Hommage à Rudolf Brazda - présentation - "Oublié
Transcription
Hommage à Rudolf Brazda - présentation - "Oublié
DOSSIER DE PRESSE Hommage à Rudolf Brazda, Chevalier de la Légion d’Honneur, dernier rescapé connu des "Triangles roses", déportés pour homosexualité, sous le patronage de Monsieur Marc Laffineur, Secrétaire d'État auprès du Ministre de la Défense et aux Anciens Combattants Mercredi 28 septembre 2011 de 17h à 18h en l’Église Saint-Roch - Chapelle des Déportés 296, rue Saint-Honoré Paris 1er Cette cérémonie se terminera par un dépôt de gerbes au Monument des Déportés. Organisé par LES « OUBLIÉ-E-S » DE LA MEMOIRE ASSOCIATION CIVILE HOMOSEXUELLE DU DEVOIR DE MEMOIRE Contact presse : Philippe COUILLET Tél. : 06.18.84.00.33 [email protected] www.devoiretmemoire.org Hommage au dernier "Triangle Rose" 2 Sommaire Hommage au dernier «Triangle Rose» .........................................................................page 4 Biographie de Rudolf Brazda ..............................................................................................page 5 L’association Les «Oublié-e-s» de la Mémoire .........................................................page 9 Programme et déroulement de la cérémonie ...........................................................page 11 L’Église Saint-Roch, chapelle des Déportés ...............................................................page 13 Les intervenants et nos partenaires ...............................................................................page 14 Hommage au dernier "Triangle Rose" 3 Hommage au dernier "Triangle Rose" Le 3 août dernier disparaissait Rudolf Brazda, Chevalier de la Légion d’honneur et dernier rescapé connu de la déportation pour motif d’homosexualité. Rudolf Brazda était devenu, contre toute attente et un peu malgré lui, un symbole de cette persécution méconnue et, par son témoignage, un exemple de l'importance du travail de mémoire pour notre avenir. La cérémonie d'adieu du 8 août, à Mulhouse, n’a pu rassembler toutes les personnes qui auraient désiré lui faire leurs adieux et, à travers lui, marquer leur respect à tous les "Triangles roses" morts dans les camps de concentration ou ayant survécu, le plus souvent dans l’anonymat. C’est pour cette raison que notre association Les "Oublié-e-s" de la Mémoire, dont il était membre, a souhaité rendre un hommage à Rudolf Brazda, en organisant une cérémonie civile du souvenir, à Paris, mercredi 28 septembre à 17h, en l’Eglise Saint-Roch, lieu qui abrite la Chapelle des Déportés. Cet hommage sera placé sous le patronage de Monsieur Marc Laffineur, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, en présence des autorités, de représentants du corps diplomatique, d'associations mémorielles et du monde LGBT (lesbienne, gay, bi et trans’), ainsi que du public de toute la France. Hommage au dernier "Triangle Rose" 4 Biographie de Rudolf Brazda Rudolf Brazda, né le 26 juin 1913 à Brossen (actuellement dans le Land de Thuringe, Allemagne), décédé le 3 août 2011 à Bantzenheim (Haut-Rhin), était le dernier survivant connu de la Déportation pour motif d'homosexualité. Faisant suite à deux condamnations pénales pour infraction au paragraphe 175 de l'ancien code pénal allemand, il fut interné près de trois ans au camp de concentration de Buchenwald où il porta le triangle rose. Immédiatement après sa libération, il s'était installé en France où il vivait depuis mai 1945. 