Hommage à Rudolf Brazda - présentation - "Oublié

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Hommage à Rudolf Brazda - présentation - "Oublié
DOSSIER DE PRESSE
Hommage à Rudolf Brazda,
Chevalier de la Légion d’Honneur,
dernier rescapé connu des "Triangles roses",
déportés pour homosexualité,
sous le patronage de
Monsieur Marc Laffineur,
Secrétaire d'État auprès du Ministre de la Défense et aux Anciens Combattants
Mercredi 28 septembre 2011 de 17h à 18h
en l’Église Saint-Roch - Chapelle des Déportés
296, rue Saint-Honoré Paris 1er
Cette cérémonie se terminera par un dépôt de gerbes au Monument des Déportés.
Organisé par
LES « OUBLIÉ-E-S » DE LA MEMOIRE
ASSOCIATION CIVILE HOMOSEXUELLE DU DEVOIR DE MEMOIRE
Contact presse :
Philippe COUILLET
Tél. : 06.18.84.00.33
[email protected]
www.devoiretmemoire.org
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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Sommaire
Hommage au dernier «Triangle Rose» .........................................................................page 4
Biographie de Rudolf Brazda ..............................................................................................page 5
L’association Les «Oublié-e-s» de la Mémoire .........................................................page 9
Programme et déroulement de la cérémonie ...........................................................page 11
L’Église Saint-Roch, chapelle des Déportés ...............................................................page 13
Les intervenants et nos partenaires ...............................................................................page 14
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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Hommage au dernier "Triangle Rose"
Le 3 août dernier disparaissait Rudolf Brazda, Chevalier de la Légion d’honneur et
dernier rescapé connu de la déportation pour motif d’homosexualité.
Rudolf Brazda était devenu, contre toute attente et un peu malgré lui, un symbole de
cette persécution méconnue et, par son témoignage, un exemple de l'importance du
travail de mémoire pour notre avenir.
La cérémonie d'adieu du 8 août, à Mulhouse, n’a pu rassembler toutes les personnes
qui auraient désiré lui faire leurs adieux et, à travers lui, marquer leur respect à tous
les "Triangles roses" morts dans les camps de concentration ou ayant survécu, le plus
souvent dans l’anonymat.
C’est pour cette raison que notre association Les "Oublié-e-s" de la Mémoire, dont il
était membre, a souhaité rendre un hommage à Rudolf Brazda, en organisant une
cérémonie civile du souvenir, à Paris, mercredi 28 septembre à 17h, en l’Eglise
Saint-Roch, lieu qui abrite la Chapelle des Déportés.
Cet hommage sera placé sous le patronage de Monsieur Marc Laffineur, Secrétaire
d’Etat auprès du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, en présence des
autorités, de représentants du corps diplomatique, d'associations mémorielles et du
monde LGBT (lesbienne, gay, bi et trans’), ainsi que du public de toute la France.
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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Biographie de Rudolf Brazda
Rudolf Brazda, né le 26 juin 1913 à Brossen (actuellement dans le Land de Thuringe,
Allemagne), décédé le 3 août 2011 à Bantzenheim (Haut-Rhin), était le dernier survivant
connu de la Déportation pour motif d'homosexualité. Faisant suite à deux condamnations
pénales pour infraction au paragraphe 175 de l'ancien code pénal allemand, il fut interné
près de trois ans au camp de concentration de Buchenwald où il porta le triangle rose.
Immédiatement après sa libération, il s'était installé en France où il vivait depuis mai 1945.
1913 - 1937 : Une famille dans les aléas géopolitiques de l'Europe Centrale
Rudolf BRAZDA est le huitième et dernier enfant d'un couple originaire
de Bohème venu s'installer pour raisons économiques en Allemagne, au
sud de Leipzig. Son père travaille dans les mines de lignite avoisinantes.
Après la 1ère Guerre Mondiale, Rudolf est considéré comme
ressortissant tchécoslovaque de par son ascendance. Son père,
démobilisé en 1919, décède peu de temps après. En 1937, faisant suite
aux aveux et dénonciations que la Gestapo extorque à ses amis déjà
inquiétés, il est arrêté, jugé et condamné à Altenburg pour "débauche
contre nature" (Widernatürliche Unzucht).
