aéronautique : la révolution verte est en marche
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aéronautique : la révolution verte est en marche
No 18 LE MAGAZINE DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES D’ALTRAN www.altran.com altitude AÉRONAUTIQUE : LA RÉVOLUTION VERTE EST EN MARCHE NEWS p. 13 Open Trade, l’assistant personnel des traders / Fondation Altran : Lancement du Prix Altran-Cercle Santé Société HIGH-TECH p. 17 Aéronautique : la révolution verte est en marche PEOPLE p. 28 Expertise : Aux côtés d’Alstom Transport pour l’AGV / Campus : À la découverte de Renault F1 Team / Portrait : Bertrand Piccard, initiateur du projet Solar Impulse ALT18_P1_bag.indd 1 07/10/10 16:23 /ÉDITO/ /SOMMAIRE/ NEWS 04 04 Une bouffée d’air frais > 06 ALTRAN DONNE VIE AUX IDÉES DE SES CONSULTANTS Altran lance un challenge qui s’inscrit dans une démarche d’innovation participative. Le 8 juillet dernier, l’avion Solar Impulse se posait sur la base aérienne de Payerne (Suisse) après avoir passé 26 heures en vol uniquement grâce à l’énergie solaire, et atterrissait avec des batteries plus pleines qu’au décollage. Ce résultat valide le principe mythique de vol « perpétuel » et non polluant qui constitue la base de ce projet unique au monde. C’est également une immense réussite pour les promoteurs du projet et pour nos consultants qui y travaillent depuis six ans. Il incarne la double prouesse humaine et technologique d’un pilote ayant optimisé le vol de nuit et d’une capture immédiate des premiers rayons de soleil à l’aube. > 10 ALTRAN RENFORCE LA VIDÉOSURVEILLANCE DE FORLÌ La ville italienne de Forlì a fait appel à Altran Italie pour coordonner l’extension de son système de caméras. > 13 ALTRAN PR[Í]ME, LAURÉAT DU JANUS DE L’INDUSTRIE 2010 L’Open Trade, assistant personnel pour les traders, a été salué pour son design. HIGH-TECH 17 2, rue Paul Vaillant-Couturier 92532 Levallois-Perret Cedex www.altran.com [email protected] Altitude n°18 Le projet Solar Impulse a franchi une nouvelle étape vers la concrétisation de ce qui semblait un pari fou au départ : réaliser le premier avion solaire capable de voler jour et nuit, jusqu’à faire le tour du monde. Nous sommes fiers d’avoir fait il y a six ans un pari qui se gagne sous nos yeux. Plus largement, Altran est impliqué avec ses clients du secteur aérospatial dans l’émergence d’une aviation verte, qui protège mieux l’environnement tout en améliorant les services rendus aux passagers. Puisse Solar Impulse être la première étape vers de plus grandes innovations. Pascal Brier Directeur général adjoint Directeur de la publication : Pascal Brier Rédacteur en chef : Benoît Repoux Rédaction : Martin Bellet, Charlotte Montané de la Roque, Benoît Repoux Contributeurs : Séréna Bréot, Marcelo Cardoso, Leena Chauhan, Marianne Dard, Lizelotte Edvinsson, Caroline Ernoult, Cécile Fiatte, Sophie Koenig, Christian Le Liepvre, > 17 AÉRONAUTIQUE : LA RÉVOLUTION VERTE EST EN MARCHE Avions plus légers, moteurs moins gourmands en carburant, programmes de recherche innovants : l’aéronautique est entrée dans l’ère de l’écologie. Zoom sur une révolution en marche. PEOPLE 27 Pascal de Lima, Amel Meddah, Sandra Oberhollenzer, Patrick Pordage, Anne-Laure Sanguinetti, Tiziana Sforza, Sebastian Thiel Conception et mise en pages : 01 77 45 86 86 Responsable d’édition : Martin Bellet Direction artistique : Marie-Laure Noel, Franck Widling Maquette : Franck Widling Secrétariat de rédaction : Alexandra Roy Crédit couverture : Solar Impulse Fabrication : Sylvie Esquer Impression : Imprimerie Vincent 02 Altitude n°18 ALT18_P2-3_bag.indd 2-3 Dépôt légal : Septembre 2010 ISSN : 1767-9974 Altitude (Paris 2003) > 28 AMÉLIORER LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT > 30 AEA 2010 : DEUX VAINQUEURS, DOUBLE BONHEUR ! Alstom Transport est un acteur majeur du transport ferroviaire L’Altran Engineering Academy a européen. Les équipes d’Altran Italie veillent à ce que les permis à ses deux lauréats de fournisseurs respectent les délais avec un haut niveau de remporter un stage au sein de qualité. l’écurie Renault F1 Team. D’ALSTOM TRANSPORT Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.com Altitude n°18 03 07/10/10 16:24 NEWS SANTÉ ALTRAN ÉNERGIE VIS BIO LE COURANT PASSE ! Le groupe Transmission, Distribution et Sous-station (TD&S) d’Altran Solutions travaille actuellement sur différents projets pour quelques-uns des principaux fournisseurs d’électricité des États-Unis. Ces projets vont du remplacement de matériel pour des disjoncteurs de 26 kV à 500 kV, et autres matériels importants de poste électrique, à des refontes totales et mises à jour de systèmes de relais de protection, de télésurveillance et d’acquisition de données (SCADA). De plus, le groupe TD&S a conseillé et préparé des schémas préalables dans le cadre de projets de surveillance de réseau basé sur une technologie d’électricité intelligente. Ces projets impliquent la conception de nouveaux systèmes de relais par microprocesseurs avec communication par fibre optique pour permettre au fournisseur © Fraunhofer IFAM POUR CHIRURGIE ÉCOLO Robustes, bioactives et résorbables ; telles sont les caractéristiques des vis chirurgicales qu’une équipe de chercheurs de l’institut Fraunhofer implanté à Brême, en Allemagne, vient de mettre au point. Faites d’acide polylactique et hydroxyapatite, principal constituant de la matière minérale osseuse, elles présentent l’avantage de se résorber en 24 mois tout en stimulant la croissance l’os dans lequel elles sont implantées. Du coup, le patient n’a plus besoin de subir une nouvelle intervention chirurgicale douloureuse pour se faire retirer ou changer ses vis. Enfin, autre atout non négligeable, elles peuvent être moulées par injection, contrairement aux vis en titane, et sont donc parfaitement adaptées à chaque blessure. ALTRAN R&D Altran Solutions, la division Énergie d’Altran en Amérique du Nord, figure pour la deuxième année consécutive dans la liste des 500 premières sociétés de conception établie par le magazine Engineering News Record (ENR). Ce classement, publié tous les ans en avril, recense les 500 plus grandes sociétés américaines de conception dans les domaines de l’ingénierie, de l’architecture et de l’environnement, privées tout autant que publiques, sur la base de leurs bénéfices propres à la conception. Publié pour la première fois en 1874, The Engineering News Record, plus connu sous son acronyme ENR, est un hebdomadaire du groupe The McGraw-Hill Companies, qui diffuse les dernières nouvelles, analyses, données et opinions du secteur de la construction partout dans le monde. 