Europe de la pharma : La logistique pour la
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Europe de la pharma : La logistique pour la
Industrie Prestataires Europe de la pharma La logistique pour la performance Sous la pression des prix et des contraintes réglementaires, les laboratoires étudient les solutions de mutualisation et de personnalisation du service proposées par les logisticiens. Objectif : gagner en compétitivité. D ans un monde global de plus en plus pressurisé, les laboratoires sont-ils prêts à prendre le virage des économies avec les logisticiens ? Pour Jean-Marc Lami, directeur Healthcare Supply Chain de DHL, il y aurait « une vraie tendance surfaces, et en parapharmacies, les laboratoires commencent à chercher des solutions pour optimiser leur budget, note ce dernier. Ce qui pouvait passer pour de la curiosité de leur part il y a quelques temps, vise aujourd’hui de réels projets d’optimisation des coûts logistiques, avec la recherche de professionnels au profil plus généraliste que les grossistes-répartiteurs, et aux niveaux de tarifs également plus communs. » DR Enclencher la dynamique économique « SOUS LA PRESSION ÉCONOMIQUE, LES LABORATOIRES COMMENCENT À CHERCHER DES SOLUTIONS POUR OPTIMISER LEUR BUDGET », NOTE JEAN-MARC LAMI (DHL). de fond » de la part des industriels de la pharmacie pour apprendre des « best practises » d’autres secteurs en ce qui concerne l’externalisation de leur logistique et la gestion des stocks. « Sous la pression économique, avec le développement des génériques, de la vente libre en pharmacies, voire en grandes Plusieurs big pharma auraient ainsi fait appel à DHL pour établir un benchmarking de leurs performances concernant leurs activités de stockage et de préparation de commandes, des opérations encore gérées en interne. Le logisticien généraliste met en avant une démarche d’amélioration continue, qui va au delà de la simple gestion d’entrepôt, et qui offre aux laboratoires un schéma de pensée en ligne avec les enjeux de demain. « Sous la pression, il faut innover sur les procédés et sur les synergies d’activité que vous pouvez trouver, pour être sans cesse compétitifs », poursuit JeanMarc Lami. C’est une démarche que les répartiteurs essaient d’acquérir et que l’industrie pharmaceutique commence à intégrer. Pour l’heure, ces projets d’envergure n’ont pas encore abouti, mais ils nourrissent la réflexion dans une profession qui a été longtemps mise à l’écart de tels chamboulements. Il est vrai que la pharma est un métier très encadré et que les flux concernés sont énormes. D’autre part, l’arrivée de logisticiens généralistes et issus du monde industriel dans le pré carré des répartiteurs et des dépositaires pharma ne peut pas se faire sans résistance. « La France et l’Allemagne sont deux marchés encore très protégés », reconnaît Jean-Marc Lami, qui regrette à ce jour que les applications pharma de DHL soient, de fait, encore trop centrées sur le transport. Dès lors, c’est plutôt du côté des marchés de niche comme la logistique associée au marketing et à la vente, que les évolutions les plus rapides pourraient se faire. En juin, DHL s’est ainsi associé à la société de e-commerce, Externis, pour développer une plate-forme informatique capable de prendre en charge la gestion des matériels de promotion de toute la force de vente d’Eli Lilly en Europe. Un projet d’optimisation d’envergure visant 2 000 références et 50 000 commandes par an dans le groupe, et qui devrait être étendu dans une trentaine de pays prochainement. Le service client en ligne de mire C’est sur un créneau orienté marketing et CRM 1, que le dépositaire pharma, Arvato Services Healthcare, se positionne. Pour répondre aux besoins des laboratoires, Nicolas Virmoux, directeur commercial, met en évidence l’importance d’une approche qui va au delà de la simple distribution physique de médicaments. >>> 136 PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009 Industrie Prestataires Les transporteurs mobilisés pour le virus A/H1N1 Dans le cadre du plan national de prévention et de lutte contre la grippe A/H1N1, les transporteurs sont prêts à mettre en place les moyens dédiés nécessaires dans la perspective de la distribution de vaccins sur l’ensemble du territoire. Comme il l’a fait cet hiver avec la grippe, TNT est capable de livrer aux médecins des kits de prélèvements, avec récupération pour analyse sous les 24 heures, dans une boite réfrigérée à +2° +8° ou dans un conditionnement doté d’une source de froid négative comme de la carbo-glace, pour les prélèvements congelés. Pour rappel, TNT livre près de 55 000 colis par jour dans le domaine de la pharma. Plus de 16000 pharmacies, 