Werner, son ami d’alors, est semble-t-il aussi inquiété, mais les
circonstances font qu'ils se perdent de vue. Ce dernier sera porté
disparu à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Rudolf BRAZDA, à l’âge de 18 ans. DR – Collection privée
1938 - 1942 : Vie dans les Sudètes
Ayant purgé la peine usuelle de 6 mois, Rudolf se voit notifier son expulsion vers sa patrie
d'origine. En effet, d'un point de vue technique et légal il est citoyen tchécoslovaque et sa
condamnation pénale le force à quitter l'Allemagne car il est maintenant considéré comme
étranger avec antécédents judiciaires, donc persona non grata en Allemagne nazie. Sa mère
ne lui ayant pas transmis le tchèque, il s'installe à Karlsbad (actuellement Karlovy Vary en
République Tchèque), dans la région germanophone des Sudètes, province tchécoslovaque
jouxtant l'Allemagne. Après un retour à la vie laborieux, il intègre une troupe de théâtre
itinérante spécialisée dans l'opérette et les numéros de cabaret.
Mais la province des Sudètes est annexée
au Reich par le pouvoir nazi en octobre
1938. Très vite, ses collègues de la troupe,
ainsi que son directeur, pour la plupart juifs,
sont arrêtés, faute d'avoir pu quitter à temps
le pays et se réfugier au Canada.
Karlsbad : Rudolf avant-guerre avec
deux amies de la troupe. Collection privée-DR
Rudolf retrouve un travail de couvreur avant d'être à nouveau impliqué dans des affaires visant
des amis suspectés d’homosexualité. Arrêté en avril 1941, jugé et condamné comme
multirécidiviste, il est frappé d’une nouvelle peine de prison de 14 mois, qu’il va en grande
partie purger à la prison d’Eger (actuellement Cheb en République tchèque).
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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1942 - 1945 : Déportation au KL Buchenwald
Déporté au camp de concentration de Buchenwald en août 1942, il y reste jusqu'après la
libération du camp du 11 avril 1945.
Son numéro de matricule était le 7952.
Ayant d'abord dû exécuter des
travaux de force dans la carrière, il
est ensuite affecté au Kommando
des
couvreurs
chargés
de
l'entretien
des
toitures
des
nombreux bâtiments constituant le
camp
(baraquements,
casernements, bâtiments administratifs
ainsi que les lieux de résidence
surveillée pour certains déportés
politiques importants).
Vue du secteur ouest du camp - Georges Angéli, Juin 1944
Collection Gedenkstätte Buchenwald - DR
Il est à de nombreuses occasions le témoin des sévices endurés par les homosexuels et les
autres catégories de détenus, ayant parfois vent du sort funeste réservés à ceux - handicapés,
mutilés ou inaptes au travail - qui étaient convoqués à l'infirmerie et n'en revinrent pas,
assassinés par injection mortelle.
Avec l'aide d'un kapo qui le cache dans la porcherie du camp, il échappe aux marches forcées
de détenus lors de l'évacuation précipitée du camp par les SS au début du mois d’avril 1945.
Au sein de son Kommando de couvreurs, il avait eu l'occasion de
nouer des liens avec d'autres détenus, notamment avec des
communistes dont Fernand, un Alsacien originaire de Mulhouse. À sa
sortie du camp, plutôt que de retourner dans sa famille restée habiter
en Allemagne, Rudolf suit Fernand qui avait été déporté politique
(ancien volontaire des Brigades Internationales allé combattre le
régime de Franco en 1936).
Début mai 1945, ils arrivent en France par le Luxembourg et se
trouvent à Metz lorsque la capitulation est annoncée. De là ils se
rendent à Mulhouse par Belfort. La vie reprend son cours et Rudolf
trouve rapidement un travail de couvreur.
1945: en compagnie de Fernand (à droite)
à Buchenwald, peu avant leur sortie du camp.
