SSNPP-Info N°31 15.12.2011
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SSNPP-Info N°31 15.12.2011
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DU PAYS DE PORRENTRUY 2010 SSNPP – Info 31 -2– SOMMAIRE Procès-verbal de l’Assemblée générale de la SSNPP du samedi 30 janvier 2010 ………...……………………………………….…… p. 3 Rapport 2009 de la Présidente ………………………...…………………….... p. 8 Rapport 2009 de la Section ornithologique ………………………….…….. p. 10 Fondation des Marais de Damphreux Rapport d’activités 2009 et Programme 2010…………………....….……… p. 12 Statuts de la Société des Sciences Naturelles du Pays de Porrentruy… p. 20 Un Faucon kobez en Ajoie …………………………………………………….. p. 23 Sauvetage dans la falaise……..………………………………………….....…. p. 24 Instant de bonheur …………………….………………….….……………........ p. 26 Sauvetage d’une jeune Hirondelle de fenêtre……..................................... p. 27 Étude des sols de Damphreux .………………………………………………. p. 28 Crapauds calamites dans la Vallée de Delémont...………………………... p. 30 Amphibiens en Ajoie – printemps 2010….………………………………….. p. 33 Voyage de la SSNPP en Jordanie..…………………………………………… p. 36 Liste des oiseaux observés en Jordanie…….……………………………… p. 38 Portfolio Jordanie………..……………………………………………………… p. 40 Photos de couverture : Rouge-gorge (photo de Fabien Klötzli), site archéologique de Pétra, Jordanie, avril 2010 (Marlyse Bassin) ; Sortie SSNPP dans le Jura vaudois, octobre 2010 (Muriel Schupbach) ; Paysage fleuri de Jordanie, avril 2010 (Lucie Lovis) ; Bruant des roseaux (dessin de Joseph Chalverat) Remerciements : Aux auteurs qui font vivre notre journal. Aux illustrateurs et photographes. Aux relecteurs : Catherine Rebetez, Mano Lovis et Marlène Godinat. Réalisation & mise en page : Fabien Klötzli Tirage : 200 ex. - décembre 2010 SSNPP – Info 31 -3– PROCÈS VERBAL DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SSNPP DU 30 JANVIER 2010 RESTAURANT DE LA GARE – VENDLINCOURT Ordre du jour : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. PV de l’AG du 31 janvier 2009 Rapport de la Présidente 2009 Rapport des sections 2009 Rapport de la Fondation des Marais de Damphreux (FMD) 2009 Rapport du caissier et des vérificateurs des comptes Budget 2010 Révision des statuts Activités 2010 Jordanie Comité : démissions – élections Nomination d’un vérificateur des comptes suppléant Admissions – démissions – radiations Fondation de l’Oiselier Etang du Vannez – Chevenez/Haute Ajoie Divers et imprévus Présences : David Balmer, Arnaud Brahier, Marcel Challet, Joseph Chalverat, Micheline Clerc, Roland Corbat, Sonja Eberhardt, Jean-Pierre Egger, Michel Juillard, Fabien Klötzli, Christian Monnerat, Florence Noirat, Marie-Noëlle Lovis, Simon Lovis, Cédric Rebetez, Catherine Rebetez et Michel Rebetez. Excusés : Philippe Bassin, David Balmer, Pierre Béguelin, Lucienne et Jean-Claude Bouvier, Alfred Brogli, Anne-Marie Choulat, Damien Crelier, Josette et Jean Fernex, Sylviane Frund, Marie et Jean Gainon, Sonia Gay, Jean-Pierre Gigon, Jean-Marie Gisiger, Jean-Paul Jolidon, Bernard Lachat, Lucienne Merguin-Rossé, Yves Rebetez, Wiliam Saunier, Claude Surmont, Esther et Emmanuel Wermeille. Marie-Noëlle Lovis, Présidente de la SSNPP ouvre la séance à 17h20 et salue les membres présents. Elle rappelle le décès de Monsieur Jean Saucy (époux de Mme Trudy Saucy membre d’honneur de la SSNPP) ainsi que de Monsieur François-Xavier Cattin. 1. PV de l’AG du 31 janvier 2009 Celui-ci a été publié dans le SSNPP-Info 30. Marie-Noëlle Lovis remercie son auteur, Fabien Klötzli. 2. Rapport de la Présidente Le rapport de Marie-Noëlle Lovis figure en page 8 du présent SSNPP-Info. 3. Rapport des sections Section ornithologie : Fabien Klötzli, animateur du groupe ornitho, passe en revue les activités 2009. Son rapport est en page 10. SSNPP – Info 31 -4– Section dessin : Marcel Challet, animateur du groupe dessin mentionne que cette section est actuellement en veilleuse, faute de participation suffisante. Toutefois, une activité de terrain a eu lieu au mois de novembre, permettant aux dessinateurs de se familiariser avec les croquis en nature. Pour 2010, le but est d’organiser au minimum 2 sorties avec les personnes intéressées. 4. Rapport de la Fondation des Marais de Damphreux Jean-Pierre Egger, Président de la FMD présente son rapport d’activités et les nombreux événements de l’année 2009. Marie-Noëlle Lovis remercie tout le comité de la FMD pour l’important travail accompli. Le rapport annuel de la FMD figure en page 12. 5. Rapport du caissier et des vérificateurs des comptes Simon Lovis, caissier, présente des comptes stables. Les comptes ont été vérifiés début janvier 2010 par Jean-Paul Jolidon et Cédric Rebetez. Ils ont été tenus avec rigueur et perfection. Simon Lovis est remercié pour son excellent travail par applaudissements. BILAN AU 31 décembre 2009 SOLDE EN CAISSE SOLDE AU CCP COMPTE EPARGNE BCJ COMPTE EPARGNE UBS TOTAL Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. 451.45 1954.48 14557.30 3994.35 20957.58 RECETTES COTISATIONS ET DONS Intérêts des différents comptes Conférences TOTAL Fr. Fr. Fr. Fr. 2345.00 77.65 430.00 2852.65 DEPENSES IMPOTS ANTICIPES des différents comptes SECTION DESSIN SECTION ORNITHO. MATERIEL SECTION ENTOMO LIVRES+MAT. SECTION MYCOLOGIE Ussm & Mycorama ABONNEMENTS DIVERS ADMINISTRATION LOCAL ACTIVITES, comptage et Pique-nique CONFERENCES ASSURANCES SSNPP INFO Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. Fr. -18.5 0.00 -18.00 0.00 -196.00 -404.05 -539.90 -400.00 -357.80 -570.00 0.00 -860.80 0.00 0.00 -3365.05 Fr. Fr. Fr. 2852.65 -3365.05 -512.40 Fr. Fr. 20957.58 -21469.98 Fr. -512.40 TOTAL BILAN ANNUEL TOTAL DES RECETTES TOTAL DES DEPENSES SOLDE (PASSIF) FORTUNE AU 31.12.2009 FORTUNE AU 1.1.2009 DIMINUTION DE FORTUNE bilan au 31 décembre 2009 bilan au 1er janvier 2009 SSNPP – Info 31 -5– 6. Budget 2010 Même budget qu’en 2009. RECETTES COTISATIONS Aménat Fr. Plantation de buissons pour la FMD Fr. Intérêts des comptes TOTAL 2600 100 Fr. 2700.00 Fr. -400 Fr. -500 Fr. -50 -200 DEPENSES SECTION DESSIN SECTION ORNITHO. REVUE, MATERIEL, nichoirs SECTION ENTOMO SECTION MYCOLOGIE USSM, KRYPTO, FONCT. Fr. ABONNEMENTS DIVERS FRUCTUS, CCRP, JOURN.OFF. Fr. -500 ADMINISTRATION COMIT,CCP, LOCAL, AFFR, ASS.,PHOTOC. Fr. -1900 ACTIVITES SSNPP PICNIC, EXCURSIONS, CONF, COMPTAGE Fr. -1200 Fr. -900 Fr. -5650.00 Fr. -2950.00 SSNPP INFO TOTAL DIMINUTION DE FORTUNE 7. Révision des statuts Les statuts de la SSNPP, n’étant plus du tout à jour et plus en adéquation avec la situation actuelle de la SSNPP, ceux-ci ont été révisés par le comité avec l’aide et les conseils de Marjorie Noirat, juriste. Marie-Noëlle passe en revue les principaux changements. A l’unanimité, les nouveaux statuts sont approuvés par l’Assemblée générale. Le comité devra encore régler quelques détails (nomination d’un(e) viceprésident(e) notamment). Les nouveaux statuts figurent en page 20 de ce numéro. 8. Activités 2010 Marie-Noëlle Lovis présente brièvement les activités 2010 et remercie Fabien Klötzli pour l’élaboration de cet alléchant programme 2010 : Dimanche 17 janvier 2010 : Recensement des Oiseaux d’eau et des Rapaces hivernants Mercredi 20 janvier 2010 : Ecrans Natures « Pinsons du Nord … la nuée fantastique » de Claude Nardin Samedi 30 janvier 2010 : Assemblée générale ordinaire de la SSNPP Mercredi 10 février 2010 : Ecrans Natures « Le Massif jurassien au fil des saisons » de Muriel Schupbach Samedi 13 février 2010 : Pose, nettoyage et remplacement de nichoirs Mercredi 10 mars 2010 : Ecrans Natures « A l’affût des Rocheuses canadiennes » de Jean-Lou Zimmermann Samedi 13 mars 2010 : Recensement de batraciens (ouvert au public) 3 au 12 avril 2010 (Vacances de Pâques) : Voyage SSNPP en Jordanie Dimanche 21 mars 2010 : Sortie ornithologique au Fanel – Lac de Neuchâtel SSNPP – Info 31 -6– Samedi 24 avril 2010 : A l’aire du faucon pèlerin Dimanche 2 mai 2010 : Petit Matin de l’Oiseau Chanteur (ouvert au public) Samedi 8 mai 2010 : Découverte des chants de batraciens Dimanche 30 mai 2010 : Matinée ornithologique en Ajoie Mercredi 23 juin 2010 : Excursion faune et flore au Petit Chasseral Dimanche 12 septembre 2010 : Journée Migration (ouvert au public) Octobre 2010 (date encore à définir) : Week-end dans le Jura Vaudois Octobre 2010 (date encore à définir) : Découverte des sols – région de Damphreux avec Michel Friedli Automne 2010 (date encore à définir) : Sortie mycologique avec la Société Mycologique d’Ajoie (SMA) D’autres propositions sont émises : - Catherine Rebetez propose de coupler le pique-nique avec la Journée migration (puisque celle-ci a maintenant lieu début septembre) - Sonia Eberharter souligne l’absence de sortie enfants en 2010. Marie-Noëlle Lovis mentionne que la sortie 2009 n’a pas eu de succès et par conséquent, ce type d’activité ne sera par reconduit chaque année. Par contre, il est possible que la SSNPP s’allie avec d’autres associations (par ex., Pro Natura ou le WWF) pour organiser des sorties enfants conjointes. Lucienne Merguin-Rossé relève qu’il existe déjà de nombreuses activités nature pour les enfants dans le Jura, notamment à Delémont par Sylviane Frund et au Centre Nature des Cerlatez, et ceci en plus des activités déjà connues de Pro Natura et du WWF. Cerf (dessin de Joseph Chalverat) 9. Jordanie Evènement 2010 : la SSNPP partira à la découverte de la Jordanie durant les vacances de Pâques 2010. Les inscriptions sont désormais closes avec 13 participants prêts à découvrir ce magnifique pays durant une dizaine de jours. Christian Monnerat, initiateur du projet, présente très brièvement les principaux sites qui seront visités. 10. Comité : démissions – élections Après 15 années au sein du comité, Christian Monnerat a donné sa démission. Marie-Noëlle Lovis lit sa lettre de démission dans laquelle Christian relève les excellentes années passées au comité, notamment les campagnes de baguage d’oiseaux à Damphreux entre 1996 et 2001 ainsi que le voyage SSNPP au Maroc. Au nom du comité, Fabien Klötzli remercie Christian pour le travail accompli et souligne également ses connaissances incroyables de biologiste et d’homme de terrain qu’il a mises à disposition de la SSNPP et des ses membres. Une attention lui est remise sous les applaudissements de l’Assemblée. Pour le remplacer, c’est avec joie que Marie-Noëlle Lovis annonce l’arrivée de Michel Friedli de Porrentruy, qui va désormais siéger au comité de la SSNPP. SSNPP – Info 31 -7– En 2010, celui-ci se composera de : Présidente : Marie-Noëlle Lovis Caissier : Simon Lovis Secrétaire : Fabien Klötzli Assesseurs : Michel Rebetez, David Balmer, Marcel Challet, Florence Noirat et Michel Friedli 11. Nomination d’un vérificateur des comptes suppléant Christian Monnerat s’annonce avec enthousiasme (un rôle qu’il attendait depuis 15 ans …) En 2010, Cédric Rebetez et Jean-Pierre Egger seront les vérificateurs. 12. Admissions – démissions – radiations En 2009, la SSNPP a enregistré 3 admissions, 1 démission et 6 exclusions (pour non-paiements des cotisations depuis plus de 4 ans). 13. Fondation de l’Oiselier Le projet de Messieurs Hervé Benard et Joseph Chalverat concernant la création d’un « Hôpital pour oiseaux à Porrentruy » rencontre un réel enthousiasme. Ce projet n’est pas encore totalement finalisé mais la SSNPP va le soutenir activement et va déléguer Marcel Challet pour la représenter au sein de cette future association. Guepinia helvelloides (photo Marcel Challet) 14. Etang du Vannez – Chevenez / Haute Ajoie La SSNPP a reçu une demande d’aide financière de la part de la commune de Haute-Ajoie concernant la remise en état de l’étang du Vannez à Chevenez. Selon Lucienne Merguin-Rossé, il semble toutefois que les fonds ont aujourd’hui été trouvés. Par conséquent, la SSNPP participera financièrement à ce projet uniquement si cela s’avère nécessaire. 