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SOMMAIRE
19 ÉDITIONS DU FESTIVAL GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE D’ESSAOUIRA,
LA SAGESSE DES SAGES ! .....................................................................................................4
Essaouira, ville d’histoire, d’art et d’avenir .............................................................6
LA 19ème ÉDITION EN CHIFFRES .............................................................................................9
INTERVIEW DE NEïLA TAZI, PRODUCTRICE DU FESTIVAL ...............................................10
HOMMAGE À FEU MAÂLEM MAHMOUD GUINEA ............................................................12
LE FORUM 5ème édition les 13 et 14 mai .......................................................................16
« Diasporas africaines : racines, mobilités, ancrages »
INTERVIEW DE DRISS EL YAZAMI ..................................................................................18
Président du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH)
PRÉSENTATION DU FORUM ...........................................................................................20
LES LIEUX DU FESTIVAL ...................................................................................................22
LA PROGRAMMATION MUSICALE .................................................................................24
Interview de Abdesslam Alikane, Directeur artistique du festival
et président de l’Association Yerma Gnaoua
Interview de Karim Ziad, Directeur artistique du festival
Parade d‘ouverture
L’ouverture officielle
Les artistes du festival
Les résidences artistiques
Les concerts fusion
La clôture
LE FESTIVAL DE LA JEUNESSE ........................................................................................54
Omma (Ouled Mogador Music Action) - 2ème édition
Au nom de la relève gnaoua
EXPOSITION.........................................................................................................................58
« Colors of gnaoua» by Hassan Hajjaj
L’ARBRE À PALABRES.........................................................................................................62
GNAOUA LIVE.......................................................................................................................64
BIOGRAPHIE DES ARTISTES.............................................................................................66
LES PARTENAIRES DU FESTIVAL.....................................................................................86
CONTACTS PRESSE..............................................................................................................88
19 ÉDITIONS DU FESTIVAL
GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE D’ESSAOUIRA
Il y a 19 ans, naissait un festival qui se voulait porte parole d’une tradition, d’une mémoire,
de la musique. Il y a 19 ans, une équipe passionnée, des idées presque utopiques plein
la tête ont donné le coup d’envoi d’un événement 100% souiri, 100% marocain et surtout
100% africain. Il y a 19 ans, les maâlems commençaient un nouveau chapitre de leur vie, un
chapitre résolument international. Il y a 19 ans, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde
faisait ses premiers pas à Essaouira en espérant toucher le maximum de monde. En 19
ans, ce rendez-vous unique a prouvé qu’il comptait et qu’il faisait partie des rendez- vous
incontournables de la scène marocaine et internationale. Zoom sur une édition dédiée à la
sagesse, à la mémoire, à la jeunesse.
Essaouira, épicentre de la musique gnaouie
Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira est né d’une idée presque folle de créer un
rendez-vous musical populaire et gratuit où la musique gnaoua serait la star que le monde viendrait
écouter ! Une idée qui a été lancée en 1998 comme une bouteille à la mer qui a fait un long chemin
depuis. Avec pour seules valeurs: la liberté, la convivialité, l’universalité et la fraternité, le festival a
su faire revivre la mémoire, l’héritage et cette musique gnaouie qui fait résonner les murs d’Essaouira
et de plusieurs villes du Maroc. La ville renaît, le festival lui donne des forces et lui redonne la
magie d’autrefois. Elle commence à attirer le Maroc et le monde, elle ensorcèle les musiciens et
les mélomanes, tout le monde se retrouve à Essaouira et le festival devient un point de rendez-vous
incontournable. Au delà du pouvoir de rassemblement autour de la musique, le festival a donné un
réel statut aux maâlems, longtemps considérés comme des saltimbanques. En quelques années, ces
maîtres de la tradition et de la transmission d’un héritage africain, sont devenus de véritables icônes
que l’international nous envie…
Un festival au cœur de l’Afrique, au cœur africain
Celle qu’on a longtemps appelée « Port de Tombouctou » a accueilli en son sein un festival pionnier, qui
avait déjà mis l’accent sur la force de l’Afrique. Aujourd’hui, le Maroc n’a jamais été aussi tourné sur
l’Afrique et le festival Gnaoua vient conforter la politique économique du pays. En plus de la programmation
africaine, des stars d’Afrique qui font tous les ans le déplacement, les fusions et résidences musicales,
le festival a créé son Forum citoyen, organisé en partenariat avec le Conseil National des Droits de
l’Homme (CNDH) avec de grandes thématiques pour débattre, échanger, avancer. Le festival est aussi
le foyer du jazz, musique dont les racines sont résolument en Afrique. Le festival a su accueillir des
stars internationales et des grands noms du jazz qui sont tombés sous le charme du guembri et de la
musique gnaouie. Le grand Marcus Miller est reparti avec l’ancêtre de son instrument, la basse et a
été inspiré par la musique gnaouie qu’il reprend dans ses concerts ou lors d’enregistrements studio.
De Didier Lockwood à Ayo en passant par Ibrahim Mâalouf, Maceo Parker ou encore Richard Bona pour
ne citer qu’eux, tous ont foulé la scène du festival Gnaoua et ont senti cette magie de la musique. Un
moment qui les a marqués. Pour les plus chanceux, le temps d’un concert, pour les plus passionnés, le
temps d’une vie…
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La jeunesse avant tout !
Le festival a toujours pensé à la musique, à la mémoire, aux traditions, aux anciens et au pouvoir des
anciens mais surtout à la relève et à la force de la jeunesse créative! En plus d’un public jeune, toujours
au rendez-vous, la musique est pensée pour la nouvelle génération, pour que cette tradition perdure
et se transmette. Le pouvoir de la transmission a toujours été un leitmotiv pour le festival Gnaoua. En
créant une véritable école et un véritable courant gnaoua qui ne fait que se développer et en créant
un réel statut aux musiciens de la musique traditionnelle gnaouie, le festival a redonné confiance en
cette musique à laquelle la jeunesse a fini par s’identifier. Cette année, un tremplin est d’ailleurs créé
en amont afin de permettre à trois nouveaux maâlems de fouler la scène ! Un concert 100% made in
Essaouira avec de nouveaux talents, ainsi que le tremplin Ouled Mogador Music Action qui va puiser le
talent à la source d’Essaouira.
Une 19ème édition pleine de sagesse !
En cette 19ème édition, le festival qui a fêté ses 18 printemps en grandes pompes l’année dernière
gagne en majorité. Après l’âge de raison, place à l’âge de conscience! Cette édition s’ouvrira sur un bel
hommage à celui qui a fait du festival ce qu’il est aujourd’hui : Maâlem Mahmoud Guinea ! Il s’agira de
rendre hommage également au grand Doudou N’diaye Rose, magicien du tambour sénégalais, qui est
décédé à quelques jours d’intervalles de Guinea. Un hommage qui sera rendu par les enfants respectifs,
ceux qui promettent de reprendre le flambeau ! Entre fusions et résidences, les rendez-vous clefs du
festival seront maintenus ! L’Afrique sera omniprésente et sera même le fil conducteur du festival
avec des têtes d’affiche qui font honneur au monde la musique ! Après toutes les stars internationales
qui l’ont foulée, la scène de Moulay Hassan continue sa tradition avec Randy Weston, Jamaaladeen
Tacuma, Christian Scott, Jeff Balard Trio ou encore Hassan Hakmoun. Quand un Blitz the Ambassador
représentera la force du hip hop funky et jazzy du Ghana mélangé à son bagage new yorkais, Songhoy
Blues apportera l’énergie du Mali avant que les barcelonaises Las Migas ensorcèlent le public ou que
les marocains Hoba Hoba Spirit le contaminent de leur belle énergie. Des concerts habités de la place
Moulay Hassan à la plage en passant par les concerts intimistes et nocturnes de Dar Loubane. Les
journées seront ponctuées par l’Arbre à palabres et le Forum citoyen du festival, organisé en partenariat
avec le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH). Un programme musical orienté sur l’échange de
connaissances qui sera sublimé par un hommage au grand Tayeb Saddiki et par une exposition de l’artiste
Hassan Hajjaj ! Essaouira s’apprête donc à accueillir son public fidèle pour des concerts en plein air, gratuits
et accessibles pour tous ! Place aux festivités, place à la musique !
Essaouira
Ville d’histoire, d’art et d’avenir
La ville des alizés qui a toujours apporté un vent de fraîcheur à la culture, croit dur comme fer à
l’art et à ses vertus. Elle est le symbole même que la culture est un vecteur de développement et a
su le prouver tout au long de ces années.
Quand la ville écrit l’histoire sur ses murs…
La ville regorge de potentiels. Son patrimoine architectural et culturel, son histoire et toutes les légendes que
l’on raconte sur la ville, en font une destination mystique et magique.
Essaouira « la bien dessinée » en berbère (comme elle est nommée par les premiers habitants de la région),
est traversée par les Phéniciens, puis les Carthaginois, les Romains puis les Portugais. La fondation de la ville
d'Essaouira proprement dite est l'idée du sultan Mohammed ben Abdellah, qui ordonne sa construction à partir
de 1760 avec la participation d’architectes de renom dont Théodore Cornut.
Terre d’accueil, la ville connaît un véritable âge d’or, elle devient le port commercial le plus important du pays,
mais aussi une véritable capitale diplomatique. Essaouira était connue aussi pour ses vertus guérisseuses et sa
thalassothérapie grâce notamment à l'Hôpital Indigène de Mogador et à son Docteur Bouveret. Dans les années
60, la ville connaît le passage de légendes telles que Jimmy Hendrix ou Cat Stevens, que la ville aurait inspiré
pour l’écriture ou la composition de morceaux qui sont restés dans les annales. De ce passé, Essaouira a puisé le
meilleur mais n’a pas capitalisé sur ses acquis, elle a continué à aller de l’avant. De ce passé, elle a construit son
avenir. Encore aujourd’hui, elle reste la destination des mélomanes, des curieux, de ceux qui veulent s’oublier
le temps d’un voyage ou de nombreuses personnalités du monde de la culture.
L’art au service du tourisme
Tout le monde s’accorde à dire qu’Essaouira est le foyer de la culture et qu’elle a vu naître en son sein d’immenses
talents. Acteurs, chanteurs, musiciens, peintres, hommes de théâtre, la ville a donné naissance à des talents qui
ont sillonné le monde entier et fait connaître leur ville. Tayeb Saddiki, Edmond Amran El Maleh, Abderrahman
Paco, Mahmoud Guinea, Boujemaa Lakhdar, Hussein Miloudi pour ne citer qu’eux……
La ville qui a perdu beaucoup de ses enfants partis construire leur vie ailleurs a perdu de son éclat dans les
années 80 avant d’être sauvée par la culture, encore une fois. En 1991, la ville avait moins de 10 hôtels et était
presque une ville oubliée. En 1998, est créé le Festival Gnaoua et Musiques du Monde. En 2001, la médina est
inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Essaouira donne naissance à plusieurs festivals, Le Printemps
Musical des Alizés, les Andalousies Atlantiques et 20 ans plus tard, elle compte plus de 300 hôtels et devient
une des destinations les plus prisées du monde. La chaîne de télévision CNN a classé Essaouira parmi les plus
belles plages au monde, le magazine « Daily Telegraph » a classé la ville parmi les 20 meilleures destinations
touristiques les plus populaires et les plus prisées dans le monde en 2015. Essaouira fait partie des villes top
of mind lorsque l’on site le Maroc dans le monde. Elle est devenue une référence de paix, d’échanges, du vivre
ensemble et de culture, à l’échelle internationale.
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LA 19 ème ÉDITION
EN CHIFFRES
• évaluation de l’impact socio-économique du festival pour la ville d’Essaouira
(
)
INTERVIEW
DE NEÏLA TAZI
PRODUCTRICE DU
FESTIVAL GNAOUA
ET MUSIQUES DU
MONDE D’ESSAOUIRA
« La culture est un projet politique ! »
Comment avez-vous vécu l’évolution du festival ?
Est-ce que vous imaginiez un tel succès il y a 20 ans ?
Un scientifique français a déclaré “L’évolution est événementielle. C’est l’événement qui fait l’évolution
et l’événement fait la transformation.”
Nous savions qu’il s’agissait d’une idée forte même si rares étaient les décideurs qui y ont cru au
départ. Il a fallu beaucoup de travail, un vrai regard porté par les médias marocains et étrangers, un
impact économique qui n’est plus à démontrer et enfin un formidable engouement populaire pour que
le festival commence à être entrevu comme un projet sérieux.
Sans doute étions nous trop à l’avant-garde, mais peu importe, l’essentiel est d’être un acteur du
changement, de s’inscrire dans la durée, d’obtenir des résultats et de croire fermement en ses idées,
en son pays et en l’avenir.
Pourquoi personne ne croyait en ce projet culturel ?
Parce que c’était Essaouira une ville oubliée et les Gnaoua dont on avait une image réductrice. Et surtout
parce que pendant trop longtemps l’action culturelle n’a pas été suffisamment prise en compte comme
un véritable levier de développement et de puissance. La culture est un « soft power » qui contribue à
façonner un milieu favorable à la réalisation de nombreux objectifs.
