La migration tunisienne : état des lieux, développement et enjeux

Transcription

La migration tunisienne : état des lieux, développement et enjeux
Colloque international
La migration tunisienne :
état des lieux, développement et enjeux
Résumés des
COMMUNICATIONS
28-29 mai 2007 – Gammarth (Hôtel Sol Phebus) - Tunis, Tunisie
Coordinateurs du Colloque
Dr. Abderrazek Oueslati
: [email protected]
: 21 564 047
Dr. Abderrazek Bel haj Zekri
: [email protected]
: 98 620 824
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
1
Les nouvelles dynamiques migratoires transnationales
-oOo-
WILLIAM BERTHOMIERE – (Migrinter , CNRS-Université de Poitiers, France)
La mondialisation migratoire comme objet de recherches : de la mise en
problématique aux orientations conceptuelles.
Cette communication se donne pour but de dresser un état des lieux des évolutions de
l’analyse de la mondialisation migratoire. Au fil de ces dernières années, l’étude des
migrations internationales a vu se développer différentes orientations de recherche
issues à la fois de nouvelles formes et configurations migratoires (complexification des
circulations, féminisation des flux) et d’orientations conceptuelles nouvelles où la mobilité
et les modalités d’expression des appartenances ont été fortement influencées par le
développement des Transnational studies.
GILDAS SIMON – (Migrinter, CNRS-Université de Poitiers, France)
Régionalisation et mondialisation, interrogations sur le nouveau contexte
migratoire en Méditerranée.
Avec l’élargissement de l’Union européenne, le serrage des politiques migratoires, les
mutations mondiales des marchés de l’emploi qui s’inscrivent dans le mouvement de la
globalisation, la mondialisation des flux migratoires. Un nouveau contexte migratoire s’est
mis en place en Méditerranée. Cette nouvelle donne porte interrogations dans bien des
domaines : nouvelles configurations des dynamiques et des champs migratoires,
redéfinition des fonctions migratoires, recompositions territoriales et identitaires. Quels
enjeux pour la région et pour la Tunisie en particulier?
ALI LABIB – (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de la Manouba. Tunisie)
[email protected]
La migration maghrébine : de l’arrêt de la migration à l’arrêt du voyage.
Sous prétexte de supprimer l’immigration afin de sauvegarder l’emploi des nationaux,
l’Europe a rompu une mobilité géographique des populations qui a toujours existé et
modelé les relations entre les deux rives de la Méditerranée. L’histoire et la géographie
de cet espace en sont perturbés sans pour autant résoudre la question de l’émigration
maghrébine : d’une part, l’émigration pour le travail n’est qu’un élément de la mobilité des
populations et, d’autre part, la solution ne se trouve pas dans un verrouillage hermétique
des frontières lourd de conséquences.
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
2
HASSAN BOUBAKRI – (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Sousse. Tunisie)
[email protected]
La Tunisie dans la transition migratoire au Maghreb et en Méditerranée.
Le passage de siècle (XXè-XXIè) a marqué pour le Maghreb une transition migratoire
incontestable. A l’origine région d’émission des flux, et qui le demeure toujours, cette
zone est devenue aussi un carrefour migratoire où se croisent des flux de migrants
venant des principaux ensembles géographiques voisins de cette région/ ou environnants
(Afrique subsaharienne et Moyen-Orient) et même de plus loin.
Il est tout aussi incontestable que la région maghrébine a été projetée au devant de la
« scène » migratoire internationale depuis que le contrôle des migrations dites
« irrégulières » et la répression des migrants dits « clandestins » et des passeurs sont
devenus un dossier récurrent dans les relations entre l’Europe Unie et les pays du
Maghreb.
Cette transition migratoire traduit et révèle également un ensemble de changements en
profondeur dans les pays et les sociétés de départ. Ces changements ont affecté les
« mondes » de l’émigration dans ces pays et sociétés. Les modes de migrer ont évolué,
les catégories et les profils des migrants se sont multipliés et sont plus diversifiés. De
nouveaux lieux et de nouvelles routes sont investis et mobilisés par les migrants et par
les différents acteurs impliqués dans la mobilité liée à la migration. De nouveaux
territoires sont réinventés. Les espaces et les champs de la migration sont plus articulés
et la géographie migratoire plus complexe.
THOMAS DUBOIS – (INED-EHESS, France)
[email protected]
Pression démographique et migrations étudiantes au Maghreb.
En Afrique du Nord, la transition démographique s’est diffusée sous des formes
« tardives, rapides et relativement convergentes » [Tabutin]. L'augmentation de la
population a cessé d’être la préoccupation principale des pays du Maghreb. La baisse
des naissances produit une rupture dans les nouvelles générations et concourt à isoler
les jeunes (15-25 ans) de ce premier quart de siècle. Ils seront sans doute les plus
nombreux qu’ait connu le Maghreb ! Les prochaines décennies vont surtout amorcer le
passage d’une population jeune à une population en âge de travailler largement
majoritaire, ce qui n’est pas sans conséquence sur les économies de ces pays et les
politiques de l’emploi. Toutefois, la conjonction du poids démographique des jeunes et du
retard à l’installation permet un investissement plus conséquent sous différentes formes :
un soutien de la fratrie, de la famille élargie. Celui-ci peut être utilisé notamment pour la
reconversion de l’activité productive familiale dans des secteurs plus variés telles que les
stratégies scolaires ou la migration.
Cette présentation vise à caractériser les migrations étudiantes dont les effectifs ont
augmenté à partir de la deuxième moitié du siècle. Elles correspondent à l’accroissement
de la demande mondiale d’enseignement supérieur (correspondance entre les transitions
démographiques et les démocratisations scolaires). A partir de cette période, la mobilité
étudiante internationale a accompagné le renversement des flux migratoires mondiaux.
Les pays du Maghreb ont fortement participé à ces mouvements dont la composition des
flux selon le sexe et l’origine sociale des étudiants, leur durée et leur signification se sont
modifiés.
Dans un contexte d’ajustement de l’économie marocaine et de pression démographique
fort sur le système scolaire et sur le marché de l’emploi, environ 15 % des étudiants
marocains sont expatriés dans un système d’enseignement supérieur étranger contre
moins de 5 % des tunisiens et des algériens. L’importante inscription d’étudiants en
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
3
provenance de pays Tiers tels que le Maroc dans la migration traduit une mobilité à la
fois géographique et économique de certaines catégories sociales que l’on ne retrouve
pas ou peu dans les mobilités étudiantes tunisiennes ou algériennes. Tandis que la
mobilité étudiante demeure sélective dans son ensemble, certaines sociétés comme le
Maroc montrent au contraire un investissement original et conséquent dans ce type de
migration. Les étudiants marocains expatriés en France se composent principalement de
catégories moyennes issues de la fonction publique et de catégories issues de l’artisanat
et du commerce. Pourtant, d’autres familles diffèrent dans leur qualité de sphères ou
d’unités productives. Les unes ont connu une ascension sociale remarquable et sont le
produit de la démocratisation scolaire, les autres demeurent exclues des secteurs du
travail formel et s’appuient sur une solidarité familiale exemplaire. Les stratégies scolaires
et migratoires peuvent ainsi être intégrées à la sphère familiale productive pour permettre
sa reconversion ou une diversification des ressources.
