jerome thion dieu stade
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1 FOOTBALL *62 ANNÉE - N 19 462 1,00 e o Bleu Rouge Noir Jaune LES BLEUS SANS L’OMBRE D’UN DOUTE France métropolitaine (Pages 4 à 8) www.lequipe.fr Dimanche 14 octobre 2007 T 00825 - 1014 - F: 1,00 E 3:HIKKSC=ZUVUUY:?l@a@b@o@a; L’AVENIR DE VOTRE PEAU EST ENTRE VOS MAINS, VOUS LE VALEZ BIEN Voir page 4 LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE LE NON DE LA ROSE Le quinze de France a été battu par l’Angleterre (14-9) en demi-finales de la Coupe du monde, hier soir, au terme d’un match crispant et tendu, que les Bleus ont mené jusqu’à la 74e minute avant que Jonny Wilkinson renverse la situation. (Pages 2 et 3, et notre cahier spécial) Bleu Jaune Rouge Rouge Jaune Noir Bleu Noir TELLEMENT ANGLAIS L A FRANCE ne jouera pas la finale de la sixième Coupe du monde de rugby, sa Coupe du monde, celle qu’elle organise, qu’elle a préparée pendant de longs mois et qu’elle a bien cru ²pouvoir remporter après un succès tonitruant face aux All Blacks, le 6 octobre à Cardiff. Hier en demi-finales, sur la pelouse du Stade de France, l’Angleterre a mis fin à cette illusion : le quinze de la Rose a gagné (14-9) après avoir été mené jusqu’à six minutes de la fin. L’histoire est finie. Il y aura un match pour la troisième place, vendredi ; aujourd’hui, on s’en moque un peu. Seule la victoire est belle, surtout lorsqu’elle est acquise contre nos étranges voisins. Cette défaite est d’autant plus douloureuse qu’elle est apparue inéluctable après que Sébastien Chabal s’en vint échouer à moins de trois mètres de la ligne anglaise au terme d’une action qui aurait pu plier la rencontre… Voilà qui résume parfaitement l’aventure des Bleus dans cette Coupe du monde. Les funambules finissent toujours par tomber. Les hommes de Bernard Laporte ont transformé, d’entrée, en marathon de la douleur ce qui devait être un sprint glorieux. Ils ont sûrement laissé beaucoup de forces – physique et mentale – dans la succession d’épreuves qu’ils se sont imposées après leur départ catastrophique devant l’Argentine. Face à l’Angleterre, ce modèle non pas de jeu mais de rigueur, d’abnégation et de certitudes, dont elle cherche à s’inspirer, la France n’aura finalement pas pu rivaliser. Peut-être n’avait-elle pas besoin de puiser son inspiration ailleurs que dans ses propres racines. C’est finalement la grande leçon de la rencontre d’hier : les Anglais ont vaincu parce qu’ils n’ont jamais renoncé à être anglais. Tellement anglais. MICHEL DALLONI STADE DE FRANCE. – Toute la détresse et la déception des joueurs français se lisaient, hier soir au coup de sifflet final, sur le visage de Sébastien Chabal, ici entouré de Julien Bonnaire, Jérôme Thion et Lionel Nallet (de gauche à droite). Les Bleus disputeront, vendredi, le match pour la troisième place contre le perdant de l’autre demi-finale, Afrique du Sud-Argentine qui se déroule ce soir (21 heures). (Photo Pierre Lahalle) L’ÉQUIPE dimanche, lundi : ALLEMAGNE, 2,20 ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,5 ; AUTRICHE, 2,3 ; BELGIQUE, 1,6 ; ESPAGNE, 2,1 ; GRÈCE, 2,2 ; ITALIE, 1,9 ; LUXEMBOURG, 1,6 ; PAYS-BAS, 2 ; PORTUGAL CONT., 2 . Bleu Rouge Noir Jaune 2 Bleu Rouge Noir Jaune RUGBY COUPE DU MONDE (demi-finales) – ANGLETERRE - FRANCE : 14-9 DE LONDRES À PARIS, En Angleterre et dans toute la France comme dans les deux capitales, des centaines de milliers de supporters ont encouragé, MOBILISATION GÉNÉRALE. C’était le mot d’ordre de chaque côté de la Manche pour les supporters de rugby à l’occasion de cette bouillante demifinale, Angleterre-France. La revanche de la Coupe du monde 2003. Une ultime explication entre les deux grandes équipes de l’hémisphère Nord poussées par leur rêve de finale. Dans de très nombreuses villes de France, les gens se sont retrouvés par milliers pour assister, sur des places ou dans des stades, à la retransmission du match sur grand écran. À Rennes, Marseille, Toulouse, Auxerre, Nancy, Bourges ou les Sablesd’Olonne, tout le monde voulait être de la fête. Pour suivre l’événement, nous avons choisi d’être avec les Français installés à Londres et les supporters anglais regroupés à Paris pour encourager les coéquipiers de Jonny Wilkinson. Chaque camp a vécu avec passion sa soirée. Et même entre Calais et Douvres, sur un ferry reliant les deux pays, on a voulu suivre le match. Ambiance. s on Code 77-77 s Jusqu’au 31/10/2007 Elle ...Comme la découpe du coupon ci-contre par exemple ! *OFFRE NON CUMULABLE, valable dans les magasins participant sur remise de ce coupon (+1,60 par Pan Pizza). A préciser lors de votre commande. Zone de livraison limitée, renseignements auprès de votre magasin. PAGE 2 vou soit 21 euros les 3 pizzas s. CE SOIR, ON VA ASSISTER À DES ACTIONS MAGNIFIQUES... ur Pour l‛achat de 3 pizzas 2 personnes* & 7 MÊME EN LIVRAISON 7/7 la pizza LONDRES. – 22 h 38 (heure française). Au London’s Millennium Dome, les supporters français ont fini de rêver. Jonny Wilkinson vient d’ajuster un drop du gauche. L’Angleterre mène désormais 14-9 et ne sera plus rejointe. Derrière les Français catastrophés, les fans du quinze de la Rose lèvent leur bière en signe de victoire. Le début d’une très longue nuit. (Photo Tom Hevezi/L’Équipe) t faites po Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. www. mangerbouger.fr DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge LONDRES. – 21 h 53 (heure française). Les deux équipes sont revenues sur le terrain après la pause et la France ne possède toujours que 1 point d’avance sur son adversaire (6-5). À l’Institut français de Londres, les supporters tricolores regroupés y croient encore et la deuxième mi-temps s’annonce très longue. (Photo Alan Crowhurst/L’Équipe) Bleu Rouge LONDRES. – 21 h 02 (heure française). Josh Lewsey inscrit l’essai anglais. Le seul de la partie. L’Angleterre mène 5-0. Au restaurant « Le bouchon bordelais », dans la capitale anglaise, les supporters français déchantent d’entrée. (Photo Alan Crowhurst/ L’Équipe) Jaune Bleu Jaune SWINDON. – 21 h 29 (heure française). La France mène 6-5 quand Jonny Wilkinson s’apprête à tenter une pénalité. Chez les Reverse, une famille française installée à Swindon, à l’ouest de Londres, Charlotte, Zachary, Juliette et Jean-Philippe (de gauche à droite) retiennent leur souffle. Mais le buteur anglais échouera. (Photo Philipp Brown/ L’Équipe) Noir Noir ENTRE CALAIS ET DOUVRES. – 22 h 34 (heure française). Au beau milieu de la Manche, entre Calais et Douvres, le personnel français du ferry hurle son désespoir. Après un plaquage haut de Dimitri Szarzewski sur Robinson, l’arbitre vient de siffler une pénalité à 25 mètres face aux poteaux. Une formalité pour Jonny Wilkinson qui redonne l’avantage à l’Angleterre (11-9). Les Bleus ne reviendront plus. (Photo Sylvain Lefevre/L’Équipe) 3 Bleu Rouge Noir Jaune RUGBY COUPE DU MONDE (demi-finales) – ANGLETERRE - FRANCE : 14-9 ILS ONT TOUS VIBRÉ hier soir, leur équipe nationale. Un long suspense de quatre-vingt-deux minutes qui a souri en fin de match aux Anglais. PARIS. – Près de 70 000 personnes étaient réunies hier soir sur la grande pelouse du Champsde-Mars, à Paris, au pied de la tour Eiffel, pour regarder la demi-finale sur un écran géant. Britanniques et Français ont tour à tour vibré mais, à la fin, ce sont les sujets de Sa Majesté qui ont fait la fête. (Photo Patrick Boutroux) DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 PAGE 3 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge « RTL en direct de L’Équipe » Bleu Rouge Ce soir, 19h30 >> 20h00 Jaune Bleu Jaune SCEAUX. – 21 h 2. Josh Lewsey a profité de l’hésitation de Damien Traille pour marquer. À Sceaux, dans la banlieue sud de Paris, chez les Morris, une famille britannique, c’est l’explosion de joie. Le match vient à peine de débuter et on rêve déjà de la finale. (Photo Patrick Boutroux) PARIS. – 22 heures. La défense française est prise au hors-jeu. Jonny Wilkinson va transformer la pénalité accordée et ramener le score à 8-9. Dans le pub britannique « Frog and Rosbiff », au cœur du quartier des Halles, à Paris, on ne doute pas un instant des chances du quinze de la Rose. (Photo Thierry Gromik /L’Équipe) Noir Noir PARIS. – 20 h57. Dans un salon de l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris, le personnel a été convié à assister au match devant un grand écran. Toute la salle reprend en chœur le « God Save the Queen ». Deux heures plus tard, on chantera encore pour la victoire finale. (Photo Thierry Gromik/L’Équipe) 4 FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) Bleu Rouge Noir Jaune ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6 Atterrissage en douceur Les Bleus ont décroché une large victoire (0-6) en descendant de l’avion. Mais le voyage vers la qualification est encore long. prendre que quatre si l’Italie perd en Écosse. Indispensable préalable à ces hypothèses : battre la Lituanie à Nantes, mercredi soir, au stade de la Beaujoire. Hier après-midi, par hasard ou par habitude, les Bleus ont encore marqué un but en position de hors-jeu, comme celui de Giuly il y a trois ans au même endroit (0-2), car Anelka était un mètre devant Ribéry quand il a repris le centre du joueur du Bayern (7e). Une minute plus tard, Henry a marqué un deuxième but qui était son 41e en équipe de France. Il l’a célébré sans ostentation, avec une économie de joie s’accordant à son tempérament et au cadre de l’événement, un stade quasi désert enchâssé entre trois collines à moutons. C’est l’autre événement de ce voyage, en dehors, justement, de ce voyage : Thierry Henry a rejoint Michel Platini au sommet des buteurs de l’histoire de l’équipe de France. Il va bientôt le dépasser, sans doute, et sera seul sur la première ligne. Mais en attendant ce moment, mercredi, dans un mois ou l’année prochaine, la ligne est jolie. Il y a plus de suspense dans les airs que sur terre : arrivée au dernier moment aux îles Féroé, l’équipe de France a remporté la victoire qu’il fallait (0-6). Avec un doublé de Benzema et avec, surtout, le 41e but en bleu de Thierry Henry, qui a rejoint Platini. Mais pour se qualifier, il faudra très probablement gagner en Ukraine, éliminée après sa défaite en Écosse (1-3), hier. THORSHAVN – (FER) de notre envoyé spécial Benzema - Ben Arfa, la jeunesse s’amuse Saagnaa 5 Thur huram ram Toulalan Toma n Tomasse CC. Jaaccobsen cobssen Annelkaa cappp.,, 55,55 55,,5 33,55 4 ,55 R. Jac Jaco cobsenn 5,5 cob Mikkk kkkels kelssen Laaandre ndreeau au 4 Ribéry ry Maakeleelle caap ca ap., pp.,., 3,5 35 5 4 4,5 7 Holst olst Olssen Heenry He ennry Benja jam mins m i sen 3 4 Abbid bidal dal Rothhen Rothen 66,5 ,5 4 4,55 7 S.. Samuels Sam sen Évra 3 J. R. J. R Jacobsen Jacobb 6 3 Remplacements. – 45e : Olsen par MIDJORD (note : 3,5) ; 76e : Thomassen par JESPERSEN ; 84e : S. Samuelsen par FLOTUM. Non utilisés : Torgard (g.), O. Hansen, H. Jacobsen, H. Samuelsen. Entraîneur : J.M. Olsen. Remplacements. – 45e : Anelka par BENZEMA (note : 7,5) ; 63e : Ribéry par BEN ARFA ; 72e : Makelele par La. DIARRA. Non utilisés : Frey (g.), Mexès, Gallas, Govou. Entraîneur : R. Domenech. LES BUTS 0-1 : ANELKA (7e, passe de Ribéry). – Ribéry déborde côté gauche et dribble J. Jacobsen dans la surface. Il centre pour Anelka, esseulé, en position de hors-jeu, qui n’a plus qu’à déposer le ballon de l’intérieur du pied gauche dans le but. 0-2 : HENRY (8e). – Récupération de Makelele dans le rond central qui transmet à Ribéry. L’ancien Marseillais perfore l’axe féroïen avant de décaler Henry. Le Barcelonais crochète C. Jacobsen et enroule une frappe du droit qui finit sa course dans le petit filet de Mikkelsen. 0-3 : BENZEMA (49e, passe de Ribéry). – Sur un coup franc tiré côté gauche, Ribéry trouve la tête de Benzema au premier poteau qui devance la sortie de Mikkelsen. 0-4 : ROTHEN (65e). – Coup franc à vingt-cinq mètres côté droit à la suite d’une faute de Thomassen sur Ben Arfa. Rothen enveloppe une frappe du pied gauche qui termine dans la lucarne gauche. 0-5 : BENZEMA (79e, passe de Henry). – Évra déborde côté gauche et centre vers Henry, devancé par Benjaminsen. Le mauvais dégagement du défenseur permet à Henry de centrer vers Benzema seul au second poteau qui marque de l’intérieur du pied droit. 0-6 : BEN ARFA (90e + 3, passe de Henry). – Henry s’engage dans l’axe de la défense et centre pour Benzema. Ce dernier laisse filer pour Ben Arfa qui reprend de l’intérieur du pied gauche. AUCUN CARTON ILS ONT DIT Matthew Fox, Evra : « C’était un traquenard » Tout sur la peau des hommes sur www.lorealmen.fr acteur « Franchement, c’était un traquenard. Aucun joueur n’avait déjà vécu une expérience comme ça. C’est pour ça que je considère cette victoire comme un exploit, même si on a fait notre boulot. Tout était réuni pour qu’on perde. On a fait douze heures d’avion, on est arrivés deux heures avant le match, mais Lilian nous a dit qu’il ne fallait surtout pas que l’on cherche des excuses. Il y a eu beaucoup de professionnalisme cet après-midi. Quand on est arrivés pour l’atterrissage, j’ai vraiment eu peur. J’ai regardé à travers le hublot et j’ai cru que l’aile de l’avion allait toucher le sol. Mais voilà, c’est bien, on s’était dit qu’il ne fallait surtout pas avoir vécu tout ça et ne pas gagner. » – S. Ta. HYDRA ENERGETIC Soin hydratant anti-fatigue quotidien Chaque jour, luttez contre les 5 signes de fatigue masculins. Nicolas ANELKA : « Le plus important était de marquer très vite, c’est ce qui nous a permis de débloquer le match. Suis-je en position de hors-jeu quand je marque ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que l’arbitre a indiqué qu’il y avait but, donc il y avait but. On était confiants avant ce match car on savait qu’on n’allait quand même pas affronter une grosse équipe. Dès notre deuxième but, on savait que c’était bon. Ils ont ensuite été obligés de sortir et on a pu inscrire encore plus de buts. » – J. T. Apparition des cernes Traits tirés Mickaël LANDREAU : « Il faudra rapidement récupérer car il y aura sûrement un contrecoup. C’est le deuxième match qui est souvent le plus difficile. » Teint terne Perte de tonus Bacary SAGNA : « C’est la première fois que je joue quatrevingt-dix minutes avec les Bleus, et ça ne s’est pas trop mal passé dans l’ensemble je pense. Tutu (Thuram), derrière, donne beaucoup de conseils pendant le match, c’est rassurant. Même si, parfois, il m’a rappelé à l’ordre (il sourit). Après neuf heures de vol, c’est vrai qu’on était un peu patraques en début de journée. En revanche, on a toujours été convaincus que le match se jouerait aujourd’hui (hier). » – D. D. Tiraillements L’ORÉAL - SA au capital de 125.225.382 Euros - RCS Paris 632 012 100 L’AVENIR DE VOTRE PEAU EST ENTRE VOS MAINS, VOUS LE VALEZ BIEN PAGE 4 12 Tirs 22 1 Tirs cadrés 9 11 Tirs non cadrés 10 76 % Passes réussies 89 % Dribbles réussis 46 % 54 % 37 % Temps chez l’adversaire 63 % Corners 2 4 avec Hier Îles Féroé - France 0-6 Écosse - Ukraine 3-1 Italie - Géorgie 2-0 Classement 1 Écosse 2 Italie 3 France 4 Ukraine 5 Lituanie 6 Géorgie 7 Îles Féroé Points 24 23 22 13 10 7 0 Joués Gagnés 10 10 10 9 9 10 10 8 7 7 4 3 2 0 Nuls Perdus Buts pour Buts contre Différence 0 2 1 1 1 1 0 2 1 2 4 5 7 10 20 17 21 11 7 14 3 8 7 3 12 11 17 35 + 12 + 10 + 18 —1 —4 —3 — 32 Les deux premiers sont qualifiés pour l’Euro 2008 (du 7 au 29 juin) en Autriche et en Suisse (qualifiés d’office comme pays organisateurs). Déjà joués 16 août 2006 : Îles Féroé - Géorgie, 0-6. 2 septembre : Géorgie - France, 0-3 ; Italie - Lituanie, 1-1 ; Écosse - Îles Féroé, 6-0. 6 septembre : France - Italie, 3-1 ; Ukraine - Géorgie, 3-2 ; Lituanie - Écosse, 1-2. 7 octobre : Écosse - France, 1-0 ; Italie - Ukraine, 2-0 ; Îles Féroé - Lituanie, 0-1. 11 octobre : France - Îles Féroé, 5-0 ; Ukraine - Écosse, 2-0 ; Géorgie - Italie, 1-3. 24 mars 2007 : Lituanie - France, 0-1 ; Écosse - Géorgie, 2-1 ; Îles Féroé - Ukraine, 0-2. 28 mars : Ukraine - Lituanie, 1-0 ; Italie - Écosse, 2-0 ; Géorgie - Îles Féroé, 3-1. 2 juin : France - Ukraine, 2-0 ; Îles Féroé - Italie, 1-2 ; Lituanie - Géorgie, 1-0. 6 juin : France - Géorgie, 1-0 ; Lituanie - Italie, 0-2 ; Îles Féroé - Écosse, 0-2. 8 septembre : Italie - France, 0-0 ; Écosse - Lituanie, 3-1 ; Géorgie - Ukraine, 1-1. 12 septembre : France - Écosse, 0-1 ; Ukraine - Italie, 1-2 ; Lituanie - Îles Féroé, 2-1. Restent à jouer 17 octobre : France - Lituanie ; Géorgie - Écosse ; Ukraine - Îles Féroé. 17 novembre : Lituanie - Ukraine ; Écosse - Italie. 21 novembre : Ukraine - France ; Italie - Îles Féroé ; Géorgie - Lituanie. Matches amicaux des Bleus 16 novembre : France - Maroc (au Stade de France) 6 février 2008 : Espagne - France (sans doute à Séville) 26 mars : France - Angleterre (au Stade de France) Date à fixer : France - Roumanie RÈGLEMENT Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour l’Euro, du 7 au 29 juin 2008 en Autriche et en Suisse (qualifiés d’office comme pays organisateurs).À l’issue des matches de qualification, en cas d’égalité de points entre deux ou plusieurs équipes d’un groupe, les critères suivants seront appliqués pour déterminer le classement : 1. nombre de points obtenus dans les rencontres directes ; 2. différence de buts lors des rencontres directes ; 3. buts marqués dans les rencontres directes ; 4. buts marqués à l’extérieur lors des rencontres directes. Si, après l’application des critères 1 à 4 à plusieurs équipes, deux ou plus sont toujours à égalité, les critères 1 à 4 seront à nouveau appliqués pour déterminer leur classement. Si cette procédure ne permet toujours pas de les différencier, les critères suivants seront appliqués : 1. meilleure différence de buts générale ; 2. meilleure attaque générale ; 3. meilleure attaque générale à l’extérieur ; 4. fair-play ; 5. tirage au sort. Jérôme ROTHEN : « C’était très important de prendre les trois points pour continuer à croire à la qualification à l’Euro 2008. J’ai trouvé qu’on avait réalisé une bonne entame de match à l’image de nos deux premiers buts. C’est toujours un plaisir de jouer comme ça. Moi, j’ai eu la chance de marquer, c’est une belle émotion. Mais ça ne reste que les îles Féroé, il ne faut pas s’enflammer. L’équipe a simplement fait ce qu’il fallait. Mercredi, face à la Lituanie,ce ne sera pas le même genre de match. » – D. D. Hatem BEN ARFA : « Jouer était déjà très important pour moi, et marquer est un cadeau. J’ai vécu l’instant présent. Et puis ce but à la dernière minute... Thierry Henry m’a félicité, il m’a dit que c’était bien. » – R. Te. Jogvan MARTIN OLSEN (sélectionneur des îles Féroé) : « Je suis déçu, vraiment très déçu, car mon équipe n’a pas fourni tous les efforts qu’elle aurait dû. Bien sûr, nous avons essayé de jouer au début du match, nous avons essayé d’attaquer, mais après le premier but, nous avons trop vite baissé les bras. Ce but était hors jeu ? Je ne sais pas et peu importe. » – D. D. LA FRANCE QUALIFIÉE SI… – Elle gagne ses deux derniers matches. – Elle gagne un match et fait un nul alors que l’Italie gagne un matchet perd l’autre. – Elle prend 1 point et que l’Italie perd ses deux matches. L’ÉCOSSE QUALIFIÉE SI… – Elle bat l’Italie. – Elle bat la Géorgie et ne perd pas contre l’Italie. – Elle bat la Géorgie et que la France ne gagne qu’un de ses deux matches. – Elle fait deux fois match nul et que la France ne gagne qu’un match. L’ITALIE QUALIFIÉE SI… – Elle bat l’Écosse et ne perd pas contre les îles Féroé. – Elle fait deux matches nuls et que l’Écosse ne gagne pas contre la Géorgie. – La France perd ses deux matches. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Temps frais et venteux. Pelouse en mauvais état. 2 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Rossi (SAN). Eltttor 4 31 % Possession du ballon 69 % Groupe B E. Hanse H en 6 Îles Féroé 0 6 France Bleu Rouge Jaune ILES FÉROÉ - FRANCE : 0-6 (0-2) CHANGEMENT D’ARBITRE. – L’arbitre turc M. Dereli, prévu pour diriger Féroé-France, est resté bloqué à Copenhague hier et n’a pu arriver à temps à Thorshavn. Aussi est-ce l’arbitre de Saint-Marin M. Rossi qui l’a remplacé. Celui-ci avait été désigné pour arbitrer la rencontre Espoirs Féroé-Azerbaïdjan, prévue hier en fin de matinée et qui, à cause de cela, a été repoussée à aujourd’hui. Jaune THORSHAVN. – En ce moment, Karim Benzema, meilleur buteur de L 1, est irrésistible. L’attaquant lyonnais a d’abord définitivement plié la rencontre aux îles Féroé (6-0) en inscrivant de la tête (notre photo), à l’entame de la deuxième période, le troisième but des Bleus. Avant de porter à trois réalisations son total international en fin de rencontre. (Photo Jérôme Prévost) Avoir marqué aussi vite deux buts dans ce match-là, alors que les cinq premières minutes avaient été incertaines, a rendu la suite du programme un peu morne d’abord, plus facile et vivante ensuite. Cela n’a pas tellement d’importance. Il n’y a ni de note technique ni de note artistique dans ces matches qu’il faut seulement gagner. Et pas de note tactique ? Un peu, quand même. Raymond Domenech a aligné un milieu en losange, avec un très remuant Ribéry à la pointe de ce losange, derrière le duo AnelkaHenry, et avec deux latéraux situés plus haut que Makelele. Au moins, les Bleus ont-ils traversé l’après-midi et le terrain avec l’ébauche d’une idée. Ils ont su ne pas en dévier, en seconde période, à l’heure des changements. Quatre joueurs de Ligue 1 ont marqué. Parallèlement au magnifique coup franc direct de Rothen (65e), la jeunesse lyonnaise a marqué des points et trois buts. À dix-neuf ans, une litanie que l’on va VINCENT DULUC Noir Bleu Noir UN FOOTBALLEUR de haut niveau n’a donc pas besoin d’être en fin de carrière pour avoir envie de se poser. Arrivés aux îles Féroé vingt-sept heures après avoir quitté Clairefontaine, les Bleus ont vu s’éteindre leurs impatiences au moment même où ils n’espéraient plus transpercer le brouillard. Deux heures et demie seulement après leur arrivée à Thorshavn, après que leur bus à grande vitesse a semblé jouer à saute-moutons entre les fjords sur le chemin de l’aéroport, les Français ont soigneusement tordu les Féroïens (0-6). Ce n’est pas que ce match-là ajoutera beaucoup à leur gloire, c’est juste qu’ils ont fait exactement ce qu’il fallait, dans des conditions que l’on avouera particulières, voire difficiles. Ils avaient neuf points à prendre pour se qualifier pour l’Euro 2008. Comme le ciel du Nord, le compte à rebours s’allège : plus que six. Sur le chemin de la Suisse et de l’Autriche, la journée d’hier a éliminé l’Ukraine, quart-finaliste de la dernière Coupe du monde. Le groupe B n’est plus qu’un match à trois, qui fera deux heureux et un désespéré. Avec six points dans les deux derniers matches, la France serait qualifiée dans tous les cas de figure. Elle aurait le droit de n’en encore répéter deux mois, Karim Benzema, entré à la mi-temps, a inscrit son premier doublé en équipe de France, d’une tête au premier poteau (il avait dû suivre la séance de vidéo après France-Écosse (0-1)…) et d’un but de rôdeur. À vingt ans, Hatem Ben Arfa a marqué dès sa première sélection, tout au bout du temps additionnel, alors que l’arbitre de San Marin avait laissé filer l’idée d’un penalty sur Benzema. Au moment même où Thierry Henry rejoint Platini, Karim Benzema fait doucement grimper son jeune compteur. Il n’a encore jamais été titulaire en équipe de France, il n’est apparu que cinq fois en seconde période, et il a déjà inscrit trois buts. Le fait même que certains Bleus aient de l’avenir n’est pas une nouveauté. Mais ces perspectives individuelles à horizons divers s’effacent devant l’avenir immédiat et la nécessité absolue d’une qualification pour l’Euro. Car les Bleus ne sont pas encore au bout du voyage. Ils ont encore six points et un avion à prendre, ce matin. Bleu Rouge Noir Jaune puis 33€/mois pour un engagement de 24 mois Offre valable jusqu’au 13 novembre 2007 dans la limite de 30 000 souscriptions. Appels métropolitains illimités : 3 heures max par appel. Engagement de 12 mois minimum. 37€/mois pour un engagement de 12 mois. Ajustement sur le forfait souscrit + facturation des minutes au-delà ou sur les forfaits supérieurs (3h à 40€/45€, 4h à 48€/54€, 6h à 64€/72€ - Prix pour un engagement de 24 mois/12 mois). (1) Appels métropolitains 7j/7 - 24h/24. Conditions en magasin. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 PAGE 5 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge 16,50€/MOIS PENDANT 2 MOIS Bleu Rouge du lundi au vendredi entre 8h et 20h et tout le week-end Jaune Bleu Jaune 2H AJUSTABLES AUTOMATIQUEMENT(1) + APPELS ILLIMITÉS VERS TOUS LES FIXES Noir Noir SFR - S.A. au capital de 1 343 454 771,15 € - RCS Paris 403 106 537 - Photos © Corbis. 5 6 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) – ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6 1 2 3 4 Le premier but en bleu de Thierry Henry coïncide avec son premier match de Coupe du monde, en ouverture du Mondial français de 1998 face à l’Afrique du Sud (3-0) (photo no1). À maintes reprises, il a su se montrer décisif, comme en finale de Coupe des Confédérations 2003 face au Cameroun (1-0, b.e.o.) (photo no2), ou à Dublin (1-0) lors des qualifications pour la Coupe du monde en Allemagne (photo no3). Enfin, sur passe de Zidane, face au Brésil (1-0), Henry est devenu le deuxième marqueur tricolore de l’histoire en phase finale de Coupe du monde, avec 6 réalisations, loin derrière Fontaine (13) (photo no4). (Photos Presse Sports, Patrick Boutroux, Richard Martin et Panoramic) Henry parmi les géants En égalant le record de buts de Platini chez les Bleus (41), l’avant-centre du Barça s’est rapproché du Panthéon du football français. SES 41 BUTS EN BLEU THORSHAVN. – 8e minute de Féroé-France (0-6) hier. Après avoir embarqué Christian Jacobsen (no 10) sur la droite de son propre but, Thierry Henry (no 12) est revenu sur son pied d’appui gauche au moyen d’un crochet. Pour son 41e but en bleu, pouvait-il réussir autre chose que sa « spéciale », à savoir un ballon enroulé du plat du pied droit au milieu d’une forêt de joueurs que le gardien Jakup Mikkelsen verra débouler au dernier moment ? (Photo L’Équipe) Un buteur de grands espaces AU CATALOGUE des grands buteurs de l’équipe de France, Thierry Henry représente un type particulier. L’ailier des débuts, aux allures félines de sprinteur longiligne, a conservé de ce temps-là le goût des grands espaces où sa vitesse le propulse dans ses appels profonds. Cette exceptionnelle qualité athlétique s’accompagne d’une technique du dribble qui lui ouvre les angles de tir, à l’instant du geste terminal où son sprint peut se rompre brutalement pour le faire entrer par une porte étroite. Avec un joueur pareil, la qualité de la coordination avec le passeur est essentielle, pour une passe dans l’espace qu’il sollicite à l’extrême limite du horsjeu, pour un centre ou une transversale qui va l’atteindre à l’opposé et dans le dos de la défense adverse. Au Panthéon des buteurs tricolores, ses compagnons sont d’une autre nature. Il y a les deux grands numéros 10 de l’histoire. Henry rejoint Platini en ayant moins recours aux coups de pied arrêtés que le nouveau président de l’UEFA. Henry a inscrit 37 de ses buts sur action de jeu, quand Platini, collectionneur légendaire de coups francs (15, dont 7 directs) n’en avait marqué que 22. Zidane a aussi accumulé les buts sur corners, sur penalties et coups francs, mais également beaucoup marqué en sortie de dribbles. D’autres joueurs au caractère hybride ont été de grands buteurs, comme Youri Djorkaeff, milieu de terrain aux grandes qualités de finisseur au flair reptilien, ou Sylvain Wiltord, joueur d’attaque pluridisciplinaire. On trouve également un duo d’attaquants aux atouts complémentaires, Papin et Cantona, celui-là explosif, celui-ci aérien. À eux deux, ils firent le bonheur de Platini sélectionneur. Il y a aussi le quatuor de la Suède 58 qui conjugua alors les qualités très modernes de Fontaine, le talent de fixateur de Kopa, le punch de Piantoni, la percussion de Vincent. Parmi les quinze premiers figurent deux joueurs d’avant-guerre, deux homonymes (Nicolas) sans lien de parenté mais appartenant à un type d’attaquants de l’époque qui préféraient déjà le jeu dans les pieds aux combats des forts des épaules et de la tête. Enfin, au troisième rang de ce joli classement, voici David Trezeguet, le faux frère de Henry, débutant monégasque comme lui, avec lui champion d’Europe juniors, une année (1997) où Gérard Houllier, sélectionneur de cette équipe-là, pouvaitcompter sur un extraordinaire trio Henry-Trezeguet-Anelka qui lui posait déjà un sacré dilemme : était-on plus efficace en les alignant tous les trois ou en sacrifiant l’un d’eux ? Avec Trezeguet, il ne faut jamais oublier son lieu de naissance, l’Argentine. Il a en lui la culture des grands attaquants de pointe de Buenos Aires, fureteurs des surfaces, capables de se cacher et d’attendre, comme des chasseurs qu’ils sont, tireurs économes qui font leur miel d’une moitié d’occasion. Trezeguet est de cette race-là, exotique, que le football français a très rarement produite. Et dire que la question se pose toujours, dix ans après le temps des juniors, de l’intérêt d’associer le chasseur et le lévrier. DIDIER BRAUN « Encore une marche à franchir » THIERRY HENRY songe désormais à dépasser la barre des 41 réalisations. THORSHAVN – (FER) de notre envoyé spécial « QUE FAUT-IL retenir de cette victoire ? – Qu’on a pris trois points. En arrivant ici, on savait que ce serait difficile, on connaissait l’endroit et on a vu que d’autres équipes, comme l’Italie (2-1), avaient eu du mal. On a marqué très tôt le premier but et, contrairement à la dernière fois (2-0, en 2004), on a marqué très tôt le deuxième. Ça change. Après, le score final (6-0) ne restera pas dans les annales. – Vous aviez l’air frais et dispos ? – C’est peut-être ce qu’on a laissé paraître, mais on n’était pas dans les meilleures dispositions. On est arrivés trois heures avant le coup d’envoi. Il fallait rester sérieux et faire la différence d’entrée… – Avez-vous eu peur au moment de l’atterrissage aux îles Féroé ce midi (hier midi) ? – Je n’ai pas vu grand-chose. J’ai vu l’avion bouger, mais je ne me suis pas vraiment rendu compte. Des atterrissages difficiles, j’en ai connu quelques-uns. – Que ressentez-vous d’avoir inscrit ce 41e but en équipe de France ? – Dépasser un joueur comme Michel Platini, c’est extraordinaire. Pour l’instant, je l’égale. Il reste donc encore une marche à franchir. Pour moi, et pour le groupe aussi. On essaiera de faire ça bien contre la Lituanie. – Égaler le record de Michel Platini dans ce contexte a-t-il une autre saveur ? – Quel que soit le contexte, c’est un plaisir. On peut toujours dire : oui, les Féroé, c’est facile, mais leur dernier match a montré que c’était dur. Ce qui fait du bien, c’est de voir qu’on a des joueurs qui ont envie. Je pense à Karim (Benzema), qui marque à tous ses matches de Championnat. À Hatem (Ben Arfa), qui a marqué dès PAGE 6 sa première sélection, et à Jérôme (Rothen), que je connais depuis longtemps. – C’est important pour vous de battre des records ? – L’important, c’est la constance. Et il se trouve que quand tu es constant tu finis parfois par battre des records. C’est important d’être là souvent. – Ce 41e but, une frappe de l’intérieur du pied droit qui finit dans le petit filet vous ressemble, non ? – C’est quelque chose que j’aime bien. J’ai beaucoup travaillé pour mettre des buts comme celui-là. Au début de l’action, je fais semblant de partir sur le côté, puis je me remets sur mon pied droit et j’enroule ma frappe. Elle touche les fesses d’un joueur des Féroé. – Parmi vos 41 buts, quel est le plus important ? – Le premier a toujours un goût et une saveur particuliers. Surtout que le mien (*) j’ai attendu deux jours avant de savoir si on me l’accordait. C’est mon père qui me l’avait dit, alors que je sortais de l’entraînement. – Et le plus beau ? – Il y en a un, à la maison, contre l’Écosse (5-0, en 2002), j’étais en pivot. Celui contre le Danemark (3-0, en 2000), à l’Euro. Et puis, celui contre le Brésil (1-0, Coupe du monde 2006), pour le prestige de l’adversaire. Mais d’autres aussi. – Vos partenaires vous en ontils parlé après le match ? – Non, on a surtout parlé du match. Vous savez… le but le plus important, le plus beau, on parlera de tout ça quand j’aurais arrêté. Un beau but, c’est d’abord un but qui sert à quelque chose. » RÉGIS TESTELIN (*) Thierry Henry avait inscrit son premier but en bleu contre l’Afrique du Sud (3-0), lors de la Coupe du monde de 1998, alors que le ballon avait été touché par Pierre Issa, le défenseur sud-africain. 12 juin 1998 (4e sélection) : FranceAfrique du Sud, 3-0 (CM) (1 but, 90e+ 1, du droit). 18 juin 1998 (5e) : France - Arabie saoudite, 4-0 (CM) (2 buts, 36e, du gauche, passe de Lizarazu ; 77e, du droit, passe de Barthez). 29 mars 2000 (12e) : Écosse - France, 0-2 (1 but, 90e, du droit). 6 juin 2000 (16e) : Maroc - France, 1-5 (1 but, 27e, du droit, passe d’Anelka). 11 juin 2000 (17e) : France - Danemark, 3-0 (CEN) (1 but, 64e, du droit). 16 juin 2000 (18e) : France - République tchèque, 2-1 (CEN) (1 but, 7e, du droit). 28 juin 2000 (20e) : France - Portugal, 2-1 b.e.o. (CEN) (1 but, 51e du droit, passe d’Anelka). 24 mars 2001 (27e) : France - Japon, 5-0 (1 but, 14e, du droit, passe de Pires). 25 avril 2001 (29e) : France - Portugal, 4-0 (1 but, 34e, du droit, passe de Pires). 6 octobre 2001 (32e) : France - Algérie, 4-1 (1 but, 41e, du droit, passe de Trezeguet). 27 mars 2002 (34e) : France - Écosse, 5-0 (1 but, 32e, du droit, passe de Wiltord). 16 octobre 2002 (41e) : Malte - France, 0-4 (qualif. CEN) (2 buts, 26e, du droit, passe de Wiltord ; 36e, de la tête, passe de M. Silvestre). 29 mars 2003 (44e) : France - Malte, 6-0 (qualif. CEN) (2 buts, 39e, du droit, passe de Pedretti ; 54e, de la tête, passe de Wiltord). 30 avril 2003 (46e) : France - Égypte, 5-0 (2 buts, 25e, de la tête, passe de Sagnol ; 34e, du droit, passe de Pires). 18 juin 2003 (47e) : France - Colombie, 1-0 (CC) (1 but, 38e, du droit sur penalty). 22 juin 2003 (49e) : France - NouvelleZélande, 5-0 (CC) (1 but, 20e, de la tête, passe de Giuly). 26 juin 2003 (50e) : France - Turquie, 3-2 (CC) (1 but, 11e, du gauche, passe de Wiltord). 29 juin 2003 (51e) : France - Cameroun, 1-0, b.e.o. (CC) (1 but, 97e du droit, passe de Thuram). 6 septembre 2003 (53e) : France Chypre, 5-0 (qualif. CEN) (1 but, 60e du droit). 11 octobre 2003 (55e) : France - Israël, 3-0 (qualif. CEN) (1 but, 9e du droit, passe de Pires). 15 novembre 2003 (56e) : Allemagne France, 0-3 (1 but, 21e, de la tête, passe de Lizarazu). 21 juin 2004 (62e) : Suisse - France, 1-3 (CEN) (2 buts, 76e, du gauche passe de Saha ; 84e du droit). 13 octobre 2004 (68e) : Chypre - France, 0-2 (qualif. CM) (1 but, 72e du droit, passe de Dacourt). 17 août 2005 (71e) : France - Côte d’Ivoire,3-0 (1 but, 66e du droit, passe de Dhorasoo). 7 septembre 2005 (72e) : Eire - France, 0-1 (qualif. CM) (1 but, 68e, du droit, passe de Wiltord). 9 novembre 2005 (74e) : France - Costa Rica, 3-2 (1 but, 87e, du droit, passe de Rothen, sur corner). 31 mai 2006 (77e) : France - Danemark, 2-0 (1 but, 13e, du droit, passe de Saha). 7 juin 2006 (78e) : France - Chine, 3-1 (1 but, 90e+ 1, du droit). 18 juin 2006 (80e) : France - Corée du Sud, 1-1 (CM) (1 but, 9e, du gauche). 23 juin 2006 (81e) : Togo - France, 0-2 (CM) (1 but, 61e, du droit, passe de Vieira) 1er juillet 2006 (83e) : Brésil - France, 0-1 (1 but, 57e, du droit, passe de Zidane, sur coup franc). 6 septembre 2006 (88e) : France - Italie, 3-1 (qualif. CEN) (1 but, 17e, du droit). 11 octobre 2006 (90e) : France- îles Féroé, 5-0 (qualif. CEN) (1 but, 22e, du droit, passe de Sagnol). 15 novembre 2006 (91e) : France Grèce, 1-0 (1 but, 26e, du droit, passe de Sagnol). 22 août 2007 (93e) : Slovaquie - France, 0-1 (1 but, 39e, du droit, sur coup franc direct). 13 octobre 2007 (95e) : îles Féroé France, 0-6 (1 but, 8e, du droit). CM : phase finale de la Coupe du monde ; CEN : phase finale du Championnat d’Europe des nations ; qualif. CM : qualifications pour la Coupe du monde ; qualif. CEN : qualifications pour le Championnat d’Europe des nations ; CC : Coupe des Confédérations. SES PASSEURS 1. Wiltord, 5 passes. 2. Pires, 4 passes. 3. Sagnol, 3 passes. 4. Lizarazu, Saha, Anelka, 2 passes. 7. Barthez, Trezeguet, M. Silvestre, Pedretti, Giuly, Thuram, Rothen, Dacourt, Dhorasoo, Vieira, Zidane, 1 passe. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge VINCENT DULUC 1. Platini (72 sélections, 1976-1987), Henry (95 sélections, depuis 1997), 41 buts. 3. Trezeguet (70 sélections, depuis 1998), 34. 4. Zidane (108 sélections, 1994-2006), 31. 5. Fontaine (21 sélections, 1953-1960) et Papin (54 sélections, 1986-1995), 30. 7. Djorkaeff (82 sélections, 1993-2002), 28 8. Wiltord (92 sélections, depuis 1999), 26. 9. Vincent (46 sélections, 1953-1961), 22. 10. J. Nicolas (25 sélections, 1933-1938), 21. En gras, les joueurs en activité. Bleu Rouge Jusqu’à son glissement définitif au poste d’avant-centre, au cœur de la saison 1999-2000, à Arsenal, il était un joueur d’attaque qui marquait (3 buts au cours de ses 11 premières sélections, 19 buts en 92 matches de D 1 avec Monaco), mais on ne l’imaginait pas encore buteur compulsif, même si son bilan européen avec Monaco (8 buts en 19 matches) dessinait une présence rare dans les grands matches pour un aussi jeune talent. Sa grande force, ce pied droit très ouvert enroulant les ballons devant le gardien dans ses duels de surface, apparaissait parfois comme une faiblesse en l’absence d’alternative. Mais tout en perfectionnant sa « spéciale », dont l’efficacité rappelait que Garrincha avait vécu sur le même dribble tout au long de sa carrière, il aura su rapidement élargir le spectre de son modus operandi. Coups francs, frappes lointaines, il aura juste eu du mal à rendre son jeu de tête menaçant et régulier. Sa dimension de leader, tout au long de son histoire bleue, est un peu plus difficile à appréhender. Platini fut un leader instantané, réclamant le ballon à Henri Michel pour son premier coup franc en bleu lors de sa première sélection contre la Tchécoslovaquie (2-2, le 27 mars 1976). Thierry Henry, lui, aura été un personnage en sélection, mais d’un autre LE TOP 10 DES BUTEURS EN BLEU Jaune Bleu Jaune Décisif en phases finales type ; on ne l’a jamais vraiment imaginé drapé de son autorité et de son charisme dans une statue de commandeur, comme s’il fallait jouer moins près du but et de ses statistiques pour fédérer tout à fait. Et la question du leader, au bout de dix ans de vie en sélection, pose fatalement la question de sa relation avec Zidane, et de son mystère. Il aura manqué une complicité naturelle au respect de leur relation humaine. Il aura manqué beaucoup de ballons à la réussite de la relation technique. Henry fut passeur pour Zidane, Zidane offrit des balles de but à Henry, mais il aura fallu attendre France-Brésil (1-0, en quarts de finale de la Coupe du monde 2006) et un coup franc de Zidane pour qu’Henry marque sur une passe décisive du maître, pendant que Roberto Carlos laçait ses chaussures. Comme Zidane, et mieux que Platini, Henry aura laissé une trace profonde en phase finale. Il émarge à la génération dorée qui aura disputé deux finales de Coupe du monde et remporté un Euro en l’espace de huit ans. Comme Zidane, il aura étendu la contagion de ses exploits comme de ses difficultés, selon une influence qui ne s’est pas démentie dans le temps. Elle fut plus souvent positive. En 1998, jusqu’à la finale, ce qui n’est pas rien et fait une énorme différence, il avait été plus performant que Zidane, inscrivant trois buts ainsi qu’un tir au but important, face à l’Italie en quarts. En 2000, il avait plané sur le Championnat d’Europe. En 2006, trois buts décisifs et un penalty arraché en demi-finales auront amené les Bleus à Berlin. Cette influence fut parfois négative. Lorsque Thierry Henry se blesse juste avant le Mondial 2002, et que l’impuissance le pousse à l’expulsion, les Bleus rentrent à la maison, comme à l’Euro 2004, qui le laisse en situation d’échec personnel en dépit d’un doublé contre la Suisse (3-1). Comme Platini, et bien plus que Zidane, épargné au-delà de l’Euro 96, Henry aura parfois slalomé entre les critiques. Elles n’auront pas toutes porté sur son jeu. Il promène le paradoxe d’une passion pour le football sans équivalent dans la région des millionnaires du foot, et le reproche d’une arrogance à l’instant de considérer ses buts. Avec ce record prestigieux, et la constance qui lui a valu d’être élu cinq fois meilleur joueur français de l’année par France Football, un autre record, la place de Thierry Henry au panthéon du football français ne va pas beaucoup l’éloigner du sommet. Platini et Zidane sont devant. On allait dire « bien sûr », et l’on va ajouter « pour l’instant », puisque Henry a trente ans. Mais la question s’invite naturellement dans le débat : Thierry Henry, meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, n’est-il pas, déjà, le troisième joueur français de l’histoire, même sans jamais avoir reçu le Ballon d’Or de Kopa ou de Jean-Pierre Papin ? Le débat est difficile à trancher. C’est l’avantage des records : même s’ils ne disent pas tout, les chiffres départagent. Noir Noir EN 1977, MICHEL PLATINI était international depuis un an. C’était l’année de la naissance de David Trezeguet, à Rouen, et de Thierry Henry, aux Ulis. Est-ce le hasard ou l’émulation qui fait les générations spontanées ? Trente ans plus tard, les deux hommes l’ont délesté de ses records de meilleur buteur étranger de la Juventus et de meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France. Et Henry, à trente ans, a encore l’âge d’agrandir son territoire et d’intimider les générations futures. La marque que vient d’atteindre Thierry Henry, au bout de sa quatrevingt-quinzième sélection, était certes plus envisageable, par exemple, que les treize buts de Just Fontaine dans une phase finale de Coupe du monde, mais elle ne l’était pas forcément pour lui, en regard de son profil initial, puisque des buteurs comme Papin ou Djorkaeff n’avaient pu que s’en approcher. Et puis, comme Platini, Henry ne se résumera jamais à ses buts. Platini était meneur et buteur. Henry aura été joueur et buteur, ne s’écartant jamais de ses devoirs ni de ses qualités pour se consacrer à l’art égoïste de finir le travail des autres. Ses premières sélections avaient affiché l’évidence de son talent et l’incertitude de sa position. Sa vitesse et ses dribbles n’avaient pas d’équivalent dans l’équipe de France championne du monde en 1998. À vingt ans, il lui donna des jambes tout au long de la compétition, participant à tous les matches sauf à la finale, parce que Marcel Desailly avait été expulsé, peut-être, parce qu’Aimé Jacquet voulait offrir une apothéose à Christophe Dugarry, sûrement. 