15. Divers - Marie-Noëlle Lovis lit une lettre envoyée par la SSNPP à l’Office de l’Environnement pour prendre acte de leur nouvelle structure. - Simon Lovis parle de la future cessation des activités du Mycorama de Cernier/NE. Malheureusement, ce projet n’a pas peu être sauvé de la faillite. SSNPP – Info 31 -8– - Catherine Rebetez souhaite de plus amples informations concernant le projet de surveillance/interdiction des falaises aux varappeurs durant la reproduction du Faucon pèlerin. Simon Lovis, qui suit les débats pour la SSNPP dans les différentes commissions, mentionne que les consultations avec le Canton et les associations concernées touchent à leur fin. Une décision sera prochainement prise. Le but étant d’interdire l’accès à certains sites sensibles (nombre très restreint) aux varappeurs entre février et juin. - Lucienne Merguin-Rossé mentionne la prochaine Assemblée générale de Pro Natura Jura qui aura lieu le 19 mars 2010 et souligne la fructueuse collaboration entre Pro Natura et la SSNPP. En remerciant les membres présents, Marie-Noëlle Lovis, Présidente, clôt cette Assemblée 2010 sur le coup des 19h00. Après un délicieux repas, Laure Bassin, étudiante en archéologie, nous emmène à travers son parcours universitaire à la découverte de fabuleux sites de Sibérie, Mongolie et Soudan où elle a eu l’occasion de participer à diverses fouilles. Un voyage dans le temps absolument passionnant ! Fabien KLÖTZLI Secrétaire RAPPORT 2009 DE LA PRÉSIDENTE Cher amis, C’est un bilan sympathique de nos activités que je suis en mesure de vous soumettre pour clôturer la fin de l’an 2009. Notre société a proposé un programme varié et intéressant : - Le recensement des oiseaux d’eau et des rapaces hivernants : un prétexte pour une marche et une rencontre avec à la clé un délicieux repas. La nuit de la chouette, succès incontestable auprès de la population. Une nouveauté avec une découverte et l’identification des batraciens est un beau succès. Une journée pour les enfants qui n’a pas rencontré un grand succès, mais fut agréable tout de même. La sortie au Creu-du-van : frisquette, mais appréciée par les participants. Une belle conférence de Jacques Ioset en collaboration avec le Musée des sciences naturelles et Pro Natura. Une sortie nocturne à la découverte des chauves-souris, mammifères fascinants. Une balade ornithologique en Ajoie … comme on les aime. La journée internationale de la migration, réunissant aussi peu de participants que d’oiseaux ! L’excursion à la Combe de l’A où les cerfs se sont laissés désirer. Une matinée de découverte des sols ajoulots, à reprogrammer absolument. Une sortie du groupe dessin au Dälhözli à Berne pour croquer formes et postures. Le nombre de participants aux activités et des membres n’évolue pas, mais c’est toujours la convivialité qui est aux rendez-vous de nos rencontres. Votre comité s’est retrouvé à 5 reprises et je remercie ceux qui ont fait l’effort de participer. Un merci particulier à Fabien Klötzli pour la tâche de secrétaire qui représente un « gros morceau » et pour Simon Lovis qui lui aussi assume un important travail, celui de la gestion des comptes. SSNPP – Info 31 -9– Suite à la réflexion que nous avons menée au sein du comité nous vous confirmons que nous allons privilégier les activités de terrain et naturalistes et que nous n’assumerons pas de prise en charge de dossiers lourds. Nous poursuivrons la collaboration avec le Musée jurassien des sciences naturelles et son nouveau conservateur M. Jacques Ayer, ainsi qu’avec Pro Natura, comme nous l’avons fait pour la conférence de septembre dernier et avec les Ecrans natures mis sur pied par le Musée. Au cours de cette manifestation nous avons notamment revu avec bonheur les images de Claude Nardin sur les Pinsons du Nord et nous aurons le plaisir d’y découvrir les images que Muriel Schupbach – membre de notre société et illustratrice du SSNPP Info- présentera sur le Massif jurassien. Nous envisageons de collaborer – si nécessaire - avec la cellule « surveillance environnementale » de l’Office de l’Environnement et nous tenterons une plus large ouverture au public. Quant aux expositions qui ont fait la réputation de notre société, il faut bien admettre qu’elles ne peuvent être réalisées en ce moment : nous n’avons plus les ressources humaines nécessaires. Nous vous avons concocté un intéressant programme 2010 et espérons que vous participerez. Nous vous lançons également un appel pour nous proposer des activités qui pourraient vous plaire et, surtout, pour que vous transmettiez notre programme d’activités 2010 à d’autres en espérant susciter leur intérêt. J’avoue ne pas tenir à faire des grands discours quant aux pitoyables résultats des dirigeants planétaires devant l’état de la Terre et de l’humanité, tout comme je ne tiens pas à aborder le réchauffement climatique, l’arrogance du monde de la finance et des milieux agricoles et tant de sujets douloureux. Comme bien d’autres, je m’accroche à quelques bouées, à des coques de noix, comme notre jardin familial et sa prairie fleurie. Les jonquilles sauvages que nous avons sauvées se sont ressemées. Je savoure l’explosion des épilobes en été ainsi que les marguerites et les bouillons blancs qui ont « pollués » la pelouse du voisin et qu’il a conservés. Je me régale des abeilles sauvages qui ont colonisé les logis que nous leur avons proposés et j’attends avec impatience les premiers martinets de notre colonie tout comme les jeunes sitelles et mésanges qui quitteront notre humble arche de Noé. Aujourd’hui, sans jouer à l’autruche, ni porter des œillères, sans angélisme non plus, je veux continuer à m’émerveiller de ce qui m’apporte beaucoup de plaisir : la nature et l’amitié que je partage avec vous. Marie-Noëlle LOVIS Présidente Epipogium aphyllum, Epipogon sans feuilles (photo Michel Juillard) SSNPP – Info 31 - 10 – RAPPORT 2009 DE LA SECTION ORNITHOLOGIQUE 18 janvier 2009 : Recensement des oiseaux d’eau et des rapaces hivernants Comme d’habitude un succès pour cette activité hivernale consacrée aux recensements des oiseaux sur les différents cours d’eau et étangs d’Ajoie et du Clos-du-Doubs. Les résultats 2009 ont montré de très faibles effectifs d’oiseaux hivernants, ceci toutes espèces confondues. Il est évident que l’hiver 2008-2009, particulièrement froid et enneigé a été très difficile pour de nombreuses espèces. Les faits marquants : - Grèbe castagneux : seulement 3 individus sur le Doubs ; Canard colvert : 202 ind. au total; ceci principalement à cause du gel des étangs ajoulots ; Sarcelle d'hiver : 8 ind. sur la Coeuvatte - faible effectif, c'est habituellement des groupes de 25-30 qui hivernent sur ce site; 21 Buses variables et 8 Milans royaux : c’est peu ! Martin-pêcheur d'Europe : 3 ind. ; Cincle plongeur : 29 oiseaux - en-dessous de la moyenne ; Des effectifs de Mésanges nettement en-dessous des moyennes ; Absence complète du Pigeon ramier et de la Bergeronnette grise ; A noter : 1 Gélinotte des bois dans le Doubs : une première pour nos recensements ! Au terme de cette froide matinée d’observation, la 30aine de participants s’est retrouvée au stand de tir de Vendlincourt pour déguster une magnifique picroute garnie, préparée par Michel Rebetez. 14 mars 2009 : Nuit de la Chouette (en collaboration avec le Musée des Sciences Naturelles de Porrentruy) « Découvrir le monde méconnu des rapaces nocturnes », tel est le but de cette nouvelle édition de la désormais traditionnelle Nuit de la Chouette. Ayant simultanément lieu en une 15aine de sites de Suisse romande et de France voisine, cette édition 2009 fur marquée par une météo difficile et surtout par un certain retard dans la reproduction des chouettes et hiboux (ceci à cause d’un mois de mars particulièrement froid et enneigé). Cependant, la cinquantaine de participants venus toujours aussi nombreux ne fût pas déçue. Après une première partie théorique dans les locaux du Musée jurassien des Sciences naturelles, plusieurs groupes ont été formés et dirigés sur le terrain. A la clef, des observations et écoutes de 5 espèces : Chouette hulotte, Chevêche d’Athéna, Effraie des clochers, Hibou moyen-duc et Hibou grand-duc. Un grand merci à Joseph Chalverat, conservateur du Musée de Porrentruy pour la mise à disposition des locaux et aux différents animateurs de la SSNPP qui ont conduit le public sur le terrain. 13 septembre 2009 : Balade ornithologique en Ajoie Une dizaine de participants pour une matinée d’observation aux étangs de Bonfol. Le mois de septembre correspond au pic de migration de nombreuses espèces sur le départ pour le sud. Les limicoles étaient au rendez-vous avec la présence de Chevalier guignette, culblanc, sylvain et de Petit Gravelot. Quelques détails sur cette sortie ont déjà été publiés dans le SSNPP-Info N°30. SSNPP – Info 31 - 11 – 4 octobre 2009 : Journée migration Cette journée migration 2009 restera définitivement dans les anales pour sa quasi …. absence de migration ! Une météo bien compliquée avec un ciel bas, du vent et des températures basses pour la saison ne sont pas étrangers à ce piètre constat ! Les 5 membres de la SSNPP venus sur les hauts de Cornol (site du Montgremet) pour observer la migration furent contraints de s’avouer vaincus !!! Il y a des jours comme ça … Quelques observations ornithologiques 2009 Dans un cadre plus large que celui des activités de la SSNPP, relevons quelques observations ornithologiques remarquables de cette année 2009. Le début de l’année 2009 fut marqué par le retour des Jaseurs boréaux avec plusieurs observations, notamment dans les Franches-Montagnes et en Ajoie. Comme toujours, de magnifiques observations de cet oiseau venu du Nord. La surprise de l’hiver vint toutefois de la Mouette tridactyle, espèce très pélagique Un Grand Corbeau prédatant un oeuf (photo Jean-Loys Comte) qui a fourni de nombreuses mentions en Suisse (surout sur les lacs) à la mi-janvier 2009 suite au passage d’une forte tempête sur les côtes atlantiques. Le Jura ne fut pas en reste puisque 3 oiseaux furent d’abord notés à Biaufond ; dont 1 retrouvée morte et 1 autre très affaiblie (Valère Martin, Martial Farine & al.) ainsi qu’un individu également très affaibli sur l’Allaine à Courtemaiche (Philippe Fallot). Deux espèces particulièrement rares furent observés ce printemps. Le 22 avril, un Gobemouche à collier mâle est noté à St-Brais (Stéphane Theytaz) et le 2 mai un Pipit à gorge rousse est repéré à Vendlincourt (Damien Crelier). L’automne est placé sous le signe de la migration avec le suivi du site des Sommêtres (Le Noirmont) par les ornithologiques francs-montagnards qui fournit son lot de belles observations automnales : Bondrées, Busards des roseaux, Busard St-Martin, Balbuzard, Cigognes blanches et noires, Alouette lulu, … mais, une fois n’est pas coutume, ce sera le Pigeon ramier qui constitue l’événement ornithologique 2009. Le 19 octobre 2009 durant 1h10 d’observation, ce sont environ 63'000 ramiers qui furent comptabilisés sur le site des Sommêtres (Martial Farine) et 51'500 sur le site de St-Brais (Stéphane Theytaz). Un flux exceptionnel ! Enfin, terminons par le site des Montoyes. En 2009, aucune nouvelle espèce ne fut observée sur le site malgré le suivi quasi journalier de Jean-Marie Gisiger. Par contre, de belles observations, notamment de Bécassine sourde, Grande Aigrette, plusieurs limicoles et canards de surface. Fabien KLÖTZLI SSNPP – Info 31 - 12 – FONDATION DES MARAIS DE DAMPHREUX Rapport d’activités 2009 et programme 2010 La Fondation des Marais de Damphreux (FMD) a connu une année 2009 riche en activités et en réalisations. Elle regrette que des procédures engagées depuis de nombreuses années n'aient pas encore trouvé d’issues conformes à la législation (zones tampon, chemin agricole de «En Pratchie»). Ces procédures en cours rendent difficile notre relation avec le Conseil communal de Damphreux dans lequel les intérêts paysans sont fortement représentés. Les étangs des Coeudres, achetés en 2007, ont connu leur deuxième saison de revitalisation. Les étapes 1 et 2 sont achevées, les digues de l’étang aval (no 1), central (n° 2) et méridional (n° 6) sont terminées. Les ouvrages de vidanges de ces étangs sont opérationnels. La réalisation de l’étape 3, étangs septentrionaux (n° 3, n° 4 et n° 5), est prévue pour 2010. Dans le marais «En Prâtchie», la première mare a été mise en eau durant l’hiver 2007-2008. Le plan d’eau joue bien son rôle pour la reproduction des batraciens. 