Aujourd’hui nous avons la démonstration que la culture dans l’action publique des petites villes peut
être un catalyseur de politiques urbaines et de recompositions territoriales.
La culture est un réel projet politique! Il faut l’intégrer en profondeur et de manière transversale. La
culture a un rôle dans l’éducation, dans le tourisme, dans la diplomatie, dans la communication !
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Est-ce qu’après 19 ans, est il plus facile ou plus difficile d’organiser un tel
événement ?
Je reviens à votre première question en vous disant que pour évoluer il faut essayer d’accomplir quelque
chose qui aille au-delà de ce qu’on a déjà réalisé. C’est exactement cet état d’esprit qui guide notre
façon de gérer et de penser ce festival. Chaque édition doit être plus intense que la précédente, nous
devons persévérer dans notre capacité à surprendre et éveiller la curiosité du public, pour le fidéliser.
Nous devons construire quelque chose de durable.
Pour répondre à votre question je dirai que ce n’est pas plus difficile mais que ce n’est pas encore
gagné. Certaines choses avancent, d’autres reculent, mais nous sommes optimistes car le pas le plus
important a été franchi cette année, avec l’engagement du Conseil Municipal de la Ville et une implication
plus forte de l’ensemble des acteurs concernés, la Ville, la Région, le Conseil Préfectoral, le Conseil
Provincial du Tourisme. Pour la première fois la Ville a signé une convention avec A3 Communication,
et sur une durée de 3 ans. En qualité de producteur cela nous donne un cadre de travail et forcément
la possibilité de s’inscrire dans une vision et dans du développement. Pour assurer la pérennité et la
qualité d’un festival de cette ampleur l’implication de tous est nécessaire ; c’est un travail qui nécessite
de l’investissement, du professionnalisme et de la planification sérieuse. Ce cadre de travail nous a
permis de signer une convention sur 3 ans avec des partenaires essentiels tels que Maroc Telecom,
l’OCP et les Eaux Minérales d’Oulmès. J’espère que nous arriverons à le faire avec l’ensemble de nos
partenaires quelque soit le montant de leur participation. Trop de gens pensent encore que la culture
est une affaire simple et facile, que ça s’improvise… alors qu’il faut de la vision et verrouiller les choses
longtemps à l’avance, si on veut s’inscrire dans un travail qualitatif. Nous avions un énorme défi au
départ : très peu de moyens et énormément de monde. Nous avons essayé de croiser ces deux courbes
pour gagner en qualité et réduire le nombre, et croyez moi ce n’est pas un exercice facile. Notre dernier
bastion, c’est l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
à quel point la place de l’Afrique est-elle importante dans ce festival ?
Nous avons toujours défendu l’ancrage africain du Maroc à travers cette culture. Il y a 20 ans, on ne
nous prenait pas vraiment au sérieux. Gnaoua, Essaouira, l’Afrique, ne résonnaient pas. Aujourd’hui, les
évènements viennent confirmer que tout cela a du sens. Et c’est bien pour cela qu’avec le Conseil National
des Droits de l’Homme nous consacrons notre forum à l’Afrique pour la 3ème année consécutive.
Plus qu’un festival qui fait défiler de la musique, il s’agit de créer de la
musique…
Ce festival est un réel laboratoire de fusions musicales et nous tenons à ce qu’il continue d’en être ainsi.
Nous protégeons cette spécificité et cette authenticité qui caractérisent cet événement, qui lui donnent
du sens et de la crédibilité. Les stars du festival, ce sont avant tout les Gnaoua.
Et d’ailleurs une star de la tagnaouite est décédée cette année. Comment
organiser une édition sans Mahmoud Guinea ?
Ce sera difficile pour nous, pour sa famille et pour le public. Mahmoud était le gardien du temple, une
icône de la tagnaouite, une figure d’Essaouira. Mahmoud attirait beaucoup de monde. Il avait chaque
année une grande place dans le festival et il y avait toute une réflexion autour de sa programmation.
La préservation devient une extrême urgence… tout le monde doit en prendre conscience et les efforts
converger dans ce sens.
HOMMAGE À FEU MAÂLEM
MAHMOUD GUINEA
MAHMOUD EST MORT, GUINEA EST ÉTERNEL !
Il était l’une si ce n’est la figure emblématique du festival Gnaoua et sa participation à
chacune des 18 éditions leur donnait du sens et de la profondeur. Pour ses 19 ans, le Festival
Gnaoua et Musiques du Monde se fera sans Mahmoud Guinea et son immense talent, lui
qui a remis son guembri à son fils Houssam lors de la dernière édition comme pour crier au
monde entier que Mahmoud est mort certes, mais que Guinea demeure éternel…
Fier, charismatique et grand musicien, Mahmoud Guinea était la perle de tagnaouite
à Essaouira. Maâlem respecté et redouté, il a vu naître le festival et a participé à son
évolution, l’a vu grandir, a vécu avec lui. Aujourd’hui, le rendez-vous musical pour les
Gnaoua et par les Gnaoua est orphelin. Dans les coulisses, une phrase revient souvent. «
Comment une édition du festival peut-elle avoir lieu sans Maâlem Guinea ? ». La réponse
est incertaine mais ce qui est sûr, c’est qu’il demeure dans les cœurs et que sa musique
se transmet à travers ses élèves et à travers ses enfants. Le festival va d’ailleurs ouvrir
ses rideaux sur un hommage au Maâlem que les organisateurs considéraient comme le
gardien du temple.
La musique en héritage
De génération en génération, maître Guinea avait la musique dans le sang, dans les gênes, porté par une
passion et un héritage familial. Lui dont le nom de famille rappelait l’ancrage africain et résonnait depuis
la Guinée, Mahmoud Guinea a un grand père malien arrivé à Essaouira en 1927. Samba Guinea dont le
patronyme combine à lui seul la musique, la danse et la magie de l’Afrique, était médecin caporal à l’époque,
qui soignait également les troubles psychiques avec des séances de transe une fois par semaine. Une
coutume dans laquelle a trempé Mahmoud Guinea grâce à son grand père et à son père : Boubker. D’ailleurs,
Mahmoud assistait aux « Lilates » très jeune avant de tenir dans ses mains son premier guembri qu’il ne
lâchera plus. Un guembri spécialement fabriqué pour lui des mains de son père, et qu’il fabriquera à son tour
pour son fils Houssam et qu’il lui remettra il y a moins d’un an lors de cette fameuse soirée de clôture de la
18ème édition du festival…
Un charisme sans faille
Il a su fructifier son héritage et le faire voyager, l’essayer à autre chose. Avant-gardiste, il ne se contentait pas
d’animer les lilas, il allait plus loin. Dans les années 70, il fait partie du groupe folk marocain « Lamchaheb»
et défend un mouvement « Nayda » où la musique est engagée. Il est un des précurseurs en terme de fusions
avec des jazzmen, il enregistre un album avec le saxophoniste Pharoah Sanders en 1991 intitulé The Trance
of Seven Colors. Dès lors, et grâce au festival Gnaoua, le grand Guinea s’internationalise et fait voyager sa
musique au Japon, aux états Unis, au Moyen Orient et en Europe. Il partage la scène avec les plus grands
sans jamais trembler, sans jamais être impressionné … Souvenez-vous, avec Carlos Santana, c’était en 1994
à Casablanca. Par ce que le Maâlem c’était lui… Forte personnalité et doté d’un réel charisme, Maâlem
Guinea faisait partie de ces passionnés de musique, de ces puristes difficiles à gérer par l’humain car seuls
la scène et le public comptaient. Il pouvait rester 3 heures d’affilée à jouer sans se soucier du line up ou de la
programmation, il était en transe à chaque fois, et le public l’aimait pour cela. Authentique et fier, Mahmoud
Guinea était parfois incompris, comme tous les grands génies de la musique. Il respirait la musique, vivait de
la musique. Une interview avec les Inrocks avait révélé qu’il avait une dizaine de guembris, tous baptisés en
fonction de ce que chaque instrument représentait. “Il y a « Antar » le conquérant, « Taous » le paon, parce
qu’il fait le beau ; « Eraade », le tonnerre parce qu’il gronde ; « Aouicha » parce qu’il est le plus féminin de
tous” confiait-il au journaliste Francis Dordor en 2013, deux ans avant sa disparition. Il nous quitte ce 2 août
2015 en laissant la famille des Gnaoua orpheline, en laissant un vide au Festival Gnaoua et Musique du Monde
tout en léguant sa musique au monde… Un hommage à la mémoire de ce grand artiste ponctuera cette 19ème
édition, du concert d’ouverture, à la Zaouia des Gnaoua, à la soirée du samedi à la Place Moulay Hassan avec
son fils Houssam au guembri, prêt à reprendre le flambeau et à l’emmener aussi loin que possible…»
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Forum
2012-2015
FORUM
FESTIVAL GNAOUA &
MUSIQUES DU MONDE D’ESSAOUIRA
DIASPORAS AFRICAINES :
RACINES, MOBILITÉS, ANCRAGES
Les 13 et 14 mai 2016, de 9h30 à 13h30
Hôtel Atlas Essaouira & Spa « salle La Caravelle »
Organisé en partenariat avec
le Conseil National des Droits de l’Homme au Maroc (CNDH)
à l’occasion de la 19ème édition, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira et le Conseil
national des droits de l’Homme du Royaume du Maroc (CNDH), organisent, pour la cinquième année
consécutive, le forum des droits de l’Homme les matinées des 13 et 14 mai 2016.
Depuis 2012, aux côtés de la musique et des arts, le forum du Festival est venu renforcer cet espace avec
un lieu de débat entre des intervenants nationaux et internationaux, sur des problématiques actuelles
de nos sociétés.
Après deux premières éditions, en 2012 et 2013, consacrées successivement à la jeunesse et à la culture,
l’Afrique est depuis trois ans la thématique centrale du forum avec un forum consacré à l’histoire (2014)
et un second consacré aux femmes (2015). Cette 5ème édition du forum du Festival sera consacrée aux
mobilités africaines sur le thème : « Diasporas africaines : racines, mobilités, ancrages ».
Cet espace de dialogue et d’interaction sera l’occasion de se pencher sur les apports diasporiques à
l’Afrique, et de réfléchir aux nouvelles mutations qui en résultent.
Dans la suite de ces journées d’échanges informés et pluriels, les organisateurs abordent cette année
une question à la fois enracinée dans l’histoire africaine et d’une brûlante actualité : les mobilités
africaines et leurs multiples conséquences.
Continent à forte et ancienne tradition migratoire, l’Afrique fait face à de nouvelles dynamiques de
mobilité et à des reconfigurations profondes de ses anciennes formes migratoires.
Au moment où les migrations Sud-Nord perdurent, de nouvelles formes de mobilité émergent.
Caractérisées par une transnationalisation et des déplacements circulaires, elles permettent l’émergence
d’un « cosmopolitisme » fondé sur la fluidité, et une reconnaissance de l’altérité, sans pour autant être
exemptes de tensions, avec des formes de rejet que subissent parfois les populations immigrées.
La pérennité de l’implantation de communautés nationales hors du territoire africain, une émigration
persistante et continue dans et hors de l’Afrique, la naissance de nouvelles générations bi-nationalisées,
la diversification des espaces d’installation, l’autonomisation des communautés diasporiques et le
renouvellement de la nature des liens familiaux, sociaux et économiques avec l’Afrique illustrent les
contours de ce nouveau modèle à l’œuvre. Des migrants s’installent ainsi dans un premier pays, puis
le quittent pour se rendre dans un autre. Certains choisissent de retourner, de manière temporaire
ou définitive, dans leur pays d’origine. D’autres circulent entre deux lieux, passant de plus ou moins
longues périodes dans l’un et l’autre, sans s’établir pour autant ni dans l’un, ni dans l’autre. Il y a enfin
ceux qui optent pour la mobilité comme mode de vie, en circulation quasi constante, reliant différents
lieux et traversant les frontières nationales de manière très régulière.
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Les diversités diasporiques africaines, notamment leur composante de compétences mondialement
reconnues dans différentes domaines : scientifique, culturel, artistique, etc. seraient un atout pour le
développement africain.
Le forum d’Essaouira sera l’occasion de penser les apports diasporiques à l’Afrique et de réfléchir à ces
nouvelles réalités de mises en mouvement de la diaspora.
Il sera ainsi développé en quatre principaux axes de travail,
répartis sur deux matinées :
1ère MATINÉE DU 13 MAI 2016
Séance 1. Le cosmopolitisme africain
• Mobilités :
Une analyse pluridisciplinaire des nouvelles formes de circulation des Africains du monde, avec un focus sur
les modalités complexes des constructions plurielles d’identités qui en découle.
Séance 2. Diasporas et marchés de savoirs globaux
• Savoirs :
Les flux de compétences restent positifs dans les pays industrialisés, ils sont par contre négatifs pour tous les
pays du sud et l’Afrique est particulièrement exposée à cette carence. L’apport des compétences africaines du
monde est indéniable, mais qu’en est-il réellement ?
