TCHAD Mise à jour de la Sécurité Alimentaire Mai/Juin

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Mai/Juin 2008
Les prix des produits alimentaires ont amorcé une Figure 1. Estimation de la sécurité alimentaire courante,
flambée inhabituelle au Tchad depuis le début de mai/juin 2008
l’année jusqu’au mois courant de juin 2008, dépassant parfois ceux de la campagne 2004/05 pour la même période de juin. Des facteurs exogènes internationaux mais aussi régionaux se sont conjugués avec des facteurs endogènes pour soutenir cette flambée des prix. L’incidence de cette hausse diffère par type de céréale consommée, par Zone d’Economie Alimentaire (ZEA), et par catégories sociales des ménages. La hausse de prix des céréales importées telles que blé et riz a particulièrement affecté les ménages urbains. Les ménages ruraux, par leur forte dépendances des céréales locales, se retrouvent les plus affectées par la hausse de cette type de céréales. Les ZEA les plus touchées sont celles structurellement déficitaires en céréales (Kanem et Batha), celles ayant subit des pertes Source: FEWS NET Tchad
considérables sur les récoltes 2007/08 par les facteurs biophysiques (inondations, irrégularités des pluies, ennemis de cultures), celles affectées par les conflits frontalières du Soudan, et enfin, celles riveraines avec le Nigeria dans le Lac Tchad. La recrudescence de l’insécurité due à la reprise des hostilités à partir du 11 juin 2008 entre rebelles et forces gouvernementales affectent sérieusement les opérations des agences et ONG Humanitaires, particulièrement dans la partie Est du pays. Cette situation a un effet particulièrement délétère sur le nombre estimatif des 370 000 personnes déplacées et réfugiés dans la zone. Les faibles disponibilités alimentaires ou les difficultés de leur accès dans ces zones renchérissent le prix et exposent ces ménages vulnérables (déplacés et réfugiés) à une réelle crise alimentaire si des mesures d’atténuation ne sont pas retenues par les décideurs (gouvernement et partenaires bailleurs). Pour assurer l'accès aux denrées alimentaires et la disponibilité pour les populations souffrant de la forte hausse des prix, les personnes déplacées, et les réfugiés, il est essential que la fourniture d’une assistance alimentaire et non alimentaire soit assurée jusqu’en septembre 2009, début de la récolte pour la campagne 2008/2009. Calendrier des événements significatifs Source: FEWS NET Tchad
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Mise à jour de la Sécurité Alimentaire Causes et conséquences de la flambée des prix La flambée actuelle du prix des céréales résulte de l’effet conjugué des facteurs endogènes et exogènes qui s’est soldé par une tension sur l’offre céréalière. Les facteurs locaux comprend, premièrement, le recul de la production nationale des principales céréales 2007/2008 comparée à la campagne 2006/2007, surtout pour les trois principales céréales consommées: sorgho (‐25.4 pour cent), mil penicillaire (‐9.4 pour cent) et riz (‐5.3 pour cent). Ce recul est dû largement aux pertes de récoltes occasionnées par les inondations, les irrégularités des pluies et les ennemis de culture. Ce qui a en partie amorti le choc de la hausse des prix. Toutefois, cette baisse de la production a été précédée par deux années consécutives excédentaires en céréales et que le gouvernement et les commerçants ont eu à relativement reconstituer leur stock par rapport à son niveau de 2004/2005. Le Stock National de sécurité alimentaire se trouve en date du 21 mai 2008 à un niveau de 14850 tonnes pour un seuil stratégique prévu à 35000 tonnes. Ce niveau de stock actuel est insuffisant pour atténuer la crise actuelle. La campagne 2008/2009 se déroule normalement dans la zone soudanienne, où l’essentiel des semis des céréales est effectué et les opérations de sarclage se poursuivent. En plus, il existe un comportement spéculatif de rétention de stock par les commerçants qui présagent une soudure prochaine très difficile à l’égard de la transmission du prix des denrées alimentaires importées sur les céréales locales. Cette situation a été aggravée par la reprise des hostilités après que le Soudan ait rompu ses relations diplomatiques avec le Tchad en mai et menacé