résultats d`une étude de cas documentant la pratique ICP
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résultats d`une étude de cas documentant la pratique ICP
La trajectoire de soins au sein d’équipes interprofessionnelles en oncologie : perspectives de patients et de proches par Karine Bilodeau, Sylvie Dubois et Jacinthe Pepin Abrégé Pour accompagner le patient diagnostiqué d’un cancer dans la trajectoire de soins, des équipes de professionnels ont été créées intégrant une pratique interprofessionnelle centrée sur le patient (ICP). Le but de cet article est de présenter des résultats d’une étude de cas documentant la pratique ICP d’équipes au cours de la trajectoire de soins en oncologie. Des observations et des entrevues auprès de patients et de proches ont été réalisées. Les résultats suggèrent que la pratique ICP des équipes est variable, mais optimale en début de traitements ou lors de la récidive du cancer. Cependant, les patients peuvent faire l’expérience d’un bris dans la continuité des soins et de transitions plus difficiles entre les périodes de la trajectoire en oncologie (diagnostic, traitement, suivi). Mots-clés : équipe multidisciplinaire, trajectoire de soins, cancer, soins centrés sur le patient, perspective de patient Introduction L es politiques canadiennes encouragent l’accessibilité aux services de santé et l’importance d’offrir aux personnes diagnostiquées d’un cancer des soins intégrés tout au long de la trajectoire de soins (Partenariat canadien contre le cancer, 2013). Toutefois, cette clientèle rapporte faire face à des soins fragmentés et inaccessibles (Thorne & Truant, 2010). À cet effet, les équipes interprofessionnelles en oncologie représentent une solution pour faciliter le parcours du patient tout au long de sa trajectoire (Direction de lutte contre le cancer [DLCC], 2007). Ces équipes offrent des services relatifs au dépistage, à l’investigation, au traitement et à la réadaptation, Au sujet des auteures Karine Bilodeau, inf., Ph.D., CSIO(c), poursuit un stage postdoctoral au sein du programme des sciences cliniques de l’Université de Sherbrooke et est chercheure boursière au Centre de recherche de l’Hôpital Charles Lemoyne. Cette étude a été conduite dans le cadre du programme d’études doctorales en sciences infirmières de l’Université de Montréal. Courriel : karine. [email protected] Veuillez adresser toute correspondance à cette auteure Sylvie Dubois, inf., Ph.D., est directrice des soins infirmiers du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et professeure associée à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal. Jacinthe Pepin, inf., Ph.D., est professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal et directrice du Centre innovation en formation infirmière (CIFI) de l’Université de Montréal. DOI: 10.5737/236880762512329 Canadian Oncology Nursing Journal • Volume 25, Issue 1, Winter 2015 Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie en plus de communiquer de l’information pertinente et d’apporter un soutien psychologique, social et spirituel (DLCC, 2007). Considérant que les soins pour la personne atteinte de cancer peuvent être limités s’ils sont non continus (Lewin, Skea, Entwistle, Zwarenstein, & Dick, 2001), exercer une pratique interprofessionnelle centrée sur le patient (ICP) tout au long de la trajectoire semble être une nécessité. Cette pratique permet, grâce aux diverses expertises et contributions de chacun des professionnels, de présenter à la personne atteinte de cancer une vision intégrée et non morcelée de l’ensemble de sa situation de santé (Legault, 2003). D’ailleurs, les études réalisées auprès de patients vivant avec un cancer rapportent que ces derniers apprécient une attitude d’ouverture et de respect de la part des professionnels (Kvale & Bondevik, 2008), mais déplorent ne pas recevoir l’information qui répond à leurs besoins et ne pas participer à une prise de décision partagée (Sinfield, Baker, Agarwal, & Tarrant, 2008). De plus, la recension des écrits de Barnet et Shaw (2013) souligne que ces patients souhaitent une attention particulière à leur santé psychologique, une diminution des temps d’attente et l’attribution d’une personne ressource pour répondre à leurs questions, par exemple, une infirmière pivot. Selon ces auteurs, le plus grand défi des équipes interprofessionnelles est de maintenir les soins, du diagnostic à la fin de vie, tout en s’assurant qu’elles demeurent centrées sur le patient. Malgré l’importance d’exercer une pratique ICP, peu d’études, à notre connaissance ont documenté cette pratique selon la trajectoire de soins en oncologie et les perspectives de patients/proches. Dans le cadre du projet de recherche doctorale de la première auteure, une étude qualitative de cas multiples a été réalisée. Cette étude avait pour but de décrire la pratique ICP au cours de la trajectoire de soins en oncologie. L’étude devait répondre à la question de recherche suivante : comment les équipes exercent-elles la pratique ICP au cours de la trajectoire de soins? Pour répondre à cette question, il était alors important de décrire la trajectoire de soins en oncologie et de faire état de l’intensité du déploiement de cette pratique auprès du patient et de ses proches à chacune des phases. Le présent article a pour but de présenter les résultats de recherche qui documentent exclusivement la pratique ICP d’équipes au cours de la trajectoire de soins en oncologie notamment selon l’expérience des patients et de leurs proches. La pratique ICP Pour soutenir la description de la pratique ICP, une adaptation du Person centred nursing framework (PCNF) de McCormack et McCance (2010) par l’inclusion de 23 l’interprofessionnalité, telle que définie par Couturier et al. (2008), a été utilisée comme cadre de référence. L’adaptation du PCNF explique que, lors d’une pratique ICP, l’équipe travaille avec les croyances et les valeurs du patient, s’engage, est empathique, partage la prise de décision avec le patient et offre des soins holistiques (Bilodeau, Dubois, & Pepin, 2013). Cette pratique se réalise alors dans un espace d’échanges communs entre les professionnels et avec les patients et les proches. La trajectoire de soins en oncologie La trajectoire de soins en oncologie est considérée dans cette étude selon quatre périodes : l’investigation, le diagnostic, les traitements et le suivi ( Direction de la lutte contre le cancer 2011). La période d’investigation est caractérisée par l’apparition des symptômes du cancer et l’attente des résultats des tests de dépistage et d’investigation. La période du diagnostic représente l’annonce d’un diagnostic de cancer et l’attente de traitements. Par la suite, la période des traitements se distingue par le début de ceux-ci ou par leur modification si le cancer récidive. Enfin, le suivi représente la fin des traitements et la transition vers la survivance où un suivi médical et des examens de surveillance devront être assurés. Méthode Une étude de cas multiples (Stake, 2008) a été réalisée auprès de deux équipes interprofessionnelles en oncologie afin de décrire la pratique ICP. Ce type d’étude permet d’offrir une description riche, complexe et holiste d’un phénomène. Pour cette recherche, le phénomène à étudier était la pratique ICP tout au long de la trajectoire de soins en oncologie. Les cas étaient deux équipes interprofessionnelles d’un centre hospitalier universitaire (CHU) d’une région urbaine au Québec, dédiées à un type de cancer distinct qui touche autant les hommes que les femmes. Suite à l’obtention du certificat d’éthique du milieu clinique, les équipes ont été sélectionnées avec l’aide de gestionnaires en oncologie. Un échantillonnage intentionnel (Patton, 2002) a été utilisé pour cibler les participants. Les critères d’inclusion étaient de s’exprimer en français et d’être intéressé à participer à l’étude. Quant aux patients, ils devaient également être diagnostiqués d’un cancer; se situer à une des périodes de la trajectoire de soins se déroulant en centre hospitalier soit le diagnostic, les traitements incluant la récidive et le suivi; être traités au CHU de l’étude et avoir une condition physique et mentale évaluée comme étant stable par les professionnels référents. Aucun critère précisant la stabilité physique et mentale n’a été offert aux professionnels qui