1. Damphreux 1.1. Acquisition de terres Durant l’année 2009 aucun terrain n’a été acquis par la Fondation sur le ban de Damphreux 1.2. Zones tampon Le 28 novembre 2007, la décision de la Chambre administrative du Tribunal cantonal sur les zones tampon a été remise aux différentes parties. Les considérants donnent très largement raison à la FMD. Les zones tampon devront correspondre aux délimitations proposées initialement en décembre 2000, par le Bureau Natura. Le 22 décembre 2008, la FMD s’est manifestée auprès du Service de l’Aménagement du Territoire (SAT). Elle apprend que deux démarches ont été entreprises durant 2008 : 1) Comparaison économique a été calculée entre différentes utilisations possibles (intensives ou prairie maigre) des terres mises en zone-tampon d’une exploitation riveraine du marais de «En Pratchie». 2) Mandat a été donné par l'Office cantonal de l’Environnement (ENV) au bureau Biotec pour la détermination des emplacements des couloirs à batraciens. Le 17 avril 2009, le Service de l’Aménagement du Territoire (SAT) informe des aménagements qu’il propose aux acteurs concernés conformément à la décision de la Chambre Administrative du Tribunal cantonal. Le 26 avril, la FMD accepte la proposition du SAT et demande que les indications concernant le suivi de l’efficacité des mesures soient prises en considération. Le 2 juillet, le SAT nous demande de prendre position sur les trois points suivants : Légère correction des limites de zones tampon, tout en maintenant la surface en zone tampon identique. À la Fontaine au Roi, l’agriculteur concerné a l’intention de mettre l'ensemble de sa parcelle en pâturage et de faire bénéficier le bétail de la source. Ainsi la parcelle 2207 devient un sous-périmètre PNe. Couloirs à Batraciens sous les Côtaies, regroupement des deux couloirs en un seul. Le 9 juillet la FMD accepte les conditions du SAT avec les commentaires suivants : 1. La FMD est d’accord pour la correction des limites extérieures des zones tampons. Nous demandons que ces ajustements correspondent à ce qui a été présenté à la FMD par l’Office de l’Environnement (ENV) précédemment. 2. Sur la parcelle 2207 (incluant une zone tampon et un passage à batraciens) la FMD demande que l’ensemble de la parcelle soit mis en pâturage extensif (PNe). SSNPP – Info 31 - 13 – 3. La FMD accepte la réunion des deux couloirs à batraciens sur la parcelle 2156. Une conséquence sera que les eaux de la source méridionale seront moins protégées. Des analyses effectuées sur les eaux provenant de cette source par le Laboratoire cantonal montrent des taux de nitrate élevés. Nous demandons, que le bilan de fumure de cette parcelle soit suivi annuellement au moyen des instruments (analyse et conseils) prévus par l’OPD RS 910-13 par les services compétents. Le 7 août 2008, le SAT rend sa décision et modifie les plans de zone «Nature et Paysages» des communes de Damphreux et Beurnevésin en conséquence. Cette décision reprend notre revendication d’aménagement du site de la Fontaine au Roi, mais ne tient pas compte de nos autres demandes. Néanmoins la décision n’est pas contestée par la FMD, ni par les autres acteurs concernés. La mise en place des mesures proposées s’avère très lente, aucune décision concrète n’est prise depuis. 1.3. Concept de guidage des visiteurs. En août 2007, un mandat pour réaliser un concept de guidage des visiteurs des sites des «Coeudres» et de «En Prâtchie» a été donné au bureau l’Aubépine, au Noirmont. Ce concept de guidage doit permettre de répondre à la curiosité des visiteurs, en évitant une pression trop forte sur la biodiversité locale : a) b) c) d) information sur le site précisant ses valeurs et sa sensibilité ; ligne de conduite à respecter ; lieux de parcage conseillés (dans le village ou vers les grandes buttes d’observations) ; parcours de visite à pied, possibilités d’observations plus rapprochées (pour les ornithologues ou les photographes). Ce concept donne la priorité à la tranquillité du site. Il nécessite peu de suivi, vu que les visiteurs sont guidés et informés tout au long du parcours. Durant le printemps et l’été 2009 le concept a été affiné et prévoit deux postes d’observation : au Sud-Ouest de l’étang 2 et à l’Est du secteur amont de l'étang 2. Travaux en cours aux étangs de Damphreux, 2010 (photo Jean-Pierre Egger) 1.4. Taux de nitrate dans l’eau En 2008, des échantillons d’eau prélevés à différents endroits des communes de Coeuve et de Damphreux ont été analysés par le Laboratoire cantonal. Les résultats ont été mis en valeur et un article sera publié début 2010 dans les Actes 2009 de la Société jurassienne d'émulation (SJE) et dans les Annales du cercle des études scientifiques de la SJE. Les trois sources qui alimentent les étangs montrent des valeurs de l’ordre de 30 mg de NO3 par litre quelle que soit la saison. Les valeurs enregistrées en aval des étangs sont de l’ordre de 1 à 10 mg. Les principales conclusions que nous pouvons tirer de ces observations sont les suivantes : a) Dans des zones de prairies extensives et de pâturages, les étangs alimentés par l'eau de pluie et la nappe phréatique contiennent peu de nitrates avec des valeurs très faibles allant de négligeables à 1 mg/l. b) Les étangs situés en aval d'autres étangs ou de marais sont un peu moins contaminés que ceux qui sont situés en amont. c) Nous constatons un effet épurateur des marais et des étangs. La FMD, avec la revitalisation des marais et des étangs, joue un rôle clé dans l'épuration des eaux de la vallée de la Coeuvatte. Les sources et les étangs situés en amont sont souvent hypertrophes ; les ruisseaux, les plans d'eau et les marais retiennent les nutriments azotés. SSNPP – Info 31 - 14 – d) Les sources situées à l'est des étangs des Coeudres sont très contaminées (30 mg/l) en raison des grandes surfaces de terres ouvertes dans les champs situés sous les Côtaies et sur le plateau de grandes cultures de Bonfol - Vendlincourt. Par contre la source de la Chèvre Morte située dans un pâturage montre une contamination 3 fois moins élevée de 10 mg/l. e) Sous la forme de nitrates, l'azote est un indicateur facile à déceler dans l'eau. Sa forte présence laisse supposer d'autres contaminations notamment par des produits phytosanitaires. f) En 2008, les résultats des analyses confirment la forte contamination des sources en nitrates et justifient les mesures coûteuses de purification décidées dans le cadre des travaux de revitalisation. g) Les nitrates, lorsqu'ils se transforment en nitrites, peuvent être très toxiques pour les larves d'amphibiens. Des études nord-américaines montrent que la teneur en nitrates ne devrait pas dépasser 13 mg/l pour permettre le bon développement des larves d'Amphibiens qui se trouvent dans les étangs. 1.5. Relation avec les agriculteurs Nous notons toujours des pratiques agricoles inadaptées qui provoquent érosion, sédimentation de terre et d’argiles, eutrophisation des marais et des étangs. Ces pratiques sont préoccupantes pour l’évolution de la diversité botanique du marais et de la santé biologique des étangs. Une minorité d’agriculteurs joue la carte d’une stratégie «perdante». Pertes en terre (érosion) et en argent (application exagérée d’engrais), perte de diversité biologique. Cette stratégie aberrante est pratiquée sous l’œil indifférent du service cantonal de l’économie rurale (ECR), qui a de la peine à considérer l’ensemble de son mandat constitutionnel (article 104 de la Constitution fédérale). Des études économiques réalisées ces deux dernières années par la Fondation Rurale Inter-jurassienne (dont une réalisée pour les zones tampon à Damphreux) présentent des simulations d’utilisation des sols. En tenant compte des instruments de soutien de l’État à l’agriculture, une utilisation extensive des terres, dans des zones protégées ou tampon s’avère plus profitable financièrement et plus durable pour les agriculteurs que des cultures intensives. Dans le cas de Damphreux, la surface UGBFG1 est même augmentée. L’ensemble des baux FMD des agriculteurs de Damphreux a été dénoncé en octobre, de nouveaux baux seront négociés au printemps 2010, pour la période 2011-2016. 1.6. Marais de «En Prâtchie» 1.6.3. GR 14 La question de l’aménagement du chemin Gr. 14 «En Prâtchie» reste en suspens. Le 4 mars, la FMD est convoquée à une seconde séance de conciliation relative à son opposition au Gr 14 où elle réaffirme qu’elle n’est pas favorable à l’aménagement de ce chemin à l’intérieur du marais. Les parties proposent un mandat au bureau d'hygrogéologie MFR pour définir quelle est la meilleure façon de desservir les parcelles. Un cahier des charges et une offre nous sont adressés le 27 avril. Le contenu du cahier des charges est acceptable pour la FMD. Le SAF et l’ECR ne donne pas le feu vert à l’étude et la procédure est, depuis, au point mort. 1.6.4. Aménagement et construction éventuelle d’une deuxième digue L’implantation d’une deuxième digue, a été discutée avec le bureau Biotec. Le bien fondé de cette construction est partiellement remise en cause. Le colmatage des drains s’avère une solution plus compatible, il permettrait l’élévation de la nappe superficielle. Une seconde petite mare pourrait être construite en amont du marais. 1 Unités Gros Bétail Fourrage Grossier : Référence pour définir le nombre de tête de bétail susceptible d’obtenir des payements directs SSNPP – Info 31 - 15 – 1.7. Étangs des «Coeudres» 1.7.1. Étape 1 : étang n° 2 (central) et étang n° 6 (amont méridional) a) Génie végétal : Étang 2 : Au début de l’automne, avant la mise en eau, la végétation de l’année est coupée et exportée de l’étang pour être compostée Étang 6 : Un géotextile est mis en place, pour diminuer les effets du batillage, sur la berge de la digue et la berge ouest. b) Génie civil Étang 2 : Les travaux reprennent le 12 janvier 2009 : construction de l’ouvrage de vidange, mise en place d’un radier, construction du moine, creusage d’une tranchée, coulage du béton maigre du noyau anti-rats musqués, enrochement latéral. L’étang est mis en eau début novembre, il est plein le 22 décembre. Étang 6 : Construction du batardeau de la digue, muret en béton maigre. Mise en eau en mars. Une fuite constatée est obstruée en août. Le bassin filtrant situé en amont de l’étang 6 est creusé, un géotextile et un drain sont posés et le bassin est comblé de gravier. En mars, des roseaux y sont plantés. Construction des digues, étangs de Damphreux, printemps 2010 (Jean-Pierre Egger) 1.7.2. Etape 2 ; étang no 1 (aval) a) Génie végétal Le lundi 17 août 2009, l'entreprise Aménat a commencé le débroussaillage et le fauchage. Les branches et les troncs ont été mis à disposition de Thermobois. Le dessouchage est réalisé à la pelle mécanique. Une partie des souches est déchiquetée, le solde est mis en décharge. Une partie de la roselière a été conservée ainsi que la grande majorité des touradons de Carex paniculata. b) Génie civil L’interdiction momentanée d’utiliser le chemin communal a permis d’apporter l’eau, le béton et la marne à opalines jusqu’au pied de la digue, par la prairie située au Sud. Les travaux de génie civil proprement dits ont débuté début septembre: a) Le décapage des surfaces, utilisation des mottes pour la végétalisation de la digue 1; b) La digue latérale sud-ouest de l'étang est rasée, matériel utilisé pour renforcer la digue sans exporter de déblais ; c) La digue existante a été renforcée, pose d’un revêtement de marnes à opalines. Les digues sont réalisées en pente douce. Un noyau en béton maigre a été coulé à l’intérieur de la digue ; d) Un curage partiel de l’étang est réalisé. Le matériel a servi à renforcer et adoucir la pente de la digue frontale; e) L’ouvrage de vidange de l’étang 1 a été réalisé sur le même modèle que celui de l’étang 2. f) De manière analogue à la digue de l’étang 2, la fin de la digue au Sud-Ouest est abaissée pour faire office de trop-plein. SSNPP – Info 31 - 16 – 1.7.3. Etape 3 ; étangs no 3, 4, 5 (amont-septentrionaux) Dans la perspective de leur assainissement les étangs 3, 4 et 5 ont été vidangés, mi-novembre. Quelques poissons survivants ont rejoint l'étang 2. Dépenses engagées pour l’achat des étangs et les travaux de revitalisation des étapes 1 et 2, depuis 2006. Pour l’achat des étangs et la réalisation des étapes 1 et 2, une somme de CHF 976’000 a été budgétée. Les dépenses supplémentaires suivantes ont été décidées par le Conseil de Fondation (CF) : Transports et frais dus à l’entreposage intermédiaire, à la Combe Vatelin, des marnes à opaline : environ CHF 45'000. Construction de moines des étangs 1 et 2 : CHF 25’0000. La coupe de la végétation de l’étang 2, compostage : CHF 6'000. Le curage supplémentaire de l’étang, aménagement de buttes :CHF 10'000. 