vacciner chaque enfant
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vacciner chaque enfant
VACCINER CHAQUE ENFANT Assurer l’immunisation pour tous par le financement intégral de Gavi Save the Children est présente dans plus de 120 pays. Nous sauvons des vies d’enfants. Nous nous battons pour défendre leurs droits. Nous les aidons à développer pleinement leur potentiel. ACTION est un partenariat mondial d’organisations de plaidoyer qui visent à influencer les politiques et à mobiliser des ressources afin de combattre les maladies induites par la pauvreté et élargir l’accès équitable aux services de santé. Les partenaires d’ACTION sont actifs dans cinq continents : AIDES (France) ; Initiative communautaire pour les personnes souffrant du SIDA, de la tuberculose, du paludisme et d’autres maladies connexes (CITAM+, Zambie) ; Global Health Advocates, France ; Global Health Advocates Inde ; consortium d’ONG de lutte contre le SIDA au Kenya, RESULTS International (Australie) ; RESULTS Canada ; RESULTS Educational Fund ; RESULTS Japon ; et RESULTS UK. Remerciements Ce rapport a été rédigé par Luisa Hanna (Save the Children) et Megan Wilson-Jones (RESULTS UK) ; il est publié conjointement par Save the Children et le partenariat ACTION. Les auteurs tiennent à remercier Simon Wright, Mihir Mankad et Bruno Rivalan pour leur importante contribution. Nous sommes reconnaissants à plusieurs collègues chez Save the Children et au partenariat ACTION de leurs commentaires et suggestions, en particulier à Katri-Kemppainen Bertram, Lara Brearley, Elizabeth Stuart et Angela Pereira. Des commentaires ont été reçus de personnes externes Amy Dietterrich et Brad Tytel. Merci également à Marie-Ange Saraka Yao et à Ariane McCabe du secrétariat de Gavi d’avoir revu les contributions des donateurs octroyées à Gavi sur la base des derniers chiffres disponibles. Les chiffres relatifs aux contributions financières en faveur de Gavi et les promesses de dons futurs potentiels ont été calculés sur la base de la situation actuelle du financement au 30 septembre 2014. Ils sont susceptibles de changer, en fonction des nouveaux fonds reçus par Gavi pour 2014–15 ou des nouvelles annonces faites par les donateurs pour la période 2016–2020. Couverture : un agent de santé vaccine des enfants dans un centre de santé en République démocratique du Congo. (Photo : Ivy Lahon/Save the Children) Publié par : Save the Children 1 St John’s Lane London EC1M 4AR Royaume-Uni +44 (0)20 7012 6400 savethechildren.org.uk Première parution 2014 © The Save the Children Fund 2014 The Save the Children Fund est une œuvre caritative enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles (213890) ainsi qu’en Écosse (SC039570). Société immatriculée sous le numéro 178159 Cette publication est soumise à des droits d’auteur mais peut être reproduite gratuitement et librement par toute méthode souhaitée à des fins d’enseignement mais en aucun cas à des fins de revente. Toute copie effectuée dans d’autres circonstances nécessitera l’autorisation écrite préalable de l’éditeur et pourra donner lieu au versement de droits d’auteur. Composition : Grasshopper Design Company Traduction par : Brigitte Clark Traduction révisée par : Sandra Tuminy SOMMAIRE Avant-proposv La vaccination en chiffresvi Résumévii Un moment critique pour la vaccination1 De la stratégie à l’action4 Financer la stratégie13 Recommandations21 Annexe : La stratégie de Gavi 2016–202023 Notes de fin de document26 AVANT-PROPOS Chaque enfant, quel que soit son lieu de naissance, mérite de bénéficier de l’opportunité de vivre en bonne santé et de réaliser pleinement son potentiel. C’est non seulement un droit personnel, mais c’est aussi le fondement de la création de sociétés en bonne santé. Fournir à nos enfants une base saine permet de briser les cycles de la pauvreté qui peuvent entraver la croissance d’une communauté et d’un pays. La vaccination est sans aucun doute l’un des outils les plus efficaces dont nous disposions pour fournir cette base saine, et elle a joué un rôle fondamental dans la réduction des taux globaux de mortalité infantile partout dans le monde. Grâce à Gavi, l’Alliance du Vaccin, plus d’enfants que jamais auparavant peuvent accéder à ces outils vitaux. Son action, en partenariat avec les gouvernements donateurs, les pays bénéficiaires comme le Bénin, le secteur privé et des organisations internationales, a soutenu plus de 70 des pays les plus pauvres du monde en vaccinant 440 millions d’enfants depuis 2000, ce qui a permis d’éviter 6 millions de décès. Mais notre travail collectif est loin d’être terminé : un enfant sur cinq dans le monde n’a toujours pas accès à la vaccination. Gavi a lancé un appel très clair aux donateurs : 7,5 milliards de dollars de plus sont nécessaires pour financer entièrement sa prochaine période stratégique et accélérer ses progrès. Elle a également annoncé les nouveaux objectifs de sa stratégie 2016–2020, axés sur l’élargissement de la couverture et l’équité des services de vaccination de routine, le renforcement des systèmes de vaccination et de santé, la durabilité des progrès et l’influence sur le marché des vaccins pour faire baisser les prix à long terme. Ce sont des plans ambitieux. Nous devons maintenant faire en sorte qu’ils deviennent réalité. Chaque pays est responsable de la santé et du bien-être de ses enfants. Nous devons donc veiller à investir dans nos budgets nationaux pour traduire en action les engagements pris en matière de santé des enfants. En tant que membres de la communauté internationale, toutes les nations ont l’obligation générale et morale de contribuer aux ressources permettant de garantir que tous les citoyens, en particulier les populations les plus vulnérables, peuvent réaliser leur droit à la santé. Dans le cadre de cette initiative commune pour fournir aux enfants l’accès aux vaccins vitaux, les organisations de la société civile (OSC) doivent être considérées comme partenaires égaux, comme la voix des communautés, surtout les plus vulnérables. Les OSC touchent les enfants les plus difficiles à atteindre et jouent un rôle vital de surveillance. Je salue donc ce rapport de Save the Children et du partenariat ACTION, qui analyse non seulement comment les pays du monde peuvent s’assurer que Gavi mobilise les fonds nécessaires pour accélérer ses progrès, mais également comment ils peuvent remplir leur mission d’atteindre les enfants les plus pauvres du monde. Notre travail ne sera pas terminé avant d’avoir atteint chaque enfant. Professeur Dorothée K Gazard Ministre de la Santé Bénin v LA VACCINATION EN CHIFFRES 7,5 MILLIARDS 100 MILLIARDS ÉCART DE FINANCEMENT DE GAVI POUR 2016–2020 AVANTAGES ÉCONOMIQUES GÉNÉRÉS PAR L’ÉLARGISSEMENT DES SERVICES DE VACCINATION PRÉVU SUR CINQ ANS – UN RENDEMENT DIX FOIS SUPÉRIEUR À L’INVESTISSEMENT INITIAL DE DOLLARS 300 millions NOMBRE D’ENFANTS QUI SERONT VACCINÉS AU COURS DES CINQ PROCHAINES ANNÉES SI LE PLAN DE GAVI EST ENTIÈREMENT FINANCÉ 7 000 NOMBRE DE VIES D’ENFANTS SAUVÉES ACTUELLEMENT TOUS LES JOURS PAR LA VACCINATION 84 % NIVEAU ACTUEL DE COUVERTURE VACCINALE DE BASE CHEZ LES ENFANTS DANS LE MONDE vi DE DOLLARS 5 À 6 millions NOMBRE DE DÉCÈS D’ENFANTS POUVANT ÊTRE ÉVITÉS AU COURS DES CINQ PROCHAINES ANNÉES GRÂCE AU SOUTIEN DE GAVI AU RENFORCEMENT DE LA VACCINATION 16 % COUVERTURE VACCINALE DES ENFANTS DANS CERTAINES DES COMMUNAUTÉS LES PLUS PAUVRES DU MONDE1 RÉSUMÉ Des progrès remarquables ont été réalisés dans le monde pour mettre fin à la mortalité infantile, qui a reculé de 12,7 millions en 1990 à 6,3 millions en 2013. 2015 n’est pas simplement une année ; c’est une chance unique de changer l’avenir des enfants. Alors que nous étudions le prochain cadre de développement dans le monde pour l’après-2015, notre ambition est d’être la génération qui peut mettre un terme aux décès évitables d’enfants. La vaccination est, de tous temps, l’une des interventions les plus performantes en matière de santé publique et a joué un rôle vital dans la réduction de la mortalité infantile à l’échelle mondiale et dans l’accélération des progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Gavi, l’Alliance du Vaccin, est un partenariat mondial pour la santé qui vise à élargir l’accès à la vaccination dans les pays pauvres. Depuis 2000, avec le soutien de gouvernements donateurs, d’organisations internationales et de partenaires du secteur privé, Gavi a aidé plus de 70 pays parmi les plus pauvres au monde à vacciner 440 millions d’enfants, ce qui a permis d’éviter 6 millions de décès2 . Malgré les vastes progrès réalisés dans la survie infantile, des millions d’enfants meurent encore chaque année de causes évitables. En janvier 2015, Gavi tiendra une conférence sur la reconstitution des ressources afin de recueillir 7,5 milliards de dollars de nouveau financement. Si cet objectif ambitieux est atteint, plus d’enfants que jamais auparavant pourront être vaccinés. Pour réaliser l’objectif de faire en sorte qu’aucun enfant ne meure de causes évitables, la couverture vaccinale doit atteindre 100 % d’ici à 2030. En janvier 2015, Gavi et ses partenaires pourront mettre en place les bases nécessaires pour aborder les inégalités et les injustices en matière de santé infantile. Ce rapport de Save the Children et du partenariat ACTION démontre le bien fondé d’un financement complet de la stratégie 2016–2020 de Gavi pour sauver la vie de plus de 5 millions d’enfants. Cette stratégie quinquennale expose comment Gavi veut élargir la couverture et l’équité des services de vaccination de routine, renforcer les systèmes de fourniture de vaccins, garantir la durabilité des bénéfices tirés et influencer le marché des vaccins. Nous demandons également à Gavi, aux gouvernements bénéficiaires, aux partenaires du secteur privé et aux donateurs de passer de la stratégie à l’action. NOUS DEMANDONS Nous demandons aux donateurs de s’efforcer de mettre un terme aux décès évitables d’enfants en répondant aux besoins de financement de Gavi à hauteur de 7,5 milliards de dollars pour sa prochaine période stratégique. Nous demandons aux donateurs et aux partenaires de Gavi de : • s’engager à soutenir la stratégie de Gavi • donner la priorité aux enfants les plus difficiles à atteindre : le succès n’est possible qu’en éliminant les injustices de la vaccination et en parvenant à une couverture vaccinale élevée dans tous les secteurs de la société • investir dans le renforcement des systèmes de santé, en s’assurant que la vaccination contribue à créer des systèmes de santé complets pouvant prendre en charge tous les problèmes de santé • jouer un plus grand rôle pour rendre les vaccins abordables à long terme pour les gouvernements. vii photo : rachel palmer/save the children Pinki, âgée de 40 jours, dans les bras de sa mère, attend de recevoir des vaccins salvateurs devant une clinique mobile à New Delhi UN MOMENT CRITIQUE POUR LA VACCINATION LE POUVOIR DES VACCINS La vaccination sauve des vies. Les progrès réalisés pour faire baisser le nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans – qui est passé de 12,7 millions en 1990 à 6,3 millions en 2013, soit une diminution de moitié3 (voir Figure 1) – sont en partie dus à l’élargissement de la vaccination de routine de 76 % à 84 % dans la même période4, ainsi qu’à l’expansion d’autres services sanitaires essentiels. On estime qu’entre 2 et 3 millions de décès infantiles dus à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche et à la rougeole sont évités chaque année dans les pays les plus pauvres du monde grâce aux vaccins. Investir dans la vaccination sauve non seulement des vies mais apporte des avantages économiques importants aux familles, aux communautés et aux pays. Des enfants en bonne santé réussissent mieux à l’école, subiront des coûts de soins de santé moins importants à l’âge adulte et bénéficieront d’un meilleur développement social et économique. Selon les estimations, le fait d’augmenter les taux de vaccination infantile dans les 72 pays du monde les plus pauvres – pour atteindre 90 % de couverture vaccinale d’ici à 2020 – aboutirait FIGURE 1 TAUX DE MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS, PAR RÉGION, 1990 ET 2013 (DÉCÈS POUR 1 000 NAISSANCES VIVANTES) 5 200 Décès pour 1 000 naissances vivantes 179 150 126 100 100 92 90 74 73 72 71 65 55 54 54 53 50 50 35 29 25 24 46 1990 18 13 2013 15 6 OMD pour 2015 de on M su bs ah A a r fr iq ie u A nn e e si e du Su d O cé an ie A Ca si e uc a c A en se si e t r a et du le Su dA si es e t de l ’O A fr ue iq st ue d A u m N or ér iq d et u C e la ar t a in A ï be e si s e de Ré l’ E gi st Ré on gi sd on év se el op n dé pé ve es lo pp em en