évaluaient le potentiel des patients à participer à l’étude. Quant aux proches, ils devaient accompagner le patient et être âgés de plus de 18 ans. Des professionnels ont collaboré à recruter des patients et ce sont les patients qui ont recruté les proches. Les résultats de huit entrevues semi-dirigées avec des patients (n=5) et parfois accompagné d’un proche (n=3) ainsi que de l’observation avec ces patients/proches sont rapportés pour décrire la pratique ICP d’équipes au cours de la trajectoire de soins. Les questions d’entrevue portaient sur l’expérience des participants au sein d’une équipe interprofessionnelle et sur leurs perceptions d’une pratique ICP. L’observation, réalisée par la première auteure, consistait en l’accompagnement des patients recrutés lors de différentes activités au sein de l’équipe (ex., rendez-vous, traitements). Le but de l’observation était de décrire comment les patients vivaient l’expérience de la pratique ICP. Au total, 57,6 heures d’observation ont été réalisées auprès des deux équipes. Le tableau 1 présente les caractéristiques de l’échantillon des patients et des proches (n=11).1 La majorité des participants étaient d’origine caucasienne (n=9). Des noms fictifs ont été attribués aux participants. Conforme à Stake (1995), les données transcrites (entrevues et observations) ont fait l’objet d’une analyse de contenu consistant en un processus itératif comprenant les activités suivantes : la condensation, la présentation des données et l’élaboration et la vérification des conclusions (Miles & Huberman, 2003). De plus, les cas ont été contrastés pour en décrire les particularités. Le logiciel QDA Miner v.4.0.11 a été utilisé pour la gestion des données qualitatives. Les critères de rigueur scientifique retenus étaient la crédibilité (caractère authentique L’échantillon complet de l’étude doctorale était composé de 8 patients, 3 proches, 18 professionnels et 2 gestionnaires (N=31). 1. Tableau 1 : Caractéristiques des participants CAS : Équipe A (n=5) CAS : Équipe B (n=6) Période de la trajectoire Participant Sexe Âge Période de la trajectoire Participant Sexe Âge Diagnostic Vladimir M 74 Diagnostic Paul M 61 Suzanne* F 57 Traitement Maria F 70 Traitement Cathie F 23 Récidive Diane F 56 Récidive Janice F 59 Jenny * F 26 Béatrice F 48 Céline F 53 Marc * M 52 Suivi Suivi *Proche du patient recruté 24 Volume 25, Issue 1, Winter 2015 • Canadian Oncology Nursing Journal Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie Caractéristiques des cas Équipe A. Les patients de l’équipe A étaient atteints d’un cancer où le taux de survie était de moins de cinq ans. Les principaux traitements pour ce type de cancer étaient la chirurgie et la chimiothérapie intraveineuse. Les participants devaient se rendre régulièrement à l’hôpital pour des rendez-vous et des traitements. Lors de la collecte de données, les patients ont rapporté être incommodés par les effets secondaires de la chimiothérapie (ex., nausée, asthénie). Les professionnels2 de l’équipe A se composaient de ceux qui travaillaient à l’unité de soins ainsi qu’à la clinique d’oncologie. Équipe B. Les patients de l’équipe B étaient atteints d’un cancer où le taux de survie était de moins de deux ans. Après une biopsie ou une chirurgie, un traitement concomitant de radiothérapie et de chimiothérapie orale était offert aux patients. À la fin de ce traitement, c’est seulement un traitement de chimiothérapie qui se poursuivait. En raison de ce type de traitement, un nombre moindre de rendez-vous médicaux était nécessaire. Lors des entrevues, le discours des patients et des proches était teinté de désarroi en raison des pertes et deuils qu’ils vivaient (ex., occuper un emploi, conduire une automobile). De plus, et plausible de la recherche), la fiabilité (stabilité des données au cours de l’analyse), l’imputabilité procédurale (description du processus de recherche) et la transférabilité (potentiel de transfert des connaissances chez le lecteur) (Guba & Lincoln, 1989). Pour répondre à ces critères, l’observation soutenue effectuée auprès des équipes, la validation interjuge et la triangulation des données des entrevues et de l’observation ont été réalisés. De plus, c’est par une relecture et la condensation des données qu’il a été possible de valider la cohérence entre les conclusions avancées. Un journal de bord a été tenu afin de documenter les impressions personnelles de la première auteure lors de la collecte de données, de colliger des notes méthodologiques et interprétatives en plus et de conserver une trace du processus de recherche. Enfin, le contexte de la pratique ICP en oncologie a été documenté de façon détaillée. Résultats Les résultats présentés ici portent sur l’exercice d’une pratique ICP de deux équipes à différentes périodes de la trajectoire de soins (diagnostic; traitements incluant la récidive; suivi) tel que perçu par des patients et leurs proches. Cette description est précédée par une brève présentation des caractéristiques des cas. Le schéma 1 présente l’implication des équipes interprofessionnelles selon la trajectoire de soins en oncologie. C a n c e r Équipe impliquée : A Fréquence de contact : Professionnels impliqués : Position du patient : Divers professionnels de la santé composaient les équipes A et B par exemple, l’infirmière pivot, le médecin, le physiothérapeute, le nutritionniste, le psychologue, le pharmacien, le travailleur social ou l’ergothérapeute. 2. Équipe de la clinique d’oncologie Équipe de l’unité de soins Médecins Médecins et infirmière pivot Patient pris en charge lors hospitalisation Patient autonome à la maison Type d’activities : Lien avec l’équipe : Traitement à la clinique d’oncologie Rendez-vous médicaux Visite à l’hôpital au 2 à 3 semaines Visite à l’hôpital 2–4 fois par année Connaissance du patient par l’équipe Diagnostic C a n c e r Équipe impliquée : B Fréquence de contact : Traitement (incluant la récidive) * Équipe de la clinique d’oncologie Équipe de radiothérapie et équipe de la clinique d’oncologie Professionnels impliqués : Médecins et infirmière pivot Position du patient : Patient autonome à la maison Type d’activities : Suivi * (1) Radiothérapie et traitement à domicile, (2) traitement à domicile ou clinique d’oncologie Rendez-vous médicaux Visite à l’hôpital aux 4 semaines Visite à l’hôpital 2–4 fois par année Lien avec l’équipe : Connaissance du patient par l’équipe * Périodes pouvant se répéter Schéma 1. Implication des équipes interprofessionnelles selon la trajectoire de soins en oncologie Canadian Oncology Nursing Journal • Volume 25, Issue 1, Winter 2015 Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie 25 parallèlement aux traitements et aux rendez-vous, les participants devaient régler, sans aide, plusieurs dossiers personnels (ex., mandat d’inaptitude, assurance-maladie). L’équipe B était composée de professionnels de l’unité de soins, de ceux de la clinique de radio-oncologie ainsi que de ceux de la clinique d’oncologie. La période du diagnostic Pendant la période du diagnostic, les opportunités d’interaction des participants avec les professionnels étaient différentes d’une équipe à l’autre. Les patients de l’équipe A étaient en contact avec le chirurgien où une forte relation de confiance semblait être établie depuis l’annonce du diagnostic. Béatrice explique : « Il avait ma vie entre les mains donc il fallait que je sois confiante. » Cette période se déroulait essentiellement avec les professionnels de l’unité de soins. L’observation a soulevé que les activités de l’équipe étaient axées sur les soins périopératoires. Quant à l’équipe B, les patients étaient hospitalisés brièvement pour une biopsie ou une chirurgie. Par la suite, le diagnostic était annoncé par un des médecins lors d’une clinique interprofessionnelle où des médecins de diverses spécialités et l’infirmière pivot étaient présents et présentés aux patients. La période du diagnostic se caractérise par le choc de l’annonce du cancer et par la nécessité de prendre une décision rapide quant aux traitements. La majorité des participants soulignaient avoir reçu beaucoup d’information. Pour l’équipe A, tous les patients admettaient avoir reçu de l’information claire et en quantité suffisante. Diane décrit : « Quand il m’a expliqué qu’il m’opérait pour ma tumeur, il m’a fait un dessin (…) parce