ce dernier de représailles. En outre, il y a eu des dégâts causés sur les stocks céréaliers commerçants, où plus de 500 tonnes de céréales ont été incendiées ou pillées pendant les attaques rebelles du 2 et 3 février sur la capitale, ce qui a exacerbé la tension sur une offre céréalière déjà réduite. Les facteurs exogènes sont également à l'origine de la hausse des prix. La baisse de la production céréalière nigériane (‐7 pourcent), par rapport à 2006/2007, localisée essentiellement dans le Nord du Nigeria, a drainé une grande partie de la production du maïs du Lac Tchad vers cette zone, au détriment du marché céréalier intérieur. Au même moment, la transmission de la flambée de prix des denrées alimentaires importées (e.g., riz, farine de blé, huile) à l’échelle internationale a eu un effet d’entraînement sur les produits locaux. En plus, le revirement des certains consommateurs sur les produits locaux a entretenu la hausse des prix sur ces derniers produits. Cependant, il faut noter que la hausse des prix des produits alimentaires a varié différemment suivant les principaux produits constituant le panier de la ménagère. L’indice des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (pondéré à 46,18 pour cent) est passé entre mai 2007 et mai 2008 respectivement de 100,5 pour cent à 114,7 pour cent. Toutefois ramenée par type de produit, cette variation a évolué de 82,7 pour cent en mai 2007 à 103,4 pour cent en mai 2008 pour le poste de pains et céréales comparée. Une tendance à la hausse de l’indice de prix des produits alimentaires est observée depuis le début de l’année 2008, passant de 102,3 pour cent à 114,7 pour cent en mai. Toutefois l’indice de prix du poste de pain et céréales est resté en déca de celui de l’année de base 2005 entre janvier et avril et n’a excédé l’indice de base qu’en mai 2008, avec 103,4 pour cent. Pour les douze derniers mois, la variation de cet indice a été de 25 pour cent. Par ailleurs, à l’échelle des principaux marchés céréaliers du pays, la hausse de prix a été plus marquée pour les céréales locales (e.g., mil, sorgho, maïs, riz local) que celles importées (riz importé). La transmission de la flambée du prix du riz sur le marché mondial à l’échelle nationale a conduit le consommateur moyen à pauvre à se reverser sur les céréales locales par effet de substitution. Une pression sur les céréales locales s’est traduite par une hausse soutenue de ces céréales. Les graphiques ci‐dessous analysent l’évolution du prix du mil jusqu’en juin 2008 (Graphique 1). La hausse des prix a un nombre de conséquences sur les ménages tchadiens, particulièrement les ménages pauvres et moyens. Les ménages ruraux, par leur forte dépendance des céréales locales, se retrouvent les plus affectées par la hausse de cette type de céréales. Ca comprend la réduction de sources de nourriture dans la zone d’économie alimentaire culture de rente riz, où près de 40 pour cent des besoins alimentaires de la catégorie des ménages pauvres proviennent de leur propre production. De plus, les ménages pauvres sont obligés de diversifier leurs sources de revenus (prestation de la main‐d’œuvre, artisanat, petit commerce) d’assurer 40 pour cent de son complément alimentaire par des achats à prix élevé. Il y a aussi une intensification du recours aux produits de cueillette, de la pêche et de la chasse pour atténuer le déficit alimentaire. Maintenant et jusqu'à la prochaine récolte, les ménages adoptent des stratégies d’adaptation sévères Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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(liquidation des épargnes, moyens productifs, ustensiles, endettement, exodes). Les ZEA les plus touchées sont celles structurellement déficitaires en céréales (Kanem et Batha), celles ayant subit des pertes considérables sur les récoltes 2007/08 par les facteurs biophysiques (inondations, irrégularités des pluies, ennemis de cultures), celles affectées par les conflits frontalières du Soudan, et enfin, celles riveraines avec le Nigeria dans le Lac Tchad. Cependant, même les ménages urbains sont touchés par la hausse de prix, qui comptent sur les céréales importées telles que blé et riz. Graphique 1. Mil: Prix nominaux de détail sur le marché.
