Infirmière - Institut Curie

Transcription

Infirmière - Institut Curie
Dossier de presse
8 février 2005
Infirmière en cancérologie :
un métier en pleine mutation
Une professionnelle des soins participant
pleinement à l’essor des pratiques
innovantes
Sommaire
Communiqué de synthèse
p. 2
Infirmière : une professionnelle qui prend soin
p. 3
La prise en charge du malade et de ses proches
Les tâches afférentes aux soins
L’éducation à la santé et l’enseignement
Les possibilités d’évolution
Infirmière en cancérologie :
une approche multidisciplinaire
p. 7
Des expertes en soins techniques et technologiques...
... qui accompagnent le patient tout au long de sa maladie
... qui l’informent
... et qui assurent le suivi en dehors de l’hôpital
Etre infirmière en cancérologie à l’Institut Curie
p. 9
La consultation infirmière : écoute et information du patient
L’innovation en soins infirmiers privilégiée
D’infirmière en recherche clinique…
… à la recherche infirmière
Une profession en pleine évolution
p. 16
L’avenir
p. 17
Intervenants
p. 18
Images
p. 19
Contact presse :
Catherine Goupillon
Céline Giustranti
Cécile Charré
tél. 01 44 32 40 63
tél. 01 44 32 40 64
tél. 01 44 32 40 51
[email protected]
fax 01 44 32 41 67
www.curie.fr
Communiqué de synthèse - 8 février 2005
Infirmière à l’Institut Curie : un métier en pleine mutation
Construit sur un modèle centenaire hérité de Marie Curie et toujours d’avant-garde,
l’Institut Curie a toujours privilégié le « Continuum Recherche – Soins innovants », et
encouragé, à cette fin, le travail collectif entre chercheurs, médecins et soignants, indispensable à l’innovation et à la mise à disposition rapide de traitements innovants aux patients.
L’infirmière est plus que jamais un maillon essentiel de la chaîne de soins.
Travaillant en complémentarité et en collaboration avec les médecins, cette professionnelle, en raison de sa connaissance des patients, participe au développement des pratiques innovantes et aux progrès de la prise en charge des patients.
Le cancer nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire et un suivi dans
le temps, les professionnels de l’Institut Curie "investissent" toutes les facettes de leur métier : des techniques innovantes, un savoir-faire pointu, un suivi à long
terme, l’accompagnement intra/extra muros et un relationnel fort. Leur pratique quotidienne au chevet des patients leur permet d’identifier les problèmes mais surtout de
trouver des solutions pour y remédier.
A l’Institut Curie, une politique de soins valorisant le travail des infirmières se met
en place, notamment marquée par le
développement de la recherche en L’hôpital de l’Institut Curie en
soins infirmiers et la mise en place quelques chiffres
des consultations infirmières.
La recherche infirmière, indispensable L’hôpital de l’Institut Curie en quelques chiffres
pour améliorer la qualité des soins, per- „ 1 100 personnes dont 240 infirmières,
met de développer des protocoles infirmières spécialisées et cadres infirmiers
adaptés à chaque type de pratique. A „ 227 lits dont 43 en hôpital de jour
cette fin, l’Institut Curie a mis en „ 100 000 consultations par an
place en 2003 le "temps protégé" „ 7 500 nouveaux malades par an
que les équipes médico-soignantes „ 100 essais thérapeutiques par an auxquels
consacrent à un projet de recher- participent 500 patients
che. 1,2 million d’euros sont consacrés
annuellement à ce temps médical et soignant protégé grâce aux dons et legs collectés
par l’Institut Curie. Plusieurs projets de recherche en soins infirmiers sont actuellement
développés à l’Institut Curie : l’hypno-analgésie dans la lutte contre la douleur, la fatigue chez les patients traités par chimiothérapie, l’évaluation des nausées et vomissements lors du traitement de certains cancers du sein, l’incidence de l’utilisation d’un
matelas particulier sur la douleur des patients.
Par ailleurs, les consultations infirmières constituent un temps important d’échange,
d’information, de conseil et d’organisation entre le patient et l’infirmière qui influe –
favorablement – sur le déroulement du traitement. Depuis quelques années, le nombre
et les domaines d’expertise concernés n’ont cessé de croître : en chimiothérapie à l’hôpital de jour, en plaies et cicatrisations, en stomathérapie, en sénologie.
Acteur majeur de la cancérologie du XXIe siècle, l’Institut Curie accorde une
place importante aux infirmières en leur offrant la possibilité de prendre soin
des patients dans de bonnes conditions et en leur donnant les moyens d’investir de nouveaux champs d’action.
Avec ces démarches innovantes, les soignants de l’Institut Curie peuvent améliorer la prise en charge du patient en l’adaptant à son état et à ses impératifs de qualité de vie.
3
Infirmière :
une professionnelle qui prend soin
Environ 430 000 infirmières exercent
Quelques chiffres
en France. Les infirmières sont titulaires
d’un Diplôme d’Etat qui se prépare en
La profession est à 87 % féminine.
trois ans dans les Instituts de formation
„ 73 % des infirmières exercent dans un étaen soins infirmiers (IFSI), agréés par le
blissement de santé (privé, participant au serministère de la Santé. Ce diplôme
vice public hospitalier ou public) ;
reconnu dans l’Union Européenne per„ 14 % exercent dans le secteur libéral ;
met en principe la libre circulation des
„ 13 % sont salariées dans des établissements
professionnels.
extra hospitaliers, des entreprises ou des assoLes infirmières interviennent dans de
ciations à caractère humanitaire.
nombreux secteurs d’activités : en court,
moyen et long séjour pour les soins
curatifs (médecine, obstétrique, chirurgie, psychiatrie, réadaptation, gériatrie…), dans le
domaine des soins palliatifs, de la prévention (médecine du travail, Education Nationale,
PMI, crèches…) ou dans le domaine de l’action humanitaire.
