Le cinéma suédois

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Le cinéma suédois
culture suédoise
Publié par l’Institut suédois
Mai 2007 FD 112 d
Le cinéma suédois
Le premier nom qui vient à l’esprit quand on évoque le cinéma suédois est celui d’Ingmar
Bergman, mais aujourd’hui une nouvelle génération de cinéastes est en voie de reprendre
le flambeau. Dans les premières années de ce siècle, la Suède a déjà enregistré trois
nominations aux Academy Awards (Oscars) dans la catégorie du meilleur film étranger.
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CULTURE SUÉDOISE
LE CINÉMA SUÉDOIS
BRÈVE HISTOIRE DU CINÉMA SUÉDOIS
L’art cinématographique fait son entrée en
Suède en 1897, à l’exposition des arts et de
l’industrie de Stockholm. C’est aussi là qu’ont
été tournés les premiers courts métrages documentaires. Filmé à son arrivée à l’exposition, le
roi Oscar II a été ainsi la première vedette de
cinéma suédoise.
Vers 1920, à l’époque du muet, la Suède était
parmi les grands pays de cinéma. Victor Sjöström et Mauritz Stiller ont réalisé une série de
films considérés à l’époque comme des chefsd’œuvre, qui sont aujourd’hui des classiques.
Plusieurs d’entre eux étaient tirés d’œuvres de
la romancière suédoise Selma Lagerlöf, prix
Nobel de littérature – par exemple La Charrette fantôme (Körkarlen, 1921) et Le Trésor
d’Arne (Herr Arnes Pengar, 1919).
Cet âge d’or a été de courte durée. Sjöström
et Stiller partirent pour Hollywood, de même
qu’une étoile montante du nom de Greta Garbo.
Quand le parlant s’est imposé au début des
années 1930, le cinéma suédois a abandonné ses ambitions esthétiques et internationales pour tomber dans un registre populiste et
provincial. Dans les milieux artistiques et littéraires, il était jugé si vulgaire qu’on y voyait
la honte de la culture suédoise. La Seconde
Guerre Mondiale a élargi l’horizon des metteurs en scène suédois qui, devant les événements en cours dans le reste de l’Europe, ont
mis leur inspiration au service de thèmes plus
graves que ceux des films de pur divertissement. Des metteurs en scène comme Alf Sjöberg et Hasse Ekman laissaient espérer que
la Suède allait reprendre sa place parmi les
nations cinématographiques respectées.
Les années de l’après-guerre ont été marquées par l’émergence du circuit actuel des
festivals de cinéma et par un regain d’intérêt
pour le film d’art et d’essai. Des documentaristes comme Arne Sucksdorff accumulent les
succès internationaux et les films de fiction
suédois sont de plus en plus remarqués. En
1951, Alf Sjöberg remporte le Grand Prix du
festival de Venise pour Mademoiselle Julie (Fröken Julie). L’année suivante, Arne Mattsson fait
l’événement au Festival de Berlin avec Elle n’a
dansé qu’un seul été (Hon dansade en sommar). À Cannes, en 1956, Ingmar Bergman est
salué par la critique internationale pour Sourires d’une nuit d’été (Sommarnattens leende).
Le cinéma suédois se retrouve au centre de l’intérêt dans le monde.
Ingmar Bergman allait rester sous les feux
des projecteurs tout au long de sa carrière cinématographique et sa renommée n’a cessé de
grandir au fil des années. Mais le cinéma suédois dans son ensemble a rapidement décliné.
Au début des années 1960, l’industrie cinématographique connaît une crise majeure avec
l’arrivée de la télévision, qui détourne le public des salles obscures en dépit d’une offre plus
commerciale.
En 1963, la production cinématographique
suédoise entre dans une phase nouvelle avec la
signature d’une convention culturelle entre le
gouvernement et la profession, qui prévoit des
financements substantiels spécifiquement destinés à promouvoir la réalisation de films suédois de qualité.