7 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) – ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6 Et l’avion apparut… Les Bleus ont atterri aux Féroé à trois heures et demie du coup d’envoi. Après le match, nouvel imprévu : ils ont passé la nuit sur place. THORSHAVN – de notre envoyé spécial LES BLEUS ont finalement dormi aux îles Féroé, hier soir. Pas la nuit qu’ils avaient prévu d’y passer. Vendredi soir, ils étaient à Bergen, en Norvège, au lieu d’être à Thorshavn, capitale des îles Féroé, et hier ils se sont couchés à Thorshavn au lieu de retrouver leur chambre de Clairefontaine. On arrive difficilement sur cet archipel. On n’en part pas facilement non plus. Quelques minutes après la victoire des Bleus, les joueurs se livraient à un décrassage improvisé sur le terrain du Torsvollur Stadium. Dirigeants et staff avaient alors compris qu’un retour nocturne au pays serait impossible. À cause du brouillard et du vent contraire, à cause d’un pilote trop sollicité en peu de temps, à cause d’un avion trop chargé pour un vol de nuit car six personnes de plus qu’à l’aller devaient y embarquer pour regagner Paris. L’avion, en outre, aurait dû effectuer une escale à Aberdeen, en Écosse, sans certitude, ensuite, de pouvoir redécoller pour la France… Un risque jugé trop lourd, après l’interminable périple vécu par les Bleus pour arriver à poser un crampon sur ces îles perdues. Ils décolleront ce matin à 10 heures. Si le ciel le veut… Si le ciel n’est pas le même qu’hier matin, lorsqu’il laissait encore libre cours aux caprices du brouillard. Deux fois, vendredi, le pilote danois de la compagnie suédoise SCW avait dû renoncer à se poser sur l’étroite piste de l’aéroport de Vagar. Envisagée la veille, la solution du ferry au départ d’Aberdeen a été abandonnée. Les responsables français ont préféré privilégier l’avion, après une nuit à l’hôtel Scandic, à Bergen. « On a pu avoir neuf bonnes heures de sommeil, racontera Bacary Sagna. Au réveil, on était un peu patraques quand même. Après, c’est dans la tête que ça se joue. » Frayeur à l’atterrissage demandant aux Féroïens de différer à demain leur départ pour l’Ukraine, où ils joueront mercredi. L’autre option aurait conduit à essayer de reporter le match au 17 novembre et d’annuler le match amical prévu la veille, au Stade de France, contre le Maroc. Mais le match aurait-il eu lieu, alors, à Thorshavn, où le foot, d’ordinaire, est déjà en hibernation en novembre ? Ou à Copenhague, ville de repli la plus probable ? Préparation… accélérée Quand le car des Français quitte le parking de l’aéroport, à 12 h 47, ces spéculations sont déjà périmées. La France pourra jouer au moment prévu, à l’endroit prévu. Mais le temps presse. Escorté par deux motards de la police locale, le car des Bleus roule à 110 km/h le long des fjords et des torrents qui dévalent de ces collines à l’herbe épaisse, territoire des roismoutons. 13 h 25 : les Bleus pénètrent dans le hall de l’hôtel Foroyar, sur les hauteurs de Thorshavn, pour la mise au vert la plus courte de l’histoire moderne de la sélection. Le match « Foroyar-Frakland » débute dans 2 h 35… Il faut tout faire, alors, en accéléré. La séance vidéo comme le repas uniquement à base de… pâtes. « On a mis en l’air des années de théorie sur la préparation d’un match, s’amusera Raymond Domenech, le 6-0 en poche. On a fait n’importe quoi ! » En arrivant au Torsvollur Stadium, Landreau croise Mikkelsen. « Vous êtes fatigués ? » lui demande le gardien des Féroé. « Je n’ai pas osé lui dire que oui, soufflera le portier du PSG. J’avais lu que ce type avait dû demander deux jours de congé à son employeur pour jouer ce match et je ne me sentais pas de me plaindre devant lui. » Quand Landreau s’exprime face aux micros, il est 19 heures. Le périple a été digéré. Il espère, comme d’autres, pouvoir regarder le match de rugby. Un membre de la délégation se renseigne sur les chaînes reçues par satellite à l’hôtel des Bleus. À chaque soir suffit sa peine… THORSHAVN. – Il est un peu plus de 13 h 30 (12 h 30, heure locale), hier, lorsque l’équipe de France débarque enfin en terre féroïenne (ci-dessus). Au moment de balayer leurs doutes sur le tarmac de Vagar, après un atterrissage particulièrement scabreux, Florent Malouda, Nicolas Anelka et Mathieu Flamini (ci-contre, de gauche à droite) peinent à retrouver le sourire. Et quand il faut regagner le bus qui conduit les joueurs au Torsvollur Stadium, Jérôme Rothen, lui, porte encore sur le visage les stigmates d’un périple pénible et mouvementé. (Photo Didier Fèvre) PAGE 7 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Jaune Rouge (*) Ajouter une heure pour avoir l’heure française. Jaune JÉRÔME TOUBOUL (avec J.-M. B. et D. D.) Noir Bleu Noir Il est 12 h 15 (*), hier, quand enfle la rumeur d’une arrivée imminente du vol 937. À bord de l’avion, ils sont quarante-sept à avoir pris place au départ de la Norvège. La piste, au loin, est bordée par une nappe de brouillard sur les collines. Sur le parking de l’aéroport, un car attend les Français. Soudain, devant de larges baies vitrées, un frémissement balaie la salle d’attente : « L’avion arrive ! » À 12 h 35, le fuselage blanc et jaune de la compagnie suédoise s’approche de la piste. Depuis plusieurs minutes, des turbulences agitent l’appareil. Mais la dernière secousse, alors que l’avion a déjà sorti son train d’atterrissage, va être impressionnante : à quelques mètres du sol, l’appareil penche brusquement vers la gauche ! On croit, un bref instant, que l’aile pourrait finir par toucher la piste… Fr a y eur v it e di s s ipée p a r l a manœuvre du pilote, qui ne tarde pas à remettre son avion en équilibre. « Ouh ! là, là ! » s’exclame Rothen, assis juste à côté de l’aile inclinée vers le tarmac. Assis sur la rangée d’en face, Makelele se tient la tête entre les mains… « J’ai eu très, très, très peur, avouera Sagna en quittant le stade. Surtout que j’étais du côté où l’avion penchait, et plus ça allait, plus je voyais le sol se rapprocher ! » « On a eu un peu peur car l’avion a atterri assez vite et de travers, confirmera Franck Ribéry. Mais on s’est accrochés ! » Noël Le Graët, vice-président de la Fédération, est le premier à traverser l’aéroport jusqu’au car. Puis surgissent Bruno Martini, le préparateur des gardiens, Mickaël Landreau, Florent Malouda… Jean-Pierre Escalettes est le seul à glisser quelques mots devant une quinzaine de journalistes. « On est arrivés en bon état, lance le président de la Fédération. Un peu d’aventure, ça ne fait pas de mal. Quand, faute d’un accord, les Ukrainiens nous ont imposé un tirage au sort pour déterminer le calendrier du groupe, on savait qu’on risquait ça en venant aux Féroé en octobre. On l’a eu… Si on avait pu organiser les dates comme on le souhaitait, on aurait évité une telle période pour venir ici car on connaît le climat. On s’en est sortis, tant mieux. Car, si on n’avait pas pu jouer, cela aurait poser des problèmes de calendrier. » Que se serait-il donc passé si les Bleus n’avaient pu être présents, hier, sur l’archipel féroïen ? Avant le coup d’envoi, le délégué de l’UEFA, le Hongrois Sandor Berzy, a affirmé qu’aucune autre solution n’avait été fixée. Deux hypothèses, cependant, étaient envisagées. L’une consistait à organiser le match aujourd’hui, en 8 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) – ÎLES FÉROÉ - FRANCE : 0-6 Ribéry les a bien aidés Le joueur du Bayern Munich a eu une influence capitale sur le jeu de ses coéquipiers, en offrant des solutions et deux passes décisives. L’HOMME CLÉ : RIBÉRY (7). Positionné en meneur axial, derrière la paire Henry-Anelka, passeur décisif pour Benzema, Franck Ribéry (qui déborde ici Simun Samuelsen) a donné le ton de la rencontre en imprimant notamment beaucoup de rythme et de percussion. (Photo Didier Fèvre) SON REMPLACEMENT dès la soixante-troisième minute laisse à penser qu’il a été économisé pour la rencontre de mercredi. Il en avait assez fait comme ça. Placé dans une position axiale, il a donné de l’air aux Bleus en « déchirant » la défense des îles Féroé et en offrant le premier but à Anelka (hors-jeu). Il poursuivit aussitôt son travail de sape, alla chercher des ballons importants dans les pieds de ses adversaires, réussit de nombreux dribbles, le tout sans négliger les appels de ses attaquants. Il donna encore une deuxième passe décisive à Benzema, sur coup franc, avant de laisser sa place à BEN ARFA, qui provoqua le coup de pied arrêté sur lequel Rothen marqua son but avant d’inscrire le sien, le sixième des Bleus. Pour une première, ça ira… THORSHAVN – de notre envoyé spécial LANDREAU (5) : il n’a rien eu de compliqué à faire. Mais il aurait dû aller chercher un corner qui arriva dans ses 6 mètres et sur lequel les îles Féroé faillirent marquer. SAGNA (5) : le défenseur d’Arsenal a rarement été mis en difficulté, bien sûr. Mais il a semblé manquer d’autorité et a manqué de justesse dans ses centres. THURAM (5,5) : il a vécu un premier quart d’heure un peu laborieux avant de gérer tranquillement son match et celui de ses coéquipiers. Des tribunes, on entend tout, à Thors havn. On a surtout entendu Thuram. ABIDAL (4,5) : vu le score, sa note pourrait paraître sévère. Mais le Barcelonais a commis de nombreuses approximations dans ses placements vraiment étonnants. Une grosse erreur en début de match, quelques prises de risques inutiles et une faute de marquage qui faillit amener un but (78e). Un match dans l’axe, comme il l’aime, mais un match décevant. Avec davantage de concentration, il en réussira beaucoup d’autres. EVRA (6) : encore un peu de déchet dans son jeu vers l’avant, mais une agressivité qui tranquillise, des montées mordantes et une implication décisive sur le second but de Benzema. MAKELELE (4,5) : souvent en retard, pas toujours concentré ni concerné, le joueur de Chelsea n’a pas semblé vraiment passionné par le sujet du jour. Il a dû s’économiser pour son retour à Nantes, mercredi. On dira ça comme ça… TOULALAN (5,5) : le Lyonnais a manqué de régularité. Mais son rôle à la récupération fut important et son jeu long s’améliora au fil de la rencontre. ROTHEN (7) : le Parisien rêvait de son retour en bleu depuis longtemps. Lui aussi a mis quelques minutes avant de se mettre au niveau, mais il a très vite eu une influence positive sur le jeu français, par ses centres, ses passes courtes, ses renversements et son replacement défensif. Il a même marqué un but, superbe, sur un coup franc direct (65e). RIBÉRY (7) : voir ci-dessus. ANELKA (5,5) : l’attaquant de Bolton n’a pas réalisé le match de sa vie et n’a pas touché beaucoup de bons ballons à l’approche de la surface des îles Féroé, mais il a inscrit le premier but ÉCOSSE - UKRAINE : 3-1 Qui arrêtera l’Écosse ? Les Écossais ont éliminé l’Ukraine et gardent la tête du groupe B. ÉCOSSE - UKRAINE : 3-1 (2-1) Temps doux. Pelouse en bon état. 51 336 spectateurs. Arbitre : M. Vink (HOL). Buts. –ÉCOSSE :Miller (4e),McCulloch(10e), McFadden(68e) ;UKRAINE: Chevtchenko (24e). Avertissements. – Écosse : McCulloch (45e + 3, contestation), Miller (72e, accrochage de Yezersky) ; Ukraine : Nesmachniy (3e, tacle irrégulier sur Brown), Chevtchenko (15e, tirage de maillot de Brown), Vorobei (36e, tacle irrégulier sur Hutton), Rotan (70e, croc-en-jambe sur Brown). ÉCOSSE : Gordon – Hutton, Weir, McManus,Naysmith – Brown (Maloney, 77e), Ferguson (cap.), Pearson, McCulloch (Dailly, 59e) – McFadden (O’Connor, 81e) – Miller. Entraîneur : A. McLeish. UKRAINE: Chovkovski–Timochtchouk(Chelaïev,73e),Kucher,Chygrinski–Yezersky, Goussev (Rotan, 46e), Voronine, Vorobeï (Nazarenko, 62e), Nesmachniy – Chevtchenko (cap.) – Hladkiy. Entraîneur : O. Blokhine. GLASGOW – e (7 ), celui qui a libéré ses coéquipiers. Il aurait dû être signalé hors-jeu. Il ne l’a pas été. Légèrement blessé à la cuisse, lors d’un entraînement jeudi, il a été ménagé et a cédé sa place à la pause à BENZEMA (note : 7,5), qui a prolongé son formidable début de saison lyon- nais en bleu. Sans même parler des différences qu’il a encore effectuées balle au pied, il a inscrit deux buts en 45 minutes. Il en est à trois en cinq sélections, sans jamais avoir été titularisé. Le présent de l’équipe de France, c’est aussi lui. Il l’a confirmé hier. HENRY (6,5) : ça y est, c’est fait : il a égalé le record du nombre de buts en sélection détenu par Michel Platini en marquant pour la 41e fois en équipe de France (8e) (lire page 6). Il a failli le battre à plusieurs reprises, plus tard, mais il manqua de réalisme. Dans l’ensemble, le Barcelonais n’était d’ailleurs pas dans un grand jour et n’a pas toujours eu le geste juste. Mais la domination des Bleus et son sens du jeu lui permirent de délivrer deux passes décisives. C’est l’essentiel. SÉBASTIEN TARRAGO RAYMOND DOMENECH, le sélectionneur français, salue l’état d’esprit des Bleus dans des conditions exceptionnelles. « Les joueurs ont été forts » Le voyage de Thorshavn restera finalement un bon souvenir et, pour le sélectionneur, un moment où il aura pu mesurer la force mentale de ses joueurs. Mais Raymond Domenech aura également apprécié la façon dont son équipe a su déjouer très vite les dangers de ce match. Tout reste cependant à faire car « il manque encore six points », dit-il. – Avez-vous craint que les conditions particulières de ce voyage produisent des effets « Ici, on peut jouer en juin, août, septembre » – Vous auriez préféré jouer dimanche ? – Non, cela aurait été encore pire. On L’Allemagne première qualifiée, le Portugal se replace Le match à quatre continue dans le groupe A même si la Serbie et la Finlande piétinent après leurs nuls respectifs. Après une longue interruption, la Pologne a fini par battre difficilement le Kazakhstan (3-1), qui avait ouvert le score. Elle conserve la tête, mais le Portugal, qui a obtenu une victoire indispensable en Azerbaïdjan (2-0), reprend la deuxième place à la Finlande. Les deux équipes seront opposées lors de la dernière journée. GROUPE C : LA TURQUIE EN DANGER. – Résultat exécrable pour les Turcs, tenus en échec en Moldavie (1-1). Ils n’ont plus que 1 point d’avance sur la Norvège. Victorieux 3-2 des Bosniaques, qui gardent tout de même un mince espoir, les Grecs comptent 5 points d’avance avant de se déplacer chez leurs voisins, mercredi. GROUPE D : L’ALLEMAGNE QUALIFIÉE. – Grâce à leur nul en Irlande (0-0), les Allemands sont les premiers qualifiés pour la phase finale. Le nom du second qualifié peut être connu dès mercredi si les Tchèques ne perdent pas en Alle- magne. Dans ce cas, les Irlandais, qui n’ont plus que deux rencontres à disputer, ne pourront plus combler leur retard. GROUPE E : RENDEZ-VOUS À MOSCOU. – Les Croates ont battu l’Israël (1-0) et fait un grand pas vers la qualification, tandis que les Anglais, victorieux de l’Estonie (3-0), joueront donc un match capital en Russie, mercredi. GROUPE F : L ’ESPAGNE ASSURE. – Statu quo après les succès de la Suède au Liechtenstein (3-0) et de l’Espagne au Danemark (3-1). La première place devrait se jouer le 17 novembre en Espagne, à moins que l’Irlande du Nord, qui doit encore rencontrer les deux premiers du groupe, ne refasse son retard de 6 points. GROUPE G : LA ROUMANIE EN POLE. – Les Roumains prennent seuls la tête après leur succès face aux Pays-Bas (1-0). Les joueurs de Van Basten sont tout de même en meilleure position que les Bulgares, à 2 points, puisque les deux équipes doivent encore disputer trois matches et que se profile le 17 novembre un crucial Bulgarie-Roumanie. HIER GROUPE A La Finlande piétine BELGIQUE - FINLANDE : 0-0 Tempsfrais. Pelousegrasse.15 000 spectateursenviron.Arbitre: M. Kapitanis(CHY). Avertissements. – Belgique : Mirallas (73e, antijeu) ; Finlande : A. Eremenko (43e, contestation). BELGIQUE : Stijnen – Gillet, Kompany, Van Buyten, Lombaerts – Simons – Mudingayi, Haroun (Goor, 67e), Grégoire (Sonck, 67e) – Mirallas (Sterchele, 83e), Dembele. Entraîneur : R. Vandereycken. FINLANDE: Jääskelainen–Pasanen,Tihinen,Hyypiä, Kallio–R. Eremenko,Riihilahti, Sjölund – J. Johansson (Kuqi, 87e), Kolkka – A. Eremenko. Entraîneur : R. Hodgson. AZERBAÏDJAN - PORTUGAL : 0-2 (0-2) 22 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Bebek (CRO). Buts : Bruno Alves (12e), Hugo Almeida (45e). PORTUGAL : Ricardo – Miguel (Ribeiro, 75e), Ricardo Carvalho, Bruno Alves, Paulo Ferreira– Miguel Veloso,Maniche,Deco – CristianoRonaldo,HugoAlmeida, Quaresma (Nani, 70e). Entraîneur : L. F. Scolari. DÉJÀ JOUÉS. – 16 août 2006 : Belgique-Kazakhstan, 0-0. 2 septembre : Serbie-Azerbaïdjan, 1-0 ; Pologne-Finlande, 1-3. 6 septembre : Azerbaïdjan-Kazakhstan, 1-1 ; Finlande-Portugal, 1-1 ; Arménie-Belgique, 0-1 ; Pologne-Serbie, 1-1. 7 octobre : Arménie-Finlande, 0-0 ; Kazakhstan-Pologne, 0-1 ; Serbie-Belgique, 1-0 ; Portugal-Azerbaïdjan, 3-0. 11 octobre : Belgique-Azerbaïdjan, 3-0 ; Kazakhstan-Finlande : 0-2 ; Serbie-Arménie : 3-0 ; Pologne-Portugal : 2-1. 15 novembre : Finlande-Arménie, 1-0 ; Belgique-Pologne, 0-1 ; Portugal-Kazakhstan, 3-0. 24 mars 2007 : Pologne-Azerbaïdjan, 5-0 ; Portugal-Belgique, 4-0 ; Kazakhstan-Serbie, 2-1. 28 mars : Azerbaïdjan-Finlande, 1-0 ; Pologne-Arménie, 1-0 ; Serbie-Portugal, 1-1. 2 juin : Finlande-Serbie, 0-2 ; Kazakhstan-Arménie, 1-2 ; Azerbaïdjan-Pologne, 1-3 ; Belgique-Portugal, 1-2. 6 juin : Arménie-Pologne, 1-0 ; Finlande-Belgique, 2-0 ; Kazakhstan-Azerbaïdjan, 1-1. 22 août : Finlande-Kazakhstan, 2-1 ; Arménie-Portugal, 1-1 ; Belgique-Serbie, 3-2. 8 septembre : SerbieFinlande, 0-0 ; Portugal-Pologne, 2-2. 12 septembre : Finlande-Pologne, 0-0 ; Kazakhstan-Belgique, 2-2 ; Portugal-Serbie, 1-1. Les deux matches entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont été annulés, aucune équipe ne marquant de point. Azerbaïdjan-Portugal ......................... 0-2 Belgique-Finlande .............................. 0-0 Arménie-Serbie .................................. 0-0 Pologne-Kazakhstan .......................... 3-1 Buts. – POLOGNE : Smolarek (55e, 63e, 65e) ; KAZAKHSTAN : Biakov (19e). Pts J. — — 1. Pologne 24 12 2. Portugal 20 11 3. Finlande 20 12 4. Serbie 17 11 5. Belgique 12 11 6. Arménie 9 9 7. Kazakhstan 7 11 8. Azerbaïdjan 5 8 G. — 7 5 5 4 3 2 1 1 N. — 3 5 5 5 3 3 4 2 P. p. — — 2 20 1 21 2 11 2 13 5 10 4 4 6 9 5 3 c. — 10 9 6 8 14 8 18 16 Diff. — +10 +12 +5 +5 -4 -4 -9 -13 RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i 17 octobre : Kazakhstan-Portugal, Azerbaïdjan-Serbie, Belgique-Arménie. Samedi 17 novembre : Serbie-Kazakhstan, FinlandeAzerbaïdjan, Portugal-Arménie, Pologne-Belgique. Mercredi 21 novembre : AzerbaïdjanBelgique, Serbie-Pologne, Portugal-Finlande, Arménie-Kazakhstan. GROUPE C GROUPE D GROUPE E JEAN-MARC BUTTERLIN Les Écossais connurent quelques frayeurs Les Ukrainiens sortirent la tête de l’eau sur un centre dévié de Nesmachniy, lorsque Chevtchenko, plutôt discret, profita d’un contrôle… de la main raté de Naysmith pour inscrire, en force, le but de l’espoir (24e). Cela changea totalement la physionomie du match. GROUPE F JÉRÔME LE FAUCONNIER FLETCHER REVIENT. – Blessé depuis la victoire en France (1-0), Darren Fletcher fera son retour en Géorgie. En revanche, McLeish devra se passer de McCulloch et O’Connor. GROUPE G HIER HIER HIER HIER HIER Moldavie - Turquie ..................... 1-1 Chypre - Galles .......................... 3-1 Buts. – MOLDAVIE : Frunza (17e) ; TURQUIE : Umit Karan (62e). Buts. – CHYPRE : Okkas (59e, 68e), Charalambides (79e) ; GALLES : Collins (21e). Angleterre - Estonie ................... 3-0 Croatie - Israël ........................... 1-0 Danemark - Espagne ................. 1-3 Liechtenstein - Suède ................ 0-3 Roumanie - Pays-Bas ................. 1-0 Biélorussie - Luxembourg .......... 0-1 But : Eduardo Da Silva (52e). Eire - Allemagne ........................ 0-0 Slovaquie - Saint-Marin ............. 7-0 Buts : Ljungberg (19e), Wilhelmsson (29e), A. Svensson (56e). But : Leweck (90e + 5). Hongrie - Malte ......................... 2-0 Buts : Feczesin (34e), Tözser (77e) Grèce - Bosnie-Herzégovine ...... 3-2 Buts. – GRÈCE : Charisteas (10e), Gekas (57e), Liberopoulos (72e) ; BOSNIE-HERZÉGOVINE : Hrgovic (55e, Ibisevic (90e). Classement Pts J. G. N. P. p. — — — — — — 1. Grèce 22 9 7 1 1 17 2. Turquie 18 9 5 3 1 22 3. Norvège 17 9 5 2 2 20 4. Bosnie-H. 13 10 4 1 5 16 5. Hongrie 12 10 4 0 6 10 6. Moldavie 6 10 1 3 6 6 7. Malte 5 9 1 2 6 7 c. — 9 9 8 19 17 17 19 Diff. — +8 +13 +12 -3 -7 -11 -12 DÉJÀ JOUÉS.– 2 septembre 2006 : Moldavie-Grèce, 0-1 ; Hongrie-Norvège, 1-4 ; Malte - Bosnie-Herzégovine, 2-5. 6 septembre : Norvège-Moldavie, 2-0 ; Bosnie-Herzégovine - Hongrie, 1-3 ; Turquie-Malte, 2-0. 7 octobre : Moldavie - Bosnie-Herzégovine, 2-2 ; Hongrie-Turquie, 0-1 ; Grèce-Norvège, 1-0. 11 octobre : Bosnie-Herzégovine Grèce, 0-4 ; Malte-Hongrie, 2-1 ; Turquie-Moldavie, 5-0. 24 mars 2007 : Moldavie-Malte, 1-1 ; Grèce-Turquie, 1-4 ; Norvège - BosnieHerzégovine, 1-2. 28 mars : Turquie-Norvège, 2-2 ; Malte-Grèce, 0-1 ; Hongrie-Moldavie, 2-0. 2 juin : Grèce-Hongrie, 2-0 ; NorvègeMalte, 4-0 ; Bosnie-Herzégovine - Turquie, 3-2. 6 juin : Grèce-Moldavie, 2-1 ; BosnieHerzégovine - Malte, 1-0 ; Norvège-Hongrie, 4-0. 8 septembre : Moldavie-Norvège, 0-1 ; Hongrie - Bosnie-Herzégovine 1-0 ; Malte-Turquie, 2-2. 12 septembre : Norvège-Grèce, 2-2 ; Turquie-Hongrie, 3-0 ; Bosnie-Herzégovine - Moldavie, 0-1. RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i 17 octobre : Bosnie-Herzégovine - Norvège, Turquie-Grèce, Malte-Moldavie. Samedi 17 novembre : Moldavie-Hongrie, NorvègeTurquie, Grèce-Malte. Mercredi 21 novembre 2007 : Malte-Norvège, Turquie - Bosnie-Herzégovine, Hongrie-Grèce. (24e), (32e, 57e), Buts : Hamsik Sestak Sapara (37e), Skrtel (51e), Holosko (54e), Durica (76e s.p.). Pts J. — — 1. Allemagne 23 9 2. Rép. tchèque 20 9 3. Eire 15 10 4. Slovaquie 13 10 5. Chypre 13 9 6. Galles 10 9 7. St-Marin 0 10 G. — 7 6 4 4 4 3 0 N. P. p. — — — 2 0 31 2 1 19 3 3 14 1 5 27 1 4 16 1 5 14 0 10 1 c. — 4 4 11 20 17 16 50 Diff. — +27 +15 +3 +7 -1 -2 -49 DÉJÀ JOUÉS. – 2 septembre 2006 : République tchèque - Galles, 2-1 ; Allemagne-Eire, 1-0 ; Slovaquie-Chypre, 6-1. 6 septembre : Saint-Marin - Allemagne, 0-13 ; Slovaquie République tchèque, 0-3. 7 octobre : République tchèque - Saint-Marin, 7-0 ; Galles-Slovaquie, 1-5 ; Chypre-Eire, 5-2. 11 octobre : Eire - République tchèque, 1-1 ; SlovaquieAllemagne, 1-4 ; Galles-Chypre, 3-1. 15 novembre : Eire - Saint-Marin, 5-0 ; Chypre-Allemagne, 1-1. 7 février 2007 : Saint-Marin - Eire, 1-2. 24 mars : République tchèque - Allemagne, 1-2 ; Eire-Galles : 1-0 ; Chypre-Slovaquie, 1-3. 28 mars : Galles Saint-Marin, 3-0 ; Eire-Slovaquie, 1-0 ; République tchèque - Chypre, 1-0. 2 juin : Allemagne - Saint-Marin, 6-0 ; Galles - République tchèque, 0-0. 6 juin : Allemagne-Slovaquie, 2-1. 22 août : SaintMarin - Chypre, 0-1. 8 septembre : SaintMarin - République tchèque, 0-3 ; Galles-Allema gn e, 0 - 2 ; S l ova q u ie -E i r e, 2 - 2 . 12 septembre : République tchèque - Eire, 1-0 ; Slovaquie-Galles, 2-5 ; Chypre - SaintMarin, 3-0. RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i 17 octobre : Allemagne - République tchèque, Eire-Chypre, Saint-Marin - Galles. Samedi 17 novembre : République tchèque - Slovaquie, Allemagne-Chypre, Galles-Eire. Mercredi 21 novembre : Chypre - République tchèque, Allemagne-Galles, SaintMarin - Slovaquie. ÉQUIPE DE FRANCE ESPOIRS Kaboul est O.K. Les Espoirs français se sont entraînés hier matin, au lendemain de leur large victoire sur la Bosnie-Herzégovine (4-0), à Albi, qui a laissé peu de traces. Des titulaires de la veille, soumis au traditionnel décrassage, selus Gouffran et Marveaux ont été ménagés, en raison de coups reçus, mais leur état de santé n’inspire pas d’inquiétude. Ceux qui avaient peu ou pas joué ont participé à une séance plus soutenue. Parmi eux, Younès Kaboul, ne se ressentant plus de la cuisse gauche, s’est dépensé sans compter et devrait donc retrouver sa place en défense centrale, mardi, en Roumanie. Les places seront chères en milieu de terrain. La fin de la journée a été consacrée à de la balnéothérapie et à une double séance télé, d’abord pour leurs aînés du football, ensuite pour le rugby. Les Bleuets rejoindront Toulouse en soirée, d’où ils décolleront demain matin pour Iasi et un entraînement à huis clos à l’heure du match (17 heures, 16 heures en France). – F. L. D. PAGE 8 ANGLETERRE ESTONIE : 3-0 (3-0) 86 655 spectateurs. Arbitre : M. Vollquartz (DAN). Buts : Wright-Phillips (11e), Rooney (32e), Rähn (33e c.s.c.). Avertissements. – Estonie : Rähn (15e), Lindpere (73e). ANGLETERRE:Robinson–Richards, Campbell, Ferdinand (Lescott, 46e), A. Cole (P. Neville, 50e) – Wright-Phillips, Gerrard (cap.), Barry, J. Cole – Rooney,Owen (Lampard,70e). Entraîneur : S. McClaren. Pts J. — — 1. Croatie 26 10 2. Angleterre 23 10 3. Russie 18 9 4. Israël 17 10 5. Macédoine 8 9 6. Estonie 4 11 7. Andorre 0 9 G. — 8 7 5 5 2 1 0 N. — 2 2 3 2 2 1 0 P. p. — — 0 25 1 21 1 14 3 17 5 7 9 3 9 2 c. — 4 2 4 11 11 21 36 Diff. — +21 +19 +10 +6 -4 -18 -34 DÉJÀ JOUÉS. – 16 août 2006 : EstonieMacédoine, 0-1. 2 septembre : AngleterreAndorre, 5-0 ; Estonie-Israël, 0-1. 6 septembre : Russie-Croatie, 0-0 ; Israël-Andorre, 4-1 ; Macédoine-Angleterre, 0-1. 7 octobre : Angleterre-Macédoine, 0-0 ; Croatie-Andorre, 7-0 ; Russie-Israël, 1-1. 11 octobre : CroatieAngleterre, 2-0 ; Russie-Estonie, 2-0 ; Andorre-Macédoine, 0-3. 15 novembre : Israël-Croatie, 3-4 ; Macédoine-Russie, 0-2. 24 mars 2007 : Israël-Angleterre, 0-0 ; Estonie-Russie, 0-2 ; Croatie-Macédoine, 2-1. 28 mars : Andorre-Angleterre, 0-3 ; IsraëlEstonie, 4-0. 2 juin : Estonie-Croatie, 0-1 ; Russie-Andorre, 4-0 ; Macédoine-Israël, 1-2. 6 juin : Croatie-Russie, 0-0 ; Andorre-Israël, 0-2 ; Estonie-Angleterre, 0-3. 22 août : Estonie-Andorre, 2-1. 8 septembre : AngleterreIsraël, 3-0 ; Russie-Macédoine, 3-0 ; CroatieEstonie, 2-0. 12 septembre : Andorre-Croatie, 0-6 ; Macédoine-Estonie, 1-1 ; Angleterre-Russie, 3-0. RESTENT À JOUER.– Mercredi 17 octobre : Macédoine-Andorre, RussieAngleterre. Samedi 17 novembre : Macédoine-Croatie, Israël-Russie, Andorre-Estonie. Mercredi 21 novembre : Angleterre-Croatie, Israël-Macédoine, Andorre-Russie. Slovénie - Albanie ..................... 0-0 Islande - Lettonie ....................... 2-4 Buts. – ISLANDE : E. Gudjohnsen(3e, 52e) ; LETTONIE : Klava (26e), Laizans (30e), Verpakovskis (36e, 46e). DANEMARK ESPAGNE : 1-3 (0-2) 19 849 spectateurs. Arbitre : M. Michel (SLQ). Buts. – DANEMARK : Tomasson (88e) ; ESPAGNE : Tamudo (14e), Sergio Ramos (40e), Riera (89e). ESPAGNE : Casillas (cap.) – Sergio Ramos, Albiol, Marcena, Capdevila – Albelda (Pablo Ibañez, 64e) – Joaquin (Riera, 69e), Fabregas (Luis Garcia, 79e), Xavi, Iniesta – Tamudo. Entraîneur : L. Aragones. Classement Pts J. G. N. P. p. — — — — — — 1. Suède 22 9 7 1 1 20 2. Espagne 22 10 7 1 2 19 3. Irlande du N. 16 9 5 1 3 14 4. Danemark 14 9 4 2 3 14 5. Lettonie 9 9 3 0 6 9 6. Islande 8 10 2 2 6 10 7. Liechtenstein 4 10 1 1 8 5 c. — 4 8 11 8 11 21 28 Diff. — +16 +11 +3 +6 -2 -11 -23 DÉJÀ JOUÉS. – 2 septembre 2006 : Espagne-Liechtenstein, 4-0 ; Irlande du Nord Islande, 0-3 ; Lettonie-Suède, 0-1. 6 septembre : Islande-Danemark, 0-2 ; Irlande du Nord - Espagne, 3-2 ; Suède-Liechtenstein, 3-1. 7 octobre : Danemark - Irlande du Nord, 0-0 ; Lettonie-Islande, 4-0 ; Suède-Espagne, 2-0. 11 octobre : Islande-Suède, 1-2 ; Liechtenstein-Danemark, 0-4 ; Irlande du Nord Lettonie, 1-0. 24 mars 2007 : Espagne-Danemark, 2-1 ; Liechtenstein - Irlande du Nord, 1-4. 28 mars : Irlande du Nord - Suède, 2-1 ; Liechtenstein-Lettonie, 1-0 ; Espagne-Islande, 1-0. 2 juin : Danemark-Suède, 0-3 ; LettonieEspagne, 0-2 ; Islande-Liechtenstein, 1-1. 6 juin : Suède-Islande, 5-0 ; LiechtensteinEspagne, 0-2 ; Lettonie-Danemark, 0-2. 22 août : Irlande du Nord - Liechtenstein, 3-1. 8 septembre : Suède - Danemark, 0-0 ; Lettonie - Irlande du Nord, 1-0 ; Islande-Espagne, 1-1. 12 septembre : Islande - Irlande du Nord, 2-1 ; Espagne-Lettonie, 2-0 ; Danemark-Liechtenstein, 4-0. RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i 17 octobre : Suède - Irlande du Nord, Liechtenstein-Islande, Danemark-Lettonie. Samedi 17 novembre : Espagne- Suède, Irlande du Nord - Danemark, Lettonie-Liechtenstein. Mercredi 21 novembre 2007 : Espagne Irlande du Nord, Danemark-Islande, SuèdeLettonie. ROUMANIE PAYS-BAS : 1-0 (0-0) 15 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Vassaras (GRE). But : Goian (71e). Avertissements. – Roumanie : Ogararu (77e), Tamas (81e), Mutu (87e), Nicolita (90e + 1), Codrea (90e + 2) ; Pays-Bas : Van Nistelrooy (65e), Mathijsen (67e), Van Bronckhorst (76e). PAYS-BAS : Stekelenburg – Heitinga (Jaliens, 68e), Ooijer (Koevermans, 85e), Mathijsen, Bouma – Seedorf, De Zeeuw, Van Bronckhorst (cap.) – Van der Vaart, Van Nistelrooy, Robben (Babel, 78e). Entraîneur : M. Van Basten. Classement Pts J. G. N. P. p. — — — — — — 1. Roumanie 23 9 7 2 0 18 2. Pays-Bas 20 9 6 2 1 11 3. Bulgarie 18 9 5 3 1 14 4. Slovénie 11 10 3 2 5 9 5. Albanie 10 9 2 4 3 8 6. Bélarus 7 10 2 1 7 11 7. Luxembourg 3 10 1 0 9 2 c. — 5 3 6 12 7 20 20 Diff. — +13 +8 +8 -3 +1 -9 -18 DÉJÀ JOUÉS. – 2 septembre 2006 : Roumanie-Bulgarie, 2-2 ; Bélarus-Albanie, 2-2 ; Luxembourg - Pays-Bas : 0-1. 6 septembre : Pays-Bas - Bélarus, 3-0 ; Albanie-Roumanie, 0-2 ; Bulgarie-Slovénie, 3-0. 7 octobre : Roumanie-Bélarus, 3-1 ; Bulgarie - Pays-Bas, 1-1 ; Slovénie-Luxembourg, 2-0. 11 octobre : Bélarus-Slovénie, 4-2 ; Luxembourg-Bulgarie, 0-1 ; Pays-Bas - Albanie, 2-1. 24 mars 2007 : Pays-Bas - Roumanie, 0-0 ; LuxembourgBélarus, 1-2 ; Albanie-Slovénie, 0-0. 28 mars : Roumanie-Luxembourg, 3-0 ; Slovénie - Pays-Bas, 0-1 ; Bulgarie-Albanie, 0-0. 2 juin : Albanie-Luxembourg, 2-0 ; BélarusBulgarie, 0-2 ; Slovénie-Roumanie, 1-2. 6 juin : Roumanie-Slovénie, 2-0 ; BulgarieBélarus, 2-1 ; Luxembourg-Albanie, 0-3. 8 septembre : Bélarus-Roumanie, 1-3 ; Pays-Bas - Bulgarie, 2-0 ; Luxembourg-Slovénie, 0-3. 12 septembre : Slovénie-Biélorussie, 1-0 ; Bulgarie-Luxembourg, 3-0 ; Albanie - Pays-Bas, 0-1. RE ST E N T À JO UE R . – M er c red i 17 octobre : Luxembourg-Roumanie, PaysBas - Slovénie, Albanie-Bulgarie. Samedi 17 novembre : Bulgarie-Roumanie, AlbanieBélarus, Pays-Bas - Luxembourg. Mercredi 21 novembre : Bélarus - Pays-Bas, Roumanie-Albanie, Slovénie - Bulgarie. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge – Et vous allez encore passer la nuit ici (d’hier à ce matin) ? – Je ne comprends pas trop. Apparemment, c’est une question de sécurité, de temps de vol du pilote ; il a trop travaillé. estimé qu’à 2-0 à la mi-temps, on pouvait faire des changements chez les attaquants. – Malouda est-il blessé ? – Rien de grave. Il s’entraîne. J’ai fait... Comment dit-on ? Du turnover, de la gestion d’effectif. – Benzema a désormais marqué trois buts avec les Bleus. Sa progression vous impressionne-telle ? – Il a marqué un but contre l’Autriche (1-0) et deux contre les Féroé. – C’est tout ? – C’est bien, voilà, mais c’est le début. Ce n’est pas dans ces matches-là qu’on confirme quelque chose. Maintenant, il faut passer le cap. – Par rapport aux matches d’il y a trois ans, le but rapide d’Anelka a tout changé… – Oui, et celui de “Titi” a permis le break. Ç’a fait du bien, mais je n’étais pas inquiet. » Bleu Rouge Jaune « FINALEMENT, c’est plutôt un bon voyage ? – Vu le contexte, c’est bien, mais ce n’est qu’une étape. – Votre périple a-t-il pesé sur le match, à un moment ou à un autre ? – Ce que je peux souligner, c’est qu’on a fait douze heures d’avion et que ce matin (hier), c’était encore la galère. On ne savait pas si on allait atterrir ou repartir et je n’ai pas entendu le moindre mot. Les joueurs ne se sont pas perdus en discussions inutiles. Ils sont restés très, très concentrés sur l’objectif… qui n’est pas encore atteint. Je le répète, les joueurs ont été forts. – Cette expérience peut-elle com pt er d a ns l a vi e d’un groupe ? – Ça fait de beaux souvenirs, surtout si on gagne. Les joueurs, je ne les ai pas découverts, ils sont solides, ils l’ont confirmé. – Confiant ou pas confiant, ça ne change rien. Il faut les gagner. – Henry égale le nombre de buts de Platini. Qu’en pensez-vous ? – Pour moi, c’est anecdotique. On attend tous qu’il le batte. À son âge et avec les matches encore à jouer, j’espère que ce sera fait d’ici le 29 juin 2008 (date de la finale du Championnat d’Europe). Trezeguet a aussi battu le record de Platini à la Juventus. Heureusement qu’il reste la présidence de l’UEFA (Union des associations européennes de football) à “Platoche”. – Pour quelles raisons Gallas n’a-t-il pas joué ? – J’ai fait la même chose avec (Alou) Diarra, qui n’a pas beaucoup joué ces temps-ci. Il y a deux matches à gérer en même temps, avec la Lituanie mercredi. – La sortie d’Anelka était-elle prévue ? – Il a connu un petit souci à l’entraînement avant-hier (contracture à la cuisse droite, ce qui pourrait l’empêcher de jouer contre la Lituanie). J’ai Jaune de notre envoyé spécial aurait traîné. Arriver et jouer tout de suite, c’était encore mieux. – Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir prévu de venir deux jours avant le match ? Le staff n’a-t-il pas fait preuve d’un peu de légèreté ? – Il y a trois ans, nous étions également venus la veille. Nous étions repartis le lendemain du match. Il se passe toujours quelque chose aux Féroé. Le problème, c’est que les dates des matches de qualification ont été déterminées par tirage au sort. Voilà pourquoi il a fallu jouer à cette époque de l’année aux Féroé, qui auraient également préféré une autre date. – Les Féroé doivent-elles continuer à recevoir sur leurs îles, avec toutes les complications que l’on connaît ? – À cette période de l’année, non. C’est un problème pour tout le monde, même pour eux. Ici, on peut jouer en juin, août, septembre. – Êtes-vous confiant pour les deux prochains matches ? EN MENANT 2-0 au bout de dix minutes, on aurait vite fait de supposer que l’Écosse passa un après-midi tranquille face à l’Ukraine, qui l’avait enquiquinée à l’aller (2-0). Ce ne fut pas exactement le cas. Si l’entame des Ukrainiens fut catastrophique, ils trouvèrent les ressources pour faire douter l’Écosse jusqu’à l’heure de jeu. Dans ces instants pénibles pour la bande à McLeish, où l’arbitre oublia au moins un penalty en faveur de l’Ukraine pour une faute de McManus sur Hladkiy (53e), l’Écosse put une nouvelle fois se reposer sur le talent de son gardien, Craig Gordon, et sur la qualité de ses contre-attaques. On vit aussi un Scott Brown impressionnant. Fidèle à ses habitudes domestiques, l’Écosse avait trouvé la faille sur coup de pied arrêté. D’abord, sur un coup franc de McFadden, repris victorieusement de la tête par Miller (4e). Puis, à la suite d’une combinaison où les Écossais plongèrent au premier poteau, Ferguson trouva McCulloch, totalement esseulé au second. Le bourreau de Lyon en Ligue des champions, avec les Rangers (3-0), trouva la lucarne opposée d’une belle frappe enroulée du droit (10e). Maladroits dans leur relance, les Écossais connurent quelques frayeurs. « Le plus important était de ne pas paniquer, car les joueurs ukrainiens, qui sont très malins, nous poussaient à la faute, avouait le sélectionneur Alex McLeish. Il fallait aussi resserrer nos lignes. Pour moi, nos remplacements ont été le point crucial. » L’Écosse reprit alors l’initiative, juste le temps de se mettre a l’abri. Sur une erreur grossière de Nesmachniy, Hutton plaça McFadden sur orbite. Du gauche, le bourreau de Landreau délivra les siens d’une frappe du gauche, son troisième but en autant de matches. L’Écosse remporte ainsi son sixième succès d’affilée, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 1948. « Cette victoire est un pas immense pour nous », se félicite McLeish. Au point qu’on finit par se demander qui pourra bien arrêter ces diables d’Écossais ? De son côté, Oleg Blokhine, très énervé par le « manque de constance » de ses joueurs, ne fit aucune annonce officielle sur son avenir, peu de temps après avoir annoncé qu’il remettrait sa démission si l’Ukraine ne se qualifiait pas pour la phase finale de l’Euro. Car, avant même de connaître le résultat de l’Italie face à la Géorgie, et malgré les trois matches qu’ils doivent encore disputer, les Ukrainiens se savaient quasiment éliminés. Ce qui, au fond, n’est pas loin d’être la meilleure nouvelle pour les Français. Noir Bleu Noir THORSHAVN – négatifs sur le comportement de votre équipe ? – Ce matin, quand on continuait à tourner autour de la piste, je n’avais qu’une envie : c’est qu’il remette les gaz. Là, je me suis dit qu’on allait être à l’agonie. Même en Division d’Honneur, tu ne fais pas des trucs comme ça. J’ai dit au pilote qu’il valait mieux rentrer à Paris tout de suite. Mais il avait déjà dit non, avant de partir ce matin (hier), à cause du plein de kérosène à faire. – Avez-vous eu peur ? – Cette descente sur Vadar, je ne la referai pas une deuxième fois. Quand tu vois la montagne si près et que tu vois l’avion qui se met en travers… Je vous assure que j’ai poussé de l’autre côté pour le remettre droit. de notre envoyé spécial 9 Bleu Rouge Noir Jaune St ad en eF Ed ed Pa *Moses Isegawa Rouge Noir Jaune Rouge Bleu Bleu PAGE 9 Jaune DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Noir e rk nc rk Pa am h en Rouge ck Bleu Jaune is ra Ell i Tw Noir Il n’y a pas d’héroïsme sans cicatrices*. Merci pour tout. 10 FOOTBALL EURO 2008 (qualifications) Bleu Rouge Noir Jaune ITALIE - GÉORGIE : 2-0 L’Italie sans génie Les Azzurri n’ont guère marqué les esprits, avant d’aller jouer la « finale » de ce groupe B en Écosse, le 17 novembre. ITALIE - GÉORGIE : 2-0 (1-0) Temps doux mais venteux. Pelouse en bon état. Arbitre : M. Meglia Davila (ESP). 23 057 spectateurs. Buts : Pirlo (45e), Grosso (85e). Avertissements. – Italie : Oddo (68e, tirage de maillot sur Kvirkvelia) ; Géorgie : Demetradze (40e, croc-en-jambe sur Grosso), Menteshashvili (80e, main volontaire). ITALIE : Buffon (cap.) – Oddo, Barzagli, Panucci, Grosso – Gattuso, Pirlo, Ambrosini (Mauri, 88e) – Quagliarella (Foggia, 71e), Toni, Di Natale. Entraîneur : R. Donadoni. GÉORGIE : Lomaia– Salukvadze,Khizanishvili,Asatiani, Shashiashvili(Kenia,62e) – Menteshashvili,Kankava,Tskitishvili(cap.)– Demetradze(Jakobia, 85e), Mchedlidze (Siradze, 62e), Kvirkvelia. Entraîneur : K. Toppmöller. GÊNES – de notre envoyé spécial LE MATCH dans le match a bien eu lieu. Il débuta dans les tribunes bien avant le début de cette partie. Il opposa les optimistes aux pessimistes, devenus largement majoritaires depuis hier après-midi, quant aux chances des champions du monde de se qualifier pour l’Euro 2008. Les Italiens connaissaient les résultats de la France aux Féroé (6-0) et de l’Écosse devant l’Ukraine (3-1), avant de jouer. La large victoire des Bleus à Thorshavn, où les Azzurri s’étaient imposés dans la douleur (2-1, le 2 juin) et surtout, le nouveau succès des Écossais, les placent dans une situation des plus délicates. Certains, mi-plaisantins, mi-chauvins, accusaient même déjà la France de s’être vengée de la finale de Berlin en s’inclinant au Parc des Princes devant l’Écosse (0-1). C’est dire si malgré la présence de plus de deux mille enfants invités par la FIGC et un stade Luigi-Ferraris finalement plein, le cœur n’y était pas vraiment au coup d’envoi. Les panneaux publicitaires s’attachèrent toutefois à remettre un peu de baume en faisant scintiller quatre étoiles suivies de l’inscription « Campioni del mondo » durant les hymnes. Puis, Gattuso, encore GÊNES. – L’Italie a assuré l’essentiel hier devant la Géorgie, grâce à Andrea Pirlo (à gauche) et Fabio Grosso (ici après l’ouverture du score), auteurs des deux buts de leur équipe. Le plus dur reste à faire pour les champions du monde, avec un déplacement périlleux en Écosse le 17 novembre. (Photo Alberto Pizzoli/AFP) énorme de volonté, lança les siens dans la bataille. Excepté un premier tir raté mais cadré de Kankava (4e), elle se résuma à une attaquedéfense prévisible. L’Italie peina longtemps avant d’allumer le tableau d’affichage. Quagliarella, le remplaçant de Iaquinta resté alité car fiévreux, ne cadra pas (10e, 14e et 35e). Di Natale, encore marqué par le décès de sa mère il y a deux semaines, expédia dans le ciel sa reprise de volée au point de penalty (38e). Et Toni, dans tout cela ? « Il ne marquera pas », avait prédit Toppmöller, vendredi. Servi sur un centre de Di Natale, le buteur munichois vérifia que le sélectionneur allemand de la Géorgie avait raison en voyant la base du poteau droit repousser sa tête à bout portant (28e). Sa deuxième, sur un coup franc de Pirlo, rasa la transversale (32e). Grosso buteur L’Italie s’en remit alors à Pirlo, titularisé malgré sa menace de suspension à Glasgow en cas de carton (comme De Rossi, resté, lui, sur le banc). Son coup franc axial surpris Lomaia (45e). Le portier géorgien se reprit aussitôt en claquant son minicorner (45e + 2). Les champions du monde avaient réussi le plus dur. Il leur restait à gérer le score. Mieux, de notre envoyé spécial Crédit photo : Philippe Gueguen TM © Rugby World Cup Limited. 1986. Noir Jaune DES QUATRE CHAMPIONS mondiaux actuels des lourds, le Russe Sultan Ibraguimov, tenant WBO, est certainement le moins bon, inférieur à son compatriote Oleg Maskaev (WBC), à l’Ouzbek Ruslan Chagaev (WBA) et surtout à l’Ukrainien Vladimir Klitschko (IBF), probablement le moins mauvais du lot. En effet, face à l’Américain Evander Holyfield, quarante-cinq ans vendredi prochain, Ibraguimov n’a pris strictement aucun risque, se contentant de reculer et de donner son direct du gauche, hier soir au palais de glace Khodynka, à la périphérie de Moscou, dans un quartier aux immeubles futuristes. Bien évidemment, sa victoire aux points (118-110, 117-111, 117-111 pour les juges américains Chuck Giampa, Ruben Garcia et Tom Miller) ne fait aucun doute, mais elle a été acquise sans le moindre panache. Indéniablement, ce n’est pas ce genre de combat qui fera aimer la boxe professionnelle au public russe. Bien qu’étant l’ombre du grand champion qu’il fut, Holyfield (44 ans, 95,935 kg, 1,89 m, 42 victoires, dont 27 avant la limite, 2 nuls, 9 défaites) a eu le mérite d’avancer et, lorsque le gaucher russe s’approchait, de tenter d’imposer la bagarre. Alors que Holyfield s’était présenté sur le ring sans recevoir le moindre cri d’hostilité, Ibraguimov était arrivé au milieu des encouragements des sept mille spectateurs, dans une salle qui aurait pu en contenir le double. Pourtant, le prix des places les moins chères était raisonnable, 300 roubles (8,4 euros), les plus chères atteignant 75 000 roubles (2 180 euros). Dernier combat de la soirée, le Championnat WBO commençait vers 23 heures (21 heures en France, 15 heures sur la côte est américaine où il était diffusé en direct en pay per view). Durant le premier round, les deux hommes se jaugeaient, chacun étendant son direct du bras avant. En dépit d es « Rus sia, Russ ia » d’encouragement du public, le combat tardait à s’animer, Ibraguimov n’accélérant qu’en fin de deuxième round face à l’Américain qui avançait prudemment. Moqueries du public Dans la troisième reprise, le Russe choisissait résolument de tourner, ne contre-attaquant que rarement en série rapide. Holyfield se permettait donc un enchaînement dans le round suivant mais Ibraguimov le calmait aussitôt. Lors de l’unique échange entre les deux hommes au cinquième round, le Russe se faisait contrer d’une droite et, prudemment, s’accrochait à son challenger. Déçus du peu d’engagement de leur champion, des spectateurs criaient « Holyfield ! » ou sifflaient dans le sixième round. La reprise suivante n’était pas plus animée, mais, afin peut-être de se réchauffer dans la salle glaciale, les spectateurs criaient de nouveau « Russia » en agitant leurs dra- peaux. Ainsi, en ne cherchant pas à se faire respecter, Ibraguimov encaissait de nouveau une dure droite dans le huitième round. Dans les vingt dernières secondes seulement de la reprise, il réagissait. L’arbitre américain Raul Caiz s’ennuyait peut-être lui aussi et, dans la neuvième reprise, il demandait aux deux hommes de faire attention de ne pas boxer tête en avant. Miracle, Ibraguimov accélérait au début du dixième round, mais Holyfield, même à son âge, n’est pas homme à renoncer et le Russe relâchait rapidement ses efforts. Et, une fois de plus en fin de round, le vieil Américain le bousculait. Dès le début de la onzième reprise, les spectateurs chantaient « Sultan, Sultan » et Holyfield se retrouvait à terre, mais il n’était pas compté. En effet, emporté par son élan, il était allé s’empaler sur l’épaule du champion qui l’avait fait basculer. Dans la dernière reprise, Ibraguimov aurait pu enfin se libérer, mais il n’en était rien et c’était le vieil Américain qui jetait ses dernières forces. Le vainqueur avait beau être Ibraguimov, le champion, le vrai, celui qui le restera comme tel dans l’histoire, c’est Holyfield. Au dernier coup de gong, les deux hommes se donnaient l’accolade et le Russe (32 ans, 99,337 kg, 1,88 m, 22 victoires, dont 17 avant la limite, 1 nul) n’osait pas lever les mains. ANDRÉ-ARNAUD FOURNY RÉSULTATS Lourds-légers (12 × 3) : Azzaoui (ALG) b. Saenz (NIC), abandon à l’appel du 9e round. Championnat IBF des super-mouche (12 × 3) : Kirilov (RUS, cochallenger) b. Navarro (USA, cochallenger) aux points. Championnat WBO des lourds (12 × 3) : Ibraguimov (RUS, champion) b. Holyfield (USA, challenger) aux points (118-110, 117-111, 117-111). DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Rouge Rouge CHAMPIONNAT WBO DES LOURDS MOSCOU – 11/09/07 13:43:57 Bleu Roberto DONADONI (sélectionneur de l’Italie) : « Il s’agit d’un bon résultat ; même si nous avons géré le score en seconde période, parfois trop. Nous avons aussi commis quelques erreurs. Mais je suis content de tout ce qu’ont fait mes joueurs. La Géorgie est une bonne équipe, jamais facile à jouer. J’espère qu’elle arrivera à faire bonne figure contre l’Écosse et qu’elle lui posera des problèmes, mercredi. Je n’ai pas pu voir le match Écosse-Ukraine (3-1) à l’hôtel. On me l’a raconté. Notre situation se complique pour la qualification. Ce sera un beau match à jouer à Glasgow, dans ce stade et devant ce public impressionnant. On montrera que l’Italie est l’Italie. » – B. Li. Klaus TOPPMÖLLER (sélectionneur de la Géorgie) : « Nous avons bien joué. Il ne faut pas oublier qu’on a affronté les Champions du monde, chez eux, et avec plusieurs joueurs très jeunes. C’est dommage d’avoir encaissé ce but juste avant la pause. Je ne pensais pas que Pirlo allait tirer son coup franc comme ça. Notre système en 4-3-3 a permis de bloquer Toni. Dès le tirage au sort de ce groupe, j’avais dit que la France et l’Italie allaient se qualifier. Je le pense toujours.»