Facteurs pronostiques cliniques et biologiques des lymphomes
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Facteurs pronostiques cliniques et biologiques des lymphomes
Revue Hématologie 2011 ; 17 (3) : 189-202 Facteurs pronostiques cliniques et biologiques des lymphomes folliculaires : quelles applications ? Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Follicular lymphoma prognostic factors in the modern era: what is clinically significant? Philippe Solal-Céligny1 Xavier Cahu2 Guillaume Cartron3 1 Centre Jean-Bernard, 9 rue Beauverger 72000 Le Mans <[email protected]> 2 Service d’hématologie clinique, CHU Pontchaillou, Rennes 3 Service d’hématologie, UMR-CNRS 5235, CHU Lapeyronie, Montpellier Résumé. Les lymphomes folliculaires représentent 25 à 30 % des lymphomes non hodgkiniens. Ils ont une évolution souvent lente mais hétérogène avec, d’une part, des risques de rechutes répétées et de moins en moins sensibles aux traitements et, d’autre part, une possible transformation en un lymphome agressif de mauvais pronostic. Évaluer dès le diagnostic ces risques évolutifs permet de proposer au malade le traitement le plus adapté parmi les très nombreuses approches envisageables. Dans ce but, il a été proposé depuis quelques années des index pronostiques cliniques spécifiques, d’abord l’index FLIPI 1 (Follicular Lymphoma International Prognostic Index) portant sur la survie globale et, plus récemment, l’index FLIPI2 portant sur la survie sans progression. Le pouvoir discriminant de l’index FLIPI1 a été confirmé dans de multiples études rétrospectives et prospectives. Ces analyses de confirmation sont en cours pour l’index FLIPI2. Ces index cliniques ne peuvent rendre compte seuls de l’hétérogénéité évolutive des lymphomes folliculaires. Ils ont donc été complétés par des analyses pronostiques biologiques. Les études de signatures géniques ont d’abord montré que le pronostic ne dépendait pas de la signature des cellules tumorales mais de celle des multiples cellules du microenvironnement : cellules T, macrophages, cellules folliculaires dendritiques, etc. Les résultats des études immunohistochimiques de ce micro-environnement se sont avérés contradictoires rendant actuellement impossible l’élaboration d’un modèle biologique pronostique fiable utilisable en pratique clinique. Les interactions entre cellules tumorales et micro-environnement restent donc à préciser, tâche d’autant plus complexe que les traitements modifient profondément ces interactions. doi:10.1684/hma.2011.0597 Mots clés : lymphome folliculaire, FLIPI, pronostic, micro-environnement, macrophages, Tregs Tirés à part : P. Solal-Céligny Abstract. Follicular lymphomas (FL) account for 25 to 30 % of non-Hodgkin’s lymphomas. The course is mainly indolent but FL is a heterogeneous entity with both a risk of multiple relapses and a risk of transformation into a high-grade lymphoma with an especially poor prognosis. Evaluating these risks from the diagnosis helps to select the optimal treatment among the many available approaches. Clinical indices have been proposed for this purpose such as the Follicular Lymphoma International Prognostic Index 1 (FLIPI 1) for overall survival and the FLIPI 2 for progression-free survival. The discriminatory capacity of the FLIPI 1 has been confirmed by several retrospective and prospective studies, while these analyses are ongoing for the FLIPI 2. However, these clinical indices cannot account for all of the heterogeneity of the course of FL, and numerous biological studies of prognostic parameters have been undertaken. Gene profile studies have shown that the prognosis of FL was Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 Pour citer cet article : Solal-Céligny P, Cahu X, Cartron G. Facteurs pronostiques cliniques et biologiques des lymphomes folliculaires : quelles applications ? Hématologie 2011 ; 17 (3) : 189-202 doi:10.1684/hma.2011.0597 189 not related to the signature of FL cells, but to the signature of various cells of the microenvironment such as macrophages, T cells, and follicular dendritic cells. Most of the immunohistochemical studies of the microenvironment have yielded discrepant results, and have not allowed a simple and accurate biological prognostic index to be proposed that could be used in routine clinical practice. The interactive relationships between FL cells and the microenvironment remain to be clarified. The studies required for this are all the more difficult to perform since treatments have a great influence on these relationships. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Key words: follicular lymphoma, FLIPI, prognosis, microenvironment, macrophages, T regs L es lymphomes folliculaires (LF) représentent près de 30 % des lymphomes non hodgkiniens (LNH). La survie des malades atteints de LF s’est notablement améliorée au cours de ces 15 dernières années, notamment depuis l’utilisation des anticorps monoclonaux anti-CD20 [1, 2]. Néanmoins, leur pronostic reste hétérogène avec un double risque : rechutes répétées et résistantes après une habituelle sensibilité aux premières lignes de traitement, transformation histologique en un lymphome diffus à grandes cellules (LDGC), au pronostic beaucoup plus sévère que celui des LDGC de novo, pouvant survenir à tout moment de l’évolution. Prédire ces risques permettrait d’envisager le traitement le mieux adapté : abstention ou traitement allégé en cas de risque faible, traitement plus agressif en vue d’obtenir une rémission aussi complète que possible en cas de risque élevé. Dans ce but, plusieurs index ou analyses pronostiques ont été publiés. Leurs objectifs sont : Abréviations ADCC CHOP CMF CVP FDG FLIPI GELF IHC IL IPI LDGC LF LSN