20 ans de succès entrepreneurial en France

Transcription

20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès
entrepreneurial en France
Etude réalisée par Ernst & Young, en collaboration avec la Chaire Entrepreneuriat
ESCP Europe, à l’occasion du 20e Prix de l’Entrepreneur de l’Année
Octobre 2012
Sommaire
Editorial ............................................................. ................................................ 1
Le Prix de l’Entrepreneur de l’Année ........................................... 3
Synthèse ........................................................................................................... 4
20 ans de création ..................................... ................................................ 6
20 ans de financement ........................................................................... 16
20 ans d’international............................. ................................................ 24
D'hier à aujourd'hui... .............................................................................. 30
Méthodologie.................................................................................................. 32
Bibliographie
................................................. ................................................
33
20 ans de lauréats du Prix de l'Entrepreneur ....................... 34
Editorial
Parler d’Ernst & Young et des entrepreneurs, c’est raconter l’histoire d’une relation
privilégiée de longue date.
En France et partout dans le monde, notre cabinet accompagne au quotidien
les plus dynamiques et les plus ambitieux d’entre eux, afin de les aider à devenir
les leaders de demain.
Dans le cadre de notre programme mondial du Prix de l’Entrepreneur de l’Année,
nous avons l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des femmes et des hommes
à l’origine des entreprises les plus innovantes et performantes du monde.
Alors qu’en France, Ernst & Young célèbre les 20 ans du Prix de l’Entrepreneur de
l’Année, nous avons souhaité revenir sur 20 ans d’entrepreneuriat, vus au travers
de ces parcours d’exception. Ce Prix est une fenêtre ouverte sur un
entrepreneuriat rentable et innovant, source de croissance et d’emplois,
conquérant et ouvert à l’international. Depuis 1993, nous avons pu observer
l’évolution des entreprises candidates, le profil des entrepreneurs et leurs moyens
de financement. C’est de cette observation assidue que nous pouvons aujourd’hui
tirer des enseignements pour l’ensemble de la sphère entrepreneuriale française.
Dans un environnement économique globalisé, où innovation et flexibilité sont des
facteurs clés de réussite, jamais le rôle des entrepreneurs n’a été aussi important et
jamais, ils n'ont dû faire preuve d'autant de résilience. Et pourtant, ces dirigeants
de PME ou d’ETI sont le "sang neuf" de notre économie. Créateurs, repreneurs ou
héritiers, ils innovent, stimulent l’activité, créent des emplois et contribuent
largement à la croissance et la prospérité de nos territoires et au-delà de nos
frontières. Néanmoins, dans notre pays, quelle que soit l’époque, la situation
économique ou la tendance politique, les entrepreneurs et l’esprit d’entreprise
restent trop peu valorisés. Les ETI familiales en particulier, maillon essentiel de
notre tissu économique, doivent impérativement être préservées face à un
environnement réglementaire et fiscal toujours plus contraignant.
Plus que jamais, nous avons le devoir d’écouter les entrepreneurs et de
comprendre ce qu’ils étaient hier, ce qu’ils sont aujourd’hui afin de les aider à
grandir pour qu'ils puissent continuer à jouer pleinement leur rôle demain.
Mettre à l’honneur l’esprit entrepreneurial, c’est aussi mettre à l'honneur l'audace,
le courage, l'innovation et l'envie qui caractérisent ces femmes et ces hommes
qui sont le moteur de notre économie.
Bonne lecture.
Jean-Pierre Letartre
Président d’Ernst & Young en France
1
2
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
Le Prix de l’Entrepreneur
de l’Année
Le Prix de l’Entrepreneur de l’Année est la plus prestigieuse des récompenses décernées aux entrepreneurs
dans le monde. Créé en 1986 par Ernst & Young aux Etats-Unis, le programme s’étend aujourd’hui à plus
de 140 villes dans 58 pays et récompense chaque année plus de 900 entrepreneurs exceptionnels.
Décerné en France depuis 20 ans, ce Prix a récompensé plus de 500 entrepreneurs, qui nous prouvent
qu’il est toujours possible de croître, d’innover et de créer de la valeur et des emplois, y compris lorsque
le contexte économique est difficile. Ces femmes et ces hommes nourrissent la confiance et l’envie
d’entreprendre.
Depuis vingt ans, nous récompensons les champions nationaux de l’esprit d’entreprendre mais aussi ceux
qui sont les fers de lance de l’économie au niveau régional. Car la croissance et la compétitivité de notre pays
dans son ensemble s’appuient sur celles des entrepreneurs de chaque région : Est, Ile-de-France,
Méditerranée, Nord, Ouest, Rhône-Alpes, Sud-Ouest.
De ces lauréats régionaux émerge celui qui, tout comme ses pairs venus des quatre coins du monde, porte ses
couleurs nationales au World Entrepreneur of the Year. Des régions à la mondialisation, la boucle est bouclée :
l’Entrepreneur de l’Année incarne l’économie en action.
Qui sont les participants au Prix de l’Entrepreneur ?
Pour être élu Entrepreneur de l’Année, il faut au préalable que l’entreprise candidate figure au Top 100 des
entreprises les plus dynamiques et performantes de France. Etabli et publié chaque année par le magazine
L’Entreprise, ce classement recense les entreprises qui conjuguent avec brio croissance et rentabilité.
Le candidat doit être dirigeant depuis au moins trois ans d’une entreprise :
• dont le capital n’est pas détenu à plus de 50% par un groupe,
• dont il est actionnaire à hauteur de 10% minimum (directement ou indirectement),
• qui affiche une croissance cumulée sur les quatre derniers exercices :
Ÿ d’au moins 20% pour un chiffre d’affaires compris entre 10 et 100 millions d’euros,
Ÿ d’au moins 15% pour un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros,
• dont la rentabilité est d’au moins 3% (résultat courant avant impôt) sur le dernier exercice.
Afin de s’ouvrir aux champions de demain, le Prix intègre également des critères spécifiques pour les
"Entreprises d’avenir" : exister depuis huit ans maximum ; avoir réalisé un chiffre d’affaires d’au moins
1 million d’euros sur le dernier exercice, ou une levée de fonds du même montant depuis la création de
l’entreprise ; être dirigeant actionnaire à hauteur de 10% minimum.
Qui sont les gagnants du Prix de l’Entrepreneur ?
Les gagnants sont ceux qui savent démontrer aux jurys, composés d’entrepreneurs et de membres du
réseau entrepreneurial français, les plus grandes qualités et ce, dans un vaste ensemble de domaines :
• Personnalité et leadership, caractère visionnaire ;
• Capacité à gérer la croissance interne/externe, dimension internationale et innovation ;
• Originalité du positionnement de l'entreprise et qualité du modèle économique ;
• Dimension sociale et sociétale de l'entrepreneur et gestion de la relation sociale dans son entreprise ;
• Performances économiques et pérennité de l'entreprise.
3
Synthèse
A l'occasion des 20 ans du Prix de l’Entrepreneur
de l’Année, cette étude entend tracer les grandes
évolutions de l’entrepreneuriat français au travers
de ces vingt dernières années. Ces entrepreneurs
ont-ils tous le même profil, partagent-ils des
qualités et des valeurs communes ? Les
entreprises candidates ont-elles profondément
évolué en vingt ans en termes de taille, de
financement, de stratégie… ?
Pour répondre à ces questions, nous avons
exploité les données relatives aux 1 700
entreprises candidates au Prix de l’Entrepreneur
de l’Année en France entre 1993 et 2011.
Une enquête a été également conduite, en
partenariat avec la Chaire Entrepreneuriat ESCP
Europe, auprès des entrepreneurs candidats à ce
prix (voir méthodologie complète en page 32).
L’étude s’est naturellement enrichie de notre
observation assidue du monde des entrepreneurs,
en France et dans le monde, ainsi que des points
de vue d'experts qui sont venus apporter leur
éclairage.
4
20 ans de succès entrepreneurial en France
5 points clés
1
De plus en plus de créateurs, moins d’héritiers ?
En moyenne sur ces vingt dernières années, la grande majorité des candidats
(64%) est composée d’entrepreneurs ayant créé leur propre entreprise.
Aujourd'hui les héritiers ne représentent plus que 4% des candidats (vs. 17%
en 1993). En termes d’évolution depuis 1993, la part des créateurs est en
augmentation, ils sont 85% en 2011, contre 66% en 1993.
2
Des entrepreneurs qui se lancent plus jeunes
Les candidats au Prix de l’Entrepreneur démarrent leur aventure entrepreneuriale
de plus en plus tôt. En 2011, ils étaient plus d’un candidat sur deux à avoir créé
ou repris leur entreprise avant l’âge de 35 ans. Ils n’étaient que 2% dans ce cas
en 2002.
3
La taille des entreprises de croissance
a sensiblement augmenté
Les entreprises candidates au Prix de l’Entrepreneur sont bien plus grandes
aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a 20 ans : de quelque 200 employés, leur effectif
moyen est passé à 640. Les candidats du Prix de 2011 ont affiché une croissance
moyenne de leurs effectifs de 70% sur les trois dernières années. Cela représente au
total plus de 39 000 emplois créés sur trois ans, un chiffre non négligeable compte
tenu de la conjoncture.
4
Le financement reste un défi majeur, de la création au
développement
Dans les premières étapes de la création ou de la reprise, les entrepreneurs financent
largement leur société par autofinancement : 73% des entrepreneurs interrogés y ont
eu recours. Le financement via des business angels et autres investisseurs externes ne
concerne que 19% des entrepreneurs interrogés. Cette tendance se vérifie à toutes
les étapes du développement : pour 68% des entrepreneurs interrogés, l’autofinancement
reste le mode privilégié pour assurer la croissance de leur société.
