Pays situé en Afrique sahélienne et comptant environ 14,8

Mali
Profil pays EPT
2014
Contexte général
Pays situé en Afrique sahélienne et comptant environ 14,8 millions d’habitants, le Mali, avec un
PIB par habitant de 695 $US en 2012, se classe parmi les pays à faible revenu. Sur les 12 dernières
années, le PIB réel par habitant a augmenté de 1,7% par an, résultat d’une croissance économique
soutenue (le PIB réel s’est accru d’en moyenne 4,8% par an sur la période), supérieure au rythme
d’accroissement de la population (3,1% par an). En 2012, la population en âge de fréquenter le
primaire représentait 16,7% de la population totale. Cette valeur atteste du poids de la contrainte
démographique sur le système éducatif malien. La prévalence du VIH&SIDA de 1,1% est faible en
comparaison de la moyenne de l’Afrique sub-saharienne (5,3%). En termes d’indice de
développement humain (IDH), le Mali se classe parmi les derniers pays au Monde, au 182ème rang
sur 187.
Contexte macroéconomique et démographique (2012)
PIB par habitant ($ E.U.)
Population totale (000)
% de la population en âge de fréquenter le primaire
% des enfants d'âge du primaire non scolarisés
Prévalence VIH&SIDA (15-49 ans)
IDH (classement)
695
14,854
16.7
26.7
1.1%
182/187
Principaux indicateurs de l’EPT 2012 ou année la plus récente.
L’indice africain de développement EPT pour le Mali était de 16,3 en 2000 indiquant une situation
initiale très défavorable par rapport à celle des pays d’Afrique sub-saharienne dont le niveau moyen
était de 39,3. La valeur de l’indice a plus que doublé sur la période pour atteindre 34,0 en 2012,
notamment du fait de progrès constatés au niveau de l’achèvement du primaire, de l’alphabétisation
des adultes et de l’indice de parité genre dans la scolarisation au primaire. Avec cet indice, le Mali
est cependant encore très éloigné de la moyenne de
Indice africain de développement EPT
l’indice EPT en Afrique sub-saharienne en 2012 qui est
(IAD/EPT)
de 57,1.
100
Max
ASS
(91)
80
60
ASS
(57)
40
20
0
Mali
(34)
Min
ASS (8)
Si l’on considère chacun des indicateurs qui composent
l’indice, on note que l’achèvement du primaire
(objectif 2) a connu une hausse significative pour
atteindre 59% (contre 32% en 2000), mais il reste
encore très éloigné de l’objectif de 100% qui signe
l’atteinte de la scolarisation primaire universelle. La
proportion de personnes alphabétisées de 15 ans et plus
(objectif 4), a également progressé passant de 24% en
2003 à 33% en 2012. Il en est de même de l’indice de
parité de genre au primaire (objectif 5) qui est passé de
0,74 en 2000 à 0,90 en 2012.
Pour ce qui est des autres objectifs EPT, le taux brut de scolarisation au préscolaire (objectif 1),
initialement faible, a légèrement augmenté, passant de 2,1% à 4,9% entre 2000 et 2011. Le niveau
actuel de scolarisation au préscolaire demeure très bas comparé à la moyenne en Afrique subsaharienne où ce taux est de 20%. En lien avec l’objectif 3, le taux d’achèvement du premier cycle
du secondaire s’est nettement amélioré, de 16 % en 2000 à 43 % en 2012, bien au dessus de la
moyenne de l’Afrique sub-saharienne, de 35 %.
Bien que le Mali ait fait de réels progrès en matière d’EPT au cours des 12 dernières années, ils sont
insuffisants sur presque toutes les dimensions, à l’exception de la parité de genre dans le primaire,
de sorte que le pays ne pourra pas atteindre toutes les cibles escomptées à l’horizon 2015.
Objectif 1
Développement de la
petite enfance.
Objectif 2
Enseignement
primaire universelle.
Taux Brut de
Scolarisation du
préscolaire
Taux d’achèvement
du primaire
100
100
100
100
Objectif 3
Compétences
nécessaires dans la vie
courante chez les
jeunes et les adultes.
Taux d’achèvement
du secondaire
premier cycle
100
Objectif 4
Alphabétisation des
adultes.
