurich en 2011 et le
lancement d’un bureau de représentation à Fribourg le mois dernier, la régie souhaite poursuivre
son développement en ouvrant
une nouvelle agence à Morges
d’ici le mois de juin. Dans le cadre d’une progression du portefeuille de gérance, le groupe immobilier compte également
proposer ses services depuis le
pôle Riviera, situé à Montreux.
Fort d’un chiffre d’affaires total
évalué à environ 30 millions de
francs depuis fin 2010, Philippe
Cardis revient sur les aléas d’une
stratégie axée sur la promotion de
résidences et la quête d’un portefeuille de gérance plus important.
Quels sont les axes de développement stratégique pour 2012?
Outre notre positionnement
connu dans le courtage - aujourd’hui 48% de l’activité du
groupe- et la promotion de résidences (12%), nous nous profilons
activement sur le marché de l’immobilier commercial. Principalement auprès d’une clientèle de petite à moyenne taille. Nous
cherchons aussi à renforcer notre
présence dans le segment des
fonds immobiliers gérés par des
institutionnels. Puis finalement,
notre objectif est d’atteindre un
portefeuille en gérance de 300
millions de francs, contre 185 millions, ou 34% de notre activité aujourd’hui.
qualités requièrent une attention
particulière que nous n’étions plus
capables de donner à nos clients.
Plusieurs régies locales
ont critiqué ce choix.
PHILIPPE CARDIS. Le CEO mise sur
une expansion outre-Sarine et une nouvelle gestion interne depuis 2008.
Comment pensez-vous
augmenter la gestion
des immeubles de rendement?
Notamment par le biais d’acquisitions. Notre back-office et nos
infrastructures nous permettent
de prendre le double de dossiers
en charge.
Quels autres changements avezvous apporté au groupe depuis
votre arrivée en 2008?
J’ai mis un accent particulier sur
la fourchette des prix pratiqués.
Ayant suivi une formation commerciale, j’ai toujours insisté sur
l’importance d’une valorisation
immobilière fidèle au marché.
Pour atteindre une bonne rentabilité, il faut optimiser les coûts et
bien valoriser les loyers en utilisant des techniques certifiées.
de Rham ne se charge par ailleurs
plus de l’administration en PPE.
En effet, depuis la fin de l’an dernier. Dans une copropriété, les relations entre les différents partenaires sont essentielles. Il faut
conjuguer l’intérêt général avec
les besoins particuliers, imposer
les décisions de l’assemblée générale, tout cela implique un savoirfaire et une maîtrise de la gestion
financière et administrative. Ces
Pour faire de l’administration en
PPE, il faut avoir une masse critique. De plus, nous n’arrivions
pas à financer la formation de personnes compétentes. Puis, il y a
un grand nombre de conflits d’intérêts à prendre en compte lorsque l’on s’occupe d’une promotion, de sa gestion et de son
administration en même temps.
Comment avez-vous géré
ce choix stratégique?
Nous envoyons désormais tous
nos clients chez notre administrateur, Roland Savary, dont la structure est complètement indépendante de celle du groupe. Nous lui
avons transmis la gestion du parc
de 100 PPE, comprenant 1500
copropriétaires, essentiellement
sur Lausanne.
Savez-vous si d’autres groupes
immobiliers vous ont emboîté
le pas?
Pas encore, mais il est tout à fait
possible que cela se produise.
En 2010 vous avez obtenu l’autorisation d’associer la marque
Sotheby’s au groupe de Rham en
Suisse. Cela ne semble toutefois
pas encore se refléter sur le chiffre d’affaires .
Le marché est difficile, il demande
du temps et des investissements
pour atteindre la rentabilité souhaitée. Cependant, deux gros
mandats devraient nous permettre de mieux faire connaître de
Rham-Sotheby’s . Dès le 1er avril
nous serons mandatés pour la
commercialisation de la tour Zölly
située dans le quartier de Züri
West. Nous nous occupons également d’un projet à Altendorf
dans le canton de Schwyz.
INTERVIEW:
ANNE RÉTHORET
Débat sur l’initiative Weber
Depuis la votation fédérale, les passions se déchaînent sur l’application de l’initiative Franz Weber. Les
cantons alpins demandent de retirer les lignes directrices publiées
jeudi. Sur la scène politique, des
voix s’élèvent pour abroger la «lex
Koller», qui serait devenue inutile.
«Il nous semble qu’une grande partie des gens qui ont voté en faveur
de l’initiative ont confondu le statut de résidence secondaire avec celui de résidence pour étranger uniquement»,explique Thomas Geiser,
directeur adjoint chez de Rham-Sotheby’s.Certains ont même exprimé le désir d’introduire un droit
de veto pour les cantons de montagne. Le groupe immobilier vaudois
estime pour sa part que l’initiative
souffre d’un certain flou artistique.
D’après Thomas Geiser, responsable du bureau Riviera à Montreuxqui comprend également le marché alpin- l’initiative aura avant tout
un impact à la hausse sur les prix.
