Influence des protections ESD sur la susceptibilité
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Influence des protections ESD sur la susceptibilité
COMITÉ NATIONAL F RAN ÇAI S DE RADIOÉLECTRICITÉ SCIENTIFIQUE Influence des protections ESD sur la susceptibilité des circuits intégrés numériques aux perturbations HF B. Ben M’Hamed *, F. Torrès *, G. Andrieu *, A. Reineix *, P. Hoffmann ** * : Laboratoire XLIM département OSA, 123 avenue Albert Thomas, 87060 Limoges Cedex **: DGA/ Centre d’Etude de Gramat, BP 80200, 46500 Gramat E-mail : [email protected] Résumé. Cette étude analyse l’influence des protections contre les décharges électrostatiques (ESD) sur les étages d’entrée des circuits intégrés numériques en présence de perturbations de type HF. L’amplitude de ces perturbations conditionne la nonlinéarité des protections et engendre des dégradations sur l’allure du niveau "logique" à l’entrée des circuits intégrés numériques. Pour cela notre étude se concentre sur l’un des éléments de protection le plus simple: la diode. Les différentes simulations menées au moyen d’un logiciel d’analyse de circuits de type SPICE et l’approche expérimentale nous démontrent que le comportement capacitif d’une protection varie en fonction des caractéristiques électriques du signal perturbateur. Une description complète de la diode de manière analytique permet d’en déduire que la capacité de diffusion Ct et que la résistance dynamique Rd sont des éléments prédominants pour l’analyse des résultats et conditionne la qualité de l’intégrité de signal lorsque la diode est polarisée en direct. des protections ESD sur les signaux utiles au cœur du circuit numérique était inévitable et substantielle [1]. Pour pallier cela, les tendances actuelles sont de concevoir des protections ESD ayant de faibles capacités parasites afin de limiter au maximum les contributions négatives des effets parasites sur les performances du cœur du circuit à protéger [2]. La complexité croissante de l’architecture des protections ESD [3] s’ajoutant à la confidentialité des industriels sur leur process de fabrication font qu’il est difficile de déterminer le type de protection utilisé dans un circuit intégré numérique. Cependant, d’après les données que nous avons pu relever, la majorité des courbes courant/tension de ces protections présentent une grande similitude avec des caractéristiques de diodes. Nous avons donc choisi d’étudier le cas d’une diode, cet élément étant encore couramment employé dans les structures de protection ESD, et sa modélisation reste pour le moment la plus simple. I. INTRODUCTION Quatre parties sont essentielles à la modélisation pour une simulation de la susceptibilité des composants aux interférences électromagnétiques : les caractéristiques électriques du boîtier, l’étage de protection ESD, la capacité équivalente de l’entrée, et l’inverseur d’entrée. Une partie de ces paramètres peuvent être obtenu de la part des fabricants grâce au modèle IBIS (figure 1) [4]. Ce modèle présente certaines limites, notamment au niveau de la modélisation du comportement capacitif de l’étage d’entrée. Les marges d’immunité au bruit des composants actuels étant de plus en plus réduites à cause de l’évolution des technologies et de la diminution des tensions d’alimentation, il devient primordial de s’intéresser à la susceptibilité des circuits intégrés numériques face aux perturbations électromagnétiques qui se propagent par conduction jusqu’à leurs étages d’entrée/sortie. Notre étude se concentre sur les conséquences des agressions de type micro-onde de forte puissance (MFP) en mode conduit (après couplage sur les équipements). Les effets sur les circuits intégrés se traduisent donc plus en termes de dysfonctionnement qu’en destruction, et leur appréciation passe par la connaissance du niveau "logique" à l’étage d’entrée numérique de la puce. Par conséquent, il est nécessaire d’étudier le couplage de ces perturbations HF sur les premiers étages du circuit, qui sont les circuits de protection contre les ESD. Le but est de déterminer l’influence de ces étages de protection sur l’allure du signal arrivant sur l’inverseur d’entrée de la puce, puisque les agressions appliquées sont en général suffisantes pour amener ces protections à proximité de leur seuil de déclenchement. Des études ont montré que l’influence II. MODELISATION DE L’ETAGE D’ENTREE DES