04 Altitude n° 18 reALT18_P4-9_bag.indd 4-5 CAMBRIDGE CONSULTANTS CÉLÈBRE 50 ANS D’INNOVATION Cambridge Consultants, la filiale d’Altran qualifiée par le Financial Times d’« experte en technologies de rupture », fête ses 50 ans en 2010. Créée en 1960 par trois diplômés de l’Université de Cambridge, l’entreprise s’est développée pour devenir une entreprise leader mondial dans le développement de produits technologiques, employant plus de 300 ingénieurs, technologues et scientifiques sur ses deux sites à Cambridge, au Royaume-Uni, et à Boston, aux États-Unis. Le travail de cette entreprise réalisé pour de grandes multinationales aussi bien que pour de jeunes sociétés est présent tout autour de nous, depuis le sachet rond que vous utilisez le matin pour faire votre thé jusqu’au système radio sol-air utilisé pour le contrôle du trafic aérien aux États-Unis, et de la puce Bluetooth contenue dans votre téléphone portable à l’optoélectronique à très bas prix dans l’un des kits de test de base du réseau électrique du nord-est des États-Unis. Dans le cadre de ces deux projets, l’équipe est chargée de la conception de l’ensemble du schéma d’installation électrique et du génie civil, ainsi qu’un ensemble d’études de protection et de contrôle des relais ainsi que toutes les activités supports liées à la construction. MULTIMÉDIA grossesse les plus connus au monde. Son travail est également visible dans la prospérité des 20 entreprises créées par Cambridge Consultants depuis 1975, parmi lesquelles CSR, le plus grand fabricant mondial de puces Bluetooth, ainsi que Xaar, Domino et Inca Digital, trois des entreprises leader dans la technologie de l’impression laser, initialement conçue par Cambridge Consultants. Conjointement, ces quatre entreprises emploient 3 500 personnes et ont généré plus d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2008. LE CORPS, MILIEU TACTILE © Chris Harrison ENR : ALTRAN SOLUTIONS TOUJOURS DANS LA LISTE DES 500 PREMIERS © Clément Perrotte ALTRAN PRESSE d’électricité d’être en mesure de contrôler à distance différents aspects du système de fourniture d’électricité dans toute l’Amérique du Nord. Actuellement, notre groupe de TD&S (ci-dessus) est consulté pour concevoir deux expansions de poste électrique pour un fournisseur majeur afin de renforcer l’infrastructure de Avec l’arrivée de l’iPhone, le tactile s’est démocratisé, rendant l’interaction avec la machine beaucoup plus humaine qu’au travers d’une souris et d’un clavier. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs va plus loin et propose que la paume, le bras ou le doigt deviennent à eux seuls les écrans tactiles du futur. Grâce à un picoprojecteur, c’est-à-dire un vidéoprojecteur miniaturisé pouvant être intégré dans un appareil portable (ordinateur, téléphone), les boutons et le clavier de l’appareil utilisé sont affichés directement sur la peau de l’utilisateur. L’onde acoustique que produit le choc d’un doigt sur le corps est ensuite analysée par un programme qui en déduit la touche activée. Avec ce système développé par les chercheurs de l’université Carnegie-Mellon de Pittsburgh, aux États-Unis, il sera un jour possible de contrôler son baladeur ou téléphone… d’un claquement de doigt. Altitude n° 18 05 07/10/10 16:32 NEWS THERMIQUE MATÉRIAUX QUAND LA CHALEUR FAIT FRISSONNER ZÉRO FISSURES POUR UN EFFET BÉTON Faire du froid grâce au soleil : c’est possible ! L’université polytechnique de Milan a ainsi développé un concept de refroidissement et de réfrigération solaire haute performance. Ce système, baptisé « Medisco », est expérimenté depuis peu sur deux sites, l’un en Tunisie dans un établissement vinicole et l’autre au Maroc dans une crèmerie. L’équipement mis en place n’utilise pas d’électricité pour la réfrigération, mais uniquement de l’énergie calorifique. Des réflecteurs absorbent la lumière du soleil pour transformer l’eau en vapeur. Celle-ci permet alors de faire fonctionner la machine de réfrigération par absorption. Le système utilise un fluide composé d’eau et de glycol qui permet d’éviter la formation de glace. Cette nouvelle technique a un faible impact environnemental et est économiquement viable. Encore au stade expérimental, Medisco pourrait rencontrer un grand succès dans les pays dont l’ensoleillement est important. Le béton est l’un des matériaux de construction les plus utilisés au monde ; le problème de sa durée de vie est bien sûr critique. Dans un but sécuritaire, l’université de Rhode Island a mis au point un béton autoréparant. Très résistant, il permet d’éviter la propagation des fissures. La solution mise au point par l’équipe de chercheurs consiste à injecter des microcapsules de silicate de sodium ALTRAN PARTENARIATS LES LOGICIELS SE CONÇOIVENT EN ÉQUIPE dans le béton. Dès l’apparition d’une fissure, elles vont réagir avec l’hydroxyde de sodium présent dans le matériau. Au bout d’une semaine, le tout forme un gel solidifié guérisseur qui ne nécessite aucune intervention humaine. Une solution qui semble reléguer aux oubliettes les injections d’agents cicatrisants et d’autres projets plus fantaisistes comme l’utilisation de bactéries réparatrices. 