1913 - 1937 : Une famille dans les aléas géopolitiques de l'Europe Centrale Rudolf BRAZDA est le huitième et dernier enfant d'un couple originaire de Bohème venu s'installer pour raisons économiques en Allemagne, au sud de Leipzig. Son père travaille dans les mines de lignite avoisinantes. Après la 1ère Guerre Mondiale, Rudolf est considéré comme ressortissant tchécoslovaque de par son ascendance. Son père, démobilisé en 1919, décède peu de temps après. En 1937, faisant suite aux aveux et dénonciations que la Gestapo extorque à ses amis déjà inquiétés, il est arrêté, jugé et condamné à Altenburg pour "débauche contre nature" (Widernatürliche Unzucht). Werner, son ami d’alors, est semble-t-il aussi inquiété, mais les circonstances font qu'ils se perdent de vue. Ce dernier sera porté disparu à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Rudolf BRAZDA, à l’âge de 18 ans. DR – Collection privée 1938 - 1942 : Vie dans les Sudètes Ayant purgé la peine usuelle de 6 mois, Rudolf se voit notifier son expulsion vers sa patrie d'origine. En effet, d'un point de vue technique et légal il est citoyen tchécoslovaque et sa condamnation pénale le force à quitter l'Allemagne car il est maintenant considéré comme étranger avec antécédents judiciaires, donc persona non grata en Allemagne nazie. Sa mère ne lui ayant pas transmis le tchèque, il s'installe à Karlsbad (actuellement Karlovy Vary en République Tchèque), dans la région germanophone des Sudètes, province tchécoslovaque jouxtant l'Allemagne. Après un retour à la vie laborieux, il intègre une troupe de théâtre itinérante spécialisée dans l'opérette et les numéros de cabaret. Mais la province des Sudètes est annexée au Reich par le pouvoir nazi en octobre 1938. Très vite, ses collègues de la troupe, ainsi que son directeur, pour la plupart juifs, sont arrêtés, faute d'avoir pu quitter à temps le pays et se réfugier au Canada. Karlsbad : Rudolf avant-guerre avec deux amies de la troupe. Collection privée-DR Rudolf retrouve un travail de couvreur avant d'être à nouveau impliqué dans des affaires visant des amis suspectés d’homosexualité. Arrêté en avril 1941, jugé et condamné comme multirécidiviste, il est frappé d’une nouvelle peine de prison de 14 mois, qu’il va en grande partie purger à la prison d’Eger (actuellement Cheb en République tchèque). Hommage au dernier "Triangle Rose" 5 1942 - 1945 : Déportation au KL Buchenwald Déporté au camp de concentration de Buchenwald en août 1942, il y reste jusqu'après la libération du camp du 11 avril 1945. Son numéro de matricule était le 7952. Ayant d'abord dû exécuter des travaux de force dans la carrière, il est ensuite affecté au Kommando des couvreurs chargés de l'entretien des toitures des nombreux bâtiments constituant le camp (baraquements, casernements, bâtiments administratifs ainsi que les lieux de résidence surveillée pour certains déportés politiques importants). Vue du secteur ouest du camp - Georges Angéli, Juin 1944 Collection Gedenkstätte Buchenwald - DR Il est à de nombreuses occasions le témoin des sévices endurés par les homosexuels et les autres catégories de détenus, ayant parfois vent du sort funeste réservés à ceux - handicapés, mutilés ou inaptes au travail - qui étaient convoqués à l'infirmerie et n'en revinrent pas, assassinés par injection mortelle. Avec l'aide d'un kapo qui le cache dans la porcherie du camp, il échappe aux marches forcées de détenus lors de l'évacuation précipitée du camp par les SS au début du mois d’avril 1945. Au sein de son Kommando de couvreurs, il avait eu l'occasion de nouer des liens avec d'autres détenus, notamment avec des communistes dont Fernand, un Alsacien originaire de Mulhouse. À sa sortie du camp, plutôt que de retourner dans sa famille restée habiter en Allemagne, Rudolf suit Fernand qui avait été déporté politique (ancien volontaire des Brigades Internationales allé combattre le régime de Franco en 1936). Début mai 1945, ils arrivent en France par le Luxembourg et se trouvent à Metz lorsque la capitulation est annoncée. De là ils se rendent à Mulhouse par Belfort. La vie reprend son cours et Rudolf trouve rapidement un travail de couvreur. 