Une pénurie d’infirmières : pourquoi ?
La France connaît actuellement une pénurie d’infirmières qui selon certaines sources, risque de perdurer, voire de s’accroître dans les années à venir. Les chiffres officiels font état
d’un déficit de 20 000 infirmières en France. Le secteur de soins aux personnes âgées et la
région Ile-de-France semblent les plus touchés par ce déficit d'infirmières. Parmi les causes, on peut citer :
„ la réduction du temps de travail ;
„ le vieillissement de la population française entraînant l’augmentation de la demande de
soins intra et extra hospitaliers ;
„ le vieillissement de la population infirmière entraînant de nombreux départs à la retraite ;
„ la faible valorisation de cette profession couplée à des conditions de travail parfois difficiles : la durée moyenne d'exercice d'une infirmière serait de 10 ans ;
„ le manque d'anticipation des évolutions démographiques et des besoins de la population
car jusqu'en 1999, des réductions de quota ont été volontairement réalisées dans les instituts
de formation.
La prise en charge du malade et de ses proches
Travaillant en complémentarité avec les médecins et avec les autres professionnels de santé, les infirmières font partie intégrante de la chaîne du soin et mettent leur savoir-faire et leur humanité au service du malade. A l’hôpital, sous la
responsabilité conjointe du chef de service et du cadre de santé, garants de l’organisation et du fonctionnement de l’unité et de la qualité des soins, l’infirmière
prévoit, planifie et dispense des soins de nature préventive, éducative, curative ou palliative, technique ou relationnelle (gestion du bien-être et de l'hygiène
du malade, administration et suivi des traitements, réalisation des examens…).
4
Elle est chargée de surveiller l'évolution de l'état du patient, d’assurer des soins
adaptés à ses besoins et d'ajuster au mieux la coordination et la dispensation
des traitements prescrits.
L’infirmière accompagne le patient : en
collaboration avec les autres membres de
l’équipe, elle l’aide à maintenir et à recouvrer
son autonomie, elle le soutient dans la réalisation des actes quotidiens perturbés par la
maladie (respiration, alimentation, hygiène,
mobilité, image corporelle...).
La relation individuelle entre le soigné et le soignant est essentielle. A l’hôpital, l’infirmière
est avec l’aide-soignante un interlocuteur
privilégié du patient car elles assurent 24
heures sur 24 sa prise en charge et font le lien
entre le malade et le milieu hospitalier.
L’infirmière est également un interlocuteur
accessible pour les proches et la famille
du patient. Elle les rencontre, écoute, explique, rassure, accompagne, soutient et si
nécessaire sollicite l’intervention d’autres professionnels.
Les tâches afférentes aux soins
L’infirmière assure la continuité des
soins. Elle planifie la dispensation des soins
en fonction des prescriptions du médecin et
dans le cadre de son rôle autonome, le cas
échéant, elle organise les rendez-vous nécessaires à l’établissement du diagnostic et à la
mise en œuvre du traitement (examens
radiologiques, bilans sanguins…). Enfin, elle
consigne dans le dossier informatisé du
patient, les soins réalisés et leurs effets, et
assure la liaison et les transmissions nécessaires à la continuité de la prise en charge
sur les 24 heures par l'équipe médico-soignante.
Elle contrôle le bon fonctionnement des
équipements et gère les stocks de matériel et
de médicaments. Elle contribue aux formalités administratives.
Elle participe à des groupes de travail autour
de différents thèmes (approche globale du
malade, nouvelles thérapeutiques…).
IADE : infirmière
anesthésiste
Elle accueille le malade en salle d'opération, prépare le matériel, collabore avec
le médecin anesthésiste pour assurer
l’induction et le suivi de l’anesthésie en
toute sécurité, puis surveille le réveil de
l'opéré, en salle de surveillance postinterventionnelle.
IBODE : infirmière de
bloc opératoire
L’infirmière de bloc opératoire peut exercer les rôles d'infirmière circulante,
d'instrumentiste, d'aide opératoire. Elle
est apte à prendre en compte la gestion
des risques liée à l'activité et à l'environnement du secteur où elle exerce et
notamment la lutte contre les infections
nosocomiales. Elle peut exercer dans les
lieux suivants :
„ blocs opératoires ;
„ stérilisation centrale ;
„ structures d'hygiène hospitalière ;
„ services réalisant des actes invasifs à
visée thérapeutique et/ou diagnostique.
Puéricultrice :
professionnelle de la
petite enfance
L’infirmière puéricultrice contribue à
promouvoir, maintenir et restaurer la
santé de l’enfant. Elle assume des responsabilités de plus en plus importantes
de soin, d'éducation, de relation, de gestion et d'encadrement. Elle exerce une
profession à caractère médico-social en
milieu hospitalier, extra hospitalier ou
dans l’enseignement.
2
5
L’éducation à la santé et l’enseignement
Les infirmières participent à l’amélioration de la santé publique grâce à l’information et à des actions éducatives de promotion de la santé auprès des
patients et de la population, dans les institutions publiques, les entreprises, les
établissements scolaires et universitaires, et les services de protection maternelle et infantile (PMI).
Les infirmières sont impliquées dans la formation des futurs professionnels
de soins. Elles transmettent leur savoir aux nouvelles diplômées et aux stagiaires, encadrent et forment les aides-soignants et les agents hospitaliers.