1.7.4. État des dépenses et budget Dans l’état actuel du projet, une somme de CHF 1'028'457.15 a déjà été investie (tab. 1). Type de dépenses Achat des étangs Frais de la fondation Recherche de fonds Concept visiteurs Études diverses Permis et frais de géomètre Bureau d’études et encadrement du travail (BIOTEC) Génie végétal (AMENAT + Gisiger) 2006 40'000.00 173.00 5'300.00 0.0 0.0 2007 244’914.00 2'613.90 5'800.00 3'200.00 2'000.00 2008 1'700.00 15’485.20 6'100.00 3'317.80 2009 0.0 22'273.40 0.0 0.0 0.0 TOTAL 286'614.00 40’545.50 17'200.00 3’200.00 5’317.80 0.0 7’912.30 1'343.90 904.70 10'160.90 0.0 1'981.60 26'673.85 31'316.25 119'971.70 Génie civil (BASA) 0.0 0.0 84’156.35 43'127.50 127’283.65 Total 0.0 0.0 126'600.95 291’562.95 418'163.60 45’473.00 328'421.80 265’378.05 389'184.80 1’028'457.65 Tableau 1. Récapitulatif des coûts de 2006 à 2009 L’offre pour l’étape 3 (étangs n° 3, n° 4 et n° 5) nous a été remise le 3 novembre 2008 par le bureau BIOTEC (tab. 2). Désignation Détail Etude BIOTEC Exécution, gestion et suivi des travaux, séances de coordination 3% 10 % Frais Rabais Total BIOTEC Travaux BASA (Génie civil) Travaux AMENAT (Génie végétal) Total des travaux Total des études et des travaux TVA 7,6 % Coût total net Ensemble des travaux Ensemble des travaux Tableau 2. Devis de l’étape 3, établi par le bureau BIOTEC. État au 6,1,2010. Total De l’étape 3 (CHF) 33'000.00 1'000.00 3'400.00 30'600.00 195’000.00 29'000.00 224’000-00 254’600.00 19'400.00 274‘000.00 SSNPP – Info 31 - 17 – 1.7.5. Observations diverses Les sites de Damphreux ont attiré de nombreux ornithologues et leurs observations ont été transmises à la Station ornithologique de Sempach. Canards colverts, Grandes Aigrettes, Cigognes blanches, Hérons cendrés, Milans royaux, Milans noirs, Bécassines des marais sont souvent observés autour et sur les sites de la FMD. Les zones humides des étangs ont accueilli quatre espèces de Chevaliers (aboyeurs, culblanc, gambettes, sylvain), un Courlis cendré, des Bécassines sourdes, des Vanneaux huppés, des Busards des roseaux, un Busard St Martin et un Balbuzard pêcheur, des Sarcelles d’hiver. Une cigogne noire y fait escale le 15 mars, une autre le 8 mai. Une Aigrette garzette est aperçue en mai. La Rémiz penduline est notée à deux reprises, un Rossignol philomèle chante le 15 avril. Aux «Coeudres», trois Orchis à larges feuilles, Dactylorhiza majalis, ont été découverts au nord de la digue de l’étang n° 1 et 15 autres pieds en amont, au nord et à l’est de l'étang n° 5. Couple de Sarcelle d'hiver (dessin de Joseph Chalverat) 1.8. Batraciens L’hiver 2008-2009, plutôt froid, a occasionné une migration plutôt tardive des batraciens. Les 24 février, des barrières ont été à nouveau placées à l’ouest de la route Coeuve-Damphreux. Pour la deuxième fois, le Service des Ponts et Chaussées (PCH) a organisé l’opération. Les relevés et les comptages ont été réalisés par Édouard Roth, avec l'aide de Michel Friedli. Les barrages sont démontés le 14 avril. 2554 amphibiens sont répertoriés (1837 Crapauds communs, 616 Grenouilles rousses et 101 Tritons alpestres et palmés et une Rainette verte). Le total est légèrement inférieur à celui des années précédentes. «En Prâtchie», la nouvelle mare s'est révélée très attractive pour les Amphibiens et notamment pour les Rainettes vertes, où une quinzaine de mâles coassaient en mai (SSNPP-info 2009). Une vingtaine de chanteurs égayaient les étangs des «Coeudres» et une bonne dizaine ceux des «Queues-de-chat» à Bonfol. Un seul mâle est entendu à Coeuve. Le 4 avril, sous la conduite de Florence Noirat, Philippe Bassin et Michel Friedli, la SSNPP organise une excursion nocturne aux Coeudres qui est très suivie et s’avère captivante. 1.9. Cigogne blanche Sur la plate-forme du toit de l’Eglise de Damphreux, le couple habituel a de nouveau niché en 2009. Quatre œufs sont pondus et quatre cigogneaux sont nés. Les cigogneaux sont bagués en juin. Pendant les mois de juillet et d’août des rassemblements importants de cigognes sont notés dans les vallées de la Coeuvatte et de la Vendeline ainsi que dans la Baroche. Le 2 août, 130 cigognes sont observées à Bonfol. La Société Suisse pour la Cigogne blanche tient une séance de comité à Damphreux et visite les sites, le 7 mai. 2. Coeuve Fin 2008 la FMD a acquis trois parcelles sur cette commune (env. 6'000 m 2), en amont de l’étang, propriété de M. Maurice Bernard. L’intention de la FMD est d’une part de laisser ces parcelles en prairie non fumée et d’autre part d’y creuser des mares pour la reproduction des batraciens. SSNPP – Info 31 - 18 – 3. Bonfol, étangs des «Queues de Chats» La végétation riveraine se développe rapidement. Pour maintenir un milieu ouvert, deux journées d’entretien sont organisées avec des candidats chasseurs. Victor Egger et Pierre Boillat d’Aménat se sont occupés de l’encadrement pour la FMD. Aux «Queues de Chats», les digues sont minées par les Rats musqués et mériteraient une réfection totale et l’intégration d’un noyau en béton maigre. Le Conseil de Fondation du 11 novembre décide de donner un mandat à LIN’Eco de Reconvillier pour définir les options possibles pour une revitalisation des étangs de la FMD à Bonfol. 4. Conseil de Fondation En 2009, le Conseil de fondation s’est réuni à six. Le 9 décembre 2008, le Conseil communal de Damphreux informe la FMD que la commune mixte de Damphreux souhaitait se retirer du conseil de Fondation, suites aux tensions engendrées par les différentes procédures qui ont été engagées : a) la décision favorable à la FMD du Tribunal cantonal au sujet des zones tampons ; b) le rejet par la SPC des oppositions sans fondement du SAF contre des mesures de bon sens proposées par la FMD pour préserver les digues contre l'action des Rats musqués. c) le retard pris dans la construction des chemins du remaniement parcellaire, suite à l’opposition de la FMD à l’encontre du Gr 14, dans le marais de «En Prâtchie» ; d) le refus de la FMD de payer des frais non justifiés, facturés illicitement par la commune de Damphreux ; Le nouveau conseil communal (législature 2009-2012) écrit le 13 janvier 2009 à la Fondation indiquant que le maire ne souhaitait siéger que si le Conseil de Fondation s’efforce d’avoir «une écoute attentive des sujets relevés par son représentant, une recherche de consensus et un respect des règles communales». Le 28 janvier 2009, la Fondation répond au Conseil communal en indiquant que si le représentant de la Commune souhaitait siéger au Conseil de FMD, il devait s’engager à défendre les objectifs de la FMD. Ainsi en se basant sur diverses références, le Conseil de la Fondation des Marais de Damphreux du 16 janvier 2008, décide d’entériner la démission de la Commune mixte de Damphreux. Elle en informe les autorités de Damphreux et invite le Conseil communal à discuter de leurs litiges. Aucune suite n’est donnée à cette invitation. Le 1er juillet, l’Office de l’Environnement (ENV) nous informe que tenant compte d’un nouveau concept de gouvernance du canton et d’une évaluation interne de l’Office, l’ENV a décidé de ne plus être représenté au sein du Conseil de Fondation. L’ENV nous propose une institutionnalisation (annuelle, semestrielle ou à la demande) de rencontre entre l’Office et la FMD.. Les comptes 2008 de la FMD ont été contrôlés, pour la première fois, par fiduciaire Kohler de Courgenay conformément au nouveau droit régissant les fondations et acceptés par le service compétent. 5. Programme 2010 5.1. Damphreux : Etang des Coeudres 5.1.1 Étape 3 Débroussaillement des étangs 3, 4 et 5 (hiver 2010) et réfection des digues des étangs 3, 4 et 5 (printempsété 2010). 5.1.2 Concept visiteur : Présentation du concept au Canton et à la commune de Damphreux (hiver 20092010). Recherche de fonds pour cet objet (printemps 2010). SSNPP – Info 31 - 19 – 5.1.3 Plan de gestion : Première version d’un plan de gestion (printemps 2010) et discussion sur la professionnalisation de la gestion des étangs. 5.1. 4 Relations avec les agriculteurs : négociation des baux (printemps 2010) et signature des nouveaux baux (automne 2010). 5.1.5 Information : à la population, en général, et celle de Damphreux, en particulier, lors d'un événement pour célébrer la fin des travaux (printemps 2011). 5.2 Damphreux Marais de «En Pratchie» 5.2.1 Digue : Construction de la seconde digue est à reconsidérer. 5.2.2 Développement du marais : développement d’un concept d’obturation des drains et d'élévation du niveau de l’eau des canaux ouverts (printemps 2010) et début de la mise en fonction des mesures (dès automne 2010). 5.2.3 GR 14 : selon la procédure. 5.2.4 Plan de gestion : Première version d’un plan de gestion : hiver 2009-2010 et discussion sur la professionnalisation de la gestion des marais. 5.3 Site de Coeuve Définition de la gestion du site (création de mares, mise à ciel ouvert de ruisseaux etc.) : jusqu’en été 2010. Mise en place de mesures éventuellement dès l’automne 2010. 5.4 Étang des Queux de Chats à Bonfol Définition de la gestion du site (fin 2010). Deux journées d’entretien avec les candidats chasseurs. 5.5 Échanges avec des projets analogues au nôtre a) Visite à la Fondation des Grangettes et à leur site (avril 2010). b) Visite de (ou à) Pro Natura Neuchâtel, pour gestion de haut et bas marais et zone tampon ; relations avec agriculteurs et achat de terres agricoles (date à définir). Bonfol, le 1 mars 2010 Jean-Pierre EGGER Président FMD Cigognes blanches en halte migratoire à Bonfol, août 2010 (photo Marcel Challet) SSNPP – Info 31 - 20 – STATUTS DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DU PAYS DE PORRENTRUY Février 2009 Article premier La Société des Sciences Naturelles du Pays de Porrentruy (SSNPP) est une association d’utilité publique régie par les articles 60 et suivants du Code Civil Suisse. Son siège est au domicile du président. Art. 2 La société a pour but essentiel l’étude des sciences naturelles. Elle se consacre également à la sauvegarde du patrimoine naturel de l’Ajoie et du Clos du Doubs. Art. 3 Pour atteindre ces buts, la SSNPP déploie les activités suivantes : a) organisation de séances d’études, de conférences et d’expositions ; b) actions concrètes dans le domaine de la protection de la nature. Art. 4 Peuvent faire partie de la SSNPP toutes les personnes physiques qui en font la demande et qui adhèrent aux buts de la société. Art. 5 Sont membres actifs, les personnes ayant 16 ans révolus. Art. 6 La qualité de membre se perd par suite de décès, de démission ou d’exclusion. L’exclusion peut notamment être prononcée pour non paiement de la cotisation annuelle, après avoir mis le membre en demeure de la payer. Tout membre qui agit contrairement aux principes de la société peut être exclu par décision de l’Assemblée générale. Les démissions des membres pour la fin d’un exercice doivent être remises (seule la réception fait foi) par écrit au comité au plus tard un mois avant l’Assemblée générale. Art. 7 L’Assemblée générale peut, sur préavis du comité, nommer membres d’honneur des personnes qui ont rendu d’éminents services à la société et à la cause de la protection de la nature et des sciences naturelles. Ceux-ci ont les mêmes droits que les membres actifs mais ils sont exonérés du paiement des cotisations. Art. 8 Les ressources de la SSNPP sont notamment: a) b) c) d) les cotisations ordinaires ; les dons et les legs ; les subventions privées ou officielles ; les produits de collectes, de campagnes ou de manifestations occasionnelles. Les cotisations ordinaires sont fixées par l’Assemblée générale. Art. 9 Les organes de la société sont : a) l’Assemblée générale ; b) le comité ; c) les vérificateurs des comptes. Art. 10 L’Assemblée générale ordinaire a lieu une fois par année, au printemps. Les convocations écrites mentionnant l’ordre du jour doivent être adressées par le comité aux membres au moins quinze jours avant la date fixée. SSNPP – Info 31 - 21 – Art. 11 L’Assemblée générale est l’organe suprême de la société. Ses compétences sont : a) l’approbation des rapports annuels ; b) l’approbation des comptes après rapport des vérificateurs ; c) le contrôle de l’activité des organes sociaux ; d) la fixation de la cotisation annuelle ; e) l’adoption du budget ainsi que la décision sur les dépenses supérieures à 500 francs pour un même objet ; f) l’élection du président, des autres membres du comité, des vérificateurs des comptes et du suppléant ; g) l’admission et la démission de membres ; h) la prononciation d’exclusions de membres ; i) la nomination de membres d’honneur ; j) la décision de tout objet porté à l’ordre du jour ; k) la révision des statuts ; l) les décisions relatives à toutes les affaires qui ne sont pas du ressort d’autres organes sociaux ; m) la dissolution de la société. Art. 12 Une Assemblée générale extraordinaire peut être convoquée par décision du comité ou sur demande écrite présentée par un cinquième des membres. La convocation est faite dans les formes et délais fixés par l’Assemblée générale. Art. 13 Sous réserve des articles 19 et 20, les décisions de l’Assemblée générale sont prises à la majorité simple des membres présents. En cas d’égalité lors d’un vote de l’Assemblée générale, il sera procédé à un nouveau vote. Votations et élections ont lieu à main levée, à moins qu’un cinquième des membres présents ne demande le scrutin secret. Tout membre est privé de son droit de vote dans les décisions relatives à une affaire ou un procès de l’association, lorsque lui-même, son conjoint ou ses parents ou alliés en ligne directe sont parties en cause. Art. 14 Le comité est composé, au minimum, comme suit : a) un(e) président(e) ; b) un(e) vice-président(e) ; c) un(e) secrétaire ; d) un(e) caissier(ère) ; e) un(e)ou plusieurs assesseurs(es). Le comité est réélu à chaque Assemblée générale ordinaire. Sont seules éligibles au poste précités ainsi qu’à la fonction de vérificateur des comptes, y compris le suppléant, les membres majeurs, à savoir ceux qui sont âgés de 18 ans et plus (art. 14 CCS). S’agissant du pouvoir décisionnel du comité, les décisions votées en son sein sont adoptées à la majorité simple des membres présents. En cas d’égalité, le Président a une voix prépondérante. Art. 15 Les compétences du comité sont notamment : a) l’organisation des activités de la société ; b) la prise des décisions commandées par l’intérêt général de la société et la gestion de ses affaires ; c) l’exécution des décisions de l’Assemblée générale ; d) la convocation et la préparation de l’Assemblée générale ; e) la représentation de la société. SSNPP – Info 31 - 22 – Art. 16 La société est engagée valablement par la signature du président et d’un membre du comité. La responsabilité personnelle des membres n’est pas engagée. Art. 17 Les vérificateurs des comptes sont au nombre de deux, auxquels s’ajoute un suppléant nommés par l’Assemblée générale. Art. 18 La révision des statuts peut avoir lieu sur proposition du comité ou à la demande d’un cinquième des membres au moins. Les textes proposés doivent être joints à l’ordre du jour de l’Assemblée générale qui statue à la majorité. Art. 19 L’Assemblée générale ne peut prononcer la dissolution de la société qu’à une majorité des trois quarts des membres présents. En cas de dissolution, les biens, valeurs et archives existant après liquidation seront remis à une société poursuivant des buts analogues. Les présents statuts, acceptés par l’Assemblée générale du 30 janvier 2010, remplacent et annulent ceux du 04 février 1989. Lesdits statuts entrent en vigueur dès leur adoption par l’Assemblée générale. Porrentruy, le 30 janvier 2010 Marie-Noëlle LOVIS Simon LOVIS Fabien KLOTZLI La Présidente Le Caissier Le Secrétaire SSNPP – Info 31 - 23 – UN FAUCON KOBEZ EN AJOIE Un invité de marque s’est arrêté, cet été 2010, en terre ajoulote : un faucon kobez. Il a été découvert par hasard le 30 juillet, perché sur un fil de téléphone, à proximité de la déchetterie d’Alle, chassant dans une des dernières pâtures de la région. Ce petit faucon trapu, que nous approchions au début avec mille précautions, s’est montré très sociable et peu farouche. Nous avons tôt fait d’oublier toute retenue pour l’observer à loisir. Il partageait le secteur avec des faucons crécerelles et a aussi été vu en compagnie de faucons hobereaux. Si un mâle a été aperçu le jour même de sa découverte, il n’a plus été observé par la suite. Après quelques recherches dans les incontournables guides ornithologiques, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une femelle immature. Mâle et femelle adultes de cette espèce sont très dissemblables. Le mâle est complètement bleu nuit, hormis des « culottes » rouille et des pattes orangées (d’où son nom anglais de red-footed falcon), alors que la femelle a le dos foncé, le dessous roux-orangé et un petit masque noir. Tous deux ont de longues ailes pointues et une queue courte. Cet oiseau est originaire des régions orientales où il est présent en forte densité en Hongrie et en Russie notamment. Grégaire, il y vit en colonies dans les régions de steppe parsemée d’arbres. C’est un régal d’ornithologue de découvrir une telle colonie et d’y observer le bal de ces oiseaux. Ce migrateur rejoint l’Afrique australe dès septembre et ne reviendra en Europe qu’en avril. Essentiellement insectivore, ce n’est pas par hasard qu’il ait choisi cette relique de pâturage où il chassait quantité d’insectes tels les grillons ou les courtilières. Dans le chêne voisin de son perchoir, nous avons aussi observé et entendu une chouette chevêche et ses deux jeunes qui affectionnent eux aussi ce type de milieu très riche et en bien trop forte régression en Ajoie et partout en Suisse. Notre hôte a encore été aperçue une dernière fois le 8 août. Son séjour aura apporté beaucoup de plaisir aux nombreux ornithos qui se sont déplacés pour l’occasion. Marie-Noëlle LOVIS Le Faucon kobez de passage à Alle, juillet 2010 (photo Michel Juillard) SSNPP – Info 31 - 24 – SAUVETAGE DANS LA FALAISE Lors de la sortie SSNPP du samedi 24 avril 2010 intitulée « A l’aire du faucon pèlerin » les participants ont eu le privilège d’observer trois jeunes faucons pèlerins dans une aire à proximité de la gare de Saint-Ursanne. Leur croissance semblait bien se dérouler et ils ont été suivis par la suite par de nombreux observateurs. A leur âge, ils étaient capables de rester seuls de longues heures, leurs plumes brunes étaient bien visibles, dont certaines encore protégées par des tubes. Or, le 14 mai, à notre arrivée vers 10 h, nous découvrons que l’aire est vide. Beaucoup de questions passent dans nos têtes : pourquoi ? comment ? Michel Rebetez observe davantage la falaise au télescope et aperçoit l’un des jeunes posé sur les treillis de protection au-dessous de la vire, prévus pour retenir les pierres susceptibles de tomber sur le chemin en contre-bas. Nous l’observons qui se déplace par petits bonds sur des blocs de pierres instables, grimpe, glisse et se hisse avec difficulté sur une petite saillie de la falaise. Ce jeune oiseau n’a aucune chance de survie : il risque la chute à tout moment, ne bénéficie d’aucun abri en cas d’intempéries et est incapable de voler. Nous nous rendons au pied de la falaise pour essayer de comprendre ce qui s’est passé et tenter d’y trouver des traces. Là, nous découvrons une jeune femelle, en bonne santé quoique visiblement affamée. Quant au troisième jeune, il a disparu. Voilà donc deux jeunes pèlerins en situation bien délicate ! Jeune Faucon pèlerin femelle découverte au pied de la falaise, St-Ursanne, 14 mai 2010 (photo Cédric Rebetez) Pour Simon Lovis et Michel Rebetez, fins connaisseurs de cette espèce qu’ils suivent depuis plus de 30 ans, il apparaît rapidement qu’il est nécessaire de les faire réintégrer l’aire. Cette solution est la seule qui assurera à ces oiseaux d’être nourris et élevés par un adulte. Le garde-chasse est averti et Michel retourne à son domicile pour y chercher le matériel nécessaire: baudrier, cordes, casques. C’est lui qui descendra dans la falaise au bout d’une corde, assuré depuis le haut par Cédric Rebetez et Simon. Pendant ce temps, nous achetons un peu de volaille afin de nourrir la jeune femelle. Elle accepte aussitôt la nourriture et s’endort profondément, repue, sans souci des allées et venues autour d’elle. Plus tard, c’est dans un sac à dos qu’elle repartira pour rejoindre ses quartiers. Le garde-chasse et son collègue fournissent des corneilles et des pigeons congelés, stockés afin de nourrir des rapaces récupérés blessés. Nous ignorons si les adultes sont présents et s’ils sont capables de nourrir les jeunes ; la disparition d’un d’entre eux pourrait expliquer l’étrange situation que nous avons découverte. Un apport de nourriture supplémentaire assurera la survie des deux jeunes pour quelques jours, si nécessaire. SSNPP – Info 31 - 25 – L’arrivée au-dessus de l’aire est rude : les ronces, arbustes de toutes natures ont formé un taillis dense et impénétrable. Michel dépose la jeune femelle sous le surplomb sans aucun problème. Le petit mâle posé plus bas le regarde sans affolement, peut-être un peu surpris. Son sauveteur le cueille alors littéralement, le dépose doucement au fond du sac à dos et l’emmène à son tour à l’aire. Michel distribue encore un peu de nourriture aux pèlerins qui l’acceptent sans sourciller et l’équipe de sauvetage quitte les lieux. Nous n’avons encore observé aucun adulte voler, ce qui est étrange. Ceux-ci ont pour habitude de se manifester par des cris d’alarme stridents et parfois des simulacres d’attaque lorsqu’on s’approche du nid qu’ils gardent, en principe, à l’œil. Le temps s’écoule doucement et, alors que les trois ornithologues reviennent au point d’observation, un adulte arrive dans un vol piqué et silencieux. Il se pose auprès des jeunes. Si il paraît un peu perplexe de découvrir tant de pitance, il n’en est rien concernant les jeunes revenus au bercail : aussitôt, il nourrit le jeune mâle et la jeune femelle. Si l’on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé, on peut facilement imaginer qu’un moment de panique a poussé les jeunes à sauter dans le vide sans savoir voler. Cette attitude est connue, elle survient lorsqu’un prédateur ou un humain aborde de trop près le nid et que les poussins sont déjà grands. Depuis ce 14 mai, les jeunes pèlerins ont bien grandi. Ils ont quitté normalement leur aire de naissance et les dernières nouvelles à leur sujet sont bonnes. Souvenez-vous, dans le SSNPP-Info n° 30, nous racontions l’histoire d’un jeune mâle de faucon pèlerin récupéré blessé, en juillet 2009, à proximité de la gare de Saint-Ursanne lui aussi. Cet oiseau a été suivi de près par l’équipe du Tierspital de Zurich. Après que la blessure au caracoïde ait été confirmée, ils se sont assurés qu’elle soit consolidée et, à l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas si les tentatives de remuscler l’oiseau ont pu aboutir. Ce pèlerin est certes en vie, mais sans doute est-il perdu pour la nature car il n’aura jamais appris les techniques de chasse particulièrement sportives de son espèce. Un an après, son frère et sa sœur ont eu plus de chance, si l’on excepte bien sûr celui qui a disparu. L’expérience de Michel et Simon leur a permis de retrouver des conditions idéales pour devenir de vigoureux chasseurs de haut vol. Marie-Noëlle LOVIS SSNPP – Info 31 - 26 – INSTANT DE BONHEUR Yes, je l’ai vu ! Depuis un quart d’heure j’explore au télescope les rochers de l’autre côté de la vallée. Je suis à la recherche de l’aire du faucon pèlerin qui niche habituellement dans cette série de falaises. En ce deuxième après-midi de printemps, le soleil est particulièrement généreux. Le concert des chants d’oiseaux est à peine troublé, de temps en temps, par un moteur de tronçonneuse