2ème MATINÉE DU 14 MAI 2016
Séance 3. Femmes africaines : apports, changements
• Genre :
L’apport du leadership féminin en diaspora, quant aux évolutions des contextes africains d’origine. Cet axe
sera l’occasion d’analyser et de mettre à jour les récentes avancées des systèmes juridiques africains en
matière d’égalité homme/femme.
Séance 4. Circulations artistiques et culturelles
• Culture :
Cet axe s’intéressera particulièrement à la question culturelle et artistique en mettant en évidence les offres
de compétences et de rayonnements des univers culturels africains par l’apport des diasporas, ainsi que leur
rayonnement sur les cultures et l’image de l’Afrique dans les pays d’accueil.
En partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme
INTERVIEW DE
DRISS EL YAZAMI
PRÉSIDENT DU CONSEIL
NATIONAL DES DROITS
DE L’HOMME (CNDH)
Cela fait cinq ans que ce forum se déroule à l’occasion du Festival Gnaoua et Musiques du Monde. Pourquoi le CNDH a- t-il choisi
ce rendez-vous en particulier ?
Parce qu’il s’agit d’un festival populaire au sens noble du terme, qu’il faut sortir les droits de
l’Homme d’un certain ghetto et y intéresser des publics plus larges que les seuls cercles militants,
et qu’enfin, parce que le lien entre culture et droits humains est nécessaire, urgent et fécond. C’est
la raison pour laquelle nous sommes chaque année présents aussi dans une autre grande fête
populaire et culturelle : le Salon international du livre et de l’édition de Casablanca.
Après la jeunesse et la culture, ces trois dernières éditions du forum ont concentré leurs travaux sur l’Afrique. Pourquoi ce choix ?
Le choix de traiter de manière continue et systématique de l’Afrique, festival après festival, s’est
imposé presque naturellement, en raison même de la nature du festival (la musique Gnaoua,
matrice historique de cette musique) et de la ville, Essaouira, débouché durant des siècles des
caravanes transsahariennes. C’est aussi une modeste contribution et du festival et du CNDH à cette
vaste ambition de nous inscrire définitivement dans cette profondeur géostratégique.
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La cinquième édition du forum sera consacrée précisément à la diaspora africaine. Quelle est l’importance de ce débat actuellement ?
Les mobilités africaines sont fort anciennes, comme en témoigne par exemple l’histoire de
l’émigration marocaine à la fois vers l’Afrique sub-saharienne et l’Europe, très diversifiées
(migrations intra-africaines, circulations de plus en plus intenses entre les deux rives, etc.) et de
plus en plus complexes : outre les migrations ouvrières, d’autres catégories sont touchées comme
par exemple les étudiants, les réfugiés, les artistes, etc. Les migrations sont de plus en plus
féminisées et le niveau socio-culturel des migrants est de plus en plus élevé. On assiste enfin à un
double mouvement qui n’est paradoxal qu’en apparence : une dynamique incontestable d’enracinement
dans les pays de résidence (comme le révèlent par exemple les naturalisations des Marocain-e-s, comme
d’autres nationalités) et le maintien de liens vivaces avec la terre d’origine, y compris à la deuxième,
voire à la troisième génération. Ces liens, on le constate, sont de toutes sortes. Cela va du retour
périodique pour des vacances, à la circulation régulière dans le cadre d’activités professionnelles (de
plus en plus qualifiées) ou d’actions de coopération humanitaire ou pour le développement, en passant
par le retour définitif après achèvement des études ou en vue d’un projet d’investissement. Notre
ambition cette année est non seulement de contribuer à la compréhension de ce phénomène, mais aussi
de voir quelles relations l’Afrique doit-elle établir avec ces populations expatriées qui enrichissent à la
fois les sociétés de résidence et d’origine. Il ne s’agit plus seulement de voir la contribution financière
de ces populations (qui a été et reste une contribution centrale), mais aussi leur implication politique,
scientifique, culturelle qui peut être tout aussi sinon plus stratégique.
à quel point la place de l’Afrique est-elle importante dans ce festival ?
Ce forum a- t- il un impact auprès des penseurs et des institutions qui y sont invités chaque année? Pouvez vous nous dresser un bilan ?
Le passage par le festival et le forum marque incontestablement nos invité-e-s et je crois sincèrement
qu’il s’agit pour eux d’une expérience globale, pour les sens comme pour l’intellect. La liberté qui
semble irriguer non seulement les débats, mais aussi toute la circulation des festivaliers dans
leur diversité sociale, d’âge, d’origine géographique et l’énergie créatrice qu’ils perçoivent sur les
scènes, ces moments perceptibles de rencontre et de métissages des musiques du monde donne,
comme nos invité-e-s en témoignent, un cachet particulier.
PRésentation
DU FORUM
Associés depuis quatre ans, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira et le Conseil national
des droits de l’Homme (CNDH) organisent les 13 et 14 mai 2016 à Essaouira la cinquième édition du
forum des droits de l’Homme. Après deux éditions dédiées successivement à la jeunesse (2012) et à la
culture (2013), les deux partenaires avaient décidé de consacrer le forum à l’Afrique. Après les journées
consacrées à l’histoire du continent et ses liens séculaires avec le Maroc (2014), le forum avait traité
l’année dernière de la question des femmes et de leurs multiples combats pour l’égalité. Dans la suite
de ces journées d’échanges informés et pluriels, les organisateurs abordent cette année une question
à la fois enracinée dans l’histoire africaine et d’une brûlante actualité : les mobilités africaines et leurs
multiples conséquences.
Continent à forte et ancienne tradition migratoire, l’Afrique fait face à de nouvelles dynamiques de
mobilité et à des reconfigurations profondes de ses anciennes formes migratoires. Alors que différentes
sociétés africaines sont devenues à leur tour des carrefours migratoires (Alioua, 2014), voire des lieux
d’accueil et d’installation, les flux migratoires du continent semblent de plus en plus se réaliser dans
une logique circulatoire, transnationale et diasporique, et non plus dans le cadre de mouvements
linéaires d’un point A à un point B, qui a été longtemps une clé de compréhension des migrations
internationales au 20ème siècle. Ainsi, si les migrations Sud-Nord persistent, de nouvelles formes
plus fluides de mobilité émergent et une transnationalisation des registres et des déplacements se
développe avec l’émergence d’un « cosmopolitisme » fondé sur la fluidité, la capacité à se « couler »
et à s’approprier des règles et des normes qui s’écartent des formes de socialisations primaires (Beck,
2006) et qui s’organisent dans de l’urbain globalisé (Sassen, 2001). Mais si ces dynamiques migratoires
en contexte de globalisation favorisent la reconnaissance de l’altérité, elles ne sont pas exemptes de
tensions, qui confinent les populations et assignent les identités dans des espaces en marge (Agier,
2013). La question des frontières et de leur démultiplication se repose avec acuité grâce aux mobilités
transnationales, hors et sur le continent.
La pérennité de l’implantation de communautés nationales hors du territoire africain, une émigration
persistante et continue dans et hors de l’Afrique, la naissance de nouvelles générations bi-nationalisées,
la diversification des espaces d’installation, l’autonomisation des communautés diasporiques et le
renouvellement de la nature des liens familiaux, sociaux et économiques avec l’Afrique illustrent les
contours de ce nouveau modèle à l’œuvre. Des migrants s’installent ainsi dans un premier pays, puis
le quittent pour se rendre dans un autre. Certains choisissent de retourner, de manière temporaire
ou définitive, dans leur pays d’origine. D’autres circulent entre deux lieux, passant de plus ou moins
longues périodes dans l’un et l’autre, sans s’établir pour autant ni dans l’un, ni dans l’autre. Il y a enfin
ceux qui optent pour la mobilité comme mode de vie, en circulation quasi constante, reliant différents
lieux et traversant les frontières nationales de manière très régulière.
Il semble bien que nous transitons du concept de migration classique vers celui de mobilité ou de
circulation transnationale, et ce même dans des contextes géopolitiques où les frontières ne sont pas
aussi poreuses que le suppose le terme de transnational. Différentes raisons expliquent cette mutation.
Combinées, elles créent des générations circulant au gré des opportunités, à l’affût d’une réelle
mobilité sociale et de nouvelles et inédites modalités de contribution au pays d’origine. Du fait de la
réduction des coûts de transport de longue distance, les Africains qui se déplacent peuvent désormais
aller et venir plus facilement qu’auparavant. Atterrissant pour de courtes périodes, ils retournent chez
eux, puis migrent à nouveau sur le continent ou à l’international, s’installant ainsi dans une forme de
régularité du retour, ou plutôt la construisent dans une forme de mobilité de voisinage (Peraldi, 2002 ;
Tarrius, 2003). En mobilité constante et renouvelée, le recours aux technologies de communication est
permanent et facilite la dissémination de la connaissance sur les élites migratoires et les opportunités
de déplacement pour gérer la mobilité. Les acteurs en diaspora se caractérisent donc par une hypermobilité, une flexibilité sur le marché du travail et une capacité de transformer une habilité relationnelle
en compétence productive et économiquement efficace (Diminiscu, 2005).
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Nouvelle catégorie dans la typologie des migrants internationaux, ces transmigrants tissent des formes de
relations sociales multi-situées et dépassent les espaces géographiques, culturels et nationaux classiques.
La question se pose alors si ces Africains de la diaspora s’affranchiraient ou pas des logiques de souveraineté
et seraient enchâssés dans une dualité, si ce n’est une multiplicité, de pratiques sociales où ils joueraient des
rôles d’intermédiaires culturels et sociaux. On parlera alors d’une « bifocalité culturelle » (Rouse, 1992) où
l’acteur de la mobilité crée une dualité culturelle et de valeurs, qui lui permet d’être un acteur social à part
entière, vecteur de changements sociaux entre ses différents lieux de déplacement. La notion de diaspora
africaine fait donc référence à de nouvelles modalités de mobilité, mais aussi à un questionnement sur le
lien avec le pays d’origine et sur les modèles diasporiques historiques, fondés sur la revendication d’une
identité culturelle commune et d’instances politiques, religieuses ou culturelles, telles qu’une vie associative
dynamique et multiple et des liens durables, réels ou symboliques avec les contextes d’origine.
A cet égard, les signaux de la métamorphose des déplacements et de ses conséquences sur l’Afrique à long
et moyen termes sont inégalement perçus par les institutions des pays d’origine. Surtout que ces nouveaux
phénomènes migratoires transnationaux complexifient leur identification. Néanmoins, les institutions en
charge des relations avec les populations dites diasporiques devront désormais composer avec cette mutation
des déplacements, afin de pouvoir capitaliser sur des ressources névralgiques pour le continent.
En effet, outre l’intégration conceptuelle sur les appartenances multiples et les richesses culturelles qui en
découlent, les diversités diasporiques africaines sont vues comme un atout pour le développement africain.
Ces acteurs multi-situés sont susceptibles d’être mobilisés dans les grands chantiers économiques, la
mobilisation des flux financiers mais également pour relever des défis sociaux, juridiques et politiques, dont
la question du rapport des genres. Mais il y a aussi une attente dans le domaine culturel, sportif et dans le
monde académique africain. Ce dernier passe par le tissage de collaborations internationales notamment,
mais aussi par le développement in situ de savoirs scientifiques et de savoir-faire techniques.
Les compétences mondiales de la diaspora jouent donc un rôle et impactent de façon significative sur le
resserrement des liens avec les pays d’origine et contribuent au développement des chantiers qui nécessitent
autant de compétences fines, de compréhensions des contextes, que de bonnes volontés.
Axes et objectifs du forum
Il s’agira pour le cadre de ce forum de penser de façon concrète les apports diasporiques à l’Afrique et de
réfléchir ces nouvelles réalités de mises en mouvement de la diaspora.
Le forum sera ainsi développé en quatre principaux axes de travail :
- Mobilités. Le premier portera sur une analyse pluridisciplinaire des nouvelles formes de circulation des
Africains du monde en vue de saisir les reliefs et les spécificités conceptuelles et contextuelles qui s’appliquent
à l’Afrique et observer les modalités complexes des constructions plurielles d’identités qui en découle.
- Savoirs. Le second axe se concentrera sur la façon dont la mobilisation des leaders de changements
et des compétences générales s’opère vers l’Afrique. Cette question revêt à l’échelle planétaire une place
centrale dans les stratégies migratoires des pays. Dans un marché mondialisé et compétitif de savoirs et
de savoir-faire, nous assistons à une réelle concurrence, de plus en plus acharnée, pour la captation de
ressources humaines qualifiées. Cette réalité se déploie entre pays industrialisés et pays émergeants du sud.
Et si les flux nets de compétences restent positifs dans les pays industrialisés, ils sont par contre négatifs
pour tous les pays du sud et l’Afrique est particulièrement exposée à cette carence.
- Genre. Le troisième axe focalisera sur une approche des questions de genre en posant notamment le débat
de l’apport du leadership féminin en diaspora, quant aux évolutions des contextes africains d’origine. Cet axe
sera l’occasion d’analyser et de mettre à jour les récentes avancées des systèmes juridiques africains en
matière d’égalité homme/femme.
