n° 2 du 30.03.2015

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n° 2 du 30.03.2015
SERVICE DE L'AGRICULTURE DEPARTEMENT DE L'ECONOMIE ET DU SPORT
Centre de compétence en cultures spéciales
Av. de Marcelin 29, 1110 Morges - Tél. 021 557 91 85 / Fax 021 557 91 80
Laboratoire d’oenologie Analyses/Conseils - Tél. 021 557 92 74 / Fax 021 557 92 70
e-mail : [email protected]
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VITICULTURE /OENOLOGIE
BULLETIN D'INFORMATION N° 2 DU 30.03.2015
L'utilisation de produits ou de procédés mentionnés dans ce bulletin n'engage d'aucune manière la responsabilité du Centre de compétence en cultures
spéciales (CCCS). Pour les produits, respecter scrupuleusement les indications du fabricant qui figurent sur l'étiquette.
ŒNOLOGIE
SAGR / CCCS / Viticulture
L’étiquetage des vins est soumis à différentes
réglementations. Voici les indications qu’il est
indispensable de faire figurer sur vos vins
tranquilles déclarés en AOC (hors Grand Cru et
Premier Grand Cru).
• La mention "Appellation d'origine contrôlée"
doit figurer en toutes lettres (avec le A
d’Appellation en majuscule). A proximité de
cette mention doit se trouver l’une des 8
régions viticoles concernées.
• Le nom ou la raison sociale du producteur du
vin, de l’encaveur, du négociant, de
l’importateur, de l’embouteilleur ou du
vendeur, ainsi que son adresse. Par adresse on
entend le nom de la commune.
• Le pays de production, pour autant qu’il ne
puisse pas être identifiable à partir de la
dénomination spécifique.
• Le titre alcoométrique (marge de tolérance de
+/-0.5% vol) et la contenance.
• La présence d’allergène (blanc d’œuf – dont
lysozyme -, caséine) lorsque la présence de ces
produits est détectée dans le produit final.
• La mention "contient des sulfites", "contient de
l’anhydride sulfureux" ou "contient du dioxyde
de soufre" pour les vins dont la concentration
excède 10 mg/l.
• Pour les deux mentions précitées, des
pictogrammes
peuvent
accompagner
les
informations qui leur correspondent.
• Le millésime à condition qu’au moins 85% du vin
provienne de l’année mentionnée.
• La mention du cépage.
Indications dans le même champ visuel
Indications devant figurer dans le
même champ visuel
L’étiquetage des vins vaudois
Pour les vins blancs :
- L’indication du cépage n’est pas nécessaire si le
vin est issu d’au minimum 90% de Chasselas
(85% pour le Vully).
- La désignation du cépage est obligatoire si le vin
est issu d’un cépage autre que le Chasselas. Dans
ce cas, il doit représenter au minimum le 85%.
- Pour un assemblage de plusieurs cépages dont
les noms ne figurent pas sur l'étiquette, la
mention "assemblage de cépages" est obligatoire.
Pour les vins rouges :
- Lorsqu'il y a désignation d'un cépage unique,
celui-ci doit prédominer dans une proportion
d'au moins 85%.
- En cas de mention de plusieurs cépages, chacun
d’entre eux doit entrer pour au moins 30% dans
l’assemblage; de plus, l’ensemble des cépages
mentionnés doit représenter au moins 85% de
l’assemblage. Si les cépages sont mentionnés sur
l’étiquette principale, ils doivent être énumérés
dans l'ordre décroissant de leur importance
pondérale.
Remarques :
• L’exportation vers l’UE de bouteilles de vin de 70
cl n’est pas possible.
• L’indication du numéro de lot est obligatoire.
Celle-ci doit figurer soit sur l’étiquette, soit
ailleurs sur la bouteille. A noter que s’il n’est fait
qu’une mise par année, le millésime peut
exceptionnellement faire office de numéro de lot.
• En cas d’utilisation de copeaux de chêne,
l’étiquette ne peut porter aucune indication
faisant allusion à un récipient en bois (barrique
ou fût).
• La lisibilité des mentions prescrites pour
l’étiquetage doit être au moins aussi bonne que
celle obtenue dans les conditions suivantes :
police de caractère Arial (ou Helvetica), avec
taille de la police égale à 7 et caractères de
couleur noire sur fond blanc. Si la police de
caractère est moins bien adaptée, si les contrastes
sont moins prononcés, les caractères doivent être
choisis plus grands.
• Les déclarations de quantité doivent respecter les
dimensions suivantes:
quantité nominale de 20 à 100 cl : minimum
4 mm,
quantité nominale > 100 cl : minimum 6 mm.