ou de tracteur, loin dans la vallée. Je me suis assis sur une pierre plate, en haut d’un pâturage pentu, une large haie dans mon dos. Une impression d’être observé me fait tourner la tête vers la gauche. Je vois une tache que je n’avais pas remarquée avant, dans le pâturage : chevreuil ? renard ? Je lève mes jumelles. C’est bien un renard qui me regarde, assis, en léger contre-jour, à environ 200 mètres. Silhouette haute et étroite. Mais…. il n’a pas les oreilles assez longues pour un renard ! C’est pas vrai ! C’est pas….. Tout énervé, mais lentement tout de même, je déplace mon télescope. Trop excité, je ne le trouve pas dans le champ du télescope. Je le reprends dans les jumelles, cherche des repères. Puis de nouveau avec le télescope. Enfin, je le trouve ! C’est bien lui : Le Lynx ! Il me regarde tranquillement. Il est 16 h 15. De temps en temps il tourne la tête, probablement à cause d’un bruit que je n’ai pas perçu. Puis, il regarde brusquement derrière lui. Calmé, il m’observe à nouveau. Le pinceau de poils de son oreille gauche est dressé à la verticale. Celui de son oreille droite est penché vers l’extérieur. Il a de grosses touffes de poils sur les joues. Sa tête est barrée de traits noirs. Soudain, il se lève et se met à avancer dans ma direction, tranquillement ! A tout moment je dois ajuster la netteté, réduire l’agrandissement. Arrivé à une centaine de mètres, il oblique et se met à monter le pâturage en direction de la haie. Désormais, je suis sans intérêt et il continue son chemin sans plus me regarder. Je l’ai plein champ dans le télescope, de profil, éclairé par le fort soleil de l’après-midi. Le bout de sa courte queue est noir, arrondi. Les flancs barrés de lignes de mouchetures. Il disparaît par intermittence derrière des arbres isolés en bordure de haie. Puis il pénètre dans le cordon boisé et disparaît. J’entends encore quelques pas dans les feuilles. Toute la scène a duré 5 minutes. Quel bonheur ! Je pensais avoir mémorisé toutes ses mouchetures, tant elles me paraissaient caractéristiques. Mais 2 jours plus tard, impossible de reconnaître « mon lynx » parmi plusieurs photographies prises dans le Jura. Simon LOVIS SSNPP – Info 31 - 27 – SAUVETAGE D’UNE JEUNE HIRONDELLE DE FENÊTRE Le 19 juin, alors que le mauvais temps, chute de température et pluie, était de retour, je trouvai une jeune hirondelle dans le gazon, à quelques mètres des nids. Elle était vivante... Que faire ? Je décidai de l’emmener à l'intérieur et d'en prendre soin. Peu après, lorsque je contrôlai son état, je constatai qu'elle grelottait et qu'ainsi, elle ne survivrait pas. Il fallait trouver une solution... je lui confectionnai donc une bouillotte avec un “Tupperware” rempli d'eau modérément chaude que je plaçai dans un sac à commissions en papier. Je recouvris la bouillotte de papier de ménage chiffonné, puis d'un morceau de velours aménagé en coupe et calé contre les bords du sac, y déposai l'oisillon. Je plaçai le tout sur un radiateur afin de maintenir la chaleur. Régulièrement, je remplaçai l'eau et nourris l'hirondelle avec du jaune d'œuf cuit dur et des mouches capturées ici et là. Après cinq jours de ce régime, le beau temps étant de retour, je me mis en quête d'un nid où les oisillons avaient la même taille que le rescapé. Ce n'est qu'au huitième nid visité que j'y trouvai deux “frères” adoptifs. Quelques minutes après mon intervention, les parents revinrent au nid pour nourrir la nichée recomposée. L'opération avait réussi. Marcel CHALLET Lynx (dessin Méline Lovis) SSNPP – Info 31 - 28 – ÉTUDE DES SOLS DE DAMPHREUX 23 OCTOBRE 2010 Participants : Philippe Bassin et le spécialiste des sols, Michel Friedli Après 10 jours de froid, des conditions météorologiques favorables, mais la foule toute relative au rendezvous, n'arrête pas « le maître et l'élève ». L'étude puis la protection des sols représentent pourtant une des clés du développement durable. Cette excursion s'inscrit dans le prolongement de la découverte des sols de la partie Est de l'Ajoie du 31 octobre 2009 (SSNPP-Info 30). Aujourd'hui, les pentes Est (Côtaies) et Nord (Sur les Conches) des étangs des Coeudres à Damphreux intéressent les pédologues. Sur les deux pentes étudiées, des galets vosgiens dispersés en surface attestent d'un ancien cours d’eau venant des Vosges. Les Côtaies La prospection débute à l'Est, sur le grand plateau, très exploité par l'agriculture, partagé par les communes de Coeuve, Damphreux, Beurnevésin, Bonfol et Vendlincourt. Le premier transect commence en haut des Côtaies au lieu-dit « En Baimbo ». Le creusage à la tarière s'effectue sur une partie surélevée et, à cet endroit, les dalles calcaires sous-jacentes (roche-mère) ne sont pas enfouies profondément. Nous observons environ 30 cm de sol homogénéisé par les fréquents labourages. Ce calcisol compacté est composé d'argiles carbonatés avec peu de matière organique et présence de cailloux calcaires. Un profil un peu plus au sud, dans une petite combe, nous permet de découvrir un sol plus profond (environ 70 cm) et beaucoup moins caillouteux du fait que la roche-mère est ici argileuse. Des dépôts éoliens ou loess ont en partie comblé ce petit vallon et les grumeaux, avec les silts, sont moins anguleux que précédemment. Nous arrivons ici à distinguer encore des horizons A (jusqu'à 30 cm) et B. Ce dernier, plus clair, possède des argiles lessivés. Il est compacté avec des traces d'oxydation de fer (rouille). Dans le pâturage à chevaux « Au Chardollat » nous découvrons un sol mieux structuré car non charrué, avec plus de matières organiques que lors des deux creusages précédents. Le terrain pentu est probablement exploité en pâture depuis très longtemps. L'horizon A est grumeleux. En B, à 25 cm de profondeur, nous observons de la caillasse calcaire avec colmatage d’argiles oxydés, des traces de rouille qui attestent d'un manque d'oxygène, bien que la roche-mère calcaire affleure à 25-30cm. En aval, dans la prairie extensive « Les Courtes Raies », nous avons un sol plus pauvre en matières organiques avec 30% d'argiles en surface et 40% en profondeur. L’horizon de surface montre un colluvionnement. Il s'agit d'un colluviosol brun en partie décarbonaté par lessivage. La roche-mère est à 45 cm. Nous arrivons dans une bande cultivée intensivement en prairie grasse. Ce colluviosol décarbonaté comporte du silt, environ 30% d'argiles et des colluvions calcaire en surface. Il n'y a plus de cailloux et la structure est granulaire, pas trop compactée. Une accumulation d'argile en horizon B atteste de l’acidification en A (ill. 1 et 2). En-dessous, dans le champ de maïs qui vient d'être fauché, (7ème forage), le colluviosol comporte peu de matières organiques (<5%) avec environ 70% de loess non dégradé et 20% d'argile. Il n'y a plus de cailloux calcaires mais seulement quelques galets vosgiens. Les turricules des vers de terre, presque noirs, font tache sur le sol plus clair. Une certaine acidification est notée. L'horizon B, à 40 cm, avec une accumulation d'argile, est compacté. À 70 cm, la roche-mère est constituée d'argile jaune assez imperméable. L'eau s'infiltre difficilement dans les couches profondes et ruisselle en surface en emportant les fines ainsi que tous les amendements. Dans la prairie extensive FMD en aval, à 10 m de l’étang, nous rencontrons un colluviosol brun lessivé sur loess. Il est maintenant plus asphyxiant avec une faible activité biologique. Le loess prédomine, donc du silt et des argiles avec taches de rouilles. Dans le marais, le carottage permet d'observer un sol marécageux, inondé et asphyxiant (gley). D'abord une couche proche de la « tourbe » d'environ 10 à 15 cm, sur des argiles gris-jaune assez imperméables. On parle ici de réductisol/gley. SSNPP – Info 31 Illustration 1: La force et la technique permettent de creuser en profondeur (photo Philippe Bassin) - 29 – Illustration 2: Le résultat du forage montre des silts et argiles jaunes assez imperméables et sans cailloux (photo Philippe Bassin) Sur les Conches Nous commençons en haut, au Nord, dans un sol cultivé avec encore une bonne structure et du fumier bien décomposé. Ce rédoxysol avec 25% d'argile en surface est très sensible à la compaction et la grande culture n'est pas idéale. L'horizon A présente des grumeaux arrondis et l'horizon B montre un compactage du à la nature du sol, mais renforcé par les passages de machines. En profondeur, à 60 cm, la roche-mère est un silt argileux. Plus bas, nous avons toujours un rédoxysol. L'horizon A avec plus de matières organiques mais toujours beaucoup d'argiles (environ 22%) et 70% de silt résiste mal à l'érosion en surface. À 30 cm, l'horizon B devient jaune avec des taches de rouille. Les argiles migrent vers le bas et nous pouvons parler de sol brun acide lessivé. À 50 cm, la roche-mère est un silt argileux. Le 3ème forage, dans la prairie extensive de la FMD montre un taux de matières organiques qui augmente en surface avec 30 à 35% d'argile à 20 cm. À 35 cm nous sommes déjà dans les argiles non évoluées de l'horizon C. Ce rédoxysol/gley mouillé ne convient pas à la culture. Dans la prairie marécageuse au Nord de l'étang 1, nous notons 15 cm de matières organiques partiellement décomposées (>10%) avec feuilles mortes. À 20 cm des argiles réduites et à 30 cm de « l'argile gris jaune à tuile » : la roche-mère. Ce réductisol/gley peu profond reste mouillé presqu’en permanence. Deux pentes voisines, mais l’évolution sur roche-mère calcaire, même avec présence forte d’argiles de colmatage dans les fissures, amène à des sols relativement structurés et un colluvionnement favorable à l’augmentation de la profondeur fertile. Tandis que le sous-sol à argiles marbrées ne s’altère que très lentement, l’érosion renforcée en surface n’a que peu à ronger, et les sols marquent très vite l’excès d’eau, même avant le bas de pente. Ce qui finalement confirme la pertinence des mesures prises par la FMD (prairies extensives autour des étangs) et la mise en place de zones-tampon, pour la pérennité des sols (érosion diminuée) et des étangs (comblement ralenti) à Damphreux. Philippe BASSIN et Michel FRIEDLI SSNPP – Info 31 - 30 – CRAPAUDS CALAMITES DANS LA VALLÉE DE DELÉMONT C'est au printemps 2008, dans le cadre du suivi d'un travail de maturité (TM), que j'ai commencé à m'intéresser au Crapaud calamite dans la vallée de Delémont. La recherche de ce fascinant et rare Amphibien se fait de préférence en soirée. La ligne jaune qui parcourt son dos évite toute confusion avec d'autres espèces (ill. 4). En mai, comme pour la Rainette verte, les puissants coassements du Calamite ne passent pas inaperçus et les bords de certaines mares sont animés d'un concert envoûtant. Le mâle gonfle un gros sac vocal qui amplifie considérablement les sons (ill. 1 et 2). De nombreux comportements particuliers peuvent être observés et la « calamitomania » peut rapidement fasciner l'observateur. Illustration 1 : Crapaud calamite mâle avec le sac vocal gonflé, Delémont, 22 mai 2010 (photo Philippe Bassin) Illustration 2 : Le 6 juin, à Bassecourt, un mâle coasse dans la végétation proche d'une mare (photo Philippe Bassin) Ce Batracien est menacé car ses milieux de prédilection disparaissent. Il s'agit, idéalement, de mares temporaires, pauvre en végétation, creusées dans les graviers des bords de rivières, ici la Birse et la Sorne. Cependant, suite à divers aménagements, ces deux cours d'eau ne divaguent plus aussi librement qu'autrefois. Le Calamite a donc souvent dû se rabattre sur des milieux de substitution comme les gravières ou les mares artificielles aménagées dans des zones de compensations écologiques. Celles-ci découlent souvent des travaux liés à la construction de l'autoroute A16. En 2008, avec Léo Friedli qui prépare son TM, nous avons le plaisir de découvrir plusieurs Calamites à proximité des mares aménagées pour eux au sud de la gravière de la ballastière, « Le Tayment », à Delémont. En cas de danger, les mâles chanteurs se réfugient dans les tas de gravier qui bordent les plans d'eau. Léo Friedli recense au maximum une douzaine de choristes par soirée d'écoute. Le 22 mai 2010, en compagnie d'Aurélie Joliat, en début