- Culture. Le quatrième axe s’intéressera particulièrement à la question culturelle et artistique en mettant
en évidence, d’une part, les offres de compétences et de rayonnements des univers culturels africains par
l’apport des diasporas, telles que les tournées africaines d’artistes internationaux issus de la diaspora. Et,
d’autre part, par le rayonnement induit par les diasporas à l’échelle globale sur les cultures et l’image de
l’Afrique comme terreau de richesse culturelle au cœur de la mondialisation.
FARID EL ASRI
Docteur en anthropologie
LES LIEUX
DU FESTIVAL
à l’approche de chaque rendez-vous musical, Essaouira prépare ses lieux, ses murs, sa
magie à accueillir la musique comme il se doit. Pendant le Festival Gnaoua et Musiques du
Monde, c’est toute la ville qui respire les sonorités de l’Afrique, du monde, à chaque ruelle,
à chaque rempart. De la scène principale, à la scène de la plage, en passant par les lieux
intimistes de la médina… à chacun son festival !
Scène Moulay Hassan
La rencontre du Gnaoua avec le monde
Celle qui surplombe la ville, centrée entre la plage et la médina pour réunir le maximum de monde.
Nul besoin d’avoir une carte pour trouver la scène Moulay Hassan, il suffit de suivre la foule, de tendre
l’oreille pour écouter d’où vient la musique. Elle reçoit chaque année les têtes d’affiche qui proposent
des fusions et des résidences, elle a vu passer, depuis 1998, une pléiade de rencontres entre la musique
Gnaoua, le jazz et les musiques du monde.
La scène de la plage
La découverte des musiques d’ailleurs
Scène des habitués, la scène de la plage propose
une programmation aussi éclectique que diverse.
Elle accueille généralement les groupes ou les têtes
d’affiche qui proposent des concerts solo, histoire
de sortir de la magie Gnaoua pour écouter du Funk,
de la Soul, du Hip Hop ou du Reggae.
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Dar Loubane
Spiritualité en musique
Borj Bab Marrakech
Sous les étoiles
Situé au cœur de la médina d’Essaouira, près de
l’horloge caravansérail, dans un authentique riad
du 18ème siècle, Dar Loubane est un lieu magique
où le temps semble ne pas exister. Servant autrefois de « Foundok », un lieu de halte pour les
voyageurs et les marchands de fruits secs, ce lieu
accueillera pendant le festival des concerts intimistes payants.
Monument historique et haut lieu d’expositions
et d’évènements artistiques, les murs de Borj
Bab Marrakech reçoivent des résidences et des
concerts de fusion. Le lieu accueillera également
l’exposition de Hassan Hajjaj (cf pages 56 et 57).
Zaouia Sidna Blal
Lieu sprituel à souhait
Zaouia Issaoua
Traditions et mémoire
Pendant une nuit, les maâlems d’Essaouira
rendront hommage à Mahmoud Guinea, dans
l’humble demeure de Sidna Blal.
Et parce qu’il ne faut pas oublier les codes sacrés
de la musique traditionnelle, Zaouia Issaoua est là
pour le rappeler. Édifice religieux où sont enterrés
les saints fondateurs, le lieu est recueillement
et spiritualité. On y organise « Lila », qui s’étend
jusqu’à l’aube où la transe est l’actrice principale
de cette « Hadra ».
LA PROGRAMMATION
MUSICALE
INTERVIEW
DE ABDESLAM ALIKANE
DIRECTEUR ARTISTIQUE DU FESTIVAL
ET PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION
YERMA GNAOUA
« Le festival est un réel mouvement pour la culture tagnaouite »
Il est le maâlem des maâlems. Il sait leur parler, les écouter et surtout il sait comment
ils fonctionnent. La culture tagnaouite n’a aucun secret pour lui. Il est également aux
commandes des résidences, qu’il supervise avec un regard bienveillant et de la patience.
Lui c’est Abdeslam Alikane et il raconte son festival.
Qu’apporte le festival aux maâlems ?
Le festival est un réel mouvement pour la culture tagnaouite. Un mouvement pour les maâlems entre
eux puisqu’ils se sont connus, rencontrés, ont échangé et ils sont sortis du cadre des soirées de transes
pour goûter à la scène, aux grandes scènes. Ce que le festival a apporté également aux Gnaoua c’est
cette capacité de rencontrer les artistes internationaux et de fusionner avec eux. Il a beaucoup apporté
à l’art du tagnaouite, il l’a ouvert à tous les publics.
Comment choisissez- vous vos musiciens ?
Au bout de 4 à 5 ans de festival, on a réussi à faire une sorte d’inventaire de toutes les différentes troupes
de Tanger au Sud du Maroc ! On connait les différentes écoles de Tagnaouite et on essaie de donner sa
chance à tout le monde. On choisit les maâlems en fonction de leur capacité à fusionner avec d’autres
groupes, de leur gestion de la scène. Et dans le même mouvement, au bout de 19 ans, on a vu de
nouvelles générations émerger, une belle relève. On laisse une parenthèse pour cette jeunesse…
Vous la sentez cette relève ? Est –elle suffisante ?
Bien sûr ! Surtout cette année…On a senti que la relève était importante puisque les anciens commencent
à partir. Maâlem Guinea a laissé un grand vide, il est irremplaçable. Les hommages sont rendus grâce à
des jeunes, aux enfants ou à la famille. Cette année, un tremplin va permettre de former et accompagner
trois maâlems pour assurer la relève justement…
Comment évolue le travail de l’association Yerma Gnaoua ?
C’est un travail au quotidien. Nous continuons nos recherches sur la mémoire et sur l’art tagnaouite
et son passé. Après l’anthologie que nous avons publiée l’année dernière, nous ne nous arrêtons pas
là puisque le travail est un long chemin vers cet art ancestral. Nous travaillons également sur tout un
chantier du statut artistique des mâalems. Chaque année nous augmentons le nombre de maâlems qui
accèdent à ce statut professionnel ainsi qu’a la couverture médicale. Nous nous réunissons régulièrement
afin de discuter des actions à mettre en place pour renforcer la tagnaouite, recadrer cet art et lui donner
tous ses droits les plus fondamentaux. Incontestablement ce qui apportera un changement de taille
c’est l’inscription au patrimoine oral et immatériel de l’humanité que nous espérons obtenir l’année
prochaine auprès de l’UNESCO »
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INTERVIEW DE KARIM ZIAD
DIRECTEUR ARTISTIQUE DU FESTIVAL
« Ce festival est un laboratoire de musique, le seul
festival au monde qui fait fusionner des groupes
traditionnels et modernes »
C’est un musicien hors pair et c’est un batteur qui fait honneur aux rythmes
du Maghreb et aux rythmes Gnaoua en particulier, Karim Ziad est celui qui
est derrière les fusions entre les têtes d’affiches internationales et les stars
du festival : les maâlems. Coulisses du festival dans les yeux d’un musicien qui
dirige d’autres musiciens.
Quelle est la particularité de cette 19ème édition ?
C’est la première édition qui se tiendra sans l’un des plus grands gnaoui Mahmoud Guinea, disparu
récemment. Cette édition est un hommage à lui. Certains aspects de la programmation vont être
adaptés en fonction, comme ce concert d’ouverture qui rend hommage au défunt et comme il a toujours
revendiqué son africanité, ce sera un double hommage puisqu’un grand percussionniste est décédé
cette année : Doudou N’diaye Rose. Mahmoud avait une façon d’aborder la musique, très africaine. D’où
une ouverture de festival 100% hommage et surtout 100% africaine.
Comment se fait le choix de la programmation et des fusions ?
Le choix se fait en concertation avec toute une équipe : la directrice du festival, les chargés de production,
les coordinateurs artistiques et les directeurs artistiques. On essaie, à partir de beaucoup de demandes,
de choisir avec minutie qui va se produire. Mon rôle est de faire le pont entre les différentes cultures.
En écoutant les différents groupes, je peux savoir s’ils peuvent fusionner ou s’ils sont trop éloignés.
Les groupes sont choisis en fonction de cela aussi, s’ils ont la capacité de comprendre cette rythmique
typique aux Gnaoua. Ce qu’a apporté le festival c’est qu’il a appris aux maâlems à écouter d’autres
musiciens. Ils ont appris à interagir avec le musicien invité. Jeff Balard est un excellent batteur, un des
meilleurs qui a cette capacité de fusionner. Son guitariste, qui est le guitariste de Herbie Hanckok a
cette capacité également.
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à quel point est-ce plus facile de diriger artistiquement
des musiciens quand on l’est soi-même ?
C’est logique pour ce festival d’avoir des musiciens qui dirigent d’autres musiciens. C’est le seul festival
à agir comme un laboratoire de musique, de concocter, de rechercher de nouveaux sons, c’est le seul
festival au monde qui fait fusionner des groupes traditionnels et modernes. C’est plus facile pour un
musicien. Connaissant la musique gnaoua et les différents courants de la musique occidentale, je peux
dire qu’il y a beaucoup de ponts entre les deux. Un musicien, c’est quelqu’un qui peut comprendre ces
différents langages. Je suis un musicien moderne mais je sais que la musique traditionnelle, avec toute
sa richesse, m’a beaucoup apporté.
Quel regard portez-vous sur ce festival en tant
que membre de l’équipe mais surtout en tant que musicien ?
J’ai connu les Gnaoua avant le festival. J’ai été invité en 2000 en tant que musicien. Il y a eu quelque
chose qui s’est passé et tout le monde l’a ressenti. Il y a une relation particulière qui s’est installée
entre les Gnaoua et moi. On m’a appelé l’année suivante pour faire partie de l’équipe. Et pour moi, c’est
un grand honneur, je suis très fier de cette musique, en tant que maghrébin, pour moi c’est une richesse
inouïe. Je suis fier de montrer cette musique au monde entier. Être le directeur artistique du Festival
Gnaoua est un des mes plus grands bonheurs.
LA PARADE
D’OUVERTURE
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L’OUVERTURE
OFFICIELLE
La fête de la musique !
Le coup d’envoi du festival se fait toujours en grandes pompes. Essaouira festive et colorée, transforme
ses rues en une messe géante de la musique où toute la ville est actrice et non simple spectatrice et
figurante. La parade emmène le public au concert inaugural à Place Moulay Hassan en traversant la
ville à travers une expérience sensorielle hors du commun. Cette année, l’ouverture sera un hommage
aux anciens qui nous ont quittés et qui ont fait de ce festival ce qu’il est aujourd’hui…
La Parade : Un Carnaval made in Gnaoua !
Un véritable carnaval des sens que cette parade à chaque ouverture du festival ! Les musiciens, des
troupes de Gnaoua du Maroc entier se mêlent à la foule, et au public et tous marchent dans les rues de
la ville pour chanter haut et fort la fête de la musique ! Danse et musique transforment la ville en un
carnaval géant, histoire d’annoncer le début des festivités…
Le concert d’ouverture : Un hommage aux anciens
Pour commencer les festivités comme il se doit, le festival consacre ses premières notes aux anciens,
aux grands qui nous ont quittés cette année. Le talent et le travail de Mahmoud Guinea et Doudou N’diaye
Rose magicien du tambour sénégalais, qui est décédé à quelques jours d’intervalles de Guinea, seront
célébrés à travers leurs enfants et leur famille en communion avec ce public qui les a tant aimés. Le
fruit d’une résidence sera proposé en ouverture du festival sublimé par la « 3ada Swiria » qui donnera
profondeur et ancrage traditionnels à cette fête de la musique. Cette ouverture sera sublimée par une
fusion des plus spectaculaires, celle d’un hommage de la diva du Sud : Rachida Talal. Quand la voix
profonde de Rachida Talal se mêle aux sonorités gnaouies portées par la jeunesse et la relève, l’ouverture
promet des émotions fortes qui donneront le ton à cette 19ème édition sous le signe du partage !
Les anciens vus par leurs enfants, leurs proches comme le talentueux Mâalem Mokhtar Guinea , le
tout porté par la voix incroyable et riche de Rachida Talal. Une fusion à mi chemin entre le rythmes
gnaoua, la transe hassanie et la folie africaine qui s’apprête à faire vibrer Essaouira histoire de donner
le ton de cette 19ème édition. l’Afrique se donne rendez-vous à Mogador et s’installe au Festival Gnaoua
et Musiques du Monde où elle a trouvé refuge il y a plusieurs années. Du Maroc et de la magie de son
Sahara au Sénégal, la soirée d’ouverture sera fusionnée et fusionnelle.
Mâalem Mokhtar Guinea
Rachida Talal
Doudou N’diaye Rose
percussions orchestra
LES ARTISTES
DU FESTIVAL 2016
Du côté de l’Amérique & de l’Europe…
LE PIONNIER DES FUSIONS
GNAOUA JAZZ
Randy Weston
LE GROOVE
POUR SECONDE PEAU
Jamaaladeen Tacuma
CELUI QUI DONNE UNE SECONDE
JEUNESSE AU JAZZ
QUAND LA BATTERIE SE
SUFFIT À ELLE-MÊME
Christian Scott
Jeff Ballard Trio
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LA VOIX DE LA PAIX
Blitz The Ambassador
LE GNAOUI
INTERNATIONAL
Hassan Hakmoun
En partenariat avec l’ambassade
des États Unis d’Amérique
LE FLAMENCO
FUSIONNÉ AU FÉMININ
LES RACINES
ROOTS & REGGAE
Las Migas
Jaba & Friends
En partenariat avec
l’ambassade d’Espagne
LES ARTISTES
DU FESTIVAL 2016
Du côté de l’Afrique…
LE PHÉNOMÈNE
MUSICAL MAROCAIN !