Collection privée - DR
Depuis 1945 : Vie dans le Sud de l'Alsace
Rudolf s'installe à Mulhouse et y fréquente les lieux de rencontres des homosexuels de la ville,
dont le Square Steinbach, cet endroit même où la vie de Pierre Seel (1923-2005), autre
déporté pour homosexualité, avait basculé quelques années plus tôt.
Il aime aussi danser et se travestir à l'occasion des bals
costumés organisés durant ces années d'après-guerre.
En 1950, lors d'un de ces bals, il rencontre Édouard
(Edi), son futur compagnon de vie. Avec Edi, Rudolf
construit une maison dans laquelle il habite quelques
mois encore avant son décès.
Années 1950: en compagnie d'Edi (à gauche)
Sur les marches du Temple Saint-Étienne à Mulhouse. Collection privée - DR
Pendant plus de 30 ans Rudolf va s'occuper avec beaucoup de dévotion de son compagnon,
rendu invalide des suites d'un grave accident de travail. Edi décède en novembre 2003 au
terme de plus de 50 ans de vie commune avec Rudolf.
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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À partir de 2008 : reconnaissance de sa déportation et travail de mémoire
Considéré comme apatride après la Seconde Guerre Mondiale,
Rudolf Brazda a été naturalisé Français en 1960. Bien que n'ayant
jamais eu la citoyenneté allemande, il n'en demeure pas moins
d'expression germanophone. Il a su rester très autonome et vif
d'esprit, spectateur assidu des journaux télévisés et des
émissions d'information.
Ainsi donc, lorsqu'au début 2008, il entend parler de l'inauguration
prochaine du monument aux victimes homosexuelles du nazisme
Homosexuellen-Denkmal à Berlin, il demande à sa nièce de le
faire connaître auprès des promoteurs du projet.
Rudolf sort ainsi de l’anonymat dans lequel il avait choisi de vivre
jusque là.
Rudolf BRAZDA, devant un mirador de Buchenwald,
le 21 mars 2009. DR - Jean-Luc Schwab.
Le 28 juin 2008, soit deux jours après avoir fêté ses 95 ans, il est invité en compagnie de ,
maire de Berlin, à une cérémonie au monument inauguré un mois auparavant. Dans l'aprèsmidi, il est à l'honneur de la Gay Pride de Berlin qu'il inaugure.
Début juin 2009, il est invité d'honneur de l'Europride à Zürich.
Fin juin, il se rend de nouveau à Berlin pour les manifestations autour du CSD - Christopher
Street Day (Marche des Fiertés LGBT).
Le 15 mai 2010, en compagnie de Jean-Marie Bockel,
Secrétaire d'État à la Justice, Rudolf co-dévoile une plaque
mémorielle rendant hommage à Pierre Seel et aux autres
Mulhousiens anonymes, arrêtés et déportés pour motif
d'homosexualité.
Le 12 juin 2010, Rudolf Brazda s'est vu décerner la médaille d'or et le titre de Citoyen
d'Honneur de la ville de Toulouse, lors d'une réception dans les salons du Capitole. Après
l'inauguration d'une rue Pierre Seel, le 23 février 2008, la ville rose entendait ainsi poursuivre
ses efforts de pionnière française dans la reconnaissance de la déportation pour motif
d'homosexualité.
Le 25 juillet 2010, à l'initiative de la Aids-Hilfe Weimar und Ost-Thüringen e.V., Rudolf est à
l'honneur sur le lieu de son ancien camp de concentration lors d'une cérémonie
commémorative à laquelle assistent également le maire de Weimar, les ministres et
secrétaires d'état à l'économie du Land de Thuringe ainsi qu'une délégation mémorielle
française. Après la cérémonie Rudolf a encore une fois l'occasion de témoigner de son vécu
devant l’assistance et les médias.
Samedi 25 septembre 2010, Rudolf était symboliquement
présent à l'ancien camp de concentration de Natzwiller,
communément appelé le Struthof, lors de la cérémonie de
dévoilement d'une plaque portant l'inscription : A la mémoire
des victimes de la barbarie nazie, déportées pour motif
d’homosexualité.