– B.Li. Timoré, le Russe Sultan Ibraguimov a conservé son titre aux points sans briller, hier à Moscou. ACCÈS STADE DE FRANCE : RER B – LA PLAINE - STADE-DE-FRANCE. RER D – STADE-DE-FRANCE - ST-DENIS. POUR PLUS DINFORMATIONS, RENDEZ-VOUS SUR WWW.TRANSILIEN.COM AP221x300rugby.indd 1 ILS ONT DIT Holyfield se fait respecter AVEC TRANSILIEN SNCF, VOUS NE RATEREZ AUCUN MATCH DE LA COUPE DU MONDE DE RUGBY 2007 AU STADE DE FRANCE. GRÂCE AU CONCOURS DU STIF, TRANSILIEN SNCF AFFRÈTE ENVIRON 160 TRAINS SUPPLÉMENTAIRES ET PRÉVOIT 700 ARRÊTS ADDITIONNELS AU STADE DE FRANCE, AFIN DACHEMINER LES 560 000 SUPPORTERS ATTENDUS LORS DE CETTE COMPÉTITION. PAGE 10 BERNARD LIONS Bleu Transilien SNCF. Accélérateur de spectateurs vers le Stade de France. du match d’hier pourront donc supporter la Géorgie, hôte de l’Écosse, devant leur poste de télévision, dans trois jours. Seul un résultat positif des Caucasiens leur redonnerait le moral. En attendant, les pessimistes l’emportent, en Italie. Jaune Rouge Jaune BOXE l’Afrique du Sud, le même soir, à Sienne. Mais Donadoni a décidé de faire l’impasse sur cette première rencontre historique entre ces deux pays. Il alignera son équipe de « coiffeurs », renforcée par une dizaine de remplaçants des remplaçants, appelés ce matin. Les acteurs Noir Bleu Noir à le creuser. Grosso, servi par Toni, y parvint sur la fin, d’une frappe lourde, de près, dans la lucarne opposée (85e). L’Italie l’emporta donc sans génie, ni grande envie, mais avec sérieux et après s’être appliquée à gagner la bataille du milieu. Foggia (quatre buts sur pénalty avec Cagliari) en profita de son côté pour fêter sa première sélection (71 e ). L’Italie demeure ainsi invaincue au stade Ferraris depuis plus de quatrevingt-trois ans (0-4, devant l’Autriche, en amical, le 20 janvier 1924), soit dix-neuf parties (quatorze victoires et cinq nuls). Mais sa prestation d’ensemble n’est pas de nature à la rassurer avant de se rendre en Écosse. Surtout qu’il s’agissait hier soir de la dernière sortie des champions du monde avant leur « finale » de Glasgow. Dans ce groupe B, l’Italie est en effet exemptée, mercredi. Elle a bien programmé un match amical contre 11 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS 2008 (qualifications) Graves incidents à Lomé À la fin du match Togo-Mali (0-2), vendredi, les joueurs et supporters maliens ont été agressés par des spectateurs togolais. « ON EST RENTRÉS vivants, mais on a eu très peur. » Ainsi parle JeanFrançois Jodar, l’entraîneur de l’équipe du Mali, à l’issue du match Togo-Mali (0-2) et des incidents qui ont suivi, vendredi, à Lomé. À cinq minutes de la fin de la rencontre, alors que le Mali menait 1-0 dans un match s’étant déroulé normalement, des projectiles ont commencé à tomber des tribunes. Pend a n t le t e m p s a d d i t i o n n e l , Mamadou Diallo a ajouté un second but qui scellait la qualification du Mali et l’élimination du Togo. Alors, le stade a explosé. « Des spectateurs ont envahi le terrain, témoigne l’entraîneur français. Les joueurs se sont fait agresser. Mamadi Sidibé (l’attaquant de Stoke City) a pris un coup, sans doute par arme blanche, qui a provoqué une hémorragie au bras. Frédéric Kanouté s’est pris un coup de ceinturon. Dans le même temps, des supporters maliens étaient attaqués dans les tribunes. Certains d’entre eux se sont blessés en sautant d’une hauteur de plusieurs mètres pour échapper à leurs agresseurs. » Un champ de bataille Ces incidents ont duré une dizaine de minutes. Les joueurs des deux équipes se sont précipités vers leur vestiaire, les Togolais étant pareillement agressés par leurs supporters. Une quarantaine de spectateurs maliens vinrent se réfugier dans les vestiaires, d’autres restaient allongés dehors ou cherchaient à s’abriter comme ils pouvaient. Des blessés furent dirigés vers un établissement voisin, très peu sécurisé. Jodar témoigne : « C’était comme un champ de bataille. Dans le vestiaire, il y avait du sang partout. Joueurs et supporters partageaient la même angoisse. On entendait des coups donnés dans les vitres. » Frédéric Kanouté, l’attaquant du FC Séville, confirmait cette ambiance de terreur : « On a connu de longs moments d’inquiétude, surtout quand une fenêtre du vestiaire a explosé et est tombée sur un joueur. » Les deux équipes sont restées enfermées plus de deux heures. Pendant ce temps, une ambulance conduisait Sidibé à l’hôpital, accompagné du médecin français de l’équipe, le docteur Brochet. Immobilisé par des manifestants, le véhicule fut contraint de rebrousser chemin. C’est dans un fourgon de police et vêtus de blouses d’infirmiers que les deux hommes purent accéder à l’hôpital. Sidibé rejoignit ensuite ses coéquipiers qui regagnaient l’avion spécial de la présidence de la République malienne pour rentrer au pays. À bord, on posa des points de suture à Kanouté. Sidibé, lui, fut opéré dans la nuit à Bamako. Son état de santé, hier, n’inspirait pas d’inquiétude. Parmi les quelque 1 900 supporters qui avaient fait le voyage aller en autocar, les blessés semblaient nombreux. Le gouvernement malien envoya un avion militaire à Lomé pour rapatrier ces supporters. Par la force des choses, la qualification des Maliens (la troisième seulement en vingt-six Coupes d’Afrique) passait au second plan : « Dans le vestiaire, la victoire était devenue secondaire, assure Jodar. On se demandait surtout ce qu’on était venus faire là. De telles conditions de sécurité sont catastrophiques. » Le 27 mars 2005, le match Mali-Togo (1-2) de qualification pour la Coupe du monde et la CAN 2006 avait déjà entraîné de graves incidents, à Bamako. À la suite des incidents qui ont suivi la rencontre face au Togo, le Malien Frédéric Kanouté a dû se faire poser plusieurs points de suture pendant le voyage retour vers Bamako. (Photo Nicolas Guyonnet/ Icon Sport) L’ÉGYP TE, DER NIER QUALIFIÉ. – L’Égypte est devenue la seizième et dernière nation à assurer sa présence en phase finale de la CAN, organisée au Ghana du 20 janvier au 10 février 2008. Au Caire, hier, les Égyptiens ont battu le Botswana (1-0) et conforté leur première place au classement. Le tirage au sort des groupes de la CAN se déroulera à Accra (GHA), le 19 octobre. GROUPE 2, HIER, Égypte-Botswana : 1-0 ; Mauritanie-Burundi : 2-1. Classement : 1. ÉGYPTE, 12 pts (+ 7) ; 2. Burundi, 7 (– 2) ; 3. Mauritanie et Botswana, 7 (– 3). Les seize pays qualifiés : Ghana (pays organisateur), Côte d’Ivoire, Nigeria, Tunisie, Soudan, Cameroun, Angola, Sénégal, Guinée, Namibie, Zambie, Maroc, Afrique du Sud, Mali, Bénin, Égypte. DIDIER BRAUN (avec F. He.) COUPE DU MONDE 2010 (qualifications, zone Amérique du Sud, 1re journée) Didi aux manettes. Les nids d’aigles de la cordillère des Andes (entre 2 600 et 3 600 m d’altitude) et leur cortège de difficultés respiratoires, de maux de tête, voire de saignements de nez se profilent à l’horizon. Tant que la FIFA autorisera les matches en altitude, le manque d’oxygène faussera quelques résultats. Mais il faut faire avec et le Brésil actuel est bien armé pour ça. – A. F. L’équipe probable : Julio César – Maicon, Juan, Lucio, Gilberto – Silva, Mineiro, Elano, Ronaldinho – Robinho, Kaka. Entraîneur : Dunga. COUPE DU MONDE 2010 (qualifications, zone Amérique du sud, 1re journée). – HIER : Uruguay-Bolivie : 5-0 ; Argentine-Chili : n.p. ; Équateur-Venezuela: n.p. ; Pérou-Paraguay : n.p. AUJOURD’HUI : Colombie Brésil. Les quatre premiers du mini-Championnat à dix seront qualifiés pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud et le cinquième disputera un match de barrages. CFA (9e journée) GROUPE A GROUPE C HIER HIER Lens B - Pacy-sur-Eure .................................................................................... Le Havre B - Guingamp B ................................................................................ Compiègne - Racing CF 92.............................................................................. Quevilly - Lesquin .............................................................................................. Caen B - Valenciennes B.................................................................................. Plabennec - La Vitréenne................................................................................. AS Vitré - Wasquehal ........................................................................................ Dunkerque - Rennes B ..................................................................................... 3-1 2-0 3-0 1-1 1-1 0-0 2-0 1-0 AUJOURD’HUI Lille B - Rouen (15 heures) Classement : 1. Le Havre, 28 pts ; 2. Racing CF 92, 26 ; 3. Rouen, 24 ; 4. Dunkerque, 24 ; 5. Plabennec, 23 ; 6. Compiègne, 23 ; 7. Pacy-surEure, 23 ; 8. AS Vitré, 23 ; 9. Rennes B, 21 ; 10. Caen B, 20 ; 11. La Vitréenne, 20 ; 12. Lens B, 20 ; 13. Lesquin, 19 ; 14. Guingamp B, 18 ; 15. Quevilly, 18 ; 16. Valenciennes B, 15 ; 17. Lille B, 14 ; 18. Wasquehal, 14. GROUPE B Montpellier - Andrézieux ............................................................................... 1-0 GFCO Ajaccio - Hyères ................................................................................... 0-0 Balma - Albi ...................................................................................................... 0-0 Manosque - Toulouse B ................................................................................. 0-0 Marignane - Gap ............................................................................................. 1-3 Fréjus - Nice B ................................................................................................. 0-0 Toulon - CA Bastia .......................................................................................... 3-1 AUJOURD’HUI Saint-Étienne B - Luzenac (15 heures) Monaco B - Cassis-Carnoux (15 heures) Classement : 1. Gap, 29 pts ; 2. GFCO Ajaccio, 25 ; 3. Toulon, 24 ; 4. Fréjus, 23 ; 5. Montpellier B, 23 ; 6. Cassis-Carnoux, 23 ; 7. Albi, 22 ; 8. Andrézieux, 21 ; 9. CA Bastia, 21 ; 10. Marignane, 20 ; 11. SaintÉtienne B, 20 ; 12. Monaco B, 19 ; 13. Manosque, 19 ; 14. Nice B, 18 ; 15. Hyères, 18 ; 16. Balma, 17 ; 17. Luzenac, 16 ; 18. Toulouse B, 14. GROUPE D HIER HIER Montceau-les-Mines - Belfort ........................................................................ Lyon B - Nancy B ............................................................................................... Épinal - Strasbourg B ....................................................................................... Saint-Priest - Épernay ...................................................................................... Red Star - Vesoul................................................................................................ Auxerre B - Raon-l’Étape ................................................................................. Croix-de-Savoie - Mulhouse ........................................................................... Jura Sud - Metz B ............................................................................................. 2-0 1-1 1-2 3-0 1-1 2-3 3-0 0-0 AUJOURD’HUI Sochaux B - Besançon (15 heures) Classement : 1. Saint-Priest, 26 pts ; 2. Besançon, 25 ; 3. Vesoul, 25 ; 4. Croix-de-Savoie, 23 ; 5. Sochaux B, 23 ; 6. Lyon B, 23 ; 7. Montceaules-Mines, 23 ; 8. Red Star, 21 ; 9. Mulhouse, 20 ; 10. Jura Sud, 19 ; 11. Belfort, 19 ; 12. Metz B, 19 ; 13. Nancy B, 18 ; 14. Strasbourg B, 17 ; 15. Épinal, 17 ; 16. Auxerre B, 17 ; 17. Raon-l'Étape, 17 ; 18. Épernay, 14. Poissy - Le Mans B ......................................................................................... 0-1 Anglet - Sénart-Moissy .................................................................................. 2-2 Sainte-Geneviève-des-Bois - Yzeure ......................................................... 0-0 Moulins - Paris-SG B ...................................................................................... 0-0 Fontenay-le-Comte - Bayonne .................................................................... 3-0 Orléans - Stade Bordelais ............................................................................. 3-2 Montluçon - Bordeaux B ............................................................................... 2-0 Aurillac - Les Sables d’Olonne ..................................................................... 0-0 AUJOURD’HUI Nantes B - Châtellerault (15 heures) Classement : 1. Anglet, 29 pts ; 2. Sainte-Geneviève-des-Bois, 26 ; 3. Paris SG B, 26 ; 4. Fontenay-le-Comte, 25 ; 5. Orléans, 23 ; 6. Le Mans B, 23 ; 7. Bayonne, 22 ; 8. Aurillac, 22 ; 9. Moulins, 22 ; 10. Bordeaux B, 21 ; 11. Poissy, 20 ; 12. Montluçon, 20 ; 13. Stade Bordelais, 18 ; 14. Sénart-Moissy, 17 ; 15. Nantes B, 16 ; 16. Châtellerault, 15 ; 17. Yzeure, 15 ; 18. Les Sables d'Olonnes, 12. RENNES L’entraîneur des gardiens vers Chelsea En quête, depuis trois semaines, d’un successeur à Silvino Louro, son entraîneur des gardiens de but qui a quitté le club avec José Mourinho, Chelsea aurait arrêté son choix sur Christophe Lollichon, actuellement en poste au Stade Rennais. Ce dernier s’est refusé hier à tout commentaire. Mais après avoir prospecté dans toute l’Europe, le club de Roman Abramovitch se serait rangé à l’avis de Petr Cech, le portier des Blues. « Je connais le meilleur entraîneur des gardiens, puisque j’ai travaillé deux ans avec lui à Rennes (de 2002 à 2004), c’est Christophe Lollichon, et c’est lui que je cherche », aurait déclaré en substance le gardien tchèque à ses dirigeants. Aucun contact officiel n’aurait encore été établi entre Chelsea et Rennes, mais ce n’est qu’une question de jours voire d’heures. Le club breton ne s’opposerait pas à la volonté de Lollichon de rejoindre Londres. Avant le Stade Rennais, celui-ci avait commencé sa carrière d’entraîneur au FC Nantes, participant notamment à l’éclosion de Mickaël Landreau. – J.-M.R. et R.R. OL : FRED A MARQUÉ. – Cinq mois après sa dernière apparition sur un terrain français, le Brésilien Fred, remis d’une fracture du cinquième métatarse du pied droit, a réussi hier, face à la réserve de Nancy, le but égalisateur (1-1) avec la CFA. – C. C. AC MILAN : MALDINI A REJOUÉ. – Opéré du genou gauche il y a près de cinq mois, Paolo Maldini a rejoué vendredi lors du match amical entre l’Athletic Bilbao et l’AC Milan (0-0). C’était le premier match du défenseur italien de trente-neuf ans depuis le 23 mai et la finale de la Ligue des champions remportée par le club lombard contre Liverpool (2-1). – Y. Ri. AMICAUX : MATCH INTERROMPU À DIJON – La rencontre entre Dijon et Bergame a été interrompue à dix minutes de la fin en raison d’une bagarre générale entre joueurs, après une altercation entre l’attaquant italien Cristiano Doni et le milieu bourguignon David Linarès. HIER : Dijon (L 2) - Atalanta Bergame (D 1 italienne) : 2-0 (2-0). Buts : Poyet (25e), M. Robail (34e). Marseille - Bastia (L 2) : 2-1 (1-0). Buts.– MARSEILLE : D. Cissé (31e), Fiorèse (60e) ; BASTIA : Méniri (63e). SUISSE - Autriche : 3-1 ; Salvador Costa-Rica : n.p. AUJOURD’HUI : Ghana - Jamaïque (à Londres), Mexique - Nigeria, Honduras Panama, Sénégal - Guinée (à Saint-Ouen). DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 PAGE 11 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Rouge Jaune RAREMENT le Brésil aura été aussi compétitif à l’heure de débuter des qualifications à une Coupe du monde. Au cours des derniers mois, Dunga a effectué une large revue d’effectif en matches amicaux. Cinquante-deux joueurs ont été testés et le verdict est tombé. Le gardien Dida, les latéraux Cafu et Roberto Carlos, les milieux Emerson, Ze Roberto et Juninho, et les buteurs Ronaldo et Fred ont cédé leur place à la nouvelle vague. Dunga, très discuté lors de sa prise de fonctions, a fait taire les critiques. Il a su motiver ses stars tout en imposant sa rigueur, récompensée par une victoire en Copa America cet été. Le Brésil, seul pays à avoir participé à toutes les phases finales de Coupe du monde, n’a pas le droit à l’erreur. Arrivé blessé à la cheville gauche, Robinho a passé toute la semaine en soins, mais devrait tenir sa place contre la Colombie. Le maître à jouer reste Ronaldinho, qui a retrouvé le sourire en sélection. On le sent libéré de l’atmosphère pesante qui l’entoure parfois au Barça. Le trio composé par le Barcelonais, Kaka et Robinho s’entend à merveille. Cette cavalerie légère rappelle la grande époque de l’école brésilienne d’il y a un demi-siècle (Coupe du monde 1958) avec Garrincha, Pelé et Bleu de notre correspondant Jaune TERESOPOLIS – (BRE) Noir Bleu Noir Le Brésil est prêt 12 Bleu Rouge Noir Jaune CYCLISME PARIS-TOURS NATATION MEETING D’ESSEN Guesdon, sans bruit Vainqueur l’an dernier, neuf ans après Paris-Roubaix, le Breton si discret garde son ambition intacte. Frédéric GUESDON (France) 36 ans ; né le 14 octobre 1971 à SaintMéen-le-Grand (Ille-et-Vilaine). 1,85 m ; 73 kg. Professionnel depuis 1995. Ses équipes : Le Groupement (1995) ; Polti (1996) ; Française des Jeux (depuis 1997). Ses victoires : Paris-Tours 2006 ; Paris-Roubaix 1997 ; Classic Haribo 1997 ; 2 étapes Dauphiné libéré (2000, 2002) ; 1 étape Tour du Limousin 1997 ; 1 étape Tour de l’Ain 1999 ; 1 étape Tour de la Province de Lucca 2000. Ses principales places d’honneur : 3e Championnat de France 1996 ; 6e Tour des Flandres 2003 ; 7e Paris-Roubaix 2006 (11e en 2005, 12e en 2003). Il y a un an, Frédéric Guesdon s’était montré le plus frais, mais aussi le plus malin de la grande échappée, en anticipant le retour du peloton dans le final pour se jouer au sprint du Norvégien Arvesen. Un coup royal que le Breton se verrait bien retenter. (Photo Bernard Papon) PROGRAMME tique d’un manque d’ambition. Il a aussi une certaine conscience de sa valeur. « Dans le peloton, on sait quand même qui je suis. L’an dernier, dans l’échappée, j’ai fait le tour des vingt-huit et j’en avais pointé quelques-uns, Paolini, Gasparotto… Je pense que d’autres ont fait pareil avec moi », remarque-t-il. Le doublé, aujourd’hui, ne lui apparaît pas franchement comme une utopie, même s’il en mesure toute la difficulté. « Je suis peut-être un peu moins fort que l’an dernier, alors qu’il faudrait sans doute être plus fort… » Et puis, il n’a peut-être pas encore tout dit, après tout : « Ma carrière n’est pas finie. On dit jamais deux sans trois… Pourquoi pas San Remo ou un Tour des Flandres ? Si tout va dans le bon sens ce jour-là, c’est jouable. » PHILIPPE BOUVET (*) Jalabert a remporté la Clasica San Sebastian en 2001 et 2002, tandis que Richard Virenque s’est imposé dans Paris-Tours en 2001. Les sprinteurs, mais… Petacchi, Freire, Zabel, McEwen, Steegmans sont au rendez-vous. Les puncheurs aussi. UN MATCH ÉQUILIBRÉ. – Paris-Tours s’adresse bien sûr aux sprinteurs, car c’est l’une des rares classiques qui ne dressent pas d’obstacle rédhibitoire sous leurs roues. Elle leur ouvre un « boulevard », avec les 2 600 mètres de ligne droite qui mène à l’arrivée au bout de l’avenue de Grammont. Pourtant, Paris-Tours n’est pas leur chasse gardée, loin s’en faut. C’est aujourd’hui la vingtième édition depuis la reprise, en 1988, dans le sens originel ParisProvince. Or, les sprinteurs ne sont même pas à parité avec les attaquants au nombre des victoires : huit sprints massifs pour onze fois l’avantage aux échappés, qu’ils soient ceux de la première heure ou du dernier moment. Plus éloquent encore : sur les dix dernières années, seul Erik Zabel, à deux reprises (déjà vainqueur en 1994, il a récidivé en 2003 et 2005), l’a emporté au sprint. Dans cette période, Jacky Durand (1998), Richard Virenque (2001), ou Frédéric Guesdon (2006), comptent parmi ceux qui ont tiré profit d’échappées à plus ou moins long cours. C’est dire que le sprint est loin d’être une fatalité, et le match équilibré. LA MEUTE DES SPRINTEURS. – Certes, Tom Boonen a mis un terme à sa saison, Daniele Bennati (2e en 2005) est forfait sur blessure (scaphoïde). Les sprinteurs déboulent cependant en force : Alessandro Petacchi, Robbie McEwen, Oscar Freire, Erik Zabel toujours, mais aussi Robert Hunter, Thor Hushovd, Allan Davis, Danilo Napolitano, tous au rendez-vous. Le Belge Gert Steegmans arrive sur la lancée de sa victoire au Circuit Franco-Belge. Mais les équipiers manquent souvent à l’appel après la succession des petites bosses de la fin de par- cours. Cela explique que, si les sprinteurs sont souvent sur la photo d’arrivée, c’est souvent au second plan, quelques longueurs derrière les « survivants » de l’échappée… AVIS AUX ATTAQUANTS. – Encouragés par les statistiques, ce ne sont pas les candidats à l’échappée qui manquent, ni les finisseurs. Les deux rôles sont d’ailleurs quelquefois interchangeables. À l’image de Philippe Gilbert, très bon au Mondial (8e), qui avait échoué en vue de la ligne il y a deux ans. Le champion du monde du chrono, Fabian Cancellara, est susceptible de déboucher dans le final où Filippo Pozzato, l’un des grands favoris, trouvera des bosses pour tremplin. Alejandro Valverde est, avec Samuel Sanchez, l’un des rares à choisir l’épreuve française pour approche du Tour de Lombardie, samedi prochain. À suivre aussi le jeune Belge Greg Van Avermaet (22 ans), deuxième chez les espoirs l’an dernier et quatre fois vainqueur pour sa première saison pro. De même, l’épreuve peut contribuer à l’affirmation du Slovaque Peter Velits, champion du monde espoirs, pour la dernière sortie de l’équipe Wiesenhof. FEILLU À L’ÉPREUVE. – Chez les Français, Frédéric Guesdon est toujours d’attaque (voir ci-dessus) ; Thomas Voeckler, le vainqueur de Plouay, aussi. Sébastien Chavanel a déjà affirmé sa pointe de vitesse, mais il est sans doute en bout de course. À l’inverse, Romain Feillu, vainqueur de Paris-Bourges jeudi, a toujours la « gnac ». Il n’y a peut-être que la distance (256 km) pour l’arrêter, mais cela mérite de voir maintenant ce vrai « gagneur » soumis au feu d’une grande classique. – Ph. Bo. CE N’EST QU’UN AU REVOIR. – Une petite cérémonie est organisée ce matin, au départ de Saint-Arnoult-enYvelines, à l’intention de quatre coureurs français qui disputent à l’occasion de Paris-Tours leur dernière course. Frédéric Bessy (Cofidis, 35 ans, 12 saisons pro) ; Carlos Da Cruz (Française des Jeux, 32 ans, 11 saisons) ; Frédéric Gabriel (Landbouwkrediet, 37 ans, 13 saisons) et Cédric Vasseur (QuickStep, 37 ans, 14 saisons) recevront des organisateurs quelques cadeaux d’adieu. SLIPST RE AM RE JOINT LE MPCC. – Une neuvième équipe a adhéré hier, en marge des opérations de départ de Paris-Tours, au Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC) créé en juillet dernier. L’équipe américaine Slipstream, managée par Jonathan Vaughters, rejoint ainsi les cinq équipes françaises du Pro Tour, TMobile, Gerolsteiner et Rabobank. CYCLO-CROSS – CHALLENGE « LA FRANCE CYCLISTE » Mourey repart en campagne MÊME EN CYCLISME, il n’y a plus de saisons ! Alors que les routiers sont encore sur le pont (Paris-Tours aujourd’hui, le Tour de Lombardie samedi prochain), le cyclo-cross démarre véritablement cet après-midi, avec la première manche du Challenge la France cycliste, organisée à Sarrebourg (Moselle), sur le circuit qui avait accueilli les Championnats de France en 2002. Cette année-là, Francis Mourey décrochait le titre Espoirs, au terme d’une course épique. Depuis, il a tracé sa route. Le sociétaire de la Française des Jeux, qui promène désormais sur ses épaules le maillot de champion de France Élite, est le grand favori. Mourey n’entame pas aujourd’hui sa sai- son hivernale. Après avoir disputé sa dernière course sur route à Fourmies le 16 septembre, le Franc-Comtois s’est tourné sans tarder vers les sous-bois. Avec succès, puisque son palmarès annonce quatre victoires sur cinq épreuves disputées. Un score presque parfait, qui laisse néanmoins de la place pour ceux qui rêvent de le titiller, à commencer par Steve Chainel, son récent tombeur à Nieul (Haute-Vienne). Le coureur d’Auber 93 est, en l’absence de John Gadret, qui termine la saison sur route en Italie avec AG2R, celui qui peut mener la fronde. Il possède les moyens physiques et les ressources mentales pour y arriver. Il a surtout une revanche à prendre par rapport à l’an dernier. Le Lorrain, qui évoluera sur son terrain, a en effet effectué en 2006 une saison moyenne sur le sol français, à l’inverse de ses énormes moyens. Il souhaite plus que jamais effacer ce faux pas. David Derepas, Julien Belgy, Cyrille Bonnand, s’il est dans un grand jour comme cela lui arrive parfois, peuvent eux aussi espérer contrarier les plans de Mourey, qui ne se laissera pas manœuvrer facilement. Les manches du Challenge sont en effet pour lui un tremplin idéal vers son grand objectif de l’hiver, le Championnat du monde de la spécialité, le 27 janvier 2008 à Trévise (Italie). Mais, avant ce rendezvous programmé depuis plus d’un an maintenant, une chose est sûre : Mourey, deuxième hier du Grand Prix de la Région Wallonne derrière le numéro un mondial, Sven Nys, désire plus que jamais rester seul maître chez lui ! – H. B. PROGRAMME AUJOURD’HUI. – Juniors (10 heures), Espoirs (11 h 15), femmes (13 h 50), Élite (15 heures). Principaux engagés. – ÉLITE : Mourey (Française des Jeux), Chainel (Auber 93), Belgy (Bouygues Telecom), Derepas (Roubaix-Lille Métropole), Bonnand, Clochez (Bleus de France), C. Morel (VC BourgoinJallieu), Dubau (Champagne), N. Bazin (US Domont). FEMMES : Salvetat (VSLL Castres), Leboucher (Sarthe). PAGE 12 RÉSULTATS TOUR D’ÉMILIE (1.HC, ITA, 13 octobre). – 1. F. Schleck (LUX, CSC), les 205 km en 5 h 22’17’’ (moy. : 38,165 km/h) ; 2. Rebellin (ITA, Gerolsteiner), à 1’’ ; 3. Horner (USA, Predictor-Lotto), à 5’’ ; 4. Ricco (ITA, Saunier Duval), à 10’’ ; 5. Cunego (ITA, Lampre), à 18’’ ; 6. Evans (AUS, Prl), à 25’’ ; ... 9. Kolobnev (RUS, CSC), à 56’’ ; 13. Di Luca (ITA, Liquigas), à 2’1’’ ; 16. Sastre (ESP, CSC), 2’2’’ ; 25. Simoni (ITA, Sdv), à 2’47’’ ; 39. Sonnery (AG2R Prévoyance), à 4’58’’. – 42 classés. Principal abandon : Bettini (ITA, Qsi). Les prétendants au Tour de Lombardie sont en jambes. Deuxième jeudi de la Coppa Sabatini, Franck Schleck s’est imposé hier en solitaire en se jouant d’un groupe d’échappés royal (Rebellin, Ricco, Cunego, Evans, Kolobnev, Di Luca, Sastre). Le champion du monde Paolo Bettini s’est retiré comme prévu après 170 kilomètres. Tous ces hommes se retrouvent aujourd’hui au GP Beghelli. BMX – COUPE DU MONDE (4e et dernière manche, Fréjus, 13 octobre).– HOMMES : 1. Willers (NZL) ; 2. Prokop (RTC) ; 3. Gutierrez ; 4. Godet ; 5. Hamon. FEMMES : 1. Le Corguillé ; 2. Despeaux ; 3. Diaz (ARG) ; ... 8. Chausson. Coupe du monde (classement final). – HOMMES : 1. De Wilde (HOL), 46 pts ; 2. Robinson (USA), 35 ; 3. Godet, 32 ; ... 6. Gutierrez, 25. FEMMES : 1. Le Corguillé, 30 pts ; 2. Diaz (ARG), 27 ; 3. Walker (NZL), 24 ; 4. Chausson, 24 ; ... 9. Despeaux, 15 ; 10. Pottier, 12. Et on a vu hier que mademoiselle Ziegler avait les jambes lourdes. La victoire lui est revenue sur 400 m mais le chrono fut en deçà des attentes : 4’3’’41, loin du record de Manaudou, ces 3’56’’09 qui assortirent l’an dernier un nouveau titre de championne d’Europe en petit bassin à Helsinki. L’Américaine n’a pas évolué au niveau de son meilleur temps (4’1’’79), ni même de son temps de passage vendredi sur 1 500 m (4’2’’64). Reste que son double exploit de la veille fait toujours causer, à commencer bien sûr par Manaudou. En débarquant à l’entraînement hier matin, la championne olympique a mis au parfum son frère et entraîneur Nicolas : « T’as vu, Ziegler a battu le record du monde ! » Pas plus perturbée que cela et plutôt flattée que l’Américaine ait tenu, vendredi dans L’Équipe, des propos « sympas » sur elle, la chef de file des Bleus a pris bonne note de ce que l’on devinait : Ziegler s’annonce comme un Selon la table de conversion de l’université du Colorado, les 8’9’’68 (nouveau record du monde) réussis par Kate Ziegler au passage aux 800 m, lors de son record du monde vendredi sur 1 500 m, équivalent à 8’22’’48 en grand bassin. Soit moins bien que le record personnel de l’Américaine, 8’18’’52. Ziegler peut donc aller beaucoup plus vite en petit bain. Dès aujourd’hui à Essen ? obstacle de taille sur la route d’un doublé olympique. « Comme elle avait nagé 15’42’’ en grand bassin (15’42’’54 en juin, nouveau record du monde), ce record était à prévoir, reconnaît Nicolas. Et son temps de passage au 800 m veut dire qu’elle vaut 8’7’’ (puisque le temps est pris à la culbute). Je ne suis pas étonné, c’est la flèche montante. » Guère plus de surprise du côté du DTN : « Ziegler n’a fait que valider sa progression de l’hiver dernier et de cet été, quand elle a nagé 4’4’’ sur 400 m en grand bassin », relève Claude Fauquet. À défaut d’amener un vrai scoop, la soirée de vendredi apparaît aussi comme une salutaire piqûre de rappel : comme le dit Nicolas Manaudou, « pendant que Laure répare ses problèmes, les autres s’entraînent ». La triple championne du monde a trop d’expérience du top niveau pour ne pas en être consciente mais elle qui fonctionne beaucoup à l’orgueil est servie. « Ça peut être une source de motivation, admet son frère. Je n’arrête pas de dire à Laure que pour battre Ziegler, il faudra aller plus vite que jamais. La situation n’est plus du tout la même qu’il y a trois ans où il y avait Laure et le reste du monde. Là, il y a des filles qui nagent 4’4’’ alors qu’on n’est pas encore aux Jeux ! » En attendant, Ziegler doit clore aujourd’hui son séjour allemand par un dernier 800 m. Les 8’9’’68 de vendredi soir pourraient ne pas passer l’après-midi… JEAN-BAPTISTE RENET (avec B. L.) RÉSULTATS HOMMES. 100 m dos : 1. Rupprath, 52’’29. 100 m 4 nages : 1. Rupprath, 54’’26. FEMMES. 400 m : 1. Ziegler (USA), 4’3’’41. 50 m brasse : 1. Vogel, 314’46. Tous allemands sauf mention. PROGRAMME AUJOURD’HUI. – Finales à partir de 14 h 30 : 400 m HOMMES, 200 m FEMMES, 200 m 4 nages H, 50 m papillon H et F, 400 m 4 nages F, 200 m dos H et F, 100 m papillon H et F, 50 m dos H et F, 200 m brasse H et F, 100 m H et F. ATHLÉTISME 20 KM DE PARIS La France qui court Le succès populaire annoncé des 20 Kilomètres de Paris, aujourd’hui, traduit l’engouement pour les courses sur route. ILS ÉTAIENT DIX MILLE il y a cinq ans. Ils seront plus du double, ce matin, à défier le bitume des beaux quartiers parisiens pour la vingt-neuvième édition des 20 Kilomètres de Paris, organisés par l’Association sportive et culturelle de l’armée de l’air. Une croissance exponentielle qui illustre un engouement pour les courses sur route apparu bien avant qu’un président n’entraîne ses ministres en short pour de médiatiques joggings citadins. Les organisateurs, eux, n’hésitent plus à franchir le pas : ceux du Semi-Marathon de Nice mettent ainsi en place le Marathon des Alpes-Maritimes Nice-Cannes, dont la première édition aura lieu le 9 novembre 2008 avec l’objectif de devenir le deuxième marathon hexagonal derrière celui de Paris (1). « Il y a un phénomène autour des courses sur route, estime Séverine Sanchez, la chargée de communication de la future épreuve azuréenne, car elles s’adressent à tout le monde. Ça correspond aussi au désir de faire attention à son corps, sa santé. » Après le boum des années 80, la pratique avait connu un tassement avant de rebondi r au tourna nt des années 2000. Paradoxal car, si le nombre de courses et de participants n’a jamais été aussi important, l’élite française n’encombre pas les bilans mondiaux (2). La Fédération française d’athlétisme (FFA) a compris l’intérêt que représentait le phénomène pour le futur. En mettant à la disposition des organisateurs du Paris-Versailles sa cellule marketing, elle leur a permis de relancer l’épreuve qui a attiré 21 400 coureurs il y a deux semaines. La FFA a également procédé à une restructuration en son sein avec un grand département « marche, grand public, hors stade » sous le contrôle de Pascal Chirat, qui dresse un premier constat. « Si le phénomène est très fort autour du marathon notamment, estime le responsable de la route, c’est parce que cette discipline se pratique en toute liberté. Il est évident que nous aimerions pouvoir rapprocher ces pratiquants-là des structures fédérales. » Les dix courses sur route les plus courues en France Morlaix Mont-Saint-Michel 2 1 3 Paris 1 courses Vannes 1 1 Lyon La Rochelle 1 Marseille Classement 2006 selon le nombre de concurrents classés 30 688 1. Marathon de Paris 18 750 2. 20 Km de Paris 17 886 3. Semi-Marathon de Paris 11 810 4. Marseille-Cassis 6 625 5. Marathon de La Rochelle 5 694 6. 10 Km de Taulé-Morlaix 7. Semi-Marathon d’Auray-Vannes 4 800 4 348 8. 10 Km de Lyon 9. Marath. de la baie du Mt-St-Michel 3 698 10. Semi-Marath. de St-Pol - Morlaix 3 684 N.B. : Paris-Versailles n’a pas été organisé l’an passé. Couru il y a deux semaines, il a réuni 21 400 participants. Mais comment faire quand, pour s’inscrire à une course sur route, un certificat médical suffit ? « Il nous faut raisonner différemment, poursuit Chirat. La formule club n’est pas forcément adaptée à leurs envies. Analysons d’abord ce qu’on pourrait leur apporter en termes de services, par exemple en fournissant des plans ou des cahiers d’entraînement personnalisés sur Internet. Ensuite, on pourra peut-être en diriger certains vers les structures fédérales. » Et impulser une nouvelle dynamique. Au haut niveau cette fois. LAURENT BARGE (1) Le dernier marathon de Paris a enregistré près de 35 000 inscriptions, contre 38 000 à New York. Avec, pour chacun, un nombre maximal d’inscrits atteint. (2) Aucun engagé sur le marathon des Mondiaux d’Osaka et seulement quatre athlètes aujourd’hui à Udine aux Championnats du monde de course sur route. PROGRAMME AUJOURD’HUI, départ à 10 heures, pont d’Iéna. LES PRINCIPAUX ENGAGÉS. HOMMES : Kyiu, D.Ndiso, M. Mwanzia, S. Kibet (KEN) ; Ngimba (TAN) ; Disi (RWA) ; Bacha (ETH). FEMMES : Gadi-Richard, M. Wangari, A. Ngujiri, C. Chepkonga, A. Barsosio, (KEN). MONDIAUX SUR ROUTE : TADESSE ET KIPLAGAT DÉFENDENT LEURS TITRES. – L’Érythréen Zersenay Tadesse et la Néerlandaise Lornah Kiplagat tentent de conserver leurs titres mondiaux sur route, aujourd’hui, lors du semi-marathon d’Udine, en Italie. Ils seront tous deux attaqués par de fortes délégations kényanes. Sammy Wanjiru, recordman du monde de la distance (58’33’’), Patrick Musyoki et Robert Kipchumba devraient ainsi mener la vie dure à Tadesse. À noter, les présences du vainqueur du marathon de New York Marilson Dos Santos et de la médaillée de bronze olympique des 42,195 km Deena Kastor. L’équipe de France est composée de Pierre Joncheray et Mokhtar Benhari côté hommes, et de Christelle Daunay et Carmen Oliveras côté femmes. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Guesdon n’est sûrement pas un coureur ordinaire, mais sa carrière est ainsi faite qu’il se fond volontiers étrangers marchent. Mais, avant de critiquer, il faut voir si on est nousmêmes à cent pour cent. J’ai vu les Français avant le Championnat et je me doutais qu’ils ne seraient pas à la hauteur… » Sans doute Guesdon a-t-il ce petit quelque chose en plus dans les grands moments. Et si, derrière son humeur égale, il y avait finalement un gagneur ? « L’an dernier, Arvesen était logiquement plus rapide que moi, raconte-t-il. Je ne sais pas ce qui fait la différence. À ce niveaulà, tout le monde a l’envie. J’étais peut-être un peu plus frais et j’ai une petite pointe de vitesse aussi, mine de rien… Plus ça approchait, plus je me disais qu’il ne fallait pas que je me loupe. Je sais qu’il y a tellement de différence entre gagner et faire deuxième. Le premier truc qu’on se dit, c’est : heureusement, je ne fais pas deux… C’est d’abord un grand soulagement, puis tout s’enchaîne et la joie arrive très vite. » Au bout du compte, la discrétion n’est pas pour autant la caractéris- Nicolas Manaudou : « C’est la flèche montante » 8’22 22’’48 22’’ ’’4 48 8 Bleu « J’aime bien être tranquille » dans l’anonymat du peloton. « Je ne me lance pas dans n’importe quoi. Et puis, quand on roule pour un leader ou un sprinteur, ce n’est pas évident de faire le départ le lendemain. » Guesdon, on le voit peu, mais tout le monde sait qu’il est là. Et, finalement, personne n’est vraiment surpris lorsqu’il fait mouche, quand bien même il sort rarement de sa réserve. « On m’oublie vite, ça ne me dérange pas. Je suis comme ça, je ne fais rien pour être sur le devant de la scène. C’est ma nature, j’aime bien être tranquille. » C’est si vrai qu’il a beau être l’un des rares Français à franchir sans encombre le cap des 250 bornes, on ne l’a plus appelé en équipe de France depuis deux ans. Ça aussi, il s’en accommode : « Je préfère avoir gagné Paris-Tours, alors que, souvent, on est moins motivé après le Championnat du monde. » Ce qui ne l’empêche pas de remarquer, à propos du complexe français : « Quand on voit tout ce qui se passe, on est obligé d’avoir des doutes quand les RAY BENECKI, son coach de toujours, avait calmé les ardeurs sitôt un 1 500 m express bouclé vendredi soir. Kate Ziegler venait pourtant de fracasser en un quart d’heure dans le petit bassin d’Essen deux références planétaires jusqu’ici détenues par Laure Manaudou. Dans cette course ajoutée spécialement pour elle au programme du meeting de la Ruhr, l’Américaine avait abaissé de près de dix secondes le record de la distance : 15’32’’90 contre 15’42’’39 à la Française en novembre 2004 à La Roche-sur-Yon. Et, en passant au 800 m, Ziegler avait aussi établi une nouvelle marque en 8’9’’68, contre 8’11’’25 à Manaudou lors de l’Euro à Trieste en décembre 2005. Un concentré de performances qui appelait un nouveau coup d’éclat hier sur 400 m. Plus que jamais étiquetée rivale number one de la star tricolore, l’étudiante de dix-neuf ans tenait l’occasion de chasser sur les terres de Manaudou. Malgré ces promesses, donc, Benecki avait ramené tout le monde sur terre : « On a l’habitude de ne pas relier les courses les unes aux autres. Celle-ci est passée. Pour la suite, on verra. » Jaune Rouge Jaune « Avec mes parents, j’ai enregistré presque toutes les classiques depuis 1989. J’adore ces courses-là. C’est une fierté d’avoir son nom à côté de tous ces grands coureurs. Il y aura des jeunes qui sauront que Guesdon est au palmarès de Paris-Roubaix. Après, on aimerait bien y être une deuxième fois pour que l’on ne croie pas que c’est un coup de chance. On m’a souvent dit que j’en avais eu à Roubaix, mais ils verront que j’ai aussi Paris-Tours… » Le dossard no 1, ce matin au départ de Saint-Arnoult-en-Yvelines, est un beau cadeau le jour de son trentesixième anniversaire. Surtout, on sent que Paris-Tours lui a permis de légitimer complètement sa victoire à Roubaix, neuf ans plus tôt. « Je savais que ça allait boucher le bec à certains. C’est vrai que Paris-Tours m’a fait autant plaisir. Je pensais que ce serait perçu un ton en dessous et, finalement, ç’a marqué autant les gens. » Probablement parce que cette victoire a été parfaitement comprise, comme une récompense inéluctable qui vient avec la constance. « J’avais déjà été dans le final de Paris-Tours, rappelle-t-il justement, et, à Roubaix, j’ai souvent été dans les billes… » En retrait sur 400 m hier (4’3’’41), l’Américaine a marqué les esprits vendredi sur 1 500 m en petit bassin. Un exploit qu’a bien noté Laure Manaudou. Noir Bleu Noir IL A VRAIMENT le chic pour surgir à l’improviste, de préférence dans les grandes occasions. Frédéric Guesdon ne gagne pas beaucoup (neuf victoires en treize saisons), mais son palmarès parle très largement pour lui. « Mine de rien, dit-il, j’ai gagné les deux plus belles classiques françaises. » Guesdon est peut-être un peu effacé, sauf sur les lignes qui laissent une trace dans les livres d’or. D’ailleurs, il est bien le seul Français vainqueur de classique depuis Laurent Jalabert (*). AUJOURD’HUI.