t 0 1 VACCINER CHAQUE ENFANT à des bénéfices à hauteur de 150 milliards de dollars, représentant les économies sur les traitements et l’amélioration de la productivité6. Les vaccins produisent un taux de rendement impressionnant et peuvent être considérés comme « le meilleur investissement possible dans le développement mondial7 ». AUCUN ENFANT LAISSÉ POUR COMPTE Malgré les progrès sans précédent réalisés dans le domaine de la vaccination, on estime que 21,8 millions d’enfants n’ont pas bénéficié des services de vaccination de routine en 20138. La moitié de ces enfants vivent dans trois grands pays : l’Inde, le Nigeria et le Pakistan9. Les taux de couverture nationale voilent également de vastes inégalités à l’intérieur des pays. Les 20 % d’enfants les plus pauvres sont trois fois moins susceptibles d’être vaccinés que ceux appartenant au quintile le plus riche. Les enfants ruraux sont deux fois moins susceptibles d’être vaccinés que les enfants urbains10. Les inégalités sont encore plus extrêmes en ce qui concerne les nouveaux vaccins, comme ceux qui protègent les enfants de la pneumonie et de la diarrhée. L’accès à la vaccination fait partie du droit à la santé de tous les enfants. Ceux qui n’en bénéficient pas sont souvent aussi ceux qui ne peuvent accéder à d’autres services de santé, à des sources d’eau propre et à l’assainissement. Tous les enfants ont le droit à la santé, quel que soit leur lieu de naissance ou de résidence, leur situation socio-économique, leur appartenance ethnique ou le niveau d’éducation de leur mère. Pourtant, ces facteurs continuent d’être sources d’inégalités d’accès aux services de santé partout dans le monde. Le Plan d’action mondial pour les vaccins a été adopté par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2012 en tant que cadre visant à éviter les décès infantiles et à assurer aux populations de toutes les communautés un accès plus équitable aux vaccins existants. Le travail de Gavi est inclus dans ce cadre. L’objectif du Plan d’action mondial pour les vaccins est une couverture de 90 % de tous les vaccins d’ici à 202011. Atteindre cet objectif représente un défi considérable : la vaccination mondiale – la proportion d’enfants dans le monde qui reçoivent les vaccins recommandés – a stagné à environ 84 % ces 2 dernières années. Le succès de la stratégie de Gavi repose sur deux éléments : réaliser les objectifs de la vaccination dans tous les secteurs de la société et pallier aux lacunes dans l’accès aux soins de santé. AU-DELÀ DE 2015 « Un système conçu pour fournir des soins universels est le fondement de la lutte contre tous les problèmes de santé et de la réalisation de tous les objectifs de santé de manière équitable, intégrée et efficiente. » Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé L’élaboration de la nouvelle stratégie quinquennale de Gavi coïncide avec la définition des Objectifs du développement durable (ODD) par les États membres des Nations Unies. Le rapport du Groupe de travail ouvert et le Groupe de haut niveau des Nations Unies ont tous deux proposé de mettre un terme aux décès évitables d’enfants comme objectif de santé. Alors que les gouvernements étudient la forme et le contenu des ODD, les succès enregistrés en matière de vaccination peuvent ouvrir la voie au mouvement pour mettre un terme à tous les décès infantiles évitables. La nouvelle stratégie de Gavi met l’accent sur l’élargissement de l’équité et de la couverture. Elle souligne la nécessité de vacciner tous les enfants et de maintenir les bénéfices acquis et les investissements réalisés au cours des 15 dernières années. Les objectifs proposés par la société civile pour 2030 incluent une couverture de 100 % des vaccins essentiels dans le cadre du Programme élargi de vaccination. Un système de santé solide est indispensable pour réaliser et maintenir ce niveau de couverture vaccinale dans tous les groupes, sur la base des principes de couverture sanitaire universelle. L’épidémie d’Ebola actuelle démontre la nécessité de renforcer les systèmes de santé pour des raisons systémiques. Ceci doit incomber à tous les acteurs impliqués dans le domaine de la santé mondiale. Lors de sa conférence sur la reconstitution des ressources qui sera accueillie par le gouvernement allemand le 27 janvier 2015, Gavi cherchera à mobiliser 7,5 milliards de dollars de ressources supplémentaires. Cela lui permettra d’aider les pays bénéficiaires à vacciner 300 millions d’enfants et de sauver entre 5 et 6 millions de vies supplémentaires. Les besoins de financement reflètent les objectifs ambitieux de Gavi, à savoir élargir la couverture de UN MOMENT CRITIQUE POUR LA VACCINATION FIGURE 2 ÉLARGISSEMENT DE LA VACCINATION DANS LES PAYS SOUTENUS PAR GAVI D’ICI À 2020 Vaccin contre la rougeole 1e dose 76 79 Vaccin pentavalent 3e dose 43 Vaccin contre la rougeole 2e dose a 32 Vaccin contre la fièvre jaune b 32 Vaccin contre le pneumocoque 3e dose 9 Vaccin contre le rotavirus Dernière dose 3 Vaccin contre la rubéole a 3 Vaccin contre le VPH 3e dose c 68 52 80 70 44 39 83 69 53 23 70 17 61 4 37 <1 0 20 40 60 80 100 Couverture par vaccin (%) 2012 a D’ici à 2015 (projection) D’ici à 2020 (projection) Les estimations de la couverture en 2012 sont basées sur les chiffres officiels fournis par les pays. Les estimations de la population cible et de la couverture sont basées sur 32 pays africains soutenus par Gavi dans lesquels la fièvre jaune est endémique. b La population cible pour le vaccin VPH3 sont les filles âgées de 9 à 13 ans. Les estimations de la couverture en 2012 sont tirées des projections d’élargissement faites par une prévision stratégique de la demande. c tous les vaccins de son portefeuille (Figure 2) et administrer les vaccins universellement recommandés par l’OMS à dix fois plus d’enfants12 . Le mécanisme d’élaboration de la nouvelle stratégie de Gavi a fait intervenir tous ses partenaires, y compris la société civile. Il est aujourd’hui essentiel que tous les partenaires du monde entier conjuguent leurs efforts pour soutenir cette stratégie. Les gouvernements donateurs, les partenaires du secteur privé, les pays en développement et la société civile ont tous un rôle à jouer pour financer et saisir cette unique opportunité. La reconstitution des ressources est une initiative importante pour permettre aux partenaires de garantir une plus grande égalité d’accès aux vaccins afin d’aboutir à la couverture universelle de la vaccination et d’autres services de santé. 3 DE LA STRATÉGIE À L’ACTION La stratégie de Gavi 2016–2020 a quatre objectifs13 : • L’équité – accélérer l’utilisation et la couverture équitables des vaccins • Les systèmes de santé – améliorer l’efficacité et l’efficience de la prestation de la vaccination comme partie intégrante de systèmes de santé plus performants. • La durabilité – améliorer la durabilité des programmes nationaux de vaccination • L’influence sur le marché – influencer le marché des vaccins et d’autres produits de vaccination. Nous soutenons ces quatre objectifs. Ils traduisent l’engagement de Gavi envers l’élargissement équitable et durable de l’accès aux vaccins, suite à la période durant laquelle l’Alliance a appuyé, en priorité, l’introduction de nouveaux vaccins dans les plans nationaux de vaccination. Ces buts constituent le cadre qui guide le travail de Gavi, mais il reste encore à savoir comment ils se traduiront en action, quels indicateurs définiront la prochaine période stratégique et si toutes les parties de l’Alliance peuvent fournir le niveau de soutien requis pour réaliser cette ambition. Il existe également huit principes clés du soutien14, dont la direction du pays et l’adhésion de la communauté (voir l’encadré ci-dessous), qui transcendent tous L’ADHÉSION DE LA COMMUNAUTÉ « Les communautés fortes et autonomes sont les alliées de Gavi et assureront l’avenir efficace et durable de la vaccination mondiale. » Le rapport de Gavi sur la consultation mondiale avec les OSC La nouvelle stratégie présente l’adhésion communautaire en tant que principe clé pour guider la mission de Gavi. Les organisations de la société civile (OSC) ont fermement demandé l’adoption de ce principe lors de la consultation mondiale et par le biais des membres du conseil d’administration des OSC de Gavi, lors des négociations sur la nouvelle stratégie. Les communautés sont les parties prenantes par excellence de Gavi car elles sont le plus affectées par les décisions de l’Alliance et ont un rôle clé à jouer en matière de redevabilité, d’amélioration de l’équité et de renforcement des systèmes de santé. Les organisations de la société civile sont souvent les seuls prestataires de soins dans les régions mal desservies et dans les États fragiles et elles jouent un rôle important dans la création de la demande des services. L’adhésion de la communauté permettra de faire parvenir les vaccins aux personnes qui n’en 4 ont pas bénéficié, générera la demande des services et définira des politiques qui tiennent mieux compte des besoins communautaires. Il reste à savoir comment Gavi traduira ce principe en action et dans quelle mesure il guidera le programme et le soutien de Gavi. Les commentaires des OSC lors de la consultation mondiale donnent des exemples précis à considérer, par exemple : • améliorer la représentation communautaire dans les processus décisionnels de Gavi au niveau national et au sein de sa gouvernance, par exemple en ayant un second membre représentant la société civile au sein du conseil d’administration de Gavi • renforcer le soutien aux organisations de terrain afin de fournir des services sanitaires et de participer à la planification des politiques de santé • travailler davantage avec les pairs éducateurs et les agents de santé communautaire afin de consolider les systèmes offrant la vaccination dans le cadre du soutien au renforcement des systèmes de santé. pourtant d’énormes inégalités perdurent à l’intérieur des pays, auxquelles il est urgent de remédier. Ces inégalités sont induites par la pauvreté, le lieu de résidence et le niveau d’éducation des mères15. Ce n’est qu’en remédiant à cette injustice que Gavi réussira sa mission. Voir le tour d’horizon de la stratégie de Gavi page 23. Une approche équitable dans tous les objectifs stratégiques : Les principes de l’équité sont exprimés dans l’énoncé de mission actualisé de Gavi : « Sauver des vies d’enfants et protéger la santé des populations en élargissant l’accès à la vaccination dans les pays pauvres16 ». ACTION SUR L’ÉQUITÉ Tous les enfants, quel que soit leur lieu de naissance ou de résidence, doivent, en tant que droit, bénéficier de la vaccination et d’autres services de santé. Gavi a souvent travaillé pour diminuer les inégalités entre pays en matière de vaccination, DE LA STRATÉGIE À L’ACTION les objectifs stratégiques et qui influenceront les résultats des objectifs. La conférence sur la reconstitution des ressources de Gavi est le moment le plus important permettant aux partenaires de réaffirmer leur soutien pour cette nouvelle stratégie et de s’engager à jouer leur rôle dans sa réalisation. À notre avis, pour réaliser cet objectif Gavi doit, en premier lieu, mettre en place une politique d’équité qui comprenne, et élargisse, la politique actuelle photo : Rachel Palmer/Save the Children Une infirmière prépare un vaccin pour immuniser un enfant contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) ainsi que la tuberculose (BCG), devant une clinique mobile à New Delhi. publics de Delhi, ils ont tendance à peu utiliser ces établissements en raison de la discrimination qui y règne, d’un manque de sensibilisation et de l’insuffisance de ressources et de personnel. La clinique mobile se rend dans les bidonvilles une fois par semaine et offre diagnostics, traitements et conseils relatifs aux problèmes médicaux et à la nutrition, aux mères et aux enfants. Bien que la plupart des habitants des bidonvilles aient droit à la gratuité des soins dans les hôpitaux En Inde, un enfant pauvre est trois fois moins susceptible d’être vacciné qu’un enfant issu d’une famille plus aisée. Gavi doit placer l’équité au centre de ses stratégies afin que les enfants les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte. 5 VACCINER CHAQUE ENFANT d’égalité des sexes. Elle doit fournir le cadre et les outils permettant de s’assurer que les critères d’équité déterminent les décisions relatives au financement des vaccins par les pays. Pour atteindre l’objectif d’équité, une action est essentielle sur tous les autres objectifs de Gavi : des systèmes de santé plus solides, le financement national de la vaccination et des vaccins à des prix plus abordables pour obtenir