G. Fénelon - Sommeil, fatigue, hallucinations - Parkinson
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G. Fénelon - Sommeil, fatigue, hallucinations - Parkinson
14ème journée mondiale de la maladie de Parkinson 5 avril 2011 – Rueil Malmaison Quelques aspects non-moteurs de la maladie de Parkinson Troubles du sommeil, fatigue, hallucinations Gilles Fénelon Hôpital Henri Mondor et INSERM U955, équipe 1, Créteil Comment évolue la maladie ? Troubles non moteurs Troubles de l'équilibre Fluctuations, dyskinésies Lune de miel Troubles non moteurs de la maladie de Parkinson troubles du sommeil fatigue hallucinations troubles cognitifs troubles urinaires apathie constipation hypotension orthostatique dépression anxiété troubles du contrôle des impulsions Insomnie Très fréquents : ~ 50% Nombreuses raisons de mal dormir ! - inconfort moteur : akinésie, contractions musculaires douloureuses, difficultés à se retourner dans le lit - "impatiences" - anxiété, dépression - besoin d'uriner - dérégulation du sommeil Insomnie : que faire ? Analyser les causes et leur apporter une réponse spécifique - signes moteur, "impatiences" réglage traitement antipark. - anxiété, dépression traitement antidépresseur/anxiolytique - besoin d'uriner selon la cause et la personne - dérégulation du sommeil petites doses sédatifs [mélatonine ?] "Hygiène" du sommeil - pas de sieste trop longue - ne pas rester dans le lit si pas sommeil - petits trucs (tisane, lait chaud,…) Rêves "agis" © Hergé Moulinsart Critères ICSD : mouvements des membres ou du corps associés à un rêve et ≥ 1 : - comportements potentiellement nocifs - rêves paraissant “vécus” - comportements interrompant la continuité du sommeil Traitement seulement si gênant / dangereux Somnolence diurne Fréquente : 30-50% Plusieurs types - "coup de barre" après le repas - "attaques de sommeil" - somnolence permanente Dépistage - en parler en consultation - évaluation par l'échelle d'Epworth Echelle d'Epworth Possibilité de s'assoupir 0 = nulle 1 = faible 2 = moyenne 3 = forte Score / 24 seuil indicatif = 10 Somnolence diurne Causes - médicaments (tous les agonistes dopaminergiques) - facteurs liés à la maladie (âge, durée de la MP, troubles cognitifs) Autre cause possible : syndrome d'apnées du sommeil - pas de lien avec la MP, mais fréquent (15-20%) - ronflements, apnées - diagnostic par enregistrement nocturne (polysomnographie) Somnolence diurne : que faire Conduite automobile : site de l'afssaps Attitude selon la cause en cas de lien avec un agoniste dopaminergique, réduction ou arrêt du traitement selon l'impact Fatigue Un problème de définition - fatigue "périphérique" ≈ fatigue musculaire - fatique "centrale" ≈ sensation subjective de fatigue physique : manque d'énergie pour des tâches physiques mentale : difficulté à maintenir son attention ou effectuer des tâches cognitives … et donc un problème d'évaluation Fatigue : à la croisée des symptômes Dépression Somnolence Fatigue Troubles moteurs Tr. cognitifs apathie Fatigue Fréquence Franquin © Marsu - au moins 1/3 des malades - peut précéder les signes moteurs - lien avec la sévérité de la MP (?), les symptômes anxieux et dépressifs, les troubles du sommeil - pas de lien démontré avec les traitements - fait partie des symptômes non-moteurs des fluctuations Retentissement sur la qualité de vie Fatigue Mécanismes : rôle d'un déficit en sérotonine ? Pavese et al., Brain 2010 TEP, liaison d'un ligand du transporteur de la sérotonine Fatigue : que faire ? Pas de traitement spécifique validé Corriger les facteurs favorisants dépression, anxiété, troubles du sommeil traitements sédatifs (tranquillisants, antalgiques) Adapter le traitement antiparkinsonien effet favorable de la L-dopa sur la fatigue Rôle bénéfique de l'exercice ? équilibre repos / activité physique régulière Hallucinations Fréquentes (~50%) Type - le plus souvent visuelles personnes > animaux > objets superposées au décor, brèves, répétitives - mais aussi auditives, tactiles, olfactives, ou mixtes Critique (ne pas y croire) le plus souvent conservée Poewe, 2008 Phénomènes apparentés Hallucinations de passage Brève vision d'un animal (souvent identifié) passant sur le côté Ebersbach, Mov Disord 2003 Illusions visuelles Transformation de l'inanimé en animé (humain ou animal) Sensations de présence Impression que quelqu'un est là alors qu'il n'y a personne (et que personne n'est vu) Mécanisme des hallucinations Facteurs médicamenteux Facteurs liés à la maladie • antiparkinsoniens • psychotropes • antalgiques • durée de la maladie /âge • troubles cognitifs • troubles visuels Facteurs neurobiologiques • extension des lésions de la MP • déséquilibre dans les voies de neurotransmetteurs Hallucinations de la MP: que faire ? Bien tolérées • informer • réévaluer le traitement • stratégies de coping • évaluer la cognition • évaluer la vision Anxiété, troubles comportementaux • réduire le traitement (antiparkinsonien, psychotropes, antalgiques) • si troubles cognitifs présents, rivastigmine hallucinations persistantes clozapine hallucinations menaçantes Et le conjoint … ? les symptômes non-moteurs des malades augmentent le "fardeau" et le stress des aidants les aidants ressentent aussi troubles du sommeil et fatigue En conclusion… Troubles du sommeil, fatigue, hallucinations sont des troubles non moteurs fréquents Ils ont un retentissement important sur la qualité de vie Leurs mécanismes sont complexes : la réponse doit être adaptée à chaque cas particulier