ORADOUR-SUR-GLANE, véritable ville fantôme
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ORADOUR-SUR-GLANE, véritable ville fantôme
ORA DOUR -SUR-GL ANE, véritable ville fantôme Rue principale d’Oradour sur Glane où l’on peut voir la présence de rails du tramway Le lundi 8 mars 2010, les classes de 3ème du Collège Jean Renoir de Bourges sont allées visiter le village limousin d’Oradour – Sur-Glane, massacré pendant la Seconde Guerre Mondiale. Cette visite était un devoir de mémoire et un hommage que nous rendrons aux martyrs de ce bourg. Nous devons savoir pourquoi le 10 Le musée : entrée en matière Notre visite a commencé par le Centre de la Mémoire, lieu incontournable car pour accéder au village martyr, il faut passer par ce souterrain. Etape par étape, ce musée nous aide à nous recentrer dans l’histoire et de mieux comprendre pourquoi « Oradour » s’est produit. Il est divisé en cinq espaces : - De l’arrivée du nazisme à la déclaration de guerre - Présentation d’Oradour avant le massacre, lien entre les crimes sur le front de l’Est et en Limousin juin 1944 tout a basculé. - Le 10 juin 1944, récit du massacre à Oradour - Reconnaissance nationale et reconstruction - Vers la Réflexion Chaque pas que j’effectue me plonge un peu plus dans l’histoire d’Oradour. J’apprends que ce village était un petit bourg prospère où l’on ne parlait pas de guerre, mais aussi que les Allemands SS sont de véritables machines à tuer. Horreur, dégoût sont des mots qui viennent à mon esprit en ce lieu, et pourtant un sentiment de frayeur s’installe aussi car je me demande ce qui m’attends quand je vais découvrir le village. Un des moments les plus forts de cette visite est la salle des réflexions. Seul ou à plusieurs, l’on parcourt ces 20 carrés lumineux en réfléchissant et en se posant des questions. « Ceux qui oublient le passé se condamnent à le revivre.» (Georges Santayana) * Oradour : Une histoire vraie digne d’un film d’horreur « Souviens-toi », cette devise est écrite sur l’enceinte du village. Et oui, il faut se souvenir qu’un après –midi d’été, le 10 juin 1944, ce village a été le théâtre d’une exécution des Waffen SS, faisant officiellement 642 victimes. Quatre jours après le débarquement de Normandie, Oradour-Sur-Glane était rayé de la carte, à cause des Allemands qui voulaient montrer leur puissance et calmer la Résistance. Nous pénétrons dans ce sanctuaire par une grande allée centrale ; droite, gauche je ne sais pas où regarder. Des pierres, voilà ce qu’il reste, je me demande comment les murs restants font pour tenir debout. On peut encore deviner certains commerces, certains cafés où l’on imagine très bien les personnes rire et s’amuser autour d’un verre. Machines à coudre, armatures de lit, différents outils de forgeron, de boucher n’ont pas été consumés par les flammes. Les rails du tramway sont encore en place. Le décor est tellement impressionnant que je me demande presque si ce n’est pas un décor de cinéma. La grande place, lieu où toutes les personnes ont été rassemblées, les granges, lieux où les hommes ont été emmenés pour être mitraillés et brûlés sont des endroits très forts. Quand on se trouve vers ces lieux on se demande : Mais comment peut-on faire cela à des humains ? J’essaye d’imaginer ce jour, les hommes séparés des femmes, la peur qu’elles ont dû ressentir et les enfants qui n’ont sûrement pas compris ce qu’il leur arrivait. Nos pas nous emmènent devant l’église, seul le Christ devant celle-ci est resté debout. Dans ce lieu, les femmes et les enfants ont été asphyxiés, mitraillés, brûlés. C’est irréfutablement le lieu qui m’a le plus remuée. Dans cette église, j’ai l’impression de sentir une présence autour de moi, l’envie que j’ai est de sortir de cet endroit tellement cette sensation est troublante. Les impacts de balles dans les murs peuvent témoigner de la violence du crime. 400 personnes ont été entassées dans cet endroit, nous étions une cinquantaine et l’église était déjà presque pleine ! J’imagine la fournaise que cela dû être quand je vois l’énorme cloche fondue. A l’extérieur nous voyons le dénivelé par lequel Mme Rouffanche, seule rescapée de l’Eglise, s’est enfuie. On ne peut pas partir d’Oradour sans aller visiter le cimetière et le Mémorial. Les yeux humides, on avance dans cet endroit en regardant les portraits et les noms de centaines de personnes, martyrs d’Oradour. Des os, des cendres sont visibles pour nous montrer ce que contient le tombeau central. Il m’a fallu faire un grand effort pour retenir mes larmes. Témoignage d’un homme courageux Notre passage à Oradour s’est terminé par le témoignage vidéo d’un des cinq survivants de la grange Laudy. Sa femme, ses parents, cet homme a tout perdu et il restera à jamais marqué par cette tragédie. Il nous raconte que les Allemands les avaient mis en confiance ; au début, ils n’imaginaient en aucun cas ce qu’ils préparaient. Ils étaient rassurés pour leurs épouses et leurs enfants, qui avaient été emmenés dans l’église : c’est vrai, dans un lieu sacré, personne n’imagine que l’on puisse faire du mal et pourtant... Les Nazis avaient installé une mitraillette devant l’entrée de la grange. Les hommes qui n’étaient pas blessés ou pas encore tués ont succombé sous les flammes. Lui et quatre autres ont réussi à s’enfuir. Il a raconté qu’il était blessé grièvement, ensemble ils se sont entraidés pour survivre. Ce témoignage est très intéressant et émouvant, on voit la force d’un homme qui a réussi à refaire sa vie après ce massacre. Je m’imagine mieux et en détails ce que toutes ces personnes ont dû ressentir. Mon seul regret est que ce ne soit pas cet homme en personne qui nous ait raconté son histoire ; mais étant donné son âge, cela est tout à fait compréhensible. L’importance du devoir de mémoire Dans l’ensemble de cette visite ce qui me semble le plus important est la visite du site d’Oradour-Sur-Glane, c’est là que l’on peut imaginer ce qui s’est passé et que l’on ressent le plus d’émotion. C’est important d’aller voir cet endroit car nous devons connaître l’Histoire et savoir ce qu’il s’y est produit. Il ne faut pas reproduire les erreurs du passé mais apprendre, retenir et avancer. On devrait tous penser au « devoir de mémoire », notamment les jeunes, car cela peut les faire réfléchir et éviter certaines bêtises. Pour rendre hommage aux personnes disparues il faut que les générations futures connaissent leur histoire. Comme le dit si bien Vladimir Jankélévitch «Les déportés, les massacrés n’ont plus que nous pour penser à eux. Les morts dépendent entièrement de notre fidélité. » * * Citations présentes dans la salle de Réflexion Lucie DOS REIS 3°7 Les déportés,