1945: en compagnie de Fernand (à droite) à Buchenwald, peu avant leur sortie du camp. Collection privée - DR Depuis 1945 : Vie dans le Sud de l'Alsace Rudolf s'installe à Mulhouse et y fréquente les lieux de rencontres des homosexuels de la ville, dont le Square Steinbach, cet endroit même où la vie de Pierre Seel (1923-2005), autre déporté pour homosexualité, avait basculé quelques années plus tôt. Il aime aussi danser et se travestir à l'occasion des bals costumés organisés durant ces années d'après-guerre. En 1950, lors d'un de ces bals, il rencontre Édouard (Edi), son futur compagnon de vie. Avec Edi, Rudolf construit une maison dans laquelle il habite quelques mois encore avant son décès. Années 1950: en compagnie d'Edi (à gauche) Sur les marches du Temple Saint-Étienne à Mulhouse. Collection privée - DR Pendant plus de 30 ans Rudolf va s'occuper avec beaucoup de dévotion de son compagnon, rendu invalide des suites d'un grave accident de travail. Edi décède en novembre 2003 au terme de plus de 50 ans de vie commune avec Rudolf. Hommage au dernier "Triangle Rose" 6 À partir de 2008 : reconnaissance de sa déportation et travail de mémoire Considéré comme apatride après la Seconde Guerre Mondiale, Rudolf Brazda a été naturalisé Français en 1960. Bien que n'ayant jamais eu la citoyenneté allemande, il n'en demeure pas moins d'expression germanophone. Il a su rester très autonome et vif d'esprit, spectateur assidu des journaux télévisés et des émissions d'information. Ainsi donc, lorsqu'au début 2008, il entend parler de l'inauguration prochaine du monument aux victimes homosexuelles du nazisme Homosexuellen-Denkmal à Berlin, il demande à sa nièce de le faire connaître auprès des promoteurs du projet. Rudolf sort ainsi de l’anonymat dans lequel il avait choisi de vivre jusque là. Rudolf BRAZDA, devant un mirador de Buchenwald, le 21 mars 2009. DR - Jean-Luc Schwab. Le 28 juin 2008, soit deux jours après avoir fêté ses 95 ans, il est invité en compagnie de , maire de Berlin, à une cérémonie au monument inauguré un mois auparavant. Dans l'aprèsmidi, il est à l'honneur de la Gay Pride de Berlin qu'il inaugure. Début juin 2009, il est invité d'honneur de l'Europride à Zürich. Fin juin, il se rend de nouveau à Berlin pour les manifestations autour du CSD - Christopher Street Day (Marche des Fiertés LGBT). Le 15 mai 2010, en compagnie de Jean-Marie Bockel, Secrétaire d'État à la Justice, Rudolf co-dévoile une plaque mémorielle rendant hommage à Pierre Seel et aux autres Mulhousiens anonymes, arrêtés et déportés pour motif d'homosexualité. Le 12 juin 2010, Rudolf Brazda s'est vu décerner la médaille d'or et le titre de Citoyen d'Honneur de la ville de Toulouse, lors d'une réception dans les salons du Capitole. Après l'inauguration d'une rue Pierre Seel, le 23 février 2008, la ville rose entendait ainsi poursuivre ses efforts de pionnière française dans la reconnaissance de la déportation pour motif d'homosexualité. Le 25 juillet 2010, à l'initiative de la Aids-Hilfe Weimar und Ost-Thüringen e.V., Rudolf est à l'honneur sur le lieu de son ancien camp de concentration lors d'une cérémonie commémorative à laquelle assistent également le maire de Weimar, les ministres et secrétaires d'état à l'économie du Land de Thuringe ainsi qu'une délégation mémorielle française. Après la cérémonie Rudolf a encore une fois l'occasion de témoigner de son vécu devant l’assistance et les médias. Samedi 25 septembre 2010, Rudolf était symboliquement présent à l'ancien camp de concentration de Natzwiller, communément appelé le Struthof, lors de la cérémonie de dévoilement d'une plaque portant l'inscription : A la mémoire des victimes de la barbarie nazie, déportées pour motif d’homosexualité. Rudolf Brazda signant le livre d’or du Centre Européen du Résistant Déporté Struthof - photo J.