jerome thion dieu stade

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FOOTBALL
*62 ANNÉE - N 19 462 1,00 e
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Bleu
Rouge
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LES BLEUS SANS L’OMBRE D’UN DOUTE
France métropolitaine
(Pages 4 à 8)
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Dimanche 14 octobre 2007
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LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE
LE NON DE LA ROSE
Le quinze de France a été battu par l’Angleterre (14-9) en demi-finales de la Coupe du monde, hier soir, au terme d’un match crispant
et tendu, que les Bleus ont mené jusqu’à la 74e minute avant que Jonny Wilkinson renverse la situation. (Pages 2 et 3, et notre cahier spécial)
Bleu
Jaune
Rouge
Rouge
Jaune
Noir
Bleu
Noir
TELLEMENT
ANGLAIS
L
A FRANCE ne jouera pas la finale de
la sixième Coupe du monde de
rugby, sa Coupe du monde, celle qu’elle
organise, qu’elle a préparée pendant de
longs mois et qu’elle a bien cru
²pouvoir remporter après un succès
tonitruant face aux All Blacks, le
6 octobre à Cardiff. Hier en demi-finales,
sur la pelouse du Stade de France,
l’Angleterre a mis fin à cette illusion : le
quinze de la Rose a gagné (14-9) après
avoir été mené jusqu’à six minutes de la
fin. L’histoire est finie. Il y aura un
match pour la troisième place,
vendredi ; aujourd’hui, on s’en moque
un peu. Seule la victoire est belle,
surtout lorsqu’elle est acquise contre
nos étranges voisins. Cette défaite est
d’autant plus douloureuse qu’elle est
apparue inéluctable après que Sébastien
Chabal s’en vint échouer à moins de
trois mètres de la ligne anglaise au
terme d’une action qui aurait pu plier la
rencontre… Voilà qui résume
parfaitement l’aventure des Bleus dans
cette Coupe du monde. Les funambules
finissent toujours par tomber. Les
hommes de Bernard Laporte ont
transformé, d’entrée, en marathon de la
douleur ce qui devait être un sprint
glorieux. Ils ont sûrement laissé
beaucoup de forces – physique et
mentale – dans la succession d’épreuves
qu’ils se sont imposées après leur
départ catastrophique devant
l’Argentine. Face à l’Angleterre, ce
modèle non pas de jeu mais de rigueur,
d’abnégation et de certitudes, dont elle
cherche à s’inspirer, la France n’aura
finalement pas pu rivaliser. Peut-être
n’avait-elle pas besoin de puiser son
inspiration ailleurs que dans ses propres
racines. C’est finalement la grande leçon
de la rencontre d’hier : les Anglais ont
vaincu parce qu’ils n’ont jamais renoncé
à être anglais. Tellement anglais.
MICHEL DALLONI
STADE DE FRANCE. – Toute la détresse et la déception des joueurs français se lisaient, hier soir au coup de sifflet final, sur le visage de Sébastien Chabal, ici entouré de Julien Bonnaire, Jérôme Thion et Lionel Nallet (de gauche
à droite). Les Bleus disputeront, vendredi, le match pour la troisième place contre le perdant de l’autre demi-finale, Afrique du Sud-Argentine qui se déroule ce soir (21 heures).
(Photo Pierre Lahalle)
L’ÉQUIPE dimanche, lundi : ALLEMAGNE, 2,20 ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,5 ; AUTRICHE, 2,3 ; BELGIQUE, 1,6 ; ESPAGNE, 2,1 ; GRÈCE, 2,2 ; ITALIE, 1,9 ; LUXEMBOURG, 1,6 ; PAYS-BAS, 2 ; PORTUGAL CONT., 2 .
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RUGBY COUPE DU MONDE (demi-finales) – ANGLETERRE - FRANCE : 14-9
DE LONDRES À PARIS,
En Angleterre et dans toute la France comme dans les deux capitales, des centaines de milliers de supporters ont encouragé,
MOBILISATION GÉNÉRALE. C’était
le mot d’ordre de chaque côté de la
Manche pour les supporters de rugby à
l’occasion de cette bouillante demifinale, Angleterre-France. La revanche
de la Coupe du monde 2003. Une
ultime explication entre les deux
grandes équipes de l’hémisphère Nord
poussées par leur rêve de finale. Dans
de très nombreuses villes de France, les
gens se sont retrouvés par milliers pour
assister, sur des places ou dans des
stades, à la retransmission du match
sur grand écran.
À Rennes, Marseille, Toulouse,
Auxerre, Nancy, Bourges ou les Sablesd’Olonne, tout le monde voulait être de
la fête. Pour suivre l’événement, nous
avons choisi d’être avec les Français
installés à Londres et les supporters
anglais regroupés à Paris pour encourager les coéquipiers de Jonny Wilkinson. Chaque camp a vécu avec passion
sa soirée. Et même entre Calais et
Douvres, sur un ferry reliant les deux
pays, on a voulu suivre le match.
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LONDRES. – 22 h 38 (heure française). Au London’s Millennium Dome, les supporters
français ont fini de rêver. Jonny Wilkinson vient d’ajuster un drop du gauche. L’Angleterre
mène désormais 14-9 et ne sera plus rejointe. Derrière les Français catastrophés, les fans
du quinze de la Rose lèvent leur bière en signe de victoire. Le début d’une très longue nuit.
(Photo Tom Hevezi/L’Équipe)
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DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
LONDRES. – 21 h 53 (heure française). Les deux équipes sont revenues sur le terrain après
la pause et la France ne possède toujours que 1 point d’avance sur son adversaire (6-5).
À l’Institut français de Londres, les supporters tricolores regroupés y croient encore
et la deuxième mi-temps s’annonce très longue. (Photo Alan Crowhurst/L’Équipe)
Bleu
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LONDRES. –
21 h 02 (heure
française). Josh
Lewsey inscrit
l’essai anglais.
Le seul de la
partie.
L’Angleterre
mène 5-0.
Au restaurant
« Le bouchon
bordelais »,
dans la capitale
anglaise, les
supporters
français
déchantent
d’entrée.
(Photo
Alan Crowhurst/
L’Équipe)
Jaune
Bleu
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SWINDON. – 21 h 29
(heure française). La
France mène 6-5
quand Jonny
Wilkinson s’apprête
à tenter une
pénalité. Chez les
Reverse, une famille
française installée à
Swindon, à l’ouest
de Londres,
Charlotte, Zachary,
Juliette et
Jean-Philippe (de
gauche à droite)
retiennent leur
souffle. Mais le
buteur anglais
échouera.
(Photo Philipp Brown/
L’Équipe)
Noir
Noir
ENTRE CALAIS ET DOUVRES. –
22 h 34 (heure française).
Au beau milieu de la Manche,
entre Calais et Douvres, le
personnel français du ferry hurle
son désespoir. Après un
plaquage haut de Dimitri
Szarzewski sur Robinson,
l’arbitre vient de siffler une
pénalité à 25 mètres face aux
poteaux. Une formalité pour
Jonny Wilkinson qui redonne
l’avantage à l’Angleterre (11-9).
Les Bleus ne reviendront plus.
(Photo Sylvain Lefevre/L’Équipe)
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RUGBY COUPE DU MONDE (demi-finales) – ANGLETERRE - FRANCE : 14-9
ILS ONT TOUS VIBRÉ
hier soir, leur équipe nationale. Un long suspense de quatre-vingt-deux minutes qui a souri en fin de match aux Anglais.
PARIS. – Près
de 70 000 personnes
étaient réunies hier
soir sur la grande
pelouse du Champsde-Mars, à Paris, au pied
de la tour Eiffel, pour
regarder la demi-finale
sur un écran géant.
Britanniques et Français
ont tour à tour vibré
mais, à la fin, ce sont
les sujets de Sa Majesté
qui ont fait la fête.
(Photo Patrick Boutroux)
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
PAGE 3
Bleu
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Noir
Jaune
Rouge
« RTL en direct de L’Équipe »
Bleu
Rouge
Ce soir, 19h30 >> 20h00
Jaune
Bleu
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SCEAUX. – 21 h 2. Josh Lewsey a profité de l’hésitation de Damien Traille pour marquer.
À Sceaux, dans la banlieue sud de Paris, chez les Morris, une famille britannique, c’est
l’explosion de joie. Le match vient à peine de débuter et on rêve déjà de la finale.
(Photo Patrick Boutroux)
PARIS. – 22 heures. La défense française est prise
au hors-jeu. Jonny Wilkinson va transformer
la pénalité accordée et ramener le score à 8-9.
Dans le pub britannique « Frog and Rosbiff »,
au cœur du quartier des Halles, à Paris, on ne doute pas
un instant des chances du quinze de la Rose.
(Photo Thierry Gromik /L’Équipe)
Noir
Noir
PARIS. – 20 h57. Dans un salon de l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris,
le personnel a été convié à assister au match devant un grand écran. Toute la salle
reprend en chœur le « God Save the Queen ». Deux heures plus tard, on chantera
encore pour la victoire finale.
(Photo Thierry Gromik/L’Équipe)
4
FOOTBALL EURO 2008 (qualifications)
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6
Atterrissage en douceur
Les Bleus ont décroché une large victoire (0-6) en descendant de l’avion. Mais le voyage vers la qualification est encore long.
prendre que quatre si l’Italie perd en
Écosse. Indispensable préalable à
ces hypothèses : battre la Lituanie à
Nantes, mercredi soir, au stade de la
Beaujoire.
Hier après-midi, par hasard ou par
habitude, les Bleus ont encore marqué un but en position de hors-jeu,
comme celui de Giuly il y a trois ans
au même endroit (0-2), car Anelka
était un mètre devant Ribéry quand il
a repris le centre du joueur du Bayern
(7e). Une minute plus tard, Henry a
marqué un deuxième but qui était
son 41e en équipe de France. Il l’a
célébré sans ostentation, avec une
économie de joie s’accordant à son
tempérament et au cadre de l’événement, un stade quasi désert enchâssé entre trois collines à moutons.
C’est l’autre événement de ce
voyage, en dehors, justement, de ce
voyage : Thierry Henry a rejoint
Michel Platini au sommet des
buteurs de l’histoire de l’équipe de
France. Il va bientôt le dépasser, sans
doute, et sera seul sur la première
ligne. Mais en attendant ce moment,
mercredi, dans un mois ou l’année
prochaine, la ligne est jolie.
Il y a plus de suspense
dans les airs que sur
terre : arrivée au dernier
moment aux îles Féroé,
l’équipe de France a
remporté la victoire qu’il
fallait (0-6). Avec un
doublé de Benzema et
avec, surtout, le 41e but
en bleu de Thierry Henry,
qui a rejoint Platini.
Mais pour se qualifier, il
faudra très probablement
gagner en Ukraine,
éliminée après sa défaite
en Écosse (1-3), hier.
THORSHAVN – (FER)
de notre envoyé spécial
Benzema - Ben Arfa,
la jeunesse s’amuse
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J. R.
J.
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6
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Remplacements. – 45e : Olsen par MIDJORD
(note : 3,5) ; 76e : Thomassen par JESPERSEN ; 84e : S. Samuelsen par FLOTUM.
Non utilisés : Torgard (g.), O. Hansen, H.
Jacobsen, H. Samuelsen.
Entraîneur : J.M. Olsen.
Remplacements. – 45e : Anelka par BENZEMA (note : 7,5) ; 63e : Ribéry par BEN ARFA ;
72e : Makelele par La. DIARRA.
Non utilisés : Frey (g.), Mexès, Gallas,
Govou.
Entraîneur : R. Domenech.
LES BUTS
0-1 : ANELKA (7e, passe de Ribéry). – Ribéry déborde côté gauche et dribble J. Jacobsen dans
la surface. Il centre pour Anelka, esseulé, en position de hors-jeu, qui n’a plus qu’à déposer le ballon de l’intérieur du pied gauche dans le but.
0-2 : HENRY (8e). – Récupération de Makelele dans le rond central qui transmet à Ribéry.
L’ancien Marseillais perfore l’axe féroïen avant de décaler Henry. Le Barcelonais crochète
C. Jacobsen et enroule une frappe du droit qui finit sa course dans le petit filet de Mikkelsen.
0-3 : BENZEMA (49e, passe de Ribéry). – Sur un coup franc tiré côté gauche, Ribéry trouve la
tête de Benzema au premier poteau qui devance la sortie de Mikkelsen.
0-4 : ROTHEN (65e). – Coup franc à vingt-cinq mètres côté droit à la suite d’une faute de Thomassen sur Ben Arfa. Rothen enveloppe une frappe du pied gauche qui termine dans la lucarne
gauche.
0-5 : BENZEMA (79e, passe de Henry). – Évra déborde côté gauche et centre vers Henry,
devancé par Benjaminsen. Le mauvais dégagement du défenseur permet à Henry de centrer vers
Benzema seul au second poteau qui marque de l’intérieur du pied droit.
0-6 : BEN ARFA (90e + 3, passe de Henry). – Henry s’engage dans l’axe de la défense et
centre pour Benzema. Ce dernier laisse filer pour Ben Arfa qui reprend de l’intérieur du pied
gauche.
AUCUN CARTON
ILS ONT DIT
Matthew Fox,
Evra :
« C’était un traquenard »
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« Franchement, c’était un traquenard. Aucun joueur n’avait déjà vécu une expérience comme ça. C’est pour ça que je considère cette victoire comme un exploit,
même si on a fait notre boulot. Tout était réuni pour qu’on perde. On a fait douze
heures d’avion, on est arrivés deux heures avant le match, mais Lilian nous a dit
qu’il ne fallait surtout pas que l’on cherche des excuses. Il y a eu beaucoup de
professionnalisme cet après-midi. Quand on est arrivés pour l’atterrissage, j’ai
vraiment eu peur. J’ai regardé à travers le hublot et j’ai cru que l’aile de l’avion
allait toucher le sol. Mais voilà, c’est bien, on s’était dit qu’il ne fallait surtout pas
avoir vécu tout ça et ne pas gagner. » – S. Ta.
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Nicolas ANELKA : « Le plus important était de marquer très
vite, c’est ce qui nous a permis de débloquer le match. Suis-je en
position de hors-jeu quand je marque ? Je n’en sais rien. Ce que je
sais, c’est que l’arbitre a indiqué qu’il y avait but, donc il y avait
but. On était confiants avant ce match car on savait qu’on n’allait
quand même pas affronter une grosse équipe. Dès notre deuxième but, on savait que c’était bon. Ils ont ensuite été obligés de
sortir et on a pu inscrire encore plus de buts. » – J. T.
Apparition des cernes
Traits tirés
Mickaël LANDREAU : « Il faudra rapidement récupérer car il
y aura sûrement un contrecoup. C’est le deuxième match qui est
souvent le plus difficile. »
Teint terne
Perte de tonus
Bacary SAGNA : « C’est la première fois que je joue quatrevingt-dix minutes avec les Bleus, et ça ne s’est pas trop mal passé
dans l’ensemble je pense. Tutu (Thuram), derrière, donne beaucoup de conseils pendant le match, c’est rassurant. Même si, parfois, il m’a rappelé à l’ordre (il sourit). Après neuf heures de vol,
c’est vrai qu’on était un peu patraques en début de journée. En
revanche, on a toujours été convaincus que le match se jouerait
aujourd’hui (hier). » – D. D.
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Tirs
22
1
Tirs cadrés
9
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Tirs non cadrés
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76 % Passes réussies 89 %
Dribbles réussis
46 %
54 %
37 % Temps chez l’adversaire 63 %
Corners
2
4
avec
Hier
Îles Féroé - France 0-6
Écosse - Ukraine 3-1
Italie - Géorgie 2-0
Classement
1 Écosse
2 Italie
3 France
4 Ukraine
5 Lituanie
6 Géorgie
7 Îles Féroé
Points
24
23
22
13
10
7
0
Joués Gagnés
10
10
10
9
9
10
10
8
7
7
4
3
2
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Nuls
Perdus
Buts
pour
Buts
contre Différence
0
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1
1
1
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2
1
2
4
5
7
10
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17
21
11
7
14
3
8
7
3
12
11
17
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+ 12
+ 10
+ 18
—1
—4
—3
— 32
Les deux premiers sont qualifiés pour l’Euro 2008 (du 7 au 29 juin) en Autriche
et en Suisse (qualifiés d’office comme pays organisateurs).
Déjà joués
16 août 2006 : Îles Féroé - Géorgie, 0-6.
2 septembre : Géorgie - France, 0-3 ; Italie - Lituanie, 1-1 ; Écosse - Îles Féroé, 6-0.
6 septembre : France - Italie, 3-1 ; Ukraine - Géorgie, 3-2 ; Lituanie - Écosse, 1-2.
7 octobre : Écosse - France, 1-0 ; Italie - Ukraine, 2-0 ; Îles Féroé - Lituanie, 0-1.
11 octobre : France - Îles Féroé, 5-0 ; Ukraine - Écosse, 2-0 ; Géorgie - Italie, 1-3.
24 mars 2007 : Lituanie - France, 0-1 ; Écosse - Géorgie, 2-1 ; Îles Féroé - Ukraine, 0-2.
28 mars : Ukraine - Lituanie, 1-0 ; Italie - Écosse, 2-0 ; Géorgie - Îles Féroé, 3-1.
2 juin : France - Ukraine, 2-0 ; Îles Féroé - Italie, 1-2 ; Lituanie - Géorgie, 1-0.
6 juin : France - Géorgie, 1-0 ; Lituanie - Italie, 0-2 ; Îles Féroé - Écosse, 0-2.
8 septembre : Italie - France, 0-0 ; Écosse - Lituanie, 3-1 ; Géorgie - Ukraine, 1-1.
12 septembre : France - Écosse, 0-1 ; Ukraine - Italie, 1-2 ; Lituanie - Îles Féroé, 2-1.
Restent à jouer
17 octobre : France - Lituanie ; Géorgie - Écosse ; Ukraine - Îles Féroé.
17 novembre : Lituanie - Ukraine ; Écosse - Italie.
21 novembre : Ukraine - France ; Italie - Îles Féroé ; Géorgie - Lituanie.
Matches amicaux des Bleus
16 novembre : France - Maroc (au Stade de France)
6 février 2008 : Espagne - France (sans doute à Séville)
26 mars : France - Angleterre (au Stade de France)
Date à fixer : France - Roumanie
RÈGLEMENT
Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour l’Euro, du 7 au 29 juin 2008 en
Autriche et en Suisse (qualifiés d’office comme pays organisateurs).À l’issue des matches
de qualification, en cas d’égalité de points entre deux ou plusieurs équipes d’un groupe,
les critères suivants seront appliqués pour déterminer le classement : 1. nombre de points
obtenus dans les rencontres directes ; 2. différence de buts lors des rencontres directes ;
3. buts marqués dans les rencontres directes ; 4. buts marqués à l’extérieur lors des rencontres directes. Si, après l’application des critères 1 à 4 à plusieurs équipes, deux ou plus
sont toujours à égalité, les critères 1 à 4 seront à nouveau appliqués pour déterminer leur
classement. Si cette procédure ne permet toujours pas de les différencier, les critères
suivants seront appliqués : 1. meilleure différence de buts générale ; 2. meilleure attaque
générale ; 3. meilleure attaque générale à l’extérieur ; 4. fair-play ; 5. tirage au sort.
Jérôme ROTHEN : « C’était très important de prendre les
trois points pour continuer à croire à la qualification à l’Euro 2008.
J’ai trouvé qu’on avait réalisé une bonne entame de match à
l’image de nos deux premiers buts. C’est toujours un plaisir de
jouer comme ça. Moi, j’ai eu la chance de marquer, c’est une belle
émotion. Mais ça ne reste que les îles Féroé, il ne faut pas
s’enflammer. L’équipe a simplement fait ce qu’il fallait. Mercredi,
face à la Lituanie,ce ne sera pas le même genre de match. » – D. D.
Hatem BEN ARFA : « Jouer était déjà très important pour
moi, et marquer est un cadeau. J’ai vécu l’instant présent. Et puis
ce but à la dernière minute... Thierry Henry m’a félicité, il m’a dit
que c’était bien. » – R. Te.
Jogvan MARTIN OLSEN (sélectionneur des îles Féroé) : « Je
suis déçu, vraiment très déçu, car mon équipe n’a pas fourni tous
les efforts qu’elle aurait dû. Bien sûr, nous avons essayé de jouer
au début du match, nous avons essayé d’attaquer, mais après le
premier but, nous avons trop vite baissé les bras. Ce but était hors
jeu ? Je ne sais pas et peu importe. » – D. D.
LA FRANCE QUALIFIÉE SI…
– Elle gagne ses deux derniers matches.
– Elle gagne un match et fait un nul alors
que l’Italie gagne un matchet perd l’autre.
– Elle prend 1 point et que l’Italie perd ses
deux matches.
L’ÉCOSSE QUALIFIÉE SI…
– Elle bat l’Italie.
– Elle bat la Géorgie et ne perd pas contre
l’Italie.
– Elle bat la Géorgie et que la France ne
gagne qu’un de ses deux matches.
– Elle fait deux fois match nul et que la
France ne gagne qu’un match.
L’ITALIE QUALIFIÉE SI…
– Elle bat l’Écosse et ne perd pas contre
les îles Féroé.
– Elle fait deux matches nuls et que
l’Écosse ne gagne pas contre la Géorgie.
– La France perd ses deux matches.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Temps frais et venteux. Pelouse en mauvais état. 2 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Rossi
(SAN).
Eltttor
4
31 % Possession du ballon 69 %
Groupe B
E. Hanse
H en
6
Îles Féroé 0 6 France
Bleu
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ILES FÉROÉ - FRANCE : 0-6 (0-2)
CHANGEMENT D’ARBITRE. –
L’arbitre turc M. Dereli, prévu pour diriger Féroé-France, est resté bloqué à
Copenhague hier et n’a pu arriver à
temps à Thorshavn. Aussi est-ce
l’arbitre de Saint-Marin M. Rossi qui l’a
remplacé. Celui-ci avait été désigné
pour arbitrer la rencontre Espoirs
Féroé-Azerbaïdjan, prévue hier en fin
de matinée et qui, à cause de cela, a été
repoussée à aujourd’hui.
Jaune
THORSHAVN. – En ce moment, Karim Benzema, meilleur buteur de L 1, est irrésistible. L’attaquant lyonnais a d’abord définitivement plié la
rencontre aux îles Féroé (6-0) en inscrivant de la tête (notre photo), à l’entame de la deuxième période, le troisième but des Bleus. Avant de
porter à trois réalisations son total international en fin de rencontre.
(Photo Jérôme Prévost)
Avoir marqué aussi vite deux buts
dans ce match-là, alors que les cinq
premières minutes avaient été incertaines, a rendu la suite du programme un peu morne d’abord, plus
facile et vivante ensuite. Cela n’a pas
tellement d’importance. Il n’y a ni de
note technique ni de note artistique
dans ces matches qu’il faut seulement gagner. Et pas de note tactique ? Un peu, quand même.
Raymond Domenech a aligné un
milieu en losange, avec un très
remuant Ribéry à la pointe de ce
losange, derrière le duo AnelkaHenry, et avec deux latéraux situés
plus haut que Makelele. Au moins,
les Bleus ont-ils traversé l’après-midi
et le terrain avec l’ébauche d’une
idée.
Ils ont su ne pas en dévier, en
seconde période, à l’heure des changements. Quatre joueurs de Ligue 1
ont marqué. Parallèlement au
magnifique coup franc direct de
Rothen (65e), la jeunesse lyonnaise a
marqué des points et trois buts. À
dix-neuf ans, une litanie que l’on va
VINCENT DULUC
Noir
Bleu
Noir
UN FOOTBALLEUR de haut niveau
n’a donc pas besoin d’être en fin de
carrière pour avoir envie de se poser.
Arrivés aux îles Féroé vingt-sept
heures après avoir quitté Clairefontaine, les Bleus ont vu s’éteindre
leurs impatiences au moment même
où ils n’espéraient plus transpercer
le brouillard. Deux heures et demie
seulement après leur arrivée à Thorshavn, après que leur bus à grande
vitesse a semblé jouer à saute-moutons entre les fjords sur le chemin de
l’aéroport, les Français ont soigneusement tordu les Féroïens (0-6).
Ce n’est pas que ce match-là ajoutera beaucoup à leur gloire, c’est juste
qu’ils ont fait exactement ce qu’il fallait, dans des conditions que l’on
avouera particulières, voire difficiles. Ils avaient neuf points à
prendre pour se qualifier pour l’Euro
2008. Comme le ciel du Nord, le
compte à rebours s’allège : plus que
six. Sur le chemin de la Suisse et de
l’Autriche, la journée d’hier a éliminé
l’Ukraine, quart-finaliste de la dernière Coupe du monde.
Le groupe B n’est plus qu’un match à
trois, qui fera deux heureux et un
désespéré. Avec six points dans les
deux derniers matches, la France
serait qualifiée dans tous les cas de
figure. Elle aurait le droit de n’en
encore répéter deux mois, Karim
Benzema, entré à la mi-temps, a inscrit son premier doublé en équipe de
France, d’une tête au premier poteau
(il avait dû suivre la séance de vidéo
après France-Écosse (0-1)…) et d’un
but de rôdeur. À vingt ans, Hatem
Ben Arfa a marqué dès sa première
sélection, tout au bout du temps
additionnel, alors que l’arbitre de
San Marin avait laissé filer l’idée
d’un penalty sur Benzema. Au
moment même où Thierry Henry
rejoint Platini, Karim Benzema fait
doucement grimper son jeune compteur. Il n’a encore jamais été titulaire
en équipe de France, il n’est apparu
que cinq fois en seconde période, et il
a déjà inscrit trois buts.
Le fait même que certains Bleus aient
de l’avenir n’est pas une nouveauté.
Mais ces perspectives individuelles à
horizons divers s’effacent devant
l’avenir immédiat et la nécessité
absolue d’une qualification pour
l’Euro. Car les Bleus ne sont pas
encore au bout du voyage. Ils ont
encore six points et un avion à
prendre, ce matin.
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FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) – ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6
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Le premier but en bleu de Thierry Henry coïncide avec son premier match de Coupe du monde, en ouverture du Mondial français de 1998 face à l’Afrique du Sud (3-0) (photo no1). À maintes reprises, il a su se montrer décisif,
comme en finale de Coupe des Confédérations 2003 face au Cameroun (1-0, b.e.o.) (photo no2), ou à Dublin (1-0) lors des qualifications pour la Coupe du monde en Allemagne (photo no3). Enfin, sur passe de Zidane, face au Brésil
(1-0), Henry est devenu le deuxième marqueur tricolore de l’histoire en phase finale de Coupe du monde, avec 6 réalisations, loin derrière Fontaine (13) (photo no4). (Photos Presse Sports, Patrick Boutroux, Richard Martin et Panoramic)
Henry parmi les géants
En égalant le record de buts de Platini chez les Bleus (41), l’avant-centre du Barça s’est rapproché du Panthéon du football français.
SES 41 BUTS EN BLEU
THORSHAVN. – 8e minute de Féroé-France (0-6) hier. Après avoir embarqué Christian Jacobsen (no 10) sur la droite de son propre but,
Thierry Henry (no 12) est revenu sur son pied d’appui gauche au moyen d’un crochet. Pour son 41e but en bleu, pouvait-il réussir autre
chose que sa « spéciale », à savoir un ballon enroulé du plat du pied droit au milieu d’une forêt de joueurs que le gardien Jakup Mikkelsen verra débouler au dernier moment ?
(Photo L’Équipe)
Un buteur de grands espaces
AU CATALOGUE des grands buteurs de
l’équipe de France, Thierry Henry représente un
type particulier. L’ailier des débuts, aux allures
félines de sprinteur longiligne, a conservé de ce
temps-là le goût des grands espaces où sa
vitesse le propulse dans ses appels profonds.
Cette exceptionnelle qualité athlétique
s’accompagne d’une technique du dribble qui lui
ouvre les angles de tir, à l’instant du geste terminal où son sprint peut se rompre brutalement
pour le faire entrer par une porte étroite. Avec un
joueur pareil, la qualité de la coordination avec
le passeur est essentielle, pour une passe dans
l’espace qu’il sollicite à l’extrême limite du horsjeu, pour un centre ou une transversale qui va
l’atteindre à l’opposé et dans le dos de la défense
adverse.
Au Panthéon des buteurs tricolores, ses compagnons sont d’une autre nature. Il y a les deux
grands numéros 10 de l’histoire. Henry rejoint
Platini en ayant moins recours aux coups de pied
arrêtés que le nouveau président de l’UEFA.
Henry a inscrit 37 de ses buts sur action de jeu,
quand Platini, collectionneur légendaire de
coups francs (15, dont 7 directs) n’en avait marqué que 22. Zidane a aussi accumulé les buts sur
corners, sur penalties et coups francs, mais également beaucoup marqué en sortie de dribbles.
D’autres joueurs au caractère hybride ont été de
grands buteurs, comme Youri Djorkaeff, milieu
de terrain aux grandes qualités de finisseur au
flair reptilien, ou Sylvain Wiltord, joueur
d’attaque pluridisciplinaire.
On trouve également un duo d’attaquants aux
atouts complémentaires, Papin et Cantona,
celui-là explosif, celui-ci aérien. À eux deux, ils
firent le bonheur de Platini sélectionneur. Il y a
aussi le quatuor de la Suède 58 qui conjugua
alors les qualités très modernes de Fontaine, le
talent de fixateur de Kopa, le punch de Piantoni,
la percussion de Vincent.
Parmi les quinze premiers figurent deux joueurs
d’avant-guerre, deux homonymes (Nicolas) sans
lien de parenté mais appartenant à un type
d’attaquants de l’époque qui préféraient déjà le
jeu dans les pieds aux combats des forts des
épaules et de la tête.
Enfin, au troisième rang de ce joli classement,
voici David Trezeguet, le faux frère de Henry,
débutant monégasque comme lui, avec lui
champion d’Europe juniors, une année (1997)
où Gérard Houllier, sélectionneur de cette
équipe-là, pouvaitcompter sur un extraordinaire
trio Henry-Trezeguet-Anelka qui lui posait déjà
un sacré dilemme : était-on plus efficace en les
alignant tous les trois ou en sacrifiant l’un
d’eux ? Avec Trezeguet, il ne faut jamais oublier
son lieu de naissance, l’Argentine. Il a en lui la
culture des grands attaquants de pointe de Buenos Aires, fureteurs des surfaces, capables de se
cacher et d’attendre, comme des chasseurs
qu’ils sont, tireurs économes qui font leur miel
d’une moitié d’occasion. Trezeguet est de cette
race-là, exotique, que le football français a très
rarement produite. Et dire que la question se
pose toujours, dix ans après le temps des juniors,
de l’intérêt d’associer le chasseur et le lévrier.
DIDIER BRAUN
« Encore une marche à franchir »
THIERRY HENRY songe désormais à dépasser la barre des 41 réalisations.
THORSHAVN – (FER)
de notre envoyé spécial
« QUE FAUT-IL retenir de cette
victoire ?
– Qu’on a pris trois points. En arrivant ici, on savait que ce serait difficile, on connaissait l’endroit et on a vu
que d’autres équipes, comme l’Italie
(2-1), avaient eu du mal. On a marqué
très tôt le premier but et, contrairement à la dernière fois (2-0, en 2004),
on a marqué très tôt le deuxième. Ça
change. Après, le score final (6-0) ne
restera pas dans les annales.
– Vous aviez l’air frais et dispos ?
– C’est peut-être ce qu’on a laissé
paraître, mais on n’était pas dans les
meilleures dispositions. On est arrivés
trois heures avant le coup d’envoi. Il
fallait rester sérieux et faire la différence d’entrée…
– Avez-vous eu peur au
moment de l’atterrissage aux
îles Féroé ce midi (hier midi) ?
– Je n’ai pas vu grand-chose. J’ai vu
l’avion bouger, mais je ne me suis pas
vraiment rendu compte. Des atterrissages difficiles, j’en ai connu
quelques-uns.
– Que ressentez-vous d’avoir
inscrit ce 41e but en équipe de
France ?
– Dépasser un joueur comme Michel
Platini, c’est extraordinaire. Pour
l’instant, je l’égale. Il reste donc
encore une marche à franchir. Pour
moi, et pour le groupe aussi. On
essaiera de faire ça bien contre la
Lituanie.
– Égaler le record de Michel
Platini dans ce contexte a-t-il
une autre saveur ?
– Quel que soit le contexte, c’est un
plaisir. On peut toujours dire : oui, les
Féroé, c’est facile, mais leur dernier
match a montré que c’était dur. Ce qui
fait du bien, c’est de voir qu’on a des
joueurs qui ont envie. Je pense à
Karim (Benzema), qui marque à tous
ses matches de Championnat. À
Hatem (Ben Arfa), qui a marqué dès
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sa première sélection, et à Jérôme
(Rothen), que je connais depuis longtemps.
– C’est important pour vous de
battre des records ?
– L’important, c’est la constance. Et
il se trouve que quand tu es constant
tu finis parfois par battre des records.
C’est important d’être là souvent.
– Ce 41e but, une frappe de
l’intérieur du pied droit qui finit
dans le petit filet vous ressemble, non ?
– C’est quelque chose que j’aime
bien. J’ai beaucoup travaillé pour
mettre des buts comme celui-là. Au
début de l’action, je fais semblant de
partir sur le côté, puis je me remets sur
mon pied droit et j’enroule ma frappe.
Elle touche les fesses d’un joueur des
Féroé.
– Parmi vos 41 buts, quel est le
plus important ?
– Le premier a toujours un goût et
une saveur particuliers. Surtout que le
mien (*) j’ai attendu deux jours avant
de savoir si on me l’accordait. C’est
mon père qui me l’avait dit, alors que
je sortais de l’entraînement.
– Et le plus beau ?
– Il y en a un, à la maison, contre
l’Écosse (5-0, en 2002), j’étais en
pivot. Celui contre le Danemark (3-0,
en 2000), à l’Euro. Et puis, celui contre
le Brésil (1-0, Coupe du monde 2006),
pour le prestige de l’adversaire. Mais
d’autres aussi.
– Vos partenaires vous en ontils parlé après le match ?
– Non, on a surtout parlé du match.
Vous savez… le but le plus important,
le plus beau, on parlera de tout ça
quand j’aurais arrêté. Un beau but,
c’est d’abord un but qui sert à
quelque chose. »
RÉGIS TESTELIN
(*) Thierry Henry avait inscrit son premier but en bleu contre l’Afrique du
Sud (3-0), lors de la Coupe du monde
de 1998, alors que le ballon avait été
touché par Pierre Issa, le défenseur
sud-africain.
12 juin 1998 (4e sélection) : FranceAfrique du Sud, 3-0 (CM) (1 but, 90e+ 1, du
droit).
18 juin 1998 (5e) : France - Arabie saoudite, 4-0 (CM) (2 buts, 36e, du gauche, passe
de Lizarazu ; 77e, du droit, passe de Barthez).
29 mars 2000 (12e) : Écosse - France, 0-2
(1 but, 90e, du droit).
6 juin 2000 (16e) : Maroc - France, 1-5 (1
but, 27e, du droit, passe d’Anelka).
11 juin 2000 (17e) : France - Danemark,
3-0 (CEN) (1 but, 64e, du droit).
16 juin 2000 (18e) : France - République
tchèque, 2-1 (CEN) (1 but, 7e, du droit).
28 juin 2000 (20e) : France - Portugal, 2-1
b.e.o. (CEN) (1 but, 51e du droit, passe d’Anelka).
24 mars 2001 (27e) : France - Japon, 5-0
(1 but, 14e, du droit, passe de Pires).
25 avril 2001 (29e) : France - Portugal,
4-0 (1 but, 34e, du droit, passe de Pires).
6 octobre 2001 (32e) : France - Algérie,
4-1 (1 but, 41e, du droit, passe de Trezeguet).
27 mars 2002 (34e) : France - Écosse, 5-0
(1 but, 32e, du droit, passe de Wiltord).
16 octobre 2002 (41e) : Malte - France,
0-4 (qualif. CEN) (2 buts, 26e, du droit, passe
de Wiltord ; 36e, de la tête, passe de M. Silvestre).
29 mars 2003 (44e) : France - Malte, 6-0
(qualif. CEN) (2 buts, 39e, du droit, passe de
Pedretti ; 54e, de la tête, passe de Wiltord).
30 avril 2003 (46e) : France - Égypte, 5-0
(2 buts, 25e, de la tête, passe de Sagnol ; 34e,
du droit, passe de Pires).
18 juin 2003 (47e) : France - Colombie,
1-0 (CC) (1 but, 38e, du droit sur penalty).
22 juin 2003 (49e) : France - NouvelleZélande, 5-0 (CC) (1 but, 20e, de la tête, passe
de Giuly).
26 juin 2003 (50e) : France - Turquie, 3-2
(CC) (1 but, 11e, du gauche, passe de Wiltord).
29 juin 2003 (51e) : France - Cameroun,
1-0, b.e.o. (CC) (1 but, 97e du droit, passe de
Thuram).
6 septembre 2003 (53e) : France Chypre, 5-0 (qualif. CEN) (1 but, 60e du droit).
11 octobre 2003 (55e) : France - Israël,
3-0 (qualif. CEN) (1 but, 9e du droit, passe de
Pires).
15 novembre 2003 (56e) : Allemagne France, 0-3 (1 but, 21e, de la tête, passe de
Lizarazu).
21 juin 2004 (62e) : Suisse - France, 1-3
(CEN) (2 buts, 76e, du gauche passe de Saha ;
84e du droit).
13 octobre 2004 (68e) : Chypre - France,
0-2 (qualif. CM) (1 but, 72e du droit, passe de
Dacourt).
17 août 2005 (71e) : France - Côte
d’Ivoire,3-0 (1 but, 66e du droit, passe de Dhorasoo).
7 septembre 2005 (72e) : Eire - France,
0-1 (qualif. CM) (1 but, 68e, du droit, passe de
Wiltord).
9 novembre 2005 (74e) : France - Costa
Rica, 3-2 (1 but, 87e, du droit, passe de
Rothen, sur corner).
31 mai 2006 (77e) : France - Danemark,
2-0 (1 but, 13e, du droit, passe de Saha).
7 juin 2006 (78e) : France - Chine, 3-1 (1
but, 90e+ 1, du droit).
18 juin 2006 (80e) : France - Corée du Sud,
1-1 (CM) (1 but, 9e, du gauche).
23 juin 2006 (81e) : Togo - France, 0-2
(CM) (1 but, 61e, du droit, passe de Vieira)
1er juillet 2006 (83e) : Brésil - France, 0-1
(1 but, 57e, du droit, passe de Zidane, sur coup
franc).
6 septembre 2006 (88e) : France - Italie,
3-1 (qualif. CEN) (1 but, 17e, du droit).
11 octobre 2006 (90e) : France- îles
Féroé, 5-0 (qualif. CEN) (1 but, 22e, du droit,
passe de Sagnol).
15 novembre 2006 (91e) : France Grèce, 1-0 (1 but, 26e, du droit, passe de
Sagnol).
22 août 2007 (93e) : Slovaquie - France,
0-1 (1 but, 39e, du droit, sur coup franc direct).
13 octobre 2007 (95e) : îles Féroé France, 0-6 (1 but, 8e, du droit).
CM : phase finale de la Coupe du monde ;
CEN : phase finale du Championnat d’Europe
des nations ; qualif. CM : qualifications pour
la Coupe du monde ; qualif. CEN : qualifications pour le Championnat d’Europe des
nations ; CC : Coupe des Confédérations.
SES PASSEURS
1. Wiltord, 5 passes.
2. Pires, 4 passes.
3. Sagnol, 3 passes.
4. Lizarazu, Saha, Anelka, 2 passes.
7. Barthez, Trezeguet, M. Silvestre, Pedretti,
Giuly, Thuram, Rothen, Dacourt, Dhorasoo,
Vieira, Zidane, 1 passe.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
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VINCENT DULUC
1. Platini (72 sélections, 1976-1987), Henry
(95 sélections, depuis 1997), 41 buts.
3. Trezeguet (70 sélections, depuis 1998),
34.
4. Zidane (108 sélections, 1994-2006), 31.
5. Fontaine (21 sélections, 1953-1960) et
Papin (54 sélections, 1986-1995), 30.
7. Djorkaeff (82 sélections, 1993-2002), 28
8. Wiltord (92 sélections, depuis 1999), 26.
9. Vincent (46 sélections, 1953-1961), 22.
10. J. Nicolas (25 sélections, 1933-1938), 21.
En gras, les joueurs en activité.
Bleu
Rouge
Jusqu’à son glissement définitif au
poste d’avant-centre, au cœur de la
saison 1999-2000, à Arsenal, il était
un joueur d’attaque qui marquait
(3 buts au cours de ses 11 premières
sélections, 19 buts en 92 matches de
D 1 avec Monaco), mais on ne l’imaginait pas encore buteur compulsif,
même si son bilan européen avec
Monaco (8 buts en 19 matches) dessinait une présence rare dans les grands
matches pour un aussi jeune talent.
Sa grande force, ce pied droit très
ouvert enroulant les ballons devant le
gardien dans ses duels de surface,
apparaissait parfois comme une faiblesse en l’absence d’alternative.
Mais tout en perfectionnant sa « spéciale », dont l’efficacité rappelait que
Garrincha avait vécu sur le même
dribble tout au long de sa carrière, il
aura su rapidement élargir le spectre
de son modus operandi. Coups
francs, frappes lointaines, il aura juste
eu du mal à rendre son jeu de tête
menaçant et régulier.
Sa dimension de leader, tout au long
de son histoire bleue, est un peu plus
difficile à appréhender.
Platini fut un leader instantané, réclamant le ballon à Henri Michel pour
son premier coup franc en bleu lors de
sa première sélection contre la Tchécoslovaquie (2-2, le 27 mars 1976).
Thierry Henry, lui, aura été un personnage en sélection, mais d’un autre
LE TOP 10 DES BUTEURS EN BLEU
Jaune
Bleu
Jaune
Décisif
en phases finales
type ; on ne l’a jamais vraiment imaginé drapé de son autorité et de son
charisme dans une statue de commandeur, comme s’il fallait jouer
moins près du but et de ses statistiques pour fédérer tout à fait. Et la
question du leader, au bout de dix ans
de vie en sélection, pose fatalement la
question de sa relation avec Zidane,
et de son mystère.
Il aura manqué une complicité naturelle au respect de leur relation
humaine. Il aura manqué beaucoup
de ballons à la réussite de la relation
technique. Henry fut passeur pour
Zidane, Zidane offrit des balles de but
à Henry, mais il aura fallu attendre
France-Brésil (1-0, en quarts de finale
de la Coupe du monde 2006) et un
coup franc de Zidane pour qu’Henry
marque sur une passe décisive du
maître, pendant que Roberto Carlos
laçait ses chaussures.
Comme Zidane, et mieux que Platini,
Henry aura laissé une trace profonde
en phase finale. Il émarge à la génération dorée qui aura disputé deux
finales de Coupe du monde et remporté un Euro en l’espace de huit ans.
Comme Zidane, il aura étendu la
contagion de ses exploits comme de
ses difficultés, selon une influence qui
ne s’est pas démentie dans le temps.
Elle fut plus souvent positive. En
1998, jusqu’à la finale, ce qui n’est
pas rien et fait une énorme différence,
il avait été plus performant que
Zidane, inscrivant trois buts ainsi
qu’un tir au but important, face à l’Italie en quarts. En 2000, il avait plané
sur le Championnat d’Europe. En
2006, trois buts décisifs et un penalty
arraché en demi-finales auront amené les Bleus à Berlin.
Cette influence fut parfois négative.
Lorsque Thierry Henry se blesse juste
avant le Mondial 2002, et que
l’impuissance le pousse à l’expulsion,
les Bleus rentrent à la maison, comme
à l’Euro 2004, qui le laisse en situation
d’échec personnel en dépit d’un doublé contre la Suisse (3-1). Comme Platini, et bien plus que Zidane, épargné
au-delà de l’Euro 96, Henry aura parfois slalomé entre les critiques. Elles
n’auront pas toutes porté sur son jeu.
Il promène le paradoxe d’une passion
pour le football sans équivalent dans
la région des millionnaires du foot, et
le reproche d’une arrogance à l’instant de considérer ses buts.
Avec ce record prestigieux, et la
constance qui lui a valu d’être élu cinq
fois meilleur joueur français de
l’année par France Football, un autre
record, la place de Thierry Henry au
panthéon du football français ne va
pas beaucoup l’éloigner du sommet.
Platini et Zidane sont devant. On
allait dire « bien sûr », et l’on va ajouter « pour l’instant », puisque Henry a
trente ans. Mais la question s’invite
naturellement dans le débat : Thierry
Henry, meilleur buteur de l’histoire de
l’équipe de France, n’est-il pas, déjà,
le troisième joueur français de l’histoire, même sans jamais avoir reçu le
Ballon d’Or de Kopa ou de Jean-Pierre
Papin ? Le débat est difficile à trancher. C’est l’avantage des records :
même s’ils ne disent pas tout, les
chiffres départagent.
Noir
Noir
EN 1977, MICHEL PLATINI était
international depuis un an. C’était
l’année de la naissance de David Trezeguet, à Rouen, et de Thierry Henry,
aux Ulis. Est-ce le hasard ou l’émulation qui fait les générations spontanées ? Trente ans plus tard, les deux
hommes l’ont délesté de ses records
de meilleur buteur étranger de la
Juventus et de meilleur buteur de
l’histoire de l’équipe de France.
Et Henry, à trente ans, a encore l’âge
d’agrandir son territoire et d’intimider les générations futures.
La marque que vient d’atteindre
Thierry Henry, au bout de sa quatrevingt-quinzième sélection, était
certes plus envisageable, par
exemple, que les treize buts de Just
Fontaine dans une phase finale de
Coupe du monde, mais elle ne l’était
pas forcément pour lui, en regard de
son profil initial, puisque des buteurs
comme Papin ou Djorkaeff n’avaient
pu que s’en approcher.
Et puis, comme Platini, Henry ne se
résumera jamais à ses buts. Platini
était meneur et buteur. Henry aura
été joueur et buteur, ne s’écartant
jamais de ses devoirs ni de ses qualités pour se consacrer à l’art égoïste de
finir le travail des autres.
Ses premières sélections avaient affiché l’évidence de son talent et l’incertitude de sa position. Sa vitesse et ses
dribbles n’avaient pas d’équivalent
dans l’équipe de France championne
du monde en 1998. À vingt ans, il lui
donna des jambes tout au long de la
compétition, participant à tous les
matches sauf à la finale, parce que
Marcel Desailly avait été expulsé,
peut-être, parce qu’Aimé Jacquet
voulait offrir une apothéose à Christophe Dugarry, sûrement.
7
Bleu
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FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) – ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6
Et l’avion apparut…
Les Bleus ont atterri aux Féroé à trois heures et demie du coup d’envoi. Après le match, nouvel imprévu : ils ont passé la nuit sur place.
THORSHAVN –
de notre envoyé spécial
LES BLEUS ont finalement dormi aux
îles Féroé, hier soir. Pas la nuit qu’ils
avaient prévu d’y passer. Vendredi
soir, ils étaient à Bergen, en Norvège,
au lieu d’être à Thorshavn, capitale
des îles Féroé, et hier ils se sont couchés à Thorshavn au lieu de retrouver
leur chambre de Clairefontaine. On
arrive difficilement sur cet archipel.
On n’en part pas facilement non plus.
Quelques minutes après la victoire
des Bleus, les joueurs se livraient à un
décrassage improvisé sur le terrain du
Torsvollur Stadium.
Dirigeants et staff avaient alors compris qu’un retour nocturne au pays
serait impossible. À cause du brouillard et du vent contraire, à cause d’un
pilote trop sollicité en peu de temps, à
cause d’un avion trop chargé pour un
vol de nuit car six personnes de plus
qu’à l’aller devaient y embarquer
pour regagner Paris. L’avion, en
outre, aurait dû effectuer une escale à
Aberdeen, en Écosse, sans certitude,
ensuite, de pouvoir redécoller pour la
France… Un risque jugé trop lourd,
après l’interminable périple vécu par
les Bleus pour arriver à poser un crampon sur ces îles perdues.
Ils décolleront ce matin à 10 heures. Si
le ciel le veut… Si le ciel n’est pas le
même qu’hier matin, lorsqu’il laissait
encore libre cours aux caprices du
brouillard. Deux fois, vendredi, le
pilote danois de la compagnie suédoise SCW avait dû renoncer à se
poser sur l’étroite piste de l’aéroport
de Vagar. Envisagée la veille, la solution du ferry au départ d’Aberdeen a
été abandonnée. Les responsables
français ont préféré privilégier
l’avion, après une nuit à l’hôtel Scandic, à Bergen. « On a pu avoir neuf
bonnes heures de sommeil, racontera
Bacary Sagna. Au réveil, on était un
peu patraques quand même. Après,
c’est dans la tête que ça se joue. »
Frayeur
à l’atterrissage
demandant aux Féroïens de différer à
demain leur départ pour l’Ukraine, où
ils joueront mercredi. L’autre option
aurait conduit à essayer de reporter le
match au 17 novembre et d’annuler le
match amical prévu la veille, au Stade
de France, contre le Maroc. Mais le
match aurait-il eu lieu, alors, à Thorshavn, où le foot, d’ordinaire, est déjà
en hibernation en novembre ? Ou à
Copenhague, ville de repli la plus probable ?
Préparation…
accélérée
Quand le car des Français quitte le
parking de l’aéroport, à 12 h 47, ces
spéculations sont déjà périmées. La
France pourra jouer au moment prévu, à l’endroit prévu. Mais le temps
presse. Escorté par deux motards de
la police locale, le car des Bleus roule
à 110 km/h le long des fjords et des
torrents qui dévalent de ces collines à
l’herbe épaisse, territoire des roismoutons.
13 h 25 : les Bleus pénètrent dans le
hall de l’hôtel Foroyar, sur les hauteurs de Thorshavn, pour la mise au
vert la plus courte de l’histoire
moderne de la sélection. Le match
« Foroyar-Frakland » débute dans
2 h 35… Il faut tout faire, alors, en
accéléré. La séance vidéo comme le
repas uniquement à base de… pâtes.
« On a mis en l’air des années de
théorie sur la préparation d’un match,
s’amusera Raymond Domenech, le
6-0 en poche. On a fait n’importe
quoi ! »
En arrivant au Torsvollur Stadium,
Landreau croise Mikkelsen. « Vous
êtes fatigués ? » lui demande le gardien des Féroé. « Je n’ai pas osé lui
dire que oui, soufflera le portier du
PSG. J’avais lu que ce type avait dû
demander deux jours de congé à son
employeur pour jouer ce match et je
ne me sentais pas de me plaindre
devant lui. » Quand Landreau
s’exprime face aux micros, il est
19 heures. Le périple a été digéré. Il
espère, comme d’autres, pouvoir
regarder le match de rugby. Un
membre de la délégation se renseigne
sur les chaînes reçues par satellite à
l’hôtel des Bleus. À chaque soir suffit
sa peine…
THORSHAVN. – Il est un peu plus de 13 h 30 (12 h 30, heure
locale), hier, lorsque l’équipe de France débarque enfin en
terre féroïenne (ci-dessus). Au moment de balayer leurs
doutes sur le tarmac de Vagar, après un atterrissage
particulièrement scabreux, Florent Malouda, Nicolas Anelka
et Mathieu Flamini (ci-contre, de gauche à droite) peinent à
retrouver le sourire. Et quand il faut regagner le bus qui
conduit les joueurs au Torsvollur Stadium, Jérôme Rothen,
lui, porte encore sur le visage les stigmates d’un périple
pénible et mouvementé.
