Bientôt le cannabis aussi légalisé en Valais?
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Bientôt le cannabis aussi légalisé en Valais?
LE NOUVELLISTE JEUDI 17 OCTOBRE 2013 4 FORUM L’INVITÉ DANIEL SCHWEIZER RÉALISATEUR jpr - bm Bientôt le cannabis aussi légalisé en Valais? Du nord au sud, un vent nouveau souffle sur le continent américain au sujet du cannabis. Depuis quelque temps, le débat avance sur tout ce continent, mais cette fois ce n’est pas seulement la question de la consommation, mais aussi de la légalisation de la production et de sa distribution. Savez-vous que le cannabis sera bientôt en vente libre dans plusieurs Etats des Etats-Unis? La fin de la prohibition a déjà été approuvée dans les Etats du Colorado et de Washington. Bientôt ce sera le tour de l’Uruguay, puis peut-être même du Brésil. Dès le 1er janvier 2014, les cultivateurs et les distributeurs de chanvre du Colorado attendent l’ouverture des premiers points de vente de marijuana à usage récréatif. Denver va devenir la capitale du cannabis aux Etats-Unis. Amsterdam a été la ville pionnière du monde... Et si, à leur tour, Saxon, Martigny et Sion avaient une place à trouver dans cette nouvelle orientation du chanvre mondialisé? En 2014, un nouveau débat est lancé au nom de la santé publique et pour lutter contre le trafic et la violence. Une nouvelle approche pour lutter contre la prohibition qui a favorisé un business extrêmement lucratif et attiré la criminalité. Bernard Rappaz était-il un visionnaire et un Et si Bernard Rappaz avait été un prophète? Il a commenopportuniste qui a payé, en Suisse, le prix fort? Etait-il en cé à cultiver du chanvre depuis 1971, à titre privé, puis, deavance sur son époque en brisant des tabous et des interdits? puis 1993, à titre commercial. Condamné en appel en Avait-il osé trop tôt rêver d’un chanvre naturel dans les Al- 2008 par le Tribunal cantonal valaisan à cinq ans et huit pes? mois de réclusion pour «violation grave de la loi fédérale sur les Dans plusieurs pays du monde, la roue tourne et les men- stupéfiants et pour gestion déloyale aggravée». Selon lui, la dantalités changent. Le marché du chanvre et du cannabis est gerosité du cannabis se situe «entre le thé et le café», alors devenu un marché juteux qui suscite de nombreux espoirs que celle du tabac «entre la cocaïne et l’héroïne». Et le vin sur cette échelle? Si le commerciaux. Il y a là un fort potentiel financier qui attise Il y a là un fort potentiel financier cannabis n’était en fin de compte pas plus dangereux que le fenbien des convoitises. Décidément, les Etats-Unis souvent qui attise bien des convoitises (...) dant? En réalité la mauvaise réputation lancent les modes et le reste Et si Bernard Rappaz avait été du cannabis est liée à l’époque de la du monde suit. Bientôt al- un prophète? prohibition, en un temps où les lons-nous voir en Valais de grands groupes de presse améril’herbe à la cave comme de la cains des années trente craiconfiture ou du vin? Après la bière, le chocolat et les gâteaux au chanvre, est-ce le temps gnaient la concurrence des chanvriers pour la production de la commercialisation mondiale du cannabis récréatif? du papier. Il fallait alors à tout prix éliminer et enrayer la proDemain allons-nous voir fleurir un label chanvre suisse bio duction du chanvre, la diaboliser et ce fut le cas avec la Marihuana Tax Act de 1937. «Made in Wallis» de réputation internationale? LE PATRON S’APPELLE BRUNO? LE COIN DE LA MÉDIATHÈQUE En ce lendemain de Journée mondiale de l’alimentation, souvenir d’un panneau publicitaire plein d’humour et d’autodérision, immortalisé par Philippe Schmid, en octobre 1960, à Montana. © Philippe Schmid, Médiathèque Valais - Martigny L’agonie silencieuse du vigneron valaisan L’article d’actualité publié sous l’excellente plume de France Massy («Le Nouvelliste» du 9 octobre) appelle cependant quelques commentaires. Elle cite les propos de plusieurs interlocuteurs. M. Claude Crittin, président de la Société des encaveurs valaisans affirme que les «volumes de 2009 et de 2011 ont généré 30 millions de revenus en plus pour les vignerons». Cette affirmation n’est pas exacte. En effet, en 2009 et 2011 les vignerons valaisans étaient déjà soumis à des quotas de production restrictifs. Ils ont donc reçu une rémunération absolument conforme aux quantités autorisées et nullement «supplémentaire». L’exemple cité par M. Roland Vergères, directeur de Provins, d’une parcelle d’arvine à rendement limité qui aurait atteint 9 fr. 41 le m2 constitue une exception de quelques centaines de m2, mais n’est en aucun cas représentative du rendement de la majorité des cépages. Certains vignerons, treize mois après la livraison du raisin, ont reçu 1 fr. 80 le kilo de chasselas et attendent un hypothétique versement supplémentaire. La production a déjà consenti des efforts considérables et elle continue à le faire: en termes de maîtrise de récolte, de conditions culturales exigeantes, de réencépagement, même si celui-ci exige un investissement supérieur à 10 francs le m2. Faut-il rappeler que les conseils en matière de réencépagement varient presque aussi rapidement que la mode vestimentaire, alors qu’une vigne met trois ans à produire! Changer de cépage implique des frais importants et un travail accru et ceci sans garantie de rémunération correcte à moyen terme. La nature est capricieuse et cette année le rendement d’une vigne d’excellent pinot noir pourrait être inférieur à 1 fr. 50 le m2. Pas de quoi couvrir les frais de production! 2012 a déjà connu une faible récolte et 2013 sera encore plus fai- COURRIER DES LECTEURS ble. Seule consolation, la qualité est remarquable. Les œnologues élèvent de grands crus reconnus sur le plan international dont nous pouvons être fiers. Le problème, c’est la matière première: leraisinquin’estpasrémunéréàsa justevaleur,saufparcertainsencaveurs dont la notoriété est reconnue et que les viticulteurs peuvent féliciter et remercier pour leur engagement. Le vigneron valaisan aura bu la coupe jusqu’à la lie. Sa mission d’entretien du paysage tient plus du sacerdoce que d’un revenu. Les anciens qui ont façonné ce paysage remarquable vont disparaître peu à peu, c’est inéluctable. Cependant, l’on doit s’inquiéter pour l’avenir des jeunes qui s’engagent avec enthousiasme dans cette voie et pour la préservation de notre patrimoine qui constitue un remarquable atout touristique. Bonnes vendanges, amis vignerons. Anne-Marie Sauthier Luyet, députée, Savièse Quotidiennement, sur notre site Toutes les infos météo! Retrouvez les prévisions météorologiques sur une semaine, la météo des neiges ou des plages ainsi que l’affichage de nombreuses webcams valaisannes http://meteo.lenouvelliste.ch + INFO Pour nous contacter par courrier: 13, rue de l’Industrie, 1950 Sion Tél.: 027 32975 11 Fax: 027 329 75 78. Par mail: [email protected] Transmettre vos courriers de lecteurs directement par Internet: http://courrier.lenouvelliste.ch