– 101e Paris-Tours (256 km). Départà 11 heuresde SaintArnoult-en-Yvelines, arrivée vers 17 h 15 avenue de Grammont. Les principaux engagés. – FRANÇAISE DES JEUX : Guesdon, Sé. Chavanel, Da Cruz, Gérard, Mengin, Monnerais, Roy ; Gilbert (BEL). CSC (DAN) : Cancellara (SUI) ; Arvesen (NOR) ; Breschel, Kroon (HOL). CRÉDIT AGRICOLE : Hushovd (NOR) ; Bodrogi (HON) ; Furlan (ITA) ; Hinault, Engoulvent, Hivert, Kern ; Renshaw (AUS). AG2R PRÉVOYANCE : Dion, Dumoulin, Riblon, Rousseau ; Elmiger (SUI) ; Krivtsov (UKR) ; Mandri (EST) ; Usov (BLR). GEROLSTEINER (ALL) : Förster, Haussler. LAMPRE (ITA) : Baldato, Napolitano. PREDICTOR-LOTTO (BEL) : McEwen (AUS) ; Van Avermaet, Leukemans, Van Summeren. QUICK STEP (BEL) : Steegmans ; Vasseur ; De Jongh (HOL). DISCOVERY CHANNEL (USA) : A. Davis (AUS) ; Gusev (RUS) ; Vaitkus (LIT). BOUYGUES TELECOM : Pütsep (EST) ; Clerc (SUI) ; Geslin, Haddou, Jérome, Martias, Pichot, Voeckler. RABOBANK (HOL) : Freire, Flecha (ESP) ; Posthuma. LANDBOUWKREDIET (BEL) : Boucher, Gabriel. COFIDIS : Duque (COL) ; Bessy, Duclos-Lassalle, Minard, Monier, Valentin ; Monfort, Scheirlinckx (BEL). SKIL-SHIMANO (HOL) : Tjallingi. MILRAM (ITA) : Zabel (ALL) ; Petacchi. LIQUIGAS (ITA) : Pozzatto, Chicchi, Gasparotto ; Willems (BEL). CAISSE D’ÉPARGNE (ESP) : Valverde, Pereiro, J. Rodriguez ; Perget. EUSKALTEL (ESP) : Sanchez. CHOCOLAT JACQUES (BEL) : Coenen. AGRITUBEL : Baranauskas (LIT) ; Bichot, Coutouly, Feillu, Robin, Sinner. SAUNIER DUVAL (ESP) : Pagliarini (BRE). BARLOWORLD (GBR) : Hunter (AFS) ; Guidi (ITA). WIESENHOF (ALL) : P. Velits (SVQ). – 176 engagés. Ziegler laisse des traces 13 SURF WCT : DEMIES RELEVÉES à MUNDAKA. – Huitième manche du Championnat du monde, l’épreuve espagnole de Mundaka se sera étirée jusqu’au dernier jour de compétition. À partir de 9 heures, ce matin, les quatre meilleurs surfeurs de la quinzaine vont s’affronter lors de demi-finales extrêmement relevées. Le numéro 1 mondial, Mick Fanning, qui a perdu tout espoir d’être couronné à Mundaka même en cas de victoire, sera face au bouillant Bobby Martinez, le tenant du titre. Très belle affiche aussi entre Taj Burrow et Kelly Slater. – D. Mi. WCT : SARRAN ÉLIMINÉE EN HUITIÈMES. – Pour la quatrième fois en cinq épreuves depuis le début de saison, Caroline Sarran a échoué aux portes des quarts de finale. La nuit dernière à Sydney, la Française a été éliminée en huitièmes de finale par Chelsea Hedges (12,25 contre 9,00), championne du monde 2005, laquelle a ensuite perdu en quarts. Les demi-finales opposeront la Brésilienne Silvana Lima et la Péruvienne Sofia Mulanovich à deux Australiennes, respectivement Jessi Miley-Dyer et Stephanie Gilmore. – D. Mi. GOLF CHAMPIONNAT DU MONDE DE MATCH-PLAY (ANG, Virginia Water, Wentworth Club, circuit européen hommes, 3 533 343 , 11-14 octobre). – Demifinales : Cabrera (ARG) b. Mahan (USA), 2 et 1 ; Els (AFS) b. Stenson (SUE), 3 et 2. FRYS.COM OPEN (Nevada, Las Vegas, TPC Summerlin & Canyons, circuit américain hommes, 2 841 619 , 11-14 octobre). – Deuxième tour (par 144) : 1. Willis, 130 (68 + 62), Trahan, 130 (65 + 65), et McNeill, 130 (66 + 64) ; 4. Gore, 131 (63 + 68) et Huston 131 (66 + 65). Tous américains. OPEN DE MADRID (ESP, Real Sociedad Hipica Española Club de Campo, circuit européen hommes, 900 000 , 11-14 octobre). – Troisième tour (par 216) : 1. Vancsik (ARG), 203 (65 + 70 + 68) ; Vibe-Hastrup (DAN), 205 (69 + 69 + 67) ; 3. Canizares (ESP), 207 (69 + 66 + 72), et McIlroy (IRL), 207 (73 + 68 + 66) ; 5. Bourdy, 208 (71 + 69 + 68), Fraser (AUS), 208 (75 + 68 + 65), Luna (ESP), 208 (75 + 6 7 + 6 6), Qui r os (ES P), 208 (72 + 67 + 69), Van de Velde, 208 (71 + 66 + 71) ; … 14. Remésy, 210 (71 + 69 + 70). CHAMPIONNAT DU MONDE (Californie, Palm Desert, Bighorn Golf Club, circuit américain femmes, 711 098 , 11-14 octobre). – Deuxième tour : 1. Ochoa (MEX), 135 (68 + 67) ; 2. Park (BRE), 136 (67 + 69), Creamer (USA), 136 (67 + 69), et Stanford (USA), 136 (70 + 66) ; 5. Jang Jeong (CDS), 137 (69 + 68) ; … 11. Kerr (USA), 141 (75 + 66) ; … 20. Wie (USA), 158 (79 + 79). Vingt participantes. CANOË-KAYAK Rouge Noir Jaune ÉQUITATION TOUS SPORTS VOLLEY-BALL PRO A (5 journée) Tous aux abris Briançon en fête Tourcoing s’offre Tours Retour ce week-end aux compétitions indoor. Les Français y chercheront de précieux points pour une éventuelle qualification olympique individuelle. REMPORTÉE LA SAISON dernière par le Suisse Beat Mändli sur Idéo du Thot, un cheval français, la Coupe du monde reprend aujourd’hui en Norvège. Trois Français disputeront cet après-midi à Oslo le Grand Prix, notamment Philippe Léoni, habitué et friand de cet exercice. « J’aime ce circuit, commente-t-il. C’est l’objectif de ma saison. Il faut des chevaux bien dressés car les parcours sont plus techniques avec des obstacles plus rapprochés. L’ambiance est également particulière. Il y a davantage d’adrénaline. On se croirait parfois dans un stade de basket avec beaucoup de bruit. Il faut des chevaux habitués à ça. Ma jument Cyrenaïka, avec laquelle je me suis qualifiée à deux reprises pour la finale (2005 à Las Vegas et 2006 à Kuala Lumpur), connaît la musique. » Léoni cherchera donc dès aujourd’hui à accumuler les points (20 points pour le premier, 17 pour le deuxième… 1 pour le seizième) pour intégrer le top 18 de ce mini-Championnat synonyme de qualification pour la grande finale de Göteborg, en avril. « L’idéal serait d’avoir 20-25 points d’ici Londres, sachant qu’il en faut généralement une quarantaine pour la finale », estime Léoni. Outre la Coupe du monde, quelques gros concours seront également très prisés. Ce dimanche, Bruxelles a ainsi rassemblé de gros clients. Tous les deux candidats à la Coupe du monde, les cinq étoiles de Lyon (2-4 novembre) et de Paris (30 novembre-2 décembre) constitueront ainsi de gros rendezvous des mois à venir. Non qualifiés pour la compétition par équipes des épreuves olympiques de Hongkong en août prochain, les meilleurs Français auront forcément à l’esprit le classement olympique (prise en compte des compétitions entre le 1er janvier 2007 et le 1er mai 2008), sus- ceptible d’offrir à la France un quota individuel. Actuellement, l’Irlandaise Jessica Kürten et le Belge champion du monde Jos Lansink, se partageraient les deux billets offerts à la zone Europe de l’Ouest. Derrière ces deux calibres, plusieurs pilotes tricolores sont à l’affût. Olivier Guillon, actuellement troisième de ce ranking juste devant Michel Hécart et Michel Robert, s’affiche comme une réelle possibilité d’aller décrocher ce sésame (le quota est non nominatif et il reviendrait au sélectionneur de désigner le couple olympique). Mais, comme tous les autres Français, le Normand partira avec le handicap de ne posséder qu’un seul cheval de premier ordre (Ionesco de Brekka). Tandis que Kürten et Lansink pourront écumer les concours chaque week-end en faisant tourner leurs deux ou trois montures capables de briller, les Tricolores devront gérer leur unique cheval de tête. Hongkong est encore loin. PASCAL GRÉGOIRE-BOUTREAU PROGRAMME À Oslo, CSI-W***** (1re étape de la Coupe du monde). Grand Prix, à 14 h 30. Français engagés : Léoni, Épaillard, Nicolas. Coupe du monde 2008 : Oslo (12-14 octobre) ; Helsinki (18-21 octobre) ; Vérone (ITA, 8-11 novembre) ; Stuttgart (ALL, 14-18 novembre) ; Genève (6-9 décembre) ; Londres (17-22 décembre) ; Malines(BEL, 26-30 décembre) ; Leipzig(ALL, 17-20 janvier) ; Amsterdam (24-27 janvier) ; Bordeaux (1er-3 février) ; Vigo (ESP, 8-11 février) ; ’s-Hertogenbosch (HOL, 27-30 mars) ; Göteborg (SUE, 24-27 avril). À Bruxelles, CSI*****. Grand Prix, à 15 heures. Français engagés : Guillon, Robert, Rozier, Bost, Bourdy. FOOT US TENNIS DE TABLE NFL (6e journée) : DUEL D’INVAINCUS. – Deux des trois dernières équipes encore invaincues vont en découdre ce dimanche à Dallas, lors du choc Cowboys-Patriots. Un choc regardé à distance par Indianapolis et avec intérêt par tout le reste de la NFL, car si la présence de New England en tête du classement est loin d’être une surprise, celle de Dallas est une bouffée rafraîchissante pour les fans de feu l’America’s Team. Bousculé la semaine dernière par Buffalo et auteur de neuf points dans les vingt dernières secondes pour arracher une bien improbable victoire, Dallas dit ne rien avoir à prouver lors de ce match au sommet. Mais la pression sera pourtant bien omniprésente sur le QB, Tony Romo, très secoué lundi dernier après avoir concédé six ballons. « À part moi, tout le monde a joué un très bon match », commentait Romo. – O. Ph. LIGUE DES CHAMPIONS FEMMES. – Les choses se compliquent pour les Montpelliéraines dans la poule A de la Ligue des champions. En déplacement vendredi soir à Sandonatese sans leurs deux meilleures Chinoises, DIMANCHE : Baltimore - St. Louis : Chicago-Minnesota ; Cleveland-Miami ; Green Bay - Washington ; Jacksonville-Houston ; Kansas City - Cincinnati ; N.Y. Jets - Philadelphie ; Tampa Bay - Tennessee ; Arizona-Carolina ; Dallas - New England ; San Diego - Oakland ; Seattle - New Orleans. LUNDI : Atlanta - N.Y. Giants. LIGUE MAGNUS (7e journée). – VENDREDI : Rouen - Épinal, 7-3 (2-2, 2-0, 3-1) ; Tours Chamonix, 8-3 (3-1, 4-1, 1-1). HIER : Caen - Villard, 2-3 a.p. (0-0, 1-1, 1-1, 0-1) ; Mont-Blanc Angers, 2-5 (1-1, 1-3, 0-1) ; Grenoble - Briançon, 3-2 (2-1, 1-1, 1-0) ; Amiens - Dijon, remis ; Morzine - Strasbourg, 2-3 (0-2, 2-0, 0-1). Classement : 1. Angers, 14 pts ; 2. Grenoble, 12 ; 3. Briançon, 10 ; 4. Rouen, 9 ; 5. Tours, 8 ; 6. Mont-Blanc et Amiens, 7 ; 8. Morzine-Avoriaz et Épinal, 6 ; 10. Villard, 5 ; 11. Strasbourg, 4 ; 12. Caen, Chamonix et Dijon, 2. PROCHAINE JOURNÉE. – Samedi 20 octobre, 17 h 30, Strasbourg - Dijon ; 18 h 30, Angers - Caen ; 20 heures, Tours - Mont-Blanc ; 20 h 15, Épinal - Grenoble ; 20 h 30, Briançon - Morzine-Avoriaz ; Villard Rouen ; Chamonix - Amiens. JUDO BERTHELOT ET LA RIZZA BISSENT. – Trois semaines après son succès au tournoi de Birmingham, Sébastien Berthelot a doublé la mise, hier à Bakou, en – 66 kg, une catégorie en quête du quota olympique. Vainqueur à Rotterdam il y a quinze jours, Audrey La Rizza l’a emporté, hier à Minsk. En finale des – 52 kg (catégorie non encore qualifiée pour les JO), elle a dominé sa compatriote Caroline Lantoine grâce à un ko-uchi gari (petit fauchage intérieur) à une minute de la fin. TOURNOI FEMMES DE MINSK (BLR, 13-14 octobre). – 48 kg. Finale : Baschin (ALL) b. Csernoviczki (HON), waza-ari. Pas de Française engagée. – 52 kg. Finale : La Rizza b. Lantoine, koka. Parcours de La Rizza : bat Kraeh (ALL), ippon ; bat Sundberg (FIN), ippon ; bat Bouravtseva (RUS), yuko ; bat Lantoine, koka. Parcours de Lantoine : bat Hukuda (AUT), ippon ; bat Singleton (GBR), ippon ; bat Kharitonova (RUS), waza-ari ; battue par La Rizza, koka. – 57 kg. Finale : Gasimova (AZE) b. Kolodzej (POL), ippon. 3e place : Hein (ALL) b. Harel, waza-ari au golden score. Riaboff non classée. AUJOURD’HUI. – 70 kg (Pasquet) ; – 78 kg (Lebrun) ; + 78 kg. TOURNOI HOMMES DE BAKOU (AZE, 13-14 octobre). – 60 kg. Finale : Fallon (GBR) b. Alexanidis (GRE), waza-ari. 3e place : Shukvani (GEO) b. Cadoux-Duc, koka. Dragin non classé. – 66 kg. Finale : Berthelot b. Drebot (UKR), koka. Parcours de Berthelot : bat Focke (ALL), waza-ari ; bat Trudov (MOL), ippon ; bat Rogalskyy (UKR), yuko ; bat Gasimov (AZE), ippon ; bat Drebot (UKR), koka. – 73 kg. Finale : Bilodid (UKR) b. Isamyilov (AZE), ippon. Fernandes et Rémilien non classés. AUJOURD’HUI. – 81 kg ; – 90 kg (Brisson, Dafreville) ; – 100 kg (Demontfaucon, Fabre) ; + 100 kg. SQUASH OPEN DE LONDRES : CAMILLE SERNE EN FINALE. – Mathieu Castagnet (68e) a été battu en quarts de finale vendredi soir par son partenaire de club, l’Anglais Scott Handley (54e) : 11-8, 4-11, 8-11, 11-7, 2-11. Chez les femmes, Camille Serne (56e mondiale) continue, intraitable, à franchir tous les obstacles. Hier au terme d’un match à rebondisse- ments, elle a battu l’Anglaise Botwright (30e) : 9-5, 0-9, 1-9, 10-9, 9-6 et, pour la deuxième fois de l’année, elle se retrouve en finale. OPEN DES CANARIES.– Fin de partie à Tenerife pour Julien Balbo (68e mondial) stoppé au deuxième tour par l’Anglais Chris Ryder (57e) : 11-7, 4-11, 10-12, 7-11. TRAMPOLINE DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Positions (hier, à 14 heures) : 1. Le Blevec (Actual), à 1 680,88 m. de l’arrivée ; 2. Hardy (Brossard), à 35,14 m. du leader ; 3. Brennan (Rafiki), à 74,4 m. ; 4. Sineau (BretagneLapins), à 86,79 m. ; 5. Deshayes (Pco-Technologies), à 90,6 m., etc. TRANSAT JACQUES-VABRE : THOMPSON-OXLEY SUR « PINDAR ». – Le nouveau monocoque Pindar, premier 60-pieds dessiné par l’architecte franco-argentin Juan Kouyoumdjian, sera confié à Brian Thompson lors de la Transat Jacques-Vabre en double dont le départ sera donné le 3 novembre prochain, au Havre. Le skipper britannique sera épaulé par l’Australien Will Oxley. HOCKEY SUR GAZON ÉLITE HOMMES (6 e journée). – AUJOURD’HUI (15 heures) : St-Germain Lyon ; RC France - Montrouge ; Lille - Stade Français ; Amiens-Lambersart ; Le Touquet Paris-Jean Bouin. Classement : 1. St-Germain, 15 pts ; 2. Lille, 12 ; 3. RC France, 10 ; 4. Lyon, 9 ; 5. Paris-Jean Bouin, 7 ; 6. Montrouge, 6 (+ 7) ; 7. Amiens, 6 (– 6) ; 8. Le Touquet, 6 (– 9) ; 9. Stade Français, 3 (– 6) ; 10. Lambersart, – 1 (*) (– 22). (*) Lambersart ne compte aucune victoire et a une pénalité. ÉLITE FEMMES (3 e journée). – AUJOURD’HUI (13 heures) : St-Germain Abbeville ; Lille - Paris-Jean Bouin ; Mérignac-Montrouge ; Cambrai - Stade Français. Classement : 1. St-Germain, 6 pts ; 2. Cambrai, 4 (+ 4) ; 3. Abbeville, 4 (+ 2) ; 4. Lille, 3 (+ 1) ; 5. Montrouge, 3 (+ 1) ; 6. Mérignac, 3 (– 1) ; 7. Stade Français, 0 (– 4) ; 8. ParisJean Bouin, 0 (– 6). MONTPELLIER - NARBONNE : 3-0 (25-16 ; 25-18 ; 25-18) 400 spectateurs. Points marqués : 127 (75 + 52). Durée : 1 h 7’ MONTPELLIER : 6 aces ; 13 contres ; 38 attaques ; 15 fautes (7 au service). Le six : Jaumel (1) ; Sol (12) ; Zago (13) ; L. Geiler (14) ; Schalk (cap., 13) ; J.-F. Pérez (4). Libero : De Oliveira. Puis : Daquin. Entraîneur : A. Josserand. NARBONNE : 1 ace ; 5 contres ; 31 attaques ; 18 fautes (8 au service). Le six : Zapletal (1) ; Trèfle (8) ; Miletic (4) ; N’Ziémi (cap., 5) ; Axe (7) ; Sharaliev (3). Libero : Labadie.Puis : Le Berre (5) ; Bély ; Carvalho Roque (1) ; Baranow (3). Entraîneur : M. Mandrou. BEAUVAIS - CANNES : 2-3 (30-28 ; 17-25 ; 18-25 ; 25-21 ; 10-15) 900 spectateurs. Points marqués : 214 (100 + 114). Durée : 1 h 55’ BEAUVAIS : 1 ace ; 13 contres ; 54 attaques ; 26 fautes (15 au service). Le six : Quiévreux, Javurek (cap., 12) ; Lica (21) ; Flajs (12) ; Shafranovich (12) ; Stein (7). Libero : Anot. Puis : Jokanovic (2) ; Bencic (2). Entraîneur : A. Dardenne. CANNES : 4 aces ; 12 contres ; 72 attaques ; 32 fautes (16 au service). Le six : A. Perez ; Hardy-Dessources (4) ; Celitans (29) ; Trommel (cap., 14) ; O. Kunnari (21) ; Hotulevs (11). Libero : Exiga. Puis : Bazin (1) ; Schneider (8). Entraîneur : L. Tillie. SÈTE - SAINT-BRIEUC : 0-3 (19-25 ; 23-25 ; 20-25) 250 spectateurs. Points marqués : 137 (62 + 75). Durée : 1 h 22’ SÈTE : 4 aces ; 4 contres ; 45 attaques ; 27 fautes (14 au service). Le six : Anton (cap., 2) ; Konecny (2) ; Kapfer (10) ; Groussiaut (14) ; E. Ragondet (2) ; Martins (7). Libero : Garcia.Puis : Joosten ; Ferguson (3) ; Rowlandson (13). Entraîneur : P. Salvan. SAINT-BRIEUC : 3 aces ; 7 contres ; 38 attaques ; 9 fautes (6 au service). Le six : Weick (3) ; Radovic (6) ; Curovic (12) ; Boriskevitch (6) ; Pesl (cap., 11) ; J.C. Monneraye (6). Libero : Rossillol. Puis : Polic (1) ; Evtoukhovitch (1) ; Mandic (2). Entraîneur : N. Djordjevic. AJACCIO - RENNES : 0-3 (18-25 ; 27-29 ; 23-25) 400 spectateurs. Points marqués : 147 (68 + 79). Durée : 1 h 16’ AJACCIO : 0 ace ; 9 contres ; 39 attaques ; 18 fautes (8 au service). Le six : Morales (4) ; Boulc’h (4) ; Saade (14) ; Vega Diaz (5) ; Kovalenko (cap., 7) ; Saelens (9). Libero : Lanta. Puis : De Melo (3) ; Kobiljski (2). Entraîneur : F. Ferrandez. RENNES : 2 aces ; 9 contres ; 50 attaques ; 20 fautes (14 au service). Le six : Kardos (4) ; Nganga (10) ; Hudecek (21) ; Tuia (3) ; Strehlau (cap., 15) ; Mihaylov (7). Libero : Esna. Puis : Vartovnik (1) ; Galesev. Entraîneur : B. Grebennikov. Classement : 1. Tourcoing, 13 ; 2. Poitiers, 13 ; 3. Toulouse, 12 ; 4. Montpellier, 12 ; 5. Paris, 9 ; Rennes, 9 ; 7. AS Cannes, 7 ; 8. Beauvais, 7 ; 9. Tours, 6 ; 10. Narbonne, 5 ; Sète, 5 ; 12. Ajaccio, 4 ; 13. Saint-Brieuc, 3 ; 14. Asnières, 0. PRO FÉMININE (1re journée) Au Stade Pierre-de-Coubertin (Paris XVIe). HIER : MVS La Rochette - Le Cannet, 1-3 (23-25, 11-25, 26-24, 24-26) ; Villebon - Calais, 3-1 (21-25, 25-19, 25-15 ; 25-18) ; Hainaut - Venelles, 3-0 (25-16, 25-14, 25-13) ; Istres - Mulhouse, 2-3 (25-20, 25-17, 19-25, 14-25, 12-15). AUJOURD’HUI : 13 h 30, Terville-Florange - Albi ; 16 heures, Stade Français - Cannes ; 18 heures, Vandœuvre-Béziers. QUÉRARD DIT STOP AUX BLEUES. – La libero du Cannet Estelle Quérard (28 ans), non retenue dans la présélection pour le tournoi préolympique (7-11 novembre à Ankara [TUR]), a confirmé hier qu’elle avait en fait mis un terme à sa carrière internationale après l’Euro de septembre (8e). « Un nouveau cycle redémarre et j’ai envie de me poser, explique-t-elle. J’en ai marre d’être toujours partie à droite et à gauche, de passer mes étés dans les hôtels, dans les salles de sport. C’est un souhait personnel. C’est définitif. Ça fait un an que j’ai pris ma décision. » – M. E. PAGE 13 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge RASSURÉS. – À trois semaines des Mondiaux à Québec (CAN, 1-4 novembre), qualificatifs pour les Jeux, l’équipe de France a enregistré de précieux indices, hier, lors d’un match amical dans le nord d’Amsterdam. Emmenés par Sébastien Martiny qui s’impose devant Grégoire Pennes (malgré un total identique), les Bleus ont battu les Néerlandais. « Mais le plus intéressant est la performance de Grégoire lors des qualifications, l’épreuve qui sera décisive pour aller à Pékin, apprécie Franck Bardy, l’entraîneur national. J’avais des doutes (sur le contenu technique), je n’en ai plus. » Au moins concernant les hommes. Car les femmes ont été battues hier. « Marina Ducroux a chuté au premier exercice, elle est en difficulté », admet Bardy. – C. L. TRANSAT 6.50 : LE BLÉVEC PREND LE LARGE. – À l’approche du pot au noir, Yves Le Blevec a creusé l’écart avec son poursuivant, Adrien Hardy. Alors qu’il ne comptait que 4 milles d’avance, vendredi à 14 heures, il a porté celle-ci à 35 milles, hier, à la même heure. POITIERS - ASNIÈRES : 3-1 (16-25 ; 25-22 ; 25-20 ; 25-15) 1 800 spectateurs. Points marqués : 173 (91 + 82). Durée : 1 h 35’ POITIERS : 0 ace ; 15 contres ; 49 attaques ; 28 fautes (11 au service). Le six : Hansen (2) ; Barreto (16) ; Bleuze ; M. Sidibé (1) ; Baranek (14) ; Kieffer (cap., 10). Libero : Lobato. Puis : Gutierrez (2) ; Caceres (16) ; Moulinier (3). Entraîneur : O. Lecat. ASNIÈRES : 5 aces ; 8 contres ; 41 attaques ; 27 fautes (10 au service). Le six : Roure (6) ; Senger (6) ; Moreau (22) ; Mrozek (10) ; Traoré (6) Juricic (cap., 4). Libero : Vandaele. Puis : Frontin ; Bégué. Entraîneur : A. Patin. Bleu Rouge Jaune LEEDS VICTORIEUXÀ OLD TRAFFORD. – Hier soir à Manchester,Leeds a remporté la grande finale de la super League en dominant St. Helens, 33-6. HOCKEY SUR GLACE BATEAUX TOURCOING - TOURS : 3-2 (25-27 ; 25-21 ; 19-25 ; 25-15 ; 15-12) 1 200 spectateurs. Points marqués : 209 (109 + 100). Durée : 2 h 2’ TOURCOING : 6 aces ; 12 contres ; 67 attaques ; 25 fautes (9 au service). Six de départ : Ve. Petkovic (4) ; Duhagon (21) ; Barca-Cysique (20) ; Tolar (14) ; Sloboda (cap., 5) ; Maréchal (21). Libero : P. Ragondet. Puis : Schwaack (1) ; Lavallez ; Suljagic (1). Entraîneur : M. Fronckowiak. TOURS : 4 aces ; 18 contres ; 53 attaques ; 24 fautes (12 au service). Le six : M. Patin (1) ; V. Montméat (10) ; Knudsen (14) ; Milushev (25) ; Stancu (18) ; Boskan (cap., 7). Libero : Samardzic. Puis : Garcia-Torres ; Le Marrec ; Frangolacci. Entraîneur : V. Basic. Jaune RUGBY À XIII les Héraultaises ont subi face aux Italiennes leur troisième revers d’affilée (3-1). Quatrièmes et dernières de leur poule, les pongistes de Montpellier se déplaceront à Heerlen les 23-26 novembre lors de la quatrième journée. C’EST UN DIMANCHE exceptionnel que la municipalité de Briançon s’apprête à faire passer à ses (nombreux) sportifs, à l’occasion de la remise officielle du Challenge L’Équipe de la ville la plus sportive. Les vainqueurs de l’édition 2007, dans la catégorie « moins de 20 000 habitants », sont d’abord conviés à un grand défilé des associations, qui s’élancera de la cité Vauban à 10 heures pour rejoindre en musique le parc des Sports. Derrière un fanion géant au nom de chaque association, les dirigeants et les pratiquants paraderont tous en tenue. Vers 11 heures aura lieu un grand rassemblement devant la patinoire, avec des animations musicales, des démonstrations sportives (boxe, BMX, course à pied, hockey, patinage...) et un challenge interclubs ouvert à tous (jeux d’adresse, de vitesse...). Enfin, à 12 h 30, interviendra la remise officielle du trophée par le jury du Challenge que préside Claude Droussent, le directeur des rédactions de L’Équipe. – P.-M. D. e Noir Bleu Noir LES MONDIAUX DE COURSE EN LIGNE À VICHY. – Hier soir à Panama City, le congrès de la Fédération internationale de canoë-kayak a décidé d’attribuer à Vichy l’organisation des Mondiaux de course en ligne 2011. La cité de l’Allier était en concurrence avec Szeged (Hongrie). La France n’avait pas accueilli cet événement depuis 1991. Bleu 14 Bleu Rouge Noir Jaune TENNIS MOSCOU (ATP et WTA, indoor) Mathieu au passé recomposé Le Français, qui a remporté ici en 2002 son premier titre, affronte aujourd’hui en finale Davydenko, le numéro 4 mondial. MOSCOU – de notre envoyé spécial PRO A (3e journée) Serena en force MOSCOU – de notre envoyé spécial FACE-À-FACE MATHIEU - DAVYDENKO : 2-2 2005 : Coupe Davis à Moscou, terre battue, quart de finale, DAVYDENKO, 7-5, 6-2, 7-5 2005 : Cincinnati, dur, deuxième tour, DAVYDENKO 6-2, 6-2 2007 : Sydney, dur, 1/8e de finale, MATHIEU, 6-4, ab. 2007 : Coupe Davis à Moscou, terre battue, quart de finale, MATHIEU 2-6, 6-2, 6-1, 7-5 Dotations : 706 510 (ATP) et 946 723 (WTA) HOMMES. – Demi-finales : Davydenko (RUS) b. Tipsarevic (SER), 7-6 (8-6), 6-1 ; Mathieu b. Berrer (ALL), 7-5, 6-3. FEMMES. – Demi-finales : Dementieva (RUS) b. Safina (RUS), 6-1, 6-0 ; S. Williams (USA) b. Kuznetsova (RUS), 7-6 (7-2), 6-1. SERENA WILLIAMS ne vient que très rarement en Russie. Mais elle n’est pas du genre à faire le déplacement pour rien. On l’a un peu oublié aujourd’hui mais l’Américaine avait déjà fait une première apparition au tournoi de Moscou il y a déjà… dix ans ! La cadette des sœurs Williams, qui n’en avait alors que seize, s’était extirpée des qualifications pour échouer au premier tour du grand tableau face à sa compatriote Kimberly Po. Mais c’est, avec vingt-huit titres – dont huit du Grand Chelem et un au Masters –, une tout autre joueuse qui a effectué son « retour » dans la capitale russe cette année. Balayant tout sur son passage sans perdre un set depuis le début de la semaine, Serena a encore fait hier une belle démonstration de force face à la Russe Kuznetsova, no 2 mondiale et tête de série 1 de l’épreuve, qui l’avait pourtant sèchement battue (6-3, 6-3) la semaine précédente à Stuttgart. Invitée un peu plus tôt à désigner le souvenir qu’elle aimerait ramener de son séjour à Moscou, l’Américaine avait répondu sans hésiter : « Le tro- FIN DE SAISON POUR HINGIS. – En bisbille avec une hanche depuis plusieurs mois, Martina Hingis ne participera pas la semaine prochaine au tournoi de Zurich, sa ville de résidence. On ne la reverra donc plus en compétition cette année. Et la prochaine ? « Je prendrai autant de temps qu’il faudra pour être à nouveau à 100 % physiquement », a précisé l’ancienne numéro 1 mondiale qui avait fini la saison dernière à la 7e place à la WTA pour sa première saison complète après une première retraite en 2003 et 2004. RÉSULTATS STOCKHOLM (SUE, ATP, indoor, 680 250 , 7-14 octobre). – Demi-finales : Karlovic (CRO) b. Haas (ALL), 6-4, 6-3 ; T. Johansson (SUE) b. Blake (USA), 3-6, 6-1, 7-6 (7-3). VIENNE (AUT, ATP, indoor, 642 750 , 7-14 octobre). – Demi-finales : Wawrinka (SUI) b. Ferrero (ESP), 7-5, 6-1 ; Djokovic (SER) b. Seppi (ITA), 6-4, 6-3. BANGKOK (WTA, dur, 141 302 , 8-14 octobre). – Demi-finales : Pennetta (ITA/N.7) b. V. Williams (USA), 6-4, 7-6 (10-8) ; Chan Yung-jan (TAI) b. Yan Zi (CHN), 7-5, 3-6, 7-5. CHALON-NANCY : 81-88 Nancy dans son fauteuil Victorieux à Chalon, le SLUC est la seule équipe invaincue après trois journées. CHALON-SUR-SAÔNE – CHALON NANCY de notre envoyé spécial 81 88 Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd 23 7 2/12 1/5 2/2 1-4 2 16 8 3/4 2/2 - 1-0 1 14 8 3/7 2/5 - 1-3 2 35 15 3/8 3/7 6/6 1-5 3 18 5 2/8 1/5 - - 2 14 11 4/8 0/1 3/3 0-3 29 7 2/5 1/3 2/4 0-2 3 20 3 1/5 1/4 - 0-2 4 29 17 5/8 0/1 7/7 4-4 2 2 - - - - - 200 81 25/65 11/33 20/22 8-23 19 Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd Dowdell 25 7 0/4 0/3 7/10 2-2 2 Amagou 18 10 3/6 0/3 4/4 0-3 2 Julian 25 16 7/12 - 2/3 1-4 J. Greer 31 4 1/6 1/5 1/2 1-2 5 TJ Parker 10 8 3/4 2/3 - 0-1 DJ Harrison 7 0 0/1 - - 0-1 1 Zaki 7 0 0/1 - - - Samnick 35 21 8/16 3/6 2/5 3-9 2 R. Greer 36 19 7/13 3/6 2/2 2-2 5 Bauer 6 3 1/3 1/2 - 1-3 TOTAL 200 88 30/66 10/28 18/26 10-27 17 81-88 (21-31, 19-24, 16-17, 25-16) Écarts.- CHA : + 2 (2e et 3e) ; NAN : + 25 (17e) Spect. : 3 700. Arb. : Mateus, Bardera, Machabert LA PRO A n’a pour l’heure pas changée de patron. Si Roanne détient toujours le sceptre du champion, Nancy, vainqueur autoritaire de la saison régulière la saison passée, demeure la référence, l’étalon d’un Championnat au ciel zébré d’éclairs. À Chalon hier, le SLUC a d’ailleurs retrouvé son fauteuil de leader unique après un succès probant, construit avec brio en première mi-temps avant un improbable retour des Chalonnais. S’appuyant sur le jeu de courses et d’adresse qui fit son miel ces dernières saisons, Nancy menait en effet de vingt-cinq points après dix-sept minutes (55-30) ! « Ils jouaient de manière faramineuse. Même la meilleure défense du monde n’y aurait pas résisté » , constatait Grégor Beugnot, coach d’un Élan qui ne lâcha jamais, au point de revenir à quatre petits points à l’entrée de la dernière minute (80-84). « J’ai eu peur. L’ASVEL a mené de dixsept points à Toulon vendredi et a perdu. Dans le basket actuel, beaucoup de choses dépendent des tirs à 3 points. On savait Chalon capable de se réveiller et Greg a utilisé cette menace pour ouvrir la raquette » , observait JeanLuc Monschau. Bracey Braud Ekanga-Ehawa Barrett Corosine Mo. Badiane Guice Rogers Ford Kone TOTAL Samnick, le caméléon C’est aussi en vivant d’euphorie extérieure que le SLUC creusa son terrier mais il trouva en sus des ressources défensives en fin de match, via un Victor Samnick bondissant aux côtés de l’impeccable Ricardo Greer. Ces deux-là sont deux symboles de la polyvalence d’une équipe reconstruite et déjà séduisante, même si les postes d’arrière n’offrent pas toutes les garanties. « On avait des joueurs solides l’an dernier sur tous les postes. Mais cette année, la polyvalence est à un autre degré. C’est une force, même si le style de jeu est le même » , relevait Samnick, l’un des trois survivants, avec Cyril Julian et le jeune pivot nigérian Roger Zaki, d’une saison dernière inachevée. « Il y a beaucoup d’associations possibles en fonction de l’adversaire. On aura cette saison la capacité d’adaptation d’un caméléon. » L’ancien Parisien, qui subissait la phée ! » Venue, comme elle le clame depuis le premier jour, « pour remporter le tournoi et rien d’autre », Serena Williams a affiché hier une belle rage de vaincre pour prendre sa revanche sur la Russe. Préoccupée par une légère blessure à la cuisse droite (qui l’a obligée à porter un énorme bandage) elle commença à sortir victorieuse d’une lutte longtemps incertaine au tie-break du premier set, avant d’étouffer totalement dans le second son adversaire à qui elle ne céda plus qu’un seul jeu. Jouant malgré tout les modestes, l’Américaine affirma avoir dû « sortir le grand jeu » (sic !) pour battre ainsi Kuznetsova. Adoptant jusqu’au bout un profil bas qui ne lui sied guère, Serena Williams, dans un louable accès d’humilité, souligna qu’il devrait en être aujourd’hui de même pour battre Elena Dementieva (qu’elle a toutefois dominée lors de leur quatre précédentes rencontres sans perdre un set), impitoyable hier pour sa compatriote Dinara Safina (un seul jeu lâché en route) et qui a « de si remarquables résultats cet automne » (re-sic !) À défaut d’avoir encore gagné l’épreuve, Serena Wiliams a déjà remporté, ici, le grand prix de la diplomatie américano-russe… – M. B. FEDERER REFAIT SURFACE. – Arrivé vendredi à Madrid, Roger Federer – qui n’a plus joué en compétition depuis la défaite de la Suisse en barrages de Coupe Davis, il y a trois semaines à Prague – s’est déjà entraîné trois fois sur les lieux de l’avant-dernier Masters Series de la saison. Il a aussi fait une première conférence de presse au cours de laquelle il a, bien sûr, évoqué le sujet brûlant des paris truqués sur Internet. Côté « court », il a rappelé son emploi du temps depuis son sacre à Flushing Meadows : « J’étais fatigué au lendemain de ma victoire à l’US Open mais il m’a fallu rester “en circuit” puisqu’il y avait la Coupe Davis contre les Tchèques, compétition où je dois m’investir beaucoup à chaque participation. On a vécu une super semaine mais on a perdu (malgré ses deux victoires). Après ça, j’étais épuisé (forfait à Tokyo). Mais maintenant, je suis ravi de me retrouver dans le pays de mon rival principal. Côté « paris », prudent, il prévient : « Je sais qu’Andy Murray s’est exprimé là-dessus mais je ne connais pas ses propos avec exactitude (dans une interview à la BBC, en début de semaine, l’Écossais a dit notamment : Tous les joueurs savent que la corruption est fréquente sur le circuit »). Je compte lui en parler avant de commenter tout ça. » – J. Re. CHALON. – Si Ricardo Greer, ici au shoot, a déjà trouvé la bonne carburation avec Nancy, Chalon, à l’image de Bryan Bracey (en défense), est encore en chantier. (Photo Iconsport) concurrence de plein fouet l’an dernier à l’intérieur, admet avoir attaqué la saison dans un état d’esprit différent. « Je me suis mis dans un autre mode, psychologiquement. Je pense au plaisir, à donner le meilleur de moi-même, comme si je rentrais dans une nouvelle équipe » , expliquait-il. « Il nous a fait très mal », soupirait le pivot américain John Ford. « Nancy me semble meilleur que l’an dernier. Il y a plein de scoreurs et pas d’égoïsme » , ajoutait l’ex-Bisontin, lui aussi omni- présent hier même si une balle perdue coûta cher à son équipe à deux minutes de la fin. L’équilibre nancéien doit encore passer au tamis des matches et des revers de fortune qui accompagnent toute saison. Mais Nancy a débuté en force. Au contraire d’un Chalon encore apprenti et déjà légèrement en retard vis à vis des concurrents. Deux fois à terre hier, en première mitemps puis dans le troisième quart (50-70, 29e), l’Élan s’est néanmoins relevé, menaçant même le succès pourtant écrit du SLUC en jouant avec quatre arrières dans le dernier quart. Dégainant vite, Chalon recolla à deux possessions du renversement. Mais les Bourguignons manquent encore de bouteille, à l’image du meneur Shawnta Rogers et de l’ailier-fort Bryan Bracey, deux recrues en difficulté. « Ils ont besoin de travailler et, pour Shawnta, de se mettre dans le coup physiquement. Plus globalement, ce match nous a permis de constater que Chalon, troisième du Championnat la saison dernière, était dorénavant très considéré par l’adversaire. Il faut que les joueurs s’y préparent. On a eu la volonté de revenir dans ce match mais elle aurait dû être présente dès le début » , retenait Beugnot, par ailleurs mécontent du calendrier des matches aller, qui impose à son équipe une majorité de déplacements difficiles. Une opinion partagée par Jean-Luc Monschau : « il n’est pas normal que les équipes ayant terminé sur le podium se déplacent neuf fois lors des matches aller. » Au risque d’obscurcir en effet le chemin déjà très sinueux de la Semaine des As. Nancy l’a cependant déjà bien éclairé. ARNAUD LECOMTE PAGE 14 STRASBOURG-CHOLET : 59-66 DIJON - VICHY : 61-78 VENDREDI La SIG dans le dur La JDA débordée TROISIÈME DÉFAITE de la saison pour la SIG et un président en colère : « Il y a un manque d’esprit, de combativité et j’attends une réaction immédiate », pestait Jérôme Christ. Il était en phase avec son coach, Éric Girard, qui stigmatisait ceux qui avaient « manqué de volonté, de dynamisme, de spirit. Et ça c’est inadmissible », ajoutait-il, attendant de voir « sur qui on pourra compter ». Peut-être sur Nissim ou Obasohan, combatif malgré sa maladresse, sur Houston s’il se remet de son entorse à la cheville, sur McCord et Shannon, artisans du retour alsacien en seconde période (46-47, 30e), aussitôt annulé par un coup de rein de Claude Marquis, déchaîné face à son ancien club (13 pts, 14 rbds). La SIG ne pourra s’exonérer en tout cas de réexaminer une première période catastrophique, où Tchicamboud et De Colo se régalèrent en début de deuxième quart sur le passage en zone adverse (14-28, 14e) et où Cholet se goinfra de rebonds (21 à 11) et de secondes chances (10 offensifs). Pour autant, Erman Künter ne versait pas dans le triomphalisme : « Ça n’a pas été un match de top niveau, peut-être que les joueurs attendaient aussi le rugby. On a commis des erreurs, mais notre défense a fait la différence. » Question de… « spirit » ? – R. Sch. CONTRAIREMENT aux matches précédents et malgré quelques difficultés à contenir Zach Moss (7 pts en 4 min), la JDA avait répondu à l’appel dès le début, dominant le rebond offensif. Mais dans le deuxième quart, tout bascula : Dijon passa de 20-16 à 34-43 au repos, victime à la fois de la grosse activité défensive de Dounia Issa et de la belle alternance offensive de Vichy (62 % de réussite), à qui Jimmal Ball apportait 7 points avant d’être ralenti par une troisième faute (17e). Le deuxième acte fut à l’avenant, Vichy, en réussite, débordant (42-62, 28e) une JDA sans âme, qui aura peutêtre même perdu Ali Bouziane en route (possible déchirure à la cuisse droite). Pour Jean-Louis Borg, le coach vichyssois, le coup était beau après avoir battu le voisin clermontois huit jours plus tôt : « La mise en place a été cohérente par rapport à ce que nous avions préparé autour du rebond, du repli et la nécessité de cibler Bradford et N’Doye. » Randoald Dessarzin, lui, constatait les dégâts : « On est battus sur tous les duels. Pour courir, il faut d’abord aller chercher les mecs en face, mais personne ne veut souffrir. Je vais demander plus à Jason Rowe dans la conduite de l’équipe. » L’ex-Hyérois, amoindri, a en effet livré des débuts plutôt timides. – B. Gra. STRASBOURG CHOLET 59 66 Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd J. Lewis 10 4 2/5 0/1 - 0-2 2 Darrigand 10 - - - - - Houston 7 - - - - - Giffa 31 5 2/5 1/3 - 0-4 3 Nissim 24 5 2/8 0/4 1/1 - 2 McCord 28 10 5/7 - - 0-3 Obasohan 31 8 3/12 2/8 - 2-1 Shannon 35 18 6/10 1/4 5/6 0-4 5 Lewin 24 9 4/7 - 1/2 2-5 TOTAL 200 59 24/54 4/20 7/9 4-19 12 Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd Muirhead 30 5 2/7 - 1/1 3-3 2 Dondon 14 2 1/3 0/1 - 0-1 Marquis 36 13 6/12 - 1/2 9-5 De Colo 26 8 2/8 1/6 3/3 1-2 3 Tchicamboud 36 22 9/19 2/6 2/3 1-3 1 Dobbins 33 9 3/7 0/1 3/4 3-6 Rhalimi 5 0 0/2 - - - Wiggins 20 7 2/5 0/1 3/3 0-1 TOTAL 200 66 25/63 3/15 13/16 17-21 6 59-66 (12-15 ; 13-20 ; 21-14 ; 13-17) Écarts.- STR : + 5 (4e) ; CHO : + 16 (22e) Spect. : 3 600. Arb. : Gasperin, Julien et Jean DIJON VICHY 61 78 Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd 13 6 2/3 0/1 2/2 0-2 1 38 10 4/10 0/4 2/2 4-4 3 1 - - - - - 31 7 2/5 2/4 1/2 0-2 4 22 5 1/5 1/4 2/2 2-3 3 6 - - - - - 1 38 10 3/13 2/9 2/2 1-1 2 34 18 8/9 - 2/4 1-7 2 17 5 0/1 - 5/8 3-3 200 61 20/46 5/22 16/22 11-22 16 Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Pd Ball 31 26 10/18 3/7 3/4 0-1 3 El Fakarani 1 - - - - - Moss 27 17 7/12 - 3/6 5-1 2 R. Wright 24 7 2/8 0/4 3/4 0-4 1 Gradit 23 2 1/4 0/1 0/2 1-1 4 Melody 33 15 5/9 5/8 - 0-1 1 Rambur 8 3 1/1 - 1/3 - 1 Vivies 20 6 3/8 - - 2-1 1 Issa 33 2 1/2 - - 4-6 TOTAL 200 78 30/62 8/20 10/19 12-15 13 61-78 (20-16, 14-27, 14-19, 13-16) Écarts.- DIJ : + 5 (11e) ; VIC: + 20 (28e) Spect. : 3 100. Arb. : Chambon, Jeanneau, Delaune. Bouziane N’Doye Evert Rowe Krupalija Koma C. Bradford Simon Ma. Badiane TOTAL Pau-Orthez - Le Havre ............ 79-83 Orléans - Roanne ................... 75-85 Hyères-Toulon - ASVEL .......... 83-76 Paris-Levallois - Clermont ...... 71-55 Gravelines-Dunk. - Le Mans ... 62-56 HIER Strasbourg - Cholet ................ 59-66 Dijon - Vichy .......................... 61-78 Chalon - Nancy ...................... 81-88 PROCHAINE JOURNÉE. – Vendredi 19 octobre (20 heures) : Nancy Strasbourg (Sport +) ; Clermont Chalon-sur-Saône ; Le Havre - Orléans ; ASVEL - Gravelines-Dunkerque. Samedi 20 octobre (18 h 30) : Le Mans Pau-Orthez ; (20 heures) : Roanne Hyères-Toulon ; Vichy - Paris-Levallois. Dimanche 21 octobre (17 heures) : Cholet - Dijon. Classement Pts J. G. P. p. c. — — — — — — 1. Nancy ..................... 6 3 3 0 256 223 2. ASVEL ..................... 5 3 2 1 251 235 3. Roanne ................... 5 3 2 1 242 227 4. Cholet ..................... 5 3 2 1 205 193 Orléans .................. 5 3 2 1 214 202 6. Le Havre ............... 5 3 2 1 272 265 7. Paris-Levallois .......... 5 3 2 1 213 208 8. Hyères-Toulon ......... 5 3 2 1 240 236 9. Vichy ................. 5 3 2 1 187 184 10. Gravelines ........ 5 3 2 1 224 231 11. Chalon ............... 4 3 1 2 226 219 12. Pau-Orthez ............. 4 3 1 2 223 225 13. Le Mans ........... 4 3 1 2 208 217 14. Strasbourg ....... 3 3 0 3 210 233 15. Clermont .......... 3 3 0 3 167 203 16. Dijon .................. 3 3 0 3 209 246 Les huit premiers de la phase aller (ou les sept premiers plus Hyères-Toulon), qualifiés pour la Semaine des As (7-10 février à Toulon). Les huit premiers de la saison régulière qualifiés pour les play-offs, les deux derniers relégués en Pro B. PRO B (5e journée) VENDREDI Le Portel - Quimper .......... 64-61 Besançon- Limoges ......... 77-63 HIER Évreux- Reims ................. 80-69 Châlons - Aix-Maurienne. 62-56 Saint-Quentin- Boulazac. 75-55 Bourg- Saint-Vallier ........ 87-68 Brest - Poitiers ................. 78-87 Rouen - Saint-Étienne ...... 79-71 Nanterre- Nantes ............ 92-82 Cl a s s e me nt : 1. P oi t ie r s , R o u en , Saint-Étienne et Brest, 9 pts ; 5. Bourg, Nanterre, Évreux, Quimper et Limoges, 8 ; 10. Saint-Quentin, Besançon, Nantes, Châlons, Le Portel et Boulazac, 7 ; 16. Aix-Maurienne et Reims, 6 ; 18. Saint-Vallier, 5. PROCHAINE JOURNÉE. – Vendredi 19 octobre (20 heures) : Saint-Étienne - Bourg ; Nantes Saint-Quentin ; Aix-Maurienne - Nanterre ; Poitiers - Évreux ; Boulazac - Besançon ; Limoges - Brest. Samedi 20 (20 heures) : Reims - Le Portel ; Quimper - Rouen ; Saint-Vallier - Châlons. DEWARICK SPENCER AU PIQUET. – L’ex-MVP roannais Dewarick Spencer vient d’être suspendu par son club, la Virtus Bologne, en compagnie de trois coéquipiers (Alan Anderson, Will Conroy, Delonte Holland) pour être rentré à 2 h 30 du matin à leur hôtel dans la nuit de vendredi à samedi, avant leur match d’aujourd’hui à Cantù. Claudio Sabatini, l’actionnaire majoritaire du club, n’a pas aimé : la Virtus se devant d’être exemplaire, il a remplacé les quatre fautifs par des Espoirs et lâché, furieux : « ce n’est pas une histoire de victoire ou de défaite. » MARC JACKSON À OLYMPIAKOS. – Lawrence Roberts ne faisant pas son affaire, l’Olympiakos vient d’embaucher Marc Jackson (2,08 m ; 32 ans), de retour en Europe après sept saisons NBA, la dernière avec les New Orleans Hornets (7,3 pts ; 3,4 rbds de moy. sur 56 matches). « ADRIANINHA » À MONTPELLIER. – La blessure de la Lettone Gunta Basko s’ajoutant à celle de Gaëlle Skrela, le Basket Lattes Montpellier Agglomération a signé la meneuse brésilienne Adriana Moises Pinto (29 ans), dite « Adrianinha ». Vue à Faenza, Phoenix (WNBA), la deuxième meneuse du Brésil lors du dernier Mondial évoluait la saison passée en Russie. Elle sera le joker médical de Skrela jusqu’à la fin du mois de décembre. – P. D. LE MACCABI LOURDEMENT DÉFAIT. – Dans le cadre des matches de présaison Europe-USA, le Maccabi Tel-Aviv a subi une lourde défaite à New York, devant les Knicks (112-85). Sans ses trois blessés majeurs (Vujcic, Burstein, Bynum), Tel-Aviv s’est appuyé sur Vonteego Cummings (21 pts) et Marcus Fizer (18 pts, 11 rbds), tandis que les Knicks ont trouvé Jamal Crawford (16 pts), Zach Randolph (15), Fred Jones (14) et David Lee (14). DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge BASKET MARC BEAUPÈRE Bleu Rouge Pour Thierry Champion, son entraîneur, le coup reste d’ailleurs parfaitement jouable. « À condition que “ Paulo ” garde la même attitude que celle qu’il a depuis le début de la semaine, souligne-t-il, et qui a été exemplaire lors de ses trois premiers la passe de trois, en Russie, autrement plus ardue aujourd’hui qu’elle ne l’avait été au Maroc et en Suisse. « Pour la première fois de la semaine, c’est vrai, je vais quitter l’habit de favori pour endosser celui d’outsider, dit-il. Mais c’est pour jouer ce genre de rencontre qu’on s’engage dans un tournoi. Disputer une finale, c’est génial, mais pas question de s’en contenter : Moi, ce que je veux, c’est gagner ! » Ecrire l’histoire, si possible, au passé recomposé. Jaune Bleu Jaune « Solide dans ma tête » MOSCOU. – Toute la joie de Paul-Henri Mathieu d’atteindre sa troisième finale de l’année. Mais le plus dur reste à faire puisque se dresse désormais sur sa route le numéro 4 mondial, Nikolay Davydenko. (Photo Thomas Peter/Reuters) Noir Noir BIEN SÛR, c’était il y a cinq ans, déjà, presque jour pour jour. Bien sûr, beaucoup d’eau a coulé, depuis, sous les ponts de la Moskva. Bien sûr… Il n’empêche : pour Paul-Henri Mathieu, vainqueur en 2002 du tournoi de Moscou après être sorti des qualifications, le souvenir de cette première grande victoire sur le circuit restera à jamais gravé dans sa mémoire comme l’un des plus beaux moments de sa carrière. Et il avoue volontiers aujourd’hui nourrir naturellement une affection toute particulière pour un tournoi dans lequel il se sent si bien, comme en témoignent, en dépit d’un petit accroc l’an passé (défaite au premier tour face au Serbe Tipsarevic), des résultats plutôt flatteurs. Vainqueur, donc, en 2002, le Français y avait atteint en effet les demi-finales l’année suivante et il se retrouve aujourd’hui de nouveau en finale. Renouveler l’exploit de 2002 ne sera pas toutefois des plus aisés. Et s’il avait disposé du Hollandais Schalken (alors 18e mondial) pour décrocher le titre cette année-là, le Français devra faire face aujourd’hui à un joueur d’un tout autre calibre en la personne de Nikolay Davydenko, no4 à l’ATP, tête de série 1 et tenant du titre. « Même si je l’ai battu déjà deux fois cette année (à Sydney et à Moscou en Coupe Davis), j’ai bien conscience que ce sera plus délicat que dans mes autres matchs depuis le début de la semaine, reconnaît Mathieu. Il sera d’autant plus difficile à battre qu’il joue devant son public. Mais je disputerai ma chance jusqu’au bout. » matchs. » Comme elle le fut encore, selon lui, hier, face à l’Allemand Berrer, un gaucher massif (1,90 m pour 99 kg !), 68e à l’ATP, et qui a créé plus tôt dans la semaine une énorme surprise en sortant le Russe Youzhny, tête de série No 2 du tournoi, en deux sets secs. « C’est un mec extrêmement pénible à jouer, rappelait-il hier immédiatement après la victoire de son poulain (7-5, 6-3) sur l’Allemand. Il sert très bien et, sur ce match, il n’avait absolument rien à perdre. “ Paulo ” était largement favori et il aurait très bien pu tomber dans le piège. Mis à part quelques crispations à certains moments, je trouve qu’il s’en est plutôt bien sorti. Sur l’ensemble du match, je suis toujours resté confiant, car je savais qu’à un moment ou à un autre, il finirait par avoir sa chance et c’est ce qui s’est produit. » Paul-Henri Mathieu, qui n’a pas perdu son service de toute la rencontre, ne cherchait pas non plus à bouder son plaisir, en dépit d’un petit pépin physique qui l’avait perturbé au moment d’aborder la rencontre. « J’étais un peu moins bien que les autres jours, j’avais un peu mal au ventre, racontait-il après coup. Et ce n’était pas évident de jouer face à un joueur qu’on ne connaît pas et qui joue si différemment de ceux qu’on a affronté jusqu’alors. » Mais une fois le round d’observation passé, « Paulo » put prendre la mesure de son adversaire. « J’ai beaucoup mieux joué que lui les points qui comptaient, se réjouissait-il. Et surtout, j’ai beaucoup mieux fini chacun des deux sets que je ne les avais commencés, et ça, c’est un très bon signe. » Satisfait aussi d’avoir montré « que j’é ta i s s ol id e da n s m a t êt e aujourd’hui (hier) » , Paul-Henri M a t h i eu a b o r d er a l a f i n a l e aujourd’hui, sa troisième de la saison (après celles de Casablanca et de Gstaad), en se souvenant sans doute qu’il avait remporté les deux premières. Mais en sachant pertinemment que la tâche sera, pour réussir 15 Bleu Rouge Noir Jaune AUTOMOBILE RALLYE – TOUR DE CORSE Loeb touche au but Les résultats des spéciales en direct Le pilote Citroën possédait hier 27’’5 d’avance sur Marcus Grönholm, dont la Ford donnait des signes de faiblesse en fin d’étape. Distancé de façon méthodique par Sébastien Loeb lors de la deuxième étape, Grönholm a désormais pour principal souci de préserver sa deuxième place au volant d’une Focus qui a connu une alerte. Avec une C4 revitalisée, Sordo, auteur d’un scratch hier, n’a pas perdu l’espoir de s’emparer de la place du pilote finlandais. AJACCIO – de notre envoyé spécial Grönholm fait de la résistance RÉSULTATS « C’était sale et humide par endroits, il y avait beaucoup de graviers ramenés sur la route par les voitures qui passaient devant nous, mais il n’était pas question de lui ouvrir la moindre brèche, expliquait-il. On a donc attaqué. Il fallait forcément prendre des risques »… pour gagner 2’’7 au bout des 21,8 kilomètres de cette ES 8 puis 3’’8 supplémentaires dans la suivante, à l’issue de laquelle l’écart entre les deux hommes forts de ce Tour de Corse passa pour la première fois la barre symbolique des dix secondes. Il passa à 12’’6 après un troisième scratch consécutif du Français entre Vico et le col Saint-Roch, où, au terme de ce pre- « À l’arrivée de cette neuvième spéciale, il est venu me voir et m’a dit en rigolant : “ Si tu n’étais pas là, tu vois, ce serait moi le grand tarmac expert. Tu as vu un peu ce que je colle aux autres ?” » rapportait Loeb, admiratif de la résistance que lui opposait son rival. Dani Sordo était le seul à pouvoir s’accrocher aux deux locomotives. Les autres, en effet, étaient distancés. Loin, comme François Duval, longtemps quatrième avant d’être contraint à l’abandon en fin de journée à la suite d’un problème d’alternateur. DUVAL MALHEUREUX. – Confortablement installé à la quatrième place à mi-étape, François Duval a commencé à connaître des soucis d’alternateur dans l’ES 11. « On a réussi à faire les deux dernières spéciales tant bien que mal mais, malheureusement, la voiture s’est arrêtée à dix kilomètres du parc d’Ajaccio », regrettait Patrick Pivato, le copilote du Belge. Duval cherche du budget pour participer au Rallye d’Irlande. JUNIOR : ANDERSSON CHAMPION. – Le duel des Suzuki a tourné à l’avantage du Suédois Per Gunnar Anders- De plus en plus loin, comme Jari-Matti Latvala, Petter Solberg et Chris Atkinson, qui se battent comme des chiffonniers pour un accessit à plus de 2’ du leader. À 4’ pour « Xevi » Pons, presque 6’ pour Jan Kopecky et plus de 7’ pour Henning Solberg, les autres ont définitivement sombré. JEAN-PAUL RENVOIZÉ son, assuré de conquérir son deuxième titre Junior après la sortie de route, hier, d’Urmo Aava. Retardé par une crevaison, le néo-champion occupait hier soir le cinquième rang de la catégorie, dominée par la Citroën de Prokop. Déjà titré en 2004, Andersson a marqué des points auprès de l’état-major de Suzuki, qui cherche toujours ses pilotes pour son arrivée en WRC en 2008. LES SOUCIS DE BERNARDI. – Vendredi, la Suzuki SX 4 de Bernardi avait été stoppée par une panne hydraulique. Hier, ce fut à cause d’un problème moteur. ES 7 – Carbuccia-Scalella 1 (21,88 km) : 1. Loeb, 14’15’’1 (moy. : 92,12 km/h) ; 2. Grönholm, à 2’’7 ; 3. Duval, à 4’’4 ; 4. Sordo, à 6’’2 ; 5. P. Solberg, à 16’’3 ; 6. Pons, à 17’’1 ; 7. Latvala, à 21’’4 ; 8. Atkinson, à 23’’4 ; … 16. Bernardi, à 54’’8, etc. Après leurs abandons de la veille, Hirvonen, Rouge Jaune Rouge mier enchaînement, Grönholm avait lui aussi offert un festival. Bettega, Bernardi et Barral sont repartis en Superrallye. ES 8 – Calcatoggio - plage du Liamone 1 (26,55 km) : 1. Loeb, 17’47’’3 (moy. : 89,55 km/h) ; 2. Grönholm, à 3’’8 ; 3. Sordo, à 13’’3 ; 4. Duval, à 15’’6 ; 5. Latvala, à 16’’1 ; 6. tkinson, à 23’’0 ; 7. Hirvonen, à 23’’5 ; 8. P. Solberg, à 26’’4 ; … 14. Bernardi, à 53’’8, etc. En Junior, Aava sort de la route et Andersson, qui crève, doit changer une roue. ES 9 – Vico - col Saint-Roch 1 (13,04 km) : 1. Loeb, 8’39’’6 (moy. : 90,35 km/h) ; 2. Grönholm, à 1’’3 ; 3. Atkinson, à 6’’0 ; 4. Duval, à 9’’3 ; 5. P. Solberg, à 9’’5 ; 6. Sordo, à 10’’0 ; 7. Latvala, à 10’’1 ; 8. Hirvonen, à 15’’8 ; … 12. Bernardi, à 21’’2, etc. ES 10 – Carbuccia-Scalella 2 (21,88 km) : 1. Sordo, 14’19’’7 (moy. : 91,62 km/h) ; 2. Loeb, à 0’’3 ; 3. Grönholm, à 4’’7 ; 4. Duval, à 5’’6 ; 5. Latvala, à 8’’8 ; 6. Atkinson, à 12’’5 ; 7. Hirvonen, à 14’’2 ; 8. P. Solberg, à 15’’3 ; … 13. Bernardi, à 38’’7, etc. Sordo est reparti du parc d’assistance avec une nouvelle transmission. Reprise à l’identique de la précédente boucle de trois spéciales. Au terme de cette ES 10, Bernardi s’arrête sur le routier (problèmes de moteur). ES 11 – Calcatoggio - plage du Liamone 2 (26,55 km) : 1. Loeb, 17’48’’3 (moy. : 89,47 km/h) ; 2. Grönholm, à 5’’1 ; 3. Sordo, à 6’’7 ; 4. Latvala, à 13’’1 ; 5. P. Solberg, à 14’’8 ; 6. Hirvonen, à 16’’3 ; 7. Atkinson, à 18’’1 ; 8. Pons, à 28’’2, etc. Duval est ralenti par des problèmes de freins et de commande de boîte, Stohl s’arrête dans la spéciale (pression d’essence) et repart. ES 12 – Vico - col Saint-Roch 2 (13,04 km) : 1. Loeb, 8’38’’6 (moy. : 90,52 km/h) ; 2. Grönholm, à 5’’4 ; 3. P. Solberg, à 5’’8 ; 4. Atkinson, à 6’’0 ; 5. Sordo, à 6’’2 ; 6. Latvala, à 8’’3 ; 7. Pons, à 11’’3 ; 8. Hirvonen, à 11’’7, etc. Duval, en proie aux mêmes ennuis dans cette ES 12, s’arrête sur le routier lors du retour vers Ajaccio (alternateur). L’abandon est prononcé. AUJOURD’HUI : 3e étape (Ajaccio-Ajaccio, 242,32 km). 