(Photo Didier Fèvre)
PAGE 7
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Jaune
Rouge
(*) Ajouter une heure pour avoir
l’heure française.
Jaune
JÉRÔME TOUBOUL
(avec J.-M. B. et D. D.)
Noir
Bleu
Noir
Il est 12 h 15 (*), hier, quand enfle la
rumeur d’une arrivée imminente du
vol 937. À bord de l’avion, ils sont
quarante-sept à avoir pris place au
départ de la Norvège. La piste, au
loin, est bordée par une nappe de
brouillard sur les collines. Sur le parking de l’aéroport, un car attend les
Français. Soudain, devant de larges
baies vitrées, un frémissement balaie
la salle d’attente : « L’avion arrive ! »
À 12 h 35, le fuselage blanc et jaune
de la compagnie suédoise s’approche
de la piste. Depuis plusieurs minutes,
des turbulences agitent l’appareil.
Mais la dernière secousse, alors que
l’avion a déjà sorti son train d’atterrissage, va être impressionnante : à
quelques mètres du sol, l’appareil
penche brusquement vers la gauche !
On croit, un bref instant, que l’aile
pourrait finir par toucher la piste…
Fr a y eur v it e di s s ipée p a r l a
manœuvre du pilote, qui ne tarde pas
à remettre son avion en équilibre.
« Ouh ! là, là ! » s’exclame Rothen,
assis juste à côté de l’aile inclinée vers
le tarmac. Assis sur la rangée d’en
face, Makelele se tient la tête entre les
mains…
« J’ai eu très, très, très peur, avouera
Sagna en quittant le stade. Surtout
que j’étais du côté où l’avion penchait, et plus ça allait, plus je voyais le
sol se rapprocher ! » « On a eu un peu
peur car l’avion a atterri assez vite et
de travers, confirmera Franck Ribéry.
Mais on s’est accrochés ! » Noël
Le Graët, vice-président de la Fédération, est le premier à traverser l’aéroport jusqu’au car. Puis surgissent Bruno Martini, le préparateur des
gardiens, Mickaël Landreau, Florent
Malouda… Jean-Pierre Escalettes est
le seul à glisser quelques mots devant
une quinzaine de journalistes. « On
est arrivés en bon état, lance le président de la Fédération. Un peu d’aventure, ça ne fait pas de mal. Quand,
faute d’un accord, les Ukrainiens
nous ont imposé un tirage au sort
pour déterminer le calendrier du
groupe, on savait qu’on risquait ça en
venant aux Féroé en octobre. On l’a
eu… Si on avait pu organiser les
dates comme on le souhaitait, on
aurait évité une telle période pour
venir ici car on connaît le climat. On
s’en est sortis, tant mieux. Car, si on
n’avait pas pu jouer, cela aurait poser
des problèmes de calendrier. »
Que se serait-il donc passé si les Bleus
n’avaient pu être présents, hier, sur
l’archipel féroïen ? Avant le coup
d’envoi, le délégué de l’UEFA, le Hongrois Sandor Berzy, a affirmé
qu’aucune autre solution n’avait été
fixée. Deux hypothèses, cependant,
étaient envisagées. L’une consistait à
organiser le match aujourd’hui, en
8
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) – ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6
Ribéry les a bien aidés
Le joueur du Bayern Munich a eu une influence capitale sur le jeu de ses coéquipiers, en offrant des solutions et deux passes décisives.
L’HOMME CLÉ : RIBÉRY (7).
Positionné en meneur axial, derrière la paire Henry-Anelka,
passeur décisif pour Benzema, Franck Ribéry (qui déborde
ici Simun Samuelsen) a donné le ton de la rencontre en
imprimant notamment beaucoup de rythme et de
percussion. (Photo Didier Fèvre)
SON REMPLACEMENT dès la soixante-troisième minute laisse à penser
qu’il a été économisé pour la rencontre de mercredi. Il en avait assez fait
comme ça. Placé dans une position axiale, il a donné de l’air aux Bleus en
« déchirant » la défense des îles Féroé et en offrant le premier but à Anelka
(hors-jeu). Il poursuivit aussitôt son travail de sape, alla chercher des ballons
importants dans les pieds de ses adversaires, réussit de nombreux dribbles, le
tout sans négliger les appels de ses attaquants. Il donna encore une deuxième
passe décisive à Benzema, sur coup franc, avant de laisser sa place à BEN
ARFA, qui provoqua le coup de pied arrêté sur lequel Rothen marqua son but
avant d’inscrire le sien, le sixième des Bleus. Pour une première, ça ira…
THORSHAVN –
de notre envoyé spécial
LANDREAU (5) : il n’a rien eu de compliqué à faire. Mais il aurait dû aller
chercher un corner qui arriva dans ses
6 mètres et sur lequel les îles Féroé faillirent marquer.
SAGNA (5) : le défenseur d’Arsenal a
rarement été mis en difficulté, bien sûr.
Mais il a semblé manquer d’autorité et
a manqué de justesse dans ses centres.
THURAM (5,5) : il a vécu un premier
quart d’heure un peu laborieux avant
de gérer tranquillement son match et
celui de ses coéquipiers. Des tribunes,
on entend tout, à Thors havn. On a surtout entendu Thuram.
ABIDAL (4,5) : vu le score, sa note
pourrait paraître sévère. Mais le Barcelonais a commis de nombreuses approximations dans ses placements vraiment étonnants. Une grosse erreur en
début de match, quelques prises de
risques inutiles et une faute de marquage qui faillit amener un but (78e).
Un match dans l’axe, comme il l’aime,
mais un match décevant. Avec davantage de concentration, il en réussira
beaucoup d’autres.
EVRA (6) : encore un peu de déchet
dans son jeu vers l’avant, mais une
agressivité qui tranquillise, des montées mordantes et une implication
décisive sur le second but de Benzema.
MAKELELE (4,5) : souvent en retard,
pas toujours concentré ni concerné, le
joueur de Chelsea n’a pas semblé vraiment passionné par le sujet du jour. Il a
dû s’économiser pour son retour à
Nantes, mercredi. On dira ça comme
ça…
TOULALAN (5,5) : le Lyonnais a manqué de régularité. Mais son rôle à la
récupération fut important et son jeu
long s’améliora au fil de la rencontre.
ROTHEN (7) : le Parisien rêvait de son
retour en bleu depuis longtemps. Lui
aussi a mis quelques minutes avant de
se mettre au niveau, mais il a très vite
eu une influence positive sur le jeu
français, par ses centres, ses passes
courtes, ses renversements et son
replacement défensif. Il a même marqué un but, superbe, sur un coup franc
direct (65e).
RIBÉRY (7) : voir ci-dessus.
ANELKA (5,5) : l’attaquant de Bolton
n’a pas réalisé le match de sa vie et n’a
pas touché beaucoup de bons ballons
à l’approche de la surface des îles
Féroé, mais il a inscrit le premier but
ÉCOSSE - UKRAINE : 3-1
Qui arrêtera
l’Écosse ?
Les Écossais ont éliminé l’Ukraine et gardent
la tête du groupe B.
ÉCOSSE - UKRAINE : 3-1 (2-1)
Temps doux. Pelouse en bon état. 51 336 spectateurs. Arbitre : M. Vink (HOL).
Buts. –ÉCOSSE :Miller (4e),McCulloch(10e), McFadden(68e) ;UKRAINE: Chevtchenko (24e). Avertissements. – Écosse : McCulloch (45e + 3, contestation), Miller (72e,
accrochage de Yezersky) ; Ukraine : Nesmachniy (3e, tacle irrégulier sur Brown),
Chevtchenko (15e, tirage de maillot de Brown), Vorobei (36e, tacle irrégulier sur Hutton), Rotan (70e, croc-en-jambe sur Brown).
ÉCOSSE : Gordon – Hutton, Weir, McManus,Naysmith – Brown (Maloney, 77e), Ferguson (cap.), Pearson, McCulloch (Dailly, 59e) – McFadden (O’Connor, 81e) – Miller.
Entraîneur : A. McLeish.
UKRAINE: Chovkovski–Timochtchouk(Chelaïev,73e),Kucher,Chygrinski–Yezersky, Goussev (Rotan, 46e), Voronine, Vorobeï (Nazarenko, 62e), Nesmachniy – Chevtchenko (cap.) – Hladkiy. Entraîneur : O. Blokhine.
GLASGOW –
e
(7 ), celui qui a libéré ses coéquipiers. Il
aurait dû être signalé hors-jeu. Il ne l’a
pas été. Légèrement blessé à la cuisse,
lors d’un entraînement jeudi, il a été
ménagé et a cédé sa place à la pause à
BENZEMA (note : 7,5), qui a prolongé
son formidable début de saison lyon-
nais en bleu. Sans même parler des différences qu’il a encore effectuées balle
au pied, il a inscrit deux buts en
45 minutes. Il en est à trois en cinq
sélections, sans jamais avoir été titularisé. Le présent de l’équipe de France,
c’est aussi lui. Il l’a confirmé hier.
HENRY (6,5) : ça y est, c’est fait : il a
égalé le record du nombre de buts en
sélection détenu par Michel Platini en
marquant pour la 41e fois en équipe de
France (8e) (lire page 6). Il a failli le
battre à plusieurs reprises, plus tard,
mais il manqua de réalisme. Dans
l’ensemble, le Barcelonais n’était d’ailleurs pas dans un grand jour et n’a pas
toujours eu le geste juste. Mais la
domination des Bleus et son sens du
jeu lui permirent de délivrer deux
passes décisives. C’est l’essentiel.
SÉBASTIEN TARRAGO
RAYMOND DOMENECH, le sélectionneur français, salue l’état d’esprit des Bleus dans des conditions exceptionnelles.
« Les joueurs ont été forts »
Le voyage de Thorshavn restera finalement un bon souvenir et, pour le
sélectionneur, un moment où il aura pu mesurer la force mentale de
ses joueurs. Mais Raymond Domenech aura également apprécié la
façon dont son équipe a su déjouer très vite les dangers de ce match.
Tout reste cependant à faire car « il manque encore six points », dit-il.
– Avez-vous craint que les
conditions particulières de ce
voyage produisent des effets
« Ici, on peut jouer
en juin, août,
septembre »
– Vous auriez préféré jouer
dimanche ?
– Non, cela aurait été encore pire. On
L’Allemagne première qualifiée,
le Portugal se replace
Le match à quatre continue dans le groupe A même si la Serbie et la Finlande piétinent après leurs nuls respectifs. Après
une longue interruption, la Pologne a fini par battre difficilement le Kazakhstan (3-1), qui avait ouvert le score. Elle
conserve la tête, mais le Portugal, qui a obtenu une victoire
indispensable en Azerbaïdjan (2-0), reprend la deuxième
place à la Finlande. Les deux équipes seront opposées lors de
la dernière journée.
GROUPE C : LA TURQUIE EN DANGER. – Résultat exécrable pour les Turcs, tenus en échec en Moldavie (1-1). Ils
n’ont plus que 1 point d’avance sur la Norvège. Victorieux
3-2 des Bosniaques, qui gardent tout de même un mince
espoir, les Grecs comptent 5 points d’avance avant de se
déplacer chez leurs voisins, mercredi.
GROUPE D : L’ALLEMAGNE QUALIFIÉE. – Grâce à leur
nul en Irlande (0-0), les Allemands sont les premiers qualifiés
pour la phase finale. Le nom du second qualifié peut être
connu dès mercredi si les Tchèques ne perdent pas en Alle-
magne. Dans ce cas, les Irlandais, qui n’ont plus que deux
rencontres à disputer, ne pourront plus combler leur retard.
GROUPE E : RENDEZ-VOUS À MOSCOU. – Les Croates
ont battu l’Israël (1-0) et fait un grand pas vers la qualification, tandis que les Anglais, victorieux de l’Estonie (3-0),
joueront donc un match capital en Russie, mercredi.
GROUPE F : L ’ESPAGNE ASSURE. – Statu quo après les
succès de la Suède au Liechtenstein (3-0) et de l’Espagne au
Danemark (3-1). La première place devrait se jouer le
17 novembre en Espagne, à moins que l’Irlande du Nord, qui
doit encore rencontrer les deux premiers du groupe, ne
refasse son retard de 6 points.
GROUPE G : LA ROUMANIE EN POLE. – Les Roumains
prennent seuls la tête après leur succès face aux Pays-Bas
(1-0). Les joueurs de Van Basten sont tout de même en meilleure position que les Bulgares, à 2 points, puisque les deux
équipes doivent encore disputer trois matches et que se profile le 17 novembre un crucial Bulgarie-Roumanie.
HIER
GROUPE A
La Finlande piétine
BELGIQUE - FINLANDE : 0-0
Tempsfrais. Pelousegrasse.15 000 spectateursenviron.Arbitre: M. Kapitanis(CHY).
Avertissements. – Belgique : Mirallas (73e, antijeu) ; Finlande : A. Eremenko (43e,
contestation).
BELGIQUE : Stijnen – Gillet, Kompany, Van Buyten, Lombaerts – Simons – Mudingayi, Haroun (Goor, 67e), Grégoire (Sonck, 67e) – Mirallas (Sterchele, 83e), Dembele.
Entraîneur : R. Vandereycken.
FINLANDE: Jääskelainen–Pasanen,Tihinen,Hyypiä, Kallio–R. Eremenko,Riihilahti, Sjölund – J. Johansson (Kuqi, 87e), Kolkka – A. Eremenko. Entraîneur : R. Hodgson.
AZERBAÏDJAN - PORTUGAL : 0-2 (0-2)
22 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Bebek (CRO). Buts : Bruno Alves (12e), Hugo
Almeida (45e).
PORTUGAL : Ricardo – Miguel (Ribeiro, 75e), Ricardo Carvalho, Bruno Alves, Paulo
Ferreira– Miguel Veloso,Maniche,Deco – CristianoRonaldo,HugoAlmeida, Quaresma (Nani, 70e). Entraîneur : L. F. Scolari.
DÉJÀ JOUÉS. – 16 août 2006 : Belgique-Kazakhstan, 0-0. 2 septembre : Serbie-Azerbaïdjan,
1-0 ; Pologne-Finlande, 1-3. 6 septembre : Azerbaïdjan-Kazakhstan, 1-1 ; Finlande-Portugal,
1-1 ; Arménie-Belgique, 0-1 ; Pologne-Serbie, 1-1. 7 octobre : Arménie-Finlande, 0-0 ; Kazakhstan-Pologne, 0-1 ; Serbie-Belgique, 1-0 ; Portugal-Azerbaïdjan, 3-0. 11 octobre : Belgique-Azerbaïdjan, 3-0 ; Kazakhstan-Finlande : 0-2 ; Serbie-Arménie : 3-0 ; Pologne-Portugal : 2-1.
15 novembre : Finlande-Arménie, 1-0 ; Belgique-Pologne, 0-1 ; Portugal-Kazakhstan, 3-0.
24 mars 2007 : Pologne-Azerbaïdjan, 5-0 ; Portugal-Belgique, 4-0 ; Kazakhstan-Serbie, 2-1.
28 mars : Azerbaïdjan-Finlande, 1-0 ; Pologne-Arménie, 1-0 ; Serbie-Portugal, 1-1. 2 juin : Finlande-Serbie, 0-2 ; Kazakhstan-Arménie, 1-2 ; Azerbaïdjan-Pologne, 1-3 ; Belgique-Portugal, 1-2.
6 juin : Arménie-Pologne, 1-0 ; Finlande-Belgique, 2-0 ; Kazakhstan-Azerbaïdjan, 1-1. 22 août :
Finlande-Kazakhstan, 2-1 ; Arménie-Portugal, 1-1 ; Belgique-Serbie, 3-2. 8 septembre : SerbieFinlande, 0-0 ; Portugal-Pologne, 2-2. 12 septembre : Finlande-Pologne, 0-0 ; Kazakhstan-Belgique, 2-2 ; Portugal-Serbie, 1-1.
Les deux matches entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont été annulés, aucune équipe ne marquant de
point.
Azerbaïdjan-Portugal ......................... 0-2
Belgique-Finlande .............................. 0-0
Arménie-Serbie .................................. 0-0
Pologne-Kazakhstan .......................... 3-1
Buts. – POLOGNE : Smolarek (55e, 63e,
65e) ; KAZAKHSTAN : Biakov (19e).
Pts J.
— —
1. Pologne 24 12
2. Portugal 20 11
3. Finlande 20 12
4. Serbie
17 11
5. Belgique 12 11
6. Arménie 9 9
7. Kazakhstan 7 11
8. Azerbaïdjan 5 8
G.
—
7
5
5
4
3
2
1
1
N.
—
3
5
5
5
3
3
4
2
P. p.
— —
2 20
1 21
2 11
2 13
5 10
4 4
6 9
5 3
c.
—
10
9
6
8
14
8
18
16
Diff.
—
+10
+12
+5
+5
-4
-4
-9
-13
RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i
17 octobre : Kazakhstan-Portugal, Azerbaïdjan-Serbie, Belgique-Arménie. Samedi
17 novembre : Serbie-Kazakhstan, FinlandeAzerbaïdjan, Portugal-Arménie, Pologne-Belgique. Mercredi 21 novembre : AzerbaïdjanBelgique, Serbie-Pologne, Portugal-Finlande,
Arménie-Kazakhstan.
GROUPE C
GROUPE D
GROUPE E
JEAN-MARC BUTTERLIN
Les Écossais
connurent
quelques frayeurs
Les Ukrainiens sortirent la tête de l’eau
sur un centre dévié de Nesmachniy,
lorsque Chevtchenko, plutôt discret,
profita d’un contrôle… de la main raté
de Naysmith pour inscrire, en force, le
but de l’espoir (24e). Cela changea
totalement la physionomie du match.
GROUPE F
JÉRÔME LE FAUCONNIER
FLETCHER REVIENT. – Blessé
depuis la victoire en France (1-0), Darren Fletcher fera son retour en Géorgie.
En revanche, McLeish devra se passer
de McCulloch et O’Connor.
GROUPE G
HIER
HIER
HIER
HIER
HIER
Moldavie - Turquie ..................... 1-1
Chypre - Galles .......................... 3-1
Buts. – MOLDAVIE : Frunza (17e) ; TURQUIE : Umit Karan (62e).
Buts. – CHYPRE : Okkas (59e, 68e), Charalambides (79e) ; GALLES : Collins (21e).
Angleterre - Estonie ................... 3-0
Croatie - Israël ........................... 1-0
Danemark - Espagne ................. 1-3
Liechtenstein - Suède ................ 0-3
Roumanie - Pays-Bas ................. 1-0
Biélorussie - Luxembourg .......... 0-1
But : Eduardo Da Silva (52e).
Eire - Allemagne ........................ 0-0
Slovaquie - Saint-Marin ............. 7-0
Buts : Ljungberg (19e), Wilhelmsson (29e),
A. Svensson (56e).
But : Leweck (90e + 5).
Hongrie - Malte ......................... 2-0
Buts : Feczesin (34e), Tözser (77e)
Grèce - Bosnie-Herzégovine ...... 3-2
Buts. – GRÈCE : Charisteas (10e), Gekas
(57e), Liberopoulos (72e) ; BOSNIE-HERZÉGOVINE : Hrgovic (55e, Ibisevic (90e).
Classement
Pts J. G. N. P. p.
— — — — — —
1. Grèce
22 9 7 1 1 17
2. Turquie 18 9 5 3 1 22
3. Norvège 17 9 5 2 2 20
4. Bosnie-H. 13 10 4 1 5 16
5. Hongrie 12 10 4 0 6 10
6. Moldavie 6 10 1 3 6 6
7. Malte
5 9 1 2 6 7
c.
—
9
9
8
19
17
17
19
Diff.
—
+8
+13
+12
-3
-7
-11
-12
DÉJÀ JOUÉS.– 2 septembre 2006 : Moldavie-Grèce, 0-1 ; Hongrie-Norvège, 1-4 ;
Malte - Bosnie-Herzégovine, 2-5. 6 septembre : Norvège-Moldavie, 2-0 ; Bosnie-Herzégovine - Hongrie, 1-3 ; Turquie-Malte, 2-0.
7 octobre : Moldavie - Bosnie-Herzégovine,
2-2 ; Hongrie-Turquie, 0-1 ; Grèce-Norvège,
1-0. 11 octobre : Bosnie-Herzégovine Grèce, 0-4 ; Malte-Hongrie, 2-1 ; Turquie-Moldavie, 5-0. 24 mars 2007 : Moldavie-Malte,
1-1 ; Grèce-Turquie, 1-4 ; Norvège - BosnieHerzégovine, 1-2. 28 mars : Turquie-Norvège,
2-2 ; Malte-Grèce, 0-1 ; Hongrie-Moldavie,
2-0. 2 juin : Grèce-Hongrie, 2-0 ; NorvègeMalte, 4-0 ; Bosnie-Herzégovine - Turquie,
3-2. 6 juin : Grèce-Moldavie, 2-1 ; BosnieHerzégovine - Malte, 1-0 ; Norvège-Hongrie,
4-0. 8 septembre : Moldavie-Norvège, 0-1 ;
Hongrie - Bosnie-Herzégovine 1-0 ; Malte-Turquie, 2-2. 12 septembre : Norvège-Grèce,
2-2 ; Turquie-Hongrie, 3-0 ; Bosnie-Herzégovine - Moldavie, 0-1.
RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i
17 octobre : Bosnie-Herzégovine - Norvège,
Turquie-Grèce, Malte-Moldavie. Samedi
17 novembre : Moldavie-Hongrie, NorvègeTurquie, Grèce-Malte. Mercredi
21 novembre 2007 : Malte-Norvège, Turquie - Bosnie-Herzégovine, Hongrie-Grèce.
(24e),
(32e,
57e),
Buts : Hamsik
Sestak
Sapara (37e), Skrtel (51e), Holosko (54e),
Durica (76e s.p.).
Pts J.
— —
1. Allemagne 23 9
2. Rép. tchèque 20 9
3. Eire
15 10
4. Slovaquie 13 10
5. Chypre 13 9
6. Galles
10 9
7. St-Marin 0 10
G.
—
7
6
4
4
4
3
0
N. P. p.
— — —
2 0 31
2 1 19
3 3 14
1 5 27
1 4 16
1 5 14
0 10 1
c.
—
4
4
11
20
17
16
50
Diff.
—
+27
+15
+3
+7
-1
-2
-49
DÉJÀ JOUÉS. – 2 septembre 2006 : République tchèque - Galles, 2-1 ; Allemagne-Eire,
1-0 ; Slovaquie-Chypre, 6-1. 6 septembre :
Saint-Marin - Allemagne, 0-13 ; Slovaquie République tchèque, 0-3. 7 octobre : République tchèque - Saint-Marin, 7-0 ; Galles-Slovaquie, 1-5 ; Chypre-Eire, 5-2. 11 octobre :
Eire - République tchèque, 1-1 ; SlovaquieAllemagne, 1-4 ; Galles-Chypre, 3-1.
15 novembre : Eire - Saint-Marin, 5-0 ;
Chypre-Allemagne, 1-1. 7 février 2007 :
Saint-Marin - Eire, 1-2. 24 mars : République
tchèque - Allemagne, 1-2 ; Eire-Galles : 1-0 ;
Chypre-Slovaquie, 1-3. 28 mars : Galles Saint-Marin, 3-0 ; Eire-Slovaquie, 1-0 ; République tchèque - Chypre, 1-0. 2 juin : Allemagne - Saint-Marin, 6-0 ; Galles - République tchèque, 0-0. 6 juin :
Allemagne-Slovaquie, 2-1. 22 août : SaintMarin - Chypre, 0-1. 8 septembre : SaintMarin - République tchèque, 0-3 ; Galles-Allema gn e, 0 - 2 ; S l ova q u ie -E i r e, 2 - 2 .
12 septembre : République tchèque - Eire,
1-0 ; Slovaquie-Galles, 2-5 ; Chypre - SaintMarin, 3-0.
RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i
17 octobre : Allemagne - République
tchèque, Eire-Chypre, Saint-Marin - Galles.
Samedi 17 novembre : République tchèque
- Slovaquie, Allemagne-Chypre, Galles-Eire.
Mercredi 21 novembre : Chypre - République tchèque, Allemagne-Galles, SaintMarin - Slovaquie.
ÉQUIPE DE FRANCE ESPOIRS
Kaboul est O.K.
Les Espoirs français se sont entraînés hier matin, au
lendemain de leur large victoire sur la
Bosnie-Herzégovine (4-0), à Albi, qui a laissé peu de
traces. Des titulaires de la veille, soumis au traditionnel
décrassage, selus Gouffran et Marveaux ont été
ménagés, en raison de coups reçus, mais leur état de
santé n’inspire pas d’inquiétude. Ceux qui avaient peu ou
pas joué ont participé à une séance plus soutenue. Parmi
eux, Younès Kaboul, ne se ressentant plus de la cuisse
gauche, s’est dépensé sans compter et devrait donc
retrouver sa place en défense centrale, mardi, en
Roumanie. Les places seront chères en milieu de terrain.
La fin de la journée a été consacrée à de la
balnéothérapie et à une double séance télé, d’abord pour
leurs aînés du football, ensuite pour le rugby. Les Bleuets
rejoindront Toulouse en soirée, d’où ils décolleront
demain matin pour Iasi et un entraînement à huis clos à
l’heure du match (17 heures, 16 heures en France).
– F. L. D.
PAGE 8
ANGLETERRE ESTONIE : 3-0 (3-0)
86 655 spectateurs. Arbitre : M. Vollquartz (DAN). Buts : Wright-Phillips
(11e), Rooney (32e), Rähn (33e c.s.c.).
Avertissements. – Estonie : Rähn
(15e), Lindpere (73e).
ANGLETERRE:Robinson–Richards,
Campbell, Ferdinand (Lescott, 46e),
A. Cole (P. Neville, 50e) – Wright-Phillips, Gerrard (cap.), Barry, J. Cole –
Rooney,Owen (Lampard,70e). Entraîneur : S. McClaren.
Pts J.
— —
1. Croatie 26 10
2. Angleterre 23 10
3. Russie
18 9
4. Israël
17 10
5. Macédoine 8 9
6. Estonie
4 11
7. Andorre
0 9
G.
—
8
7
5
5
2
1
0
N.
—
2
2
3
2
2
1
0
P. p.
— —
0 25
1 21
1 14
3 17
5 7
9 3
9 2
c.
—
4
2
4
11
11
21
36
Diff.
—
+21
+19
+10
+6
-4
-18
-34
DÉJÀ JOUÉS. – 16 août 2006 : EstonieMacédoine, 0-1. 2 septembre : AngleterreAndorre, 5-0 ; Estonie-Israël, 0-1. 6 septembre : Russie-Croatie, 0-0 ; Israël-Andorre,
4-1 ; Macédoine-Angleterre, 0-1. 7 octobre :
Angleterre-Macédoine, 0-0 ; Croatie-Andorre,
7-0 ; Russie-Israël, 1-1. 11 octobre : CroatieAngleterre, 2-0 ; Russie-Estonie, 2-0 ;
Andorre-Macédoine, 0-3. 15 novembre :
Israël-Croatie, 3-4 ; Macédoine-Russie, 0-2.
24 mars 2007 : Israël-Angleterre, 0-0 ; Estonie-Russie, 0-2 ; Croatie-Macédoine, 2-1.
28 mars : Andorre-Angleterre, 0-3 ; IsraëlEstonie, 4-0. 2 juin : Estonie-Croatie, 0-1 ;
Russie-Andorre, 4-0 ; Macédoine-Israël, 1-2.
6 juin : Croatie-Russie, 0-0 ; Andorre-Israël,
0-2 ; Estonie-Angleterre, 0-3. 22 août : Estonie-Andorre, 2-1. 8 septembre : AngleterreIsraël, 3-0 ; Russie-Macédoine, 3-0 ; CroatieEstonie, 2-0. 12 septembre :
Andorre-Croatie, 0-6 ; Macédoine-Estonie,
1-1 ; Angleterre-Russie, 3-0.
RESTENT À JOUER.– Mercredi
17 octobre : Macédoine-Andorre, RussieAngleterre. Samedi 17 novembre : Macédoine-Croatie, Israël-Russie, Andorre-Estonie.
Mercredi 21 novembre : Angleterre-Croatie,
Israël-Macédoine, Andorre-Russie.
Slovénie - Albanie ..................... 0-0
Islande - Lettonie ....................... 2-4
Buts. – ISLANDE : E. Gudjohnsen(3e, 52e)
;
LETTONIE : Klava (26e), Laizans (30e), Verpakovskis (36e, 46e).
DANEMARK ESPAGNE : 1-3 (0-2)
19 849 spectateurs. Arbitre :
M. Michel (SLQ). Buts. – DANEMARK :
Tomasson (88e) ; ESPAGNE : Tamudo
(14e), Sergio Ramos (40e), Riera (89e).
ESPAGNE : Casillas (cap.) – Sergio
Ramos, Albiol, Marcena, Capdevila –
Albelda (Pablo Ibañez, 64e) – Joaquin
(Riera, 69e), Fabregas (Luis Garcia,
79e), Xavi, Iniesta – Tamudo. Entraîneur : L. Aragones.
Classement
Pts J. G. N. P. p.
— — — — — —
1. Suède
22 9 7 1 1 20
2. Espagne 22 10 7 1 2 19
3. Irlande du N. 16 9 5 1 3 14
4. Danemark 14 9 4 2 3 14
5. Lettonie
9 9 3 0 6 9
6. Islande
8 10 2 2 6 10
7. Liechtenstein 4 10 1 1 8 5
c.
—
4
8
11
8
11
21
28
Diff.
—
+16
+11
+3
+6
-2
-11
-23
DÉJÀ JOUÉS. – 2 septembre 2006 :
Espagne-Liechtenstein, 4-0 ; Irlande du Nord Islande, 0-3 ; Lettonie-Suède, 0-1. 6 septembre : Islande-Danemark, 0-2 ; Irlande du
Nord - Espagne, 3-2 ; Suède-Liechtenstein,
3-1. 7 octobre : Danemark - Irlande du Nord,
0-0 ; Lettonie-Islande, 4-0 ; Suède-Espagne,
2-0. 11 octobre : Islande-Suède, 1-2 ; Liechtenstein-Danemark, 0-4 ; Irlande du Nord Lettonie, 1-0. 24 mars 2007 : Espagne-Danemark, 2-1 ; Liechtenstein - Irlande du Nord,
1-4. 28 mars : Irlande du Nord - Suède, 2-1 ;
Liechtenstein-Lettonie, 1-0 ; Espagne-Islande,
1-0. 2 juin : Danemark-Suède, 0-3 ; LettonieEspagne, 0-2 ; Islande-Liechtenstein, 1-1.
6 juin : Suède-Islande, 5-0 ; LiechtensteinEspagne, 0-2 ; Lettonie-Danemark, 0-2.
22 août : Irlande du Nord - Liechtenstein, 3-1.
8 septembre : Suède - Danemark, 0-0 ; Lettonie - Irlande du Nord, 1-0 ; Islande-Espagne,
1-1. 12 septembre : Islande - Irlande du
Nord, 2-1 ; Espagne-Lettonie, 2-0 ; Danemark-Liechtenstein, 4-0.
RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i
17 octobre : Suède - Irlande du Nord, Liechtenstein-Islande, Danemark-Lettonie. Samedi
17 novembre : Espagne- Suède, Irlande du
Nord - Danemark, Lettonie-Liechtenstein.
Mercredi 21 novembre 2007 : Espagne Irlande du Nord, Danemark-Islande, SuèdeLettonie.
ROUMANIE PAYS-BAS : 1-0 (0-0)
15 000 spectateurs environ. Arbitre :
M. Vassaras (GRE). But : Goian (71e).
Avertissements. – Roumanie : Ogararu (77e), Tamas (81e), Mutu (87e),
Nicolita (90e + 1), Codrea (90e + 2) ;
Pays-Bas : Van Nistelrooy (65e),
Mathijsen (67e), Van Bronckhorst
(76e).
PAYS-BAS : Stekelenburg – Heitinga
(Jaliens, 68e), Ooijer (Koevermans,
85e), Mathijsen, Bouma – Seedorf, De
Zeeuw, Van Bronckhorst (cap.) – Van
der Vaart, Van Nistelrooy, Robben
(Babel, 78e). Entraîneur : M. Van Basten.
Classement
Pts J. G. N. P. p.
— — — — — —
1. Roumanie 23 9 7 2 0 18
2. Pays-Bas 20 9 6 2 1 11
3. Bulgarie 18 9 5 3 1 14
4. Slovénie 11 10 3 2 5 9
5. Albanie 10 9 2 4 3 8
6. Bélarus
7 10 2 1 7 11
7. Luxembourg 3 10 1 0 9 2
c.
—
5
3
6
12
7
20
20
Diff.
—
+13
+8
+8
-3
+1
-9
-18
DÉJÀ JOUÉS. – 2 septembre 2006 : Roumanie-Bulgarie, 2-2 ; Bélarus-Albanie, 2-2 ;
Luxembourg - Pays-Bas : 0-1. 6 septembre :
Pays-Bas - Bélarus, 3-0 ; Albanie-Roumanie,
0-2 ; Bulgarie-Slovénie, 3-0. 7 octobre : Roumanie-Bélarus, 3-1 ; Bulgarie - Pays-Bas,
1-1 ; Slovénie-Luxembourg, 2-0. 11 octobre :
Bélarus-Slovénie, 4-2 ; Luxembourg-Bulgarie,
0-1 ; Pays-Bas - Albanie, 2-1. 24 mars 2007 :
Pays-Bas - Roumanie, 0-0 ; LuxembourgBélarus, 1-2 ; Albanie-Slovénie, 0-0.
28 mars : Roumanie-Luxembourg, 3-0 ; Slovénie - Pays-Bas, 0-1 ; Bulgarie-Albanie, 0-0.
2 juin : Albanie-Luxembourg, 2-0 ; BélarusBulgarie, 0-2 ; Slovénie-Roumanie, 1-2.
6 juin : Roumanie-Slovénie, 2-0 ; BulgarieBélarus, 2-1 ; Luxembourg-Albanie, 0-3.
8 septembre : Bélarus-Roumanie, 1-3 ;
Pays-Bas - Bulgarie, 2-0 ; Luxembourg-Slovénie, 0-3. 12 septembre : Slovénie-Biélorussie, 1-0 ; Bulgarie-Luxembourg, 3-0 ; Albanie
- Pays-Bas, 0-1.
RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i
17 octobre : Luxembourg-Roumanie, PaysBas - Slovénie, Albanie-Bulgarie. Samedi
17 novembre : Bulgarie-Roumanie, AlbanieBélarus, Pays-Bas - Luxembourg. Mercredi
21 novembre : Bélarus - Pays-Bas, Roumanie-Albanie, Slovénie - Bulgarie.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
– Et vous allez encore passer la
nuit ici (d’hier à ce matin) ?
– Je ne comprends pas trop. Apparemment, c’est une question de sécurité, de temps de vol du pilote ; il a trop
travaillé.
estimé qu’à 2-0 à la mi-temps, on pouvait faire des changements chez les
attaquants.
– Malouda est-il blessé ?
– Rien de grave. Il s’entraîne. J’ai
fait... Comment dit-on ? Du turnover,
de la gestion d’effectif.
– Benzema a désormais marqué
trois buts avec les Bleus. Sa progression vous impressionne-telle ?
– Il a marqué un but contre l’Autriche
(1-0) et deux contre les Féroé.
– C’est tout ?
– C’est bien, voilà, mais c’est le début.
Ce n’est pas dans ces matches-là qu’on
confirme quelque chose. Maintenant,
il faut passer le cap.
– Par rapport aux matches d’il y
a trois ans, le but rapide d’Anelka a tout changé…
– Oui, et celui de “Titi” a permis le
break. Ç’a fait du bien, mais je n’étais
pas inquiet. »
Bleu
Rouge
Jaune
« FINALEMENT, c’est plutôt un
bon voyage ?
– Vu le contexte, c’est bien, mais ce
n’est qu’une étape.
– Votre périple a-t-il pesé sur le
match, à un moment ou à un
autre ?
– Ce que je peux souligner, c’est
qu’on a fait douze heures d’avion et
que ce matin (hier), c’était encore la
galère. On ne savait pas si on allait
atterrir ou repartir et je n’ai pas entendu le moindre mot. Les joueurs ne se
sont pas perdus en discussions inutiles. Ils sont restés très, très concentrés sur l’objectif… qui n’est pas
encore atteint. Je le répète, les joueurs
ont été forts.
– Cette expérience peut-elle
com pt er d a ns l a vi e d’un
groupe ?
– Ça fait de beaux souvenirs, surtout
si on gagne. Les joueurs, je ne les ai pas
découverts, ils sont solides, ils l’ont
confirmé.
– Confiant ou pas confiant, ça ne
change rien. Il faut les gagner.
– Henry égale le nombre de buts
de Platini. Qu’en pensez-vous ?
– Pour moi, c’est anecdotique. On
attend tous qu’il le batte. À son âge et
avec les matches encore à jouer,
j’espère que ce sera fait d’ici le 29 juin
2008 (date de la finale du Championnat d’Europe). Trezeguet a aussi battu
le record de Platini à la Juventus. Heureusement qu’il reste la présidence de
l’UEFA (Union des associations européennes de football) à “Platoche”.
– Pour quelles raisons Gallas
n’a-t-il pas joué ?
– J’ai fait la même chose avec (Alou)
Diarra, qui n’a pas beaucoup joué ces
temps-ci. Il y a deux matches à gérer en
même temps, avec la Lituanie mercredi.
– La sortie d’Anelka était-elle
prévue ?
– Il a connu un petit souci à l’entraînement avant-hier (contracture à la
cuisse droite, ce qui pourrait l’empêcher de jouer contre la Lituanie). J’ai
Jaune
de notre envoyé spécial
aurait traîné. Arriver et jouer tout de
suite, c’était encore mieux.
– Ne regrettez-vous pas de ne
pas avoir prévu de venir deux
jours avant le match ? Le staff
n’a-t-il pas fait preuve d’un peu
de légèreté ?
– Il y a trois ans, nous étions également venus la veille. Nous étions
repartis le lendemain du match. Il se
passe toujours quelque chose aux
Féroé. Le problème, c’est que les dates
des matches de qualification ont été
déterminées par tirage au sort. Voilà
pourquoi il a fallu jouer à cette époque
de l’année aux Féroé, qui auraient également préféré une autre date.
– Les Féroé doivent-elles continuer à recevoir sur leurs îles,
avec toutes les complications
que l’on connaît ?
– À cette période de l’année, non.
C’est un problème pour tout le monde,
même pour eux. Ici, on peut jouer en
juin, août, septembre.
– Êtes-vous confiant pour les
deux prochains matches ?
EN MENANT 2-0 au bout de dix
minutes, on aurait vite fait de supposer
que l’Écosse passa un après-midi tranquille face à l’Ukraine, qui l’avait
enquiquinée à l’aller (2-0). Ce ne fut
pas exactement le cas. Si l’entame des
Ukrainiens fut catastrophique, ils trouvèrent les ressources pour faire douter
l’Écosse jusqu’à l’heure de jeu. Dans
ces instants pénibles pour la bande à
McLeish, où l’arbitre oublia au moins
un penalty en faveur de l’Ukraine pour
une faute de McManus sur Hladkiy
(53e), l’Écosse put une nouvelle fois se
reposer sur le talent de son gardien,
Craig Gordon, et sur la qualité de ses
contre-attaques. On vit aussi un Scott
Brown impressionnant.
Fidèle à ses habitudes domestiques,
l’Écosse avait trouvé la faille sur coup
de pied arrêté. D’abord, sur un coup
franc de McFadden, repris victorieusement de la tête par Miller (4e). Puis, à la
suite d’une combinaison où les Écossais plongèrent au premier poteau,
Ferguson trouva McCulloch, totalement esseulé au second. Le bourreau
de Lyon en Ligue des champions, avec
les Rangers (3-0), trouva la lucarne
opposée d’une belle frappe enroulée
du droit (10e).
Maladroits dans leur relance, les Écossais connurent quelques frayeurs. « Le
plus important était de ne pas paniquer, car les joueurs ukrainiens, qui
sont très malins, nous poussaient à la
faute, avouait le sélectionneur Alex
McLeish. Il fallait aussi resserrer nos
lignes. Pour moi, nos remplacements
ont été le point crucial. »
L’Écosse reprit alors l’initiative, juste le
temps de se mettre a l’abri. Sur une
erreur grossière de Nesmachniy, Hutton plaça McFadden sur orbite. Du
gauche, le bourreau de Landreau délivra les siens d’une frappe du gauche,
son troisième but en autant de
matches.
L’Écosse remporte ainsi son sixième
succès d’affilée, ce qui ne lui était plus
arrivé depuis 1948. « Cette victoire est
un pas immense pour nous », se félicite McLeish. Au point qu’on finit par
se demander qui pourra bien arrêter
ces diables d’Écossais ?
De son côté, Oleg Blokhine, très énervé
par le « manque de constance » de ses
joueurs, ne fit aucune annonce officielle sur son avenir, peu de temps
après avoir annoncé qu’il remettrait sa
démission si l’Ukraine ne se qualifiait
pas pour la phase finale de l’Euro. Car,
avant même de connaître le résultat de
l’Italie face à la Géorgie, et malgré les
trois matches qu’ils doivent encore disputer, les Ukrainiens se savaient quasiment éliminés. Ce qui, au fond, n’est
pas loin d’être la meilleure nouvelle
pour les Français.
Noir
Bleu
Noir
THORSHAVN –
négatifs sur le comportement de
votre équipe ?
– Ce matin, quand on continuait à
tourner autour de la piste, je n’avais
qu’une envie : c’est qu’il remette les
gaz. Là, je me suis dit qu’on allait être à
l’agonie. Même en Division d’Honneur, tu ne fais pas des trucs comme
ça. J’ai dit au pilote qu’il valait mieux
rentrer à Paris tout de suite. Mais il
avait déjà dit non, avant de partir ce
matin (hier), à cause du plein de kérosène à faire.
– Avez-vous eu peur ?
– Cette descente sur Vadar, je ne la
referai pas une deuxième fois. Quand
tu vois la montagne si près et que tu
vois l’avion qui se met en travers… Je
vous assure que j’ai poussé de l’autre
côté pour le remettre droit.
de notre envoyé spécial
9
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
St
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*Moses Isegawa
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Bleu
Bleu
PAGE 9
Jaune
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Noir
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Rouge
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Bleu
Jaune
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Noir
Il n’y a pas d’héroïsme sans cicatrices*.
Merci pour tout.
10
FOOTBALL EURO 2008 (qualifications)
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
ITALIE - GÉORGIE : 2-0
L’Italie sans génie
Les Azzurri n’ont guère marqué les esprits, avant d’aller jouer la « finale » de ce groupe B en Écosse, le 17 novembre.
ITALIE - GÉORGIE : 2-0 (1-0)
Temps doux mais venteux. Pelouse en bon état. Arbitre : M. Meglia Davila (ESP).
23 057 spectateurs. Buts : Pirlo (45e), Grosso (85e). Avertissements. – Italie : Oddo
(68e, tirage de maillot sur Kvirkvelia) ; Géorgie : Demetradze (40e, croc-en-jambe sur
Grosso), Menteshashvili (80e, main volontaire).
ITALIE : Buffon (cap.) – Oddo, Barzagli, Panucci, Grosso – Gattuso, Pirlo, Ambrosini
(Mauri, 88e) – Quagliarella (Foggia, 71e), Toni, Di Natale. Entraîneur : R. Donadoni.
GÉORGIE : Lomaia– Salukvadze,Khizanishvili,Asatiani, Shashiashvili(Kenia,62e) –
Menteshashvili,Kankava,Tskitishvili(cap.)– Demetradze(Jakobia, 85e), Mchedlidze
(Siradze, 62e), Kvirkvelia. Entraîneur : K. Toppmöller.
GÊNES –
de notre envoyé spécial
LE MATCH dans le match a bien eu
lieu. Il débuta dans les tribunes bien
avant le début de cette partie. Il
opposa les optimistes aux pessimistes, devenus largement majoritaires depuis hier après-midi, quant
aux chances des champions du
monde de se qualifier pour l’Euro
2008. Les Italiens connaissaient les
résultats de la France aux Féroé
(6-0) et de l’Écosse devant l’Ukraine
(3-1), avant de jouer. La large victoire des Bleus à Thorshavn, où les
Azzurri s’étaient imposés dans la
douleur (2-1, le 2 juin) et surtout, le
nouveau succès des Écossais, les
placent dans une situation des plus
délicates. Certains, mi-plaisantins,
mi-chauvins, accusaient même déjà
la France de s’être vengée de la
finale de Berlin en s’inclinant au
Parc des Princes devant l’Écosse
(0-1).
C’est dire si malgré la présence de
plus de deux mille enfants invités
par la FIGC et un stade Luigi-Ferraris
finalement plein, le cœur n’y était
pas vraiment au coup d’envoi. Les
panneaux publicitaires s’attachèrent toutefois à remettre un peu de
baume en faisant scintiller quatre
étoiles suivies de l’inscription
« Campioni del mondo » durant les
hymnes. Puis, Gattuso, encore
GÊNES. –
L’Italie a assuré
l’essentiel hier
devant la
Géorgie, grâce
à Andrea Pirlo
(à gauche) et
Fabio Grosso
(ici après
l’ouverture du
score), auteurs
des deux buts
de leur équipe.
Le plus dur
reste à faire
pour les
champions du
monde, avec un
déplacement
périlleux en
Écosse le
17 novembre.
(Photo
Alberto Pizzoli/AFP)
énorme de volonté, lança les siens
dans la bataille. Excepté un premier
tir raté mais cadré de Kankava (4e),
elle se résuma à une attaquedéfense prévisible. L’Italie peina
longtemps avant d’allumer le
tableau d’affichage. Quagliarella, le
remplaçant de Iaquinta resté alité
car fiévreux, ne cadra pas (10e, 14e
et 35e). Di Natale, encore marqué
par le décès de sa mère il y a deux
semaines, expédia dans le ciel sa
reprise de volée au point de penalty
(38e).
Et Toni, dans tout cela ? « Il ne marquera pas », avait prédit Toppmöller, vendredi. Servi sur un centre de
Di Natale, le buteur munichois vérifia que le sélectionneur allemand de
la Géorgie avait raison en voyant la
base du poteau droit repousser sa
tête à bout portant (28e). Sa deuxième, sur un coup franc de Pirlo,
rasa la transversale (32e).
Grosso
buteur
L’Italie s’en remit alors à Pirlo, titularisé malgré sa menace de suspension à Glasgow en cas de carton
(comme De Rossi, resté, lui, sur le
banc). Son coup franc axial surpris
Lomaia (45e). Le portier géorgien se
reprit aussitôt en claquant son minicorner (45e + 2). Les champions
du monde avaient réussi le plus dur.
Il leur restait à gérer le score. Mieux,
de notre envoyé spécial
Crédit photo : Philippe Gueguen TM © Rugby World Cup Limited. 1986.
Noir
Jaune
DES QUATRE CHAMPIONS mondiaux actuels des lourds, le Russe
Sultan Ibraguimov, tenant WBO, est
certainement le moins bon, inférieur
à son compatriote Oleg Maskaev
(WBC), à l’Ouzbek Ruslan Chagaev
(WBA) et surtout à l’Ukrainien Vladimir Klitschko (IBF), probablement le
moins mauvais du lot. En effet, face à
l’Américain Evander Holyfield, quarante-cinq ans vendredi prochain,
Ibraguimov n’a pris strictement
aucun risque, se contentant de reculer et de donner son direct du
gauche, hier soir au palais de glace
Khodynka, à la périphérie de Moscou, dans un quartier aux immeubles
futuristes.
Bien évidemment, sa victoire aux
points (118-110, 117-111, 117-111
pour les juges américains Chuck
Giampa, Ruben Garcia et Tom Miller) ne fait aucun doute, mais elle a
été acquise sans le moindre
panache. Indéniablement, ce n’est
pas ce genre de combat qui fera
aimer la boxe professionnelle au
public russe.
Bien qu’étant l’ombre du grand
champion qu’il fut, Holyfield (44 ans,
95,935 kg, 1,89 m, 42 victoires, dont
27 avant la limite, 2 nuls, 9 défaites)
a eu le mérite d’avancer et, lorsque le
gaucher russe s’approchait, de tenter d’imposer la bagarre.
Alors que Holyfield s’était présenté
sur le ring sans recevoir le moindre
cri d’hostilité, Ibraguimov était arrivé au milieu des encouragements
des sept mille spectateurs, dans une
salle qui aurait pu en contenir le
double. Pourtant, le prix des places
les moins chères était raisonnable,
300 roubles (8,4 euros), les plus
chères atteignant 75 000 roubles
(2 180 euros). Dernier combat de la
soirée, le Championnat WBO commençait vers 23 heures (21 heures en
France, 15 heures sur la côte est
américaine où il était diffusé en
direct en pay per view).
Durant le premier round, les deux
hommes se jaugeaient, chacun étendant son direct du bras avant. En
dépit d es « Rus sia, Russ ia »
d’encouragement du public, le combat tardait à s’animer, Ibraguimov
n’accélérant qu’en fin de deuxième
round face à l’Américain qui avançait prudemment.
Moqueries
du public
Dans la troisième reprise, le Russe
choisissait résolument de tourner, ne
contre-attaquant que rarement en
série rapide. Holyfield se permettait
donc un enchaînement dans le round
suivant mais Ibraguimov le calmait
aussitôt. Lors de l’unique échange
entre les deux hommes au cinquième
round, le Russe se faisait contrer
d’une droite et, prudemment,
s’accrochait à son challenger. Déçus
du peu d’engagement de leur champion, des spectateurs criaient
« Holyfield ! » ou sifflaient dans le
sixième round.
La reprise suivante n’était pas plus
animée, mais, afin peut-être de se
réchauffer dans la salle glaciale, les
spectateurs criaient de nouveau
« Russia » en agitant leurs dra-
peaux. Ainsi, en ne cherchant pas à
se faire respecter, Ibraguimov
encaissait de nouveau une dure
droite dans le huitième round. Dans
les vingt dernières secondes seulement de la reprise, il réagissait.
L’arbitre américain Raul Caiz
s’ennuyait peut-être lui aussi et,
dans la neuvième reprise, il demandait aux deux hommes de faire
attention de ne pas boxer tête en
avant.
