les aplasies medullaires : profils epidemiologique
Transcription
les aplasies medullaires : profils epidemiologique
MALI MEDICAL Article original Aplasies médulaires : épidémiologie, clinique et ….. LES APLASIES MEDULLAIRES : PROFILS EPIDEMIOLOGIQUE, CLINIQUE, ETIOLOGIQUE ET EVOLUTIF. A PROPOS DE 34 CAS COLLIGES AU CHU DE YOPOUGON. Tolo-Diebkilé A (1), Koffi KG (2), Nanho DC (3), Sékongo YM (4), Kouakou B (3), Méité N (5), Ayémou R (5), Sanogo I (6). (1) : Maître assistant. Service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon. (2) : Professeur agrégé. Service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon. (3) : Assistant chef de clinique. Service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon. (4) : Médecin résident. Service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon. (5) : Interne. Service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon. (6) : Chef de service. Service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon. Tirés à part : Docteur Tolo-Diebkilé Aïssata. 21 BP 632 Abidjan 21 CHU Yopougon. [email protected] Tel: 00 225 04 70 51 70. RESUME Buts : Dans nos pays, l’aplasie médullaire a été peu étudiée. Le but de cette étude était de préciser les particularités de l’aplasie médullaire chez le noir africain. Patients et méthodes : L’étude rétrospective et prospective de l’aplasie médullaire chez 34 patients nous a permis de mettre en évidence ces particularités. Résultats : Sur le plan épidémiologique, l’âge moyen était de 38.09 ans, avec une prédominance de la tranche d’âge comprise entre 31 et 45 ans ; le sex ratio de 1.13. Concernant l’activité professionnelle, les ménagères venaient en tête. Sur le plan clinique, les circonstances de découverte étaient dominées par la pancytopénie. A la biologie, il s’agissait essentiellement d’une moelle hypoplasique ou désertique. L’aplasie médullaire idiopathique prédominait au plan étiologique. Le traitement était à la fois symptomatique (transfusions) et spécifique (corticothérapie). La morbidité (76.5%) et la mortalité (35.3%) étaient élevées. La médiane de survie était de 51 mois. Conclusion : Ainsi, le pronostic était globalement défavorable. Mots clés : aplasie médullaire – épidémiologie – clinique – étiologie – traitement – évolution. Aplastic anaemia : epidemiological, clinical, etiological and evolutif profiles. About 34 cases brought together in Yopougon teaching hospital. SUMMARY Aims: In our countries, aplastic anaemia has been low studied. The aim of our study was to precise particularities of aplastic anaemia in black African people. Patients and methods: The retrospective and prospective study of the aplastic anaemia in 34 patients allowed us to bring out some particularities. Results: On the epidemiological plan, the average age was 38.09 years, with a predominance of the age included between 31 and 45 years; the sex ratio was 1.13. Socioeconomic level was low in 41.18%. Concerning the professional activity, the housewives came in head. Concerning ethnic group, north Mandé came in head. On the clinical plan, the circumstances of discovery were dominated by the pancytopenia followed by anaemia. Fever was caused by pulmonary and digestive infection. In the biology, it was essentially about hypoplastic or desert bone marrow. The aetiologies were dominated by idiopathic causes. The treatment was symptomatic (transfusions) and specific (corticosteroid therapy). The morbidity (76.5%) and the mortality (35.3%) were raised. The median of survival was 51months. Conclusion: The prognostic was globally unfavourable. Key words: Aplastic