06 © FOTOLIA.COM - Olly ALTRAN DONNE VIE AUX IDÉES DE SES CONSULTANTS Altitude n° 18 reALT18_P4-9_bag.indd 6-7 Après Altran Research, h, Altran s’inscrit dans une démarche d’innovation on participative et lance son premier challenge e à l’innovation. Le but ? Collecter et mettre en avant les idées d’innovations de l’ensemble des salariés du groupe. Le thème du challenge porte sur les objets communicants (smartphones, GPS, e-santé, grid…). e-santé smart grid ) Après deux sélections locales, trois idées seront sélectionnées par un jury international. Altran mettra en œuvre les moyens pour prototyper ces projets et les commercialiser. À la clé pour les trois gagnants : le prototype de leur projet, un système de royalties ainsi qu’une semaine de formation au MIT. ALTRAN SATELLITE UN LANGAGE POUR ÉVITER L’ÉCHEC Altran Praxis, la filiale du groupe spécialisée en ingénierie et sécurité des systèmes critiques embarqués, a vu son langage Spark sélectionné pour une nouvelle mission lunaire américaine financée par la Nasa. Spark est un langage de programmation et une chaîne d’outils de haut niveau conçus par Altran Praxis pour servir de support au développement de logiciels dans des opérations vitales comme la sécurité ou d’autres applications où aucune panne n’est tolérée. Spark servira à développer le logiciel utilisé pour un projet de CubeSat en cours de développement issu du consortium regroupant le Vermont Technical College, l’université de Norwich, St. Michael’s College et l’université du Vermont. Un CubeSat est un satellite miniaturisé adopté par les universités et les instituts de recherche du monde entier pour des projets couvrant des domaines aussi divers que la détection des tremblements de terre ou l’observation de la nature. Le lancement de ce CubeSat est prévu pour 2015. Il serait le premier CubeSat capable d’être lancé d’une orbite géostationnaire pour alunir. © Getty Images/Comstock Images ALTRAN INNOVATION Pour répondre aux enjeux toujours plus importants des projets de ses clients, le groupe Altran a mis en place de nombreuses mesures, dont le développement de partenariats stratégiques ou la participation à des consortiums internationaux. Spark Pro 9 et Autosar en sont deux exemples récents. Spark Pro 9, projet conjoint de AdaCore et Altran Praxis, représente une avancée majeure pour les développeurs chargés de développer des systèmes hautement sécurisés et assurés pour le secteur de l’électronique aéronautique. Cet environnement de développement de pointe en open source propose maintenant des fonctionnalités de sécurité accrue, parmi lesquelles la possibilité de vérifier et de garantir une architecture MILS (Multiple Independent Levels of Security) au sein de la même application. Autosar (AUTomotive Open System ARchitecture) est une association internationale dont le but est de mettre en place une norme indépendante et libre d’accès pour l’architecture des logiciels destinés au secteur de l’électronique aéronautique. Altran, prêt à relever l’ensemble des défis que ce changement pourrait entraîner, assiste les équipementiers et les fournisseurs dans leur migration vers le développement de logiciels conformes Autosar. De la migration des process à la mise en œuvre de logiciels conformes Autosar, Altran propose des services de consulting dédiés, de formation et une introduction à de nombreux outils Autosar. Altitude n° 18 07 07/10/10 16:32 NEWS INFORMATIQUE ZOOMER : UN ÉCRAN TORDANT ! L’INVENTION DU LASER Souple et intelligent, voici le nouvel écran présenté par Toshiba lors du salon SID. Encore à l’état expérimental, il permet d’agrandir et de déplacer une image par torsion. C’est très simple, en bombant l’afficheur vers le haut, l’image se trouve agrandie. Pour déclencher le zoom arrière, il suffit de le tordre dans l’autre sens. Le prototype présenté est rétroéclairé grâce à une couche de LED de seulement quatre dixièmes de millimètres. Les circuits de l’afficheur lui-même sont gravés sur une feuille transparente de 0,1 millimètre d’épaisseur pour une diagonale de 21 cm. Depuis les années 2000, la compétition dans ce secteur ne fait que s’accélérer. En effet, des écrans de la taille d’un timbre-poste, au tout premier écran souple pouvant s’enrouler autour d’un tube de deux centimètres montrent que les chercheurs ne manquent pas d’idées. Le public restera cependant le seul juge de la qualité de ces dernières innovations. Le 16 mai 1960, un flash de lumière rouge envahit le laboratoire de Theodore Maiman : le laser est né. Il aura donc fallu 33 ans pour que les théories énoncées par Albert Einstein se concrétisent. Fonctionnant avec une lampe flash et un cristal de rubis, ce premier dispositif trouve rapidement des applications dans le domaine industriel. Cinquante ans plus tard, le laser a investi notre environnement quotidien, du CD à la chirurgie en passant par le guidage d’armes ou encore l’animation d’une conférence. Pour célébrer son cinquantenaire, des manifestations ont lieu tout au long de cette année. Ces divers événements montreront les progrès de cette technologie et ses nombreuses applications. Pour en savoir plus : 50ansdulaser.com © i o St ck ph ot o ÉNERGIE NANOTUBES : UNE DÉCOUVERTE ÉLECTRIQUE Les nanotubes de carbone, connus pour être d’excellents conducteurs, peuvent désormais créer un courant électrique. Cette nouvelle manière de générer de l’électricité a été démontrée pour la première fois par une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Après avoir recouvert les nanotubes d’une couche de combustible (du cyclotriméthylène-trinitramine), les chercheurs ont « allumé » leur extrémité avec un rayon laser, créant une vague thermoélectrique qui se propage à l’intérieur de celui-ci. L’onde de combustion ainsi générée s’accompagne d’un courant électrique. Ce nanotube fournit ainsi cent fois plus d’énergie qu’une batterie classique Li-ion. Encore à l’état expérimental, ce procédé pourrait un jour remplacer les batteries dans les composants électroniques miniatures. De tels systèmes pourraient alors rester chargés indéfiniment quand ils sont inutilisés. © Toshiba IL Y A 50 ANS ALTRAN MANAGEMENT ALTRAN ET SODEXO REPOUSSENT LEURS LIMITES ALTRAN DISTRIBUTION © Getty Images iMAG, LE FUTUR OUTIL INCONTOURNABLE DES