Rudolf Brazda signant le livre d’or du Centre Européen du
Résistant Déporté Struthof - photo J.-M.Ridet DR
Le 29 novembre 2010, à l'occasion d'une conférence sur la
déportation homosexuelle à l'hôtel de ville de Nancy, il reçoit
la médaille d'or de la ville des mains de son maire, André
Rossinot.
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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En reconnaissance de son engagement à témoigner de son vécu,
Rudolf Brazda a été nommé chevalier dans l'Ordre national de la
Légion d'Honneur dans la promotion de Pâques 2011. Sa
décoration lui a été remise le 28 avril, dans un collège de Puteaux
(ville dont il a également reçu la médaille d'or), par Marie-José
Chombart de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire
de la Déportation et Grand Officier de la Légion d'honneur. On
notait également la présence de Raymond Aubrac qui a vu dans
cette décoration une "grande marque de civilisation".
Rudolf BRAZDA décoré de la Légion d’Honneur, le 28 avril 2011
DR – photo Gilles Couteau.
________________________
Bien que parfois dépassé par sa notoriété, il essayait de répondre au mieux aux sollicitations dont
il faisait l'objet (établissements scolaires, associations LGBT, TV, presse écrite et radio, etc.) pour
témoigner de son passé insolite et riche à la fois. Il espérait ainsi que les nouvelles générations
sauraient rester vigilantes face aux dérives qui conduisirent à sa répression et aux persécutions
d'homosexuels par le régime nazi.
Rudolf soutenait les travaux de recherche de notre association dont il est membre "Témoin de
l'Histoire" depuis le 3 octobre 2008.
Il s’était confié à Jean-Luc Schwab, après de nombreuses recherches dans
les fonds archivistiques allemands, tchèques et français, avait écrit sa
biographie ''Itinéraire d'un Triangle rose'' (2010 – Editions Florent Massot).
Cet ouvrage livre à la postérité le témoignage unique du dernier déporté pour
motif d'homosexualité et montre comment la répression de l'homosexualité
par les nazis a marqué son parcours de vie.
Rudolf s'est endormi paisiblement pour toujours à l'aube du 3 août 2011.
Il résidait depuis le mois de juin dans un établissement hospitalier pour personnes âgées
dépendantes à Bantzenheim (68).
Ses obsèques ont eu lieu lundi 8 août à Mulhouse. Conformément à ses dispositions
testamentaires, sa dépouille a été incinérée et ses cendres déposées à côté de celles de son
compagnon de vie de plus de 50 années, Édouard Mayer, décédé à Mulhouse en 2003.
_________________________
Pour tout renseignement ou emprunt de documents ayant appartenu à Rudolf, merci de vous
adresser à Jean-Luc Schwab, notre délégué en Alsace et son exécuteur testamentaire :
06.17.14.65.04 - [email protected]
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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L’association Les « Oublié-e-s » de la Mémoire
Se souvenir pour refuser l’oubli
Créée en 2003, Les «Oublié(e)s» de la Mémoire Association Civile
Homosexuelle du Devoir de Mémoire est une association mémorielle
nationale, reconnue par les institutions, qui travaille à la connaissance et la
reconnaissance par la République Française de la déportation pour motif
d’homosexualité.
Notre action vise les autorités publiques et éducatives ainsi que les acteurs
du monde de la Déportation, de la Mémoire et du monde L.G.B.T. (lesbien,
gai, bi et trans’).
Drapeau de l’association, 25 avril 2010, lors de la Journée nationale du Souvenir de la Déportation,
présent à Paris, Lille, Nancy, Toulouse. DR – photo : Jacques Robert SGA/DMPA
Nous formons la seule association de ce type reconnue par le Ministère de la Défense et des
Anciens Combattants, et sommes présents à Paris et en province.
Rue « Pierre-Seel »
Inaugurée le 23 février 2008,
dans le quartier Saint-Sauveur à Toulouse.
DR – photo : Jérôme Bonnot
Outre notre participation aux nombreuses
manifestations commémoratives nationales
et locales, nous avons à notre actif
plusieurs réalisations importantes.
Ainsi, en février 2008, à notre instigation, la
ville de Toulouse honorait la première la
mémoire de Pierre Seel - poursuivi en
raison de son homosexualité par les nazis par la création d’une rue à son nom.