NF SSP TAM TEP TMA 190 antibody dependent cell cytotoxicity (cytotoxicité cellulaire anticorps-dépendante) cyclophosphamide-hydroxydaunomycine-Oncovin® prednisone cytométrie de flux cyclophosphamide-vincristine-prednisone fluorodéoxyglucose follicular lymphoma international prognostic index Groupe d’étude des lymphomes folliculaires immunohistochimie interleukine index pronostique international lymphomes diffus à grandes cellules lymphomes folliculaires limite supérieure de la normale nuclear factor survie sans progression tumor associated macrophages (macrophages intratumoraux) tomographie par émission de posit(r)ons tissue micro-arrays (puces tissulaires) – pour un malade, choisir le traitement le plus approprié et lui délivrer l’information la plus vraisemblable possible sur l’évolution de sa maladie ; – pouvoir préciser les caractéristiques des malades des essais cliniques publiés, condition préalable indispensable à la comparaison des résultats ; – concevoir un essai clinique dans un groupe de malades dont l’évolution prévisible est aussi homogène que possible pour diminuer les biais d’interprétation. Cette revue est une synthèse critique de ces diverses études cliniques et biologiques. Historique La première classification pronostique des LF reposait sur des critères cytologiques. Reprenant diverses classifications antérieures, la formulation de travail à usage clinique séparait les LF en 3 catégories : à petites cellules, mixte ou à grandes cellules [3] sur des critères paraissant fiables. Elle avait notamment le mérite d’isoler les LF à grandes cellules de moins bon pronostic et justifiant un traitement avec anthracycline. Cependant, cette sous-classification s’est révélée peu reproductible. En raison de cette absence de concordance entre anatomo-pathologistes, la classification OMS 2008 actuellement en vigueur ne retient que les LF grade 1-2 et les LF grade 3a (les LF grade 3b étant assimilés sur le plan thérapeutique aux LDGC). Entre 1985 et 1990, le Groupe d’étude des lymphomes folliculaires (GELF) et le groupe British National Lymphoma Study ont proposé des critères pronostiques ou, plus exactement, des critères séparant les malades devant être traités sans délai de ceux pouvant être initialement suivis sans traitement (tableau 1). Le choix de ces critères a été fait arbitrairement sur l’expérience de groupes d’experts, sans analyse statistique. Ainsi, le GELF séparait des malades dits de « faible masse tumorale » ou de « forte masse tumorale ». L’analyse ultérieure de ces deux groupes a montré des survies globales significativement différentes [4, 5] avec le possible biais lié à des modalités thérapeutiques adaptées à chacun des deux groupes. Ces critères de nécessité de traitement Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 Tableau 1 Lymphomes folliculaires : critères d’initiation d’un traitement proposés par le Groupe d’étude des lymphomes folliculaires (GELF 86) et le British National Lymphoma Investigation Group (BNLI). Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Un traitement doit être initié si l’un des critères suivants est présent : Critères GELF 86 Critères BNLI Tumeur ganglionnaire ou extraganglionnaire > 7 cm Symptôme(s) B ou prurit Au moins 3 aires ganglionnaires atteintes, chacune de taille ≥ 3 cm Progression disséminée rapide Symptôme(s) B Insuffisance médullaire Splénomégalie volumineuse Atteinte menaçante d’un organe Cytopénie sanguine Infiltration rénale Localisation(s) os restent utilisés avec quelques simplifications et actualisations, par exemple dans l’essai PRIMA très récemment rapporté [6]. Depuis 1993, l’index pronostique international (IPI) constitue l’index-référence des LNH agressifs car il remplit toutes les qualités d’un index pronostique fiable [7]. Plusieurs groupes ont analysé rétrospectivement la valeur pronostique de l’IPI dans les LNH « indolents » où prédominent les lymphomes folliculaires [8-10]. Cependant, l’application de l’IPI dans ces types des LNH pose plusieurs problèmes [11] : – il ne répond pas aux exigences méthodologiques des index pronostiques puisque, construit à partir d’une population de patients atteints de LNH agressif et traités avec anthracycline, il risque de ne pas inclure un facteur qui ne serait pronostique que dans les LF ; – inversement, l’indice de performance au diagnostic inclus dans l’IPI n’a quasiment aucune influence dans les LF ; – la répartition des patients atteints de LF selon l’IPI est très inégalitaire, environ 10 % seulement des malades ayant une forme à haut risque [12]. En raison de ces limites rédhibitoires de l’IPI dans les LF, une étude coopérative internationale a entrepris en 2000 de proposer un index spécifique des LF. Index pronostiques des lymphomes folliculaires FLIPI1 et FLIPI2 En 2004, l’index FLIPI 1 a été construit à partir de l’analyse de plus de 4 000 patients atteints de LF traité entre 1985 et 1992 [13]. Après analyse multiparamétrique selon le modèle de Cox, 5 facteurs ont été retenus : âge > 60 ans vs ≤ 60, LDH sériques > limite supérieure de la normale (LSN) vs ≤ LSN, nombre d’aires ganglionnaires atteintes > 4 vs ≤ 4, taux d’hémoglobine < 12 g/dL vs ≥ 12 g/dL. À partir de ces 5 paramètres, 3 groupes pronostiques ont été séparés (tableau 2 ; figure 1). Plusieurs analyses rétrospectives et prospectives de patients traités selon diverses modalités ont confirmé la validité de cet index aussi bien en termes de distribution des patients que de survie après traitement par chimiothérapie exclusive avec des résultats très semblables à ceux de la série initiale [13-15]. Le FLIPI peut être considéré comme l’index pronostique standard de la survie globale dans les lymphomes folliculaires. Bien qu’il n’ait