Les possibilités d’évolution
La profession infirmière offre plusieurs perspectives de carrière via un cursus d’études complémentaires, tant en matière de spécialisation (diplôme d’Etat d’infirmier
anesthésiste, de puériculture, de bloc opératoire) que d’expertise via des diplômes
universitaires spécifiques dans des domaines variés (soins palliatifs, douleur,
hygiène, recherche clinique, stomathérapie, etc.).
L’évolution vers le management des services de soins (diplôme de cadre et de
cadre supérieur de santé, de directeur des soins) ou vers la formation des infirmiers ou des cadres de santé est également possible après une formation ad hoc
(Institut de formation des cadres de santé, maîtrise en management, diplôme de
l’Ecole Nationale de la Santé Publique). La diversité des lieux, des structures et des
modalités d’exercices font la richesse du métier d’infirmière.
6
Définitions de la profession infirmière
„ Code de la santé publique, Article L4311-1
"Est considérée comme exerçant la profession d'infirmière ou d'infirmier toute personne qui
donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu.
L'infirmière ou l'infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d'éducation de la santé et de formation ou d'encadrement."
„ Définition des soins infirmiers selon le Conseil International des Infirmièr(e)s
(CII)
"On entend par soins infirmiers les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration, aux individus de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés – malades
ou bien-portants – quel que soit le cadre. Les soins infirmiers englobent la promotion de la
santé, la prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades,
handicapées et mourantes. Parmi les rôles essentiels relevant du personnel infirmier citons
encore la défense, la promotion d'un environnement sain, la recherche, la participation à
l'élaboration de la politique de santé et à la gestion des systèmes de santé et des patients,
ainsi que l'éducation."
„ Définition de l’infirmière par l’Organisation Mondial de la Santé (OMS)
"La mission des soins infirmiers dans la société est d’aider les individus, les familles et les
groupes à déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et social et à y parvenir dans le contexte de l’environnement dans lequel ils vivent et travail. Ceci exige que les
infirmières apprennent et assurent des fonctions ayant trait au maintien et à la promotion de
la santé aussi bien qu’à la prévention de la maladie. Les soins infirmiers englobent également la planification et la mise en œuvre des soins curatifs et de réadaptation, et concernent
les aspects physiques, mentaux et sociaux de la vie en ce qu’ils affectent la santé, la maladie, le handicap et la mort. Les infirmières permettent la participation active de l’individu, de
sa famille et de ses amis, du groupe social et de la communauté, de façon appropriée dans
tous les aspects des soins de santé, et encouragent ainsi l’indépendance et l’autodétermination. Les infirmières travaillent aussi comme partenaire des membres des autres professions
impliquées dans la prestation des services de santé."
Cette profession est protégée puisque l'article L. 474 précise : "Nul ne peut exercer
la profession d'infirmière s'il n'est muni d'un diplôme, certificat ou autre titre mentionné à l'article L.474-1."
7
Infirmière en cancérologie :
une approche multidisciplinaire
Le cancer nécessite une prise en charge pluridisciplinaire – médicale, soignante et psychosociale – et demande un suivi dans le temps en raison de l’alternance d’épisodes aigus et chroniques. Cette pathologie concerne toutes les
tranches d’âge et tous les organes. La cancérologie évolue sans cesse et est marquée par l’apparition de techniques toujours plus innovantes nécessitant un
savoir-faire spécifique.
Ces caractéristiques font que les professionnels exerçant en cancérologie
"investissent" toutes les facettes de leur métier : des techniques de pointe,
un savoir-faire spécialisé, une forte dimension humaine et la connaissance du
malade et de ses proches (contexte social, familial, environnemental…).
Des expertes en soins techniques et technologiques…
La prise en charge des cancers repose sur le triptyque chirurgie-radiothérapiechimiothérapie.
Les infirmières en cancérologie peuvent exercer dans l’un de ces domaines spécialisés, tant en hospitalisation conventionnelle qu’en ambulatoire, où elles prennent
en charge des adultes et des enfants.
… qui accompagnent le patient tout au long de sa maladie
Au-delà de la technicité du soin, la relation entre le soigné et le soignant doit être
privilégiée.
L’infirmière intervient très tôt dans la prise en charge des patients. Lorsque l’effet de sidération dû à l’annonce du diagnostic est surmonté, l’infirmière peut
répondre aux questions du patient, au cours de la consultation infirmière prévue
par le « dispositif d’annonce ».
Au delà des traitements et des soins prescrits, l’infirmière identifie grâce à sa formation, les besoins et attentes du patient et de ses proches, et y répond au mieux
en recourant si nécessaire à d’autres professionnels.
… qui l’informent
Présente et disponible, l’infirmière peut répondre simplement aux questions que
le patient n’ose pas toujours poser au médecin, en adaptant ses explications à
son état, à son environnement et au degré de connaissance qu’il a de sa maladie. Elle l’aide ainsi à être acteur de son parcours thérapeutique.
Sa proximité quotidienne avec le patient lui permet de détecter des changements
ou des perturbations en termes de qualité de vie ou des troubles psychologiques
et, selon les cas, d’y répondre ou de solliciter l’intervention d’autres professionnels.
Elle favorise l’autonomie du patient et lui enseigne les règles d’hygiène facilitant
sa vie quotidienne et son confort lors des traitements.
Elle peut déceler les complications induites par le traitement, anticiper les difficultés et les signaler afin de prévoir les réajustements nécessaires.