En 2009, nous étions la première association LGBT à déposer
officiellement une gerbe au Mémorial de la Déportation lors de la
Cérémonie Nationale du Souvenir à l'ancien camp de concentration de
Natzweiler-Struthof (Alsace).
L'année 2010 a vu en France des avancées majeures pour la
reconnaissance de la déportation homosexuelle, aboutissements de
notre travail :
Drapeaux des "Nuit et Brouillard" du Struthof
et des "Oublié(e)s" de la Mémoire, lors de la
cérémonie au Mémorial de la Déportation du
Struthof, à l’occasion de l’inauguration
du Centre Européen Résistant Déporté,
par Jacques Chirac, Président de la
République,
le 3 novembre 2005. DR - photo : LODLM
Le 15 mai, Mulhouse, la ville où Pierre Seel commença sa vie d’adulte
et où il fut arrêté par les nazis, lui rendait hommage par une plaque
commémorative.
Plaque honorant Pierre Seel et les autres
déportés pour motif d’homosexualité,
inaugurée le 15 mai 2010 à Mulhouse.
DR – photo : Jean-Marc Ridet
Le 25 septembre 2010, nous avons
apposé une plaque sur le Mur du
Souvenir, dans la Fosse aux Cendres
de cet ancien camp, avec le soutien
du
Ministère
de
la
Défense,
d’institutions
territoriales,
d’associations LGBT et surtout avec
l’approbation des Déportés. Cette
plaque rappelle les déportés pour
homosexualité en ce lieu.
Plaque honorant les victimes de la barbarie nazie déportées pour motif
d’homosexualité, inaugurée le 25 septembre 2010 dans l’ancien camp de
concentration du Struthof. DR – photo : Yveline Ravel
Hommage au dernier "Triangle Rose"
9
Suite aux derniers travaux de recherche historique entrepris par la
Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et pour
répondre aux demandes d'information qui nous parviennent, nous
avons réalisé cette exposition dont le thème principal est la
Déportation pour motif d'homosexualité et sa reconnaissance en
France.
Depuis 2009, elle a été présentée dans plusieurs villes françaises et à
l’étranger, et nous pouvons la mettre à disposition sur demande.
Rudolf Brazda, le 21 mars 2009,
lors d’un voyage à Buchenwald.
DR - photo Jean-Luc Schwab
Haut-relief « La Déportation » au Mont-Valérien
DR – photo : Jacques Robert SGA/DMPA
Signalons enfin que Jean-Luc Schwab, membre de notre association, a
rédigé "Itinéraire d’un Triangle rose", la biographie de Rudolf Brazda (né
en 1913), le probable dernier survivant des déportés pour homosexualité.
Monsieur Brazda est membre de l’association, «Témoin de l’Histoire».
Depuis 2011, l'association entreprend des travaux de recherches sur les
Français déportés pour motif d'homosexualité, afin de déterminer le
parcours de ces personnes et de contribuer ainsi à une connaissance
accrue de cette réalité historique.
En nous souvenant des déportés pour
homosexualité, nous réparons un oubli de la
Mémoire officielle et faisons œuvre de justice
envers ceux qui en furent trop longtemps écartés.
Résolument ancrée dans le présent, notre
démarche se traduit également au quotidien par la
lutte solidaire contre toutes discriminations, en
particulier celles envers les personnes autrefois
persécutées par le régime nazi
Affiche réalisée pour l’Hommage rendu aux victimes de l’homophobie dans l’Histoire,
à l’occasion de l’IDAHO (Journée Internationale contre l’homophobie)
DR – design graphique : Philippe Couillet
L’association Les «Oublié(e)s» de la Mémoire
Association Civile Homosexuelle du Devoir de Mémoire
L'association est reconnue par le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants
et par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Elle est ressortissante de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre
et participe à la collecte de l’Œuvre du «Bleuet de France».
Elle est en outre membre du Comité de la Flamme sous l’Arc de Triomphe
et de l’association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation,
et bénéficie du soutien de la Ville de Paris.