qu’il voyait bien que je ne comprendrais rien. » Quant à l’équipe B, des patients mentionnaient ne pas avoir été réceptifs aux nombreuses informations reçues en peu de temps par de nombreux professionnels. Ils ont mentionné qu’ils auraient apprécié une pause avant de recevoir les informations relatives aux traitements parce qu’ils n’étaient pas réceptifs. Céline partage : « Une visite de cinq, six [professionnels], tout de suite (…), je ne les ai pas écoutés (…) j’étais tellement, moi, prise par l’annonce qui m’avait été faite [diagnostic]. » Les patients devaient faire des choix rapidement quant à leurs traitements parce que les cancers (A et B) évoluaient rapidement. La majorité des patients de l’équipe A ont exprimé leur ambivalence quant aux choix relatifs aux traitements. Maria rapporte : « Mais je lui [médecin] ai dit aussi « À quel prix? » [accepter la chimiothérapie]. Je suis une personne très indépendante et je ne veux pas me voir comme une guenille. » Quant aux patients de l’équipe B, ils mentionnaient qu’ils n’avaient pas le choix d’accepter les traitements s’ils voulaient survivre. Cathie rapporte : « Il n’y a pas vraiment eu de décision à prendre de mon côté (…) cela a été provoqué [par les professionnels] : tu vas avoir de la chimio, tu vas faire de la radiothérapie. » La période de traitements incluant la récidive Lors de cette période, la majorité des participants des deux équipes ont apprécié les « sourires » et la « sensibilité » des professionnels face à leur situation. À cet effet, Béatrice explique : « Partout, j’ai toujours été reçue avec beaucoup d’amabilité et de 26 gentillesse. » Par ailleurs, les patients n’étaient plus hospitalisés et devaient se déplacer pour rencontrer l’équipe. Ils étaient autonomes et ils prenaient leur décision. Béatrice résume: « C’est peut-être moi qui ne suis pas dans la même position. D’un côté, je suis alitée [unité de soins], de l’autre côté, je suis debout [clinique d’oncologie]. (…) J’étais beaucoup plus en contrôle de ce qui se passait pour la chimiothérapie [clinique d’oncologie]. » (Béatrice) L’organisation des services différait pour chaque équipe. Pour l’équipe A, le suivi était réalisé par les professionnels de la clinique d’oncologie. L’infirmière pivot était présentée aux patients. Néanmoins, les patients ont avoué avoir gardé contact avec le chirurgien rencontré à la période du diagnostic. Trois d’entre eux ont repris rendez-vous avec ce dernier pour discuter des traitements de chimiothérapie même s’il n’était plus le médecin traitant. Quant à l’équipe B, les patients avaient déjà rencontré brièvement les professionnels à l’annonce du diagnostic. Comme le traitement du cancer B demandait en premier lieu un traitement concomitant de chimiothérapie orale et de radiothérapie, les services étaient d’abord offerts à la clinique de radio-oncologie. À la fin de ce traitement, les patients transféraient à la clinique d’oncologie. Ils devaient donc s’adapter à ce changement d’environnement. Suzanne explique: « Quand tu sors de la radio-oncologie, tu es comme laissée à toi-même. » Lors de l’annonce de la récidive de cancer, il a été rapporté par les patients et observé lors de la collecte de données que les équipes mettaient tout en œuvre pour accompagner les patients. Ces derniers étaient souvent connus des équipes et cela contribuait à la personnalisation des services. Lors de l’annonce de la récidive du cancer, Diane a apprécié que l’on connaisse son histoire, qu’on lui démontre de l’empathie et qu’on lui offre une attention particulière. Elle explique : « C’est la même équipe, c’est sécurisant (…) parce que quand je suis revenue, bien je n’avais pas à réexpliquer mon cas (…) Ils étaient déjà au courant ». La plupart du temps, les patients des deux équipes rencontraient individuellement les professionnels. Par ailleurs, les fréquences de rencontres avec les équipes étaient distinctes. Comme les patients de l’équipe A se déplaçaient régulièrement à l’hôpital, ils pouvaient croiser des professionnels comme l’infirmière pivot ou le pharmacien. D’ailleurs, plusieurs professionnels étaient à proximité des lieux fréquentés par les patients. Jenny raconte : « Pendant la première série [de traitements de chimiothérapie], on la [infirmière pivot] voyait quand même quasiment à chaque rencontre. » Donc, les patients avaient plus d’occasions de poser des questions et d’échanger avec eux. Les patients de l’équipe B venaient seulement une fois ou deux par mois au centre hospitalier pour leur rendez-vous médical. Ils rencontraient rarement d’autres professionnels sauf l’infirmière pivot; ils pouvaient lui téléphoner pour toutes questions. Paul rapporte : « Si on avait des problèmes en général, on parlait avec l’infirmière pivot [au téléphone] ». Les patients de l’équipe A ont rapporté avoir eu le sentiment que l’équipe travaillait en « synergie » parce qu’ils avaient quelquefois des indices que les membres de ces dernières Volume 25, Issue 1, Winter 2015 • Canadian Oncology Nursing Journal Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie collaboraient. Les patients remarquaient que les professionnels rapportaient les propos des autres professionnels ou disaient ouvertement avoir discuté avec un collègue. Diane raconte : « Tu le vois qu’il y a de la communication, parce que des fois, ils vont te parler de quelque chose que probablement ça ne les regarde pas (…) mais qu’ils sont au courant (…) Je trouve ça rassurant ». (Diane) Notons que les patients de l’équipe B soulignaient ne pas avoir remarqué de travail d’équipe, même si à l’annonce du diagnostic, les professionnels et les services disponibles leur avaient été présentés. Marc confie : « On s’est dit : ça va mal [diagnostic de cancer], mais on a une belle équipe et des services on va en avoir. Après (…) c’était nous qui fallait s’en occuper [obtenir des services]. » (Marc) Malgré la présence d’équipes interprofessionnelles, les interventions n’étaient pas pour autant plus rapides et continues auprès des patients des deux équipes. Il a aussi été observé que les professionnels pouvaient ne pas tenir compte de l’avis et de l’expérience du patient. Certains patients nous ont mentionné s’être « imposés » à l’équipe soit en participant à leurs soins (ex., tenir un journal de leurs symptômes) soit en refusant des soins. De plus, il a été rapporté et observé des bris dans la continuité de leurs soins comme un rendez-vous non organisé, un test à refaire parce que de l’information n’était pas consignée au dossier ou de l’attente pour un soin. Les patients devaient être vigilants et attentifs pour recevoir des soins adéquats. Un mémo d’observation présente cette situation : Janice rapporte qu’en parlant au téléphone avec l’infirmière pivot, elle s’est rendue compte qu’elle n’avait pas suivi les consignes usuelles quant à la prise de sa chimiothérapie. On ne lui avait pas remis la feuille de directives. (Mémo — Janice) Les participants de l’équipe B ont rapporté ne pas avoir reçu suffisamment d’informations pendant la période des traitements. Les patients et les proches avouaient ne pas comprendre les procédures entourant les traitements. Ils avaient l’impression de « rester sur leur faim ». Même si le pronostic du cancer B était sombre, les patients et les proches voulaient obtenir des informations détaillées sur le sujet. Cathie explique : « Cela a pris du temps avant que je pose la question [quand j’allais mourir] et j’avais peur de la réponse. Mais, on ne me l’a pas dit (…) c’est quoi mon espérance de vie. Je ne sais pas si je me suis achetée quelques années (…) parce qu’on ne sait pas combien de temps je vais le faire [traitement](…) c’est quoi la suite (…) c’est quoi les signes pour que ça [cancer] revienne ou ça ne revienne pas? » (Cathie) La période du suivi Lors de la période du suivi, les visites à la clinique d’oncologie étaient rares (3 à 4 fois par année). Les patients des deux équipes ont rapporté avoir apprécié pouvoir contacter l’infirmière pivot pour toutes questions parce qu’ils ressentent Canadian Oncology Nursing Journal • Volume 25, Issue 1, Winter 2015 Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie « toujours une épée au-dessus de la tête ». Cette infirmière était le point d’accès à l’équipe même si, comme l’a souligné Céline, la plupart des services étaient offerts et expliqués à la période