pas été conçu dans ce but, le FLIPI a été utilisé comme index pronostique de la survie sans progression (SSP) dans plusieurs études. Par exemple, le FLIPI s’est avéré discriminant en termes de SSP chez des patients traités par CVP ± rituximab [16] ou CHOP ± rituximab [17]. Le FLIPI a représenté un progrès majeur dans l’évaluation des facteurs pronostiques des LF. Cependant, plusieurs limites connues dès la publication ou apparues secondairement se sont révélées : – dans le FLIPI, la survie globale était le critère de jugement principal utilisé pour évaluer le pronostic des LF. Or, compte tenu des améliorations du pronostic des LF, ce critère nécessite des suivis prolongés pour recueillir un nombre suffisant d’événements permettant une analyse statistique. La survie globale est donc difficilement utilisable comme Tableau 2 Survie et risque relatif de décès selon le groupe de risque défini par le FLIPI (d’après [13]). Groupe de risque Nombre de facteur(s) Distribution des patients (%) Survie globale à 5 ans (ES) Survie globale à 10 ans (SE) Risque relatif (IC 95 %) Faible 0-1 36 90,6 (1,2) 70,7 (2,7) 1.0 Intermédiaire 2 37 77,6 (1,6) 50,9 (2,7) 2,3 (1,9-2,8) Élevé ≥3 27 52,5 (2,3) 35,5 (2,8) 4,3 (3,5-5,3) 191 Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 1,0 Faible 0,8 S Intermédiaire u 0,6 r v Élevé Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. i 0,4 e 0,2 p < 10-4 0,0 0 12 24 36 48 60 72 84 96 108 120 Temps (mois) Figure 1. Survie des 1 795 patients selon le groupe à risque défini par le FLIPI (d’après [13]). critère principal de jugement des essais. Il a donc, suivant les recommandations de Cheson et al. en 2007 [18], été remplacé par la SSP ; – lors de l’analyse du FLIPI, certains paramètres pronostiques cliniques et biologiques n’ont pu être étudiés (taille de la plus volumineuse tumeur, 2 microglobuline sérique) car ces paramètres n’étaient pas disponibles ; – les traitements des patients inclus dans l’étude FLIPI reposaient exclusivement sur la chimiothérapie et/ou l’interféron alpha et la grande majorité d’entre eux n’ont pas été traités par rituximab et/ou radio-immunothérapie, y compris lors de la rechute. Cette étude rétrospective des facteurs pronostiques incluait donc des patients peu représentatifs des malades d’aujourd’hui, traités par imunochimiothérapie. Toutes ces raisons ont conduit notre groupe à entreprendre en 2003 une nouvelle étude pronostique prospective, incluant tous les paramètres cliniques et biologiques validés actuelle- ment chez des patients traités par immuno-chimiothérapie et, utilisant la SSP comme critère principal de jugement [19]. Le FLIPI 2 ainsi construit repose sur 5 facteurs pronostiques : diamètre maximal de la masse tumorale la plus volumineuse > 6 cm vs ≤ 6 cm, 2-microglobuline sérique > LSN vs ≤ LSN, moelle osseuse infiltrée vs non infiltrée, taux d’hémoglobine ≤ 120 g/L vs > 120 g/L, âge > 60 ans vs ≤ 60 ans [19]. La répartition des patients, les risques relatifs de SSP sont mentionnés dans le tableau 3, les courbes de SSP sur la figure 2. Une analyse rétrospective portant sur 280 patients, récemment rapportée par une autre groupe confirme la validité du FLIPI2 [20]. Fait important, l’analyse prospective initiale du FLIPI2 comme cette analyse rétrospective montrent qu’un sous-groupe de patients atteints de LF a une SSP médiane qui est de l’ordre de 2,5 ans, ce qui justifie d’envisager d’autres modalités thérapeutiques pour ces patients. Il serait intéressant de savoir si les patients de ce Tableau 3 Survie sans progression selon le groupe à risque défini par le FLIPI2 (n = 832 patients, 88 % traités par rituximab) (d’après [19]). Groupe de risque 192 Nombre de facteur(s) Distribution des patients (%) SSP à 3 ans (%) SSP à 5 ans (%) Risque relatif de progression (IC 95 %) Faible 0 20 91 79,5 1,0 Intermédiaire 1-2 53 69 51 3,2 (2,0-5,15) Élevé ≥3 27 51 19 5,8 (3,5-9,4) SSP : survie sans progression ; IC : intervalle de confiance. Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 1,0 Faible 0,8 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. S u 0,6 r v i 0,4 e 0,2 0 Intermédiaire Score 0 1-2 3-5 N Élevé 168 (20 %) 444 (53 %) 220 (27 %) 6 12 18 Log-rank 64,6 p < 0,0001 24 30 36 42 48 54 60 Temps (mois) Figure 2. Survie sans progression de 832 malades selon le groupe à risque défini par le FLIPI2 (d’après [19]). sous-groupe inclus dans l’essai PRIMA bénéficient particulièrement d’un traitement d’entretien par rituximab. En pratique, le FLIPI1 ou le FLIPI2 peuvent être utilisés l’un ou l’autre comme index pronostique de la SSP. Si les données sont disponibles, le FLIPI2 paraît plus discriminant. En revanche, seul le FLIPI1 peut être utilisé comme index pronostique de la survie globale. Aucun de ces deux index ne prend en compte l’intérêt pronostique éventuel de la tomographie par émission de positrons (TEP) au diagnostic. Or, dans une très grande majorité des cas, le LF capte le 18-fluorodéoxyglucose (FDG) [21]. À ce titre, la TEP-FDG constitue un examen sensible [22]. Son caractère pronostique n’a pas été démontré, les FLIPI1 et FLIPI2 ayant été construits et validés exclusivement avec une imagerie conventionnelle. Dans un certain nombre de cas, les LF de stades Ann Arbor I-II peuvent être reclassés en stades III-IV après TEP-FDG, pouvant faire douter de l’intérêt d’un traitement par radiothérapie [23]. De même, la TEP-FDG pourrait entraîner une modification des champs d’irradiation dans certains LF localisés [23]. L’amélioration de la stratégie thérapeutique des LF localisés grâce à la TEP-FDG au diagnostic reste néanmoins à démontrer. Facteurs pronostiques liés a l’hôte Certains facteurs cytogénétiques constitutionnels pourraient influencer le