5
Si l’international est au cœur de la stratégie dès la création
de l’entreprise, de nombreux entrepreneurs tirent encore
la majorité de leurs revenus du marché domestique
Malgré une volonté forte et précoce des entrepreneurs de se développer à l’international,
le marché français représente encore plus de trois quarts des revenus pour plus de 60%
des entrepreneurs interrogés. Le niveau de l’activité réalisée à l’international est resté
relativement stable depuis 20 ans.
5
20 ans
de création
6
20 ans de succès entrepreneurial en France
Des entrepreneurs pluriels,
un profil singulier ?
S’il n’existe pas de "gène de l’entrepreneur", il ne fait aucun doute que les moteurs de
l’entrepreneuriat se trouvent dans des caractéristiques communes : un goût prononcé pour
l’indépendance, la volonté de saisir les opportunités et d’affronter de nouveaux défis.
Près de deux tiers des entrepreneurs sont des créateurs
Depuis 1993, année de création du Prix de l’Entrepreneur en France, la grande majorité des
candidats (64%) est composée d’entrepreneurs ayant créé leur propre entreprise. Les héritiers
ne représentent que 17% des candidats, et les repreneurs 19%.
Statut des entrepreneurs (moyenne 1993-2011)
Sur l’ensemble de la période analysée,
les créateurs ont toujours été largement
majoritaires. Mais leur part progresse
significativement depuis 2007, tandis
que celle des repreneurs et des héritiers
est en baisse.
17%
19%
64%
Créateur
Repreneur
Héritier
Statut des entrepreneurs (évolution 1993-2011)
100%
Repreneur
80%
Héritier
66%
Créateur
63%
61%
60%
85%
40%
20%
17% 17%
21% 18%
21%
16%
12%
4%
0%
1993
2000
2007
2011
Source : base de données Ernst & Young – Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011
1700 entreprises
7
Des entrepreneurs qui concrétisent
leur projet de plus en plus jeunes
En 20 ans, on constate que les candidats démarrent leur aventure
entrepreneuriale de plus en plus tôt. En 2011, ils étaient plus d’un
candidat sur deux à avoir créé ou repris leur entreprise avant l’âge
de 35 ans. Ils n’étaient que 2% dans ce cas en 2002, la majorité à
l’époque se situant plutôt dans la tranche d’âge des 45-54 ans.
De plus en plus jeunes, au moment où ils créent leur entreprise,
les entrepreneurs ne se lancent pas pour autant "à l’aveugle"
dans l’aventure. Nos précédentes études le montraient déjà1 :
si de nombreux entrepreneurs se lancent relativement tôt,
l’expérience acquise pendant leurs études ou au sein d’une
entreprise joue un rôle primordial dans la concrétisation
de leur projet.
Âge des candidats au moment de la création / reprise
de l’entreprise
"J’ai fait ce choix de
l’entrepreneuriat très tôt,
c’était quelque chose de
fort en moi, cette volonté
d’entreprendre."
Aliza JABÈS, Nuxe
Quelles ont été les raisons principales qui vous ont poussé
à créer / reprendre une entreprise ? (3 choix possibles)
Goût d’entreprendre et
épanouissement personnel
84%
Désir d’affronter de nouveaux
défis, goût du risque
>65 ans
55-64 ans
0%
3%
Nouveaux services/produits
24%
10%
< 25 ans
43%
15%
Perspective d’augmenter
ses revenus
15%
10%
4%
55%
2%
0%
21%
Une opportunité provenant
d’un emploi précédent
Un partenariat offert par une
personne tierce (entrepreneur)
Sans emploi, a choisi de créer
son entreprise
26%
28%
35-44 ans
25-34 ans
33%
Etre indépendant
1%
45-54 ans
46%
Source : enquête en ligne - mars 2012
8%
Quelles sont les qualités et valeurs qui vous définissent le mieux
parmi les propositions suivantes ? (3 choix possibles)
Entreprises candidates
en 2011 (104)
Entreprises candidates
en 2002 (114)
Passionné
Source : base de données Ernst & Young
Pourquoi entreprendre ?
Motivations et moteurs
47%
Visionnaire
46%
39%
Intègre
Les motivations financières sont moindres puisque
la perspective d’augmenter leurs revenus n’est citée que
par 15% des entrepreneurs.
8
Créatif
Gestionnaire
La création d’entreprise est principalement portée par le goût
d’entreprendre et la volonté de s’épanouir (raisons citées par
84% des entrepreneurs interrogés). Le désir d’affronter de
nouveaux défis et la recherche d’indépendance sont aussi
des motivations majeures.
1
62%
35%
Proactif
26%
Loyal
Aimant le risque
24%
19%
Source : enquête en ligne - mars 2012
Inné ou acquis, l’ADN de l’entrepreneur décodé, Ernst & Young, 2011
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
"Il faut la passion, il faut
aller toujours plus loin […].
Il faut apprendre à ne jamais
s’arrêter, surtout lorsque
vous avez déjà un peu réussi
et que vous avez alors peur
de perdre ces acquis."
Franck PROVOST
De plus en plus d'ingénieurs
entrepreneurs
Aujourd’hui, près de la moitié des entrepreneurs sont diplômés
de grandes écoles, contre seulement un tiers en 2003. Ecoles
d’ingénieurs et écoles de commerce sont les formations
majoritairement privilégiées. Parmi les facteurs de réussite
entrepreneuriale, la formation obtenue par le biais des études
supérieures est en effet jugée "importante" par 45% des
entrepreneurs interrogés, voire "très importante" pour 20% d’entre
eux. En revanche, avec le temps, la part des autodidactes s’est
réduite : elle représente aujourd’hui 20% des candidats
au Prix de l’Entrepreneur, contre 26% en 2003.
Niveau de formation des entrepreneurs
Passion, créativité et vision : au-delà de constituer de réels gages
de succès dans l’entrepreneuriat, ce sont aussi les trois qualités les
plus citées par les entrepreneurs que nous avons interrogés. S’ils
citent volontiers "le désir d’affronter de nouveaux défis" comme
étant à l’origine de leur entreprise (pour 46% d’entre eux), ils ne
semblent pas pour autant être des "têtes brûlées". Quand on leur
demande de se décrire personnellement, ils ne sont en effet que
19% à déclarer "aimer le risque".
Ecole d’ingénieurs
Ecole de commerce
19%
20%
Autodidacte
7%
Formation
professionnelle
Autres
22%
20%
20%
Université
A cet égard, de précédentes études ont en effet montré que la
prise de risque a tendance à être dissuadée en France en raison de
notre relation culturelle à l’échec. Dans notre pays, plus que dans
d’autres nations du G20, les entrepreneurs estiment que l’échec
est perçu par le milieu des affaires et la société en général comme
un handicap majeur pour de futurs projets d’entreprise2.
26%
14%
5%
26%
11%
10%
2011 (104 candidats)
2003 (161 candidats)
Source : base de données Ernst & Young –
Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011 – Focus 2003/2011
On note une progression particulièrement marquée des profils
"ingénieurs" : ils représentaient 26% des candidats en 2011,
alors qu’ils n’étaient que 14% en 2003.
Dans un secteur où l’innovation est un moteur central de la
croissance et où l’industrie occupe une place de choix, il existe en
effet un lien de plus en plus étroit entre l’entrepreneuriat et le
métier d’ingénieur. Bien que ce soient plutôt les grandes entreprises
qui puisent dans le vivier des 30 000 ingénieurs formés par an en
France, une proportion croissante d’entre eux reçoit une
préparation à l’entrepreneuriat au cours de leur scolarité :
26% pour les moins de 30 ans au lieu de 13,6% en moyenne3.
2
Les entrepreneurs lancent un appel aux gouvernements du G2O, Baromètre
de l’entrepreneuriat Nice Côte d’Azur 2011, Ernst & Young.
3
Observatoire des ingénieurs, Enquête 2011, CNISF.
9
Ce qu’en dit le Baromètre
Ernst & Young de
l’entrepreneuriat4
A l’occasion du Sommet des Jeunes entrepreneurs du G20 (G20 YES) qui s’est
tenu à Nice en octobre 2011 en parallèle du sommet des chefs d’Etats, Ernst &
Young a présenté la première édition de son Baromètre de l’entrepreneuriat au
sein des pays du G20. S’appuyant sur une enquête menée auprès de 1 000
entrepreneurs des pays du G20, ce baromètre est le premier à croiser
perception et réalité de l’activité entrepreneuriale, avec pour objectif de mettre
en lumière les meilleures pratiques et d’apporter des recommandations aux
gouvernements concernés.
Il est primordial d’enseigner le métier d’entrepreneur
En France, les jeunes diplômés tendent encore à valoriser la stabilité
professionnelle au détriment de l’esprit d’entreprise. Le rôle de l'éducation
est déterminant pour faire évoluer cette tendance culturelle et favoriser la
croissance d’un écosystème permettant de développer l'entrepreneuriat. 74 %
des décideurs interrogés dans le cadre du Baromètre estiment que les étudiants
doivent suivre une formation spécifique pour devenir entrepreneur.