Mots clés : Transition démographique, structure d’âges et pression démographique,
mobilité étudiante, économie du savoir
ABDERRAZEK BEL HAJ ZEKRI - (Office des Tunisiens à l’étranger)
Les migrations tunisiennes : principales évolutions.
L’émigration s’est confirmée en tant que phénomène qui marque la société tunisienne.
Elle se caractérise par une :
- évolution du nombre et des caractéristiques des tunisiens à l’étranger :le volume des
tunisiens ne cesse d’augmenter malgré la fermeture officielle devant les flux migratoires ;
la structure de la colonie tunisienne enregistre des mutations démographiques
(rajeunissement et féminisation) et économiques exprimées par la formation d’une
diaspora composée de compétences diverses économiques et scientifiques et techniques
et hommes d’affaires.
- recomposition du paysage migratoire et apparition de nouvelles formes migratoires : la
Tunisie ,en continuant d’être un pays d’émigration, devient également un espace
d’immigration et de transit. De nouvelles destinations pour l’émigration tunisienne sont
apparues dont l’expression est la confirmation de l’Italie comme 2eme pays d’accueil des
tunisiens.
- une adaptation aux défis de développement auxquels la Tunisie est confrontée :
le développement économique
nécessite l’adhésion et la mobilisation de ses
potentialités intérieures d’une part et extérieures ( l’épargne de ses émigrés et leurs
capacités d’investissement) d’autre part .
La communication tente de présenter un aperçu sur ces mutations.
GILLES DUBUS - (Migrinter , CNRS-Université de Poitiers, France)
[email protected]
Les migrations tunisiennes : étude bibliométrique à partir des bases de données
de REMISIS, du CIEMI et de MIGRINTER
Dans les trois bases de données bibliographiques françaises spécialisées « migrations
internationales » - REMISIS, CIEMI, MIGRINTERNET -, nous avons recherché la place
de la littérature consacrée aux migrations tunisiennes.
Les bases consultées nous offrent un catalogue de plus de 100 000 notices
bibliographiques consultables sur internet dans lesquels figurent soit le descripteur
géographique « Tunisie », signalant des références bibliographiques qui traitent de la
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
4
problématique des migrations en Tunisie, soit le descripteur « Tunisiens » qui fait
référence à une population en situation de migration. Ce premier tri nous permet de
dresser un tableau de la littérature identifiée dans les bases de données
bibliographiques.
Dans un second temps, les descripteurs ont été associés à d’autres termes nous
permettant d’évaluer le poids des thèmes majeurs autour desquels l’étude des migrations
tunisiennes est associée, révélant ainsi les principaux champs d’intérêt des chercheurs.
L’enquête bibliographique que nous livrons est (hélas) évidemment indicative et
fragmentaire. Nous chercherons à comprendre pourquoi et à alerter sur l’édification d’un
outil documentaire efficace mettant en lumière les travaux des chercheurs.
KLAI LAMINE – (Comité Supérieur des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales, Tunis)
[email protected]
L’émigration tunisienne interarabe : enjeux et perspectives.
Un nombre considérable de pays arabes bénéficie d’importantes richesses - surtout
pétrolières – mais ont un besoin constant d’ouvriers étrangers, même non arabes. Ces
émigrés dépassent parfois le nombre des autochtones comme le Koweït par exemple.
La Tunisie, étant un pays arabe disposant d’une offre importante d’émigrés, peut trouver
dans les pays arabes d’accueil une destination migratoire privilégiée qui profite d’une
homogénéité culturelle au niveau de la langue, la religion, la culture, les habitudes
similaires encourageant l’émigration vers les pays arabes.
Néanmoins, les Tunisiens sont loin d’être tentés par cette émigration arabe et préfèrent
émigrer plutôt vers des pays occidentaux de plus en plus hostiles à leur accueil et
présentant un modèle socioculturel et civilisationnel différent.
C’est ainsi que le nombre des émigrés tunisiens dans tous les pays du monde arabe (soit
129.664 émigrés dont 90.946 dans les pays du Maghreb principalement en Libye 71.522)
ne représente en l’an 2006 que 13,32% de l’ensemble des Tunisiens à l’étranger (soit
973.140 émigrés).
Dans cette communication, nous souhaitons présenter un résumé des résultats d’une
étude sociologique que nous avons menée sur « l’émigration tunisienne interarabe» dans
le cadre d’une thèse de doctorat en sociologie. Cette étude a utilisé les techniques de
recherche sociologiques suivantes : un échantillon de 350 émigrés tunisiens (90%
émigrés masculins et 10% féminins) à travers un questionnaire écrit. (Enquête par
questionnaire).
PIERANGELA FONTANA – (Stratégie-Recherche sociale & développement, Tunis)
[email protected]
Les projets pour la gestion de la migration organisée entre la Tunisie et l’Italie :
une expérience d’étude et action sur le terrain.
SYLVIE MAZZELLA - (CNRS-IRMC)
[email protected]
Une minorité visible en Tunisie : les cadres subsahariens de la BAD
La communication propose une analyse sur la migration qualifiée en Tunisie, celle des
cadres de la Banque Africaine du Développement arrivés en 2003 avec l’installation du
siège de la Banque (BAD) à Tunis suite aux événements politiques survenus en Côte
d’Ivoire, soit près de 1000 personnes transférées et leurs 800 enfants et personnels de
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
5
maison. Cette installation, après une phase d’évacuation d’urgence, ne s’est pas
déroulée sans effets sociaux dans la société d’accueil, suscitant, dans certains cas, des
tensions sociales voire racistes.
La venue de ces migrants est un bon terrain d’analyse, non seulement des retombées
migratoires en Tunisie du développement de la coopération économique et scientifique
réalisé ces dernières années en direction de l’Afrique, mais aussi, et surtout, de la place
de l’étranger dans la société tunisienne qui tend à se modifier.
Aujourd’hui, après quelques années de présence, les effets sociaux de cette migration
dans l’espace public sont multiples. La communication les précise et propose des pistes
de réflexion sur le caractère exemplaire de cette « migration qualifiée en exil » tant dans
le contexte tunisien que dans la migration internationale en général.
Cette communication poursuit une réflexion sur la migration subsaharienne en Tunisie
engagée depuis plusieurs années, et qui a fait l’objet d’un article « La Tunisie entre transit
et immigration » en collaboration avec Hassan Boubakri (Autrepart, 2005).