Cette réforme a conduit à l’émergence d’une
nouvelle génération de cinéastes originaux,
parmi lesquels Jan Troell, Bo Widerberg et Roy
Andersson. Dans le même temps, le cinéma
suédois se politise. Sous l’impulsion des courants progressistes de l’époque, les réalisateurs
explorent des thèmes et des concepts esthéti-
ques nouveaux. La grande ombre au tableau
est la baisse de fréquentation des salles qui se
poursuit, particulièrement pour les films suédois.
Les années 1970 et 80 voient les femmes passer de l’autre côté de la caméra. La vedette de
cinéma Mai Zetterling s’était reconvertie à la
mise en scène dès les années 1960, entraînant
à sa suite plusieurs jeunes réalisatrices avides
de s’exprimer, en particulier au plan politique.
Leur nombre s’est accru au fil des années. La regrettée Astrid Lindgren a été l’une des femmes
les plus actives du cinéma suédois ; en portant
à l’écran une bonne partie de ses livres, elle a
rendu célèbres les films suédois pour enfants
dans le monde entier.
L’explosion médiatique des années 1980
transforme les conditions de travail de l’industrie cinématographique suédoise, qui opère un
rapprochement avec les marchés de la télévision, de la vidéo et du paiement à la séance.
Dans les années 1990, une grande partie des
studios de cinéma quittent Stockholm pour
des centres de production régionaux en différents points du pays. L’efficacité croissante de
la technologie vidéo et les avancées du numérique font baisser les coûts de production, même
pour les films destinés au grand écran. La production annuelle de longs métrages s’est notablement accrue après le tournant du millénaire.
Un fait marquant des premières années du
XXIe siècle est la place grandissante que commencent à prendre les réalisateurs suédois issus
de l’immigration. Avant la tempête (Före Stormen, 2000), réalisé par Reza Parsa ; Ailes de
verre (Vingar av glas, 2000), de Reza Bagher ;
Yalla ! Yalla ! (Jalla! Jalla!, 2000), de Josef Fares ;
et « Sur Sara » (Om Sara, 2005), de Othman
Couverture : L’étoile montante Eva Röse dans Storm de Måns Mårlind et Björn Stein (2005). Photo : Peter Kjellerås. En haut à gauche : Ann-Sofie Kylin et Rolf Sohlman dans Une histoire
d’amour suédoise (En kärlekshistoria, 1970) de Roy Andersson. Photo : AB Europafilm. À droite : Liv Ullman, Ingmar Bergman et Erland Josephson sur le tournage du téléfilm Saraband
(2003). Photo : Bengt Wanselius/SVT.
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CULTURE SUÉDOISE
LE CINÉMA SUÉDOIS
Karim, sont quatre de leurs films qui ont été
acclamés par la critique.
Parmi les réussites artistiques qui méritent
d’être signalées figurent Chansons du deuxième
étage (Sånger från andra våningen, 2000) de Roy
Andersson, Lilya 4-ever (Lilja 4-ever, 2002) de
Lukas Moodysson, et Au point du jour (Om
jag vänder mig om, 2003) de Björn Runge. En
2005, le Scarabée d’or (Guldbaggen, l’équivalent suédois des Oscars) du meilleur film a été
attribué au « Voyage de Nina ».
FAITS ET CHIFFRES
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La Suède compte plus de cinémas par habitant qu’aucun autre pays d’Europe : environ
800 salles et 1 200 écrans.
14,6 millions de billets de cinéma ont été
vendus en 2005 – pour une population de
neuf millions d’habitants.
Le prix moyen du billet de cinéma est de 77
SEK (8,30 EUR ou 10,60 USD).
Environ 200 films sortent annuellement
dans les salles suédoises.
Les films suédois fournissent quelque 25
pour cent du total des recettes en salles.
LES GENRES PHARES
Le documentaire
Depuis les années 1920, le film documentaire
est un des piliers du cinéma suédois. La Grande
Aventure (Det stora äventyret, 1953) d’Arne
Sucksdorff a marqué dans les années 1950
l’apogée d’une longue tradition de documentaires sur la nature. L’activisme politique des
années 1960 a été à l’origine de documentaires
plus axés sur les faits de société. On nous appelle les Mods (Dom kallar oss mods), une plongée dérangeante dans l’univers des jeunes des
villes réalisée par Jan Lindqvist et Stefan Jarl,
a été une révélation en 1968. Ce film sera suivi
par Une vie respectable (Ett anständigt liv) en
1979 et L’héritage social (Det sociala arvet) en
1993, qui retracent ce que sont devenus les jeunes protagonistes.