La France a commencé à jeter les bases favorisant un certain épanouissement
de l’esprit entrepreneurial, universités et écoles de commerce adoptant des
initiatives dans le bon sens. A cet égard, 68% des entrepreneurs français
pensent que l'enseignement et les formations dédiés à l’entrepreneuriat se sont
améliorés au cours des cinq dernières années en France. Certaines écoles
mettent en place des incubateurs pour offrir l’opportunité aux étudiants de
développer leur société. Des universités et des écoles de management
favorisent la création de cursus spécifiques d’entrepreneuriat et de sessions
de formation dédiées et spécialisées. Ce changement souligne une meilleure
compréhension de l'impact des entrepreneurs sur l'emploi et la création
de valeur.
4
Les entrepreneurs lancent un appel aux gouvernements du G2O,
Baromètre de l’entrepreneuriat Nice Côte d’Azur 2011, Ernst & Young.
10
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
"Je pense que l’entrepreneur
doit être de plus en plus
performant sur de plus en
plus de sujets. Et cela, parce
que nous étions autrefois
dans un monde compliqué
et qu’aujourd’hui, nous
sommes passés dans
un monde complexe".
Des entrepreneurs entourés,
gage de la réussite
La capacité à s’entourer des bons collaborateurs dès l’origine du
projet est considérée comme le facteur le plus déterminant pour
réussir en tant qu’entrepreneur, jugé "important", ou "très
important" par 70% des personnes interrogées.
Le réseau personnel vient ensuite (59%). Quant aux investisseurs,
ils semblent jouer un rôle moins essentiel, renforçant ainsi l'idée
que notre panel privilégie majoritairement l'autofinancement
(voir partie 2).
Qui, dans votre entourage, a le plus contribué à votre succès
en tant qu’entrepreneur ?
(Part des facteurs notés "important" et "très important")
Jean MANE, V. Mane & Fils
On ne naît pas entrepreneur, on le devient, par sa formation mais
surtout par son expérience. Moins d’un dirigeant sur cinq était déjà
entrepreneur avant la création / reprise de sa société. En revanche,
plus de 40% d’entre eux nous disent avoir fait leurs premières armes
en tant que salariés. Cette expérience en tant que salarié
est d’ailleurs citée par 67% des entrepreneurs comme un facteur
"important", voire "très important" de leur succès actuel.
Investisseurs
14%
36%
Co-fondateurs
Famille / Amis
13%
19%
Très important
34%
40%
Important
Source : enquête en ligne - mars 2012
Expérience préalable à la création / reprise d’entreprise
Salarié non dirigeant
41%
24%
Salarié dirigeant
17%
Entrepreneur
Indépendant /
Profession libérale
8%
6%
Autre
Etudiant
4%
Source : enquête en ligne - mars 2012
11
Le point de vue d’Elizabeth Ducottet,
Présidente-Directrice Générale de Thuasne
Dans un contexte de crise, les entrepreneurs
savent faire preuve d’agilité et de créativité
et apportent toute leur vitalité à l’économie
Aujourd’hui plus que jamais, la conquête se fait à la force du poignet. Le contexte de crise qui
nous tenaille depuis de très longs mois s’est confortablement installé au cœur de notre
système, au cœur de nos entreprises. En dépit de ce constat amer et de cet environnement
toujours marqué par l’incertitude, j’ai néanmoins le sentiment, notamment au travers de mon
implication au sein de nombreuses d’associations entrepreneuriales dynamiques que sont
le MoovJee5 ou encore l’Institut du mentorat entrepreneurial, que la cote de popularité
des entrepreneurs remonte.
Les grandes structures apparaissent comme moins attractives et on rebat les cartes du jeu
économique. Les PME et les ETI, offrant plus de souplesse, permettent de nouveaux
challenges, comme celui d’être plus près des consommateurs et davantage dans "le vrai". Tout
cela apporte une nouvelle liberté, une réponse aussi à la quête de sens, chère aux plus jeunes
générations.
La crise donne ainsi corps à de nombreuses initiatives, individuelles et collectives : on
prend plus de risques, on crée plus. Les plus jeunes, notamment, se lancent avec conviction
dans la création d’entreprise en faisant preuve d’une innovation et d’une créativité sans faille.
Vitalité et espoir sont les deux mots qu’ils m’inspirent.
De la même manière, on assiste à une désacralisation des emplois "de matière grise à forte
valeur ajoutée" au profit de métiers plus techniques dont on ne peut plus faire l’économie
aujourd’hui. A titre d’exemple, la "réémergence" des métiers d’ingénieurs, pour ne citer
qu’eux, est un véritable atout.
Les jeunes ont une vision intelligente du monde. Ils captent dans les comportements les
innovations de demain. De la même manière, je crois beaucoup au brassage des cultures qui
évite l’hypertrophie artistique.
Tous ces signaux faibles nous indiquent une nouvelle voie. Si la crise nous a permis de
prendre conscience d’une chose, c’est que nous ne sommes pas le centre du monde. Il faut
s’adapter, changer de modèle, et il devient nécessaire pour les entreprises de s’inscrire en
rupture avec les paradigmes existants. D’autres modèles sont possibles, comme celui de
rendre le monde simple.
5
12
Mouvement pour les Jeunes et les étudiants entrepreneurs.
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
Entreprise de croissance deviendra grande…
Depuis la création du programme, les entrepreneurs participant
au Prix de l’Entrepreneur de l'Année doivent respecter des critères
de croissance et de performance rigoureux.
Croissance moyenne du chiffre d’affaires des entreprises
candidates (croissance cumulée sur 3 ans)
L’entreprise, qu’ils doivent diriger depuis au moins 3 ans, et dont
ils doivent détenir au moins 10% du capital, doit afficher une
croissance supérieure à 15% sur 4 ans et une rentabilité d’au moins
3% sur l’exercice précédant leur candidature. Pourtant, en l’espace
de 20 ans, des modifications profondes sont intervenues. Comment
ces entrepreneurs d’exception ont-ils évolué à travers ces deux
décennies ?
200
2007
56
50
50 M€
40 M€
46
38
34
33
30 M€
28
28
23
25
29
30
50
2011
(104 candidats)
Source : base de données Ernst & Young – Focus 2007/2011
56
41
100
(161 candidats)
Evolution du chiffre d’affaires (1993-2011)
42
138%
0
Evolution de la taille des candidats
CA moyen en M€
150
148%
47
44
36
36
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
La croissance moyenne du chiffre d'affaires des entreprises,
cumulée sur 3 ans, était de 148% pour les candidats de 2011,
contre 138% pour ceux de 2007. Ces croissances exceptionnelles,
et en forte progression, témoignent du dynamisme sans faille
de ce tissu entrepreneurial.
Evolution des effectifs moyens (1993-2011)
800
640
700
600
Source : base de données Ernst & Young – Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993
à 2011, 1700 entreprises
400
300
Après une première phase (1993-1997) où le chiffre d'affaires
moyen des candidats a significativement baissé, il a ensuite
régulièrement progressé jusqu'en 2003.
Son évolution a connu ensuite des variations plus marquées,
atteignant 56 millions d'euros en 2006 et 2007, avant de baisser
à nouveau, pour se stabiliser autour de 45 millions d'euros
ces dernières années.
452
500
200
204
233
100
0
1993
2000
2007
2011
Source : base de données Ernst & Young –
Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011
Les entreprises candidates au Prix de l’Entrepreneur sont bien
plus grandes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient il y a 20 ans. De
quelque 200 employés, l’effectif moyen est passé à 640.
Si l’on se penche en particulier sur les entreprises candidates de
l’année 2011, leurs effectifs ont connu en moyenne une
croissance de 70% sur les trois dernières années. Cela représente
au total plus de 39 000 emplois créés sur trois ans, un chiffre
exceptionnel compte tenu de la conjoncture.
13
Les secteurs des services et des
technologies au premier rang
Ce qu’en dit
le Baromètre
Ernst & Young de
l’entrepreneuriat
La répartition entre les secteurs des entreprises candidates au
Prix de l’Entrepreneur connaît des écarts moins prononcés au fil
des années, avec toutefois une croissance marquée des sociétés
de services, qui passent de 23% des candidats en 1993 à 44%
en 2011.
Le secteur des technologies s’illustre aussi par une très forte
augmentation : seules 3% des entreprises candidates en 1993
appartenaient à ce secteur, contre désormais près de 20%. Elles
ont rattrapé les entreprises industrielles, qui représentaient
pourtant plus de la moitié des candidats à l’époque de la création
du Prix.
Evolution des candidats par secteur d’activité (1993-2011)
Technologies
Distribution
Services
Industrie
60%
50%
51%
37%
40%
30%
20%
10%
0%
23%
37%
23%
15%
3%
11%
1993
2000
40%
25%
44%
15%
22%
20%
16%
2007
2011
25%
Source : base de données Ernst & Young
Cette convergence entre les secteurs dont sont issus les différents
candidats peut s’expliquer en partie par l’interdépendance entre
ceux-ci. Comme le souligne une récente étude intitulée "La
Révolution des services"6, la frontière entre industrie et services
est de plus en plus poreuse ; quant aux technologies, elles sont au
cœur de l’innovation, dans le secondaire comme dans le tertiaire.
6
La Révolution des services. Nouveaux besoins, nouveaux services, nouveaux
métiers ; Ernst & Young, 2012.
14
Les entrepreneurs grandissent, qu’en est-il de leur
environnement ?
Les candidats sélectionnés pour le Prix de l’Entrepreneur ont
tous une propension exceptionnelle à la croissance et à
l’innovation, et ils se sont distingués comme les meilleurs dans
leur domaine. Mais pour d’autres, l’écosystème entrepreneurial
dans lequel ils évoluent peut présenter certains obstacles et
leur être moins favorable.