CIRCUITS INTEGRES NUMERIQUES Fig. 1 – Etage d’entrée d’un composant selon le standard IBIS En effet, les protections ESD ("Power Clamp" et "Ground Clamp" sur la figure 1) sont définies par des caractéristiques statiques I/V d’où il est normalement possible d’extraire un modèle SPICE de diode. Malheureusement le modèle IBIS ne fournit qu’un modèle statique de la capacité d’entrée du composant, ce qui constitue une limitation majeure l’évaluation de la susceptibilité des composants. En effet, ce modèle ne prend pas en compte la variation non-linéaire de la capacité de la diode en fonction de l’amplitude du signal perturbateur [2]. Cependant la dernière version du standard IBIS prévoit de donner une définition statique de la capacité parasite de chaque élément, mais ce paramètre n’est, pour le moment, jamais renseigné. Afin de mettre en évidence ce problème, la figure 2 montre une comparaison entre une modélisation de type IBIS et SPICE des diodes de protections du circuit présenté sur la figure 1. Les deux modèles SPICE de la figure 2 sont des modèles qui ont été extraits à partir de la caractéristique I/V du modèle IBIS, et le paramètre SPICE Cj0, lié à la capacité parasite de la diode, a été paramétré. Le modèle SPICE avec Cj0=0pF donne le même résultat que pour le modèle IBIS, alors qu’un Cj0 non nul induit un tout autre comportement. 4 SPICE (Cj0=2pF) III. DESCRIPTION ANALYTIQUE L’EFFET CAPACITIF DES DIODES DE De manière plus concrète, le comportement capacitif des diodes peut être analysé à partir du schéma électrique équivalent exposé sur la figure 3 et qui est régi par des équations circuit et par les équations du modèle SPICE [5]. Cela permet ainsi de mettre en évidence les caractéristiques non-linéaires qui sont relatives aux comportements statique et dynamique. Le comportement dynamique des diodes est lié à la capacité de jonction (déplétion) et à la capacité de diffusion. Fig. 3 – Schéma équivalent en dynamique d’une diode sous SPICE SPICE (Cj0=0F) 3.5 Si on pose Cd comme étant la capacité totale de la diode (Cd=Cj+Ct), les équations régissant le modèle SPICE pour la capacité de diode sont : IBIS 3 2.5 Tension (V) différents éléments électriques décrits dans le modèle SPICE [5]. Vd ∂Id + Cjo1 − ∂Vd Vj Cd = TT ∂Id Vd −(1+ M ) 1 − FC (1 + M ) + M ( 2) + Cjo(1 − FC ) ∂Vd Vj 1.5 1 −M Cd = TT 2 0.5 si Vd ≤ FC.Vj (1) si Vd 〉 Fc.Vj 0 -0.5 0 5e-010 1e-009 1.5e-009 2e-009 Temps (s) Fig. 2 – Comparaison Modèle SPICE / Modèle IBIS Cela permet de conclure sur le fait que la capacité parasite des diodes, qui est également fonction de la tension appliquée, a une répercussion directe sur l’intégrité du signal. De plus ce constat est encore plus flagrant pour des signaux HF, et plus particulièrement pour des signaux de type MFP (>1GHz). Il est donc nécessaire de prendre en compte cette capacité dès lors que l’on s’intéresse à des fréquences de cet ordre. Cependant, du fait du manque de données constructeur, et puisqu’il est impossible de quantifier cette capacité par la modélisation, il est donc nécessaire de passer par une phase expérimentale afin de caractériser ces capacités. Mais auparavant, il apparaît judicieux de s’intéresser à la modélisation de l’impédance d’entrée de la diode en fonction des où TT, Cjo, M et FC sont des paramètres du modèle SPICE, TT étant le paramètre de temps de transit. La capacité de diffusion Ct est donnée dans les équations ci-dessus par le terme : Ct = TT ∂Id TT = TT .Gd = ∂Vd Rd (3) Notre étude se situe dans le cas où la diode est polarisée en direct. En d’autres termes, cela signifie que la capacité de diffusion Ct joue un rôle prépondérant par rapport à la capacité de jonction Cj. L’analyse du circuit présenté sur la figure 3 permet de constater que la contribution des capacités et de la résistance forme un circuit qui se comporte comme un filtre de type passe-bas. L’influence de la capacité sera bien évidemment effective dans le domaine des hautes fréquences. L’impédance d’entrée de la diode peut s’écrire de la manière suivante: Rd Rd 2Cdω Zd = Rs + −j (4) 2 2 2 1 + Rd Cd ω 1 + Rd 2Cd 2ω 2 Le paramètre Rd dans (4) caractérise la résistance dynamique de la diode et il est dépendant de la polarisation appliquée à la diode. Puisque la diode a une architecture électrique similaire à celle d’un filtre, nous pouvons ainsi déterminer sa fréquence de coupure dont l’expression analytique peut s’écrire