Rappels concernant les conditions préalables à une
mise en bouteille
- Stabilisation chimique effectuée (valeur stable du
SO2 libre proche de 35 mg/l).
- Vin franc tant au bouquet qu’au palais (10 à 15
jours avant mise, traitement d’affinage si
nécessaire).
- Test de stabilité protéique effectué pour les blancs
et les rosés.
- Stabilisation physique effectuée (en cas de
désacidification, il est primordial de respecter,
avant une mise sous verre, un délai de 4 semaines
pour une désacidification au KHCO3 et de 6
semaines pour une désacidification au CaCO3).
Remarque : vous pouvez utiliser de la gomme de
cellulose (CMC) sur vos vins blancs et rosés, mais
ils
doivent
impérativement
être
stables
protéiquement (attention aux vins traités au
lysozyme).
Carbonication / Décarbonication des vins
Le CO2 participe au maintien de la fraîcheur et du
fruité, mais il diminue cependant la sensation de
rondeur et renforce les saveurs astringentes ou
amères. Il semble donc judicieux de ne pas trop
carboniquer les vins dont les acidités sont élevées,
ce qui est le cas de certains Chasselas de ce
millésime.
Il est conseillé de travailler avec des vins les plus
froids possibles (5 à 8°C) pour la carbonication et les
plus chauds possibles pour la décarbonication à
l’azote (18°C).
VITICULTURE
Situation
Malgré la relative douceur des températures, la
vigne n'a pas dépassé le stade des « pleurs ». Le
débourrement pourrait toutefois être atteint
rapidement en cas de forte augmentation des
températures.
Stades phénologiques
Les lettres ci-contre correspondent au code de
Baggiolini, tandis que les chiffres donnent
l'équivalence en BBCH (code décimal de 00 à 100).
Détermination du stade moyen
Le développement des bourgeons n'est jamais
uniforme sur l'ensemble d'une parcelle, ni même sur
un cep, raison pour laquelle la détermination du
stade moyen se fait en considérant le stade le plus
fréquemment observé (et non pas le stade le plus
avancé !).
B - 05
Bourgeon dans le
coton
Bourgeon gonflé
dont les écailles
s'écartent:
protection
cotonneuse
brunâtre très
visible.
C - 09
Pointe verte
Oeil continuant à
gonfler et à
s'allonger jusqu'à
présenter la
pointe verte
constituée par la
jeune pousse.
D - 10
Sortie des
feuilles
Apparition des
feuilles
rudimentaires
rassemblées en
rosette, dont la
base est encore
protégée par la
bourre
progressivement
rejetée hors des
écailles.
Bull. n° 2 du 30.03.2015 – page 2
Traitements de débourrement
Les traitements de débourrement ne doivent être
réalisés qu’en cas de nécessité établie en fonction de
la situation de l'année précédente ou d'un contrôle
d’occupation. En raison du risque de phytotoxicité,
la
compatibilité
des
mélanges
doit
être
préalablement vérifiée auprès du fabricant. Pour une
complète efficacité, il est indispensable de bien
mouiller les ceps (idéalement 800 l/ha).
Traitements de débourrement
Procédé
Huile de colza +
chlorpyriphosméthyl.
Soufre
mouillable.
Dose d’emploi:
16 kg/ha.
Spectre
d’efficacité
Acariose,
érinose,
cochenilles,
thrips,
pyrale.
Excoriose
(effet antisporulant),
acariose,
érinose.
Stade
d’application
C
C-D
Chenille de boarmie et dégâts causés sur les bourgeons.
Excoriose
Remarques
Traiter par
température
> 12°C.
Traiter par temps
ensoleillé.
Aucune efficacité
sur oïdium.
Acariose, érinose
Il n'existe pas de seuil de tolérance pour les acariens
ériophyidés et c'est donc la présence de symptômes
et/ou de dégâts l’année précédente qui sert de
justificatif
PER
pour
un
traitement
de
débourrement.
Les
jeunes
vignes
sont
particulièrement sensibles à l’acariose et méritent de
ce fait une surveillance accrue.
Modèle de prévision
Un nouveau modèle de prévision (VMRustMite) est
disponible sur www.agrometeo.ch à l’onglet
viticulture. Il permet de prévoir la période de
migration de l'agent de l'acariose au printemps et de
ce fait de placer le traitement au moment opportun.
Il ne donne toutefois aucune information sur la
nécessité de traiter.