Miracle, Ibraguimov accélérait au
début du dixième round, mais Holyfield, même à son âge, n’est pas
homme à renoncer et le Russe relâchait rapidement ses efforts. Et, une
fois de plus en fin de round, le vieil
Américain le bousculait. Dès le début
de la onzième reprise, les spectateurs chantaient « Sultan, Sultan »
et Holyfield se retrouvait à terre,
mais il n’était pas compté. En effet,
emporté par son élan, il était allé
s’empaler sur l’épaule du champion
qui l’avait fait basculer.
Dans la dernière reprise, Ibraguimov
aurait pu enfin se libérer, mais il n’en
était rien et c’était le vieil Américain
qui jetait ses dernières forces. Le
vainqueur avait beau être Ibraguimov, le champion, le vrai, celui qui le
restera comme tel dans l’histoire,
c’est Holyfield. Au dernier coup de
gong, les deux hommes se donnaient l’accolade et le Russe (32 ans,
99,337 kg, 1,88 m, 22 victoires, dont
17 avant la limite, 1 nul) n’osait pas
lever les mains.
ANDRÉ-ARNAUD FOURNY
RÉSULTATS
Lourds-légers (12 × 3) : Azzaoui (ALG) b. Saenz (NIC), abandon à l’appel du 9e round. Championnat IBF des super-mouche (12 × 3) : Kirilov (RUS, cochallenger) b. Navarro (USA, cochallenger) aux points. Championnat WBO des lourds (12 × 3) : Ibraguimov (RUS, champion)
b. Holyfield (USA, challenger) aux points (118-110, 117-111, 117-111).
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Rouge
Rouge
CHAMPIONNAT WBO DES LOURDS
MOSCOU –
11/09/07 13:43:57
Bleu
Roberto DONADONI (sélectionneur de l’Italie) : « Il s’agit d’un bon
résultat ; même si nous avons géré le score en seconde période, parfois trop.
Nous avons aussi commis quelques erreurs. Mais je suis content de tout ce
qu’ont fait mes joueurs. La Géorgie est une bonne équipe, jamais facile à jouer.
J’espère qu’elle arrivera à faire bonne figure contre l’Écosse et qu’elle lui posera des problèmes, mercredi. Je n’ai pas pu voir le match Écosse-Ukraine (3-1) à
l’hôtel. On me l’a raconté. Notre situation se complique pour la qualification.
Ce sera un beau match à jouer à Glasgow, dans ce stade et devant ce public
impressionnant. On montrera que l’Italie est l’Italie. » – B. Li.
Klaus TOPPMÖLLER (sélectionneur de la Géorgie) : « Nous avons bien
joué. Il ne faut pas oublier qu’on a affronté les Champions du monde, chez eux,
et avec plusieurs joueurs très jeunes. C’est dommage d’avoir encaissé ce but
juste avant la pause. Je ne pensais pas que Pirlo allait tirer son coup franc
comme ça. Notre système en 4-3-3 a permis de bloquer Toni. Dès le tirage au
sort de ce groupe, j’avais dit que la France et l’Italie allaient se qualifier. Je le
pense toujours.»– B.Li.
Timoré, le Russe Sultan Ibraguimov a conservé son titre aux points
sans briller, hier à Moscou.
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BERNARD LIONS
Bleu
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Accélérateur de spectateurs
vers le Stade de France.
du match d’hier pourront donc supporter la Géorgie, hôte de l’Écosse,
devant leur poste de télévision,
dans trois jours. Seul un résultat
positif des Caucasiens leur redonnerait le moral. En attendant, les
pessimistes l’emportent, en Italie.
Jaune
Rouge
Jaune
BOXE
l’Afrique du Sud, le même soir, à
Sienne. Mais Donadoni a décidé de
faire l’impasse sur cette première
rencontre historique entre ces deux
pays. Il alignera son équipe de
« coiffeurs », renforcée par une
dizaine de remplaçants des remplaçants, appelés ce matin. Les acteurs
Noir
Bleu
Noir
à le creuser. Grosso, servi par Toni, y
parvint sur la fin, d’une frappe
lourde, de près, dans la lucarne
opposée (85e).
L’Italie l’emporta donc sans génie,
ni grande envie, mais avec sérieux
et après s’être appliquée à gagner la
bataille du milieu. Foggia (quatre
buts sur pénalty avec Cagliari) en
profita de son côté pour fêter sa première sélection (71 e ). L’Italie
demeure ainsi invaincue au stade
Ferraris depuis plus de quatrevingt-trois ans (0-4, devant
l’Autriche, en amical, le 20 janvier
1924), soit dix-neuf parties (quatorze victoires et cinq nuls).
Mais sa prestation d’ensemble n’est
pas de nature à la rassurer avant de
se rendre en Écosse. Surtout qu’il
s’agissait hier soir de la dernière
sortie des champions du monde
avant leur « finale » de Glasgow.
Dans ce groupe B, l’Italie est en effet
exemptée, mercredi. Elle a bien programmé un match amical contre
11
Bleu
Rouge
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FOOTBALL COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS 2008 (qualifications)
Graves incidents à Lomé
À la fin du match Togo-Mali (0-2), vendredi, les joueurs et supporters maliens ont été agressés par des spectateurs togolais.
« ON EST RENTRÉS vivants, mais
on a eu très peur. » Ainsi parle JeanFrançois Jodar, l’entraîneur de
l’équipe du Mali, à l’issue du match
Togo-Mali (0-2) et des incidents qui
ont suivi, vendredi, à Lomé.
À cinq minutes de la fin de la rencontre, alors que le Mali menait 1-0
dans un match s’étant déroulé normalement, des projectiles ont commencé à tomber des tribunes. Pend a n t le t e m p s a d d i t i o n n e l ,
Mamadou Diallo a ajouté un second
but qui scellait la qualification du
Mali et l’élimination du Togo. Alors,
le stade a explosé.
« Des spectateurs ont envahi le terrain, témoigne l’entraîneur français.
Les joueurs se sont fait agresser.
Mamadi Sidibé (l’attaquant de Stoke
City) a pris un coup, sans doute par
arme blanche, qui a provoqué une
hémorragie au bras. Frédéric Kanouté s’est pris un coup de ceinturon.
Dans le même temps, des supporters
maliens étaient attaqués dans les tribunes. Certains d’entre eux se sont
blessés en sautant d’une hauteur de
plusieurs mètres pour échapper à
leurs agresseurs. »
Un champ de bataille
Ces incidents ont duré une dizaine de
minutes. Les joueurs des deux
équipes se sont précipités vers leur
vestiaire, les Togolais étant pareillement agressés par leurs supporters.
Une quarantaine de spectateurs
maliens vinrent se réfugier dans les
vestiaires, d’autres restaient allongés dehors ou cherchaient à s’abriter
comme ils pouvaient. Des blessés
furent dirigés vers un établissement
voisin, très peu sécurisé.
Jodar témoigne : « C’était comme un
champ de bataille. Dans le vestiaire,
il y avait du sang partout. Joueurs et
supporters partageaient la même
angoisse. On entendait des coups
donnés dans les vitres. »
Frédéric Kanouté, l’attaquant du FC
Séville, confirmait cette ambiance de
terreur : « On a connu de longs
moments d’inquiétude, surtout
quand une fenêtre du vestiaire a
explosé et est tombée sur un
joueur. »
Les deux équipes sont restées enfermées plus de deux heures. Pendant
ce temps, une ambulance conduisait
Sidibé à l’hôpital, accompagné du
médecin français de l’équipe, le docteur Brochet. Immobilisé par des
manifestants, le véhicule fut
contraint de rebrousser chemin.
C’est dans un fourgon de police et
vêtus de blouses d’infirmiers que les
deux hommes purent accéder à
l’hôpital. Sidibé rejoignit ensuite ses
coéquipiers qui regagnaient l’avion
spécial de la présidence de la République malienne pour rentrer au
pays. À bord, on posa des points de
suture à Kanouté. Sidibé, lui, fut opéré dans la nuit à Bamako. Son état de
santé, hier, n’inspirait pas d’inquiétude.
Parmi les quelque 1 900 supporters
qui avaient fait le voyage aller en
autocar, les blessés semblaient nombreux. Le gouvernement malien
envoya un avion militaire à Lomé
pour rapatrier ces supporters. Par la
force des choses, la qualification des
Maliens (la troisième seulement en
vingt-six Coupes d’Afrique) passait
au second plan : « Dans le vestiaire,
la victoire était devenue secondaire,
assure Jodar. On se demandait surtout ce qu’on était venus faire là. De
telles conditions de sécurité sont
catastrophiques. »
Le 27 mars 2005, le match Mali-Togo
(1-2) de qualification pour la Coupe
du monde et la CAN 2006 avait déjà
entraîné de graves incidents,
à Bamako.
À la suite des
incidents qui ont suivi
la rencontre face
au Togo, le Malien
Frédéric Kanouté a dû
se faire poser
plusieurs points
de suture pendant
le voyage retour
vers Bamako.
(Photo
Nicolas Guyonnet/
Icon Sport)
L’ÉGYP TE, DER NIER
QUALIFIÉ. – L’Égypte est
devenue la seizième et dernière nation à assurer sa présence en phase finale de la
CAN, organisée au Ghana du
20 janvier au 10 février 2008.
Au Caire, hier, les Égyptiens
ont battu le Botswana (1-0) et
conforté leur première place
au classement. Le tirage au
sort des groupes de la CAN se
déroulera à Accra (GHA), le
19 octobre.
GROUPE 2, HIER, Égypte-Botswana : 1-0 ; Mauritanie-Burundi :
2-1. Classement : 1. ÉGYPTE,
12 pts (+ 7) ; 2. Burundi, 7 (– 2) ;
3. Mauritanie et Botswana, 7 (– 3).
Les seize pays qualifiés : Ghana (pays organisateur), Côte
d’Ivoire, Nigeria, Tunisie, Soudan,
Cameroun, Angola, Sénégal, Guinée, Namibie, Zambie, Maroc,
Afrique du Sud, Mali, Bénin,
Égypte.
DIDIER BRAUN
(avec F. He.)
COUPE DU MONDE 2010 (qualifications, zone Amérique du Sud, 1re journée)
Didi aux manettes. Les nids d’aigles de
la cordillère des Andes (entre 2 600 et
3 600 m d’altitude) et leur cortège de
difficultés respiratoires, de maux de
tête, voire de saignements de nez se
profilent à l’horizon. Tant que la FIFA
autorisera les matches en altitude, le
manque d’oxygène faussera quelques
résultats. Mais il faut faire avec et le
Brésil actuel est bien armé pour ça.
– A. F.
L’équipe probable : Julio César – Maicon, Juan, Lucio, Gilberto – Silva, Mineiro,
Elano, Ronaldinho – Robinho, Kaka.
Entraîneur : Dunga.
COUPE DU MONDE 2010 (qualifications, zone Amérique du sud, 1re journée). – HIER : Uruguay-Bolivie : 5-0 ; Argentine-Chili : n.p. ; Équateur-Venezuela: n.p. ;
Pérou-Paraguay : n.p. AUJOURD’HUI : Colombie Brésil.
Les quatre premiers du mini-Championnat à dix seront qualifiés pour la Coupe du
monde 2010 en Afrique du Sud et le cinquième disputera un match de barrages.
CFA (9e journée)
GROUPE A
GROUPE C
HIER
HIER
Lens B - Pacy-sur-Eure ....................................................................................
Le Havre B - Guingamp B ................................................................................
Compiègne - Racing CF 92..............................................................................
Quevilly - Lesquin ..............................................................................................
Caen B - Valenciennes B..................................................................................
Plabennec - La Vitréenne.................................................................................
AS Vitré - Wasquehal ........................................................................................
Dunkerque - Rennes B .....................................................................................
3-1
2-0
3-0
1-1
1-1
0-0
2-0
1-0
AUJOURD’HUI
Lille B - Rouen (15 heures)
Classement : 1. Le Havre, 28 pts ; 2. Racing CF 92, 26 ; 3. Rouen, 24 ;
4. Dunkerque, 24 ; 5. Plabennec, 23 ; 6. Compiègne, 23 ; 7. Pacy-surEure, 23 ; 8. AS Vitré, 23 ; 9. Rennes B, 21 ; 10. Caen B, 20 ;
11. La Vitréenne, 20 ; 12. Lens B, 20 ; 13. Lesquin, 19 ; 14. Guingamp B,
18 ; 15. Quevilly, 18 ; 16. Valenciennes B, 15 ; 17. Lille B, 14 ;
18. Wasquehal, 14.
GROUPE B
Montpellier - Andrézieux ............................................................................... 1-0
GFCO Ajaccio - Hyères ................................................................................... 0-0
Balma - Albi ...................................................................................................... 0-0
Manosque - Toulouse B ................................................................................. 0-0
Marignane - Gap ............................................................................................. 1-3
Fréjus - Nice B ................................................................................................. 0-0
Toulon - CA Bastia .......................................................................................... 3-1
AUJOURD’HUI
Saint-Étienne B - Luzenac (15 heures)
Monaco B - Cassis-Carnoux (15 heures)
Classement : 1. Gap, 29 pts ; 2. GFCO Ajaccio, 25 ; 3. Toulon, 24 ;
4. Fréjus, 23 ; 5. Montpellier B, 23 ; 6. Cassis-Carnoux, 23 ; 7. Albi, 22 ;
8. Andrézieux, 21 ; 9. CA Bastia, 21 ; 10. Marignane, 20 ; 11. SaintÉtienne B, 20 ; 12. Monaco B, 19 ; 13. Manosque, 19 ; 14. Nice B, 18 ;
15. Hyères, 18 ; 16. Balma, 17 ; 17. Luzenac, 16 ; 18. Toulouse B, 14.
GROUPE D
HIER
HIER
Montceau-les-Mines - Belfort ........................................................................
Lyon B - Nancy B ...............................................................................................
Épinal - Strasbourg B .......................................................................................
Saint-Priest - Épernay ......................................................................................
Red Star - Vesoul................................................................................................
Auxerre B - Raon-l’Étape .................................................................................
Croix-de-Savoie - Mulhouse ...........................................................................
Jura Sud - Metz B .............................................................................................
2-0
1-1
1-2
3-0
1-1
2-3
3-0
0-0
AUJOURD’HUI
Sochaux B - Besançon (15 heures)
Classement : 1. Saint-Priest, 26 pts ; 2. Besançon, 25 ; 3. Vesoul, 25 ;
4. Croix-de-Savoie, 23 ; 5. Sochaux B, 23 ; 6. Lyon B, 23 ; 7. Montceaules-Mines, 23 ; 8. Red Star, 21 ; 9. Mulhouse, 20 ; 10. Jura Sud, 19 ; 11.
Belfort, 19 ; 12. Metz B, 19 ; 13. Nancy B, 18 ; 14. Strasbourg B, 17 ;
15. Épinal, 17 ; 16. Auxerre B, 17 ; 17. Raon-l'Étape, 17 ; 18. Épernay, 14.
Poissy - Le Mans B ......................................................................................... 0-1
Anglet - Sénart-Moissy .................................................................................. 2-2
Sainte-Geneviève-des-Bois - Yzeure ......................................................... 0-0
Moulins - Paris-SG B ...................................................................................... 0-0
Fontenay-le-Comte - Bayonne .................................................................... 3-0
Orléans - Stade Bordelais ............................................................................. 3-2
Montluçon - Bordeaux B ............................................................................... 2-0
Aurillac - Les Sables d’Olonne ..................................................................... 0-0
AUJOURD’HUI
Nantes B - Châtellerault (15 heures)
Classement : 1. Anglet, 29 pts ; 2. Sainte-Geneviève-des-Bois, 26 ;
3. Paris SG B, 26 ; 4. Fontenay-le-Comte, 25 ; 5. Orléans, 23 ;
6. Le Mans B, 23 ; 7. Bayonne, 22 ; 8. Aurillac, 22 ; 9. Moulins, 22 ;
10. Bordeaux B, 21 ; 11. Poissy, 20 ; 12. Montluçon, 20 ; 13. Stade
Bordelais, 18 ; 14. Sénart-Moissy, 17 ; 15. Nantes B, 16 ; 16. Châtellerault, 15 ; 17. Yzeure, 15 ; 18. Les Sables d'Olonnes, 12.
RENNES
L’entraîneur des gardiens
vers Chelsea
En quête, depuis trois semaines, d’un successeur à Silvino Louro, son
entraîneur des gardiens de but qui a quitté le club avec José Mourinho,
Chelsea aurait arrêté son choix sur Christophe Lollichon, actuellement en
poste au Stade Rennais. Ce dernier s’est refusé hier à tout commentaire. Mais
après avoir prospecté dans toute l’Europe, le club de Roman Abramovitch se
serait rangé à l’avis de Petr Cech, le portier des Blues. « Je connais le meilleur
entraîneur des gardiens, puisque j’ai travaillé deux ans avec lui à Rennes
(de 2002 à 2004), c’est Christophe Lollichon, et c’est lui que je cherche »,
aurait déclaré en substance le gardien tchèque à ses dirigeants. Aucun
contact officiel n’aurait encore été établi entre Chelsea et Rennes, mais ce
n’est qu’une question de jours voire d’heures. Le club breton ne s’opposerait
pas à la volonté de Lollichon de rejoindre Londres. Avant le Stade Rennais,
celui-ci avait commencé sa carrière d’entraîneur au FC Nantes, participant
notamment à l’éclosion de Mickaël Landreau. – J.-M.R. et R.R.
OL : FRED A MARQUÉ. – Cinq
mois après sa dernière apparition
sur un terrain français, le Brésilien
Fred, remis d’une fracture du
cinquième métatarse du pied droit, a
réussi hier, face à la réserve de
Nancy, le but égalisateur (1-1) avec
la CFA. – C. C.
AC MILAN : MALDINI A REJOUÉ.
– Opéré du genou gauche il y a près
de cinq mois, Paolo Maldini a rejoué
vendredi lors du match amical entre
l’Athletic Bilbao et l’AC Milan (0-0).
C’était le premier match du
défenseur italien de trente-neuf ans
depuis le 23 mai et la finale de la
Ligue des champions remportée par
le club lombard contre Liverpool
(2-1). – Y. Ri.
AMICAUX : MATCH
INTERROMPU À DIJON – La
rencontre entre Dijon et Bergame a
été interrompue à dix minutes de la
fin en raison d’une bagarre générale
entre joueurs, après une altercation
entre l’attaquant italien Cristiano
Doni et le milieu bourguignon David
Linarès.
HIER : Dijon (L 2) - Atalanta
Bergame (D 1 italienne) : 2-0 (2-0).
Buts : Poyet (25e), M. Robail (34e).
Marseille - Bastia (L 2) : 2-1 (1-0).
Buts.– MARSEILLE : D. Cissé (31e),
Fiorèse (60e) ; BASTIA : Méniri (63e).
SUISSE - Autriche : 3-1 ; Salvador Costa-Rica : n.p. AUJOURD’HUI :
Ghana - Jamaïque (à Londres),
Mexique - Nigeria, Honduras Panama, Sénégal - Guinée (à
Saint-Ouen).
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Rouge
Jaune
RAREMENT le Brésil aura été aussi
compétitif à l’heure de débuter des
qualifications à une Coupe du monde.
Au cours des derniers mois, Dunga a
effectué une large revue d’effectif en
matches amicaux. Cinquante-deux
joueurs ont été testés et le verdict est
tombé. Le gardien Dida, les latéraux
Cafu et Roberto Carlos, les milieux
Emerson, Ze Roberto et Juninho, et les
buteurs Ronaldo et Fred ont cédé leur
place à la nouvelle vague.
Dunga, très discuté lors de sa prise de
fonctions, a fait taire les critiques. Il a
su motiver ses stars tout en imposant
sa rigueur, récompensée par une victoire en Copa America cet été.
Le Brésil, seul pays à avoir participé à
toutes les phases finales de Coupe du
monde, n’a pas le droit à l’erreur. Arrivé blessé à la cheville gauche, Robinho
a passé toute la semaine en soins, mais
devrait tenir sa place contre la Colombie. Le maître à jouer reste Ronaldinho,
qui a retrouvé le sourire en sélection.
On le sent libéré de l’atmosphère
pesante qui l’entoure parfois au Barça.
Le trio composé par le Barcelonais,
Kaka et Robinho s’entend à merveille.
Cette cavalerie légère rappelle la
grande époque de l’école brésilienne
d’il y a un demi-siècle (Coupe du
monde 1958) avec Garrincha, Pelé et
Bleu
de notre correspondant
Jaune
TERESOPOLIS – (BRE)
Noir
Bleu
Noir
Le Brésil est prêt
12
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
CYCLISME PARIS-TOURS
NATATION MEETING D’ESSEN
Guesdon, sans bruit
Vainqueur l’an dernier, neuf ans après Paris-Roubaix, le Breton si discret garde son ambition intacte.
Frédéric GUESDON (France)
36 ans ; né le 14 octobre 1971 à SaintMéen-le-Grand (Ille-et-Vilaine).
1,85 m ; 73 kg.
Professionnel depuis 1995.
Ses équipes : Le Groupement
(1995) ; Polti (1996) ; Française des
Jeux (depuis 1997).
Ses victoires : Paris-Tours 2006 ;
Paris-Roubaix 1997 ; Classic Haribo
1997 ; 2 étapes Dauphiné libéré
(2000, 2002) ; 1 étape Tour du Limousin 1997 ; 1 étape Tour de l’Ain 1999 ;
1 étape Tour de la Province de Lucca
2000.
Ses principales places d’honneur : 3e Championnat de France
1996 ; 6e Tour des Flandres 2003 ;
7e Paris-Roubaix 2006 (11e en 2005,
12e en 2003).
Il y a un an, Frédéric
Guesdon s’était
montré le plus frais,
mais aussi le plus
malin de la grande
échappée, en
anticipant le retour
du peloton dans le
final pour se jouer au
sprint du Norvégien
Arvesen. Un coup
royal que le Breton se
verrait bien retenter.
(Photo Bernard Papon)
PROGRAMME
tique d’un manque d’ambition. Il a
aussi une certaine conscience de sa
valeur. « Dans le peloton, on sait
quand même qui je suis. L’an dernier,
dans l’échappée, j’ai fait le tour
des vingt-huit et j’en avais pointé
quelques-uns, Paolini, Gasparotto… Je pense que d’autres ont fait
pareil avec moi », remarque-t-il.
Le doublé, aujourd’hui, ne lui apparaît pas franchement comme une
utopie, même s’il en mesure toute la
difficulté. « Je suis peut-être un peu
moins fort que l’an dernier, alors
qu’il faudrait sans doute être plus
fort… » Et puis, il n’a peut-être pas
encore tout dit, après tout : « Ma carrière n’est pas finie. On dit jamais
deux sans trois… Pourquoi pas
San Remo ou un Tour des Flandres ?
Si tout va dans le bon sens ce jour-là,
c’est jouable. »
PHILIPPE BOUVET
(*) Jalabert a remporté la Clasica
San Sebastian en 2001 et 2002, tandis
que Richard Virenque s’est imposé
dans Paris-Tours en 2001.
Les sprinteurs, mais…
Petacchi, Freire, Zabel, McEwen, Steegmans sont au rendez-vous. Les puncheurs aussi.
UN MATCH ÉQUILIBRÉ. – Paris-Tours
s’adresse bien sûr aux sprinteurs, car c’est l’une
des rares classiques qui ne dressent pas d’obstacle rédhibitoire sous leurs roues. Elle leur
ouvre un « boulevard », avec les 2 600 mètres
de ligne droite qui mène à l’arrivée au bout de
l’avenue de Grammont. Pourtant, Paris-Tours
n’est pas leur chasse gardée, loin s’en faut.
C’est aujourd’hui la vingtième édition depuis la
reprise, en 1988, dans le sens originel ParisProvince. Or, les sprinteurs ne sont même pas à
parité avec les attaquants au nombre des victoires : huit sprints massifs pour onze fois
l’avantage aux échappés, qu’ils soient ceux de
la première heure ou du dernier moment. Plus
éloquent encore : sur les dix dernières années,
seul Erik Zabel, à deux reprises (déjà vainqueur
en 1994, il a récidivé en 2003 et 2005), l’a
emporté au sprint. Dans cette période, Jacky
Durand (1998), Richard Virenque (2001), ou
Frédéric Guesdon (2006), comptent parmi ceux
qui ont tiré profit d’échappées à plus ou moins
long cours. C’est dire que le sprint est loin
d’être une fatalité, et le match équilibré.
LA MEUTE DES SPRINTEURS. – Certes,
Tom Boonen a mis un terme à sa saison,
Daniele Bennati (2e en 2005) est forfait sur
blessure (scaphoïde). Les sprinteurs déboulent
cependant en force : Alessandro Petacchi, Robbie McEwen, Oscar Freire, Erik Zabel toujours,
mais aussi Robert Hunter, Thor Hushovd, Allan
Davis, Danilo Napolitano, tous au rendez-vous.
Le Belge Gert Steegmans arrive sur la lancée de
sa victoire au Circuit Franco-Belge. Mais les
équipiers manquent souvent à l’appel après la
succession des petites bosses de la fin de par-
cours. Cela explique que, si les sprinteurs sont
souvent sur la photo d’arrivée, c’est souvent au
second plan, quelques longueurs derrière les
« survivants » de l’échappée…
AVIS AUX ATTAQUANTS. – Encouragés par
les statistiques, ce ne sont pas les candidats à
l’échappée qui manquent, ni les finisseurs. Les
deux rôles sont d’ailleurs quelquefois interchangeables. À l’image de Philippe Gilbert, très
bon au Mondial (8e), qui avait échoué en vue de
la ligne il y a deux ans. Le champion du monde
du chrono, Fabian Cancellara, est susceptible
de déboucher dans le final où Filippo Pozzato,
l’un des grands favoris, trouvera des bosses
pour tremplin. Alejandro Valverde est, avec
Samuel Sanchez, l’un des rares à choisir
l’épreuve française pour approche du Tour de
Lombardie, samedi prochain. À suivre aussi le
jeune Belge Greg Van Avermaet (22 ans), deuxième chez les espoirs l’an dernier et quatre fois
vainqueur pour sa première saison pro. De
même, l’épreuve peut contribuer à l’affirmation du Slovaque Peter Velits, champion du
monde espoirs, pour la dernière sortie de
l’équipe Wiesenhof.
FEILLU À L’ÉPREUVE. – Chez les Français,
Frédéric Guesdon est toujours d’attaque (voir
ci-dessus) ; Thomas Voeckler, le vainqueur de
Plouay, aussi. Sébastien Chavanel a déjà affirmé sa pointe de vitesse, mais il est sans doute
en bout de course. À l’inverse, Romain Feillu,
vainqueur de Paris-Bourges jeudi, a toujours la
« gnac ». Il n’y a peut-être que la distance
(256 km) pour l’arrêter, mais cela mérite de voir
maintenant ce vrai « gagneur » soumis au feu
d’une grande classique. – Ph. Bo.
CE N’EST QU’UN AU REVOIR. –
Une petite cérémonie est organisée ce
matin, au départ de Saint-Arnoult-enYvelines, à l’intention de quatre coureurs français qui disputent à l’occasion de Paris-Tours leur dernière
course. Frédéric Bessy (Cofidis, 35 ans,
12 saisons pro) ; Carlos Da Cruz (Française des Jeux, 32 ans, 11 saisons) ;
Frédéric Gabriel (Landbouwkrediet,
37 ans, 13 saisons) et Cédric Vasseur
(QuickStep, 37 ans, 14 saisons) recevront des organisateurs quelques
cadeaux d’adieu.
SLIPST RE AM RE JOINT LE
MPCC. – Une neuvième équipe a
adhéré hier, en marge des opérations
de départ de Paris-Tours, au Mouvement pour un cyclisme crédible
(MPCC) créé en juillet dernier. L’équipe
américaine Slipstream, managée par
Jonathan Vaughters, rejoint ainsi les
cinq équipes françaises du Pro Tour, TMobile, Gerolsteiner et Rabobank.
CYCLO-CROSS – CHALLENGE « LA FRANCE CYCLISTE »
Mourey repart en campagne
MÊME EN CYCLISME, il n’y a plus de
saisons ! Alors que les routiers sont
encore sur le pont (Paris-Tours
aujourd’hui, le Tour de Lombardie samedi prochain), le cyclo-cross démarre véritablement cet après-midi, avec la première manche du Challenge la France
cycliste, organisée à Sarrebourg
(Moselle), sur le circuit qui avait accueilli
les Championnats de France en 2002.
Cette année-là, Francis Mourey décrochait le titre Espoirs, au terme d’une
course épique. Depuis, il a tracé sa route.
Le sociétaire de la Française des Jeux, qui
promène désormais sur ses épaules le
maillot de champion de France Élite, est
le grand favori.
Mourey n’entame pas aujourd’hui sa sai-
son hivernale. Après avoir disputé sa dernière course sur route à Fourmies le
16 septembre, le Franc-Comtois s’est
tourné sans tarder vers les sous-bois.
Avec succès, puisque son palmarès
annonce quatre victoires sur cinq
épreuves disputées. Un score presque
parfait, qui laisse néanmoins de la place
pour ceux qui rêvent de le titiller, à commencer par Steve Chainel, son récent
tombeur à Nieul (Haute-Vienne).
Le coureur d’Auber 93 est, en l’absence
de John Gadret, qui termine la saison sur
route en Italie avec AG2R, celui qui peut
mener la fronde. Il possède les moyens
physiques et les ressources mentales
pour y arriver.
Il a surtout une revanche à prendre par
rapport à l’an dernier. Le Lorrain, qui évoluera sur son terrain, a en effet effectué
en 2006 une saison moyenne sur le sol
français, à l’inverse de ses énormes
moyens. Il souhaite plus que jamais effacer ce faux pas. David Derepas, Julien
Belgy, Cyrille Bonnand, s’il est dans un
grand jour comme cela lui arrive parfois,
peuvent eux aussi espérer contrarier les
plans de Mourey, qui ne se laissera pas
manœuvrer facilement.
Les manches du Challenge sont en effet
pour lui un tremplin idéal vers son grand
objectif de l’hiver, le Championnat du
monde de la spécialité, le 27 janvier 2008
à Trévise (Italie). Mais, avant ce rendezvous programmé depuis plus d’un an
maintenant, une chose est sûre : Mourey,
deuxième hier du Grand Prix de la Région
Wallonne derrière le numéro un mondial,
Sven Nys, désire plus que jamais rester
seul maître chez lui ! – H. B.
PROGRAMME
AUJOURD’HUI. – Juniors (10 heures),
Espoirs (11 h 15), femmes (13 h 50), Élite
(15 heures).
Principaux engagés. – ÉLITE : Mourey
(Française des Jeux), Chainel (Auber 93),
Belgy (Bouygues Telecom), Derepas (Roubaix-Lille Métropole), Bonnand, Clochez
(Bleus de France), C. Morel (VC BourgoinJallieu), Dubau (Champagne), N. Bazin
(US Domont). FEMMES : Salvetat (VSLL
Castres), Leboucher (Sarthe).
PAGE 12
RÉSULTATS
TOUR D’ÉMILIE (1.HC, ITA, 13 octobre). – 1. F. Schleck (LUX, CSC), les
205 km en 5 h 22’17’’ (moy. : 38,165 km/h) ; 2. Rebellin (ITA, Gerolsteiner),
à 1’’ ; 3. Horner (USA, Predictor-Lotto), à 5’’ ; 4. Ricco (ITA, Saunier Duval), à
10’’ ; 5. Cunego (ITA, Lampre), à 18’’ ; 6. Evans (AUS, Prl), à 25’’ ; ... 9.
Kolobnev (RUS, CSC), à 56’’ ; 13. Di Luca (ITA, Liquigas), à 2’1’’ ; 16. Sastre
(ESP, CSC), 2’2’’ ; 25. Simoni (ITA, Sdv), à 2’47’’ ; 39. Sonnery (AG2R Prévoyance), à 4’58’’. – 42 classés. Principal abandon : Bettini (ITA, Qsi).
Les prétendants au Tour de Lombardie sont en jambes. Deuxième jeudi de la
Coppa Sabatini, Franck Schleck s’est imposé hier en solitaire en se jouant
d’un groupe d’échappés royal (Rebellin, Ricco, Cunego, Evans, Kolobnev,
Di Luca, Sastre). Le champion du monde Paolo Bettini s’est retiré comme
prévu après 170 kilomètres. Tous ces hommes se retrouvent aujourd’hui au
GP Beghelli.
BMX – COUPE DU MONDE (4e et dernière manche, Fréjus, 13
octobre).– HOMMES : 1. Willers (NZL) ; 2. Prokop (RTC) ; 3. Gutierrez ; 4.
Godet ; 5. Hamon. FEMMES : 1. Le Corguillé ; 2. Despeaux ; 3. Diaz
(ARG) ; ... 8. Chausson.
Coupe du monde (classement final). – HOMMES : 1. De Wilde (HOL), 46
pts ; 2. Robinson (USA), 35 ; 3. Godet, 32 ; ... 6. Gutierrez, 25. FEMMES : 1.
Le Corguillé, 30 pts ; 2. Diaz (ARG), 27 ; 3. Walker (NZL), 24 ; 4. Chausson, 24 ; ... 9. Despeaux, 15 ; 10. Pottier, 12.
Et on a vu hier que mademoiselle Ziegler avait les jambes lourdes. La victoire lui est revenue sur 400 m mais le
chrono fut en deçà des attentes :
4’3’’41, loin du record de Manaudou,
ces 3’56’’09 qui assortirent l’an dernier
un nouveau titre de championne
d’Europe en petit bassin à Helsinki.
L’Américaine n’a pas évolué au niveau
de son meilleur temps (4’1’’79), ni
même de son temps de passage vendredi sur 1 500 m (4’2’’64). Reste que
son double exploit de la veille fait toujours causer, à commencer bien sûr par
Manaudou. En débarquant à l’entraînement hier matin, la championne
olympique a mis au parfum son frère et
entraîneur Nicolas : « T’as vu, Ziegler a
battu le record du monde ! »
Pas plus perturbée que cela et plutôt
flattée que l’Américaine ait tenu, vendredi dans L’Équipe, des propos
« sympas » sur elle, la chef de file des
Bleus a pris bonne note de ce que l’on
devinait : Ziegler s’annonce comme un
Selon la table de conversion de
l’université du Colorado, les 8’9’’68
(nouveau record du monde) réussis par
Kate Ziegler au passage aux 800 m, lors
de son record du monde vendredi sur
1 500 m, équivalent à 8’22’’48 en grand
bassin. Soit moins bien que le record
personnel de l’Américaine, 8’18’’52.
Ziegler peut donc aller beaucoup plus
vite en petit bain. Dès aujourd’hui à
Essen ?
obstacle de taille sur la route d’un doublé olympique. « Comme elle avait
nagé 15’42’’ en grand bassin
(15’42’’54 en juin, nouveau record du
monde), ce record était à prévoir,
reconnaît Nicolas. Et son temps de
passage au 800 m veut dire qu’elle
vaut 8’7’’ (puisque le temps est pris à la
culbute). Je ne suis pas étonné, c’est la
flèche montante. » Guère plus de surprise du côté du DTN : « Ziegler n’a fait
que valider sa progression de l’hiver
dernier et de cet été, quand elle a nagé
4’4’’ sur 400 m en grand bassin »,
relève Claude Fauquet.
À défaut d’amener un vrai scoop, la
soirée de vendredi apparaît aussi
comme une salutaire piqûre de rappel :
comme le dit Nicolas Manaudou,
« pendant que Laure répare ses problèmes, les autres s’entraînent ». La
triple championne du monde a trop
d’expérience du top niveau pour ne
pas en être consciente mais elle qui
fonctionne beaucoup à l’orgueil est
servie. « Ça peut être une source de
motivation, admet son frère. Je
n’arrête pas de dire à Laure que pour
battre Ziegler, il faudra aller plus vite
que jamais. La situation n’est plus du
tout la même qu’il y a trois ans où il y
avait Laure et le reste du monde. Là, il y
a des filles qui nagent 4’4’’ alors qu’on
n’est pas encore aux Jeux ! » En attendant, Ziegler doit clore aujourd’hui son
séjour allemand par un dernier 800 m.
Les 8’9’’68 de vendredi soir pourraient
ne pas passer l’après-midi…
JEAN-BAPTISTE RENET (avec B. L.)
RÉSULTATS
HOMMES. 100 m dos : 1. Rupprath, 52’’29. 100 m 4 nages : 1. Rupprath, 54’’26. FEMMES.
400 m : 1. Ziegler (USA), 4’3’’41. 50 m brasse : 1. Vogel, 314’46. Tous allemands sauf mention.
PROGRAMME
AUJOURD’HUI. – Finales à partir de 14 h 30 : 400 m HOMMES, 200 m FEMMES,
200 m 4 nages H, 50 m papillon H et F, 400 m 4 nages F, 200 m dos H et F, 100 m
papillon H et F, 50 m dos H et F, 200 m brasse H et F, 100 m H et F.
ATHLÉTISME 20 KM DE PARIS
La France qui court
Le succès populaire annoncé des 20 Kilomètres
de Paris, aujourd’hui, traduit l’engouement pour
les courses sur route.
ILS ÉTAIENT DIX MILLE il y a cinq
ans. Ils seront plus du double, ce matin,
à défier le bitume des beaux quartiers
parisiens pour la vingt-neuvième édition des 20 Kilomètres de Paris, organisés par l’Association sportive et culturelle de l’armée de l’air. Une croissance
exponentielle qui illustre un engouement pour les courses sur route apparu
bien avant qu’un président n’entraîne
ses ministres en short pour de médiatiques joggings citadins. Les organisateurs, eux, n’hésitent plus à franchir le
pas : ceux du Semi-Marathon de Nice
mettent ainsi en place le Marathon des
Alpes-Maritimes Nice-Cannes, dont la
première édition aura lieu le
9 novembre 2008 avec l’objectif de
devenir le deuxième marathon hexagonal derrière celui de Paris (1). « Il y a
un phénomène autour des courses sur
route, estime Séverine Sanchez, la
chargée de communication de la
future épreuve azuréenne, car elles
s’adressent à tout le monde. Ça correspond aussi au désir de faire attention à
son corps, sa santé. »
Après le boum des années 80, la pratique avait connu un tassement avant
de rebondi r au tourna nt des
années 2000. Paradoxal car, si le
nombre de courses et de participants
n’a jamais été aussi important, l’élite
française n’encombre pas les bilans
mondiaux (2). La Fédération française
d’athlétisme (FFA) a compris l’intérêt
que représentait le phénomène pour le
futur. En mettant à la disposition des
organisateurs du Paris-Versailles sa
cellule marketing, elle leur a permis de
relancer l’épreuve qui a attiré
21 400 coureurs il y a deux semaines.
La FFA a également procédé à une
restructuration en son sein avec un
grand département « marche, grand
public, hors stade » sous le contrôle de
Pascal Chirat, qui dresse un premier
constat. « Si le phénomène est très fort
autour du marathon notamment,
estime le responsable de la route, c’est
parce que cette discipline se pratique
en toute liberté. Il est évident que nous
aimerions pouvoir rapprocher ces pratiquants-là des structures fédérales. »
Les dix courses sur route
les plus courues en France
Morlaix Mont-Saint-Michel
2 1
3 Paris
1
courses
Vannes
1
1 Lyon
La Rochelle
1
Marseille
Classement 2006 selon le nombre
de concurrents classés
30 688
1. Marathon de Paris
18 750
2. 20 Km de Paris
17 886
3. Semi-Marathon de Paris
11 810
4. Marseille-Cassis
6 625
5. Marathon de La Rochelle
5 694
6. 10 Km de Taulé-Morlaix
7. Semi-Marathon d’Auray-Vannes 4 800
4 348
8. 10 Km de Lyon
9. Marath. de la baie du Mt-St-Michel 3 698
10. Semi-Marath. de St-Pol - Morlaix 3 684
N.B. : Paris-Versailles n’a pas été organisé
l’an passé. Couru il y a deux semaines, il a
réuni 21 400 participants.
Mais comment faire quand, pour s’inscrire à une course sur route, un certificat médical suffit ? « Il nous faut raisonner différemment, poursuit Chirat.
La formule club n’est pas forcément
adaptée à leurs envies. Analysons
d’abord ce qu’on pourrait leur apporter en termes de services, par exemple
en fournissant des plans ou des cahiers
d’entraînement personnalisés sur
Internet. Ensuite, on pourra peut-être
en diriger certains vers les structures
fédérales. » Et impulser une nouvelle
dynamique. Au haut niveau cette fois.
LAURENT BARGE
(1) Le dernier marathon de Paris a enregistré près de 35 000 inscriptions, contre
38 000 à New York. Avec, pour chacun,
un nombre maximal d’inscrits atteint.
(2) Aucun engagé sur le marathon des
Mondiaux d’Osaka et seulement quatre
athlètes aujourd’hui à Udine aux Championnats du monde de course sur route.
PROGRAMME
AUJOURD’HUI, départ à 10 heures, pont d’Iéna. LES PRINCIPAUX ENGAGÉS.
HOMMES : Kyiu, D.Ndiso, M. Mwanzia, S. Kibet (KEN) ; Ngimba (TAN) ; Disi (RWA) ;
Bacha (ETH). FEMMES : Gadi-Richard, M. Wangari, A. Ngujiri, C. Chepkonga,
A. Barsosio, (KEN).
MONDIAUX SUR ROUTE : TADESSE ET KIPLAGAT DÉFENDENT LEURS
TITRES. – L’Érythréen Zersenay Tadesse et la Néerlandaise Lornah Kiplagat tentent de
conserver leurs titres mondiaux sur route, aujourd’hui, lors du semi-marathon d’Udine,
en Italie. Ils seront tous deux attaqués par de fortes délégations kényanes. Sammy Wanjiru, recordman du monde de la distance (58’33’’), Patrick Musyoki et Robert Kipchumba
devraient ainsi mener la vie dure à Tadesse. À noter, les présences du vainqueur du marathon de New York Marilson Dos Santos et de la médaillée de bronze olympique des
42,195 km Deena Kastor. L’équipe de France est composée de Pierre Joncheray et Mokhtar Benhari côté hommes, et de Christelle Daunay et Carmen Oliveras côté femmes.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Guesdon n’est sûrement pas un coureur ordinaire, mais sa carrière est
ainsi faite qu’il se fond volontiers
étrangers marchent. Mais, avant de
critiquer, il faut voir si on est nousmêmes à cent pour cent. J’ai vu les
Français avant le Championnat et je
me doutais qu’ils ne seraient pas à la
hauteur… »
Sans doute Guesdon a-t-il ce petit
quelque chose en plus dans les
grands moments. Et si, derrière son
humeur égale, il y avait finalement
un gagneur ? « L’an dernier, Arvesen était logiquement plus rapide
que moi, raconte-t-il. Je ne sais pas
ce qui fait la différence. À ce niveaulà, tout le monde a l’envie. J’étais
peut-être un peu plus frais et j’ai une
petite pointe de vitesse aussi, mine
de rien… Plus ça approchait, plus je
me disais qu’il ne fallait pas que je
me loupe. Je sais qu’il y a tellement
de différence entre gagner et faire
deuxième. Le premier truc qu’on se
dit, c’est : heureusement, je ne fais
pas deux… C’est d’abord un grand
soulagement, puis tout s’enchaîne et
la joie arrive très vite. »
Au bout du compte, la discrétion
n’est pas pour autant la caractéris-
Nicolas Manaudou :
« C’est la flèche
montante »
8’22
22’’48
22’’
’’4
48
8
Bleu
« J’aime bien
être tranquille »
dans l’anonymat du peloton. « Je ne
me lance pas dans n’importe quoi. Et
puis, quand on roule pour un leader
ou un sprinteur, ce n’est pas évident
de faire le départ le lendemain. »
Guesdon, on le voit peu, mais tout le
monde sait qu’il est là. Et, finalement, personne n’est vraiment
surpris lorsqu’il fait mouche, quand
bien même il sort rarement de sa
réserve. « On m’oublie vite, ça ne me
dérange pas. Je suis comme ça, je ne
fais rien pour être sur le devant de la
scène. C’est ma nature, j’aime bien
être tranquille. »
C’est si vrai qu’il a beau être l’un des
rares Français à franchir sans
encombre le cap des 250 bornes,
on ne l’a plus appelé en équipe de
France depuis deux ans. Ça aussi, il
s’en accommode : « Je préfère avoir
gagné Paris-Tours, alors que, souvent, on est moins motivé après le
Championnat du monde. » Ce qui ne
l’empêche pas de remarquer, à propos du complexe français : « Quand
on voit tout ce qui se passe, on est
obligé d’avoir des doutes quand les
RAY BENECKI, son coach de toujours, avait calmé les ardeurs sitôt un
1 500 m express bouclé vendredi soir.
Kate Ziegler venait pourtant de fracasser en un quart d’heure dans le petit
bassin d’Essen deux références planétaires jusqu’ici détenues par Laure
Manaudou. Dans cette course ajoutée
spécialement pour elle au programme
du meeting de la Ruhr, l’Américaine
avait abaissé de près de dix secondes
le record de la distance : 15’32’’90
contre 15’42’’39 à la Française en
novembre 2004 à La Roche-sur-Yon.
Et, en passant au 800 m, Ziegler avait
aussi établi une nouvelle marque en
8’9’’68, contre 8’11’’25 à Manaudou
lors de l’Euro à Trieste en décembre
2005. Un concentré de performances
qui appelait un nouveau coup d’éclat
hier sur 400 m. Plus que jamais étiquetée rivale number one de la star tricolore, l’étudiante de dix-neuf ans tenait
l’occasion de chasser sur les terres de
Manaudou. Malgré ces promesses,
donc, Benecki avait ramené tout le
monde sur terre : « On a l’habitude de
ne pas relier les courses les unes aux
autres. Celle-ci est passée. Pour la
suite, on verra. »
Jaune
Rouge
Jaune
« Avec mes parents, j’ai enregistré
presque toutes les classiques depuis
1989. J’adore ces courses-là. C’est
une fierté d’avoir son nom à côté de
tous ces grands coureurs. Il y aura
des jeunes qui sauront que Guesdon
est au palmarès de Paris-Roubaix.
Après, on aimerait bien y être une
deuxième fois pour que l’on ne croie
pas que c’est un coup de chance. On
m’a souvent dit que j’en avais eu à
Roubaix, mais ils verront que j’ai
aussi Paris-Tours… »
Le dossard no 1, ce matin au départ
de Saint-Arnoult-en-Yvelines, est
un beau cadeau le jour de son trentesixième anniversaire. Surtout, on
sent que Paris-Tours lui a permis de
légitimer complètement sa victoire à
Roubaix, neuf ans plus tôt. « Je
savais que ça allait boucher le bec à
certains. C’est vrai que Paris-Tours
m’a fait autant plaisir. Je pensais que
ce serait perçu un ton en dessous et,
finalement, ç’a marqué autant les
gens. » Probablement parce que
cette victoire a été parfaitement
comprise, comme une récompense
inéluctable qui vient avec la
constance. « J’avais déjà été dans le
final de Paris-Tours, rappelle-t-il justement, et, à Roubaix, j’ai souvent
été dans les billes… »
En retrait sur 400 m hier (4’3’’41), l’Américaine a
marqué les esprits vendredi sur 1 500 m en petit
bassin. Un exploit qu’a bien noté Laure Manaudou.
Noir
Bleu
Noir
IL A VRAIMENT le chic pour surgir à
l’improviste, de préférence dans les
grandes occasions. Frédéric Guesdon ne gagne pas beaucoup (neuf
victoires en treize saisons), mais son
palmarès parle très largement pour
lui. « Mine de rien, dit-il, j’ai gagné
les deux plus belles classiques françaises. » Guesdon est peut-être un
peu effacé, sauf sur les lignes qui
laissent une trace dans les livres d’or.
D’ailleurs, il est bien le seul Français
vainqueur de classique depuis Laurent Jalabert (*).
AUJOURD’HUI.– 101e Paris-Tours
(256 km). Départà 11 heuresde SaintArnoult-en-Yvelines, arrivée vers
17 h 15 avenue de Grammont.
Les principaux engagés. – FRANÇAISE DES JEUX : Guesdon,
Sé. Chavanel, Da Cruz, Gérard,
Mengin, Monnerais, Roy ; Gilbert
(BEL). CSC (DAN) : Cancellara (SUI) ;
Arvesen (NOR) ; Breschel, Kroon
(HOL). CRÉDIT AGRICOLE : Hushovd
(NOR) ; Bodrogi (HON) ; Furlan (ITA) ;
Hinault, Engoulvent, Hivert,
Kern ; Renshaw (AUS). AG2R PRÉVOYANCE : Dion, Dumoulin,
Riblon, Rousseau ; Elmiger (SUI) ;
Krivtsov (UKR) ; Mandri (EST) ; Usov
(BLR). GEROLSTEINER (ALL) : Förster,
Haussler. LAMPRE (ITA) : Baldato,
Napolitano. PREDICTOR-LOTTO
(BEL) : McEwen (AUS) ; Van Avermaet, Leukemans, Van Summeren.
QUICK STEP (BEL) : Steegmans ; Vasseur ; De Jongh (HOL). DISCOVERY
CHANNEL (USA) : A. Davis (AUS) ;
Gusev (RUS) ; Vaitkus (LIT). BOUYGUES TELECOM : Pütsep (EST) ; Clerc
(SUI) ; Geslin, Haddou, Jérome,
Martias, Pichot, Voeckler. RABOBANK (HOL) : Freire, Flecha (ESP) ;
Posthuma. LANDBOUWKREDIET
(BEL) : Boucher, Gabriel. COFIDIS :
Duque (COL) ; Bessy, Duclos-Lassalle, Minard, Monier, Valentin ;
Monfort, Scheirlinckx (BEL). SKIL-SHIMANO (HOL) : Tjallingi. MILRAM
(ITA) : Zabel (ALL) ; Petacchi. LIQUIGAS (ITA) : Pozzatto, Chicchi, Gasparotto ; Willems (BEL). CAISSE
D’ÉPARGNE (ESP) : Valverde, Pereiro,
J. Rodriguez ; Perget. EUSKALTEL
(ESP) : Sanchez. CHOCOLAT JACQUES
(BEL) : Coenen. AGRITUBEL : Baranauskas (LIT) ; Bichot, Coutouly,
Feillu, Robin, Sinner. SAUNIER
DUVAL (ESP) : Pagliarini (BRE). BARLOWORLD (GBR) : Hunter (AFS) ; Guidi (ITA). WIESENHOF (ALL) : P. Velits
(SVQ). – 176 engagés.