Nous adhérons : à l’Inter-LGBT (Inter Associative Lesbienne, gaie, bi et trans’),
au S.N.E.G. (Syndicat National des Entreprises Gaies),
au Centre L.G.B.T. de Paris - Ile-de-France, à La Station (Centre L.G.B.T.I. de Strasbourg / Alsace),
à Arc-en-Ciel Toulouse, à L'EGIDE (Lille), la L.G.P. de Lille et à Tous&Go.
Sont membres de l'association : FLAG !, Melo'Men, Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, COMIN-G,
GARE !, FACE A FACE Saint-Etienne, L'EGIDE (Lille), C.I.GA.LE. (Grenoble).
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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Programme et déroulement de la cérémonie
J.S. Bach/Marcello - Concerto en Ré BWV 974 (adagio)
Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue
Début de la Cérémonie
Entrée des drapeaux et des autorités
J.S. Bach - Extrait du Prélude en Mib Majeur – BWV 552a
Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue
ACCUEIL
Père Philippe Desgens
curé de la paroisse Saint-Roch, aumônier des artistes du spectacle
Philippe Couillet,
président des "Oublié-e-s" de la Mémoire
TÉMOIGNAGES
Lecture d’extraits de la biographie de Rudolf Brazda
par Laurent Spielvogel, acteur
Antonio Vivaldi – Sonate pour violoncelle en mi mineur RV40 – Largo
Maximilien Gaudon-Léandre, violoncelle
Intervention de Jean-Luc Schwab,
exécuteur testamentaire et biographe de Rudolf Brazda
J.S. Bach - Aria ''Bist du bei mir'' BWV 508
Michaël François, Ténor
Françoise Gangloff–Levechin, Orgue de Chœur
Intervention de Jean-Luc Roméro,
Conseiller Régional IDF, militant associatif
ème
J.S. Bach - 3
et dernier mouvement de la Fantaisie en Sol Majeur BWV 572
Françoise Gangloff–Levechin, Orgue de Chœur
POUR LA MÉMOIRE
Message par le monde de la Mémoire
par Yves Lescure,
directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
J.S. Bach - Allemande de la 1ère suite pour violoncelle seul BWV 1007 en sol majeur
Mathieu Rolland, alto
Message du Secrétaire d’État
auprès du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants
Chant des Marais
Michaël François, ténor
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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HOMMAGE AUX DÉPORTÉS
Cortège vers le Monument à la Chapelle des Déportés
J.S. Bach - Fantaisie en sol mineur BWV 542
Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue
Dépôt de gerbes :
"Aux déportés pour homosexualité", gerbe inter-associative LGBT,
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Le Maire de Paris
Le Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants
Sonnerie "Aux Morts"
"La Marseillaise"
___________Fin
de la cérémonie__________
Boëllmann - Toccata de la Suite Gothique
Françoise Gangloff–Levechin, Grand Orgue
Salut des porte-drapeaux et des artistes par les autorités et personnalités
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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L’Église Saint-Roch, chapelle des Déportés
L’église Saint-Roch est une église du 1er arrondissement de Paris, située
au 296, rue Saint-Honoré, bâtie entre 1653 et 1722 sur les plans initiaux
de Jacques Le Mercier. Longue de 126 mètres, de plan médiéval, c’est
l'une des plus vastes de Paris. L'édifice est classé au titre des
monuments historiques depuis le 7 décembre 1914.
Le parvis de l’église fut le théâtre de combats durant l’insurrection
royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Pillée à la Révolution,
l’église a récupéré une partie de son patrimoine ainsi que de nombreuses
œuvres d’art provenant d'autres églises parisiennes. Toujours en activité,
elle reste connue comme la paroisse des artistes, par allusion au nombre
d’entre eux qui y ont été inhumés ou dont on y a célébré les obsèques, et
de la riche collection d’œuvres d’art qui y est conservée.
L'église Saint-Roch abrite la "Chapelle des
déportés", souhaitée par le chancelier Adenauer et
Geneviève Anthonioz-de-Gaulle, déportée à
Ravensbruck, car située non loin de l'ancienne
"Kommandantur" allemande rue de Rivoli.
