à la reine des volailles - Ville de Bourg-en
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à la reine des volailles - Ville de Bourg-en
BOURG STORY C'est à BOURG Déc-2003 2/12/03 15:12 Page 30 Gloire Depuis 1986, la volaille de Bresse est sacrée 4e meilleur produit gastronomique au monde derrière le foie gras, le homard et la truffe. à la reine des volailles CHAQUE MOIS DE DÉCEMBRE DEPUIS 1862 "LES GLORIEUSES" RÉCOMPENSENT LA FINE FLEUR DE LA PRODUCTION DE VOLAILLES DE BRESSE ET HONORENT LE SAVOIR-FAIRE DES PRODUCTEURS. ’Ain jouit d’une belle renommée gastronomique. A la table des grandes toques étoilées, à celle des auberges typiques, partout le gourmet est à la fête. Sans conteste, le poulet de Bresse est le plat star de la cuisine locale. Rôtie ou préparée à la crème, sa chair ferme et goûteuse est un délice mondialement reconnu. Seules volailles de la planète protégées par une Appellation d’origine contrôlée (AOC), elles sont élevées sur un terroir de limon argileux et sableux de 3 500 km2 à cheval sur les départements de l’Ain, de la Saône et Loire et du Jura. Strictement sélectionnés, les poulets de Bresse - facilement reconnaissables à leurs plumages blancs, pattes bleues et crêtes rouge vif sont élevés en totale liberté. Dans la nature, ils se nourrissent de petits vers, de mollusques ou d’insectes. En complément de cette nourriture seuls le maïs et les produits laitiers sont autorisés. Ces conditions d’élevage très strictes confèrent à la chair de nos poulets une consistance et une saveur qui tiennent délicatement en bouche. Pour préserver cette qualité, ce goût inimitable apprécié depuis des siècles, le comité interprofessionnel de la volaille de Bresse (CIVB) veille "au grain". En gage de qualité, chaque volaille mise à la vente porte à la patte gauche une bague d’identification personnelle de l’éleveur, un scellé tricolore à la base du cou et une étiquette d’appellation. L 30 VISION ANGLAISE "La plus grande foire aux poulets du monde se tenait au parc des expositions, à la sortie de la ville… En rangées bien ordonnées, des corps immaculés - plus d’un millier, nous fut-il précisé - étaient exposés sur des tables d’un bout à l’autre de la salle. Les visiteurs défilaient à pas lents, comme à une cérémonie funèbre, commentant d’une voix étouffée et respectueuse le soin et le talent ayant présidé à cette présentation. Chaque poulet avait son linceul tissé dans une fine mousseline blanche. Les pattes repliées sous le ventre, les tissus étroitement cousus donnaient au corps l’aspect d’un coussin ovale bien lisse ; un coussin un peu particulier, avec un cou et une tête. Les plumes du cou formaient une belle fraise neigeuse". Extrait des "Aventures dans la France gourmande" écrit par Peter Mayle aux Editions Nil. Renommée séculaire Dès 1591, dans les registres municipaux de Bourg, il est fait mention de l’engraissage et du chaponnage : "Le peuple fut ce jour-là, si joyeux du départ des romains que, par reconnaissance pour le marquis de Treffort, le Conseil vota qu’il lui serait fait présent de deux douzaines de chapons gras". Mais il faudra attendre 1862 et la mise en place du comice agricole dans l’arrondissement de Bourg pour que soit organisé le premier concours de volailles : le 23 décembre, dans l’ancienne Grenette, cent éleveurs exposent six cents volailles fines. A cette occasion, deux pièces d’exception sont offertes à Napoléon III. Depuis, chaque mois de décembre, les volailles fines sont fêtées aux "Glorieuses de Bresse" organisées successivement à Montrevel, Louhans, Bourg-en-Bresse et Pont-de-Vaux. Lors de ces concours-expositions, les producteurs soumettent à l’appréciation de jury hautement qualifiés : poulardes, chapons, dindes… Travail d’orfèvre Préalablement à ces compétitions, les volailles fines sont préparées avec soin : tout un art ! L’animal est d’abord saigné puis plumé dans la foulée pour obtenir la peau la plus intacte possible, car la moindre éraflure entraîne la disqualification au concours. Nettoyée, la volaille est ensuite emmaillotée, comprenez enserrée dans une toile d’origine végétale (lin, chanvre ou coton), à l’exception du cou dont le tiers supérieur est laissé emplumé pour former une jolie collerette blanche. Fortement serrée dans son lange elle prend une forme caractéristique et voit ainsi ses graisses se répartir pour une conservation optimale. Chaque année, plus de 1 500 chapons, poulardes, poulets… ainsi roulés sont présentés au concours de Bourg, historiquement le plus prisé. Jusqu’en 1912, ce marché se tenait à la Grenette, puis de 1912 à 1957 à la salle des fêtes. A partir de 1957, il a installé ses quartiers au marché couvert avant de rejoindre le parc des expositions aujourd’hui devenu Ainterexpo. Ici, sous les yeux de 5 000 à 6 000 visiteurs et d’un jury de spécialistes, les plus belles pièces sont récompensées. Le vainqueur du grand prix d’honneur par lot de quatre chapons reçoit un vase de Sèvres offert par le Président de la République. Le meilleur chapon est expédié à l’Elysée où il est consommé lors du repas de Noël. Sources : • Bourg de A à Z, Maurice Brocard, éditions de La Tour Gile, • "La consommation de productions locales en Bresse de l’Ain : Pratiques et représentations alimentaires, thèse de Delphine Balvet, Université Lumière Lyon 2.