Ziegler
laisse des traces
13
SURF
WCT : DEMIES RELEVÉES à MUNDAKA. – Huitième manche du Championnat du monde, l’épreuve espagnole
de Mundaka se sera étirée jusqu’au dernier jour de compétition. À partir de 9
heures, ce matin, les quatre meilleurs surfeurs de la quinzaine vont s’affronter lors
de demi-finales extrêmement relevées. Le
numéro 1 mondial, Mick Fanning, qui a
perdu tout espoir d’être couronné à Mundaka même en cas de victoire, sera face au
bouillant Bobby Martinez, le tenant du
titre. Très belle affiche aussi entre Taj Burrow et Kelly Slater. – D. Mi.
WCT : SARRAN ÉLIMINÉE EN HUITIÈMES. – Pour la quatrième fois en cinq
épreuves depuis le début de saison, Caroline Sarran a échoué aux portes des quarts
de finale. La nuit dernière à Sydney, la
Française a été éliminée en huitièmes de
finale par Chelsea Hedges (12,25 contre
9,00), championne du monde 2005,
laquelle a ensuite perdu en quarts. Les
demi-finales opposeront la Brésilienne
Silvana Lima et la Péruvienne Sofia Mulanovich à deux Australiennes, respectivement Jessi Miley-Dyer et Stephanie Gilmore. – D. Mi.
GOLF
CHAMPIONNAT DU MONDE DE
MATCH-PLAY (ANG, Virginia Water, Wentworth Club, circuit européen hommes,
3 533 343 , 11-14 octobre). – Demifinales : Cabrera (ARG) b. Mahan (USA), 2 et
1 ; Els (AFS) b. Stenson (SUE), 3 et 2.
FRYS.COM OPEN (Nevada, Las Vegas,
TPC Summerlin & Canyons, circuit américain
hommes, 2 841 619 , 11-14 octobre). –
Deuxième tour (par 144) : 1. Willis, 130
(68 + 62), Trahan, 130 (65 + 65), et McNeill,
130 (66 + 64) ; 4. Gore, 131 (63 + 68) et
Huston 131 (66 + 65).
Tous américains.
OPEN DE MADRID (ESP, Real Sociedad
Hipica Española Club de Campo, circuit européen hommes, 900 000 , 11-14 octobre). –
Troisième tour (par 216) : 1. Vancsik (ARG),
203 (65 + 70 + 68) ; Vibe-Hastrup (DAN),
205 (69 + 69 + 67) ; 3. Canizares (ESP), 207
(69 + 66 + 72), et McIlroy (IRL), 207
(73 + 68 + 66) ; 5. Bourdy, 208
(71 + 69 + 68), Fraser (AUS), 208
(75 + 68 + 65), Luna (ESP), 208
(75 + 6 7 + 6 6), Qui r os (ES P), 208
(72 + 67 + 69), Van de Velde, 208
(71 + 66 + 71) ; … 14. Remésy, 210
(71 + 69 + 70).
CHAMPIONNAT DU MONDE (Californie,
Palm Desert, Bighorn Golf Club, circuit américain femmes, 711 098 , 11-14 octobre). –
Deuxième tour : 1. Ochoa (MEX), 135
(68 + 67) ; 2. Park (BRE), 136 (67 + 69),
Creamer (USA), 136 (67 + 69), et Stanford
(USA), 136 (70 + 66) ; 5. Jang Jeong (CDS),
137 (69 + 68) ; … 11. Kerr (USA), 141
(75 + 66) ; … 20. Wie (USA), 158
(79 + 79). Vingt participantes.
CANOË-KAYAK
Rouge
Noir
Jaune
ÉQUITATION
TOUS SPORTS
VOLLEY-BALL PRO A (5 journée)
Tous aux abris
Briançon en fête
Tourcoing s’offre Tours
Retour ce week-end aux compétitions indoor. Les Français y chercheront de précieux points
pour une éventuelle qualification olympique individuelle.
REMPORTÉE LA SAISON dernière
par le Suisse Beat Mändli sur Idéo du
Thot, un cheval français, la Coupe du
monde reprend aujourd’hui en Norvège. Trois Français disputeront cet
après-midi à Oslo le Grand Prix,
notamment Philippe Léoni, habitué et
friand de cet exercice. « J’aime ce circuit, commente-t-il. C’est l’objectif de
ma saison. Il faut des chevaux bien
dressés car les parcours sont plus techniques avec des obstacles plus rapprochés. L’ambiance est également particulière. Il y a davantage d’adrénaline.
On se croirait parfois dans un stade de
basket avec beaucoup de bruit. Il faut
des chevaux habitués à ça. Ma jument
Cyrenaïka, avec laquelle je me suis
qualifiée à deux reprises pour la finale
(2005 à Las Vegas et 2006 à Kuala
Lumpur), connaît la musique. » Léoni
cherchera donc dès aujourd’hui à
accumuler les points (20 points pour le
premier, 17 pour le deuxième… 1 pour
le seizième) pour intégrer le top 18 de
ce mini-Championnat synonyme de
qualification pour la grande finale de
Göteborg, en avril. « L’idéal serait
d’avoir 20-25 points d’ici Londres,
sachant qu’il en faut généralement
une quarantaine pour la finale »,
estime Léoni.
Outre la Coupe du monde, quelques
gros concours seront également très
prisés. Ce dimanche, Bruxelles a ainsi
rassemblé de gros clients. Tous les
deux candidats à la Coupe du monde,
les cinq étoiles de Lyon (2-4 novembre)
et de Paris (30 novembre-2 décembre)
constitueront ainsi de gros rendezvous des mois à venir.
Non qualifiés pour la compétition par
équipes des épreuves olympiques de
Hongkong en août prochain, les meilleurs Français auront forcément à
l’esprit le classement olympique (prise
en compte des compétitions entre le
1er janvier 2007 et le 1er mai 2008), sus-
ceptible d’offrir à la France un quota
individuel. Actuellement, l’Irlandaise
Jessica Kürten et le Belge champion du
monde Jos Lansink, se partageraient
les deux billets offerts à la zone Europe
de l’Ouest. Derrière ces deux calibres,
plusieurs pilotes tricolores sont à
l’affût. Olivier Guillon, actuellement
troisième de ce ranking juste devant
Michel Hécart et Michel Robert,
s’affiche comme une réelle possibilité
d’aller décrocher ce sésame (le quota
est non nominatif et il reviendrait au
sélectionneur de désigner le couple
olympique). Mais, comme tous les
autres Français, le Normand partira
avec le handicap de ne posséder qu’un
seul cheval de premier ordre (Ionesco
de Brekka). Tandis que Kürten et Lansink pourront écumer les concours
chaque week-end en faisant tourner
leurs deux ou trois montures capables
de briller, les Tricolores devront gérer
leur unique cheval de tête. Hongkong
est encore loin.
PASCAL GRÉGOIRE-BOUTREAU
PROGRAMME
À Oslo, CSI-W***** (1re étape de la Coupe du monde). Grand Prix, à 14 h 30.
Français engagés : Léoni, Épaillard, Nicolas.
Coupe du monde 2008 : Oslo (12-14 octobre) ; Helsinki (18-21 octobre) ; Vérone
(ITA, 8-11 novembre) ; Stuttgart (ALL, 14-18 novembre) ; Genève (6-9 décembre) ;
Londres (17-22 décembre) ; Malines(BEL, 26-30 décembre) ; Leipzig(ALL, 17-20 janvier) ; Amsterdam (24-27 janvier) ; Bordeaux (1er-3 février) ; Vigo (ESP, 8-11
février) ; ’s-Hertogenbosch (HOL, 27-30 mars) ; Göteborg (SUE, 24-27 avril).
À Bruxelles, CSI*****. Grand Prix, à 15 heures.
Français engagés : Guillon, Robert, Rozier, Bost, Bourdy.
FOOT US
TENNIS DE TABLE
NFL (6e journée) : DUEL D’INVAINCUS. – Deux des trois dernières équipes encore
invaincues vont en découdre ce dimanche à Dallas, lors du choc Cowboys-Patriots. Un
choc regardé à distance par Indianapolis et avec intérêt par tout le reste de la NFL, car si la
présence de New England en tête du classement est loin d’être une surprise, celle de
Dallas est une bouffée rafraîchissante pour les fans de feu l’America’s Team. Bousculé la
semaine dernière par Buffalo et auteur de neuf points dans les vingt dernières secondes
pour arracher une bien improbable victoire, Dallas dit ne rien avoir à prouver lors de ce
match au sommet. Mais la pression sera pourtant bien omniprésente sur le QB, Tony
Romo, très secoué lundi dernier après avoir concédé six ballons. « À part moi, tout le
monde a joué un très bon match », commentait Romo. – O. Ph.
LIGUE DES CHAMPIONS FEMMES.
– Les choses se compliquent pour les
Montpelliéraines dans la poule A de la
Ligue des champions.
En déplacement vendredi soir à Sandonatese sans leurs deux meilleures Chinoises,
DIMANCHE : Baltimore - St. Louis : Chicago-Minnesota ; Cleveland-Miami ; Green Bay - Washington ; Jacksonville-Houston ; Kansas City - Cincinnati ; N.Y. Jets - Philadelphie ; Tampa Bay - Tennessee ; Arizona-Carolina ; Dallas - New England ; San Diego - Oakland ; Seattle - New Orleans. LUNDI :
Atlanta - N.Y. Giants.
LIGUE MAGNUS (7e journée). – VENDREDI : Rouen - Épinal, 7-3 (2-2, 2-0, 3-1) ; Tours Chamonix, 8-3 (3-1, 4-1, 1-1). HIER : Caen - Villard, 2-3 a.p. (0-0, 1-1, 1-1, 0-1) ; Mont-Blanc Angers, 2-5 (1-1, 1-3, 0-1) ; Grenoble - Briançon, 3-2 (2-1, 1-1, 1-0) ; Amiens - Dijon, remis ;
Morzine - Strasbourg, 2-3 (0-2, 2-0, 0-1). Classement : 1. Angers, 14 pts ; 2. Grenoble, 12 ;
3. Briançon, 10 ; 4. Rouen, 9 ; 5. Tours, 8 ; 6. Mont-Blanc et Amiens, 7 ; 8. Morzine-Avoriaz et
Épinal, 6 ; 10. Villard, 5 ; 11. Strasbourg, 4 ; 12. Caen, Chamonix et Dijon, 2. PROCHAINE JOURNÉE. – Samedi 20 octobre, 17 h 30, Strasbourg - Dijon ; 18 h 30, Angers - Caen ; 20 heures,
Tours - Mont-Blanc ; 20 h 15, Épinal - Grenoble ; 20 h 30, Briançon - Morzine-Avoriaz ; Villard Rouen ; Chamonix - Amiens.
JUDO
BERTHELOT ET LA RIZZA BISSENT.
– Trois semaines après son succès au tournoi de Birmingham, Sébastien Berthelot a
doublé la mise, hier à Bakou, en – 66 kg,
une catégorie en quête du quota olympique. Vainqueur à Rotterdam il y a quinze
jours, Audrey La Rizza l’a emporté, hier à
Minsk. En finale des – 52 kg (catégorie
non encore qualifiée pour les JO), elle a
dominé sa compatriote Caroline Lantoine
grâce à un ko-uchi gari (petit fauchage
intérieur) à une minute de la fin.
TOURNOI FEMMES DE MINSK (BLR,
13-14 octobre). – 48 kg. Finale : Baschin
(ALL) b. Csernoviczki (HON), waza-ari. Pas de
Française engagée. – 52 kg. Finale : La Rizza
b. Lantoine, koka. Parcours de La Rizza : bat
Kraeh (ALL), ippon ; bat Sundberg (FIN),
ippon ; bat Bouravtseva (RUS), yuko ; bat Lantoine, koka. Parcours de Lantoine : bat Hukuda (AUT), ippon ; bat Singleton (GBR), ippon ;
bat Kharitonova (RUS), waza-ari ; battue par La
Rizza, koka. – 57 kg. Finale : Gasimova (AZE)
b. Kolodzej (POL), ippon. 3e place : Hein (ALL)
b. Harel, waza-ari au golden score. Riaboff non
classée.
AUJOURD’HUI. – 70 kg (Pasquet) ; – 78 kg
(Lebrun) ; + 78 kg.
TOURNOI HOMMES DE BAKOU (AZE,
13-14 octobre). – 60 kg. Finale : Fallon (GBR)
b. Alexanidis (GRE), waza-ari. 3e place : Shukvani (GEO) b. Cadoux-Duc, koka. Dragin non
classé. – 66 kg. Finale : Berthelot b. Drebot
(UKR), koka. Parcours de Berthelot : bat Focke
(ALL), waza-ari ; bat Trudov (MOL), ippon ; bat
Rogalskyy (UKR), yuko ; bat Gasimov (AZE),
ippon ; bat Drebot (UKR), koka. – 73 kg.
Finale : Bilodid (UKR) b. Isamyilov (AZE),
ippon. Fernandes et Rémilien non classés.
AUJOURD’HUI. – 81 kg ; – 90 kg (Brisson,
Dafreville) ; – 100 kg (Demontfaucon, Fabre) ;
+ 100 kg.
SQUASH
OPEN DE LONDRES : CAMILLE
SERNE EN FINALE. – Mathieu Castagnet (68e) a été battu en quarts de finale
vendredi soir par son partenaire de club,
l’Anglais Scott Handley (54e) : 11-8, 4-11,
8-11, 11-7, 2-11. Chez les femmes,
Camille Serne (56e mondiale) continue,
intraitable, à franchir tous les obstacles.
Hier au terme d’un match à rebondisse-
ments, elle a battu l’Anglaise Botwright
(30e) : 9-5, 0-9, 1-9, 10-9, 9-6 et, pour la
deuxième fois de l’année, elle se retrouve
en finale.
OPEN DES CANARIES.– Fin de partie
à Tenerife pour Julien Balbo (68e mondial)
stoppé au deuxième tour par l’Anglais
Chris Ryder (57e) : 11-7, 4-11, 10-12, 7-11.
TRAMPOLINE
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Positions (hier, à 14 heures) : 1. Le Blevec
(Actual), à 1 680,88 m. de l’arrivée ; 2. Hardy
(Brossard), à 35,14 m. du leader ; 3. Brennan
(Rafiki), à 74,4 m. ; 4. Sineau (BretagneLapins), à 86,79 m. ; 5. Deshayes (Pco-Technologies), à 90,6 m., etc.
TRANSAT JACQUES-VABRE :
THOMPSON-OXLEY SUR « PINDAR ». – Le nouveau monocoque Pindar,
premier 60-pieds dessiné par l’architecte
franco-argentin Juan Kouyoumdjian, sera
confié à Brian Thompson lors de la Transat
Jacques-Vabre en double dont le départ
sera donné le 3 novembre prochain, au
Havre. Le skipper britannique sera épaulé
par l’Australien Will Oxley.
HOCKEY
SUR GAZON
ÉLITE HOMMES (6 e journée). –
AUJOURD’HUI (15 heures) : St-Germain Lyon ; RC France - Montrouge ; Lille - Stade
Français ; Amiens-Lambersart ; Le Touquet Paris-Jean Bouin. Classement : 1. St-Germain, 15 pts ; 2. Lille, 12 ; 3. RC France, 10 ;
4. Lyon, 9 ; 5. Paris-Jean Bouin, 7 ; 6. Montrouge, 6 (+ 7) ; 7. Amiens, 6 (– 6) ;
8. Le Touquet, 6 (– 9) ; 9. Stade Français, 3
(– 6) ; 10. Lambersart, – 1 (*) (– 22).
(*) Lambersart ne compte aucune victoire et
a une pénalité.
ÉLITE FEMMES (3 e journée). –
AUJOURD’HUI (13 heures) : St-Germain Abbeville ; Lille - Paris-Jean Bouin ; Mérignac-Montrouge ; Cambrai - Stade Français.
Classement : 1. St-Germain, 6 pts ; 2. Cambrai, 4 (+ 4) ; 3. Abbeville, 4 (+ 2) ; 4. Lille, 3
(+ 1) ; 5. Montrouge, 3 (+ 1) ; 6. Mérignac, 3
(– 1) ; 7. Stade Français, 0 (– 4) ; 8. ParisJean Bouin, 0 (– 6).
MONTPELLIER - NARBONNE : 3-0 (25-16 ; 25-18 ; 25-18)
400 spectateurs. Points marqués : 127 (75 + 52). Durée : 1 h 7’
MONTPELLIER : 6 aces ; 13 contres ; 38 attaques ; 15 fautes (7 au service).
Le six : Jaumel (1) ; Sol (12) ; Zago (13) ; L. Geiler (14) ; Schalk (cap., 13) ; J.-F. Pérez (4).
Libero : De Oliveira. Puis : Daquin. Entraîneur : A. Josserand.
NARBONNE : 1 ace ; 5 contres ; 31 attaques ; 18 fautes (8 au service).
Le six : Zapletal (1) ; Trèfle (8) ; Miletic (4) ; N’Ziémi (cap., 5) ; Axe (7) ; Sharaliev (3). Libero :
Labadie.Puis : Le Berre (5) ; Bély ; Carvalho Roque (1) ; Baranow (3). Entraîneur : M. Mandrou.
BEAUVAIS - CANNES : 2-3 (30-28 ; 17-25 ; 18-25 ; 25-21 ; 10-15)
900 spectateurs. Points marqués : 214 (100 + 114). Durée : 1 h 55’
BEAUVAIS : 1 ace ; 13 contres ; 54 attaques ; 26 fautes (15 au service).
Le six : Quiévreux, Javurek (cap., 12) ; Lica (21) ; Flajs (12) ; Shafranovich (12) ; Stein (7).
Libero : Anot. Puis : Jokanovic (2) ; Bencic (2). Entraîneur : A. Dardenne.
CANNES : 4 aces ; 12 contres ; 72 attaques ; 32 fautes (16 au service).
Le six : A. Perez ; Hardy-Dessources (4) ; Celitans (29) ; Trommel (cap., 14) ; O. Kunnari (21) ;
Hotulevs (11). Libero : Exiga. Puis : Bazin (1) ; Schneider (8). Entraîneur : L. Tillie.
SÈTE - SAINT-BRIEUC : 0-3 (19-25 ; 23-25 ; 20-25)
250 spectateurs. Points marqués : 137 (62 + 75). Durée : 1 h 22’
SÈTE : 4 aces ; 4 contres ; 45 attaques ; 27 fautes (14 au service).
Le six : Anton (cap., 2) ; Konecny (2) ; Kapfer (10) ; Groussiaut (14) ; E. Ragondet (2) ; Martins
(7). Libero : Garcia.Puis : Joosten ; Ferguson (3) ; Rowlandson (13). Entraîneur : P. Salvan.
SAINT-BRIEUC : 3 aces ; 7 contres ; 38 attaques ; 9 fautes (6 au service).
Le six : Weick (3) ; Radovic (6) ; Curovic (12) ; Boriskevitch (6) ; Pesl (cap., 11) ; J.C. Monneraye (6). Libero : Rossillol. Puis : Polic (1) ; Evtoukhovitch (1) ; Mandic (2). Entraîneur :
N. Djordjevic.
AJACCIO - RENNES : 0-3 (18-25 ; 27-29 ; 23-25)
400 spectateurs. Points marqués : 147 (68 + 79). Durée : 1 h 16’
AJACCIO : 0 ace ; 9 contres ; 39 attaques ; 18 fautes (8 au service).
Le six : Morales (4) ; Boulc’h (4) ; Saade (14) ; Vega Diaz (5) ; Kovalenko (cap., 7) ; Saelens
(9). Libero : Lanta. Puis : De Melo (3) ; Kobiljski (2). Entraîneur : F. Ferrandez.
RENNES : 2 aces ; 9 contres ; 50 attaques ; 20 fautes (14 au service).
Le six : Kardos (4) ; Nganga (10) ; Hudecek (21) ; Tuia (3) ; Strehlau (cap., 15) ; Mihaylov (7).
Libero : Esna. Puis : Vartovnik (1) ; Galesev. Entraîneur : B. Grebennikov.
Classement : 1. Tourcoing, 13 ; 2. Poitiers, 13 ; 3. Toulouse, 12 ; 4. Montpellier, 12 ; 5. Paris, 9 ;
Rennes, 9 ; 7. AS Cannes, 7 ; 8. Beauvais, 7 ; 9. Tours, 6 ; 10. Narbonne, 5 ; Sète, 5 ; 12. Ajaccio,
4 ; 13. Saint-Brieuc, 3 ; 14. Asnières, 0.
PRO FÉMININE (1re journée)
Au Stade Pierre-de-Coubertin (Paris XVIe). HIER : MVS La Rochette - Le Cannet, 1-3 (23-25,
11-25, 26-24, 24-26) ; Villebon - Calais, 3-1 (21-25, 25-19, 25-15 ; 25-18) ; Hainaut - Venelles,
3-0 (25-16, 25-14, 25-13) ; Istres - Mulhouse, 2-3 (25-20, 25-17, 19-25, 14-25, 12-15).
AUJOURD’HUI : 13 h 30, Terville-Florange - Albi ; 16 heures, Stade Français - Cannes ;
18 heures, Vandœuvre-Béziers.
QUÉRARD DIT STOP AUX BLEUES. – La libero du Cannet Estelle Quérard
(28 ans), non retenue dans la présélection pour le tournoi préolympique
(7-11 novembre à Ankara [TUR]), a confirmé hier qu’elle avait en fait mis un
terme à sa carrière internationale après l’Euro de septembre (8e). « Un
nouveau cycle redémarre et j’ai envie de me poser, explique-t-elle. J’en ai
marre d’être toujours partie à droite et à gauche, de passer mes étés dans les
hôtels, dans les salles de sport. C’est un souhait personnel. C’est définitif. Ça
fait un an que j’ai pris ma décision. » – M. E.
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RASSURÉS. – À trois semaines des Mondiaux à Québec (CAN, 1-4 novembre), qualificatifs pour les Jeux, l’équipe de France a enregistré de précieux indices, hier, lors d’un
match amical dans le nord d’Amsterdam. Emmenés par Sébastien Martiny qui s’impose
devant Grégoire Pennes (malgré un total identique), les Bleus ont battu les Néerlandais.
« Mais le plus intéressant est la performance de Grégoire lors des qualifications,
l’épreuve qui sera décisive pour aller à Pékin, apprécie Franck Bardy, l’entraîneur national. J’avais des doutes (sur le contenu technique), je n’en ai plus. » Au moins concernant
les hommes. Car les femmes ont été battues hier. « Marina Ducroux a chuté au premier
exercice, elle est en difficulté », admet Bardy. – C. L.
TRANSAT 6.50 : LE BLÉVEC PREND
LE LARGE. – À l’approche du pot au noir,
Yves Le Blevec a creusé l’écart avec son
poursuivant, Adrien Hardy. Alors qu’il ne
comptait que 4 milles d’avance, vendredi
à 14 heures, il a porté celle-ci à 35 milles,
hier, à la même heure.
POITIERS - ASNIÈRES : 3-1 (16-25 ; 25-22 ; 25-20 ; 25-15)
1 800 spectateurs. Points marqués : 173 (91 + 82). Durée : 1 h 35’
POITIERS : 0 ace ; 15 contres ; 49 attaques ; 28 fautes (11 au service).
Le six : Hansen (2) ; Barreto (16) ; Bleuze ; M. Sidibé (1) ; Baranek (14) ; Kieffer (cap., 10).
Libero : Lobato. Puis : Gutierrez (2) ; Caceres (16) ; Moulinier (3). Entraîneur : O. Lecat.
ASNIÈRES : 5 aces ; 8 contres ; 41 attaques ; 27 fautes (10 au service).
Le six : Roure (6) ; Senger (6) ; Moreau (22) ; Mrozek (10) ; Traoré (6) Juricic (cap., 4). Libero : Vandaele. Puis : Frontin ; Bégué. Entraîneur : A. Patin.
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LEEDS VICTORIEUXÀ OLD TRAFFORD. – Hier soir à Manchester,Leeds a remporté
la grande finale de la super League en dominant St. Helens, 33-6.
HOCKEY SUR GLACE
BATEAUX
TOURCOING - TOURS : 3-2 (25-27 ; 25-21 ; 19-25 ; 25-15 ; 15-12)
1 200 spectateurs. Points marqués : 209 (109 + 100). Durée : 2 h 2’
TOURCOING : 6 aces ; 12 contres ; 67 attaques ; 25 fautes (9 au service).
Six de départ : Ve. Petkovic (4) ; Duhagon (21) ; Barca-Cysique (20) ; Tolar (14) ; Sloboda
(cap., 5) ; Maréchal (21). Libero : P. Ragondet. Puis : Schwaack (1) ; Lavallez ; Suljagic (1).
Entraîneur : M. Fronckowiak.
TOURS : 4 aces ; 18 contres ; 53 attaques ; 24 fautes (12 au service).
Le six : M. Patin (1) ; V. Montméat (10) ; Knudsen (14) ; Milushev (25) ; Stancu (18) ; Boskan
(cap., 7). Libero : Samardzic. Puis : Garcia-Torres ; Le Marrec ; Frangolacci. Entraîneur :
V. Basic.
Jaune
RUGBY À XIII
les Héraultaises ont subi face aux Italiennes leur troisième revers d’affilée
(3-1). Quatrièmes et dernières de leur
poule, les pongistes de Montpellier se
déplaceront à Heerlen les 23-26 novembre lors de la quatrième journée.
C’EST UN DIMANCHE exceptionnel
que la municipalité de Briançon
s’apprête à faire passer à ses (nombreux)
sportifs, à l’occasion de la remise officielle du Challenge L’Équipe de la ville la
plus sportive. Les vainqueurs de l’édition
2007, dans la catégorie « moins de
20 000 habitants », sont d’abord
conviés à un grand défilé des associations, qui s’élancera de la cité Vauban à
10 heures pour rejoindre en musique le
parc des Sports. Derrière un fanion géant
au nom de chaque association, les dirigeants et les pratiquants paraderont
tous en tenue. Vers 11 heures aura lieu
un grand rassemblement devant la patinoire, avec des animations musicales,
des démonstrations sportives (boxe,
BMX, course à pied, hockey, patinage...)
et un challenge interclubs ouvert à tous
(jeux d’adresse, de vitesse...). Enfin, à
12 h 30, interviendra la remise officielle
du trophée par le jury du Challenge que
préside Claude Droussent, le directeur
des rédactions de L’Équipe. – P.-M. D.
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Noir
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LES MONDIAUX DE COURSE EN
LIGNE À VICHY. – Hier soir à Panama
City, le congrès de la Fédération internationale de canoë-kayak a décidé d’attribuer à Vichy l’organisation des Mondiaux
de course en ligne 2011. La cité de l’Allier
était en concurrence avec Szeged (Hongrie). La France n’avait pas accueilli cet
événement depuis 1991.
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TENNIS MOSCOU (ATP et WTA, indoor)
Mathieu
au passé
recomposé
Le Français, qui a remporté ici en 2002
son premier titre, affronte aujourd’hui
en finale Davydenko, le numéro 4 mondial.
MOSCOU –
de notre envoyé spécial
PRO A (3e journée)
Serena en force
MOSCOU –
de notre envoyé spécial
FACE-À-FACE
MATHIEU - DAVYDENKO : 2-2
2005 : Coupe Davis à Moscou, terre
battue, quart de finale, DAVYDENKO,
7-5, 6-2, 7-5
2005 : Cincinnati, dur, deuxième
tour, DAVYDENKO 6-2, 6-2
2007 : Sydney, dur, 1/8e de finale,
MATHIEU, 6-4, ab.
2007 : Coupe Davis à Moscou, terre
battue, quart de finale, MATHIEU 2-6,
6-2, 6-1, 7-5
Dotations : 706 510 (ATP) et
946 723 (WTA)
HOMMES. – Demi-finales : Davydenko
(RUS) b. Tipsarevic (SER), 7-6 (8-6), 6-1 ;
Mathieu b. Berrer (ALL), 7-5, 6-3.
FEMMES. – Demi-finales : Dementieva
(RUS) b. Safina (RUS), 6-1, 6-0 ; S. Williams
(USA) b. Kuznetsova (RUS), 7-6 (7-2), 6-1.
SERENA WILLIAMS ne vient que très rarement
en Russie. Mais elle n’est pas du genre à faire le
déplacement pour rien. On l’a un peu oublié
aujourd’hui mais l’Américaine avait déjà fait une
première apparition au tournoi de Moscou il y a
déjà… dix ans ! La cadette des sœurs Williams,
qui n’en avait alors que seize, s’était extirpée des
qualifications pour échouer au premier tour du
grand tableau face à sa compatriote Kimberly Po.
Mais c’est, avec vingt-huit titres – dont huit du
Grand Chelem et un au Masters –, une tout autre
joueuse qui a effectué son « retour » dans la capitale russe cette année. Balayant tout sur son passage sans perdre un set depuis le début de la
semaine, Serena a encore fait hier une belle
démonstration de force face à la Russe Kuznetsova, no 2 mondiale et tête de série 1 de l’épreuve,
qui l’avait pourtant sèchement battue (6-3, 6-3)
la semaine précédente à Stuttgart.
Invitée un peu plus tôt à désigner le souvenir
qu’elle aimerait ramener de son séjour à Moscou,
l’Américaine avait répondu sans hésiter : « Le tro-
FIN DE SAISON POUR HINGIS. – En bisbille
avec une hanche depuis plusieurs mois,
Martina Hingis ne participera pas la semaine
prochaine au tournoi de Zurich, sa ville de
résidence. On ne la reverra donc plus en
compétition cette année. Et la prochaine ? « Je
prendrai autant de temps qu’il faudra pour
être à nouveau à 100 % physiquement », a
précisé l’ancienne numéro 1 mondiale qui avait
fini la saison dernière à la 7e place à la WTA
pour sa première saison complète après une
première retraite en 2003 et 2004.
RÉSULTATS
STOCKHOLM (SUE, ATP, indoor, 680 250 ,
7-14 octobre). – Demi-finales : Karlovic (CRO) b. Haas
(ALL), 6-4, 6-3 ; T. Johansson (SUE) b. Blake (USA), 3-6,
6-1, 7-6 (7-3).
VIENNE (AUT, ATP, indoor, 642 750 , 7-14 octobre).
– Demi-finales : Wawrinka (SUI) b. Ferrero (ESP), 7-5,
6-1 ; Djokovic (SER) b. Seppi (ITA), 6-4, 6-3.
BANGKOK (WTA, dur, 141 302 , 8-14 octobre). –
Demi-finales : Pennetta (ITA/N.7) b. V. Williams (USA),
6-4, 7-6 (10-8) ; Chan Yung-jan (TAI) b. Yan Zi (CHN), 7-5,
3-6, 7-5.
CHALON-NANCY : 81-88
Nancy dans son fauteuil
Victorieux à Chalon, le SLUC est la seule équipe invaincue après trois journées.
CHALON-SUR-SAÔNE –
CHALON
NANCY
de notre envoyé spécial
81
88
Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd
23 7 2/12 1/5 2/2 1-4 2
16 8 3/4 2/2 - 1-0 1
14 8 3/7 2/5 - 1-3 2
35 15 3/8 3/7 6/6 1-5 3
18 5 2/8 1/5 - - 2
14 11 4/8 0/1 3/3 0-3 29 7 2/5 1/3 2/4 0-2 3
20 3 1/5 1/4 - 0-2 4
29 17 5/8 0/1 7/7 4-4 2
2 - - - - - 200 81 25/65 11/33 20/22 8-23 19
Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd
Dowdell
25 7 0/4 0/3 7/10 2-2 2
Amagou
18 10 3/6 0/3 4/4 0-3 2
Julian
25 16 7/12 - 2/3 1-4 J. Greer
31 4 1/6 1/5 1/2 1-2 5
TJ Parker
10 8 3/4 2/3 - 0-1 DJ Harrison
7 0 0/1 - - 0-1 1
Zaki
7 0 0/1 - - - Samnick
35 21 8/16 3/6 2/5 3-9 2
R. Greer
36 19 7/13 3/6 2/2 2-2 5
Bauer
6 3 1/3 1/2 - 1-3 TOTAL
200 88 30/66 10/28 18/26 10-27 17
81-88 (21-31, 19-24, 16-17, 25-16)
Écarts.- CHA : + 2 (2e et 3e) ; NAN : + 25 (17e)
Spect. : 3 700. Arb. : Mateus, Bardera, Machabert
LA PRO A n’a pour l’heure pas changée de patron. Si Roanne détient toujours le sceptre du champion, Nancy,
vainqueur autoritaire de la saison
régulière la saison passée, demeure la
référence, l’étalon d’un Championnat
au ciel zébré d’éclairs. À Chalon hier, le
SLUC a d’ailleurs retrouvé son fauteuil
de leader unique après un succès probant, construit avec brio en première
mi-temps avant un improbable retour
des Chalonnais.
S’appuyant sur le jeu de courses et
d’adresse qui fit son miel ces dernières
saisons, Nancy menait en effet de
vingt-cinq points après dix-sept
minutes (55-30) ! « Ils jouaient de
manière faramineuse. Même la meilleure défense du monde n’y aurait pas
résisté » , constatait Grégor Beugnot,
coach d’un Élan qui ne lâcha jamais, au
point de revenir à quatre petits points à
l’entrée de la dernière minute (80-84).
« J’ai eu peur. L’ASVEL a mené de dixsept points à Toulon vendredi et a perdu. Dans le basket actuel, beaucoup de
choses dépendent des tirs à 3 points.
On savait Chalon capable de se réveiller et Greg a utilisé cette menace pour
ouvrir la raquette » , observait JeanLuc Monschau.
Bracey
Braud
Ekanga-Ehawa
Barrett
Corosine
Mo. Badiane
Guice
Rogers
Ford
Kone
TOTAL
Samnick, le caméléon
C’est aussi en vivant d’euphorie extérieure que le SLUC creusa son terrier
mais il trouva en sus des ressources
défensives en fin de match, via un
Victor Samnick bondissant aux côtés
de l’impeccable Ricardo Greer. Ces
deux-là sont deux symboles de la polyvalence d’une équipe reconstruite et
déjà séduisante, même si les postes
d’arrière n’offrent pas toutes les
garanties. « On avait des joueurs
solides l’an dernier sur tous les postes.
Mais cette année, la polyvalence est à
un autre degré. C’est une force, même
si le style de jeu est le même » , relevait
Samnick, l’un des trois survivants, avec
Cyril Julian et le jeune pivot nigérian
Roger Zaki, d’une saison dernière inachevée. « Il y a beaucoup d’associations possibles en fonction de l’adversaire. On aura cette saison la capacité
d’adaptation d’un caméléon. »
L’ancien Parisien, qui subissait la
phée ! » Venue, comme elle le clame depuis le
premier jour, « pour remporter le tournoi et rien
d’autre », Serena Williams a affiché hier une belle
rage de vaincre pour prendre sa revanche sur la
Russe. Préoccupée par une légère blessure à la
cuisse droite (qui l’a obligée à porter un énorme
bandage) elle commença à sortir victorieuse
d’une lutte longtemps incertaine au tie-break du
premier set, avant d’étouffer totalement dans le
second son adversaire à qui elle ne céda plus
qu’un seul jeu. Jouant malgré tout les modestes,
l’Américaine affirma avoir dû « sortir le grand
jeu » (sic !) pour battre ainsi Kuznetsova. Adoptant jusqu’au bout un profil bas qui ne lui sied
guère, Serena Williams, dans un louable accès
d’humilité, souligna qu’il devrait en être
aujourd’hui de même pour battre Elena Dementieva (qu’elle a toutefois dominée lors de leur
quatre précédentes rencontres sans perdre un
set), impitoyable hier pour sa compatriote Dinara
Safina (un seul jeu lâché en route) et qui a « de si
remarquables résultats cet automne » (re-sic !) À
défaut d’avoir encore gagné l’épreuve, Serena
Wiliams a déjà remporté, ici, le grand prix de la
diplomatie américano-russe… – M. B.
FEDERER REFAIT SURFACE. – Arrivé
vendredi à Madrid, Roger Federer – qui n’a
plus joué en compétition depuis la défaite de
la Suisse en barrages de Coupe Davis, il y a
trois semaines à Prague – s’est déjà entraîné
trois fois sur les lieux de l’avant-dernier
Masters Series de la saison. Il a aussi fait une
première conférence de presse au cours de
laquelle il a, bien sûr, évoqué le sujet brûlant
des paris truqués sur Internet. Côté « court », il
a rappelé son emploi du temps depuis son
sacre à Flushing Meadows : « J’étais fatigué au
lendemain de ma victoire à l’US Open mais il
m’a fallu rester “en circuit” puisqu’il y avait la
Coupe Davis contre les Tchèques, compétition
où je dois m’investir beaucoup à chaque
participation. On a vécu une super semaine
mais on a perdu (malgré ses deux victoires).
Après ça, j’étais épuisé (forfait à Tokyo). Mais
maintenant, je suis ravi de me retrouver dans
le pays de mon rival principal. Côté « paris »,
prudent, il prévient : « Je sais qu’Andy Murray
s’est exprimé là-dessus mais je ne connais pas
ses propos avec exactitude (dans une interview
à la BBC, en début de semaine, l’Écossais a dit
notamment : Tous les joueurs savent que la
corruption est fréquente sur le circuit »). Je
compte lui en parler avant de commenter tout
ça. » – J. Re.
CHALON. – Si Ricardo Greer, ici au shoot, a déjà trouvé
la bonne carburation avec Nancy, Chalon, à l’image de Bryan
Bracey (en défense), est encore en chantier.
(Photo Iconsport)
concurrence de plein fouet l’an dernier
à l’intérieur, admet avoir attaqué la
saison dans un état d’esprit différent.
« Je me suis mis dans un autre mode,
psychologiquement. Je pense au plaisir, à donner le meilleur de moi-même,
comme si je rentrais dans une nouvelle
équipe » , expliquait-il.
« Il nous a fait très mal », soupirait le
pivot américain John Ford. « Nancy me
semble meilleur que l’an dernier. Il y a
plein de scoreurs et pas d’égoïsme » ,
ajoutait l’ex-Bisontin, lui aussi omni-
présent hier même si une balle perdue
coûta cher à son équipe à deux
minutes de la fin.
L’équilibre nancéien doit encore passer au tamis des matches et des revers
de fortune qui accompagnent toute
saison. Mais Nancy a débuté en force.
Au contraire d’un Chalon encore
apprenti et déjà légèrement en retard
vis à vis des concurrents.
Deux fois à terre hier, en première mitemps puis dans le troisième quart
(50-70, 29e), l’Élan s’est néanmoins
relevé, menaçant même le succès
pourtant écrit du SLUC en jouant avec
quatre arrières dans le dernier quart.
Dégainant vite, Chalon recolla à deux
possessions du renversement. Mais les
Bourguignons manquent encore de
bouteille, à l’image du meneur
Shawnta Rogers et de l’ailier-fort
Bryan Bracey, deux recrues en difficulté. « Ils ont besoin de travailler et, pour
Shawnta, de se mettre dans le coup
physiquement. Plus globalement, ce
match nous a permis de constater que
Chalon, troisième du Championnat la
saison dernière, était dorénavant très
considéré par l’adversaire. Il faut que
les joueurs s’y préparent. On a eu la
volonté de revenir dans ce match mais
elle aurait dû être présente dès le
début » , retenait Beugnot, par ailleurs
mécontent du calendrier des matches
aller, qui impose à son équipe une
majorité de déplacements difficiles.
Une opinion partagée par Jean-Luc
Monschau : « il n’est pas normal que
les équipes ayant terminé sur le
podium se déplacent neuf fois lors des
matches aller. » Au risque d’obscurcir
en effet le chemin déjà très sinueux de
la Semaine des As. Nancy l’a cependant déjà bien éclairé.
ARNAUD LECOMTE
PAGE 14
STRASBOURG-CHOLET : 59-66
DIJON - VICHY : 61-78
VENDREDI
La SIG
dans le dur
La JDA
débordée
TROISIÈME DÉFAITE de la saison
pour la SIG et un président en colère :
« Il y a un manque d’esprit, de combativité et j’attends une réaction immédiate », pestait Jérôme Christ. Il était
en phase avec son coach, Éric Girard,
qui stigmatisait ceux qui avaient
« manqué de volonté, de dynamisme,
de spirit. Et ça c’est inadmissible »,
ajoutait-il, attendant de voir « sur qui
on pourra compter ». Peut-être sur
Nissim ou Obasohan, combatif malgré
sa maladresse, sur Houston s’il se
remet de son entorse à la cheville, sur
McCord et Shannon, artisans du retour
alsacien en seconde période (46-47,
30e), aussitôt annulé par un coup de
rein de Claude Marquis, déchaîné face
à son ancien club (13 pts, 14 rbds).
La SIG ne pourra s’exonérer en tout cas
de réexaminer une première période
catastrophique, où Tchicamboud et
De Colo se régalèrent en début de deuxième quart sur le passage en zone
adverse (14-28, 14e) et où Cholet se
goinfra de rebonds (21 à 11) et de
secondes chances (10 offensifs). Pour
autant, Erman Künter ne versait pas
dans le triomphalisme : « Ça n’a pas
été un match de top niveau, peut-être
que les joueurs attendaient aussi le
rugby. On a commis des erreurs, mais
notre défense a fait la différence. »
Question de… « spirit » ? – R. Sch.
CONTRAIREMENT aux matches précédents et malgré quelques difficultés
à contenir Zach Moss (7 pts en 4 min),
la JDA avait répondu à l’appel dès le
début, dominant le rebond offensif.
Mais dans le deuxième quart, tout bascula : Dijon passa de 20-16 à 34-43 au
repos, victime à la fois de la grosse
activité défensive de Dounia Issa et de
la belle alternance offensive de Vichy
(62 % de réussite), à qui Jimmal Ball
apportait 7 points avant d’être ralenti
par une troisième faute (17e).
Le deuxième acte fut à l’avenant,
Vichy, en réussite, débordant (42-62,
28e) une JDA sans âme, qui aura peutêtre même perdu Ali Bouziane en route
(possible déchirure à la cuisse droite).
Pour Jean-Louis Borg, le coach vichyssois, le coup était beau après avoir battu le voisin clermontois huit jours plus
tôt : « La mise en place a été cohérente
par rapport à ce que nous avions préparé autour du rebond, du repli et la
nécessité de cibler Bradford et
N’Doye. » Randoald Dessarzin, lui,
constatait les dégâts : « On est battus
sur tous les duels. Pour courir, il faut
d’abord aller chercher les mecs en
face, mais personne ne veut souffrir. Je
vais demander plus à Jason Rowe dans
la conduite de l’équipe. » L’ex-Hyérois, amoindri, a en effet livré des
débuts plutôt timides. – B. Gra.
STRASBOURG
CHOLET
59
66
Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd
J. Lewis
10 4 2/5 0/1 - 0-2 2
Darrigand
10 - - - - - Houston
7 - - - - - Giffa
31 5 2/5 1/3 - 0-4 3
Nissim
24 5 2/8 0/4 1/1 - 2
McCord
28 10 5/7 - - 0-3 Obasohan
31 8 3/12 2/8 - 2-1 Shannon
35 18 6/10 1/4 5/6 0-4 5
Lewin
24 9 4/7 - 1/2 2-5 TOTAL
200 59 24/54 4/20 7/9 4-19 12
Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd
Muirhead
30 5 2/7 - 1/1 3-3 2
Dondon
14 2 1/3 0/1 - 0-1 Marquis
36 13 6/12 - 1/2 9-5 De Colo
26 8 2/8 1/6 3/3 1-2 3
Tchicamboud 36 22 9/19 2/6 2/3 1-3 1
Dobbins
33 9 3/7 0/1 3/4 3-6 Rhalimi
5 0 0/2 - - - Wiggins
20 7 2/5 0/1 3/3 0-1 TOTAL
200 66 25/63 3/15 13/16 17-21 6
59-66 (12-15 ; 13-20 ; 21-14 ; 13-17)
Écarts.- STR : + 5 (4e) ; CHO : + 16 (22e)
Spect. : 3 600. Arb. : Gasperin, Julien et Jean
DIJON
VICHY
61
78
Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd
13 6 2/3 0/1 2/2 0-2 1
38 10 4/10 0/4 2/2 4-4 3
1 - - - - - 31 7 2/5 2/4 1/2 0-2 4
22 5 1/5 1/4 2/2 2-3 3
6 - - - - - 1
38 10 3/13 2/9 2/2 1-1 2
34 18 8/9 - 2/4 1-7 2
17 5 0/1 - 5/8 3-3 200 61 20/46 5/22 16/22 11-22 16
Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd
Ball
31 26 10/18 3/7 3/4 0-1 3
El Fakarani
1 - - - - - Moss
27 17 7/12 - 3/6 5-1 2
R. Wright
24 7 2/8 0/4 3/4 0-4 1
Gradit
23 2 1/4 0/1 0/2 1-1 4
Melody
33 15 5/9 5/8 - 0-1 1
Rambur
8 3 1/1 - 1/3 - 1
Vivies
20 6 3/8 - - 2-1 1
Issa
33 2 1/2 - - 4-6 TOTAL
200 78 30/62 8/20 10/19 12-15 13
61-78 (20-16, 14-27, 14-19, 13-16)
Écarts.- DIJ : + 5 (11e) ; VIC: + 20 (28e)
Spect. : 3 100. Arb. : Chambon, Jeanneau, Delaune.
Bouziane
N’Doye
Evert
Rowe
Krupalija
Koma
C. Bradford
Simon
Ma. Badiane
TOTAL
Pau-Orthez - Le Havre ............ 79-83
Orléans - Roanne ................... 75-85
Hyères-Toulon - ASVEL .......... 83-76
Paris-Levallois - Clermont ...... 71-55
Gravelines-Dunk. - Le Mans ... 62-56
HIER
Strasbourg - Cholet ................ 59-66
Dijon - Vichy .......................... 61-78
Chalon - Nancy ...................... 81-88
PROCHAINE JOURNÉE. – Vendredi
19 octobre (20 heures) : Nancy Strasbourg (Sport +) ; Clermont Chalon-sur-Saône ; Le Havre - Orléans ;
ASVEL - Gravelines-Dunkerque.
Samedi 20 octobre (18 h 30) : Le Mans Pau-Orthez ; (20 heures) : Roanne Hyères-Toulon ; Vichy - Paris-Levallois.
Dimanche 21 octobre (17 heures) :
Cholet - Dijon.
Classement
Pts J. G. P. p. c.
— — — — — —
1. Nancy ..................... 6 3 3 0 256 223
2. ASVEL ..................... 5 3 2 1 251 235
3. Roanne ................... 5 3 2 1 242 227
4. Cholet ..................... 5 3 2 1 205 193
Orléans .................. 5 3 2 1 214 202
6. Le Havre ............... 5 3 2 1 272 265
7. Paris-Levallois .......... 5 3 2 1 213 208
8. Hyères-Toulon ......... 5 3 2 1 240 236
9. Vichy ................. 5 3 2 1 187 184
10. Gravelines ........ 5 3 2 1 224 231
11. Chalon ............... 4 3 1 2 226 219
12. Pau-Orthez ............. 4 3 1 2 223 225
13. Le Mans ........... 4 3 1 2 208 217
14. Strasbourg ....... 3 3 0 3 210 233
15. Clermont .......... 3 3 0 3 167 203
16. Dijon .................. 3 3 0 3 209 246
Les huit premiers de la phase aller (ou les
sept premiers plus Hyères-Toulon), qualifiés
pour la Semaine des As (7-10 février à
Toulon). Les huit premiers de la saison
régulière qualifiés pour les play-offs, les
deux derniers relégués en Pro B.
PRO B (5e journée)
VENDREDI
Le Portel - Quimper .......... 64-61
Besançon- Limoges ......... 77-63
HIER
Évreux- Reims ................. 80-69
Châlons - Aix-Maurienne. 62-56
Saint-Quentin- Boulazac. 75-55
Bourg- Saint-Vallier ........ 87-68
Brest - Poitiers ................. 78-87
Rouen - Saint-Étienne ...... 79-71
Nanterre- Nantes ............ 92-82
Cl a s s e me nt : 1. P oi t ie r s , R o u en ,
Saint-Étienne et Brest, 9 pts ; 5. Bourg,
Nanterre, Évreux, Quimper et Limoges, 8 ;
10. Saint-Quentin, Besançon, Nantes, Châlons, Le Portel et Boulazac, 7 ; 16. Aix-Maurienne et Reims, 6 ; 18. Saint-Vallier, 5.
PROCHAINE JOURNÉE. – Vendredi 19 octobre
(20 heures) : Saint-Étienne - Bourg ; Nantes Saint-Quentin ; Aix-Maurienne - Nanterre ; Poitiers
- Évreux ; Boulazac - Besançon ; Limoges - Brest.
Samedi 20 (20 heures) : Reims - Le Portel ;
Quimper - Rouen ; Saint-Vallier - Châlons.
DEWARICK SPENCER AU PIQUET. – L’ex-MVP roannais Dewarick Spencer
vient d’être suspendu par son club, la Virtus Bologne, en compagnie de trois
coéquipiers (Alan Anderson, Will Conroy, Delonte Holland) pour être rentré à
2 h 30 du matin à leur hôtel dans la nuit de vendredi à samedi, avant leur
match d’aujourd’hui à Cantù. Claudio Sabatini, l’actionnaire majoritaire du
club, n’a pas aimé : la Virtus se devant d’être exemplaire, il a remplacé les
quatre fautifs par des Espoirs et lâché, furieux : « ce n’est pas une histoire
de victoire ou de défaite. »
MARC JACKSON À OLYMPIAKOS. – Lawrence Roberts ne faisant pas son
affaire, l’Olympiakos vient d’embaucher Marc Jackson (2,08 m ; 32 ans), de
retour en Europe après sept saisons NBA, la dernière avec les New Orleans
Hornets (7,3 pts ; 3,4 rbds de moy. sur 56 matches).
« ADRIANINHA » À MONTPELLIER. – La blessure de la Lettone Gunta
Basko s’ajoutant à celle de Gaëlle Skrela, le Basket Lattes Montpellier
Agglomération a signé la meneuse brésilienne Adriana Moises Pinto (29 ans),
dite « Adrianinha ». Vue à Faenza, Phoenix (WNBA), la deuxième meneuse du
Brésil lors du dernier Mondial évoluait la saison passée en Russie. Elle sera
le joker médical de Skrela jusqu’à la fin du mois de décembre. – P. D.
LE MACCABI LOURDEMENT DÉFAIT. – Dans le cadre des matches
de présaison Europe-USA, le Maccabi Tel-Aviv a subi une lourde défaite à
New York, devant les Knicks (112-85). Sans ses trois blessés majeurs (Vujcic,
Burstein, Bynum), Tel-Aviv s’est appuyé sur Vonteego Cummings (21 pts) et
Marcus Fizer (18 pts, 11 rbds), tandis que les Knicks ont trouvé Jamal
Crawford (16 pts), Zach Randolph (15), Fred Jones (14) et David Lee (14).
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
BASKET
MARC BEAUPÈRE
Bleu
Rouge
Pour Thierry Champion, son entraîneur, le coup reste d’ailleurs parfaitement jouable. « À condition que
“ Paulo ” garde la même attitude
que celle qu’il a depuis le début de la
semaine, souligne-t-il, et qui a été
exemplaire lors de ses trois premiers
la passe de trois, en Russie, autrement plus ardue aujourd’hui qu’elle
ne l’avait été au Maroc et en Suisse.
