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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Essaouira le 17 mai 2015
Telle la chorégraphie des Gnaoua scandée par le rythme du guembri, la 18ème édition du
festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira a été un tourbillon de musiques, de
couleurs et d’émotions marqué par plusieurs temps forts.
Premier d’entre eux, le concert inaugural, emblématique du Festival Gnaoua : une fusion
réunissant le grand maâlem Hamid El Kasri devenu une véritable star au Maroc, et Humayun
Khan, musicien d’Afghanistan venu en 2012 et dont le cœur était resté depuis à Essaouira,
comme beaucoup de musiciens invités au cours des 18 années précédentes. Autre fusion
emblématique du rapprochement des cultures, celle du groupe danois Mikkel Nordso Band
et du grand maâlem Mustapha Baqbou, maître incontesté de la tagnaouite de Marrakech et
habitué aux fusions magistrales. Les musiques issues de l’esclavage ont construit un pont pardessus l’Atlantique lors de la fusion entre le maâlem Omar Hayat et le jazzman antillais Sonny
Troupé. Tandis que le même jour sur la scène de la plage, le maâlem Aziz Baqbou dialoguait
avec Jauk (surnommé le « gnaoui blanc », musicien marocain novateur dans les annes 70 et au
palmarès impressionnant). Mais les deux rencontres musicales qui auront sans doute le plus
marqué cette 18ème édition sont celle entre le maâlem Mohamed Kouyou et Tony Allen, génie de
la batterie et co-inventeur du style Afrobeat avec Fela Kuti (dont Tony Allen était le directeur
musical) et celle du concert de clôture entre l’immense maâlem Mamoud Guinéa et le batteur
Karim Ziad, qui a véritablement inventé un style « Ziad » qui permet de jongler avec aisance
entre jazz et rythmes traditionnels du Maghreb. Ils étaient accompagnés du pianiste Omri Mor,
du percussionniste Jauk Armal et de deux grands musiciens d’Essaouira, Saïd Abdallaoui
au violon son frère Hassan Abdallaoui à l’accordéon. Une des révélations de ce concert a été
Houssam le fils de l’inclassable Mahmoud Guinéa. Et quand le père tend le guembri à son fils,
chacun comprend alors que la transmission est désormais assurée.
Les musiciens de jazz et musiques du monde invités ont su aussi apporter leurs touches à cet arc
en ciel musical qui caractérise l’ensemble de cette programmation sans frontières. Pas besoin
de visas pour les Ambassadeurs, piliers de la musique malienne, venus en délégation (et en
costume cravate) sous la houlette d’un Salif Keita paradant et dansant de manière effrénée, du
jazzman malien Cheick Tidiane Seck et d’Amadou Bagayoko du duo « Amadou Et Mariam ».
Le jazzman et saxophoniste américain Kenny Garrett a fait souffler un vent coltranien sur la
place Moulay Hassan, tandis que la veille, Hindi Zara emportait le public dans son univers
musical et poétique où la langue berbère est transcendée par une énergie à la Patti Smith ou à
la Pj Harvey. Mention spéciale à son invité et complice Mehdi Nassouli, venu au deuxième titre
du concert pour apporter une touche gnaoui lors d’une création spéciale, véritable ode à la
tagnaouite et à Essaouira. Enfin, les festivaliers se souviendront longtemps du concert d’Aziz
Sahmaoui et de ses formidables musiciens, en communion parfaite avec le public.
A peine les premières notes d’accordage de guembri résonnent-elles sur la place Moulay
Hassan que chacun ressent la même chose, le bonheur de retrouver l’ambiance magique
d’Essaouira et de son festival et surtout le groove des Gnaoua, chacun avec son style particulier :
la douceur et la force d’Abdelkebir Merchane, l’énergie hendrixienne d’Omar Hayat, la maitrise
de Hassan Boussou qui sait si bien moduler des ambiances qui subliment la musique tout en
respectant la tradition, la présence charismatique et la puissance du maâlem Mamoud Guinéa.
Les grands noms de la tagnaouite, ont également retrouvé leur public comme chaque année
dans les concerts intimistes de Dar Souiri et de la Zaouia, des concerts qui renforcent la part
d’authenticité et de délicatesse acoustique dans ce déluge de musiques qui nourrissent l’âme.
Cette année la part belle était donnée à la nouvelle génération de musiciens. Tout d’abord sur
les scènes, où les spectateurs ont pu découvrir des groupes très prometteurs. Notamment
Tadingua, groupe formé de jeunes musiciens d’Essaouira, qui se produisait pour la première
fois sur une scène de cette ampleur et Timbuktu, formation née de la rencontre de jeunes
musiciens marocains et sénégalais installés au Maroc, qui prouvent par leur musique les liens
innombrables qui unissent le Maghreb à l’Afrique noire. Et toute cette nouvelle génération
trouve son leader en Mehdi Nassouli, maâlem 3.0, dont le talent et la notoriété ne cessent de
grandir.
En marge des spectacles, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira et l’association
Yerma Gnaoua ont initié « OMA », un dispositif novateur d’accompagnement de la nouvelle
scène, en partenariat avec la fondation Hiba, le Boultek, et l’Uzine. Le projet « OMA » propose
aux jeunes musiciens d’Essaouira une palette d’ateliers de pratiques instrumentales, de
coaching scénique, de formation à la communication de terrain et sur les réseaux sociaux,
de mise en place d’un processus de professionnalisation à dimension nationale… répartis en
diverses phases de sélection sur plusieurs mois. Ce dispositif à long terme devrait permettre
l’éclosion et l’accompagnement d’une nouvelle scène locale.
Mais alors que le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira attire chaque année des
centaines de milliers de mélomanes venus du monde entier, de familles marocaines toutes
générations confondues et qu’il est réputé pour la magie des fusions qui s’y produisent, un des
temps forts de cette 18eme édition a incontestablement été le Forum organisé en partenariat
avec le Conseil National des Droits de l’Homme. Le thème de cette 4ème année était « Femmes
d’Afrique : créer, entreprendre ». Des interventions passionnantes de 20 femmes africaines
de 7 pays ont permis d’engager des débats essentiels sur le rôle actuel et à venir des femmes
dans le développement de leur continent. Des échanges qui ont clairement démontré la volonté
des femmes d’Afrique de d’approfondir la confrontation de leurs expériences respectives et la
nécessité de créer une plateforme où elles expriment leur force, leurs expertises, pour que les
femmes africaines soient plus interconnectées.

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