une couverture large et équitable à long terme. L’équité doit guider les investissements : Selon les critères d’éligibilité, seuls les pays ayant un revenu national brut (RNB) par habitant inférieur ou égal à 1 580 dollars peuvent recevoir le soutien de Gavi. Cela exclut beaucoup de personnes démunies qui vivent dans les pays plus aisés sur le point d’entrer dans la phase dite de « graduation » (selon l’expression anglaise, soit la phase de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi) ou qui n’ont jamais rempli les critères d’éligibilité. Le Conseil d’administration de Gavi doit prendre en compte l’évolution du contexte de la pauvreté afin d’atteindre non seulement les pays les plus pauvres mais également les enfants les plus pauvres, en revoyant et en reconsidérant régulièrement des critères supplémentaires ou une autre forme de soutien. Ces critères doivent inclure une évaluation des plans ou des progrès dans la lutte contre l’iniquité de la couverture ainsi que des approches spécifiques pour abattre les obstacles et obtenir une couverture plus large dans les régions difficiles à atteindre. Dans sa nouvelle stratégie, Gavi indique qu’elle pourrait considérer « des investissements à effet catalyseur dans des circonstances exceptionnelles17 » au-delà des critères d’éligibilité actuels, par exemple le financement de pays à plus hauts revenus où des inégalités de couverture vaccinale sont observées. Nous soutenons cette initiative, étant donné que la moitié des enfants qui n’ont pas accès à la vaccination vivent dans trois pays ayant de vastes inégalités de couverture (l’Inde, le Nigeria et le Pakistan). Une analyse plus approfondie est nécessaire pour déterminer la forme de ce soutien, la façon dont il s’intégrerait dans l’approche actuelle qui considère chaque pays individuellement18, et les modalités d’octroi de ce soutien. À l’heure actuelle, Gavi apporte son aide aux pays uniquement afin qu’ils s’approvisionnent suffisamment pour les enfants âgés de 0 à 1 ans, mais dans de nombreux pays les plus pauvres où la couverture est la plus inéquitable, beaucoup d’enfants ne terminent pas leur programme de vaccination avant l’âge d’un an. L’Organisation mondiale de la Santé recommande que tous les enfants reçoivent les doses nécessaires, même s’ils ont plus d’un an. Ce retard de vaccination INNOVER POUR ATTEINDRE LES COMMUNAUTÉS LES PLUS PAUVRES Dans les endroits où les ressources sont maigres, l’innovation peut être efficace pour atteindre les populations les plus pauvres. Depuis quelque temps, Gavi développe des concepts novateurs dans les technologies de la thermostabilité, de la présentation et de l’emballage ainsi que de la prestation. La priorité consiste à rassembler des données probantes pour les innovations à court terme qui pourraient générer des bénéfices en 2016–2020, le but final étant d’améliorer la couverture et l’équité. En voici quelques exemples : • Une seringue pré-remplie à dose unique d’un vaccin pentavalent pour faciliter l’action sur le terrain et accroître la couverture vaccinale. L’expérience dans l’utilisation de cet équipement indique que l’administration des vaccins est plus rapide que la méthode traditionnelle utilisant une seringue et un flacon. L’utilisation élargie du Source : Gavi, l’Alliance du Vaccin 6 vaccin conjugué contre les méningocoques A, conservé dans une chaîne à température contrôlée ne dépassant pas 40° pendant quatre jours au maximum. Cette innovation, qui offre les plus grands avantages pour les vaccins administrés par le biais de campagnes et de stratégies spéciales, pourrait permettre d’augmenter l’efficacité et la couverture des campagnes, tout en économisant les fonds généralement utilisés pour maintenir la chaîne du froid19. • La Tanzanie est l’un des quelques pays ayant introduit l’utilisation de codes-barres sur l’emballage des vaccins afin de permettre une meilleure gestion des stocks. Les codes-barres réduisent les risques de ruptures de stocks et de gaspillage et améliorent l’efficacité, la sécurité et la rapidité de livraison des vaccins. Aucun objectif ne doit être considéré comme atteint s’il ne l’est pas pour tous les groupes sociaux et économiques : pour surveiller les progrès réalisés, il sera indispensable de fixer et de mesurer les objectifs de couverture vaccinale dans tous les groupes de la population d’un pays. Les données doivent être ventilées pour refléter les diverses dimensions de l’équité, notamment la situation géographique, le sexe, les quintiles socioéconomiques et le niveau d’éducation des mères. Gavi devrait élargir l’ambition de sa stratégie actuelle et considérer le principe selon lequel le succès n’est atteint que si les objectifs sont atteints dans tous les groupes21. Gavi et ses partenaires ont un rôle important à jouer en fournissant des investissements et un soutien technique aux systèmes d’information nationaux, nécessaires pour surveiller les progrès en matière de vaccination et les résultats dans le domaine de la santé. DE LA STRATÉGIE À L’ACTION est un domaine dans lequel des investissements spécifiques pourraient prévenir les maladies et sauver des vies20. photo : Ivy Lahon/Save the Children Un agent vaccine des enfants dans un centre de santé de la Province du Kasai Oriental, en République démocratique du Congo. Les mauvais résultats en matière de santé stagnent depuis plus de dix ans en République démocratique du Congo. La mortalité des moins de cinq ans est de 146 pour 1 000 naissances vivantes. La couverture vaccinale est fortement inéquitable, les enfants des communautés les plus pauvres étant deux fois moins susceptibles de recevoir des vaccins que les enfants les plus aisés. Les estimations indiquent que tout juste 25 % de la population a accès à un service de santé opérationnel. Malgré leur baisse progressive par habitant ces dernières années, les dépenses en santé s’élèvent aujourd’hui à 24 dollars par personne, dont moins de la moitié proviennent du gouvernement. Dans les endroits où des services de santé sont disponibles, des frais d’utilisation doivent être payés pour de nombreux services et représentent un obstacle à l’accès aux soins. Selon certaines indications, le ministère de la Santé souhaiterait améliorer le système de santé : l’infrastructure, les salaires et l’achat de médicaments et de fournitures, mais l’insuffisance de ressources représente un obstacle. 7 VACCINER CHAQUE ENFANT PLUS QUE DES SYSTÈMES DE VACCINATION, DES SYSTÈMES DE SANTÉ Atteindre tous les enfants par des services de vaccination, année après année, nécessite un service de santé opérationnel doté de suffisamment de personnel, de ressources et de systèmes. Dans le même temps, les services de vaccination étant souvent le premier point de contact des populations pauvres avec les services de santé, ces derniers peuvent être le pilier des soins de santé primaires. C’est pourquoi il est important d’exploiter la capacité démontrée d’atteindre un plus grand nombre d’enfants avec des vaccins qu’avec toute autre intervention sanitaire, afin de renforcer tous les services de santé essentiels dans les efforts déployés pour parvenir à la couverture sanitaire universelle. Malgré la mission spécifique de Gavi, aller au-delà des systèmes de vaccination vers une approche systémique pourrait être plus efficace pour garantir une meilleure équité et une plus grande durabilité des programmes, tout en permettant aux pays de fournir d’autres services de santé essentiels22 . En tant qu’initiative mondiale majeure pour la santé, Gavi a la responsabilité de s’assurer que son assistance est utilisée de manière à avoir le plus grand impact et de tirer parti de son orientation spécifique sur la vaccination pour obtenir des bénéfices dans l’ensemble du système de santé. Des débats ont lieu depuis longtemps sur le rôle de Gavi dans le renforcement des systèmes de santé et différents partenaires ont changé d’avis au fil du temps23. L’objectif de soutien des systèmes de santé met en relief les liens qui existent entre les systèmes de vaccination et le système de santé plus large, et met un accent sur les chaînes nationales d’approvisionnement des vaccins. Bien entendu, il est essentiel d’améliorer les chaînes d’approvisionnement, mais il ne sera pas possible d’obtenir et de maintenir une couverture large et équitable sans renforcer tous les éléments de base du système de santé : un financement, des ressources humaines et une gouvernance adéquats ainsi que des systèmes d’information améliorés. L’objectif secondaire de ce but est « l’intégration de la vaccination dans les systèmes de santé », mais cela doit aller plus loin et utiliser l’élan créé en matière de vaccination pour renforcer les systèmes de santé afin de fournir des services essentiels. Accroître le financement des systèmes de santé : Pour la prochaine phase, Gavi a alloué une cible de 0,9 milliard de dollars sur un total de 9,5 milliards au renforcement des systèmes de santé (RSS), avec une enveloppe supplémentaire de 0,5 milliard de dollars allouée à l’investissement L’EBOLA ET LES SYSTÈMES DE SANTÉ 8 L’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest souligne l’importance d’établir des systèmes de santé solides24. Il est largement reconnu que cette crise aurait pu être prévue et limitée si des soins de santé primaires puissants et complets avaient été en place. Des systèmes de santé solides doivent pouvoir identifier les cas, tracer les contacts et isoler les patients infectés et ayant été exposés au virus, afin de limiter l’épidémie. sont insuffisants et mal formés et les nombreux autres éléments qui constituent un système de santé solide sont inexistants. Ces éléments sont entre autres des fonds, des fournitures et des médicaments adéquats, des laboratoires, des équipements de contrôle des infections, des lignes directrices et des protocoles cliniques ainsi que des systèmes d’information et de communication en matière de santé. L’Ebola endommage le fonctionnement des systèmes de santé en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, notamment la prestation des services de vaccination. En Sierra Leone, la fréquentation par les moins de cinq ans des centres de santé offrant des services de routine a chuté de deux tiers25. Les systèmes de santé des pays touchés par l’Ebola sont parmi les plus faibles au monde. Leur infrastructure est peu développée, leurs effectifs L’épidémie d’Ebola démontre la nécessité de renforcer les systèmes de santé. Des financements spécifiques et tous les acteurs impliqués dans la santé mondiale doivent s’en charger. C’est pour cette raison que Save the Children et ACTION soutiennent le rôle important joué par Gavi pour tirer parti de l’élan créé en faveur de la vaccination afin de créer des systèmes de santé complets. DE LA STRATÉGIE À L’ACTION photo : Sebastian Rich/Save the Children Un vaccinateur et son porte-vaccins en route pour Kingsville, au Liberia. Au Liberia, les services de vaccination ont été perturbés suite à l’épidémie actuelle d’Ebola, ce qui démontre la nécessité de poursuivre les investissements pour créer des systèmes plus solides. stratégique, qui inclut les efforts pour consolider les chaînes d’approvisionnement et améliorer l’équité et les informations26. La crise actuelle d’Ebola démontre encore davantage qu’il est indispensable que toutes les organisations soutiennent activement le renforcement des systèmes de santé, plutôt que de se restreindre à leurs propres thèmes (voir l’encadré). La possibilité d’agir sur le RSS nécessite un financement considérable à des niveaux significatifs pour permettre à Gavi de jouer un rôle dans l’amélioration des systèmes de santé et des systèmes communautaires. Nous craignons que l’allocation actuelle ne soit pas suffisante pour réaliser l’ambition d’atteindre tous les enfants, et nous demandons à Gavi et à ses donateurs de suivre de près la situation. Modifier les objectifs du financement fondé sur la performance : Dans la stratégie 2011–2015, le délai prévu pour démontrer les résultats selon le modèle de financement de Gavi fondé sur la performance des systèmes de santé, n’a pas tenu compte du long délai nécessaire pour résoudre les problèmes systémiques, tels que l’insuffisance d’agents de santé27. Le soutien de Gavi dans ce domaine doit tenir compte de la nécessité d’avoir des délais plus longs pour démontrer les résultats. Les pays doivent tout d’abord identifier les freins de leur propre système avant d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies spécifiques à leur contexte. Le but final du soutien au RSS étant d’améliorer les résultats de santé, un plus grand accent doit également être placé sur la mesure et la présentation