Témoignage - CroissancePlus

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Témoignage - CroissancePlus
vu ailleurs
LES BIENFAITS
DU SOLEIL CALIFORNIEN
Depuis quarante ans la Silicon Valley, laboratoire des tendances et des innovations de demain
sous le soleil californien, fait rêver les entrepreneurs français. Au-delà de l’idéalisation d’un
écosystème unique, quels sont les facteurs de croissance qui peuvent nous inspirer ?
C
’
est le maillage étroit entre investisseurs,
chercheurs et entrepreneurs qui est le premier facteur de croissance de la Silicon
Valley. L’obsession n’est pas la technologie, mais l’innovation. Universités, fonds
d’investissement, entrepreneurs célèbres,
cabinets d’avocats, réunis au même endroit,
coopèrent pour aider dès le début les porteurs de projet.
Autre spécificité, un vent de liberté. Même si l’imposition
personnelle est lourde, une fluidité remarquable favorise
ceux qui veulent entreprendre. Quand un investisseur a
été convaincu, la formalisation de l’opération est aisée, et
le deal peut se faire sur un coin de table.
Le monde, d’emblée
La Silicon Valley est un aspirateur de talents : on retient
les talents, on s’arrache les meilleurs développeurs,
on les débauche aux concurrents… Et la réputation
des ingénieurs français est excellente. Le secret des
entrepreneurs californiens qui réussissent ? Ne faire
qu’une seule chose, se concentrer sur une seule fonctionnalité pour la faire excellemment. Netflix a tout
parié sur le streaming, Uber fait du service de voiture
avec chauffeur dans le monde entier. Dernière idée à
retenir : adopter une stratégie business globale, structurer d’emblée les projets pour en faire des leaders
mondiaux. Il faut oser viser le monde.
l'envoyé spécial
Éric Didier,
serial entrepreneur et
représentant de CroissancePlus
dans la Silicon Valley
● Qu’est-ce qui vous frappe dans
la manière américaine de faire du
business ?
En moyenne, tout est six à dix fois
plus gros. À projet identique, on
trouve ici six à dix fois plus de financement, des équipes six à dix fois
plus grandes pour un même projet.
C’est un pays de vendeurs optimistes.
Les Américains sont très bons en
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marketing clients, même leurs techniciens sont des commerciaux qui
connaissent bien leurs clients. Les
Français, issus d’une nation plus pessimiste, ont moins de facilité à nouer
le contact avec les clients.
● Quels conseils donneriez-vous à un
entrepreneur français qui voudrait
tenter sa chance aux États-Unis ?
Il faut accepter de se conformer aux
règles américaines, ne pas croire
qu’on va changer le monde et imposer ses méthodes françaises. Monter
une filiale française là-bas, ce n’est
pas une aventure qu’on gère seulement avec un VIE : il faut s’installer sur place, apprendre à travailler
différemment. Aux États-Unis, on
est immergé dans un ensemble de
règles, de process, il faut apprendre
à formaliser. Par exemple, aux ÉtatsUnis, aucune embauche ne se fait
sans fiche de poste claire et précise !
Les Américains sont très ouverts,
mais le business est très régulé, très
carré, là où les Français sont habitués à des manières plus empiriques.

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