anaemia- epidemiology- clinical- aetiology- treatment- evolution. INTRODUCTION L’aplasie médullaire est un déficit quantitatif de production des cellules sanguines responsable d’une anémie arégénérative, de thrombopénie avec syndrome hémorragique et de leuconeutropénie à l’origine d’infections. On distingue les aplasies médullaires constitutionnelles ou primitives qui sont le plus souvent de transmission autosomique récessive ; et les aplasies médullaires acquises ou secondaires, le plus souvent idiopathiques. L’aplasie médullaire est une maladie relativement peu fréquente dont l’incidence est de moins de 10 cas par million d’habitants et par an. Elle est plus répandue en Asie qu’en Europe et en Amérique (9). La fréquence selon l’âge est plus élevée chez l’adulte avec un pic à 30 ans d’une part, et chez les personnes âgées d’autre part. Elle admet une prédominance masculine, la moyenne d’âge est de 33 ans (9). Il s’agit d’une insuffisance médullaire qui se manifeste cliniquement par 3 syndromes (anémiques, infectieuses, hémorragiques) et biologiquement par une pancytopénie. C’est une maladie plus acquise que constitutionnelle dont la cause demeure le plus souvent inconnue. Si cette maladie met en jeu le pronostic vital par ses risques anémiques, infectieux et hémorragiques, de récents progrès dans le traitement ont toutefois permis d’améliorer la survie des patients. Si toutes ces particularités concernant l’aplasie sont bien connues sous d’autres cieux, qu’en 7 MALI MEDICAL 2009 TOME XXIV N°4 MALI MEDICAL Article original Aplasies médulaires : épidémiologie, clinique et ….. est-il de cette affection en Afrique noire, dans nos conditions d’exercice ? L’objectif général de notre étude était de préciser les particularités de l’aplasie médullaire dans notre contexte d’exercice. I PATIENTS ET METHODES L’étude s’est déroulée dans le service d’hématologie clinique du centre hospitalier universitaire de Yopougon, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Ont été inclus dans l’étude tous les patients pour lesquels le diagnostic d’aplasie médullaire a été posé à partir de l’étude de la moelle osseuse (biopsie ostéomédullaire avec étude histologique) et ayant un dossier médical complet. Ont été exclus les aplasies chimioinduites, et les aplasies induites par une radiothérapie. Ces critères d’inclusion et de non inclusion nous ont permis de sélectionner 34 dossiers sur un total de 36. Il s’agissait à la fois d’une étude rétrospective descriptive non comparative portant sur les dossiers médicaux d’octobre 1992 à septembre 2006, et prospective pour les cas recensés pendant la période de septembre 2006 à février 2007. Chaque dossier de patient a été exploité à l’aide d’une fiche d’enquête préalablement établie en vue de la recherche des données épidémiologiques, cliniques, biologiques, étiologiques, thérapeutiques et évolutives. Les données épidémiologiques ont pris en compte : l’âge, le sexe, le groupe ethnique, le niveau socioéconomique, la profession. L’évaluation du niveau socioéconomique s’est faite grâce à des critères indirects : profession, nombre d’enfants en charge, type de logement. Sur le plan clinique, il s’agissait du motif de consultation, des signes cliniques. Chaque patient a bénéficié d’un hémogramme, d’un myélogramme et d’une biopsie ostéomédullaire. Dans le cadre du diagnostic étiologique, des examens ont été réalisés selon la symptomatologie clinique. C’est le cas du test de Coombs direct et indirect, de l’intradermoréaction à la tuberculine, de la sérologie rétrovirale au VIH1 et au VIH2, du dosage des marqueurs viraux de l’hépatite B et C. Les données ont été saisies