En 2001 est sorti un film très original de
Lars-Lennart Forsberg, Ma mère a eu quatorze enfants (Min mamma hade fjorton barn),
basé sur des centaines de photos étonnamment vivantes. Depuis, nombre de documentaires suédois innovants ont été produits, entre
autres Gitmo (2006), d’Erik Gandini et Tarik
Saleh, sur le camp d’internement américain
de Guantánamo ; Prostitution derrière le
voile (Prostitution bakom slöjan, 2004), de
Nahid Persson, sur l’oppression des femmes en
Iran ; La Lutteuse de Solitude (Armbryterskan
från Ensamheten, 2004), de Lisa Munthe et
Helen Ahlsson, portrait d’une étonnante athlète vivant dans un minuscule village suédois ;
et « Sigrid et Isaac » (Sigrid och Isaac, 2005),
d’Anders Wahlgren, sur les célèbres peintres
suédois Sigrid Hjertén et Isaac Grünewald.
Le cinéma pour enfants
Un autre fleuron du cinéma suédois, d’ailleurs
généreusement subventionné depuis les années 1950, est le film pour enfants. Le mérite
en revient au premier chef à Astrid Lindgren
et ses personnages très populaires, Fifi Brindacier (Pippi Långstrump) et Zozo la Tornade
(Emil i Lönneberga) entre autres. Presque tous
les films tirés de ses livres ont été des succès internationaux.
D’autres films pour la famille, plus poétiques et plus sérieux, ont captivé l’imagination
du public dans les années 1960. Le premier du
genre était Hugo et Joséphine (Hugo och Josefin) de Kjell Grede, sorti en 1967. Les Frères
Cœur-de-Lion (Bröderna Lejonhjärta, 1977)
conte d’Astrid Lindgren mis en scène par Olle
Hellbom, entre dans la même catégorie. Le
film d’Ella Lemhagen, Les Aventures de Tsatsiki (Tsatsiki, morsan och polisen, 1999) est une
des grandes réussites de ces dernières années.
Il a décroché quatre prix aux Scarabées d’or de
2000, dont celui du meilleur film. Elina (Elina
− som om jag inte fanns, 2002), de Klaus Härö,
qui se déroule en Laponie suédoise dans les années 1950, a remporté le prestigieux prix Ingmar Bergman en 2004.
Les films d’animation
Depuis les années 1970, la Suède s’enorgueillit
d’une remarquable pléiade de cinéastes d’animation créatifs et talentueux. Parmi ceux qui
ont réalisé des longs métrages d’animation figure Per Åhlin, dont le film le plus récent, Dog
Days (Hundhotellet) date de 2000. En 2006, il
a remporté le prix Gullspiran, récemment créé
pour récompenser une réalisation exceptionnelle dans le domaine du cinéma pour enfants.
Un large éventail d’animateurs professionnels
originaux et d’une grande diversité se sont spécialisés dans la production de courts métrages
d’animation. Magnus Carlsson est l’un des plus
connus à l’étranger.
LES FAVORIS DU PUBLIC
Un des acteurs qui a connu les plus gros succès d’affluence de l’histoire du cinéma suédois
est Edvard Persson (1888–1957). Originaire de
Scanie, dans le sud de la Suède, il alliait un physique tout en rondeur et une belle voix de chanteur à un sens aigu du comique. Au temps de sa
splendeur − avant et pendant la Seconde
Guerre Mondiale − ses films dépassaient le
million d’entrées dans les cinémas suédois.
Sofia Helin et Kajsa Ernst sont deux sœurs dans Retour en Dalécarlie (Masjävlar, 2004), le premier film de la jeune réalisatrice Maria Blom, qui a été un immense succès.
Photo : Per-Anders Jörgensen/ Memfis Film.