LÉGENDE VIVANTE
Hoba Hoba Spirit
Mohamed Derham
ROCK, RAP
ET POÉSIE ARABE !
LA FORCE TRANQUILLE
DE TIMBUKTU
N3rdistan
Songhoy Blues
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L’HOMMAGE
AU MATHÉMATICIEN
DU TAMBOUR !
Doudou N’diaye Rose
Percussions Orchestra
LE HAJHOUJ À LA
CONQUÊTE DU MONDE
Mehdi Nassouli
Avec le soutien de :
LA PERLE DU SUD
LA RENAISSANCE DE LA
MUSIQUE AMAZIGH
Rachida Talal
Oudaden
LES ARTISTES
DU FESTIVAL 2016
Issaoua de Fès
Hmadcha
Ganga de Tamanar
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LES ARTISTES
DU FESTIVAL 2016
Les stars du festival… Des maâlems de tout le Maroc
(Casablanca, Marrakech, Essaouira, Meknès, Rabat, Ksar El Kébir)
LE SANTANA
DES GNAOUIS
DIGNE SUCCESSEUR DE
L’HÉRITAGE GUINEA
Maâlem Hamid
El Kasri
Maâlem Abdellah
Akharraz
LE MAÂLEM
DES MAÂLEMS
L’ENFANT PRODIGE
Maâlem Abdesslam
Alikane
Maâlem Hassan
Boussou
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POUR L’AMOUR
DU REGGAE
LE GNAOUI
AUX MAINS D’ARGENT
Maâlem Omar
Hayat
Maâlem Abdelkebir
Merchane
LE PLUS AMÉRICAIN
DES MAÂLEMS !
LE MAGICIEN
DU GUEMBRI
Maâlem Mohamed
Kouyou
Maâlem Mahjoub
Khelmous
LES ARTISTES
DU FESTIVAL 2016
Les stars du festival… Des maâlems de tout le Maroc
(Casablanca, Marrakech, Essaouira, Meknès, Rabat, Ksar El Kébir)
TAGNAOUITE
DANS LE SANG
UN VENT HISPANIQUE
SOUFFLE SUR GNAOUA
Maâlem Mokhtar
Guinea
Maâlem Said
Oughessal
UN GNAOUI ÉLECTRO
LE MAÂLEM HIPPIE
Maâlem Abdenbi
El Guedari
Maalem Mustapha
Baqbou
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LE PASSIONNÉ QUI
A SILLONNÉ LE MONDE
Maâlem Seddik
Bounhar
LE PRINCE GNAOUI
DE LA VILLE OCRE
Maâlem Ahmed
Baqbou
MAÂLEM
MALGRÉ LUI
GNAOUI ANCESTRAL…
Maâlem Said
Boulhimas
Maâlem Allal
Soudani
LES ARTISTES
DU FESTIVAL 2016
Les stars du festival… Des maâlems de tout le Maroc
(Casablanca, Marrakech, Essaouira, Meknès, Rabat, Ksar El Kébir)
FIDÈLE À LA TRADITION
LE BLUESMAN GNAOUI
Maâlem
Said Bourki
Maâlem
Abdelkader Amlil
“ EL MEKNASSI”
GNAOUI GHIWANI
Maâlem Abdenbi
El Meknassi
Maâlem Rachid
El Hamzaoui
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LES RÉSIDENCES ARTISTIQUES
RÉSIDENCE OU LA RENCONTRE
DE DEUX UNIVERS MUSICAUX
Chaque année et comme à son accoutumée, le festival propose des rendez-vous inédits,
qu’on ne voit nulle part ailleurs. Nulle part d’autre que sur la scène Moulay Hassan.
Quand deux formations, plusieurs musiciens, deux univers différents, se rencontrent,
s’apprivoisent, s’écoutent, partagent, proposent et créent ensemble, cela donne un
rendez-vous inédit, préparé en quelques jours pour le Festival Gnaoua.
Tantôt supervisées par les directeurs artistiques Abdeslam Alikane ou Karim Ziad, les
résidences du Festival Gnaoua et Musique du Monde seront au rendez-vous pour donner
une dimension magique et authentique à la 19ème édition !
Maâlem Abdeslam Alikane
et Songhoy Blues
Maroc/Mali
Mâalem Abdeslam Alikane offrira au festival le fruit d’une rencontre entre la Tagnaouite et ses origines
profondes, du centre de l’Afrique. Quand le guembri de maître Alikane rencontre la fougue et la passion
du quartet Songhoy Blues, toute la force du blues, funk et des autres genres musicaux successeurs de la
musique Gnaoua ensorcèleront la scène Moulay Hassan. Un tourbillon de folie promet de s’abattre sur
la scène principale, puisque les Songhoy Blues portés par leurs racines traditionnelles africaines qu’ils
emmènent ailleurs, s’apprêtent à s’enrichir des rythmes tagnaouite et du talent de Maâlem Abdeslam
Alikane.
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Hommage aux légendes
Sur les traces de
Guinea et Doudou N’diaye Rose
La famille Guinea, avec Houssam au guembri et Maâlem Mokhtar Guinea, rendra hommage au père, au
frère, à l’ami, au professeur, à Mahmoud Guinea en collaboration avec Doudou N’diaye Rose Percussions
Orchestra, composée des membres de la famille N’diaye Rose qui a perdu son pilier également. Une
soirée pour se remémorer les grands, les anciens, ceux qui ont tant fait en reprenant les titres phares,
les morceaux qui ont été chers et qui ont compté, en se remémorant ces belles âmes en musique. Une
création spécialement pensée pour le festival.
LES CONCERTS FUSION
FUSION OU LA MAGIE DE L’IMPROVISATION
Maâlem Mohamed Kouyou
& Jeff Ballard Trio
Maroc/USA
Gnaoua/Jazz
Après la performance de Maâlem Kouyou, ce dernier invite Jeff Ballard Trio à monter sur scène pour
une collaboration et une belle démonstration de la rencontre entre l’Afrique et l’Amérique.
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Maâlem Hassan Boussou
& Jamaaladeen Tacuma
Maroc/USA
Gnaoua/Jazz/Funk
Jamaaladeen Tacuma va présenter une partie de son répertoire et dévoiler son univers avant d’inviter
Maâlem Hassan Boussou à se joindre à lui pour une fusion imprégnée des racines et des origines.
Un concert qui promet des moments forts pour une fusion haute en couleurs et en émotions.
LES CONCERTS FUSION
FUSION OU LA MAGIE DE L’IMPROVISATION
Maâlem Abdelkébir Merchane
& Issaoua de Fès
Maroc/Maroc
Une soirée habitée par le pouvoir du folklore marocain où l’art de tagnaouite et le guembri de Maâlem
Abdelkébir Merchane se marieront aux rythmes effrénés des Issaoua. Le Maâlem livrera un concert
riche en standards tagnaouite avant d’inviter sur scène Issaoua, histoire de pimenter les sonorités et de
transformer la place Moulay Hassan en un dance floor spirituel géant.
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Las Migas
& Mehdi Nassouli Trio
Espagne/Maroc
Les musiciennes espagnoles ont l’intention de donner un concert mémorable imprégné par la force
flamenca tout en explorant des sonorités venues d’ailleurs. Ces sonorités venues d’ailleurs, elles vont
également les puiser du musicien marocain Mehdi Nassouli.
Le virtuose et jeune gnaoui qui avait déjà réalisé une belle fusion avec Nekka, Mehdi Nassouli, revient
avec un groupe de femmes qui maîtrisent l’art du flamenco et le revisitent à leur manière. Le fruit de
cette résidence promet de belles surprises !
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LA CLÔTURE
CONCERT HOMMAGE
À TAYEB SADDIKI
Le festival se terminera en beauté avec la tradition et des
artistes marocains jusqu’au bout des ongles. Le premier
groupe, Oudaden, est un des premiers groupes qui a su
exporter la musique amazighe et la hisser tout en haut.
Afin de boucler la boucle, le festival se clôturera sur un
hommage et la mise en lumière du talent et de l’impact
qu’a eus Tayeb Sadiki, l’enfant terrible d’Essaouira, sur la
scène artistique. Lui qui avait été le témoin de la naissance
de groupes qui ont révolutionné la musique marocaine
pendant les années 70 comme Nass El Ghiwane,
Lamchaheb ou Jil Jilala, il se verra honoré et célébré par le
fondateur de l’un de ses groups mythiques en la personne
de Mohamed Derham. Un concert où Mohamed Derhem
invite Nabil Khalidi, maâlem Mustapha Baqbou et Omar
Sayed, à parcourir les plus grands tubes des 3 groupes
des années 70, considérés comme un patrimoine musical.
LE FESTIVAL
de LA JEUNESSE
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LE FESTIVAL
DE LA JEUNESSE
OMMA (Ouled Mogador Music Action) – 2ème édition
Après la première rencontre initiée autour des «Métiers de la musique» à Essaouira et la mise en place
d’ateliers de formation pendant la précédente édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, le projet
OMMA a connu l’organisation d’une résidence artistique en faveur des jeunes groupes d’Essaouira.
Deux formations ont été retenues parmi une dizaine ayant répondu à l’appel à résidence lancé en août
dernier. Il s’agit de « 3zawa Boys » et « Tadinga ». Le jury, composé de professionnels de la musique
et de représentants des trois partenaires co-organisateurs, s’est basé sur différents critères dont
l’originalité des compositions, la qualité de la production, le niveau artistique ainsi que le show en live
et la prestation scénique. Les deux groupes gagnants évoluent dans des horizons et des styles musicaux
totalement différents : 3zawa Boys est un jeune groupe de rap avec un flow percutant et des rimes
maitrisées. Tadinga, quant à lui, s’inspire d’Essaouira pour faire de la fusion gnaoua/reggae son style.
à l’issue de cette aventure, les groupes se sont déplacés à Casablanca pour une résidence afin de
travailler leur musique. Ils se sont vus coacher par des professionnels pour donner 3 concerts à
Casablanca et Rabat. Ils sont ensuite passés au studio Hiba pour enregistrer un single chacun.
Le projet OMMA, lancé en 2015, est réalisé en partenariat avec des acteurs culturels engagés et disposant
d’infrastructures dédiées : le Boultek, la Fondation Abdelaziz et Touria Tazi
et la Fondation Hiba.
Concert 100% Essaouira
Au nom de la relève Gnaoua…
Nouvelle initiative du festival, la résidence artistique proposée par Abdeslam Alikane. Conscients que la
relève est plus qu’une question d’actualité, le directeur artistique maâlem Alikane accompagne, coache
et forme 3 jeunes maâlems, à la scène, à la fusion, et à sortir de la pure tradition pour proposer autre
chose… Il s’agit, pour cette édition, de Khalid Izoubaz, Khalid Amrhoche et Mohamed Bomzor.
Ce tremplin rentre dans le cadre des actions de l’Association Yerma Gnaoua pour le développement du
statut et de l’art tagnaouite qui fait office de formation à cette jeunesse dont le talent est éclatant et qu’il
s’agit de canaliser afin de mieux la former.
Un rendez vous qui devrait se renouveler chaque année afin de permettre aux jeunes de fouler la scène
du festival, et afin de permettre au festival du stimuler ces musiciens, potentielles stars de demain.
EXPOSITION
59
HISTOIRE D’UNE QUÊTE
& D’UNE RENCONTRE
Colors of Gnaoua
«
» est le fruit d’une rencontre et d’une
quête de plusieurs mois, voire de plusieurs années. La rencontre entre
Hassan Hajjaj, un artiste hors pair, atypique, talentueux et authentique et
Marouane Lbahja, né et élevé dans l’amour et le respect de l’art et de la
culture gnaouie.
Pendant plusieurs mois, Marouane a sillonné le Maroc à la recherche
d’anciens gnaouis. Des pionniers qui ont accompagné les plus grands
maâlems depuis les années 40 ou 50 ! Ils sont à ce titre les gardiens d’une
histoire et d’un patrimoine ancestral.
L’histoire de tagnaouite qu’ils racontent est exceptionnelle, unique à chacun
d’entre eux. Une histoire riche, avec des mots simples tout droit sortis du
cœur, loin des clichés et des théories savantes.
Riches de ces rencontres, Marouane propose à Hassan Hajjaj de mettre ces
Maâlems en scène, de les prendre en photo dans un univers coloré, décalé,
frais et original.
C’est le début d’une belle expérience.
LE CONCEPT
« COLORS OF GNAOUA »
En marge du Festival Essaouira Gnaoua et Musiques du Monde, un hommage exceptionnel
est rendu à ces gnaouis presque centenaires à travers une série d’actions artistiques
autour de la signification des couleurs dans la culture gnaouie.