et analysées grâce au logiciel Epi-info version 6.04b. II RESULTATS II-1 Caractéristiques épidémiologiques La répartition des patients en fonction de l’âge figure dans le tableau n°I. Tableau I : répartition des patients en fonction de l’âge. Ages (années) Effectifs % 0 – 15 06 17.6 16 – 30 05 14.7 31 – 45 12 35.3 46 – 60 07 20.6 > 60 04 11.8 Total 34 100 L’âge variait de 4 à 77 ans avec une moyenne de 38.09 ans. Il existait une légère prédominance masculine avec 53% de patients de sexe masculin et 47% de sexe féminin. Le sex-ratio était de 1.13. Le niveau socioéconomique était bas dans 41.18%, moyen dans 32.35% et élevé dans 2.94%. Dans 23.53% ce niveau n’a pu être précisé. La répartition selon l’activité professionnelle a montré que les ménagères venaient en tête avec 29%, suivis des élèves et étudiants avec 26%. Les employés de la fonction publique et du secteur privé représentaient chacun 15% ; les commerçants 6%, les agriculteurs et éleveurs 6%, les retraités 3%. Concernant le groupe ethnique, il y avait 32% de Mandé du nord, 14% de Mandé du sud, 27% de Kwa, 15% de Krou. Il n’y avait pas de patients d’ethnie Gur. Dans 12% le groupe ethnique n’a pas été précisé. II2- Caractéristiques cliniques et biologiques Les circonstances de découverte étaient variées : pancytopénie dans 52.9%, bicytopénie dans 8.8%, anémie dans 23.5%, fièvre dans 20.6%, syndrome hémorragique dans 2.9%, autres dans 17.6%. Les autres étaient constitués par la candidose buccale, l’ulcération génitale, la thrombopénie, l’ictère. Ainsi, dans plus de 85.2%, il s’agissait d’anomalies de l’hémogramme. Concernant l’état général, 70.6% des patients avaient une asthénie physique. L’examen clinique a mis en évidence un syndrome infectieux dans 76.5%, et un syndrome anémique dans 70.6%. Le syndrome hémorragique (14.7%) était à type de purpura, d’hémorragies muqueuses. La fièvre quant à elle, était liée à des signes pulmonaires, à des signes digestifs. L’hémogramme a montré une pancytopénie dans 85.3%, une bicytopénie dans 11.8% et une anémie isolée dans 2.9%. Le nombre absolu de globules blancs variait de 1000 à 9500/mm3 avec une moyenne de 2514/mm3. Seuls 9 patients ont bénéficié d’un frottis sanguin, et parmi eux, 4 avaient un nombre absolu de polynucléaires neutrophiles inférieur a 1000/mm3. Le taux d’hémoglobine variait de 1.5g/dl à 9.9g/dl avec une moyenne de 8 MALI MEDICAL 2009 TOME XXIV N°4 MALI MEDICAL Article original Aplasies médulaires : épidémiologie, clinique et ….. 5.15g/dl. 62% avaient un taux d’hémoglobine inférieur à 6g/dl. Le taux de plaquettes variait de 3000 à 260000/mm3 avec une moyenne de 64797/mm3. Ce taux était supérieur à 50000/mm3 dans 47% et inférieur à 20000/mm3 dans 18%. Dans 35% il était compris entre 20000/mm3 et 50000/mm3. La répartition selon les résultats du myélogramme a montré que la moelle était désertique dans 55.9% et pauvre dans 44.1%. La biopsie ostéomédullaire réalisée chez nos patients, a permis de poser le diagnostic d’aplasie médullaire devant la raréfaction du tissu myéloïde et l’importance des cellules graisseuses. Il s’agissait d’une aplasie modérée dans 79.4% et sévères dans 20.6%. II3- Caractéristiques étiologique, thérapeutique et évolutif Sur le plan étiologique, l’aplasie médullaire a été classée idiopathique dans 70.6% des cas. Dans les autres cas une étiologie a été retrouvée. Il s’agissait d’hépatites virales B et/ou C dans 8.8%, de tuberculoses dans 5.9%, d’infections à VIH dans 5.9%, de maladie de Fanconi dans 5.9% et de cause toxique médicamenteuse par le Captopril dans 2.9%. La répartition des patients selon le traitement symptomatique