-M.Ridet DR Le 29 novembre 2010, à l'occasion d'une conférence sur la déportation homosexuelle à l'hôtel de ville de Nancy, il reçoit la médaille d'or de la ville des mains de son maire, André Rossinot. Hommage au dernier "Triangle Rose" 7 En reconnaissance de son engagement à témoigner de son vécu, Rudolf Brazda a été nommé chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'Honneur dans la promotion de Pâques 2011. Sa décoration lui a été remise le 28 avril, dans un collège de Puteaux (ville dont il a également reçu la médaille d'or), par Marie-José Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et Grand Officier de la Légion d'honneur. On notait également la présence de Raymond Aubrac qui a vu dans cette décoration une "grande marque de civilisation". Rudolf BRAZDA décoré de la Légion d’Honneur, le 28 avril 2011 DR – photo Gilles Couteau. ________________________ Bien que parfois dépassé par sa notoriété, il essayait de répondre au mieux aux sollicitations dont il faisait l'objet (établissements scolaires, associations LGBT, TV, presse écrite et radio, etc.) pour témoigner de son passé insolite et riche à la fois. Il espérait ainsi que les nouvelles générations sauraient rester vigilantes face aux dérives qui conduisirent à sa répression et aux persécutions d'homosexuels par le régime nazi. Rudolf soutenait les travaux de recherche de notre association dont il est membre "Témoin de l'Histoire" depuis le 3 octobre 2008. Il s’était confié à Jean-Luc Schwab, après de nombreuses recherches dans les fonds archivistiques allemands, tchèques et français, avait écrit sa biographie ''Itinéraire d'un Triangle rose'' (2010 – Editions Florent Massot). Cet ouvrage livre à la postérité le témoignage unique du dernier déporté pour motif d'homosexualité et montre comment la répression de l'homosexualité par les nazis a marqué son parcours de vie. Rudolf s'est endormi paisiblement pour toujours à l'aube du 3 août 2011. Il résidait depuis le mois de juin dans un établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes à Bantzenheim (68). Ses obsèques ont eu lieu lundi 8 août à Mulhouse. Conformément à ses dispositions testamentaires, sa dépouille a été incinérée et ses cendres déposées à côté de celles de son compagnon de vie de plus de 50 années, Édouard Mayer, décédé à Mulhouse en 2003. _________________________ Pour tout renseignement ou emprunt de documents ayant appartenu à Rudolf, merci de vous adresser à Jean-Luc Schwab, notre délégué en Alsace et son exécuteur testamentaire : 06.17.14.65.04 - [email protected] Hommage au dernier "Triangle Rose" 8 L’association Les « Oublié-e-s » de la Mémoire Se souvenir pour refuser l’oubli Créée en 2003, Les «Oublié(e)s» de la Mémoire Association Civile Homosexuelle du Devoir de Mémoire est une association mémorielle nationale, reconnue par les institutions, qui travaille à la connaissance et la reconnaissance par la République Française de la déportation pour motif d’homosexualité. Notre action vise les autorités publiques et éducatives ainsi que les acteurs du monde de la Déportation, de la Mémoire et du monde L.G.B.T. (lesbien, gai, bi et trans’). Drapeau de l’association, 25 avril 2010, lors de la Journée nationale du Souvenir de la Déportation, présent à Paris, Lille, Nancy, Toulouse. DR – photo : Jacques Robert SGA/DMPA Nous formons la seule association de ce type reconnue par le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, et sommes présents à Paris et en province. Rue « Pierre-Seel » Inaugurée le 23 février 2008, dans le quartier Saint-Sauveur à Toulouse. DR – photo : Jérôme Bonnot Outre notre participation aux nombreuses manifestations commémoratives nationales et locales, nous avons à notre actif plusieurs réalisations importantes. Ainsi, en février 2008, à notre instigation, la ville de Toulouse honorait la première la mémoire de Pierre Seel - poursuivi en raison de son homosexualité par les nazis par la