Encourager l’esprit d’entreprendre et insuffler
la "Culture entrepreneuriale"
En France, l’esprit d’entreprendre n’est pas ancré dans le cœur
de l’ADN du pays. Se distinguant par une dernière place au sein
des pays du G20, 76% des entrepreneurs français déplorent
ainsi que la culture de leur pays n’encourage pas
l’entrepreneuriat. A l’inverse, près de trois quarts des sondés
dans les autres économies matures du G20 jugent leur culture
nationale favorable à l’entrepreneuriat. La perception très
négative en France peut en partie s’expliquer par la manière
dont l’échec est perçu dans notre pays. Pour une large
proportion des entrepreneurs interrogés, l’échec est vu par le
milieu des affaires et la société dans son ensemble comme un
handicap pour de futurs projets d’entreprise : une attitude qui
n’encourage en rien à la prise de risque.
Depuis 2009, on note toutefois une évolution positive suscitée
par la mise en place du statut d’auto-entrepreneur, qui a
fortement dynamisé l’esprit d’entreprise. De l’avis de 78% des
entrepreneurs, cette tendance pourrait encore s’accentuer si le
rôle joué par les entrepreneurs dans la création d’emplois était
davantage mis en lumière.
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
Le point de vue de Franck van Hassel,
Associé Ernst & Young Société d'Avocats
L’évolution de la fiscalité pour les entrepreneurs depuis
20 ans en France
Contrairement à une idée reçue, la France est loin d’avoir
la fiscalité la plus lourde de l’Union européenne. En effet,
depuis vingt ans, ni le taux de l’impôt sur les sociétés, ni le
barème progressif de l’impôt sur le revenu n’ont augmenté.
Le régime du quotient familial, en particulier, allège
considérablement l’imposition effective des ménages.
Mis à part quelques fluctuations au début des années
2000, le taux de l’IS est resté relativement stable,
n’enregistrant qu’une baisse globale de 0,6% entre 1995 et
2012. On constate même une décroissance de la tranche
marginale de l’impôt sur le revenu des Personnes
Physiques.
Ainsi, le coût du travail pénalise fortement les
entrepreneurs en France et constitue un frein à la
compétitivité de l’économie nationale et à l’emploi.
Rapport entre le coût salarial pour l'employeur
et le salaire net en 2010
Cotisations sociales et impôt sur le revenu
60%
49%
50%
40%
30%
Cotisations sociales
56%
48%
47%
40%
32%
32%
31%
42%
25%
40%
29%
40%
39%
32%
26%
20%
11%
10%
17%
30%
15%
0%
Evolution des tranches marginales de l'IS et de l'IRPP
en France depuis 1995
70%
Tranche marginale de l’IRPP
Tranche marginale de l’IS
60%
50%
Belgique
France Allemagne
Italie
Suède
Espagne Pays-Bas Danemark
UK
US
Source : OCDE 2010
Dans le contexte actuel, ne serait-il pas nécessaire de revoir
la répartition économique des ressources de l’Etat ?
Les réformes fiscales actuelles ne semblent pas aller dans
ce sens.
40%
30%
20%
10%
0%
1998
2002
2006
2010
Source : Eurostat
Néanmoins, le coût du travail, constitué du salaire, des
cotisations salariales et patronales, est en progression
constante depuis une quinzaine d’années.
Evolution des prélèvements sociaux en France
depuis 1998
180
Indice du coût du travail (base 100 au 1er janvier 1998)
160
140
120
100
80
60
40
20
0
1998
2002
2006
2010
Dans une économie ouverte et mondialisée, le régime fiscal
applicable aux transmissions d’entreprises est plus que
jamais un enjeu majeur de la préservation des Entreprises
de taille intermédiaire (ETI) et de la sauvegarde de leur
caractère familial. Inutile de rappeler que ces entreprises,
qui jouent un rôle moteur dans la création de croissance et
d’emplois, sont des maillons essentiels du tissu économique
français et de ses territoires. Pourtant, aujourd'hui, leurs
atouts sont trop peu reconnus et leur avenir risque d'être
mis en péril par une fiscalité inadéquate.
Alors que le chômage ne cesse d’augmenter, la France, en
alourdissant la fiscalité pesant sur les entreprises ainsi que
sur les personnes physiques, prend-elle la bonne direction ?
Dans le contexte économique actuel morose, ne pourraiton pas s'inspirer d'un système allemand qui a fait ses
preuves en combinant à la fois une exonération des droits
de mutation à titre gratuit et la préservation de l’emploi ?
Source : Insee
15
20 ans
de financement
16
20 ans de succès entrepreneurial en France
L
’accès au financement demeure un enjeu crucial pour
le développement d’une entreprise et central dans les
préoccupations des entrepreneurs. Autofinancement,
emprunt bancaire, capital-investissement, capital-risque,
business angels, introduction en bourse… les instruments
sont nombreux, et démontrent selon les périodes des
degrés de pertinence et de disponibilité variables.
"J’ai la conviction
que tout projet
qui a du potentiel
trouve un
financement".
André CHOULIKA, Cellectis
Le point de vue de Patrice Dordet,
Membre du Directoire de La Compagnie Financière
Edmond de Rothschild
En 20 ans, les possibilités de financement
se sont considérablement ouvertes
Aujourd’hui, les entrepreneurs disposent d’une palette bien plus large qu’il y a vingt ans pour financer
leurs projets, et ce, quel que soit le stade de développement de leur entreprise. Au-delà du traditionnel
crédit bancaire qui s’est récemment tari, les possibilités de financement se sont considérablement
ouvertes au cours des deux dernières décennies. L’environnement actuel, marqué par une faible visibilité
et par la fragilisation de nombreux acteurs, ne doit pas faire oublier cette tendance de fond.
Je ne m’attarderai pas sur les introductions en bourse, qui ont permis à beaucoup de financer leur
croissance au cours des vingt dernières années, mais qui, dans un contexte d’incertitude prolongée,
ne répondent pas aux besoins du plus grand nombre.
A mon sens, l’évolution la plus marquante en matière de financement, c’est le formidable essor du capitalinvestissement. Cette industrie s’est structurée autour d’approches complémentaires portées par des
acteurs spécialisés pour répondre à toutes les problématiques : le capital-risque, le capitaldéveloppement, les fonds mezzanine (mi-dette, mi-equity), les fonds de LBO, les fonds de retournement,
etc. Bien au-delà du simple financement, il peut s’agir pour les chefs d’entreprise, souvent seuls dans
leurs décisions, de bénéficier d’un véritable accompagnement stratégique. Professionnalisation de la
gouvernance, soutien stratégique pour aborder de nouveaux marchés ou réaliser une opération de
croissance externe, capacité à recruter des talents… la valeur ajoutée d’un fonds d’investissement touche
potentiellement tous les domaines. A ce titre, il est intéressant de constater que plus de 60% des
entrepreneurs7 qui souhaitent effectuer une opération de croissance externe envisagent d’ouvrir leur
capital à un fonds. Ce besoin d’accompagnement est tout aussi prégnant pour ceux qui veulent se lancer
à l’international, autre tendance lourde dans le monde des PME.
Parallèlement, les entrepreneurs ont indéniablement bénéficié de la montée en puissance d’acteurs
publics comme Oséo, devenu un partenaire bancaire incontournable, ou encore le Fonds Stratégique
d’Investissement, dont l’action est complétée par de multiples initiatives régionales. Enfin, et c’est un
mouvement qui va s’amplifier, le marché obligataire s’est récemment ouvert aux PME, qui peuvent plus
facilement faire appel au marché plutôt que de solliciter les banques. Ce sont des avancées significatives
en matière de financement avec lesquelles il faudra compter dans les prochaines années.
Quels qu’en soient les objectifs, les décisions liées au financement sont toujours stratégiques. Il nous
paraît donc essentiel pour un entrepreneur d’être accompagné dans ses choix par des spécialistes, qui
sauront resituer les enjeux dans une perspective globale et de long terme. C’est dans cet esprit que nos
équipes travaillent à leurs côtés, en tenant compte à la fois de leurs projets professionnels et de leurs
problématiques patrimoniales.
7
Etude Oséo Excellence 2012.
17
L'autofinancement : un instrument privilégié
Dans les premières étapes de la création ou de la reprise, les
entrepreneurs financent encore largement leur société par leurs
économies personnelles : 73% des entrepreneurs interrogés y ont
eu recours. Le financement via des business angels et autres
investisseurs externes, bien qu’en progression, ne concerne que
19% des entrepreneurs interrogés.
Comment avez-vous financé les premières étapes
de la création / reprise de la société ?
(Plusieurs réponses possibles)
80
En effet, bien que le capital-investissement en 2011 se rapproche
de son niveau d’avant-crise8, et que les réseaux de business angels
progressent, on est encore loin de ce qui a cours, par exemple, aux
Etats-Unis. "Super angels" investissant en phases d’amorçage des
start-up, fonds d’investissements de très grande taille permettant
des injections massives de capital, pouvoirs publics jouant un rôle
d’accélérateur, notamment avec le récent JOBS Act9 : les sources
de financement externes sont bien plus développées outreAtlantique.
En France, le capital-risque en particulier subit aujourd’hui une
désaffection des investisseurs institutionnels, n’ayant plus les
moyens de jouer pleinement son rôle au service de la croissance
et de l’innovation.
73%
60
40
38%
30%
19%
20
11%
0
Economies
personnelles
Famille
et amis
Emprunts
bancaires
Business
Incubateurs
angels ou
et/ou
investisseurs subventions
8
Etude annuelle sur l’activité des acteurs français du capital investissement,
AFIC, 2011.