de la manière suivante : 1 1 1 fc = = = (5) 2πRdCd 2πRd (Ct + Cj ) Cj 2πTT 1 + Ct La valeur de la capacité de diffusion de la diode étant proportionnelle à la conductance (∂Id/∂Vd), la fréquence de coupure du filtre passe bas représentant la diode en dynamique va dépendre du signal appliqué à la diode, et dans le domaine des hautes fréquences le module de l’impédance de Cd ne sera plus négligeable devant Rd. protéger même s’il n’y a pas d’écrêtage, comme le montre la dissemblance des courbes de la figure 4. Le régime dynamique est déterminé à l’aide des variations dV/dT du régime sinusoïdal, qui engendrent une variation de la quantité de charge dans la jonction P-N. La figure 5 montre que la partie imaginaire de l’impédance d’entrée dépend du niveau de la perturbation mais également de la fréquence de la perturbation. En effet on remarque que l’influence de l’amplitude de la perturbation est plus marquée dans le domaine allant de 100MHz à 500MHz. Au delà de ces fréquences, c’est un comportement inductif qui prédomine, imputable surtout aux éléments parasites d’interconnexion du boîtier, et ceux-ci étant linéaires, leur valeur n’est bien entendu pas sensible à l’amplitude de la perturbation. IV. INFLUENCE D’UNE PERTURBATION HF SUR UNE DIODE : ASPECT EXPERIMENTAL L’objectif de la mesure consiste à superposer une perturbation HF de faible niveau à la tension de polarisation d’une diode dans le but de caractériser la variation de l’impédance d’entrée de la diode (via le paramètre S11) en fonction de cette tension de polarisation. La diode utilisée pour cette phase expérimentale est une diode de commutation NXP BAS321 dont les paramètres physiques et électriques les suivants : Boîtier = SOD-323, If=250mA, Cd=2pF, trr=50ns (temps de recouvrement inverse). Avant toute chose, il est utile de préciser qu’il existe bien évidemment des diodes plus rapides que celle utilisée dans cette étude et les résultats obtenus sont bien évidemment relatifs à cette diode, mais l’analyse du comportement peut-être élargie à d’autres diodes tout en sachant qu’il convient d’adapter le raisonnement en fonction des caractéristiques intrinsèques de la diode. Les premières mesures montrent l’évolution du paramètre S11 en fonction de fréquence et de l’amplitude de la perturbation (figure 4). Fig. 4 – Influence d’une perturbation HF sur le paramètre S11 Pour cela, la diode est polarisée en dessous de son seuil de conduction afin de démontrer qu’il y a un risque de dégradation du signal à l’entrée du circuit à Fig. 5 – Influence de la perturbation sur la partie imaginaire de l’impédance d’entrée Afin d’analyser davantage ce phénomène, nous avons choisi d’étudier l’influence d’une perturbation en travaillant avec des signaux CW et en effectuant un balayage en amplitude. D’un point de vue comportemental, la capacité de diffusion de la diode va varier en fonction de l’amplitude de la perturbation. Dans cette deuxième analyse, un signal sinusoïdal pur est superposé à une tension de polarisation assez faible afin de déterminer quels sont les niveaux d’amplitude du signal perturbateur qui déclenchent la diode, et par conséquent la mise en conduction de celle-ci. Comme mentionné précédemment, nous n’avons pas pris en considération les capacités parasites liées au connecteur et au boîtier car celles-ci sont linéaires et insensibles à l’amplitude du signal. En effet le but est d’observer l’influence et les conséquences liées à l’amplitude du signal perturbateur. Les différents graphiques qui vont suivre représentent donc seulement les conséquences d’un signal perturbateur sur le comportement capacitif de la diode, et ce comportement capacitif a été déterminé à partir de la partie imaginaire de l’impédance d’entrée de la diode mesurée expérimentalement. Les figures 6 et 7 représentent la variation de la réponse capacitive de la diode en fonction des signaux perturbateurs pour les trois valeurs suivantes : 100MHz, 200MHz et 300MHz. 30 F=100MHz,Vbias=0.3V F=200MHz,Vbias=0.3V Capacité ramenée par Zin (pF) 25 F=300MHz,Vbias=0.3V 20 15 10 5 0 -8 -6 -4 -2 0 Amplitude de la perturbation (dBm) 2 4 Fig. 6 – Capacité ramenée par Zin avec Fperturbateur=100-300MHz et Vpolarisation=0.3V puisque plus le signal est rapide et plus l’influence de cette perturbation sur la valeur de la capacité est moindre. Le paramètre intrinsèque qui permet de comprendre ce phénomène est le