Inaugurée le 21 novembre 1953, elle enferme dans
son mur de la terre et des cendres venues des
principaux camps de concentration dont les noms
sont rappelés sur une plaque.
Merci au Père Philippe Desgens
curé de la paroisse Saint-Roch,
aumônier des artistes du spectacle
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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Les intervenants et nos partenaires
Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui nous ont permis de concrétiser cet
hommage, en particulier :
Les intervenants artistiques
Françoise Gangloff-Levechin,
Titulaire des Grandes Orgues de l'Église Saint-Roch
Françoise Gangloff fait ses études musicales au Conservatoire National
Supérieur de Musique (CNSM) de Paris (classes de déchiffrage, écriture, piano,
clavecin, orgue) et à la Sorbonne où elle obtient son diplôme de musicologie. Elle
a travaillé l'orgue avec Solange Chiapparin, Gaston Litaize et Rolande Falcinelli.
Titulaire des Grandes Orgues de l'Église Saint-Roch (Paris), elle est présidente
du Conservatoire International de Musique de Paris et professeur au CNSM de
Paris et enseigne l'Analyse au Conservatoire National Supérieur de Musique de
Paris.
Organiste de renommée internationale, Françoise Gangloff-Levéchin a
récemment enregistré l'œuvre de Nivers et de Balbastre ainsi que Trois siècles
de musique à Saint-Roch.
Laurent Spielvogel,
Comédien et auteur
Après une formation à l'Ecole de l'acteur Florent, il a véritablement commencé sa
carrière de comédien en 1984 avec son premier one-man-show : "Limite !"
Il a ensuite enchaîné théâtre : "Tailleur pour Dames" de Georges Feydeau
[adapté par Jean Poiret, mise en scène de Bernard Murat, avec Pierre Arditi], "Frédérick
ou le Boulevard du crime" d'Eric-Emmanuel Schmitt [mise en scène de Bernard
Murat, avec Jean-Paul Belmondo], plus récemment "Secret de famille" d'Eric Assous
[mise en scène de Jean-Luc Moreau, avec Michel Sardou], et "Perthus" de Jean-Marie
Besset [mise en scène de Gilbert Désveaux] - cinéma : "Max mon amour" de Nagisa
Oshima, "Les braqueuses" de Jean-Paul Salomé, "French kiss" de Lawrence
Kasdan, "Le Monstre" de Roberto Benigni, "Le roi des Aulnes" de Volker
Schlöendorff, "Le derrière" de Valérie Lemercier, "L'un reste, l'autre part" de
Claude Berri, "Midnight in Paris" de Woody Allen – et télévision :
entre autres de nombreux téléfilms, "Palace" de Jean-Michel Ribes, "Les Fauxfuyants" de Pierre Boutron, pour lequel il a obtenu en 2001 le prix de la meilleure
interprétation masculine au Festival de Saint-Tropez, et cette année "Mission
sacrée" de Daniel Vigne avec Christophe Malavoy.
Il a toujours continué à se produire régulièrement en solo, et prépare
actuellement un nouveau spectacle.
Michaël François,
Ténor
Michael François est diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique
(CNSM) en 2004. Après un bref passage au Chœur de l'Opéra de Lyon, il intègre
le Chœur de l'Armée Française en 2006. Il est également titulaire dans
l'ensemble vocal de l'Eglise de la Madeleine depuis 2007 et devient aussi
chanteur supplémentaire au Chœur de Radio France la même année.
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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avec
Maximilien Gaudon-Léandre,
violoncelliste (président de l’association)
Mathieu Rolland,
altiste
L'association Concerts Gais a vu le jour à Paris en septembre 2010. Son atout principal ?
L'ouverture : hommes et femmes de tous âges, LGBT ou sympathisants, musiciens de tous niveaux
ou mélomanes souhaitant participer à la vie associative sont chaleureusement conviés. Le premier
contact avec les autres membres se fait tout en convivialité, autour du brunch mensuel organisé chez
l'un des membres de l'association.