9
Jumpstart Our Business Startups : entrée en vigueur en avril 2012, cette loi
permet un allègement des conditions d’entrée en bourse pour faciliter les levées
de fonds par les sociétés de capitalisation inférieure à 1 Md$.
Source : enquête en ligne - mars 2012
18
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
Les nouvelles réglementations Solvabilité II ou Bâle III bridant les
investissements par les banques et les compagnies d’assurance,
pèsent fortement sur le secteur du capital-risque et menacent
potentiellement le financement des entreprises.
Même dans les phases de développement de leur entreprise, les
entrepreneurs que nous avons interrogés tendent à privilégier
l’autofinancement pour financer leur croissance, traduction de leur
désir d’indépendance. Mais ils ont aussi la particularité d’être plus
"ouverts", en termes de structure du capital que la moyenne
nationale des entreprises.
Les chiffres de l’enquête annuelle sur les ETI réalisée par Oséo et
la DGCIS confirment la prépondérance de l’autofinancement10. En
France, en 2011, l’ensemble des investissements de croissance
interne et externe ont été financés en moyenne à hauteur de 53%
par autofinancement et 43% par recours à l’endettement et au
crédit bancaire. Mais ce rapport indique également que, du fait du
net ralentissement conjoncturel en Europe et de la crainte du
durcissement des trésoreries dans les mois à venir, les ETI
souhaitent à l’avenir recourir davantage à l’endettement et aux
concours bancaires qu’à l’autofinancement.
Comment avez-vous ensuite financé la croissance de votre
société ? (Plusieurs réponses possibles)
80
68%
60
10
La conjoncture des Entreprises de Taille Intermédiaire, Enquête annuelle 2012,
Oséo et DGCIS.
42%
40
34%
20
7%
4%
0
Autofinancement
Emprunts
bancaires
Augmentation Introduction
de capital
en bourse
Source : enquête en ligne - mars 2012
Vente
d’actifs
Lancement de la Banque Publique
d'Investissement
A l'heure où nous finalisons cette étude,
la création de la Banque Publique d'Investissement
(BPI) a été actée, mercredi 17 octobre, par le
gouvernement, en Conseil des ministres.
La BPI aura pour mission de garantir le financement
des PME et des ETI, fragilisées en cette période de
crise, en proposant un "guichet unique" dans chaque
région. Regroupant les activités d'Oséo, de CDC
Entreprises (filiale de la Caisse des dépôts) et du
Fonds stratégique d'investissement (FSI). Elle offrira
également des services d’accompagnement et de
soutien renforcé à l’innovation et à l’export. La BPI
devrait ouvrir ses portes en janvier 2013, après le
vote du projet de loi par le Parlement, d'ici à la fin de
l'année 2012.
Souhaitons que ce nouvel outil de financement
portera rapidement ses fruits, au service de
l'innovation et de la croissance des PME et ETI.
Source : www.gouvernement.fr
19
Question capital(e)
Dans les premières étapes de la création d’entreprise, le capital
demeure très largement aux mains des fondateurs : près de 4
entrepreneurs interrogés sur 5 détiennent plus de 75% du capital
de leur entreprise.
La proportion des entreprises dont les fondateurs possèdent plus
des trois quarts du capital passe de 79% à 34%, entre le moment
où les entrepreneurs interrogés ont créé / repris leur entreprise
et aujourd’hui.
Néanmoins, ces entrepreneurs sont prêts à ouvrir leur capital
pour faire grandir leur société : à mesure que cette dernière croît,
la part du capital des fondateurs diminue sensiblement, au profit
de celle des investisseurs.
Evolution du capital détenu par les fondateurs
Ce qu’en dit
le Baromètre
Ernst & Young de
l’entrepreneuriat
100
34%
80
60
79%
40
66%
20
21%
0
Au moment de la création/
reprise de l’entreprise
Actuellement
Entreprises détenues à plus de 75% par les fondateurs
Entreprises détenues à moins de 75% par les fondateurs
Source : enquête en ligne - mars 2012
Evolution du capital détenu par les investisseurs
100
4%
28%
80
60
96%
40
72%
20
0
Au moment de la création/
reprise de l’entreprise
Actuellement
De 51% à 75% du capital détenu par les investisseurs
Moins de 51% du capital détenu par les investisseurs
Il est indispensable d’exploiter plusieurs sources
de financement
En France, 84% des entrepreneurs jugent que l’accès
au financement est difficile pour les jeunes créateurs
d’entreprise. Le ratio du volume des prêts aux PME par
rapport au PIB y est inférieur à la moyenne des pays du G20.
Une tendance soulignée par un rapport de l’OCDE publié en
2009, qui indiquait un durcissement des conditions d’accès
au crédit pour les PME françaises. L’action d’Oséo permet en
partie d’enrayer cette tendance : en 2010, elle a soutenu plus
de 80 000 entrepreneurs en garantissant des prêts à hauteur
de 10Md€.
Du côté des investisseurs externes, même si les temps sont
chahutés actuellement, les entrepreneurs français peuvent
trouver des opportunités, en phase de démarrage comme
de développement, dans les instruments de capital
investissement. Selon l’AFIC (Association Française des
Investisseurs en Capital), près de 1 700 entreprises ont été
accompagnées par le capital investissement en 2011, un
record. Plus de 8 sur 10 sont des PME, et 90% sont basées
en France.
La progression du nombre de réseaux de business angels
ces dernières années témoigne d’une maturité croissante
de cet outil de financement.
Source : enquête en ligne - mars 2012
20
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
Le point de vue de Philippe Fourquet,
Associé Ernst & Young
Face au défi du financement, il faut savoir faire
preuve d’ouverture et d’innovation
Même si l’autofinancement est resté, au cours de
ces dernières années, la source majeure de
financement, le recours à des financements
externes devient vite indispensable pour accélérer
le développement de l’entreprise, et c’est bien ce
challenge que nos PME et ETI doivent relever.
Cependant, dans le contexte économique actuel, les
sources de financement externes se sont taries. La
fenêtre de la bourse s’est refermée et les banques,
face aux contraintes réglementaires, ont durci leurs
conditions d’octroi de financements, par une plus
stricte sélection des dossiers et par des niveaux de
coût, dans bien des cas, plus élevés. Dans un tel
contexte, il est indispensable d’être innovant et
ouvert aux expériences étrangères afin de trouver
de nouvelles sources de financement, pour
aujourd’hui et pour demain.
Plusieurs pistes sont explorées et des initiatives
sont lancées pour permettre à nos entrepreneurs
d’accéder à des financements qu’ils ne pourraient
pas obtenir dans le contexte actuel. Les projets de
création d’une plateforme de cotation dédiée aux
valeurs moyennes (dont notamment celui de NYSE
Euronext), s’ils voient le jour, pourraient constituer
des pistes intéressantes pour redynamiser le
recours à la bourse comme source de financement
pour bon nombre d’entrepreneurs qui s’en sont
détournés (en 2011, on compte 12 PME / ETI
cotées de moins qu’en 2010). A ce titre, il faut
savoir que les marchés financent les entreprises
européennes à hauteur de 30% en moyenne, et
couvrent Outre-Atlantique 70% des besoins de
financement toutes tailles d’entreprises
confondues. En France, seules 0,3% des entreprises
sont cotées et moins de 5% des besoins de
financement de nos entreprises sont couverts
par les marchés11…
La mise en place d’émissions groupées via des
fonds contractuels (dont notamment le projet
MICADO) permettrait aussi aux entrepreneurs
d’aller chercher sur le marché les financements que
seuls ils n’obtiendraient pas. De plus, les conditions
consenties pour de telles émissions pourraient
être plus avantageuses et bénéficier de l’incidence
positive liée à une plus grande diversification du
risque pour le ou les organismes financeurs.
Attention aux réflexes de prudence : dans cette
période de crise économique, tout pousse les
entrepreneurs, et on les comprend fort bien, à être
de plus en plus focalisés sur le court terme (mon
carnet de commande, mes prochaines
échéances…). C’est pourtant dans ces périodes qu’il
faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas de présent sans
futur. En effet, la capacité à obtenir des
financements ne repose pas uniquement sur les
chiffres passés ou présents : elle dépend aussi – et
souvent en grande partie – de la qualité des
hommes et du projet stratégique qu’ils portent.
Il est donc essentiel de savoir expliquer, convaincre
et rassembler autour de ce projet, les financements
étant l’un des moyens de le mettre en œuvre.
Chaque entreprise doit avoir une vraie vision à
moyen / long terme de son plan de financement,
vision directement connectée à son plan de
développement stratégique. Cette vision doit
également intégrer une structuration des
financements adaptée à chaque étape du projet
de développement de l’entreprise.
Grâce à leurs qualités, nos entrepreneurs ont
souvent pu négocier les virages stratégiques et
franchir de nombreux obstacles. Gageons que
dans l’environnement actuel, ils sauront trouver
les solutions pour franchir celui des sources
de financement.
11
L'observatoire du financement des entreprises par le marché –
Rapport annuel 2011.
21
ETI familiales : attention fragiles !
Pour près de deux candidats sur trois, la création ou reprise
d’entreprise est fondamentalement associée à leur volonté de
développer une société familiale, dans la durée. Leur capacité à
construire une vision sur le long terme et à maintenir le cap de
manière opérationnelle grâce à la stabilité de leur actionnariat
constitue leur premier facteur de réussite.