temps de recouvrement inverse de celle-ci. En effet lorsque le signal qui arrive aux bornes de la diode possède une période plus courte que ce temps de recouvrement, les porteurs ont du mal à suivre les variations instantanées du signal. La capacité de diffusion prend alors une valeur moyenne, à laquelle vient se superposer la capacité de jonction, qui est elle majoritairement fixée par la tension de polarisation. Ainsi les répercutions du signal perturbateur sur la valeur de la capacité de la diode sont moins marquées que dans le cas des signaux étudiées sur les figures 6 et 7. Notons quand même que ce temps de recouvrement étant de 50ns pour la diode étudiée, ce qui correspond à une fréquence de 20MHz, ce phénomène était déjà présent dans les résultats précédents, avec moins d’acuité cependant. La différence entre la figure 6 et la figure 7 concerne l’amplitude de la tension continue qui sert de tension de polarisation à la diode. En effet nous avons choisi de prendre des tensions de polarisation de faible valeur afin d’obtenir une dynamique assez conséquente pour étudier le risque de mise en conduction de la diode par le signal perturbateur. Dans le premier cas la diode est polarisée avec une tension continue de 0.3V tandis que dans le deuxième cas, la tension de polarisation est de 0.4V. On remarque que la valeur de la capacité varie en fonction de l’amplitude de la perturbation. 45 F=100MHz,Vbias=0.4V 40 Fig. 8 – Capacité ramenée par Zin avec Fperturbateur=500-700MHz et Vpolarisation=0.3V F=200MHz,Vbias=0.4V F=300MHz,Vbias=0.4V 6 30 F=500MHz,Vbias=0.4V F=600MHz,Vbias=0.4V 25 F=700MHz,Vbias=0.4V 5 20 Capacité ramenée par Zin (pF) Capacité ramenée par Zin (pF) 35 15 10 5 0 -8 -6 -4 -2 0 Amplitude de la perturbation (dBm) 2 4 3 2 4 1 Fig. 7 – Capacité ramenée par Zin avec Fperturbateur=100-300MHz et Vpolarisation=0.4V 0 -8 Sur les figures 8 et 9, la fréquence du signal perturbateur a été augmentée pour prendre désormais les valeurs suivantes : 500MHz, 600MHz et 700MHz. Au vu des résultats, on note que l’influence de la perturbation est moins conséquente que pour les signaux analysés précédemment. Cette remarque peut trouver une explication dans le sens où la fréquence du signal perturbateur joue également son rôle -6 -4 -2 0 2 4 Amplitude de la perturbation (dBm) Fig. 9 – Capacité ramenée par Zin avec Fperturbateur=500-700MHz et Vpolarisation=0.4V La deuxième remarque concerne l’amplitude de la perturbation. En effet le signal perturbateur nécessite une amplitude plus élevée afin de modifier la valeur de la capacité de la diode. De même, on remarque que la capacité de la diode est moins sensible à la perturbation. Ceci est confirmé par les courbes présentées sur les figures 10 et 11, qui présentent des réponses capacitives de la diode pour des fréquences de 1 GHz, 2 GHz et 3GHz. On constate qu’à ces fréquences là, la contribution de l’amplitude du signal sur la variation de la capacité parasite de la diode est encore moins significative que pour les signaux précédents, voir nulle. Cette constatation concorde avec l’explication donnée pour le cas précédent et qui concerne le temps de recouvrement inverse de la diode. Là encore, le comportement capacitif de la diode est fixé par la valeur de sa capacité de jonction (donnée par la tension de polarisation), à laquelle vient s’ajouter une capacité de diffusion amoindrie par l’inertie des porteurs. S’ajoutent également les capacités parasites dues au boîtier, et leur insensibilité à l’amplitude de la perturbation est alors tout a fait normale du fait de la linéarité de ces capacités. F=1GHz,Vbias=0.3V 0.46 F=2GHz,Vbias=0.3V F=3GHz,Vbias=0.3V Capacité ramenée par Zin (pF) 0.44 0.42 0.4 0.38 0.36 -8 -6 -4 -2 0 2 4 Amplitude de la perturbation (dBm) Fig. 10 – Capacité ramenée par Zin avec Fperturbateur=1-3GHz et Vpolarisation=0.3V 0.58 CONCLUSION F=1GHz,Vbias=0.4V F=2GHz,Vbias=0.4V 0.56 F=3GHz,Vbias=0.4V 0.54 Capacité ramenée par Zin (pF) l’amplitude du signal perturbateur appliqué. Cependant, quand les périodes de signal mises en jeu commencent à être de l’ordre du temps de transit des porteurs dans la diode, ces effets s’atténuent pour laisser place à l’influence de la capacité de jonction et des éléments parasites de boîtier. Mais comme actuellement les avancées technologiques font que les diodes de commutations sont de plus en plus rapides, cette frontière est repoussée