du diagnostic et que c’était à la fin des traitements que les besoins se faisaient le plus ressentir. Elle raconte : « J’ai dit, après 14 mois de chimio, je pense bien que j’aurais le droit à quelques séances [en psychologie] que je n’ai pas utilisées durant la première année (…) on y va quand on est prêt. Ça ne sert à rien de venir ou que je vous rencontre parce que je n’aurais pas parlé [à la période du diagnostic]. » (Céline) Enfin, cette période est caractérisée par le désir d’obtenir du soutien au moment jugé opportun par les patients. La prochaine section présente la discussion des résultats. Discussion Lors d’une pratique ICP, l’équipe de soins travaille avec les valeurs du patient, s’engage, est empathique, partage la prise de décision et offre des soins holistiques; cependant les résultats de la présente étude nous présentent des pratiques variables. À notre connaissance, peu d’études ont documenté cette pratique selon la trajectoire de soins en oncologie et les perspectives de patients/proches. Il a également été constaté que le partage d’informations entre les professionnels était inégal surtout lors de la période du diagnostic où les patients ont rapporté vouloir obtenir de l’information juste et complète, quand ils se sentent réceptifs. Les résultats montrent également que c’est lors de la période des traitements que les patients remarquent notamment le savoir-être des professionnels (leur accueil, leur amabilité), mais c’est lors d’une récidive du cancer que la pratique ICP semble être optimale. Cet élément peut être expliqué par le fait que le patient est connu de l’équipe et cette connaissance du patient semble encourager une pratique ICP. La description de l’intensité de la pratique ICP des équipes de soins au cours de la trajectoire est une contribution originale de la présente étude. Lors de la période du diagnostic, un lien de confiance semblait davantage développé avec le médecin qu’avec les autres membres de l’équipe interprofessionnelle. C’est à la période de traitements et de la récidive que les participants ont eu le plus de contact avec l’équipe et où ils pouvaient remarquer le travail interprofessionnel. Quant à la période du suivi, les résultats soulignent le désir des patients d’avoir accès à du soutien en plus de celui de l’infirmière pivot et la difficulté à obtenir des services professionnels (ex., psychologue). Plusieurs auteurs rapportent que lors de cette période, les patients font face à de nombreuses problématiques et préoccupations (ex., fatigue, anxiété, peur de la récidive) où des soins et des services sont requis (Alfano, Ganz, Rowland, & Hahn, 2012; Ness et al., 2013). Ainsi, les résultats de la présente étude suggèrent que les équipes interprofessionnelles sont plus actives auprès du patient à la période de traitements et de récidive. Par contre, les patients souhaitent un suivi interprofessionnel centré sur le patient où les professionnels ajustent leur pratique selon les particularités vécues lors de la trajectoire de soins. 27 Les résultats des entrevues et des observations des patients montrent aussi que ceux-ci sont rarement témoins de la collaboration entre les membres de l’équipe. D’ailleurs, les observations ont révélé que les patients de l’équipe B avaient moins de contacts avec les professionnels en raison de la chimiothérapie orale qui se déroulait à domicile. Les patients ont alors moins de possibilités d’interaction, d’évaluation et de formation auprès des membres de l’équipe (Given, Spoelstra, & Grant, 2011; Simchowitz et al., 2010). Ceci pourrait expliquer que les patients ont exprimé ne pas remarquer le travail interprofessionnel de l’équipe B comparativement à l’équipe A. Le contexte de soins de chaque équipe est alors un élément important qui pourrait influencer la pratique ICP (ex., organisation des services, modalités de traitement). Ainsi, pour apprécier une pratique ICP, il semble important que les patients vivent des contacts réguliers avec les membres de l’équipe dépendamment du contexte de soins. Les résultats ont également soulevé que la pratique ICP était variable, des bris de continuité ayant été rapportés et observés auprès des deux équipes. Comme mentionné par plusieurs auteurs (Barnet & Shaw, 2013; Mazor et al., 2012), les bris de continuité quant aux délais, le partage d’information, la coordination des soins et le soutien sont des éléments influençant négativement la trajectoire de soins. Notons que depuis plusieurs années, de nombreuses initiatives gouvernementales ont été développées encourageant la mise en place d’infirmières pivots (Direction de la lutte contre le cancer, 2008) ou de navigateurs (Institute of Medicine, 2011) pour faciliter la coordination des soins et pour atténuer les fardeaux relatifs à l’expérience du patient diagnostiqué d’un cancer (ex., anxiété, problèmes financiers). Même si les patients des deux équipes étudiés avaient accès à une infirmière pivot et mentionnaient l’apprécier, il semble que ce n’était pas suffisant pour assurer la continuité des soins. Il est alors possible de croire que la continuité des soins est un indicateur de la qualité des soins lors d’une pratique ICP. De plus, les résultats de la présente étude suggèrent que les patients ont vécu des périodes de vulnérabilité, aussi nommée « transition critique » (Clausen et al., 2012), étant caractérisées par une diminution de contact avec certains professionnels lors de la transition d’une période de la trajectoire de soins à une autre (ex., diagnostic et début de traitements). D’une part, les patients de l’équipe A n’avaient pas accès à une infirmière pivot pour faciliter le transfert vers la clinique d’oncologie, mais ils se sont référés à leur médecin. D’autre part, les participants de l’équipe B avaient accès à une infirmière pivot dès l’annonce du diagnostic, mais la présence de celle-ci ne semblait pas faciliter la transition de la clinique de radio-oncologie à la clinique d’oncologie. Ces résultats suggèrent que les équipes interprofessionnelles en oncologie n’offrent pas totalement des soins intégrés tout long de la trajectoire de soins. Ainsi, la transition harmonieuse entre les différentes périodes de la trajectoire de soins semble indiquer une pratique ICP optimale (Walsh et al., 2010). 28 La présente étude comporte certaines limites. Notamment, mentionnons que les périodes d’observation ont été moins fréquentes pour les patients à la période du suivi en raison des visites moins fréquentes à la clinique d’oncologie. Cette situation a pu avoir pour effet d’affecter la richesse de la description de la pratique ICP pour cette période. De plus, on ne peut passer sous silence le fait que la première auteure, ayant réalisé les entrevues et les observations et qui était connue des professionnels, peut avoir influencé le déroulement de certaines interactions tant avec les patients que les professionnels. Il est aussi à préciser que les résultats de la présente étude sont en lien avec un contexte précis soit l’oncologie. L’utilisation de ces résultats doit donc faire appel à un contexte d’application similaire. Implication pour la pratique et la recherche Les présents résultats soulignent que l’intensité de la pratique ICP varie selon les périodes de la trajectoire de soins et le contexte de chaque équipe. Ils indiquent aussi un besoin des patients lors de la période du suivi. Il serait alors important: 1) d’identifier un intervenant pivot dès le diagnostic; 2) de fournir les informations pertinentes selon la période de la trajectoire de soins; 3) d’identifier avec le patient les périodes de transitions critiques et d’y porter une attention particulière; 4) et de maximiser les fréquences de contact avec le patient et ses proches. De plus, les équipes interprofessionnelles devraient être sensibles au suivi après l’expérience du cancer et aux bris de continuité tout au long de la trajectoire de soins parce que ces bris influencent négativement l’expérience du cancer. Il est alors essentiel que les équipes optimisent leur pratique ICP. À notre connaissance, peu de recherches ont choisi d’étudier la pratique ICP selon la perspective des patients et des proches utilisant un devis qualitatif de cas multiples. Ce devis a permis de décrire les particularités de deux équipes de soins ayant des contextes différents. D’autres recherches sont nécessaires