« Pour la première fois de la
semaine, c’est vrai, je vais quitter
l’habit de favori pour endosser celui
d’outsider, dit-il. Mais c’est pour
jouer ce genre de rencontre qu’on
s’engage dans un tournoi. Disputer
une finale, c’est génial, mais pas
question de s’en contenter : Moi, ce
que je veux, c’est gagner ! » Ecrire
l’histoire, si possible, au passé
recomposé.
Jaune
Bleu
Jaune
« Solide
dans ma tête »
MOSCOU. – Toute la
joie de Paul-Henri
Mathieu d’atteindre
sa troisième finale
de l’année. Mais le
plus dur reste à faire
puisque se dresse
désormais sur sa
route le numéro 4
mondial, Nikolay
Davydenko.
(Photo Thomas
Peter/Reuters)
Noir
Noir
BIEN SÛR, c’était il y a cinq ans,
déjà, presque jour pour jour. Bien
sûr, beaucoup d’eau a coulé, depuis,
sous les ponts de la Moskva. Bien
sûr… Il n’empêche : pour Paul-Henri
Mathieu, vainqueur en 2002 du tournoi de Moscou après être sorti des
qualifications, le souvenir de cette
première grande victoire sur le circuit
restera à jamais gravé dans sa
mémoire comme l’un des plus beaux
moments de sa carrière. Et il avoue
volontiers aujourd’hui nourrir naturellement une affection toute particulière pour un tournoi dans lequel il
se sent si bien, comme en témoignent, en dépit d’un petit accroc l’an
passé (défaite au premier tour face
au Serbe Tipsarevic), des résultats
plutôt flatteurs. Vainqueur, donc, en
2002, le Français y avait atteint en
effet les demi-finales l’année suivante et il se retrouve aujourd’hui de
nouveau en finale.
Renouveler l’exploit de 2002 ne sera
pas toutefois des plus aisés. Et s’il
avait disposé du Hollandais Schalken (alors 18e mondial) pour décrocher le titre cette année-là, le Français devra faire face aujourd’hui à un
joueur d’un tout autre calibre en la
personne de Nikolay Davydenko, no4
à l’ATP, tête de série 1 et tenant du
titre. « Même si je l’ai battu déjà
deux fois cette année (à Sydney et à
Moscou en Coupe Davis), j’ai bien
conscience que ce sera plus délicat
que dans mes autres matchs depuis
le début de la semaine, reconnaît
Mathieu. Il sera d’autant plus difficile à battre qu’il joue devant son
public. Mais je disputerai ma chance
jusqu’au bout. »
matchs. » Comme elle le fut encore,
selon lui, hier, face à l’Allemand Berrer, un gaucher massif (1,90 m pour
99 kg !), 68e à l’ATP, et qui a créé plus
tôt dans la semaine une énorme surprise en sortant le Russe Youzhny,
tête de série No 2 du tournoi, en deux
sets secs. « C’est un mec extrêmement pénible à jouer, rappelait-il
hier immédiatement après la victoire
de son poulain (7-5, 6-3) sur l’Allemand. Il sert très bien et, sur ce
match, il n’avait absolument rien à
perdre. “ Paulo ” était largement
favori et il aurait très bien pu tomber
dans le piège. Mis à part quelques
crispations à certains moments, je
trouve qu’il s’en est plutôt bien sorti.
Sur l’ensemble du match, je suis toujours resté confiant, car je savais
qu’à un moment ou à un autre, il finirait par avoir sa chance et c’est ce qui
s’est produit. »
Paul-Henri Mathieu, qui n’a pas perdu son service de toute la rencontre,
ne cherchait pas non plus à bouder
son plaisir, en dépit d’un petit pépin
physique qui l’avait perturbé au
moment d’aborder la rencontre.
« J’étais un peu moins bien que les
autres jours, j’avais un peu mal au
ventre, racontait-il après coup. Et ce
n’était pas évident de jouer face à un
joueur qu’on ne connaît pas et qui
joue si différemment de ceux qu’on a
affronté jusqu’alors. » Mais une fois
le round d’observation passé, « Paulo » put prendre la mesure de son
adversaire. « J’ai beaucoup mieux
joué que lui les points qui comptaient, se réjouissait-il. Et surtout,
j’ai beaucoup mieux fini chacun des
deux sets que je ne les avais commencés, et ça, c’est un très bon
signe. »
Satisfait aussi d’avoir montré « que
j’é ta i s s ol id e da n s m a t êt e
aujourd’hui (hier) » , Paul-Henri
M a t h i eu a b o r d er a l a f i n a l e
aujourd’hui, sa troisième de la saison (après celles de Casablanca et de
Gstaad), en se souvenant sans doute
qu’il avait remporté les deux premières. Mais en sachant pertinemment que la tâche sera, pour réussir
15
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
AUTOMOBILE RALLYE – TOUR DE CORSE
Loeb touche au but
Les résultats des spéciales en direct
Le pilote Citroën possédait hier 27’’5 d’avance sur Marcus Grönholm, dont la Ford donnait des signes de faiblesse en fin d’étape.
Distancé de façon
méthodique par
Sébastien Loeb lors de la
deuxième étape,
Grönholm a désormais
pour principal souci de
préserver sa deuxième
place au volant d’une
Focus qui a connu une
alerte. Avec une C4
revitalisée, Sordo, auteur
d’un scratch hier, n’a pas
perdu l’espoir de
s’emparer de la place du
pilote finlandais.
AJACCIO –
de notre envoyé spécial
Grönholm fait
de la résistance
RÉSULTATS
« C’était sale et humide par endroits, il
y avait beaucoup de graviers ramenés
sur la route par les voitures qui passaient devant nous, mais il n’était pas
question de lui ouvrir la moindre
brèche, expliquait-il. On a donc attaqué. Il fallait forcément prendre des
risques »… pour gagner 2’’7 au bout
des 21,8 kilomètres de cette ES 8 puis
3’’8 supplémentaires dans la suivante,
à l’issue de laquelle l’écart entre les
deux hommes forts de ce Tour de Corse
passa pour la première fois la barre
symbolique des dix secondes. Il passa
à 12’’6 après un troisième scratch
consécutif du Français entre Vico et le
col Saint-Roch, où, au terme de ce pre-
« À l’arrivée de cette neuvième spéciale, il est venu me voir et m’a dit en
rigolant : “ Si tu n’étais pas là, tu vois,
ce serait moi le grand tarmac expert.
Tu as vu un peu ce que je colle aux
autres ?” » rapportait Loeb, admiratif
de la résistance que lui opposait son
rival.
Dani Sordo était le seul à pouvoir
s’accrocher aux deux locomotives. Les
autres, en effet, étaient distancés.
Loin, comme François Duval, longtemps quatrième avant d’être
contraint à l’abandon en fin de journée
à la suite d’un problème d’alternateur.
DUVAL MALHEUREUX. – Confortablement installé à la
quatrième place à mi-étape, François Duval a commencé à
connaître des soucis d’alternateur dans l’ES 11. « On a réussi à faire les deux dernières spéciales tant bien que mal mais,
malheureusement, la voiture s’est arrêtée à dix kilomètres
du parc d’Ajaccio », regrettait Patrick Pivato, le copilote du
Belge. Duval cherche du budget pour participer au Rallye
d’Irlande.
JUNIOR : ANDERSSON CHAMPION. – Le duel des
Suzuki a tourné à l’avantage du Suédois Per Gunnar Anders-
De plus en plus loin, comme Jari-Matti
Latvala, Petter Solberg et Chris Atkinson, qui se battent comme des chiffonniers pour un accessit à plus de 2’ du
leader. À 4’ pour « Xevi » Pons,
presque 6’ pour Jan Kopecky et plus de
7’ pour Henning Solberg, les autres ont
définitivement sombré.
JEAN-PAUL RENVOIZÉ
son, assuré de conquérir son deuxième titre Junior après la
sortie de route, hier, d’Urmo Aava. Retardé par une crevaison, le néo-champion occupait hier soir le cinquième rang de
la catégorie, dominée par la Citroën de Prokop. Déjà titré en
2004, Andersson a marqué des points auprès de l’état-major
de Suzuki, qui cherche toujours ses pilotes pour son arrivée
en WRC en 2008.
LES SOUCIS DE BERNARDI. – Vendredi, la Suzuki SX 4
de Bernardi avait été stoppée par une panne hydraulique.
Hier, ce fut à cause d’un problème moteur.
ES 7 – Carbuccia-Scalella 1
(21,88 km) : 1. Loeb, 14’15’’1 (moy. :
92,12 km/h) ; 2. Grönholm, à 2’’7 ; 3. Duval, à
4’’4 ; 4. Sordo, à 6’’2 ; 5. P. Solberg, à 16’’3 ;
6. Pons, à 17’’1 ; 7. Latvala, à 21’’4 ; 8. Atkinson, à 23’’4 ; … 16. Bernardi, à 54’’8, etc.
Après leurs abandons de la veille, Hirvonen,
Rouge
Jaune
Rouge
mier enchaînement, Grönholm avait
lui aussi offert un festival.
Bettega, Bernardi et Barral sont repartis en
Superrallye.
ES 8 – Calcatoggio - plage du Liamone 1 (26,55 km) : 1. Loeb, 17’47’’3
(moy. : 89,55 km/h) ; 2. Grönholm, à 3’’8 ; 3.
Sordo, à 13’’3 ; 4. Duval, à 15’’6 ; 5. Latvala, à
16’’1 ; 6. tkinson, à 23’’0 ; 7. Hirvonen, à
23’’5 ; 8. P. Solberg, à 26’’4 ; … 14. Bernardi, à 53’’8, etc.
En Junior, Aava sort de la route et Andersson,
qui crève, doit changer une roue.
ES 9 – Vico - col Saint-Roch 1
(13,04 km) : 1. Loeb, 8’39’’6 (moy. :
90,35 km/h) ; 2. Grönholm, à 1’’3 ; 3. Atkinson, à 6’’0 ; 4. Duval, à 9’’3 ; 5. P. Solberg, à
9’’5 ; 6. Sordo, à 10’’0 ; 7. Latvala, à 10’’1 ; 8.
Hirvonen, à 15’’8 ; … 12. Bernardi, à 21’’2,
etc.
ES 10 – Carbuccia-Scalella 2
(21,88 km) : 1. Sordo, 14’19’’7 (moy. :
91,62 km/h) ; 2. Loeb, à 0’’3 ; 3. Grönholm, à
4’’7 ; 4. Duval, à 5’’6 ; 5. Latvala, à 8’’8 ; 6.
Atkinson, à 12’’5 ; 7. Hirvonen, à 14’’2 ; 8. P.
Solberg, à 15’’3 ; … 13. Bernardi, à 38’’7,
etc.
Sordo est reparti du parc d’assistance avec
une nouvelle transmission. Reprise à l’identique de la précédente boucle de trois spéciales. Au terme de cette ES 10, Bernardi
s’arrête sur le routier (problèmes de moteur).
ES 11 – Calcatoggio - plage du Liamone 2 (26,55 km) : 1. Loeb, 17’48’’3
(moy. : 89,47 km/h) ; 2. Grönholm, à 5’’1 ; 3.
Sordo, à 6’’7 ; 4. Latvala, à 13’’1 ; 5. P. Solberg, à 14’’8 ; 6. Hirvonen, à 16’’3 ; 7. Atkinson, à 18’’1 ; 8. Pons, à 28’’2, etc.
Duval est ralenti par des problèmes de freins
et de commande de boîte, Stohl s’arrête dans
la spéciale (pression d’essence) et repart.
ES 12 – Vico - col Saint-Roch 2
(13,04 km) : 1. Loeb, 8’38’’6 (moy. :
90,52 km/h) ; 2. Grönholm, à 5’’4 ; 3. P. Solberg, à 5’’8 ; 4. Atkinson, à 6’’0 ; 5. Sordo, à
6’’2 ; 6. Latvala, à 8’’3 ; 7. Pons, à 11’’3 ; 8.
Hirvonen, à 11’’7, etc.
Duval, en proie aux mêmes ennuis dans cette
ES 12, s’arrête sur le routier lors du retour
vers Ajaccio (alternateur). L’abandon est prononcé.
AUJOURD’HUI : 3e étape (Ajaccio-Ajaccio,
242,32 km). 4 ES totalisant 112,10 km. Départ
ES 13 à 8 h 53, départ ES 16 à 13 h 2.
Bleu
les bases de la veille dès le départ de
l’épreuve de Carbuccia.
RALLYE DE FRANCE – TOUR DE CORSE
(Ajaccio, 12-14 octobre). – Treizième
manche du Championnat du monde des
rallyes 2007. Classement (après la
2e étape) : 1. Loeb-Elena (MCO, Citroën C4
WRC), les 229,12 km en 2 h 20’58’’6 ;
2. Grönholm-Rautiainen (FIN, Ford Focus WRC
RS 07), à 27’’5 ; 3. Sordo-Marti (ESP, Citroën
C4 WRC), à 1’0’’6 ; 4. Latvala-Anttila (FIN,
Stobart-Ford Focus RS WRC 06), à 2’23’’9 ;
5. P. Solberg-Mills (NOR-GBR, Subaru Impreza
WRC 2007), à 2’30’’9 ; 6. Atkinson-Prévot
(AUS-BEL, Subaru Impreza WRC 2007), à
2’49’’3 ; 7. Pons-Amigo (ESP, Subaru Impreza
WRC 2007), à 4’08’’2 ; 8. Kopecky-Schovanek
(RTC, Czech RT - Skoda Fabia WRC), à
5’52’’9 ; 9. H. Solberg - Menkerud (NOR, Stobart-Ford Focus RS WRC 06), à 7’07’’6 ;
10. Mikkelsen-Floene (NOR, Ramsport-Ford
Focus RS WRC 04), à 7’56’’1 ; 11. Wilson-Orr
(GBR, Stobart-Ford Focus RS WRC 06), à
8’02’’7 ; 12. Sola - Del Barrio (ESP, Peugeot
207 S2000), à 12’32’’8 (1er Groupe N) ;
13. Tirabassi-Gordon (Peugeot 207 S2000),
à 13’43’’0 ; 14. Amourette-Marie (Citroën
C2 Super 1600), à 15’41’’6 (1er Junior) ; …
21. Bonato-Boulloud (PH Sport-Citroën C2
Super 1600), à 18’7’’7 ; 27. Augoyard-Panseri (équipe de France - Renault Clio R 3), à
20’59’’4, etc.
Leaders : Grönholm, ES 2 à ES 4 ; Loeb, ES 5
à ES 12 (ES 1 annulée).
Vainqueurs de spéciale : Loeb, 8 ; Grönholm, 2 ; Sordo, 1.
Abandons : Aava-Sikk (EST, Suzuki Swift
Super 1600), sortie de route (ES 8) ;
Bernardi-Fortin (BEL, Suzuki SX 4 WRC),
problème moteur (après ES 10, susceptible de
repartir aujourd’hui en Superrallye) ; DuvalPivato (BEL, OMV Kronos-Citroën Xsara WRC),
alternateur (après ES 12).
LE FILM DES SPÉCIALES
Jaune
Devancé par Marcus Grönholm et Dani
Sordo en début de première étape,
Sébastien Loeb avait, on s’en souvient,
rapidement rétabli la situation à son
avantage. Enchaînant trois temps
scratches vendredi après-midi, il avait
subi une sorte de poussée d’Archimède qui le propulsa de la troisième à
la première place, pour terminer
l’étape avec une avance de 4’’8 sur le
pilote Ford. Mais ç’aurait été une
erreur que de considérer le Finlandais,
tenace de nature et accrocheur au possible, déstabilisé pour si peu. Loeb
engagea donc le deuxième round sur
AJACCIO. – Au volant de sa Citroën C4
comme dans le parc d’assistance,
Sébastien Loeb a dû mener la
deuxième étape hier au pas de course
pour distancer Marcus Grönholm.
(Photo Stéphane Mantey)
Noir
Bleu
Noir
HIER À LA TOMBÉE de la nuit, le parc
d’assistance organisé sur le port
d’Ajaccio s’est animé d’une agitation
inattendue. L’effervescence générée
par l’imminence de la retransmission
télévisée de la demi-finale entre la
France et l’Angleterre n’était pas la
seule en cause. Il y avait du bouleversement dans l’air. On sentait confusément le Tour de Corse tout près de basculer au bénéfice de l’équipe Citroën.
La tente bleue du clan Ford transpirait
la matière grise par tous ses œilletons.
En attendant d’accueillir la voiture de
Marcus Grönholm et de Timo Rautiainen, les ingénieurs épluchaient les
relevés télémétriques de la Focus pour
trouver la faille qui venait de se manifester au deuxième passage du col
Saint-Roch (l’ES 12). « Dans les quatre
derniers kilomètres de la dernière spéciale, il s’est passé un truc bizarre,
expliquait le Finlandais, immobilisé en
attente dans la zone du regroupement.
D’abord, on a perdu l’usage du passage des vitesses au moyen des
“ palettes ” situées au volant. Il m’a
fallu basculer en mode manuel, ce qui
est moins pratique. Et puis, pratiquement aussitôt, j’ai senti une baisse
importante du turbo boost. Le moteur
perdait de la puissance. C’était très net
lors des relances. J’espère que ce n’est
rien de grave et que l’on va pouvoir se
battre jusqu’au bout. »
Rondement menée, une auscultation
en règle du moteur, de ses périphériques, de la transmission et du boîtier
électronique de la RS 07 permit d’identifier un problème au niveau d’un capteur de la boîte de vitesses. Si telle était
bien l’origine du mal, Grönholm allait
devoir attendre la dernière étape
d’aujourd’hui pour le vérifier, avec,
quoi qu’il en soit, des ambitions revues
à la baisse. Sauf coup de théâtre, Loeb
est en effet désormais inaccessible. En
revanche, Sordo a retrouvé tout son
mordant depuis le changement de
transmission effectué sur sa Citroën C4
à mi-étape. Preuve que tout fonctionne beaucoup mieux désormais :
l’Espagnol a signé son premier scratch
juste après cette intervention.
« La veille, Dani se plaignait du comportement de son auto, il pensait que
ça venait des pneus, mais on ne trouvait pas d’explication valable, expliquait Guy Fréquelin. Lorsque je l’ai vu
passer au clos d’Alzeto, dans la spéciale 8, il était vraiment à l’agonie. On
aurait dit qu’il pilotait une R 8 Gordini ! C’était typique d’un mauvais fonctionnement du différentiel central. J’ai
immédiatement averti Xavier Mestellan à l’assistance. Il a fait la synthèse
de mes observations avec les ingénieurs. Après avoir remplacé la pièce
incriminée et durci la suspension, tout
est allé nettement mieux. » Il reste
aujourd’hui à Sordo quatre spéciales et
112 kilomètres chronométrés pour
tenter de récupérer les 33’’1 qui le
séparent de la deuxième place et rééditer le doublé du Rallye de Catalogne.
La dernière étape s’annonce en
revanche moins stressante pour son
équipier, désormais solidement installé au premier rang.
FORMULE 3 EUROSÉRIES
SUPERSÉRIE FFSA : AYARI-NARAC SACRÉS. – En terminant 3e d’une
course remportée par Lebon-Dayraut (Corvette-PSI), le duo Ayari-Narac
(Saleen-Oreca) a décroché le titre national hier à Magny-Cours. En Formule
Renault, Jules Bianchi, vainqueur de la première course, peut devenir
champion aujourd’hui, à condition de terminer devant Arzeno. – M.-F. E.
« C’est génial »
ROMAIN GROSJEAN a remporté hier le Championnat 2007, à vingt et un ans. Avant des essais en Formule 1 ?
« VOUS COIFFEZ LA COURONNE dès la
première des deux courses de Hockenheim. Comment avez-vous abordé ce
rendez-vous décisif ?
– La pression était forte mais j’étais serein.
Avant cette manche, je comptais 7 points
d’avance sur Buemi, c’est beaucoup et rien à la
fois. Je voulais finir en beauté, ne pas faire l’épicier. Tout s’est joué en qualifications, mon exercice préféré : j’ai décroché la pole. En course, j’ai
un peu cogité lors de la procédure de départ
parce que je voulais assurer au premier virage.
Nico (Hülkenberg) en a profité, je l’ai laissé partir, puis j’ai poussé pendant deux tours car je
HANDBALL
voulais signer le meilleur tour. Après, j’ai fait
attention à chaque “vibreur” et assuré ma deuxième place.
– Quand avez-vous senti que c’était
gagné ?
– J’avais tellement envie de ce titre que je ne
réalise pas encore complètement. Mais, en fait,
j’ai compris assez vite que c’était dans la poche.
Je suis parti avec quatre ou cinq secondes
d’avance sur Buemi, c’était plié. À l’arrivée, mes
mécanos ont grimpé sur le muret avec un panneau où était inscrit “Romain P1 2007”. C’était
très émouvant.
– Et dans la foulée, vous êtes allé faire
un footing…
– Oui, c’est mon rituel. Après chaque course,
j’ai besoin d’un “décrassage”. À traîner dans le
paddock toute la journée, on a les jambes
lourdes. Je suis allé courir une demi-heure dans
la forêt, à côté du circuit. Ça m’a permis d’évacuer la tension, de me recharger pour la dernière course demain (aujourd’hui). Je veux la
gagner.
– Quelle valeur accordez-vous à ce
titre ?
– C’est très important pour moi. La F 3 est l’un
LIGUE DES CHAMPIONS HOMMES (1re phase, 3e journée)
des Championnats les plus relevés, la saison n’a
pas été facile. Et puis quand on regarde le palmarès dans cette catégorie, c’est prestigieux :
Hamilton ou Prost… c’est génial d’inscrire son
nom dans la lignée.
– Comment voyez-vous la suite ?
– La logique voudrait que j’aille en GP 2 parce
que c’est la meilleure catégorie en dehors de la
F 1. Peut-être avec ART (qui est aussi, sous le
nom d’ASM, son écurie actuelle), ou avec
iSport, qui marche bien cette année. Renault
prendra la décision pour moi. Je vais en discuter
très prochainement avec Bruno Michel, le res-
ponsable du programme des jeunes pilotes (le
Renault Driver Development, dont fait partie
Grosjean).
– Et Briatore envisage de vous offrir un
volant en Formule 1 comme pilote
d’essai…
– Oui, on en a parlé. Mais rien n’est acté. La
condition sine qua non, c’était de gagner le titre
F 3. Ce serait extraordinaire. Cela dit, je ne veux
pas griller les étapes. Je n’ai débuté le sport
automobile qu’en 2000, à quatorze ans. Il me
reste encore plein de choses à apprendre. »
David JURICEK (RTC)
Pour rester en course à la qualification, Montpellier compte sur l’activité défensive, l’adresse et le sens
de l’abnégation de son pivot tchèque.
de notre envoyé spécial
LA VIRÉE a confirmé ce que tout le
monde savait déjà. Montpellier croît et
s’affirme au fil des aventures, mais
demeure immature, encore et toujours
capable d’embardées. Sur les berges
de la mer Noire, le MHB s’est ainsi illustré pour sa défense, son engagement
et sa maîtrise de l’événement, mais a
grossièrement pêché dans l’exercice
du tir : vingt-huit buts sur cinquantedeux tirs, une misère, à peine plus de
50 % de réussite. Une statistique évidemment insuffisante pour qui prétend côtoyer les élites…
Comme presque toujours, David Juricek échappe à la critique. On présente
le gamin d’Olomouc comme un pivot
adroit, malin et véloce. On oublie de
souligner ses qualités de défenseur
avancé, son aptitude au combat, son
cœur immense. À Constanta, il a déré-
glé à lui seul l’ensemble des systèmes
roumains, contraint les partenaires de
Laurentiu Toma à chercher fortune sur
le seul jeu rapide. « C’est vrai, David
réalise un boulot incroyable, apprécie
Patrice Canayer. Il a toutes les qualités
pour le poste et se donne toujours à
fond. Il est irremplaçable. »
Un gros défenseur, donc, excellent
dans le jeu de transition, et plutôt très
habile à la conclusion (17 buts cette
saison en LNH à 77 %). Depuis ses premiers pas en France, en 2003, l’ancien
de Karvina tourne à plus de 72 % de
réussite au tir avec une pointe à 85 %
lors de sa demi-saison inaugurale à
Istres. À Montpellier, ses fréquents
passages à l’aile gauche, quand le
coach décide d’opérer avec Issam Tej
sur la ligne des six mètres, n’altèrent
même pas le tableau, preuve d’une
évidente capacité d’adaptation pour
un joueur que tout le monde qualifie
« d’intelligent ». « David, indique
Laurent Puigségur, ancien compagnon
d’épopée, c’est d’abord un être entier,
avec lequel je partageais la même
vision des choses. Pour lui, comme
pour moi, l’essentiel reste de voir
l’équipe gagner. Il se met au service du
jeu et optimise mieux que personne
ses qualités. Car il reste un pivot atypique, doté d’un gabarit (1,86 m ;
85 kg) rare à ce niveau. »
« Il est absolument
interdit de perdre »
Un garçon par ailleurs réservé, simple,
courtois. Un joueur de tempérament,
moins exubérant que Mladen Bojinovic, mais néanmoins capable de gronder, de pester. Un grand professionnel,
en tout cas, doté d’un vrai sens de
l’analyse. « On ne peut pas dire
que notre début de saison est raté,
souligne-t-il par exemple. À part Paris,
où nous sommes passés au travers, le
reste montre du progrès, une amélioration dans le jeu. Le problème est que
si l’on est capables de bien défendre,
de se créer des situations favorables en
attaque, on n’a toujours pas trouvé la
régularité, le bon équilibre. Et si l’on
veut continuer à tenir un rôle dans
cette Ligue des champions, il va falloir
régler ça au plus vite. »
Dans l’après-midi si possible. Ce Montpellier - Hammarby, c’est un peu le
Flensburg-Handewitt - Lubin de mercredi dernier. Rien ne laissait croire
que les Polonais puissent l’emporter
chez le finaliste de la précédente édition (32-33). « L’avertissement est
retenu, promet le Tchèque. Il est absolument interdit de perdre contre Hammarby. Avec la défaite face à Kiel
(32-34), on n’a plus aucune marge.
Et comme l’ambition est d’aller au tour
principal, on sait exactement ce qu’il
nous reste à faire. »
En quête d’équilibres
AUJOURD’HUI, 17 HEURES,
PALAIS DES SPORTS
RENÉ-BOUGNOL (Sport +)
MONTPELLIER. – Gardiens : 12 Maggaiz (TUN,
1,92 m) ; 16 Karaboué (1,97 m). Joueurs de champ : 3
Tomas (1,84 m) ; 4 Burdet (1,95 m) ; 5 Junillon
(1,95m) ;6 Tej (TUN,1,87m) ; 7Accambray(1,94 m) ;
13 François-Marie (1,85 m) ; 15 Honrubia (1,80 m) ;
17 Juricek (RTC, 1,85 m) ; 19 Sobol (RTC, 1,88 m) ; 20
M’Gannem (TUN, 1,88 m) ; 77 Bojinovic (cap., SER,
2,02 m) ; 88 Hmam (TUN, 1,97 m). Entraîneur :
P. Canayer.
HAMMARBY. – Gardiens : 1 Aström (1,89 m) ; 12
Olaussen(NOR,1,93 m).Joueursdechamp :3 T. Karlsson (cap., 1,96 m) ; 4 Johansson (1,88 m) ; 5 Henricsson (1,84 m) ; 6 Apelgren (1,81 m) ; 7 Grundsten
(1,90 m) ; 8 D. Baverud (2 m) ; 9 J. Baverud (1,82 m) ;
10 Larsson (1,92 m) ; 14 Tingsvall (1,97 m) ; 15 Eriksson (2,01 m) ; 18 Johannesson (1,93 m) ; 21 Höglund
(1,81 m). Entraîneur : S. Olsson.
Arbitres : MM. Ljudovik et Vakula (UKR).
UNE FOIS ENCORE, la bande de Staffan Olsson a
déballé l’artillerie lourde, mercredi devant le LIF Lindesberg de Mats Engblom (44-35). Comme depuis
l’entame, elle a beaucoup marqué. Et aussi beaucoup
encaissé… Hammarby, en tête malgré son revers à
Sävehof du début du mois (34-28), possède, en effet,
la meilleure attaque (36 buts de moyenne) et l’une
des plus mauvaises défenses (30) du Championnat
de Suède. « Mais cette fois, prévient le coach, nous
allons devoir attaquer une 5-1 et nous n’y sommes
pas vraiment préparés. J’attends de certains qu’ils se
livrent vraiment sur les un contre un. »
Face à Lindesberg, Michaël Apelgren s’est régalé
(10 buts) et l’incontournable pivot Nicklas Grundsten, après s’être déjà illustré en Ligue des champions
avec 9 buts contre Constanta, puis 7 à Kiel, a encore
frappé les esprits (8). Le danger pourrait de nouveau
passer par ce duo-là…
Hammarby, c’est une solide formation de la banlieue
de Stockholm, renforcée cette saison par le gardien
norvégien Lars Olav Olaussen et coachée par l’inimi-
table gaucher des grandes années suédoises, Staffan
Olsson. Après sept saisons sous le maillot rayé de…
Kiel, Olsson a achevé sa carrière au pays, à Hammarby donc, et épousé la carrière d’entraîneur en 2005.
Sous ses ordres, Hammarby a remporté les deux derniers titres… « Hammarby, souligne Patrice
Canayer, c’est le pur style scandinave. C’est assez
homogène et, surtout, ça va très, très vite. La clé
réside dans notre capacité à bien défendre et imprimer le rythme à la rencontre. »
Privé de Joël Abati (pied) et de Michaël Guigou (cheville), Montpellier devra surtout trouver les bons
équilibres entre les secteurs défensif et offensif, et
aussi montrer plus de réussite au tir que lors des deux
sorties précédentes. « Les choses se mettent en
place, assure pourtant Patrice Canayer, mais, c’est
vrai, nous devons absolument gagner en constance
par rapport à notre qualité de jeu. L’envie est là, c’est
une évidence, il faut maintenant qu’elle s’exprime. »
– P. P.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Gagner. Si possible avec la manière,
sur un écart conséquent… Gagner
pour continuer à grandir, créer des
habitudes. Gagner dans le sillage d’un
David Juricek qui se verrait bien gambader quelques saisons encore, lui qui,
à trente-trois ans, envisageait il y a peu
de retourner au pays, sur les rives de la
Morova. « Il a manifesté son envie de
poursuivre sa carrière et ça me ravit
évidemment, sourit Patrice Canayer.
Il se sent bien physiquement, et il a
beaucoup à offrir. »
À offrir à Montpellier « s’ils veulent de
moi ». Au haut niveau en tout cas…
« Lorsque j’ai négocié mon contrat, je
ne pensais pas me sentir aussi bien
aussi longtemps. Finalement, les sensations restent bonnes et j’ai envie de
continuer. » De continuer à gagner.
A 1 GP : LES PAYS-BAS ET L’AFRIQUE DU SUD EN POLE. – À Brno, lors
de la deuxième épreuve d’A 1 GP, le Sud-Africain Zaugg a décroché la pole
pour la course sprint, tandis que le Néerlandais Bleekemolen établissait le
temps de référence dans l’autre séance. Nicolas Lapierre signe le 10e puis le
8e « chrono » pour l’équipe de France, dont le directeur sportif est Olivier
Panis.
FORMULE 1 : APPEL REJETÉ POUR TORO ROSSO. – La cour d’appel de la
Fédération internationale (FISA) a rejeté le recours intenté par Toro Rosso à
l’issue du Grand Prix du Japon de Formule 1. Liuzzi conservant sa pénalité de
25’’ pour dépassement sous drapeaux jaunes, le point de la 8e place reste
donc la propriété d’Adrian Sutil et de Spyker.
MOTO
MONTPELLIER - HAMMARBY
Juricek au service
MONTPELLIER –
GAËTANE MORIN
DTM : AUDI EN « POLE ». – À Hockenheim, cadre de la dernière manche
du Championnat allemand de voitures de tourisme, Kristensen a signé la pole
devant ses équipiers Scheider et Ekström, ce dernier prenant une option pour
le titre. Ses deux rivaux, Tomczyk (Audi) et Spengler (Mercedes), s’élanceront
de la troisième ligne.
33 ans,
né le 8 août 1974
à Olomouc.
1,87 m ; 85 kg.
Pivot
Clubs
Cl
b successifs
if :
Karvina (1991-2003),
Istres (2003-2004),
Montpellier (depuis 2004).
Palmarès :
Champion de République tchèque
2000, 2001, 2002 ;
champion de France 2005, 2006 ;
Coupe de France 2005, 2006 ;
Coupe de la Ligue 2005, 2006, 2007.
PHILIPPE PAILHORIES
GROUPE B. – JEUDI : Constanta (ROU) - Kiel (ALL), 25-29 . AUJOURD’HUI : Montpellier - Hammarby (SUE). Classement : 1. Kiel, 6 pts ; 2. Montpellier, Hammarby, 2 ; 4.
Constanta, 0.
GROUPE C. – MERCREDI : Leon (ESP) - Skopje (MCD), 28-21. HIER : Schaffhausen
(SUI) - Zagreb (CRO), 31-27. Classement : 1. Leon, 5 pts ; 2. Skopje, Schaffhausen, 3 ; 4.
Zagreb, 1.
GROUPE D. – MERCREDI : Pampelune (ESP) - Presov (SLQ), 40-29. HIER : Bregenz
(AUT) - Gudme (DAN), 32-26. Classement : 1. Pampelune, 5 pts ; 2. Gudme, 3 ; 3. Presov,
Bregenz, 2.
GROUPE E. – HIER : Viborg (DAN) - Tchekhov (RUS), 28-32. AUJOURD’HUI : Zaporozhye (UKR) - Hambourg (ALL). Class.: 1. Hambourg, Tchekhov, 4 pts ; 3. Viborg, 2 ; 4. Zaporozhye, 0.
GROUPE F. – HIER : Veszprem (HON) - Reykjavik (ISL), 41-28. AUJOURD’HUI : Gummersbach (ALL) - Celje (SLV). Class.: 1. Gummersbach, 4 pts ; 2. Celje, Veszprem, 3 ; 4.
Reyjavik, 0.
GROUPE G. – JEUDI : Flensburg-Handewitt (ALL) - Lubin (POL), 32-33. AUJOURD’HUI :
Drammen (NOR) - Ciudad Real (ESP). Classement : 1. Ciudad Real, 4 pts ; 2. Drammen,
Flensburg-Handewitt, Lubin 2.
GROUPE H. – HIER : Velenje (SLV) - Sarajevo (BOS), 30-27. AUJOURD’HUI : Brest
(BLR) - Szeged (HON). Classement : 1. Szeged, Velenje, 4 pts ; 3. Sarajevo, 2 ; 4. Brest, 0.
Les deux 1ers de chaque groupe se qualifient pour le tour principal (6 février - 16 mars 2008)
COUPE DE LA LIGUE HOMMES (1er tour retour). – HIER : PARIS HANDBALL - Sélestat,
24-19 (aller : 31-21). TREMBLAY-EN-FRANCE - Villefranche 37-28 (27-26) ; TOULOUSE - Dunkerque 29-29 (34-34). Pontault-Combault - NÎMES 22-22 (18-36) ; Istres - CHAMBÉRY 29-26
(27-24). Saint-Raphaël - CRÉTEIL 31-30 (31-33). Les qualifiés en capitales. Ivry et Chambéry,
têtes de série, directement qualifiés pour les quarts, les 8 et 9 décembre.
MOTOGP – GRAND PRIX D’AUSTRALIE
Bis repetita
pour Pedrosa
DÉFENSEUR ACHARNÉ de la nouvelle réglementation limitant le
nombre de pneumatiques à trente et
un par Grand Prix, Casey Stoner en fut
hier la principale victime lors des qualifications. Devant son public, le nouveau champion du monde caracolait
en haut de la feuille de temps et semblait bien parti pour décrocher sa
sixième pole de la saison quand il fut
contraint de rester les bras croisés
dans son stand en fin de séance.
Le pilote Ducati venait en effet de
consommer tout son contingent de
gommes pour les qualifications. L’œil
rivé sur l’écran de télévision, il vit
d’abord Rossi lui passer sous le nez,
mais le champion italien eut à peine le
temps de savourer sa performance que
Pedrosa mit tout le monde d’accord en
s’adjugeant sa deuxième pole de rang
après celle conquise à Motegi. En pre-
mière ligne, on retrouvait donc les trois
hommes forts de la catégorie, un trio
royal auquel De Puniet aurait pu se
mêler. Mais après avoir figuré une
bonne partie de la séance parmi les
pilotes plus rapides, le Français dut
finalement se satisfaire du sixième
chrono. « C’est vrai que j’étais un peu
déçu, mais, finalement, le plus important est d’avoir surtout bien préparé la
course », confia le pilote Kawasaki,
qui, dans la foulée de sa 2e place de
Motegi, rêvait d’un nouveau podium.
Sans disposer – et de loin – des meilleurs pneus du plateau MotoGP, Guintoli se montra une nouvelle fois à son
avantage puisque le pilote YamahaTech 3 obtint le neuvième temps. Et
d’espérer, lui aussi, renouveler sa performance du Japon où il s’était classé
quatrième. – P.-H.P.
250 : LORENZO ENCORE ET TOUJOURS. – Susceptible d’être couronné en
Australie, Lorenzo a signé sa neuvième pole de l’année dans une séance qualificative interrompue en raison de la spectaculaire chute de Locatelli. Le pilote italien
s’en sortit heureusement sans dommage. 15e temps pour Cluzel.
125 : PASINI, ROI DE LA POLE. – Un rush époustouflant a permis à Pasini de
s’offrir sa troisième pole de rang, l’Italien étant toujours en lice pour la troisième
marche du podium final au Championnat. Di Meglio, 12e temps et Masbou, 21e.
GRILLES DE DÉPART (*)
MotoGP. – 1re ligne : Pedrosa (ESP, Honda), 1’29’’201 (moy. : 179,513 km/h) ; Rossi (ITA,
Yamaha), 1’29’’419 ; Stoner (AUS, Ducati), 1’29’’816 ; 2e l. : Hayden (USA, Honda), 1’29’’932 ;
Capirossi (ITA, Ducati), 1’30’’090 ; De Puniet (Kawasaki), 1’30’’110 ; 3e l : Barros (BRE, Ducati),
1’30’’325 ; Nakano (JAP, Honda), 1’30’’612 ; Guintoli (Yamaha), 1’30’’621 ; 4e l. : West (AUS,
Kawasaki), 1’30’’649 ; Edwards (USA, Yamaha), 1’30’’676 ; Melandri (ITA, Honda), 1’31’’078 ;
5e l. : Checa (ESP, Honda), 1’31’’203 ; Hopkins (USA, Suzuki), 1’31’’386 ; Tamada (JAP, Yamaha),
1’31’’595 ; 6e l. : Vermeulen (AUS, Suzuki), 1’31’’810 ; Davies (GBR, Ducati), 1’32’’043 ; Elias
(ESP, Honda), 1’32’’442 ; 7e l : Roberts (USA, KR212 V), 1’32’’948.
250 cm3. – 1re ligne : Lorenzo (ESP, Aprilia), 1’32’’884 (moy. : 172,395 km/h) ; Barbera (ESP,
Aprilia), 1’33’’770 ; Bautista (ESP, Aprilia), 1’33’’820 ; De Angelis (SAN, Aprilia), 1’33’’824…
4e l. : Cluzel (Aprilia), 1’35’’860 (15e), etc.
125 cm3. – 1re ligne : Pasini (ITA, Aprilia), 1’38’’078 (moy. : 163,265 km/h) ; De Rosa (ITA,
Aprilia), 1’38’’104 ; Pesek (RTC, Derbi), 1’38’’106 ; Koyama (JAP, KTM), 1’38’’382... 3e l. : Di
Meglio (Honda), 1’39’’477 (12e)… 6e l. : Masbou (Honda), 1’40’’377, (21e) etc.
(*) Compte tenu du décalage horaire avec l’Australie, le GP aura déjà été couru lorsque la plupart
d’entre vous liront ces résultats.
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
16
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Noir
Jaune
Rouge
Rouge
Bleu
Rouge
Bleu
Jaune
Bleu
Jaune
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Noir
Noir
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17
Quarts
de finale
1er poule B
2e poule A
Samedi 6 octob
octobre,
bre, à Marseille
1er poule C
Australie 10 12 Angleterre
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2e poule D
Samedi 6 octobree, à Cardiff (GAL)
( )
1er poule A
Nouvelle-Zélande 18 20 France
Angleterre 14
France
9 France
Samedi 20 octobr
Finale
2e poule B
1er poule D
Afrique du Sud 37 20 Fidji
3e p
place
Hier, à Saint-Denis
Dimanche 7 octo
octobre,
obre, à Marseille
Angleterre
g
______________
__________
2e poule C
Argentine 19 13 Écosse
Vendredi 19 octobre, à Paris
21:00
Dimanche 7 octob
octobre,
bre, à Saint-Denis
Aujourd’hui, à Saint-Denis
Afrique du Sud 21:00 Argentine
à Saint-Denis
21:00 ______________
SUR
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de la Coupe du monde de rugby
UNE FRUSTRATION INFINIE
En s’inclinant logiquement face aux Anglais, hier soir en demi-finales de « leur » Coupe du monde, les Bleus ont déçu l’espoir qu’avait fait naître
leur exploit face aux All Blacks au tour précédent. Il leur aura manqué de la fraîcheur physique et de l’inspiration pour effacer l’échec de 2003.
STADE DE FRANCE. – Début
de match catastrophique
pour les Bleus. À la
deuxième minute, Damien
Traille glisse au moment
de récupérer le ballon.
Josh Lewsey, l’ailier anglais,
s’en empare et marque en
coin le seul essai d’une
demi-finale fermée.
(Photo Bernard Papon)
L’HISTOIRE
DES BLEUS
EN CENT CINQ
JOURS
(Page 31)
SUR
cela devait être, pour le perdant, la plus stupide des défaites.
Et il a fallu que les dindons de cette triste
farce soient les Français. Les regrets vont
être éternels. Pas sur le mérite des Anglais
d’avoir maté leurs adversaires, mais sur le
plan de jeu choisi, buté et obtus, par les
hommes de Bernard Laporte. Jérôme Thion
avait eu, dans la semaine, ce propos prémonitoire : « Les Anglais jouent un peu comme
les Argentins, pénibles dans les rucks pour
te pourrir les ballons. » Hier soir, les Anglais
ont fait encore mieux dans le genre que les
Pumas, déjà victorieux des Bleus, dans ce
stade (17-12, pour le match d’inauguration).
Leurs avants, cornaqués par un très lucide
Andy Gomarsall, ont été les rois du sol, chapardant un nombre impressionnant de bal-
lons, après avoir contesté la touche et chahuté la mêlée française. Les plus méritants
ont gagné, mais on ne sait pas s’il s’agit des
meilleurs, tant on a senti que les Bleus
avaient en
e u x
d’autres
i d é e s ,
d’autres
capa c ités
que ces stériles coups
de pied, de
surcroît mal ajustés. Quatre ans après, les
tenants du titre auront la chance, et n’en
doutons pas, la rage de le défendre, samedi
prochain face au vainqueur du duel de ce
soir, Afrique du Sud - Argentine. Les Français devront se contenter de la « petite
finale », comme en 2003 et 1995. Le temps
va passer et les Bleus vont se soigner,
comme après tous les mauvais coups. Huit
ans après, la France ne se souvient que de la
demi-finale
de Twickenham, de
l’incroyable
exploit face
aux All
Blacks, mais
pas de la
finale perdue,
une semaine plus tard, face aux Australiens. Comme en 1999, les équipiers de
Raphaël Ibañez terminent ce Mondial frustrés, ravagés par une défaite qu’ils n’ont pu,
qu’ils n’ont su refuser, mais ils resteront
auréolés pour toujours d’un succès mémo-
Et il a fallu que les dindons
de cette triste farce soient
les Français. Les regrets
vont être éternels
Les All Blacks, la feuille de fougère argentée et ALL BLACKS® sont des marques déposées du NZRU.
* Nous avançons dans la même direction.
« GOOD GAME. » Le compliment anglais
aux adversaires français battus, hier soir,
n’a jamais été autant insupportable. Tout
était réuni pour le triomphe, même les tribunes du Stade de France enfin au diapason
des efforts de ses Bleus. Comme prévu, la
partie fut âpre, consignée au rugueux combat d’avants et à un lassant jeu de fond de
court entre les peu inspirés canonniers de
chaque camp.
Qu’importe si on admet que la seule chose
qui compte, au terme d’une demi-finale,
c’est son résultat. C’est, par excellence, le
match à ne pas perdre et il l’était, hier soir,
plus que jamais. Après leurs exploits réalisés la semaine passée par les deux équipes
– les Anglais avaient éliminé les favoris australiens (12-10) et les Français avaient battu
les archifavoris néo-zélandais (20-18) –,
rable sur ces Néo-Zélandais qui étaient,
sans doute, encore bien meilleurs que ceux
d’alors.
Cette demi-finale perdue attise pourtant
mille fois plus de regrets que les échecs précédents. Parce que cette Coupe du monde
s’appelle « France 2007 » et que les Bleus
avaient fini par convaincre tout leur peuple
que leur ambition de devenir champions du
monde était légitime. Un sondage, publié
hier par le Figaro, estimait que 88 % des
Français étaient persuadés de leur victoire
face aux Anglais.
Ce désarroi collectif, national même, se
double d’infinies tristesses individuelles.
On pense à ceux qui ont sacrifié leurs économies pour aller soutenir les Bleus au Stade
de France, à ceux qui, à travers tout le pays,
ont organisé des soirées pour vivre l’événe-
ment entre amis et à tous ceux qui n’ont
plus cette épopée pour égayer leur vie
pleine de tracas.
Enfin, on pense aux joueurs qui ont vu leur
dernier rêve se déchirer. Aux anciens,
d’abord, les Ibañez, Pelous, Betsen, De Villiers, Dominici, qui ne disputeront plus de
Coupe du monde, qui ne seront jamais
sacrés.
Les autres Bleus ont encore l’âge de
« durer » quatre ans de plus pour se motiver à nouveau et se convaincre que, pas plus
qu’eux en France, les All Blacks seront
invincibles, chez eux, en 2011, pour le prochain Mondial. Mais tous devront vivre
désormais avec l’immense amertume
d’avoir laissé passer la chance de leur vie.
CHRISTIAN JAURENA
6 h 30 : retour sur Angleterre-France
dans les JT spécial week-end.
6 h 45 : reportage sur Agustin Pichot
dans les JT.
12 heures : reportage sur l’Afrique du
Sud dans les JT.
23 heures : émission Club L’Équipe,
avec Laurent Bénézech (et d’autres invités
pas encore connus).
SUR
http://rugby2007.lequipe.fr
8 heures : retour sur AngleterreFrance avec les consultants (Olivier
Magne et Laurent Bénézech), les réactions et un portfolio du match.
14 heures : analyse du match après la
conférence de presse de Bernard Laporte
et Jo Maso.
21 heures : la seconde demi-finale
Afrique du Sud - Argentine en direct commenté.
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
HABANA :
« LAISSER
PARLER
L’INSTINCT »
Bleu
(Page 30)
Jaune
Rouge
Jaune
LES CARNETS
DE « NAPOLÉON »
PICHOT
Noir
Bleu
Noir
(Page 24)
18
RUGBY
COUPE DU MONDE
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2007
Demi-finales
ANGLETERRE
FRANCE
14
9
La puissance et la patience
Le match s’est joué sur le fil du rasoir. Et le muscle du pack anglais a fini par user les Bleus.
C OM M E ON P OU V A IT s’ y
attendre entre deux équipes qui se
connaissent par cœur, cette demifinale se joua sur le fil du rasoir,
dans un combat acharné, pas forcément spectaculaire au sens où le
grand public l’entend, mais poignant, indécis, palpitant jusqu’à la
fin.
On ne pourra pas reprocher aux
équipes de ne pas avoir essayé,
mais la qualité des deux défenses, la
promptitude à exploiter toute petite
faute de l’adversaire condamnait la
rencontre à ce duel ardent, étouffant, sauvage et beau parfois. Avec
un point d’écart à la mi-temps (6-5
pour les Bleus), puis toujours un
point d’écart encore et toujours
depuis la 48e minute jusqu’à la 74e
(9-8), les nerfs de tous les acteurs
furent passés au papier de verre.
En parvenant à obtenir un net avantage territorial durant toute la
seconde période, les Bleus se mirent
pendant longtemps à l’abri de la
botte létale de Jonny Wilkinson qui
réussit pourtant à mettre une tentative de drop sur le poteau (60e) qui
aurait pu déjà s’avérer décisive.
Alors que les Français s’étaient
montrés remarquablement disciplinés jusque-là, ils eurent le tort de
commettre la faute qu’il ne fallait
pas. Szarzewski, en plaquant trop
haut Robinson à six minutes de la
fin, offrit à une équipe anglaise,
remarquable de courage, la chance
de pouvoir défendre son titre dans
une semaine dans le même lieu.
Wilkinson se chargea de concrétiser
le remarquable travail de ses avants
d’un dernier drop (78e), en tout
point semblable à celui qui avait fait
de son équipe la championne du
monde il y a quatre ans. Les Français
pourront avoir des regrets limités.
Ils n’en ont pas tout à fait assez pour
s’ouvrir les portes de la finale. Il est
possible qu’ils aient laissé passer
leur chance en première période,
lorsqu’ils abusèrent du jeu au pied
pour un maigre profit. En ne parvenant pas à faire courir suffisamment
les lourds avants anglais, ils se
condamnèrent à batailler dans un
petit périmètre à devoir lutter dans
chaque regroupement, à y laisser
des forces qui leur manquèrent au
moment de faire basculer la rencontre.
LA PATIENCE ANGLAISE. – Avec
une redoutable ténacité, les Anglais
surent attendre leur heure, où plutôt les cinq dernières minutes de
jeu. Très disciplinée dans sa partie
de terrain, la défense blanche
repoussa avec vigueur les assauts
trop désordonnés des Français.
Comme s’ils savaient que leur
moment viendrait. Et que cela soit
sur une relance de Robinson, zébulon qui joue là ses derniers matches
est un signe du destin.
L’OCCASION MANQUÉE. – À la
68e, la France eut l’occasion de faire
basculer le match. Sur un coup de
pied de déplacement, Bonnaire parvint à rabattre le ballon de manière
fort habile pour Clerc qui filait vers
l’en-but. La cuillère de Worsley qui
le stoppa ressembla au plaquage
d’Élissalde la semaine dernière sur
le Néo-Zélandais Evans. Et Chabal,
qui hérita du ballon, fut trop court
de trois mètres.