a permis de noter que 76.5% avaient bénéficié de transfusions de culots globulaires, 44.1% d’unités plaquettaires et 32.3% de G-CSF. Tableau n°II : répartition des patients selon le traitement spécifique. Traitements Effectifs % spécifiques Corticothérapie 17 50.0 Corticothérapie + G- 04 11.8 CSF + EPO Cyclosporine 03 8.8 Sérum 01 2.9 antilymphocytaire Androgénothérapie 03 8.8 Greffe de moelle 00 0.0 L’évolution s’est faite vers des complications anémiques dans 23.5%, des complications infectieuses dans 14.7% et des complications hémorragiques dans 2.9% des cas. La répartition des patients selon leur devenir a montré que 35.3% sont décédés ; 41.2% sont vivants et sous traitement ; 23.5% sont perdus de vue. Aucun cas de guérison n’a été noté. La médiane de survie était de 51 mois avec un intervalle de confiance à 95% allant de 0 à 107 mois. La survie à 1 an était de 51.58% ; et à 5 ans de 25.79%. III DISCUSSION III 1 Caractéristiques épidémiologiques L’âge moyen dans notre série était de 38.09 ans avec des extrêmes de 4 ans et 77 ans. La tranche d’âge comprise entre 31 et 45 ans prédominait avec 35.3%. Nos résultats sont similaires à ceux de Yao, Elira, Frikha et Koffi (2, 3, 6, 15) qui ont trouvé que les aplasies survenaient chez les adultes jeunes avec des moyennes d’âge respectives de 39 ans, 38.75 ans, 33.3 ans et 37ans. Par contre pour Najean (11) il existait 2 pics de fréquence de l’aplasie médullaire ; l’un avant 20ans et l’autre au-delà de 50ans, avec une augmentation progressive avec l’âge. Selon Issaragrisil (5), le pic d’incidence était constant chez les moins de 25ans en Asie, et atteignait quatre fois le taux observé en Europe et en Israël dans la même tranche d’âge. L’aplasie médullaire est donc une maladie de l’adulte jeune ; nos résultats concordent avec les données de la littérature. Les résultats de notre étude ont montré une prédominance masculine avec 53% et un sexratio de 1.13. Nos résultats sont conformes à ceux de Najean (10), et Koffi (6) qui ont trouvé une prédominance masculine, avec une fréquence de 58.2% pour Najean (10). Le sexratio trouvé par Koffi était de 1.2. Cependant, nos résultats sont contraires à ceux de Yao (15) qui a trouvé une prédominance féminine avec un sex- ratio à 0.7. Szklo (14) a trouvé une fréquence égale dans les deux sexes. La prédominance masculine a été notée dans toutes les séries importantes publiées. Elle pourrait suggérer une toxicité médullaire liée à des emplois propres au sexe masculin. Dans notre étude, le bas niveau socioéconomique prédominait avec 41.18%. Nos résultats concordent avec ceux d’Elira (2), d’Issaragrisil (4), de Riyat (12) qui ont trouvé que l’aplasie médullaire survenait dans les couches les plus démunies de la population. De plus pour Issaragrisil (4), le risque de survenue de la maladie était corrélé avec un niveau faible d’études et inversement corrélé avec les revenus mensuels. Pour Yao (15) l’aplasie médullaire pouvait survenir dans les différentes couches sociales. Le faible niveau socioéconomique emmenait la population à recourir à certaines pratiques peu conventionnelles telle l’automédication abusive. Sur le plan professionnel, les ménagères dominait le tableau avec 29% suivi des élèves et étudiants avec 26% et en dernière position les retraités avec 3%. Selon Najean (10), il existait une prédominance des sans professions et des retraités avec 20.3% chacun, venaient ensuite les ouvriers avec 19.3% et les agriculteurs avec 11.9%. Elira (2) a trouvé une prédominance des paysans avec 44% des cas. 9 MALI MEDICAL 2009 TOME XXIV N°4 MALI MEDICAL Article original Aplasies médulaires : épidémiologie, clinique et ….. Le groupe ethnique le plus fréquemment atteint était le groupe Mandé du Nord, dans 32% des cas. Mais pour Elira (2) il n’existait aucune prédominance ethnogénétique. III2- Caractéristiques cliniques et biologiques Les circonstances de découverte étaient dominées par la pancytopénie suivis de l’anémie, de la fièvre, de la bicytopénie, du syndrome hémorragique dans une fréquence décroissante. Yao (15) et Elira (2) ont trouvé une pancytopénie chez tous les patients de leurs séries. A l’examen clinique, le syndrome infectieux venait en tête, suivi du syndrome anémique et enfin du syndrome hémorragique. Nos résultats concordent avec ceux d’Elira (2). Pour Yao (15) le syndrome anémique prédominait. A l’hémogramme, la pancytopénie était l’anomalie la plus fréquente avec 85.3%. Nos résultats sont similaires à ceux de Lewis (7) qui retrouvait fréquemment une pancytopénie ; de même que Najean (11). Au myélogramme, la moelle était désertique dans 55.9% et hypoplasique dans 44.1% dans notre série. Yao (15) a retrouvé une moelle pauvre dans 100%, avec parfois une augmentation des éléments lymphoplasmocytaires. L’étude histologique après biopsie ostéomédullaire a confirmé l’aplasie chez tous les patients de l’étude. Elira (2) a retrouvé une moelle désertique chez tous les patients de son étude. Nos résultats ont montré que 79.4% des patients avaient une aplasie médullaire modérée et 20.6% une aplasie sévère. Nos résultats s’opposent à ceux de Yao (15) qui a retrouvé 2 cas d’aplasie sévère dans une série de 12 patients. III3Caractéristiques étiologique, thérapeutique et évolutif. L’étiologie de l’aplasie médullaire a été retrouvée seulement dans 29.4%. Dans les autres cas, elle était idiopathique (70.6%). Nos résultats concordent avec ceux de plusieurs auteurs (1, 2, 6, 15). Ils s’opposent à ceux d’autres auteurs (8, 12, 13) pour qui les causes toxiques prédominaient dans l’ordre de 60 à 80%. Sur le plan thérapeutique, la plupart des patients soit 76.5%, ont reçu des culots globulaires, 44.1% des unités plaquettaires et 32.3% du G-CSF. La plupart des patients de Yao (15) ont aussi été transfusés ; avec une antibiothérapie quand cela s’avérait nécessaire. Les corticoïdes ont été le traitement spécifique le plus prescrit (61.8%). Aucun patient n’a bénéficié de la greffe de moelle osseuse. Yao (15) a institué une androgénothérapie chez ses patients. Les patients de Frikha (3) ont reçu de la Cyclosporine et des androgènes de façon concomitante ou en relais. L’évolution s’est faite surtout vers des complications anémiques, puis les complications infectieuses, et enfin les complications hémorragiques. Nos résultats sont similaires à ceux de Yao (15) et d’Elira (2). La répartition des patients selon le devenir dans notre série a montré une prédominance des patients vivants sous traitement (41.2%), ensuite les décédés (35.3%) et enfin les perdus de vue (23.5%). Elira (2) a noté 56% de décès. Yao (15) quant à lui a noté un cas de guérison, 2 décès et 5 perdus de vue dans sa série de 12 patients. Le nombre élevé de patients décédés pourrait s’expliquer par l’absence de couverture sociale, le bas niveau socioéconomique, l’indisponibilité de certains médicaments, l’absence de chambre stérile. Les facteurs de croissance sont hors de portée des malades concernant les prix. La médiane de survie de nos patients était de 51 mois, avec une survie de 51.58% à 1 an et de 25.79% à 5 ans. Frikha (3) a trouvé une médiane de survie de 10.5 mois avec un taux de survie globale de 70% après traitement. CONCLUSION L’étude des particularités de l’aplasie médullaire à