CROYANCES FONDAMENTALES Le mariage et

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CROYANCES FONDAMENTALES Le mariage et
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CROYANCES FONDAMENTALES
Le mariage et la famille
Il est attaqué – de l’intérieur et de l’extérieur
Catherine Boldeau
Il est 4heures. Mon mari n’est pas à la maison… encore une fois! J’enfouis ma tête dans mon
oreiller– un bien pauvre substitut de la chaleur corporelle qui me manque. Mes pensées se
bousculent, se heurtent dans ma tête. Où est-il? Que lui est-il arrivé? Pourquoi n’est-il pas
rentré?
Dans le silence de la nuit, mon Père céleste me murmure simplement: «Fais-moi confiance.»
Je l’ignore et compose le numéro du téléphone cellulaire de mon mari. C’est le service des
abonnés absents qui me répond. JE NE VEUX PAS LE SERVICE DES ABONNÉS ABSENTS!
Je veux parler à mon mari… MAINTENANT!
Je veux hurler «Pourquoi cela m’arrive-t-il?», mais remplace vite cette impulsion propre à
réveiller mes voisins par un breuvage chaud que je n’arrive pas à avaler, tellement mon
agitation intérieure est grande. Les larmes me montent aux yeux, mais je les refoule en
apercevant ma petite de cinq ans dans les escaliers. Je me compose un visage le plus
courageux possible lorsqu’elle demande: «Maman, où est Papa?»
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Dieu m’aide à tenir. Et je lui explique que «Papa n’est pas ici pour le moment.» Ce qu’elle
ajoute me fait l’effet d’une gifle: «Est-ce qu’il va revenir?»
Est-ce qu’il va revenir?
Je prends ma petite dans mes bras et la cajole, puis nous retournons au lit, ensemble. Alors
qu’elle s’envole au pays des rêves, je me retrouve face à la dure réalité d’une vie sans mon
mari, sans son père.
Au seuil du désespoir
Le 21 janvier, mon mari s’est réveillé à 2h 30 avec une douleur cuisante au mollet. La
conversation qu’il avait eue précédemment avec un ami médecin l’a poussé à téléphoner au
service des urgences. Ensuite, un ami pasteur l’a amené à l’hôpital. Là, les médecins ont
découvert un dangereux caillot dans la jambe qu’il s’était cassée environ trois semaines plus
tôt, lors d’un voyage de l’autre côté du monde. Comme si cela ne suffisait pas, le même jour, le
médecin a diagnostiqué chez notre fille une anomalie hormonale rare. Il lui faudrait donc passer
de nombreux tests, aller à l’hôpital, et être suivie jusqu’à la fin de ses jours.
Pendant une bonne partie de la journée, j’ai essayé d’avaler la pilule, mais en vain. Autour de
19 heures, n’y tenant plus, j’ai échafaudé un plan d’action qui résoudrait tous mes problèmes: je
viderais nos comptes de banque, retirerais tout l’argent de nos investissements, vendrais ma
voiture, et engagerais une équipe d’infirmières et de dispensateurs de soins pour veiller sur les
besoins croissants de mon mari et de ma fille. Puis je partirais.
Maintenant, je sais ce que vous pensez: mère de malheur, maman cruelle, personne égoïste!
Mais pendant ces 10 minutes, j’ai voulu arrêter la vague de malheur qui déferlait sur ma vie, et
partir.
Mariage et famille
Le mariage a été institué par Dieu en Eden. Jésus a déclaré qu’il s’agit d’une union à vie entre
un homme et une femme, union caractérisée par un climat d’amour. Aux yeux du chrétien, les
vœux du mariage l’engagent aussi bien vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis de son conjoint et ne
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devraient être échangés qu’entre des personnes qui partagent la même foi. L’amour, l’estime, la
responsabilité et le respect mutuels constituent la trame des liens conjugaux qui ont à refléter
l’amour, la sainteté, l’intimité et la permanence des liens unissant le Christ à son Église.
Concernant le divorce, Jésus a enseigné que la personne qui – sauf pour impudicité – se
sépare de son conjoint et en épouse un autre commet un adultère. Bien que certaines relations
familiales puissent ne pas atteindre l’idéal, les époux qui se dévouent l’un à l’autre en Christ
peuvent néanmoins réaliser leur unité d’amour grâce à la direction du Saint-Esprit et au
ministère de l’Église. Dieu bénit la famille et désire que ses membres se prêtent mutuellement
assistance en vue d’atteindre une pleine maturité. Les parents doivent élever leurs enfants de
manière qu’ils aiment le Seigneur et lui obéissent. Par la parole et par l’exemple, ils leur
enseignent que le Christ est un maître aimant, bienveillant et attentif à nos besoins, qui
souhaite les voir devenir membres de son corps et appartenir à la famille de Dieu. Le
resserrement des liens familiaux est l’un des signes distinctifs du dernier message évangélique.