de TM, à Delémont, aux « Prés Roses », une trentaine d'individus (surtout des mâles) sont dénombrés. Je recense le même nombre le 29 mai, mais ce soirlà, plusieurs couples sont notés (ill. 3). La plupart viennent des herbages et du talus du chemin surélevé, au sud du plan d'eau artificiel. Certains traversent cette piste goudronnée. Le plus souvent, ils s'arrêtent sur la plage de gravier et, avec la nuit, les coassements débutent vers 21h30 (heure d'été). Ils peuvent aussi chanter depuis l'étang. Lorsqu'ils sont trop proches, les mâles s'agressent, l'un fonce rapidement sur l'autre pour le faire fuir. Souvent l'agressé se réfugie dans l'eau où la poursuite peut brièvement se prolonger. Parfois, comme le samedi soir 29 mai, dans la fièvre amoureuse, un mâle tente de s'accoupler avec un autre. Cependant, des petits cris particuliers du partenaire convoité font rapidement partir l'individu trop entreprenant. Comme chez le Crapaud commun, certains couples s'unissent avant le plan d'eau et les deux partenaires arrivent étroitement enlacés, la femelle portant le mâle (ill. 3). SSNPP – Info 31 Illustration 3: Un couple arrive à l'étang, Delémont, 29 mai 2010 (photo Philippe Bassin) - 31 – Illustration 4: Le Calamite adore les graviers, la ligne jaune du dos est bien visible (photo Philippe Bassin) Étonnamment, les 22 et 29 mai, aucun chant de crapaud n'est entendu à Courfaivre aux « Grosses Aingles », en aval d'un petit vallon. Quelques Grenouilles vertes, Grillons des champs et Courtilières animent le secteur. Pourtant de nombreux très jeunes têtards de Calamites se développent dans des ornières de tracteur, dans une petite zone humide malheureusement exploitée en terre ouverte (idem en 2008) et semée d'avoine ce printemps. Dans ces flaques temporaires, la sécheresse conduit souvent la reproduction à l'échec. Aucun têtard de Calamite n'est observé dans les mares de la zone de compensation. Certaines sont à sec et d'autres sont envahies par la végétation. Au fil des ans, elles deviennent de moins en moins favorables aux Crapauds calamites qui recherchent les petits plans d'eau ensoleillés, fraîchement créés, pauvres en végétation et en prédateurs. Ils préfèrent souvent tenter la reproduction dans des ornières de tracteur inondées. Celles-ci représentent une véritable « loterie », un printemps humide permet le développement des têtards alors qu'ils sont piégés en cas de sécheresse (ill. 5 et 6). Illustration 5: Ornière de tracteur inondée par une petite source dans un champ d'avoine, Courfaivre, 21.06.10. (photo Philippe Bassin) Illustration 6: Les larves de Calamites se développent dans une eau chaude et peu profonde, 29.05.10. (photo Philippe Bassin) Le 21 juin, quelques têtards âgés de Calamites ont échappé à la sécheresse dans une ornière plus profonde et du fait que des pluies régulières ont alimenté les sources de pente de ce terrain humide. Certaines larves sont bien avancées dans la métamorphose. Elles possèdent déjà 4 pattes et une petite raie jaune typique apparaît sur le dos. L'avoine ne s'est guère développée dans ce secteur inapproprié aux cultures intensives car inondé par plusieurs sources. En cas de crues, de chaque côté du chemin béton, de véritables torrents emportent la terre végétale mise à nu par les cultures (ill. 9). Pour une agriculture durable, il serait bien plus judicieux d'exploiter ces petites surfaces en prairies extensives. SSNPP – Info 31 - 32 – Le 29 mai, au nord-est de Bassecourt, une trentaine de mâles chanteurs sont recensés. Dans ce secteur, des mares ont été aménagées au nord et au sud du viaduc A16, sur « La Rouge eau », dans des surfaces de compensation écologique. Ici les travaux sont plus récents et la plupart des plans d'eau sont encore bien dégagés (ill. 7 et 8). Toutefois la dynamique de ces milieux humides est très rapide et de nombreux petits arbustes (surtout des saules) envahissent les rives des étangs. La végétation aquatique est chaque année un peu plus luxuriante. Le 5 juin, les coassements débutent à 21h50, le nombre d'individus chanteurs est estimé à 30 au nord de l'A16 et à 10 au sud. Le 21 juin, des pontes de calamites sont notées alors qu'il y a aussi de gros têtards de la même espèce. Illustration 7: Bassecourt, mare peu végétalisée avec gravier, très favorable au Calamite (photo Philippe Bassin) Illustration 8: La végétation aquatique colonise rapidement les mares, Bassecourt, 21.06.10 (photo Philippe Bassin) Ces quelques prospections printanières à la recherche des « Calamites » m'ont permis de découvrir une espèce passionnante à étudier mais vraiment très menacée. Seules des mesures adéquates permettront d'assurer la survie de cet Amphibien dans le canton du Jura : donner plus d'espace aux cours d'eau (Birse et Sorne), maintenir des milieux ouverts dans les surfaces de compensation écologique en luttant contre l'emboisement, le réaménagement régulier de mares ou alors mettre en place un nouveau système de plans d'eau qui seraient asséchés en été, après la métamorphose des larves. Une pâture extensive d'automne, avec des races de bovins adaptées aux arbustes et aux marais (Highland, Galloway...), serait peut-être une solution efficace et peu coûteuse pour l'entretien de certaines surfaces avec mares. À Courfaivre, en aval du petit vallon du « Pâturage de Robe », au sud du viaduc A16, il est indispensable de mettre en place un couloir pour la faune avec des prairies herbeuses à la place des terres ouvertes. Cette solution aurait de plus l'avantage de limiter la forte érosion en cas de crue (ill. 9 et 10). Illustration 7: Érosion dans un champ de maïs en aval du viaduc A16, Courfaivre, 21.06.10 (photo Philippe Bassin) Illustration 8: La bonne terre est emportée par le ruissellement à l'ouest du champ de maïs (photo Philippe Bassin) Philippe BASSIN SSNPP – Info 31 - 33 – AMPHIBIENS EN AJOIE – PRINTEMPS 2010 Les déplacements d'Amphibiens s'observent dès février. Les 25 et 26 février, une migration prénuptiale de Batraciens est notée à Damphreux, au niveau des barrages temporaires. Entre Bure et Fahy, les Ponts et chaussées (PCH) viennent d'installer des passages sous la route, les fameux « crapauducs ». Ils sont fonctionnels. Ils sont souhaités de longue date à Damphreux. Au sujet des individus écrasés sur la route, les barrages provisoires apportent une amélioration notable, cependant, au nord, au niveau des premières maisons de Damphreux c'est toujours « l'hécatombe ». La chaussée peut devenir glissante et une solution reste à trouver (comm. pers. Ernest Amstutz). Début mars, le froid et la bise bloquent les déplacements qui reprennent vers la mi-mars (Illustrations 1 et 2). Avril se révèle particulièrement chaud et sec cette année. Illustration 1 : Relevé des barrages à Damphreux (photo Philippe Bassin) Illustration 2: Un seau bien rempli, le 20 mars 2010 (photo Philippe Bassinc) Damphreux Le 20 mars, avec la pluie et une température douce, un important flux migratoire est noté (Illustrations 1 et 2) et j'observe quelques pontes de Grenouilles rousses. Ces dernières sont bien plus nombreuses le 2 avril avec environ 400 pontes aux Méchîles dans la mare du SAF, aucune dans la mare FMD et une trentaine dans la cuve de décantation en amont. À cet endroit, le 28 avril, lors d'une visite en soirée avec Charles Lachat, les algues prolifèrent, 5 Grenouilles vertes coassent. 3 chants de Courtilières animent les bords du canal qui contient encore un peu d'eau. La mare du SAF grouille de milliers de têtards de Grenouilles rousses de grande taille, juste avant la métamorphose. La surface de l'eau est frémissante avec toutes ces larves faiblement immergées. La mare FMD contient aussi des têtards, mais ils sont nettement moins nombreux. Le 24 mai, des têtards de Crapauds communs sont notés avec malheureusement un centaine de Perches soleils dans la mare du SAF. Cette observation apporte un fort crédit à la théorie du transport des oeufs de certains poissons sur les pattes des canards. Le 14 avril, aux Coeudres, très peu de têtards sont notés dans l'étang 1 qui vient d'être refait et qui contient très peu d'eau. Ils sont par contre très nombreux dans les étangs 2 et 6. Les plans d'eau 3, 4 et 5 sont actuellement à sec au vu des futurs travaux à réaliser en automne. Le 28 avril, vers 21h00, presque par magie, les étangs 1, 2 et 6 s'animent des puissants coassements d'environ 70 à 100 Rainettes vertes mâles. Ces chants couvrent largement les émissions sonores de quelques Grenouilles vertes. Cet incroyable concert illustre à merveille le succès des travaux de revitalisation entrepris par la FMD. Le 17 mai, un nid de Foulques avec oeufs est observé dans la mare FMD située en aval des étangs avec des Grenouilles vertes et des têtards de Grenouilles rousses et de Crapauds communs. Le 24 mai, de très nombreux têtards de Crapauds communs et de Grenouilles rousses sont remarqués à l'est de l'étang 2 avec au moins 200 Grenouilles vertes qui coassent en surface (Illustrations 3 et 4). SSNPP – Info 31 Illustration 3 Les Grenouilles vertes animent le plan d'eau (photo Philippe Bassin) - 34 – Illustration 4: Grenouille verte le 24 mai 2010 (photo Philippe Bassin) Le 14 avril, En Pratchie, de nombreux têtards de Grenouilles rousses sont observés dans le petit étang FMD, ainsi qu'en aval, dans la partie du ruisseau bordée par les enrochements de stabilisation du système de vidange. En amont, près du bouquet d'arbustes au centre du marais, de nombreux têtards se développent dans des ornières avec très peu d'eau. Ils sont probablement condamnés par le dessèchement et je déplace 5 bidons de larves dans le canal en aval. La douce soirée du 28 avril est égayée par les chants d'une quinzaine de Rainettes, de Grenouilles vertes et de Courtilières. Le 8 mai, 2 Rainettes vertes sont observées et photographiées par les membres enthousiastes de la Société zoologique de Genève en excursion à Damphreux: Ces derniers sont émerveillés par l'abondante floraison de l'Orchis à larges feuilles Dactylorhiza majalis et par la découverte d'une petite prairie avec Carex davalliana. Coeuve Le 2 avril, aux Méchières, environ 400 pontes de Grenouilles rousses sont observées dans la mare FMD, environ 20 dans l'étang « Bernard » et une centaine au sud dans une gouille peu profonde avec déjà des petits têtards. Comme chaque année, cette flaque est fortement menacée d'assèchement, un léger creusage permettrait sans doute de sauver les Amphibiens. Le 14 avril, vu le manque d'eau, je déplace 6 bidons de têtards « mourants » dans la mare FMD. Malheureusement celle-ci est fortement envahie par les algues, en raison d'un apport bien bien trop grand de nitrates arrivant avec l'alimentation en eau depuis la « Fontaine de Beurnevésin ». Cette mare ne convient plus au bon développement des larves car, le 28 avril, seulement 2 têtards de Grenouilles rousses et 5 Grenouilles vertes adultes sont notés dans ce milieu hypertrophe, avec des bulles de gaz qui s'échappent de l'importante couche de vase. Le même phénomène est constaté dans l'étang Bernard. La flaque au sud est asséchée et les têtards restants n'ont pas survécu (Illustration 5). Une visite le 17 mai, avec Yves Scheurer, permet de découvrir quelques têtards de Grenouilles rousses dans la Coeuvatte mais plus aucun dans la mare FMD qui présente une eau fétide avec une vase nauséabonde (Illustration 6). Quelques Grenouilles vertes occupent néanmoins les rives. Un Triton alpestre mort est noté, un autre est trouvé dans la chambre d'alimentation de l'étang « Bernard ». Illustration 6: Mare FMD envahie par les 1es plantes aquatiques, 17 mai 2010 (photo Philippe Bassin) SSNPP – Info 31 - 35 – Bonfol Le 24 avril, aux Queues-de-Chats à Bonfol, de nombreux papillons sont remarqués (Aurores, Citrons, Paons du jour...) mais peu de têtards. L'observation des plans d'eau est devenue difficile en raison de l'embroussaillement. Le 29 avril,Thérèse et Jean-pierre Egger perçoivent les coassements d'une dizaine de Rainettes. Le 8 mai, en soirée, une quinzaine sont entendues aux étangs Rougeats, lors d'une excursion SSNPP (Florence Noirat, comm. pers.). Buix Le 24 mai, des têtards de Grenouilles rousses et de