Les ménages des catégories sociales pauvres à moyennes du Lac sont les plus touchés par la sortie du maïs en direction du Nigeria, car cette céréale constitue leur denrée de base. Les ZEA les plus touchées sont celles de la Transhumance où les ménages pauvres dans les régions du Kanem et du Batha ont très précocement épuisé leurs réserves alimentaires auto produites. Les ménages des zones touchées par les inondations dans les régions du Guera, Chari Baguirmi , Moyen Chari Tandjilé et Mayo Kebbi ont perdu une grande partie de leur récoltes, ce qui accroît leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire. Toutes ces conséquences conduiraient à une dégradation de l’état nutritionnel des membres des ménages actifs, et une faiblesse de force de travail. Selon le premier bulletin conjoint Gouvernement, PAM, FEWS NET, et FAO en juin 2008, la malnutrition aigue globale à travers les derniers enquêtes nutritionnelle faites par l'UNICEF, le PAM et INSEED sont: 16,7 pour cent pour le Batha, 23,4 pour cent pour le Guera, 18,4 pour cent pour le Kanem et 17,9 pour cent pour le Ouaddaï. Ces taux sont largement supérieurs à ceux rencontrés dans les camps des réfugiés et sites de déplacés qui généralement se situent en déca de la malnutrition critique de 10 pour cent en fin 2007. Les mesures prévues pour minimiser les chocs de cette hausse sont, entre autres, la vente à prix subventionnés au profit des ménages vulnérables des zones à risque et pour les fonctionnaires à faible salaire, et une revue temporaire à la hausse des salaires de ces fonctionnaires pour atténuer la hausse de prix. D’autres mesures sont prévues pour rétablir le niveau Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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actuel de la ration alimentaire dans les camps des réfugiés de l’Est (1 772 kcal) à son niveau de mois de mars 2008 (2 100 kcal). Vulnérabilité en zones de conflit L'escalade du conflit et les prix élevés, combinés avec les récentes attaques contre les organisations humanitaires, l’augmentation des admissions dans les sites des IDPs, et la réduction des rations en avril, ont altéré la sécurité alimentaire des 370 000 IDPs et des réfugiés à l’est du Tchad. La reprise des hostilités le 11 juin entre forces loyalistes tchadiennes et rebelles a accru le degré d’insécurité civile à l’est du pays, limité le mouvement et la capacité de répondre des humanitaires, et réduit le retour des personnes déplacées (IDPs) vers les terres de cultures au commencement de la saison agricole 2008/09. La reprise des hostilités, incluant l’occupation temporaire de Goz Beïda par les rebelles, a empêché le retour d’environ 110 000 IDPs dans la zone de Dar Silla, zone d’accès aux terres cultivables. Ceci concourre à une dépendance plus accrue de ces personnes de l’assistance alimentaire en même temps que des conséquences néfastes dans la zone d’accueil des réfugiés et des personnes déplacées. L’attaque de Goz Beïda s’est soldée par l’incendie de trois entrepôts de pré‐positionnement des articles non alimentaires et le vol de plusieurs véhicules et de matériels de communications des organisations humanitaires. La fluidité des échanges a été egalement affectée à un moment ou les céréales enregistrent une hausse spectaculaire. Pour les 9 000 IDPs ayant amorcé un timide retour à leur village d’origine au Dar Silla, le mouvement de retour est très variable à travers les villages concernés. Par exemple, une mission conjointe effectuée dans la zone de Koukou–
Louboutique du 13 au 14 mai 2008 pour statuer sur ce retour a fait ressortir un retour timide voire inexistant dans certains villages (e.g., Louboutique 2, Djedidé, Amdressé et Mabrouka). Plusieurs facteurs limite le retour de plusieurs IDPs dans le zone, dont: la persistance de l’insécurité le long de la frontière avec le Soudan instaurant la psychose d’une attaque dans la zone, la faible disponibilité en eau dans certaines villages, et les taxes exagérés imposées par le service des Eaux et Forêt sur la coupe de bois de construction. Ces facteurs découragent leur accès aux terres cultivables et encouragent une dépendance continuelle à l’assistance humanitaire pour la prochaine campagne 2008/09. Pour soutenir cette dynamique de retour, certaines actions ont été retenues par les acteurs humanitaires sur place avant l’installation effective de la saison des pluies, entre autres, des distributions des baches, des distributions des semences, la remise en états, ou la création des nouveaux points d’eau. Toutefois, les acteurs humanitaires pourraient être confontés à des certaines contraintes de taille, telles que: •