LA BATAILLE A EU LIEU. – La
bataille des avants attendue a bien
eu lieu entre deux packs décidés à
ne rien lâcher dans la lutte pour la
conquête de la balle. Heureuse-
ment, la France avait réglé sa
touche depuis samedi dernier, Bonnaire redevenant le sauteur prioritaire. Et sur les regroupements, le
strict arbitrage de M. Kaplan permit
que le combat se passe dans un
ordre relatif. Il tourna à partir de
l’heure de jeu en faveur des Anglais,
venant en plus grand nombre et
plus déterminés et récupérant ainsi
des ballons décisifs. La sortie prématurée de Pelous n’arrangea pas
les affaires des Bleus dans ce
domaine. Les Français utilisèrent
beaucoup plus les ballons portés
que leurs adversaires sans que cela
crée des positions décisives.
L’Angleterre réussit en revanche à
« pourrir » les sorties de balle
françaises sur mêlées fermées, pri-
vant les attaquants bleus d’une
plate-forme offensive de qualité.
QUI VIT PAR LE PIED… – La première période se déroula surtout
dans la zone entre les deux vingtdeux mètres, aucune équipe ne parvenant à s’adjuger un avantage net
sur le plan territorial.
Contrairement aux saisons précédentes, c’est du côté bleu que
l’accent était mis sur le jeu au pied
d’occupation, obligeant les Anglais
à sortir le ballon des limites du terrain, pour le plus grand bénéfice des
sauteurs bleus en touche. Il est probable qu’en cette première mitemps l’insistance nette à placer
Lionel Beauxis en position de drop
empêcha de tester de manière un
peu plus ardente la défense
adverse, qui semblait pourtant un
peu friable en son centre. Yannick
Jauzion et David Marty semblaient
en effet en mesure de passer dans
son dos, sinon de manière décisive,
mais en tout cas suffisamment pour
assurer la continuité du jeu.
L’essai de la deuxième minute des
Anglais aurait pourtant pu être une
bénédiction, « débloquant » le
match d’entrée. Mais on ne change
pas aussi facilement un plan tactique. L’insistance à jouer au pied,
malgré des contres qui faillirent se
révéler très coûteux ne paya pas
vraiment. Ayant choisi de vivre par
le pied, la France finit par périr par le
pied, majestueux il est vrai, de Wilkinson.
HENRI BRU
9
FRANCE
Possession du ballon
47 %
Total 1re m-t
6
3
12
14
18’01’’
2e m-t
2 +1
5 + 2*
Temps
emps de je
jeu
53 %
18’48’’
1re m-t
2e m-t
1 + 1* 5
Mêlées gagnées
3 + 2* Touches gagnées
Total
7
11 + 2*
9
21
4
4
8
* Gagnéé sur l’adversaire
’a
5
1
Pénalités obtenues
4
Pénalités
non tentées
Pénalités
réussies
Pénalités
ratées
31
4
Réussis 83
43
2’54’’
27
Ratés 9
En avant / Turnover
5
Plaquages
Réussis 92
29
34
Ratés 9
Ballons joués au pied
48
Temps de jeu dans les 22 m adverses
4’27’’
avec
2e : à la suite d’un coup franc vite joué
dans le camp anglais, Gomarsall tape
un coup de pied le long de la ligne de
touche côté gauche. Le ballon rebondit
à deux mètres de la ligne. Traille hésite
et Lewsey arrive lancé pour aplatir.
Essai non transformé.
ANGLETERRE - FRANCE : 5-0
8e : pénalité à 23 m en face des
poteaux pour une faute au sol anglaise
sur un regroupement. Transformée par
Beauxis.
ANGLETERRE - FRANCE : 5-3
17e : faute de Sheridan sur une mêlée.
Pénalité à 48 m, légèrement excentrée
côté gauche, transformée par Beauxis.
ANGLETERRE - FRANCE : 5-6
MI-TEMPS
44e : fautes au sol de Wilkinson et Eas-
ter. Pénalité à 40 m, légèrement à
droite, transformée par Beauxis.
ANGLETERRE - FRANCE : 5-9
47e : après un ballon perdu par Jauzion, une contre-attaque anglaise
échoue à quelques mètres de la ligne.
Les Français sont pénalisés pour être
entrés sur le côté du regroupement.
Pénalité à 23 m, excentrée à gauche,
transformée par Wilkinson.
ANGLETERRE - FRANCE : 8-9
74e : Szarzewski fait un plaquage haut
sur Robinson. Pénalité à 25 m, dans
l’axe, transformée par Wilkinson.
ANGLETERRE - FRANCE : 11-9
78e : après un groupé-pénétrant
anglais, le ballon sort pour Wilkinson
qui tente et réussit un drop à 40 m dans
l’axe.
ANGLETERRE - FRANCE : 14-9
STADE DE FRANCE. – Les avants de l’équipe de France (ici Sébastien Chabal et Julien Bonnaire) ont souffert face à la puissance anglaise qui a eu raison des intentions
bleues.
(Photo Fred Mons)
ANGLETERRE - FRANCE : 14-9 (5-6)
Ces ballons finalement
improductifs
« IL EST BIEN DIFFICILE d’écrire,
de raconter, d’analyser à chaud cette
défaite alors que la déception est
énorme. Que manque-t-il lorsqu’un
match se joue à si peu de chose. De la
réussite bien sûr. Mais au jeu des
bons rebonds ou des poteaux sortants il y a égalité. Un
essai anglais chanceux, un drop contré
qui amène la première pénalité française. Et une pénalité
sur le poteau pour
notre bourreau, ce
satané Wilkins on
qu’on croyait voué à
rester dans la naphtaline jusqu’à la fin de
sa carrière tant il a
accumulé les blessures depuis 2003.
Côté stratégie, l’insistance sur les mauls si
payants contre l’Irlande et contre les
Blacks, s’est révélée inefficace non
pas à cause du travail des avants
français, mais plutôt par les décisions de l’arbitre. M. Kaplan, en
effet, a jugé les mouvements comme
dans le Tri Nations ou le Super 14. Ce
qui a autorisé régulièrement les
Anglais à rentrer sur le côté ou même
à écrouler. Si je devais faire un petit
reproche, c’est peut-être sur le
manque d’adaptation ou d’alternance à ce niveau car tous ces ballons se sont révélés finalement
improductifs.
Mais j’avoue que j’ai envie immédiatement de tempérer mon propos car
je comprends que les avants français
se soient sentis forts et il faut bien
constater qu’en deuxième période il
a été quasiment impossible à l’une
ou l’autre équipe de dépasser le troisième temps de jeu
tant les défenses
étaient hermétiques.
Celui qui l’a le mieux
compris après
quelques tentatives à
la main ou en petit
coup de pied pardessus, c’est Jauzion,
si bien qu’en position
d’ouvreur il enchaîna
chandelles et passes
au pied pour l’action
qui méritait de faire
basculer le match
côté français. La
déviation de Bonnaire pour Clerc était géniale mais la
cuillère désespérée de Worsley sur
l’ailier toulousain permit à l’arrière
garde anglaise de sauver la patrie et
de conserver ses chances. Comme
d’habitude dans ces cas-là, comme si
l’effet de balancier était immuable,
c’est l’adversaire qui put tirer ses
dernières cartouches. Et les matches
winners que furent Robinson et Wilkinson lors de la finale 2003 se rappelèrent à notre mauvais souvenir. »
(*) Patrice Lagisquet, entraîneur du
Biarritz Olympique (2002, 2005,
2006), a été 46 fois international.
PAGE 18
Évolution du score : 5-0, 5-3, 5-6, mi-temps, 5-9, 8-9, 11-9, 14-9.
Stade de France. Temps frais. Pelouse en bon état.
80 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Kaplan (AFS).
Robinson
7,5
Sackey
6
Tait
5
(o) Wilkinson
7
Moody
7,5
Catt
5
Lewsey
7
Corry
7
Kay
6
Shaw
6
Vickery
cap., 6,5
Regan
6,5
Sheridan
6,5
Milloud
5,5
Ibañez
cap., 5,5
De Villiers
6,5
Betsen
6
Pelous
Thion
non noté
6,5
Bonnaire
7
(m) Élissalde
6
Heymans
5,5
Marty
5
Traille
5
Entraîneur : B. Laporte.
ANGLETERRE : 1 E, Lewsey (2e) ; 2 B (47e, 74e), 1 D (78e), Wilkinson.
FRANCE : 3 B, Beauxis (8e, 17e, 44e).
Remplacements. – Angleterre : 40e : Lewsey par Hipkiss (note : 5,5) ; 54e :
Moody par Worsley ; 56e : Vickery par Stevens ; 66e : Regan par Chuter ; 68e :
Catt par Flood ; 69e : Easter par Dallagio ; 70e : Gomarsall par Richards.
France : 25e : Pelous par Chabal (note : 5,5) ; 51e : Beauxis par Michalak
(note : 6) et Ibañez par Szarzewski (note : 5) ; 61e : Heymans par Dominici ;
65e : De Villiers par Poux ; 67e : Betsen par Harinordoquy.
Dusautoir
6,5
(o) Beauxis
4,5
Jauzion
6
FRANCE
Entraîneur : B. Ashton.
LES POINTS
(m) Gomarsall
6
Easter
5
ANGLETERRE
LE CHIFFRE
Clerc
5,5
2 LA PHRASE
En se faisant éliminer hier soir par
les Anglais, les Français ont essuyé un
deuxième revers consécutif face au
quinze de la Rose à ce stade de la compétition. Ils avaient déjà été sortis en
demi-finales en 2003 (7-24).
« Il ne nous a pas
m a n q ué gr a n d chose, mais on n’a
pas eu ce supplément d’âme qu’on a vu la
semaine dernière (contre la Nouvelle-Zélande) », Fabien Pelous.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
ANGLETERRE
Bleu
Les Français menaient jusqu’à la 74e minute
avant de céder sur une pénalité et un drop
de Wilkinson.
Jaune
Rouge
Jaune
5 minutes de trop
Noir
Bleu
Noir
LES POINTS DU MATCH
19
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2007
RUGBY
« Un échec ? Je ne sais pas »
Demi-finales
COUPE DU MONDE
ANGLETERRE
FRANCE
14
9
BERNARD LAPORTE, l’entraîneur des Bleus, exprime son amertume après ce nouvel échec en demi-finales.
« COMME EN 2003, vous chutez
encore contre l’Angleterre…
– Je crois qu’en 2003, ils étaient
nettement supérieurs. Ils l’ont montré en gagnant contre l’équipe
d’Australie (20-17, après prolongation) en finale chez elle et ce n’était
pas une mince affaire. Je crois
qu’aujourd’hui (hier) ils n’étaient
pas supérieurs à nous. C’étaient
deux équipes qui se valaient. Cela se
joue à rien. À la 68e, c’était nous qui
étions en finale. Le match a ensuite
basculé en leur faveur. On n’a pas su
le faire. On est deux fois dans le carré
final, est-ce un échec ? Je ne sais pas.
En revanche, ce que je sais, c’est que
le rugby français doit rebondir vite.
Dès samedi prochain. Et le Tournoi
va approcher. Mais le rugby français
est trois fois champion d’Europe ces
quatre dernières années. Il faut féliciter les joueurs. Ils sont en demifinale de la Coupe du monde.
– Quel sentiment ce match
vous laisse-t-il ?
– En première mi-temps, on a
encore deux ou trois ballons à jouer
qu’on ne joue pas. À la mi-temps, on
a dit : “Il faut jouer plus, on est timorés !” Mais il faut souligner l’excellente partie du pack anglais qui a
écroulé, gêné, nos mauls, a ralenti
nos libérations de balle. Je crois
qu’on a trop usé de la chandelle au
lieu d’un petit jeu au pied par-dessus.
– Considérez-vous que la
Coupe du monde est ratée ?
– Gâchée, non. Il y a eu un réel
engouement autour de nous durant
ce mondial. On l’a encore senti toute
la semaine et aujourd’hui. Mais,
cette Coupe du monde n’est pas
réussie, c’est évident. On voulait être
champions du monde et on ne le sera
pas. On vient mourir à cinq points. La
déception est immense. De plus, dire
que ce n’est pas une grande Coupe
du monde en terme de jeu, c’est une
évidence. Ce match l’a encore prouvé.
– La sortie de Fabien Pelous at-elle été préjudiciable ?
– Bien sûr, c’est un élément important. Fabien souffre d’un traumatisme intercostal. Je crois que c’est
exactement au même endroit que
contre la Nouvelle-Zélande à Lyon en
novembre 2006. De plus, sa sortie
prématurée a entraîné une entrée
plus tôt que prévue pour Sébastien
Chabal. Or Sébastien a certes fait un
bon match mais du fait qu’il ait joué
une heure et qu’il a fourni beaucoup
d’efforts, il n’a pas été aussi puissant
que sur une demi-heure de jeu.
– Comment allez-vous aborder le match pour la troisième
place ?
STADE DE FRANCE. – Malheur aux vaincus. Sous le regard de Ben Kay (5) et de Mike Catt (12), déjà titrés à Sydney en 2003, Olivier Milloud et Sébastien Chabal (18) sont
abattus, rêves de finale brisés.
(Photo Richard Martin)
– On va réfléchir toute la semaine. Il
y a des joueurs qui doivent jouer,
notamment ceux qui n’ont pas accédé aux quarts de finale et à la demifinale. La volonté de tout le monde,
c’est de les voir rentrer. Et comme je
l’avais dit en 2003 a propos de 2007,
aujourd’hui, je peux dire que c’est la
Coupe du monde 2011 qui démarre
pour l’équipe de France. Ceux qui
rentreront vendredi au Parc auront
quelque chose d’important à montrer au futur sélectionneur. »
BENJAMIN MASSOT
La détresse de Chabal
ILS ONT DIT
Raphaël IBAÑEZ (talonneur et
capitaine de l’équipe de France) : « On
a cru en nos chances malgré un mauvais départ dans cette compétition. On
voulait que le rêve se poursuive et on
savait aussi que ce match allait être
très serré. Ça se joue à pas grandchose, vraiment. J’ai très mal au
ventre, comme je crois, tous mes coéquipiers. On avait ce qu’il faut, la
volonté, l’état d’esprit. Il nous a manqué parfois la finition. On a joué
quelque fois près de leur ligne. C’est
dur à accepter car à certains moments
du match, on aurait vraiment pu se
donner le droit d’aller en finale. »
Fabien PELOUS (deuxième-ligne
de l’équipe de France) : « Il a manqué
un peu de punch pour franchir la
défense anglaise vraiment très performante. Malheureusement les Coupe
du monde se suivent et se ressemblent… On avait préparé ce match au
mieux. »
Jean-Baptiste ÉLISSALDE (demi
de mêlée de l’équipe de France):
« C’est le sentiment d’échec qui
domine. Si Vincent Clerc était passé,
s’il n’avait pas été accroché, mais avec
des si… Ça se joue à pas grand-chose.
On a manqué de réussite. Si on avait eu
un peu plus de gaz, on aurait essayé de
jouer davantage. Les Anglais ont été
très rugueux dans les rucks et nous, on
a manqué un peu de soutien. Ça s’est
joué à un ou deux ballons mal négociés
ou plutôt qu’on aurait pu mieux négocier. J’attendrai de voir les statistiques,
mais on doit passer 80 % du temps
dans leur camp… En fait, tout ce qui
nous a réussi la semaine dernière
contre les All Blacks ne nous a pas souri
contre les Anglais. » – O. M.
Damien TRAILLE (arrière de
l’équipe de France): « C’est une grosse
déception, un gros échec. On avait fait
une grosse performance la semaine
dernière – contre les All Blacks.
Aujourd’hui – hier –, nous sommes
passés à côté. On fait un mauvais
début, mais on revient, on mène au
score et on passe la plupart du temps
chez eux. Mais on ne “ score ” pas. On
peut tuer le match quand Vincent
(Clerc) prend sa cuillère (68e). Derrière
on a une mêlée à 5 mètres, mais on
prend une pénalité.
Brian ASHTON (sélectionneur de
l’équipe d’Angleterre) : « Les gens
disent que les Britanniques ont un
caractère de “ bulldog ” et ces gars
l’ont dans le sang. Nous savions ce que
nous avions à faire. Nous n’avons pas
été tout à fait tranquilles parfois mais
nous avons joué beaucoup plus judicieusement en seconde mi-temps en
terme d’occupation du terrain. Nous
savions que si nous étions en vue de
leurs poteaux nous pourrions mettre
des points au pied. Nous avons beaucoup de gars brillants dans cette
équipe. Ils ont eu “ la tête dans le sac ”
durant cette Coupe du monde et avant.
Mais l’expérience ne s’achète pas. Ils
ne renoncent jamais. »
Phil VICKERY (pilier et capitaine
de l’équipe d’Angleterre) : « C’est tout
simplement fantastique, c’est un effort
collectif remarquable de tout le
monde, les fans y compris. Quand
quelqu’un manquait quelque chose,
quelqu’un d’autre était là pour le rattraper. À la fin, c’est toute l’équipe qui
travaille dur pour mettre Jonny (Wilkinson) en position de marquer. Et si
vous devez vous fier à Jonny dans ces
moments-là, vous pouvez hypothéquer votre maison sans crainte ! Je ne
m’attendais pas à arriver en finale.
C’est énorme. Il faut qu’on en soit
digne, qu’on se fasse justice. »
Jason ROBINSON (arrière de
l’équipe d’Angleterre) : « Ce fut un
match énorme, serré et on a montré
que nous refusions de céder. Ce n’était
pas très beau mais c’est une magnifique victoire. Dans les matches de
poule, nous n’avons pas joué à notre
vraie valeur mais nous nous savions
meilleurs et surtout, nous savons comment fermer un match. »
J o n n y WI L K I N S O N ( d e m i
d’ouverture de l’équipe d’Angleterre,
au micro de RMC): « Les joueurs ont
adhéré à 100 % aux changements tactiques. Ça a été mentalement et physiquement très dur mais la motivation
des gars n’a jamais fait de doute. (En
français dans le texte) : Je suis très heureux d’être ici. Les Français sont très
gentils, pour moi c’est un plaisir. »
Mathew TAIT (centre de l’équipe
d’Angleterre) : « Tout le monde est
délivré. Mais il y a quelques éléments
que nous devons remettre à plat avant
la semaine prochaine. Nous y avons
toujours cru même dans les trois premières semaines. C’est juste fantastique. En finale, nous sommes prêts à
prendre n’importe qui et nous pensons
pouvoir battre n’importe qui. »
Lawrence DALLAGLIO (troisième-ligne de l’équipe d’Angleterre) :
« Dans les deux premières semaines,
nous avons gagné difficilement. On ne
croyait pas que ce serait possible
d’atteindre la finale. Et puis, ces deux
derniers matches, en commençant par
celui contre l’Australie, nous avons
hissé notre niveau d’un cran. Nous
avons prouvé que nous savions jouer
au rugby. Et aujourd’hui ce fut une
journée magnifique pour le rugby
anglais. Mon pronostic pour la demifinale entre l’Afrique du Sud et l’Argentine ? Vu la façon dont se déroule ce
tournoi, rien ne m’étonnerait. »
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
PAGE 19
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
HAMID IMAKHOUKHENE
Bleu
Rouge
Français en Argentine (juin 2003), Nunez-Piossek avait
marqué à la 2e minute au stade Velez Sarsfield de Buenos
Aires. Une semaine plus tard dans le même lieu, c’est Hernandez qui avait inscrit un essai à la 3e minute. Les deux
fois, les Bleus s’étaient inclinés (6-10 et 32-33). Au Stade
de France, c’est le Gallois Gareth Thomas, qui, en mars
2003, avait aplati à la 4e minute. Ce furent les seuls points
gallois, les Bleus l’emportant 33-5.
L’ANGLETERRE AVAIT-ELLE SOUVENT GAGNÉ AU
STADE DE FRANCE ? – Deux fois seulement en huit
matches depuis l’ouverture de l’enceinte, en février 1998.
Dans le Tournoi, le quinze de la Rose a gagné en 2000
(15-9) mais s’est incliné en 1998, 2002, 2004 et 2006. Dans
le cadre de la Coupe du monde 1999, les Anglais avaient
lourdement chuté ici même contre l’Afrique du Sud
(44-21), en quarts de finale. Puis, le 14 septembre dernier
contre cette même Afrique du Sud (36-0) en match de
poule.
COMMENT SAINT-DENIS A-T-IL ACCOMPAGNÉ LES
FRANÇAIS DANS LA DÉFAITE ? – Les tribunes se sont
vite vidées. Les supporters de l’équipe ont cependant
applaudi les Bleus, rentrés tête basse et terriblement choqués, voire détruits, à l’image de Chabal resté prostré sur la
pelouse, genoux à terre, de très longues minutes. On notera que la plupart des joueurs anglais sont venus à la rencontre de l’ogre de Sale pour le réconforter, parfois longuement, comme Lawrence Dallaglio. Plusieurs remplaçants
ou éléments non retenus sont venus tenter d’apaiser la
douleur des Bleus. On a assisté aussi à une émouvante et
longue étreinte entre Michalak et Élissalde. Pendant ce
temps, alors que la sono crachait Wonderwall du groupe
Oasis, refrain repris par les très nombreux supporters
anglais restés saluer leurs champions, les joueurs du
quinze de la Rose bouclait leur tour d’honneur en marchant. Juste avant que la dernière chanson programmée,
soit Non, je ne regrette rien d’Edith Piaf. Pas sûr que les
Bleus soient du même avis.
Jaune
Bleu
Jaune
Y AVAIT-IL BEAUCOUP D’AMBIANCE AU STADE DE
FRANCE ? – Oui. Comme annoncé plusieurs dizaines de
milliers de supporters anglais, parmi lesquels le prince Harry, avaient effectué le déplacement en France et ont donné
de la voix longtemps avant le coup d’envoi et pendant
l’hymne national God Save the Queen. Mais les supporters
français n’étaient pas en reste et, comme à Cardiff samedi
dernier, à l’occasion du quart de finale, la Marseillaise
entonnée dans les tribunes a été vibrante. Mais, il faut
reconnaître que l’essai inscrit par Lewsey dès la deuxième
minute a refroidi le soutien populaire pendant quelques
minutes. Ensuite, à chaque fois que les fans anglais ont tenté d’entonner le populaire Swing low, sweet chariot, leurs
chants ont été étouffés par les sifflets des supporters français, qui ont enchaîné aussitôt par des « Allez les Bleus ! »
ou des courtes mais vigoureuses Marseillaise.
POURQUOI LES JOUEURS ANGLAIS ONT-ILS LAISSÉ
ROBINSON PÉNÉTRER SEUL SUR LE TERRAIN
AVANT LES HYMNES ? – Pour honorer l’arrière de Sale,
qui fêtait hier sa cinquantième sélection en équipe nationale depuis février 2001. Pour l’occasion, l’ancien treiziste
de Wigan, qui avait mis un terme à sa carrière internationale en 2005, avant d’en sortir en février dernier, afin de
disputer de la Coupe du monde, a reçu un émouvant
accueil. Seul dans la partie de terrain anglaise, pendant
que ses partenaires entraient en trottinant, Robinson a
applaudi le public en se tournant vers toutes les tribunes,
avant que chacun de ses coéquipiers ne viennent lui donner
une longue accolade. Un beau moment d’émotion.
LA FRANCE DE LAPORTE AVAIT-ELLE DÉJÀ ENCAISSÉ DES ESSAIS AUSSI TÔT ? – Sous l’ère Laporte
(2000-2007), cela ne s’est produit que rarement. Mais c’est
déjà arrivé et même plus tôt. Le 16 juin 2001 à Johannesburg, le Sud-Africain Breyton Paulse avait inscrit le premier
essai des Boks dès la première minute, ce qui n’avait pas
empêché les Bleus de s’imposer 32-23. Toujours au cours
du premier mandat Laporte (2000-2003), on trouve trace
de deux essais argentins très rapides. Lors de la tournée des
Noir
Noir
À l’image de ses coéquipiers, le deuxième-ligne est resté longtemps
prostré sur la pelouse à la fin de la rencontre.
20
RUGBY
COUPE DU MONDE
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2007
Demi-finales
ANGLETERRE
FRANCE
Bonnaire tient le choc
LES JOUEURS FRANÇAIS. – Excellent en touche et derrière sa mêlée, le numéro 8 des Bleus
a une activité débordante dans le reste du jeu.
L’HOMME CLÉ : BONNAIRE
9. ÉLISSALDE
6
7,5
Excellent en touche, compliquant
à deux ou trois reprises les prises
de balle adverses. Il se déplaça beaucoup,
reprenant Lewsey en bord de touche. Il ne
subit jamais derrière sa mêlée, même quand
celle-ci fut désaxée. Pour preuve sa passe,
qui amena le but de Beauxis (44e). Et, dans le
jeu, il joua au plus juste, faisant une merveille
de passe volleyée à Clerc, qui faillit amener
un essai par Chabal (69e)
STADE DE FRANCE. –
Le troisième-ligne centre des
Bleus, Julien Bonnaire, s’est
montré très à son avantage en
touche malgré la pression
exercée par les Anglais, comme
ici Regan et Moody.
(Photo Fred Mons)
15. TRAILLE
5
6. BETSEN
6
Une énorme bévue
dès la 2e minute en
hésitant sur un coup
de pie d à su ivr e
anglais, qui permet à
Lewsey un essai. Il se
remit vite fait bien fait
dans le match, avec un
bon placement sur le
jeu au pied anglais,
renvoyant le danger
fort judicieusement.
5,5
7. DUSAUTOIR
6,5
Pas toujours constant
et lucide dans l’effort,
avec quelques fautes
sur un plaquage, sur
un ruc k (pénalité
contre lui) et une prise
de balle manquée en
fond de touche. Mais il
fut percutant pour
aller chercher en
pointe ou au large les
attaquant adverses.
Remplacé à la 67e par
HARINORDOQUY.
5. THION
6,5
Il a remplacé Pelous à
la 24e , preneur de
deux balles en
touche et auteur de
deux charges percutantes avant sa blessure. Chabal fut obli18. CHABAL gé de rester dans
l’ombre et au contact
de Thion. Cela ne lui permit
pas de faire exploser son tempérament, et, par moments, il
souffrit du rythme. Mais il finit
fort et faillit marquer en force
(69e).
3. DE VILLIERS
6,5
5,5
À deux reprises, il coupa tout élan à Lewsey,
l’expédiant en touche.
Vigilant et prompt à
relancer tant au pied
qu’à la main.
14. CLERC
Gêné aux entournures
pa r so n v is- à- v is
anglais, qui le serra de
près et l’empêcha plusieurs fois d’engager
le jeu à sa convenance. Dans ce cas-là,
il fu t pru dent et
s’appliqua surtout à
bien servir Beauxis et
à faire rejouer sans
précipiter les choses.
Plus à son aise après la
rentrée de Michalak.
13. MARTY
5
Une défense plus
équilibrée avec Jauzion, très gênante en
pointe, avec un peu de
déchet. Un en-avant
regrettable en fin de
première période,
alors qu’il avait effectué un franchissement. Et quelques
errements en attaque.
12. JAUZION
6
11. HEYMANS
5,5
Un seul bon ballon à
négocier en première
période. Pour le reste,
on le sentit soucieux
de respecter les
consignes, comme l’a
attesté son excellent
placement. Bon sur les
replis pour renvoyer
les ballons au pied.
Remplacé à la 60e par
DOMINICI.
10. BEAUXIS
4,5
2. IBAÑEZ
5,5
Il fut assez présent sur
les phases d’affrontement, en faisant en
sorte de ne pas se disperser inutilement. Il
joua plusieurs fois en
avançant. Remplacé à
la 50 e par SZARZEWSKI (5), qui resta
sur du basique, mais
coûta un but de Wilkinson (74e) pour un
plaquage haut.
1. MILLOUD
Dans son style habituel, il fut rugueux,
découpeur aux points
de rencontre. Il fut
souvent l’homme de
base pour bloquer les
avancées du pack
adverse. Là, il fut un
travail précieux pour
ca s se r l es m a u l s
adverses.
Dans le droit fil de sa
performance contre
les All Bl acks. Il
contint Sheridan en
mêlée et surtout fut
très constant et percutant dans le mouvement, au près, ou au
loin, comme sur le
contre avec Heymans
(42e ). En deuxième
période, il fut souvent
à la pointe du combat.
Remplacé à la 67e par
POUX.
Un peu en difficulté en
début de partie face à
Vickery en mêlée. Il
rectifie et compensa
cela par une activité
remuante autour des
rucks.
5,5
Bleu
Rouge
FRANCIS DELTÉRAL
Rouge
Le punch de Robinson
LES JOUEURS ANGLAIS. – L’arrière Jason Robinson a propulsé vers la finale l’Angleterre,
qui remercie aussi l’efficacité de Wilkinson.
L’HOMME CLÉ :
15. ROBINSON
Très à l’aise dans son rôle d’arrière classique, il fut toujours bien placé sous le
jeu au pied français, il est vrai souvent trop long. Il tenta de s’employer en
attaque, mais les Français le surveillaient comme le lait sur le feu. Mis sous
l’éteignoir en première mi-temps, il se réveilla en seconde. Auteur d’une
énorme percée en plein cœur de la défense française (60e), il lui manqua dix
mètres pour conclure. Mais il ne se découragea pas. Victime d’une cravate de
Szarzewski, il procura à Wilkinson une pénalité (75e) qui fit pencher la balance.
7,5
14. SACKEY
6
Les Anglais cherchèrent à
exploiter sa pointe de vitesse.
Mais il n’eut pas beaucoup
d’espaces à se mettre sous le
mollet. Perd une balle importante en début de seconde mitemps qui aurait pu coûter cher
à son équipe. Courageux sous
les chandelles.
Un début de match ébouriffant,
avec un essai où il fit valoir sa
pointe de vitesse et son opportunisme (2e). Il chercha sans
cesse des ballons en essayant
de se glisser dans la défense
française. Mais il se blessa à la
11. LEWSEY cuisse droite. Remplacé par
HIPKISS (40e), qui joua en fait
centre, Matthew Tait glissant à gauche.
7
8. EASTER
5
www.givenchy.com
Jaune
Jaune
Un peu gêné pour
pre nd re l es c ommandes du jeu. Il a
abusé du jeu au pied,
mal dirigé et qui ne mit
jamais en danger les
Anglais. Pas assez vite
dans l’esprit d’entreprise. Remplacé à la
51e par MICHALAK
(6) qui a essayé d’activer le jeu sans trouver
de bons espaces.
Une belle présence
bien calculée et
constante, car il fut
toujours sur le même
rythme. Tout d’abord,
il s’activa dans l’axe,
près des points de rencontre pour arrêter les
avants anglais,
ensuite pour avancer
au milieu d’eux. Belle
complicité avec Betsen, malgré un plaquage manqué sur
Robinson (59e).
Noir
Bleu
Noir
Sur le registre défensif, il fut intraitable,
coupant les courses
anglaises et plaquant
sèchement. En
attaque, il eut surtout
un rôle de passeur,
sans chercher à
s’engager. Un coup de
pied contré qui amena
un but de Wilkinson
(46e). Mais aussi un
plaquage salvateur
sur Robinson qui partait à l’essai (59e).
14
9
5. KAY
Il essaya de profiter de la supériorité de sa mêlée en première
mi-temps pour faire avancer
son équipe en numéro 8 perforateur. Pénalisé pour être venu
sur le côté d’un regroupement,
il coûta trois points à son
équipe (44e ). Remplacé par
Dallaglio (70e).
Il n’eut pas son rendement
habituel en touche, où il perdit
les deux premiers lancers effectués sur lui. Beaucoup plus effficace en seconde période. Très
actif dans le jeu, notamment en
défense au près.
6
LE NOUVEAU PARFUM POUR HOMME
2. REGAN
6,5
PAGE 20
Sa vivacité fut utile en défense.
Mais il souffrit parfois face aux
rares pénétrations de Jauzion.
Moins à l’aise lorsqu’il fut repositionné à l’aile gauche à cause
de la blessure de Lewsey. Un
bon sauvetage en repli (67e).
13. TAIT
12. CATT
5
5
Il dut attendre la 47e minute
pour marquer ses premiers
points ! Il chercha à occuper le
terrain au pied, mais connut un
début difficile. Acharné en
défense, il stoppa notamment
une charge de Pelous en milieu
10. WILKINSON
N de première mi-temps. Fidèle à
sa réputation de match winner avec un
drop décisif à la 78e minute.
7
7. MOODY
7,5
4. SHAW
Grand match en défense, au
large ou dans les rucks. Vu aussi en attaque, notamment en
début de seconde mi-temps où
il contra un coup de pied de
Jauzion et s’enfonça dans la
défense française. Remplacé
par WORSLEY (53 e ), qui
empêcha un essai de Clerc
grâce à une cuillère.
Extrêmement vaillant dans le
combat au près, il fut aussi
pour beaucoup dans la belle
performance de la mêlée
anglaise. Il s’opposa aussi aux
tentatives de groupés-pénétrants des Français. Un guerrier, un vrai.
6
Très présent dans le combat, et
notamment en mêlée, on le vit
aussi en pointe, comme à la
10e minute, où il contra un
coup de pied français, ménageant ainsi une deuxième
occasion d’essai. Remplacé par
CHUTER (66e).
1. SHERIDAN
6,5
9. GOMARSALL
6
6. CORRY
7
3. VICKERY
6,5
Le colosse de Sale est un sacré
client. Son duel avec Pieter De
Villiers en mêlée fut sans
concession. On le vit aussi en
percussions, mais, surveillé de
près, il n’obtint pas les mêmes
avancées que la semaine dernière contre l’Australie.
Il chercha à soulager Jonny Wilkinson en prenant à son
compte une partie du jeu au
pied. Peu en vue en attaque, où
il ne chercha pas à s’engouffrer
dans les intervalles. Remplacé
par FLOOD (68e), qui rata
un drop important (73e) mais
réussit un beau plaquage sur
Chabal.
Un remarquable début de
match, en attaque (coup de
pied à suivre pour Lewsey)
mais aussi en défense, où il
empoisonna la vie d’Élissalde.
Sauve en repli, à la 51e minute,
sur un coup de pied par-dessus
français. Remplacé par
RICHARDS (72e).
Auteur d’un gros en-avant (17e
minute), il lutta au près avec
son courage et son abnégation
habituelles. Il chercha à soulager Ben Kay en touche, offrant
ainsi à l’alignement anglais
une option supplémentaire.
D’une grosse activité en
défense autour des rucks et des
mauls.
Une demi-finale de vieux briscard. Sa tenue de mêlée posa
pas mal de problèmes à Olivier
Milloud. En bon capitaine, il
chercha à donner l’exemple.
On le vit ainsi balle en main,
domaine dans lequel il commit
un en-avant (43e). Remplacé
par Stevens (56e).
Il a remplacé Lewsey (40e),
blessé. Il joua en fait centre,
Matthew Tait glissant à l’aile
gauche.
22. HIPKISS
5.5
VINCENT COGNET
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
21
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Noir
Jaune
Rouge
Rouge
Bleu
Rouge
Bleu
Jaune
Bleu
Jaune
PAGE 21
Noir
Noir
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
22
RUGBY
COUPE DU MONDE
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2007
Demi-finales
ANGLETERRE
FRANCE
14
9
Que de crispation !
La partie fut une joute crispée, sans joie, jusqu’aux ultimes secondes. Laissant un goût âcre dans la bouche.
ce sont tous ces mêmes joueurs concassés qui ont été reconduits.
Car il y avait hier soir un évident manque
de tonicité du côté français. Un peu
moins chez les Anglais chez qui le
constat était globalement un peu le
même avec leur rude partie face aux
Australiens (victoire 12-10). Mais eux
avaient dominé et l’on sait que l’on
souffre moins dans ce cas.
De la tension
à l’amertume
Les fantômes de Sydney
Jason Robinson est sorti de sa retraite, Jonny Wilkinson a digéré quatre
ans de galère. Comme en 2003, ils ont été les bourreaux des Français.
À Cardiff, leur entrée en jeu avait permis de prendre l’avantage face aux Blacks. Hier,
les remplaçants français n’étaient pas à la fête.
UN ÉCHAUFFEMENT DIFFÉRENT
Ils sont sept. À la fois dans le groupe et en
dehors. Ils ne rentrent pas dans le match au
même moment, donc ils s’échauffent différemment. « On s’efforce de ne pas trop les solliciter
pendant l’avant match, explique Daniel Servais, préparateur physique des Bleus. On sait
qu’ils vont avoir à s’échauffer en milieu de première période, puis en début de la seconde. »
L’échauffement des Bleus se scinde en trois
blocs de dix minutes. « Les 22 joueurs participent aux dix premières minutes. Pour la deuxième séquence, les sept “substitutes” se mettent à la disposition des quinze titulaires. »
Humilité. Hier, à 20 h 25, Chabal, Michalak,
Poux et les autres tiennent les boucliers. Puis, à
20 h 35, ils font office de plastron pour permettre aux collègues de répéter la coordination
de la défense avec des attaques sur la largeur.
UNE DISPONIBILITÉ
DE TOUS LES INSTANTS
LAISSER TOURNER LE MOTEUR
Ils doivent s’asseoir, s’échauffer, se rasseoir…
Difficile ne pas y laisser du jus et de l’influx. Il
leur faut moduler cette répétition d’échauffements selon la température extérieure et des
inspirations de Bernard Laporte. « Cette
attente est souvent difficile à gérer, note Olivier
Rieg, préparateur au Biarritz Olympique. Ceux
qui n’ont pas l’habitude d’être remplaçants
demandent plus à bouger, comme pour se rassurer. »
CHACUN SON HORS-D’ŒUVRE
Dimitri Szarzewski déteste trottiner. Il
enchaîne les sprints courts et explosifs. Comme
son ex-rival du Stade Français, Benjamin Kayser. « Je dois me mettre dans le rouge, explique
ce dernier. Plaquer fort, me faire mal, ne plus
avoir de souffle et les cannes qui brûlent. Les
mecs qui trottinent c’est de l’indécision. »
Explication d’Alex Marco, préparateur adjoint
des Bleus : « Trottiner peut tuer les cannes. Les
répétitions de sprints, elles, permettent de cultiver les fibres musculaires rapides. » Les préparateurs doivent s’adapter au ressenti des
joueurs. « À certains postes, type deuxième
ligne et troisième ligne, les gars ont intérêt à
avoir un déplacement important, ça dépend. »
Hier, l’entrée de Dimitri (51e) n’a pas suffi.
PAS DE PÉDALES ?
On a l’habitude de voir les rugbymen pédaler
sur des vélos de cardio-training, installés en
bord de terrain, au pied des gradins. « C’est
bien, car le vélo n’inclut pas la posture,
explique Alex Marco. C’est elle qui tue les gars
en occasionnant une fatigue car elle implique
de tenir près de 100 kilos à la verticale. Au
contraire, le vélo les déleste du poids de
corps. » Pourtant pas de vélos visibles hier au
Stade de France. « Les cinq de devant aiment
se maintenir chauds sur un vélo, note Daniel
Servais. Le standard IRB en prévoit trois, mais
pour ce mondial ils ont acheté des modèles
électriques qu’on ne peut sortir des vestiaires. »
LE COACHING CHANGE-T-IL
LA PRÉPARATION ?
N’est-on pas tenté de calibrer les sept remplaçants sur trente minutes, à jouer à fond, plutôt
que sur quatre-vingts minutes ? « C’est la
nature de leur jeu qui en fait des impactsplayers, pas nous, corrige Servais. On prend
zéro risques car, comme on l’a vu à Cardiff, ils
peuvent avoir à rentrer très tôt. » En club, la
tendance peut être différente. « On jongle,
avoue Olivier Rieg. On ne remet pas tout en
cause, car on n’est jamais à l’abri d’une blessure d’entrée mais c’est vrai qu’entre de la
VMA ou un travail d’explosivité, à certains
postes, on peut être tenté de privilégier un travail de vitesse. »
Hier, six remplaçants français sur sept (Poitrenaud) ont tout tenté mais n’ont pu sauver la
France.
KARIM BEN-ISMAÏL
d’être solide sous les chandelles françaises (34e, 36e) et attendant des
occasions de relance.
Quel charme est venu les frapper
dans les vestiaires pour que soudain
ils se montrent tous deux décisifs ?
Alors que la France a creusé l’écart
(9-5), Wilkinson hérite d’une pénalité
près de la ligne des 22 mètres, en
coin. L’ouvreur demande à changer
de ballon, lui qui, après le quart de
finale contre l’Australie, s’était étonné de son peu de réussite face aux
poteaux et avait critiqué les balles. Et
cette fois, il remet les siens dans le sillage des Français (8-9, 47e). Provoquant le premier Swing low, Sweet
Chariot audible de la soirée.
Un souffle
de renaissance
Lui qui avait infligé mille tourments
aux Bleus il y a quatre ans en demifinale, avec cinq buts et trois drops,
soit l’intégralité des 24 points
anglais, tentait à nouveau un drop du
pied droit (59e), repoussé par le
poteau. Dans la foulée, Robinson
récupérait le ballon et pouvait enfin
placer une première relance dangereuse. La connexion entre les deux
hommes était faite. Elle se confirmait
quelques minutes plus tard : après un
beau coup de pied d’Élissalde dans le
dos de la défense anglaise, le numéro
10 blanc se repliait à toute vitesse
dans ses vingt-deux mètres et parvenait à transmettre à Robinson qui
éloignait le danger au pied (66e). Et
devenait carrément décisif en fin de
rencontre : Robinson semait la zizanie dans la défense française, et
Dimitri Szarzewski plaquait trop haut
le feu follet anglais. À 25 mètres légèrement décalé, Wilkinson ne manquait pas l’occasion de parachever le
travail de son coéquipier, et donnait
l’avantage à son équipe (11-9, 74e),
avant de parfaire son œuvre d’un
drop de 40 mètres (14-9, 78e).
L’Angleterre, championne du monde
agonisante il y a quelques mois, ne
voulait pas mourir. Wilkinson et
Robinson se sont chargés de lui communiquer un souffle de renaissance.
Pour pouvoir briguer un nouveau
sacre planétaire.
AURÉLIEN BOUISSET
Même avec une grosse
épine dans le pied,
la GMF voit toujours
la vie en bleu.
Et que la fête continue !
COMMUNITY/SAGA EVENTS
GMF Assurances - Société anonyme au capital de 181 385 44 0 € entièrement versé. RCS Paris B 398 972 901-APE 660 E.
Entreprise régie par le Code des assurances. Siège social : 7 6 rue de Prony 75857 Paris cedex 17.
Il faut être prêt à l’imprévu. À Cardiff, Harinordoquy est entré après cinq minutes suite au
knock-down de Betsen. « Là, on doit aller à
l’essentiel, explique Servais. Pas le temps de
s’étirer, il faut immédiatement reprendre des
sensations d’appuis au sol, mobiliser les parties
supérieures par des percussions sur les bras. »
Rentrer ainsi « à l’arrache » confine à la mission. « Ça a dû être très dur pour Imanol,
estime Benjamin Kayser, talonneur aux Leicester Tigers. Ça m’est arrivé, c’est horrible. Je me
suis senti cramé. Cinq minutes pour me mettre
dedans. Au contraire, quand c’est du coaching
planifié, que le coach t’a dit que tu rentres à la
60e, ça aide. » Hier, à la 25e minute, Chabal
s’échauffait dans l’en-but lorsqu’il a dû remplacer prématurément Pelous blessé aux côtes.
Forcément, son entrée a été moins percutante.
Harinordoquy a cette fois remplacé Betsen à la
67e, mais sans pouvoir influer le cours du jeu.
L’A NGLE TER RE L ES A VAI T
accueillis en héros en février dernier
pour le premier match du Tournoi des
Six Nations à Twickenham. Jason
Robinson avait décidé deux mois plus
tôt de sortir de sa retraite internationale, après une vision de sa femme le
voyant jouer la Coupe du monde en
France. Jonny Wilkinson avait pu
enfin renfiler le maillot à la rose
quatre ans après sa dernière apparition, en finale de la Coupe du monde
australienne. L’Angleterre avait écrasé l’Écosse (42-20) et tout le rugby
d’outre-Manche reprit espoir après
des mois de performances inquiétantes. Leur match d’hier aura prouvé
que ces retours n’ont pas été vains.
Au Stade de France, la soirée des
deux hommes a pourtant mal commencé. Une transformation ratée
(2e), un but de plus de cinquante
mètres égaré (27e), Wilkinson ne parvenait pas à marquer en première mitemps, même si un de ses plaquages
(23e) touchait Fabien Pelous, obligé
de céder sa place à Sébastien Chabal
(25e). Robinson non plus ne pouvait
faire la différence, se contentant
www.assurement-rugby.com
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DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
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Dur d’être un héros
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JEAN-CHRISTOPHE COLLIN
STADE DE FRANCE. – Peter Richards, le demi de mêlée qui a remplacé Andy Gomarsall, a su résister à la pression exercée sous les chandelles par les Bleus : ici,
de gauche à droite, Thion, Traille, Poux et Dominici.
(Photo Fred Mons)
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Néanmoins les organismes étaient à
l’évidence fatigués. Et lorsqu’on se
trouve moins en capacité dans ce
domaine, on s’invite moins à prendre
des risques. Et puis les hommes se
connaissaient tellement de part et
d’autres. Vingt joueurs sur la pelouse
avaient disputé la demi-finale de 2003
entre ces deux équipes. Elles se sont
affrontées cette saison une fois dans le
Tournoi et deux fois cet été. Et les rencontres favorisent le rapprochement
des cultures.
Les styles étaient assez proches hier.
Peut-être pour cela que les gens continuaient de siffler sur des chandelles
françaises. Mais une demi-finale d’une
Coupe du monde, ce n’est pas le feu DuManoir. Confondrait-on sport et spectacle ? A moins que le public estima que
le salut passait par le jeu…
Il y avait toujours 9-8 lorsque Fred
Michalak et Dimitri Szarzewski sont
rentrés à la 51e. Les organisateurs
avaient beau envoyer l’incongru Pitchouli, rien n’y faisait. Le Stade de
France ne respirait plus. Sylvain Marconnet, dans la tribune présidentielle,
s’est levé de son siège pour aller
s’asseoir à côté de David Douillet. Pour
partager cela entre sportifs, ces minutes
indélicates où le temps ronge le sang.
Pénalité de Wilkinson, l’Angleterre
repassait devant, 11-9, mais cela ne
changeait pas la tension de la rencontre. L’angoisse était toujours partagée. Foutu match. Et puis Jonny passa
un drop. Restait alors l’ultime espoir,
dernières et vaines charges françaises.
Un sifflet strident dans la nuit. La tension enfin s’écroulait. Naissait l’amertume.
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UNE BALLE MONTA dans le ciel de
Saint-Denis, Cédric Heymans la réceptionnait. D’ordinaire, cent fois il aurait
relancé. Mais là, devant la foule, ses partenaires qui bataillaient, et l’histoire de
son sport, Heymans fit le choix de la raison. Il a réalisé un arrêt de volée. « J’ai
parlé souvent avec mes partenaires toulousains, raconte Elissalde, eux qui ont
l’habitude de sortir des rails. Je voulais
que dans cette Coupe du monde, ils tiennent les consignes. »
C’est pourquoi Heymans choisit la pondération, pour renvoyer encore et toujours l’Anglais dans son camp. Pour
repousser l’échéance du risque. Et contribuer ainsi à maintenir une atmosphère
pesante sur le match. C’était une partie
d’échecs où nul ne voulait commettre la
faute qui pourrait ouvrir une brèche. Les
Anglais le faisaient par culture, les Français par choix de Bernard Laporte. Beauxis, puisqu’il a été sélectionné pour cela,
tapait et tapait encore des chandelles.
Wilkinson faisait de même. On visait les
touches. A la 40e, le public devant ce
match tendu comme un arc se mit à siffler.
Pourtant, il avait été maintes fois dit par
les joueurs dans la semaine que ce match
serait âpre, une lutte serrée entre deux
équipes et que seule la victoire n’avait de
sens. Aussi ne fut-elle que crispation,
rendant gorge au public qui gardait ses
bravos. Des en avants multiples, des
fautes s’accumulaient. Tension parce
que personne ne voulait partir. Mais il y
avait surtout la fatigue des hommes. La
compétition a commencé le 7 septembre
pour les Français et par une défaite
(17-12 contre l’Argentine) qui leur a coûté beaucoup en énergie de remobilisation. Puis, évidemment, il y eut ce quart
de finale contre la Nouvelle-Zélande
(gagné 20-18). Le docteur Thierry Hermerel avait alors dit à la sortie des vestiaires après ce lourd combat : « Je n’ai
jamais vu des joueurs aussi mâchés après
un match. »
Certes, les joueurs ont tenté de récupérer
mais l’on ne peut dissiper les stigmates
d’une telle bataille en si peu de temps.
« Je suis fatigué » , avouait Elissalde
cette semaine. Les fameuses CPK
encombraient les muscles. On peut alors
se poser la question de savoir pourquoi
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2007
RUGBY
Cent cinq jours pour ça…
Demi-finales
COUPE DU MONDE
ANGLETERRE
FRANCE
14
9
Battus hier soir par l’Angleterre, les Bleus calent en demi-finales de Coupe du monde. Après cent cinq jours d’aventure commune.
JOUR 1
er
JOUR 51
20 AOÛT : MARCONNET
RENONCE. – 18 h 9 : un communiqué annonce le forfait définitif de
Sylvain Marconnet, souffrant d’une
fissure de la malléole gauche. Le
rêve de participer à la Coupe du
monde s’effondre pour le pilier, opéré dans la foulée à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Nicolas Mas le remplace numériquement. Raphaël
Ibañez a appris la nouvelle un peu
plus tôt, dans la chambre que Marconnet partage avec son coéquipier
et ami du Stade Français Pieter
De Villiers. Le capitaine raconte :
« J’ai eu deux réflexions : la première, qu’il n’ait pas de regret car il
avait donné tout ce qu’il pouvait ; la
seconde, c’est que sur deux Coupes
du monde ils font chier, quoi…
J’aurais voulu jouer à leurs côtés en
même temps. » Allusion au forfait,
en 2003, de De Villiers à la suite
d’une chute de VTT lors de la préparation. Le lendemain, De Villiers, très
ému, parle du « plus grand cauchemar que peut vivre un sportif de haut
niveau » .
JOUR 69
7 SEPTEMBRE : APRÈS LA
CATASTROPHE… – L’équipe de
France a manqué son entrée dans la
Coupe du monde. Battus 12-17 par
l’Argentine en match d’ouverture,
les Bleus errent, hagards, dans les
sous-sols du Stade de France.
Szarzewski parle de « fébrilité »,
Ibañez s’en veut pour n’avoir « pas
été à la hauteur de l’événement » .
Le public raille Laporte, jugé coupable d’avoir fait lire à Poitrenaud la
lettre que le jeune résistant Guy
Môquet a écrit à sa mère quelques
minutes avant d’être fusillé par
l’occupant allemand, le 22 octobre
1941. Les caméras de TF 1, détenteur des droits télé du Mondial, sont
montrées du doigt par les membres
du groupe France, amers d’avoir
appris que les images de cette bouleversante lecture ont été diffusées.