pronostic d’un malade atteint de LF. Ainsi, une étude du polymorphisme génétique par la technique SNP (single nucleotide polymorphism) a montré un rôle pronostique important du polymorphisme de 4 gènes IL8, IL2, IL12B, et IL1RN [24]. Facteurs pronostiques liés aux cellules lymphomateuses Facteurs pronostiques cytogénétiques Plus de 90 % des LF surexpriment la protéine BCL2, le plus souvent en raison d’une translocation t(14;18). Pour des raisons inconnues, ce pourcentage est plus faible en Asie [25]. Dans les rares variantes de LF ne surexprimant pas BCL2, l’existence d’autres voies moléculaires d’inhibition de l’apoptose, explique que le pronostic ne soit pas différent des formes habituelles. Cependant, le profil génique des LF t(14;18) négatifs se distingue des formes avec t(14;18) par une expression plus importante de gènes associés aux cellules T activées, par l’activation de la voie NF-B et de gènes de prolifération [26]. Récemment, une forme exceptionnelle de LF ne surexprimant pas BCL2 et comportant une atteinte inguinale prédominante, une délétion 1p, et un pronostic favorable a été décrite [27]. La majorité des cellules de LF comporte des anomalies caryotypiques additionnelles en plus de la t(14;18). Certaines anomalies récurrentes ont une valeur pronostique. Ainsi, les délétions 6q et 17p ont une influence pronostique péjorative tandis que les anomalies +der18q, +7, et +8 s’associent à une évolution plus favorable [28, 29]. Cependant, l’analyse caryotypique des ganglions de LF est rarement pratiquée et souvent très complexe en raison de la multiplicité des clones observés. Pour ces raisons, la cytogénétique ganglionnaire conventionnelle ne fait plus partie du bilan diagnostique initial des LF. D’autres techniques moléculaires sont en cours d’évaluation [30-32]. 193 Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 Facteurs pronostiques intrinsèques à la cellule lymphomateuse Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Des anomalies fonctionnelles des cellules de LF ont été récemment décrites, en particulier la perte des capacités de signalisation induite par le récepteur B alors même que l’expression du récepteur restait normale. Le pourcentage de ces cellules dysfonctionnelles était inversement lié à la réponse à la chimiothérapie, augmentait au fur et à mesure des rechutes et était également inversement corrélé à l’expression de CD20 [33]. 194 Facteurs pronostiques moléculaires La translocation t(14 ;18) (q32;q21) correspond à la fusion des gènes BCL2 et IGH. Sur le chromosome 14, le point de cassure se situe dans la région JH du gène de la chaîne lourde IgH. Sur le chromosome 18, les points de cassure peuvent être variables dans BCL2, le plus souvent dans la partie non codante en 3’ de l’exon 3 (site appelé Major Breakpoint Region [MBR]), plus rarement 20 000 paires de base en aval (région mcr pour minor cluster region) ou encore entre ces deux sites (intermediate cluster region) [34]. Le site de cassure (MBR, mcr ou icr) ne semble pas avoir d’influence sur la survie globale [34]. Le gène de fusion BCL2-IGH peut être quantifié par PCR dans le sang ou la moelle. Sa valeur pronostique dans le sang au diagnostic a donné lieu à des résultats parfois opposés [28, 35-37]. Dans la moelle osseuse, cette quantification au diagnostic semble être pronostique du risque de rechute [28, 37]. En revanche, sa capacité à prédire la réponse au traitement reste discutée [28, 37]. Il faut néanmoins souligner l’absence de standardisation de la technique et l’hétérogénéité des traitements ce qui pourrait expliquer les résultats parfois contradictoires. De plus, le gène de fusion est régulièrement retrouvé dans le sang de sujets sains. Au total, cette analyse ne peut être recommandée en routine lors du bilan initial d’un LF. Rôle du micro-environnement Les cellules immunitaires situées à proximité des cellules lymphomateuses dans les ganglions atteints – rassemblées sous le terme de « micro-environnement » – jouent un rôle majeur dans la pathogénie et l’évolution des LF. Cette proximité entre cellules du micro-environnement et cellules lymphomateuses implique un dialogue interactif dans lequel ces deux groupes de cellules donnent et reçoivent des instructions par un système complexe de signalisation. Plusieurs types d’expériences illustrent cette interactivité et l’importance de la composition et de l’activation fonctionnelle du microenvironnement dans le pronostic et la réponse au traitement des LF. Profils géniques C’est initialement l’évaluation des profils d’expression génique des LF qui a montré la variabilité de ce microenvironnement et son importance pronostique. Contrairement aux lymphomes diffus à grandes cellules où le profil d’expression génique des cellules tumorales a un rôle pronostique majeur, les cellules lymphomateuses de LF ont un profil relativement uniforme. En revanche, deux profils géniques des cellules non tumorales du micro-environnement peuvent être isolés dans les LF [38]. La première signature dite de « réponse immune 1 » inclut des gènes codant pour des marqueurs de cellules T (comme CD7, CD8B1, ITK, LEF1 et STAT4) ou de gènes fortement exprimés par les macrophages (comme ACTN1 et TNFSF3B). Ce profil est associé à un pronostic favorable. À l’inverse, le profil dit de « réponse immune 2 » est associé à un pronostic plus défavorable. Il inclut des gènes exprimés par les macrophages et/ou les cellules folliculaires dendritiques (comme TLR5, FCGR1A, SEPT10, CCR1, LGMN et C3AR1). Certains gènes ont un pouvoir prédictif particulièrement fort comme CD7 pour la « réponse immune 1 » et CCR1 pour la « réponse immune 2 » [39]. Ces deux profils géniques influencent le pronostic indépendamment des