La vision de long terme de leurs dirigeants et leur actionnariat
stable favorisent leur développement, qui est en soi une garantie
du maintien des centres de décision en France. Les grandes
entreprises nationales peuvent avoir intérêt au développement,
à leurs côtés, d'entreprises de taille moyenne pour développer
le marché local et bénéficier des innovations nées en leur sein.
Quelle était votre intention principale en créant votre société ?
2%
Ce qu’en dit
le Baromètre
Ernst & Young de
l’entrepreneuriat
12%
Développer durablement une société
à dessein familial/patrimonial
23%
Vendre sa société en totalité
après son développement
63%
Se créer une réputation
en tant qu’entrepreneur
Vendre sa société après son décollage,
en gardant une participation minoritaire
Des améliorations encore attendues en matière
de règlementation et fiscalité
Source : enquête en ligne - mars 2012
Les 4 700 entreprises de taille intermédiaire (250 à 5 000
salariés) constituent le maillon essentiel du tissu économique
français, entre une base très large de TPE et PME (2,4 millions)
et 235 grandes entreprises de dimension mondiale. Elles sont
très performantes : malgré leur effectif réduit, elles ont un poids
économique entre 20 et 30% de tous les grands indicateurs. Ces
ETI sont largement représentées au sein du panel des candidats
au Prix de l’Entrepreneur de l’Année.
Mais l’économie française souffre de l’insuffisance du nombre
d’ETI dans son pays, en particulier face à nos voisins européens
(3 fois moins qu'en Allemagne et 2 fois moins qu'en GrandeBretagne). Cette faiblesse pèse à l'international, sur la création
de richesses, source d'emplois et de contribution aux grands
équilibres financiers. La mondialisation exige des entreprises
qu’elles grandissent vite pour atteindre une taille critique
adaptée aux enjeux de l'innovation et au développement
international. Enfin, parmi les futures ETI, figurent les grandes
entreprises de demain.
Comment agir pour que plus de petites entreprises deviennent
moyennes ? Le capitalisme familial est-il une des réponses ?
Comment éviter que les entreprises de taille moyenne soient
cédées ? La performance des entreprises familiales est
meilleure : c'est donc un facteur d'attractivité des
investisseurs.
22
Ces dernières années, les pouvoirs publics ont démontré
une volonté d’alléger le cadre réglementaire et de
simplifier les procédures requises pour lancer une
entreprise, avec notamment la création du guichet unique.
Mais les cotisations sociales rapportées au PIB restent
en France les plus élevées de la zone euro. La marge de
progression est importante pour répondre aux attentes
des entrepreneurs français : 70% d’entre eux pensent
qu’une plus grande flexibilité de l’emploi aurait une
incidence élevée sur leur croissance à long terme.
82% des entrepreneurs estiment que ce sont les mesures
en faveur de l’innovation qui bénéficieront le plus à leur
croissance à long terme. A cet égard, la France offre un
environnement plutôt favorable à l’innovation. Le Crédit
d’Impôt Recherche est jugé comme l’un des meilleurs
systèmes d’allègement fiscal au sein du G20. Entre 2008
et 2010, le nombre de déclarants du CIR a augmenté de
80% pour s’élever à près de 18 000, générant un crédit
d’impôt de 5,05 milliards d’euros12.
12
Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
Le point de vue de Philippe Vailhen,
Associé Ernst & Young Société d'Avocats
Sauvegarder les ETI familiales pour retrouver
le chemin de la croissance
En France, les 4 700 entreprises de taille
intermédiaire (ETI), dont deux tiers sont familiales,
représentent 33% de l’emploi industriel, 21% de
l’emploi salarié, 30% des investissements et 25% du
chiffre d’affaires total français13.
Elles sont pourtant confrontées à de nombreux
obstacles. Certains sont communs à toutes les
entreprises françaises : réglementation complexe et
instable, aversion au risque et méfiance à l’endroit
du succès, marché du travail encore trop rigide.
D’autres leur sont spécifiques : les ETI supportent
une charge fiscale et sociale proportionnellement
plus lourde, comme le montre un récent rapport du
conseil des prélèvements obligatoires. Ainsi, après
prise en compte du Crédit Impôt Recherche, l’impôt
sur les sociétés réel des grandes entreprises
s’établit à 18 %, tandis que celui des ETI familiales
s’élève à 30%.
Il devient aujourd’hui urgent de prendre des
mesures adéquates pour permettre à nos ETI
familiales de continuer à grandir, à investir et à se
développer en France et à l’international.
Ne devrait-on pas accepter que les titres de sociétés
industrielles, commerciales, artisanales, agricoles
ou libérales soient exonérés d’ISF et ce, quels que
soient le pourcentage de détention et les fonctions
ou non exercées dans l’entreprise ? Parce qu’ils
sont l’expression de nos racines, les objets
d‘antiquité, d’art ou de collection sont exonérés de
cet impôt sans aucune condition. Pourquoi nos
ailes, que sont ces entreprises, devraient être
rognées par ce dernier ?
L’entreprise est un patrimoine vivant que nous
devons faire grandir. Aujourd’hui certaines
entreprises, faisant face au paiement de l’ISF de
leurs actionnaires, doivent générer des profits afin
de verser un revenu pour le seul paiement de cet
impôt, se privant ainsi de capitaux qui permettraient
d’investir ou de renforcer leurs fonds propres. Et ne
devrait-on pas considérer l’entreprise comme un
sujet de droit avec une vie propre ?
En effet, l’entreprise est très différente de tous les
autres actifs transmis dans le cadre d’une
succession. Elle doit donc être traitée totalement à
part pour prendre en considération sa vraie nature,
sa fonction, son rôle social. Cependant, la
transmission d’une société au sein d’une famille
supporte aujourd’hui des droits pouvant aller
jusqu’à 45% de sa valeur, alors que la cession d’une
société au sein d’un groupe ne supporte qu’une
faible taxation. En procédant ainsi, on taxe des
plus-values qui ne sont que latentes alors que
l’objectif est uniquement de transmettre une
entreprise, afin de poursuivre une activité. Ne
serait-il pas possible de s’inspirer du modèle
allemand et ne pas imposer la transmission de
l’entreprise dès lors que l’actionnariat familial et la
masse salariale restent les mêmes sur plusieurs
années ?
Nous devons changer notre regard et cesser de voir
de telles mesures comme la protection accordée à
peu au détriment de tous ; il faudrait plutôt les voir
comme les nécessaires mesures accordées à
quelques-uns – encore trop peu nombreux, faute de
contagion suffisante du virus entrepreneurial – pour
le bénéfice durable de tous.
13
Rapport Retailleau. Les ETI au cœur d'une nouvelle dynamique
de croissance – Février 2010.
23
20 ans
d'international
24
20 ans de succès entrepreneurial en France
D
e plus en plus, les entrepreneurs intègrent dès le démarrage les opportunités et les
contraintes d’une activité internationale. Leur mode de pensée est naturellement "globalisé"
et ils vont chercher leur compétitivité hors des frontières, sur le terrain européen ou vers les
marchés à forte croissance. Mais qu’en est-il de la part réelle de l’activité internationale chez les
entrepreneurs que nous avons observés ?
"Born Global" : l'international
au cœur de la stratégie…
Si le développement à l’international est désormais au cœur de la stratégie de presque tous les
entrepreneurs, les modalités de croissance ne sont pas toutes les mêmes, et alternent entre des
stratégies délibérées et des opportunités saisies.
Les entrepreneurs ont une vision précise de cet axe de développement très tôt dans leur projet : 41%
des dirigeants interrogés avaient inscrit l’internationalisation dès l'origine de leur entreprise.
Qu’est-ce qui a d’abord motivé votre développement
à l’international ?
Les motivations invoquées pour se tourner
vers l’international peuvent être multiples :
• Des raisons commerciales, avec la
possibilité d’accéder à de nouveaux
marchés ;
11%
Des raisons commerciales
et marketing
48%
Elément inscrit dans
la stratégie de départ
Des raisons économiques
et financières
41%
• Une volonté des dirigeants, la dimension
internationale étant souvent inscrite
dans les "gènes" du management ;
• Des raisons économiques et financières,
lorsqu’une baisse structurelle des
marchés de l’entreprise en France
menace sa pérennité ;
• Une recherche de compétitivité hors
de France.
Source : enquête en ligne - mars 2012
Les répondants sont les dirigeants concernés par l'international
soit 48 entreprises.
Evolution des effectifs* (comparatif 2007 et 2011)
800
640
700
600
500
400
452
446
339
300
194
200
113
100
0
2007
Effectifs totaux
2011
Effectifs France
Effectifs à l’international
Entre 2007 et 2011, la taille des
entreprises – en nombre moyen
d’employés – participant au Prix de
l’Entrepreneur a progressé de manière
très significative (+ 42%). Cette
croissance est particulièrement marquée
pour les effectifs implantés à
l’international, en progression de 72%,
quand les effectifs sur le territoire
national augmentaient de 32%, illustrant
la volonté des dirigeants de placer
l'international au cœur de leur stragégie.
* Effectif moyen par secteur et par année | 161 candidats en 2007,
104 candidats en 2011.
Source : base de données Ernst & Young – Focus 2007/2011
25
Diriez-vous que votre stratégie principale aujourd’hui est
plutôt tournée vers : (Plusieurs réponses possibles)
Le développement
à l’international
51%
La pénétration de votre
marché historique
50%
39%
L’exploitation de niches
L’exploitation de nouveaux
marchés à venir
35%
La croissance externe
Le développement vers
d’autres marchés déjà
existants, diversification
Du côté des ETI, Oséo confirme dans son enquête annuelle14
que le développement à l’international est toujours au cœur des
préoccupations : en 2012, 14% d’entre elles prévoient de créer
au moins une nouvelle filiale ou co-entreprise à l’étranger, l’Asie
talonnant maintenant l’Europe comme choix de destination.