vers les fréquences de plus en plus élevées. Ainsi, les résultats obtenus avec cette diode montrent que l’influence des signaux HF (1-3GHz) n’est pas probante mais que le phénomène est présent. Cela signifie en d’autre terme que si nous répétons cette partie expérimentale avec une diode plus rapide (trr plus petit) alors les influences des signaux HF seront bien plus conséquentes que le cas traité dans ce papier. Rappelons également que les éléments de protection ESD sont conçus pour réagir à des temps de montée de l’ordre de la nanoseconde, ce qui situe la zone d’influence des capacités de diffusion dans le domaine proche du GHz. Ainsi le raisonnement mené tout au long de cette partie est valide quelque soit la diode, le tout étant par la suite de relativiser par rapport à la plage de fonctionnement de la diode et par conséquent aux caractéristiques intrinsèques de la diode. Et dans ce cadre, nous poursuivons nos études sur des diodes présentant des temps de transit plus courts afin de confirmer ces conclusions. Par ailleurs, dans le cas de diodes simples, nous mettons en place une procédure d’extraction des paramètres de boîtier afin d’affiner les résultats sur les effets des capacités intrinsèques des diodes. En effet, ces paramètres sont très souvent mal connus pour des composants simples, contrairement au cas des circuits plus évolués pour lesquels le modèle IBIS donne au moins un ordre de grandeur des valeurs. 0.52 0.5 0.48 0.46 0.44 0.42 0.4 -8 -6 -4 -2 0 2 4 Amplitude de la perturbation (dBm) Fig. 11 – Capacité ramenée par Zin avec Fperturbateur=1-3GHz et Vpolarisation=0.4V Cette approche expérimentale a permis de mettre en évidence le fait que la diode se comporte comme un filtre passe-bas constitué en majeure partie par la capacité de diffusion Ct et de la résistance dynamique Rd. Ces deux éléments évoluent en fonction de la tension de polarisation et de la fréquence et La prise en compte des effets non-linéaires de la capacité parasite des protections ESD est nécessaire à l’étude de la susceptibilité des circuits intégrés numériques face à une perturbation HF de type MFP. Les diverses simulations numériques effectuées nous ont permis de démontrer que la capacité parasite des protections ESD joue un rôle majeur sur le signal arrivant au coeur des circuits intégrés numériques. L’étude expérimentale montre qu’un signal perturbateur HF n’est pas sans conséquence sur le comportement capacitif de la diode. Le comportement fréquentiel d’une diode est analogue à un filtre passebas ce qui limite l’interaction des signaux hautes fréquences. Cependant le challenge actuel dans la conception de protections ESD réside dans le fait que ces protections doivent travailler avec des signaux de plus en plus rapides, ce qui a pour conséquence de repousser un peu plus les limites en termes de bande passante et augmente le risque d’être influencé par des signaux perturbateurs hautes fréquences. Par rapport à cela la tendance est également de développer des structures de protection ESD ayant des capacités parasites les plus faibles possibles [1] [6]. A titre d’exemple, les capacités d’entrée et de sorties des semi-conducteurs sont désormais dans l’ordre de grandeur de celles des boîtiers et des circuits imprimés [7]. REMERCIEMENTS L’étude est réalisée dans le cadre du projet VULCAIM, convention DGA\D4S\MRIS. REFERENCES [1] K. Gong, H. Feng, R. Zhan and A. Wang, "A Study of Parasitic Effects of ESD Protection on RF ICs", IEEE Trans. Microwave Theory and Techniques, Vol. 50, No. 1, January 2002, pp.393-402. [2] J. H. Chun, B. Murmann, "Analysis and measurement of signal distorsion due to ESD protection circuits", IEEE journal of solid-state circuits, vol.41, no.10, October 2006. [3] A. Z.H. Wang, "On-chip ESD protection for Integrated Circuits", Kluxer Academic Publishers Edition 2002. [4] IBIS – I/O Buffer Information Specification version 4.2, http://www.eigroup.org/ibis [5] P. Antognetti and G. Massobrio, "Semiconductor Device Modeling with SPICE", McGraw-Hill, 1988. [6] I. E. Opris, "Bootstrapped Pad Protection Structure", IEEE Journal of Solid-State Circuits, Vol.33, no.2, February 1998. [7] V. A. Gergel, N. M. Gorshkova, Ya. S. Gubin, O.A. Somov, "Designing Elements of Protection against Electrostatic Discharges for HighFrequency CMOS circuits", Journal of Communications Technology and Electronics, Vol.51, no.1, pp.118-121, 2006.