«Etant donné qu’une partie de notre réseau de clients détient déjà des
résidences secondaires dans plusieurs pays, la vente d’un bien existant sera probablement classée: de
secondaire à secondaire. Ce marché
demeure donc inchangé en termes
de disponibilité.» (AR)
Pourquoi choisir des étudiants
JUNIOR ENTREPRISE.
Les étudiants font preuve
d’un bon sens
académique
et pragmatique
selon Adecco.
Adecco a fait appel à la Junior Entreprise (JE) l’année dernière. Le
mandat consistait en la mesure de
l’impact du franc fort sur la marche de leurs affaires. Marc Dutruy,
deputy finance manager auprès
d’Adecco à Lausanne et responsable de ce projet pour la société de
placement de personnel, explique
ce qui l’a incité à faire appel à cette
association d’étudiants.
Pourquoi faire appel
à des étudiants?
Ce système qui fonctionne avec
des étudiants permet non seulement d’avoir un avis extérieur
mais également de bénéficier d’un
service de qualité pour la partie
académique qu’ils maîtrisent pleinement.
Sur quoi portait l’étude
que vous leur avez confiée?
Il s’agissait d’un projet particulier
du département des finances des
opérations suisses d’Adecco. Nous
leur avions confié la mission
d’étudier l’impact de la force du
franc par rapport à l’euro ou au
dollar sur la marche de nos affaires. Dans le courant 2011, cet élément affectait différents secteurs
d’activités, tels les industries tournées vers les exportations ou l’hôtellerie entre autres. Il s’agissait de
déterminer les incidences sur le
domaine du travail temporaire ou
des placements fixes.
Quel bilan tirez-vous
de cette expérience?
J’ai été agréablement surpris de
constater que ces étudiants mêlent parfaitement un côté très
pragmatique dans l’approche de
la question avec des connaissances scientifiques poussées. Ce
bon mélange entre l’académique
et la pratique nous a montré que
ces jeunes gens possèdent une
bonne connaissance de l’économie suisse et de ses indicateurs.
Du point de vue de l’étude demandée, le but n’était pas de la
publier mais de comprendre les
causes du ralentissement observé. Nous sommes très satisfaits du résultat obtenu.
Comment s’est déroulée
la préparation?
Nous nous sommes rencontrés à
quelques reprises afin de déterminer l’étendue de l’étude. Les ho-
compte permet de réaliser nos
projets dans un délai assez restreint.
Envisagez-vous de refaire
appel à ces étudiants
de la Junior Entreprise?
MARC DUTRUY. Ces étudiants ont
été très professionnels lorsque nous
les avons sollicités.
noraires ont également été négociés. Après avoir rencontré le
consultant, le travail a débuté et
nous avons fréquemment été tenus au courant de l’avancée des
travaux. Nous avons finalement
reçu le rapport dans les délais qui
avaient été convenus. Un rapport
que j’ai trouvé très complet.
Vous avez parlé du prix du service. Etant inférieur à ceux pratiqués par d’autres sociétés, cela
a-t-il été un facteur déterminant?
Nous cherchions un prestataire
externe pour réaliser cette étude.
Après quelques comparaisons sur
internet entre plusieurs sociétés,
nous avons opté pour celle-ci. Pas
seulement pour des raisons de
coûts, mais également pour des
questions de disponibilités. Le
nombre d’étudiants qu’elle
L’expérience vécue était très positive, je ne vois pas pourquoi nous
ne recommencerions pas. L’avantage d’un tel système est qu’il est
possible de faire appel à eux ponctuellement pour une étude ou un
projet. La taille de notre entreprise
ne nous permet pas d’avoir un tel
service à l’interne, et un cabinet
d’audit ou de conseil économique
nous aurait coûté plus cher pour
un résultat similaire.
Jugez-vous réalisable l’idée
de recruter l’un de ces étudiants
pour votre société?
C’est une question que l’on pourrait se poser, mais nous n’avons
actuellement pas la position ouverte pour ce type de profil. Pour
le reste, tout dépend de la taille
de l’entreprise, mais si certaines
cherchent à recruter, je ne peux
que leur recommander vivement
de s’intéresser à ces étudiants.
C’est une excellente source de
profils.
INTERVIEW:
ARNAUD COGNE
KUONI. Le numéro un
suisse du voyage
se renforce en Asie
et présente des résultats
globaux en forte hausse.
Kuoni, numéro un suisse du
voyage, a fortement crû en 2011,
en dépit d’un premier semestre difficile. Le groupe zurichois a dégagé
un bénéfice net de 33,3 millions
de francs, supérieur de 43,5% à celui de l’année précédente.
La bonne performance est le fruit
de la réorganisation des activités
au plan global et de la présence
renforcée en Asie, a souligné le
groupe, qui a communiqué hierses résultats annuels. Le chiffre
d’affaires a ainsi augmenté de
28,3% à 5,11 milliards.