création d’une rue à son nom. En 2009, nous étions la première association LGBT à déposer officiellement une gerbe au Mémorial de la Déportation lors de la Cérémonie Nationale du Souvenir à l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Alsace). L'année 2010 a vu en France des avancées majeures pour la reconnaissance de la déportation homosexuelle, aboutissements de notre travail : Drapeaux des "Nuit et Brouillard" du Struthof et des "Oublié(e)s" de la Mémoire, lors de la cérémonie au Mémorial de la Déportation du Struthof, à l’occasion de l’inauguration du Centre Européen Résistant Déporté, par Jacques Chirac, Président de la République, le 3 novembre 2005. DR - photo : LODLM Le 15 mai, Mulhouse, la ville où Pierre Seel commença sa vie d’adulte et où il fut arrêté par les nazis, lui rendait hommage par une plaque commémorative. Plaque honorant Pierre Seel et les autres déportés pour motif d’homosexualité, inaugurée le 15 mai 2010 à Mulhouse. DR – photo : Jean-Marc Ridet Le 25 septembre 2010, nous avons apposé une plaque sur le Mur du Souvenir, dans la Fosse aux Cendres de cet ancien camp, avec le soutien du Ministère de la Défense, d’institutions territoriales, d’associations LGBT et surtout avec l’approbation des Déportés. Cette plaque rappelle les déportés pour homosexualité en ce lieu. Plaque honorant les victimes de la barbarie nazie déportées pour motif d’homosexualité, inaugurée le 25 septembre 2010 dans l’ancien camp de concentration du Struthof. DR – photo : Yveline Ravel Hommage au dernier "Triangle Rose" 9 Suite aux derniers travaux de recherche historique entrepris par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et pour répondre aux demandes d'information qui nous parviennent, nous avons réalisé cette exposition dont le thème principal est la Déportation pour motif d'homosexualité et sa reconnaissance en France. Depuis 2009, elle a été présentée dans plusieurs villes françaises et à l’étranger, et nous pouvons la mettre à disposition sur demande. Rudolf Brazda, le 21 mars 2009, lors d’un voyage à Buchenwald. DR - photo Jean-Luc Schwab Haut-relief « La Déportation » au Mont-Valérien DR – photo : Jacques Robert SGA/DMPA Signalons enfin que Jean-Luc Schwab, membre de notre association, a rédigé "Itinéraire d’un Triangle rose", la biographie de Rudolf Brazda (né en 1913), le probable dernier survivant des déportés pour homosexualité. Monsieur Brazda est membre de l’association, «Témoin de l’Histoire». Depuis 2011, l'association entreprend des travaux de recherches sur les Français déportés pour motif d'homosexualité, afin de déterminer le parcours de ces personnes et de contribuer ainsi à une connaissance accrue de cette réalité historique. En nous souvenant des déportés pour homosexualité, nous réparons un oubli de la Mémoire officielle et faisons œuvre de justice envers ceux qui en furent trop longtemps écartés. Résolument ancrée dans le présent, notre démarche se traduit également au quotidien par la lutte solidaire contre toutes discriminations, en particulier celles envers les personnes autrefois persécutées par le régime nazi Affiche réalisée pour l’Hommage rendu aux victimes de l’homophobie dans l’Histoire, à l’occasion de l’IDAHO (Journée Internationale contre l’homophobie) DR – design graphique : Philippe Couillet L’association Les «Oublié(e)s» de la Mémoire Association Civile Homosexuelle du Devoir de Mémoire L'association est reconnue par le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants et par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. Elle est ressortissante de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre et participe à la collecte de l’Œuvre du «Bleuet de France». Elle est en outre membre du Comité de la Flamme sous l’Arc de Triomphe et de l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, et bénéficie