(Gn 2.18-25; Mt 19.3-9; Jn 2.1-11; 2 Co 6.14; Ep 5.21-23; Mt 5.31, 32; Mc 10.11, 12; Lc 16.18;
1 Co 7.10, 11; Ex 20.12; Ep 6.1-4; Dt 6.5-9; Pr 22.6; Ml 4.5, 6)Cependant, ces délicieuses
pensées de liberté et d’insouciance ont été rapidement remplacées par la prise de conscience
de mon engagement dans une relation familiale «pour le meilleur et pour le pire».
L’amour, l’estime, la responsabilité et le respect mutuels constituent la trame des liens
conjugaux qui ont à refléter l’amour, la sainteté, l’intimité et la permanence des liens unissant le
Christ à son Église
1
.» Me ressaisissant, j’ai banni tous ces «je dois arrêter tout ça, je dois m’échapper» et j’ai
décidé par la grâce de Dieu d’être une épouse et une mère qui tiendrait la route dans toute la
mesure du possible.
Un don magnifique, mais terni
Le mariage n’est pas facile. Je peux en témoigner. Les sept dernières années ont eu leurs lots
de défis et l’étoffe d’un roman. Sauf que tout était bien réel, et que mon mari et moi le vivions.
Ce qui nous a permis de rester ensemble, c’est la croyance fondamentale dans la sanctification
du mariage et de la famille selon le plan du Créateur – telle que déclarée dans la Bible et
qu’entrelacée étroitement dans la trame des doctrines de l’Église adventiste.
Je crois que le mariage, tout comme le sabbat, est un don que Dieu a fait à Adam et Ève, un
don faisant partie de la création. Le mariage, l’un des actes de couronnement de la création –
«os de mes os et chair de ma chair» (Gn 2.23), était destiné à être magnifique, sacré, et intime.
Mais le péché a terni ce don. Et la condition de perfection qui existait entre Adam et Ève, que
Dieu désirait pour toutes les générations, a changé. Une douleur sans limite et une souffrance
sans fin ont usurpé sa place.
De toutes les croyances fondamentales de l’Église adventiste, aucune n’est autant attaquée
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publiquement chaque jour que celle du mariage et de la famille. Il n’y a qu’à allumer la
télévision, et nous voilà confrontés à un portrait terriblement déformé de la vie familiale.
Aventures, inceste, abus sexuel sur les enfants, violence conjugale, mensonge, fraude,
matérialisme – c’est là ce qui fait constamment partie des scènes tragiques qui défilent sous
nos yeux. L’infidélité conjugale est décrite comme quelque chose de fascinant, de séduisant,
aux conséquences minimes. Des reportages mettent en relief les problèmes croissants dans les
familles, mais ne se soucient guère de trouver des solutions à long terme. Les documentaires
nous font pénétrer dans les foyers de «vraies personnes» et étalent le chagrin et l’angoisse qui
meublent la vie quotidienne d’une personne type. La société, tel un voyeur, se repaît de toutes
les saletés qu’elle voit et les reproduit, vomissant sa bile devant les générations de jeunes gens
pleins d’avenir, qui sont conduits à croire que «c’est normal» d’appartenir à une famille
dysfonctionnelle.
Un aspect important, mais souvent négligé de la doctrine sur le mariage et la famille, c’est que
«le resserrement des liens familiaux est l’un des signes distinctifs du dernier message
évangélique» 1 . Certes, je désire vivre une vie de famille formidable et jouir de la présence de
mon mari et de ma fille; mais récemment, je me suis demandée si j’apprécie suffisamment le
fait que «La plus grande preuve du pouvoir de la religion chrétienne qui puisse être offerte au
monde est la présence d’une famille où règnent l’ordre et la discipline
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.»
Lorsque Christ a dit à ses disciples: «Allez, faites de toutes les nations des disciples» (Mt
28.19), il ne parlait pas seulement de payer des prédicateurs et des missionnaires médicaux.
Son message s’adressait à tout le monde, y compris aux familles. «Je prie pour que tous soient
un. Père, qu’ils soient unis à nous, comme toi tu es uni à moi et moi à toi.» (Jn 17.21, BFC)
Mon maître s’adressait à moi aussi.
Coupable… mais en paix
Quatre heures, une semaine plus tard. Mon mari dort paisiblement à mes côtés. Du moins, je
crois qu’il dort, bien que je ne puisse sentir battre son cœur, ni l’entendre respirer.
Il remue. Et tous les muscles de mon corps se détendent. Soudain, au souvenir de cette
pensée fugitive de tout quitter, la culpabilité m’envahit… Je sens un coup dans mon dos. C’est
mon bébé! Je serre ma petite dans mes bras et l’embrasse. Je me sens terriblement coupable.
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Les deux ont besoin de moi. Je dois être l’épouse et la mère que Dieu désire me voir être. Non
seulement pour satisfaire les besoins de ma famille, mais aussi pour être fidèle envers lui, et
être un témoin pour ma communauté, mes amis, mes voisins.
1
Croyances fondamentales, n° 23. C’est nous qui soulignons.
2 Ellen G. White, Le foyer chrétien, p. 32.
Catherine Anthony Boldeau est écrivain-entraîneur pigiste et praticienne en relations
publiques. Elle est aussi directrice de Vision Solutions, une compagnie chrétienne de solution
informatique. Actuellement, elle complète une maîtrise en lettres, se spécialisant dans le genre
biographique.
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