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CULTURE SUÉDOISE
LE CINÉMA SUÉDOIS
Son homologue de l’après-guerre, John
Elfström, était un acteur à l’image bon enfant
qui a incarné Åsa-Nisse, un personnage de paysan burlesque, dans 19 films. Malgré le mépris
persistant de la critique, ses films faisaient salle
comble dans les régions rurales. La vedette féminine la plus populaire a été Sickan Carlsson,
comédienne et chanteuse dont la carrière s’est
étendue sur trois décennies.
En 1951, le film d’Arne Mattsson Elle n’a
dansé qu’un seul été est en tête du box-office et
devient le plus grand succès international de
l’histoire du cinéma suédois à l’époque. Le film
a bien des qualités, mais il ne fait pas de doute
que son atout décisif résidait dans ses généreuses scènes de nu avec Ulla Jacobsson.
Il faudra attendre dix ans pour qu’un film
suédois attire plus de public. Cette fois, c’était
au tour de Christina Schollin et Jarl Kulle de
prendre un bain dans le plus simple appareil.
Avec 2,8 millions de billets vendus, Croyez-vous
aux anges ? (Änglar finns dom?) détient toujours le record des entrées. En 1964, son réalisateur, Lars-Magnus Lindgren, a obtenu un nouveau succès commercial avec le même couple
d’acteurs et un érotisme plus direct. Cher John
(Käre John) a été le plus grand succès d’exportation du cinéma suédois avant d’être détrôné
en 1967 par Vilgot Sjöman avec Je suis curieuse,
jaune (Jag är nyfiken − gul), qui a fait le triple
d’entrées. Agrémenté de sensationnelles scènes
de sexe, le film a établi un record qui tient encore après quarante ans.
Plus récemment, le film suédois le plus vu,
et largement médiatisé, a été Show Me Love
(Fucking Åmål, 1998) de Lukas Moodysson,
chronique de la vie adolescente dans une petite
ville et tableau audacieux de la Suède contemporaine. Comme au ciel (Så som i himmelen,
2004), de Kay Pollak, est à ce jour le plus grand
succès d’affluence du XXIe siècle.
LES STARS
La Suède a été le berceau d’une multitude de
stars de cinéma internationales, pour la plupart
des femmes.
La plus grande de toutes, celle qui reste pour
beaucoup la star de cinéma par excellence, est
Greta Garbo, qui a tourné des films muets en
Suède avant de partir pour Hollywood en 1925.
La « Divine » avait entre autres à son actif Anna
Karénine (1927 et 1935), Intrigues (A Woman
of Affairs,1929), La Reine Christine (Queen
Christina, 1934), Le Roman de Marguerite Gautier (Camille, 1937) et Ninotchka (1939), lorsqu’en 1941 elle a mis fin sans explication à sa
carrière cinématographique.
Ingrid Bergman a traversé l’Atlantique en
1939 pour tourner avec Leslie Howard une
version américaine de son premier succès suédois, Intermezzo (1939). Restée sous les feux de
la rampe jusqu’à sa mort, elle a eu pour partenaires Humphrey Bogart dans Casablanca
(1942), Gary Cooper dans Pour qui sonne le
glas (For Whom the Bell Tolls, 1943), Charles
Boyer dans Hantise (Gaslight, 1944), Bing Crosby
dans Les Cloches de Sainte-Marie (The Bells of
St Mary, 1945) et Gregory Peck dans La Maison
du Docteur Edwards (Spellbound, 1945).
Ingrid Bergman a été suivie, avec des succès variables, par d’autres Suédoises comme
Signe Hasso, Marta Toren, Viveca Lindfors, Mai
Zetterling et Anita Ekberg. Nombre d’actrices
remarquables se sont fait un nom à l’étranger
grâce aux films tournés dans les années 1950 et
1960 sous la direction d’Ingmar Bergman : Bibi
Andersson, Harriet Andersson, Eva Dahlbeck,
Ingrid Thulin et Gunnel Lindblom.
Le metteur en scène Lukas Moodysson fait une pause entre ses nombreux projets de films. Photo : Ulla Montan.
Lena Olin est une autre actrice de Ingmar
Bergman qui a fait une carrière internationale très réussie ces dernières années. Son
marile réalisateur suédois Lasse Hallström,
compte parmi ses succès Ma vie de chien (Mitt
liv som hund, 1985), L’œuvre de Dieu, la part
du diable (The Cider House Rules, 1999),
Chocolat (2000), Terre Neuve (The Shipping
News, 2001), et Casanova (2005).