4 ES totalisant 112,10 km. Départ ES 13 à 8 h 53, départ ES 16 à 13 h 2. Bleu les bases de la veille dès le départ de l’épreuve de Carbuccia. RALLYE DE FRANCE – TOUR DE CORSE (Ajaccio, 12-14 octobre). – Treizième manche du Championnat du monde des rallyes 2007. Classement (après la 2e étape) : 1. Loeb-Elena (MCO, Citroën C4 WRC), les 229,12 km en 2 h 20’58’’6 ; 2. Grönholm-Rautiainen (FIN, Ford Focus WRC RS 07), à 27’’5 ; 3. Sordo-Marti (ESP, Citroën C4 WRC), à 1’0’’6 ; 4. Latvala-Anttila (FIN, Stobart-Ford Focus RS WRC 06), à 2’23’’9 ; 5. P. Solberg-Mills (NOR-GBR, Subaru Impreza WRC 2007), à 2’30’’9 ; 6. Atkinson-Prévot (AUS-BEL, Subaru Impreza WRC 2007), à 2’49’’3 ; 7. Pons-Amigo (ESP, Subaru Impreza WRC 2007), à 4’08’’2 ; 8. Kopecky-Schovanek (RTC, Czech RT - Skoda Fabia WRC), à 5’52’’9 ; 9. H. Solberg - Menkerud (NOR, Stobart-Ford Focus RS WRC 06), à 7’07’’6 ; 10. Mikkelsen-Floene (NOR, Ramsport-Ford Focus RS WRC 04), à 7’56’’1 ; 11. Wilson-Orr (GBR, Stobart-Ford Focus RS WRC 06), à 8’02’’7 ; 12. Sola - Del Barrio (ESP, Peugeot 207 S2000), à 12’32’’8 (1er Groupe N) ; 13. Tirabassi-Gordon (Peugeot 207 S2000), à 13’43’’0 ; 14. Amourette-Marie (Citroën C2 Super 1600), à 15’41’’6 (1er Junior) ; … 21. Bonato-Boulloud (PH Sport-Citroën C2 Super 1600), à 18’7’’7 ; 27. Augoyard-Panseri (équipe de France - Renault Clio R 3), à 20’59’’4, etc. Leaders : Grönholm, ES 2 à ES 4 ; Loeb, ES 5 à ES 12 (ES 1 annulée). Vainqueurs de spéciale : Loeb, 8 ; Grönholm, 2 ; Sordo, 1. Abandons : Aava-Sikk (EST, Suzuki Swift Super 1600), sortie de route (ES 8) ; Bernardi-Fortin (BEL, Suzuki SX 4 WRC), problème moteur (après ES 10, susceptible de repartir aujourd’hui en Superrallye) ; DuvalPivato (BEL, OMV Kronos-Citroën Xsara WRC), alternateur (après ES 12). LE FILM DES SPÉCIALES Jaune Devancé par Marcus Grönholm et Dani Sordo en début de première étape, Sébastien Loeb avait, on s’en souvient, rapidement rétabli la situation à son avantage. Enchaînant trois temps scratches vendredi après-midi, il avait subi une sorte de poussée d’Archimède qui le propulsa de la troisième à la première place, pour terminer l’étape avec une avance de 4’’8 sur le pilote Ford. Mais ç’aurait été une erreur que de considérer le Finlandais, tenace de nature et accrocheur au possible, déstabilisé pour si peu. Loeb engagea donc le deuxième round sur AJACCIO. – Au volant de sa Citroën C4 comme dans le parc d’assistance, Sébastien Loeb a dû mener la deuxième étape hier au pas de course pour distancer Marcus Grönholm. (Photo Stéphane Mantey) Noir Bleu Noir HIER À LA TOMBÉE de la nuit, le parc d’assistance organisé sur le port d’Ajaccio s’est animé d’une agitation inattendue. L’effervescence générée par l’imminence de la retransmission télévisée de la demi-finale entre la France et l’Angleterre n’était pas la seule en cause. Il y avait du bouleversement dans l’air. On sentait confusément le Tour de Corse tout près de basculer au bénéfice de l’équipe Citroën. La tente bleue du clan Ford transpirait la matière grise par tous ses œilletons. En attendant d’accueillir la voiture de Marcus Grönholm et de Timo Rautiainen, les ingénieurs épluchaient les relevés télémétriques de la Focus pour trouver la faille qui venait de se manifester au deuxième passage du col Saint-Roch (l’ES 12). « Dans les quatre derniers kilomètres de la dernière spéciale, il s’est passé un truc bizarre, expliquait le Finlandais, immobilisé en attente dans la zone du regroupement. D’abord, on a perdu l’usage du passage des vitesses au moyen des “ palettes ” situées au volant. Il m’a fallu basculer en mode manuel, ce qui est moins pratique. Et puis, pratiquement aussitôt, j’ai senti une baisse importante du turbo boost. Le moteur perdait de la puissance. C’était très net lors des relances. J’espère que ce n’est rien de grave et que l’on va pouvoir se battre jusqu’au bout. » Rondement menée, une auscultation en règle du moteur, de ses périphériques, de la transmission et du boîtier électronique de la RS 07 permit d’identifier un problème au niveau d’un capteur de la boîte de vitesses. Si telle était bien l’origine du mal, Grönholm allait devoir attendre la dernière étape d’aujourd’hui pour le vérifier, avec, quoi qu’il en soit, des ambitions revues à la baisse. Sauf coup de théâtre, Loeb est en effet désormais inaccessible. En revanche, Sordo a retrouvé tout son mordant depuis le changement de transmission effectué sur sa Citroën C4 à mi-étape. Preuve que tout fonctionne beaucoup mieux désormais : l’Espagnol a signé son premier scratch juste après cette intervention. « La veille, Dani se plaignait du comportement de son auto, il pensait que ça venait des pneus, mais on ne trouvait pas d’explication valable, expliquait Guy Fréquelin. Lorsque je l’ai vu passer au clos d’Alzeto, dans la spéciale 8, il était vraiment à l’agonie. On aurait dit qu’il pilotait une R 8 Gordini ! C’était typique d’un mauvais fonctionnement du différentiel central. J’ai immédiatement averti Xavier Mestellan à l’assistance. Il a fait la synthèse de mes observations avec les ingénieurs. Après avoir remplacé la pièce incriminée et durci la suspension, tout est allé nettement mieux. » Il reste aujourd’hui à Sordo quatre spéciales et 112 kilomètres chronométrés pour tenter de récupérer les 33’’1 qui le séparent de la deuxième place et rééditer le doublé du Rallye de Catalogne. La dernière étape s’annonce en revanche moins stressante pour son équipier, désormais solidement installé au premier rang. FORMULE 3 EUROSÉRIES SUPERSÉRIE FFSA : AYARI-NARAC SACRÉS. – En terminant 3e d’une course remportée par Lebon-Dayraut (Corvette-PSI), le duo Ayari-Narac (Saleen-Oreca) a décroché le titre national hier à Magny-Cours. En Formule Renault, Jules Bianchi, vainqueur de la première course, peut devenir champion aujourd’hui, à condition de terminer devant Arzeno. – M.-F. E. « C’est génial » ROMAIN GROSJEAN a remporté hier le Championnat 2007, à vingt et un ans. Avant des essais en Formule 1 ? « VOUS COIFFEZ LA COURONNE dès la première des deux courses de Hockenheim. Comment avez-vous abordé ce rendez-vous décisif ? – La pression était forte mais j’étais serein. Avant cette manche, je comptais 7 points d’avance sur Buemi, c’est beaucoup et rien à la fois. Je voulais finir en beauté, ne pas faire l’épicier. Tout s’est joué en qualifications, mon exercice préféré : j’ai décroché la pole. En course, j’ai un peu cogité lors de la procédure de départ parce que je voulais assurer au premier virage. Nico (Hülkenberg) en a profité, je l’ai laissé partir, puis j’ai poussé pendant deux tours car je HANDBALL voulais signer le meilleur tour. Après, j’ai fait attention à chaque “vibreur” et assuré ma deuxième place. – Quand avez-vous senti que c’était gagné ? – J’avais tellement envie de ce titre que je ne réalise pas encore complètement. Mais, en fait, j’ai compris assez vite que c’était dans la poche. Je suis parti avec quatre ou cinq secondes d’avance sur Buemi, c’était plié. À l’arrivée, mes mécanos ont grimpé sur le muret avec un panneau où était inscrit “Romain P1 2007”. C’était très émouvant. – Et dans la foulée, vous êtes allé faire un footing… – Oui, c’est mon rituel. Après chaque course, j’ai besoin d’un “décrassage”. À traîner dans le paddock toute la journée, on a les jambes lourdes. Je suis allé courir une demi-heure dans la forêt, à côté du circuit. Ça m’a permis d’évacuer la tension, de me recharger pour la dernière course demain (aujourd’hui). Je veux la gagner. – Quelle valeur accordez-vous à ce titre ? – C’est très important pour moi. La F 3 est l’un LIGUE DES CHAMPIONS HOMMES (1re phase, 3e journée) des Championnats les plus relevés, la saison n’a pas été facile. Et puis quand on regarde le palmarès dans cette catégorie, c’est prestigieux : Hamilton ou Prost… c’est génial d’inscrire son nom dans la lignée. – Comment voyez-vous la suite ? – La logique voudrait que j’aille en GP 2 parce que c’est la meilleure catégorie en dehors de la F 1. Peut-être avec ART (qui est aussi, sous le nom d’ASM, son écurie actuelle), ou avec iSport, qui marche bien cette année. Renault prendra la décision pour moi. Je vais en discuter très prochainement avec Bruno Michel, le res- ponsable du programme des jeunes pilotes (le Renault Driver Development, dont fait partie Grosjean). – Et Briatore envisage de vous offrir un volant en Formule 1 comme pilote d’essai… – Oui, on en a parlé. Mais rien n’est acté. La condition sine qua non, c’était de gagner le titre F 3. Ce serait extraordinaire. Cela dit, je ne veux pas griller les étapes. Je n’ai débuté le sport automobile qu’en 2000, à quatorze ans. Il me reste encore plein de choses à apprendre. » David JURICEK (RTC) Pour rester en course à la qualification, Montpellier compte sur l’activité défensive, l’adresse et le sens de l’abnégation de son pivot tchèque. de notre envoyé spécial LA VIRÉE a confirmé ce que tout le monde savait déjà. Montpellier croît et s’affirme au fil des aventures, mais demeure immature, encore et toujours capable d’embardées. Sur les berges de la mer Noire, le MHB s’est ainsi illustré pour sa défense, son engagement et sa maîtrise de l’événement, mais a grossièrement pêché dans l’exercice du tir : vingt-huit buts sur cinquantedeux tirs, une misère, à peine plus de 50 % de réussite. Une statistique évidemment insuffisante pour qui prétend côtoyer les élites… Comme presque toujours, David Juricek échappe à la critique. On présente le gamin d’Olomouc comme un pivot adroit, malin et véloce. On oublie de souligner ses qualités de défenseur avancé, son aptitude au combat, son cœur immense. À Constanta, il a déré- glé à lui seul l’ensemble des systèmes roumains, contraint les partenaires de Laurentiu Toma à chercher fortune sur le seul jeu rapide. « C’est vrai, David réalise un boulot incroyable, apprécie Patrice Canayer. Il a toutes les qualités pour le poste et se donne toujours à fond. Il est irremplaçable. » Un gros défenseur, donc, excellent dans le jeu de transition, et plutôt très habile à la conclusion (17 buts cette saison en LNH à 77 %). Depuis ses premiers pas en France, en 2003, l’ancien de Karvina tourne à plus de 72 % de réussite au tir avec une pointe à 85 % lors de sa demi-saison inaugurale à Istres. À Montpellier, ses fréquents passages à l’aile gauche, quand le coach décide d’opérer avec Issam Tej sur la ligne des six mètres, n’altèrent même pas le tableau, preuve d’une évidente capacité d’adaptation pour un joueur que tout le monde qualifie « d’intelligent ». « David, indique Laurent Puigségur, ancien compagnon d’épopée, c’est d’abord un être entier, avec lequel je partageais la même vision des choses. Pour lui, comme pour moi, l’essentiel reste de voir l’équipe gagner. Il se met au service du jeu et optimise mieux que personne ses qualités. Car il reste un pivot atypique, doté d’un gabarit (1,86 m ; 85 kg) rare à ce niveau. » « Il est absolument interdit de perdre » Un garçon par ailleurs réservé, simple, courtois. Un joueur de tempérament, moins exubérant que Mladen Bojinovic, mais néanmoins capable de gronder, de pester. Un grand professionnel, en tout cas, doté d’un vrai sens de l’analyse. « On ne peut pas dire que notre début de saison est raté, souligne-t-il par exemple. À part Paris, où nous sommes passés au travers, le reste montre du progrès, une amélioration dans le jeu. Le problème est que si l’on est capables de bien défendre, de se créer des situations favorables en attaque, on n’a toujours pas trouvé la régularité, le bon équilibre. Et si l’on veut continuer à tenir un rôle dans cette Ligue des champions, il va falloir régler ça au plus vite. » Dans l’après-midi si possible. Ce Montpellier - Hammarby, c’est un peu le Flensburg-Handewitt - Lubin de mercredi dernier. Rien ne laissait croire que les Polonais puissent l’emporter chez le finaliste de la précédente édition (32-33). « L’avertissement est retenu, promet le Tchèque. Il est absolument interdit de perdre contre Hammarby. Avec la défaite face à Kiel (32-34), on n’a plus aucune marge. Et comme l’ambition est d’aller au tour principal, on sait exactement ce qu’il nous reste à faire. » En quête d’équilibres AUJOURD’HUI, 17 HEURES, PALAIS DES SPORTS RENÉ-BOUGNOL (Sport +) MONTPELLIER. – Gardiens : 12 Maggaiz (TUN, 1,92 m) ; 16 Karaboué (1,97 m). Joueurs de champ : 3 Tomas (1,84 m) ; 4 Burdet (1,95 m) ; 5 Junillon (1,95m) ;6 Tej (TUN,1,87m) ; 7Accambray(1,94 m) ; 13 François-Marie (1,85 m) ; 15 Honrubia (1,80 m) ; 17 Juricek (RTC, 1,85 m) ; 19 Sobol (RTC, 1,88 m) ; 20 M’Gannem (TUN, 1,88 m) ; 77 Bojinovic (cap., SER, 2,02 m) ; 88 Hmam (TUN, 1,97 m). Entraîneur : P. Canayer. HAMMARBY. – Gardiens : 1 Aström (1,89 m) ; 12 Olaussen(NOR,1,93 m).Joueursdechamp :3 T. Karlsson (cap., 1,96 m) ; 4 Johansson (1,88 m) ; 5 Henricsson (1,84 m) ; 6 Apelgren (1,81 m) ; 7 Grundsten (1,90 m) ; 8 D. Baverud (2 m) ; 9 J. Baverud (1,82 m) ; 10 Larsson (1,92 m) ; 14 Tingsvall (1,97 m) ; 15 Eriksson (2,01 m) ; 18 Johannesson (1,93 m) ; 21 Höglund (1,81 m). Entraîneur : S. Olsson. Arbitres : MM. Ljudovik et Vakula (UKR). UNE FOIS ENCORE, la bande de Staffan Olsson a déballé l’artillerie lourde, mercredi devant le LIF Lindesberg de Mats Engblom (44-35). Comme depuis l’entame, elle a beaucoup marqué. Et aussi beaucoup encaissé… Hammarby, en tête malgré son revers à Sävehof du début du mois (34-28), possède, en effet, la meilleure attaque (36 buts de moyenne) et l’une des plus mauvaises défenses (30) du Championnat de Suède. « Mais cette fois, prévient le coach, nous allons devoir attaquer une 5-1 et nous n’y sommes pas vraiment préparés. J’attends de certains qu’ils se livrent vraiment sur les un contre un. » Face à Lindesberg, Michaël Apelgren s’est régalé (10 buts) et l’incontournable pivot Nicklas Grundsten, après s’être déjà illustré en Ligue des champions avec 9 buts contre Constanta, puis 7 à Kiel, a encore frappé les esprits (8). Le danger pourrait de nouveau passer par ce duo-là… Hammarby, c’est une solide formation de la banlieue de Stockholm, renforcée cette saison par le gardien norvégien Lars Olav Olaussen et coachée par l’inimi- table gaucher des grandes années suédoises, Staffan Olsson. Après sept saisons sous le maillot rayé de… Kiel, Olsson a achevé sa carrière au pays, à Hammarby donc, et épousé la carrière d’entraîneur en 2005. Sous ses ordres, Hammarby a remporté les deux derniers titres… « Hammarby, souligne Patrice Canayer, c’est le pur style scandinave. C’est assez homogène et, surtout, ça va très, très vite. La clé réside dans notre capacité à bien défendre et imprimer le rythme à la rencontre. » Privé de Joël Abati (pied) et de Michaël Guigou (cheville), Montpellier devra surtout trouver les bons équilibres entre les secteurs défensif et offensif, et aussi montrer plus de réussite au tir que lors des deux sorties précédentes. « Les choses se mettent en place, assure pourtant Patrice Canayer, mais, c’est vrai, nous devons absolument gagner en constance par rapport à notre qualité de jeu. L’envie est là, c’est une évidence, il faut maintenant qu’elle s’exprime. » – P. P. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Gagner. Si possible avec la manière, sur un écart conséquent… Gagner pour continuer à grandir, créer des habitudes. Gagner dans le sillage d’un David Juricek qui se verrait bien gambader quelques saisons encore, lui qui, à trente-trois ans, envisageait il y a peu de retourner au pays, sur les rives de la Morova. « Il a manifesté son envie de poursuivre sa carrière et ça me ravit évidemment, sourit Patrice Canayer. Il se sent bien physiquement, et il a beaucoup à offrir. » À offrir à Montpellier « s’ils veulent de moi ». Au haut niveau en tout cas… « Lorsque j’ai négocié mon contrat, je ne pensais pas me sentir aussi bien aussi longtemps. Finalement, les sensations restent bonnes et j’ai envie de continuer. » De continuer à gagner. A 1 GP : LES PAYS-BAS ET L’AFRIQUE DU SUD EN POLE. – À Brno, lors de la deuxième épreuve d’A 1 GP, le Sud-Africain Zaugg a décroché la pole pour la course sprint, tandis que le Néerlandais Bleekemolen établissait le temps de référence dans l’autre séance. Nicolas Lapierre signe le 10e puis le 8e « chrono » pour l’équipe de France, dont le directeur sportif est Olivier Panis. FORMULE 1 : APPEL REJETÉ POUR TORO ROSSO. – La cour d’appel de la Fédération internationale (FISA) a rejeté le recours intenté par Toro Rosso à l’issue du Grand Prix du Japon de Formule 1. Liuzzi conservant sa pénalité de 25’’ pour dépassement sous drapeaux jaunes, le point de la 8e place reste donc la propriété d’Adrian Sutil et de Spyker. MOTO MONTPELLIER - HAMMARBY Juricek au service MONTPELLIER – GAËTANE MORIN DTM : AUDI EN « POLE ». – À Hockenheim, cadre de la dernière manche du Championnat allemand de voitures de tourisme, Kristensen a signé la pole devant ses équipiers Scheider et Ekström, ce dernier prenant une option pour le titre. Ses deux rivaux, Tomczyk (Audi) et Spengler (Mercedes), s’élanceront de la troisième ligne. 33 ans, né le 8 août 1974 à Olomouc. 1,87 m ; 85 kg. Pivot Clubs Cl b successifs if : Karvina (1991-2003), Istres (2003-2004), Montpellier (depuis 2004). Palmarès : Champion de République tchèque 2000, 2001, 2002 ; champion de France 2005, 2006 ; Coupe de France 2005, 2006 ; Coupe de la Ligue 2005, 2006, 2007. PHILIPPE PAILHORIES GROUPE B. – JEUDI : Constanta (ROU) - Kiel (ALL), 25-29 . AUJOURD’HUI : Montpellier - Hammarby (SUE). Classement : 1. Kiel, 6 pts ; 2. Montpellier, Hammarby, 2 ; 4. Constanta, 0. GROUPE C. – MERCREDI : Leon (ESP) - Skopje (MCD), 28-21. HIER : Schaffhausen (SUI) - Zagreb (CRO), 31-27. Classement : 1. Leon, 5 pts ; 2. Skopje, Schaffhausen, 3 ; 4. Zagreb, 1. GROUPE D. – MERCREDI : Pampelune (ESP) - Presov (SLQ), 40-29. HIER : Bregenz (AUT) - Gudme (DAN), 32-26. Classement : 1. Pampelune, 5 pts ; 2. Gudme, 3 ; 3. Presov, Bregenz, 2. GROUPE E. – HIER : Viborg (DAN) - Tchekhov (RUS), 28-32. AUJOURD’HUI : Zaporozhye (UKR) - Hambourg (ALL). Class.: 1. Hambourg, Tchekhov, 4 pts ; 3. Viborg, 2 ; 4. Zaporozhye, 0. GROUPE F. – HIER : Veszprem (HON) - Reykjavik (ISL), 41-28. AUJOURD’HUI : Gummersbach (ALL) - Celje (SLV). Class.: 1. Gummersbach, 4 pts ; 2. Celje, Veszprem, 3 ; 4. Reyjavik, 0. GROUPE G. – JEUDI : Flensburg-Handewitt (ALL) - Lubin (POL), 32-33. AUJOURD’HUI : Drammen (NOR) - Ciudad Real (ESP). Classement : 1. Ciudad Real, 4 pts ; 2. Drammen, Flensburg-Handewitt, Lubin 2. GROUPE H. – HIER : Velenje (SLV) - Sarajevo (BOS), 30-27. AUJOURD’HUI : Brest (BLR) - Szeged (HON). Classement : 1. Szeged, Velenje, 4 pts ; 3. Sarajevo, 2 ; 4. Brest, 0. Les deux 1ers de chaque groupe se qualifient pour le tour principal (6 février - 16 mars 2008) COUPE DE LA LIGUE HOMMES (1er tour retour). – HIER : PARIS HANDBALL - Sélestat, 24-19 (aller : 31-21). TREMBLAY-EN-FRANCE - Villefranche 37-28 (27-26) ; TOULOUSE - Dunkerque 29-29 (34-34). Pontault-Combault - NÎMES 22-22 (18-36) ; Istres - CHAMBÉRY 29-26 (27-24). Saint-Raphaël - CRÉTEIL 31-30 (31-33). Les qualifiés en capitales. Ivry et Chambéry, têtes de série, directement qualifiés pour les quarts, les 8 et 9 décembre. MOTOGP – GRAND PRIX D’AUSTRALIE Bis repetita pour Pedrosa DÉFENSEUR ACHARNÉ de la nouvelle réglementation limitant le nombre de pneumatiques à trente et un par Grand Prix, Casey Stoner en fut hier la principale victime lors des qualifications. Devant son public, le nouveau champion du monde caracolait en haut de la feuille de temps et semblait bien parti pour décrocher sa sixième pole de la saison quand il fut contraint de rester les bras croisés dans son stand en fin de séance. Le pilote Ducati venait en effet de consommer tout son contingent de gommes pour les qualifications. L’œil rivé sur l’écran de télévision, il vit d’abord Rossi lui passer sous le nez, mais le champion italien eut à peine le temps de savourer sa performance que Pedrosa mit tout le monde d’accord en s’adjugeant sa deuxième pole de rang après celle conquise à Motegi. En pre- mière ligne, on retrouvait donc les trois hommes forts de la catégorie, un trio royal auquel De Puniet aurait pu se mêler. Mais après avoir figuré une bonne partie de la séance parmi les pilotes plus rapides, le Français dut finalement se satisfaire du sixième chrono. « C’est vrai que j’étais un peu déçu, mais, finalement, le plus important est d’avoir surtout bien préparé la course », confia le pilote Kawasaki, qui, dans la foulée de sa 2e place de Motegi, rêvait d’un nouveau podium. Sans disposer – et de loin – des meilleurs pneus du plateau MotoGP, Guintoli se montra une nouvelle fois à son avantage puisque le pilote YamahaTech 3 obtint le neuvième temps. Et d’espérer, lui aussi, renouveler sa performance du Japon où il s’était classé quatrième. – P.-H.P. 250 : LORENZO ENCORE ET TOUJOURS. – Susceptible d’être couronné en Australie, Lorenzo a signé sa neuvième pole de l’année dans une séance qualificative interrompue en raison de la spectaculaire chute de Locatelli. Le pilote italien s’en sortit heureusement sans dommage. 15e temps pour Cluzel. 125 : PASINI, ROI DE LA POLE. – Un rush époustouflant a permis à Pasini de s’offrir sa troisième pole de rang, l’Italien étant toujours en lice pour la troisième marche du podium final au Championnat. Di Meglio, 12e temps et Masbou, 21e. GRILLES DE DÉPART (*) MotoGP. – 1re ligne : Pedrosa (ESP, Honda), 1’29’’201 (moy. : 179,513 km/h) ; Rossi (ITA, Yamaha), 1’29’’419 ; Stoner (AUS, Ducati), 1’29’’816 ; 2e l. : Hayden (USA, Honda), 1’29’’932 ; Capirossi (ITA, Ducati), 1’30’’090 ; De Puniet (Kawasaki), 1’30’’110 ; 3e l : Barros (BRE, Ducati), 1’30’’325 ; Nakano (JAP, Honda), 1’30’’612 ; Guintoli (Yamaha), 1’30’’621 ; 4e l. : West (AUS, Kawasaki), 1’30’’649 ; Edwards (USA, Yamaha), 1’30’’676 ; Melandri (ITA, Honda), 1’31’’078 ; 5e l. : Checa (ESP, Honda), 1’31’’203 ; Hopkins (USA, Suzuki), 1’31’’386 ; Tamada (JAP, Yamaha), 1’31’’595 ; 6e l. : Vermeulen (AUS, Suzuki), 1’31’’810 ; Davies (GBR, Ducati), 1’32’’043 ; Elias (ESP, Honda), 1’32’’442 ; 7e l : Roberts (USA, KR212 V), 1’32’’948. 250 cm3. – 1re ligne : Lorenzo (ESP, Aprilia), 1’32’’884 (moy. : 172,395 km/h) ; Barbera (ESP, Aprilia), 1’33’’770 ; Bautista (ESP, Aprilia), 1’33’’820 ; De Angelis (SAN, Aprilia), 1’33’’824… 4e l. : Cluzel (Aprilia), 1’35’’860 (15e), etc. 125 cm3. – 1re ligne : Pasini (ITA, Aprilia), 1’38’’078 (moy. : 163,265 km/h) ; De Rosa (ITA, Aprilia), 1’38’’104 ; Pesek (RTC, Derbi), 1’38’’106 ; Koyama (JAP, KTM), 1’38’’382... 3e l. : Di Meglio (Honda), 1’39’’477 (12e)… 6e l. : Masbou (Honda), 1’40’’377, (21e) etc. (*) Compte tenu du décalage horaire avec l’Australie, le GP aura déjà été couru lorsque la plupart d’entre vous liront ces résultats. PAGE 15 Bleu Rouge Noir Jaune 16 Bleu Rouge Noir Jaune Noir Jaune Rouge Rouge Bleu Rouge Bleu Jaune Bleu Jaune DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Noir Noir PAGE 16 17 Quarts de finale 1er poule B 2e poule A Samedi 6 octob octobre, bre, à Marseille 1er poule C Australie 10 12 Angleterre Bleu Rouge Noir Jaune 2e poule D Samedi 6 octobree, à Cardiff (GAL) ( ) 1er poule A Nouvelle-Zélande 18 20 France Angleterre 14 France 9 France Samedi 20 octobr Finale 2e poule B 1er poule D Afrique du Sud 37 20 Fidji 3e p place Hier, à Saint-Denis Dimanche 7 octo octobre, obre, à Marseille Angleterre g ______________ __________ 2e poule C Argentine 19 13 Écosse Vendredi 19 octobre, à Paris 21:00 Dimanche 7 octob octobre, bre, à Saint-Denis Aujourd’hui, à Saint-Denis Afrique du Sud 21:00 Argentine à Saint-Denis 21:00 ______________ SUR http://rugby2007.lequipe.fr Retrouvez toute l’actualité de la Coupe du monde de rugby UNE FRUSTRATION INFINIE En s’inclinant logiquement face aux Anglais, hier soir en demi-finales de « leur » Coupe du monde, les Bleus ont déçu l’espoir qu’avait fait naître leur exploit face aux All Blacks au tour précédent. Il leur aura manqué de la fraîcheur physique et de l’inspiration pour effacer l’échec de 2003. STADE DE FRANCE. – Début de match catastrophique pour les Bleus. À la deuxième minute, Damien Traille glisse au moment de récupérer le ballon. Josh Lewsey, l’ailier anglais, s’en empare et marque en coin le seul essai d’une demi-finale fermée. (Photo Bernard Papon) L’HISTOIRE DES BLEUS EN CENT CINQ JOURS (Page 31) SUR cela devait être, pour le perdant, la plus stupide des défaites. Et il a fallu que les dindons de cette triste farce soient les Français. Les regrets vont être éternels. Pas sur le mérite des Anglais d’avoir maté leurs adversaires, mais sur le plan de jeu choisi, buté et obtus, par les hommes de Bernard Laporte. Jérôme Thion avait eu, dans la semaine, ce propos prémonitoire : « Les Anglais jouent un peu comme les Argentins, pénibles dans les rucks pour te pourrir les ballons. » Hier soir, les Anglais ont fait encore mieux dans le genre que les Pumas, déjà victorieux des Bleus, dans ce stade (17-12, pour le match d’inauguration). Leurs avants, cornaqués par un très lucide Andy Gomarsall, ont été les rois du sol, chapardant un nombre impressionnant de bal- lons, après avoir contesté la touche et chahuté la mêlée française. Les plus méritants ont gagné, mais on ne sait pas s’il s’agit des meilleurs, tant on a senti que les Bleus avaient en e u x d’autres i d é e s , d’autres capa c ités que ces stériles coups de pied, de surcroît mal ajustés. Quatre ans après, les tenants du titre auront la chance, et n’en doutons pas, la rage de le défendre, samedi prochain face au vainqueur du duel de ce soir, Afrique du Sud - Argentine. Les Français devront se contenter de la « petite finale », comme en 2003 et 1995. Le temps va passer et les Bleus vont se soigner, comme après tous les mauvais coups. Huit ans après, la France ne se souvient que de la demi-finale de Twickenham, de l’incroyable exploit face aux All Blacks, mais pas de la finale perdue, une semaine plus tard, face aux Australiens. Comme en 1999, les équipiers de Raphaël Ibañez terminent ce Mondial frustrés, ravagés par une défaite qu’ils n’ont pu, qu’ils n’ont su refuser, mais ils resteront auréolés pour toujours d’un succès mémo- Et il a fallu que les dindons de cette triste farce soient les Français. Les regrets vont être éternels Les All Blacks, la feuille de fougère argentée et ALL BLACKS® sont des marques déposées du NZRU. * Nous avançons dans la même direction. « GOOD GAME. » Le compliment anglais aux adversaires français battus, hier soir, n’a jamais été autant insupportable. Tout était réuni pour le triomphe, même les tribunes du Stade de France enfin au diapason des efforts de ses Bleus. Comme prévu, la partie fut âpre, consignée au rugueux combat d’avants et à un lassant jeu de fond de court entre les peu inspirés canonniers de chaque camp. Qu’importe si on admet que la seule chose qui compte, au terme d’une demi-finale, c’est son résultat. C’est, par excellence, le match à ne pas perdre et il l’était, hier soir, plus que jamais. Après leurs exploits réalisés la semaine passée par les deux équipes – les Anglais avaient éliminé les favoris australiens (12-10) et les Français avaient battu les archifavoris néo-zélandais (20-18) –, rable sur ces Néo-Zélandais qui étaient, sans doute, encore bien meilleurs que ceux d’alors. Cette demi-finale perdue attise pourtant mille fois plus de regrets que les échecs précédents. Parce que cette Coupe du monde s’appelle « France 2007 » et que les Bleus avaient fini par convaincre tout leur peuple que leur ambition de devenir champions du monde était légitime. Un sondage, publié hier par le Figaro, estimait que 88 % des Français étaient persuadés de leur victoire face aux Anglais. Ce désarroi collectif, national même, se double d’infinies tristesses individuelles. On pense à ceux qui ont sacrifié leurs économies pour aller soutenir les Bleus au Stade de France, à ceux qui, à travers tout le pays, ont organisé des soirées pour vivre l’événe- ment entre amis et à tous ceux qui n’ont plus cette épopée pour égayer leur vie pleine de tracas. Enfin, on pense aux joueurs qui ont vu leur dernier rêve se déchirer. Aux anciens, d’abord, les Ibañez, Pelous, Betsen, De Villiers, Dominici, qui ne disputeront plus de Coupe du monde, qui ne seront jamais sacrés. Les autres Bleus ont encore l’âge de « durer » quatre ans de plus pour se motiver à nouveau et se convaincre que, pas plus qu’eux en France, les All Blacks seront invincibles, chez eux, en 2011, pour le prochain Mondial. Mais tous devront vivre désormais avec l’immense amertume d’avoir laissé passer la chance de leur vie. CHRISTIAN JAURENA 6 h 30 : retour sur Angleterre-France dans les JT spécial week-end. 6 h 45 : reportage sur Agustin Pichot dans les JT. 12 heures : reportage sur l’Afrique du Sud dans les JT. 23 heures : émission Club L’Équipe, avec Laurent Bénézech (et d’autres invités pas encore connus). SUR http://rugby2007.lequipe.fr 8 heures : retour sur AngleterreFrance avec les consultants (Olivier Magne et Laurent Bénézech), les réactions et un portfolio du match. 14 heures : analyse du match après la conférence de presse de Bernard Laporte et Jo Maso. 21 heures : la seconde demi-finale Afrique du Sud - Argentine en direct commenté. www.iveco.com AVEC LE NOUVEAU STRALIS, LA ROUTE NE SERA PLUS JAMAIS COMME AVANT. Jusqu’au 23 octobre, c’est le moment ou jamais d’essayer le nouveau Stralis : Iveco organise une tournée de présentation dans toute la France afin de vous faire tester sa puissance, sa performance et sa fiabilité. RETROUVER LES DATES DE LA CARAVANE SUR DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 www.iveco.com PAGE 17 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge HABANA : « LAISSER PARLER L’INSTINCT » Bleu (Page 30) Jaune Rouge Jaune LES CARNETS DE « NAPOLÉON » PICHOT Noir Bleu Noir (Page 24) 18 RUGBY COUPE DU MONDE Bleu Rouge Noir Jaune 2007 Demi-finales ANGLETERRE FRANCE 14 9 La puissance et la patience Le match s’est joué sur le fil du rasoir. Et le muscle du pack anglais a fini par user les Bleus. C OM M E ON P OU V A IT s’ y attendre entre deux équipes qui se connaissent par cœur, cette demifinale se joua sur le fil du rasoir, dans un combat acharné, pas forcément spectaculaire au sens où le grand public l’entend, mais poignant, indécis, palpitant jusqu’à la fin. On ne pourra pas reprocher aux équipes de ne pas avoir essayé, mais la qualité des deux défenses, la promptitude à exploiter toute petite faute de l’adversaire condamnait la rencontre à ce duel ardent, étouffant, sauvage et beau parfois. Avec un point d’écart à la mi-temps (6-5 pour les Bleus), puis toujours un point d’écart encore et toujours depuis la 48e minute jusqu’à la 74e (9-8), les nerfs de tous les acteurs furent passés au papier de verre. En parvenant à obtenir un net avantage territorial durant toute la seconde période, les Bleus se mirent pendant longtemps à l’abri de la botte létale de Jonny Wilkinson qui réussit pourtant à mettre une tentative de drop sur le poteau (60e) qui aurait pu déjà s’avérer décisive. Alors que les Français s’étaient montrés remarquablement disciplinés jusque-là, ils eurent le tort de commettre la faute qu’il ne fallait pas. Szarzewski, en plaquant trop haut Robinson à six minutes de la fin, offrit à une équipe anglaise, remarquable de courage, la chance de pouvoir défendre son titre dans une semaine dans le même lieu. Wilkinson se chargea de concrétiser le remarquable travail de ses avants d’un dernier drop (78e), en tout point semblable à celui qui avait fait de son équipe la championne du monde il y a quatre ans. Les Français pourront avoir des regrets limités. Ils n’en ont pas tout à fait assez pour s’ouvrir les portes de la finale. Il est possible qu’ils aient laissé passer leur chance en première période, lorsqu’ils abusèrent du jeu au pied pour un maigre profit. En ne parvenant pas à faire courir suffisamment les lourds avants anglais, ils se condamnèrent à batailler dans un petit périmètre à devoir lutter dans chaque regroupement, à y laisser des forces qui leur manquèrent au moment de faire basculer la rencontre. LA PATIENCE ANGLAISE. – Avec une redoutable ténacité, les Anglais surent attendre leur heure, où plutôt les cinq dernières minutes de jeu. Très disciplinée dans sa partie de terrain, la défense blanche repoussa avec vigueur les assauts trop désordonnés des Français. Comme s’ils savaient que leur moment viendrait. Et que cela soit sur une relance de Robinson, zébulon qui joue là ses derniers matches est un signe du destin. L’OCCASION MANQUÉE. – À la 68e, la France eut l’occasion de faire basculer le match. Sur un coup de pied de déplacement, Bonnaire parvint à rabattre le ballon de manière fort habile pour Clerc qui filait vers l’en-but. La cuillère de Worsley qui le stoppa ressembla au plaquage d’Élissalde la semaine dernière sur le Néo-Zélandais Evans. Et Chabal, qui hérita du ballon, fut trop court de trois mètres. LA BATAILLE A EU LIEU. – La bataille des avants attendue a bien eu lieu entre deux packs décidés à ne rien lâcher dans la lutte pour la conquête de la balle. Heureuse- ment, la France avait réglé sa touche depuis samedi dernier, Bonnaire redevenant le sauteur prioritaire. Et sur les regroupements, le strict arbitrage de M. Kaplan permit que le combat se passe dans un ordre relatif. Il tourna à partir de l’heure de jeu en faveur des Anglais, venant en plus grand nombre et plus déterminés et récupérant ainsi des ballons décisifs. La sortie prématurée de Pelous n’arrangea pas les affaires des Bleus dans ce domaine. Les Français utilisèrent beaucoup plus les ballons portés que leurs adversaires sans que cela crée des positions décisives. L’Angleterre réussit en revanche à « pourrir » les sorties de balle françaises sur mêlées fermées, pri- vant les attaquants bleus d’une plate-forme offensive de qualité. QUI VIT PAR LE PIED… – La première période se déroula surtout dans la zone entre les deux vingtdeux mètres, aucune équipe ne parvenant à s’adjuger un avantage net sur le plan territorial. Contrairement aux saisons précédentes, c’est du côté bleu que l’accent était mis sur le jeu au pied d’occupation, obligeant les Anglais à sortir le ballon des limites du terrain, pour le plus grand bénéfice des sauteurs bleus en touche. Il est probable qu’en cette première mitemps l’insistance nette à placer Lionel Beauxis en position de drop empêcha de tester de manière un peu plus ardente la défense adverse, qui semblait pourtant un peu friable en son centre. Yannick Jauzion et David Marty semblaient en effet en mesure de passer dans son dos, sinon de manière décisive, mais en tout cas suffisamment pour assurer la continuité du jeu. L’essai de la deuxième minute des Anglais aurait pourtant pu être une bénédiction, « débloquant » le match d’entrée. Mais on ne change pas aussi facilement un plan tactique. L’insistance à jouer au pied, malgré des contres qui faillirent se révéler très coûteux ne paya pas vraiment. Ayant choisi de vivre par le pied, la France finit par périr par le pied, majestueux il est vrai, de Wilkinson. HENRI BRU 9 FRANCE Possession du ballon 47 % Total 1re m-t 6 3 12 14 18’01’’ 2e m-t 2 +1 5 + 2* Temps emps de je jeu 53 % 18’48’’ 1re m-t 2e m-t 1 + 1* 5 Mêlées gagnées 3 + 2* Touches gagnées Total 7 11 + 2* 9 21 4 4 8 * Gagnéé sur l’adversaire ’a 5 1 Pénalités obtenues 4 Pénalités non tentées Pénalités réussies Pénalités ratées 31 4 Réussis 83 43 2’54’’ 27 Ratés 9 En avant / Turnover 5 Plaquages Réussis 92 29 34 Ratés 9 Ballons joués au pied 48 Temps de jeu dans les 22 m adverses 4’27’’ avec 2e : à la suite d’un coup franc vite joué dans le camp anglais, Gomarsall tape un coup de pied le long de la ligne de touche côté gauche. Le ballon rebondit à deux mètres de la ligne. Traille hésite et Lewsey arrive lancé pour aplatir. Essai non transformé. ANGLETERRE - FRANCE : 5-0 8e : pénalité à 23 m en face des poteaux pour une faute au sol anglaise sur un regroupement. Transformée par Beauxis. ANGLETERRE - FRANCE : 5-3 17e : faute de Sheridan sur une mêlée. Pénalité à 48 m, légèrement excentrée côté gauche, transformée par Beauxis. ANGLETERRE - FRANCE : 5-6 MI-TEMPS 44e : fautes au sol de Wilkinson et Eas- ter. Pénalité à 40 m, légèrement à droite, transformée par Beauxis. ANGLETERRE - FRANCE : 5-9 47e : après un ballon perdu par Jauzion, une contre-attaque anglaise échoue à quelques mètres de la ligne. Les Français sont pénalisés pour être entrés sur le côté du regroupement. Pénalité à 23 m, excentrée à gauche, transformée par Wilkinson. ANGLETERRE - FRANCE : 8-9 74e : Szarzewski fait un plaquage haut sur Robinson. Pénalité à 25 m, dans l’axe, transformée par Wilkinson. ANGLETERRE - FRANCE : 11-9 78e : après un groupé-pénétrant anglais, le ballon sort pour Wilkinson qui tente et réussit un drop à 40 m dans l’axe. ANGLETERRE - FRANCE : 14-9 STADE DE FRANCE. – Les avants de l’équipe de France (ici Sébastien Chabal et Julien Bonnaire) ont souffert face à la puissance anglaise qui a eu raison des intentions bleues. (Photo Fred Mons) ANGLETERRE - FRANCE : 14-9 (5-6) Ces ballons finalement improductifs « IL EST BIEN DIFFICILE d’écrire, de raconter, d’analyser à chaud cette défaite alors que la déception est énorme. Que manque-t-il lorsqu’un match se joue à si peu de chose. De la réussite bien sûr. Mais au jeu des bons rebonds ou des poteaux sortants il y a égalité. Un essai anglais chanceux, un drop contré qui amène la première pénalité française. Et une pénalité sur le poteau pour notre bourreau, ce satané Wilkins on qu’on croyait voué à rester dans la naphtaline jusqu’à la fin de sa carrière tant il a accumulé les blessures depuis 2003. Côté stratégie, l’insistance sur les mauls si payants contre l’Irlande et contre les Blacks, s’est révélée inefficace non pas à cause du travail des avants français, mais plutôt par les décisions de l’arbitre. M. Kaplan, en effet, a jugé les mouvements comme dans le Tri Nations ou le Super 14. Ce qui a autorisé régulièrement les Anglais à rentrer sur le côté ou même à écrouler. Si je devais faire un petit reproche, c’est peut-être sur le manque d’adaptation ou d’alternance à ce niveau car tous ces ballons se sont révélés finalement improductifs. Mais j’avoue que j’ai envie immédiatement de tempérer mon propos car je comprends que les avants français se soient sentis forts et il faut bien constater qu’en deuxième période il a été quasiment impossible à l’une ou l’autre équipe de dépasser le troisième temps de jeu tant les défenses étaient hermétiques. Celui qui l’a le mieux compris après quelques tentatives à la main ou en petit coup de pied pardessus, c’est Jauzion, si bien qu’en position d’ouvreur il enchaîna chandelles et passes au pied pour l’action qui méritait de faire basculer le match côté français. La déviation de Bonnaire pour Clerc était géniale mais la cuillère désespérée de Worsley sur l’ailier toulousain permit à l’arrière garde anglaise de sauver la patrie et de conserver ses chances. Comme d’habitude dans ces cas-là, comme si l’effet de balancier était immuable, c’est l’adversaire qui put tirer ses dernières cartouches. Et les matches winners que furent Robinson et Wilkinson lors de la finale 2003 se rappelèrent à notre mauvais souvenir. » (*) Patrice Lagisquet, entraîneur du Biarritz Olympique (2002, 2005, 2006), a été 46 fois international. PAGE 18 Évolution du score : 5-0, 5-3, 5-6, mi-temps, 5-9, 8-9, 11-9, 14-9. Stade de France. Temps frais. Pelouse en bon état. 80 000 spectateurs environ. Arbitre : M. Kaplan (AFS). Robinson 7,5 Sackey 6 Tait 5 (o) Wilkinson 7 Moody 7,5 Catt 5 Lewsey 7 Corry 7 Kay 6 Shaw 6 Vickery cap., 6,5 Regan 6,5 Sheridan 6,5 Milloud 5,5 Ibañez cap., 5,5 De Villiers 6,5 Betsen 6 Pelous Thion non noté 6,5 Bonnaire 7 (m) Élissalde 6 Heymans 5,5 Marty 5 Traille 5 Entraîneur : B. Laporte. ANGLETERRE : 1 E, Lewsey (2e) ; 2 B (47e, 74e), 1 D (78e), Wilkinson. FRANCE : 3 B, Beauxis (8e, 17e, 44e). Remplacements. – Angleterre : 40e : Lewsey par Hipkiss (note : 5,5) ; 54e : Moody par Worsley ; 56e : Vickery par Stevens ; 66e : Regan par Chuter ; 68e : Catt par Flood ; 69e : Easter par Dallagio ; 70e : Gomarsall par Richards. France : 25e : Pelous par Chabal (note : 5,5) ; 51e : Beauxis par Michalak (note : 6) et Ibañez par Szarzewski (note : 5) ; 61e : Heymans par Dominici ; 65e : De Villiers par Poux ; 67e : Betsen par Harinordoquy. Dusautoir 6,5 (o) Beauxis 4,5 Jauzion 6 FRANCE Entraîneur : B. Ashton. LES POINTS (m) Gomarsall 6 Easter 5 ANGLETERRE LE CHIFFRE Clerc 5,5 2 LA PHRASE En se faisant éliminer hier soir par les Anglais, les Français ont essuyé un deuxième revers consécutif face au quinze de la Rose à ce stade de la compétition. Ils avaient déjà été sortis en demi-finales en 2003 (7-24). « Il ne nous a pas m a n q ué gr a n d chose, mais on n’a pas eu ce supplément d’âme qu’on a vu la semaine dernière (contre la Nouvelle-Zélande) », Fabien Pelous. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge ANGLETERRE Bleu Les Français menaient jusqu’à la 74e minute avant de céder sur une pénalité et un drop de Wilkinson. Jaune Rouge Jaune 5 minutes de trop Noir Bleu Noir LES POINTS DU MATCH 19 Bleu Rouge Noir Jaune 2007 RUGBY « Un échec ? Je ne sais pas » Demi-finales COUPE DU MONDE ANGLETERRE FRANCE 14 9 BERNARD LAPORTE, l’entraîneur des Bleus, exprime son amertume après ce nouvel échec en demi-finales. « COMME EN 2003, vous chutez encore contre l’Angleterre… – Je crois qu’en 2003, ils étaient nettement supérieurs. Ils l’ont montré en gagnant contre l’équipe d’Australie (20-17, après prolongation) en finale chez elle et ce n’était pas une mince affaire. Je crois qu’aujourd’hui (hier) ils n’étaient pas supérieurs à nous. C’étaient deux équipes qui se valaient. Cela se joue à rien. À la 68e, c’était nous qui étions en finale. Le match a ensuite basculé en leur faveur. On n’a pas su le faire. On est deux fois dans le carré final, est-ce un échec ? Je ne sais pas. En revanche, ce que je sais, c’est que le rugby français doit rebondir vite. Dès samedi prochain. Et le Tournoi va approcher. Mais le rugby français est trois fois champion d’Europe ces quatre dernières années. Il faut féliciter les joueurs. Ils sont en demifinale de la Coupe du monde. – Quel sentiment ce match vous laisse-t-il ? – En première mi-temps, on a encore deux ou trois ballons à jouer qu’on ne joue pas. À la mi-temps, on a dit : “Il faut jouer plus, on est timorés !” Mais il faut souligner l’excellente partie du pack anglais qui a écroulé, gêné, nos mauls, a ralenti nos libérations de balle. Je crois qu’on a trop usé de la chandelle au lieu d’un petit jeu au pied par-dessus. – Considérez-vous que la Coupe du monde est ratée ? – Gâchée, non. Il y a eu un réel engouement autour de nous durant ce mondial. On l’a encore senti toute la semaine et aujourd’hui. Mais, cette Coupe du monde n’est pas réussie, c’est évident. On voulait être champions du monde et on ne le sera pas. On vient mourir à cinq points. La déception est immense. De plus, dire que ce n’est pas une grande Coupe du monde en terme de jeu, c’est une évidence. Ce match l’a encore prouvé. – La sortie de Fabien Pelous at-elle été préjudiciable ? – Bien sûr, c’est un élément important. Fabien souffre d’un traumatisme intercostal. Je crois que c’est exactement au même endroit que contre la Nouvelle-Zélande à Lyon en novembre 2006. De plus, sa sortie prématurée a entraîné une entrée plus tôt que prévue pour Sébastien Chabal. Or Sébastien a certes fait un bon match mais du fait qu’il ait joué une heure et qu’il a fourni beaucoup d’efforts, il n’a pas été aussi puissant que sur une demi-heure de jeu. – Comment allez-vous aborder le match pour la troisième place ? STADE DE FRANCE. – Malheur aux vaincus. Sous le regard de Ben Kay (5) et de Mike Catt (12), déjà titrés à Sydney en 2003, Olivier Milloud et Sébastien Chabal (18) sont abattus, rêves de finale brisés. (Photo Richard Martin) – On va réfléchir toute la semaine. Il y a des joueurs qui doivent jouer, notamment ceux qui n’ont pas accédé aux quarts de finale et à la demifinale. La volonté de tout le monde, c’est de les voir rentrer. Et comme je l’avais dit en 2003 a propos de 2007, aujourd’hui, je peux dire que c’est la Coupe du monde 2011 qui démarre pour l’équipe de France. Ceux qui rentreront vendredi au Parc auront quelque chose d’important à montrer au futur sélectionneur. » BENJAMIN MASSOT La détresse de Chabal ILS ONT DIT Raphaël IBAÑEZ (talonneur et capitaine de l’équipe de France) : « On a cru en nos chances malgré un mauvais départ dans cette compétition. On voulait que le rêve se poursuive et on savait aussi que ce match allait être très serré. Ça se joue à pas grandchose, vraiment. J’ai très mal au ventre, comme je crois, tous mes coéquipiers. On avait ce qu’il faut, la volonté, l’état d’esprit. Il nous a manqué parfois la finition. On a joué quelque fois près de leur ligne. C’est dur à accepter car à certains moments du match, on aurait vraiment pu se donner le droit d’aller en finale. » Fabien PELOUS (deuxième-ligne de l’équipe de France) : « Il a manqué un peu de punch pour franchir la défense anglaise vraiment très performante. Malheureusement les Coupe du monde se suivent et se ressemblent… On avait préparé ce match au mieux. » Jean-Baptiste ÉLISSALDE (demi de mêlée de l’équipe de France): « C’est le sentiment d’échec qui domine. Si Vincent Clerc était passé, s’il n’avait pas été accroché, mais avec des si… Ça se joue à pas grand-chose. On a manqué de réussite. Si on avait eu un peu plus de gaz, on aurait essayé de jouer davantage. Les Anglais ont été très rugueux dans les rucks et nous, on a manqué un peu de soutien. Ça s’est joué à un ou deux ballons mal négociés ou plutôt qu’on aurait pu mieux négocier. J’attendrai de voir les statistiques, mais on doit passer 80 % du temps dans leur camp… En fait, tout ce qui nous a réussi la semaine dernière contre les All Blacks ne nous a pas souri contre les Anglais. » – O. M. Damien TRAILLE (arrière de l’équipe de France): « C’est une grosse déception, un gros échec. On avait fait une grosse performance la semaine dernière – contre les All Blacks. Aujourd’hui – hier –, nous sommes passés à côté. On fait un mauvais début, mais on revient, on mène au score et on passe la plupart du temps chez eux. Mais on ne “ score ” pas. On peut tuer le match quand Vincent (Clerc) prend sa cuillère (68e). Derrière on a une mêlée à 5 mètres, mais on prend une pénalité. Brian ASHTON (sélectionneur de l’équipe d’Angleterre) : « Les gens disent que les Britanniques ont un caractère de “ bulldog ” et ces gars l’ont dans le sang. Nous savions ce que nous avions à faire. Nous n’avons pas été tout à fait tranquilles parfois mais nous avons joué beaucoup plus judicieusement en seconde mi-temps en terme d’occupation du terrain. Nous savions que si nous étions en vue de leurs poteaux nous pourrions mettre des points au pied. Nous avons beaucoup de gars brillants dans cette équipe. Ils ont eu “ la tête dans le sac ” durant cette Coupe du monde et avant. Mais l’expérience ne s’achète pas. Ils ne renoncent jamais. » Phil VICKERY (pilier et capitaine de l’équipe d’Angleterre) : « C’est tout simplement fantastique, c’est un effort collectif remarquable de tout le monde, les fans y compris. Quand quelqu’un manquait quelque chose, quelqu’un d’autre était là pour le rattraper. À la fin, c’est toute l’équipe qui travaille dur pour mettre Jonny (Wilkinson) en position de marquer. Et si vous devez vous fier à Jonny dans ces moments-là, vous pouvez hypothéquer votre maison sans crainte ! Je ne m’attendais pas à arriver en finale. C’est énorme. Il faut qu’on en soit digne, qu’on se fasse justice. » Jason ROBINSON (arrière de l’équipe d’Angleterre) : « Ce fut un match énorme, serré et on a montré que nous refusions de céder. Ce n’était pas très beau mais c’est une magnifique victoire. Dans les matches de poule, nous n’avons pas joué à notre vraie valeur mais nous nous savions meilleurs et surtout, nous savons comment fermer un match. » J o n n y WI L K I N S O N ( d e m i d’ouverture de l’équipe d’Angleterre, au micro de RMC): « Les joueurs ont adhéré à 100 % aux changements tactiques. Ça a été mentalement et physiquement très dur mais la motivation des gars n’a jamais fait de doute. (En français dans le texte) : Je suis très heureux d’être ici. Les Français sont très gentils, pour moi c’est un plaisir. » Mathew TAIT (centre de l’équipe d’Angleterre) : « Tout le monde est délivré. Mais il y a quelques éléments que nous devons remettre à plat avant la semaine prochaine. Nous y avons toujours cru même dans les trois premières semaines. C’est juste fantastique. En finale, nous sommes prêts à prendre n’importe qui et nous pensons pouvoir battre n’importe qui. » Lawrence DALLAGLIO (troisième-ligne de l’équipe d’Angleterre) : « Dans les deux premières semaines, nous avons gagné difficilement. On ne croyait pas que ce serait possible d’atteindre la finale. Et puis, ces deux derniers matches, en commençant par celui contre l’Australie, nous avons hissé notre niveau d’un cran. Nous avons prouvé que nous savions jouer au rugby. Et aujourd’hui ce fut une journée magnifique pour le rugby anglais. Mon pronostic pour la demifinale entre l’Afrique du Sud et l’Argentine ? Vu la façon dont se déroule ce tournoi, rien ne m’étonnerait. » DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 PAGE 19 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge HAMID IMAKHOUKHENE Bleu Rouge Français en Argentine (juin 2003), Nunez-Piossek avait marqué à la 2e minute au stade Velez Sarsfield de Buenos Aires. Une semaine plus tard dans le même lieu, c’est Hernandez qui avait inscrit un essai à la 3e minute. Les deux fois, les Bleus s’étaient inclinés (6-10 et 32-33). Au Stade de France, c’est le Gallois Gareth Thomas, qui, en mars 2003, avait aplati à la 4e minute. Ce furent les seuls points gallois, les Bleus l’emportant 33-5. L’ANGLETERRE AVAIT-ELLE SOUVENT GAGNÉ AU STADE DE FRANCE ? – Deux fois seulement en huit matches depuis l’ouverture de l’enceinte, en février 1998. Dans le Tournoi, le quinze de la Rose a gagné en 2000 (15-9) mais s’est incliné en 1998, 2002, 2004 et 2006. Dans le cadre de la Coupe du monde 1999, les Anglais avaient lourdement chuté ici même contre l’Afrique du Sud (44-21), en quarts de finale. Puis, le 14 septembre dernier contre cette même Afrique du Sud (36-0) en match de poule. COMMENT SAINT-DENIS A-T-IL ACCOMPAGNÉ LES FRANÇAIS DANS LA DÉFAITE ? – Les tribunes se sont vite vidées. Les supporters de l’équipe ont cependant applaudi les Bleus, rentrés tête basse et terriblement choqués, voire détruits, à l’image de Chabal resté prostré sur la pelouse, genoux à terre, de très longues minutes. On notera que la plupart des joueurs anglais sont venus à la rencontre de l’ogre de Sale pour le réconforter, parfois longuement, comme Lawrence Dallaglio. Plusieurs remplaçants ou éléments non retenus sont venus tenter d’apaiser la douleur des Bleus. On a assisté aussi à une émouvante et longue étreinte entre Michalak et Élissalde. Pendant ce temps, alors que la sono crachait Wonderwall du groupe Oasis, refrain repris par les très nombreux supporters anglais restés saluer leurs champions, les joueurs du quinze de la Rose bouclait leur tour d’honneur en marchant. Juste avant que la dernière chanson programmée, soit Non, je ne regrette rien d’Edith Piaf. Pas sûr que les Bleus soient du même avis. Jaune Bleu Jaune Y AVAIT-IL BEAUCOUP D’AMBIANCE AU STADE DE FRANCE ? – Oui. Comme annoncé plusieurs dizaines de milliers de supporters anglais, parmi lesquels le prince Harry, avaient effectué le déplacement en France et ont donné de la voix longtemps avant le coup d’envoi et pendant l’hymne national God Save the Queen. Mais les supporters français n’étaient pas en reste et, comme à Cardiff samedi dernier, à l’occasion du quart de finale, la Marseillaise entonnée dans les tribunes a été vibrante. Mais, il faut reconnaître que l’essai inscrit par Lewsey dès la deuxième minute a refroidi le soutien populaire pendant quelques minutes. Ensuite, à chaque fois que les fans anglais ont tenté d’entonner le populaire Swing low, sweet chariot, leurs chants ont été étouffés par les sifflets des supporters français, qui ont enchaîné aussitôt par des « Allez les Bleus ! » ou des courtes mais vigoureuses Marseillaise. POURQUOI LES JOUEURS ANGLAIS ONT-ILS LAISSÉ ROBINSON PÉNÉTRER SEUL SUR LE TERRAIN AVANT LES HYMNES ? – Pour honorer l’arrière de Sale, qui fêtait hier sa cinquantième sélection en équipe nationale depuis février 2001. Pour l’occasion, l’ancien treiziste de Wigan, qui avait mis un terme à sa carrière internationale en 2005, avant d’en sortir en février dernier, afin de disputer de la Coupe du monde, a reçu un émouvant accueil. Seul dans la partie de terrain anglaise, pendant que ses partenaires entraient en trottinant, Robinson a applaudi le public en se tournant vers toutes les tribunes, avant que chacun de ses coéquipiers ne viennent lui donner une longue accolade. Un beau moment d’émotion. LA FRANCE DE LAPORTE AVAIT-ELLE DÉJÀ ENCAISSÉ DES ESSAIS AUSSI TÔT ? – Sous l’ère Laporte (2000-2007), cela ne s’est produit que rarement. Mais c’est déjà arrivé et même plus tôt. Le 16 juin 2001 à Johannesburg, le Sud-Africain Breyton Paulse avait inscrit le premier essai des Boks dès la première minute, ce qui n’avait pas empêché les Bleus de s’imposer 32-23. Toujours au cours du premier mandat Laporte (2000-2003), on trouve trace de deux essais argentins très rapides. Lors de la tournée des Noir Noir À l’image de ses coéquipiers, le deuxième-ligne est resté longtemps prostré sur la pelouse à la fin de la rencontre. 20 RUGBY COUPE DU MONDE Bleu Rouge Noir Jaune 2007 Demi-finales ANGLETERRE FRANCE Bonnaire tient le choc LES JOUEURS FRANÇAIS. – Excellent en touche et derrière sa mêlée, le numéro 8 des Bleus a une activité débordante dans le reste du jeu. L’HOMME CLÉ : BONNAIRE 9. ÉLISSALDE 6 7,5 Excellent en touche, compliquant à deux ou trois reprises les prises de balle adverses. Il se déplaça beaucoup, reprenant Lewsey en bord de touche. Il ne subit jamais derrière sa mêlée, même quand celle-ci fut désaxée. Pour preuve sa passe, qui amena le but de Beauxis (44e). Et, dans le jeu, il joua au plus juste, faisant une merveille de passe volleyée à Clerc, qui faillit amener un essai par Chabal (69e) STADE DE FRANCE. – Le troisième-ligne centre des Bleus, Julien Bonnaire, s’est montré très à son avantage en touche malgré la pression exercée par les Anglais, comme ici Regan et Moody. (Photo Fred Mons) 15. TRAILLE 5 6. BETSEN 6 Une énorme bévue dès la 2e minute en hésitant sur un coup de pie d à su ivr e anglais, qui permet à Lewsey un essai. Il se remit vite fait bien fait dans le match, avec un bon placement sur le jeu au pied anglais, renvoyant le danger fort judicieusement. 5,5 7. DUSAUTOIR 6,5 Pas toujours constant et lucide dans l’effort, avec quelques fautes sur un plaquage, sur un ruc k (pénalité contre lui) et une prise de balle manquée en fond de touche. Mais il fut percutant pour aller chercher en pointe ou au large les attaquant adverses. Remplacé à la 67e par HARINORDOQUY. 5. THION 6,5 Il a remplacé Pelous à la 24e , preneur de deux balles en touche et auteur de deux charges percutantes avant sa blessure. Chabal fut obli18. CHABAL gé de rester dans l’ombre et au contact de Thion. Cela ne lui permit pas de faire exploser son tempérament, et, par moments, il souffrit du rythme. Mais il finit fort et faillit marquer en force (69e). 3. DE VILLIERS 6,5 5,5 À deux reprises, il coupa tout élan à Lewsey, l’expédiant en touche. Vigilant et prompt à relancer tant au pied qu’à la main. 14. CLERC Gêné aux entournures pa r so n v is- à- v is anglais, qui le serra de près et l’empêcha plusieurs fois d’engager le jeu à sa convenance. Dans ce cas-là, il fu t pru dent et s’appliqua surtout à bien servir Beauxis et à faire rejouer sans précipiter les choses. Plus à son aise après la rentrée de Michalak. 13. MARTY 5 Une défense plus équilibrée avec Jauzion, très gênante en pointe, avec un peu de déchet. Un en-avant regrettable en fin de première période, alors qu’il avait effectué un franchissement. Et quelques errements en attaque. 12. JAUZION 6 11. HEYMANS 5,5 Un seul bon ballon à négocier en première période. Pour le reste, on le sentit soucieux de respecter les consignes, comme l’a attesté son excellent placement. Bon sur les replis pour renvoyer les ballons au pied. Remplacé à la 60e par DOMINICI. 10. BEAUXIS 4,5 2. IBAÑEZ 5,5 Il fut assez présent sur les phases d’affrontement, en faisant en sorte de ne pas se disperser inutilement. Il joua plusieurs fois en avançant. Remplacé à la 50 e par SZARZEWSKI (5), qui resta sur du basique, mais coûta un but de Wilkinson (74e) pour un plaquage haut. 1. MILLOUD Dans son style habituel, il fut rugueux, découpeur aux points de rencontre. Il fut souvent l’homme de base pour bloquer les avancées du pack adverse. Là, il fut un travail précieux pour ca s se r l es m a u l s adverses. Dans le droit fil de sa performance contre les All Bl acks. Il contint Sheridan en mêlée et surtout fut très constant et percutant dans le mouvement, au près, ou au loin, comme sur le contre avec Heymans (42e ). En deuxième période, il fut souvent à la pointe du combat. Remplacé à la 67e par POUX. Un peu en difficulté en début de partie face à Vickery en mêlée. Il rectifie et compensa cela par une activité remuante autour des rucks. 5,5 Bleu Rouge FRANCIS DELTÉRAL Rouge Le punch de Robinson LES JOUEURS ANGLAIS. – L’arrière Jason Robinson a propulsé vers la finale l’Angleterre, qui remercie aussi l’efficacité de Wilkinson. L’HOMME CLÉ : 15. ROBINSON Très à l’aise dans son rôle d’arrière classique, il fut toujours bien placé sous le jeu au pied français, il est vrai souvent trop long. Il tenta de s’employer en attaque, mais les Français le surveillaient comme le lait sur le feu. Mis sous l’éteignoir en première mi-temps, il se réveilla en seconde. Auteur d’une énorme percée en plein cœur de la défense française (60e), il lui manqua dix mètres pour conclure. Mais il ne se découragea pas. Victime d’une cravate de Szarzewski, il procura à Wilkinson une pénalité (75e) qui fit pencher la balance. 7,5 14. SACKEY 6 Les Anglais cherchèrent à exploiter sa pointe de vitesse. Mais il n’eut pas beaucoup d’espaces à se mettre sous le mollet. Perd une balle importante en début de seconde mitemps qui aurait pu coûter cher à son équipe. Courageux sous les chandelles. Un début de match ébouriffant, avec un essai où il fit valoir sa pointe de vitesse et son opportunisme (2e). Il chercha sans cesse des ballons en essayant de se glisser dans la défense française. Mais il se blessa à la 11. LEWSEY cuisse droite. Remplacé par HIPKISS (40e), qui joua en fait centre, Matthew Tait glissant à gauche. 7 8. EASTER 5 www.givenchy.com Jaune Jaune Un peu gêné pour pre nd re l es c ommandes du jeu. Il a abusé du jeu au pied, mal dirigé et qui ne mit jamais en danger les Anglais. Pas assez vite dans l’esprit d’entreprise. Remplacé à la 51e par MICHALAK (6) qui a essayé d’activer le jeu sans trouver de bons espaces. Une belle présence bien calculée et constante, car il fut toujours sur le même rythme. Tout d’abord, il s’activa dans l’axe, près des points de rencontre pour arrêter les avants anglais, ensuite pour avancer au milieu d’eux. Belle complicité avec Betsen, malgré un plaquage manqué sur Robinson (59e). Noir Bleu Noir Sur le registre défensif, il fut intraitable, coupant les courses anglaises et plaquant sèchement. En attaque, il eut surtout un rôle de passeur, sans chercher à s’engager. Un coup de pied contré qui amena un but de Wilkinson (46e). Mais aussi un plaquage salvateur sur Robinson qui partait à l’essai (59e). 14 9 5. KAY Il essaya de profiter de la supériorité de sa mêlée en première mi-temps pour faire avancer son équipe en numéro 8 perforateur. Pénalisé pour être venu sur le côté d’un regroupement, il coûta trois points à son équipe (44e ). Remplacé par Dallaglio (70e). Il n’eut pas son rendement habituel en touche, où il perdit les deux premiers lancers effectués sur lui. Beaucoup plus effficace en seconde période. Très actif dans le jeu, notamment en défense au près. 6 LE NOUVEAU PARFUM POUR HOMME 2. REGAN 6,5 PAGE 20 Sa vivacité fut utile en défense. Mais il souffrit parfois face aux rares pénétrations de Jauzion. Moins à l’aise lorsqu’il fut repositionné à l’aile gauche à cause de la blessure de Lewsey. Un bon sauvetage en repli (67e). 13. TAIT 12. CATT 5 5 Il dut attendre la 47e minute pour marquer ses premiers points ! Il chercha à occuper le terrain au pied, mais connut un début difficile. Acharné en défense, il stoppa notamment une charge de Pelous en milieu 10. WILKINSON N de première mi-temps. Fidèle à sa réputation de match winner avec un drop décisif à la 78e minute. 7 7. MOODY 7,5 4. SHAW Grand match en défense, au large ou dans les rucks. Vu aussi en attaque, notamment en début de seconde mi-temps où il contra un coup de pied de Jauzion et s’enfonça dans la défense française. Remplacé par WORSLEY (53 e ), qui empêcha un essai de Clerc grâce à une cuillère. Extrêmement vaillant dans le combat au près, il fut aussi pour beaucoup dans la belle performance de la mêlée anglaise. Il s’opposa aussi aux tentatives de groupés-pénétrants des Français. Un guerrier, un vrai. 6 Très présent dans le combat, et notamment en mêlée, on le vit aussi en pointe, comme à la 10e minute, où il contra un coup de pied français, ménageant ainsi une deuxième occasion d’essai. Remplacé par CHUTER (66e). 1. SHERIDAN 6,5 9. GOMARSALL 6 6. CORRY 7 3. VICKERY 6,5 Le colosse de Sale est un sacré client. Son duel avec Pieter De Villiers en mêlée fut sans concession. On le vit aussi en percussions, mais, surveillé de près, il n’obtint pas les mêmes avancées que la semaine dernière contre l’Australie. Il chercha à soulager Jonny Wilkinson en prenant à son compte une partie du jeu au pied. Peu en vue en attaque, où il ne chercha pas à s’engouffrer dans les intervalles. Remplacé par FLOOD (68e), qui rata un drop important (73e) mais réussit un beau plaquage sur Chabal. Un remarquable début de match, en attaque (coup de pied à suivre pour Lewsey) mais aussi en défense, où il empoisonna la vie d’Élissalde. Sauve en repli, à la 51e minute, sur un coup de pied par-dessus français. Remplacé par RICHARDS (72e). Auteur d’un gros en-avant (17e minute), il lutta au près avec son courage et son abnégation habituelles. Il chercha à soulager Ben Kay en touche, offrant ainsi à l’alignement anglais une option supplémentaire. D’une grosse activité en défense autour des rucks et des mauls. Une demi-finale de vieux briscard. Sa tenue de mêlée posa pas mal de problèmes à Olivier Milloud. En bon capitaine, il chercha à donner l’exemple. On le vit ainsi balle en main, domaine dans lequel il commit un en-avant (43e). Remplacé par Stevens (56e). Il a remplacé Lewsey (40e), blessé. Il joua en fait centre, Matthew Tait glissant à l’aile gauche. 22. HIPKISS 5.5 VINCENT COGNET DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune 21 Bleu Rouge Noir Jaune Noir Jaune Rouge Rouge Bleu Rouge Bleu Jaune Bleu Jaune PAGE 21 Noir Noir DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 22 RUGBY COUPE DU MONDE Bleu Rouge Noir Jaune 2007 Demi-finales ANGLETERRE FRANCE 14 9 Que de crispation ! La partie fut une joute crispée, sans joie, jusqu’aux ultimes secondes. Laissant un goût âcre dans la bouche. ce sont tous ces mêmes joueurs concassés qui ont été reconduits. Car il y avait hier soir un évident manque de tonicité du côté français. Un peu moins chez les Anglais chez qui le constat était globalement un peu le même avec leur rude partie face aux Australiens (victoire 12-10). Mais eux avaient dominé et l’on sait que l’on souffre moins dans ce cas. De la tension à l’amertume Les fantômes de Sydney Jason Robinson est sorti de sa retraite, Jonny Wilkinson a digéré quatre ans de galère. Comme en 2003, ils ont été les bourreaux des Français. À Cardiff, leur entrée en jeu avait permis de prendre l’avantage face aux Blacks. Hier, les remplaçants français n’étaient pas à la fête. UN ÉCHAUFFEMENT DIFFÉRENT Ils sont sept. À la fois dans le groupe et en dehors. Ils ne rentrent pas dans le match au même moment, donc ils s’échauffent différemment. « On s’efforce de ne pas trop les solliciter pendant l’avant match, explique Daniel Servais, préparateur physique des Bleus. On sait qu’ils vont avoir à s’échauffer en milieu de première période, puis en début de la seconde. » L’échauffement des Bleus se scinde en trois blocs de dix minutes. « Les 22 joueurs participent aux dix premières minutes. Pour la deuxième séquence, les sept “substitutes” se mettent à la disposition des quinze titulaires. » Humilité. Hier, à 20 h 25, Chabal, Michalak, Poux et les autres tiennent les boucliers. Puis, à 20 h 35, ils font office de plastron pour permettre aux collègues de répéter la coordination de la défense avec des attaques sur la largeur. UNE DISPONIBILITÉ DE TOUS LES INSTANTS LAISSER TOURNER LE MOTEUR Ils doivent s’asseoir, s’échauffer, se rasseoir… Difficile ne pas y laisser du jus et de l’influx. Il leur faut moduler cette répétition d’échauffements selon la température extérieure et des inspirations de Bernard Laporte. « Cette attente est souvent difficile à gérer, note Olivier Rieg, préparateur au Biarritz Olympique. Ceux qui n’ont pas l’habitude d’être remplaçants demandent plus à bouger, comme pour se rassurer. » CHACUN SON HORS-D’ŒUVRE Dimitri Szarzewski déteste trottiner. Il enchaîne les sprints courts et explosifs. Comme son ex-rival du Stade Français, Benjamin Kayser. « Je dois me mettre dans le rouge, explique ce dernier. Plaquer fort, me faire mal, ne plus avoir de souffle et les cannes qui brûlent. Les mecs qui trottinent c’est de l’indécision. » Explication d’Alex Marco, préparateur adjoint des Bleus : « Trottiner peut tuer les cannes. Les répétitions de sprints, elles, permettent de cultiver les fibres musculaires rapides. » Les préparateurs doivent s’adapter au ressenti des joueurs. « À certains postes, type deuxième ligne et troisième ligne, les gars ont intérêt à avoir un déplacement important, ça dépend. » Hier, l’entrée de Dimitri (51e) n’a pas suffi. PAS DE PÉDALES ? On a l’habitude de voir les rugbymen pédaler sur des vélos de cardio-training, installés en bord de terrain, au pied des gradins. « C’est bien, car le vélo n’inclut pas la posture, explique Alex Marco. C’est elle qui tue les gars en occasionnant une fatigue car elle implique de tenir près de 100 kilos à la verticale. Au contraire, le vélo les déleste du poids de corps. » Pourtant pas de vélos visibles hier au Stade de France. « Les cinq de devant aiment se maintenir chauds sur un vélo, note Daniel Servais. Le standard IRB en prévoit trois, mais pour ce mondial ils ont acheté des modèles électriques qu’on ne peut sortir des vestiaires. » LE COACHING CHANGE-T-IL LA PRÉPARATION ? N’est-on pas tenté de calibrer les sept remplaçants sur trente minutes, à jouer à fond, plutôt que sur quatre-vingts minutes ? « C’est la nature de leur jeu qui en fait des impactsplayers, pas nous, corrige Servais. On prend zéro risques car, comme on l’a vu à Cardiff, ils peuvent avoir à rentrer très tôt. » En club, la tendance peut être différente. « On jongle, avoue Olivier Rieg. On ne remet pas tout en cause, car on n’est jamais à l’abri d’une blessure d’entrée mais c’est vrai qu’entre de la VMA ou un travail d’explosivité, à certains postes, on peut être tenté de privilégier un travail de vitesse. » Hier, six remplaçants français sur sept (Poitrenaud) ont tout tenté mais n’ont pu sauver la France. KARIM BEN-ISMAÏL d’être solide sous les chandelles françaises (34e, 36e) et attendant des occasions de relance. Quel charme est venu les frapper dans les vestiaires pour que soudain ils se montrent tous deux décisifs ? Alors que la France a creusé l’écart (9-5), Wilkinson hérite d’une pénalité près de la ligne des 22 mètres, en coin. L’ouvreur demande à changer de ballon, lui qui, après le quart de finale contre l’Australie, s’était étonné de son peu de réussite face aux poteaux et avait critiqué les balles. Et cette fois, il remet les siens dans le sillage des Français (8-9, 47e). Provoquant le premier Swing low, Sweet Chariot audible de la soirée. Un souffle de renaissance Lui qui avait infligé mille tourments aux Bleus il y a quatre ans en demifinale, avec cinq buts et trois drops, soit l’intégralité des 24 points anglais, tentait à nouveau un drop du pied droit (59e), repoussé par le poteau. Dans la foulée, Robinson récupérait le ballon et pouvait enfin placer une première relance dangereuse. La connexion entre les deux hommes était faite. Elle se confirmait quelques minutes plus tard : après un beau coup de pied d’Élissalde dans le dos de la défense anglaise, le numéro 10 blanc se repliait à toute vitesse dans ses vingt-deux mètres et parvenait à transmettre à Robinson qui éloignait le danger au pied (66e). Et devenait carrément décisif en fin de rencontre : Robinson semait la zizanie dans la défense française, et Dimitri Szarzewski plaquait trop haut le feu follet anglais. À 25 mètres légèrement décalé, Wilkinson ne manquait pas l’occasion de parachever le travail de son coéquipier, et donnait l’avantage à son équipe (11-9, 74e), avant de parfaire son œuvre d’un drop de 40 mètres (14-9, 78e). L’Angleterre, championne du monde agonisante il y a quelques mois, ne voulait pas mourir. Wilkinson et Robinson se sont chargés de lui communiquer un souffle de renaissance. Pour pouvoir briguer un nouveau sacre planétaire. AURÉLIEN BOUISSET Même avec une grosse épine dans le pied, la GMF voit toujours la vie en bleu. Et que la fête continue ! COMMUNITY/SAGA EVENTS GMF Assurances - Société anonyme au capital de 181 385 44 0 € entièrement versé. RCS Paris B 398 972 901-APE 660 E. Entreprise régie par le Code des assurances. Siège social : 7 6 rue de Prony 75857 Paris cedex 17. Il faut être prêt à l’imprévu. À Cardiff, Harinordoquy est entré après cinq minutes suite au knock-down de Betsen. « Là, on doit aller à l’essentiel, explique Servais. Pas le temps de s’étirer, il faut immédiatement reprendre des sensations d’appuis au sol, mobiliser les parties supérieures par des percussions sur les bras. » Rentrer ainsi « à l’arrache » confine à la mission. « Ça a dû être très dur pour Imanol, estime Benjamin Kayser, talonneur aux Leicester Tigers. Ça m’est arrivé, c’est horrible. Je me suis senti cramé. Cinq minutes pour me mettre dedans. Au contraire, quand c’est du coaching planifié, que le coach t’a dit que tu rentres à la 60e, ça aide. » Hier, à la 25e minute, Chabal s’échauffait dans l’en-but lorsqu’il a dû remplacer prématurément Pelous blessé aux côtes. Forcément, son entrée a été moins percutante. Harinordoquy a cette fois remplacé Betsen à la 67e, mais sans pouvoir influer le cours du jeu. L’A NGLE TER RE L ES A VAI T accueillis en héros en février dernier pour le premier match du Tournoi des Six Nations à Twickenham. Jason Robinson avait décidé deux mois plus tôt de sortir de sa retraite internationale, après une vision de sa femme le voyant jouer la Coupe du monde en France. Jonny Wilkinson avait pu enfin renfiler le maillot à la rose quatre ans après sa dernière apparition, en finale de la Coupe du monde australienne. L’Angleterre avait écrasé l’Écosse (42-20) et tout le rugby d’outre-Manche reprit espoir après des mois de performances inquiétantes. Leur match d’hier aura prouvé que ces retours n’ont pas été vains. Au Stade de France, la soirée des deux hommes a pourtant mal commencé. Une transformation ratée (2e), un but de plus de cinquante mètres égaré (27e), Wilkinson ne parvenait pas à marquer en première mitemps, même si un de ses plaquages (23e) touchait Fabien Pelous, obligé de céder sa place à Sébastien Chabal (25e). Robinson non plus ne pouvait faire la différence, se contentant www.assurement-rugby.com PAGE 22 DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Dur d’être un héros Bleu JEAN-CHRISTOPHE COLLIN STADE DE FRANCE. – Peter Richards, le demi de mêlée qui a remplacé Andy Gomarsall, a su résister à la pression exercée sous les chandelles par les Bleus : ici, de gauche à droite, Thion, Traille, Poux et Dominici. (Photo Fred Mons) Jaune Rouge Jaune Néanmoins les organismes étaient à l’évidence fatigués. Et lorsqu’on se trouve moins en capacité dans ce domaine, on s’invite moins à prendre des risques. Et puis les hommes se connaissaient tellement de part et d’autres. Vingt joueurs sur la pelouse avaient disputé la demi-finale de 2003 entre ces deux équipes. Elles se sont affrontées cette saison une fois dans le Tournoi et deux fois cet été. Et les rencontres favorisent le rapprochement des cultures. Les styles étaient assez proches hier. Peut-être pour cela que les gens continuaient de siffler sur des chandelles françaises. Mais une demi-finale d’une Coupe du monde, ce n’est pas le feu DuManoir. Confondrait-on sport et spectacle ? A moins que le public estima que le salut passait par le jeu… Il y avait toujours 9-8 lorsque Fred Michalak et Dimitri Szarzewski sont rentrés à la 51e. Les organisateurs avaient beau envoyer l’incongru Pitchouli, rien n’y faisait. Le Stade de France ne respirait plus. Sylvain Marconnet, dans la tribune présidentielle, s’est levé de son siège pour aller s’asseoir à côté de David Douillet. Pour partager cela entre sportifs, ces minutes indélicates où le temps ronge le sang. Pénalité de Wilkinson, l’Angleterre repassait devant, 11-9, mais cela ne changeait pas la tension de la rencontre. L’angoisse était toujours partagée. Foutu match. Et puis Jonny passa un drop. Restait alors l’ultime espoir, dernières et vaines charges françaises. Un sifflet strident dans la nuit. La tension enfin s’écroulait. Naissait l’amertume. Noir Bleu Noir UNE BALLE MONTA dans le ciel de Saint-Denis, Cédric Heymans la réceptionnait. D’ordinaire, cent fois il aurait relancé. Mais là, devant la foule, ses partenaires qui bataillaient, et l’histoire de son sport, Heymans fit le choix de la raison. Il a réalisé un arrêt de volée. « J’ai parlé souvent avec mes partenaires toulousains, raconte Elissalde, eux qui ont l’habitude de sortir des rails. Je voulais que dans cette Coupe du monde, ils tiennent les consignes. » C’est pourquoi Heymans choisit la pondération, pour renvoyer encore et toujours l’Anglais dans son camp. Pour repousser l’échéance du risque. Et contribuer ainsi à maintenir une atmosphère pesante sur le match. C’était une partie d’échecs où nul ne voulait commettre la faute qui pourrait ouvrir une brèche. Les Anglais le faisaient par culture, les Français par choix de Bernard Laporte. Beauxis, puisqu’il a été sélectionné pour cela, tapait et tapait encore des chandelles. Wilkinson faisait de même. On visait les touches. A la 40e, le public devant ce match tendu comme un arc se mit à siffler. Pourtant, il avait été maintes fois dit par les joueurs dans la semaine que ce match serait âpre, une lutte serrée entre deux équipes et que seule la victoire n’avait de sens. Aussi ne fut-elle que crispation, rendant gorge au public qui gardait ses bravos. Des en avants multiples, des fautes s’accumulaient. Tension parce que personne ne voulait partir. Mais il y avait surtout la fatigue des hommes. La compétition a commencé le 7 septembre pour les Français et par une défaite (17-12 contre l’Argentine) qui leur a coûté beaucoup en énergie de remobilisation. Puis, évidemment, il y eut ce quart de finale contre la Nouvelle-Zélande (gagné 20-18). Le docteur Thierry Hermerel avait alors dit à la sortie des vestiaires après ce lourd combat : « Je n’ai jamais vu des joueurs aussi mâchés après un match. » Certes, les joueurs ont tenté de récupérer mais l’on ne peut dissiper les stigmates d’une telle bataille en si peu de temps. « Je suis fatigué » , avouait Elissalde cette semaine. Les fameuses CPK encombraient les muscles. On peut alors se poser la question de savoir pourquoi 23 Bleu Rouge Noir Jaune Noir Jaune Rouge Rouge Bleu Rouge Bleu Jaune Bleu Jaune PAGE 23 Noir Noir DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 24 Bleu Rouge Noir Jaune 2007 RUGBY Cent cinq jours pour ça… Demi-finales COUPE DU MONDE ANGLETERRE FRANCE 14 9 Battus hier soir par l’Angleterre, les Bleus calent en demi-finales de Coupe du monde. Après cent cinq jours d’aventure commune. JOUR 1 er JOUR 51 20 AOÛT : MARCONNET RENONCE. – 18 h 9 : un communiqué annonce le forfait définitif de Sylvain Marconnet, souffrant d’une fissure de la malléole gauche. Le rêve de participer à la Coupe du monde s’effondre pour le pilier, opéré dans la foulée à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Nicolas Mas le remplace numériquement. Raphaël Ibañez a appris la nouvelle un peu plus tôt, dans la chambre que Marconnet partage avec son coéquipier et ami du Stade Français Pieter De Villiers. Le capitaine raconte : « J’ai eu deux réflexions : la première, qu’il n’ait pas de regret car il avait donné tout ce qu’il pouvait ; la seconde, c’est que sur deux Coupes du monde ils font chier, quoi… J’aurais voulu jouer à leurs côtés en même temps. » Allusion au forfait, en 2003, de De Villiers à la suite d’une chute de VTT lors de la préparation. Le lendemain, De Villiers, très ému, parle du « plus grand cauchemar que peut vivre un sportif de haut niveau » . JOUR 69 7 SEPTEMBRE : APRÈS LA CATASTROPHE… – L’équipe de France a manqué son entrée dans la Coupe du monde. Battus 12-17 par l’Argentine en match d’ouverture, les Bleus errent, hagards, dans les sous-sols du Stade de France. Szarzewski parle de « fébrilité », Ibañez s’en veut pour n’avoir « pas été à la hauteur de l’événement » . Le public raille Laporte, jugé coupable d’avoir fait lire à Poitrenaud la lettre que le jeune résistant Guy Môquet a écrit à sa mère quelques minutes avant d’être fusillé par l’occupant allemand, le 22 octobre 1941. Les caméras de TF 1, détenteur des droits télé du Mondial, sont montrées du doigt par les membres du groupe France, amers d’avoir appris que les images de cette bouleversante lecture ont été diffusées. Les Bleus se replient sur eux-mêmes. De retour à Marcoussis, dans la nuit, Ibañez convoque un débriefing à chaud. Du jamais-vu « pour vérifier que la motivation de chacun était intacte », explique le capitaine. Les mots sont durs, sans concession. « Mais il n’y a pas eu d’insulte », reprend Élissalde. Le lendemain soir, les joueurs quittent le CNR pour boire quelques bières au Bar à thym, l’un des bistrots de Marcoussis. Puis s’octroient un dégagement à la Bodega du rugby, en ville, au contact des habitants, un brin interloqués. Les sourires sont de retour sur les visages. JOUR 93 1er OCTOBRE : IL PLEUT SUR CARDIFF. – Les mots de Marcoussis ont porté. Vainqueurs de la Namibie (87-10), de l’Irlande (25-3) puis de la Géorgie (64-7), les Bleus ont décroché leur qualification comme deuxièmes de la poule D (derrière l’Argentine) pour les quarts de finale. Ce sera face aux All Blacks, à Cardiff. Un déplacement pour le moins incongru dans ce Mondial « à la maison » . Partis sous le soleil de Marseille, les Bleus atterrissent au pays de Galles à 15 h 55, dans le froid et la pluie. Les mines sont sombres comme les entrailles de « Big Pit », le gigantesque terril de Blaenavon, dans le sud de la principauté. JOUR 98 6 OCTOBRE : UN MUR BLEUBLANC-ROUGE FACE AU HAKA. – Eux seuls y croyaient. Face aux All Blacks, que Laporte avait refusé d’appeler ainsi toute la semaine pour les démythifier, les joueurs français – Traille à l’arrière, Beauxis à l’ouverture – ont construit l’un des plus beaux succès de leur histoire. Tout débute au pied de ce mur de joueurs, habillés en bleu blanc rouge. Sur une ligne, épaule contre épaule, vingt-deux Coqs sur leurs ergots défient d’un regard narquois et déterminé la danse tribale des hommes en noir vêtus de gris au nom d’une meilleure lisibilité des deux jeux de maillots en match. Les caméras de télé se braquent sur la muraille tricolore. Pour une fois, le haka n’est pas intégralement retransmis. La symbolique, décidée par Ibañez et Betsen deux jours plus tôt, stupéfait les All Blacks et toute la planète Rugby. « On voulait faire quelque chose de différent, qui nous marque, nous lie », se souvient De Villiers. Menés 3-13 à la mitemps, les Français opposent une farouche défense aux assauts néozélandais. Mais aussi un bel opportunisme offensif, récompensé par deux essais, de Dusautoir et Jauzion. Les cinq dernières secondes du match sont hallucinantes, comme cette course folle en arrière de JeanBaptiste Élissalde vers la ligne de touche, ballon en mains. Une échappée belle digne d’un gamin farceur dans la cour de récré qui offre à la France le succès (20-18) et sort, pour la première fois de leur histoire, les Blacks dès les quarts de finale du Mondial. Les Bleus rentrent en France pour disputer à l’Angleterre leur rêve de qualification pour la finale. Avec, déjà, en tête le désir d’une revanche sur l’échec du Mondial 2003. JOUR 105 13 OCTOBRE : DE SI PROFONDS REGRETS. – Stade de France, 22 h45. À l’issue d’un énième regroupement, M. Kaplan ordonne d’un coup de sifflet la fin du match. L’Angleterre de Jonny Wilkinson, vainqueur 14-9 de cette demi-finale haletante, triomphe sur la pelouse de Saint-Denis. Comme en 2003, la finale va à la Rose. Et laisse au XV de France d’éternels regrets. Hagards, les Bleus se regroupent au centre du terrain, les yeux perdus dans le vague, tandis que les Anglais entament à pas lents un tour d’honneur pour récompenser un public venu en masse le soutenir. Jean-Baptiste Elissalde n’a pas regardé. Le demi de mêlée français sait que le rêve d’un titre mondial est passé. Jeudi, il espérait « que notre côté latin ne va pas ressurgir et qu’une performance ne sera pas suivie d’un relâchement. » C’est raté. Les Français traîneront comme un boulet l’essai inscrit après une minute et quarante deux secondes de jeu par Josh Lewsey, punissant Damien Traille d’un attentisme coupable. Un vilain raccourci dirait que les cinq points qui les séparent des champions du monde en titre sont restés là, dans ce coin d’en-but du Stade de France. Les héros de Cardiff, reconduits dans leur intégralité par le staff tricolore, voulaient compenser le gaz perdu lors du succès contre les All Blacks par « l’envie de gagner et de se dépasser ». Mais elle n’y aura pas suffi. Les Bleus, désormais éliminés joueront la finale pour la troisième place vendredi, puis reprendront la route de leurs clubs, en France, en Angleterre, ou en Afrique du Sud pour Frédéric Michalak. Seuls à leur immense tristesse, dans le vestiaire « visiteurs » du Stade de France, les Bleus en ont fini avec trois mois et demi de vie en commun. XAVIER AUDEBERT Elle avait perdu en 1991, gagné en 2003 face à l’Australie. L’Angleterre espère sa revanche contre l’Afrique du Sud et veut être la première à conserver un titre mondial. 1991 La dernière embûche L’Angleterre perd le match d’ouverture (12-18) contre les All Blacks et commence un chemin de croix. Elle doit dominer l’Italie (36-6) et les États-Unis (37-9) pour avoir le droit d’affronter la France en quarts de finale au Parc des Princes. No problem ! Elle s’impose (19-10) dans un match très houleux, avant de souffrir mille morts en demifinales à Édimbourg contre l’Écosse, battue d’extrême justesse (9-6). Mais le quinze de la Rose ne parvient pas à inscrire le moindre essai en finale, dans son antre de Twickenham, et doit s’incliner (6-12) devant les Wallabies conduits par John Eales. 