des résultats finaux, par exemple la baisse des taux de mortalité des moins de cinq ans dans les différentes dimensions de l’équité, et les changements progressifs dans le système de santé, y compris les niveaux de financement national en matière de santé. Conformément à cela, Gavi doit donner la priorité à un meilleur mécanisme de transmission de rapports sur les dépenses et la performance en matière de RSS par l’accès libre aux données en ligne. Cela permettra d’accroître la base de données probantes sur le RSS et de faciliter la redevabilité 9 photo : Nick Axelrod/RESULTS UK VACCINER CHAQUE ENFANT mutuelle et l’apprentissage entre pays. Les donateurs ont également un rôle à jouer pour garantir la transparence des données dans les organisations qu’ils soutiennent28. PÉRENNITÉ DES PROGRAMMES NATIONAUX DE VACCINATION Le modèle de financement de Gavi est destiné à fournir un soutien catalyseur et limité dans le temps afin de garantir la durabilité à long terme des investissements dans la vaccination. À mesure que l’économie des pays éligibles au soutien de Gavi progresse, ces derniers sont censés cofinancer une proportion croissante du coût des vaccins. Gavi propose que la période 2016–2020 représente le niveau record des investissements bénévoles. Selon les prévisions, vingt pays sur 70 ne bénéficieront plus du soutien de Gavi d’ici à 2020, et neuf seront en voie d’assurer eux-mêmes le financement des vaccins pendant cette période. Les investissements faits par les donateurs par le biais de Gavi ne représentent qu’une partie de la situation mondiale de la vaccination. On estime que pendant la Décennie des vaccins (2011–2020), le coût global cumulé du maintien et de l’élargissement des services de vaccination essentiels se situe entre 50 et 60 milliards de dollars dans les 94 pays à revenu faible 10 Une fillette se fait vacciner à l’hôpital de Sadak Heu, au Cambodge et intermédiaire de la tranche inférieure les moins susceptibles d’être en mesure de financer les services de vaccination29. Dans ce coût total de la vaccination, il était prévu à l’origine que 12 milliards de dollars seraient fournis à travers Gavi et qu’environ 20 milliards de dollars proviendraient de la propre contribution des pays. Cette évaluation des coûts est actuellement en cours d’examen mais elle illustre néanmoins un grand déficit de financement de la vaccination s’élevant à 18 milliards de dollars. Les pays éligibles au soutien de Gavi font face à d’énormes difficultés pour financer le secteur de la santé, et les gouvernements dépensent actuellement en santé tout juste 25 dollars par personne en moyenne30. Cela met en perspective les énormes difficultés pour élargir le financement de la vaccination ; il est estimé que l’ensemble des vaccins recommandés par l’OMS représente un coût de 38,80 dollars31. Au vu des énormes difficultés de financement des soins de santé dans les pays à faible revenu, Gavi doit s’appuyer sur cet objectif de renforcement de la pérennité des programmes de vaccination pour soutenir tous les pays, non pas uniquement ceux qui se rapprochent la fin de son soutien. Décisions sur l’introduction de nouveaux vaccins : La décision des pays d’introduire de nouveaux vaccins dans leurs programmes de vaccination a des implications sur leur viabilité après la fin du financement de Gavi, car le niveau Examen des critères de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi : La « graduation » (sortie d’éligibilité au soutien de Gavi) est un test du modèle de Gavi, qui comprend des politiques de cofinancement et des activités visant à influencer le marché33. Actuellement, les critères d’éligibilité et de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi sont uniquement basés sur le RNB. Gavi devrait considérer des critères supplémentaires comme la couverture vaccinale, le nombre d’enfants non vaccinés, les inégalités dans la couverture, les capacités des systèmes de vaccination et de santé et le fardeau des maladies évitables par la vaccination. Sans vouloir encourager la mauvaise performance, il est clair que les pays qui se rapprochent de la phase de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi font face à de sérieuses difficultés qui remettent en question la pérennité des programmes de vaccination. Gavi l’a reconnu en présentant la décision majoritaire de son conseil d’administration, à savoir affiner la méthode de sortie d’éligibilité de son soutien, au vu des difficultés rencontrées par les pays qui se rapprochent de cette phase34. Il est urgent de procéder à un examen complet des politiques de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi et de sa définition de ce que constitue une sortie d’éligibilité réussie. Renforcement des capacités et planification de la transition pour tous les pays bénéficiant du soutien de Gavi, non pas uniquement pour ceux qui se rapprochent de la phase de sortie d’éligibilité : Gavi doit aider tous les pays à se préparer au retrait de son soutien en estimant les besoins de financement supplémentaire et la demande qui sera placée sur les budgets de santé sur plusieurs années, au fur et à mesure de l’élargissement de la couverture dans tout le pays. D’autres domaines de soutien comprennent les approvisionnements et les prévisions, l’évaluation économique et la négociation des prix pour l’introduction de nouveaux vaccins. Actuellement, le rapport de Gavi sur le retrait de son soutien analyse les coûts estimés de tous les vaccins de Gavi en tant que pourcentage des dépenses publiques estimées en matière de santé, l’objectif de 1 % étant considéré comme « relativement abordable35 ». Une définition plus claire de l’accessibilité économique est nécessaire, de même qu’une évaluation des coûts plus complète comprenant les coûts non imputables aux vaccins, comme le personnel, la chaîne du froid, la surveillance et l’assurance qualité et l’amélioration des systèmes de santé, afin d’obtenir et de maintenir un niveau élevé de couverture. La planification doit également aller au-delà des vaccins financés par Gavi et prendre en compte les besoins de financement du portefeuille de vaccins national complet. Les pays qui notent des taux de couverture vaccinale particulièrement faibles ou en baisse auront besoin d’un soutien approprié pour répondre à leurs besoins de vaccination. DE LA STRATÉGIE À L’ACTION de financement national nécessaire sur une base récurrente sera fonction du nombre de nouveaux vaccins introduits32 . Les nouveaux vaccins sont susceptibles de protéger davantage d’enfants d’un plus grand nombre de maladies, mais la décision de chaque pays de les adopter ne doit pas se baser uniquement sur la disponibilité du financement de Gavi, mais doit prendre en considération la viabilité financière et programmatique. L’Alliance est bien placée pour soutenir les pays à entreprendre un processus décisionnel rigoureux et elle en a d’ailleurs la responsabilité. FAIRE BAISSER LES PRIX DES VACCINS L’introduction de nouveaux vaccins signifie que les enfants sont protégés d’un plus grand nombre de maladies, mais cela signifie aussi une augmentation du coût subi par les pays. L’accès durable aux vaccins repose sur la capacité d’un pays à obtenir les moindres prix sur le marché et à garantir un approvisionnement suffisant et ininterrompu. Les vaccins plus anciens sont relativement peu coûteux mais les nouveaux, plus complexes, le sont de plus en plus. Le coût total de l’ensemble des vaccins de routine recommandés par l’OMS a augmenté et est passé d’un peu plus de 1 dollar en 2001 à près de 40 dollars aujourd’hui, pour les pays éligibles au soutien de Gavi. Les prix appliqués aux autres pays sont susceptibles d’être considérablement plus élevés. L’essentiel de ces coûts additionnels provient des vaccins anti-pneumococciques et antirotavirus36. Dans la plupart des cas, la concurrence pourrait être faible ou non existante, ce qui crée des monopoles ou des duopoles et des risques d’inflation supplémentaire des prix. En conséquence, malgré la mise en place de systèmes de prix échelonnés par les fabricants de vaccins, le coût de l’ensemble complet de vaccins deviendra de moins en moins abordable lorsque de nouveaux vaccins y seront ajoutés. En fait, de nombreux pays à revenu intermédiaire ont déjà décidé de ne pas introduire un grand nombre de ces nouveaux vaccins, leur accessibilité économique étant source d’inquiétude37. 11 VACCINER CHAQUE ENFANT Faire baisser les prix : Gavi vise à influencer le marché et joue un rôle important, en collaboration avec ses partenaires, pour soutenir les pays en voie de fin d’éligibilité et d’autres pays à revenu faible et intermédiaire à négocier des prix abordables. Gavi peut et doit également user de son influence pour faire baisser les prix en stimulant la concurrence, en augmentant la transparence des prix, en favorisant la création de vaccins correctement adaptés et en encourageant les nouveaux fabricants à pénétrer le marché. Augmenter le nombre de fabricants : Il doit exister un niveau suffisant de concurrence sur le marché des vaccins pour faire baisser les prix. Augmenter le nombre de fabricants de vaccins sur le marché, en particulier ceux provenant d’économies émergentes, est une stratégie efficace pour contribuer à la baisse des prix, et peut stimuler l’innovation et garantir un approvisionnement adéquat et correctement adapté. Lorsque des mécanismes de prix échelonnés sont en place, comme dans le cas de la politique d’éligibilité de Gavi, ces prix doivent être basés non seulement sur des considérations macroéconomiques mais également sur l’encouragement à l’accès, sur la santé publique et sur des considérations démographiques (p. ex. couverture vaccinale, iniquités, pauvreté, charge de maladies, engagements pluriannuels). Ils doivent également prendre en compte les critères de transparence, d’équité et de justice. Garantir la transparence : Les prix doivent être transparents afin de permettre le suivi des progrès réalisés sur la baisse des prix. La société civile a demandé à Gavi de préconiser plus clairement une plus grande transparence en matière de recherche, de développement et de détermination des prix, notamment en ce qui concerne le coût du développement de produits pouvant être utilisés à un juste prix38. LES PRIX APPLIQUÉS AUX PAYS EN VOIE DE SORTIE D’ÉLIGIBILITÉ AU SOUTIEN DE GAVI39 GlaxoSmithKline a récemment annoncé un gel des prix des vaccins contre le VPH, le pneumocoque et le rotavirus pendant cinq ans pour tous les pays ne bénéficiant plus du soutien de Gavi, qui pourront ainsi acheter des vaccins aux mêmes prix que ceux payés par Gavi pendant cinq ans40. Cette annonce est saluée, et davantage de compagnies devraient adopter cette décision pour compléter leurs cadres actuels d’échelonnement des prix afin de permettre un plus grand accès aux médicaments. Il reste encore à définir comment ce gel sera mis 12 en œuvre, quand il commencera et comment il pourrait être affecté par une modification des critères d’éligibilité de Gavi. De plus, comme indiqué plus haut, les prix des vaccins doivent baisser de manière globale, et non pas uniquement pour les pays éligibles au soutien de Gavi. L’Alliance doit travailler avec GSK et d’autres compagnies pharmaceutiques pour élaborer des plans prévoyant des prix abordables lorsque les pays ne recevront plus son soutien. FINANCER LA STRATÉGIE Comme nous l’avons montré plus haut, l’investissement dans l’action de Gavi est grandement justifié. Les vaccins représentent l’une des interventions les plus puissantes et les plus économiques qui existent en matière santé. Ils sauvent des vies et ont un impact direct sur la santé et le bien-être des enfants et de leurs familles. Il existe de nombreux autres arguments solides en faveur d’un investissement dans l’action de Gavi (voir l’encadré ci-dessous). Alors que nous nous rapprochons de la date de la conférence de reconstitution des ressources, il devient plus urgent de savoir si la stratégie quinquennale de Gavi peut être entièrement financée. Cette section examine d’où proviendront les 7,5 milliards de dollars requis et quels donateurs doivent s’engager à accroître leur investissement. Il importe de noter que les contributions bénévoles ne représentent qu’une partie du modèle de financement de Gavi, qui est complété par le cofinancement et les activités d’influence sur le marché. Il est prévu qu’au fur et à mesure que les économies des pays croîtront, le cofinancement triplera pendant la période 2016–2020 comparativement à la dernière période, et atteindra 1,2 milliard de dollars. POURQUOI ACCROÎTRE LES INVESTISSEMENTS DANS L’ACTION DE GAVI41 • Impact : Aucune autre intervention n’atteint plus d’enfants que la vaccination. En regroupant les achats de vaccins, Gavi bénéficie d’économies d’échelle et agit sur le marché. Le Consensus de Copenhague classe la vaccination des enfants au troisième rang des meilleurs investissements dans le développement mondial. • Bénéfices pour les femmes et les filles : Gavi appuie le lancement des vaccins combinés pour la rougeole-rubéole et le VPH, essentiels pour améliorer la santé des femmes et des adolescentes. • Partenariat à l’initiative des pays : Gavi réunit un éventail de partenaires pour réaliser des buts communs. En exploitant les avantages comparatifs de chaque partenaire, Gavi propose des méthodes innovantes pour améliorer la couverture vaccinale. • Transparence : Gavi était classée quatrième sur 68 organisations de développement international dans l’Index sur la transparence de • • • • l’aide de 2014, ce qui démontre son engagement envers la transparence et la redevabilité de ses résultats. Coûts administratifs faibles : Seulement 3 % du budget de Gavi couvre les frais généraux, un taux peu élevé comparativement à d’autres organisations multilatérales. Produits mesurables : Lors de l’évaluation à mi-parcours de 2013, Gavi a démontré qu’elle était en bonne voie pour vacciner 243 millions d’enfants et éviter 4 millions de décès futurs en 2011–2015. Réduction du prix des vaccins : De 2010 à 2013, Gavi est parvenue à réduire de 37 % le coût moyen des vaccins pentavalents, antipneumococciques et anti-rotavirus. Retour sur l’investissement : Si Gavi était entièrement financée, ses investissements en 2016–2020 généreraient entre 80 et 100 milliards de dollars en bénéfices économiques, soit un retour dix fois supérieur à l’investissement. 