Mots clés : Migration internationale - Elite professionnelle - Maghreb - recomposition
socio-urbaine.
CYRINE HAMIDA – (Université de Paris VIII et Université FU Berlin)
[email protected]
L’histoire et l’évolution de l’immigration tunisienne en Allemagne.
Lorsque l’immigration tunisienne est évoquée dans la recherche scientifique, elle est
souvent liée à la France en raison des relations entretenues entre les deux pays à la fois
par le contexte colonial et par les intérêts économiques. Néanmoins, depuis plus de
quarante ans, les flux migratoires de Tunisie se sont diversifiés en fonction des pays de
destination, des décisions politiques et des besoins économiques. Ainsi, l’état des lieux
de l’immigration tunisienne en Allemagne soulève des réflexions sur l’évolution des flux
migratoires et permet d’émettre des hypothèses sur les perspectives à venir.
En 1965, le gouvernement allemand signe une convention bilatérale avec le
gouvernement tunisien pour recruter des forces de travail en raison de la pénurie de
main-d’oeuvre dans le secteur industriel en pleine expansion. Cette convention reposait
sur d'une part, des besoins de main d'œuvre du fait d'une forte croissance économique
en Allemagne, d'autre part sur la volonté du gouvernement tunisien de désengorger son
propre marché du travail, mais aussi sur l'impact économique de travailleurs retournant
dans leur pays avec une qualification, et sur l'envoi d'argent aux familles restées en
Tunisie. Néanmoins, des difficultés économiques (la récession de 1967, la crise pétrolière
de 1973) amènent la République fédérale d’Allemagne à décréter un arrêt du recrutement
en 1973.
Ainsi, les travailleurs tunisiens redoutant que des dispositions plus restrictives ne suivent,
s'empressent de faire venir les membres de leurs familles grâce à la politique du
regroupement familial. Au milieu des années 1980 et jusqu’aux années 1990, la politique
de retour menée par le gouvernement fédéral allemand incite certains travailleurs
tunisiens et leurs familles à choisir le retour définitif alors que d’autres décident de rester
en République fédérale d’Allemagne. Au fil des années, l’immigration tunisienne issue de
la période du recrutement des Gastarbeiter a trouvé une deuxième terre d’accueil,
l’Allemagne. Dans les années 1990, la question d’intégration des jeunes issus de
l’immigration représente un thème essentiel pour les pouvoirs publics et les syndicats
allemands. La communauté tunisienne se mobilise alors à travers des associations et des
initiatives d’aide pour ces jeunes afin d’aider les familles à soutenir leurs enfants dans
leur parcours scolaire ou universitaire.
Aujourd’hui, les flux migratoires se sont diversifiés et les politiques migratoires au sein de
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
6
l’Union européenne se sont durcies. L’émigration tunisienne vers l’Allemagne devrait
rester insignifiante mais compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre pour certaines
branches d’activité et le recul démographique de l’Allemagne, il serait envisageable que
les entreprises allemandes fassent appel comme dans les années 1960 à des travailleurs
tunisiens qualifiés pour des contrats temporaires.
Mots clés : travailleurs tunisiens en Allemagne, immigration économique, politique de
retour, politiques migratoires, intégration des futures générations, perspectives d’avenir
ABDERRAZEK OUESLATI – (Migrinter , CNRS-Université de Poitiers, France)
[email protected]
La migration tunisienne en France, 40 ans après, une nouvelle photographie entre
ici et là – bas.
Depuis le déclenchement de l’émigration maghrébine jusqu'à nos jours, les Tunisiens
occupent la troisième place, en nombre de personnes concernées, après les Algériens et
les Marocains, en France. De l’indépendance à nos jours, le chiffre a considérablement
augmenté. Au cours de cette longue période d’émigration, les diverses caractéristiques
de ces communautés ont évolué en « terre d’exil », tout en gardant leurs spécificités
locales et nationales. L’expérience migrante récente des Tunisiens en France reflète un
parcours de recomposition, démographiques socioprofessionnelles et économiques,
durant quarante années.
En effet, cette population a connu une évolution dans ses structures mais aussi dans sa
répartition spatiale et temporelle dans les deux espaces (espace d’origine et espace
d’accueil). Durant plus de quarante années en « terre d’exil », ces Tunisiens « d’outre
mer » ont acquis un comportement varié, d’ici et de la – bas. Les relations avec le pays
d’origine sont fortes, d’autant plus renforcées par l’encadrement toute au long de l’année
en France comme en Tunisie.
Ces diverses évolutions dans la migration tunisienne, donne une nouvelle photographie
de ces « Tunisiens de France ».
-oOo-
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
7
La migration irrégulière :
un nouveau champ de recherche
-oOoTAOUFIK BOURGUIBA – (Faculté de Mahdia, Tunisie)
Ces indésirables acteurs mobiles chassés par le système monde, une nouvelle
réflexion sur la migration clandestine à travers les générations migratoires : le cas
des pratiques « msakni »
Malgré que la migration clandestine soit un paradigme produit par la politique migratoire,
elle attire à l’heure actuelle l’attention des chercheurs en sciences sociales qui le
reproduisent sans réserve. Cependant, la mobilité vers l’Europe était provoquée par le
colonialisme occidental et notamment massifiée dès la fin de la deuxième guerre. Elle
marquait une réponse de pauvres au nouvel ordre mondial et au désintéressement de
l’Etat internationalisé et poussait depuis ces acteurs indésirables à se frayaient par tous
les moyens le chemin de la réussite sociale toujours possible outre-frontières. Cette idée
oriente ma réflexion sur ce phénomène et me pousse à chercher sa diachronie à travers
les générations migratoires et à partir de l’exemple des « msakni » connus par leur
mobilité vers la rive nord du bassin méditerranéen depuis la fin du colonialisme.
MEHDI MABROUK – (Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Tunisie)
[email protected]
La migration clandestine en Tunisie : foyers et typologie.
Malgré les mesures sévères adoptées par la Tunisie (loi février 2004..) à fin de lutter
contre l’émigration clandestine, les flux migratoires n’ont cessé de croître .les conditions
d’une perpétuation de l’émigration clandestine se trouvent renforcées non seulement par
des conditions économiques et sociales très difficiles, mais aussi par des pratiques
migratoires très particulières ajustées aux spécificités des foyers migratoires.
Dans cette communication, notre attention se focalise principalement sur deux axes :
1)-Comprendre le processus de l’émergence des différents foyers de la migration
clandestine en Tunisie .
2)-Saisir, en s’appuyant sur une sociologie descriptive, la logique de toute une panoplie
des pratiques migratoires très diversifiées : financement, organisation, moyens, culture et
savoir faire.