PROFESSIONNELS DE LA DISTRIBUTION 08 Altitude n° 18 reALT18_P4-9_bag.indd 8-9 L’iPad propose une interface utilisateur à la fois conviviale, rapide et facile à appréhender. Altran Nord (France) a donc misé sur cet outil du futur avec la certitude que la facilité de sa prise en main lui confère un grand avenir dans les milieux professionnels tels que la distribution. Le prototype d’application iMag offre toutes les fonctions essentielles de la mobilité en surface de vente : l’information détaillée sur le produit, ses ventes en temps réel, la possibilité de réapprovisionner les linéaires ou la mise à jour du balisage. Un onglet dédié au métier de l’encaissement avec les informations essentielles sur le chiffre d’affaires, la possibilité d’ouvrir ou de fermer les caisses en fonction de l’affluence, est l’un des nombreux outils qui permettront aux professionnels de la distribution de centraliser leurs données et de faciliter leur travail au quotidien. Altran a remporté en Belgique un projet complexe de management pour le compte de Sodexo, qui combine l’assistance technique et l’approche par solutions sur des compétences en SI et excellence opérationnelle. Sodexo est connu dans le monde entier pour ses prestations et services en matière de restauration collective. Désormais, ce prestataire est décidé à offrir à ses clients et aux utilisateurs finaux encore plus de confort en se concentrant sur l’externalisation des prestations (Facilities Management) grâce au développement de solutions de services sur site (On-Site Services Solutions). David Goldenberg (Business Manager, Altran CIS) et Geneviève Jamin (consultante senior) ont travaillé de concert avec Michel Croisé, PDG de Sodexo Belgique, pour clarifier les exigences stratégiques et opérationnelles nécessaires à une meilleure efficacité au niveau de la direction. Il leur est progressivement apparu que Sodexo avait en fait besoin d’une équipe polyvalente et expérimentée, capable d’accompagner la société de la stratégie la plus critique jusqu’au niveau le plus opérationnel, sans jamais perdre de vue les politiques employés équitables de Sodexo. Le tandem d’Altran a relevé ce défi avec l’aide de l’expert en excellence opérationnelle Roel Verhulst. Ensemble, ils ont prouvé une nouvelle fois qu’avec la coordination nécessaire, Altran dispose de toutes les cartes pour répondre aux besoins de ses clients, qu’il s’agisse de résoudre une crise de management ou d’implémenter des solutions à travers de multiples organisations. Altitude n° 18 09 07/10/10 16:32 NEWS ALTRAN AUTOMOBILE CHIRURGIE ÇA ROULE POUR ALTRAN BRÉSIL ! DE BATTRE MON CŒUR VA CONTINUER d’Altran et celles du client. Chaque résident est sous la responsabilité directe du chef de projet. Ce projet constitue la première étape de l’initiative de transformation des activités brésiliennes d’Altran. D’autres lots de travaux sont actuellement à l’étude. En 2001, le professeur Carpentier réalisait la toute première transplantation d’un cœur artificiel autonome. Presque dix ans plus tard, Alain Carpentier, en collaboration avec la société française Carmat (cf. Altitude n° 16) est sur le point de réaliser une nouvelle prothèse qui pourrait permettre de traiter 100 000 patients dans le monde. Cette coque ovoïde aura la particularité d’être hémocompatible et sera dotée d’une batterie autonome de six heures afin d’offrir un bon confort de vie et une durée de service de plusieurs années. Ces nouveaux greffons de moins de un kilogramme coûteront 260 000 euros, soit le prix d’une greffe de cœur humain. Fin 2011, Carmat réalisera ses premières implantations de cœur artificiel chez l’homme. Si les essais sont positifs, ce cœur capable de remplacer l’organe naturel pourra être commercialisé dès 2013. Pour en savoir plus : www.carmatsas.com lém e nt Pe r rot t e France. Les trois équipes de conception dédiées à ce projet sont toutes locales et chaque équipe travaille sous la direction d’un consultant résident, une personne clé basée dans les locaux du client et garantissant une bonne communication entre les équipes ALTRAN SÉCURITÉ ALTRAN RENFORCE LA VIDÉOSURVEILLANCE DE FORLÌ ages.com Altran Italie a coordonné la définition et l’installation de 23 nouveaux sites de surveillance vidéo pour la municipalité de Forlì, grâce au soutien et aux produits de deux sociétés de pointe, Arteco IVS et Axis. Ce projet permet de compter, classifier et analyser à distance, en continu et en temps réel les flux de véhicules, grâce au stockage des données dans une base. Altran Italie a notamment participé à la gestion du projet, ainsi qu’au choix des équipements nécessaires (les serveurs par exemple). À l’origine de ce projet, le besoin pour la commune de Forlì de s’équiper d’un système de vidéosurveillance capable de mesurer le trafic urbain. Une fois en place, il permet à la commune de prendre les mesures adaptées pour réduire la congestion automobile. © www .jupiterim 10 Altitude n° 18 ALT18_P10-17_bag.indd 10-11 SECOLO XIX PASSE SUR iPHONE AVEC ALTRAN ©C En début d’année, Altran Technologies Brésil a lancé son premier lot de travaux dans le secteur automobile. L’ambition de ce projet est de mettre au point des modifications techniques destinées aux réglages des produits des clients afin de les aligner sur les nouvelles normes d’émissions EURO-V (utilitaire léger et lourd) bientôt en vigueur au Brésil. Ces modifications concerneront la transmission (installation du système et des systèmes périphériques) et le châssis de roulement (tout l’ensemble), et quelques activités mineures liées à la structure de la carrosserie. L’équipe du projet est composée de Alexandre Capelli, responsable de la livraison ; Aline Abrão, bureau de gestion du projet ; et Rodrigo Lucente, chef de projet ; et dirigée par Stanislas Brachet, responsable de la prestation de services en ALTRAN INFORMATION ALTRAN ROBOTIQUE DES CLIENTS AU BOULOT Début mai 2010, les représentants de certains clients d’Altran Technologies en Suède ont pu participer à l’Altran Robot Challenge. Par