La lila « colors of gnaoua »
Une soirée exceptionnelle à Dar Loubane est animée par les 10 gnaouis centenaires rythmée par une
succession de couleurs et de chants coordonnée par le directeur artistique du Festival Abdeslam Alikane.
L’expo photo
Les clichés réalisés par Hassan Hajjaj sont exposés en grand format pendant la durée du Festival au
Bastion. Le traitement photo de Hassan Hajjaj est reconnu partout dans le monde grâce à sa touche
fraîche et colorée et au choix de ses trames et de ses cadres uniques et reconnaissables.
Le livre « colors of gnaoua »
Un livret revient sur la genèse du projet, présente les 10 gnaouis et explique, avec des mots simples la
signification des couleurs dans la culture gnaouie. Le livret contient également, et en exclusivité, les
reproductions des photos et des travaux de Hassan Hajjaj.
61
Hassan Hajjaj
Le « Andy Warhol
de Marrakech »
Meroune Lbahja
Le gnaoui
passionné
Né au Maroc en 1961, Hassan Hajjaj est un artiste
contemporain marocain installé à Londres, au
Royaume Uni.
Marouane Lbahja fait partie de cette nouvelle
génération de maâlems gnaouis. Bercé par
les rythmes gnaoua depuis sa tendre enfance,
Marouane a toujours joué ou accompagné de
grands maâlems partout au Maroc.
Présenté comme le « Andy Warhol de Marrakech »,
il a déjà exposé au musée de Brooklyn, au British
Musuem de Londres ainsi qu’à Los Angeles, à
Dubai, aux Etats Unis, etc. En 2011, Hassan Hajjaj
a remporté le prix « Sovereign Middle East and
African Art Prize ».
Il y a quelques années, Marouane Lbahja a entamé
un travail de recherche sur la signification des
couleurs dans la culture gnaouie. Il est également
parti à la recherche, dans les différentes régions
du pays, des plus anciens maâlems et gnaouis
du pays afin de consigner et de conserver leurs
témoignages et leur vision de tagnaouite.
63
L’ARBRE À PALABRES
AU BONHEUR
DE LA CONVERSATION !
Ce rendez-vous aussi authentique qu’agréable réunit autour de l’amour
de la note et du verbe. Sur un toit en pleine médina d’Essaouira, l’Arbre à
palabres est un moment de douceur en journée, un entre-deux, avant d’aller
profiter des concerts et de la musique... Créé en 2006, ce rendez-vous où
le dialogue est roi se tient en après-midi à l’Institut Français de la ville.
Autour d’un thé, artistes, militants culturels, Gnaoua et musiciens viennent
partager et échanger librement avec les festivaliers. Un échange dans son
plus simple élément.
Spontané et libre, l’échange entre inconnus et célébrités se fait entre
deux moments musicaux pour que la discussion soit plus fluide et que les
messages passent mieux.
Rendez-vous devenu incontournable, propice à l’échange, l’Arbre à palabre
est un moment de grâce où seuls les mots comptent, où les mots remplacent
les maux, où la musique guérit, où le dialogue est possible et surtout où les
frontières n’ont plus lieu d’être. L’évènement sera animé, comme chaque
année, par Emmanuelle Honorin, journaliste, productrice et responsable
des musiques du monde au magazine Géo.
SUIVEZ LE FESTIVAL EN DIRECT
Pour sa 3ème année consécutive, des millions d’internautes à travers le monde ont
pu suivre en direct le Festival Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira 2015. En
photos, en textes et en vidéos, l’équipe #gnaoualive a raconté le Festival pendant
toute une semaine. Composée de 30 personnes cette année, l’équipe #gnaoualive se
surpassera pour capter les moments forts du festival, mais aussi ses coulisses et la
vie dans la ville pendant cette période. En résumé, voici quelques résultats probants
de Gnaoua Live sur les réseaux sociaux en 2015 !
Facebook :
6 267 000 nombre d’affichages de tout contenu associé à la page
1 843 000 nombre de personnes qui ont vu du contenu associé à la page
65
Twitter : 43 317 864 nombre de vues possibles (impact)
Instagram : 365 hashtag sur Instagram du 15 au 18 mai 2015
Site Web : 466 224 pages vues du 25 juin 2014 au 20 mai 2015
Youtube :
Réalisation et production de plus de
20 capsules
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Du côté de l’Amérique…
Randy Weston (USA)
Pianiste de renom et une des références dans le monde restreint du
jazz, Randy Weston a toujours puisé dans les racines africaines du jazz
pour développer sa musique encore et toujours. Celui qui a été sacré
« Docteur de musique » par de nombreuses institutions culturelles et
conservatoires de jazz, est né à Brooklyn, New York en 1926. Inspiré par
Count Basie, Nat King Cole, Art Tatum, Duke Ellington ou encore Monk,
il a développé son propre univers, aidé par une dextérité incroyable et
un bon sens de l’improvisation. Les touches du piano n’ont aucun secret
pour lui, lui qui a commencé à enregistrer en solo dès 1954 en côtoyant
les plus grands déjà comme un certain Cole Porter avec une touche
moderne et bien à lui. Visionnaire, il décide de développer sa musique
en Afrique, dès les années 60 alors que la plupart des musiciens optent
pour l’Europe ! Il a pris pour refuge le Maroc où il s’installe et tombe
amoureux de la musique Gnaoua et développe une véritable complicité
avec le maalem Abdallah El Gourd de Tanger. Il sillonne tout le continent
à la recherche de rythmes et de nouvelles couleurs mais le Maroc reste
son coup de cœur, sa deuxième maison.
Jamaaladeen Tacuma (USA)
Bassiste reconnu, Jamaaladeen Tacuma a su faire sa place dans
le free jazz en devenant une référence et dont l’un des albums a été
nominé aux Grammy Awards en 1998. Né à Philadelphie, le musicien a
montré un réel intérêt pour la musique très tôt. Il joue avec plusieurs
groupes pendant l’adolescence et fait une rencontre décisive à l’âge
de 19 ans : Ornette Coleman avec qui il enregistre des titres phares
comme «Dancing In Your Head», «Body Meta», ou «Of Human Feelings».
Après cette expérience qui lui a beaucoup appris, Tacuma commence
sa carrière solo avec des albums qui ne passeront pas inaperçus sur la
scène internationale à l’image de «Showstopper» (1983), «Renaissance
Man» (1984), «Music World» (1987) and «JukeBox» (1989) ainsi que ses
nombreuses collaborations au Japon, Corée, Europe et Moyen Orient. Il
collaborera avec les plus grands à l’image de Pharoah Sanders, Grover
Washington Jr., David Murray, Odean Pope, Wolfgang Puschnig, James
Carter et surtout Bill Cosby pour qui il écrit et compose le morceau du
« Cosby Show ». Brillant musicien, il est connu pour ses nombreuses
résidences musicales !
69
Christian Scott (USA)
Il est l’un des musiciens les plus talentueux de sa génération et il fait
partie de ces jazzmen virtuoses, de ces trompettistes qui ont une vie
antérieure dans le jazz tant son talent est immense. Et pour cause,
Christian Scott est né à New Orléans en 1983 et il a la musique pour
passion. Il intègre la « The New Orleans Center of Creative Arts” à tout
juste 14 ans. Il quitte sa ville natale pour le réputé Berklee à Boston. La
musique est une histoire de famille chez Christian Scott puisque son
oncle n’est autre que le saxophoniste Donald Harrison JR(*). Il redonne
une deuxième jeunesse au jazz et le Jazz Times Magazine dira de lui qu’il
est « l’architecte d’une nouvelle fusion commerciale ». En développant
de nouvelles techniques de souffle, il est l’initiateur de la Stretch Music,
une forme musicale qui prend racine dans le jazz. Le musicien virtuose
qu’on appelle le Usher du Jazz a collaboré dans des musiques de films
et des séries comme « Ricki and the Flash » de Jonathan Demme. Il
contribue également à plusieurs causes sociales.
(*) Donald Harrison s’est produit au festival Gnaoua et Musiques du Monde en 2009
Jeff Ballard Trio (USA)
Batteur des grands Ray Charles, Pat Metheny ou encore Chick
Corea, le californien Jeff Ballard a commencé son Jeff Ballard Trio
avec Lionel Loueke du Bénin et Miguel Zenon de Puerto Rico. Un
trio qui puise dans les backgrounds culturels et musicaux de trois
musiciens en capitalisant sur l’esprit d’improvisation cher au trio !
Guitare, saxophone et batterie, le fait qu’il n’y ait pas de basse est un
choix du batteur qui va chercher des sons des quatre coins du monde,
avec un set de batterie d’Inde, d’Amérique du Sud, de Pakistan et
d’Afrique, la caisse claire d’Amérique du Nord et les cymbales de
Turquie. Un trio qui laisse place au talent du batteur, où les rythmes
sont explorés et explorent à leur tour le monde. Le trio sillonne
les festivals du monde, avant de sortir leur premier album en 2014
baptisé « Time’s Tales » qui a gagné le prix « German Echo Jazz »
en 2015.
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Du côté de l’Amérique…
Blitz The Ambassador (USA)
Ambassadeur de la paix grâce à sa musique, Blitz mélange sonorités
africaines à la soul vintage américaine pour faire parvenir des
messages à travers des textes engagés !
Producteur, auteur-compositeur, chanteur et percussionniste, celui
qui est né à Accra au Ghana a une énergie incroyable sur scène, aidé
par un groupe groovy et des cuivres omniprésents et charismatiques.
Blitz The Ambassador a grandi bercé par des influences à la fois jazz
et Motown. Quand il découvre l’album mythique de Public Enemy, «
It takes a nation of millions to hold us back », sa vision de la musique
change à tout jamais. Il s’empare d’un nouveau mode d’expression
musicale. Avec son live band, The Embassy Ensemble, il puise dans
ce background pour donner voix à toute une génération et montrer un
nouveau visage de l’Afrique, une Afrique au passé riche et à l’avenir
positif. En débarquant à New York, il donne une nouvelle dimension
à sa musique qui devient plus internationale que jamais.
Hassan Hakmoun (MAROC/USA)
Figure emblématique de la tagnaouite moderne, Hassan Hakmoun,
natif de Marrakech, s’envole pour New York afin de donner une
nouvelle dimension à son art, à sa musique en intégrant le Lincoln
Center à New York City. Longtemps influencé par des musiciens
comme Adam Rudolph et Don Cherry, il s’inspire du jazz et le
fusionne avec les sonorités du guembri ! Il se permet d’y rajouter
des sons pop ou encore world music. Musicien de talent, il découvre
la musique Gnaoua à l’âge de 4 ans lors d’une cérémonie de transe.
Il collabore avec des musiciens comme David Sanborn, Peter Gabriel,
et The Kronos Quartet et sort un album en 2002 qu’il intitule «The
Gift», en collaboration avec le producteur Fabian Alsultany où il marie
brillamment la musique Gnaoua et la musique traditionnelle arabe. Il
collabore avec la grande Dee Dee Bridgewater à travers son album :
Caravan. En plus d’être un musicien hors pair, Hakmoun est un acteur
et danseur qui a participé à plusieurs projets cinématographiques dont
un projet Disney. Hassan Hakmoun a marqué les premières années de
la création du festival par son talent, son style énergique incroyable, et
sa véritable dimension internationale.
71
Du côté de l’Europe…
Las Migas (ESPAGNE)
Quatre jeunes femmes dont les origines sont diverses mais qui se
retrouvent à Barcelone, quatre musiciennes de talent dans le vent
pour proposer un projet dont les bases sont purement Flamenca
auxquelles sont ajoutées des sonorités jazz, classiques, bossa et
tziganes. Un genre difficile à cerner ou à décrire mais une énergie
sur scène palpable. Un groupe 100% féminin qui brise les codes du
flamenco traditionnel et qui apporte un vent de fraîcheur dans la
scène musicale.
La voix d’Alba Carmona sublimée par les guitares de Marta Robles et
Alicia Grillo et le violon de Roser Loscos, et les chœurs de ces trois
dernières, reprennent avec brio le répertoire des palos flamencos
comme tangos, bulerias, tanguillos, malaguenas, rumbas, copla,
tout en rafraichissant et en féminisant ce répertoire pour le faire
voyager dans le monde !
Jaba & Friends (SUISSE)
Nouveau projet du Jaba’s Reggae Stile, Jaba & Friends est plus
reggae et groovy que jamais, porté par le talentueux et multi
instrumentaliste, Jaba qui est aussi chanteur, auteur et compositeur.
Dès l’âge de 10 ans, il intègre son premier groupe de musique, il
enchaine les projets musicaux, fait des tournées en Afrique et Europe
avec à son actif plus de 1000 concerts dans le monde. Il collabore
avec des musiciens de tout genre comme le DJ Yves Larock avec qui
il signe 6 morceaux. Avec son groupe composé de Armando Ribeiro
à la basse, Digeridoo aux percussions, Thomas Chaillan et Gilbert
Novelli à la guitare, Claude-Alain Biedermann au clavier, Hicham
Laïmina aux percussions , Yann Altermath au saxophone, Gil Shwab
à la clarinette et au saxophone et Amandine Rapin et Kevin Kika aux
chœurs, il sillonne le monde avec sa musique avec des singles qui
tournent dans plus de 24 pays, toujours en haut des charts !
