Les achats des Vins en Primeur

Transcription

Les achats des Vins en Primeur
Club « Que savoir ? »
Les achats des Vins en Primeur
Faut-il acheter ses Vins en Primeur ?
Avant de répondre par un oui ou un non catégorique, je préfère expliquer ce
qu’étaient à l’origine ces achats.
Cela s’adressait exclusivement aux professionnels du Vin. Le particulier n’était
pas sollicité par cette pratique.
Jusqu’aux années 1985, les négociants achetaient très souvent, en vrac, leurs
vins aux domaines et faisaient leur mise en bouteilles, sauf pour les Bordeaux
dont la mise au Château est obligatoire.
Il leur fallait être très rapide pour obtenir les meilleures cuvées. Vers les années
1980, les vins du Beaujolais avaient une très belle cote d’amour avec le
consommateur. L’apparition du pot avait stimulé les ventes. Je me souviens
courir les caves fin novembre, alors que certaines cuves n’avaient pas terminé
leurs fermentations, pour acheter du Brouilly en voie de disparition.
Ce n’était pas les primeurs, mais il fallait être les premiers. Il en était de même
en Bourgogne pour certaines appellations.
Nous goûtions les Vins, nous choisissions la qualité désirée et la quantité,
quand elle était disponible. A la commande, nous versions le 1/3 de la facture, le
2e tiers à la livraison, le solde à 30 ou 60 jours. Les livraisons s’effectuaient 3 à
4 mois après la réservation pour les vins à évolution rapide, 12 à 24 mois pour
les vins à élevage plus lent. C’était un arrangement financier dont le commerce
du vin n’aurait pu se passer.
Que se passe-t-il actuellement ?
L’on vous propose une réservation dans une offre spéciale « primeur » telle
que :
« Offre valable jusqu’au 31 juillet 2002, règlement à la commande
sans escompte. »
« Les vins seront à votre disposition à compter de mai 2003 ».
Vous payez 10 à 12 mois, voire jusqu’à 20 mois, cash à la commande, sans
connaître la qualité du produit, hormis quelques articles très discutables de
certains journalistes vantant les mérites du millésime. A ce propos voir le
millésime 2000, qui pour certaines régions n'était pas de très grande cuvée ;
seuls les prix furent à la hauteur du millénium.
Club « Que savoir ? »
Et surtout vous ne connaîtrez pas la santé du marché du vin, quand vous
recevrez votre commande. Si les stocks sont importants et les achats très
incertains, les prix chutent. Le vin est un produit de luxe, très sensible aux
fluctuations économiques. Si le millésime s’avère être moyen, voire quelconque,
les prix vont aussi baisser.
Les achats en primeur fut une manière astucieuse de faire rentrer des finances
dans le monde du vin, qui s’atrophiait par manque de liquidités.
Que l’on réserve des vins de très grande renommée, dont la demande est
supérieure aux possibilités de l’appellation, cela se conçoit. Mais avez-vous eu
des offres en primeur de la Romanée-Conti, Pétrus ou Montrachet ? Que non !
Alors je ne vois aucun intérêt à acheter en Primeur un Pommard, un GevreyChambertin ou un Graves, Vous prenez des risques sans aucun avantage.
Le Cours des Vins est très fluctuant actuellement. L’on constate une baisse
importante sur les Bordeaux et les Bourgogne (jusqu’à – 20%).
Je pense que les grands Noms, que j’ai cité ci-dessus (Pétrus, etc.) plus quelques
autres ne subiront pas de baisse. Ce sont des placements sûrs, spéculatifs, ne
nécessitant pas forcément l’amour du vin.
Les offres de Vins en Primeur sont faites par des négociants ou des domaines
très importants possédant une structure commerciale.
Avez-vous reçu beaucoup d’offres en Primeur, d’artisans vignerons travaillant
bien ? Non, car ils n’ont jamais assez de vin.
Ce sont ces artistes qu’il vous faut rechercher. Cela vous formera, et cela leur
fera plaisir de vous recevoir !!!
Aujourd’hui j’ai écrit cet article pour ceux qui aiment le vin, même sans
étiquette.
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