2003 La muraille n’a pas cédé C’est un sans-faute impressionnant. Victoires en poule sur la Géorgie (écrasée 84-6), l’Afrique du Sud (étrillée 25-6), les Samoa (dangereuses pendant une heure, mais battues 35-22) et l’Uruguay (atomisé 111-13). Les Anglais souffrent longtemps en quarts face à un pays de Galles très virulent e du Sud s Angleterre g 12 confro (toutes utes comp compéé AFS ANG 16 8 victoires ANG (28-17) avant de passer la laisse (24-7) au quinze de France, désorienté par la pluie de Sydney et le jeu au pied de Wilkinson. Le demi d’ouverture anglais crucifie l’Australie chez elle en finale (délicieuse revanche !), d’un ultime drop délivré au bout de la prolongation. L’Angleterre voyage bien ! ARG victoires 12 victoires 1 nul 1 nul En Coupe du monde (3 confrontations) Angleterre - Afrique du Sud : 1-2 2 victoires de l'Afrique du Sud : Angleterre - Afrique du Sud : 0-36, lors des phases de poule en 2007 Angleterre - Afrique du Sud : 21-44, lors des quarts de finale en 1999. 1 victoire de l'Angleterre : Angleterre - Afrique du Sud : 25-6, lors des phases de poules en 2003. En Coupe du monde (1 confrontation) 1 victoire de l'Angleterre : Argentine - Angleterre : 18-24, lors des phases de poules en 1995. LE ZAPPING Après la victoire contre les Blacks, le staff des Bleus avait offert à Chabal un poster pastichant l’affiche du péplum « 300 ». Après avoir aplati, Josh Lewsey se fend d’une tape taquine sur le crâne de Damien Traille, coupable d’une hésitation qui a permis à l’ailier anglais de marquer. PAGE 24 Sous le regard de Juliette Binoche, les Anglais ont su se montrer patients pour décrocher leur place en finale. Le prince Harry (au centre) peut respirer : le quinze de la Rose a gagné le droit de défendre sa couronne de champion du monde. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge JOUR 41 10 AOÛT : PREMIÈRE COMPOSITION D’ÉQUIPE. – Trente Bleus sont à Londres. Pas Marconnet, toujours en souffrance. Le pilier, pour qui « la douleur est mon quotidien », est resté à Paris pour y poursuivre sa rééducation. Le Catalan Nicolas Mas, 31e homme arrivé « comme un cheveu sur la soupe », dit-il, est donc parti en Angleterre. À la veille au soir du premier match de préparation du Mondial, contre JOUR 49 18 AOÛT : C’EST LA FOLIE À MARSEILLE. – À son arrivée au Vélodrome, pour y défier de nouveau l’Angleterre, le quinze de France est submergé par la ferveur populaire. Le bus des Bleus peine à se frayer un chemin vers l’enceinte, bloqué par des automobilistes debout sur les toits des voitures. L’image, très forte, renvoie au départ de Clairefontaine du Onze de France, le 12 juillet 1998, jour de finale de Coupe du monde contre le Brésil (3-0). Pelous, désormais recordman français des sélections (112), recadre : « Il faut faire attention à ne pas profiter de l’engouement avant d’avoir disputé la Coupe du monde. Mais n’oublions pas que c’est à nous, sur le terrain, de le pro- voquer. » La France bat l’Angleterre, 22-9, au terme d’un match maîtrisé qui embrase le Vélodrome. Bleu 19 JUILLET : EN FORMATION COMMANDO. – Les deux semaines de stage en altitude (à Vald’Isère puis à Font-Romeu où 5 000 personnes se sont pressées lors d’un entraînement) s’achèvent par deux jours d’épreuves physiques de haut vol. À Mont-Louis, dans l’enceinte du Centre national d’entraînement commando, les joueurs – sans Marconnet, Traille et Harinordoquy, blessés – sont mis au défi d’exercices routiniers pour l’élite de l’armée de terre. Descentes en rappel, tyrolienne, marches forcées et nuit à la belle étoile. Quelques poulets vivants sont abattus, plumés et cuisinés avec les moyens du bord. Une expérience unique pour nombre de joueurs. Chabal « le ronfleur », dont les manches du treillis ont été coupées pour cause de biceps hors normes, est prié d’aller dormir loin du groupe, dans les sous-bois. Le lendemain midi, après un barbecue englouti à vitesse grand V, les Bleus s’éparpillent pour deux jours de repos en famille. « Ce que j’ai prévu ? Dormir ! », confesse Cédric Heymans, les traits tirés. l’Angleterre, Bernard Laporte réunit ses joueurs pour leur livrer la composition d’équipe : Poitrenaud arrière, charnière Mignoni-Skrela. Toute la semaine, le coach a fait mystère des noms des vingt-deux élus. « C’est pour montrer que ce n’est pas la priorité de dire qu’il y en a quinze et sept, lance Laporte à la presse. C’est un groupe, il ne faut pas qu’il y ait de scission. Une équipe, c’est trente joueurs. » Le lendemain, la France s’impose 21-15 avec, entre autres, un essai de Pelous qui égale le record de 111 sélections détenu par Philippe Sella. Chabal, qui n’est pas encore le héros d’un zouk à son nom (« Chabal y va tamponner ») fait rugir Twickenham en marquant un essai à la Lomu. Ibañez fait le coup de poing (raté) avec Mark Regan, son vis-à-vis qui lui avait donné un coup de pied à la tête. « Il fallait que ça sorte, confie le capitaine. J’étais un peu tendu pour mes retrouvailles avec le terrain. Mais j’avais avec moi des vieux briscards pour me calmer. » Ce sera leur troisième finale Jaune Rouge Jaune JOUR 19 STADE DE FRANCE. – Cette fois, c’est fini. Après leur exploit sur les Blacks, les Bleus ont été incapables de confirmer face aux Anglais. Le ciel semble être tombé sur la tête de Poitrenaud (à gauche) Skrela (une bouteille à la main), Betsen, Ibañez (mains sur la tête), Nallet, Mignoni, Beauxis (prostré, en blanc, au premier plan) et Heymans. (Photo Pierre Lahalle) Noir Bleu Noir 1 JUILLET : UN PORTEFEUILLE POUR LAPORTE. – C’est en ordre dispersé que les trente élus pour la Coupe du monde se présentent devant les grilles du CNR de Marcoussis. Les Parisiens arrivent les premiers. Puis viennent les Clermontois. En fin de matinée, les dix Toulousains, renforcés par les anciens de la « Berjallie » (Milloud, Chabal, Nallet et Bonnaire) gagnent l’Essonne après un stop au Bar de l’Arrivée, à Orly où, entre deux autographes à des touristes japonaises égarées, le samouraï Chabal confie : « Ça y est, c’est parti ! » pour deux mois de préparation physique éreintante. La Coupe du monde est lancée avec un barbecue (brochettes de poulet et pommes de terre en robe des champs) dégusté dans les jardins de la résidence du quinze de France. Sylvain Marconnet est là. Le pilier des Bleus est épaulé par Alex Marco, l’un des préparateurs physiques du Stade Français, dans sa lente entreprise de remise en forme après sa fracture du tibia, survenue en mars. À l’image de Bernard Laporte, qui fête ses quarante-trois ans, le groupe France a le sourire. Les joueurs célèbrent leur entraîneur en lui offrant un… portefeuille. Bernard Lapasset, le président de la FFR, veut dissiper tous les doutes concernant le futur secrétaire d’État aux Sports : Bernard Laporte sera à 100 % entraîneur du quinze de France durant ce Mondial. 17 heures : photo officielle, en tenue sombre. Puis une réunion avec Provale (le syndicat des joueurs) pour fixer les primes du Mondial : 45 000 euros chacun en cas d’élimination en poule, 180 000 euros en cas de victoire finale. Le soir, dans les couloirs du CNR, tous commentent la nouvelle du week-end : la première défaite de l’année des All Blacks, battus 15-20 par l’Australie dans le Tri Nations. Pour Fabien Pelous, « c’est la preuve qu’aucune équipe n’est invincible. » Quelques instants plus tard, le Toulousain apprend lors d’une réunion privée avec Jo Maso, Bernard Laporte et Raphaël Ibañez, que ce dernier sera nommé, le lendemain, capitaine des Bleus. Cette décision a été mûrie ces dernières semaines par les quatre hommes lors d’entretiens téléphoniques répétés. 25 Bleu Rouge Noir Jaune Noir Jaune Rouge Rouge Bleu Rouge Bleu Jaune Bleu Jaune PAGE 25 Noir Noir DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 26 Bleu Rouge Noir Jaune 2007 RUGBY Pietersen in Habana’s shadow Everyday, from September 7th to October 20th, read a selection of the best articles from English-speaking newspapers in L’Équipe. WORLD CUP Chaque jour, du 7 septembre au 20 octobre, retrouvez une sélection des meilleurs articles de la presse anglophone en version originale dans L’Équipe. With South Africa’s two wingers couldn’t be more different, but Bryan Habana’s flashyness compliments JP Pietersen’s quiet touch. BRYAN HABANA scored four tries in his first World Cup match. JP Pietersen dropped as many passes in his World Cup debut match. Habana this week was named one of the International Rugby Board’s five players of the year and Pietersen didn’t rate a mention. Habana’s World Cup started explosively, while it took a few strikes to get any flame going with Pietersen. But, and that’s what makes sport such compelling theatre, don’t always look to the lead role for the twist in the tale, especially not at this World Cup. Pietersen, very much the support player to Habana in profile and potency, provided the tackle that broke Fiji’s spirit when the assumption was that any World Cup quarter-final match-defining moment would come from Habana in the form of five points. The world-class Habana against Fiji was not a factor. He slipped a few tackles, gave away three points and never found the motorway to the tryline. Pietersen, quiet, unassuming and at times seemingly disinterested, ran a great support line to score from Victor Matfield’s strong run and offload, and then on 65 minutes put in the most important tackle of his brief international career. Pietersen, with one tackle, emerged from Habana’s shadow and the irony is that his tackling and bravery to make the tackle had been under suspicion ever since he played at fullback against Australia a year ago. Pietersen knows how to score tries and run himself into position to benefit from any line-break. He does this naturally, but there was a sense among coaches that he was equally good at running himself out of position when it came to making the hard tackle. Pietersen, when asked to explain the tackle, said he wasn’t thinking. He just put his head down, put the burners on and tried to get under the ball when making the tackle. « The Fijian guy was carrying the ball under the wrong arm, so there wasn’t a chance of a hand-off. I had to get my body position under the ball to ensure the ball stayed off the ground when I made the tackle. There wasn’t time to think about the tackle », said Pietersen. Perhaps that’s why the big winger made it look so easy. Had he had time to summarise the situation, he may not have got himself into a position to make the tackle. « I think that tackle and some of his other defensive work has The Independent figured out with him is that shown he can make on Saturday he has to play. He will only those big tackles and (Durban, South Africa) get better at Test level he can read defenthrough playing. Initially, sive situations. It has we worked on things in shown he definitely training and tried to get has the hunger and him to a level we felt he the heart to make would cope with the tackles. It was a quademands of Test rugby, lity effort and it has but his character is such to give him confithat he prospers through dence for the rest of exposure in match situathe tournament », tions. That’s why he has said Bok coach Jake played so much in this From South Africa World Cup and, in my White. « He’s a heck of a view, improved every talented rugby time. » player and that’s why it does get frustraThe Sharks players in the Bok squad speak ting when he blows hot and cold. What I regularly of Pietersen’s talent and unique- ness as a winger. They know he is prone to lapses of concentration, but they’re equally aware he can conjure up magic. They protect Pietersen from criticism and constantly remind the critics he is only 21 years old. « He does things you can’t coach. He pops up in places and that’s not because he’s lucky. In the Super 14 he was the guy who charged down the kick that led to our try against the Blues in Albany. He shouldn’t have been close to the ball but he was and it was a turning point in the match », said Sharks and Bok team-mate Bob Skinstad. « He has a feel for the game, but he is also the kind of player that is going to make mistakes because of his age. Judge him on what he does and not what you expect him to do. He hasn’t been playing Test rugby Argentina enjoys underdog status Even Habana couldn’t stop talking about Pietersen’s effort against Fiji. « He was fantastic and that’s why this team is so good. If one of us has a quiet day, the other one steps up. There isn’t a reliance on just one player to produce every weekend. JP is a quality player and he’s shown that all tournament. » Habana, with six tries, has made it his personal goal to break Jonah Lomu’s tournament record of eight. Pietersen, just two behind Habana, has never mentioned the record. Don’t be surprised if he’s the one who gets to and past eight first. MARK KEOHANE Eales tips Argentina to kill another giant SYDNEY (« The Sydney Morning Herald »). – Wallabies great John Eales expects Argentina to make history by upsetting South Africa to reach the Rugby World Cup final. Eales believes the Pumas’ style of play will frustrate the Springboks and the team that started the tournament with a shock victory over hosts France, can cause another boilover in their semi-final. « I think the Latino dream will continue another couple of weeks », said Eales, who was a member of the side that won the World Cup in 1991 and captained the 1999 side that repeated that feat. « This has been a really important World Cup for them », he said. « You can’t underestimate them. They’re not that much different to Australia at the 1991 World Cup where we put rugby on the agenda [in Australia]. » The Pumas are playing for the future of Argentinean rugby. Parks receives Scotland’s man of the tournament From England Pumas push their case Bok calm before the storm The IRB would love to forget about Argentina, but now they can’t. This South African team is focused and determined to go all the way. bodies about, and The New Zealand Herald national competia great inside back (Auckland, New Zealand) tion. combination of The IRB says it is captain Agustin powerless to Pichot, Juan Marcoerce the Six tin Hernandez and Nations or TriFelipe Contepomi. Nations to include They will ta ke the Pumas. It som e stoppi ng should try harder. against the SpringThe Six Nations boks ; they will seems a more senrelish the physical sible fit. Distance is on sl a u g h t a n d the enemy in the have shown Tri-Nations, the oodles of the journeys to and hang-tough attifrom South Africa tude needed since are tough enough their opening night victory against without having to tack on trips to BueFrance. It will be a mockery if a team nos Aires. Argentina may not have suswhich at worst will be fourth at this tainable domestic competitions but World Cup, cannot find regular interthey clearly have the raw talent. They IT WOULD BE extraordinary if Argentina made it through to the final by knocking over the Springboks. For one thing, it would pit the opening match rivals against each other again, it would heighten the sporting festival spirit even further in France, it would deliver a fresh champion and provoke all sorts of talk about the Pumas dining regularly at rugby’s top table. In the boutique sports shops along the marvellous Champs-Élysées, the Pumas’ replica kit is being showcased front of house, while the All Blacks apparel has been eased towards the middle of the stores. The Pumas may not bring the flashiest style but they have a disciplined, organised, methodical approach to their rugby ; big bruising, uncomplicated forwards who love banging their Fitting Argentina into a global schedule is one issue the IRB will have to wrestle with at their meeting about an integrated season. The sport’s administrators probably hoped the problem would disappear–– but the Pumas have changed all that with their success. Imagine if they become World Cup champions and remain international pariahs. WYNNE GRAY Stade de France® - Macary, Zublena et Regembal, Costantini - Architectes© ADAGP - Paris - [2007] From New Zealand have beaten France four out of the last five times, won three times straight against Ireland and defeated Scotland. Many of their players are involved in club competitions in Europe, where they polish their skills, so assembling them for test duty in Europe would not be such a big deal. 356_100_CERCLEMO_FUQD_59365 PAGE 26 THERE WAS AN eeriness about the Stade de France Friday when John Smit took his team out on to the pitch for the traditional captain’s run ahead of tonight’s World Cup semi-final against Argentina. Talk about the calm before the storm. There wasn’t a soul in the vast stadium and Smit’s orders to his team echoed in the emptiness. « This is it, Smit said. The biggest day of our lives is almost upon us. So much hard work and sacrifice has gone into getting us to this point. On Sunday night there will be 80 000 people here, and the vast majority will be willing us out of the tournament. It is not going to happen. I said to the guys : ’We get it right, or we go home, and the latter is not an option’. » There was a singlemindedness about Smit and the Springboks that should soothe the fears of Springbok Pretoria News final. There is no fans. “next week” for (Pretoria, South Africa) the loser », said Seasoned journaSmit. The Boks lists who have coveare rightly favoured the Springboks rites to win the for decades comgame but that mented on the utter focus and determididn’t stop Jake nation in the squad. White trying to There is no sign of wrest the undernerves, no sign of dog tag from the wavering or doubt Pumas. « Argen– just steely calm tina have worked and belief that the hard all week Pumas will be beatrying to convince ten. the world they are There is no doubt the underdogs, that the Boks have moved into another said White. They say they are sore and zone since the quarter-finals. tired and that we are the form team, but this is the team that beat France, « We have reached the point where it who in turn beat New Zealand. This is is now or never. For us this game is the From South Africa the stadium where they beat France. They have had a good track record here over the years. They love this stadium and the French love them. They must be the favourites. » Actually, the chief reason the French are behind the Pumas is because they are the underdogs, and the reason why the Pumas want to be written off is because it suits their psyche to go into a match « to prove people wrong ». It is something the Springboks can relate to but, in all honesty, who said what about who will count for nothing when Smit and Pichot take their teams onto the field. MIKE GREENAWAY Retrouvez ces articles en français sur www.courrierinternational.com be a part of it * follow the Rugby World Cup 2007 with exclusive content on your mobile with Orange World (1) and loads more at www.orange.com/rugby2007** open : “s’ouvrir” (*) vous y êtes (**) Retrouvez la Coupe du Monde de Rugby 2007 sur votre mobile avec Orange World en exclusivité et sur internet www.orange.com/rugby2007 (1) Offre réservée aux clients Orange (ayant souscrit un abonnement en France, au UK ou en Roumanie) avec un mobile compatible hors coûts de connexion variables en fonction de l’offre choisie (cf. fiche tarifaire en vigueur). (1) Offer reserved to Orange customers in the UK or Romania with a compatible mobile (connection costs are not included and may change according to the offer). TM © Rugby World Cup Limited. 1986 - 2007. All rights reserved. France Télécom, SA au capital de 10 426 692 520 € - RCS Paris 380 129 866. Orange France, SA au capital de 2 096 517 960 € - RCS Créteil 428 706 097. (1) 11/09/07 18:07:15 DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 1 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Rouge South African wing JP Pietersen describes his tackle : « The Fijian guy (flanker Ifereimi Rawaqa) was carrying the ball under the wrong arm, so there wasn’t a chance of a hand-off. I had to get my body position under the ball to ensure the ball stayed off the ground when I made the tackle. » (Photo Patrick Boutroux) AUCKLAND (« The New Zealand Herald »). – Doug Howlett’s lawyer is « optimistic » the disgraced All Black will escape prosecution. Howlett awaits a decision from London police after being arrested on suspicion of damaging two vehicles after a night out. But lawyer David Jones hopes Howlett’s behaviour will be seen by police as stupid rather than malicious and that he will escape a punishment and be let off with a caution. « If they look at it sensibly it was boys out drinking being silly, doing things they normally wouldn’t do. There was nothing malicious, it was tomfoolery, as simple as that. » Bleu Bleu Jaune Howlett’s lawyer expects leniency Jaune Noir EDINBURGH (« The Scotsman »). – Scotland’s recent reliance on kicking may have attracted critics after last week’s Rugby World Cup quarter-final exit at the hands of Argentina, but the accuracy of stand-off Dan Parks in executing it has attracted the highest praise of his peers. The Glasgow No. 10 was voted « Player of the World Cup » by the Scotland squad in their own poll, revealed Friday by the SRU. The 29-year-old played in all five matches after coming off the bench against New Zealand at Murrayfield when Chris Paterson was injured early in the game, and his consistency throughout ensured he always figured among each game’s top choices. Parks kicked six long-range goals from seven attempts during the tournament and scored his fourth Scotland try in the opening pool victory over Portugal in Saint-Étienne. Noir A G U S T I N The Independent whether that will PICHOT has never (London, England) help us to been slow to bang counter-attack but a drum for Argenfor us it will be tine rugby and Friabout getting into day the much-tratheir half velled Pumas and applying captain brought pressure. » out the full Cozy White and the Powell kit with craPu m a s’ c o ac h , shing cymbals. « I Marcelo Loffreda think we are not in are good friends. th e pi c tu r e o f Loffreda has been world rugby so a guest of White’s people aren’t at a Supe r 1 4 aware of how we match and they have improved », said the scrum-half. have talked through the secrets of the Ask the South Africans and New ZeaPumas’ cherished bajada : the landers to name five Argentina players eight-man shove in the scrum. and they wouldn’t know them. We « Argentina are unique, said White. All know them all and we have that kind of their clubs take a pride in the way they respect for them. » scrummage and maul. And I expected them to go well against France, as so Pichot’s outburst summed up the submany of the Argentina team play here. text to Los Pumas’ arrival in the last They beat the French who beat New four, not to mention the No 4 position Zealand so they must be the favourites in the latest world rankings. The clafor this match. They will have most of mour for Argentina to be invited into the crowd cheering for them too. » an annual competition has been heard Given that Os du Randt and his friends everywhere and from everyone, it in the South African pack would seems, other than from the people happily grind opposition noses in the with the power to make it happen. dirt all evening long, it may not be a While Pichot and most of the rest of the festival of running. It was the rolling Pumas are doing nicely with contracts maul which brought two crucial tries at top European clubs, they would against the Fijians. But who knows ? argue the need to leave a legacy for Argentina showed before the World those who come after. A World Cup Cup they can fling the ball around final appearance could do untold good when they fancy it – the outside backs for rugby in football-mad Argentina. Lucas Borges and Ignacio Corleto are But then again, South Africa have been frighteningly potent when given the there, done that with victory on home chance – and then there is the soil in 1995. They have marched to Springbok admiral of the fleet-footed, within 160 minutes of a repeat in Bryan Habana. « We are usually the switchback style : a 36-0 hammering of underdogs and it suits us, cautioned England followed by a close-run thing Loffreda, acknowledging the Pumas against Tonga then a tooth-and-nail have never beaten South Africa or New fight to get past Fiji in last Sunday’s Zealand. It puts our minds in the quarter-final. « Argentina kick more perfect place. » than most and live off scraps, said HUGH GODWIN coach Jake White. I don’t know for 10 years. He’s a great kid who is going to do special things for the Springboks. » 27 RUGBY COUPE DU MONDE Demi-finales Samedi 6 octobre, à Marseille NLLE-ZÉÉLANDE-FRANCE Hier, ANGLETERRE - FRANCE 14-9 18-20 AFRIQUE DU SUD -FIDJI 37-20 Aujourd’hui, 21 heures, à Saint-Denis Dimanche 7 octobre, à Saint-Denis AFRIQUE DU SUD - ARGENTINE Samedi 20 octobre, 21 heures, à Saint-Denis ANGLETERRE / 19-13 ARGENTINE- ÉCOSSE Réalisateurs Marq Ma Marqueurs 76 FINALE Vendredi 19 octobre, 21 heures, à Paris Match pour la 3e place FRANCE / Dimanche 7 octobre, à Marseille Buteurs 7 points 100 % (17/17) essais (pourcentage de réussite avec au moins 3 tentatives) 1. Montgomery (AFS) 2. F. Contepomi (ARG), 64 3. Wilkinson (ANG), 61 4. Evans (NZL), 50 5. Paterson (ECO), 46 6. Élissalde, Hola (TON) 44 8. Little (FIJ) 42 1. Paterson (ECO) (17/17), Steyn (AFS) (3/3) 3. Evans (NZL) (20/22), Crichton (SAO) (10/11), 90,9 % 5. Parks (ECO), 85,71 % (6/7) ... 9. Skrela, 80 % (4/5) 1. Mitchell (AUS) 2. Habana (AFS), S. Williams (GAL), Howlett (NZL), 6 5. Latham (AUS), Clerc, Rokocoko (NZL), 5 RÈGLEMENT Matches par élimination directe M Pour les demi-finales, le match pour la troisième place et la finale, en cas d’égalité à la fin du match, le vainqueur sera déterminé selon les critères suivants et dans l’ordre : 1. Prolongation : après une pause de cinq minutes, deux prolongations de dix minutes seront disputées avec une pause de cinq minutes pour le changement de côté. 2. Mort subite : si, à l’issue des prolongations, l’égalité subsiste, après une pause de cinq minutes, dix minutes supplémentaires seront disputées pendant lesquelles la première équipe qui marquera des points sera déclarée vainqueur du match. 3. Coups de pied placés plac : si, à l’issue de la période dite « mort subite », aucune équipe n’est déclarée vainqueur, une épreuve de drop-goals sera organisée entre les deux équipes. Chaque équipe doit désigner cinq joueurs, qui prendront part à cette épreuve et botteront depuis la ligne des 22 mètres. En cas d’égalité du nombre de coups de pied réussis après les cinq coups de pied, l’épreuve continuera sur une base de « mort subite ». L’épreuve se poursuivra par deux coups de pied (un par chaque équipe) à chaque fois jusqu’à ce qu’un joueur réussisse son coup de pied et que le joueur de l’autre équipe rate le même coup de pied. Dans ce cas, l’équipe du joueur qui a réussi le coup de pied est déclarée vainqueur du match. Stade de France Saint-Denis Afrique du Sud - Argentine à 21 heures : ciel dégagé ; 16˚ C ; vent de sud-est soufflant à 10 km/h. Lillee Caen Brresst 16 11 avec 17 7 Paris Anggleterre Afrique i ddu SSudd 18 Argentine 19 12 22 11 Montp ontppellier 21 12 Touloouse Perpignan ignan 20 9 Valennce 21 14 20 17 Nicce Marseille 22 14 Bastia 23 12 Ajaccio Cam mp de base Et périr par les pieds… ÇA VOUS A PLU ? Nous non plus. Mais bon, c’était prévu comme ça, non ? On ne vous parle pas du résultat, juste de la dramaturgie d’un match entièrement fondée sur deux préceptes aussi éculés que le premier survêt d’entraîneur de Jacques Fouroux, aussi consternants que le spectacle habituel d’un match de phase finale de série inférieure et adjacente : « Seule la victoire est jolie » et son corollaire pratique « Une demie (ou un quart ou un trente-deuxième aller), ça se gagne ». Mais si vous avez failli mourir d’ennui au spectacle de deux équipes vieillissantes visiblement émoussées par leurs combats guerriers du week-end précédent et obnubilées par le pudibond souci de ne surtout rien montrer dont puisse profiter un adversaire trop familier, songez un instant aux quelques milliers de supporters australiens et néo-zélandais contraints de s’enfiler cette purge entre deux visites au Louvre ou au château de Fontainebleau. Ça ne remplace pas, bien sûr. Le seul clin d’œil de la soirée, on se console comme on peut, c’est que l’Angleterre l’aura finalement remporté sur un de ces hold-up qui avaient parfois fait le bonheur de l’équipe de France. C’est que la justice n’a pas toujours été du côté du plus fort. Sans même remonter au hiatus culturel du début des seventies où le rugby anglais, fier d’un amateurisme rigide et aristocratique, avait plus de considération pour la perspective d’une bonne après-midi d’exercice en plein air que pour le résultat lui-même et pouvait être surpris, la veille d’un test à Paris, à disputer une bonne partie de cricket en guise de mise en place tactique quand la bande à Fouroux en était déjà à se taper la tête contre les murs, l’histoire des relations rugbystiques franco-anglaises est jalonnée de jolis coups de Jarnac. Pour ça, on leur a fait payer plus d’une fois Fachoda, Mers-el-Kebir, ILS ONT DÉBARQUÉ pour l’heure du thé ou pour un apéro légèrement décalé. C’est selon le type de supporters anglais sur lequel on était tombé. S’il s’agissait du gentleman endimanché d’une veste côtelée en velours sur laquelle était épinglée une délicate rose. Ou bien s’il s’agissait de l’ancien déjà bien éméché, qui montrait ses fesses en hurlant une Marseillaise qui n’avait plus rien à voir avec l’originale. Mais, hier en fin d’après-midi, cela importait peu. Les Anglais étaient attroupés aux bistrots de la rue Dunkerque à la sortie de la gare du Nord, dans une ambiance qui n’est pas sans rappeler les pubs de Soho peuplés de touristes de la capitale londonienne. Chantant, avalant des litres de bière tout en déconnant avec le voisin d’à côté, qu’il soit français ou d’Albion. « L’ambiance est bien meilleure qu’à Londres. Ici, c’est beaucoup plus convivial. Il faut dire que chez nous, la passion pour ce Mondial est allée crescendo. Mais depuis qu’on a battu les Aussies (12-10), je peux vous dire que l’engouement est là », affirme Simon dans un français excellent. Et il n’y a qu’à le voir pour le croire. Avant de venir, c’est sûr, le jeune londonien a dû dévaliser la boutique du parfait supporter. La totale, avec le chapeau difforme rouge et blanc, le sifflet strident et le marteau gonflable, histoire de taper sur les Français ou sur un compatriote qui montrerait trop de voix. Il en impose, mais ne chantera justement pas avec ses compatriotes « Alouette, gentille alouette », entonnée à l’unisson par une bande de potes, tous emballés du seyant maillot anglais. D’ailleurs, ils étaient rares à ne pas l’avoir sur le dos. Si, elles étaient peut-être deux, Rebecca et Natacha, deux copines anglaises, venues faire leurs études à Paris. Mais elles, on peut dire qu’elles avaient fait nettement plus fort en se peignant le drapeau de la Couronne britannique sur leurs jolis minois. « On est super excitées et contentes de voir nos compatriotes ! C’est marrant de faire la fête, ici ensemble, à Paris », s’emballe Rebecca. « Jonny, je l’aime ! » Effectivement, ça avait un côté surréaliste et les Parisiens commençaient presque à se prendre au jeu. Certes, on était samedi, les gens étaient moins pressés que d’habitude. Bizarrement, aucun klaxon n’a résonné lorsque des supporters anglais se sont mis à taper des pénalités en plein milieu de la rue. C’était décontracté, décoloré, bref, convivial. C’est même à se demander si les Anglais avaient envie de décoller de cet endroit qu’ils s’étaient appropriés. À 18 h 30, personne ne semblait vraiment pressé de partir. « Je suis arrivé vers 14 heures avec l’Eurostar, et j’ai passé toute l’après- PARIS. – Avant d’aller prendre leurs quartiers dans les bistrots aux abords de la gare du Nord, les Anglais s’étaient donné rendez-vous dans le hall, à leur arrivée de l’Eurostar. (Photo Guy Gios/Le Parisien/PQR) midi ici. C’est vraiment sympa, il y a une ambiance fraternelle et puis rester ici, c’est aussi pratique », explique Raymond, béret vissé sur la tête et sourire à se déboîter la mâchoire. C’est surtout pour s’éco- nomiser du temps et de l’énergie que beaucoup d’Anglais ont choisi de festoyer aux abords de la gare du Nord. Avec le RER B, pratique, ils n’étaient qu’à une station du Stade de France. Autre solution express, ils auraient pu grimper dans le bus stationné devant la gare. Un bus qu’ils avaient eu le temps de gribouiller tout au long de l’après-midi sur sa vieille carcasse des messages d’encouragement. Pour le quinze de la Rose, évidemment. Et quand on demande à une Anglaise pomponnée ce qu’elle a bien pu marquer, elle répond : « C’était pour Jonny…Dire que je l’aime ! » What else ? JULIA FOUQUET le sabordage de la flotte à Toulon et les penchants coupables de l’abbé Cauchon pour les barbecues virginaux ! Des exemples ? Il suffit de secouer l’arbre aux souvenirs ramuré de trente ans de ces chocs singuliers ou le grand malentendu entre peuples mitoyens tint lieu de fil conducteur. On se souvient du premier qu’on ait vu « live » au pied des vieux hangars de Twickenham, entassés sur un banc où le système D nous avait permis de nous asseoir à 25 avec 18 tickets, le nez au ras du gazon et le cœur battant. On se souvient de ce quart d’heure de défense héroïque de la première mitemps où allait se bâtir le Grand Chelem de 1977 et d’Imbernon, les bras encore à moitié pris dans un regroupement plongeant caboche la première dans les genoux d’un Anglais pour ralentir sa course. On se souvient d’une passe à rebonds, de l’essai de François Sangalli et d’une pluie de pénalités enfumées par un arrière anglais sans charisme. On se souvient du tour de passepasse de Pierre Berbizier subtilisant un ballon qui traînait dans les mains d’un ramasseur pour envoyer « Pierrrot » Lacans inscrire un essai de contrebande dans le vent de folie qui soufflait ce jour de 1981 sur Londres. On se souvient de l’incroyable retournement de situation de 1997 où le pack anglais bouffi d’un orgueil insensé s’était brisé en vain sur la ligne de défense tricolore avant de plonger asphyxié de sa propre suffisance sous les missiles sol-sol de Christophe Lamaison pour Laurent Leflamand. Autant de fois où le pack anglais avait dominé en vain, où la loi n’était pas restée à la force, où la malice avait triomphé de l’obstination. On ne jurerait pas que cette équipe de France avait les moyens d’ambitions plus élevées mais, à vouloir survivre par les pieds, elle a fini par périr par les pieds. C’est maintenant qu’il va falloir aimer le rugby ! CONTRE - PIED PIERRE-MICHEL BONNOT BACHELOT A ÉCRIT À CHAQUE JOUEUR. – La ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot, a adressé un « mot personnalisé » à tous les Bleus avant le match contre l’Angleterre. « Pour certains, il y avait “Amitiés”. Pour d’autres, il y avait “Gros bisous”... Je ne dis pas lesquels », a déclaré hier la ministre. PAS TOUS FONDUS. – Tous les Français ne sont pas fans de rugby. Par exemple, le comédien Philippe Caubère, homme du Midi s’il en est, disait récemment sur France 3 qu’il n’aimait ni le football ni « la Coupe du monde de rugby et ses supporters avec leurs drapeaux » et qu’il ne regardait aucun match. Vendredi, sur France 2, le philosophe Bernard-Henri Lévy avouait ne jamais regarder de rugby non plus et qu’il préférait « le football, jeu plus fluide, plus beau ». DU RANDT CONFIRME SA RETRAITE. – Le pilier sud-africain Os Du Randt, trente-cinq ans, n’aspire qu’au repos après la Coupe du monde. « Je vais retourner à ma ferme, a souligné le champion du monde 1995. Tout ce que j’attends, c’est de m’asseoir devant mes champs, regarder mes enfants jouer au rugby et juste profiter de la vie de famille. » Avant de rentrer, « Papi Bok » souhaiterait entrer dans le club très fermé des doubles champions du monde avec les Wallabies Phil Kearns, Tim Horan, Jason Little, Dan Crowley et John Eales. CHAMPIONNAT D’ANGLETERRE (5e journée). – VENDREDI : Leeds-Worcester, 26-21. HIER : Bath-Harlequins, 2 5- 1 0 ; G lo u ce s t e r - Sa le , 3 1 - 1 2 . AUJOURD’HUI : Bristol-Newcastle, Wasps - London Irish, Saracens-Leicester. Classement : 1. Gloucester (5 matches), 22 ; 2. Bath, 17 ; 3. Harlequins, 15 ; 4. Saracens (– 1 m.), 14 ; 5. Newcastle (– 1 m.), 13 ; 6. Leicester (– 1 m.), 12 ; 7. Sale, 9 ; 8. London Irish (– 4 m.), 6 ; 9. Bristol (– 4 m.), 5 ; 10. Leeds, 5 ; 11. Worcester, 4 ; 12. Wasps (– 1 m.), 3. LIGUE CELTE (6e journée). – VENDREDI : Llanelli-Ulster, 32-8 ; CardiffConnacht, 30-16 ; Édimbourg-Newport, 13-19 ; Glasgow-Leinster, 21-17. AUJOURD’HUI : Ospreys-Munster. Classement : 1. Cardiff (6 matches), 23 points ; 2. Llanelli, 20 ; 3. Dragons, 12 ; 4. Leinster (– 2 m.), 10 ; 5. Munster (– 3 m.), 9 ; 6. Ospreys (– 1 m.), 9 ; 7. Glascow (– 2 m.), 8 ; 3. Édimbourg, 7 ; 9. Connacht (– 2 m.), 5 ; 10. Ulster (– 2 m.), 4. LA QUESTION DU JOUR L’Angleterre conservera-t-elle son titre de champion du monde ? HABILLAGE SPÉCIAL ET PRÉSENTATION SOIGNÉE DE RIGUEUR. www.tousaucoeurdelamelee.com Pour voter, connectez-vous sur www.lequipe.fr. entre 6 heures et 22 heures ou envoyez OUI ou NON par SMS au 61008 (0,34 euro + coût de 1 SMS). 307 SW SÉRIE SPÉCIALE RUGBY WORLD CUP 2007. Avec ses appuies-tête en cuir « ballon de rugby », son garnissage mi-cuir Brun Criollo, ses surtapis brodés et ses décors aluminium, la 307 SW série spéciale Rugby World Cup 2007 prouve qu’élégance et sportivité peuvent évoluer sur le même terrain. LA QUESTION D’HIER L’Argentine atteindra-t-elle la finale de la Coupe du monde de rugby ? OUI .................................. 42 % NON ................................ 57 % Ne se prononcent pas .... 1 % Consommations mixtes en l/100 km : de 5,1 à 8,4. Émissions de CO2 en g/km : de 134 à 199. (nombre de votants : 58 653) Selon le résultat de vos votes sur www.lequipe.fr et par SMS. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 PAGE 27 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Bayonnne 19 7 17 6 Lyoon G ble Grenob Aurillac Dès leur arrivée, gare du Nord à Paris, plus de 40 000 supporters de la Rose sont allés faire la fête, histoire de patienter. Bleu Rouge Jaune 19 8 Bordeaaux 19 9 20 6 Les Anglais comme chez eux Jaune 20 10 2007 Noir Bleu Noir 21 10 ClermontFerrand Limoges 21 10 16 6 16 5 10 La Roccheelle SStraasbourgg B çon Besan Dijon Toourss 16 20 8 Jaune Metz 7 Le Mans Nantes Nante t 16 5 Sedan 18 8 17 6 Rennes 23 11 17 7 16 8 Noir TM © Rugby World Cup Limited. 