Le résultat opérationnel EBIT s’est
amélioré de 27,1% à 74,2 millions
de francs, soit une marge stable à
1,5%. Il est toutefois grevé par l’acquisition en 2011 du spécialiste
britannique du voyage en ligne
Gullivers Travel Associates (GTA)
pour 720 millions de dollars, la
plus importante dans l’histoire de
Kuoni.
Pourtant, la branche a connu son
lot de défis l’an dernier. Le tsunami japonais, les troubles politiques dans le monde arabe et la
crise de la dette européenne ont
marqué les affaires. Au premier
semestre 2011, Kuoni inscrivait
encore des chiffres rouges. Pour
la période sous revue, les aléas monétaires ont aussi pesé sur les ventes, à hauteur de 8,3%. Au final
la croissance organique ressort à
1,2%, portée par GTA, les activités de tours opérateurs en Asie et
l’extension des services consulaires externes VFS Global, rapporte
le voyagiste.
Le seul marché suisse a généré des
ventes de 712 millions de francs,
en net repli sur les 797 millions
affichés pour 2010. Kuoni explique le recul par une chute massive de la demande pour l’Afrique
du Nord. Le résultat EBIT est toutefois resté au niveau de celui de
l’année précédente, à 8,1 millions
(-0,2 million).
Depuis octobre dernier, le groupe
présente une nouvelle répartition
en trois divisions. Selon l’ancienne
structure, destinations, qui comprend Kuoni Destinations Kuoni
Management (KDM) et la nouvelle venue GTA, a vu ses ventes
plus que doubler à 2,4 milliards.
Dans l’ensemble, l’Europe a souffert de la chute massive de la demande vers l’Afrique du Nord et
de la crise de l’euro. Ainsi le marché Nord, qui inclut la Scandinavie, la Grande-Bretagne et le Bénélux, enregistre un recul de
10,7% de son chiffre d’affaires à
1,46 milliard.
La division Sud s’est également
tassée de 5,6% à 1,38 milliard.
Parmi ses trois régions, la Suisse a
vu ses ventes fléchir de 10,7% et
l’Europe du Sud de 14%. Troisième composante, l’Asie affiche
pour sa part une belle croissance
de 17%.
Kuoni proposera lors de son assemblée générale en avril deux
nouveaux membres du conseil
d’administration Jae Hyun (Jay)
Lee et Adrianus (Adriaan) Nühn.
Wolfgang Beeser ne se représentera pas. Le conseil passera ainsi
de 7 à 8 membres. – (ats)
Effets compensatoires
Kuoni a été recherché après ses résultats annuels, en partie supérieur aux attentes. Le marché a surtout salué les effets compensatoires mis en place en 2011. Deux points en particulier ont retenu
l’attention: le développement en Asie et la bonne intégration de la
société GTA, leader du booking en ligne. L’expansion des services
de visa est aussi positivement perçu. Des mesures orientées long
terme qui convainquent maintenant le marché, confirmant une
tendance positive engagée en début d’année.Autre signe de retournement de perception, une majorité de brokers recommandent le titre à l’achat. Kuoni n’en est pas pour autant dégagé des
impondérables qui font et défont le secteur du voyage. Le marché
semble surtout récompenser la position particulière du groupe,
qui gagne une certaine préférence en comparaison avec la concurrence. La plupart des leaders du voyage ont construit leur modèle
sur un mix services et hardware, parfois avec une flotte d’avions.
Kuoni a toujours été orienté soft, de sorte que les effets compensatoires se montrent plus efficaces et plus rapidement. (SG)
DOSENBACH: résultats péjorés par la météo et
le franc fort malgré un volume de ventes identique
Le détaillant d’articles de sport et de chaussures Dosenbach Ochsner a
vu ses ventes reculer de près de 6% l’an passé au regard de 2010 à 893
millions de francs. Au vu d’une météo défavorable et de la vigueur du
franc, la société zurichoise, filiale du groupe allemand Deichmann, est
satisfaite. En 2011, Dosenbach Ochsner a écoulé pas moins de 12,8 millions de paires de chaussures dans ses 366 points de vente en Suisse,
soit un volume identique à celui de 2010, a indiqué la société. Toutefois,
elle dit avoir subi l’impact d’un climat de consommation morose et du
tourisme d’achat qu’il a engendré avec la vigueur du franc. – (ats)
TAMEDIA: fermeture de la plateforme scoup.ch
La plateforme internet scoup.ch de Tamedia et son partenaire FashionFriends va cesser d’exister. Le projet sera abandonné fin avril prochain,
a indiqué Tamedia hier dans un communiqué. En un peu plus de six
mois d’activités, la plateforme n’a dans l’ensemble pas répondu aux
attentes au niveau du développement de ses affaires. En raison de perspectives d’avenir négatives et de la concurrence dynamique, les deux
partenaires ont décidé d’abandonner et de se concentrer sur le développement de la plateforme FashionFriends. 37 collaborateurs seront
touchés par la fermeture de scoup.ch. 20 d’entre eux pourront probablement être reclassés au sein de Tamedia ou de FashionFriends.