facteurs pronostiques cliniques connus mais n’ont pas été testés selon le FLIPI. Les survies médianes des 4 quartiles selon le score génique étaient de 13,6, 11,1, 10,8, et 3,9 ans (p < 0,0001). D’autres études ont confirmé ces résultats [39, 40]. Cependant, l’étude des profils géniques n’est pas possible en routine clinique car les tests sont de pratique difficile, coûteux et d’interprétation malaisée pour un cas isolé, la technique se prêtant mieux à l’étude de cohortes. Pour ces raisons, des techniques d’immunohistochimie (IHC) et d’immunocytochimie ont été développées pour étudier plus simplement le micro-environnement. Avant d’en détailler les résultats, il importe d’en préciser certaines limites techniques liées à leur interprétation : – selon la publication, sont rapportés des résultats de cytométrie de flux (CMF) [41], des études IHC sur coupes tissulaires conventionnelles de blocs paraffinés [42] ou, le plus souvent sur puces tissulaires (« tissue micro-arrays, TMA »). La première technique ne fournit qu’une information quantitative sur les sous-populations cellulaires tandis que les études IHC renseignent également sur la distribution des cellules du micro-environnement dans le ganglion ; – ces techniques IHC reposent sur le décompte du nombre de cellules positives pour un marqueur de la sous-population testée. Ce décompte est relativement subjectif, dépendant du choix de la zone étudiée, au hasard ou correspondant à un territoire où l’infiltration par cette sous-population semble particulièrement riche, ainsi que du seuil de positivité de coloration, de la méthode de décompte (visuelle par plusieurs opérateurs expérimentés ou par un microscope automatisé scannant un grand nombre de coupes) ; Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. – dans chaque étude, la densité cellulaire de la souspopulation est séparée en 2 ou 3 catégories avec un (ou plusieurs) seuil(s) différent(s) selon chaque étude rendant impossible toute comparaison entre études ; – dans un ganglion lymphomateux, l’infiltration tumorale et la réaction inflammatoire ont une topographie hétérogène schématisée en deux compartiments, le follicule et la zone interfolliculaire. Les cellules étudiées peuvent prédominer dans l’une ou l’autre de ces zones ou infiltrer de manière diffuse le ganglion. Le choix de la zone de comptage des cellules peut influencer considérablement le résultat. En outre, l’influence d’une population cellulaire réactionnelle diffère selon la zone où elle se situe. Toutes ces limites doivent être prises en compte dans l’interprétation des résultats des études immunohistochimiques. Malgré ces réserves, ces études IHC du microenvironnement ont notablement amélioré nos connaissances sur la physiopathologie et le pronostic des lymphomes folliculaires [43-45] malades ayant un nombre faible de TAM dans les follicules [48]. Ces résultats contradictoires en fonction du traitement sont probablement en grande partie liés au rôle critique des macrophages dans la cytotoxicité cellulaire anticorpsdépendante(ADCC) du rituximab [48]. Rôle des cellules T Les follicules lymphomateux contiennent de nombreuses cellules T au phénotype normal [41]. Environ 75 % de ces cellules CD3+ sont des cellules T auxiliaires CD4+, les autres étant inhibitrices CD8+, et exceptionnellement CD4+CD8+. La plupart de ces cellules T sont localisées dans les zones interfolliculaires plutôt que dans les follicules (figure 3). Dans plusieurs études [40, 49], un nombre total élevé de cellules CD4+, en particulier dans le compartiment folliculaire, était associé à un pronostic défavorable mais, là encore, sans confirmation par d’autres équipes [47, 50]. Réciproquement, un nombre élevé de cellules CD8+, particulièrement dans le compartiment interfolliculaire, serait associé à un bon pronostic. Certaines cellules CD4+ jouent un rôle particulier dans la croissance et le pronostic des LF. La surexpression de BCL2 n’est pas en elle-même suffisante pour permettre la survie de cellules de LF : après incubation in vitro, les cellules de LF rentrent en apoptose. En revanche, dans le follicule lymphomateux, les cellules de LF sont protégées de l’apoptose grâce aux interactions étroites entre des cellules CD4+ portant le ligand du CD40 (CD40L ou CD154) et les cellules de LF qui expriment le CD40 [51, 52]. Certains agents comme TRAIL (tumor necrosis factor-related apoptosis inducing-ligand), un membre de la superfamille Rôle des cellules macrophagiques Une étude avait initialement montré qu’un nombre élevé de macrophages identifiés par le marqueur CD68 dans les follicules lymphomateux (tumor-associated macrophages [TAM]) était associé à un pronostic péjoratif [46]. Ce résultat a été confirmé par d’autres équipes chez des patients traités par chimiothérapie conventionnelle [47] mais infirmé par d’autres [42, 48]. En revanche, chez les malades traités par immunochimiothérapie avec rituximab, un nombre élevé de TAM n’avait aucune influence pronostique, voire même s’associait à un pronostic plus favorable que les CD4 CD8 CD4 CD8 CD68 Tregs FL CD8 CD68 Tregs PD1 FDC Mast FL CD68 CD4 FL CD68 FL CD8 FL FL CD8 FL CD68 Tregs FDC Tregs FL CD4 CD4 FDC FDC CD68 Tregs CD8 Mast CD4 CD68 CD8 CD68 CD68 CD4 FL CD8 FL Mast CD8 FL CD68 FL Tregs Tregs FL Tregs CD4 CD8 CD68 PD1 CD68 Tregs FL CD4 CD4 FL FL CD68 FL CD4 Tregs CD68 FL CD68 FDC CD4 PD1 PD1 Figure 3. Micro-environnement intra- et interfolliculaire des lymphomes folliculaires (FL). Les cellules lymphomateuses sont présentes dans les follicules et les zones interfolliculaires. Elles sont entourées de macrophages (CD 68), et de cellules T, essentiellement CD4+. Parmi ces cellules CD4, certaines jouent un rôle particulier : Tregs et cellules PD-1 (voir texte). Les mastocytes (Mast) influencent également le comportement des cellules LF. Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 195 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. 196 des tumor necrosis factor (TNF) peut inhiber les effets antiapoptotiques de l’association CD40-CD40L et devenir une des voies d’approche du traitement des LF [53] agissant par l’intermédiaire du micro-environnement. D’autres cellules CD4+ pourraient agir sur le pronostic des LF et sur le risque de transformation. Les cellules CD4 régulatrices (Tregs) représentent 5 à 10 % des cellules T. Elles sont essentiellement caractérisées par la coexpression de CD25, un marqueur des cellules T mémoire, et de FOXP3 (forkhead transcription factor 3). La plupart des cellules Tregs sont produites dans le thymus. Cependant, contrairement aux cellules B normales, les cellules B de LF ont la capacité de transformer des cellules CD4 effectrices en cellules Tregs par action sur le récepteur T [54, 55] (figure 4). Les cellules Tregs régulent l’activation des cellules T, restaurent l’homéostasie immunitaire en agissant sur les cellules CD4 et CD8 activées après réponse à une stimulation antigénique [56]. Les cellules Tregs agissent après contact étroit avec les cellules T cibles et par l’intermédiaire d’une production de proximité d’interleukine 10 et de transforming growth factor ’. En particulier, les cellules Tregs participent activement à l’immunité antitumorale. Dans plusieurs modèles de tumeurs solides, les cellules Tregs inhibent l’immunité cellulaire T antitumorale spécifique et un nombre élevé de cellules Tregs au contact d’une tumeur solide (sein, colon, ovaire, pancréas) est associé à une survie réduite [57]. À l’inverse, plusieurs études conduites dans les LF, ont montré qu’un nombre élevé de Tregs dans les follicules lymphomateux était associé à un bon pronostic et à un risque réduit de transformation histologique [47, 58]. Dans une étude récemment publiée, la localisation de l’infiltration Treg jouait un rôle prépondérant : une infiltration diffuse était associée à un bon pronostic alors qu’une infiltration intra- ou interfolliculaire était un facteur de mauvais pronostic [59]. D’autres études n’ont retrouvé aucune influence pronostique de l’infiltration Treg [34, 60]. Les cellules Tregs pourraient inhiber la croissance des cellules LF en agissant négativement sur les cellules T auxiliaires centro-germinatives (GC T helper [Th] cells) et indirectement sur la survie des cellules B qui en dépendent, notamment les cellules de LF [57]. Le rôle des cellules Tregs dans les LF est d’autant plus important à étudier qu’on dispose de plusieurs agents potentiellement thérapeutiques pouvant stimuler ou inhiber les cellules Tregs [53]. En outre, il serait important de mieux comprendre le rôle apparemment opposé de cette population cellulaire dans les tumeurs solides et dans les LF. En revanche, compte tenu des limites techniques précédemment mentionnées et des résultats contradictoires des études rapportées, l’utilisation de la densité et de la topographie de l’infiltration Treg comme facteur pronostique des LF est sûrement prématurée. PD-1 (programmed cell death-1) ou CD279 fait partie de la famille des récepteurs membranaires jouant un rôle majeur dans la régulation des réponses immunes et dans la tolérance aux auto-antigènes ainsi qu’aux cellules tumorales. PD-1 est essentiellement exprimé par diverses cellules lymphoïdes ou non lymphoïdes notamment des cellules CD4. Dans le centre germinatif, PD-1 est essentiellement exprimé par des cellules CD4+CD25-FOXP3-. PD-1 agit après liaison à l’un de ses deux récepteurs PDL-1 et PDL-2 exprimés par des cellules hématopoïétiques ou non hématopoïétiques dont les cellules B centro-germinatives [61, 62]. Tandis que l’expression de PDL-1 par des cellules de tumeurs rénales, gastriques ou mammaires s’associe à un mauvais pronostic [61], l’inverse a été observé dans les LF. Ainsi, dans une étude de Carreras et al. [58] le nombre de cellules exprimant PD-1 dans les follicules lymphomateux était corrélé positivement à la survie, indépendamment du FLIPI. Ce résultat a été confirmé par une autre équipe [47]. Comme l’infiltration Treg, l’infiltration par des cellules PD-1 semble avoir des effets opposés entre tumeurs solides et LF, favorisant l’échappement au contrôle immunitaire et donc la croissance tumorale dans les premières, inhibant la prolifération tumorale dans les LF. À ces facteurs quantitatifs, s’associent très probablement des anomalies qualitatives des cellules T modifiant leurs interactions avec les cellules lymphomateuses. Ainsi, les cellules CD4 et CD8 des follicules de LF ont un déficit de polymérisation des fibres d’actine au niveau de la synapse immune induit par les cellules lymphomateuses [63]. Rôle des mastocytes Chez des patients traités par immunochimiothérapie R-CHOP, il existait une relation inverse entre contenu en mastocytes identifiés par le marqueur naphtol-ASD-chloroacétate estérase et par un anticorps antitryptase humaine (essentiellement dans la zone interfolliculaire) et SSP. Cette relation n’était pas retrouvée chez les patients traités par chimiothérapie seule [64]. Cette conséquence de l’infiltration mastocytaire pourrait être liée à un effet inhibiteur sur l’ADCC et donc sur l’action du rituximab. Rôle de la néovascularisation Dans les LF, comme dans toutes les autres proliférations néoplasiques, la croissance tumorale nécessite une néovascularisation dont le développement et l’importance sont entre autres sous la dépendance de cytokines de la famille des VEGF. Dans les LF, les néovaisseaux sont essentiellement retrouvés dans les zones interfolliculaires [65]. L’étude pronostique de la néovascularisation dans les LF reste encore très limitée avec des résultats discordants [66-68]. Ceci est essentiellement lié à l’hétérogénéité des méthodes utilisées (décompte histologique, immunomarquage des antigènes CD31 et CD34 de l’endothélium) et à l’absence de consensus sur la structure de type vasculaire minimale pour la considérer comme un néovaisseau [69]. Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Interactions entre agents thérapeutiques et micro-environnement Les traitements des LF n’agissent pas seulement sur les cellules B lymphomateuses mais aussi, à des degrés divers, sur les cellules « normales » du micro-environnement. Ainsi, les corticoïdes et surtout la fludarabine, ont un effet inhibiteur marqué à la fois quantitatif et fonctionnel sur les cellules T. Une intensification thérapeutique avec conditionnement myélo-ablatif et autogreffe de cellules-souches a des effets sur les cellules lymphoïdes et les progéniteurs granulocyto-macrophagiques. Pour exercer son action optimale, le rituximab a besoin de systèmes effecteurs actifs (complément, cytotoxicité anticorps- dépendante, phagocytose) et inhiber ces systèmes effecteurs modifie, à des degrés encore mal connus et peu étudiés, l’action de cette immunothérapie. D’autres actions sont plus subtiles. Ainsi, le lénalidomide a des effets réparateurs sur les anomalies de la synapse immune observées dans les LF [63]. L’interféron ␣, outre ses effets sur l’immunité, pourrait avoir une action inhibitrice sur la néoangiogenèse dans les LF [66]. Tout ceci explique l’influence pronostique différente d’un paramètre biologique selon les modalités de traitement illustrées par les effets de l’infiltration macrophagique chez des malades traités ou non avec rituximab. Au total, toutes ces études du micro-environnement des LF apportent des résultats particulièrement intéressants mais CD 4 FH B cell Innate Tregs FDC CD40L CD40 CD 4 FL cell CD 4+ CD25FOX3P- CD4+ CD25+ FOX3P+ Tregs Adaptive Figure 4. Les cellules Tregs proviennent soit directement du thymus soit d’une activation des cellules CD4+ par les cellules B lymphomateuses. Elles agiraient en inhibant les cellules CD4+ qui protégent les cellules lymphomateuses de l’apoptose en se liant à l’antigène CD40 de ces dernières par le CD40L. Elles pourraient également inhiber les cellules T4 du centre germinal qui participent à la survie des cellules B lymphomateuses. Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 197 ne permettent pas encore de proposer un schéma simple d’interaction entre micro-environnement et cellules lymphomateuses. Comme l’ont résumé BE Wahlin et al. dans un article récent, « le pronostic des LF est sous la dépendance de multiples sous-populations immunitaires agissant de concert et non pas sous celle d’une seule population » [70]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Influence pronostique de la réponse au traitement Avant l’ère du rituximab, la réponse au traitement était un facteur pronostique de la survie et de la SSP [71, 72]. Néanmoins, le choix d’une chimiothérapie augmentant le taux de RC ne prolongeait pas la survie des patients si bien que la RC ne constituait pas un objectif en soi dans la prise en charge des patients. L’hypothèse avancée était que les LF en RC correspondaient à des LF intrinsèquement de bon pronostic, indépendamment de la chimiothérapie utilisée [72]. Ce dogme pourrait être révisé à l’ère de l’immunothérapie puisque l’association du rituximab aux chimiothérapies augmente à la fois le taux de réponse ainsi que la durée de réponse, la PFS et la survie globale [17, 71, 72]. Par conséquent, l’obtention d’une RC pourrait devenir un objectif majeur dans les années futures. La réponse clinique est actuellement évaluée par TDM et biopsie ostéomédullaire dans les LF [18]. Néanmoins, des cellules lymphomateuses peuvent potentiellement persister soit dans des ganglions de taille normale, soit dans le sang ou la moelle osseuse en dehors de la zone biopsiée. Mettre en œuvre des outils d’évaluation à la fois sensibles et spécifiques est donc essentiel. Réponse TEP La TEP-FDG semble être un outil prometteur d’évaluation de la réponse [22, 73, 74] mais son intérêt reste à démontrer dans des essais thérapeutiques prospectifs. De plus, la reproductibilité des interprétations entre médecins nucléaristes reste à prouver [75]. Tout récemment, une étude rétrospective de malades inclus dans le protocole PRIMA a montré une différence très significative de SSP à 3 ans entre les malades dont la TEP s’était négativée après immunochimiothérapie d’induction (74 % [IC 95 % : 63-82 %]) et ceux dont la TEP restait positive (32 % [IC 95 % : 17-48 %], log-rankp < 0,001).[76] En l’état actuel des connaissances, la réalisation d’une TEP ne peut être recommandée en routine pour évaluer la réponse au traitement, encore moins comme élément décisionnaire d’un changement de traitement. Réponse moléculaire 198 Le gène BCL2-IGH par PCR peut être quantifié après induction ou en fin de traitement dans le sang et/ou la moelle osseuse introduisant ainsi la notion de réponse moléculaire. Une étude ancienne après autogreffe de moelle avait montré une forte prédictivité de la réponse moléculaire [77]. Comme au diagnostic, la quantification en cours ou après traitement a donné lieu à des résultats contradictoires [28, 36]. La PCR sanguine ou médullaire réalisée après l’induction et avant traitement d’entretien par rituximab n’a pas de valeur pronostique dans l’étude récente de Van Oers et al. [28]. De plus, le traitement d’entretien bénéficie à l’ensemble des patients, qu’ils aient une PCR positive ou négative après induction [35]. Par conséquent, le traitement