La conjonction entre installation de la saison des pluies dans la zone Est et les operations militaires en cours qui limitent considerablement la mobilité des intervenants humanitaires; et •
Le réequilibrage des actions humanitaires entre les sites des deplacés et les villages de retour. Étant donné les conditions actuelles, il est essentiel que les agences onusiennes (EUFOR, MINURCAT) et le pouvoir public rétablissent la sécurité civile pour le retour et la stabilité des déplacés dans leur terroir d’origine et renforcent leurs moyens de subsistance pour élever le niveau de leur autosuffisance alimentaire. Bien qu'il soit trop tard pour faciliter un retour effectif cette saison agricole, les IDPs pourraient commencer à retourner à leurs domiciles en octobre 2008 fourni d’une amélioration de la situation sécuritaire et de l'assistance alimentaire et non alimentaire (e.g., les semences, le matériel agricole) jusqu’en septembre 2009, avec le début de la récolte pour la campagne 2008/09. Situation alimentaire Dans l’est du pays, la situation actuelle du Tchad pour les IDPs et les réfugiés est déjà instable, et est en train d'empirer. Déjà, les stratégies de survie, basées essentiellement sur l’exploitation de ressources naturelles (e.g., bois, foin, produit de cueillette), ont faibli avec le début de la saison pluvieuse, et le petit commerce est sévèrement affecté par l’insécurité le long des axes vitaux et par la rupture en mai des relations économiques et sociales entre le Tchad et le Soudan, qui a interdit officiellement la libre circulation des biens et de personnes. Dépendant du marché pour un complément nutritionnel en raison de l’insécurité, le manque d'accès aux terres, et faute de récoltes depuis deux campagnes successives (2006/07 et 2007/08), les ménages font face à une hausse soutenue des prix des denrées et une période caractérisée par une absence de revenu. En juin 2008, un kg de sorgho à Goz Beïda est 60 pour cent plus élevé comparé à juin 2007, quatre pour cent supérieur à juin pendant la crise de 2004/05, et 54 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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années. De plus, des distributions des rations alimentaires aux réfugiés et IDPs viennent d’être effectuées dans la zone Est, mais réduites de plus de 16 pour cent en avril par rapport à la norme requise de 2100Kcal/personne/jour. En outre, une tendance à l’augmentation des nouvelles admissions dans les centres de suivi nutritionnels des sites des déplacés dans la zone a été soulevée par le cluster nutrition entre mars et avril 2008. En depit du ravitaillement quasi regulier en vivre à partir du corridor lybien au profit des réfugiés de l’Est, la reduction de ration par rapport à la norme requise (2100 Kcal) entreprise en avril se poursuit jusqu’en juin 2008 avec une ration de l’ordre de 1772 Kcal/personne/jour. Une perturbation de la distribution des vivres est inevitable au courant de ce mois à cause des attaques rebelles touchant l’ensemble des zones d’accueil de réfugiés et personnes deplacées de la zone Est. La conjoncture internationale caracterisée par la hausse du prix des denrées alimentaires et celui du Transport a conduit en partie à cette gestion plus rigoureuse de l’assistance alimentaire. En outre, une tendance à l’augmentation des nouvelles admissions dans les centres de suivi nutritionnels des sites des déplacés dans la zone a été soulevée par le cluster nutrition entre mars et avril 2008. Pour des raisons quasi similaires, les réfugiés centrafricains dans le Sud du pays ont été assujetis à 1365Kcal/personne/jour pour le camp de Dosseye, contre 868 Kcal/personne /jour dans les camps de Amboko et Gondjé. Toutefois, la zone agro écologique d’accueil des réfugiés centrafricains offre plus de possibilités d’autosuffisance alimentaire comparée à celle d’accueil des réfugiés soudanais. Ces réfugiés sont assujettis en fonction de leur ancienneté à une réduction graduelle de l’assistance alimentaire à travers un processus d’intégration progressif. Cette reduction de la ration alimentaire est d’autant