Le peintre : Francisco De Goya (1746

Transcription

Le peintre : Francisco De Goya (1746
FRANCISCO DE GOYA – UN PEINTRE ENGAGE
LES HORREURS DE LA GUERRE – LE « DOS DE MAYO » ET LE « TRES DE MAYO »
Elément de contexte :
Après son sacre comme empereur des Français du 2 décembre 1804, Napoléon Ier se lance à la conquête de l’Europe et étend très vite le territoire de l’empire suite à de grandes batailles telles que
Austerlitz (1805), Iena (1806) ou encore Eylau (1807). Napoléon domine ainsi un vaste territoire auquel appartient l’Espagne. Les 2 et 3 mai 1808, à Madrid, a lieu une révolte contre l’occupation
française. En effet, le roi Ferdinand VII et son père se trouvaient déjà à Bayonne, prisonniers de l'empereur Napoléon ; Ferdinand VII fut finalement obligé d'abdiquer en faveur du frère de
Napoléon, Joseph Bonaparte. Suite à un premier affrontement entre les passants et les soldats français, une foule en colère s'assemble et se fait menaçante. Le maréchal Joachim Murat ordonne
alors l'intervention de ses soldats qui répriment dans le sang l'insurrection.
F. De Goya, Tres de
Mayo, 1814, Musée
du Prado, Madrid
Composition
(organisation des
différents éléments
du tableau)
DESCRIPTION
Le tableau se divise en trois parties :
Les victimes sur la gauche
Les bourreaux, c’est-à-dire les
soldats napoléoniens sur la droite
La ville en arrière plan.
Sur la gauche, des hommes semblent supplier,
debouts sur un tas de cadavres, ils semblent
supplier qu’on les épargne.
Un homme en blanc ressort de cet ensemble,
les bras en croix.
Sur la droite, les soldats napoléoniens, en
rang, sont sur le point de les fusiller.
Des hommes se couvrent les yeux pour ne pas
voir le massacre à venir
Une lumière est posée entre les deux groupes
A l’arrière plan, la ville semble calme
Le peintre : Francisco De Goya (1746-1828)
Peintre Espagnol. De 1799 à 1807, Goya atteint les sommets en peignant des portraits de la
famille royale. Mais à partir de 1808, Napoléon occupe Madrid et chasse le roi, le peuple se
révolte. Goya s'engage contre la guerre et grave notamment une série d'estampes pour
dénoncer l'horreur du combat (' Les Désastres de la guerre'). Il reste néanmoins attiré par le
libéralisme français. Pacifiste, il s'attaque autant aux envahisseurs français qu'aux guérilleros
espagnols. En 1819, gravement malade, il échappe de peu à la mort. Il continue de peindre :
autoportraits, estampes énigmatiques (' Disparates'). En 1824, craignant pour sa vie et celle de
sa famille, Goya le libéral s'exile en France, d'abord à Paris puis à Bordeaux, où il peint
jusqu'à sa mort l'année suivante. D'abord peintre talentueux et frivole, Goya devient ensuite un
témoin engagé des événements de son époque : son style et ses thèmes auront constamment
évolué au fil de sa vie. Pionnier de l'art moderne, sa proximité avec le peuple en a fait l'un des
artistes les plus populaires en Espagne.
ANALYSE
Ce sont les Espagnols qui ont osé se rebeller contre
l’occupation de l’Espagne par les armées
napoléoniennes.
La chemise blanche symbolise l’innocence de ce
personnage qui n’a rien fait (l’armée de Napoléon va
en effet fusiller des centaines d’innocents), les bras en
croix sont une référence à Jesus-Christ, victime
innocente des romains.
Les soldats napoléoniens, en rang, disciplinés,
symbolisent la brutalité et la barbarie, ils représentent
l’obéissance « bête » à des ordres injustes.
La lumière met en valeur les victimes, au détriment des
bourreaux et l’individu qui se masque les yeux
représente l’horreur des événements.
La ville calme, en pleine nuit, représente la ville
terrifiée par les actes des soldats.
Dessin
Couleur
Facture (manière de
peindre
Goya choisit de montrer l’opposition
entre le blanc de la chemise et le rouge du
sang qui s’écoule.
La lumière semble être dirigée vers les
victimes.
Le blanc de l’innocence et de la pureté vient en
opposition avec le rouge du sang qui s’écoule à cause
de la brutalité des soldats. L’objectif du peintre est de
choquer. La lumière vient éclairer les victimes car le
but de Goya est de montrer au monde l’horreur et la
barbarie des actes des soldats de Napoléon.