du soutien de la Ville de Paris. Nous adhérons : à l’Inter-LGBT (Inter Associative Lesbienne, gaie, bi et trans’), au S.N.E.G. (Syndicat National des Entreprises Gaies), au Centre L.G.B.T. de Paris - Ile-de-France, à La Station (Centre L.G.B.T.I. de Strasbourg / Alsace), à Arc-en-Ciel Toulouse, à L'EGIDE (Lille), la L.G.P. de Lille et à Tous&Go. Sont membres de l'association : FLAG !, Melo'Men, Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, COMIN-G, GARE !, FACE A FACE Saint-Etienne, L'EGIDE (Lille), C.I.GA.LE. (Grenoble). Hommage au dernier "Triangle Rose" 10 Programme et déroulement de la cérémonie J.S. Bach/Marcello - Concerto en Ré BWV 974 (adagio) Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue Début de la Cérémonie Entrée des drapeaux et des autorités J.S. Bach - Extrait du Prélude en Mib Majeur – BWV 552a Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue ACCUEIL Père Philippe Desgens curé de la paroisse Saint-Roch, aumônier des artistes du spectacle Philippe Couillet, président des "Oublié-e-s" de la Mémoire TÉMOIGNAGES Lecture d’extraits de la biographie de Rudolf Brazda par Laurent Spielvogel, acteur Antonio Vivaldi – Sonate pour violoncelle en mi mineur RV40 – Largo Maximilien Gaudon-Léandre, violoncelle Intervention de Jean-Luc Schwab, exécuteur testamentaire et biographe de Rudolf Brazda J.S. Bach - Aria ''Bist du bei mir'' BWV 508 Michaël François, Ténor Françoise Gangloff–Levechin, Orgue de Chœur Intervention de Jean-Luc Roméro, Conseiller Régional IDF, militant associatif ème J.S. Bach - 3 et dernier mouvement de la Fantaisie en Sol Majeur BWV 572 Françoise Gangloff–Levechin, Orgue de Chœur POUR LA MÉMOIRE Message par le monde de la Mémoire par Yves Lescure, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation J.S. Bach - Allemande de la 1ère suite pour violoncelle seul BWV 1007 en sol majeur Mathieu Rolland, alto Message du Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants Chant des Marais Michaël François, ténor Hommage au dernier "Triangle Rose" 11 HOMMAGE AUX DÉPORTÉS Cortège vers le Monument à la Chapelle des Déportés J.S. Bach - Fantaisie en sol mineur BWV 542 Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue Dépôt de gerbes : "Aux déportés pour homosexualité", gerbe inter-associative LGBT, La Fondation pour la Mémoire de la Déportation Le Maire de Paris Le Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants Sonnerie "Aux Morts" "La Marseillaise" ___________Fin de la cérémonie__________ Boëllmann - Toccata de la Suite Gothique Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue Salut des porte-drapeaux et des artistes par les autorités et personnalités Hommage au dernier "Triangle Rose" 12 L’Église Saint-Roch, chapelle des Déportés L’église Saint-Roch est une église du 1er arrondissement de Paris, située au 296, rue Saint-Honoré, bâtie entre 1653 et 1722 sur les plans initiaux de Jacques Le Mercier. Longue de 126 mètres, de plan médiéval, c’est l'une des plus vastes de Paris. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 7 décembre 1914. Le parvis de l’église fut le théâtre de combats durant l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Pillée à la Révolution, l’église a récupéré une partie de son patrimoine ainsi que de nombreuses œuvres d’art provenant d'autres églises parisiennes. Toujours en activité, elle reste connue comme la paroisse des artistes, par allusion au nombre d’entre eux qui y ont été inhumés ou dont on y a célébré les obsèques, et de la riche collection d’œuvres d’art qui y est conservée. L'église Saint-Roch abrite la "Chapelle des déportés", souhaitée par le chancelier Adenauer et Geneviève Anthonioz-de-Gaulle, déportée à Ravensbruck, car située non loin de l'ancienne "Kommandantur" allemande rue de Rivoli. Inaugurée le 21 novembre 1953, elle enferme dans son mur de la