Si la sociologie de la migration a tenté souvent de présenter une typologie des migrants,
cette communication se propose de contribuer à l’élaboration d’une typologie de l’acte
migratoire clandestin en l’insérant dans toute sa localité significative.
ZIED HADFI – (Université de Paris VIII)
[email protected]
Les « mutations » au sein de la migration clandestine tunisienne.
Ce travail est à l’origine d’une enquête de terrain : émigration clandestine : projet
personnel, réseaux et insertion. L’investigation est le fruit d’une observation participante,
d’une immersion dans les rouages de la clandestinité : travail au noir, vie quotidienne,
interactions et négociations sociales qui en découlent. Nous avons voulu cerner l’action
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
8
sociale dans sa totalité, là où elle se produit dans le temps et dans l’espace par les
acteurs sociaux (les clandestins). Leur pratique et leur action forment la colonne
vertébrale des récits de vie recueillis. On trouve ici des véritables histoires de vie des
migrants relatées avec leurs propres mots. Des récits variés et émouvants permettant
l’assomption d’un « Je » « hors du commun », très puissant qui relate un moment crucial
et dramatique de leur histoire. Les textes produits par les enquêtés révèlent une
articulation entre la première personne du singulier (je) et la première au pluriel (nous). Ici
l’enquêté parle au nom de toute la communauté des clandestins, en décrivant leur
calvaire, leur peur, mais aussi leur espérances et leur réussite. A travers l’enchaînement
des différentes formes pronominales : « ils », « on », « y »…nous avons pu cerner
l’interaction sociale et la relation dont l’immigré clandestin entretient avec l’ensemble des
intervenants dans l’opération de la migration : passeur, trafiquant, compatriote,
compagnon de route et groupe d’accueil…Cette enquête a cherchée essentiellement a
mettre en lumière leur « savoir- traverser », et de cerner un moment charnière traduit par
une « hijra » (migration ) à la fois par l’esprit et par le corps. En suivant ici des itinéraires
complexes et des plans de fuite presque parfaits. La présente recherche approche le
sujet étudié à partir d’un angle « interne » en s’attachant à comprendre les facteurs
(push /pull) qui ont chassé ces clandestins de chez eux. En ruant dans des aventures
quelque fois suicidaires là où on leur dit que la terre ruissèle du lait et du miel. Partant
des pays qui ne sont tout de même pas à la mendicité internationale. Puis à partir d’un
angle « externe », en cherchant à cerner leur situation vulnérable tout en décrivant les
dangers qui planent sur eux et les peurs qui les habitent, et en mettant en lumière leur
anticipation et leur espérance d’avenir. Nous tenterons également d’analyser leur identité
sociale et le degré d’attachement à cette identité dans les pays d’arriver. En fin, nous
tenterons d’élucider en quelque sorte la gestion et la mobilisation des flux migratoires
clandestins par les réseaux mafieux en tant interne qu’externe. Aussi, cette recherche a
le souci de traiter la problématique identitaire, surtout religieuse dans la mesure où leur
vulnérabilité identitaire les rend (les migrants
clandestins) plus sensibles au
déracinement. Ils manifestent contre l’acculturation en expriment le besoin de retourner à
la religion. Un retour qui s’inscrit dans une conjecture internationale caractérisée par la
montée en puissance d’un Islam fortement politisé.
Mots clés : … clandestin, « harga » (brûler), réseaux, mutation, insertion
MOHAMED CHAREF – (Université Ibn Zohr – Agadir /Obs. Régional des Migrations Espaces et
Sociétés MA)
[email protected]
Le Maroc : d’une émigration à l’autre.
Le nouveau millénaire est marqué au Maroc, par de profondes mutations migratoires
conséquences d’un paradoxe tout à la fois endogène et exogène. Du fait de sa position
géographique, ce pays se trouve de plus en plus amené à devoir jouer activement le rôle
de « glacis » à la porte de l’Europe. De la même manière que le Mexique à celle des
Etats-Unis. Aussi après avoir été pendant longtemps connu comme pays d’émigration, il
tend à devenir de plus en plus un pays d’immigration et surtout de transit. En effet, la
fermeture des frontières de l’Europe ainsi que le durcissement des contrôles pousse de
nombreux candidats à l’émigration, à chercher des solutions de rechange. Le tout, dans
un mouvement qui se complexifie et se durcifie ; à l’image de la globalisation que nous
sommes en train de vivre. Aussi dans cette communication serons-nous amené à
aborder la mondialisation de la migration marocaine, avec plus de trois millions
d’individus vivant et travaillant à l’étranger !
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
9
Nous parlerons aussi des cinquante et un mille étrangers (environ) résidant officiellement
au Maroc. Mais nous axerons surtout notre perspective, sur les milliers de clandestins qui
rêvent d’atteindre l’autre rive risquant pour cela même leur vie.
Ainsi, il y aurait eu selon le ministre de l’intérieur, durant l’année 2004, plus de 26 000
arrestations et environ 425 réseaux démantelés. C’est dire l’importance du phénomène
ici considéré. Mais ce qui est le plus saisissant et renforce l’aspect de dynamique liée à
la globalisation ; c’est que les sub-sahariens s’ils en constituent une part importante avec
les marocains. D’autres échouent aussi sur les rivages marocains en provenance de
contrées de plus en plus lointaines (venant de Chine, Pakistan, Inde, Bengladesh,
Colombie…). Phénomène de genre puisque touchant aussi les femmes et les enfants
(accompagnés ou non). Ne pouvant résoudre à lui seul ce problème (pour des évidentes
liées à l’économique, au juridique, politique etc..) le Maroc, subit la pression européenne
en vue de jouer le rôle de ‘gendarme’ aux portes d’un eldorado européen devenu
citadelle.
Thématique devenue centrale dans les axes de discussions euro-méditerranéens,
notamment dans le cadre des rencontres dites « 5+5 ».
Aussi, nous nous basons pour ce faire sur des enquêtes de terrain effectuées dans cette
optique, au Sud Ouest marocain dans le cadre du projet DUD, et des entretiens que nous
avons eux avec des immigrés africains en Espagne et au Portugal. De même que le
travail effectué dans le cadre du rapport pour le CCDH. Il s'agit pour nous d'abord et à
partir de témoignages recueillis, de prendre la mesure des expériences humaines, des
contraintes socio-économiques et des enjeux politiques qui poussent de plus en plus les
candidats à l’émigration dans une course effrénée vers un ‘l’Eldorado’ supposé ! Il y
aurait d’après diverses sources, plus de 100 000 tentatives de passage clandestin
annuellement vers l’Espagne, plus de 30 000 arrestations rien que pour les Canaries en
2006. C’est une aventure à hauts risques, pour ne pas dire une « ruée vers la mort ». Il
est incontestable, aujourd’hui, que l'émigration emprunte de nouvelles trajectoires,
laissant perplexe quant à la longueur du chemin parcouru, à ce qu'il aurait coûté aux
candidats et aux risques encourus par ces derniers. Ceci d’autant plus qu’ils sont amenés
à évoluer dans des zones sensibles à bien des égards et à côtoyer d’autres sociétés et
cultures. Aussi, notre second objectif est de tenter de saisir la réaction de la société
marocaine vis à vis de ces migrants tout à la fois « proches et lointains ». Qui se disent
souvent être des « exilés politiques » mais dont on sait certainement le poids de
l’économique dans la décision de partir à travers les chemins de l’errance exilaire.