8
… et qui assurent le suivi en dehors de l’hôpital
Pendant leur prise en charge, les patients atteints de cancer alternent des épisodes d’hospitalisation et de soins à domicile. L’infirmière fait le lien via le dossier
de soins avec les soignants intervenant à l’extérieur de l’hôpital. Elle peut former
les infirmières libérales à certains soins particuliers. L’infirmière suit la trajectoire
du patient ; en consignant les soins dispensés, elle assure la liaison et la transmission des informations nécessaires aux équipes permettant le continuum des
soins intra/extra muros.
Des guides de bonne pratique en oncologie
La Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC) a initié en 1993 le
projet des "Standards, Options et Recommandations" (SOR) en cancérologie. Fruit d’un
travail coopératif national dans les différents Centres régionaux de Lutte Contre le Cancer
(CRLCC) – dont fait partie l’Institut Curie – avec la participation active d’experts des secteurs
public et privé et de sociétés savantes, les SORs ont pour objectif « d’améliorer la qualité et
l’efficience des soins aux patients atteints de cancer en fournissant aux praticiens une aide à
la décision facilement utilisable à partir d’une revue et d’une analyse critique des données
actuelles de la science par un groupe de travail multidisciplinaire. »
Les SORs aident l’ensemble du personnel travaillant auprès des patients atteints de cancers
dans leur pratique quotidienne. Ils servent de référence et définissent les bonnes pratiques
pour une prise en charge optimale des patients. Actuellement, plus de 60 SORs existent.
9
Etre infirmière en cancérologie
à l’Institut Curie
La philosophie des soins à
L’Institut Curie offre dans un environnement technique et médical performant la possibilité pour le personnel
soignant d’exercer dans plusieurs
domaines d’expertise en hospitalisation traditionnelle ou en ambulatoire.
Grâce à la formation continue, les
professionnels peuvent actualiser
leurs connaissances et rester au fait
des évolutions de la cancérologie.
L’Institut Curie est un centre de référence pour les cancers du sein, les
tumeurs pédiatriques, les sarcomes
et les tumeurs de l’œil, et pour de
nombreuses techniques innovantes
(oncogénétique, radiothérapie, curiethérapie, protonthérapie, traitements
conservateurs...). Il regroupe l’ensemble des spécialités nécessaires à
la prise en charge globale du patient
atteint de cancer.
l’Institut Curie
„ Assurer une prise en charge individualisée,
globale et continue du patient et de ses proches dans le respect de ses choix et de son
cadre de vie habituel
„ Offrir un accompagnement adapté aux différentes phases de la maladie cancéreuse
incluant, le cas échéant, la fin de vie et le soutien de l’entourage dans le travail de deuil
„ Utiliser l’amélioration continue de la qualité
de la prise en charge comme fil conducteur des
actions mises en œuvre
„ Réaliser dans l’intérêt du patient, une prise
en charge coordonnée et complémentaire
ouverte sur la ville (réseaux professionnels
libéraux, hospitalisation à domicile) en préservant le sens et l’éthique du soin
„ Garantir la cohérence entre la prise en
charge soignante, les objectifs institutionnels,
les orientations stratégiques (projet médical)
et les objectifs de santé publique, dans le respect des valeurs soignantes.
Le Service de consultations et de
soins externes. Il comprend les différentes activités de consultations
(consultations de diagnostic ou de
décision, consultations spécialisées…) et réalise de nombreux soins ambulatoires (prélèvements, ponctions,
pansements…).
Le Département d’Oncologie médicale assure l’ensemble des traitements de
chimiothérapie, utilisés dans plus d’un cancer sur deux. La meilleure connaissance de l’action des médicaments et la maîtrise des modes d’administration
écourtent les périodes d’hospitalisation et permettent parfois des chimiothérapies ambulatoires. Ce département comprend également une unité de soins
intensifs et une unité d’investigation clinique. Il prend en charge les enfants et les
adultes dans des structures dédiées.
Le Département de Radiothérapie dispose d’un des plateaux techniques les
plus performants en Europe. Son activité se fait principalement en ambulatoire,
mais il existe également un service d’hospitalisation. Berceau de la radiothérapie, l’Institut Curie met régulièrement en œuvre des innovations permettant des
traitements conservateurs de très haute précision.
Le Département de Chirurgie privilégie les interventions conservatrices ou
reconstructrices. Il se décompose en fonction de la localisation des tumeurs :
sein, ORL et cervico-facial, chirurgie générale et viscérale.
10
Le Département d’Anesthésie, réanimation, douleur assure la prise en
charge des malades en pré, per et post-opératoire, en ambulatoire, en hospitalisation conventionnelle ou en soins intensifs, ainsi que la prise en charge de la
douleur à tous stades de la maladie. La douleur est une préoccupation majeure
à l’Institut Curie depuis 1983, date des premières consultations dédiées.
En 2003, 2 200 consultations douleur ont été dispensées. Les infirmières sont
spécifiquement formées à l’évaluation et à la prise en charge de la douleur (mise
en œuvre des protocoles, suivi de leur efficacité et surveillance des effets secondaires). Ce dispositif est optimisé par la présence d’infirmières « référentes douleur », titulaires d’un Diplôme universitaire douleur.