13 VACCINER CHAQUE ENFANT PLUS DE 12,1 MILLIARDS DE DOLLARS RECUEILLIS À CE JOUR POUR LA VACCINATION Le financement de Gavi42 provient d’un éventail de donateurs, y compris les gouvernements, les organisations philanthropiques et le secteur privé, et il est acheminé par deux principaux flux : • Les contributions directes sont des versements réguliers directs à Gavi, et sont généralement promis sur une base annuelle ou quinquennale ; • Un financement innovant, comme la Facilité internationale de financement pour la vaccination (International Finance Facility for Immunisation – IFFIm) vise à utiliser les marchés d’obligations privées pour « préalimenter » les engagements bénévoles à long terme et convertir ce financement en fonds immédiatement disponibles par le biais du marché financier. Le mécanisme de garantie de marché (AMC) vise à garantir de futurs marchés pour les nouveaux vaccins. Au cours des 15 dernières années, 38 différents donateurs ont soutenu les programmes de Gavi et versé plus de 12,1 milliards de dollars pour la vaccination (Figure 3). Trois donateurs (RoyaumeUni, Norvège et la Bill & Melinda Gates Foundation) ont fourni près de 60 % du financement. La grande majorité du financement de Gavi provient de dons directs. Le succès des flux de financement innovants est moins clair43. FIGURE 3 LES DONATEURS DE GAVI 2000–2015 13 000 Statoil 0,2 Prudential 0,2 12 000 11 000 10 000 9 000 Commission européenne 112 Espagne 153 Allemagne 197 Australie 275 Suède 397 Canada 421 Pays-Bas 444 Italie 682 France 876 Montant (M $ US) 8 000 Fonds OPEC pour le développement international (OFID) 1 The Elma Vaccines and Immunization Foundation 2 J.P. Morgan 2 Inde 3 Anglo American PLC 3 Dutch Postcode Lottery 3 Absolute Return for Kids (ARK) 3 République de Corée 4 États-Unis d’Amérique 1 180 LDS Charities 4 Children’s Investment Fund Foundation (CIFF) 7 7 000 Norvège 1 346 6 000 Afrique du Sud 9 Comic Relief 12 Luxembourg 12 Lions Club International (LCIF) 15 5 000 Bill & Melinda Gates Foundation 2 546 Autres donateurs privés 16 4 000 « La Caixa » Foundation 24 3 000 Son Altesse Sheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan 33 Japon 28 Irlande 42 Fédération russe 45 2 000 Royaume-Uni 3 179 1 000 0 Le montant comprend les contributions totales reçues par Gavi et celles promises, au 31 mars 2014 Ces montants n’incluent pas les dons en nature. 14 Danemark 46 COMBLER LE DÉFICIT Avant d’envisager un nouveau financement, les donateurs doivent tenir les promesses qu’ils ont faites dans la période 2011–2015. La plupart des donateurs sont en bonne voie pour tenir les engagements pris lors de la conférence des donateurs de 2011. Cependant, comme indiqué dans le « Dossier d’immunisation des donateurs » d’ACTION publié en avril 201444, un certain nombre de pays, y compris l’Australie, l’Irlande, le Japon et l’Espagne, n’avaient pas fait de promesses de dons pendant la durée de la période et pouvaient encore contribuer pour 2015. Il est très inquiétant de constater que la France a fait des promesses de dons jusqu’en 2015 mais qu’elle n’a pas encore programmé près de 25 % de ses promesses. Les coupes budgétaires actuelles pour l’aide humanitaire et, plus spécifiquement en matière de santé, menacent le déboursement de fonds. De plus, le Danemark a fait des promesses jusqu’en 2013 seulement et a décidé de mettre un terme à son financement en faveur de Gavi. Selon ses estimations, Gavi dépensera 9,5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, dont 2 milliards de dollars sont déjà disponibles45. Il reste à combler le déficit de 7,5 milliards de dollars en sollicitant les donateurs au cours de cette séance de reconstitution des ressources. Sur les dépenses totales prévues, 68 % sont allouées au coût des vaccins, 6 % aux campagnes d’introduction des vaccins, 10 % aux activités de renforcement des systèmes de santé, 8 % à la mise en œuvre des programmes et 5 % aux investissements stratégiques pour financer d’autres domaines prioritaires46 (voir Figure 447 ). Le coût de chaque vaccin, le nombre d’enfants et d’adolescents vaccinés et le nombre de décès évités ont été estimés pour chaque vaccin soutenu par Gavi (voir Tableau 1). FINANCER LA STRATÉGIE BILAN DE LA PERFORMANCE DES DONATEURS EN 2011–2015 FIGURE 4 APERÇU DES DÉPENSES DE GAVI POUR 2016–2020 Dépenses liées aux programmes 9,3 Md $US (97 %) Programmes de vaccination 6,5 Md $US (68 %) Faciliter le soutien à la vaccination 1,5 Md $US (16 %) Total 9,5 Md $US Soutien monétaire pour les introductions de vaccins et les campagnes de vaccination 0,6 Md $US (6 %) Renforcement des systèmes de santé (RSS) 0,9 Md $US (10 %) Mise en œuvre des programmes 0,8 Md $US (8 %) Soutien à la mission 0,2 Md $US (3 %) Provision pour les investissements stratégiques 0,5 Md $US (5 %) 15 VACCINER CHAQUE ENFANT TABLEAU 1 COÛTS ET BÉNÉFICES DES VACCINS FINANCÉS PAR GAVI, 2016–2020 Vaccin Dépenses en millions de $US Décès évités Pneumocoque 2 789 190 M 600 000 Pentavalent 1 294 300 M 3 000 000 Rotavirus 955 150 M 200 000 VPH 347 30 M 600 000 Rougeole 2e dose et rougeole-rubéole 343 500 M 700 000 Fièvre jaune 288 150 M 300 000 Typhoïde 241 50 M 20 000 Choléra 89 – – Méningite A 85 100 M 60 000 Encéphalite japonaise 52 70 M 8 000 Total 6,5 milliards $US DE NOUVELLES PROMESSES DE DONS SONT NÉCESSAIRES Les besoins de financement de Gavi pour la prochaine période, soit 9,5 milliards de dollars, ont augmenté d’environ un tiers par rapport à la période précédente48. Si chaque donateur actuel s’engageait à augmenter proportionnellement son niveau de financement, tous les besoins seraient satisfaits. Cependant, ce scénario est peu susceptible de se réaliser, car les pays prennent des décisions de financement en fonction de divers facteurs, notamment leur capacité économique, le contexte politique, les niveaux budgétaires de l’aide et la hiérarchisation des secteurs à l’intérieur de ces budgets pour l’aide. Les pays font don de différentes proportions de leur RNB pour l’aide, depuis le Japon avec 0,17 % de son RNB, au Luxembourg et à la Suède avec 1 % ; le Royaume-Uni a atteint cette année sa cible de 0,7 %. 16 Nombre d’enfants vaccinés 5–6 millions Nous avons identifié des appels de financement pour des pays spécifiques afin de garantir le plein financement de Gavi au cours des cinq prochaines années, sur la base de leur intérêt dans le passé et de contextes actuels. Le Tableau 2 montre les contributions possibles de différents pays, estimées suite à des discussions avec des activistes, les gouvernements et Gavi. Si chaque pays donnait la somme déterminée pour eux, Gavi recueillerait un montant supérieur à la somme nécessaire pour financer sa stratégie. Nous avons indiqué combien de vies seraient sauvées par la contribution de chaque pays. Cependant, l’argument le plus convaincant pour soutenir Gavi est, à notre avis, l’effort commun des donateurs et des pays en développement pour sauver entre 5 et 6 millions de vies. Ces appels de financement sont ambitieux ; ils représentent le don le plus élevé de chaque pays à ce jour. Mais le potentiel de succès, 5 à 6 millions de vies d’enfants sauvées, est immense. Ces demandes ont été élaborées en tenant compte des circonstances uniques de chaque pays, mais les principes sont applicables dans l’ensemble des pays. Tous les pays peuvent et doivent faire des promesses prévisibles et à long terme couvrant la durée de cette période, qui seront planifiées, programmées et versées selon un calendrier précis. Ceci est essentiel pour planifier et pérenniser les programmes de vaccination et pour contribuer à influencer le marché des vaccins. En outre, tout nouveau financement en faveur de Gavi doit être strictement supplémentaire, et ne doit pas être offert aux dépens d’autres financements pour les secteurs de la santé ou du développement. DE NOUVEAUX DONATEURS DOIVENT APPORTER UNE CONTRIBUTION ÉQUITABLE Un certain nombre de pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) n’ont toujours pas fait de don à Gavi : l’Australie, la Belgique, la Finlande, la Grèce, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie et la Suisse. En attendant, des donateurs qui ne contribuent pas habituellement au travail de développement jouent un rôle de plus un plus important dans le financement de la santé et du développement. Le Brésil, la Chine, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, bien que non-membres du CAD, ont adopté sa définition de l’aide au développement à l’étranger et ont des politiques nationales en place en matière de coopération au développement49. Beaucoup de pays non-membres du CAD contribuent à d’autres mécanismes de financement commun, y compris le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Partenariat mondial pour l’éducation50. Compte tenu de ces efforts par des pays non-membres du CAD, il n’y a aucune raison que les pays du CAD cités ci-dessus ne contribuent pas de manière équitable. L’Afrique du Sud et, plus récemment, l’Inde ont fait des promesses de financement à hauteur de 1 million de dollar par an en faveur de Gavi. D’autres pays doivent respecter leur obligation mondiale en faisant une première contribution à Gavi. LES DONATEURS MULTILATÉRAUX, LES ORGANISATIONS PHILANTHROPIQUES ET LE SECTEUR PRIVÉ FINANCER LA STRATÉGIE LES PRINCIPES DE L’AIDE EN FAVEUR DE GAVI Les institutions de l’Union européenne (UE) se sont engagées, lors de la dernière période, à verser un financement ponctuel à Gavi, plutôt qu’un engagement pluriannuel. Lors du lancement du processus de reconstitution des ressources en avril 2014, la Commission européenne a promis une enveloppe de 175 millions d’euros pour 2014–2020, soit plus du double de celle de la période précédente. Toutefois, ce montant était bien inférieur à celui de 50 millions d’euros par an, demandé par les organisations de la société civile européenne pour 2014–2020. Bien que les institutions de l’UE soient le troisième donateur mondial de l’aide internationale, la nouvelle promesse de la CE ne représente que 1,5 % de la part totale des contributions faites à Gavi. Plus important encore, le financement est menacé par le changement de direction de l’UE en cours. Il sera essentiel de s’assurer que la nouvelle commission est déterminée à respecter la promesse qui a été faite et de surveiller ses déboursements. Entre 2000 et 2013, 2 183 millions de dollars, soit 26 % du financement total de Gavi pendant cette période, provenaient de donateurs du secteur privé, de fondations et d’individus. La Bill & Melinda Gates Foundation est un donateur principal dans le domaine de la santé mondiale et le deuxième donateur de Gavi depuis qu’elle l’a aidée à s’établir en 2000. Nous anticipons que la fondation continuera à donner généreusement en maintenant ou en augmentant sa part de financement en faveur de Gavi pendant la prochaine période. Les donateurs du secteur privé augmentent également leurs contributions à Gavi, et des promesses de fonds ont été faites par 11 donateurs du secteur privé au cours de la dernière période51. 