Conseil de Paris Séance des 13, 14 et 15 juin 2016 Sur proposition
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Conseil de Paris Séance des 13, 14 et 15 juin 2016 Sur proposition
Conseil de Paris Séance des 13, 14 et 15 juin 2016 Sur proposition de Danielle Simonnet, Voeu relatif à la “Fabrique culturelle” fusionnant le Vingtième Théâtre et le centre d’animation des Amandiers et aux futures Fabriques culturelles parisiennes Considérant que la Mairie du 20e et la Mairie de Paris ont décidé de fusionner l’actuel théâtre municipal, le 20e théâtre et le centre d’animation Les Amandiers, et que le projet qui a été retenu est « Carrefour des Mondes » de Laetitia Guédon, Considérant que cette démarche de fusion des deux équipements a rencontré une forte opposition non seulement des associations gérant chacune des deux structures, des salariés des structures, des usagers mais aussi de nombreux citoyen-ne-s et associations partenaires, Considérant que le jury chargé de sélectionner les réponses à l’appel à projet était en très grande majorité composé d’élus et d’agents de l’administration de la ville, Considérant que jusqu’ici le Centre d’animation des Amandiers est un repère social et culturel pour les habitants et la jeunesse du 20ème et qu’il est un lieu de vie et de partage dans le quartier, et que le 20e Théâtre est un lieu artistique reconnu sur l’ensemble de la capitale, Considérant que le centre d’animation Les Amandiers permet une offre incomparable en termes de quantité, de diversité et de qualité des ateliers dans un quartier populaire du 20ème, notamment à travers le professionnalisme des personnels qui les animent, Considérant qu’il permet une mixité sociale fondamentale, et un égal accès à la culture, aux pratiques sportives et à l’éducation pour toutes et tous, Considérant que l’accès aux activités est garanti pour toutes et tous grâce aux droits d’inscription établis en fonction du quotient familial, Considérant que le vingtième Théâtre et le Centre des Amandiers sont deux structures indépendantes ayant chacune trouvé leur place dans le tissu social et culturel du 20ème arrondissement, et travaillant également ensemble dans des projets partagés, Considérant que faire fonctionner un Centre d’animation d’une part et un Théâtre d’autre part, ce sont deux métiers différents, ayant leur spécificité, relevant de l’animation socio-culturelle et des pratiques amateurs pour l’un, et de la création et de la diffusion pour l’autre et que fusionner les deux structures risque de mettre à mal cette double spécificité, au détriment de l’une ou de l’autre, Considérant que l’ambition affichée par la mairie de décloisonner les activités et de renforcer les conditions de véritables échanges et expériences partagées entre artistes et citoyen-ne-s, entre créations et pratiques amateurs pouvait être réalisée par un approfondissement des échanges et des expériences croisées entre deux structures autonomes, le Vingtième Théâtre et le centre d’animation Les Amandiers, Considérant que la ville de Paris prévoit de créer d’autres fabriques culturelles, et qu’il serait bien plus utile à la collectivité qu’elles ne substituent pas à des équipements publics existants et fassent l’objet de jurys pluralistes, Considérant le voeu adopté lors du conseil de Paris de juillet 2015 engageant la ville à organiser une concertation avec l’ensemble des acteurs concernés sur le devenir du Vingtième Théâtre à savoir l’équipe du 20e Théâtre, les élu-e-s, la direction des affaires Culturelles, les compagnies, les spectateurs usagers du lieu, le Centre d’animation des Amandiers, le conseil de quartier, les partenaires institutionnels de l’équipement, Considérant que malgré l’attachement affiché du 20e arrondissement et de la mairie de Paris à la démocratie participative et à toute démarche s’engageant dans l’éducation populaire, la décision a été actée sans prise en compte des contestations très fortes, Considérant qu’en séance de conseil de Paris, le 1er maire adjoint en charge de la culture, Bruno Julliard, a réaffirmé l’engagement dans le cadre de l’appel à projets de la reprise des salariés des deux structures qui le souhaitent, mais que les personnels salariés d’une association partenaire qui y intervient, eux, n’ont pas cette garantie et s’inquiètent pour leur devenir, Considérant qu’ “une démarche d’éducation populaire » et d'appropriation sociale de la culture implique une volonté de co-construire avec les habitant-e-s et l’ensemble des acteurs dès le départ, et non de commencer par leur imposer d’en haut le changement de statut de la future structure, Considérant que si cette co-élaboration dès le départ est un échec complet, il est plus que nécessaire que la structure qui a emporté l’appel à projet témoigne dans les faits d’une pratique impliquant l’ensemble des acteurs du quartier, et que les projets à venir de nouvelles fabriques culturelles procèdent d’une tout autre démarche dans leur genèse, Considérant les inquiétudes sur le devenir de l’ensemble des ateliers et activités qui se déroulent dans le centre d’animation Les Amandiers et sur le maintien de leurs grilles tarifaires, y compris pendant la période des travaux, Considérant les inquiétudes sur le maintien d’une programmation théâtrale de qualité au 20e théâtre, Considérant l’attachement des usagers et des intervenants sur les ateliers individuels d’apprentissage des instruments de musique, Considérant que le droit à un cours individuel de musique ne doit pas être réservé aux structures privées, plus chères et donc moins accessibles à tous, Sur proposition de Danielle Simonnet, le Conseil de Paris émet le vœu : - - que l’ensemble des activités dispensées dans le centre d’animation des Amandiers soit poursuivi, y compris pendant la période des travaux, et dans les mêmes conditions tarifaires, que les cours individuels d’apprentissages d’instruments de musique soient également poursuivis, que des garanties soient données sur la poursuite d’une programmation artistique théâtrale de qualité, que l’ensemble des salariés directs et indirects des deux structures, le 20e théâtre et le Centre d’animation Les Amandiers aient bien la garantie de voir leur contrat de travail reconduit dans la nouvelle structure “ La Fabrique culturelle” s’ils et elles le souhaitent, que les futurs nouveaux projets de fabriques culturelles ne se substituent pas à des équipements culturels existants, qu’ils fassent réellement l’objet de démarche d’éducation populaire dans leur genèse et donne lieu à des jurys pluralistes, intégrant des acteurs de la culture et de l’éducation populaire.