terre et des cendres venues des principaux camps de concentration dont les noms sont rappelés sur une plaque. Merci au Père Philippe Desgens curé de la paroisse Saint-Roch, aumônier des artistes du spectacle Hommage au dernier "Triangle Rose" 13 Les intervenants et nos partenaires Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui nous ont permis de concrétiser cet hommage, en particulier : Les intervenants artistiques Françoise Gangloff-Levechin, Titulaire des Grandes Orgues de l'Église Saint-Roch Françoise Gangloff fait ses études musicales au Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris (classes de déchiffrage, écriture, piano, clavecin, orgue) et à la Sorbonne où elle obtient son diplôme de musicologie. Elle a travaillé l'orgue avec Solange Chiapparin, Gaston Litaize et Rolande Falcinelli. Titulaire des Grandes Orgues de l'Église Saint-Roch (Paris), elle est présidente du Conservatoire International de Musique de Paris et professeur au CNSM de Paris et enseigne l'Analyse au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Organiste de renommée internationale, Françoise Gangloff-Levéchin a récemment enregistré l'œuvre de Nivers et de Balbastre ainsi que Trois siècles de musique à Saint-Roch. Laurent Spielvogel, Comédien et auteur Après une formation à l'Ecole de l'acteur Florent, il a véritablement commencé sa carrière de comédien en 1984 avec son premier one-man-show : "Limite !" Il a ensuite enchaîné théâtre : "Tailleur pour Dames" de Georges Feydeau [adapté par Jean Poiret, mise en scène de Bernard Murat, avec Pierre Arditi], "Frédérick ou le Boulevard du crime" d'Eric-Emmanuel Schmitt [mise en scène de Bernard Murat, avec Jean-Paul Belmondo], plus récemment "Secret de famille" d'Eric Assous [mise en scène de Jean-Luc Moreau, avec Michel Sardou], et "Perthus" de Jean-Marie Besset [mise en scène de Gilbert Désveaux] - cinéma : "Max mon amour" de Nagisa Oshima, "Les braqueuses" de Jean-Paul Salomé, "French kiss" de Lawrence Kasdan, "Le Monstre" de Roberto Benigni, "Le roi des Aulnes" de Volker Schlöendorff, "Le derrière" de Valérie Lemercier, "L'un reste, l'autre part" de Claude Berri, "Midnight in Paris" de Woody Allen – et télévision : entre autres de nombreux téléfilms, "Palace" de Jean-Michel Ribes, "Les Fauxfuyants" de Pierre Boutron, pour lequel il a obtenu en 2001 le prix de la meilleure interprétation masculine au Festival de Saint-Tropez, et cette année "Mission sacrée" de Daniel Vigne avec Christophe Malavoy. Il a toujours continué à se produire régulièrement en solo, et prépare actuellement un nouveau spectacle. Michaël François, Ténor Michael François est diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) en 2004. Après un bref passage au Chœur de l'Opéra de Lyon, il intègre le Chœur de l'Armée Française en 2006. Il est également titulaire dans l'ensemble vocal de l'Eglise de la Madeleine depuis 2007 et devient aussi chanteur supplémentaire au Chœur de Radio France la même année. Hommage au dernier "Triangle Rose" 14 avec Maximilien Gaudon-Léandre, violoncelliste (président de l’association) Mathieu Rolland, altiste L'association Concerts Gais a vu le jour à Paris en septembre 2010. Son atout principal ? L'ouverture : hommes et femmes de tous âges, LGBT ou sympathisants, musiciens de tous niveaux ou mélomanes souhaitant participer à la vie associative sont chaleureusement conviés. Le premier contact avec les autres membres se fait tout en convivialité, autour du brunch mensuel organisé chez l'un des membres de l'association. Les Concerts Gais proposent un espace de rencontres musicales avec la formation d'un orchestre, des répétitions et déchiffrages de morceaux très variés. Un large répertoire permettant à tous les musiciens, quel que soit leur niveau, de trouver une association dans laquelle ils puissent s'épanouir. Une nouveauté