équipe de six, ils devaient trouver la solution la plus créative à un problème épineux. Ils avaient à leur disposition des ordinateurs, des kits Lego Mindstorm et des consultants Altran. Leur but ? Localiser un réceptacle au milieu de la pièce, laisser le robot s’en approcher et y faire tomber une balle. Les participants ont dû faire appel à leurs connaissances en matière de programmation mais aussi de logique. Certains étaient là pour la deuxième année consécutive, et la tension était palpable. Deux équipes ont réussi à rentrer la balle deux fois sur trois, la victoire finale se décidant au temps ! Grâce à l’application conçue, dessinée et développée par Altran Italie, les lecteurs du premier quotidien de Ligurie (Italie) peuvent désormais retrouver leurs nouvelles dans un format optimisé pour le smartphone d’Apple. L’application Secolo XIX offre informations et réflexions sur l’actualité de la région et du monde entier, en temps réel. Elle fait même usage de la fonction GPS de l’iPhone pour proposer des contenus géolocalisés, et permet à ses usagers de devenir des reporters en envoyant leurs propres photos aux journalistes de la rédaction ! De quoi se passer du papier… Altitude n° 18 11 07/10/10 16:25 NEWS CONNECTIVITÉ SAUVER L’EURO OU FAIRE APPEL AU FMI ? L’euro, qui était censé faire converger les dynamiques économiques de ses membres, n’a créé finalement que divergences. Les critères de convergence de Maastricht devaient permettre progressivement une unification des politiques budgétaires. Pourtant, les pays dotés de moindres avantages comparatifs et spécifiques au sens de la théorie du commerce international ont retardé les réformes nécessaires pour restaurer leur compétitivité dans un contexte ou les taux d’intérêt réels étaient supérieurs aux taux de croissance économique, ceci ayant largement contribué à l’augmentation de l’endettement des pays de l’Europe du Sud comme la Grèce, le Portugal et l’Espagne. L’euro finalement n’est-il pas victime de la politique libérale de la Commission européenne ? Depuis le passage à la monnaie unique, la croissance économique et le niveau de l’emploi demeurent bien inférieurs en Euroland par rapport à la performance des autres pays européens. Aujourd’hui, certains voient même un retour aux monnaies nationales pour pouvoir tranquillement dévaluer comme le faisait le Portugal en 1992 avec l’escudo, à deux reprises d’ailleurs la même année. En effet, l’euro dans sa forme actuelle aura quand même vécu et le dilemme est assez simple : faut-il faire marche avant en prolongeant l’union monétaire par une union budgétaire, ou marche arrière en faisant scission ? © Getty Images/MedioImages Éric Revel est directeur général de LCI, et auteur du livre Demain ne sera plus jamais comme avant, chez Ellipses. Pascal de Lima est économiste en chef au sein d’Altran Financial Services et enseignant à Sciences-Po. 12 Altitude n° 18 ALT18_P10-17_bag.indd 12-13 UN MICROSCOPE SUR LE TERRAIN Compact, robuste et léger (seulement 46 grammes), le nouveau microscope conçu par les chercheurs de l’université californienne UCLA a été spécialement pensé pour la télémédecine. Son atout : il est entièrement numérique et comporte peu de pièces mobiles facilitant ainsi son utilisation sur le terrain. Une LED illumine l’échantillon à analyser et l’image est ensuite capturée sous forme d’un diagramme d‘interférence. Les résultats peuvent être envoyés instantanément à l’autre bout du monde via un ordinateur ou un smartphone pour accélérer l’établissement d’un diagnostic. Une véritable prouesse technologique qui devrait permettre à terme d’étudier plus facilement les maladies comme la malaria, que l’on retrouve plus fréquemment chez des populations isolées. GÉOLOGIE CRATÈRE AU CONGO La déforestation intensive en Afrique centrale a parfois des conséquences inattendues. Celle-ci est à l’origine de la récente découverte d’un cratère d’impact d’une énorme météorite. Les images prises par satellite ont dévoilé une gigantesque structure en anneau au centre de la République démocratique du Congo. Elle est entourée par la rivière Una, soulignant sa courbe, et s’étend sur une largeur de 36 à 46 kilomètres. D’après les spécialistes, son origine résulterait de la chute d’un astéroïde de deux kilomètres de diamètre, il y a une soixantaine de millions d’années. Même si on est encore loin de la taille imposante que certains cratères affichent avec des diamètres pouvant atteindre les 200 kilomètres, celui découvert dans cette région fait partie d’une des plus grandes trouvailles de ces dernières années. Afin de confirmer son origine extraterrestre, des scientifiques vont rechercher sur place la présence de « quartz choqués » : cette forme minérale est créée lorsque la roche est soumise à un impact très fort. © Nasa ALTRAN NOTE DE CONJONCTURE LE WI-FI EMBARQUE DANS LES CARTES MÉMOIRE Fini les câbles qui traînent : avec l’Eye-Fi, le transfert d’images ou de vidéos d’un appareil photo vers un ordinateur se fait naturellement, grâce au Wi-Fi intégré de ces nouvelles générations de cartes. Compatibles avec tous les appareils photo mais à la PR[Í]ME PR[Í]ME PR[Í]ME SANTÉ Pour amener ses clients (direction générale, direction marketing, direction R & D) de l’idée au marché, Altran Pr[í]me, spécialiste du management de l’innovation, intègre une approche environnementale de manière systématique. condition d’avoir été préalablement configurées par un logiciel pour PC ou Mac, les cartes Eye-Fi envoient automatiquement les images dès que l’appareil est allumé et que le logiciel a été lancé. En utilisant fréquemment ce système, on évite le risque de se retrouver avec une carte mémoire pleine car les photos sont directement archivées. Pratique pour les accros du partage en ligne sur Facebook, Flickr, Picasa, ou encore Youtube. Plus d’infos : fr.eye.fi TÉLÉCOMMUNICATIONS ALTRAN PR[Í]ME, LAURÉAT DU JANUS DE L’INDUSTRIE 2010 Déjà lauréat en 2007, Altran Pr[í]me vient de remporter l’un des Janus de l’industrie 2010, décernés par