plus préoccupante que dans les douze camps de réfugiés soudanais où 95 pour cent des menages des réfugiés ont realisé des production céréalières couvrant à peine trois mois de leur besoins annuels céréaliers. Par consequent, la conjonction des facteurs tels que l’épuisement des stocks céréaliers auto produits, la reduction de la ration alimentaire et le faible pouvoir d’achat des menages resultant d’une hausse générale de prix des denrées alimentaires couplée à une diversification limitée des sources de revenus, affaiblissant la resilence à l’insecurite alimentaire de ces réfugiés. En outre, la rupture en mai des relations diplomatiques mais aussi économique entre le Tchad et le Soudan et la reprise des hostilités entretiennent une psychose permanente qui altère les activités économiques dans la partie Est du pays avec le risque de suspension des activités humanitaires. Ainsi, la recrudescence de la situation d’insecurité dans la zone Est avec le debut de ce mois de juin a conduit au ralentissement voire la suspension provisoire des activités humanitaires dans la zone. Le camps de réfugiés et sites des personnes deplacées se trouvant dans les localités comme Iriba , Guereda, Farchana, Amdam et Goz Beïda, theatres des opérations militaires, auront des difficultés pour des prises en charges en services humanitaires adequats. Au Nord de la République centrafricaine, la situation sécuritaire reste volatile. Les groupes rebelles menent une pression dans la zone de Bekoninga, faisant fuir systématiquement les populations de cette zone pour se réfugier au Sud du Tchad. Pour la dernière vague des réfugiés venus de la RCA , quelques 1000 réfugiés ont été transférés dans un centre d’accueil appelé Moula, situé à 8 kilometres de Yaroungou. Il est à noter que sur les 11 000 réfugiés entrés au Tchad depuis le debut de l’année, en cours quelques 9000 personnes soit 1893 familles sont officiellement enregistrées et beneficient de l’aide alimentaire. En terme de perspectives alimentaires dans la zone d’accueil des réfugiés au sud du pays, la campagne agricole s’annonce relativement bonne. Une distribution de semence d’arachide de 24,8 tonnes et 2220 houes vient d’être effectuée au profit des réfugiés et population locale. Quelques 120 unités de tractions animales sont mobilisées. A Dosseye, les nouveaux réfugiés ont beneficié d’une parcelisation de 110 ha et de semences d’arachides (326 sac) avec un complément de sorgho niebé et sesame pour 1324 menages producteurs. Situation sanitaire et nutritionnelle Concernant la situation nutritionnelle, le manque d’une enquête récente limite l’appreciation de la situation. Toutefois, une tendance à l’augmentation des nouvelles admissions dans les sites des IDPs a été soulevée par le cluster nutrition entre mars et avril 2008 aussi bien dans les Centres Nutritionnels de Supplémentation (CNS) (sites IDPs) que dans les Centres Nutritionnels Thérapeutique (CNT) des camps de Goz Amir et Djabal. Quatre cas suspects de meningite ont été notifiés dans les CNS et les CNT au cours de la période allant du 5 au 18 mai 2008. Aucun district sanitaire, camp, site de personnes deplacées n’a atteint le seuil d’alerte au cours de cette période. En date du 15 mai, un nombre anormalement élevé des cas de diarrhées aigues aqueuse, a été notifié par le centre de santé de Gassiré dans le district sanitaire de Goz Beïda. Au total Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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46 cas ont été notifiés, dont 13 chez les enfants de moins de cinq ans dont un decès notifié pour cette tranche. L’epidemie a été confiné par des mesures médicales appropriées qui ont été prises le même jour pour maîtriser la situation. Pour combler le vide crée par l’absence des données permettant de comparer l’état nutritionnel de l’année 2008 à celui de 2007, le cluster nutrition est à pied d’œuvre pour la realisation d’une enquête nutritionnelle dans les sites des IDPs dans l’Est du Tchad. Les termes de références de cette enquête ont été élaborés et presentés à la reunion Cluster Nutrition du 15 mai 2008. Des contacts viennent d’être établis avec une ONG specialisée dans le domaine pour la réalisation de cette enquête dans les meilleurs delais. Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce Contre la Famine
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