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Du coté de l’Afrique…
Hoba Hoba Spirit (MAROC)
Le phénomène musical marocain est de retour, plus fort que jamais.
Après avoir joué sur la scène de la plage à plusieurs reprises, le « Clash
marocain » revient sur la scène principale de Moulay Hassan ! Entre le
rock, le hip hop, le funk et le folklore marocain, Hoba Hoba Spirit incarne
la scène avant-gardiste, contemporaine et engagée marocaine avec des
chansons qui deviennent des tubes à chaque fois. Entre «Bienvenu à
Casa» et « Blad Skyzo », les singles sont gravés dans la mémoire des
Marocains avec 7 albums à leur actif et plus de 400 concerts au Maroc
et à l’étranger. Le groupe a entamé une belle tournée américaine où la
presse a parlé de “fun, intense funk moroccan band” (New York Music
Daily), ou de “powerhouse mix” (Broadway World) et propose encore la
même comparaison : “think the clash, rocking the real casbah” (The
Sunbreak Seattle). Entre-temps, le groupe a fait deux apparitions au
cinéma : dans “Il était une fois dans l’Oued”, de Djamel Bensalah et
“Kan ya makan” de Saïd C. Naciri. La musique du groupe a également
été utilisée pour le film de Faouzi Bensaïdi, “Death for sale”, présenté
au festival de Cannes 2012, ainsi que dans “Le Chant des tortues” de
Jawad Ghalib. En 2011, le documentaire “Next music station Morocco”,
qui réserve une grande part à la production du groupe, a obtenu le prix
du meilleur documentaire musical espagnol. Enfin, Hoba Hoba Spirit fait
partie des cinquante groupes qui façonnent la culture du Moyen-Orient
selon le Huffington Post.
Mehdi Nassouli (MAROC)
Débordant d’énergie et de talent, Mehdi Nassouli, depuis son Agadir
natal a traversé bien des contrées et des cultures avec son Hajhouj,
son instrument de prédilection qu’il maîtrise à merveille depuis son
jeune âge, grâce à une famille ancrée dans la culture gnaoua. Pendant
10 ans, le jeune musicien ira se former dans les différentes écoles
tagnaouite auprès de plusieurs maâlems, de Taroudant à Marrakech,
en passant par Essaouira et Safi, pour parfaire sa théorie et ajouter à
sa pratique une créativité et une envie de fusionner incroyables. Il a
participé à nombre de projets et de résidences de création musicale.
Il a sillonné les continents, en collaborant avec de grands noms de la
world music tels que Justin Adams, Nneka, Andy Emler, Sami Waro
ou encore Alpha Blondy. En juillet dernier, Mehdi Nassouli a signé un
album, «Taziri », en featuring avec le célèbre Titi Robin.
73
N3rdistan (MAROC/FRANCE)
Plus que de la musique, le groupe est un projet musical, fruit de
plusieurs années de recherche et de travail sur soi-même. Entre
rock, électro et world music avec des textes en darija et en arabe
classique, N3rdistan est un concentré de bonne musique proposé par
le casablancais Walid Benselim qui fonde avec Houssine alias The
Shot, l’une des premières formations de rap au Maroc, rejoint par
Widad Broco, la première fille à rapper au Maroc : « Thug Gang » (en
hommage à l’album « Thug life » de 2PAC), qui devient un collectif
– le « TG Crew » - rassemblant une dizaine de formations. Ils sont
lauréats du Tremplin des jeunes musiciens en 2001 avant que le
jeune Walid quitte le Maroc pour la France où il crée un groupe de
rap-métal oriental avec Nazim Moulay à la batterie « Celsius » très
inspiré à la fois de RATM, de System Of a Down ou encore de Tool.
Après avoir sillonné le monde, d’Afrique en Asie, il fait la rencontre
de Benjamin Cucciarra, multi-instrumentaliste, pour créer une
synthèse numérique de ses rencontres et bâtir les fondements du
groupe. N3rdistan est né. Le projet s’inspire de l’histoire d’un exilé
venu d’ailleurs avec ses mélodies et ses chants mystiques, ses textes
dérangeants et ses rimes engagées, marchant vers le métissage
culturel et sonore. Entre textes personnels ou textes des grands
Mahmoud Darwich, Ahmad Matar ou Nizar Qabbani, le groupe promet
une expérience musicale inédite.
Songhoy Blues (MALI)
Comme quoi la musique est plus forte que tout, les Songhoy Blues se
sont formés à Bamako, après avoir été forcés de quitter leur Tombouctou
natal à cause de la guerre civile. Aliou Touré au chant, Oumar Touré à la
guitare, Garba Touré à la basse et Nathaniel Dembélé à la batterie ont
formé ce groupe en 2012 afin de faire face aux conflits à leur manière.
Eux qui puisent du traditionnel en le modernisant et en lui donnant
des nuances punk et blues. À l’âge de vingt ans, Ali et Oumar jouaient
tous les deux dans un groupe du nom de Lassaliz, tout en étudiant
(respectivement le droit et l’urbanisme) à l’université de Bamako. En
2010, Oumar a rencontré un autre jeune guitariste du nom de Garba
Touré dans un festival, dans la petite ville de Diré, à seulement 120
kilomètres au sud de Tombouctou. Garba était le fils d’Oumar Touré,
qui fut longtemps le percussionniste du groupe d’Ali Farka Touré. Ils
ont enrôlé un jeune batteur du nom de Nathaniel « Nat » Dembélé, du
conservatoire de musique de Bamako, et baptisé leur nouveau quatuor
Songhoy Blues.
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Du côté de l’Afrique…
Doudou N’diaye Rose Percussions Orchestra
(SéNéGAL)
Le trésor humain vivant, comme l’a baptisé l’UNESCO, s’en est allé
en août dernier et a laissé la famille artistique africaine orpheline de
l’un des plus grands percussionnistes de tous les temps. Au tambour,
Doudou N’diaye Rose donnait l’impression d’avoir plusieurs mains
et maîtrisait plusieurs instruments tel que le sabar traditionnel et
ses nombreuses variantes à savoir le saourouba ou encore le meung
en passant par le babass et khine pour ne citer que ceux là. Issue
d’une famille de griots, sa famille lui rend hommage à son tour lors
du concert d’ouverture. Doudou est père de 42 enfants! 12 d’entre
eux se produiront cette année au festival. Doudou avait donné son
premier concert au Maroc au Festival Gnaoua et Musiques du Monde
en 2004.
Rachida Talal (MAROC)
Diva du sud, sa voix profonde et qui sait résonner très haut et très
loin, s’apprête à ensorceler Essaouira. Révélation de l’émission «
Noujoum oua Noujoum » de 2M, le public marocain découvre une perle
qu’il va apprivoiser et s’approprier. Depuis, elle concocte un premier
album de reprises avec celle qui deviendra son hit «Taalaqa Qalbi»
ou encore « Yalli Taibna Sinin Fi Houwak ». En 1998, elle reçoit le prix
de la 2ème meilleure voix au Festival de Dubaï et participe depuis à
différents festivals au Maroc et à l’étranger. Sa voix, comparée à celles
des chanteuses du Golfe, fait d’elle une ambassadrice incomparable
de la chanson sahraouie.
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Oudaden (MAROC)
Un des plus anciens groupes de musique qui a su porter l’art
amazigh de la région du Souss, haut et loin. Depuis 1978, Abdellah
El Foua au talunt et tagoualt et ses musiciens sillonnent le Maroc
et le monde avec leur musique riche en sonorités berbères avec
Mohammed Jemoumekh (tam-tam, appelé tigwaline) Larbi Amhal
au tismamayeen-nakus et Larbi Boukharmous à la guitare. En 30
albums, ils ont fortement participé à la renaissance de la musique
amazighe.
Mohamed Derham (MAROC)
Fondateur du groupe mythique Jil Jilala, musicien invétéré et grande
voix, Mohamed Derham a traversé les années hippies et a connu l’âge
d’or de la chanson marocaine. Celui qui a commencé sa carrière
en 1960 notamment dans les troupes de théâtre de l’époque qui
encourageaient au chant et à la comédie en même temps, Mohamed
Derham fonde « Jil Jilala » en 1972, groupe mythique qui a fait des
tournées dans le monde et dont les chansons sont encore des tubes
à l’heure actuelle.
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
HMADCHA
La confrérie des Hmadcha, fondée à la fin du 17ème siècle par Sidi Ali Ben
Hamdouch, compte des adeptes en Tunisie, en Algérie et au Maroc. La
hadra (rituel) des Hmadcha commence par le « hizb », des récitations
de prière. Vient ensuite le dikr, où l’on chante des cantiques religieux.
C’est le chant collectif qui domine, accompagné de harraz (tambours
en poterie). La deuxième phase se compose de trois moments : un
moment chaud où l’on atteint crescendo l’état de transe. Quand la hadra
tombe, une prière est dite puis est entamé un « moment froid », joué
au pipeau (nira), où Aïcha Kandicha est invoquée et où les danseurs se
frappent la tête. Le dernier moment est parfois agrémenté d’une hadra
gnaouia, pendant laquelle les m’louks sont invoqués. Les Hmadcha
de Safi et El Jadida sont parmi les plus actifs. Les adeptes de cette
confrérie pratiquent l’ascèse individuelle et animent un rituel collectif,
comportant plusieurs phases pendant lequelles se succèdent des
invocations d’Allah, du prophète Sidna Mohammed, des poèmes chantés
et des litanies. La dernière phase du rituel aboutit à des danses et des
transes extatiques Les Hmadcha utilisent un grand et un petit tambourin
à gobelet fuselé (Harraz, Taârija), un tambour à double membrane (T’bal)
auxquels s’ajoutent un hautbois (Ghaïta) et une flûte (Layra).
Ganga de Tamanar
La troupe Ganga de Tamanar, qui a déjà participé au Festival Gnaoua et
Musiques du Monde d’Essaouira en 2000, 2009 et 2012, est une troupe
folkorique de la région d’Essaouira qui joue dans le répertoire Gnaoua
à la façon berbère, avec pour instruments les “Ganga”, de grands
tambours.
77
Le rituel des Issaoua débute par le dikr, mot qui renvoie à une forme chantée de poésie mystique. La
«hadra » (rituel) des Issaoua est très rythmée avec des racines proches de la musique andalouse.
Parfois, les Issaoua pimentent leur rituel d’une partie baptisée hadra gnaouia, pendant laquelle les
m’louk (génies) sont invoqués, ce qui donne lieu à des danses de possession, proches de celles des
derviches tourneurs de Turquie. Les écoles existent à travers les villes du Royaume. Le Festival
accueille celle de Fès, Meknès et Essaouira.
Issaoua de Fès
Les écoles diffèrent selon les villes mais le fond est le même : folklore
marocain qui reprend des chants islamiques en invoquant Dieu et son
pouvoir. Fondée au 16ème siècle, à Meknès, par Sidi Al Hadi Ben Aïssa,
la confrérie des Issaoua est célèbre à travers le pays et le monde.
Différentes villes du Royaume ont d’ailleurs leur troupe de Issaoua. La
troupe de Fès s’est déjà produite lors des éditions 2004, 2006 et 2008 du
Festival Gnaoua et Musiques du Monde , sur les scènes d’autres festivals
à Fès, à Rabat ou encore à Tanger, ainsi que dans d’autres pays (France,
Belgique, Espagne...).
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Maâlem Hamid El Kasri
Il est sûrement celui qui a donné un coup de jeune à la culture
gnaouie et qui s’est le plus internationalisé. Hamid El Kasri est au
guembri ce que Santana est à la guitare. Il a réussi à rendre son
instrument et sa tradition « cool » ! Né à Ksar El Kbir en 1961, il
est formé par les maâlems Alouane et Abdelouahed Stitou dès l’âge
de 7 ans. Il est bercé par cette musique et cet art depuis tout jeune
puisqu’il est influencé par le mari de sa grand-mère, ancien esclave
soudanais. Sa voix, profonde et intense, fait de lui un des maâlems
les plus respectés. Conciliant les rythmes gnaouis du Nord et du Sud
du Maroc, c’est un grand habitué du Festival Gnaoua et Musiques
du Monde. En 2004, il crée l’événement avec feu Joe Zawinul,
l’illustre pianiste autrichien, en présentant une des fusions les plus
marquantes du festival. En 2010, il présente «Yobadi», un album de
fusions, fruit d’une collaboration étroite avec Karim Ziad. Maâlem
Hamid El Kasri est incontestablement l’une des valeurs sûres de la
musique gnaouie.