Mais dans un cas sur quatre, il s’agira là de la première
implantation réalisée en dehors de l’Hexagone. Ce qui tend à
indiquer que le développement à l’international n’est pas encore
une évidence pour tous les entrepreneurs.
32%
26%
14
La conjoncture des Entreprises de Taille Intermédiaire, Enquête 2012, Oséo
et DGCIS.
Source : enquête en ligne - mars 2012
… mais un enjeu pas toujours traduit dans
les faits
Malgré l’intention de se tourner vers l’international, et la nécessité
économique d’un développement des marchés hors des frontières
nationales, le passage semble encore difficile pour une partie des
entrepreneurs ayant répondu à l’enquête.
En dépit d’une forte croissance du chiffre d’affaires global des
entreprises sur la période analysée (1993-2011), et malgré une
volonté très largement affirmée, le niveau de l’activité réalisée à
l’international est resté relativement stable depuis 20 ans.
Le marché français représente encore plus de trois quarts des
revenus pour plus de 60% des entrepreneurs interrogés. L’Europe
reste la destination principale de leurs exportations, devant les
Amériques puis l’Asie.
Les entrepreneurs concernés par l'international et que nous avons
interrogés jugent qu'il y a, en France, un retard dans ce domaine :
bien qu’ayant des capacités immenses, notre pays serait trop en
proie à des inerties lourdes et des dogmes paralysants.
26
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
"C'est un des problèmes
majeurs en France, le pays
est en retard sur le plan
international. Une entreprise
doit aujourd'hui sortir de
ses frontières, et en France
on reste très frileux".
Bruno ROUSSET, April Group
Evolution de la répartition du chiffre d'affaires
France / hors France (1993-2011)
100
80
33%
27%
30%
41%
60
40
67%
73%
70%
59%
20
0
1993
2000
2007
2011
Chiffre d’affaires France
Chiffre d’affaires Hors France
Source : base de données Ernst & Young –
Candidats au Prix de l’Entrepreneur de 1993 à 2011, 1700 entreprises
La mondialisation, facteur de croissance
Là où les opinions publiques – particulièrement en France – sont
parfois réfractaires à la mondialisation et la rendent responsable de
nombreux bouleversements, la plupart des entrepreneurs y voient
une opportunité.
L'ouverture à l’international peut constituer pour les entrepreneurs
un levier de croissance essentiel, même si l’aventure hors des
frontières n’est jamais dénuée d’obstacles. Les marchés étrangers
peuvent relayer efficacement le développement de l’activité quand
le marché domestique est malmené ou saturé.
"Ce qui est le plus marquant
ces dernières années, c’est
que les décisions, comme
les clients, sont de plus
en plus globaux. Tout
s'internationalise".
Gilles MARTINS, Eurofins
27
Dans une enquête menée par Ernst & Young auprès de 300
dirigeants d’entreprises de croissance dans le monde, près des
trois quarts des entrepreneurs nous disent que la mondialisation
a eu des conséquences positives sur leur croissance, et plus
de la moitié juge qu’il en a été de même pour leur rentabilité.
Sur quels aspects de votre entreprise la mondialisation
a-t-elle eu un impact positif ces trois dernières années ?
(Plusieurs réponses possibles)
Croissance globale
51%
35%
Accès aux matières premières
Accès aux ressources humaines
Accès au financement
78%
La mondialisation a été globalement
positive pour notre entreprise
La concurrence sur notre marché local vient
de plus en plus d’entreprises étrangères
30%
Une réglementation globale, plutôt
que locale, faciliterait nos affaires
29%
Opportunités d’investissement
La concurrence s’est accrue
avec la mondialisation
75%
La mondialisation a ouvert la porte
à de nouveaux concurrents imprévus
32%
Capacité d’innovation
Dans l’ensemble, les trois quarts des entrepreneurs estiment
toutefois que la mondialisation est positive pour leur activité.
Etes-vous d’accord avec les affirmations suivantes ?
(% de réponses "Tout à fait d’accord" et "D’accord")
72%
Rentabilité
Les cartes ont été rebattues : si la capacité à agir globalement
n’est plus réservée aux grandes entreprises, la concurrence s’est
accrue avec la mondialisation, comme le confirme la grande
majorité des entrepreneurs interrogés.
67%
51%
46%
16%
Source : Ambitious, Adept and Agile. How global entrepreneurs are changing
the world, Ernst & Young, 2010
Source : Ambitious, Adept and Agile. How global entrepreneurs are changing
the world, Ernst & Young, 2010
28
20 ans de succès entrepreneurial en France
20 ans de succès entrepreneurial en France
Le point de vue de Jean-François Royer,
Associé Ernst & Young
Penser global, agir local
La mondialisation ? Rien de nouveau ! Elle existait
dès l’Antiquité, une époque marquée par les
premiers échanges de marchandises et l’ouverture
des routes commerciales. Depuis, les entreprises
n’ont eu de cesse, chacune à leur rythme ou selon
leurs moyens, de s’engouffrer dans cette voie qui
nous a prouvé ses vertus.
Les entrepreneurs "hightech", "biotech" ou
"cleantech" ont été des précurseurs. Pour eux, les
frontières n’existent pas. Cette génération
d’entrepreneurs que l’on appelle les "born global" a
donné le tempo et a défini les nouveaux réflexes.
Dans leur lignée, de plus en plus d’entrepreneurs
français démontrent aujourd’hui leur capacité à
transformer avec succès leur modèle, qui devient
global sans renier les valeurs et les atouts d’un
ancrage local. Rompant avec les habitudes et les
certitudes, ces entrepreneurs bousculent les
préjugés.
Par exemple, il n’est pas obligatoire d’avoir obtenu
la reconnaissance du marché local avant de partir
vers l’étranger. Une étude menée auprès des clients
communs d’Oséo et d’Ubifrance montre que 38%
d’entre eux ont commencé leurs opérations
internationales moins de trois ans après leur
création. L’irruption dans l’économie mondiale de
pays tels que la Chine, le Brésil, l’Inde, mais aussi le
Mexique, l’Indonésie… et le développement massif
d’Internet ont créé rapidement un nouvel
environnement. Les opportunités d’affaires ne sont
plus seulement outre-Rhin ou outre-Manche ; elles
peuvent être d’emblée outre-Atlantique, voire plus
loin encore.
Pour mieux comprendre les caractéristiques de ces
nouveaux entrepreneurs et leurs modes
d’organisation, nous avons mené une étude
mondiale auprès de 300 d’entre eux, publiée sous
le titre Ambitious, adept and agile. How global
entrepreneurs are changing the world. Il ressort de
cette enquête que ces entrepreneurs partagent un
fort pragmatisme, qui s’illustre notamment dans la
recherche d’équilibre entre local et global. La
stratégie d’implantation en est un parfait exemple :
le parcours classique – accord commercial,
joint-venture, filiale – n’est pas forcément remis en
cause, mais il est fortement anticipé. Car pour ces
entrepreneurs, il ne s’agit pas seulement d’exporter,
mais bien de prendre pied sur des marchés
stratégiques.
Notre étude relève également que ces
entrepreneurs ont le souci d’internationaliser leur
management. Leur souhait à moyen terme est de
recomposer leurs instances de gouvernance pour
prendre en compte la diversité des cultures, des
marchés et la localisation de leurs activités. Cette
démarche vers un management interculturel
s’accompagne toutefois d’une certaine prudence,
car ils ont également une volonté claire de
conserver un savoir-faire. Si certaines tâches sont
réalisées localement, d’autres, de nature
stratégique, doivent rester centralisées. La majorité
des dirigeants mettent en avant cet enjeu essentiel
qui permet de rester agile et de réussir dans la
durée : la combinaison d’un état d’esprit global et
d’une déclinaison locale.
29
D’hier à aujourd’hui…
Atouts et défis, d’hier à aujourd’hui
Pour les participants au Prix de l’Entrepreneur de l'année, le facteur clé de succès le plus
important, tant pour expliquer le succès rencontré jusqu’à aujourd’hui que pour permettre la
réussite future, reste l’innovation (citée par 44% d’entre eux). Une caractéristique qui explique
très probablement que ces entreprises soient souvent leaders sur leur marché. Par ailleurs,
l’international et la croissance externe sont les deux facteurs de succès qui progressent
le plus à mesure que l’entreprise se développe (respectivement +19 points et +10 points).
Quant aux problématiques auxquelles les entrepreneurs font face, la concurrence (36%) et
l’environnement réglementaire (30%) représentent des freins croissants à mesure que
l’entreprise se développe. Le financement inquiète davantage les entrepreneurs au démarrage
que les entreprises plus matures. Savoir s’entourer représente un défi constant : les questions
de ressources humaines et de gestion des compétences sont citées par plus de 40% des
entrepreneurs comme des obstacles difficiles.
30
20 ans de succès entrepreneurial en France
… et demain,
quelles actions mettre en œuvre ?
Promouvoir la prise de risque et la culture entrepreneuriale
dans notre pays
En France, l’esprit entrepreneurial est freiné par la manière dont est perçu l’échec professionnel. Alors que
dans de nombreux pays, il exprime positivement la prise de risque et l’ambition de grandir, il reste en France
un handicap quasiment indélébile dans un parcours professionnel. Le système éducatif se doit de favoriser la
créativité et l’initiative. Dès l’enseignement secondaire, l’entrepreneuriat doit être intégré dans
l’apprentissage et valorisé comme potentiel parcours professionnel.