pour documenter la pratique ICP tout au long de la trajectoire de soins pour chaque type de cancer afin d’émettre des recommandations quant à l’accompagnement des patients. Il est aussi suggéré de considérer l’observation auprès des patients et des proches comme une stratégie de recherche pertinente et complémentaire pour documenter de façon détaillée les particularités de la trajectoire de soins en oncologie. Remerciements Nous reconnaissons le soutien financier de la Fondation du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), de la Direction des soins infirmiers du CHUM, du Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports du Québec (MELS), de la Faculté des sciences infirmières (FSI) de l’Université de Montréal, de la Faculté des études supérieures et post doctorales (FESP) de l’Université de Montréal, du Réseau de recherche en interventions en sciences infirmières du Québec (RRISIQ), de la Fondation des infirmières et infirmiers du Canada (FIIC), du Centre de Recherche du CHUM et de l’Association canadienne des infirmières en oncologie (CANO-ACIO). Volume 25, Issue 1, Winter 2015 • Canadian Oncology Nursing Journal Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie RÉFÉRENCES Alfano, C.M., Ganz, P.A., Rowland, J.H., & Hahn, E.E. (2012). Cancer survivorship and cancer rehabilitation: Revitalizing the link. Journal of Clinical Oncology, 30(9), 904–906. Barnet, M., & Shaw, T. 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The goal of this article is to present some of the results of a case study documenting IPPC practice carried on by teams within the oncology care continuum. Observations and interviews with patients and their family were conducted. The results suggest that IPPC practice is variable within teams, but optimal at the beginning of treatments or cancer recurrence. However, patients can experience breakdowns in the continuity of care and more difficult transitions between oncology continuum periods (diagnosis, treatment, follow-up). Key words: multidisciplinary team, care continuum, cancer, patient-centred care, patient perspective Introduction C anadian policies promote accessibility to health services and the importance of providing people diagnosed with cancer with comprehensive care along the entire care continuum (Canadian Partnership Against Cancer, 2013). However, this population reports having to face fragmented and inaccessible care (Thorne & Truant, 2010). Interprofessional oncology teams represent a solution to facilitate the patients’ journey along their continuum (Direction de lutte contre le cancer [DLCC], 2007). These teams provide services related to screening, investigation, treatment and rehabilitation, in addition to communicating relevant information and offering psychological, social and spiritual support (DLCC, 2007). About the authors Karine Bilodeau, RN, PhD, CON(C), is completing a postdoctoral internship in the clinical science program at the University of Sherbrooke and is a Research Fellow at the Charles Lemoyne Hospital Research Centre. This study was completed as part of the doctorate study program in nursing science at the Université de Montréal. Email: [email protected] Address all correspondence to this author. Sylvie Dubois, RN, PhD, is Director of Nursing at University of Montreal Health Centre (CHUM) and Associate Professor at the Faculty of Nursing, Université de Montréal. Jacinthe Pepin, RN, PhD, is a Full Professor at the Faculty of Nursing, Université de Montréal, and Director, CIFI (Centre for Innovation in Nursing Education), Université de Montréal. DOI: 10.5737/236880762513036 30 Given that care to the individual with cancer may be restricted if it lacks continuity (Lewin, Skea, Entwistle, Zwarenstein, & Dick, 2001), carrying out interprofessional patient-centred (IPPC) practice along the entire continuum appears to be necessary. Because of the varied types of expertise and contributions from each of the professionals, the individual with cancer can be presented through this practice with an integrated and non-fractured vision of their entire health situation (Legault, 2003). Incidentally, studies conducted with patients living with cancer indicate that they appreciate an open and respectful attitude from professionals (Kvale & Bondevik, 2008), but lament not receiving information that meets their needs and not participating in shared decision-making (Sinfield, Baker, Agarwal, & Tarrant, 2008). Further, Barnet and Shaw’s (2013) literature review emphasizes that patients want special attention paid to their psychological health, a reduction in waiting times and the assignment of a resource person to answer their questions, such as a pivot nurse. According to these authors, the greatest challenge for interprofessional teams is to maintain care, from diagnosis to end of life, while making sure they keep on being centred on the patient. Despite the importance of engaging in IPPC practice, to our knowledge, few studies have documented this practice in the light of the oncology care continuum and patients’ and families’ perspectives. A qualitative study of multiple cases was carried out as part of the doctoral research project by the first author. This study aimed to describe IPPC practice all along the oncology care continuum. The study sought to answer the following research question: How do teams engage in IPPC practice along the care continuum? To answer this question, it was important to describe the oncology care continuum and state the intensity with which this practice is being deployed with the patient and their family during each of the phases. The aim of this article is to present the research results that exclusively document the IPPC practice carried on by teams along the oncology care continuum especially regarding the experience of patients and their families. IPPC practice To support the description of IPPC practice, the Person Centred Nursing Framework (PCNF) of McCormack and McCance (2010) was adapted by integrating interprofessionality as defined by Couturier (2008) and was used as a framework. According to this adaptation of the PCNF, when engaged in IPPC practice, the team works with the patient’s beliefs and values, is involved, demonstrates empathy, shares decision making with the patient and provides holistic care (Bilodeau, Dubois, & Pepin, 2013). This practice is carried out in a space for mutual exchanges between professionals and patients and their loved ones. Volume 25, Issue 1, Winter 2015 • Canadian Oncology Nursing Journal Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie Table 1: Participants’ characteristics CASE: Team A (n=5) CASE: Team B (n=6) Continuum period Participant Sex Age Continuum period Participant Sex Age Diagnosis Vladimir M 74 Diagnosis Paul M 61 Suzanne* F 57 Cathie F 23 Janice F 59 Céline F 53 Marc * M 52 Treatment Recurrence Follow-up Maria F 70 Diane F 56 Jenny * F 26 Béatrice F 48 Treatment Recurrence Follow-up *Recruited patient’s significant other The oncology care continuum In this study, the oncology care continuum is considered as comprising four periods: investigation, diagnosis, treatments and follow-up (Direction de la lutte contre le cancer, 2011). The investigation period is characterized by the appearance of cancer symptoms and the wait for screening and investigation tests results. The diagnosis period represents the communication of cancer diagnosis and the wait for treatments. Later on, the treatment period corresponds to the beginning of treatments or their modification in case of recurrence. Lastly, follow-up is characterized by the end of treatments and the transition to survivorship where medical follow-up and monitoring tests will need to be performed. Method A multiple case study (Stake, 2008) was conducted with two interprofessional oncology teams in order to describe IPPC practice. This type of study presents a rich, complex and holistic description of a phenomenon. For this research, the phenomenon under study was IPPC practice along the oncology care continuum. The cases were two interprofessional teams within a university medical centre (UMC) in an urban area of Quebec, each dedicated to a particular type of cancer that affects both men and women. After obtaining an ethics certificate from the clinical setting, teams were selected with the assistance