Taux
d’alphabétisation des
adultes
100
100
94
Objectif 5
Équité entre les
genres dans
l’enseignement
primaire
Indice de parité de
sexe au primaire
100
90
94 100
67
80
59
80
60
80
60
80
80
43
68
60
60
33
60
55
5
40
40
40
20
20
40
35
40
20
20
0
(2)
1
0
(32)
8
20
(16)
1
0
Objectif 6 Qualité de l’éducation
Légende
Qualité éducative
Objectif 1 à 5
0
24
(24)
20
0
(74)
Mali (Valeur de 2000 ou proche entre parenthèses)
Moyenne Afrique Subsaharienne
Fourchette de valeurs ASS (min/max)
Scolarisation : pyramide éducative 2012 ou année la plus récente.
Les données présentées dans la fiche-pays, notamment celles tirées du profil de scolarisation et des
pyramides éducatives, permettent de détailler davantage l’évolution des indicateurs de scolarisation
(accès, rétention, transition) et d’équité. Dans l’enseignement primaire, entre 2000 et 2012 le taux
brut d’accès est passé de 54% à 75%. La rétention en cours de cycle a connu une légère
amélioration. En conséquence, le taux d’achèvement du primaire a pratiquement doublé (de 32 % à
59 %). La scolarisation dans l’enseignement secondaire a également progressé sur la période
considérée. La transition primaire-secondaire a augmenté (97% des enfants achevant le primaire ont
ensuite accès au 1er cycle du secondaire en 2012 contre 75% en 2000). L’achèvement de ce cycle a
plus que doublé, passant de 16% en 2000 à 43% en 2012. Au 2nd cycle du secondaire, si 6% d’une
génération achevaient ce cycle en 2000, ils sont près de 12% à le faire en 2012. La couverture de
l’enseignement supérieur a fortement augmenté puisque l’on compte 655 étudiants pour 100 000
habitants en 2012 contre seulement192 pour 100 000 habitants en 2000. Finalement, on constate
que la part de l’enseignement technique s’est également accru, passant de 13% des effectifs du
secondaire en 2000 à 20% en 2012.
Équité dans l’accès à la scolarisation et dans le parcours scolaire 2012 ou année la plus récente.
La question de l’équité genre a été traitée dans l’enseignement primaire où l’écart entre la
scolarisation des garçons et des filles a été fortement réduit. Ce problème de sous-scolarisation des
filles reste persistant aux niveaux supérieurs du système éducatif comme en témoignent les indices
de parité filles/garçons de 0,77 au 1er cycle du secondaire et de 0,58 au 2nd cycle du secondaire
(basés sur le TBS) et surtout de 0,41 dans l’enseignement supérieur (basé sur le nombre d’étudiants
pour 100 000 habitants).
Qualité des apprentissages 2012 ou année la plus récente.
Les informations concernant la qualité des apprentissages (objectif 6) dressent un tableau
préoccupant de la situation au Mali. En effet, la probabilité pour les adultes âgés de 22 à 44 ans de
savoir lire aisément après 6 années d’études primaires était de 49% en 2006, ce qui est très bas
comparativement à la moyenne des pays d’Afrique sub-saharienne pour lesquels cette statistique est
disponible (61%). Cette faible performance au niveau de la qualité des apprentissages est confirmée
par les analyses PASEC où les élèves maliens de la 5ème année du primaire enregistrent des scores
moyens de français et de mathématiques correspondant respectivement à 33,5% et 34,2% de bonnes
réponses, soit un niveau inférieur à la moyenne des pays testés (respectivement 38,6% et 40,9%).
Financement de l’éducation 2012 ou année la plus récente.
Avec des ressources propres de l’État en % du PIB variant de 14% en 2000 à 17% en 2012 (contre
20% en moyenne dans les pays d’Afrique sub-saharienne), le Mali n’a pas réussi à accroitre de
façon significative ses recettes publiques. En conséquence, l’effort consenti en matière de
financement de l’éducation s’est limité au maintien de la part allouée au secteur qui est toutefois
passée de 27% en 2000 à 26% en 2011 (contre 22% en Afrique sub-saharienne). La part des
dépenses d’éducation allouées au primaire a connu une hausse passant de 33% en 2000 à 40% en
2012. Si ce niveau représente pour le Mali un effort de financement du primaire dans un contexte de
difficulté à mobiliser des ressources, il demeure inférieur à celui constaté en moyenne en Afrique
sub-saharienne (44 %) et signale l’existence de marges de manœuvre pour accroitre le financement
de l’enseignement primaire.