Maâlem Abdeslam Alikane
Il est non seulement le directeur artistique du Festival mais il est
surtout celui qui propose et travaille les résidences avec les autres
maâlems et artistes. Conscient du pouvoir de la fusion et de la
nécessité que les maâlems Gnaoua sachent investir la scène, il
travaille beaucoup sur ce chantier à Essaouira, sa ville natale. Aux
côtés de Karim Ziad, il en assure la direction artistique en allant
à la recherche des Gnaoua de toutes les régions du Maroc. Dans
l’exercice de la tagnaouite, il s’est fait remarquer par une singulière
maîtrise de la pratique thérapeutique. Il est aujourd’hui l’un des
messagers de l’art gnaoui à travers le monde et dirige d’une main de
maître la formation Tyour Gnaoua. Maâlem Abdeslam s’est produit
aux côtés de nombreux artistes world et jazz de renom comme Jaleel
Shaw en 2008 ou Ray Lema en 2007. Tyour Gnaoua a offert au public
une fusion 100% jazz avec le célèbre guitariste Sylvain Luc.
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Maâlem Abdellah Akharraz
Imprégné par la culture gnaouie très jeune, maâlem Akharraz a été
formé par Maâlem Boubker Guinea. Après avoir joué avec Maâlem
Paca, il complète sa formation auprès de Tyour Gnaoua et participe,
avec le groupe, à plusieurs manifestations musicales à travers les
cinq continents et ce, pendant près de 15 ans. En 2010, il crée sa
propre troupe.
Maâlem Omar Hayat
Initié à la musique des Gnaoua par Mahmoud Guinea, Maâlem
Omar Hayat crée son propre groupe en 1991. Il fait partie de la
nouvelle génération de maâlems qui perpétuent la tradition mais
se projettent particulièrement dans l’art de la scène. Omar Hayat
a un style qui lui est propre, influencé par divers genres musicaux
et plus particulièrement le reggae. Un artiste à part, qui a su
fidéliser son public sur la scène du Festival Gnaoua et Musiques du
Monde d’Essaouira, comme sur celle d’autres festivals nationaux et
internationaux.
Maâlem Mokhtar Guinea
Fils du grand maâlem Boubker - figure emblématique de la musique
gnaouie–frère de Mahmoud et petit-fils du gnaoui Ba Massoud,
maâlem Mokhtar Guinea a la tagnaouite dans le sang. Fier de ses
origines et conscient de l’héritage dont il est le garant, il a créé
son groupe il y a quelques années et se produit aujourd’hui dans le
monde entier.
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Maâlem Allal et Najib Soudani
Allal et Najib Soudani sont originaire d’une longue lignée de Gnaoua
d’Essaouira, descendants d’esclaves soudanais. Malgré la réticence de
leur père, ils s’initient à l’art gnaoui et deviennent maâlems à 18 ans.
Maâlem Allal Soudani suit finalement les enseignements rigoureux et
méthodiques de son père qui le mèneront à fréquenter d’autres écoles,
comme celles de Boubker Guinea, d’Ahmed Al Haddad et de Belkheir.
Sa nostalgie de la pratique traditionnelle de la tagnaouite en fait une
référence du genre au Maroc, et un habitué du Festival Gnaoua et
Musiques du Monde. Chaque année depuis la 3ème édition en 2000, il
retrouve le public amateur de Lilas pour des concerts acoustiques où
pureté et tradition se font écho. Il a grandi dans la Zaouia des Gnaoua
où il a joué avec son père qui lui a transmis les rites et les canons
de la tagnaouite. Il a participé à plusieurs événements nationaux et
internationaux.
Maâlem Said El Bourki
Né en 1956 à Essaouira, Saïd El Bourki grandit dans une famille où
la musique gnaoua est très présente. Tout comme son grand frère,
avec lequel il partage une passion pour cette musique. Très jeunes,
ils participent aux rituels et aux rites musicaux de la confrérie. Saïd
devient alors un maître du guembri, entreprenant des voyages dans les
différentes régions du Maroc à la rencontre d’autres maâlems. Il est
aujourd’hui l’un des musiciens gnaoua les plus réputés d’Essaouira
et connaît l’intégralité du répertoire gnaoui, qu’il interprète dans sa
pure expression. Saïd El Bourki a déjà effectué plusieurs tournées à
l‘étranger et a participé de nombreuses fois au festival d‘Essaouira.
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Maâlem Said Boulhimas
Natif de la Scala d’Essaouira, Saïd Boulhimas découvre la tagnaouite
très jeune. à 8 ans, il fréquente l’atelier d’ébéniste du Maâlem
Seddik Laarech pour apprendre à manier le bois. Le contact avec les
instruments de musique lui fait connaître le monde des Gnaoua et il
ressort de l’atelier ébéniste et gnaoui. Plus tard, Maâlem Abdellah
Guinea le prend sous sa houlette et complète son apprentissage.
Il a été remarqué à l’édition 2003 du festival pour sa prestation
exceptionnelle avec le groupe Jbara et les Mouettes, ainsi que pour
sa participation à la création « Band of Gnawa ».
Maâlem Abdelkebir Merchane
Abdelkebir Merchane est né en 1951 à Marrakech. Dès l’âge de 9 ans,
la tagnaouite dans sa pure tradition n’a plus de secrets pour lui.
Il participe ainsi dès son plus jeune âge à des Lilas avec ses maîtres,
El Ayachi, Baqbou et Mohamed Sam. Ses styles de prédilection: le
marsaoui (Essaouira) et le marrakchi. Fidèle du Festival Gnaoua et
Musiques du Monde, il montre chaque fois toute l’étendue de ses
talents qu’il soit seul ou en fusion. Abdelkebir Merchane a participé
à de nombreux festivals en Europe, dans les pays arabes et en Asie
et dirige aujourd’hui le groupe Oulad Sidi H’mou.
Maâlem Mohamed Kouyou
Né en 1957, Maâlem Mohamed Kouyou est initié à l’art gnaoui par
sa mère. Après le décès de celle-ci, c’est le maâlem Moulay Hassan
qui prend en charge le jeune garçon. Doué et passionné, il accède au
titre de maâlem en 1980 à Marrakech puis crée son propre groupe.
Depuis, il se produit au Maroc comme dans des pays étrangers, dont
les états-Unis où il a tourné pendant une année.
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Maâlem Abdenbi El Guedari
Le Maâlem Abdenbi est né à Marrakech et vit actuellement à
Casablanca. C’est sur les conseils de Maâlem Boussou que Abdenbi
développe son art. Maâlem à son tour, il est aujourd’hui entouré de
son groupe, Sidi Mimoun, et travaille régulièrement en Italie où il
a enregistré un album. Son style fait référence à ses origines, sa
musique rappelle autant les traditions gnaouies de Casablanca que
celles de Marrakech. Parti en Europe diffuser la culture des Gnaoua
et habitué du Festival d’Essaouira, le maâlem Abdenbi a fusionné
avec de grands artistes internationaux, à l’instar du guitariste
français Titi Robin en 2006. En 2009, il crée la surprise en jouant aux
côtés de DJ marocains Unes et Hak’x.
Maâlem Mustapha Baqbou
Nom qui résonne dans la famille des Gnaoua et connu dans le milieu,
Mustapha Baqbou a grandi dans une zaouia gnaouie où son père, le
maâlem El Ayachi Baqbou, l’a initié à l’art de la tagnaouite dès son
plus jeune âge. Mustapha Baqbou a fait partie du célèbre groupe Jil
Jilala et a ainsi participé au mouvement musical folk des années
70. Il a prouvé à plusieurs reprises et dans de nombreux festivals
son talent toujours renouvelé et sa volonté de faire connaître l’art
des Gnaoua, dans sa dimension la plus traditionnelle ainsi que dans
sa capacité à fusionner avec tous les genres musicaux. Maâlem
Mustapha Baqbou s’est produit sur de nombreuses scènes, en
Amérique, en Chine et en Europe.
Maâlem Mahjoub Khalmous
Né en 1947 à Marrakech, Maâlem Mahjoub Khalmouss est un maâlem
gnaoui de renom. Il s’est initié à la musique gnaouie dès son jeune
âge en grandissant dans le quartier des anciens esclaves noirs.
Fidèle à la tradition musicale gnaouie, Maâlem Mahjoub Khalmous
compte de nombreux admirateurs dans la ville ocre et au-delà. Il
s’est produit sur plusieurs scènes au Maroc et a démontré son talent
et son intelligence artistiques en se prêtant facilement au jeu des
fusions.
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Maâlem Ahmed Baqbou
Dans le royaume des Gnaoua, à Marrakech, ce sont les Baqbou qui
tiennent les rênes. L’oncle Boujemâa avait la «tagnaouite» chevillée
à l’âme, il en contamina son frère, Ayachi, qui à son tour instilla,
comme une drogue douce, cette passion à Mustapha Baqbou et Ahmed
son frère. La voix de ce dernier était déjà tracée à sa naissance. Il
s’y engagea avec ardeur. Ahmed Baqbou a travaillé avec de grands
Maâlems comme Ba Ahmed Sassa, El Hachimi Ould Mama, Homan
Ould El Ataar, Si Mohed Ould El Fernatchi... Sa dernière participation
au Festival Gnaoua et Musiques du Monde en 2008 lui a permis
d’offrir aux amateurs de tagnaouite un concert dans la plus pure
tradition de son art lors d’une lila à la Zaouia Sidna Bilal.
Maâlem Hassan Boussou
Parce que la tagnaouite est une histoire de famille, Hassan Boussou
est tombé dans la marmite de la musique très jeune. Fils de feu
Maâlem H’mida Boussou, Hassan Boussou a été éduqué selon les
préceptes de la tradition gnaouie. En 1996, il forme le groupe Gnaoua
Fusion avec des musiciens belges. Installé depuis peu en France, il
rencontre les futurs membres du groupe Séwaryé avec qui il décide
de renouveler l’expérience de métissage et de fusion. Le répertoire
traditionnel reste la source principale d’inspiration du maâlem
Hassan Boussou tout en s’enrichissant de sonorités occidentales.
Il se produit régulièrement avec les musiciens de feu son père, le
maâlem H’mida Boussou.
Maâlem Said Oughessal
Maâlem Saïd Oughessal est né à Casablanca en 1964 au sein d’une
famille de tradition musicale gnaouie. Véritable virtuose du guembri,
Maâlem Oughessal s’est produit sur plusieurs scènes au Maroc
et à l’étranger. Résidant à Madrid, il a collaboré avec plusieurs
artistes de renom, notamment le célèbre jazzman Randy Weston, le
saxophoniste Jorge Pardo ou Rubem Dantas, le percussionniste de
Paco de Lucia.
BIOGRAPHIES
DES ARTISTES
Maâlem Rachid El Hamzaoui
Né en 1958 à Casablanca dans le quartier de Derb Sultan, Maâlem
Rachid El Hamzaoui est issu d’une famille gnaouie. Il a été initié à la
tagnaouite dès l’âge de 7 ans, grâce à de grands maâlems Gnaoua, tel
que Maâlem H’mida Boussou. Maâlem Rachid El Hamzaoui a animé
de nombreuses Lilas traditionnelles durant sa carrière et participé
à plusieurs événements nationaux. Il participe régulièrement au
Festival Gnaoua et Musiques du Monde, lors de concerts acoustiques,
notamment en 2007 et 2010.
Maâlem Abdelkader Amlil
Virtuose du guembri, Abdelkader Amlil ou Maâlem Abdelkader est
un chanteur, musicien et maître dans l’art gnaoui qui s’est illustré
aux côtés des grands maîtres de l’art gnaoui, tels Oulad Abdenbi
et H’mida Boussou. Il a participé à de nombreuses manifestations
nationales et internationales, dont le festival «Sons d’hiver» à Paris.
à la tête de sa propre formation, Maâlem Abdelkader Amlil se produit
au guembri avec le groupe de Majid Bekkas, au style musical gnaoua
blues. Fidèle au Festival Gnaoua et Musiques du Monde depuis de
nombreuses années, Abdelkader Amlil s’y est souvent produit en
concerts acoustiques, intimistes et traditionnels lors de Lilas, ou en
fusion comme en 2007 avec un duo de percussionnistes argentins.
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Maâlem Seddik Bounhar
Habitué du festival, ce maâlem aura joué avec les plus grands de
Ramon Lopez à Ali Keita, en passant par Abdelmajid Bekkas. Avec
une carrière de 34 ans dans la tagnaouite, il sillonne le monde
grâce à son art, depuis 1984, année où il devient maâlem. Il gagne
d’ailleurs la première place au Festival Rabat Africa et vient de
rentrer d’une tournée qui a fait escale au Brésil, au Portugal et à
Marseille. Originaire de Marrakech, mais né à Rabat, il est imprégné
par l’art tagnaouite depuis tout jeune, une passion qu’il découvre
dans son quartier où la musique était une véritable tradition.
Maâlem Abdenbi El Meknassi
Né en 1960 à Meknès, le Maâlem Abdenbi El Fakir, fils du Maâlem
Laarbi, est connu sous le nom de “El Meknassi”, en référence à sa
ville d’origine. Joueur de guembri professionnel, maîtrisant à la fois
le répertoire traditionnel et les styles plus modernes de la musique
gnaouie, il se produit avec son groupe au Maroc et à l’étranger.
LES PARTENAIRES
DU FESTIVAL 2016
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PARTENAIRE
DES CULTURES
D’AFRIQUE
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