Le Département interdisciplinaire des soins de support a été créé pour
garantir une prise en charge globale du patient atteint de cancer et favoriser le
travail en équipe. Il accompagne les patients à tous les stades de la maladie, leur
offre un soutien psychologique, réduit les symptômes pénibles, maintient leur
autonomie le plus longtemps possible, assure la communication avec la famille
et les équipes soignantes. Cette prise en charge multidisciplinaire en collaboration
avec les médecins, les psychologues,
les assistantes sociales, les kinésithéLa consultation téléphonique
rapeutes, les diététiciennes et les infirmières, permet d’aider au mieux le
infirmière
malade et sa famille lors de situations
difficiles, de garantir la qualité de vie, En projet, elle est destinée au patient traité en
la réinsertion socio-professionnelle et ambulatoire ou à son domicile, à ses proches
le cas échéant l’accompagnement en et aux professionnels libéraux (infirmières,
fin de vie.
kinésithérapeutes, médecins…). Au cours de
La consultation infirmière :
écoute et information du
patient
A l’heure où le Plan cancer place l’information comme une priorité pour
les patients atteints de cancer, les
soignants de l’Institut Curie développent depuis plusieurs années des
consultations infirmières.
cette permanence téléphonique, l’infirmière
répond aux questions des patients sur son traitement, ses effets secondaires, guide les professionnels libéraux dans leur activité quotidienne
auprès des malades… Elle évite des déplacements inutiles au patient.
A des moments clés du traitement, l’infirmière
appelle le patient pour vérifier le bon déroulement de celui-ci et effectuer des réajustements
si nécessaires.
Un groupe de travail réunissant méde- Cette consultation téléphonique assurera le
cins et infirmières a structuré le cadre continuum intra/extra muros.
de ces consultations, standardisé leur
contenu et leur forme, et défini leurs
limites et leur complémentarité par rapport aux consultations médicales.
Les infirmières interviennent à l’issue du diagnostic, après la consultation médicale de décision thérapeutique dans le cadre du dispositif d’annonce prévu par
le Plan cancer, ou en début d’hospitalisation. Cette consultation infirmière dure
de 30 minutes à 1h30 selon les besoins du patient.
Les consultations infirmières (plaies et cicatrisation, sénologie, chimiothérapie et
stomathérapie) aident le patient à devenir acteur de sa prise en charge et constituent un temps important d’information, d’échange, de conseil et de planification entre le patient et l’infirmière.
11
L’infirmière écoute et décrypte avec le malade ce qu’il a compris du projet thérapeutique et peut le lui "réexpliquer", si besoin, en reprenant certains points déjà
abordés par le médecin pour les clarifier.
Elle prend le temps de répondre à ses questions, de revenir avec lui sur les phases des traitements et leurs effets secondaires, à distance de la sidération consécutive à l’annonce du diagnostic.
Elle liste les gestes pratiques à effectuer ou à éviter, contribue au lien de
confiance indispensable entre lui et l’équipe médico-soignante, associant savoirfaire technique et "savoir être" humaniste.
Ceci influe favorablement sur la compliance au traitement et la tolérance des effets secondaires. L’infirmière établit le compte-rendu de cette
consultation dans le dossier de soins du patient, pour en assurer la traçabilité.
Depuis quelques années, des consultations infirmières se multiplient également
dans les autres services (ORL, pédiatrie, …) et autour de soins spécialisés.
Quelques chiffres
Aujourd’hui à l’Institut Curie
„ 100 consultations infirmières par mois sont dispensées en hôpital de jour de chimiothérapie.
„ 626 consultations infirmières « plaies et cicatrisation » ont été dispensées en 2003
(contre 367 en 2002).
„ Depuis octobre 2004, la consultation infirmière de stomathérapie accompagne le
développement de la chirurgie viscérale pour répondre aux besoins des patients stomisés
(gastrostomie, urétérostomie, colostomie) et de leurs proches, assurer leur information, leur
éducation, la prévention et le suivi des complications.
Demain
Les consultations infirmières seront développées en ORL, en pédiatrie, en pré-opératoire, en
hospitalisation de radiothérapie et en hospitalisation conventionnelle de chimiothérapie.
Au-delà des bénéfices avérés, il faudra mesurer scientifiquement et à plus grande échelle leur
plus-value pour les patients dans le cadre d’un projet de recherche infirmière.
12
L’innovation en soins infirmiers privilégiée
L’année 2005 devrait voir l’avènement du dossier de soins informatisé
(Planification Electronique de la Prescription et des Soins-« PEPS ») complétant
le dossier médical déjà informatisé. Il contiendra l’ensemble des données relatives aux soins administrés au patient ainsi que les informations issues des
consultations infirmières. L’informatisation de ce dossier garantit la mémoire, la
traçabilité, la fiabilité, l'efficacité et la lisibilité des informations. Accessible aux
soignants et aux médecins, il permettra la transmission en temps réel de l’information entre tous les acteurs au chevet du patient. Ces innovations facilitent
et valorisent le travail des infirmières.
Par ailleurs, la politique de soins, qui place l’infirmière et l’aide-soignante au
cœur du dispositif de prise en charge des patients, s’accompagne d’une réflexion
sur leur évolution de carrière avec la mise en place de systèmes individuels de
progression et la validation des acquis professionnels.
En cancérologie, il faut du temps pour parvenir à appréhender tous les aspects
de la pathologie. Ces compétences (techniques et relationnelles) doivent être
valorisées.
L’Institut Curie a su faire évoluer la profession infirmière en lui reconnaissant un
rôle important dans la prise en charge des patients. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans les changements en cours dans le monde infirmier.
Plaies et cicatrisations : l’expertise d’une infirmière
Depuis 1999, Isabelle Fromantin, infirmière à l’Institut Curie, se consacre à la prise en charge
des plaies chroniques (escarres, plaies cancéreuses…). Chaque année, elle collabore à
l'élaboration de projets de recherche clinique infirmier qui visent à améliorer la qualité
et/ou l'efficacité des soins (échelle de risque d'apparition d'escarre spécifique à l'oncologie, efficacité de l'acide hyaluronique dans le traitement des épithélites, etc.). Après s'être
formée à la prévention et au traitement de ces plaies, elle a développé sa spécialité autour
de la prise en charge de la plaie cancéreuse, avec l'aide de l'Institut Curie, d'une société
savante (Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisations) et de partenariat
avec différents laboratoires.