-oOo-
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
10
L’émigré comme acteur de développement
-oOo-
FAOUZI RASSAS – (OIM, Tunisie)
[email protected]
Migration et développement : défis politiques actuels.
Le développement est depuis longtemps un centre d’intérêt pour l’Organisation
internationale pour les migrations. L’OIM a déjà reconnu la complexité de la relation entre
la migration et le développement il y a longtemps. La résolution de constituer un Comité
intergouvernemental provisoire pour les mouvements migratoires d’Europe (PICMME)1,
adoptée en 1951, a en effet souligné l’existence d’une « étroite relation (…) entre le
développement économique et l’immigration ». Déjà dans les années 60, le CIME,
comme l’OIM s’est appelé par la suite, a élaboré des programmes spécifiques « Migration
pour le Développement » afin d’améliorer le développement par le biais de la migration.2
Aujourd’hui, la relation entre migration et développement est une facette de plus en plus
importante dans les activités de l’OIM. Ceci, en partie, se retrouve également dans le
nombre croissant de pays africains et asiatiques qui ont adhéré à l’OIM au fil des ans.
L’hypothèse clé de l’OIM est que la migration internationale, si elle est gérée
efficacement, peut contribuer à la croissance et la prospérité des pays d’origine et de
destination. Dans ce sens, les migrants sont considérés comme des agents potentiels de
développement qui renforcent la coopération entre les sociétés des pays d’origine et des
pays d’accueil. Alors que les activités de l’OIM sont donc axées sur le renforcement des
aspects positifs de la migration, l’approche est suffisamment inclusive et adaptable pour
s’attaquer également à des aspects relatifs aux causes profondes de la migration et en
alléger les conséquences négatives. Les activités de l’OIM relatives à la migration et au
développement peuvent être globalement structurées suivant plusieurs domaines :
dialogue politique international, recherche stratégique et programmes de gestion de la
migration, dont la coopération technique et les opérations.
Le but global de l’OIM est :
D’exploiter le potentiel que représente la migration internationale pour le
développement dans le cadre d’un mouvement ordonné.
l’OIM a mis en œuvre des projets de migration directement liés au développement dans
plus de 30 pays en Afrique, Asie centrale, Caucase, Asie du Sud, Sud-Est asiatique et
Europe du Sud-Est.
La migration internationale possède un énorme potentiel de développement pour les pays
d’origine, en particulier pour les moins développés d’entre eux. Elle peut contribuer à la
réduction de la pauvreté aux niveaux local et national, améliorer le développement
humain durable et réduire la vulnérabilité économique de ces pays. Par conséquent, la
gestion de la migration est un élément important dans une stratégie visant à réaliser les
Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Les pays de destination ont traditionnellement cherché à réduire et / ou limiter la
migration internationale. Aujourd’hui, cependant, la nécessité d’une plus forte immigration
pour répondre à leurs besoins en matière de démographie et de main-d’œuvre est de
plus en plus reconnue. Ce fait représente pour la communauté internationale une
opportunité de concilier les politiques de migration avec les stratégies de développement.
1
Le PICMME a changé de nom pour devenir Comité intergouvernemental pour les migrations européennes, puis Comité
intergouvernemental pour les migrations et enfin, en 1989, OIM.
2
Pour plus de détails, voir chapitre 3, Ducasse-Rogier, M., The International Organization for Migration, 1951 – 2001.
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
11
Les éléments suivants sont importants dans le cadre d’une approche globale :
Garantir que la migration soit intégrée dans les cadres de développement et les
stratégies anti-pauvreté ;
Une gestion efficace des envois de fonds ;
La mobilisation et l’implication des diasporas et des réseaux transnationaux dans
les stratégies de développement ;
Faciliter le retour et la réintégration des migrants ;
Des programmes de migration de main-d’œuvre ciblés et complets.
Aujourd’hui, les décideurs disposent d’une réelle opportunité de créer une situation
gagnant - gagnant dans le domaine de la gestion de la migration internationale au profit
des migrants, des gouvernements et des communautés de tous les pays du monde.
Dans cette même optique, et en vue de contribuer aux efforts déployés par la
communauté Internationale en vue de maximiser les effets positifs de la migration
internationale tout en en réduisant les effets négatifs, l’OIM a lancé lors de la tenue du
Dialogue de Haut Niveau sur la Migration et Développement au mois de septembre 2006
sous l’égide des Nations Unies une proposition pour la mise en place à l’échelle d’une
Initiative Internationale « Migration et développement ». Le document en annexe à la
communication en donne une description détaillée
YVES BRUNNER - (ANAEM, Tunisie)
Présentation de l’ANAEM et ses missions.
TAOUFIK GAMMOUDI & MONGI SGHAIER - (Institut des régions Arides Médenine. Tunisie)
[email protected]
Contribution à l’évolution d’impact de l’émigration sur la région de départ : cas de
l’oasis continental de Fatnassa, sud-ouest de la Tunisie.
De nos jours, nous assistons à un regain d’intérêt à la question de l’émigration
internationale et ses impacts socio-économiques sur les régions de départ. C’est ainsi
que l’émigration peut jouer un rôle prépondérant dans le processus de développement
comme elle pourra avoir des impacts négatifs.
L’objet de ce travail est de contribuer à l’analyse du phénomène migratoire et son impact
sur la région de départ. Ainsi, nous analyserons le phénomène migratoire dans une
oasis continentale de sud-ouest de la Tunisie (oasis de Fatnassa) et ses impacts
moyennant les résultats statistiques des enquêtes et des interviews auprès des
ménages.
Ce travail a finalement montré que l’accroissement des revenus des ménages émigrants
à travers la rente migratoire a contribué à une amélioration des conditions de vie et à des
investissements dans divers secteurs agricoles et non agricoles.
Mots clés : émigration, impact socio-économique, région de départ.
-oOo-
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
12
Identités et dynamiques socioculturelles :
pratiques et mutations « ici et là- bas »
-oOoMARIE-ANTOINETTE HILY – (Migrinter, CNRS-Université de Poitiers, France)
[email protected]
« Etre d’ici et de là-bas » : mobilité, appartenance.