Grenouilles vertes adultes occupent la mare en aval dans la zone de compensation écologique du remaniement du côté de Montignez. Malheureusement, la mare située en amont est presque à sec car remplie de sédiments venant de l'érosion des terres ouvertes situées au-dessus dans le thalweg avec culture d'orge cette année (Illustrations 7 et 8). Illustration7: Mare de compensation écologique envahie par la végétation et quasi comblée Illustration 8: Érosion dans le thalweg d'un champ d'orge, en amont des mares de compensation Mares en aval des STEP de Montignez et Lugnez Le 24 mai, des Grenouilles vertes adultes fréquentent les bords des deux mares malgré une eau remplie d'algues et parfois de bactéries. Philippe BASSIN SSNPP – Info 31 - 36 – VOYAGE DE LA SSNPP EN JORDANIE Christian Monnerat a effectué plusieurs déplacements en Jordanie sur la trace des libellules qu’il recense. Il a accepté l’idée d’un « voyage nature » comme celui qu’il avait organisé pour notre société, en 2005, au Maroc. Douze personnes ont suivi Christian dans ce projet d’emmener la SSNPP en Jordanie: David et Caroline Balmer, Philippe, Laure et Marlyse Bassin, Marcel Challet, Jean Fernex, Lucie, Méline, Mano et Simon Lovis, Florence Noirat. Le voyage s’est déroulé du 4 au 12 avril 2010. Traversée du désert, Jordanie, avril 2010 (photo Marlyse Bassin) Après une nuit à Amman, capitale jordanienne, une première étape nous permet de découvrir le Wadi Bin Hammad. Notre parcours se déroulera dans le lit même d’une rivière chaude qui s’écoule au fond d’un canyon, dans un décor minéral où les parois sont recouvertes d’une végétation luxuriante et où vivent d’innombrables oiseaux exotiques. Nous visitons ensuite Karak, ancienne forteresse des Croisés, un labyrinthe de salles voûtées et de galeries souterraines sans fin. En admiration devant pareille architecture, nous faisons de l’ornithologie et de la botanique, tout étant à découvrir. Au crépuscule, au cours du voyage en direction de Dana, nous observons des centaines de buses en migration qui se posent pour la nuit dans de petits arbres en bord de routes. Elles se laissent tomber comme des pierres dans la végétation et atterrissent tant bien que mal, en silence, dans les branches. Deux messieurs jordaniens collectent des plantes médicinales, par gestes, ils nous en expliquent les vertus. Au cours d’un circuit de deux jours, nous descendons et remontons la vallée du Wadi Dana et passons la nuit à Feinan dans un éco-lodge géré par des Bédouins. Des falaises vertigineuses parcourues par des vautours, des aigles et des circaètes bordent le chemin muletier. Les incroyables structures géologiques, la faune, les plantes et les arbustes en fleurs accompagnent notre randonnée. Notre guide, monté sur son âne, a bien du travail pour nous faire avancer: la randonnée qui dure normalement quatre heures en prendra le double, chaque pas recelant un nouveau sujet d’intérêt. Un repas végétarien éclairé par les bougies confectionnées sur place et un joyeux fou rire animeront cette soirée sous un ciel d’une parfaite clarté. Le lendemain, la remontée, avec sa traditionnelle pause thé sucré, se fera plus rapidement. Eprouvante sur la fin du parcours, les services de l’âne seront encore appréciés. La suite du séjour se déroulera à Little Petra où nous passons deux nuits au campement Ammarin également tenu et animé par des Bédouins. Les chambres rustiques et confortables se trouvent dans de longues tentes aux toits et parois de laine noire. Une tente commune permet de prendre les repas du soir et les petitsdéjeuners à la mode bédouine, assis par terre devant des tables basses. C’est un site magique, très calme, où les rochers ronds et constellés de trous se transforment en milliers de visages étranges à la tombée de la nuit. Nous y voyons des gravures rupestres qui semblent récentes. De Little Petra, nous gagnons Petra, cette cité mythique taillée dans la pierre par les Nabatéens, perdue pour le monde occidental dès le XIV siècle après J.-C. et redécouverte en 1862 par notre compatriote Johann Ludwig Burckhart. Cette cité répondra à nos attentes en matière de grandeur et d’émotions, ceci dès l’entrée dans le siq, l’étroit passage qui nous conduit en face du Trésor d’Al-Khazneh. SSNPP – Info 31 - 37 – Très prisée des touristes, Petra n’en reste pas moins mystérieuse et étonne par son immense superficie, l’ingéniosité de ses constructeurs, son système d’irrigation, la beauté et la grandeur des édifices, ses techniques architecturales, son histoire incroyable, les couleurs des roches et des dépôts minéraux, ses dédales d’escaliers. Les iconoclastes sont passés par là et ont malheureusement détruit toutes les sculptures ayant une représentation humaine ou animale: un terrible gâchis. Au cours de ce séjour, nous aurons aussi la chance de vivre une randonnée de trois jours dans le Wadi Rum, le plus grand désert jordanien. Escortés par un guide local, au rythme agréable de la marche, nous verrons des parterres de fleurs et des champignons (!) très inattendus, lirons sur le sable les nombreuses traces des habitants du désert, découvrirons une source au pied d’immenses falaises, longerons des sépultures, croiserons un troupeau de dromadaires un peu affolés avec leurs jeunes, observerons des libellules, trouverons un scorpion sous une pierre, verrons des milliers de rapaces migrant plein nord, traverserons une arche de pierre naturelle, apercevrons des campements bédouins, bivouaquerons durant deux nuits à la belle étoile, apprécierons le calme et la douceur de l’obscurité dans les dunes ainsi que les paysages somptueux. Et à chaque pause, nous serons accueillis avec un thé à la menthe bien sucré, des repas aux goûts savoureux, préparés par un cuisinier inventif. Jean, Laure et Florence fêteront le désert par une impressionnante série de roulés-boulés dans le sable d’une magnifique dune ocre. Bivouac dans les rochers, Jordanie, avril 2010 (photo Marlyse Bassin) Durant notre balade dans le désert, nous avons été frappés par la présence de silex. Considérant les grès des falaises et les remarques avisées de Laure notre archéologue, celui-ci ne peut qu’avoir été importé d’autres régions au Néolithique. Nous avons eu la chance inouïe de trouver des pièces taillées, tels que des racloirs et des lames. Quittant le Wadi Rum, nous nous rendons à la Mer Morte pour vivre l’expérience particulière et piquante d’un bain dans une eau d’une salinité de 27.5 % et d’une descente à -400 m au-dessous du niveau de la mer. Israël est à un jet de pierre, avec le Jourdain tellement ponctionné qu’il n’apporte presque plus d’eau dans la Mer Morte qui perd un mètre de niveau d’eau par année. Le paysage nous paraît un peu mélancolique par sa blancheur laiteuse, sa rudesse et son histoire. Au pied du Mont Nebo, qui abrite le tombeau de Moïse, un des deux véhicules tombe en panne sèche. Durant l’attente et les péripéties d’usage dans de telles circonstances, nous vivrons une tempête de sable sous le regard bienveillant des policiers: ciel opaque et vent tempétueux. SSNPP – Info 31 - 38 – Notre dernière étape sera la ville de Madaba, un des sites les plus mémorables de Terre Sainte. Nous visitons l’église orthodoxe Saint-Georges pour y découvrir, au sol, une ancienne carte en mosaïque byzantine de Jérusalem et des villes saintes. Ce chef-d’œuvre comprenait à l’origine deux millions de tesselles colorées, un travail d’une minutie et d’une beauté saisissante. Nous faisons quelques emplettes, flânons dans les rues et partageons un ultime et succulent repas typique: la cuisine jordanienne est raffinée, savoureuse, délicieuse. C’est dans cette ambiance toute orientale que nous nous préparons à mettre le point final à un magnifique voyage sous le signe des libellules! Marie-Noëlle LOVIS LISTE DES OISEAUX OBSERVÉS EN JORDANIE 4-12 AVRIL 2010 Nom français Nom latin Lieu 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 23 Cigogne blanche Vautour percnoptère Vautour fauve Circaète Jean-le-Blanc Buse féroce Aigle des steppes Aigle de Bonelli Buse variable Milan noir Epervier sp Aigle pomarin Faucon crécerellette Faucon crécerelle Busard des roseaux Perdrix choukar Perdrix de Hay Pigeon biset Tourterelle maillée Tourterelle turque Coucou gris Petit-duc scops Martinet noir Ciconia ciconia Neophron percnopterus Gyps fulvus Circaetus gallicus Buteo rufinus Aquila nipalensis Hieraaetus fasciatus Buteo buteo Milvus migrans Accipiter sp. Aquila pomarinus Falco naumanni Falco tinnunculus Circus aeruginosus Alectoris chukar Ammopendix heyi Columba livia Streptopelia senegalensis Streptopelia decaocto Cuculus canorus Otus scops Apus apus Wadi Dana Wadi Araba Wadi Dana Wadi Dana Dans les Wadi Partout Wadi Dana Partout plusieurs places Wadi Dana Wadi Dana Château de Kerak Dans les Wadi Wadi Araba Wadi Dana Wadi Dana Partout Partout Wadi Dana, Petra Wadi Rum Wadi Dana Kerak 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 Martinet des maisons Martinet pâle Martinet à ventre blanc Martin-pêcheur de Smyrne Guêpier d'Orient Guêpier d'Europe Rollier d'Europe Huppe fasciée Alouette monticole Cochevis huppé Ammomane isabelline Ammomane élégante Hirondelle rustique Hirondelle rousseline Hirondelle de fenêtre Hirondelle des rochers Hirondelle isabelline Apus affinis Apus pallidus Apus melba Halcyon smyrnensis Merops orientalis Merops apiaster Coracias garrulus Upupa epops Melanocorypha bimaculata Galerida cristata Ammomanes deserti Ammomanes cincturus Hirundo rustica Hirundo daurica Delichon urbica Ptyonoprogne rupestris Hirundo fuligula Wadi Bin Hammad Dana Kerak Wadi Bin Hammad, Mer morte Wadi Bin Hammad Feynan route vers Petra Kerak, Dana Wadi Dana Au bord des routes Dana, Petra, Rum Wadi Rum Wadi Dana Wadi Bin Hammad & Rum Wadi Rum Dans les Wadi Dans les Wadi SSNPP – Info 31 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 Pipit à gorge rousse Bulbul d'Arabie Soui-manga de Palestine Prinia gracile Dromoïque du désert Pie-grièche grise Pie-grièche masquée Pie-grièche à tête rousse Fauv. mélanocéphale Fauvette orphée Fauvette grisette Fauvette babillarde Fauvette à tête noire Pouillot véloce Rougeq. à front blanc Traquet motteux Traquet oreillard Traquet à queue noire Traquet deuil Traquet à tête blanche Traquet à capuchon Merle noir Merle de roche Monticole bleu Gobemouche noir Més. charbonnière Rufipenne de Tristram Geai des chênes Corneille mantelée Corbeau brun Grand corbeau Corbeau à queue courte Moineau domestique Moineau soulcie Verdier d'Europe Chardonneret élégant Linotte mélodieuse Serin syriaque Roselin du Sinaï Bruant ortolan Bruant cendrillard - 39 – Anthus cervinus Pycnonotus xanthopygos Nectarinia osea Prinia gracilis Scotocerca inquieta Lanius excubitor Lanius nubicus Lanius senator Sylvia melanocephala Sylvia hortensis Sylvia communis Sylvia curruca Sylvia atricapilla Phylloscopus collybita Phoenicurus phoenic. Oenanthe oenanthe Oenanthe hispanica Cercomela melanura Oenanthe lugens Oenanthe leucopyga Oenanthe monacha Turdus merula Monticola Saxatilis Monticola solitarius Ficedula hypoleuca Parus major Onycognathus tristramii Garrulus glandarius Corvus corone cornix Corvus ruficollis Corvus corax Corvus rhipidurus Passer domesticus Petronia petronia Carduelis chloris Carduelis carduelis Carduelis canabina Serinus syriacus Carpodacus synoicus Emberiza hortulana Emberiza caesia Wadi Rum Partout Dans les Wadi Wadi Bin Hammad Wadi Dana et Rum Wadi Bin Hammad Feynan Wadi Bin Hammad Dana et Rum Wadi Rum Wadi Dana Wadi Rum Plusieurs places Wadi Dana et Rum Wadi Rum, plus. à Little Petra Dana Dana Wadi Dana, Petra Wadi Dana, Petra Dans les Wadi Wadi Rum Dana Dana Partout. A Kerak, avec jeunes Wadi Dana et Rum Dana Dans les Wadi Hamman Hamman Wadi Rum Wadi Dana Petra Hamman, Petra Little Petra Petra, Wadi Rum Dana Kerak Dana Petra & Wadi Rum Wadi Dana Wadi Bin Hammad Jean FERNEX Simon LOVIS Traquet deuil, Jordanie, avril 2010 (photo Jean Fernex) SSNPP – Info 31 - 40 – PORTFOLIO JORDANIE Gorges du Wadi Ben Hammad (Marcel Challet) Campement du Wadi Rum (Jean Fernex) Le groupe de la SSNPP et ses guides (Lucie Lovis) Magnifique paysages désertiques (Laure Bassin) Burdah Arch, Wadi Rum (Laure Bassin)