Forte de son expertise, Isabelle Fromantin a mis en place en 2002 une consultation infirmière
"plaies et cicatrisation".
Son expérience quotidienne lui permet également d'aider les autres professionnels à mieux
prendre en charge les plaies des malades.
13
D’infirmière en recherche clinique…
Le développement de la recherche clinique et de l’innovation est une condition
essentielle à l’amélioration de la prise en charge globale du patient. Les pratiques
médicales ne cessent d’évoluer avec pour objectifs l’efficacité des traitements
personnalisés, la diminution des séquelles fonctionnelles ou esthétiques, l’amélioration de la qualité des soins, et du confort du patient.
Tout nouveau traitement doit faire
l’objet d’une étude – dans le respect
de la loi sur la "Protection des
Personnes qui se prêtent à des
Recherches Biomédicales" (loi HurietSerusclat) – afin d’en évaluer les
effets et les conséquences.
La complexité de la mise en œuvre
des protocoles d'essais cliniques
(examens complémentaires, nombre
d'intervenants croissants..) et leur
surveillance requiert un temps considérable tant d'un point de vue clinique qu’administratif. Cela nécessite
une véritable professionnalisation
de la Recherche Clinique dans
laquelle l’infirmière joue un rôle
important.
Elle assiste l'investigateur de l’essai
tout au long de son déroulement, de
l’initiation de l’essai clinique à sa clôture. Elle est chargée de la surveillance clinique du malade : elle administre les médicaments, prend en
charge les effets secondaires pouvant survenir et les répertorie.
L’infirmière de recherche clinique fait
le lien entre le médecin instigateur de
l’essai clinique et le patient.
Elle doit s’assurer que l’ensemble de
l’essai se déroule en conformité avec
les protocoles, les "bonnes pratiques
cliniques" dans le cadre de la loi
Huriet-Serusclat.
Recherche clinique :
l’expertise de l’Institut Curie
et un personnel dédié
A l’Institut Curie, la recherche clinique a été
restructurée en 2001 autour de la création de
l’Unité d'Investigation Clinique et de l’Unité de
Gestion des Essais Cliniques. Ces unités répondent à la volonté de professionnalisation et
d'intégration de la recherche clinique dans la
pratique médicale en cancérologie.
Le personnel soignant est spécialement formé
à la prise en charge des essais cliniques. La
recherche clinique se consacre aux cancers
les plus fréquents et aux cancers rares pour
lesquels l’Institut Curie a une expertise spécifique et une reconnaissance nationale ou internationale : les cancers du sein, les tumeurs de
l’enfant, les tumeurs de l’œil et les sarcomes.
En 2003, plus d’une centaine de protocoles de
recherche clinique - en tant que promoteur,
coordinateur ou investigateur - ont été menés,
pour un total de 500 patients.
Pour poursuivre cet effort, l’Institut Curie s’est
fixé l’objectif de doubler le nombre de patients
bénéficiant de protocoles de recherche clinique d’ici 2007. Une des particularités de
l’Institut Curie est également de disposer, pour
chaque localisation cancéreuse, de groupes
d’expertise réunissant tous les acteurs impliqués dans une pathologie particulière — chirurgie, radiothérapie, oncologie médicale,
soins, biostatistiques ou recherche — afin de
réfléchir à la mise en route de référentiels et
de nouveaux protocoles.
Tout malade participant à un projet
de recherche clinique doit signer un
consentement éclairé. Ce consentement fait suite à la présentation, par
le médecin responsable de l'étude, ou l'infirmière de recherche clinique, des
grandes lignes de la recherche et des autres traitements disponibles.
14
L’infirmière de recherche clinique est présente tout au long de l’essai pour répondre aux questions suscitées, informer le malade de chacune des étapes de son
traitement, lui assurer le soutien requis et lutter contre une possible sensation
d’isolement face à un traitement spécifique.
… à la recherche infirmière
Les infirmières développent également des recherches en soins infirmiers, étape
indispensable à l’amélioration de la qualité des soins.
Les infirmières et infirmières spécialisées, les aides-soignantes et auxiliaires de puériculture sont les professionnelles de soins qui passent le
plus de temps au chevet des malades
et de leurs proches. Cette proximité
leur permet d’identifier les
besoins des patients et les problèmes du système de soin, de
développer des connaissances
spécifiques et de faire progresser
la pratique infirmière.
L’amélioration de la qualité des soins
et de l’information constitue un
domaine de prédilection pour la
recherche infirmière via le développement de protocoles adaptés aux pratiques de soins, d’essais comparatifs
et d’échanges d'expériences.
Cela requiert du temps (élaboration
du projet et de la méthodologie,
synchronisation avec un médecin
coordinateur…), de la formation, de
la persévérance et des moyens
dédiés, ce qui explique son trop faible développement à ce jour.
L’hypno-analgésie pour le
confort du patient
Le métier d’infirmière offre de nombreuses
opportunités. Elisabeth Barbier, infirmière
depuis plusieurs années, a choisi de suivre une
formation en hypno-analgésie, technique qui
consiste à lutter contre la douleur par l’hypnose.
La lutte contre la douleur a toujours été l'une
de ses préoccupations majeures. Elle n’a cessé
de mettre en pratique les connaissances
acquises au cours de cette formation et de les
adapter aux patients qu’elle rencontre quotidiennement.