Le « migrant » qui n’est plus « ici ou là-bas » ni même « entre ici et là-bas » mais
aujourd’hui par son mouvement dans le temps et dans l’espace « ici et de là-bas » se
trouve en situation de décliner les lieux au pluriel et de mobiliser dans des réseaux
d’appartenance multiples. C’est du moins ce qui se dégage de différents travaux menés
ces dernières années dont ceux qui nous présentent une nouvelle figure de migrant : « le
migrant connecté » (D. Diminescu). Mais on peut se demander dans quelles mesures les
relations sociales à distance viennent remplacer sans dommage les relations sociales qui
se construisent « en présence » et de quelle nature est le lien maintenu sans présence
physique, sans « interactions co-présentes » régulières et fréquentes ?
On présentera une réflexion sur la question suivante : comment des « migrants »
peuvent-ils être « d’ici et de là-bas ». Dans cette perspective, la notion de « ici et là-bas »
peut fonctionner comme un embrayeur conceptuel permettant d’interroger les formes de
lien entre les territoires et les formes d’appartenance et, partant, de réfléchir aux effets
des expériences des mobilités. Pour importants que soient aujourd’hui les moyens
d’entrer en communication à distance, ils ne sauraient remplacer les rencontres
physiques, le regard de l’autre, le langage gestuel etc. Il s’agira donc d’interroger les
formes de sociabilité du « migrant connecté » et sa capacité à maintenir du lien ou plus
généralement de l’appartenance à plusieurs communautés.
BARBARA CAPUTO – (Université de Milano-Bicocca, Milan, Italie)
[email protected]
Négociation identitaire et hybridation parmi les immigrés musulmans tunisiens de
Milan.
Je m’attacherai à analyser les tactiques d’intégration et d’hybridation des quelques
immigrés Tunisien qui vivent à Milan au travers de leurs récits personnels. Je montrerai
comment, dans le contexte spécifique de leur parcours migratoire, les Tunisiens ont
interprété leurs expériences biographiques et leurs catégories identitaires, de manière de
s’insérer dans le contexte social et relationnel urbain. Ils ont négocié leurs catégories de
manière dialogique, afin de construire un espace de significations commun à eux et aux
Italiens, en développant pendant le temps une nouvelle identité issue de l’ensemble de
leurs expériences de vie. Parmi les personnes interviewées, il y a eu aussi de couples
mixtes. L’analyse a pu amener le chercheur à constater qu’il n’y a pas une différence très
forte entre couples mixtes et couples tunisiens en ce qui concerne la négociation de
catégories et la création d’espaces communs. Toutefois on a essayé de garder dans
l’analyse et l’interprétation des récits, la spécificité propre a chaque parcours
biographique.
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
13
KHEMEIS TAAMALLAH – (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Tunis)
[email protected]
Mutations socio-démographiques et intégration des Tunisiens en France.
Contrairement aux Algériens et aux Marocains, les Tunisiens ont émigrés tardivement en
Europe et particulièrement en France. On y comptait 4800 tunisiens en 1954 contre
211000 algériens. En 2001, la colonie tunisienne résidant en France s'élève à 470 549
personnes, au lieu de 78581 en Italie, 44143 en Allemagne et 16305 en Belgique.
Jusqu'au milieu des années 60, la plupart des migrants Tunisiens installés en France,
sont des paysans relevant du monde rural. Par la suite, l'émigration s'étend à d'autres
couches sociales de la population d'origine urbaine. Les principales régions de départ
des émigrés vers la France sont : le grand Tunis, le sud-est et le nord-ouest. Les
Tunisiens empruntaient, surtout dans les années 70, l'axe traditionnel Marseille- ParisLion- qui constituait de grands bassins d'emplois. Ils travaillent notamment dans le
commerce, la restauration et les services (50%), l'industrie et le bâtiment (46%).
Cependant, et suite aux chocs pétroliers (1973-1979), l'immigration a été freinée et les
données socio-démographiques de la population tunisienne résidant en France ont
considérablement changé et ont subi un important renversement. En effet, on a observé
un mouvement de retour vers le pays d'origine, environ plus de 40 000 retours depuis
1974.
Les mutations socio-démographiques qu'a connu la colonie tunisienne en France ont
joué un rôle prépondérant dans le processus d'intégration des familles tunisiennes dans
la société française. Plusieurs facteurs en rapport avec l'éducation, la formation
professionnelle, l'emploi , l'action associative , la participation politique, le type du
logement, le comportement de procréation et l'acquisition de la nationalité française, etc;
expliquent ce phénomène. Cependant, le concept d'intégration demeure assez vague
susceptible d'interprétations variables.
KAOUTHER KOOLI & CHERIFA KASSAR – (ISG Tunis, IHEC Carthage)
[email protected]
[email protected]
Les pratiques de communication des immigrés et les technologies de l’information
et de la communication.
Les technologies de l’information et de la communication modifient profondément les
comportements des individus. Elles constituent l’une des dimensions déterminantes de la
mondialisation.
Mondialisation ou mondialisations des échanges de diverses natures. Pour certains, ce
n’est qu’une intensification de l’internationalisation. Pour d’autres, c’est une rupture avec
l’internationalisation entrainant le monde entier dans un phénomène complexe où les
individus sont à la fois sujets et acteurs de cette mondialisation.
La mondialisation suppose notamment la mobilité des individus. De nombreux travaux
attestent de l’importance de ce phénomène d’immigration ou de migration.
Pour les immigrés les technologies de l’information et de la communication ont toujours
joué un rôle clé dans la détermination de leurs comportements.
Ces TIC permettraient en effet, et d’une part de maintenir le lien avec le pays d’origines
et d’autres part, de faciliter l’intégration de ces mêmes individus dans le pays d’accueil.
Cependant, les immigrés seraient en passe de devenir des « marionnettes » manipulés
par les TIC et notamment les médias en provenance des pays d’origine et d’accueil.
le problème de la cohérence des discours issus des différents pays s’impose et légitime
en notre sens l’étude des pratiques de communication des immigrés.
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
14
En effet, il serait primordial et indispensable de bien comprendre ces pratiques afin de
coordonner les efforts de communication fournis aussi bien par les pays d’origines et
d’accueil et ce afin de garantir l’efficacité de la communication avec les immigrés.
On entend par efficacité, l’atteinte des objectifs des pays d’origine et d’accueil.
Une recherche a été menée dans le but de classifier les médias auxquels est exposé
l’immigré. Il s’agit notamment des médias traditionnels reçus par les immigrés, les médias
traditionnels reçus par les nationaux contribuant à un paradoxe nourri à la fois par
l’exclusion et l’intégration des immigrés, et les médias ethniques qui constituent une voie
de transmission de l’information sur la vie du pays d’accueil et sur les services
gouvernementaux, sociaux et politiques et en même temps ils contribuent au maintien
des liens avec le pays d’origine et au sein de la communauté.