d’entretien par rituximab désormais validé en première ligne des LF ne doit pas dépendre d’une éventuelle PCR positive en post-induction. En fin de traitement, la signification clinique de la réponse moléculaire est également discutée [35, 78, 79]. Dans l’étude de Van Oers, les patients gardant une maladie résiduelle à l’issue du traitement d’entretien par rituximab rechutent plus précocement que ceux en réponse moléculaire complète [28]. Facteurs pronostiques de transformation histologique Après transformation d’un LF, la survie des patients est nettement plus brève qu’en cas de rechute sans transformation [80-83]. Cependant, les LDGC de novo avec composantes de LNH de faible malignité - qui correspondent probablement à des LNH de faible malignité en transformation histologique au diagnostic – ont une survie globale identique aux LDGC de novo [84]. Elle constitue donc un événement charnière dans l’histoire naturelle de la maladie. Le patient présente des signes généraux et/ou un syndrome tumoral d’évolution rapide souvent accompagné d’une nette augmentation des LDH sériques. L’histologie retrouve le plus souvent un lymphome B diffus à grandes cellules mais des lymphomes de Burkitt, des formes blastiques/blastoïdes de LF et des lymphomes lymphoblastiques ont été décrits [85]. La définition de la transformation n’est pas consensuelle et participe à l’hétérogénéité des données de la littérature. Pour certains, elle est uniquement histologique – lymphomes B diffus à grandes cellules de façon exclusive ou histologies agressives – et pour d’autres, elle inclut les situations cliniques évocatrices de transformation sans nécessité de preuve histologique. Au moment du diagnostic du LF, les facteurs pronostiques de transformation sont un grade 3, le taux d’albumine, le taux de 2-microglobuline, le stade, le nombre d’aires ganglionnaires atteintes, le nombre de lignes préalables et plus généralement les indices FLIPI et IPI (tableau 4). Néanmoins, la plupart des études ont été effectuées sur des cohortes traitées avant l’ère du rituximab. L’impact du rituximab sur le risque de transformation reste à évaluer. Sur le plan biologique, une vascularisation accrue du LF est un facteur pronostique de transformation [68]. Les LF présentant un faible nombre de cellules exprimant ProgramHématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Tableau 4 Principaux facteurs de risque de transformation d’un lymphome folliculaire. Facteurs pronostiques de transformation au diagnostic Autres facteurs pronostiques de transformation Montoto et al. [82] Stade I-II/III-IV FLIPI élevé IPI haut risque Surveillance vs traitement initial Bastion et al. [80] Albumine < 35 g/L -2-microglobuline > 3 mg/L Absence de réponse complète après la 1re ligne de traitement Giné et al. [83] Grade 3 LDH > N Nbre aires ganglionnaires > 4 -2 microglobuline élevée IPI haut risque FLIPI élevé Al Tourah et al. [81] Stade avancé (III-IV ou I-II avec signes B ou de forte masse tumorale) Au moins deux lignes de traitement préalables pour le LF med cell death 1 (< 5%) sont à risque de transformation [58]. De même, une disposition folliculaire ou interfolliculaire des lymphocytes T régulateurs FOXP3+ au sein du ganglion constituerait un facteur de risque de transformation [59]. Cependant ces facteurs n’ont été étudiés que sur de petites cohortes, par une seule équipe, avec les biais méthodologiques potentiels précédemment mentionnés et restent à confirmer. Conflits d’intérêts : aucun. Conclusion RÉFÉRENCES Le LF est une maladie complexe et hétérogène pour laquelle d’importants progrès dans l’évaluation du risque ont été faits au cours de ces dernières années. Du point de vue clinique, le FLIPI et le FLIPI2 sont des index simples et fiables que l’on peut utiliser dans l’évaluation de routine d’un malade atteint de LF et en recherche clinique. En revanche, aussi prometteurs qu’en soient les résultats, l’analyse des paramètres biologiques génétiques, moléculaires ou autres nécessite des études de confirmation et de validation avant de pouvoir envisager de les utiliser en pratique clinique. Une plus grande rigueur méthodologique dans les publications de nouveaux facteurs pronostiques biologiques dans les LF est souhaitable. Il est de ce fait indispensable de se poser certaines questions avant d’entreprendre l’évaluation d’un nouveau facteur pronostique. Le paramètre proposé pourra-t-il être utilisé en pratique courante ou est-ce une « technique-maison » peu reproductible ? Quelle est la robustesse des seuils choisis tant sur le plan technique que statistique ? Quel domaine du LF (tumeur, micro-environnement, hôte) ce paramètre explore-til ? Quel est le degré de redondance de ce paramètre par rapport à ceux déjà connus pour explorer ce domaine ? Quelle est la concordance entre le groupe étudié pour ce paramètre et l’ensemble des malades atteints de LF en Hématologie, vol. 17, n o 3, mai-juin 2011 termes de caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques ? L’analyse rétrospective de la littérature et l’évaluation prospective des études biologiques à partir de ces questions permettront de proposer des paramètres biologiques pronostiques indispensables pour compléter les index cliniques. 1. Swenson WT, Wooldridge JE, Lynch CF, Forman-Hoffman VL, Chrischilles E, Link BK. Improved survival of follicular lymphoma patients in the United States. J Clin Oncol 2005 ; 23 : 5019-26. 2. Liu Q, Fayad L, Cabanillas F, et al. Improvement of overall and failure-free survival in stage IV follicular lymphoma: 25 years of treatment experience at The University of Texas M.D. Anderson Cancer Center. J Clin Oncol 2006 ; 24 : 1582-9. 3. 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