« Durant un acte de soin inconfortable, je
m'efforce d’induire chez lui une baisse de
vigilance. Je l'aide à se concentrer sur sa
respiration, à utiliser son imaginaire pour
créer un climat plus doux qui transforme le
caractère agressif du geste. » explique
Elisabeth.
Les résultats en termes de confort des patients
sont probants, vérifiés au fil des prises en
charge.
La recherche infirmière – tout comme
la recherche clinique – nécessite une
démarche scientifique d’observation, de recueil, et d’analyse des données collectées. Cette étape préliminaire est indispensable pour formuler des hypothèses et
mettre en œuvre des méthodes pour répondre aux problèmes de soins identifiés
et contribuer au bien-être du patient.
Outre les traitements et les soins, certaines infirmières améliorent le bien-être
des patients grâce à des techniques de relaxation, de sophrologie, d’hypnoanalgésie, de balnéothérapie ou de réflexologie.
Les infirmières doivent présenter l’évaluation de leurs travaux à l’ensemble de la
profession via des symposiums et des publications spécialisées.
15
Parmi les projets de recherche infirmières en cours à l’Institut Curie, on
peut citer en particulier :
„ « l’efficacité de l’hypno-analgésie dans la lutte contre la douleur chronique et
aiguë » ;
„ « étude sur la fatigue vécue par le patients traités par chimiothérapie » ;
„ « évaluation des nausées et vomissements chez des patientes traitées pour un
cancer du sein adjuvant par FEC 75 ou FEC 100 ».
A l’Institut Curie, l’apport considérable du "temps protégé"
Le développement de la recherche infirmière n’est possible que si les soignants peuvent y
consacrer du temps dédié dans le cadre de leurs activités.
L’Institut Curie a donc mis en place en 2003 du "temps protégé" que les équipes médico-soignantes consacrent à un projet de recherche. Au cours de ce temps dédié à un projet de
recherche, le professionnel est remplacé pour certaines de ses activités auprès des patients.
1,2 million d’euros est consacré annuellement au temps médical et soignant protégé grâce
aux dons et legs collectés par l’Institut Curie.
L’intégration forte de la démarche de recherche dans la pratique des soins est garante de
l’amélioration de la prise en charge des patients à tous les stades de la maladie.
16
Une profession en pleine évolution
Aujourd’hui, l’infirmière ne se contente plus d’effectuer les soins prescrits par le
médecin ; ses compétences et sa proximité avec le patient et ses proches, lui
confèrent un rôle autonome d'observation, de suivi, de mise en œuvre des soins,
d'éducation et de prévention, particulièrement important, qui est reconnu par son
décret de compétences (Décret n°2002-194 du 11 février 2002).
L’expertise infirmière
Grâce à sa proximité auprès du malade et de ses proches, l’infirmière identifie
leurs besoins et attentes pour tenter d’y répondre au mieux. Elle joue un rôle
moteur dans la prise en charge de la douleur, le développement des soins palliatifs, l’hypno-analgésie, les plaies chroniques, devenant parfois référente voire
experte et, à ce titre, consultée par d’autres professionnels de soin.
L’infirmière participe à l’amélioration de la qualité des soins en développant des
protocoles adaptés à chaque type de pratique et en échangeant des expériences
avec d’autres professionnels lors de congrès internationaux.
Des soins très techniques sans oublier le relationnel
La pratique médicale et les soins se sont fortement technicisés ces dernières
années. Le personnel soignant suit l’évolution des nouveaux protocoles et se
forme aux techniques innovantes. Les infirmières doivent intégrer ces changements à leur pratique quotidienne, sans que pour autant cette technicité n’altère la
dimension humaine du soin, le bien-être et le soutien moral du malade qui restent
essentiels.
Un rôle clé dans le développement de pratiques innovantes
Toute nouvelle pratique médicale doit faire l’objet d’une évaluation clinique, et de
son impact sur les patients. Le suivi des patients dans ces phases d’essais est crucial afin d’établir le rapport bénéfice-risque d’une nouvelle pratique. Les infirmières de recherche clinique, assistent et participent à l’élaboration et au suivi des pratiques innovantes auprès des patients, de l'initiation à la clôture de l'essai clinique.
17
L’avenir
Le métier d’infirmière a beaucoup évolué au cours des 20 dernières années.
L’infirmière est désormais une professionnelle des soins et les soins infirmiers sont
reconnus comme une pratique à part entière. Travaillant en collaboration et en complémentarité avec les médecins, l’infirmière s’affirme comme leur partenaire
privilégiée.
Toutefois, le cadre légal n’ayant pas évolué aussi vite, il existe un écart important
entre l’activité quotidienne des infirmières et leur statut, ce qui se traduit par un
déficit de valorisation de la profession. Cet état de fait est sans doute en partie
responsable du manque d’attractivité et de la pénurie actuelle.
A l’heure où les traitements se complexifient, l’écoute, l’information et le relationnel apportés par l’infirmière prennent une nouvelle dimension. Les compétences
et le savoir-faire technique et relationnel des infirmières doivent être reconnus et
rétribués en conséquence. La mise en place d’un cursus d’équivalence « LMD »
(Licence-Master-Doctorat) et de passerelles universitaires devraient faciliter la
mobilité et les évolutions professionnelles qui, hormis les spécialisations et le
management, font défaut actuellement.