Dans cette recherche, nous nous proposons d’aborder la question de la communication
avec l’immigrée dans l’objectif d’essayer de comprendre les messages véhiculés par les
différents médias et d’évaluer leur cohérence et leur efficacité.
Il s’agit d’abord, de dresser une classification des nouvelles technologies de
communications les plus utilisées par les immigrées ; ensuite, nous nous proposons de
comprendre ces nouvelles pratiques de communication tout en faisant référence au
schéma classique de la communication proposé par le sociologue américain Harold
Casuel dressant le processus suivant de communication.
Etudier et comprendre ces pratiques pourraient permettre d’améliorer l’efficacité de la
communication et de résoudre les problèmes des immigrés.
Mots clés : Communication, émigré, médias
GUY PIACKA – (INJEP France)
[email protected]
Une jeunesse française en mal d’intégration ou d’insertion ?
La France accueille une importante population issue de l’immigration d’Afrique
subsaharienne. Celle-ci commence maintenant à faire l’objet d’études comme c’est déjà
le cas depuis de nombreuses décennies pour la communauté originaire du Maghreb.
Notre intervention dans ce colloque se base sur un processus initié par l’Institut National
de la Jeunesse et de l’Education Populaire dans le cadre du Forum de la Jeunesse
franco-africaine qui vise à donner la parole à ces jeunes et à mettre les débats dans une
perspective scientifique avec le concours d’universitaires, en vue d’ouvrir un espace de
dialogue avec les autorités publiques notamment.
KAMEL TOUATI – (Institut National de Travail et des Etudes sociales de Tunis)
[email protected]
Deuxième génération maghrébine en Europe : problèmes et perspectives.
Cerner et étudier les problèmes que peuvent rencontrer les jeunes Tunisiens issus de
l'immigration en France et surtout analyser le problème d'intégration dans la société
Française, ceci à travers une enquête réalisée auprès de 120 jeunes tunisiens issus de
l'immigration en France et qui sont âgés de 25 à 34 ans. Nous avons utilisé une
régression logistique pour en savoir si ces jeunes sont intégrés, et à quel degré.
Les variables utilisées pour mesurer le degré d'intégration sont : l'âge: (à travers cette
variable j'ai séparé ceux qui sont nés en France de ceux qui sont nés en Tunisie), le
sexe, la profession et le logement. Trois scores sont envisagés dans cette régression :
- inférieur à 40% : une faible intégration
- entre 40 et 60% : moyenne intégration
- plus que 60%: une bonne intégration
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
15
les résultats montrent que le degré d'intégration dépend dans une large mesure des deux
principales variables : la profession et le logement
TAHAR BERIRI – (Institut supérieur de l’animation pour la jeunesse et la culture)
[email protected]
Genèse d’une logique d’émigration : l’émigré entre l’Etat de l’extranéité et
l’associalisation éphémère (inclusion – exclusion)
L’émigration est un phénomène qui est aussi ancien que l’homme lui-même. Elle a existé
bien avant les frontières et les Etats, devenue aujourd’hui un enjeu socio-économique
majeur, elle révèle maux et incohérences entre les peuples et les pays. Ces maux
provoquent des déséquilibres aussi bien dans les pays d’origine que dans les pays de
transit ou de destination. Ces déséquilibres deviennent préoccupants pour tous car ils
menacent la dignité des personnes, le respect de la souveraineté des Etats, le tissu
économique et social.
C’est parce que nous savons que le destin de nos pays entre-mêlé que nous allons
essayer de dégager les causes et les origines de l’émigration ainsi que son impact sur le
comportement des individus et des groupes afin d’élucider les différentes situations que
vivent « le proche et le lointain ».
MAKRAM MANDHOUJ – (Faculté des Sciences Humaines et Sociales, Tunis)
[email protected]
Migration internationale et pratiques matrimoniales dans le Sahel Tunisien. Le cas
de la ville de Sayada.
Aujourd’hui la question migratoire pend de plus en plus d’ampleur suite à une nouvelle
distribution des rôles et des richesses. En conséquence, les logiques et les stratégies
prennent de nouvelles allures et participent à la création de nouvelles formes migratoires
répondant à la régénération des flux et à une réadaptation aux caractéristiques des
pratiques migratoires.
L’objet de l’article que nous proposons creuse la problématique des pratiques
matrimoniales dans la migration internationale à partir d’une ville du Sahel central
Tunisien : Sayada. Il s’agit d’identifier les dynamiques sociales qui accompagnent les
pratiques matrimoniales des acteurs émigrés Sayadis, ainsi que les nouvelles stratégies
migratoires développées par des personnes, les ménages et les groupes familiaux.
En effet, les pratiques matrimoniales comme formes courantes de la vie sociale, sont
désormais tributaires et sources de nouveaux rapports sociaux. Ces pratiques
deviennent l’objet d’une production de mobilisation collective exprimant un rapport de
plus en plus accentué et ciblé vers un processus migratoire entretenu dans un cadre
communautaire et familial très restreint dirigé essentiellement par les femmes. Le désir
migratoire qui est à la base une conception individuelle devient une contrainte collective
négociée par des pratiques matrimoniales. Des sources de toutes natures sont
mobilisées, réseaux familiaux, mémoire collective et ordres moraux, afin d’intégrer de
nouveaux prétendant à l’émigration internationale dans les meilleures conditions
possible par la voie du mariage.
C’est le dépouillement de 942 contrats de mariage des émigrés Sayadis qui nous a
permis de repérer et d’analyser la construction de nouvelles formes de sociabilité et la
construction des réseaux liés aux alliances matrimoniales au sein de la société locale et
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
16
aux mariages mixtes contractés à l'étranger ou à partir de l'étranger.
Les questions auxquelles tente de répondre cette contribution sont : quelles sont les
pratiques matrimoniales développées par les émigrés Sayadis ? Quels sont les acteurs
sociaux impliqués dans cette forme de sociabilité ? Et quelles sont les stratégies
élaborées par les acteurs migrants dans les unions conjugales ?
Mots clés : migration internationale – pratiques matrimoniales – stratégies matrimoniales
– alliances matrimoniales - réseaux familiaux – consanguinité – deuxième génération –
logiques sociales - sociabilité – contrainte collective – matrilinéarité.
BECHIR TLILI – (Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis)
[email protected]
La vieillesse des immigrés retraités : une vieillesse difficile
Comment l’émigré-immigré qui a toujours été défini par le travail, à travers le travail et par
rapport au travail tend-il à voir et à percevoir, à représenter et à concevoir, à porter et à
vivre la retraite en tant que vacance et, par cela même, en tant que rupture de l’ordre du
travail salarié et industriel et, corrélativement, de l’ordre de l’émigration-immigration?