17 18 203 232 1 317 195 60 Allemagne Australie Bill & Melinda Gates Foundation Canada Espagne 31 10 2 47 28 Engagements actuels en faveur de Gavi pour 2016– 2020 (produits en M$)* 30 500 1 700 440 609 Nouvelle promesse possible pour 2016–2020 (M$) 61 510 1 702 547 637 Dons totaux potentiels 2016–2020 (M$) 0,7 % 5,6 % 18,8 % 5,4 % 7,0 % Part des dépenses totales 2016–2020 2 000 000 16 900 000 56 300 000 30 000 280 000 940 000 270 000 350 000 21 100 000 16 100 000 Contribution au nombre de vies sauvées Contribution au nombre d’enfants vaccinés** L’Espagne a versé plus de 150 M $ à Gavi jusqu’à présent. Ses engagements actuels envers la IFFIm généreront 30 M $ pour Gavi. La société civile demande une nouvelle promesse d’un montant similaire (31 M $) en dons directs. En tant que leader dans le domaine de la santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI), le Canada doit manifester son soutien à Gavi avec un financement de près de 500 M $. Cette somme doit venir s’ajouter, et non pas remplacer, son autre financement de la SMNI. La Gates Foundation est le deuxième donateur de Gavi depuis qu’elle l’a aidée à s’établir en 2000. Nous anticipons que la fondation continuera à donner généreusement en maintenant ou en augmentant sa part de financement en faveur de Gavi pendant la prochaine période. L’Australie a un engagement de 20 ans envers la IFFIm et a versé jusqu’à présent 260 M $Aus. Bien que son budget de l’aide soit menacé, les organisations de la société civile demandent une augmentation de 20 % pour la prochaine période, à hauteur de 500 M $Aus, sur cinq ans. En tant que pays hôte de la conférence sur la reconstitution des ressources et troisième donateur des membres du CAD, l’Allemagne doit manifester hautement et clairement son soutien à Gavi en doublant sa part. La société civile demande un versement de 100 M € de nouveau financement par an. Commentaires suite à la page suivante ** Les bénéfices ont été calculés en tenant compte des fonds totaux de chaque donateur disponibles à Gavi pendant la période (produits) divisés par les 9,065 Md $ représentant les besoins en ressources sur la base des produits, le dénominateur ayant été fourni par Gavi. Si tous les donateurs respectent les engagements mentionnés ci-dessus, un montant beaucoup plus élevé que 9 Md $ sera obtenu. Nous ne pouvons déterminer clairement, à ce stade, si des fonds seraient disponibles pour les programmes de vaccination et quel impact cela aurait sur le nombre de vies sauvées. * Nous avons calculé les contributions actuelles sur la base des « produits », ce qui implique que les fonds provenant de contributions directes et de la IFFIm sont disponibles à Gavi pendant cette période pour la mise en œuvre des programmes. Dans un certain nombre de cas, la contribution totale pour cette période est supérieure au chiffre indiqué ici. Ces contributions globales incluent les remboursements de la IFFIm et les paiements à l’AMC. Sur la base des contributions : Australie 74 M$, Italie 386 M$, France 501 M$, Pays-Bas 20 M$, Norvège 119 M$, Espagne 60 M$, Suède 13 M$, Royaume-Uni 1 203 M$. Dons à Gavi 2011–2015 (M$) Donateur TABLEAU 2 INDICATIONS DES DEMANDES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE FAITES AUX DONATEURS POUR LES CONTRIBUTIONS DE 2016–2020 À GAVI VACCINER CHAQUE ENFANT Dons à Gavi 2011–2015 (M$) 471 429 27 763 233 2 370 Donateur France Italie Japon Norvège Pays-Bas Royaume-Uni 719 7 41 – 303 272 Engagements actuels en faveur de Gavi pour 2016– 2020 (produits en M$) 1 944 224 895 600 288 500 Nouvelle promesse possible pour 2016–2020 (M$) 2 663 231 936 600 591 772 Dons totaux potentiels 2016–2020 (M$) 29,4 % 2,6 % 10,3 % 6,6 % 6,5 % 8,5 % Part des dépenses totales 2016–2020 520 000 130 000 31 000 000 7 700 000 1 500 ,000 330 000 20 000 000 88 000 000 330 000 430 000 Contribution au nombre de vies sauvées 19 600 000 25 500 000 Contribution au nombre d’enfants vaccinés suite à la page suivante Le plus grand donateur de Gavi a manifesté son souhait de réduire sa part de la charge. Un don ambitieux de £1,2 Md, en plus de ses engagements actuels, maintiendrait le Royaume-Uni en tant que principal donateur, tout en réduisant quelque peu sa part. Les Pays-Bas ont des engagements à long terme envers Gavi et doivent continuer à manifester leur fort engagement en matière de santé mondiale en augmentant leur financement en faveur de Gavi, en adéquation avec ses besoins de fonds supplémentaires dans la période à venir. La Norvège, troisième donateur de Gavi, a déjà fait preuve de son soutien continu à Gavi et en matière de santé mondiale. Erna Solberg, Premier Ministre norvégien, a annoncé une enveloppe de 215 millions de dollars pour 2015 et au minimum ce même montant pour les années à venir (1 250 M NOK par an pendant cinq ans). Le gouvernement norvégien doit honorer sa promesse en faisant à Gavi une contribution minimum directe de 1 250 M NOK par an, de 2016 à 2020. Donateur relativement peu important en 2011-2015, la contribution du Japon aux fonds de Gavi est de 0,5 %. Cinquième donateur membre du CAD et troisième économie mondiale, le Japon pourrait accroître considérablement sa contribution à Gavi. La société civile demande un don de 120 M $ par an, une augmentation importante en faveur de Gavi. L’Italie doit augmenter son engagement envers Gavi dans la prochaine période pour maintenir sa part de soutien. Une nouvelle demande de 250 M € sur cinq ans a été fixée. La France a un engagement à long terme envers la IFFIm et montre la voie en matière de financement innovant. La vaccination et le RSS sont une forte priorité pour le gouvernement français. La France doit augmenter son financement en 2016–2020 pour atteindre au minimum 100 M $ par an. Commentaires FINANCER LA STRATÉGIE 19 20 Dons à Gavi 2011–2015 (M$) 40 260 76 533 172 Donateur Russie Suède Union européenne USA Autres 19 – 197 4 33 Engagements actuels en faveur de Gavi pour 2016– 2020 (produits en M$) 197 800 (2016–2018) 159 413 23 Nouvelle promesse possible pour 2016–2020 (M$) 216 estimées >800 (2016–2018) 356 417 56 Dons totaux potentiels 2016–2020 (M$) 2,4 % 8,8 % 3,9 % 4,6 % 0,6 % Part des dépenses totales 2016–2020 440 000 120 000 7 200 000 200 000 26 500 000 11 800 000 230 000 30 000 1 900 000 13 800 000 Contribution au nombre de vies sauvées Contribution au nombre d’enfants vaccinés Les autres donateurs incluent les donateurs actuels de Gavi, y compris les pays à revenu élevé comme l’Irlande, le Luxembourg et la Corée du Sud. Nous demandons à ces donateurs d’augmenter de 28 % au minimum leur contribution, en adéquation avec les besoins financiers plus importants de Gavi pour cette période. Les nouveaux donateurs comprennent les donateurs membres du CAD qui ne font pas de don actuellement, et d’autres pays à revenu élevé non membres du CAD comme le Brésil, la Chine et les Émirats arabes unis. Les États-Unis sont la plus grande économie mondiale et le plus grand donateur membre du CAD. Leur contribution représente près de 1,2 Md $ jusqu’à ce jour. S’appuyant sur la promesse précédente d’un don de 450 M $ faite par les États-Unis pour 2012-2014, la société civile demande une promesse de 1 Md $ sur quatre ans pour la période 2015–2018, dont 800 M $ pour les trois ans de la période imminente de reconstitution des ressources (2016–2018). Les partisans s’attendent à ce que les États-Unis continuent leur appui important en 2019 et 2020 qui augmenterait leur part totale, mais ils n’ont pas encore déterminé une demande spécifique pour 2019 et 2020. L’augmentation du financement de Gavi ne doit pas être aux dépens d’autres financements bilatéraux pour la SMNI. L’UE s’est engagée à verser des dons ponctuels à Gavi au cours de la dernière période. En mai 2014, elle a promis 25 M € pour 2014-2020, soit le double de son financement pendant la dernière période. La société civile a demandé des dons plus importants, mais cette promesse doit être réaffirmée par la nouvelle Commission. Le volume des fonds pour l’aide en Suède a augmenté et le nouveau gouvernement suédois a la possibilité d’augmenter d’un tiers ses contributions à Gavi (600 M SEK par an). Une nouvelle promesse de 328 M $ est en adéquation avec les besoins supplémentaires de Gavi. La Russie a pris des engagements exceptionnels à travers l’AMC pour la période 2016–2020. Une nouvelle promesse de 23 M $ représenterait une augmentation de 28 %, en adéquation avec les besoins supplémentaires de Gavi. Commentaires VACCINER CHAQUE ENFANT RECOMMANDATIONS Alors que Gavi se prépare à sa conférence sur la reconstitution des ressources en Janvier 2015, il est essentiel que ses partenaires actuels et potentiels du monde entier conjuguent leurs efforts pour soutenir et financer entièrement cette nouvelle stratégie. Les gouvernements donateurs, les partenaires du secteur privé, les pays en développement et la société civile ont tous un rôle important à jouer pour saisir cette opportunité unique. Nous demandons instamment à tous les donateurs de se manifester en faisant à Gavi des promesses ambitieuses pour garantir la réalisation de ses objectifs pour la période 2016–2020, et sauver des millions de vies d’enfants. Nous demandons également aux donateurs qui font des promesses de dons pour cette période de manifester visiblement leur soutien à cette nouvelle stratégie, de soulever ces questions verbalement dans leurs déclarations officielles lors de la conférence sur la reconstitution des ressources le 27 janvier 2015 et de confirmer dès à présent leur engagement à défendre ce programme tout au long des cinq années à venir. RECOMMANDATIONS Nous demandons à tous les donateurs actuels, aux nouveaux donateurs potentiels, au secteur privé et aux pays bénéficiaires de : 1. FINANCER ENTIÈREMENT LA STRATÉGIE DE GAVI 2016–2020 Nous demandons à tous les pays donateurs actuels de combler entièrement l’écart de financement s’élevant à 7,5 milliards de dollars en accroissant leur financement en adéquation avec les besoins accrus de Gavi, et d’aider à sauver la vie de plus de 5 millions d’enfants d’ici à 2020. Nous demandons aux nouveaux donateurs de se manifester, en considération du retour exceptionnel sur l’investissement offert par Gavi. Le secteur privé doit continuer à jouer un rôle clé dans le financement complet de Gavi. Les pays bénéficiaires doivent planifier de sorte à maintenir les bénéfices tirés du soutien de Gavi en allouant une plus grande part de leur budget à la santé et aux vaccins dans leur budget de la santé. 2. DONNER LA PRIORITÉ AUX ENFANTS LES PLUS DIFFICILES À ATTEINDRE Le succès de Gavi ne peut être reconnu que si l’injustice et l’iniquité ont été éliminées. Un haut niveau de couverture doit être obtenu dans tous les secteurs de la société. Nous recommandons à Gavi d’accorder la priorité à l’équité de la couverture avant d’introduire de nouveaux vaccins dans des programmes de vaccination limités. Gavi doit mettre en place une politique d’équité portant sur l’ensemble des quatre objectifs et mentionnant les critères d’équité dans les opportunités de financement, les plans de mise en œuvre, les mécanismes de redevabilité et les instruments de présentation des rapports. 21 VACCINER CHAQUE ENFANT 22 3. INVESTIR DANS LE RENFORCEMENT DES SYSTÈMES DE SANTÉ 4. JOUER UN PLUS GRAND RÔLE DANS LA BAISSE DES PRIX DES VACCINS Gavi doit élargir son rôle dans le renforcement des systèmes de santé et s’assurer que la vaccination contribue à créer des systèmes de santé complets pouvant prendre en charge tous les problèmes de santé, y compris les crises sanitaires émergentes telles que l’épidémie actuelle d’Ebola. Sans amélioration dans la façon dont Gavi et ses partenaires financent, réalisent, mesurent et enregistrent leur soutien aux systèmes de santé, l’opportunité de catalyser des améliorations importantes dans ces systèmes risque de se perdre et les pays ne pourront pas maintenir les taux de couverture vaccinale après le retrait du soutien de Gavi. Gavi et ses partenaires doivent jouer un plus grand rôle d’influence sur le marché afin de rendre les prix abordables à long terme pour les gouvernements des pays en développement. Gavi doit continuer à négocier des prix plus bas et durables, demander une plus grande transparence des prix, non seulement pour les vaccins qu’elle achète mais également pour tous les vaccins de tous les fabricants, et encourager une véritable concurrence comme option de choix pour faire baisser les prix. Les compagnies pharmaceutiques ont un rôle à jouer dans la baisse continue des prix des vaccins afin de garantir un approvisionnement régulier et d’accroître la transparence des prix. 23 • Direction du pays : répondre et se conformer à la demande, soutenir les priorités, mécanismes budgétaires et processus décisionnels nationaux. 