La plus grande vedette masculine suédoise
est Max von Sydow, dont les rôles vont de Jésus, dans La Plus grande histoire jamais contée
(The Greatest Story Ever Told, 1965), à toutes
sortes de personnages démoniaques dans des
films d’horreur et de suspense. Également découvert par Bergman, Peter Stormare est réapparu dans des films comme Fargo (1996), Armageddon (1998) et Birth (2004). Autre acteur
suédois qui travaille beaucoup à l’étranger,
Stellan Skarsgård a tourné plus de 80 films.
INGMAR BERGMAN
Le metteur en scène Ingmar Bergman est le
plus grand nom du cinéma et du théâtre suédois. Au début de sa carrière, il a rencontré des
résistances de la part des producteurs et de la
critique, mais depuis le succès mondial de Sourires d’une nuit d’été (Sommarnattens leende,
1955), il est resté constamment au centre de
l’attention internationale.
Ses films les plus connus sont La Prison
(Fängelse, 1949), Monika (Sommaren med
Monika, 1953), Le Septième sceau (Det sjunde inseglet, 1957), Les Fraises sauvages (Smultronstället, 1957), Le Silence (Tystnaden, 1963),
Persona (1966) et Cris et chuchotements (Viskningar och rop, 1973). Depuis son dernier film
pour le grand écran, Fanny et Alexandre (Fanny
och Alexander, 1982), il a dirigé un bon nom-
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CULTURE SUÉDOISE
LE CINÉMA SUÉDOIS
De haut en bas, à gauche : Max von Sydow dans Le Septième sceau (Det sjunde inseglet, 1957) d’Ingmar Bergman. Photo : AB Svensk Filmindustri. Une scène de La Source du mal
(Ondskan) de Mikael Håfström (2003). Photo : Nordisk Film/ Mattias Johansson. Imad Creidi est Zozo dans le film de Josef Fares, Zozo (2005). Photo : Per-Anders Jörgensen/ Memfis Film.
Heidi Andersson dans La Lutteuse de Solitude (Armbryterskan från Ensamheten, 2004) de Lisa Munthe et Helen Ahlsson. Photo : Peter Jönsson. Michael Nyqvist et Frida Hallgren dans
Comme au ciel (Så som i himmelen, 2004) de Kay Pollak. Photo : Sonet Film/ Anders Birkeland. Cecilia Wallin et Josefin Neldén dans God Save the King (Tjenare kungen, 2005) d’Ulf Malmros.
Photo : Sandrew Metronome.
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LE CINÉMA SUÉDOIS
bre de films pour la télévision. Il a également
écrit plusieurs scénarios, dont celui d’Infidèle
(Trolösa, 2000), mis en scène par Liv Ullman.
En 2002, Bergman a fait don de ses archives − 45 cartons de manuscrits, notes, esquisses, photos et films privés − à l’Institut du film
suédois (Svenska filminstitutet). Ce matériel est
géré par la Fondation Ingmar Bergman.
NOMINATIONS SUÉDOISES AUX OSCARS
Trois films suédois ont été sélectionnés pour les
Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger depuis le tournant du millénaire : Sous le
soleil (Under solen, 2000), de Colin Nutley ;
La Source du mal (Ondskan, 2003), de Mikael
Håfström et Jan Guillou ; et Comme au ciel (Så
som i himmelen, 2004) de Kay Pollak.
LA RÉFORME DU CINÉMA SUÉDOIS
En 1963 est entrée en vigueur en Suède une
convention entre l’État et la profession cinématographique qui supprimait la taxe sur les
spectacles de 25 pour cent jusqu’alors prélevée sur les entrées. En échange, les propriétaires de salles convenaient de verser 10 pour
cent de leurs recettes à une fondation nouvellement créée, l’Institut du film suédois. La majeure partie de ces fonds devait servir à encourager la production de films suédois de qualité.
L’intérêt du dispositif était de faire contribuer
les recettes des films étrangers au financement
du cinéma suédois.