Les Bleus se replient sur eux-mêmes.
De retour à Marcoussis, dans la nuit,
Ibañez convoque un débriefing à
chaud. Du jamais-vu « pour vérifier
que la motivation de chacun était
intacte », explique le capitaine. Les
mots sont durs, sans concession.
« Mais il n’y a pas eu d’insulte »,
reprend Élissalde. Le lendemain soir,
les joueurs quittent le CNR pour
boire quelques bières au Bar à thym,
l’un des bistrots de Marcoussis. Puis
s’octroient un dégagement à la
Bodega du rugby, en ville, au
contact des habitants, un brin interloqués. Les sourires sont de retour
sur les visages.
JOUR 93
1er OCTOBRE : IL PLEUT SUR
CARDIFF. – Les mots de Marcoussis ont porté. Vainqueurs de la
Namibie (87-10), de l’Irlande (25-3)
puis de la Géorgie (64-7), les Bleus
ont décroché leur qualification
comme deuxièmes de la poule D
(derrière l’Argentine) pour les quarts
de finale. Ce sera face aux All Blacks,
à Cardiff. Un déplacement pour le
moins incongru dans ce Mondial « à
la maison » . Partis sous le soleil de
Marseille, les Bleus atterrissent au
pays de Galles à 15 h 55, dans le
froid et la pluie. Les mines sont
sombres comme les entrailles de
« Big Pit », le gigantesque terril de
Blaenavon, dans le sud de la principauté.
JOUR 98
6 OCTOBRE : UN MUR BLEUBLANC-ROUGE FACE AU HAKA.
– Eux seuls y croyaient. Face aux All
Blacks, que Laporte avait refusé
d’appeler ainsi toute la semaine
pour les démythifier, les joueurs
français – Traille à l’arrière, Beauxis
à l’ouverture – ont construit l’un des
plus beaux succès de leur histoire.
Tout débute au pied de ce mur de
joueurs, habillés en bleu blanc
rouge. Sur une ligne, épaule contre
épaule, vingt-deux Coqs sur leurs
ergots défient d’un regard narquois
et déterminé la danse tribale des
hommes en noir vêtus de gris au
nom d’une meilleure lisibilité des
deux jeux de maillots en match. Les
caméras de télé se braquent sur la
muraille tricolore. Pour une fois, le
haka n’est pas intégralement
retransmis. La symbolique, décidée
par Ibañez et Betsen deux jours plus
tôt, stupéfait les All Blacks et toute
la planète Rugby. « On voulait faire
quelque chose de différent, qui nous
marque, nous lie », se souvient
De Villiers. Menés 3-13 à la mitemps, les Français opposent une
farouche défense aux assauts néozélandais. Mais aussi un bel opportunisme offensif, récompensé par
deux essais, de Dusautoir et Jauzion.
Les cinq dernières secondes du
match sont hallucinantes, comme
cette course folle en arrière de JeanBaptiste Élissalde vers la ligne de
touche, ballon en mains. Une échappée belle digne d’un gamin farceur
dans la cour de récré qui offre à la
France le succès (20-18) et sort, pour
la première fois de leur histoire, les
Blacks dès les quarts de finale du
Mondial. Les Bleus rentrent en
France pour disputer à l’Angleterre
leur rêve de qualification pour la
finale. Avec, déjà, en tête le désir
d’une revanche sur l’échec du Mondial 2003.
JOUR 105
13 OCTOBRE : DE SI PROFONDS
REGRETS. – Stade de France,
22 h45. À l’issue d’un énième
regroupement, M. Kaplan ordonne
d’un coup de sifflet la fin du match.
L’Angleterre de Jonny Wilkinson,
vainqueur 14-9 de cette demi-finale
haletante, triomphe sur la pelouse
de Saint-Denis. Comme en 2003, la
finale va à la Rose. Et laisse au XV de
France d’éternels regrets. Hagards,
les Bleus se regroupent au centre du
terrain, les yeux perdus dans le
vague, tandis que les Anglais entament à pas lents un tour d’honneur
pour récompenser un public venu en
masse le soutenir. Jean-Baptiste
Elissalde n’a pas regardé. Le demi de
mêlée français sait que le rêve d’un
titre mondial est passé. Jeudi, il
espérait « que notre côté latin ne va
pas ressurgir et qu’une performance
ne sera pas suivie d’un relâchement. »
C’est raté. Les Français traîneront
comme un boulet l’essai inscrit
après une minute et quarante deux
secondes de jeu par Josh Lewsey,
punissant Damien Traille d’un attentisme coupable. Un vilain raccourci
dirait que les cinq points qui les
séparent des champions du monde
en titre sont restés là, dans ce coin
d’en-but du Stade de France. Les
héros de Cardiff, reconduits dans
leur intégralité par le staff tricolore,
voulaient compenser le gaz perdu
lors du succès contre les All Blacks
par « l’envie de gagner et de se
dépasser ». Mais elle n’y aura pas
suffi. Les Bleus, désormais éliminés
joueront la finale pour la troisième
place vendredi, puis reprendront la
route de leurs clubs, en France, en
Angleterre, ou en Afrique du Sud
pour Frédéric Michalak. Seuls à leur
immense tristesse, dans le vestiaire
« visiteurs » du Stade de France, les
Bleus en ont fini avec trois mois et
demi de vie en commun.
XAVIER AUDEBERT
Elle avait perdu en 1991, gagné en 2003 face à
l’Australie. L’Angleterre espère sa revanche contre
l’Afrique du Sud et veut être la première à conserver
un titre mondial.
1991 La dernière embûche
L’Angleterre perd le match d’ouverture
(12-18) contre les All Blacks et commence un chemin de croix. Elle doit
dominer l’Italie (36-6) et les États-Unis
(37-9) pour avoir le droit d’affronter la
France en quarts de finale au Parc des
Princes. No problem ! Elle s’impose
(19-10) dans un match très houleux,
avant de souffrir mille morts en demifinales à Édimbourg contre l’Écosse,
battue d’extrême justesse (9-6). Mais
le quinze de la Rose ne parvient pas à
inscrire le moindre essai en finale, dans
son antre de Twickenham, et doit
s’incliner (6-12) devant les Wallabies
conduits par John Eales.
2003 La muraille n’a pas cédé
C’est un sans-faute impressionnant.
Victoires en poule sur la Géorgie (écrasée 84-6), l’Afrique du Sud (étrillée
25-6), les Samoa (dangereuses pendant une heure, mais battues 35-22) et
l’Uruguay (atomisé 111-13). Les
Anglais souffrent longtemps en quarts
face à un pays de Galles très virulent
e du Sud
s
Angleterre
g
12 confro
(toutes
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AFS
ANG
16
8
victoires
ANG
(28-17) avant de passer la laisse (24-7)
au quinze de France, désorienté par la
pluie de Sydney et le jeu au pied de Wilkinson. Le demi d’ouverture anglais
crucifie l’Australie chez elle en finale
(délicieuse revanche !), d’un ultime
drop délivré au bout de la prolongation. L’Angleterre voyage bien !
ARG
victoires
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victoires
1 nul
1 nul
En Coupe du monde (3 confrontations)
Angleterre - Afrique du Sud : 1-2
2 victoires de l'Afrique du Sud :
Angleterre - Afrique du Sud : 0-36,
lors des phases de poule en 2007
Angleterre - Afrique du Sud : 21-44,
lors des quarts de finale en 1999.
1 victoire de l'Angleterre :
Angleterre - Afrique du Sud : 25-6,
lors des phases de poules en 2003.
En Coupe du monde (1 confrontation)
1 victoire de l'Angleterre :
Argentine - Angleterre : 18-24,
lors des phases de poules en 1995.
LE ZAPPING
Après la victoire contre les Blacks, le staff des Bleus avait
offert à Chabal un poster pastichant l’affiche
du péplum « 300 ».
Après avoir aplati, Josh Lewsey se fend d’une tape
taquine sur le crâne de Damien Traille, coupable d’une
hésitation qui a permis à l’ailier anglais de marquer.
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Sous le regard de Juliette Binoche, les Anglais ont su
se montrer patients pour décrocher leur place en finale.
Le prince Harry (au centre) peut respirer : le quinze de
la Rose a gagné le droit de défendre sa couronne
de champion du monde.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
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JOUR 41
10 AOÛT : PREMIÈRE COMPOSITION D’ÉQUIPE. – Trente Bleus
sont à Londres. Pas Marconnet, toujours en souffrance. Le pilier, pour
qui « la douleur est mon quotidien », est resté à Paris pour y poursuivre sa rééducation. Le Catalan
Nicolas Mas, 31e homme arrivé
« comme un cheveu sur la soupe »,
dit-il, est donc parti en Angleterre. À
la veille au soir du premier match de
préparation du Mondial, contre
JOUR 49
18 AOÛT : C’EST LA FOLIE À
MARSEILLE. – À son arrivée au
Vélodrome, pour y défier de nouveau l’Angleterre, le quinze de
France est submergé par la ferveur
populaire. Le bus des Bleus peine à
se frayer un chemin vers l’enceinte,
bloqué par des automobilistes
debout sur les toits des voitures.
L’image, très forte, renvoie au
départ de Clairefontaine du Onze de
France, le 12 juillet 1998, jour de
finale de Coupe du monde contre le
Brésil (3-0). Pelous, désormais
recordman français des sélections
(112), recadre : « Il faut faire attention à ne pas profiter de l’engouement avant d’avoir disputé la Coupe
du monde. Mais n’oublions pas que
c’est à nous, sur le terrain, de le pro-
voquer. » La France bat l’Angleterre, 22-9, au terme d’un match
maîtrisé qui embrase le Vélodrome.
Bleu
19 JUILLET : EN FORMATION
COMMANDO. – Les deux
semaines de stage en altitude (à Vald’Isère puis à Font-Romeu où 5 000
personnes se sont pressées lors d’un
entraînement) s’achèvent par deux
jours d’épreuves physiques de haut
vol. À Mont-Louis, dans l’enceinte
du Centre national d’entraînement
commando, les joueurs – sans Marconnet, Traille et Harinordoquy,
blessés – sont mis au défi d’exercices routiniers pour l’élite de
l’armée de terre. Descentes en rappel, tyrolienne, marches forcées et
nuit à la belle étoile. Quelques poulets vivants sont abattus, plumés et
cuisinés avec les moyens du bord.
Une expérience unique pour nombre
de joueurs. Chabal « le ronfleur »,
dont les manches du treillis ont été
coupées pour cause de biceps hors
normes, est prié d’aller dormir loin
du groupe, dans les sous-bois. Le
lendemain midi, après un barbecue
englouti à vitesse grand V, les Bleus
s’éparpillent pour deux jours de
repos en famille. « Ce que j’ai prévu ? Dormir ! », confesse Cédric
Heymans, les traits tirés.
l’Angleterre, Bernard Laporte réunit
ses joueurs pour leur livrer la composition d’équipe : Poitrenaud arrière,
charnière Mignoni-Skrela. Toute la
semaine, le coach a fait mystère des
noms des vingt-deux élus. « C’est
pour montrer que ce n’est pas la
priorité de dire qu’il y en a quinze et
sept, lance Laporte à la presse. C’est
un groupe, il ne faut pas qu’il y ait de
scission. Une équipe, c’est trente
joueurs. » Le lendemain, la France
s’impose 21-15 avec, entre autres,
un essai de Pelous qui égale le
record de 111 sélections détenu par
Philippe Sella. Chabal, qui n’est pas
encore le héros d’un zouk à son nom
(« Chabal y va tamponner ») fait
rugir Twickenham en marquant un
essai à la Lomu. Ibañez fait le coup
de poing (raté) avec Mark Regan,
son vis-à-vis qui lui avait donné un
coup de pied à la tête. « Il fallait que
ça sorte, confie le capitaine. J’étais
un peu tendu pour mes retrouvailles
avec le terrain. Mais j’avais avec moi
des vieux briscards pour me calmer. »
Ce sera
leur troisième finale
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JOUR 19
STADE DE FRANCE. – Cette fois, c’est fini. Après leur exploit sur les Blacks, les Bleus ont été incapables de confirmer
face aux Anglais. Le ciel semble être tombé sur la tête de Poitrenaud (à gauche) Skrela (une bouteille à la main),
Betsen, Ibañez (mains sur la tête), Nallet, Mignoni, Beauxis (prostré, en blanc, au premier plan) et Heymans.
(Photo Pierre Lahalle)
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1 JUILLET : UN PORTEFEUILLE
POUR LAPORTE. – C’est en ordre
dispersé que les trente élus pour la
Coupe du monde se présentent
devant les grilles du CNR de Marcoussis. Les Parisiens arrivent les
premiers. Puis viennent les Clermontois. En fin de matinée, les dix
Toulousains, renforcés par les
anciens de la « Berjallie » (Milloud,
Chabal, Nallet et Bonnaire) gagnent
l’Essonne après un stop au Bar de
l’Arrivée, à Orly où, entre deux autographes à des touristes japonaises
égarées, le samouraï Chabal confie :
« Ça y est, c’est parti ! » pour deux
mois de préparation physique éreintante. La Coupe du monde est lancée avec un barbecue (brochettes de
poulet et pommes de terre en robe
des champs) dégusté dans les jardins de la résidence du quinze de
France. Sylvain Marconnet est là. Le
pilier des Bleus est épaulé par Alex
Marco, l’un des préparateurs physiques du Stade Français, dans sa
lente entreprise de remise en forme
après sa fracture du tibia, survenue
en mars. À l’image de Bernard
Laporte, qui fête ses quarante-trois
ans, le groupe France a le sourire.
Les joueurs célèbrent leur entraîneur
en lui offrant un… portefeuille. Bernard Lapasset, le président de la
FFR, veut dissiper tous les doutes
concernant le futur secrétaire d’État
aux Sports : Bernard Laporte sera à
100 % entraîneur du quinze de
France durant ce Mondial. 17
heures : photo officielle, en tenue
sombre. Puis une réunion avec Provale (le syndicat des joueurs) pour
fixer les primes du Mondial : 45 000
euros chacun en cas d’élimination
en poule, 180 000 euros en cas de
victoire finale. Le soir, dans les couloirs du CNR, tous commentent la
nouvelle du week-end : la première
défaite de l’année des All Blacks,
battus 15-20 par l’Australie dans le
Tri Nations. Pour Fabien Pelous,
« c’est la preuve qu’aucune équipe
n’est invincible. » Quelques instants
plus tard, le Toulousain apprend lors
d’une réunion privée avec Jo Maso,
Bernard Laporte et Raphaël Ibañez,
que ce dernier sera nommé, le lendemain, capitaine des Bleus. Cette
décision a été mûrie ces dernières
semaines par les quatre hommes
lors d’entretiens téléphoniques
répétés.
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RUGBY
Pietersen in Habana’s shadow
Everyday, from September 7th to October 20th, read a selection of the best articles from English-speaking newspapers
in L’Équipe.
WORLD CUP
Chaque jour, du 7 septembre au 20 octobre, retrouvez une
sélection des meilleurs articles de la presse anglophone en
version originale dans L’Équipe.
With
South Africa’s two wingers couldn’t be more different, but Bryan Habana’s flashyness compliments JP Pietersen’s quiet touch.
BRYAN HABANA scored four tries in his
first World Cup match. JP Pietersen dropped as many passes in his World Cup debut
match. Habana this week was named one
of the International Rugby Board’s five
players of the year and Pietersen didn’t
rate a mention. Habana’s World Cup started explosively, while it took a few strikes
to get any flame going with Pietersen. But,
and that’s what makes sport such compelling theatre, don’t always look to the lead
role for the twist in the tale, especially not
at this World Cup.
Pietersen, very much the support player to
Habana in profile and potency, provided
the tackle that broke Fiji’s spirit when the
assumption was that any World Cup quarter-final match-defining moment would
come from Habana in the form of five
points. The world-class Habana against Fiji
was not a factor. He slipped a few tackles,
gave away three points and never found
the motorway to the tryline.
Pietersen, quiet, unassuming and at times
seemingly disinterested, ran a great support line to score from Victor Matfield’s
strong run and offload, and then on 65
minutes put in the most important tackle
of his brief international career. Pietersen,
with one tackle, emerged from Habana’s
shadow and the irony is that his tackling
and bravery to make the tackle had been
under suspicion ever since he played at
fullback against Australia a year ago.
Pietersen knows how to score tries and run
himself into position to benefit from any
line-break. He does this naturally, but
there was a sense among coaches that he
was equally good at running himself out of
position when it came to making the hard
tackle. Pietersen, when asked to explain
the tackle, said he wasn’t thinking. He just
put his head down, put the burners on and
tried to get under the ball when making the
tackle.
« The Fijian guy was carrying the ball
under the wrong arm, so there wasn’t a
chance of a hand-off. I had to get my body
position under the ball to ensure the ball
stayed off the ground when I made the
tackle. There wasn’t time to think about
the tackle », said Pietersen.
Perhaps that’s why the big winger made it
look so easy. Had he had time to summarise the situation, he may not have got
himself into a position to make the tackle.
« I think that tackle and some of his other
defensive work has The Independent
figured out with him is that
shown he can make on Saturday
he has to play. He will only
those big tackles and (Durban, South Africa)
get better at Test level
he can read defenthrough playing. Initially,
sive situations. It has
we worked on things in
shown he definitely
training and tried to get
has the hunger and
him to a level we felt he
the heart to make
would cope with the
tackles. It was a quademands of Test rugby,
lity effort and it has
but his character is such
to give him confithat he prospers through
dence for the rest of
exposure in match situathe tournament »,
tions. That’s why he has
said Bok coach Jake
played so much in this
From South Africa World Cup and, in my
White.
« He’s a heck of a
view, improved every
talented rugby
time. »
player and that’s why it does get frustraThe Sharks players in the Bok squad speak
ting when he blows hot and cold. What I
regularly of Pietersen’s talent and unique-
ness as a winger. They know he is prone to
lapses of concentration, but they’re equally aware he can conjure up magic. They
protect Pietersen from criticism and
constantly remind the critics he is only 21
years old.
« He does things you can’t coach. He pops
up in places and that’s not because he’s
lucky. In the Super 14 he was the guy who
charged down the kick that led to our try
against the Blues in Albany. He shouldn’t
have been close to the ball but he was and
it was a turning point in the match », said
Sharks and Bok team-mate Bob Skinstad.
« He has a feel for the game, but he is also
the kind of player that is going to make
mistakes because of his age. Judge him on
what he does and not what you expect him
to do. He hasn’t been playing Test rugby
Argentina enjoys
underdog status
Even Habana couldn’t stop talking about
Pietersen’s effort against Fiji. « He was
fantastic and that’s why this team is so
good. If one of us has a quiet day, the other
one steps up. There isn’t a reliance on just
one player to produce every weekend. JP is
a quality player and he’s shown that all
tournament. »
Habana, with six tries, has made it his personal goal to break Jonah Lomu’s tournament record of eight. Pietersen, just two
behind Habana, has never mentioned the
record. Don’t be surprised if he’s the one
who gets to and past eight first.
MARK KEOHANE
Eales tips Argentina
to kill another giant
SYDNEY (« The Sydney Morning Herald »). –
Wallabies great John Eales expects Argentina to
make history by upsetting South Africa to reach
the Rugby World Cup final. Eales believes the
Pumas’ style of play will frustrate the Springboks
and the team that started the tournament with a
shock victory over hosts France, can cause another
boilover in their semi-final. « I think the Latino
dream will continue another couple of weeks »,
said Eales, who was a member of the side that
won the World Cup in 1991 and captained the
1999 side that repeated that feat. « This has been
a really important World Cup for them », he said.
« You can’t underestimate them. They’re not that
much different to Australia at the 1991 World Cup
where we put rugby on the agenda [in Australia]. »
The Pumas are playing for the future
of Argentinean rugby.
Parks receives
Scotland’s man
of the tournament
From England
Pumas push their case
Bok calm before the storm
The IRB would love to forget about Argentina, but now they can’t.
This South African team is focused and determined to go all the way.
bodies about, and The New Zealand Herald
national competia great inside back (Auckland, New Zealand)
tion.
combination of
The IRB says it is
captain Agustin
powerless to
Pichot, Juan Marcoerce the Six
tin Hernandez and
Nations or TriFelipe Contepomi.
Nations to include
They will ta ke
the Pumas. It
som e stoppi ng
should try harder.
against the SpringThe Six Nations
boks ; they will
seems a more senrelish the physical
sible fit. Distance is
on sl a u g h t a n d
the enemy in the
have shown
Tri-Nations, the
oodles of the
journeys to and
hang-tough attifrom South Africa
tude needed since
are tough enough
their opening night victory against
without having to tack on trips to BueFrance. It will be a mockery if a team
nos Aires. Argentina may not have suswhich at worst will be fourth at this
tainable domestic competitions but
World Cup, cannot find regular interthey clearly have the raw talent. They
IT WOULD BE extraordinary if Argentina made it through to the final by
knocking over the Springboks. For one
thing, it would pit the opening match
rivals against each other again, it
would heighten the sporting festival
spirit even further in France, it would
deliver a fresh champion and provoke
all sorts of talk about the Pumas dining
regularly at rugby’s top table.
In the boutique sports shops along the
marvellous Champs-Élysées, the
Pumas’ replica kit is being showcased
front of house, while the All Blacks
apparel has been eased towards the
middle of the stores.
The Pumas may not bring the flashiest
style but they have a disciplined, organised, methodical approach to their
rugby ; big bruising, uncomplicated
forwards who love banging their
Fitting Argentina into a global schedule is one issue the IRB will have to
wrestle with at their meeting about an
integrated season. The sport’s administrators probably hoped the problem
would disappear–– but the Pumas
have changed all that with their success. Imagine if they become World
Cup champions and remain international pariahs.
WYNNE GRAY
Stade de France® - Macary, Zublena et Regembal, Costantini - Architectes© ADAGP - Paris - [2007]
From New Zealand
have beaten France four out of the last
five times, won three times straight
against Ireland and defeated Scotland.
Many of their players are involved in
club competitions in Europe, where
they polish their skills, so assembling
them for test duty in Europe would not
be such a big deal.
356_100_CERCLEMO_FUQD_59365
PAGE
26
THERE WAS AN eeriness about the
Stade de France Friday when John Smit
took his team out on to the pitch for the
traditional captain’s run ahead of
tonight’s World Cup semi-final against
Argentina. Talk about the calm before
the storm. There wasn’t a soul in the
vast stadium and Smit’s orders to his
team echoed in the emptiness. « This
is it, Smit said. The biggest day of our
lives is almost upon us. So much hard
work and sacrifice has gone into getting us to this point. On Sunday night
there will be 80 000 people here, and
the vast majority will be willing us out
of the tournament. It is not going to
happen. I said to the guys : ’We get it
right, or we go home, and the latter is
not an option’. » There was a singlemindedness about Smit and the
Springboks that should soothe the
fears of Springbok Pretoria News
final. There is no
fans.
“next week” for
(Pretoria, South Africa)
the loser », said
Seasoned journaSmit. The Boks
lists who have coveare rightly favoured the Springboks
rites to win the
for decades comgame but that
mented on the utter
focus and determididn’t stop Jake
nation in the squad.
White trying to
There is no sign of
wrest the undernerves, no sign of
dog tag from the
wavering or doubt
Pumas. « Argen– just steely calm
tina have worked
and belief that the
hard all week
Pumas will be beatrying to convince
ten.
the world they are
There is no doubt
the underdogs,
that the Boks have moved into another
said White. They say they are sore and
zone since the quarter-finals.
tired and that we are the form team,
but this is the team that beat France,
« We have reached the point where it
who in turn beat New Zealand. This is
is now or never. For us this game is the
From South Africa
the stadium where they beat France.
They have had a good track record here
over the years. They love this stadium
and the French love them. They must
be the favourites. »
Actually, the chief reason the French
are behind the Pumas is because they
are the underdogs, and the reason why
the Pumas want to be written off is
because it suits their psyche to go into
a match « to prove people wrong ». It
is something the Springboks can relate
to but, in all honesty, who said what
about who will count for nothing when
Smit and Pichot take their teams onto
the field.
MIKE GREENAWAY
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(1)
11/09/07 18:07:15
DIMANCHE 14 OCTOBRE
2007
1
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Rouge
South African wing JP Pietersen describes his tackle : « The Fijian guy (flanker Ifereimi Rawaqa) was carrying the ball under
the wrong arm, so there wasn’t a chance of a hand-off. I had to get my body position under the ball to ensure the ball stayed off
the ground when I made the tackle. »
(Photo Patrick Boutroux)
AUCKLAND (« The New Zealand Herald »). –
Doug Howlett’s lawyer is « optimistic » the
disgraced All Black will escape prosecution.
Howlett awaits a decision from London police after
being arrested on suspicion of damaging two
vehicles after a night out. But lawyer David Jones
hopes Howlett’s behaviour will be seen by police
as stupid rather than malicious and that he will
escape a punishment and be let off with a caution.
« If they look at it sensibly it was boys out drinking
being silly, doing things they normally wouldn’t do.
There was nothing malicious, it was tomfoolery, as
simple as that. »
Bleu
Bleu
Jaune
Howlett’s lawyer
expects leniency
Jaune
Noir
EDINBURGH (« The Scotsman »). – Scotland’s
recent reliance on kicking may have attracted
critics after last week’s Rugby World Cup
quarter-final exit at the hands of Argentina, but
the accuracy of stand-off Dan Parks in executing it
has attracted the highest praise of his peers. The
Glasgow No. 10 was voted « Player of the World
Cup » by the Scotland squad in their own poll,
revealed Friday by the SRU.
The 29-year-old played in all five matches after
coming off the bench against New Zealand at
Murrayfield when Chris Paterson was injured early
in the game, and his consistency throughout
ensured he always figured among each game’s top
choices. Parks kicked six long-range goals from
seven attempts during the tournament and scored
his fourth Scotland try in the opening pool victory
over Portugal in Saint-Étienne.
Noir
A G U S T I N The Independent
whether that will
PICHOT has never (London, England)
help us to
been slow to bang
counter-attack but
a drum for Argenfor us it will be
tine rugby and Friabout getting into
day the much-tratheir half
velled Pumas
and applying
captain brought
pressure. »
out the full Cozy
White and the
Powell kit with craPu m a s’ c o ac h ,
shing cymbals. « I
Marcelo Loffreda
think we are not in
are good friends.
th e pi c tu r e o f
Loffreda has been
world rugby so
a guest of White’s
people aren’t
at a Supe r 1 4
aware of how we
match and they
have improved », said the scrum-half.
have talked through the secrets of the
Ask the South Africans and New ZeaPumas’ cherished bajada : the
landers to name five Argentina players
eight-man shove in the scrum.
and they wouldn’t know them. We
« Argentina are unique, said White. All
know them all and we have that kind of
their clubs take a pride in the way they
respect for them. »
scrummage and maul. And I expected
them to go well against France, as so
Pichot’s outburst summed up the submany of the Argentina team play here.
text to Los Pumas’ arrival in the last
They beat the French who beat New
four, not to mention the No 4 position
Zealand so they must be the favourites
in the latest world rankings. The clafor this match. They will have most of
mour for Argentina to be invited into
the crowd cheering for them too. »
an annual competition has been heard
Given that Os du Randt and his friends
everywhere and from everyone, it
in the South African pack would
seems, other than from the people
happily grind opposition noses in the
with the power to make it happen.
dirt all evening long, it may not be a
While Pichot and most of the rest of the
festival of running. It was the rolling
Pumas are doing nicely with contracts
maul which brought two crucial tries
at top European clubs, they would
against the Fijians. But who knows ?
argue the need to leave a legacy for
Argentina showed before the World
those who come after. A World Cup
Cup they can fling the ball around
final appearance could do untold good
when they fancy it – the outside backs
for rugby in football-mad Argentina.
Lucas Borges and Ignacio Corleto are
But then again, South Africa have been
frighteningly potent when given the
there, done that with victory on home
chance – and then there is the
soil in 1995. They have marched to
Springbok admiral of the fleet-footed,
within 160 minutes of a repeat in
Bryan Habana. « We are usually the
switchback style : a 36-0 hammering of
underdogs and it suits us, cautioned
England followed by a close-run thing
Loffreda, acknowledging the Pumas
against Tonga then a tooth-and-nail
have never beaten South Africa or New
fight to get past Fiji in last Sunday’s
Zealand. It puts our minds in the
quarter-final. « Argentina kick more
perfect place. »
than most and live off scraps, said
HUGH GODWIN
coach Jake White. I don’t know
for 10 years. He’s a great kid who is going
to do special things for the Springboks. »
27
RUGBY
COUPE DU MONDE
Demi-finales
Samedi 6 octobre, à Marseille
NLLE-ZÉÉLANDE-FRANCE
Hier,
ANGLETERRE - FRANCE
14-9
18-20
AFRIQUE DU SUD -FIDJI 37-20
Aujourd’hui, 21 heures, à Saint-Denis
Dimanche 7 octobre, à Saint-Denis
AFRIQUE DU SUD - ARGENTINE
Samedi 20 octobre,
21 heures,
à Saint-Denis
ANGLETERRE
/
19-13
ARGENTINE- ÉCOSSE
Réalisateurs
Marq
Ma
Marqueurs
76
FINALE
Vendredi 19 octobre,
21 heures, à Paris
Match pour la 3e place
FRANCE /
Dimanche 7 octobre, à Marseille
Buteurs
7
points
100 % (17/17)
essais
(pourcentage de réussite
avec au moins 3 tentatives)
1. Montgomery (AFS)
2. F. Contepomi (ARG), 64
3. Wilkinson (ANG), 61
4. Evans (NZL), 50
5. Paterson (ECO), 46
6. Élissalde, Hola (TON) 44
8. Little (FIJ) 42
1. Paterson (ECO) (17/17),
Steyn (AFS) (3/3)
3. Evans (NZL) (20/22),
Crichton (SAO) (10/11), 90,9 %
5. Parks (ECO), 85,71 % (6/7)
...
9. Skrela, 80 % (4/5)
1. Mitchell (AUS)
2. Habana (AFS),
S. Williams (GAL),
Howlett (NZL), 6
5. Latham (AUS),
Clerc,
Rokocoko (NZL), 5
RÈGLEMENT
Matches par élimination directe
M
Pour les demi-finales, le match pour la troisième place et la finale, en cas d’égalité à la fin du match, le vainqueur sera
déterminé selon les critères suivants et dans l’ordre :
1. Prolongation : après une pause de cinq minutes, deux prolongations de dix minutes seront disputées avec une
pause de cinq minutes pour le changement de côté.
2. Mort subite : si, à l’issue des prolongations, l’égalité subsiste, après une pause de cinq minutes, dix minutes
supplémentaires seront disputées pendant lesquelles la première équipe qui marquera des points sera déclarée vainqueur
du match.
3. Coups de pied placés
plac : si, à l’issue de la période dite « mort subite », aucune équipe n’est déclarée vainqueur,
une épreuve de drop-goals sera organisée entre les deux équipes. Chaque équipe doit désigner cinq joueurs, qui prendront
part à cette épreuve et botteront depuis la ligne des 22 mètres.
En cas d’égalité du nombre de coups de pied réussis après les cinq coups de pied, l’épreuve continuera sur une base de
« mort subite ». L’épreuve se poursuivra par deux coups de pied (un par chaque équipe) à chaque fois jusqu’à ce qu’un
joueur réussisse son coup de pied et que le joueur de l’autre équipe rate le même coup de pied. Dans ce cas, l’équipe du
joueur qui a réussi le coup de pied est déclarée vainqueur du match.
Stade de France
Saint-Denis
Afrique du Sud - Argentine
à 21 heures :
ciel dégagé ; 16˚ C ;
vent de sud-est
soufflant à 10 km/h.
Lillee
Caen
Brresst
16
11
avec
17
7
Paris
Anggleterre
Afrique
i ddu SSudd
18 Argentine
19
12
22
11
Montp
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21
12
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Perpignan
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20
9
Valennce
21
14
20
17
Nicce
Marseille
22
14
Bastia
23
12
Ajaccio
Cam
mp de base
Et périr
par les pieds…
ÇA VOUS A PLU ? Nous non plus.
Mais bon, c’était prévu comme ça,
non ? On ne vous parle pas du résultat, juste de la dramaturgie d’un
match entièrement fondée sur deux
préceptes aussi éculés que le premier survêt d’entraîneur de Jacques
Fouroux, aussi consternants que le
spectacle habituel d’un match de
phase finale de série inférieure et
adjacente : « Seule la victoire est
jolie » et son corollaire pratique
« Une demie (ou un quart ou un
trente-deuxième aller), ça se
gagne ».
Mais si vous avez failli mourir
d’ennui au spectacle de deux
équipes vieillissantes visiblement émoussées
par leurs combats
guerriers du week-end précédent et
obnubilées par le pudibond souci de
ne surtout rien montrer dont puisse
profiter un adversaire trop familier,
songez un instant aux quelques milliers de supporters australiens et
néo-zélandais contraints de s’enfiler
cette purge entre deux visites au
Louvre ou au château de Fontainebleau.
Ça ne remplace pas, bien sûr.
Le seul clin d’œil de la soirée, on se
console comme on peut, c’est que
l’Angleterre l’aura finalement remporté sur un de ces hold-up qui
avaient parfois fait le bonheur de
l’équipe de France.
C’est que la justice n’a pas toujours
été du côté du plus fort.
Sans même remonter au hiatus culturel du début des seventies où le
rugby anglais, fier d’un amateurisme rigide et aristocratique, avait
plus de considération pour la perspective d’une bonne après-midi
d’exercice en plein air que pour le
résultat lui-même et pouvait être
surpris, la veille d’un test à Paris, à
disputer une bonne partie de cricket
en guise de mise en place tactique
quand la bande à Fouroux en était
déjà à se taper la tête contre les
murs, l’histoire des relations rugbystiques franco-anglaises est jalonnée
de jolis coups de Jarnac.
Pour ça, on leur a fait payer plus
d’une fois Fachoda, Mers-el-Kebir,
ILS ONT DÉBARQUÉ pour l’heure
du thé ou pour un apéro légèrement
décalé. C’est selon le type de supporters anglais sur lequel on était tombé.
S’il s’agissait du gentleman endimanché d’une veste côtelée en
velours sur laquelle était épinglée
une délicate rose. Ou bien s’il s’agissait de l’ancien déjà bien éméché, qui
montrait ses fesses en hurlant une
Marseillaise qui n’avait plus rien à
voir avec l’originale. Mais, hier en fin
d’après-midi, cela importait peu. Les
Anglais étaient attroupés aux bistrots de la rue Dunkerque à la sortie
de la gare du Nord, dans une
ambiance qui n’est pas sans rappeler
les pubs de Soho peuplés de touristes
de la capitale londonienne. Chantant, avalant des litres de bière tout
en déconnant avec le voisin d’à côté,
qu’il soit français ou d’Albion.
« L’ambiance est bien meilleure qu’à
Londres. Ici, c’est beaucoup plus
convivial. Il faut dire que chez nous,
la passion pour ce Mondial est allée
crescendo. Mais depuis qu’on a battu
les Aussies (12-10), je peux vous dire
que l’engouement est là », affirme
Simon dans un français excellent. Et il
n’y a qu’à le voir pour le croire. Avant
de venir, c’est sûr, le jeune londonien
a dû dévaliser la boutique du parfait
supporter. La totale, avec le chapeau
difforme rouge et blanc, le sifflet strident et le marteau gonflable, histoire
de taper sur les Français ou sur un
compatriote qui montrerait trop de
voix. Il en impose, mais ne chantera
justement pas avec ses compatriotes
« Alouette, gentille alouette »,
entonnée à l’unisson par une bande
de potes, tous emballés du seyant
maillot anglais. D’ailleurs, ils étaient
rares à ne pas l’avoir sur le dos. Si,
elles étaient peut-être deux, Rebecca
et Natacha, deux copines anglaises,
venues faire leurs études à Paris.
Mais elles, on peut dire qu’elles
avaient fait nettement plus fort en se
peignant le drapeau de la Couronne
britannique sur leurs jolis minois.
« On est super excitées et contentes
de voir nos compatriotes ! C’est marrant de faire la fête, ici ensemble, à
Paris », s’emballe Rebecca.
« Jonny,
je l’aime ! »
Effectivement, ça avait un côté surréaliste et les Parisiens commençaient presque à se prendre au jeu.
Certes, on était samedi, les gens
étaient moins pressés que d’habitude. Bizarrement, aucun klaxon n’a
résonné lorsque des supporters
anglais se sont mis à taper des pénalités en plein milieu de la rue. C’était
décontracté, décoloré, bref, convivial. C’est même à se demander si les
Anglais avaient envie de décoller de
cet endroit qu’ils s’étaient appropriés. À 18 h 30, personne ne semblait vraiment pressé de partir. « Je
suis arrivé vers 14 heures avec
l’Eurostar, et j’ai passé toute l’après-
PARIS. – Avant d’aller prendre leurs quartiers dans les bistrots aux abords de la gare du Nord, les Anglais
s’étaient donné rendez-vous dans le hall, à leur arrivée de l’Eurostar.
(Photo Guy Gios/Le Parisien/PQR)
midi ici. C’est vraiment sympa, il y a
une ambiance fraternelle et puis rester ici, c’est aussi pratique »,
explique Raymond, béret vissé sur la
tête et sourire à se déboîter la
mâchoire. C’est surtout pour s’éco-
nomiser du temps et de l’énergie que
beaucoup d’Anglais ont choisi de
festoyer aux abords de la gare du
Nord. Avec le RER B, pratique, ils
n’étaient qu’à une station du Stade
de France. Autre solution express, ils
auraient pu grimper dans le bus stationné devant la gare. Un bus qu’ils
avaient eu le temps de gribouiller
tout au long de l’après-midi sur sa
vieille carcasse des messages
d’encouragement. Pour le quinze de
la Rose, évidemment. Et quand on
demande à une Anglaise pomponnée ce qu’elle a bien pu marquer, elle
répond : « C’était pour Jonny…Dire
que je l’aime ! » What else ?
JULIA FOUQUET
le sabordage de la flotte à Toulon et
les penchants coupables de l’abbé
Cauchon pour les barbecues virginaux !
Des exemples ? Il suffit de secouer
l’arbre aux souvenirs ramuré de
trente ans de ces chocs singuliers ou
le grand malentendu entre peuples
mitoyens tint lieu de fil conducteur.
On se souvient du premier qu’on ait
vu « live » au pied des vieux hangars de Twickenham, entassés sur
un banc où le système D nous avait
permis de nous asseoir à 25 avec
18 tickets, le nez au ras du gazon et
le cœur battant. On se souvient de
ce quart d’heure de défense
héroïque de la
première mitemps où allait se
bâtir le Grand
Chelem de 1977 et d’Imbernon, les
bras encore à moitié pris dans un
regroupement plongeant caboche
la première dans les genoux d’un
Anglais pour ralentir sa course. On
se souvient d’une passe à rebonds,
de l’essai de François Sangalli et
d’une pluie de pénalités enfumées
par un arrière anglais sans charisme.
On se souvient du tour de passepasse de Pierre Berbizier subtilisant
un ballon qui traînait dans les
mains d’un ramasseur pour envoyer
« Pierrrot » Lacans inscrire un essai
de contrebande dans le vent de folie
qui soufflait ce jour de 1981 sur
Londres.
On se souvient de l’incroyable
retournement de situation de 1997
où le pack anglais bouffi d’un
orgueil insensé s’était brisé en vain
sur la ligne de défense tricolore
avant de plonger asphyxié de sa
propre suffisance sous les missiles
sol-sol de Christophe Lamaison pour
Laurent Leflamand.
Autant de fois où le pack anglais
avait dominé en vain, où la loi n’était
pas restée à la force, où la malice
avait triomphé de l’obstination.
On ne jurerait pas que cette équipe
de France avait les moyens d’ambitions plus élevées mais, à vouloir
survivre par les pieds, elle a fini par
périr par les pieds. C’est maintenant
qu’il va falloir aimer le rugby !
CONTRE - PIED
PIERRE-MICHEL BONNOT
BACHELOT A ÉCRIT À CHAQUE
JOUEUR. – La ministre de la Santé, de
la Jeunesse et des Sports, Roselyne
Bachelot, a adressé un « mot personnalisé » à tous les Bleus avant le match
contre l’Angleterre. « Pour certains, il
y avait “Amitiés”. Pour d’autres, il y
avait “Gros bisous”... Je ne dis pas lesquels », a déclaré hier la ministre.
PAS TOUS FONDUS. – Tous les
Français ne sont pas fans de rugby. Par
exemple, le comédien Philippe Caubère, homme du Midi s’il en est, disait
récemment sur France 3 qu’il n’aimait
ni le football ni « la Coupe du monde
de rugby et ses supporters avec leurs
drapeaux » et qu’il ne regardait aucun
match. Vendredi, sur France 2, le philosophe Bernard-Henri Lévy avouait ne
jamais regarder de rugby non plus et
qu’il préférait « le football, jeu plus
fluide, plus beau ».
DU RANDT CONFIRME SA
RETRAITE. – Le pilier sud-africain Os
Du Randt, trente-cinq ans, n’aspire
qu’au repos après la Coupe du monde.
« Je vais retourner à ma ferme, a souligné le champion du monde 1995. Tout
ce que j’attends, c’est de m’asseoir
devant mes champs, regarder mes
enfants jouer au rugby et juste profiter
de la vie de famille. » Avant de rentrer,
« Papi Bok » souhaiterait entrer dans
le club très fermé des doubles champions du monde avec les Wallabies Phil
Kearns, Tim Horan, Jason Little, Dan
Crowley et John Eales.
CHAMPIONNAT D’ANGLETERRE
(5e journée). – VENDREDI : Leeds-Worcester, 26-21. HIER : Bath-Harlequins,
2 5- 1 0 ; G lo u ce s t e r - Sa le , 3 1 - 1 2 .
AUJOURD’HUI : Bristol-Newcastle,
Wasps - London Irish, Saracens-Leicester. Classement : 1. Gloucester
(5 matches), 22 ; 2. Bath, 17 ; 3. Harlequins, 15 ; 4. Saracens (– 1 m.), 14 ; 5.
Newcastle (– 1 m.), 13 ; 6. Leicester
(– 1 m.), 12 ; 7. Sale, 9 ; 8. London Irish
(– 4 m.), 6 ; 9. Bristol (– 4 m.), 5 ; 10.
Leeds, 5 ; 11. Worcester, 4 ; 12. Wasps
(– 1 m.), 3.
LIGUE CELTE (6e journée). – VENDREDI : Llanelli-Ulster, 32-8 ; CardiffConnacht, 30-16 ; Édimbourg-Newport,
13-19 ; Glasgow-Leinster, 21-17.
AUJOURD’HUI : Ospreys-Munster. Classement : 1. Cardiff (6 matches), 23
points ; 2. Llanelli, 20 ; 3. Dragons, 12 ;
4. Leinster (– 2 m.), 10 ; 5. Munster
(– 3 m.), 9 ; 6. Ospreys (– 1 m.), 9 ; 7.
Glascow (– 2 m.), 8 ; 3. Édimbourg, 7 ; 9.
Connacht (– 2 m.), 5 ; 10. Ulster (– 2 m.),
4.
LA QUESTION DU JOUR
L’Angleterre
conservera-t-elle
son titre de
champion du monde ?
HABILLAGE SPÉCIAL ET PRÉSENTATION SOIGNÉE DE RIGUEUR.
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brodés et ses décors aluminium, la 307 SW série
spéciale Rugby World Cup 2007 prouve qu’élégance
et sportivité peuvent évoluer sur le même terrain.
LA QUESTION D’HIER
L’Argentine
atteindra-t-elle
la finale de la Coupe
du monde de rugby ?
OUI .................................. 42 %
NON ................................ 57 %
Ne se prononcent pas .... 1 %
Consommations mixtes en l/100 km : de 5,1 à 8,4. Émissions de CO2 en g/km : de 134 à 199.
(nombre de votants : 58 653)
Selon le résultat de vos votes
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DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
PAGE 27
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Bayonnne
19
7
17
6
Lyoon
G ble
Grenob
Aurillac
Dès leur arrivée, gare du Nord à Paris, plus de 40 000 supporters de la Rose sont allés faire la fête,
histoire de patienter.
Bleu
Rouge
Jaune
19
8
Bordeaaux
19
9
20
6
Les Anglais comme chez eux
Jaune
20
10
2007
Noir
Bleu
Noir
21
10
ClermontFerrand
Limoges
21
10
16
6
16
5
10
La Roccheelle
SStraasbourgg
B çon
Besan
Dijon
Toourss 16
20
8
Jaune
Metz
7
Le Mans
Nantes
Nante
t
16
5
Sedan
18
8
17
6
Rennes
23
11
17
7
16
8
Noir
TM © Rugby World Cup Limited. 1986-2007. All rights reserved.
AUSTRALIE- ANGLETERRE 10-12
Samedi 6 octobre, à Cardiff (GAL)
Rouge
L’HISTOIRE DU JOUR
Le tableau final (du 6 au 20 octobre 2007)
Quarts de finale
Bleu
28
RUGBY
COUPE DU MONDE
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2007
Demi-finales
AFRIQUE DU SUD
ARGENTINE
C’est du jamais-vu
Pour la première fois en Coupe du monde, Springboks et Pumas vont en découdre. Avec des atouts bien spécifiques.
Aujourd’hui, à Saint-Denis, Stade de France, en direct sur TF 1
21 : 00
AFRIQUE DU SUD
ARGENTINE
Les onze confrontations
(aucune confrontation en Coupe du monde)
Argentine - Afrique du Sud : 23-34 (5 novembre 2005 à Buenos Aires)
Victoirees Sud-Africaines
Argentine - Afrique du Sud : 7-39 (4 dé
décembre
éc
2004 à Buenos Aires)
Afrique du Sud - Argentine : 26-25 (28 juin 2003 à Port Elizabeth)
Afrique du Sud - Argentine : 49-29 (29 juin 2002 à Springs)
Argentine - Afrique du Sud : 33-37 (12 novembre 2000 à Buenos Aires)
Argentine - Afrique du Sud : 21-44 (16 novembre 1996 à Buenos Aires)
Argentine - Afrique du Sud : 15-46 (9 novembre 1996 à Buenos Aires)
Afrique du Sud - Argentine : 46-26 (15 octobre 1994 à Johannesburg) Points maarqués
Afrique du Sud - Argentine : 42-22
42 22 (8 octobre 1994 à Port Elizabeth) AFS
444
Argentine - Afrique du Sud : 23-52 (13 novembre 1993 à Buenos Aires)
- 194
AArgentine
ti - Afrique
Af i du
d SSudd : 26-29
26 29 (6 novembre 1993 à Buenos Aires) ARG 250
11
Les cinq derniers matches : G. G. G. G. G.
Entrraîneur
în : J. White
Rempla
laçants
a ts
Entraîneur
în : M. Loffre
reda
Arbitre : M. Walsh (NZL)
11
16. B. Du Plessis, Sharks, 23 ans/7 sélections, 1,89 m, 114 kg.
17. J. Du Plessis, Cheethas, 25/3, 1,87 m, 113 kg.
18. Muller, Sharks, 27/20, 2 m, 110 kg.
19. Skinstad, Sharks, 31/41, 1,93 m, 105 kg.
20. Pienaar, Sharks, 23/17, 1,87 m, 90 kg.
21. Pretorius, Lions, 28/29, 1,78 m, 80 kg.
22. Olivier, Blue Bulls, 24/19, 1,86 m, 90 kg.
14
6
HABANA
Blue Bulls
24 ans, 33 sél.
1,79 m, 87 kg.
9
BURGER
Stormers
24 ans, 36 sél.
1,93 m, 109 kg..
4
12
Les dix derniers
matches de
l’Afrique du Sud
STEYN
Sharks
20 ans, 14 sél.
1,91 m, 100 kgg.
Afrique du Sud - Fidji
37-20 (7 octobre 2007 à Marseille)
15
Afrique du Sud - États-Unis
64-15 (30 septembre 2007 à Montpellier)
DU PREEZ
Blue Bulls
25 ans, 36 sél.
1,82 m, 88 kg.
8
Remplaçants
16. Vernet Basualdo, Toulouse, 25/7, 1,80 m, 109 kg.
17. Hasan, Toulouse, 36/61, 1,83 m, 115 kg.
18. Alvarez-Kairelis, Perpignan, 33/36, 1,97 m, 106 kg.
20. Fernandez Miranda, Hindu Club, 34/44, 1,77 m, 84 kg.
21. Todeschini, Montpellier, 32/17, 1,85 m, 85 kg.
22. Tiesi, London Irish/ANG, 22/13, 1,84 m, 88 kg.
7
1
3
DU RANDT
Cheeetahs
35 anns, 78 sél.
1,90 m, 125 kg..
Ba. BOTHA
Blue Bulls
28 ans, 42 sél.
2 m, 120 kg.
SCELZO
Clermont
31 ans, 42 sél.
1,90 m, 125 kgg.
2
BORGES
Trévise (ITA)
27 ans, 22 sél.
1,77 m, 80 kg.
J. FERNANDEZ LOBBE
Sale (ANG)
25 ans, 19 sél.
1,93 m, 102 kgg.
5
Les cinq derniers matches : G. G. G. G. G.
10
13
ALBACETE
Toulouse
26 ans, 23 sél.
2 m, 115 kg.
2
Les dix derniers
matches
de l’Argentine
HERNANDEZ
Stade Françaiss
25 ans, 25 sél.
1,87 m, 90 kg.
8
M. CONTEPOMI
Rovigo (ITA)
30 ans, 35 sél.
1,89 m, 96 kg.
Argentine - Écosse
19-13 (7 octobre 2007 à Saint-Denis)
15
Argentine - Namibie
Afrique du Sud - Tonga
63-3 (22 septembre 2007 à Marseille)
30-25 (22 septembre 2007 à Lens)
Argentine - Géorgie
Angleterre - Afrique du Sud
0-36
36 (14 septembre 2007 à Saint-Denis)
3-27 (25 aoûtût 2007 à Édimbourg)
Éd
5
LEDESMA
Clermont
34 ans, 62 sél.
1,83 m, 110 kgg.
4
LONGO
Clermont
33 ans, 48 sél.
1,93 m, 105 kgg.
12
10
Afrique du Sud - Namibie
CORLETO
Stade Françaiss
29 ans, 34 sél.
1,85 m, 90 kg.
Rouge
Jaune
Nlle-Zélande - Afrique du Sud
Australie - Afrique du Sud
25-17 (7 juillet 2007 à Sydney)
Afrique du Sud - Nlllle-Z
- élandee
7
victoires
défaitess
FOURIE
Lions
24 ans, 35 sél.
1,88 m, 88 kg.
14
3
Bu. JAMES
Sharks
28 ans, 24 sél.
1,87 m, 98 kg.
3
Points marqués
402
Points encaissés
167
+ 235
Argentine - Italie
PIETERSEN
Sharks
21 ans, 13 sél.
1,90 m, 95 kg.