5–6 millions • Décès futurs évités Principes • Mesures empiriques (à déterminer) de l’impact sur la santé auquel Gavi a contribué pour la pneumonie, la diarrhée, l’hépatite B et la rougeole. à déterminer • Taux de mortalité des < 5 ans >300 M • Redevabilité : maximiser la coopération et la performance de l’Alliance par des mécanismes transparents de redevabilité. suite à la page suivante • Collaboration : en tant que partenariat public-privé, réunir les parties prenantes de la vaccination et exploiter les forces de tous les partenaires de l’Alliance en partageant la responsabilité aux niveaux mondial et national. • Innovation : encourager et élargir l’innovation dans les modèles de développement, les instruments de financement, les approches de la santé publique, les technologies de la vaccination et la science de la distribution. • Intégration : favoriser l’intégration de la vaccination dans d’autres interventions de santé, harmoniser le soutien offert par Gavi avec celui offert par d’autres partenaires. • Effet catalyseur et pérennité : offrir un soutien pour générer des résultats durables à long terme, y compris l’autofinancement des vaccins par les pays, à travers le processus de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi • Engagement mondial : contribuer au Plan d’action mondial pour les vaccins, s’aligner sur les priorités du développement mondial de l’après-2015 et mettre en œuvre les principes d’efficacité de l’aide. • Adhésion de la communauté : obtenir l’engagement des communautés pour accroître la redevabilité et maintenir la demande et l’impact. • Nombre d’enfants vaccinés grâce au soutien de Gavi • Nombre de vies sauvées et nombre de handicaps évités à l’avenir >250 M Tableau de bord des maladies Aspiration 2020 Sauver des vies d’enfants et protéger la santé des populations en élargissant l’utilisation équitable des vaccins dans les pays à faible revenu. Mission ANNEXE : LA STRATÉGIE DE GAVI 2016–2020 24 Indicateurs liés aux buts a. Élargir la couverture et l’équité de la vaccination. Objectifs • Qualité des données : p. ex. rapports complets présentés en temps voulu, concordance entre différentes sources. • Prestation de la vaccination : p. ex. pourcentage de sessions de vaccination effectuées ; obstacles relatifs au sexe abordés dans les plans de vaccination. • Couverture par antigène : Pneumo3, Rota dernière dose, Penta3, VPH dernière dose, rougeole, Men A • Équité de la couverture – Équité socio-économique – Équité géographique (à l’intérieur des pays et entre pays) – Équité des sexes • Intégration : indicateur à déterminer • Demande : augmentation de la demande de services de vaccination, p. ex. déterminée par une enquête. • Chaîne d’approvisionnement : p. ex. utilisation des vaccins, pourcentage de sessions de vaccination avec des stocks de vaccins adéquats. c. Renforcer l’engagement de la société civile, du secteur privé et d’autres partenaires en matière de vaccination. b. Soutenir les améliorations dans les chaînes d’approvisionnement, les systèmes d’information sur la santé, la génération de la demande et les approches sensibles à l’égalité des sexes. a. Contribuer à l’amélioration de programmes de vaccination intégrés et complets, comprenant des éléments de proximité et supplémentaires déterminés. 2.Augmenter l’efficacité et l’efficience de la vaccination en tant que partie intégrante de systèmes de santé améliorés. • Pourcentage d’enfants ayant bénéficié d’un programme complet de vaccination [à approfondir] c. Répondre de manière flexible aux besoins spéciaux des enfants issus des États fragiles. b. Aider les pays à introduire et à développer de nouveaux vaccins. 1.Accélérer l’utilisation et la couverture équitables des vaccins. Buts LA STRATÉGIE DE GAVI 2016–2020 suite • Couverture vaccinale dans les pays ne bénéficiant plus du soutien de Gavi ; vaccins de Gavi conservés dans le PEV (programme élargi de vaccination). • Investissements nationaux dans les vaccins et la vaccination par enfant (ventiler par pays éligibles/en voie de sortie d’éligibilité/ne bénéficiant plus du soutien de Gavi). • Respect des engagements de cofinancement (p. ex. pourcentage de pays respectant leurs engagements dans les délais déterminés). c. Préparer les pays à maintenir la performance en matière de vaccination après le retrait du soutien de Gavi. b. Réduire les prix des vaccins et d’autres produits de vaccination à un niveau approprié et durable. b. Assurer une allocation et une gestion appropriées des ressources humaines et financières nationales pour la vaccination, par des moyens législatifs et budgétaires. suite à la page suivante • Indicateur relatif à l’innovation (p. ex. vaccins thermostables, technologies de prestation) • Réduction du coût de prestation de la vaccination • Diminution des prix (des vaccins et d’autres produits) pour les pays de Gavi, accès à des prix appropriés pour les pays ne bénéficiant plus du soutien de Gavi et les pays à revenu faible et intermédiaire • Indicateur relatif à la dynamique de marché saine (p. ex. nombre de fournisseurs, nombre de pays obtenant leur premier choix, vaccins et autres produits). c. Encourager le développement de vaccins appropriés et de bonne qualité et d’autres produits de vaccination. a. Assurer un approvisionnement adéquat et sûr de vaccins de bonne qualité. 4.Influencer les marchés des vaccins et d’autres produits de vaccination. a. Stimuler l’engagement politique national et sous-national envers la vaccination. 3.Améliorer la viabilité des programmes de vaccination nationaux. VACCINER CHAQUE ENFANT Instruments de la stratégie (ii) L’évaluation régulière de la pertinence, l’efficacité, l’impact et l’efficience des investissements de Gavi pour guider la mise en place de politiques fondées sur des données probantes. (i) La surveillance régulière, la gestion et le suivi des programmes Soutenir Gavi en tant qu’alliance en voie d’apprentissage, par : D) Suivi et évaluation (2) Renforcer l’engagement politique mondial envers la vaccination, la santé et le développement. (1) Renforcer l’engagement politique national et sous-national envers la vaccination. C) Plaidoyer (2) Exploiter la capacité du secteur privé, notamment par des mécanismes de financement innovants et des dons des fabricants de vaccins. (1) Obtenir un financement prévisible à long terme pour les programmes de l’Alliance Gavi comme condition indispensable au succès continu. B) Mobilisation des ressources (2) Soutenir la disponibilité et l’utilisation de données de qualité pour la prise de décisions au niveau des pays. (1) Renforcer la capacité institutionnelle nationale en matière de prise de décisions, de gestion et de suivi des programmes. A) Direction, gestion et coordination des pays LA STRATÉGIE DE GAVI 2016–2020 suite ANNEXE : LA STRATÉGIE DE GAVI 2016–2020 25 Notes de fin de document Quintile le plus pauvre du Nigeria, 2011, OMS http://apps.who.int/gho/ data/view.main 1 Healthy children with a healthy future (Des enfants en bonne santé pour un avenir sain), Alliance GAVI, mars 2014 2 UNICEF, Niveaux et tendances de la mortalité infantile, rapport 2014 : Estimations faites par le Groupe interorganisations des Nations Unies pour les estimations de la mortalité infantile, 2014 3 « Global and regional immunization profile » (Profil mondial et régional de la vaccination), système de suivi des maladies évitables par la vaccination de l’OMS, 2014 résumé global, OMS, 2014 http://www.who. int/immunization/monitoring_surveillance/data/gs_gloprofile.pdf?ua=1 (accès le 15 octobre 2014). 4 UNICEF, Niveaux et tendances de la mortalité infantile, rapport 2014 : Estimations faites par le Groupe interorganisations des Nations Unies pour les estimations de la mortalité infantile 5 Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, page web, « Decade of Vaccines Economics (DOVE) » (Une décennie d’économie des vaccins), http://www.jhsph.edu/research/centers-and-institutes/ ivac/projects/decade-of-vaccine-economics.html (accès le 15 octobre 2014) 6 Le Consensus de Copenhague 2012, Constatations du groupe d’experts, http://www.copenhagenconsensus.com/sites/default/files/ outcome_document_updated_1105.pdf (accès le 15 octobre 2014) 7 Couverture du DPT3, Aide-mémoire sur la vaccination 2014 OMS, http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs378/fr/ (accès le 8 octobre 2014) 8 Organisation mondiale de la santé, page web, « Observatoire mondial de la santé » http://www.who.int/gho/fr/ (accès le 17 septembre 2014) 9 10 Finding the Final Fifth : Inequalities in immunisation (Trouver le dernier cinquième : les inégalités en matière de vaccination), Save the Children et ACTION, 2012 Pour plus de renseignements, voir le Plan d’action mondial pour les vaccins 2011–2020, http://apps.who.int/iris/ bitstream/10665/79315/1/9789242504989_fre.pdf 11 12 Actuellement, seulement 5 % des enfants du monde reçoivent tous les vaccins recommandés. Gavi vise à porter ce taux à 50 % d’ici à 2020. Stratégie 2016–2020 de l’Alliance GAVI, Rapport au conseil d’administration de l’Alliance Gavi, 18–19 juin 2014, GAVI l’Alliance du Vaccin 13 Les huit principes sont : direction du pays, adhésion de la communauté, engagement mondial, effet catalyseur et pérennité, intégration, innovation, collaboration et redevabilité. 14 15 Finding the Final Fifth : Inequalities in immunisation (Trouver le dernier cinquième : les inégalités en matière de vaccination), Save the Children et ACTION, 2012 Ce but comprend trois objectifs centrés sur : 1. l’augmentation de la couverture et de l’équité de la vaccination ; 2. le soutien au pays dans l’introduction et le développement de nouveaux vaccins ; 3. la réponse de manière flexible aux besoins spéciaux des enfants issus des États fragiles. 16 Stratégie 2016–2020 de l’Alliance Gavi, Rapport au conseil d’administration de l’Alliance Gavi, 18–19 juin, GAVI l’Alliance du Vaccin 17 26 Dans son plan d’activités 2013–2014, Gavi a sélectionné avec l’Unicef dix pays qui recevront un soutien ciblé. Ces pays, identifiés par Gavi comme ayant les plus grandes inégalités dans le domaine de la vaccination, sont : le Nigeria, le Yémen, l’Inde, le Pakistan, le Mozambique, le Liberia, le Viêt Nam, la République centrafricaine, Madagascar et le Tchad. Un soutien adapté est également fourni, en collaboration avec l’OMS, à plusieurs pays connaissant une couverture vaccinale globale faible. Certains de ces pays (le Nigeria, le Pakistan, la République centrafricaine et le Tchad) se chevauchent avec ceux identifiés pour un soutien en matière d’équité. Une troisième approche adaptée aux pays est liée à la politique de Gavi sur les États fragile, approuvée par le conseil d’administration de Gavi en 2012. 18 19 Gavi, communication personnelle Médecins Sans Frontières, Suggestions for the Gavi replenishment (Suggestions pour la reconstitution des ressources de Gavi), 2014 20 Conformément aux propositions pour le cadre de l’après 2015 dans Framework for the Future : Ending poverty in our generation (Cadre pour l’avenir : En finir avec la pauvreté au cours de notre génération), Save the Children, 2014. 21 KT Storeng, « The Gavi Alliance and the “Gates approach” to health systems strengthening » (L’Alliance Gavi et « l’approche Gates » du renforcement des systèmes de santé), Global Public Health : An International Journal for Research, Policy and Practice, 2014 22 23 Ibid International Development Committee, enquête sur le RSS de la Commission d’enquête restreinte 24 IRIN, « Ebola effect reverses gains in maternal, child mortality » (Les effets de l’Ebola annulent les bénéfices obtenus en matière de mortalité maternelle et infantile), 8 octobre 2014 25 « Investir ensemble pour un avenir en bonne santé : un monde libéré des maladies à prévention vaccinale », l’opportunité d’investissement pour 2016–2020, Gavi l’Alliance du Vaccin, mai 2014 26 Halfway there : Delivering on the promise of immunisation for all (À mi-chemin : Respecter la promesse de la vaccination pour tous), Save the Children, 2013 27 Recommandation incluse dans l’enquête de la Commission d’enquête sur « Strengthening Health Systems in Developing Countries » (Renforcer les systèmes de santé dans les pays en développement), cinquième rapport de la session 2014–2015 (2 septembre 2014) 28 29 Plan d’action mondial pour les vaccins – voir note 12 Analyse des dépenses moyennes en santé par habitant dans les pays éligibles au soutien de Gavi, prix de 2012 en dollars américains, Base de données de l’OMS sur les dépenses mondiales en santé, téléchargement septembre 2014 30 Médecins Sans Frontières, Suggestions for the Gavi replenishment (Suggestions pour la reconstitution des ressources de Gavi), 2014 31 32 H Saxenian et al, Overcoming challenges to sustainable immunization financing : early experiences from GAVI graduating countries (Surmonter les difficultés du financement durable en matière de vaccination : premières expériences des pays en voie de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi), Health Policy and Planning, 8 février 2014 33 ibid 35 L’approche de Gavi pour la sortie d’éligibilité de son soutien, Rapport au comité des programmes et des politiques, mai 2014 Médecins Sans Frontières, The Right Shot : Généraliser l’accès à des vaccins plus abordables et mieux adaptés, 2012 36 W Gordon, A Jones et J Wecker, « Introducing multiple vaccines in low- and lower-middle-income countries : issues, opportunities and challenges » (Introduire des vaccins multiples dans les pays à revenu faible et intermédiaire de tranche inférieure : problèmes, opportunités et défis), Health Policy and Planning, 27 (suppl 2): ii17–ii26, 2012 37 Médecins Sans Frontières, Suggestions for the Gavi replenishment (Suggestions pour la reconstitution des ressources de Gavi), 2014 38 Save the Children s’est engagée avec GSK dans un partenariat de cinq ans comprenant un financement et un soutien technique. 