Les Concerts Gais proposent un espace de rencontres musicales avec la formation d'un orchestre,
des répétitions et déchiffrages de morceaux très variés. Un large répertoire permettant à tous les
musiciens, quel que soit leur niveau, de trouver une association dans laquelle ils puissent s'épanouir.
Une nouveauté pour de nombreux musiciens classiques puisque, beaucoup d'orchestres à Paris
demandent un très haut niveau.
Mais le caractère musical de l'association n'occulte pas l'autre objectif des organisateurs : «contribuer
à la visibilité de l'homosexualité, soutenir des associations analogues notamment à l'étranger,
participer à des manifestations LGBT...» L'orchestre souhaite d'ailleurs convier d'autres associations
LGBT aux prochains concerts, afin de favoriser les échanges inter-associatifs. Les Concerts Gais
veulent aussi participer à des événements forts comme la commémoration de la déportation des
homosexuels, où participent d'autres organisations LGBT à caractère non musical.
Directeur musical : Marc Korovitch
Prochains concerts :
Vendredi 09 et samedi 10 décembre 2011 20h30 - Temple des Batignolles
Tchaïkovsky : Eugene Oneguine, Scène de la lettre
Dvorak : Rusalka, Chant à la lune
Humperdinck : Hansel et Gretel, Air du marchand de sable suivi de la prière
Verdi : Prélude de Rigoletto
Mascagni : Prélude et Sicilienne de Cavalleria Rusticana
Puccini : Prélude et Tregenda de Le Villi.
Plus d'informations : www.les concertsgais.fr
Nos partenaires
Le Secrétariat d’Etat auprès du Ministre de la Défense et des Anciens
Combattants
La Ville de Paris
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation
www.fmd.asso.fr
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation, est la plus
ancienne des Fondations de mémoire issue de la Seconde guerre
mondiale. Elle s’est voulue, dès sa création, en 1990, comme le
souhaitaient ses fondateurs, représentative des différents courants
historiques de la déportation et donc porteuse de plusieurs
mémoires. La composition de son Conseil d’administration traduit
cette volonté puisqu’il est constitué de déportés dits de répression
(résistants, otages, communistes, syndicalistes, militaires etc.) et
de déportés dits de persécution, (parce que juifs selon les critères
établis par le régime de l’Etat français de Vichy et les nazis).
Hommage au dernier "Triangle Rose"
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En outre le dosage équilibré des sensibilités politiques de ses administrateurs favorise
l’expression des différents courants de pensée qui ont animé la résistance et l’opposition au
nazisme et à l’Etat français de Vichy, puis alimenté la mémoire de l’après guerre.
Elle demeure attachée à l’évocation équilibrée et différenciée des deux grands courants de
déportation, envoyant dans des « usines de mise à mort » des êtres humains parce nés
juifs ou tsiganes, et dans les camps de concentration des « ennemis du Reich allemand
nazi » ( résistants, communistes, socialistes, chrétiens, témoins de Jéhovah, homosexuels,
« asociaux » etc.), pour les briser et en faire des serviteurs zélés du nazisme , ou pour s’en
débarrasser, non sans exploiter jusqu’au bout leur force de travail
L’Hôtel Lutetia
son Directeur, Monsieur Jean-Luc Cousty, ainsi que son personnel, pour leur accueil
pour notre conférence de presse.
L’hôtel Lutetia est un hôtel de luxe parisien de la rive gauche, situé au 45 boulevard
Raspail, à l’angle de la rue de Sèvres et au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés.
Le 14 juin 1940, l'armée allemande entre dans Paris ; le lendemain, l'hôtel est occupé par
l'Abwehr, le service de renseignement et de contre-espionnage de l'état-major allemand,
qui y installe son QG.
À la Libération, le propriétaire de l'hôtel doit, pour prouver son engagement envers la
Résistance, mettre à sa disposition le Lutetia. L'hôtel accueille les déportés à leur retour
des camps de concentration. C'est Sabine Zlatin, surnommée la « dame d'Izieu », qui
assure la mise sur pied du centre d'accueil, vers lequel convergent les familles à la
recherche d'information sur d’éventuels proches déportés. Aujourd'hui, une plaque posée à
l'extérieur de l'hôtel rappelle cet épisode.
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