L'excoriose est un champignon à sporulation très
précoce. Les spores responsables des infections
sont transportées par l'eau de pluie à partir des
zones infectées vers les jeunes pousses. Ces spores
n'ont qu'une dissémination très limitée, ce qui fait
de l'excoriose une maladie à foyers. Pour cette
raison, les traitements fongicides ne sont utiles que
sur les parcelles où la maladie est présente et tout
spécialement celles où sont prélevés des greffons.
Stratégie de lutte
La protection des jeunes pousses sera réalisée au
moyen d'un fongicide adéquat (voir l'index
phytosanitaire) qui sera appliqué peu avant les
pluies infectieuses. Ce traitement sera répété, si
nécessaire, de façon à couvrir toute la période de
réceptivité de la vigne, soit du stade D au stade F.
Le traitement de débourrement au soufre
mouillable à 16 kg/ha (voir tableau ci-dessus) ne
sera réalisé contre l'excoriose qu'en cas de graves
symptômes sur les bois. L'intérêt de ce traitement
réside dans son action anti-sporulante sur les
formes hivernantes du champignon.
Noctuelles, boarmie
Les parchets régulièrement atteints sont à surveiller
attentivement dès le gonflement des bourgeons. La
décision de traiter sera prise lorsque le seuil de 2 à
3% de bourgeons rongés est atteint. Choix des
insecticides selon l'index phytosanitaire.
Autre possibilité de lutte
Lorsque la présence du ravageur est localisée
(treilles, pieds de murs, bordures de parcelles, etc.) –
ce qui est souvent le cas pour les noctuelles – on
peut procéder au ramassage des chenilles peu après
la tombée de la nuit, en s'éclairant avec une lampe.
Cette méthode donne de bons résultats à condition
d'effectuer 2-3 passages espacés de quelques jours.
Symptômes d’excoriose: écorce crevassée.
Bull. n° 2 du 30.03.2015 – page 3
Lutte par confusion
Exigences PER
La pose des diffuseurs est à réaliser de suite et
jusqu'à mi-avril (début du vol des papillons).
Ci-après les principales modifications entrées en
vigueur cette année (documents officiels disponibles
sur www.vitiplus.ch).
Distance aux eaux de surface
Il est interdit d’appliquer tous types d’herbicides sur
une bande de 3 mètres de large et les herbicides
racinaires sur une bande de 6 mètres de large en
bordure des eaux de surface. De plus, les interlignes
doivent être enherbés ou paillés sur la bande de 6
mètres. Ne sont pas concernés les cours d’eau qui
conduisent de l’eau moins de 180 j/an, ainsi que les
canaux d’irrigation ou de drainage.
Engrais de ferme
En cas de cession et/ou reprise d’engrais de ferme,
compost, etc… entre des tiers, celles-ci doivent être
saisies et confirmées via la base de données Hoduflu
sur le portail Agate (www.agate.ch).
Autes modifications mineures
Il serait trop long de les énumérer toutes. Veuillez
vous référer aux documents officiels, notamment
pour ce qui concerne les programmes d’analyses de
terre.
Lots de folpet contaminés en 2014
Suite à des intoxications inexpliquées d'abeilles en
2014, il s’est avéré que plusieurs lots de Folpet
avaient été contaminés lors de leur production par
un insecticide interdit en Suisse (le Fipronil). Si vous
avez en stock du Folpet 80 WDG ou Phaltan 80
WDG, merci de prendre contact avec votre
revendeur afin de vérifier que vous n'êtes pas en
possession d'un lot contaminé. Ces produits ne
doivent en aucun cas être utilisés.
Phytotoxicité de type herbicides hormonaux
Les symptômes de phytotoxicité observés en 2014
sur différentes parcelles (voir photo ci-après) n’ont
pas trouvé d’explication plausible malgré les
investigations réalisées. Il est possible qu’un
fongicide défectueux soit à l’origine du problème,
mais aucune preuve ne peut confirmer cette
hypothèse ! Nous demandons aux viticulteurs qui
pourraient observer de tels symptômes durant la
saison à venir de nous en informer et nous
communiquer les numéros des lots des produits
utilisés.
Guide viti et index phytosanitaire
Ces deux documents de référence récemment parus
peuvent être commandés auprès d'AMTRA, route
de Duillier 50, case postale 1006, 1260 Nyon 1.
Tél. 079 659 48 31 - Fax 022 362 13 25
Email: [email protected]
Lien: http://www.revuevitiarbohorti.ch
P. Mayor
J.-M. Bolay
Ph. Meyer
Symptômes: déformations du limbe et dentelure en forme
de crochets, ainsi que forte coulure sur les bouts de
grappes.
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