Les infirmières ne veulent pas d`un diplôme au rabais

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Les infirmières ne veulent pas d`un diplôme au rabais
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Les infirmières ne veulent pas d’un diplôme au rabais - 18/02/2016 14:10:32
La formation des infirmiers va passer à 4 ans,
conformément aux exigences d’une directive
européenne… Mais pas pour tous les infirmiers:
Maggie De Block veut maintenir le brevet (exinfirmières A2), et leur conserver le titre
d’infirmier malgré une formation moins poussée.
Selon un article scientifique «Lancet» publié
l’année dernière, si on augmente de 10% le nombre d’infirmières diplômées de l’enseignement
supérieur en Haute-École) on réduit de 7% le taux de mortalité dans les services de chirurgie et
de médecine. Mais en Belgique, la ministre de la Santé Maggie De Block veut maintenir une
formation d’infirmières brevetées, tandis que les écoles supérieures voudraient que le brevet ne
donne plus.
D’où vient le problème? Une directive européenne demande que la formation infirmière soit
revue pour passer à 4 600 heures, dont 2 300 heures de formation clinique. Mais cela implique
beaucoup de monde dans un pays fédéral. Car c’est le ministère de la Santé publique (Maggie
De Block) qui octroie le titre d’infirmier responsable de soins généraux , pour toute la Belgique,
alors que ce sont les Communautés qui organisent les formations.
Réforme de l’enseignement
«Les Communautés devaient faire une proposition de réforme pour le 18 janvier 2016»,
explique Cécile Dury présidente de l’AINL, association des infirmiers de Namur Luxembourg
et Responsable pédagogique à la haute école henallux. « Il y a eu beaucoup de discussions, mais
les décisions n’ont pas été arrêtées. Une conférence interministérielle sera organisée à la mimars: elle rassemblera les ministres de l’Éducation et de la Santé, des Communautés, Régions et
du Fédéral.»
Il y a deux sortes d’infirmières
Autrefois, on parlait d’infirmières A2 et A1. Cette différence existe toujours, mais sous un autre
nom. Le brevet EPSC dure trois ans, et il est délivré à l’issue du quatrième degré de
l’enseignement professionnel secondaire complémentaire. Il est accessible à des élèves qui
n’ont pas obtenu leur CESS (certificat de l’enseignement secondaire).
La filière de l’enseignement supérieure – autrefois A1 – décerne aujourd’hui le titre de
bachelier, qui sera décerné au bout de quatre années d’étude. Il existe aussi une possibilité pour
l’infirmier de poursuivre les études, pour obtenir ensuite un master.
http://www.lavenir.net/article/printarticle.aspx?articleid=dmf20160218_00781959
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Sur le terrain, les 2 types ont le même titre, le même métier, et juste une petite différence
salariale.
Pour les bacheliers, le minitre Marcourt a décidé de majorer la formation, la faisant passer à 240
crédits, donc 4 années d’études, avec une formation clinique plus développée pour correspondre
aux exigences européennes. La formule brevet envisage de revoir sa formation, ajouter des
heures de cours et de stage.
Création d’une «aide infirmière»
Mais ce que veulent les écoles supérieures, c’est une différenciation pure et simple des titres. Et
c’était quasiment acquis: «Au niveau de la Communauté française, il y avait un accord pour que
les études d’infirmiers brevetés dans l’enseignement secondaire soient transformées en des
études d’aide infirmière.» Mais chez Maggie De Block, on a répondu: pas de niveau
intermédiaire, entre l’infirmière et l’aide soignante.
«La ministre laisse sous-entendre qu’on peut avoir une infirmière moins bien formée pour
travailler en maison de repos et à domicile, et une infirmière formée au niveau supérieur pour
travailler en hôpital. Ça, c’est grave», constate la présidente de l’AINL. Et aujourd’hui, la
Fédération Wallonie-Bruxelles semble plier le genou devant Maggie De Block.
Peur de la pénurie?
Le brevet EPSC concerne 1 000 professeurs et 6 000 étudiants. «Mais il y a pour l’instant
45 à 55% de Français, qui ne vont pas rester travailler en Belgique pour la plupart», dit
Cécile Dury.
L’argument de la pénurie, en faisant passer les études d’infirmières de 3 à 4 ans, et en
supprimant le titre d’infirmière aux titulaires du brevet n’est pas valable pour la
présidente de l’AINL: «En Suisse, l’allongement de la formation d’infirmière a provoqué
une majoration de 15%, grâce à la valorisation du diplôme. Ici, sur les 6 000 infirmiers
brevetés, 3 000 ne travaillent de toute façon pas en Belgique», rappelle-t-elle.
Anne SANDRONT (L'Avenir)
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