propos de 34 cas, réalisée dans le service d’hématologie clinique du centre hospitalier universitaire de Yopougon et couvrant la période de 1992 à 2007 a permis de tirer les conclusions suivantes : - l’âge moyen de la population était de 38.09 ans, la tranche d’âge de 31 à 45 ans était la plus atteinte ; le sex-ratio était de 1.13 et le niveau socioéconomique était bas dans la majorité des cas ; - le groupe des ménagères prédominait sur le plan de l’activité professionnelle ; - la pancytopénie était la circonstance de découverte la plus fréquente ; - à l’hémogramme, la pancytopénie était l’anomalie la plus fréquente ; au myélogramme la moelle était désertique, de même qu’à la biopsie ostéomédullaire ; - l’aplasie était surtout idiopathique ; le traitement a été symptomatique et spécifique ; les complications étaient anémiques, infectieuses, hémorragiques ; 41.2% des patients étaient vivants et en traitement ; - la médiane de survie était de 51 mois. Ainsi, le pronostic était globalement défavorable. 10 MALI MEDICAL 2009 TOME XXIV N°4 MALI MEDICAL Article original Aplasies médulaires : épidémiologie, clinique et ….. REFERENCES 1- Davies SM, Walker DJ. Aplastic anaemia in the northern region 1971 – 1978 and follow-up of long term survivors. Clin Lab Haematol 1986 ;8:307-13. 2- Elira DA, Tchissambou N, Sangaré A. Etude épidémiologique et cliniques des aplasies médullaires sévères au Congo. Méd Afr Noire 1997 ;44(11) :582-90. 3- Frikha M, Kaabachi S, Elloumi M, Gargouri J, Dammak J, Zeghal M et al. Traitement de l’aplasie médullaire par cyclosporine, prednisone, et androgènes (résultats préliminaires à propos de 10 cas). Thérapie 1996;51(6) :627-9. 4- Issaragrisil S, Kaufman DW, Anderson TE. An association of aplastic anaemia in Thailand with socioeconomic status. Aplastic anaemia study group. Br J Haematol 1995;91:80-4. 5- Issaragrisil S, Sriratanasatavorn C, Piankijagun . Incidence of aplastic anemia in Bangkok. Blood 1991;77:2166-8. 6- Koffi K, Attia AK, Danho NC, Sanogo I, Sangaré A. Séroprévalence de l’hépatite B au cours des aplasies médullaires : expérience du service d’hématologie clinique du CHU de Yopougon – Abidjan. Méd Afr Noire 2003;50(11) :496-8. 7- Lewis SM. Studies of the erythrocyte in aplastic anemia and other dyserythropoietic diseases. Nouv Rev Franç Hémat 1969;9:49. 8- Lynch R, Williams DM, Reading JC, Cartwright GEE. The prognosis in aplastic anemia. Blood 1975;45:517-28. 9- Mary, Guiguet M, Baumelou E and the French cooperative group for epidemiological study of aplastic anemia. Epidemiology of aplastic anemia: the French experience. In: Gluckman E, Coulombel: Leds ontogeny hematopoiesis, aplastic anemia. Paris: INSERM, 1995:191-379. 10- Najean Y. Anémie aplastique. In: BretonGorius J, Reyes F, Rochant H, Rosa J, Vernant JP: l’Hématologie de Bernard Dreyfus. Paris : Flammarion 1992 ;17 :755. 11- Najean Y, Pecking A, Lemercier N. Enquête étiologique sur l’aplasie médullaire : incidence du sexe, de l’âge, de la profession, de l’habitat. Nouv Presse Méd 1978 ;7 :2027. 12- Riyat MS, Kasili EG, Mwanda WO. Childhood aplastic anemia in Kenya. East Afr Med J 1990;67:264-72. 13- Sanchez-Medal L, Castanedo JP, Garcias MF. Insecticides and aplastic anaemia. N Engl J Med 1953 ;269 :1365-9. 14- Szklo M, Sensenbrenner L, Markowitz J et al. Incidence of aplastic anaemia in metropolitan Baltimore : a population based study. Blood 1985;66:115-9. 15- Yao T, Abissey A, Danho B, Moumouni K, Téa D. Etude des aplasies médullaires: à propos de 12 cas diagnostiqués au CHU de Treichville. Publications Médicales Africaines 1990 ;110. 11 MALI MEDICAL 2009 TOME XXIV N°4