1 000 établissements hospitaliers publics et privés reçoivent ainsi quotidiennement leurs produits pharmaceutiques. Sans oublier 80 % des chirurgiens dentistes et des prothésistes, et la plupart des médecins vétérinaires. >>> « Les laboratoires ne recherchent plus un dépositaire pharmaceutique standard, mais un véritable acteur capable de les accompagner pendant tout le cycle de vente, explique ce dernier. Aux services classiques, allant de la prise de commande jusqu’au recouvrement de factures, nous devons être capables d’ajouter des solutions marketing, financières, de suivi de clients, d’information et de soutien tant pour les professionnels de santé que pour les patients. » Face à une distribution ple pour des laboratoires tels qu’Octa Pharma et Menarini en France et Belgique. Le dépositaire se développe aussi en Allemagne, en Grande-Bretagne et prochainement en Espagne et en Italie. D’autre part, ses sites de Lognes en France et d’Harsewinkel en Allemagne ont été certifiés conformes aux Bonnes pratiques de fabrication (BPF), afin de réaliser des opérations d’étiquetage, de vignettage, d’insertion de notices et de reconditionnement. Et de répondre aux besoins croissants des laboratoires en la matière. DR Deux segments en croissance « NOUS N’AVONS PAS VOCATION À STOCKER DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES », SOULIGNE SÉBASTIEN GUÉNÉGAN (TNT). plus spécialisée et des thérapies complexes, la pharma doit segmenter plus finement son offre. C’est cette prestation de CRM, associée à une distribution dédiée, qu’Arvato Services Healthcare a mise en place par exem- 138 PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009 On l’a bien compris, les besoins logistiques sont variés sur le marché de la santé, un marché prioritaire et encore porteur en période de crise. Certes, les stratégies de volume ne semblent plus d’actualité et la part de marché des logisticiens généralistes reste encore faible à près de 5 %. Mais les stratégies de spécialistes et de ciblage différencié sont gagnantes sur un marché aux demandes hétérogènes. Dans ce domaine, les transporteurs généralistes ne sont pas en reste. TNT et Chronopost ont notamment mis en place des services à valeur ajoutée autour de leurs actes de livraison et d’enlèvement, qui sont adaptés aux différents circuits de distribution pharma. Les cibles sont variées : grossistes-répartiteurs, hôpitaux-cliniques, officines, maisons de retraite, voire même les patients à domicile. « Nous ne cherchons pas à nous substituer aux grossistes-répartiteurs, ni aux dépositaires, puisqu’ils sont responsables des médicaments depuis la prise de commande jusqu’à l’expédition de la marchandise pour les dépositaires, et jusqu’au dernier kilomètre parcouru, pour les répartiteurs, avance Sébastien Guénégan, responsable des comptes stratégiques du marché healthcare de TNT. Nous sommes très engagés dans l’ensemble du procédé pharmaceutique et même, en amont, dans la recherche, mais toujours exclusivement sur l’organisation et la gestion des transports. Nous n’avons pas vocation à stocker des produits pharmaceutiques. » Aujourd’hui, les transporteurs misent sur deux segments en croissance que sont la gestion d’essais cliniques auprès de laboratoire d’analyses et de particuliers, ainsi que les livraisons à l’hôpital. Pour les fabricants de prothèses orthopédiques, Gaëlle Hulin, chef de marché santé chez Chronopost met ainsi en avant l’offre spécialement développée par le transporteur, à destination de tous les hôpitaux et cliniques de France, concernant une livraison avant 9h directement en bloc opératoire. L’enjeu de la traçabilité En outre, la tracabilité est un enjeu majeur pour les laboratoires, et les transporteurs investissent de manière importante dans leur outil informatique pour être à la hauteur. « Le laboratoire est capable de tracer le contenu, nous devons être capable de tracer le contenant », lance Sébastien Guénégan. Dès lors, la tracabilité complète et en temps réel grâce à internet passe par plusieurs points de scan et des systèmes de code-barres, de l’enlèvement à la livraison des colis pharma. TNT affiche même une longueur d’avance étant déjà passé au code bidimensionnel pour le transport de ses essais cliniques. « C’était un moyen de relier les différentes informations sur la chaîne entre le prélèvement, le patient et l’analyse », explique Sébastien Guénégan, qui reconnaît même avoir été audité sur cette prestation d’informatique et de traçabilité par les répartiteurs à la recherche de solutions fiables et structurées pour les laboratoires. ■ Marion Baschet Vernet (1) Customer Relationship Management ou Gestion de la relation client.