Autrement dit, comment les immigrés retraités, dont la vie a été, en grande partie,
produite par les Autres, inventée selon les intérêts des Autres, classée selon la logique
des Autres et consommée chez les Autres et dans la terre des Autres, vont-ils
réapprendre à vivre “chez eux” si tant est que ce mot ait un sens puisque leurs
communautés d’origine ont subi, elles aussi, des transformations profondes depuis leur
émigration et suite à leur émigration-immigration?
Ce papier a pour ambition de répondre à ce questionnement en portant l’enquête dans
une double directions : Dans un premier moment, nous essayons de saisir et d’analyser
les rapports de force qui traversent les liens ou les ruptures que les immigrés cherchent à
construire et à instituer entre eux-mêmes et la communauté soi-disant d’origine.
Autrement dit, il s’agit d’interroger les stratégies, les ruses, les jeux, les mises en scène
et les pratiques ostentatoires par lesquels et à travers lesquels l’immigré retraité cherche
à se définir et à se constituer soit pour construire une place au sein de la communauté et
se réinsérer, par cela même, au groupe soi-disant d’appartenance soit pour se distinguer
et pour se démarquer ouvertement par rapport à l’ordre paysan et aux valeurs de la tribu.
Dans une deuxième direction, il s’agit de porter l’enquête sur les rapports de force qui
traversent la famille de l’émigré-immigré retraité: rapports de force entre les sexes et
particulièrement entre ce dernier et sa femme mais aussi rapports de force entre les âges
et en l’occurrence entre l’émigré-immigré retraité et sa progéniture.
Mots clés : vieillesse – retraite – immigrés – travail – non travail
-oOo-
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
17
La place de la femme émigrée dans la migration
-oOo-
WASSILA LTAEIF – (UNESCO, Paris)
La migration face au droit musulman et aux droits de l'homme en France : le
métissage juridique franco-tunisien est-il possible ?
Aujourd’hui la migration est de plus en plus connue comme étant un problème qui
nécessite une approche globale et des réponses coordonnées. Les Etats ne discutent
pas uniquement les questions de migration au niveau économique ou comme facteur de
développement et enjeu du discours géopolitique et identitaire, mais aussi au niveau du
droit.
Cette intervention tente d'ajouter un éclaircissement d’un point de vue juridique dans un
effort de contribuer à l’avancement d’une coopération internationale et d’une
compréhension des questions de la migration. Les instruments auxquels il est fait
référence se trouvent dans différentes branches du droit : droits de l’homme, droit
humanitaire, droit des travailleurs migrants, droit des réfugiés mais aussi statut
personnel. D’ailleurs les pratiques matrimoniales sont considérées comme l’un des
critères d’évaluation de l’intégration des migrants tunisiens.
Dans le contexte actuel de la mondialisation la situation de la migration restera une
caractéristique des sociétés modernes pluralistes. L’analyse et la compréhension
attentives des enjeux que recouvre la question de l’immigration et du droit, appelle à une
évaluation des nouvelles dispositions pour souligner les avancées et comprendre les
obstacles. Il faut, disait Auguste Comte, « savoir pour prévoir, et prévoir pour agir », c'està-dire avoir prise sur l’événement. C’est pourquoi notre approche s’est voulue totalisante,
dépassant le cadre purement juridique, tout en lui restant fidèle.
Mots clés : …Migration ; Droit ; Droits de l’homme ; Islam ; Statut personnel
MONIA BEN JEMIA – (Faculté des Sciences Juridiques, Tunis)
Les mariages mixtes des jeunes tunisiens dans la migration.
HASSÈNE KASSAR – (Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis)
[email protected]
Femmes et migration, émergence de nouvelles formes : premiers résultats de
l’enquête réalisée auprès des étudiantes tunisiennes de la FSHST.
L’émigration tunisienne comme les autres migrations maghrébines, était constituée en
grande partie d’hommes jeunes célibataires. La proportion des femmes est restée pour
« longtemps » très faible. Après les décisions prises d’arrêter l’immigration en Europe, la
migration féminine est familial a commencé à prendre de l’ampleur. D’une décennie à
l’autre, le nombre des femmes n’a cessez de croître, d’une épouse d’émigré « ramenée »
du village pour donner naissance à des enfants, elle est devenue une émigrée à part
entière.
Pourtant rares sont les articles et études qui ont traité de la question de la femme
immigré d’une manière générale, elles ont toujours relié son destin à celui de l’homme. Il
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
18
est partiellement évident que la grande majorité des femmes maghrébines de la première
génération dont la Tunisienne, ont immigrés suite à un regroupement
familial.
Néanmoins, on assiste de manière continue à un changement dans le statut de cette
même femme au sein de sa famille et au sein de la société d’origine et d’accueil. La
trajectoire migratoire des filles de deuxième génération, qu’elles soient tunisiennes ou
d’origines tunisiennes à certainement changer. On assiste souvent à la diffusion par les
médiats et parfois par des chercheurs de stéréotypes sur le marché matrimonial et le
rapport genre sans pouvoir les confirmer scientifiquement.
Cependant, en dehors du statut de la femme « épouse d’immigré » ou « fille
d’immigrés », une partie des jeunes femmes tunisiennes désirent émigrés si l’occasion se
présente. En effet, une enquête qui a était réalisé pendant le printemps 2006 (en cours
d’analyse) montre qu’une proportion assez élevée des enquêtées affirment vouloir
immigrer. La France et en deuxième lieu le Canada puis le l’Angleterre constituent les
trois pays de destinations préférés. Les raisons de cette émergence de l’intention
d’émigrés de plus en plus intense sont multiples, tels que l’augmentation du nombre des
femmes diplômés, du niveau d’éducation des femmes, de l’âge moyen au mariage, celui
du taux de célibat définitif, la crise socio-économique qui fait de la femme la première
victime, et l’impact de l’image de l’Europe sur l’imaginaire des jeunes d’une manière
générale et des jeunes filles d’une manière particulière…).
Dans le travail qu’on se propose d’exposer, nous essayerons de présenter :
1 Retracer rapidement l’évolution de l’émigration tunisienne en mettant l’accent sur la
place de la femme dans l’offre du travail migrant.
2 Les nouveaux facteurs qui puissent être des facteurs incitant à l’émigration.
3 En troisième lieu nous allons exposer les premiers résultats d’une enquête sur les
aspirations d’émigration des femmes étudiantes tunisiennes.
Mots clés : Migration, Genre, Emploi, Espace Euro-Maghrébin
COLLOQUE INTERNATIONAL - LA MIGRATION TUNISIENNE : ETATS DES LIEUX, ENJEUX ET DEVELOPPEMENT
TUNIS –27 – 28 MAI 2007
19

Documents pareils

La migration tunisienne : état des lieux

La migration tunisienne : état des lieux GILLES DUBUS : Les migrations tunisiennes : étude bibliométrique à partir des bases de données de REMISIS, du CIEMI et de MIGRINTER.

Plus en détail