39 40 Gavi, page web, « GSK commits to five-year price freeze for Gavi graduating countries » (GSK s’engage à geler les prix pendant cinq ans pour les pays en phase de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi), 2014 http://www.Gavialliance.org/Library/News/GAVI-features/2014/GSKcommits-to-five-year-price-freeze-for-GAVI-graduating-countries/ « Investir ensemble pour un avenir en bonne santé : un monde libéré des maladies à prévention vaccinale », l’opportunité d’investissement pour 2016-2020, Gavi l’Alliance du Vaccin, mai 2014 41 42 Dans ce rapport, nous examinons les contributions des donateurs en termes de produits disponibles à Gavi pendant la période 2016–2020. Dans une année donnée, le mondant des contributions faites par un donateur par le biais des mécanismes IFFIm et AMC peuvent différer du montant reçu par Gavi cette année-là (produits). Dans ces cas-là, le montant cumulé de la contribution du donateur et la somme reçue par Gavi par la suite sont économiquement équivalents. Les deux perspectives sont utiles pour comprendre les dons et les engagements des donateurs pour permettre à Gavi de répondre à la demande de vaccins des pays. Les « produits » sont les fonds rendus disponibles à Gavi pour la période allant des contributions et des engagements du donateurs jusqu’au versement à Gavi, par préalimentation sur les marchés des capitaux d’un engagement futur d’un donateur à la IFFIm ou par des fonds AMC versés à Gavi par la Banque mondiale. Les « contributions des donateurs » comprennent les contributions directes déjà reçues des donateurs publics et privés ainsi que les contributions IFFIm et AMC à Gavi Fund Affiliate et à la Banque mondiale. 43 Étant donné les limites des dépenses prudentes de la IFFIm, Gavi n’a pas pleinement utilisé les opportunités de préalimentation et n’a pas pu évaluer précisément l’impact sanitaire des interventions financées par le biais de ce dispositif. De plus, pendant les périodes difficiles sur le plan économique, il peut être difficile d’expliquer aux contribuables l’endettement des pays par des engagements contraignants pris aujourd’hui qui seront réalisés plus tard. Des informations supplémentaires sur le financement de Gavi sont disponibles sur http://www.Gavi.org/funding/how-Gavi-is-funded/ 44 ACTION, Dossier d’immunisation : contrôle d’avril 2014 Il faut noter que les £9,5 milliards incluent approximativement £500 millions pour les investissement stratégiques, au-dessus du montant nécessaire pour réaliser les programmes de vaccination pendant cette période. Voir Gavi l’Alliance du Vaccin L’opportunité d’investissement 2016–2020, http://www.Gavi.org/replenishment-launch/ investment-opportunity/ (accès le 17 septembre 2014) 45 Les exemples de domaines prioritaires donnés pour l’investissement stratégique sont : « renforcer les chaînes d’approvisionnement, élargir la couverture vaccinale et l’équité, moderniser les systèmes de données et fournir un soutien catalyseur aux pays en voie de sortie d’éligibilité au soutien de Gavi ». 46 Notes de fin de document Stratégie 2016–2020 de l’Alliance Gavi, Rapport au conseil d’administration de l’Alliance Gavi, 18–19 juin 2014, GAVI l’Alliance du Vaccin 34 « Investir ensemble pour un avenir en bonne santé : un monde libéré des maladies à prévention vaccinale », l’opportunité d’investissement pour 2016–2020, Gavi l’Alliance du Vaccin, mai 2014 47 48 Le chiffre de £9,5 milliards représente une augmentation de 28 % par rapport aux £7 milliards disponibles pour la période 2011–2014. Il est utile de noter que si l’on tient compte de l’impact de l’inflation, cela représente une augmentation beaucoup moins importante de moins de 20 %. Development Initiatives, Investments to End Poverty (Des investissements pour en finir avec la pauvreté), 2013 49 Les donateurs non-membres du CAD du Fonds mondial pour combattre le sida, la tuberculose et le paludisme comprennent le Brunei, la Chine, la Géorgie, l’Inde, le Koweït, le Liechtenstein, la Malaisie, la Namibie, la Roumanie, la Russie, le Rwanda, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, la Thaïlande, et la Tunisie. Les donateurs non-membres du CAD du Fonds mondial pour l’éducation sont le Brésil, la Chine, la République tchèque, l’Inde, le Mexique, le Nigeria, le Pakistan, la Fédération russe et l’Afrique du Sud. 50 Depuis 2000, les donateurs du secteur privé de Gavi sont les suivants : Absolute Return for Kids, The A&A Foundation, Anglo American plc, Children’s Investment Fund Foundation, Comic Relief, Dutch Postcode Lottery, ELMA Vaccines and Immunization Foundation, La Caixa Foundation, LDS Charities, Lions Club International, OPEC Fund for International Development, Prudential et Statoil 52 27 PROGRAMMES DE VACCINATION ET DE PLAIDOYER DE SAVE THE CHILDREN Save the Children travaille avec les ministères de la Santé et les programmes nationaux de vaccination de plusieurs pays : République démocratique du Congo, Kenya, Liberia, Pakistan, Niger, Nigeria, Sierra Leone, Somalie et Tanzanie, dans le cadre de programmes intégrés de santé de la mère et de l’enfant. • Nous formons des agents de santé, nous soutenons leur déploiement, nous fournissons des fournitures et des équipements essentiels à la vaccination et nous reconstruisons l’infrastructure lorsque nécessaire. • Nous améliorons les chaînes d’approvisionnement pour assurer un approvisionnement fiable en vaccins, et nous soutenons l’amélioration de la gestion des vaccins, de la chaîne du froid et de la logistique au niveau des districts. • Nous augmentons la sensibilisation à la vaccination dans les communautés en fournissant des informations sensibles à la culture locale afin de créer une meilleure acceptation et une plus grande utilisation des services de vaccination, en partenariat avec les dirigeants religieux et communautaires, les enseignants et les agents de santé de terrain. • Nous soutenons les gouvernements dans l’établissement de directives sur la qualité minimale des services de vaccination et nous appuyons les services de proximité, la couverture du suivi et la surveillance communautaire en ce qui concerne les maladies évitables par la vaccination. • Au Nigeria, Save the Children s’est efforcée d’améliorer les services de vaccination de routine dans quatre États du nord du Nigeria ayant une population combinée estimée à 17 millions d’habitants. • Au Pakistan, nous avons renforcé les systèmes de santé locaux dans la province du Balochistan pour leur permettre de réaliser la vaccination et nous avons aidé le programme de la province du Sindh à répondre à la flambée de rougeole. En partenariat avec le ministère de la Santé du Punjab, notre programme sur la survie des enfants comprendra l’introduction de nouveaux vaccins contre la pneumonie et la diarrhée. • Dans les situations d’urgence, nous appuyons la prestation de services de vaccination de routine dans le cadre de notre intervention, comme en Haïti, au Myanmar, en Syrie, en Iraq, en Jordanie, au Liban et au Pakistan. • À l’échelle mondiale, nous mettons en évidence la vaccination en tant que priorité. Les résultats de notre recherche fournissent des preuves utiles à notre plaidoyer et à notre action d’influence sur les politiques à l’échelle mondiale et nationale. Nous nous battons pour que tous les enfants, quel que soit leur lieu de naissance, bénéficient pleinement de la vaccination et, à terme, réalisent leur droit aux soins de santé. ACTION PARTENARIAT MONDIAL DE PLAIDOYER EN FAVEUR DE LA SANTÉ ACTION est un partenariat mondial d’organisations de plaidoyer qui visent à influencer les politiques et à mobiliser des ressources afin de combattre les maladies induites par la pauvreté et élargir l’accès équitable aux services de santé. Ses partenaires comprennent dix organisations de la société civile actives dans cinq continents, dans des pays portant un lourd fardeau de maladies et dans des pays donateurs. Le Consortium des ONG œuvrant contre le sida au Kenya (KANCO) est l’un des dix partenaires d’ACTION et est une organisation composée de membres, dont plus de 1 200 organisations de la société civile et du secteur privé, qui agissent pour améliorer les résultats de santé au Kenya, à travers : • Le plaidoyer en faveur de la vaccination : le consortium met en œuvre des activités de plaidoyer en faveur de la vaccination depuis 2011. En partenariat avec le ministère kenyan de la Santé, l’OMS, l’UNICEF et des OSC, KANCO préconise de meilleures politiques de vaccination, un financement durable et un accès équitable à la vaccination. • Le financement national : un élément clé de la stratégie de plaidoyer vise à stimuler le financement national durable pour la vaccination. Depuis 2011, le budget national relatif à la vaccination a augmenté de plus de 40 %. • Les politiques et la législation : ACTION préconise des politiques de vaccination efficaces et d’assurer une couverture vaccinale équitable au Kenya. KANCO fait partie de comités techniques nationaux sur la santé, y compris le comité de coordination de la vaccination pour la santé de l’enfant, le comité parlementaire pour la santé et le groupe conseil pour la vaccination nationale. • Le développement des capacités : Le consortium renforce les capacités des OSC locales pour identifier les obstacles à la couverture vaccinale et élaborer des stratégies de plaidoyer visant à les surmonter. Plus de 40 organisations du consortium sont aujourd’hui impliquées dans le plaidoyer en faveur de la vaccination. • Le comité directeur des OSC de Gavi : ACTION est un membre actif du comité directeur des OSC de Gavi, chargé de s’assurer que les politiques de Gavi sont basées sur les besoins de la population et d’aborder le problème de l’iniquité de l’accès à la vaccination à l’échelle mondiale. Assurer l’immunisation pour tous par le financement intégral de Gavi Des progrès remarquables ont été réalisés dans le monde pour sauver des vies d’enfants : en un peu plus de vingt ans, les taux de mortalité infantile ont été réduits de moitié. Mais malgré ces progrès, 6,3 millions d’enfants sont décédés en 2013, la plupart de causes évitables ou traitables. La chance d’atteindre tous les enfants démontre que l’investissement dans la vaccination est essentiel pour atteindre l’objectif mondial selon lequel aucun enfant ne doit mourir de causes évitables. S’assurer que tous les enfants reçoivent les vaccins de base est la première étape vitale vers l’accès aux services de santé dont les enfants ont besoin et vers la baisse de la mortalité infantile. En janvier 2015, Gavi, l’Alliance du Vaccin, tiendra une conférence sur la reconstitution des ressources afin de recueillir 7,5 milliards de dollars de nouveau financement. C’est l’opportunité de mettre en place les bases nécessaires pour aborder les inégalités et les injustices en matière de santé infantile. La chance d’atteindre tous les enfants. Ce rapport de Save the Children et du partenariat ACTION démontre le bien fondé d’un financement complet de la nouvelle stratégie 2016–2020 de Gavi pour sauver la vie de plus de 5 millions d’enfants. Nous demandons à Gavi, aux gouvernements bénéficiaires, aux partenaires du secteur privé et aux donateurs de traduire cette stratégie en action efficace. Photo de couverture : Ivy Lahon/Save the Children VACCINER CHAQUE ENFANT