pour de nombreux musiciens classiques puisque, beaucoup d'orchestres à Paris demandent un très haut niveau. Mais le caractère musical de l'association n'occulte pas l'autre objectif des organisateurs : «contribuer à la visibilité de l'homosexualité, soutenir des associations analogues notamment à l'étranger, participer à des manifestations LGBT...» L'orchestre souhaite d'ailleurs convier d'autres associations LGBT aux prochains concerts, afin de favoriser les échanges inter-associatifs. Les Concerts Gais veulent aussi participer à des événements forts comme la commémoration de la déportation des homosexuels, où participent d'autres organisations LGBT à caractère non musical. Directeur musical : Marc Korovitch Prochains concerts : Vendredi 09 et samedi 10 décembre 2011 20h30 - Temple des Batignolles Tchaïkovsky : Eugene Oneguine, Scène de la lettre Dvorak : Rusalka, Chant à la lune Humperdinck : Hansel et Gretel, Air du marchand de sable suivi de la prière Verdi : Prélude de Rigoletto Mascagni : Prélude et Sicilienne de Cavalleria Rusticana Puccini : Prélude et Tregenda de Le Villi. Plus d'informations : www.les concertsgais.fr Nos partenaires Le Secrétariat d’Etat auprès du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants La Ville de Paris La Fondation pour la Mémoire de la Déportation www.fmd.asso.fr La Fondation pour la Mémoire de la Déportation, est la plus ancienne des Fondations de mémoire issue de la Seconde guerre mondiale. Elle s’est voulue, dès sa création, en 1990, comme le souhaitaient ses fondateurs, représentative des différents courants historiques de la déportation et donc porteuse de plusieurs mémoires. La composition de son Conseil d’administration traduit cette volonté puisqu’il est constitué de déportés dits de répression (résistants, otages, communistes, syndicalistes, militaires etc.) et de déportés dits de persécution, (parce que juifs selon les critères établis par le régime de l’Etat français de Vichy et les nazis). Hommage au dernier "Triangle Rose" 15 En outre le dosage équilibré des sensibilités politiques de ses administrateurs favorise l’expression des différents courants de pensée qui ont animé la résistance et l’opposition au nazisme et à l’Etat français de Vichy, puis alimenté la mémoire de l’après guerre. Elle demeure attachée à l’évocation équilibrée et différenciée des deux grands courants de déportation, envoyant dans des « usines de mise à mort » des êtres humains parce nés juifs ou tsiganes, et dans les camps de concentration des « ennemis du Reich allemand nazi » ( résistants, communistes, socialistes, chrétiens, témoins de Jéhovah, homosexuels, « asociaux » etc.), pour les briser et en faire des serviteurs zélés du nazisme , ou pour s’en débarrasser, non sans exploiter jusqu’au bout leur force de travail L’Hôtel Lutetia son Directeur, Monsieur Jean-Luc Cousty, ainsi que son personnel, pour leur accueil pour notre conférence de presse. L’hôtel Lutetia est un hôtel de luxe parisien de la rive gauche, situé au 45 boulevard Raspail, à l’angle de la rue de Sèvres et au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Le 14 juin 1940, l'armée allemande entre dans Paris ; le lendemain, l'hôtel est occupé par l'Abwehr, le service de renseignement et de contre-espionnage de l'état-major allemand, qui y installe son QG. À la Libération, le propriétaire de l'hôtel doit, pour prouver son engagement envers la Résistance, mettre à sa disposition le Lutetia. L'hôtel accueille les déportés à leur retour des camps de concentration. C'est Sabine Zlatin, surnommée la « dame d'Izieu », qui assure la mise sur pied du centre d'accueil, vers lequel convergent les familles à la recherche d'information sur d’éventuels proches déportés. Aujourd'hui, une plaque posée à l'extérieur de l'hôtel rappelle cet épisode. Hommage au dernier "Triangle Rose" 16