7
« C’EST ÇA, LE RUGBY ! »
Pour un peu, Victor Matfield s’en pourlècherait les babines. Enfin du lourd à l’horizon. De
la grosse mêlée à l’ancienne qui se profile.
« Et j’aime ça, sourit le géant sud-africain. On
a trop souvent dit que les touches étaient plus
importantes pour la conquête dans le rugby
moderne. Et voilà que cette Coupe du monde
réhabilite la mêlée. C’est ça, le rugby. » Cette
demi-finale promet en effet une confrontation exceptionnelle entre deux des meilleurs
packs de la planète. Et en particulier entre
deux premières lignes taillées pour le combat, expérimentées et roublardes à souhait.
Les chocs entre Os Du Randt et Martin Scelzo
(les deux gaillards ont les mêmes mensurations, 1,90 m, 125 kg) promettent quelques
étincelles. « Quelle trajectoire… souffle
Scelzo. Du Randt, c’est respect. Ce n’est pas
commun qu’un pilier gauche soit si grand, si
lourd. Mais qu’un mec ait de telles mensurations, ça peut nous aider aussi. » Car la mêlée
Pumas entre en formation avec des appuis
plus bas que la normale. Mais les Argentins
ne chercheront pas à tout prix le bras de fer :
Argentine - Irlande
1
MATFIELD
Toulon
30 ans, 65 sél.
2 m, 112 kg.
J. SMITH
Cheetahs
26 ans, 39 sél.
1,96 m, 107 kg..
I. FERNANDEZ LOBBE
Sale (ANG)
32 ans, 61 sél.
1,94 m, 110 kgg.
VAN DER LINDE
Cheeetahs
27 ans, 46 sél.
1,89 m, 125 kg..
RONCERO
Stade Françaiss
30 ans, 24 sél.
1,77 m, 110 kgg.
MÉTÉO
« Notre pack est efficace, mais pas très lourd
(879 kg contre 925 chez les Boks…). Contre
les Sudaf, très puissants dans ce secteur, il va
falloir vite faire sortir le ballon, parce que, en
force pure… »
Force pure ? Là, c’est au tour du Sud-Africain
Bakkies Botha de lever un sourcil. « J’adore le
style argentin, dit-il, gourmand. Une équipe
agressive pleine de passion, c’est mon style.
Depuis quelques jours, je suis comme un petit
garçon. Je n’arrive pas à dormir le soir… »
les Samoans, plus que parfaits face aux
Anglais, les Sud-Africains ont bafouillé de
longues séquences dans chacun de leurs
matches suivants. Mais là, c’est la théorie des
pics de forme qui a été avancée. « Il fallait
qu’on soit présents lors des deux premiers
matches et on s’est préparés en conséquence, relève Eddie Jones, le conseiller australien. C’est impossible de rester en forme
sept semaines. Un nouveau cycle va recommencer. »
« ARROGANT ?
NON, CONFIANT… »
« C’EST SÛR QU’ON VA
TESTER L’ARRIÈRE »
Depuis le début de la Coupe du monde, et
même avant, Jake White voit ses Sudaf en
finale (au moins). Au fur et à mesure que chutent les favoris et que s’annoncent des adversaires « exotiques », il ne peut plus s’empêcher de le murmurer de moins en moins fort.
« Est-ce que je suis arrogant ? Non, juste
confiant dans les capacités de mon équipe. »
Jake White aurait pu être déstablilisé par les
appels à candidature pour sa succession lancés par la fédération sud-africaine (dépôt le
19 octobre, la veille de la finale…). « Étrange
timing ! » s’est étranglé Joël Stransky, l’exno 10 sudaf. Mais le sélectionneur a, depuis le
temps, une expertise certaine pour le détachement par rapport aux rocambolesques
rebondissements du rugby de son pays. « La
seule chose que je maîtrise, ce sont les deux
prochaines semaines », rigole-t-il. Jake
White aurait surtout pu être décontenancé
par la chute de la cote bok au fil des matches.
Étourdissants en deuxième mi-temps contre
Nul besoin de sirènes pour la mise en alerte.
Le bombardement aérien des lignes arrière
est programmé.
Une nouvelle fois, et pour respecter leurs fondamentaux, le fil rouge des Pumas va d’abord
être de mettre la main sur le ballon. « Il faut
qu’on imprime notre rythme, car les Boks
peuvent jouer à une cadence très élevée, et
ça, ça peut nous gêner, note Marcelo Loffreda. La conquête, le jeu au sol, ça va être capital pour récupérer le ballon. Et si on y arrive,
c’est sûr qu’on va un peu tester l’arrière des
Boks (Montgomery)… »
En clair, le jeu au pied et les chandelles de
Juan Martin Hernandez vont une nouvelle
fois être mis à contribution. Et les Sud-Africains semblent craindre le Maradona de
l’Ovalie. « C’est le meilleur joueur du
monde », a même osé l’ouvreur bok Butch
James. D’ailleurs, le numéro 10 albiceleste
est assez confiant : « Les Fidjiens les ont fait
douter. C’est vrai, ils sont les meilleurs du
6
PICHOT (cap.)
( p)
Racing-Métro
33 ans, 69 sél.
1,74 m, 80 kg.
OSTIGLIA
Agen
31 ans, 31 sél.
1,91 m, 99 kg.
monde en un contre un. Mais ils nous ont
donné quelques pistes. Le rideau défensif des
Boks peut se fissurer. » Ainsi prévenus de
cette abondance de ballons hauts, les SudAfricains ne se sont pas gênés pour évoquer
leur parade. « Leur jeu au pied va nous offrir
un nombre très important de ballons. Et
quand on a un plan pour les utiliser, ce n’est
plus un problème », théorise Eddie Jones.
« QUAND ON EST FATIGUÉ,
ON NE LE DIT PAS »
Signé Zizan Brooke, pas dupe, quand l’ancien
All Black a entendu de la bouche même
d’Agustin Pichot que « les Argentins sont
fatigués ». Même si ces derniers sont apparus exténués en fin de match contre l’Écosse
en quarts de finale, c’est un argument que ne
reprenaient pas plus les Sud-Africains. Comment ne pas croire que cette bande de morts
de faim, experte à jouer à chaque fois le
match le plus important de son histoire, ne
pourra pas faire un rab ? « Ce sera une question de mental », tranche Rodrigo Roncero.
Et les Sud-Africains sont-ils les plus forts à ce
jeu-là ? François Steyn, par exemple, n’a-t-il
pas dérouté tous ses coéquipiers par
quelques mouvements irresponsables lors du
match contre les Fidji ? « Je l’excuse parce
qu’il a vingt ans », l’a protégé Jake White.
Mais avoir vingt ans face aux roublards
argentins en demi-finales d’une Coupe du
monde…
ALEXANDRE JUILLARD
et FRANCK RAMELLA
16-0 (2 juin 2007 à Buenos Aires)
F. CONTEPOMI
Leinster (IRL)
30 ans, 56 sél..
1,80 m, 91 kg..
Ciel dégagé
Vent de sud-est
16˚C
UNE VALEUR SÛRE fait face aujourd’hui à
une force de plus en plus émergente. Plus
armés dans toutes les lignes face à des Pumas
unidimensionnels, les Springboks semblent
en mesure de l’emporter. Dix points, quinze
points d’avance, avancent les experts de
Johannesburg ou du Cap. Mais, depuis un
mois, les Boks n’ont plus rien prouvé, tandis
que les Argentins semblent portés par le
souffle de l’histoire.
Galles - Argentine
27-20 (18 aoûtût 2007 à Cardiff)
26-66 (9 juin 2007 à Mendoza)
21-26 (23 juin 2007 à Durban)
Bilan
France - Argentine
12-17 (7 septembre 2007 à Saint-Denis)
9
105-13 (15 aoûtût 2007 au Cap)
33-6 (14 juillet 2007 à Christchurch)
33-33 (11 septembre 2007 à Lyon)
Rouge
13
SMIT (cap.)
( p)
Clerm
mont
29 anns, 72 sél.
1,88 m, 117 kg..
Bleu
Écosse - Afrique du Sud
ROSSOUW
Blue Bulls
29 ans, 29 sél.
1,98 m, 117 kg..
Jaune
59-7 (9 septembre 2007 à Paris)
MONTGOMERY
Shharks
333 ans, 92 sél.
1,883 m, 89 kg.
Noir
Bleu
Noir
Afrique du Sud - Samoa
Irlande - Argentine
15-30 (30 septembre 2007 à Paris)
Argentine - Irlande
22-20 (26 mai 2007 à Santa Fé)
Fé)
é
France - Argentine
27 26 (25 novembre 2006 à Saint
27-26
Saint-DDDenis)
enis)
11
8
victoires Bilan
défaitess
2
Points maarquéss
272
AGULLA
Hindu Club
22 ans, 8 sél.
1,81 m, 82 kg.
Points encaissé
encaissés
+ 146
126
Ces Pumas difficiles à contrer
« J’AI ENTENDU DIRE que Jake White, l’entraîneur des Boks, était
plutôt confiant car il estimait que son pack, avec le Tri Nations, avait
plus d’expérience de ce genre de matches que les Argentins. Et il se
fait à l’idée d’affronter la France en finale.
Moi, je suis moins optimiste, car je pense que les Pumas ont un jeu
avec des points forts difficiles à contrer. Depuis le début de la compétition, ils gagnent et ne donnent pourtant pas l’impression de dominer outrageusement leurs adversaires.
C’est le propre des équipes qui sont très bien organisées collectivement. Et, c’est sûr, les Sud-Africains sont
moins bons dans ce domaine.
Les Pumas, de leur côté, sont impressionnants sur les
groupés-pénétrants et sur le jeu debout. Et il est très
difficile de défendre quand ils avancent, si ce n’est en
faisant des fautes. Dans l’axe, il va falloir systématiquement défendre à trois ou quatre tout en laissant
trois joueurs dans la profondeur du terrain pour bien
récupérer le jeu au pied d’Hernandez. Car Montgomery
et Pietersen doivent s’attendre à être sollicités à ce
niveau.
Et puis, devant, les Argentins ont des joueurs exceptionnels avec Roncero et Scelzo, qui sont solides et très
dynamiques dans le jeu. Sinon, les profils des deux lignes d’avants se
ressemblent avec toutefois un net avantage à Matfield et Botha en
deuxième ligne, alors que les troisièmes lignes paraissent aussi très
proches.
Si les Boks peuvent paraître supérieurs en touche sur leurs lancers, les
Argentins ont cinq sauteurs et ils peuvent changer leurs blocs de saut.
Donc ils sont difficiles à contrer. Mais je sais que Jake White a son idée
sur le sujet puisqu’il a demandé à ses botteurs de trouver les touches
dans le camp adverse. C’est qu’il a confiance dans son alignement.
J’ai remarqué que les Sud-Africains avaient l’habitude de défendre
face à des équipes qui ont pris des initiatives alors que les Pumas ont
toujours eu à défendre de la même façon. Seront-ils aptes à changer
de système défensif si c’est nécessaire ? Et les Boks seront-ils
capables de défendre efficacement dans l’axe ?
Ces questions posées, la rencontre va se jouer sur une
somme de détails, sur des centimètres gagnés. Sur la
propreté des ballons à utiliser. Sur la capacité des Boks
à imposer la pression au pack argentin pour mettre en
difficulté Pichot et ainsi priver Hernandez de bons ballons.
On peut s’attendre aussi à ce qu’à l’ouverture James
joue près de la défense pour permettre à son demi de
mêlée Fourie d’attaquer la ligne d’avantage de façon à
provoquer des regroupements rapides et d’inverser le
sens des offensives.
Un autre avantage pour les Springboks, c’est qu’ils ont
fait tourner leur effectif alors que les Pumas ont tou*
jours aligné leur équipe type en cinq rencontres. Alors
l’effet “coaching” avec des joueurs comme Skinstad
et Pretorius, qui est excellent pour taper des drops, pourrait faire la
différence. Ce que je souhaite en conclusion, c’est que l’arbitre, pour
la plus grande clarté du match, juge les fautes de la même façon de la
première à la dernière minute. »
(*) Nouveau sélectionneur de l’Italie, Nick Mallett, cinquante ans, a
été entraîneur des Springboks (1997-2000), du Stade Français
(2002-2004) et directeur sportif de la Western Province (2005-2007).
AU CŒUR DE LA MÊLÉE
AVEC
&
8:15 Chronique FRANCK MESNEL
8:30 Chronique PIERRE SALVIAC
9:00 Chronique PATRICK SÉBASTIEN
20:00 ON REFAIT LA COUPE DU MONDE
Avec L’ÉQUIPE & RUGBY HEBDO
21:00 AFRIQUE DU SUD/ARGENTINE
EN DIRECT ET EN INTÉGRAL
FRANCK MESNEL - JEAN-MICHEL RASCOL - PATRICK SÉBASTIEN - PIERRE SALVIAC
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DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
29
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
ON SE REVERRA.
Rouge
Noir
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Rouge
Bleu
Bleu
Rouge
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Jaune
Bleu
Jaune
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Noir
Noir
eurostar.com
30
RUGBY
COUPE DU MONDE
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2007
Demi-finales
AFRIQUE DU SUD
ARGENTINE
Les carnets de « Napoléon »
Agustin Pichot dit « Napoléon », le capitaine des Pumas, raconte à « L’Équipe » tous les temps forts de son Mondial.
Jusqu’à ses derniers mots, qu’il délivrera ce soir à ses troupes argentines.
Nous attendons Agustin Pichot dans le hall de
l’hôtel des Pumas, à Enghien-les-Bains. Il est midi.
Le bus de l’équipe s’arrête devant l’entrée. Les
joueurset le staffendescendent. Le capitaine ferme
la marche. Il nous a donné rendez-vous, il sera
ponctuel. Sourire, accolade. Il s’asseoit sur le bord
d’un grand fauteuil moelleux, en survêtement, et
accepte, pour L’Équipe, de revenir sur sa Coupe du
ACTE 1 : LA FRANCE
« CE MATCH D’OUVERTURE combinait beaucoup de choses : ma quatrième Coupe du monde, à Paris, c’està-dire chez moi, face à des coéquipiers
de club, des amis. Ces sentiments se
croisaient, se chevauchaient, se bousculaient. Il ne fallait pas manquer de
respect à cet adversaire tellement particulier. Et ce respect, il était encore
plus fort que face à n’importe quel
autre adversaire. C’est comme avec les
femmes : dans la forme, aimer ses
enfants, ou sa mère, ce n’est pas
comme aimer son épouse, mais pourtant c’est toujours de l’amour… En
rugby, c’est pareil, jouer contre la
France, ce n’est pas affronter l’Australie ou l’Angleterre. La France, c’est
notre père adoptif. Et la meilleure
façon de respecter un adversaire, c’est
de tout donner sur le terrain, en étant
le plus loyal possible. »
monde, d’un crochet intérieur. Cette intimité, il
l’évoque sans retenue. Ses coéquipiers passent et
repassent dans le hall, s’apostrophent. Son épouse
s’approche de lui, ses deux filles se blottissent dans
sesbras,maisluicontinue de parler, imperturbable,
et se livre jusqu’au bout. Jusqu’à quelques
secondes du coup d’envoi, quand il nous fait pénétrer dans le vestiaire des Pumas.
(7 septembre : victoire 17-12)
PARTENAIRES DE CLUB, ADVERSAIRES D’UN JOUR. – « Dans les
journaux, j’ai lu que les joueurs français pensaient qu’il était impossible,
pour eux, de perdre ce match, qu’ils
allaient nous mettre quarante
points… J’ai laissé ça à la marge, mais
sur le coup j’ai trouvé ça surprenant.
Quand je suis arrivé sur le bord du terrain, que j’ai fait la bise à David (Skrela), à Rémy (Martin), à Domi (Dominici), je les ai vu pétrifiés. Je les connais
bien : je sais quand ils sont concentrés,
puisque je joue avec eux tous les weekends, mais, là, c’était autre chose.
L’équipe de France était sous pression.
Elle avait toute l’attente d’un pays sur
ses épaules et ça lui pesait. Quand
nous sommes revenus dans le vestiaire, j’ai dit au Tano (Loffreda,
l’entraîneur) et à Mario (Ledesma) :
“Les Français ont le trac, ils sont paralysés.”
LE MATCH. – « Un match se joue souvent sur les premières actions. Psychologiquement, elles sont cruciales.
C’est pour cela que l’essai de Nani
(Corleto, 27e) a été déterminant. La
France relançait et, d’un seul coup,
c’est nous qui marquons, grâce à la
pression que nous étions en train
d’exercer. Cet essai a tout fait basculer. Au coup de sifflet final, il y a eu de la
joie, mais je me suis arrangé pour
qu’on garde les pieds sur terre. Nous
nous sommes mis en cercle et j’ai insisté sur les trois matches qui restaient.
J’ai dit : “Surtout, ne soyons pas
euphoriques, respectons nos adversaires. Nous n’avons rien gagné en
battant la France. Il y a cette victoire,
nous allons la savourer, mais il faut
surtout penser à la qualification et aux
trois prochains matches.”»
ACTE 5 : L’ÉCOSSE
« ON A PRIS UN JOUR pour
décompresser, en famille, loin
du rugby. Et de nouveau, à partir
du mardi, on s’est retrouvés.
Nous sommes une équipe atypique dans ce monde du rugby
professionnel. Nous avons gardé
pas mal de trucs de l’amateurisme : ne pas se couper de nos
supporters, laisser nos amis
nous rejoindre à l’hôtel... Nous
n’avons pas de chef de presse
qui interdit de faire ceci ou cela,
pas de manager pour faire le
garde-chiourme. Si j’ai envie
ACTE 6 : L’AFRIQUE DU SUD
(7 octobre : victoire 19-13)
qu’un ami vienne me voir à
l’hôtel, eh bien il viendra et personne ne m’empêchera de vivre
ma vie une fois que l’entraînement est terminé. On n’a pas
d’horaire. Nous sommes responsables. Le professionnalisme a
fait naître partout un tas de chefs
de ceci et de cela qui mettent des
barrières partout, mais pas chez
nous. »
LE MATCH. – « Celui-là, de
match, il n’a pas été facile. Nous
avions l’étiquette de favoris et ça
ne nous va pas du tout. Je n’ai
pas aimé les sifflets du Stade de
France. On ne méritait pas ça. Le
public nous a fait sentir que,
même si nous jouions dans des
clubs français, nous n’étions pas
chez nous… On peut nous
reprocher la qualité de notre jeu,
de n’être pas assez spectaculaires, sans doute, mais, à l’arrivée, nous avons gagné. La
France, elle non plus, n’a pas
livré un match flamboyant
contre les All Blacks mais elle a
gagné, et c’est le plus important,
non ? »
(aujourd’hui)
« J’ENTENDS TOUT LE MONDE
nous dire qu’arriver en demi-finales,
c’est bien, que quoi qu’il advienne ce
dimanche, nous aurons réussi
quelque chose de fort... Mais, moi, je
ne vois pas les choses comme ça. Je
nous vois en finale et, pourquoi pas,
champions du monde. (Le visage se
ferme.) Sérieusement. (Silence.)
Nous n’avons pas autant d’arguments que l’Afrique du Sud, mais
nous avons quelque chose de fort :
nous croyons en nous. Tous les soirs,
on rêve de ce titre mondial. On en
rêve de tout notre cœur. On n’a pas
joué plus de vingt matches de haut
niveau ces quatre dernières saisons ;
Juan (Hernandez) et moi, nous
n’avons pas joué plus de cinq fois
ensemble ; nous n’avons pas de
plans de jeu très élaborés ; nous ne
pouvons pas nous lancer dans un
rugby spectaculaire. Mais nous
avons du talent. Et tout en étant
conscients de cette réalité, nous
allons demander l’impossible. »
DANS LE VESTIAIRE, JUSTE
AVANT LE MATCH. – « Le staff et
les joueurs qui ne sont pas inscrits
sur la feuille de match viennent de
sortir. Nous sommes entre nous,
juste les vingt-deux. Maintenant,
nous formons un cercle. Nous nous
tenons par les épaules. Je me place
au milieu et je tourne sur moi-même
en parlant, en chuchotant puis en
hurlant. Je suis quelqu’un d’impulsif,
pas du genre à travailler un discours
une heure avant. Ça sort comme ça,
au feeling. Je leur dit : “Nous voilà
arrivés au bout de notre rêve. Mais il
y a encore quelques pas à faire et
deux obstacles à surmonter. Nous
avons quatre-vingts minutes pour
franchir le premier. Il faut faire parler
l’amour que nous avons les uns pour
les autres, et l’amour du pays qui est
en nous. L’amour de ce maillot qu’on
porte.” Certains pleurent, d’autres
serrent la mâchoire. Je les regarde
tous, les uns après les autres, je les
fixe. C’est pour ces instants que le
rugby mérite d’être joué. À ce
moment-là, nous sommes une
famille, nous sommes tous frères. »
RICHARD ESCOT
ACTE 2 : LA GÉORGIE (11 septembre : victoire 33-3)
« ON A EU DU TEMPS pour récupérer,
analyser nos matches et ceux de nos adversaires. On est allés déjeuner chez Paul
Bocuse, et à partir de ce moment-là on a
retrouvé notre état d’esprit : on s’est mis à
chanter dans le bus, les jeunes devant, les
vieux derrière… On a mis la musique à fond
dans l’hôtel, on a mis du ludique dans les
entraînements, on a joué aux cartes… Et
puis il y a nos asados. À Lyon, il nous est arrivé de rester toute la journée, huit heures, à
faire cuire la viande et à la manger, huit
heures (sourire)… Depuis, on en organise
un par semaine. Quant au match contre la
Namibie, mis à part les dix premières
minutes, ça s’est plutôt bien passé. »
« EN CE QUI ME CONCERNE, la semaine avant
le match contre l’Irlande a été vraiment difficile.
2003 me hantait (grimace). J’étais déjà le capitaine, à l’époque. L’Irlande s’était qualifiée en
nous battant d’un point. Dans les semaines qui suivirent cette défaite, j’ai fait une déprime. Je débarquais à Paris, dans un nouveau club, le Stade Français, je ne comprenais pas le français, j’arrivais
détruit de cette Coupe du monde 2003... Alors,
jouer l’Irlande, c’est devenu particulier. Il a fallu
que je fasse abstraction de mes ressentiments.
C’est dur, psychologiquement, de laisser de côté
son passé. Mais j’ai fait en sorte que l’équipe ne
sente pas que j’étais très en colère, au fond de moi.
J’ai bouquiné, je me suis relaxé.
Contre l’Irlande, il fallait jouer notre rugby à la perfection. Il est fait de manœuvres courtes qui utilisent les temps forts, les temps faibles et les
espaces. Là, ça s’est surtout joué devant. Il fallait
absolument que notre pack fasse jeu égal avec
celui de l’Irlande. Et nos avants, il sont bons avec la
balle, mais aussi sans. Après, derrière, il y a un
talent fou, avec Juan Martin (Hernandez) et Nani
(Corleto). Les Irlandais, eux, devaient marquer
quatre essais. On aurait pu jouer davantage, tenter
des trucs, peut-être gagner plus largement. On a
senti ces Irlandais fébriles. Ils devaient attaquer de
partout pour récupérer un point de bonus et ça
nous convenait bien. Nous avions juste à fermer ou
à ouvrir le jeu, savoir quand attaquer, quand les
priver de ballons, quand ralentir ou accélérer.
Durant ce match, j’ai passé mon temps à cogiter
pour savoir sur quelle ficelle tirer. J’étais en permanence en contact de Mario (Ledesma), du Chalo
(Longo), de Juan (Hernandez), mes lieutenants.
Quand l’arbitre a sifflé la fin du match, j’ai eu chaud
au cœur, comme un feu immense. J’ai senti un
poids me quitter. (Silence.) Le spectre de l’Irlande
ne viendra plus me hanter, désormais… »
Agustin Pichot (au premier plan), meneur d’hommes hors pair (de gauche à droite, Albacete, Scelzo, Longo, Ignacio Fernandez-Lobbe, Ostiglia et Roncero), a réalisé un début de Mondial parfait. Réussira-t-il une nouvelle fois à transcender ses
Pumas pour franchir l’obstacle sud-africain ? Réponse ce soir au Stade de France.
(Photo Pierre Lahalle)
ENTRACTE : FRANCE - NOUVELLE-ZÉLANDE
« CE MATCH m’a beaucoup plu. Je l’ai vu dans
ma chambre, comme je fais d’habitude pour les
autres matches. J’aime bien être seul : j’analyse
le match, les déplacements des joueurs. Là, je
hurlais, j’étais debout, je trépignais… J’ai vu
l’équipe de France que j’aime, une équipe
humble, respectueuse, qui fait son boulot, avec
des éclairs de génie. Le fait d’avoir perdu contre
nous a certainement libéré les joueurs d’une
pression négative. Ils ont souffert, et ils se sont
retrouvés sur l’essentiel. À l’arrivée, il y a ce
match extraordinaire contre les All Blacks. Et
eux, les All Blacks, ils étaient comme les Français face à nous : ils pensaient au titre, ils se
projetaient déjà en finale, on les voyait partout
à la télé… Après ce match, j’ai envoyé des textos de félicitations à David (Skrela), à Domi
(Dominici), à Lionel (Beauxis)… »
La toile d’araignée des Pumas
Si l’on évoque fréquemment le rôle déterminant des avants argentins, la défense constitue
également l’un des points forts des Pumas.
VOILÀ UN DOMAINE dans lequel les
Pumas, une nouvelle fois, tordent le cou aux
vieux préjugés. Des quatre équipes restantes, l’Argentine est, en effet, la plus
légère, la moins fournie en muscles, et pourtant elle demeure la plus hermétique. En cinq
matches, elle n’a encaissé que 46 points
(dont trois essais), 9 de moins que la France.
Le fruit d’un très long travail, comme
l’explique Lucas Ostiglia : « Depuis que Loffreda est arrivé, en 2000, on a beaucoup,
beaucoup travaillé le jeu sans ballon, la
défense. C’ est notre grande force
aujourd’hui. » Décryptage d’une défense
étouffante.
LA « GARRA » ARGENTINE
Garra : hargne. C’est l’une des marques de
fabrique du sport argentin. Au pays, les supporters de boxe, de football, de tennis ou de
rugby applaudissent avant tout quand les
joueurs mouillent le maillot. Et encore plus
lorsqu’il est bleu et blanc. Cela s’explique par
l’essence même des habitants qui peuplent
ce gigantesque pays (la province de Buenos
Aires à elle seule est aussi grande que la
France). La grande majorité a quitté le Vieux
Continent au XIXe siècle, traversé l’océan
Atlantique, à la recherche d’une vie meilleure. Aujourd’hui, le désir d’exister sur le
plan international est plus fort que tout. Que
ce soit dans la vie ou sur une pelouse.
« Quand on enfile le maillot des Pumas, on
est comme possédé, affirme Nani Corleto. On
change, on est prêt à tout. »
Bref, les Pumas ont le sens du sacrifice. Mais
pas seulement, comme l’assure Les
Cusworth, le plus argentin des Anglais, l’un
des assistants de Marcelo Loffreda : « Les
Pumas ont un état d’esprit assez unique.
Cœur, passion, sacrifice ne sont pas de vains
mots pour eux. Mais, aujourd’hui, il n’y a plus
trop de différences physiques ou de tailles
entre les équipes ; c’est donc souvent la tête
qui fait la différence. Mais attention, il ne
faut pas limiter cette équipe à ça car l’analyse
vidéo est fondamentale. »
ANALYSE VIDÉO
Les Argentins sont minutieux. À l’approche
des matches, ils décortiquent avec soin le jeu
de leurs adversaires. Les Cusworth, qui a
intégré cette technique chez les Pumas il y a
un peu plus de trois ans, en est le spécialiste :
« On se sert beaucoup de la caméra qui survole le terrain. Elle permet de voir les courses
et de diviser la pelouse en couloirs. On
s’appuie beaucoup sur l’analyse vidéo pour
que les joueurs n’aient pas de surprises une
fois sur le terrain. Sans cette technique, il est
impossible d’avoir un système efficace. »
Depuis le début de ce Mondial, la griffe des
Pumas, c’est de mettre une énorme pression
sur les adversaires. La défense monte, parfois
à la limite du hors-jeu, pour éviter aux autres
de mettre en place leur jeu. Le flanker Juan
Fernandez Lobbe est la clé de voûte de ce système. C’est lui la locomotive de l’équipe qui,
en chassant l’ouvreur ou le premier troisquarts qui touche le ballon, entraîne tous ses
partenaires dans son sillage. « On est précis
dans les placements, chacun maintient bien
sa position, ajoute Les Cusworth. Lors des
gros matches, une équipe va d’abord utiliser
ses combinaisons favorites, histoire de se
rassurer. C’est bien souvent là où on réussit à
la contrer. »
LE PLAQUAGE
« Tous les systèmes défensifs se ressemblent
aujourd’hui, remarque Omar Hasan. Mais les
Pumas ont faim de plaquages. On prend vraiment du plaisir dans ce secteur. » La technique du plaquage évolue selon les matches.
Contre l’Écosse, équipe bien plus physique
sur le papier (1 563 kilos contre 1 492 pour
PAGE 30
Défense : avantage Argentine
ENTINE
AFRIQUE DU SUD
Points encaissés
46 pts
67 pts
(essais 8)
(essais 3)
les Pumas), ils se sont concentrés sur le plaquage bas. Pour faire tomber l’adversaire
plutôt que de le freiner et pour concentrer
leurs efforts sur la récupération du ballon au
sol avec une consommation importante de
plaqueurs autour des points de rencontre,
afin d’étouffer l’adversaire et de l’empêcher
de continuer à progresser dans l’axe.
« L’Argentine a une vraie tradition du plaquage, c’est comme une vocation pour chacun d’entre nous », affirme Lucas Borges.
Depuis le début de ce Mondial, les Pumas ont
plaqué 436 fois pour 87,2 % de réussite.
À cela, ils ont ajouté, derrière, une défense
agressive, modulant intelligemment la hauteur de ses montées, et une très bonne adaptation opérationnelle pour tisser une défense
collective en toile d’araignée, qui laisse toujours un chien de garde sur les zones a priori
plus fragiles.
ALEXANDRE JUILLARD
87,2 %
1 492 kg
Plaquages (pourcentage de réussite)
Poids*
85,2 %
1 577 kg
* Le quinze de départ des Pumas a toujours été le plus léger lors de ses matches
contre la France (1 515 kg), l’Irlande (1 514 kg) ou l’Écosse (1 563 kg).
JOURNÉE PAISIBLE POUR LES PUMAS. – Hier, dans la matinée, les
Argentins ont commencé leur journée par un entraînement collectif sur la
pelouse du parc des sports de Montmorency. Pendant une heure et demie, ils
ont répété les bases de la stratégie mise en place par le staff pour affronter
l’Afrique du Sud. « Les joueurs connaissent l’idée directrice de notre stratégie,
mais bien souvent ils l’adaptent un peu plus à l’adversaire au fil des minutes
pendant le match », avouait vendredi Marcelo Loffreda. Hier à midi, les
joueurs étaient libres de déjeuner où ils voulaient et avec qui ils voulaient. Un
peu plus tard dans la journée, les avants ont répété leurs combinaisons en
touche devant leur hôtel, pendant que les trois-quarts revoyaient leurs mouvements offensifs. Dans la soirée, ils ont regardé, tous ensemble, FranceAngleterre sur un écran géant, dans leur hôtel d’Enghien-les-Bains. – A. Ju.
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
(22 septembre : victoire 63-3)
(30 septembre : victoire 30-15)
Bleu
Rouge
ACTE 4 : L’IRLANDE
d’équipe : “ Ne pas oublier d’où nous venons, ne
pas se prendre pour meilleurs que nous sommes
et jouer pour l’amour du maillot. ” Ce sont des
concepts basiques, mais, pour nous, ils représentent le rugby.
La Géorgie, franchement, on ne s’attendait pas à
ce que ce soit aussi dur. Pendant la première mitemps, on en a bavé. Et puis, les choses sont
allées en s’améliorant. On ne s’est jamais focalisés sur le point de bonus. Franchement, on s’en
foutait. Il fallait d’abord gagner. Coup de
chance, le point de bonus est arrivé à la toute fin
du match, mais ce n’était pas notre objectif. »
Jaune
Bleu
Jaune
ACTE 3 :
LA NAMIBIE
l’esprit rugby. J’étais très ému. Après, vous imaginez bien qu’il a fallu freiner l’euphorie. Cette
victoire contre la France ne devait rien changer.
Nous n’allions pas signer plus d’autographes,
faire des relations publiques, alors que nous n’en
faisons aucune d’habitude, tourner des spots
publicitaires à la télé alors que nous n’avions pas
de contrats avant… Nous nous sommes entraînés le dimanche matin, tranquilles. Un match
comme celui-là, trois jours après le choc contre la
France, c’est lourd à gérer. Repartir au combat,
chez nous, ça passe d’abord par la parole. Il y a
trois choses qu’on se répète à chaque réunion
Noir
Noir
« NOUS AVONS REÇU des messages d’Argentine, des coups de fils, des mails, des courriers,
des fax, des cartes postales… Un pêcheur en
haute mer, qui avait écouté le match à la radio
sur son bateau au milieu d’une tempête, m’a
adressé une lettre… Mais ce qui m’a le plus touché, c’est le samedi, quand je suis revenu à la
maison. Le midi, nous sommes allés déjeuner en
famille en bas de chez nous dans un restaurant
italien, le Firenze, où j’ai mes habitudes. Quand
nous sommes entrés, les clients du resto se sont
levés pour m’applaudir. Le patron, Français, est
venu me faire la bise… Pour moi, ça, c’est
31
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
2007
RUGBY
« ON LAISSE PARLER L’INSTINCT »
Demi-finales
COUPE DU MONDE
AUJOURD’HUI
AFRIQUE DU SUD - ARGENTINE
(21 heures)
BRYAN HABANA, l’ailier vedette des Springboks, n’a qu’un objectif : marquer. Pour cela, il compte sur son flair.
ENTRETIEN
Date : 25 septembre 2007, 18 heures (plus quelques rencontres furtives au
fil des matches).
Lieu : café Au Réveil Samaritain, 3, boulevard Saint-Jacques à Paris, à côté
de l’hôtel des Sud-Africains pendant la phase de poules.
Durée : 35 minutes.
Consommations : café et cappuccino.
– Je lui dois beaucoup, et surtout le
fait d’être encore en Afrique du Sud.
À l’époque, je me souviens que je me
posais beaucoup de questions.
J’avais reçu une proposition de
l’équipe australienne des Brumbies
qui me turlupinait : j’y vais, j’y vais
pas… Je jouais centre à l’époque et
je me disais qu’il y avait tellement de
bons centres en Afrique du Sud que
mon horizon international me semblait bouché même si j’avais fait une
bonne Currie Cup et terminé meilleur
marqueur d’essais lors de la Coupe
du monde des moins de 21 ans. Et
j’avais fait mes calculs : si je partais
en Australie, je pouvais être éligible
pour les Wallabies en 2007. Heureusement, un coup de fil a tout changé.
– Un coup de fil ?
– Celui-là, je m’en souviens bien. Je
revenais d’un entraînement à Johannesburg avec les Lions, et Bernie
(son père) me lance : “Tu
ne vas pas le croire,
mais je crois bien que
tu vas devenir un
Bok.” Je me suis
moqué de lui. À
d’autres…
Mais une heure plus tard, le téléphone a sonné. C’était Jake White.
D’un seul coup, je me suis retrouvé
en équipe nationale avec Os
(Du Randt) et Montgomery. J’avais
du mal à le croire. Au départ, j’ai seulement fait partie de l’environnement de l’équipe qui a gagné le Tri
Nations. Et quand je suis rentré au
pays après le match contre l’Angleterre, Heineke Meyer,
l’entraîneur des
Blue Bulls,
pour qui je
venais de
“Parce qu’il inspirait ses coéquipiers”, m’a-t-il dit un jour. Ça me
plaît bien d’avoir le prénom d’une
star, c’est assez excitant. Et mon
second prénom, c’est Gary, comme
Gary Bailey, un autre joueur de MU.
Et, selon Bernie, “c’est parce qu’il
''
La marque d’un grand joueur, c’est
sa capacité à apprendre et à
s’améliorer. Et je ne veux pas être
reconnu seulement en étant celui
qui marque des essais en
interceptant le ballon…
avait toujours le sourire sur son
visage”.
– Vous êtes très humble et très
disponible pour tout le monde.
C’est votre éducation qui veut
ça ?
– C’est ma nature d’être cool et
relax. Mes parents m’ont toujours
demandé d’être respectueux vis-àvis des aînés. La base de leur éducation, ç’a été de dire que la couleur de
peau n’a aucune espèce d’importance, et cela est gravé dans mon
cœur. Je n’ai jamais eu conscience
des différences.
– Vous qui êtes rugbyman
métis, vous ne ressentez pas
d’enjeu racial autour de votre
cas ?
– Non. J’ai eu la chance de vivre une
enfance heureuse dans un quartier
favorisé. Mes idoles ont été Chester
Williams pour ce qu’il a réussi à faire
en 1995 et Joost Van der Westhuizen, parce que j’ai commencé
comme demi de mêlée. Que l’on soit
bleu, vert ou jaune, on est tous
d’Afrique du Sud, et je suis fier
d’appartenir à ce pays-là.
– Il y a quand même beaucoup
de discussions en Afrique du
Sud sur l’africanisation des
Springboks et l’ouverture de
l’équipe à de plus en plus de
joueurs de couleur…
– Les joueurs sont tenus à l’écart de
ces débats. En tant qu’équipe, ça ne
nous affecte pas, on lit ça dans les
journaux. Ce qui se passe dans les
coulisses, on ne peut pas y faire
grand-chose. Nous, on contrôle ce
qu’on peut sur le terrain.
– Jusqu’à maintenant, ça se
passe plutôt bien…
– On a beaucoup de confiance
parce que Jake (White) a bâti un
groupe depuis quatre ans. Il a établi un code springbok qui, s’il n’est
pas figé dans la pierre, fixe des
règles précises. On sait comment
se comporter en étant un Springbok. Ce qui n’était plus le cas en
2003, après la très mauvaise
Coupe du monde (élimination en quarts de finale par
les All Blacks). Plus personne ne savait !
Jake a su recréer un
environnement
favorable au
s e i n
''
Le roi du slalom
INSTALLEZ-VOUS sur internet. Tapez le lien YouTube.
Cherchez la catégorie « Essai ». Et régalez-vous des
essais plus sidérants les uns que les autres de Bryan Habana. Roi du slalom, expert en contre-pied, modèle en repiquage, l’ailier sud-africain, le plus rapide de sa corporation, dispose de la compilation la plus ébouriffante au
monde. À lui tout seul, il a changé la face de nombreux
matches par ses capacités à faire la décision. Éclatant
subitement au grand jour en 2004, il a été d’abord protégé par Jake White qui refusait pour lui les sollicitations
médiatiques de peur qu’il ne se brûle les ailes. Il n’y avait
pourtant aucun risque. Poli, discipliné, très politiquement
correct, Bryan Habana ne tombera jamais dans les excès.
Après son entrée fracassante dans le concert des nations,
il a connu une année 2006 très quelconque qui s’est prolongée en ce début de saison 2007. Même chez les Blue
Bulls de Pretoria, on commençait à grincer des dents face
à ces placements imprécis durant le Super 14.
Mais toujours à l’écoute des conseils et réaliste face à ses
manquements, le trapu numéro 11 s’est repris en toute
beauté. « La renaissance », ont alors titré les journaux
sudaf, qui s’inquiétaient de la panne du funambule de
Pretoria. Deux essais
dé c is ifs fac e aux
Waratahs à Sydney,
puis un autre doublé
pour assurer la qualification en finale lors
du mémorable carton
face au Reds (92-3) l’ont
remis en selle. À Durban
pour la finale, il signait un nouvel exercice d’équilibriste de très haut vol à la toute dernière seconde qui paraphait son retour. Malgré quelques
pépins à l’épaule et au genou (huit semaines d’indisponibilité après une petite intervention chirurgicale), Habana
arrivait lancé pour cette Coupe du monde. Quatre essais
lors d’une entrée fracassante face aux Samoans l’installaient parmi les stars de la compétition. Mais, pour l’instant, il n’a ajouté que deux unités de plus face aux ÉtatsUnis. Avec 28 essais en 33 sélections (84,8 % pour le
ratio), il pointe à dix essais du record sud-africain détenu
par Joost Van der Westhuizen. – F. Ra
duquel l’équipe est plus forte que
n’importe quelle individualité. Il a
établi avec John (Smit, le capitaine)
des relations du même type que
celles que Kitch Christie avait avec
François Pienaar en 1995. John est
un leader extraordinaire. Il fait le
''
métier le plus difficile en Afrique du
Sud, après celui de sélectionneur !
Mais il le fait remarquablement. On a
tous beaucoup de respect pour lui
dans sa manière de se comporter.
Grâce à tout ça, on a toujours su
qu’on pouvait faire de grandes performances. Et, depuis trois ou quatre
mois, on ressent ça de manière
encore plus forte.
– Et votre rôle là-dedans ?
– Contribuer à la réussite de
l’équipe, même si c’est sur un coup
de pied défensif. La marque d’un
grand joueur, c’est sa capacité à
apprendre et à s’améliorer. Et je ne
veux pas être reconnu seulement en
étant celui qui marque des essais en
interceptant le ballon…
– Après la Coupe du monde,
vous allez aussi céder aux
sirènes de l’exode ?
– Non. J’ai encore beaucoup de
choses à faire en Afrique du Sud. Il y a
le tour des British Lions en 2009 chez
nous, que je ne veux rater sous aucun
prétexte. Peu de joueurs ont l’occasion de vivre ça. La dernière fois que
les Lions sont venus en Afrique du
Sud, c’était en 1996 ou en 1997…
Gagner la série, c’est ce qu’il y a de
mieux après le titre de champion du
monde.
– On termine en vous chambrant. L’ailier américain Ngwenya vous a bien enrhumé sur
son essai en match de poule,
non ?
– (Il rigole.) Ça, on peut dire que le
gars est arrivé vite ! Maintenant,
chaque fois que je quitte l’hôtel, on
me demande si je vais m’entraîner à
la course… Mais il faut lui rendre
hommage. Je l’ai sous-estimé et il
m’a battu de manière claire et nette.
Mais j’ai au moins appris quelque
chose. Ce genre d’incident ne se
reproduira plus ! »
FRANCK RAMELLA
Bryan HABANA
(Afrique du Sud)
24 ans, né le 12 juin 1983,
à Johannesburg.
1,79 m ; 87 kg.
Trois-quarts aile.
33 sélections, 140 points (28 E).
Première sélection : Angleterre Af rique du Sud (32-16) , le
20 novembre 2004, à Twickenham.
Dernière sélection : Afrique du
Sud - Fidji (37-20), le 7 octobre,
à Marseille.
Clubs : Lions (2002-2005), Blue Bulls
(depuis 2005).
Palmarès. – Vainqueur du Super 14
(2007).
Participation à la Coupe du
monde : 1 (2007, 5 matches).
(Photos Bernard Papon et Gallo images/Presse Sports)
DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Rouge
J’ai eu la chance de vivre une
enfance heureuse dans un quartier
favorisé. (… ) Que l’on soit bleu,
vert ou jaune, on est tous d’Afrique
du Sud, et je suis fier d’appartenir
à ce pays- là
J’avais douze ans et mon père m’a
emmené au Cap voir le match
d’ouverture Afrique du Sud - Australie. C’est la première fois qu’il
m’emmenait ailleurs qu’à l’école ! Et
je me souviens de tout de ce voyage.
De la route de l’aéroport du Cap au
centre-ville, où on avait pris deux
auto-stoppeurs, du Free Market (le
marché aux puces sur le port du Cap),
et de cette ambiance au stade Newlands. On a revu d’autres matches, je
me peignais chaque fois le visage,
l’ambiance dans les rues était phénoménale. Je suis devenu mad, mad,
mad (dingue, dingue, dingue) de ce
sport. C’est là que tout a commencé
– Et Bernie, votre père, ne vous
a plus jamais lâché…
– Bernie a toujours été derrière moi.
Mais la meilleure chose qu’il m’ait
dit, c’est : “Tu dois d’abord faire tes
études et bien te comporter à l’université pour ne pas devenir une personne stupide.” Il était toujours là
quand je faisais de l’athlétisme ou du
cricket. Et, depuis que je fais du rugby, il est de toutes les tournées, que
ce soit en Écosse, en NouvelleZélande, aux États-Unis ! Il gère certains pans de ma carrière en me soulageant. Je trouve ça bien. Tout le
monde n’a pas cet appui-là.
– C’est lui qui vous a prénommé Bryan…
– Il aurait pu me simplifier la
vie en mettant un “i”
comme tout le
m onde… M a is,
comme c’est un
fan de Manchester United, il a
voulu rendre
hommage à
B r y a n
Robson.
Bleu
Bleu
Jaune
''
signer comme centre, m’a aussitôt
replacé à l’aile.
– Et, apparemment, ça vous a
plu…
– En ce moment, je me vois vraiment comme un ailier ! J’aime ça. Il y
a beaucoup de bons ailiers dont on
parle dans toutes les équipes et on se
tire une bonne bourre. Ce n’est plus
comme avant, où les ailiers restaient
dans leur coin et prenaient froid en
attendant des ballons qui ne
venaient jamais. Maintenant, l’ailier
peut se situer n’importe où sur le terrain et être impliqué sur plein de
mouvements. C’est ma meilleure
position. Mais peut-être que, quand
je serai plus vieux et plus lent, je
reviendrais comme centre.
– Quand vous étiez plus
jeune, vous ne connaissiez
pas trop le rugby…
– C’est vrai, j’étais dans
une école anglophone
de Johannesburg et
plus branché foot
ou cricket. Mais
c’est la Coupe du
monde de 1995
qui a tout
changé.
Jaune
Noir
qué contre les Samoans deux
essais sortis de nulle part…
– On ne peut pas décrire ce qui se
passe à ce moment-là. L’Homme làhaut (Dieu) nous a donné du talent.
On le travaille pour être plus fort et
plus rapide. Et après, tout dépend
comment on sent le match. On laisse
parler l’instinct.
– Et il y a aussi l’essai de la dernière seconde avec les Bulls en
finale du Super 14 contre les
Sharks en mai dernier…
– Les Sharks étaient peut-être
inquiets de me voir partir sur l’aile.
Alors, ils ont bougé pour couvrir ce
coin-là. Moi, j’ai repiqué et, quand
l’espace s’est ouvert, je n’en ai pas
cru mes yeux. J’ai filé dans le trou, et
voilà ! Je ne le crois toujours pas,
d’ailleurs. Si on me demandait de
raconter cette histoire, j’en serais
incapable. Quand le ballon m’arrive
dans les mains, je veux toujours aller
au plus près de la ligne. Mais je ne
pense pas forcément que je vais aller
derrière. Alors, le faire à la dernière
seconde d’un match qui inscrit pour
la première fois une équipe sud-africaine au palmarès du Super 14…
– Parmi tous ces essais étourdissants, lequel préférezvous ?
– En termes de capacité, c’est celui
contre les Blues en 2005, quand j’ai
récupéré le ballon dès le coup
d’envoi dans mes 22 mètres pour
marquer l’essai après une course
incroyable devant mes fans du Loftus
Versfeld à Pretoria. Dingue !
– On imagine que vous avez
sacrément travaillé votre
pointe de vitesse…
– Non. C’est sûr, j’ai toujours gagné
mes courses à l’école, mais sans plus.
Je n’ai jamais eu le niveau d’un sprinteur pour être sélectionné au niveau
provincial en athlétisme. C’est
quand j’ai commencé à jouer au rugby que j’ai développé quelques techniques de vitesse. J’ai pris du muscle
et, forcément, ça fait aller plus vite.
Croyez-moi, le stage d’avant saison
à George avec les Blue Bulls n’était
pas le plus facile de ma vie ! Et on a
remis ça avec les Boks en juin au
Cap…
– C’est drôle, on ne vous imagine pas jouer autre part qu’à
l’aile…
– (Il coupe.) Et pourtant, j’ai fait
mon premier match en tant que
centre le 20 novembre 2004. Pour
ma première sélection pour l’Afrique
du Sud. J’étais remplaçant. Et, sur
mon premier ballon, je marque un
essai contre les Anglais, les champions du monde en titre. Comment
mieux démarrer ?
– On peut dire que, pour une
intuition, Jake White ne s’est
pas beaucoup trompé sur ce
coup-là…
Noir
« QUAND ON PARLE
aux enfants français
du rugby sud-africain, ils ont tous les
mots d e “S pe edy
Habana” dans la
bouche. Vous avez
marqué les esprits…
– Hey, c’est vraiment
spécial ! Je ne m’attendais pas à ce genre de
réception. Mais c’est
marrant, je me sens bien ici. J’ai toujours aimé la France, je voulais vraiment revenir après ma première
visite. “Paris, la ville de l’amour”,
c’est un slogan qui me plaît bien.
J’aime votre langue et je veux vraiment l’apprendre pour parler plus
longtemps avec les fans. Pour l’instant, je comprends seulement
“l’équipe de rugby Afrique du Sud”
(en français)…
– On sait que vous n’aimez pas
ça, mais on est bien obligé de
revenir sur tous vos essais
insensés. Il y a d’abord les deux
contre les Samoa où vous éliminez tous les Samoans à vous
tout seul, presque comme dans
une BD…
– Non, ce sont les quatre essais que
j’inscris ce jour-là qui sont spéciaux.
Chaque fois que l’on marque un
essai pour les Springboks, c’est spécial.
– Mais quand même…
– Mais non ! Mon rôle dans
l’équipe, c’est de franchir la ligne
blanche. Je répète ça sans cesse. Je
dois marquer des essais, je suis là
pour ça, et j’essaie de le faire le plus
souvent possible. Et je n’aime pas
quand on ramène tout à moi. Parce
qu’un essai est souvent le résultat
d’une action collective. Parce qu’il
faut toujours savoir s’effacer devant
l’intérêt collectif. Et parce que je ne
suis pas le seul à pouvoir le faire :
regardez la Coupe du monde qu’est
en train de faire JP (Pietersen, l’autre
ailier). Et Fourie (Du Preez), il a beaucoup d’instinct aussi, et la liberté de
l’exercer. Et c’est bien que nos adversaires me surveillent parfois de très
près. Ça laisse la place aux autres…
– Avec cette humilité, vous
n’avez donc pas forcément
aimé d’être placé sur la liste
des cinq nominés pour l’élection du meilleur joueur mondial ?
– Je n’y pense pas. On a un match
important contre l’Argentine. Je ne
cours pas après les distinctions. Un
tournoi ne se résume pas à un individu. Je ne cours pas plus après le
record d’essais en une Coupe du
monde (8, par Lomu en 1999). On a
vu avec JP contre les Fidji qu’un plaquage pouvait être aussi décisif
qu’un essai.
– N’empêche, vous avez mar-
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DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007
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