LA CENSURE CINÉMATOGRAPHIQUE
La censure cinématographique suédoise est la
plus ancienne du monde. La Commission nationale de classification des films (Statens biografbyrå) a été créée en 1911, à la demande des
la Suède, à Luleå. Film i Skåne, basé dans le
sud de la Suède, à Ystad, vient en troisième position.
détracteurs du cinéma aussi bien que de la profession. Elle a pour principale mission de protéger les moins de 15 ans des traumatismes psychologiques. La commission peut autoriser la
projection publique d’un film pour toutes les
catégories d’âge, ou imposer une limite d’âge
de 7, 11 ou 15 ans. Bien que les critiques et les
responsables politiques aient à maintes reprises
contesté le bien-fondé d’un système de censure
cinématographique, toutes les tentatives de la
supprimer ont été vaines jusqu’à présent.
FESTIVALS
Une douzaine de festivals de cinéma de divers
types sont organisés annuellement en Suède.
Les principaux sont le Festival du film de Göteborg en février, et le Festival international
du film de Stockholm en novembre. Le Festival d’Umeå en septembre, est essentiellement
consacré aux documentaires et celui d’Uppsala, en octobre, présente surtout des courts métrages. BUFF, qui se tient à Malmö, est un festival spécialisé dans le cinéma pour l’enfance
et la jeunesse.
SALLES, DISTRIBUTION ET PRODUCTION
AB Svensk Filmindustri (SF) est la plus im-
portante des sociétés cinématographiques
suédoises depuis près de 90 ans. En 1988, elle
a été scindée en deux sociétés, SF Bio AB
(chaîne de salle) et AB Svensk Filmindustri
(société de production).
Astoria Cinemas AB, ex-Sandrew Film,
remonte à la fin des années 1920. Elle a longtemps été le principal concurrent de SF.
Depuis la fin des années 1990, Sonet Film
AB produit et distribue avec beaucoup de succès des projets cinématographiques audacieux
et atypiques.
Sveriges Television AB (SVT), la télévision
publique suédoise, a célébré son cinquantenaire en 2006. Elle a coproduit un grand nombre de longs métrages suédois. Sa plus grande
unité de production est SVT Drama.
Les centres de ressources et de production régionaux travaillent généralement en
étroite collaboration avec les collectivités
locales. Le plus important est Film i Väst,
qui a son siège dans la petite ville de Trollhättan, dans l’ouest de la Suède. Le deuxième
est Filmpool Nord, implanté dans le nord de
Leif Furhammar
Leif Furhammar est cinéaste, producteur de télévision, journaliste culturel au
quotidien Dagens Nyheter et professeur
d’études cinématographiques. Il a publié
de nombreux livres, principalement sur la
télévision et le cinéma, notamment l’ouvrage
de référence Filmen i Sverige (Le cinéma
en Suède, 1991).
Traduction : Lydie Rousseau
Le film d’animation de Per Åhlin Dog Days (Hundhotellet, 2000) est une histoire à énigme dans l’esprit d’Agatha Christie.
Photo : © PennFilm Studio
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LIENS APPARENTÉS
Association suédoise des producteurs de film
www.swedishfilmproducers.com
Astoria Cinemas AB
www.astoriacinemas.se
BUFF www.buff.se
Festival du film de Göteborg
www.filmfestival.org
Festival du film d’Umeå www.filmfest.se
Festival international du court métrage
d’Uppsala www.shortfilmfestival.com
Festival international du film de Stockholm
www.filmfestivalen.se
Film i Skåne www.filmiskane.se
Film i Väst www.filmivast.se
Filmpool Nord www.fpn.se
Fondation Ingmar Bergman
www.ingmarbergmanfoundation.se
Institut du film suédois www.sfi.se
SF Bio AB www.sf.se
Sonet Film AB www.sonetfilm.se
Statens Biografbyrå (Commission
nationale de classification des films)
www.statensbiografbyra.se
Sveriges Television www.svt.se
www.sweden.se
Le portail officiel de la Suède
Avez-vous des points de vue à formuler sur cette publication ? N’hésitez pas à prendre contact avec nous : [email protected]
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