of oncology managers. Purposeful sampling (Patton, 2002) was used to target participants. Inclusion criteria were fluency in French and an interest in participating in the study. As for patients, they also had to be diagnosed with cancer; fall within one of the care continuum periods unfolding at the medical centre, i.e., diagnosis, treatments including recurrence, and follow-up; be cared for at the UMC where the study was occurring, and be of a physical and mental condition assessed as stable by the referring professionals. No criteria clarifying physical and mental stability were given to the professionals assessing the eligibility of patients to participate in the study. Regarding loved ones, they had to accompany the patient and be older than 18 years of age. Professionals collaborated in the recruitment of patients and patients recruited loved ones. Canadian Oncology Nursing Journal • Volume 25, Issue 1, Winter 2015 Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie The results of eight semi-structured interviews with patients (n=5) sometimes accompanied by a loved one (n=3) and of our observing these patients and loved ones were reported to describe IPPC practice teams along the care continuum. The interview questions explored the participants’ experience with interprofessional teams and their perceptions regarding IPPC practice. The observations completed by the first author consisted in accompanying recruited patients during various activities with the team (e.g., appointments, treatments). The aim of the observations was to describe how the patients experienced IPPC practice. In all, 57.6 hours of observation were completed with the two teams. Table 1 illustrates the characteristics of patients and loved ones in the sample (n=11).1 The majority of participants were of Caucasian origin (n=9). Fictitious names were assigned to participants. In accordance to Stake (1995), the transcribed data (interviews and observations) were submitted to a content analysis via an iterative process including the following activities: abstracting, presentation of data, development and verification of findings (Miles & Huberman, 2003). Furthermore, the cases were contrasted to describe their particularities. The QDA Miner v.4.0.11 software was used to manage qualitative data. The selected scientific rigor criteria were credibility (authenticity and plausibility of the research), dependability (stability of data during analysis), procedural accountability (description of the research process) and transferability (knowledge transfer potential to the reader) (Guba & Lincoln, 1989). To meet these criteria, sustained observation of the teams, interrater validity, and interview and observation data triangulation were performed. Moreover, it is through a re-reading and abstracting of the data that we were able to validate the consistency of the findings being drawn. A journal was kept to document the first author’s personal impressions when collecting data, collate methodological and interpretative notes in addition and keep track of the research process. Finally, the context for IPPC practice in oncology was documented in a detailed fashion. The complete sample for the doctoral study included 8 patients, 3 loved ones, 18 professionals and 2 managers (N=31). 1. 31 C a n c e r A Participating team: Participating professionals: Patient’s situation: Oncology clinic team Care unit team Physicians Physicians and pivot nurse Patient cared for while hospitalized Independent patient at home Treatment in oncology clinic Type of activities: Hospital visits ev. 2 to 3 weeks Frequency of contact: Link with team: Participating team: Hospital visits 2 to 4 times a year Familiarity of team with patient Diagnosis C a n c e r Medical appointments Treatment (including recurrence ) * Radiation therapy team and oncology clinic team Participating professionals: Patient’s situation: Type of activities: Follow-up * Oncology clinic team Physicians and pivot nurse Independent patient at home (1) Radiation therapy & in-home treatment (2) treatment in home or oncology clinic Medical appointments Hospital visits ev. 4 weeks Hospital visits 2 to 4 times a year B Frequency of contact: Familiarity of team with patient Link with team: * Periods that may repeat Diagram 1: Involvement of interprofessional teams according to the oncology care continuum Results The results presented herein related to the IPPC practice being carried on by two teams at various periods of the care continuum (diagnosis; treatments including recurrence; follow-up) as perceived by patients and their loved ones. This description is preceded by a brief presentation of case characteristics. Diagram 1 presents the involvement of the interprofessional teams within the oncology care continuum. Case characteristics Team A. Team A’s patients had a cancer where the survival rate was below 5 years. The main treatments for this type of cancer were surgery and intravenous chemotherapy. Participants had to go to the hospital regularly for appointments and treatments. At data collection, patients reported being bothered by the chemotherapy side effects (e.g. nausea, asthenia). Team A’s professionals2 comprised those who worked in the care unit and oncology clinic. Team B. Team B’s patients had a cancer where the survival rate was below 2 years. After a biopsy or surgery, a concurrent radiation therapy and oral chemotherapy treatment was provided to patients. At the end of this treatment, only the chemotherapy treatment was continued. Because of the treatment type, a lower number of medical appointments were required. 32 During the interviews, the patients and significant other’s discourse was tinged with helplessness because of the losses and grief they were experiencing (e.g. holding a job, driving a car). Moreover, while dealing with treatments and appointments, the participants had to deal without help with several personal issues (e.g. mandate given in anticipation of incapacity, health insurance). Team B comprised those who worked in the care unit, radiation therapy clinic and oncology clinic. Diagnosis period During the diagnosis period, the participants had different opportunities for interaction with professionals depending on the team. Team A patients were in touch with the surgeon with whom a strong trusting relationship appeared to have been established from communication of diagnosis. As Béatrice explained: “He had my life in his hands so I had to be trusting.” This period essentially unfolded with the care unit professionals. The observation revealed that the team’s activities were directed at perioperative care. Regarding Team B, patients were briefly hospitalized for a biopsy or surgery. Various health care professionals made up Teams A and B, for example, pivot nurse, physician, physiotherapist, nutritionist, psychologist, pharmacist, social worker or occupational therapist. 2. Volume 25, Issue 1, Winter 2015 • Canadian Oncology Nursing Journal Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie Afterwards, the diagnosis was announced by one of the physicians at interprofessional rounds which were attended by physicians representing various specialties and the pivot nurse, all of whom were presented to the patients. The diagnosis period is characterized by the shock associated with the communication of the cancer and the need to quickly make a decision regarding treatments. The majority of participants stressed they had received a lot of information. Regarding Team A, all patients acknowledged receiving information that was clear and in sufficient quantity. As Diane commented: “When he explained to me he was going to operate me for my tumour, he drew me a picture (…) because he could see I would not understand anything.” Regarding Team B, some patients mentioned not having been receptive to the large quantity of information received over a short time from many professionals. They added they would have appreciated a pause before being given information regarding treatments because they were not receptive then. As Céline shared: “A visit with five, six [professionals], right away (…), I did not listen to them (…) I was so taken aback by the announcement that had been made to me [diagnosis].” Patients had to make choices quickly concerning their treatments as their cancers (A and B) were progressing rapidly. The majority of Team A patients expressed how ambivalent they felt about the treatment-related choices. As Maria said: “But I told him [the physician] too ‘At what cost?’ [accepting chemotherapy]. I am a very independent person and I don’t want to see myself all ragged.” Regarding Team B’s patients, they reported having no choice but to accept the treatments if they wanted to survive. As Cathie stated: “There was not really any decision to be made by me (…) it was prompted [by professionals]: you’re going to get chemo, you’re going to get radiation therapy.” The treatment period including recurrence Throughout this period, most of the participants for both teams appreciated the “smiles” and “sensitivity” of professionals to their situation. Béatrice gave this explanation: “Everywhere, I have always been received with much friendliness and kindness.” Furthermore, patients were no longer hospitalized and had to travel to meet with their team. They were autonomous and were making their decision. As summed up by Béatrice: “It might be me who is not in the same position. In one place, I am bed-ridden [care unit], in the other, I am standing [oncology clinic]. (…) I was much more in control of what was happening for the chemotherapy [oncology clinic].” (Béatrice) Services were organized differently by each team. Regarding Team A, the follow-up was performed by professionals in the oncology clinic. The pivot nurse was introduced to the patients. Nevertheless, patients admitted staying in touch with the surgeon they had met during the diagnosis period. Three of them made new appointments with him to discuss chemotherapy treatments even though he was no longer their attending physician. As for Team B, patients had already had a brief meeting with professionals at communication of diagnosis. As Canadian Oncology Nursing Journal • Volume 25, Issue 1, Winter 2015 Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie treating cancer B first required a concurrent treatment with oral chemotherapy and radiation therapy, the services were provided in the radiation therapy clinic on that occasion. At the end of this concurrent treatment, patients moved to the oncology clinic. Thus, they had to adapt to this change in environment. As Suzanne explained: “When you come out of radiation oncology, it’s like you are left to your own devices.” When a cancer recurrence is announced, it was reported by patients and observed during data collection that both teams made every effort to accompany patients. The latter were often already known to the teams and this enabled the personalization of services. When the recurrence of her cancer was communicated to her, Diane appreciated that her history was known, that empathy was demonstrated to her and that she was given special attention. As she explained: “It’s the same team, it’s comforting (…) because when I came back, I did not have to explain my case once again (…) They were already aware of it.” Most of the time, patients for both teams met individually with the professionals. However, the frequency of meeting with the teams was different. As Team A patients travelled regularly to the hospital, they could cross paths with professionals such as the pivot nurse or the pharmacist. Several professionals were close to the locations attended by patients. As Jenny said: “During the first series [of chemotherapy treatments], we would see her [the pivot nurse] nearly every time anyway.” Therefore, patients had more opportunities to ask questions and exchange with them. Team B patients would come only once or twice a month to the hospital centre for their medical appointments. They rarely met with other professionals except for the pivot nurse; they could phone her with any question they may have. As Paul stated: “If one had problems, in general, one would talk to the pivot nurse [on the phone].” Team A patients reported that they felt the team worked in synergy because they would sometimes get evidence that the professionals were collaborating. Patients noticed that professionals reported what other professionals had said or told them directly having consulted with a colleague. As Diane indicated: “You can see there’s communication, because, at times, they talk to you about something that’s probably none of their business (…) but they know about it (…) I find this reassuring.” (Diane) It is worth mentioning that the Team B patients stressed they had not noticed any team work, even though the available professionals and services had been introduced to them at communication of diagnosis. As Marc confided: “We said to ourselves: things are pretty bad [cancer diagnosis], but we have a nice team and we’ll get plenty of services. Afterwards (…) it was up to us to deal with that [obtaining services].” (Marc) Despite the existence of interprofessional teams, interventions were neither necessarily faster nor continuing for the two teams’ patients. It was also observed that the professionals might not take account of the patients’ opinion and experience. Some patients reported they “imposed themselves” on the team either by participating in their own care (e.g., 33 keeping a diary of their symptoms) or by refusing some care. Furthermore, breakdowns were reported and observed in the continuity of their care such as an unorganized appointment, having to retake a test because the information had not been entered in the chart or waiting for an intervention. Patients had to be vigilant and attentive to receive adequate care. An observation memo referred to this situation: Janice indicates that while talking on the phone with the pivot nurse, she realized she had not followed the usual instructions for taking her chemotherapy. She had not been given the instructions sheet. (Memo — Janice) Team B participants reported not having received enough information during the treatment period. Patients and their loved ones admitted they did not understand the procedures related to treatments. They felt they had been left hanging. Even though Team B cancer had a poor prognosis, the patients and their families wanted to obtain detailed information on the matter. As Cathie explained: It took time before I asked the question [about when I was going to die] and I feared the answer. But I was not told (…) what my life expectancy was. I did not know if I was buying myself a few more years (…) because we don’t know how long I am going to take it [the treatment](…) what is next? (…) what are the signs that it [the cancer] is coming back or not coming back?” (Cathie) The follow-up period During the follow-up period, visits to the oncology clinic were rare (three to four times a year). Patients for both teams indicated how much they appreciated being able to contact the pivot nurse with any of their questions because they feel there is “always a sword hanging over their heads.” This nurse was the access point to the team even though, as was highlighted by Céline, most of the services were offered and explained during the diagnosis period, it was at the end of the treatments that needs are felt the most. As she stated: “I said, after 14 months of chemo, I think I may well be entitled to a few of the [psychology] sessions I did not use during the first year (…) you go when you are ready. It was of no use for me to go or meet with you because I would not have talked then [diagnosis period].” (Céline) Finally, this period is characterized by the desire to obtain support when deemed appropriate by the patients. The next section is the discussion of the results. Discussion When engaging in IPPC practice, the health team works with the values of the patient, gets involved, shows empathy, offers shared decision making and holistic care. However, the results of our study reveal variations in the practices. To the best of our knowledge, few studies have documented this type of practice according to the oncology care continuum and patients/significant others’ perspectives. It was also found that the sharing of information between professionals was sporadic, especially during the diagnosis period at which time patients reported they wanted to obtain exact and complete 34 information when they feel receptive. The results also show that it is during the treatment period that patients notice the professionals’ people skills (welcome, friendliness), but it is when the cancer recurs that IPPC practice appears to be optimal. This may be explained by the fact that the team already knows the patient, this familiarity with the patient seems to enhance involvement in IPPC practice. Describing the intensity of IPPC practice by health teams along the continuum is an original contribution from the present study. During the diagnosis period, a relationship of trust seemed to be more developed with the physician than with any other members of the interprofessional team. It is during the treatment and recurrence period that the participants had the most contact with the team at which time they could notice the interprofessional nature of the work. Concerning the follow-up period, results highlight the patients’ desire to access support besides that of the pivot nurse, and their difficulties in obtaining professional services (e.g., psychologist). Several authors report that during this period patients are faced with many issues and concerns (e.g., fatigue, anxiety, fear of recurrence) necessitating care and services (Alfano, Ganz, Rowland, & Hahn, 2012; Ness et al., 2013). This study’s results suggest that interprofessional teams are more active with the patients during the treatment and recurrence period. However, patients want the interprofessional follow-up to be centred on the patient where professionals do adjust their practice according to the particularities experienced within the care continuum. The results from interviews and observations with patients also show that they rarely witness collaboration between team members. Observations revealed that Team B patients had few contacts with professionals because of oral chemotherapy being taken at home. Patients then have fewer opportunities for interaction, assessment and training with team members (Given, Spoelstra, & Grant, 2011; Simchowitz et al., 2010). This could explain why patients reported not noticing interprofessional work regarding Team B as opposed to Team A. Each team’s care setting becomes an important element that may influence IPPC practice (e.g., service organization, treatment modalities). Thus, to appreciate IPPC practice, it seems important that patients experience regular contacts with the team members, depending on the health care setting. Results also revealed that IPPC practice was variable, as breakdowns in continuity were reported and observed with both teams. As indicated by several authors (Barnet & Shaw, 2013; Mazor et al., 2012), breakdowns in continuity related to delays, information sharing, care coordination and support are all elements that have a negative influence on the care continuum. It is worth noting that for several years, many governmental initiatives have been developed in order to encourage the implementation of pivot nurses (Direction de la lutte contre le cancer, 2008) or patient navigators (Institute of Medicine, 2011) to facilitate the coordination of care and alleviate the burdens associated with the lived experience of patients diagnosed with cancer (e.g., anxiety, financial problems). Even though the patients of the two teams under study had access to a pivot nurse and stated they appreciated his/her services, it seems that it is not sufficient to ensure continuity of care. It is, Volume 25, Issue 1, Winter 2015 • Canadian Oncology Nursing Journal Revue canadienne de soins infirmiers en oncologie then, possible to believe that continuity of care is an indicator of quality of care in the context of IPPC practice. Moreover, the study results suggest the patients lived through periods of vulnerability, also called “critical transition” (Clausen et al., 2012), which are characterized by a reduction in the contacts with certain professionals when transitioning from one period of the care continuum to another (e.g., diagnosis and beginning of treatments). On the one hand, Team A patients did not have access to a pivot nurse to facilitate their transfer to the oncology clinic, but they referred themselves to their physician. On the other hand, Team B participants had access to a pivot nurse from the moment the diagnosis was announced, but her presence did not seem to facilitate the transition from the radiation therapy clinic to the oncology clinic. These results suggest that interprofessional oncology teams do not provide totally integrated care along the care continuum. It would thus appear that a smooth transition between the various periods of the care continuum is evidence of an optimal IPPC practice (Walsh et al., 2010). There are some limits to our study. Let’s mention first that observation periods were less frequent for patients going through the follow-up period because of their less-frequent visits to the oncology clinic. This situation may have affected the richness of the description of IPPC practice during that period. Also, one cannot overlook the fact that the first author who completed interviews and observations was known to the professionals; this may have influenced the unfolding of certain interactions with both patients and professionals. It is also appropriate to specify that the results of the present study are connected with a particular context, that of oncology. Any use of these results must call for a similar application context. Implication for practice and research These results point out that IPPC practice varies in its intensity depending on the care continuum periods and each team’s specific setting. They also reveal a need patients REFERENCES Alfano, C.M., Ganz, P.A., Rowland, J.H., & Hahn, E.E. (2012). Cancer survivorship and cancer rehabilitation: Revitalizing the link. Journal of Clinical Oncology, 30(9), 904–906. Barnet, M., & Shaw, T. (2013). What do consumers see as important in the continuity of their care? Supportive Care in Cancer, 21(9), 2637–2642. Bilodeau, K., Dubois, S., & Pepin, J. (2013). Contribution des sciences infirmières au développement des savoirs interprofessionnels. Recherche en Soins Infirmiers, 113, 43–50. Canadian Partnership Against Cancer. (2013). Improving the Cancer Journey 2013, from http://www.partnershipagainstcancer.ca/ priorities/cancer-journey/ Clausen, C., Strohschein, F.J., Faremo, S., Bateman, D., Posel, N., & Fleiszer, D.M. (2012). 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Furthermore, interprofessional teams ought to be sensitive to the follow-up after the cancer experience and to breakdowns in continuity all along the care continuum, because these have a negative influence on the cancer experience. It is then critical for the teams to optimize their IPPC practice. To our knowledge, few research projects have chosen to study IPPC practice from the perspective of patients and their families using a multiple case study with a qualitative design. With this design, we were able to describe the particularities of two health care teams with different settings. Further research is necessary to document IPPC practice along the entire care continuum for each type of cancer so that recommendations can be issued for the accompaniment of patients. It is also suggested to consider patient and family observation as a relevant, complementary research strategy to document in detail particularities of the oncology care continuum. Acknowledgements We would like to recognize the financial support from the Foundation of the Université de Montréal Hospital Centre (CHUM), CHUM’s Nursing Administration, Quebec’s MELS (Ministry of Education, Leisure and Sports), the Faculty of Nursing Science (FSI), Université de Montréal, Faculty of Graduate and Postdoctoral Studies (FESP), Université de Montréal, the Quebec Nursing Intervention Research Network (RRISIQ), Canadian Nurses Foundation (CNF), CHUM’s Research Centre (CRCHUM) and the Canadian Association of Nurses in Oncology (CANO/ACIO). Direction de la lutte contre le cancer. (2008). Rôle de l’infirmière pivot en oncologie. Québec Ministère de la santé et des services sociaux. Direction de la lutte contre le cancer. (2007). Orientations prioritaires 2007-2012 du programme québécois de lutte contre le cancer. Québec: MSSS du Québec. Direction de la lutte contre le cancer. (2011). Rapport du comité d’oncologie psychosociale: Vers des soins centrés sur la personne. 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