l’Institut français du design, pour la nouvelle plateforme de télécommunication multimédia Open Trade d’Orange Business Services. Ce prix, basé sur cinq critères (économie, ergonomie, esthétique, éthique et émotion), salue le caractère innovant d’Open Trade, véritable assistant personnel des traders en salle de marché, utilisé pour coordonner les actions des différents acteurs en communication. La complexité de ce métier gagne aujourd’hui en simplicité : l’interaction entre un double écran tactile et des touches physiques dédiées et le couplage de la téléphonique et du multimédia, ont permis à Altran de concevoir et de développer un produit au design intuitif résolument tourné vers le futur. Pour répondre aux exigences d’attractivité, d’intuitivité et d’efficacité du marché, les équipes d’Altran ont repensé intégralement le produit jusqu’au code couleur de l’interface, et également apporté leur expertise sur l’ergonomie et le confort d’utilisation. « Nous sommes heureux de la confiance qu’Orange Business Services nous a accordée dans cette démarche d’innovation, de la co-création du concept au lancement du produit. Nous partageons la fierté du résultat final, le plaisir d’avoir surmonté lors du développement les défis de la convergence du « design thinking » et des contraintes technologiques et industrielles », souligne Corinne Jouanny, directrice générale d’Altran Pr[í]me. Open Trade, qui conjugue efficacité professionnelle et évolutivité multimédia, a été lancé avec succès en Europe et dans le reste du monde. Altitude n° 18 13 07/10/10 16:25 NEWS FONDATION ALTRAN FIN DE L’ACCOMPAGNEMENT TECHNOLOGIQUE POUR BAMBHAUS PRIX ALTRAN CERCLE SANTÉ SOCIÉTÉ Le champ d’action des projets éligibles était large : prévention, traitement, suivi des patients, actions d’information ou de prise en charge au quotidien dans toute structure médicale… avec comme condition essentielle l’amélioration de l’organisation du système de soins pour le patient ou le professionnel de santé lui-même. L’appel à candidatures du prix, du 9 mars au 31 mai, a été ponctué par divers événements autour de cette thématique : - Le 3 mai dernier, une table ronde à l’École européenne de chirurgie était organisée dans le cadre du prix sur le thème « Une médecine de qualité pour tous : comment mieux faire ? ». C’est à cette occasion que Yves de Chaisemartin, président-directeur général d’Altran, et le professeur Guy Vallancien, président du Cercle Santé Société, conviaient Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, et le professeur Bertrand Millat, chef du département de chirurgie digestive et transplantation à l’hôpital Saint-Eloi de Montpellier, pour débattre de ce sujet et identifier les enjeux du futur dans ce secteur. - Fin mai, dans le cadre d’un partenariat avec le Syntec Santé, Altran participait à la nouvelle édition d’Hôpital Expo-HIT à Paris, Porte de 14 Altitude n° 18 ALT18_P10-17_bag.indd 14-15 Au mois de juin, 5 finalistes ont été choisis parmi les 17 candidats au prix : > Pascal Gouilly et Jacques Hubert du CHR de Metz-Thionville pour leur projet d’optimisation informatisée du transport interne du patient. > L’équipe du bloc de simulation d’anesthésie du CHU de Toulouse pour son dispositif permettant de réaliser des actions de formation, continue ou universitaire, dans le domaine des situations critiques d’anesthésie. > Les professeurs Jean-Yves Gauvrit et Michel Nonent des CHU de Rennes et de Brest pour leur projet Creben de téléexpertise radiologique facilitant les échanges de savoir-faire entre médecins et radiologues dans le champ des pathologies du cerveau. > Crystel Bonnet, Émilie Dousset, Delphine Civet, Dominique Benichou du CHU de Nantes pour leur projet « Confort de vie après un accident vasculaire cérébral » permettant d’accompagner les patients et leurs familles à domicile. > Les docteurs Sauveur Bendavid et Claude Meisel du Fonds Medecine Explorer® pour leur projet Medecine Explorer®, une plateforme internet d’aide à la consultation. Versailles et réaffirmait sa volonté de positionnement en tant qu’acteur fort du secteur. Sélectionnés début septembre par un jury prestigieux d’experts de la santé, spécialistes, industriels, technologues et médecins, le ou les lauréats se sont vu remettre leur prix lors de la cérémonie du 24 septembre au sein de la convention Cham 2010 (Convention on Health Analysis and Management), manifestation placée sous le haut patronage de Nicolas Sarkozy, président de la République. Ils gagneront un voyage d’études sur le thème du prix, dans un ou plusieurs établissements de Suède, afin de leur permettre l’échange d’expertises et de bonnes pratiques. www.altran.com/prixqualitesante * Lieu d’échange regroupant des spécialistes de la santé, des médecins, des sociologues et des économistes, dont le but est de nourrir et favoriser le débat public sur l’organisation et l’économie de la santé. DR Issu du partenariat scellé entre Altran et le Cercle Santé Société (CSS)*, et ayant pour vocation la recherche et le déploiement au niveau national d’initiatives dans le secteur médical, le Prix Altran-Cercle Santé Société a été lancé pour sa première édition dans l’objectif d’identifier les meilleurs projets dans l’amélioration de la qualité des soins. Après avoir bénéficié d’un accompagnement personnalisé de plus d’un an, l’équipe dirigée par Francisco Gallo Mejía prend désormais son indépendance et considère avec satisfaction les avancées du projet. Juridiquement, la structure BambHaus est organisée en trois entités : BambHaus Composites pour l’élaboration de biocomposites et leur future industrialisation, BambHaus CO2 pour l’achat-vente de bonus carbone, et la Fondation BambHaus, figure responsable du triangle, située en Colombie. En plus du lancement de cet ensemble structuré, d’intéressants partenariats ont été obtenus pour le projet et permettront d’assurer sa pérennité. Ces partenariats représentent également un fort potentiel de développement commercial pour Altran. La période d’analyse et de DR >L’événement qui s’est déroulé à Aranjuez, près de Madrid, a été le point final de l’accompagnement du projet BambHaus, présenté par Francisco Gallo Mejía, gagnant du Prix 2008 de la Fondation Altran pour l’innovation avec les membres de son équipe, Mónica Ríos et José David Rodriguez. recherche autour du projet BambHaus s’est conclue le 25 juin dernier par une action solidaire et responsable menée par l’équipe d’Altran Espagne et avec la présence des entreprises et institutions ayant misé sur le projet. Cette rencontre finale de toutes les parties prenantes du projet a eu lieu dans le « Jardín del Príncipe » d’Aranjuez, près de Madrid. Après une conférence de presse sur l’évolution du projet BambHaus, les participants ont pris part à une activité écologique pendant laquelle ils ont pu découvrir les bambous géants du jardin et planter les boutures d’une graminacée géante spécialement importée de Colombie pour l’occasion : le bambou Guadua angustifolia Kunth, source de la passion et des études de Francisco Gallo Mejía. LE SYSTÈME BCI DU LAURÉAT 2005 INSPIRE DOCTEUR HOUSE ! Si vous êtes fan de la série Docteur House, vous auriez eu tort de manquer l’épisode 19 de la saison 5 ! Dans cet épisode nommé « Locked-in », vous vous retrouvez dans la peau du patient traité par l’équipe du célèbre docteur irascible et boiteux. Victime d’un grave traumatisme crânien, le patient est considéré en état de mort cérébrale. En réalité, il souffre du « locked-in syndrom » : totalement conscient mais entièrement paralysé, il ne peut communiquer avec son entourage. L’épisode, filmé en grande partie depuis ses yeux et dans ses pensées paniquées, prend une tout autre tournure lorsque l’ingénieuse équipe du Docteur House décide d’utiliser le système BCI… projet lauréat du Prix 2005 de la Fondation Altran ! Le système BCI de Jonathan Wolpaw aura au moins autant inspiré le jury du Prix de la Fondation que les scénaristes de Docteur House ! Dans le numéro 17 d’Altitude, l’illustration page 14 a été réalisée par Eric Sontag pour Ethic’Archi®. Altitude n° 18 15 07/10/10 16:25 NEWS FUTUR OBJECTIF MARS © DR Depuis plusieurs mois, la Planète Rouge fait la une des journaux. En avril dernier, le président américain Barack Obama redéfinissait les missions de la Nasa pour les 25 années à venir. Prenant le contre-pied de son prédécesseur, qui souhaitait un retour sur la Lune, il fixe pour objectif un vol habité en orbite de Mars autour en 2035. En juin dernier, la Planète Rouge refait parler d’elle avec le projet « Mars 500 », organisé par l’Institute of Biomedical Problems en Russie. Pendant 520 jours, soit le temps d’un trajet théorique vers Mars – 250 jours pour l’aller, 30 jours pour le séjour sur place et 240 jours pour le retour –, six volontaires vont s’enfermer dans une réplique de module spatial afin de tester leur résistance psychologique et physiologique. « Avec Mars 500, nous voulons savoir si un organisme humain est capable de supporter un aussi long voyage. Car il faut savoir que, lors d’un vol habité, le maillon faible, c’est l’homme ! » explique le docteur Viktor Baranov, responsable du programme. L’équipage, composé de trois Russes, d’un Français, d’un Italien et d’un Chinois, sera soumis à un régime de travail intensif. Chacun de leurs gestes sera analysé, chaque centimètre carré et chaque goutte d’eau étant précieux à bord. Pour plus de réalisme, le décalage radio avec l’extérieur augmentera au fur et à mesure pour atteindre près de vingt minutes ! De l’argent et des idées Si le premier pas de l’homme sur Mars est aujourd’hui envisageable, de nombreux écueils restent à surmonter. Notamment le financement d’un tel programme. Partenariats privés, internationaux, il y a fort à parier que cette aventure sera planétaire, bien loin de l’affrontement de blocs qui avait prévalu lors de la conquête de notre satellite. Premier exemple de cette nouvelle politique, une société américanocostaricaine devrait tester aux côtés de la Nasa un nouveau moteur à plasma. Cette technologie pourrait permettre de rallier Mars en seulement trente-neuf jours. Mais pour cela, encore faudra-t-il réussir à mettre en orbite le réacteur nucléaire nécessaire à l’alimentation. L’aventure ne fait que commencer… Pour en savoir plus sur Mars 500 : http://www.esa.int/esaMI/Mars500/index.html Gettyimages Envoyer des hommes sur Mars semble aujourd’hui à notre portée. Les Américains projettent de s’y rendre en 2035. Les Européens et les Russes pourraient s’embarquer à leurs côtés… HIGH-TECH DOSSIER > AÉRONAUTIQUE : LA RÉVOLUTION VERTE EST EN MARCHE TERRAFORMATION : MISSION IMPOSSIBLE ? Imaginé dans les années 1930, le concept de terraformation – transformer radicalement une planète pour la rendre viable pour des hommes – n’était à l’époque que le rêve un peu fou d’un auteur de science-fiction. Quatre-vingts ans plus tard, qu’en est-il ? Même si la science a bien progressé, la terraformation de Mars semble toujours appartenir à un lointain futur. Avec des températures aux alentours 16 de - 53 °C et une pression atmosphérique 160 fois inférieure à celle de la Terre, les changements à apporter à la Planète Rouge sont colossaux. La première étape consisterait à augmenter l’atmosphère martienne en libérant le CO2 emprisonné dans les pôles, sous réserve que celui-ci y soit en quantité suffisante. Il faudrait pour cela réussir à augmenter la température des pôles. Des micro-organismes ultrarésistants, spécialement développés en laboratoire, seront aussi utilisés pour synthétiser l’oxygène nécessaire à l’homme. Alors, mission impossible ? Pas forcément, mais d’après certaines estimations, il faudrait tout de même 100 000 ans et plusieurs centaines de milliards de dollars pour pouvoir se promener un jour librement à la surface de Mars. 21 / LA SIMULATION NUMÉRIQUE, UN ENJEU ÉCONOMIQUE / 21 / OPTIMISER LE FONCTIONNEMENT DES TURBORÉACTEURS / 22 / ALTRAN S’ENVOLE AVEC SOLAR IMPULSE / Altitude n° 18 ALT18_P10-17_bag.indd 16-17 07/10/10 16:25 HIGH-TECH AÉRONAUTIQUE : LA RÉVOLUTION VERTE EST EN MARCHE Avions plus légers, moteurs moins gourmands en carburant, programmes de recherche innovants : l’aéronautique est entrée dans l’ère de l’écologie. Zoom sur une révolution en marche. 