Des photographes venus de Bretagne et d`ailleurs, et des
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Des photographes venus de Bretagne et d`ailleurs, et des
Voyage à Landerneau : des photographes venus de Bretagne et d’ailleurs à la suite des peintres, la Bretagne a constitué pour les photographes un sujet de prédilection. Après eux les éditeurs de cartes postales feront de même. à partir de 1865, l’arrivée du train dans la cité landernéenne favorise la multiplication des voyages photographiques. Charles FURNE (1824 - 1875) et son « Voyage à travers la Bretagne » en 1857 Charles-Paul FURNE, Landerneau, l’église, vue stéréoscopique de l’église Saint-Houardon au bord de l’Elorn, en 1857, avant son déplacement et sa reconstruction. Cette vue fait partie d’une série de 3 vues du port de Landerneau. Collection Archives départementales du Finistère. L’un des pionniers est Charles-Paul Furne, photographe, éditeur de photographies et libraire-éditeur. En 1857, il devient éditeur photographe et fonde un établissement spécialisé dans les épreuves stéréoscopiques à Paris, avec son cousin Henri Tournier. Ils entreprennent une série d’expéditions photographiques et en produisent des éditions dont le « Voyage en Bretagne » salué par la critique. Publié en 1857, cet ouvrage regroupe 233 vues stéréoscopiques et démontre l’intérêt de ses auteurs à la fois pour la modernité et pour l’archaïsme des villages et campagnes. Les VILLARD, photographes et éditeurs de cartes postales de père en fils Originaire de Quimper, Joseph VILLARD (1838 - 1898) reprend l’atelier de photographie créé par son frère Jean- Marie à Quimper en1865etledéveloppeenparcourantlaBretagne à pied puis à vélo, à la recherche de sujets pittoresques ou d’éléments architecturaux. Il constitue au fil des années une collection unique de plaques photographiques. Fondatrice d’une dynastie pionnière dans la photographie, la maison Villard dominera le marché de la photographie et de la carte postale jusqu’en 1950. Joseph VILLARD, Bateaux quai de Léon, fin xixe siècle. Dagorn, Alain (reproduction), Fonds Villard (dépôt du SDAP Finistère, agence de Quimper) © Conseil Régional de Bretagne, SINPA, Rennes, 2005. Théodore AMTMANN (1846-1933) : de Bordeaux à Landerneau Théodore AMTMANN en mission photographique aux Eyzies, Dordogne. Collection et © Musée d’ethnographie de Bordeaux. Théodore AMTMANN, Landerneau, rue du commerce, maison du xvie siècle, ancienne auberge Le Réveil Matin. Collection et © Musée d’ethnographie de Bordeaux. Photographe archiviste à la Société Archéologique de Bordeaux de 1885 à 1910, il est certainement l’un des plus éminents précurseurs bordelais de la documentation photographique. On lui attribue pour l’Aquitaine et la Gironde environ trois mille clichés dont certains ont été publiés. à sa mort, il laisse à la Faculté des Lettres de Bordeaux un important ensemble de ses clichés, la Collection Amtmann, dont le Musée d’Ethnographie de l’Université de Bordeaux II assure aujourd’hui la conservation et la valorisation. Elle rassemble plusieurs milliers de plaques photographiques ayant trait notamment à la grande guerre de 1914-1918, à différents pays et à diverses régions de France comme la Bretagne. William FABER (1845 - 1883), le gentleman photographe Anonyme, Portrait de William Faber, vers 1869, collection particulière. William FABER, Le pont de Rohan, vers 1869, collection particulière. La famille Faber, originaire du Kent en Angleterre découvre Dinard vers 1850. Au décès de son époux, Lyona Joanna Faber y fait construire une villa en 1858. Elle réalise aussi les toutes premières photographies de la future station balnéaire de Dinard dès 1852. A sa mort, en 1869, son fils William mène alors l’existence d’un dilettante tout en s’inspirant du goût de sa mère pour la photographie. Fin août 1869, il débute un voyage en Bretagne, avec son ami Palmer, sur leur yacht chargé de matériel photographique sophistiqué. Après avoir développé leurs plaques photographiques tout au long de leur périple, ils réalisent un album de voyage de 250 clichés sur ce Tro Breizh mi-maritime mi-terrestre, album découvert par Henri Fermin, ancien conservateur du musée du site balnéaire de Dinard. Alfred NORMAND, Landerneau, pont côté de la mer, 1892, collection Ville de Landerneau, © J.F. CHAUCHARD. La vision de Landerneau par l’architecte Alfred-Nicolas NORMAND (1822 - 1909) Alfred NORMAND, Maison place du marché, 1892, collection Ville de Landerneau, © J.F. CHAUCHARD. Fils d’architecte, né à Paris, Alfred Normand entre à l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1842 en section architecture, suivant les traces de son père. Il remporte le grand prix de Rome en 1846 et devient pensionnaire de la Villa Médicis jusqu’en 1851. À la fin de son séjour, il s’essaie à la technique de la photographie et réalise une série de 200 calotypes en Italie, Grèce et Turquie. De retour à Paris, il est nommé Inspecteur des travaux de la ville de Paris et devient adjoint de Victor Baltard. En 1861, devenu Inspecteur Calotype : procédé photographique inventé par William Talbot et breveté en 1841. Il permet d’obtenir un négatif papier et donc la possibilité de reproduire des images positives par simple tirage contact. Le procédé négatif-positif deviendra la base de la photographie argentique moderne. général des édifices pénitentiaires, il construit la prison de Rennes avant d’être élu à l’Académie des beaux-arts en 1890. De 1887 à 1892, il reprend ses voyages, s’arrêtant notamment à Landerneau. L’essentiel de son œuvre photographique est conservé par la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, à Paris. Des photographes professionnels à Landerneau e à la fin du xix siècle à la fin des années 1850, l’installation de nouveaux ateliers photographiques bat son plein en Bretagne et la ville de Landerneau ne fait pas exception. Si notre connaissance de ces photographes, de leurs date ou lieux précis d’installation reste encore assez lacunaire, la présence d’ateliers photographiques se dessine dans le dernier quart du xixe siècle à Landerneau. Magasin Photographie moderne Guennou-Kerlidou, en bas de la rue de Daoulas (actuelle rue J. L. Rolland), début Il s’est ensuite déplacé rue de la Fontaine Blanche. xxe siècle, collection particulière. Benjamin PEPIN Benjamin Pepin naît en 1811 à Cléden-CapSizun. Miroitier et photographe, il s’installe à Laval dans les années 1860 et y photographie tous les sites remarquables. Vers 1872, il vient à Brest pour y installer son fils comme photographe et s’établit à Landerneau vers 1875. Sur des dos de certaines photos-cartes de visite, une marque commerciale indique « Pépin. Photographe. Landerneau », confirmant l’existence d’un atelier rue des Boucheries à Landerneau. Benjamin PEPIN, Photo-carte de visite de l’atelier de Landerneau, fin xixe siècle, collection particulière. Ce portrait du mendiant a été recrée de manière artificielle en atelier, contribuant à véhiculer une image archaïque et stéréotypée de la Bretagne.