Minimum Afrique Subsaharienne
Mali
Moyenne Afrique Subsaharienne
Maximum Afrique subsaharienne
Mobilisation des ressources, 2011
Répartition du budget courant de l’éducation, 2011
18
10
Ressources
propres en %
du PIB
44
17
20
66
% Dep.
Courantes
de l'ed. dans les
dep.
Courantes de
l'Etat
40
% Primaire
11
% Secondaire
(yc EFTP)
% Supérieur
26
22
41
% Autres
niveaux
39
30
7
8
0
0
5
65
21
20
55
47
24
Paramètres de la politique éducative 2012 ou année la plus récente.
Minimum Afrique Subsaharienne
Mali
Moyenne Afrique Subsaharienne
Maximum Afrique subsaharienne
Ratio élève maître dans le public, 2012
Salaire moyen enseignant du public en PIB/hab, 2008
0.8
13
75
Primaire
44
Secondaire
1
3.4
88
13
Secondaire
1
5.6
4.8
7
Secondaire
2
26
Part des dépenses hors salaire enseignants (%), 2008
6.6
5.9
1.0
38
Primaire
19.2
Primaire
24
12.6
66
6
17.6
Secondaire 1
26
13.4
64
20
29.4
Secondaire 2
32
Pourcentage du privé dans les effectifs, 2012
13.3
0.5
4
11
11
38
24.2
14.0
Secondaire
(yc EFTP)
54.2
29.7
Coût public par élève en % du PIB par habitant (Dép.
courantes), 2011
Primaire
Secondaire
2
26.0
0.5
66
66
Secondaire
1
40.4
0.3
41
Primaire
11.6
Pourcentage de redoublants, 2012
13
Secondaire
2
11.6
1.3
23
48
Secondaire
1
7.1
1.3
46
35
62
Secondaire
2
4.2
Primaire
6
28
24
75
0.4
20.8
20.2
57.3
EFTP
0.5
60.5
27.5
80.4
Supérieur
16
191
161
18
105
179
612
2147
Les coûts unitaires publics au primaire se sont constamment situés autour de 11% du PIB/ habitant
au cours de la période, un niveau équivalent à la moyenne en Afrique sub-saharienne. A ce niveau
d’études les dépenses administratives et pédagogiques forment 38% du coût unitaire, un niveau
élevé par rapport à la moyenne d’Afrique sub-saharienne (24 %) et de la valeur préconisée par le
cadre indicatif Fast-Track (33%). Du fait d’une rémunération moyenne des enseignants relativement
élevée (4,2 unités de PIB/habitant contre 3,4 pour l’Afrique sub-saharienne), les conditions
d’encadrement des élèves dans le public se sont dégradés, en témoigne le ratio élèves-maître qui est
passé de 64:1 à 75:1 entre 2004 et 2012. La proportion d’élèves scolarisés dans l’enseignement
primaire privé bien qu’ayant baissé de 35% à 24% reste élevée par rapport à la moyenne d’Afrique
sub-saharienne (14% en 2012).
La part des dépenses courantes d’éducation allouées au secondaire est de 39% (contre 30% en
Afrique sub-saharienne). On note en effet que le coût unitaire public à ce niveau est élevé (28% du
PIB/habitant contre 24% en Afrique sub-saharienne). Il est formé pour 41% des dépenses hors
salaires enseignants (dépenses administratives et pédagogiques essentiellement), contre 26% en
Afrique sub-saharienne. La rémunération salariale de 5,6 unités de PIB/habitant au 1er cycle et de
6.6 au 2nd cycle, des niveaux également supérieur aux moyennes en Afrique sub-saharienne (de 4,8
et 5.9 unités de PIB/habitant respectivement) participe à la relative supériorité du coût unitaire du
secondaire au Mali. Pour les mêmes raisons que dans le primaire le ratio élèves-maîtres est lui aussi
plutôt plus élevé que ce qui s’observe en Afrique sub-saharienne pour le 1er cycle (46:1 contre
35:1), quoique pas au 2nd cycle (23:1 contre 26:1).