Favoriser l’innovation comme levier de créations d’entreprises
et d’emplois
L’innovation est indissociable de l’entrepreneuriat. Les entrepreneurs donnent vie aux innovations, pour en
faire de nouveaux produits ou services, créant ainsi de nouveaux emplois. Cet aspect attractif de l’activité
entrepreneuriale doit être davantage mis en avant auprès des jeunes et du grand public en général. La France
souffre d’une faiblesse dans sa capacité à mettre sur le marché des innovations produits et services nées de
la recherche nationale.
Mettre en place une fiscalité plus favorable au financement
et à la transmission des entreprises familiales
Les ETI familiales doivent bénéficier d’une attention particulière des pouvoirs publics, avec un double objectif
primordial : baisse de la fiscalité et aide au financement. Le régime fiscal applicable aux transmissions
d’entreprises est également un enjeu majeur de la préservation de ces ETI. Dans un contexte économique
morose, il paraît urgent de s’inspirer du système allemand qui combine tout à la fois une exonération de
droits de mutation à titre gratuit et la préservation de l’emploi.
31
Méthodologie
A l’occasion des 20 ans du Prix de l’Entrepreneur, Ernst & Young a souhaité analyser de manière
approfondie l’évolution des entreprises candidates et de leurs dirigeants depuis la création du prix
en 1993, en collaboration avec la Chaire Entrepreneuriat ESCP Europe.
Afin de mettre en lumière les facteurs clés de leurs succès entrepreneuriaux, et pour mieux
comprendre les problématiques spécifiques qui sont les leurs, nous avons exploité les données
régionales et nationales des candidats au Prix de l’Entrepreneur de l’Année depuis 1993. Pour
mettre en regard les tendances passées et actuelles, ces analyses ont été complétées d’une
enquête en ligne et d’entretiens qualitatifs réalisés en mars 2012.
Les résultats de l’étude s’appuient donc sur les sources et la méthodologie suivantes :
1. Analyse de la base de données "Prix de l’Entrepreneur", consolidée par Ernst & Young depuis
la création du Prix. Les données de plus de 1 700 candidats entre 1993 et 2011 ont permis
de mesurer les évolutions marquantes des entreprises participant au Prix.
2. Réalisation d’une enquête en ligne en mars 2012, à partir d’une liste de 30 questions. 91
dirigeants d’entreprises, parmi les anciens candidats au Prix, ont répondu à cette enquête.
3. Dix entretiens qualitatifs menés auprès d’anciens lauréats, permettant d’éclairer
les principales tendances.
4. Pour les besoins de l’analyse, des sources complémentaires reconnues ont également été
utilisées, notamment les publications d’Oséo.
L’étude s’est naturellement enrichie de notre observation assidue du monde des entrepreneurs,
en France et ailleurs, grâce notamment aux travaux réalisés dans le cadre du Baromètre Ernst
& Young sur l’entrepreneuriat dans les pays du G20, publié en octobre 2011.
32
20 ans de succès entrepreneurial en France
Bibliographie
• Inné ou acquis. L’ADN de l’entrepreneur décodé, Ernst & Young, 2011.
• Les entrepreneurs lancent un appel aux gouvernements du G20, Baromètre de
l’entrepreneuriat Nice Côte d’Azur 2011 réalisé par Ernst & Young pour le Sommet des Jeunes
entrepreneurs du G20 YES.
• Ambitious, Adept and Agile. How global entrepreneurs are changing the world, Ernst & Young,
2010.
• Agir pour la croissance. Performance des ETI familiales en Europe, Ernst & Young, 2010.
• La conjoncture des Entreprises de Taille Intermédiaire, Enquête annuelle 2012, Oséo et DGCIS
(Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services).
• Rapport Retailleau. Les entreprises de taille intermédiaire au cœur d'une nouvelle dynamique
de croissance, février 2010.
• L'observatoire du financement des entreprises par le marché. Rapport annuel 2011.
Remerciements
Nous remercions les entrepreneurs et les experts qui ont bien voulu partager leurs réflexions
et nous permettre d’enrichir cette étude par leurs témoignages : André Choulika, Patrice Dordet,
Elizabeth Ducottet, Philippe Fourquet, Aliza Jabès, Jean Mane, Gilles Martins, Franck Provost,
Bruno Rousset, Jean-François Royer, Philippe Vailhen et Franck van Hassel.
Cette étude Ernst & Young a été coordonnée par Audrey Vinès, sous la direction d'Emmanuelle
Raveau et Jean-François Royer.
Ont participé à sa réalisation : Marguerite Coiraton, Juliette Gayraud, Rudolphe Pennec, en
collaboration avec Jacqueline Fendt, Kiran Dahan, Ankur Bansal et Yuanqi Lu de la Chaire
Entrepreneuriat ESCP Europe.
33
19 95
19 94
19 93
Henri BACOU
Jacques NOIROT
Sidel (Seine-Maritime)
Groupe Bacou (Drôme)
Prosys (Haute-Savoie)
Création en 1974
Création en 1985, avec Luigi Delfini
(décédé) et Michel Nally
Création en 1990
Rachat par Tetra Pak en 2003
Retraité
Fusion en 2001 avec le groupe Dalloz
(aujourd’hui Sperian)
Retraité
19 99
20 00
Décédé
19 98
Les lauréats
Francis OLIVIER
Hervé et Eric CAEN
Martin MICHAELI
Jean-Michel BERARD
Titus Interactive (Seine et Marne)
Mephisto (Moselle)
Création en 1965
Esker (Rhône)
Actuellement président
Actuellement président du directoire
Créée en 1985, liquidée en 2005
Eric : Directeur digital et nouvelles
technologies (Mc Donald’s)
Création en 1965
Groupe Dirickx (Mayenne)
Création en 1988
1853 : création
Création en 1961
1997 : introduction en bourse
1998 : introduction en bourse
Actuellement président du Conseil de
surveillance d’April Group et président
d’Evolem
Actuellement président-directeur
général
Actuellement président-directeur
général
20 10
Jacques DIRICKX
Bonduelle (Nord)
20 09
Christophe BONDUELLE
April Group (Rhône)
20 08
Bruno ROUSSET
Franck PROVOST
Yves GUILLEMOT
Aliza JABÈS
Franck Provost (Paris)
Ubisoft (Ille-et-Vilaine)
Nuxe (Paris)
1975 : ouverture du 1er salon
Création par Y. Guillemot et ses frères
en 1986
Rachat du laboratoire Nuxe en 1989
1995 : lancement de la franchise
Actuellement président
34
20 05
20 04
20 03
Hervé : PDG (Interplay – Los Angeles)
Introduction en bourse en 1996
Actuellement président-directeur
général
20 ans de succès entrepreneurial en France
4e marque dermocosmétique en France,
présente dans 58 pays
Actuellement présidente
Création en 1954 (par son père), reprise
par Bernard en 1985
Digigram (Isère)
Création en 1985
Introduction en bourse en 1996
Introduction en bourse en 1997
Renommée Delfingen Industry en
2007 - Actuellement président-directeur
général
Retirés des activités opérationnelles
en 2003
20 01
20 02
Philippe GIRARD-BUTTOZ
et Marian MARINESCU
Pierre SAUBOT
François DELACHAUX
Pinguely-Haulotte (Loire)
Delachaux (Hauts-de-Seine)
Création en 1985
Introduction en bourse en 1998
Devient Haulotte Group en 2005
Actuellement président du conseil
d’administration et directeur général
Création en 1949
Fusion de Delachaux et Seplast en 1984
Introduction en bourse en 1987
Sortie de bourse en 2011
Eurofins (Loire-Atlantique)
Création en 1987
Introduction en bourse en 1997
Bénéteau (Vendée)
Création en 1884, reprise par A. Roux,
petite-fille du fondateur, en 1964
Introduction en bourse en 1984
A. Roux est actuellement vice-présidente
du conseil de surveillance et
B. Cathelinais président du directoire
20 11
Actuellement président-directeur
général
Annette ROUX
et Bruno CATHELINAIS
20 12
Gilles MARTIN
20 07
20 06
Actuellement président du conseil
d’administration
Jean MANE
Jean-Luc PETITHUGUENIN
V. Mane & Fils (Alpes-Maritimes)
Paprec (Paris)
Création par Victor Mane en 1871
Création en 1985, rachat en 1994
par Jean-Luc Petithuguenin
2006 : reprise de l’entreprise par le fils
de Jean Mane (4e génération)
Actuellement président du conseil
de surveillance
20 ans de lauréats
du Prix de l'Entrepreneur
19 97
19 96
HBS Technologie (Doubs)
Bernard STREIT
Actuellement président-directeur
général
35
Ernst & Young
Audit | Conseil | Fiscalité & Droit | Transactions
Notre positionnement, notre engagement
Ernst & Young est un des leaders mondiaux de l’audit
et du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions.
Partout dans le monde, nos 167 000 professionnels
associent nos fortes valeurs communes à un ferme
engagement pour la qualité. Nous faisons la différence
en aidant nos collaborateurs, nos clients et tous nos
interlocuteurs à réaliser leur potentiel.
Ernst & Young désigne les membres d’Ernst & Young
Global Limited, dont chacun est une entité juridique
distincte. Ernst & Young Global Limited, société britannique
à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de
prestations aux clients. Retrouvez plus d’informations
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