L’évolution de la profession passe par le développement d’une prise en charge
encore plus spécialisée dans certaines pathologies et pour certains malades :
adolescent, oncogériatrie, psychiatrie, maladies neuro-dégénératives…
Les infirmières doivent communiquer leur expérience acquise au chevet des
patients aux futurs soignants ainsi qu’aux autres professionnels de soins, en
interne et en externe. L’enseignement de ce savoir-faire propre aux infirmières est
indispensable à l’attractivité de la profession.
L’implication des infirmières dans le développement de pratiques innovantes
et complémentaires ne doit plus être le seul fait de professionnels ou d’institutions isolés, mais relever d’une véritable volonté politique. Cela nécessite de
dégager du temps que les infirmières peuvent consacrer à la mise au point de
soins améliorant la prise en charge et à se former à certaines spécialités. Ces
changements dans la pratique du métier infirmières tissent les bases essentielles
à l’essor de la recherche en soins infirmiers.
Intervenants
Pr Pierre Bey
Directeur de l’Hôpital de l’Institut Curie
Radiothérapeute, il a participé aux activités pluridisciplinaires du centre de lutte contre le cancer de
Nancy (notamment en urologie, pédiatrie, neurologie, sarcome des parties molles…), au développement de la radiothérapie conformationnelle et à la mise en œuvre de la modulation d’intensité
en radiothérapie. Professeur de cancérologie-radiothérapie, Pierre Bey a été secrétaire général de
la Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer de 1996 à 2000, et expert oncologue
radiothérapeute auprès de la CNAM et du ministère de la Santé. Il est Président du Collège National
des Enseignements de Cancérologie depuis 2000 et dirige l’hôpital de l’Institut Curie depuis 2002.
Roselyne Vasseur
Directrice des soins à l'Institut Curie
Diplômée infirmière en 1981, elle a tout d’abord exercé en gynécologie-obstétrique. Diplômée
IBODE (infirmière en bloc opératoire) en 1986, elle a exercé en chirurgie générale et viscérale et en
stérilisation centrale. Diplômée cadre infirmier de bloc opératoire en 1991 puis cadre supérieur infirmier en 1994, elle a exercé en ophtalmologie. Elle a rejoint en 1997 le contrôle de gestion de la
Direction des finances de l’AP-HP comme chargée de mission pour le plateau médico-technique. A
l’issue de sa formation à l'Ecole Nationale de la Santé Publique de Rennes « ENSP », elle a rejoint
la Direction des Soins de l’hôpital Necker en 1999 et elle exerce depuis 2001 les fonctions de
Directrice des Soins à l'Institut Curie. Roselyne Vasseur est titulaire du DIU « infections nosocomiales et hygiène hospitalière » et du DU « économie de la santé, démographie de la santé, et
sécurité sociale ».
Marie-Line Mandon
Infirmière principale à l’hôpital de jour de
chimiothérapie de l’Institut Curie
Diplômée infirmière en 1991, Marie-Line Mandon a ensuite exercé dans le service de chirurgie ORL
de l’Institut Curie. Au sein de ce service, elle a participé à la rédaction des protocoles de soins visant
à améliorer la prise en charge très spécifiques des patients en chirurgie ORL, à la réalisation des
Standard-Options-Recommandations «Bonne pratique des soins infirmiers en chirurgie anticancéreuse » et à l’élaboration du projet de consultation infirmière destiné à améliorer l’accueil des
patients dans le service de chirurgie ORL. Depuis 2004, elle est infirmière principale à l’hôpital de
jour de chimiothérapie de l’Institut Curie où elle encadre une équipe de soignants et mène des
consultations infirmières.
Isabelle Fromantin
Infirmière experte « plaies et cicatrisation »
à l’Institut Curie
Diplômée infirmière en 1991, Isabelle Fromantin a tout d’abord été bénévole à l’Hôpital d’enfants
de Dapaong au Togo et formatrice pour la préparation à l’entrée en école d’infirmière. En 1994, elle
rejoint l’Institut Curie dans le service de chirurgie ORL puis de pédiatrie. En 1996, elle participe à la
création de l’Unité Mobile d’Accompagnement et de Soins Continus. Depuis novembre 2001,
Isabelle Fromantin est infirmière experte en « plaies et cicatrisation » à l’Institut Curie. Titulaire d’un
Diplôme Universitaire « Plaies et Cicatrisation », Isabelle Fromantin participe à de nombreux
congrès et à des publications ; elle intervient dans des formations.
Elisabeth Barbier
Infirmière en radiothérapie à l'Institut Curie
Diplômée infirmière en 1998, Elisabeth Barbier a rejoint l’Institut Curie en 2002 dans le Département
de Radiothérapie après diverses expériences dans des cliniques. En 2003, elle a suivi une formation « douleur » et a obtenu un diplôme d’hypnothérapeute spécialisée en hypnoanalgésie et en
hypnosomatique. Depuis 2004, elle est infirmière référente « douleur », ce qui lui permet de mettre
à profit ses connaissances sur l’hypnose dans la prise en charge des patients douloureux chroniques, des soins et des actes douloureux
En 2005, elle bénéficie du « temps protégé » pour développer l’hypno-analgésie à l’Institut Curie
dans le cadre d’un projet de recherche en soins infirmiers.
Infirmières en cancérologie à l’Institut Curie
4
2
3
1.
2.
6.
9.
et 5. Préparation d’un traitement de chimiothérapie
Pr Pierre Bey - 3. et 4. Elisabeth Barbier
et 7. Marie-Line Mandon - 8. Roselyne Vasseur
et 10. Isabelle Fromantin
1
5
8
6
7
10
Crédits images : J-P Laborde -A. Lescure/Institut Curie
Images disponibles au Service de Presse de l’Institut Curie
Tél. 01 44 32 40 51 ou [email protected]
9