1986-2007. All rights reserved. AUSTRALIE- ANGLETERRE 10-12 Samedi 6 octobre, à Cardiff (GAL) Rouge L’HISTOIRE DU JOUR Le tableau final (du 6 au 20 octobre 2007) Quarts de finale Bleu 28 RUGBY COUPE DU MONDE Bleu Rouge Noir Jaune 2007 Demi-finales AFRIQUE DU SUD ARGENTINE C’est du jamais-vu Pour la première fois en Coupe du monde, Springboks et Pumas vont en découdre. Avec des atouts bien spécifiques. Aujourd’hui, à Saint-Denis, Stade de France, en direct sur TF 1 21 : 00 AFRIQUE DU SUD ARGENTINE Les onze confrontations (aucune confrontation en Coupe du monde) Argentine - Afrique du Sud : 23-34 (5 novembre 2005 à Buenos Aires) Victoirees Sud-Africaines Argentine - Afrique du Sud : 7-39 (4 dé décembre éc 2004 à Buenos Aires) Afrique du Sud - Argentine : 26-25 (28 juin 2003 à Port Elizabeth) Afrique du Sud - Argentine : 49-29 (29 juin 2002 à Springs) Argentine - Afrique du Sud : 33-37 (12 novembre 2000 à Buenos Aires) Argentine - Afrique du Sud : 21-44 (16 novembre 1996 à Buenos Aires) Argentine - Afrique du Sud : 15-46 (9 novembre 1996 à Buenos Aires) Afrique du Sud - Argentine : 46-26 (15 octobre 1994 à Johannesburg) Points maarqués Afrique du Sud - Argentine : 42-22 42 22 (8 octobre 1994 à Port Elizabeth) AFS 444 Argentine - Afrique du Sud : 23-52 (13 novembre 1993 à Buenos Aires) - 194 AArgentine ti - Afrique Af i du d SSudd : 26-29 26 29 (6 novembre 1993 à Buenos Aires) ARG 250 11 Les cinq derniers matches : G. G. G. G. G. Entrraîneur în : J. White Rempla laçants a ts Entraîneur în : M. Loffre reda Arbitre : M. Walsh (NZL) 11 16. B. Du Plessis, Sharks, 23 ans/7 sélections, 1,89 m, 114 kg. 17. J. Du Plessis, Cheethas, 25/3, 1,87 m, 113 kg. 18. Muller, Sharks, 27/20, 2 m, 110 kg. 19. Skinstad, Sharks, 31/41, 1,93 m, 105 kg. 20. Pienaar, Sharks, 23/17, 1,87 m, 90 kg. 21. Pretorius, Lions, 28/29, 1,78 m, 80 kg. 22. Olivier, Blue Bulls, 24/19, 1,86 m, 90 kg. 14 6 HABANA Blue Bulls 24 ans, 33 sél. 1,79 m, 87 kg. 9 BURGER Stormers 24 ans, 36 sél. 1,93 m, 109 kg.. 4 12 Les dix derniers matches de l’Afrique du Sud STEYN Sharks 20 ans, 14 sél. 1,91 m, 100 kgg. Afrique du Sud - Fidji 37-20 (7 octobre 2007 à Marseille) 15 Afrique du Sud - États-Unis 64-15 (30 septembre 2007 à Montpellier) DU PREEZ Blue Bulls 25 ans, 36 sél. 1,82 m, 88 kg. 8 Remplaçants 16. Vernet Basualdo, Toulouse, 25/7, 1,80 m, 109 kg. 17. Hasan, Toulouse, 36/61, 1,83 m, 115 kg. 18. Alvarez-Kairelis, Perpignan, 33/36, 1,97 m, 106 kg. 20. Fernandez Miranda, Hindu Club, 34/44, 1,77 m, 84 kg. 21. Todeschini, Montpellier, 32/17, 1,85 m, 85 kg. 22. Tiesi, London Irish/ANG, 22/13, 1,84 m, 88 kg. 7 1 3 DU RANDT Cheeetahs 35 anns, 78 sél. 1,90 m, 125 kg.. Ba. BOTHA Blue Bulls 28 ans, 42 sél. 2 m, 120 kg. SCELZO Clermont 31 ans, 42 sél. 1,90 m, 125 kgg. 2 BORGES Trévise (ITA) 27 ans, 22 sél. 1,77 m, 80 kg. J. FERNANDEZ LOBBE Sale (ANG) 25 ans, 19 sél. 1,93 m, 102 kgg. 5 Les cinq derniers matches : G. G. G. G. G. 10 13 ALBACETE Toulouse 26 ans, 23 sél. 2 m, 115 kg. 2 Les dix derniers matches de l’Argentine HERNANDEZ Stade Françaiss 25 ans, 25 sél. 1,87 m, 90 kg. 8 M. CONTEPOMI Rovigo (ITA) 30 ans, 35 sél. 1,89 m, 96 kg. Argentine - Écosse 19-13 (7 octobre 2007 à Saint-Denis) 15 Argentine - Namibie Afrique du Sud - Tonga 63-3 (22 septembre 2007 à Marseille) 30-25 (22 septembre 2007 à Lens) Argentine - Géorgie Angleterre - Afrique du Sud 0-36 36 (14 septembre 2007 à Saint-Denis) 3-27 (25 aoûtût 2007 à Édimbourg) Éd 5 LEDESMA Clermont 34 ans, 62 sél. 1,83 m, 110 kgg. 4 LONGO Clermont 33 ans, 48 sél. 1,93 m, 105 kgg. 12 10 Afrique du Sud - Namibie CORLETO Stade Françaiss 29 ans, 34 sél. 1,85 m, 90 kg. Rouge Jaune Nlle-Zélande - Afrique du Sud Australie - Afrique du Sud 25-17 (7 juillet 2007 à Sydney) Afrique du Sud - Nlllle-Z - élandee 7 victoires défaitess FOURIE Lions 24 ans, 35 sél. 1,88 m, 88 kg. 14 3 Bu. JAMES Sharks 28 ans, 24 sél. 1,87 m, 98 kg. 3 Points marqués 402 Points encaissés 167 + 235 Argentine - Italie PIETERSEN Sharks 21 ans, 13 sél. 1,90 m, 95 kg. 7 « C’EST ÇA, LE RUGBY ! » Pour un peu, Victor Matfield s’en pourlècherait les babines. Enfin du lourd à l’horizon. De la grosse mêlée à l’ancienne qui se profile. « Et j’aime ça, sourit le géant sud-africain. On a trop souvent dit que les touches étaient plus importantes pour la conquête dans le rugby moderne. Et voilà que cette Coupe du monde réhabilite la mêlée. C’est ça, le rugby. » Cette demi-finale promet en effet une confrontation exceptionnelle entre deux des meilleurs packs de la planète. Et en particulier entre deux premières lignes taillées pour le combat, expérimentées et roublardes à souhait. Les chocs entre Os Du Randt et Martin Scelzo (les deux gaillards ont les mêmes mensurations, 1,90 m, 125 kg) promettent quelques étincelles. « Quelle trajectoire… souffle Scelzo. Du Randt, c’est respect. Ce n’est pas commun qu’un pilier gauche soit si grand, si lourd. Mais qu’un mec ait de telles mensurations, ça peut nous aider aussi. » Car la mêlée Pumas entre en formation avec des appuis plus bas que la normale. Mais les Argentins ne chercheront pas à tout prix le bras de fer : Argentine - Irlande 1 MATFIELD Toulon 30 ans, 65 sél. 2 m, 112 kg. J. SMITH Cheetahs 26 ans, 39 sél. 1,96 m, 107 kg.. I. FERNANDEZ LOBBE Sale (ANG) 32 ans, 61 sél. 1,94 m, 110 kgg. VAN DER LINDE Cheeetahs 27 ans, 46 sél. 1,89 m, 125 kg.. RONCERO Stade Françaiss 30 ans, 24 sél. 1,77 m, 110 kgg. MÉTÉO « Notre pack est efficace, mais pas très lourd (879 kg contre 925 chez les Boks…). Contre les Sudaf, très puissants dans ce secteur, il va falloir vite faire sortir le ballon, parce que, en force pure… » Force pure ? Là, c’est au tour du Sud-Africain Bakkies Botha de lever un sourcil. « J’adore le style argentin, dit-il, gourmand. Une équipe agressive pleine de passion, c’est mon style. Depuis quelques jours, je suis comme un petit garçon. Je n’arrive pas à dormir le soir… » les Samoans, plus que parfaits face aux Anglais, les Sud-Africains ont bafouillé de longues séquences dans chacun de leurs matches suivants. Mais là, c’est la théorie des pics de forme qui a été avancée. « Il fallait qu’on soit présents lors des deux premiers matches et on s’est préparés en conséquence, relève Eddie Jones, le conseiller australien. C’est impossible de rester en forme sept semaines. Un nouveau cycle va recommencer. » « ARROGANT ? NON, CONFIANT… » « C’EST SÛR QU’ON VA TESTER L’ARRIÈRE » Depuis le début de la Coupe du monde, et même avant, Jake White voit ses Sudaf en finale (au moins). Au fur et à mesure que chutent les favoris et que s’annoncent des adversaires « exotiques », il ne peut plus s’empêcher de le murmurer de moins en moins fort. « Est-ce que je suis arrogant ? Non, juste confiant dans les capacités de mon équipe. » Jake White aurait pu être déstablilisé par les appels à candidature pour sa succession lancés par la fédération sud-africaine (dépôt le 19 octobre, la veille de la finale…). « Étrange timing ! » s’est étranglé Joël Stransky, l’exno 10 sudaf. Mais le sélectionneur a, depuis le temps, une expertise certaine pour le détachement par rapport aux rocambolesques rebondissements du rugby de son pays. « La seule chose que je maîtrise, ce sont les deux prochaines semaines », rigole-t-il. Jake White aurait surtout pu être décontenancé par la chute de la cote bok au fil des matches. Étourdissants en deuxième mi-temps contre Nul besoin de sirènes pour la mise en alerte. Le bombardement aérien des lignes arrière est programmé. Une nouvelle fois, et pour respecter leurs fondamentaux, le fil rouge des Pumas va d’abord être de mettre la main sur le ballon. « Il faut qu’on imprime notre rythme, car les Boks peuvent jouer à une cadence très élevée, et ça, ça peut nous gêner, note Marcelo Loffreda. La conquête, le jeu au sol, ça va être capital pour récupérer le ballon. Et si on y arrive, c’est sûr qu’on va un peu tester l’arrière des Boks (Montgomery)… » En clair, le jeu au pied et les chandelles de Juan Martin Hernandez vont une nouvelle fois être mis à contribution. Et les Sud-Africains semblent craindre le Maradona de l’Ovalie. « C’est le meilleur joueur du monde », a même osé l’ouvreur bok Butch James. D’ailleurs, le numéro 10 albiceleste est assez confiant : « Les Fidjiens les ont fait douter. C’est vrai, ils sont les meilleurs du 6 PICHOT (cap.) ( p) Racing-Métro 33 ans, 69 sél. 1,74 m, 80 kg. OSTIGLIA Agen 31 ans, 31 sél. 1,91 m, 99 kg. monde en un contre un. Mais ils nous ont donné quelques pistes. Le rideau défensif des Boks peut se fissurer. » Ainsi prévenus de cette abondance de ballons hauts, les SudAfricains ne se sont pas gênés pour évoquer leur parade. « Leur jeu au pied va nous offrir un nombre très important de ballons. Et quand on a un plan pour les utiliser, ce n’est plus un problème », théorise Eddie Jones. « QUAND ON EST FATIGUÉ, ON NE LE DIT PAS » Signé Zizan Brooke, pas dupe, quand l’ancien All Black a entendu de la bouche même d’Agustin Pichot que « les Argentins sont fatigués ». Même si ces derniers sont apparus exténués en fin de match contre l’Écosse en quarts de finale, c’est un argument que ne reprenaient pas plus les Sud-Africains. Comment ne pas croire que cette bande de morts de faim, experte à jouer à chaque fois le match le plus important de son histoire, ne pourra pas faire un rab ? « Ce sera une question de mental », tranche Rodrigo Roncero. Et les Sud-Africains sont-ils les plus forts à ce jeu-là ? François Steyn, par exemple, n’a-t-il pas dérouté tous ses coéquipiers par quelques mouvements irresponsables lors du match contre les Fidji ? « Je l’excuse parce qu’il a vingt ans », l’a protégé Jake White. Mais avoir vingt ans face aux roublards argentins en demi-finales d’une Coupe du monde… ALEXANDRE JUILLARD et FRANCK RAMELLA 16-0 (2 juin 2007 à Buenos Aires) F. CONTEPOMI Leinster (IRL) 30 ans, 56 sél.. 1,80 m, 91 kg.. Ciel dégagé Vent de sud-est 16˚C UNE VALEUR SÛRE fait face aujourd’hui à une force de plus en plus émergente. Plus armés dans toutes les lignes face à des Pumas unidimensionnels, les Springboks semblent en mesure de l’emporter. Dix points, quinze points d’avance, avancent les experts de Johannesburg ou du Cap. Mais, depuis un mois, les Boks n’ont plus rien prouvé, tandis que les Argentins semblent portés par le souffle de l’histoire. Galles - Argentine 27-20 (18 aoûtût 2007 à Cardiff) 26-66 (9 juin 2007 à Mendoza) 21-26 (23 juin 2007 à Durban) Bilan France - Argentine 12-17 (7 septembre 2007 à Saint-Denis) 9 105-13 (15 aoûtût 2007 au Cap) 33-6 (14 juillet 2007 à Christchurch) 33-33 (11 septembre 2007 à Lyon) Rouge 13 SMIT (cap.) ( p) Clerm mont 29 anns, 72 sél. 1,88 m, 117 kg.. Bleu Écosse - Afrique du Sud ROSSOUW Blue Bulls 29 ans, 29 sél. 1,98 m, 117 kg.. Jaune 59-7 (9 septembre 2007 à Paris) MONTGOMERY Shharks 333 ans, 92 sél. 1,883 m, 89 kg. Noir Bleu Noir Afrique du Sud - Samoa Irlande - Argentine 15-30 (30 septembre 2007 à Paris) Argentine - Irlande 22-20 (26 mai 2007 à Santa Fé) Fé) é France - Argentine 27 26 (25 novembre 2006 à Saint 27-26 Saint-DDDenis) enis) 11 8 victoires Bilan défaitess 2 Points maarquéss 272 AGULLA Hindu Club 22 ans, 8 sél. 1,81 m, 82 kg. Points encaissé encaissés + 146 126 Ces Pumas difficiles à contrer « J’AI ENTENDU DIRE que Jake White, l’entraîneur des Boks, était plutôt confiant car il estimait que son pack, avec le Tri Nations, avait plus d’expérience de ce genre de matches que les Argentins. Et il se fait à l’idée d’affronter la France en finale. Moi, je suis moins optimiste, car je pense que les Pumas ont un jeu avec des points forts difficiles à contrer. Depuis le début de la compétition, ils gagnent et ne donnent pourtant pas l’impression de dominer outrageusement leurs adversaires. C’est le propre des équipes qui sont très bien organisées collectivement. Et, c’est sûr, les Sud-Africains sont moins bons dans ce domaine. Les Pumas, de leur côté, sont impressionnants sur les groupés-pénétrants et sur le jeu debout. Et il est très difficile de défendre quand ils avancent, si ce n’est en faisant des fautes. Dans l’axe, il va falloir systématiquement défendre à trois ou quatre tout en laissant trois joueurs dans la profondeur du terrain pour bien récupérer le jeu au pied d’Hernandez. Car Montgomery et Pietersen doivent s’attendre à être sollicités à ce niveau. Et puis, devant, les Argentins ont des joueurs exceptionnels avec Roncero et Scelzo, qui sont solides et très dynamiques dans le jeu. Sinon, les profils des deux lignes d’avants se ressemblent avec toutefois un net avantage à Matfield et Botha en deuxième ligne, alors que les troisièmes lignes paraissent aussi très proches. Si les Boks peuvent paraître supérieurs en touche sur leurs lancers, les Argentins ont cinq sauteurs et ils peuvent changer leurs blocs de saut. Donc ils sont difficiles à contrer. Mais je sais que Jake White a son idée sur le sujet puisqu’il a demandé à ses botteurs de trouver les touches dans le camp adverse. C’est qu’il a confiance dans son alignement. J’ai remarqué que les Sud-Africains avaient l’habitude de défendre face à des équipes qui ont pris des initiatives alors que les Pumas ont toujours eu à défendre de la même façon. Seront-ils aptes à changer de système défensif si c’est nécessaire ? Et les Boks seront-ils capables de défendre efficacement dans l’axe ? Ces questions posées, la rencontre va se jouer sur une somme de détails, sur des centimètres gagnés. Sur la propreté des ballons à utiliser. Sur la capacité des Boks à imposer la pression au pack argentin pour mettre en difficulté Pichot et ainsi priver Hernandez de bons ballons. On peut s’attendre aussi à ce qu’à l’ouverture James joue près de la défense pour permettre à son demi de mêlée Fourie d’attaquer la ligne d’avantage de façon à provoquer des regroupements rapides et d’inverser le sens des offensives. Un autre avantage pour les Springboks, c’est qu’ils ont fait tourner leur effectif alors que les Pumas ont tou* jours aligné leur équipe type en cinq rencontres. Alors l’effet “coaching” avec des joueurs comme Skinstad et Pretorius, qui est excellent pour taper des drops, pourrait faire la différence. Ce que je souhaite en conclusion, c’est que l’arbitre, pour la plus grande clarté du match, juge les fautes de la même façon de la première à la dernière minute. » (*) Nouveau sélectionneur de l’Italie, Nick Mallett, cinquante ans, a été entraîneur des Springboks (1997-2000), du Stade Français (2002-2004) et directeur sportif de la Western Province (2005-2007). AU CŒUR DE LA MÊLÉE AVEC & 8:15 Chronique FRANCK MESNEL 8:30 Chronique PIERRE SALVIAC 9:00 Chronique PATRICK SÉBASTIEN 20:00 ON REFAIT LA COUPE DU MONDE Avec L’ÉQUIPE & RUGBY HEBDO 21:00 AFRIQUE DU SUD/ARGENTINE EN DIRECT ET EN INTÉGRAL FRANCK MESNEL - JEAN-MICHEL RASCOL - PATRICK SÉBASTIEN - PIERRE SALVIAC PAGE 28 DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune 29 Bleu Rouge Noir Jaune ON SE REVERRA. Rouge Noir Jaune Rouge Bleu Bleu Rouge PAGE 29 Jaune Bleu Jaune DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Noir Noir eurostar.com 30 RUGBY COUPE DU MONDE Bleu Rouge Noir Jaune 2007 Demi-finales AFRIQUE DU SUD ARGENTINE Les carnets de « Napoléon » Agustin Pichot dit « Napoléon », le capitaine des Pumas, raconte à « L’Équipe » tous les temps forts de son Mondial. Jusqu’à ses derniers mots, qu’il délivrera ce soir à ses troupes argentines. Nous attendons Agustin Pichot dans le hall de l’hôtel des Pumas, à Enghien-les-Bains. Il est midi. Le bus de l’équipe s’arrête devant l’entrée. Les joueurset le staffendescendent. Le capitaine ferme la marche. Il nous a donné rendez-vous, il sera ponctuel. Sourire, accolade. Il s’asseoit sur le bord d’un grand fauteuil moelleux, en survêtement, et accepte, pour L’Équipe, de revenir sur sa Coupe du ACTE 1 : LA FRANCE « CE MATCH D’OUVERTURE combinait beaucoup de choses : ma quatrième Coupe du monde, à Paris, c’està-dire chez moi, face à des coéquipiers de club, des amis. Ces sentiments se croisaient, se chevauchaient, se bousculaient. Il ne fallait pas manquer de respect à cet adversaire tellement particulier. Et ce respect, il était encore plus fort que face à n’importe quel autre adversaire. C’est comme avec les femmes : dans la forme, aimer ses enfants, ou sa mère, ce n’est pas comme aimer son épouse, mais pourtant c’est toujours de l’amour… En rugby, c’est pareil, jouer contre la France, ce n’est pas affronter l’Australie ou l’Angleterre. La France, c’est notre père adoptif. Et la meilleure façon de respecter un adversaire, c’est de tout donner sur le terrain, en étant le plus loyal possible. » monde, d’un crochet intérieur. Cette intimité, il l’évoque sans retenue. Ses coéquipiers passent et repassent dans le hall, s’apostrophent. Son épouse s’approche de lui, ses deux filles se blottissent dans sesbras,maisluicontinue de parler, imperturbable, et se livre jusqu’au bout. Jusqu’à quelques secondes du coup d’envoi, quand il nous fait pénétrer dans le vestiaire des Pumas. (7 septembre : victoire 17-12) PARTENAIRES DE CLUB, ADVERSAIRES D’UN JOUR. – « Dans les journaux, j’ai lu que les joueurs français pensaient qu’il était impossible, pour eux, de perdre ce match, qu’ils allaient nous mettre quarante points… J’ai laissé ça à la marge, mais sur le coup j’ai trouvé ça surprenant. Quand je suis arrivé sur le bord du terrain, que j’ai fait la bise à David (Skrela), à Rémy (Martin), à Domi (Dominici), je les ai vu pétrifiés. Je les connais bien : je sais quand ils sont concentrés, puisque je joue avec eux tous les weekends, mais, là, c’était autre chose. L’équipe de France était sous pression. Elle avait toute l’attente d’un pays sur ses épaules et ça lui pesait. Quand nous sommes revenus dans le vestiaire, j’ai dit au Tano (Loffreda, l’entraîneur) et à Mario (Ledesma) : “Les Français ont le trac, ils sont paralysés.” LE MATCH. – « Un match se joue souvent sur les premières actions. Psychologiquement, elles sont cruciales. C’est pour cela que l’essai de Nani (Corleto, 27e) a été déterminant. La France relançait et, d’un seul coup, c’est nous qui marquons, grâce à la pression que nous étions en train d’exercer. Cet essai a tout fait basculer. Au coup de sifflet final, il y a eu de la joie, mais je me suis arrangé pour qu’on garde les pieds sur terre. Nous nous sommes mis en cercle et j’ai insisté sur les trois matches qui restaient. J’ai dit : “Surtout, ne soyons pas euphoriques, respectons nos adversaires. Nous n’avons rien gagné en battant la France. Il y a cette victoire, nous allons la savourer, mais il faut surtout penser à la qualification et aux trois prochains matches.”» ACTE 5 : L’ÉCOSSE « ON A PRIS UN JOUR pour décompresser, en famille, loin du rugby. Et de nouveau, à partir du mardi, on s’est retrouvés. Nous sommes une équipe atypique dans ce monde du rugby professionnel. Nous avons gardé pas mal de trucs de l’amateurisme : ne pas se couper de nos supporters, laisser nos amis nous rejoindre à l’hôtel... Nous n’avons pas de chef de presse qui interdit de faire ceci ou cela, pas de manager pour faire le garde-chiourme. Si j’ai envie ACTE 6 : L’AFRIQUE DU SUD (7 octobre : victoire 19-13) qu’un ami vienne me voir à l’hôtel, eh bien il viendra et personne ne m’empêchera de vivre ma vie une fois que l’entraînement est terminé. On n’a pas d’horaire. Nous sommes responsables. Le professionnalisme a fait naître partout un tas de chefs de ceci et de cela qui mettent des barrières partout, mais pas chez nous. » LE MATCH. – « Celui-là, de match, il n’a pas été facile. Nous avions l’étiquette de favoris et ça ne nous va pas du tout. Je n’ai pas aimé les sifflets du Stade de France. On ne méritait pas ça. Le public nous a fait sentir que, même si nous jouions dans des clubs français, nous n’étions pas chez nous… On peut nous reprocher la qualité de notre jeu, de n’être pas assez spectaculaires, sans doute, mais, à l’arrivée, nous avons gagné. La France, elle non plus, n’a pas livré un match flamboyant contre les All Blacks mais elle a gagné, et c’est le plus important, non ? » (aujourd’hui) « J’ENTENDS TOUT LE MONDE nous dire qu’arriver en demi-finales, c’est bien, que quoi qu’il advienne ce dimanche, nous aurons réussi quelque chose de fort... Mais, moi, je ne vois pas les choses comme ça. Je nous vois en finale et, pourquoi pas, champions du monde. (Le visage se ferme.) Sérieusement. (Silence.) Nous n’avons pas autant d’arguments que l’Afrique du Sud, mais nous avons quelque chose de fort : nous croyons en nous. Tous les soirs, on rêve de ce titre mondial. On en rêve de tout notre cœur. On n’a pas joué plus de vingt matches de haut niveau ces quatre dernières saisons ; Juan (Hernandez) et moi, nous n’avons pas joué plus de cinq fois ensemble ; nous n’avons pas de plans de jeu très élaborés ; nous ne pouvons pas nous lancer dans un rugby spectaculaire. Mais nous avons du talent. Et tout en étant conscients de cette réalité, nous allons demander l’impossible. » DANS LE VESTIAIRE, JUSTE AVANT LE MATCH. – « Le staff et les joueurs qui ne sont pas inscrits sur la feuille de match viennent de sortir. Nous sommes entre nous, juste les vingt-deux. Maintenant, nous formons un cercle. Nous nous tenons par les épaules. Je me place au milieu et je tourne sur moi-même en parlant, en chuchotant puis en hurlant. Je suis quelqu’un d’impulsif, pas du genre à travailler un discours une heure avant. Ça sort comme ça, au feeling. Je leur dit : “Nous voilà arrivés au bout de notre rêve. Mais il y a encore quelques pas à faire et deux obstacles à surmonter. Nous avons quatre-vingts minutes pour franchir le premier. Il faut faire parler l’amour que nous avons les uns pour les autres, et l’amour du pays qui est en nous. L’amour de ce maillot qu’on porte.” Certains pleurent, d’autres serrent la mâchoire. Je les regarde tous, les uns après les autres, je les fixe. C’est pour ces instants que le rugby mérite d’être joué. À ce moment-là, nous sommes une famille, nous sommes tous frères. » RICHARD ESCOT ACTE 2 : LA GÉORGIE (11 septembre : victoire 33-3) « ON A EU DU TEMPS pour récupérer, analyser nos matches et ceux de nos adversaires. On est allés déjeuner chez Paul Bocuse, et à partir de ce moment-là on a retrouvé notre état d’esprit : on s’est mis à chanter dans le bus, les jeunes devant, les vieux derrière… On a mis la musique à fond dans l’hôtel, on a mis du ludique dans les entraînements, on a joué aux cartes… Et puis il y a nos asados. À Lyon, il nous est arrivé de rester toute la journée, huit heures, à faire cuire la viande et à la manger, huit heures (sourire)… Depuis, on en organise un par semaine. Quant au match contre la Namibie, mis à part les dix premières minutes, ça s’est plutôt bien passé. » « EN CE QUI ME CONCERNE, la semaine avant le match contre l’Irlande a été vraiment difficile. 2003 me hantait (grimace). J’étais déjà le capitaine, à l’époque. L’Irlande s’était qualifiée en nous battant d’un point. Dans les semaines qui suivirent cette défaite, j’ai fait une déprime. Je débarquais à Paris, dans un nouveau club, le Stade Français, je ne comprenais pas le français, j’arrivais détruit de cette Coupe du monde 2003... Alors, jouer l’Irlande, c’est devenu particulier. Il a fallu que je fasse abstraction de mes ressentiments. C’est dur, psychologiquement, de laisser de côté son passé. Mais j’ai fait en sorte que l’équipe ne sente pas que j’étais très en colère, au fond de moi. J’ai bouquiné, je me suis relaxé. Contre l’Irlande, il fallait jouer notre rugby à la perfection. Il est fait de manœuvres courtes qui utilisent les temps forts, les temps faibles et les espaces. Là, ça s’est surtout joué devant. Il fallait absolument que notre pack fasse jeu égal avec celui de l’Irlande. Et nos avants, il sont bons avec la balle, mais aussi sans. Après, derrière, il y a un talent fou, avec Juan Martin (Hernandez) et Nani (Corleto). Les Irlandais, eux, devaient marquer quatre essais. On aurait pu jouer davantage, tenter des trucs, peut-être gagner plus largement. On a senti ces Irlandais fébriles. Ils devaient attaquer de partout pour récupérer un point de bonus et ça nous convenait bien. Nous avions juste à fermer ou à ouvrir le jeu, savoir quand attaquer, quand les priver de ballons, quand ralentir ou accélérer. Durant ce match, j’ai passé mon temps à cogiter pour savoir sur quelle ficelle tirer. J’étais en permanence en contact de Mario (Ledesma), du Chalo (Longo), de Juan (Hernandez), mes lieutenants. Quand l’arbitre a sifflé la fin du match, j’ai eu chaud au cœur, comme un feu immense. J’ai senti un poids me quitter. (Silence.) Le spectre de l’Irlande ne viendra plus me hanter, désormais… » Agustin Pichot (au premier plan), meneur d’hommes hors pair (de gauche à droite, Albacete, Scelzo, Longo, Ignacio Fernandez-Lobbe, Ostiglia et Roncero), a réalisé un début de Mondial parfait. Réussira-t-il une nouvelle fois à transcender ses Pumas pour franchir l’obstacle sud-africain ? Réponse ce soir au Stade de France. (Photo Pierre Lahalle) ENTRACTE : FRANCE - NOUVELLE-ZÉLANDE « CE MATCH m’a beaucoup plu. Je l’ai vu dans ma chambre, comme je fais d’habitude pour les autres matches. J’aime bien être seul : j’analyse le match, les déplacements des joueurs. Là, je hurlais, j’étais debout, je trépignais… J’ai vu l’équipe de France que j’aime, une équipe humble, respectueuse, qui fait son boulot, avec des éclairs de génie. Le fait d’avoir perdu contre nous a certainement libéré les joueurs d’une pression négative. Ils ont souffert, et ils se sont retrouvés sur l’essentiel. À l’arrivée, il y a ce match extraordinaire contre les All Blacks. Et eux, les All Blacks, ils étaient comme les Français face à nous : ils pensaient au titre, ils se projetaient déjà en finale, on les voyait partout à la télé… Après ce match, j’ai envoyé des textos de félicitations à David (Skrela), à Domi (Dominici), à Lionel (Beauxis)… » La toile d’araignée des Pumas Si l’on évoque fréquemment le rôle déterminant des avants argentins, la défense constitue également l’un des points forts des Pumas. VOILÀ UN DOMAINE dans lequel les Pumas, une nouvelle fois, tordent le cou aux vieux préjugés. Des quatre équipes restantes, l’Argentine est, en effet, la plus légère, la moins fournie en muscles, et pourtant elle demeure la plus hermétique. En cinq matches, elle n’a encaissé que 46 points (dont trois essais), 9 de moins que la France. Le fruit d’un très long travail, comme l’explique Lucas Ostiglia : « Depuis que Loffreda est arrivé, en 2000, on a beaucoup, beaucoup travaillé le jeu sans ballon, la défense. C’ est notre grande force aujourd’hui. » Décryptage d’une défense étouffante. LA « GARRA » ARGENTINE Garra : hargne. C’est l’une des marques de fabrique du sport argentin. Au pays, les supporters de boxe, de football, de tennis ou de rugby applaudissent avant tout quand les joueurs mouillent le maillot. Et encore plus lorsqu’il est bleu et blanc. Cela s’explique par l’essence même des habitants qui peuplent ce gigantesque pays (la province de Buenos Aires à elle seule est aussi grande que la France). La grande majorité a quitté le Vieux Continent au XIXe siècle, traversé l’océan Atlantique, à la recherche d’une vie meilleure. Aujourd’hui, le désir d’exister sur le plan international est plus fort que tout. Que ce soit dans la vie ou sur une pelouse. « Quand on enfile le maillot des Pumas, on est comme possédé, affirme Nani Corleto. On change, on est prêt à tout. » Bref, les Pumas ont le sens du sacrifice. Mais pas seulement, comme l’assure Les Cusworth, le plus argentin des Anglais, l’un des assistants de Marcelo Loffreda : « Les Pumas ont un état d’esprit assez unique. Cœur, passion, sacrifice ne sont pas de vains mots pour eux. Mais, aujourd’hui, il n’y a plus trop de différences physiques ou de tailles entre les équipes ; c’est donc souvent la tête qui fait la différence. Mais attention, il ne faut pas limiter cette équipe à ça car l’analyse vidéo est fondamentale. » ANALYSE VIDÉO Les Argentins sont minutieux. À l’approche des matches, ils décortiquent avec soin le jeu de leurs adversaires. Les Cusworth, qui a intégré cette technique chez les Pumas il y a un peu plus de trois ans, en est le spécialiste : « On se sert beaucoup de la caméra qui survole le terrain. Elle permet de voir les courses et de diviser la pelouse en couloirs. On s’appuie beaucoup sur l’analyse vidéo pour que les joueurs n’aient pas de surprises une fois sur le terrain. Sans cette technique, il est impossible d’avoir un système efficace. » Depuis le début de ce Mondial, la griffe des Pumas, c’est de mettre une énorme pression sur les adversaires. La défense monte, parfois à la limite du hors-jeu, pour éviter aux autres de mettre en place leur jeu. Le flanker Juan Fernandez Lobbe est la clé de voûte de ce système. C’est lui la locomotive de l’équipe qui, en chassant l’ouvreur ou le premier troisquarts qui touche le ballon, entraîne tous ses partenaires dans son sillage. « On est précis dans les placements, chacun maintient bien sa position, ajoute Les Cusworth. Lors des gros matches, une équipe va d’abord utiliser ses combinaisons favorites, histoire de se rassurer. C’est bien souvent là où on réussit à la contrer. » LE PLAQUAGE « Tous les systèmes défensifs se ressemblent aujourd’hui, remarque Omar Hasan. Mais les Pumas ont faim de plaquages. On prend vraiment du plaisir dans ce secteur. » La technique du plaquage évolue selon les matches. Contre l’Écosse, équipe bien plus physique sur le papier (1 563 kilos contre 1 492 pour PAGE 30 Défense : avantage Argentine ENTINE AFRIQUE DU SUD Points encaissés 46 pts 67 pts (essais 8) (essais 3) les Pumas), ils se sont concentrés sur le plaquage bas. Pour faire tomber l’adversaire plutôt que de le freiner et pour concentrer leurs efforts sur la récupération du ballon au sol avec une consommation importante de plaqueurs autour des points de rencontre, afin d’étouffer l’adversaire et de l’empêcher de continuer à progresser dans l’axe. « L’Argentine a une vraie tradition du plaquage, c’est comme une vocation pour chacun d’entre nous », affirme Lucas Borges. Depuis le début de ce Mondial, les Pumas ont plaqué 436 fois pour 87,2 % de réussite. À cela, ils ont ajouté, derrière, une défense agressive, modulant intelligemment la hauteur de ses montées, et une très bonne adaptation opérationnelle pour tisser une défense collective en toile d’araignée, qui laisse toujours un chien de garde sur les zones a priori plus fragiles. ALEXANDRE JUILLARD 87,2 % 1 492 kg Plaquages (pourcentage de réussite) Poids* 85,2 % 1 577 kg * Le quinze de départ des Pumas a toujours été le plus léger lors de ses matches contre la France (1 515 kg), l’Irlande (1 514 kg) ou l’Écosse (1 563 kg). JOURNÉE PAISIBLE POUR LES PUMAS. – Hier, dans la matinée, les Argentins ont commencé leur journée par un entraînement collectif sur la pelouse du parc des sports de Montmorency. Pendant une heure et demie, ils ont répété les bases de la stratégie mise en place par le staff pour affronter l’Afrique du Sud. « Les joueurs connaissent l’idée directrice de notre stratégie, mais bien souvent ils l’adaptent un peu plus à l’adversaire au fil des minutes pendant le match », avouait vendredi Marcelo Loffreda. Hier à midi, les joueurs étaient libres de déjeuner où ils voulaient et avec qui ils voulaient. Un peu plus tard dans la journée, les avants ont répété leurs combinaisons en touche devant leur hôtel, pendant que les trois-quarts revoyaient leurs mouvements offensifs. Dans la soirée, ils ont regardé, tous ensemble, FranceAngleterre sur un écran géant, dans leur hôtel d’Enghien-les-Bains. – A. Ju. DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge (22 septembre : victoire 63-3) (30 septembre : victoire 30-15) Bleu Rouge ACTE 4 : L’IRLANDE d’équipe : “ Ne pas oublier d’où nous venons, ne pas se prendre pour meilleurs que nous sommes et jouer pour l’amour du maillot. ” Ce sont des concepts basiques, mais, pour nous, ils représentent le rugby. La Géorgie, franchement, on ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi dur. Pendant la première mitemps, on en a bavé. Et puis, les choses sont allées en s’améliorant. On ne s’est jamais focalisés sur le point de bonus. Franchement, on s’en foutait. Il fallait d’abord gagner. Coup de chance, le point de bonus est arrivé à la toute fin du match, mais ce n’était pas notre objectif. » Jaune Bleu Jaune ACTE 3 : LA NAMIBIE l’esprit rugby. J’étais très ému. Après, vous imaginez bien qu’il a fallu freiner l’euphorie. Cette victoire contre la France ne devait rien changer. Nous n’allions pas signer plus d’autographes, faire des relations publiques, alors que nous n’en faisons aucune d’habitude, tourner des spots publicitaires à la télé alors que nous n’avions pas de contrats avant… Nous nous sommes entraînés le dimanche matin, tranquilles. Un match comme celui-là, trois jours après le choc contre la France, c’est lourd à gérer. Repartir au combat, chez nous, ça passe d’abord par la parole. Il y a trois choses qu’on se répète à chaque réunion Noir Noir « NOUS AVONS REÇU des messages d’Argentine, des coups de fils, des mails, des courriers, des fax, des cartes postales… Un pêcheur en haute mer, qui avait écouté le match à la radio sur son bateau au milieu d’une tempête, m’a adressé une lettre… Mais ce qui m’a le plus touché, c’est le samedi, quand je suis revenu à la maison. Le midi, nous sommes allés déjeuner en famille en bas de chez nous dans un restaurant italien, le Firenze, où j’ai mes habitudes. Quand nous sommes entrés, les clients du resto se sont levés pour m’applaudir. Le patron, Français, est venu me faire la bise… Pour moi, ça, c’est 31 Bleu Rouge Noir Jaune 2007 RUGBY « ON LAISSE PARLER L’INSTINCT » Demi-finales COUPE DU MONDE AUJOURD’HUI AFRIQUE DU SUD - ARGENTINE (21 heures) BRYAN HABANA, l’ailier vedette des Springboks, n’a qu’un objectif : marquer. Pour cela, il compte sur son flair. ENTRETIEN Date : 25 septembre 2007, 18 heures (plus quelques rencontres furtives au fil des matches). Lieu : café Au Réveil Samaritain, 3, boulevard Saint-Jacques à Paris, à côté de l’hôtel des Sud-Africains pendant la phase de poules. Durée : 35 minutes. Consommations : café et cappuccino. – Je lui dois beaucoup, et surtout le fait d’être encore en Afrique du Sud. À l’époque, je me souviens que je me posais beaucoup de questions. J’avais reçu une proposition de l’équipe australienne des Brumbies qui me turlupinait : j’y vais, j’y vais pas… Je jouais centre à l’époque et je me disais qu’il y avait tellement de bons centres en Afrique du Sud que mon horizon international me semblait bouché même si j’avais fait une bonne Currie Cup et terminé meilleur marqueur d’essais lors de la Coupe du monde des moins de 21 ans. Et j’avais fait mes calculs : si je partais en Australie, je pouvais être éligible pour les Wallabies en 2007. Heureusement, un coup de fil a tout changé. – Un coup de fil ? – Celui-là, je m’en souviens bien. Je revenais d’un entraînement à Johannesburg avec les Lions, et Bernie (son père) me lance : “Tu ne vas pas le croire, mais je crois bien que tu vas devenir un Bok.” Je me suis moqué de lui. À d’autres… Mais une heure plus tard, le téléphone a sonné. C’était Jake White. D’un seul coup, je me suis retrouvé en équipe nationale avec Os (Du Randt) et Montgomery. J’avais du mal à le croire. Au départ, j’ai seulement fait partie de l’environnement de l’équipe qui a gagné le Tri Nations. Et quand je suis rentré au pays après le match contre l’Angleterre, Heineke Meyer, l’entraîneur des Blue Bulls, pour qui je venais de “Parce qu’il inspirait ses coéquipiers”, m’a-t-il dit un jour. Ça me plaît bien d’avoir le prénom d’une star, c’est assez excitant. Et mon second prénom, c’est Gary, comme Gary Bailey, un autre joueur de MU. Et, selon Bernie, “c’est parce qu’il '' La marque d’un grand joueur, c’est sa capacité à apprendre et à s’améliorer. Et je ne veux pas être reconnu seulement en étant celui qui marque des essais en interceptant le ballon… avait toujours le sourire sur son visage”. – Vous êtes très humble et très disponible pour tout le monde. C’est votre éducation qui veut ça ? – C’est ma nature d’être cool et relax. Mes parents m’ont toujours demandé d’être respectueux vis-àvis des aînés. La base de leur éducation, ç’a été de dire que la couleur de peau n’a aucune espèce d’importance, et cela est gravé dans mon cœur. Je n’ai jamais eu conscience des différences. – Vous qui êtes rugbyman métis, vous ne ressentez pas d’enjeu racial autour de votre cas ? – Non. J’ai eu la chance de vivre une enfance heureuse dans un quartier favorisé. Mes idoles ont été Chester Williams pour ce qu’il a réussi à faire en 1995 et Joost Van der Westhuizen, parce que j’ai commencé comme demi de mêlée. Que l’on soit bleu, vert ou jaune, on est tous d’Afrique du Sud, et je suis fier d’appartenir à ce pays-là. – Il y a quand même beaucoup de discussions en Afrique du Sud sur l’africanisation des Springboks et l’ouverture de l’équipe à de plus en plus de joueurs de couleur… – Les joueurs sont tenus à l’écart de ces débats. En tant qu’équipe, ça ne nous affecte pas, on lit ça dans les journaux. Ce qui se passe dans les coulisses, on ne peut pas y faire grand-chose. Nous, on contrôle ce qu’on peut sur le terrain. – Jusqu’à maintenant, ça se passe plutôt bien… – On a beaucoup de confiance parce que Jake (White) a bâti un groupe depuis quatre ans. Il a établi un code springbok qui, s’il n’est pas figé dans la pierre, fixe des règles précises. On sait comment se comporter en étant un Springbok. Ce qui n’était plus le cas en 2003, après la très mauvaise Coupe du monde (élimination en quarts de finale par les All Blacks). Plus personne ne savait ! Jake a su recréer un environnement favorable au s e i n '' Le roi du slalom INSTALLEZ-VOUS sur internet. Tapez le lien YouTube. Cherchez la catégorie « Essai ». Et régalez-vous des essais plus sidérants les uns que les autres de Bryan Habana. Roi du slalom, expert en contre-pied, modèle en repiquage, l’ailier sud-africain, le plus rapide de sa corporation, dispose de la compilation la plus ébouriffante au monde. À lui tout seul, il a changé la face de nombreux matches par ses capacités à faire la décision. Éclatant subitement au grand jour en 2004, il a été d’abord protégé par Jake White qui refusait pour lui les sollicitations médiatiques de peur qu’il ne se brûle les ailes. Il n’y avait pourtant aucun risque. Poli, discipliné, très politiquement correct, Bryan Habana ne tombera jamais dans les excès. Après son entrée fracassante dans le concert des nations, il a connu une année 2006 très quelconque qui s’est prolongée en ce début de saison 2007. Même chez les Blue Bulls de Pretoria, on commençait à grincer des dents face à ces placements imprécis durant le Super 14. Mais toujours à l’écoute des conseils et réaliste face à ses manquements, le trapu numéro 11 s’est repris en toute beauté. « La renaissance », ont alors titré les journaux sudaf, qui s’inquiétaient de la panne du funambule de Pretoria. Deux essais dé c is ifs fac e aux Waratahs à Sydney, puis un autre doublé pour assurer la qualification en finale lors du mémorable carton face au Reds (92-3) l’ont remis en selle. À Durban pour la finale, il signait un nouvel exercice d’équilibriste de très haut vol à la toute dernière seconde qui paraphait son retour. Malgré quelques pépins à l’épaule et au genou (huit semaines d’indisponibilité après une petite intervention chirurgicale), Habana arrivait lancé pour cette Coupe du monde. Quatre essais lors d’une entrée fracassante face aux Samoans l’installaient parmi les stars de la compétition. Mais, pour l’instant, il n’a ajouté que deux unités de plus face aux ÉtatsUnis. Avec 28 essais en 33 sélections (84,8 % pour le ratio), il pointe à dix essais du record sud-africain détenu par Joost Van der Westhuizen. – F. Ra duquel l’équipe est plus forte que n’importe quelle individualité. Il a établi avec John (Smit, le capitaine) des relations du même type que celles que Kitch Christie avait avec François Pienaar en 1995. John est un leader extraordinaire. Il fait le '' métier le plus difficile en Afrique du Sud, après celui de sélectionneur ! Mais il le fait remarquablement. On a tous beaucoup de respect pour lui dans sa manière de se comporter. Grâce à tout ça, on a toujours su qu’on pouvait faire de grandes performances. Et, depuis trois ou quatre mois, on ressent ça de manière encore plus forte. – Et votre rôle là-dedans ? – Contribuer à la réussite de l’équipe, même si c’est sur un coup de pied défensif. La marque d’un grand joueur, c’est sa capacité à apprendre et à s’améliorer. Et je ne veux pas être reconnu seulement en étant celui qui marque des essais en interceptant le ballon… – Après la Coupe du monde, vous allez aussi céder aux sirènes de l’exode ? – Non. J’ai encore beaucoup de choses à faire en Afrique du Sud. Il y a le tour des British Lions en 2009 chez nous, que je ne veux rater sous aucun prétexte. Peu de joueurs ont l’occasion de vivre ça. La dernière fois que les Lions sont venus en Afrique du Sud, c’était en 1996 ou en 1997… Gagner la série, c’est ce qu’il y a de mieux après le titre de champion du monde. – On termine en vous chambrant. L’ailier américain Ngwenya vous a bien enrhumé sur son essai en match de poule, non ? – (Il rigole.) Ça, on peut dire que le gars est arrivé vite ! Maintenant, chaque fois que je quitte l’hôtel, on me demande si je vais m’entraîner à la course… Mais il faut lui rendre hommage. Je l’ai sous-estimé et il m’a battu de manière claire et nette. Mais j’ai au moins appris quelque chose. Ce genre d’incident ne se reproduira plus ! » FRANCK RAMELLA Bryan HABANA (Afrique du Sud) 24 ans, né le 12 juin 1983, à Johannesburg. 1,79 m ; 87 kg. Trois-quarts aile. 33 sélections, 140 points (28 E). Première sélection : Angleterre Af rique du Sud (32-16) , le 20 novembre 2004, à Twickenham. Dernière sélection : Afrique du Sud - Fidji (37-20), le 7 octobre, à Marseille. Clubs : Lions (2002-2005), Blue Bulls (depuis 2005). Palmarès. – Vainqueur du Super 14 (2007). Participation à la Coupe du monde : 1 (2007, 5 matches). (Photos Bernard Papon et Gallo images/Presse Sports) DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 PAGE 31 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Rouge J’ai eu la chance de vivre une enfance heureuse dans un quartier favorisé. (… ) Que l’on soit bleu, vert ou jaune, on est tous d’Afrique du Sud, et je suis fier d’appartenir à ce pays- là J’avais douze ans et mon père m’a emmené au Cap voir le match d’ouverture Afrique du Sud - Australie. C’est la première fois qu’il m’emmenait ailleurs qu’à l’école ! Et je me souviens de tout de ce voyage. De la route de l’aéroport du Cap au centre-ville, où on avait pris deux auto-stoppeurs, du Free Market (le marché aux puces sur le port du Cap), et de cette ambiance au stade Newlands. On a revu d’autres matches, je me peignais chaque fois le visage, l’ambiance dans les rues était phénoménale. Je suis devenu mad, mad, mad (dingue, dingue, dingue) de ce sport. C’est là que tout a commencé – Et Bernie, votre père, ne vous a plus jamais lâché… – Bernie a toujours été derrière moi. Mais la meilleure chose qu’il m’ait dit, c’est : “Tu dois d’abord faire tes études et bien te comporter à l’université pour ne pas devenir une personne stupide.” Il était toujours là quand je faisais de l’athlétisme ou du cricket. Et, depuis que je fais du rugby, il est de toutes les tournées, que ce soit en Écosse, en NouvelleZélande, aux États-Unis ! Il gère certains pans de ma carrière en me soulageant. Je trouve ça bien. Tout le monde n’a pas cet appui-là. – C’est lui qui vous a prénommé Bryan… – Il aurait pu me simplifier la vie en mettant un “i” comme tout le m onde… M a is, comme c’est un fan de Manchester United, il a voulu rendre hommage à B r y a n Robson. Bleu Bleu Jaune '' signer comme centre, m’a aussitôt replacé à l’aile. – Et, apparemment, ça vous a plu… – En ce moment, je me vois vraiment comme un ailier ! J’aime ça. Il y a beaucoup de bons ailiers dont on parle dans toutes les équipes et on se tire une bonne bourre. Ce n’est plus comme avant, où les ailiers restaient dans leur coin et prenaient froid en attendant des ballons qui ne venaient jamais. Maintenant, l’ailier peut se situer n’importe où sur le terrain et être impliqué sur plein de mouvements. C’est ma meilleure position. Mais peut-être que, quand je serai plus vieux et plus lent, je reviendrais comme centre. – Quand vous étiez plus jeune, vous ne connaissiez pas trop le rugby… – C’est vrai, j’étais dans une école anglophone de Johannesburg et plus branché foot ou cricket. Mais c’est la Coupe du monde de 1995 qui a tout changé. Jaune Noir qué contre les Samoans deux essais sortis de nulle part… – On ne peut pas décrire ce qui se passe à ce moment-là. L’Homme làhaut (Dieu) nous a donné du talent. On le travaille pour être plus fort et plus rapide. Et après, tout dépend comment on sent le match. On laisse parler l’instinct. – Et il y a aussi l’essai de la dernière seconde avec les Bulls en finale du Super 14 contre les Sharks en mai dernier… – Les Sharks étaient peut-être inquiets de me voir partir sur l’aile. Alors, ils ont bougé pour couvrir ce coin-là. Moi, j’ai repiqué et, quand l’espace s’est ouvert, je n’en ai pas cru mes yeux. J’ai filé dans le trou, et voilà ! Je ne le crois toujours pas, d’ailleurs. Si on me demandait de raconter cette histoire, j’en serais incapable. Quand le ballon m’arrive dans les mains, je veux toujours aller au plus près de la ligne. Mais je ne pense pas forcément que je vais aller derrière. Alors, le faire à la dernière seconde d’un match qui inscrit pour la première fois une équipe sud-africaine au palmarès du Super 14… – Parmi tous ces essais étourdissants, lequel préférezvous ? – En termes de capacité, c’est celui contre les Blues en 2005, quand j’ai récupéré le ballon dès le coup d’envoi dans mes 22 mètres pour marquer l’essai après une course incroyable devant mes fans du Loftus Versfeld à Pretoria. Dingue ! – On imagine que vous avez sacrément travaillé votre pointe de vitesse… – Non. C’est sûr, j’ai toujours gagné mes courses à l’école, mais sans plus. Je n’ai jamais eu le niveau d’un sprinteur pour être sélectionné au niveau provincial en athlétisme. C’est quand j’ai commencé à jouer au rugby que j’ai développé quelques techniques de vitesse. J’ai pris du muscle et, forcément, ça fait aller plus vite. Croyez-moi, le stage d’avant saison à George avec les Blue Bulls n’était pas le plus facile de ma vie ! Et on a remis ça avec les Boks en juin au Cap… – C’est drôle, on ne vous imagine pas jouer autre part qu’à l’aile… – (Il coupe.) Et pourtant, j’ai fait mon premier match en tant que centre le 20 novembre 2004. Pour ma première sélection pour l’Afrique du Sud. J’étais remplaçant. Et, sur mon premier ballon, je marque un essai contre les Anglais, les champions du monde en titre. Comment mieux démarrer ? – On peut dire que, pour une intuition, Jake White ne s’est pas beaucoup trompé sur ce coup-là… Noir « QUAND ON PARLE aux enfants français du rugby sud-africain, ils ont tous les mots d e “S pe edy Habana” dans la bouche. Vous avez marqué les esprits… – Hey, c’est vraiment spécial ! Je ne m’attendais pas à ce genre de réception. Mais c’est marrant, je me sens bien ici. J’ai toujours aimé la France, je voulais vraiment revenir après ma première visite. “Paris, la ville de l’amour”, c’est un slogan qui me plaît bien. J’aime votre langue et je veux vraiment l’apprendre pour parler plus longtemps avec les fans. Pour l’instant, je comprends seulement “l’équipe de rugby Afrique du Sud” (en français)… – On sait que vous n’aimez pas ça, mais on est bien obligé de revenir sur tous vos essais insensés. Il y a d’abord les deux contre les Samoa où vous éliminez tous les Samoans à vous tout seul, presque comme dans une BD… – Non, ce sont les quatre essais que j’inscris ce jour-là qui sont spéciaux. Chaque fois que l’on marque un essai pour les Springboks, c’est spécial. – Mais quand même… – Mais non ! Mon rôle dans l’équipe, c’est de franchir la ligne blanche. Je répète ça sans cesse. Je dois marquer des essais, je suis là pour ça, et j’essaie de le faire le plus souvent possible. Et je n’aime pas quand on ramène tout à moi. Parce qu’un essai est souvent le résultat d’une action collective. Parce qu’il faut toujours savoir s’effacer devant l’intérêt collectif. Et parce que je ne suis pas le seul à pouvoir le faire : regardez la Coupe du monde qu’est en train de faire JP (Pietersen, l’autre ailier). Et Fourie (Du Preez), il a beaucoup d’instinct aussi, et la liberté de l’exercer. Et c’est bien que nos adversaires me surveillent parfois de très près. Ça laisse la place aux autres… – Avec cette humilité, vous n’avez donc pas forcément aimé d’être placé sur la liste des cinq nominés pour l’élection du meilleur joueur mondial ? – Je n’y pense pas. On a un match important contre l’Argentine. Je ne cours pas après les distinctions. Un tournoi ne se résume pas à un individu. Je ne cours pas plus après le record d’essais en une Coupe du monde (8, par Lomu en 1999). On a vu avec JP contre les Fidji qu’un plaquage pouvait être aussi décisif qu’un essai. – N’empêche, vous avez mar- 32 Bleu Rouge Noir Jaune Noir Jaune Rouge Rouge Bleu Rouge Bleu Jaune Bleu Jaune DIMANCHE 14 OCTOBRE 2007 Noir Noir PAGE 32