Atelier SFD 2012, version août 2012-3, doc [Mode - congress

Transcription

Atelier SFD 2012, version août 2012-3, doc [Mode - congress
16/08/2012
Alcool et cannabis à
l’adolescence:
banal ou inquiétant?
Objectifs
Avoir une idée de l’épidémiologie de la
consommation d’alcool et de cannabis des
jeunes en Suisse
Connaître les conséquences de ces
consommations sur le jeune en
développement
Savoir quand et comment intervenir en tant
que médecin de famille_dépistage et
intervention
Dr Dagmar HALLER & Dr Arabelle RIEDER
Unité de Recherche et Enseignement en Médecine de Premier Recours
(UREMPR)
Faculté de médecine
Université de Genève
[email protected]
[email protected]
A 13 ans, la majorité des adolescents ont
déjà bu au moins une fois de l’alcool
Selon l’enquête ESPAD 2007 (European School
Survey Project on Alcohol and Other Drugs),
>75% des adolescents de 13 ans ont déjà goûté de
l’alcool et près de 50% disent en avoir bu dans les
30 jours qui précédaient l’enquête.
A 16 ans, la proportion des adolescents qui ont
déjà consommé de l’alcool est:
94%, tant chez les garçons que chez les filles,
toujours selon les résultats de l’étude ESPAD 2007
7% disent même en avoir bu déjà au moins 40 fois
dans leur vie!
http://www.sfa-ispa.ch/DocUpload/ESPAD2007.pdf
Que veut dire« binge drinking ?»
« Bitures express »: consommation
d’alcool avec recherche de l’ivresse.
Dans les études épidémiologiques:
la consommation de 5 verres ou plus
dans une même occasion (et
souvent dans un laps de temps
court, 2 heures)
A 16 ans, la moitié des garçons et un tiers
des filles ont un épisode de « binge
drinking » par mois
Faux, mais en fait presque vrai…
ESPAD 2007:
48% des garçons, 30 % des filles de 16
ans
HBSC 2009-2010:
33% garçons, 24% filles de 15 ans
(CAVE âge légal=16 ans!!)
1
16/08/2012
Risques associés au « binge drinking »
Augmentation de l’impulsivité:
risque de violence, d’accident, de
suicide
Prise de risque, désinhibition:
relations sexuelles non consenties
et/ou non protégées; prises de
risque sur la route ou dans les
activités sportives
Baisse des performances scolaires
ou professionnelles: au
lendemain des fêtes…
Consommation de cannabis à l’âge de 15
ans
Selon l’étude HSBC 2009-2010, 35% des
garçons et 24% des filles on déjà consommé
au moins une fois un joint à l’âge de 15 ans
Médaille de bronze pour la Suisse par
rapport aux 40 pays inclus dans l’enquête,
derrière le Canada (M:33%; F:33%) et le
république tchèque (M:31%; F:30%)
Mais…
médaille d’’or pour les garçons suisses!!
A 15 ans, environ 10% des garçons et des
filles en Suisse fument du cannabis au
moins une fois par semaine
L’affirmation est vrai pour les
garçons, mais pas pour les filles: 5%
(HBSC 2009-2010)
Risques associés au « binge drinking » (2)
Selon les études et la fréquence des épisodes
de consommation à risque d’alcool à
l’adolescence (une à plusieurs fois par mois),
le risque de dépendance à l’alcool à l’âge
adulte est
de 1.5 à 6 fois plus élevé
Bonomo Y. et al. Teenage drinking and the onset of alcohol
dependence: A cohort study over 7 years.
Addiction 2004; 99: 1520-8
Viner R. et al. Adult outcomes of binge drinking in
adolescence: findings from a UK national birth cohort.
J. Epidemiol. Community Health 2007; 61: 902-7
Une consommation hebdomadaire de
cannabis à l’adolescence augmente le
risque de dépendance au cannabis à l’âge
adulte de
Les auteurs d’une étude de cohorte australienne ont
démontré que ceux qui consommaient du cannabis de
manière hebdomadaire à 14-17ans avaient un risque 5x
plus élevé de dépendance au cannabis à 21-24 ans.
Coffey C et al. Adolescent precursors of cannabis dependence…
British Journal of Psychiatry 2003; Apr;182:330-6
Consommation de cannabis chez les
16-20 ans
Dans l’enquête suisse sur la santé des jeunes
de 16 à 20 ans, SMASH-02, 28% des garçons
et 14% des filles indiquaient avoir fumé du
cannabis trois fois ou plus dans les 30
derniers jours
- Narring F et al. SMASH-02: Santé et styles de vie des adolescents âgés de
16 à 20 ans en Suisse (2002). Lausanne. IUMSP 2004
2
16/08/2012
Signes d’alerte
Début à un plus jeune âge->>>effets
potentiels sur le développement
Diminution des performances scolaires ou
professionnelles
Isolement, peu de relations
Violence, comportements déviant
Consultations à répétition pour symptômes
physiques mal définis ou fluctuants
Quel rôle pour le médecin de famille dans le
dépistage?
> 75% des jeunes, y
compris ceux qui ont des
consommation à risque
de tabac, cannabis et/ou
alcool, sont en contact
avec un médecins de
premier recours (MPR) au
moins une fois par an
Signes d’alerte: et les parents?
Les parents remarquent et
s’inquiètent
déjà souvent en cas de
consommation occasionnelle
d’alcool ou de cannabis. Il faut
pouvoir répondre à leurs
inquiétudes sans être alarmiste.
A l’opposé, les parents ne suspectent
pas toujours la consommation, en
particulier si eux-mêmes vivent des
difficultés personnelles ou un
problème de dépendance.
Quel rôle pour le médecin de famille dans le
suivi?
Peser les avantages de garder le lien contre le
risque que le patient n’aille nulle part.
Dans beaucoup de cas, un suivi en médecine
de premier recours, avec éventuellement le
soutien de conseils téléphoniques d’un
spécialiste de l’addiction est une option qui
doit être envisagée
Haller DM et al.
Journal of Adolescent Health 2008; Nov;43(5):517-9
En pratique, je fais comment?
• Introduction au questionnaire Dep-Ado
• http://www.risqtoxico.ca/documents/DEPADO_fr_V3.2_2008.pdf
3