18 Altitude n°18 ALT18_P18-27_bag.indd 18-19 Le Boeing 787 Dreamliner et l’Airbus A350 font largement appels aux matériaux composites pour réduire leur poids, et donc leur consommation de carburant. De son côté, Airbus contre-attaque avec le lancement en 2006 du projet A350 XWB. Là aussi le constructeur fait largement appel aux composites qui représentent 53 % des structures primaires de l’appareil. À la demande d’Airbus, tous les partenaires du projet ont adopté une démarche de développement durable. C’est le cas par exemple des freins de l’appareil, entièrement éco-conçus et éco-produits par Messier-Bugatti, qui ne comportent ainsi ni amiante, ni chrome. Le premier vol de cet appareil est prévu pour 2012… si tout va bien, car Boeing a rencontré de nombreuses difficultés lors de la conception et l’assemblage de la structure du Dreamliner. Avec 530 commandes enregistrées pour l’A350 XWB, le match ne fait que commencer. suite page 20 • • • iStockphoto secteur des appareils long-courriers. Boeing a dégainé le premier avec son 787 Dreamliner dont le premier vol a eu lieu en décembre 2009. Commandé à 851 exemplaires, c’est déjà un succès commercial avant même son entrée en service. Son atout : un fuselage entièrement réalisé en composite. Grande première dans le monde de l’aéronautique, il devrait surtout permettre de Boeing 787 Dreamliner versus Airbus A350 XWB réduire sensiblement la masse de l’appareil. Le gain sera Qui dit économie de carburant dit d’abord économie renforcé par l’utilisation accrue de systèmes électriques : de masse : plus l’avion est léger et moins il consomme. freins, réchauffeurs extérieurs (pour empêcher la formaCe principe, les deux avionneurs tion de givre), chauffage et pressumajeurs – l’européen Airbus et risation. Au final, le constructeur « Économie de carbul’américain Boeing – l’ont bien annonce un rendement supérieur rant, donc d’argent est compris et se livrent une bataille de 20 % par rapport aux appareils synonyme de baisse de la acharnée pour la domination du actuellement en service. pollution » © Airbus © Boeing C omme toutes les industries, l’aéronautique est soumise à une forte pression pour améliorer son empreinte écologique, soit 3 % des émissions mondiales de CO2. Conscients de l’importance de ces enjeux, les acteurs de ce secteur investissent massivement pour répondre à la fois aux attentes de leurs clients, du public, mais aussi des institutions. Ces industriels sont d’autant plus motivés que le jeu en vaut la chandelle. En effet, paradoxalement, dans le transport aérien, écologie rime souvent avec économie. Le nerf de la guerre, c’est bien sûr le carburant – principale source de pollution – dont les fréquentes variations de prix impactent considérablement la rentabilité de ce secteur. Diminuer la consommation de carburant et donc la pollution revient alors à améliorer les bénéfices des compagnies aériennes. Une équation gagnant-gagnant séduisante ! Altitude n°18 19 07/10/10 16:26 HIGH-TECH Le PurePower PW1000G de Pratt & Whitney au banc d’essai. Des essais en vol ont eu lieux sur un Airbus A340 en 2008. PROJET ALTRAN Le LEAP-X de CFM International fait appel aux matériaux composites afin de supporter de plus hautes températures. il devrait être certifié en 2014. • • • suite de la page 19 © Pratt & Whitney © Rémy Poinot / Creative Center / Safran OPTIMISER LE FONCTIONNEMENT DES TURBORÉACTEURS « L’objectif est de réduire la consommation de carburant de 15% dans les cinq prochaines années » Moteur contre moteur L’autre duel majeur dans le secteur aéronautique est celui que se livrent les motoristes avec d’un côté CFM International (CFMI), la coentreprise entre Snecma et GE, et de l’autre Pratt & Whitney. La bataille se joue sur le marché des avions monocouloirs, catégorie d’avion la plus vendue au monde, avec 4 300 Boeing 737, motorisés uniquement par CFMI depuis les années 1980, contre 4 000 Airbus A320 en service, équipés soit de moteurs CFMI, soit de moteurs IAE (une coentreprise à laquelle appartient Pratt & Whitney). Ce duopole d’avionneur est en train d’être sérieusement remis en question avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché qui devraient être équipés de moteurs de nouvelle génération. Il s’agit des Japonais avec le Mitsubishi Regional Jet (MRJ), des Canadiens de Bombardier avec le CSeries, des Russes avec l’Irkut MC-21 et enfin des Chinois avec le Comac C919. Les trois premiers ont choisi leur motorisation : le nouveau PurePower PW1000G de Pratt & Whitney. Basé sur une technologie innovante de turbofan à réducteur (GTF – Geared Turbofan), ce moteur devrait réduire la consommation de carburant, et donc les émissions de CO2 de 16 % par rapport aux moteurs actuels tout en abaissant de 50 % les émissions d’oxyde d’azote, ainsi que le bruit. De leur côté, les Chinois ont décidé de faire confiance au futur LEAP-X de CFMI. D’une architecture plus classique, il fait appel à de nombreux matériaux composites et affiche des gains comparables à ceux de son concurrent. Airbus et Boeing ne peuvent pas prendre le risque de voir leurs avions best-sellers devenir moins performants que ceux des nouveaux arrivants et réfléchissent à une remotorisation. Reste à savoir si les appareils seront proposés en mono ou double source. Quand on sait que la motorisation représente la moitié de la valeur de l’appareil, la question est loin d’être anecdotique. Un ciel propre Si les avancées des motoristes et des avionneurs sont aussi fortes, c’est surtout grâce à des programmes de recherche ambitieux. Clean Sky, lancé en 2008, en est Réduire la pollution et la consommation de carburant, voilà l’enjeu principal de la R&D chez les motoristes aériens. Un de leurs défis est de faire fonctionner le compresseur là où il est le plus efficace, c’est-à-dire en limite de stabilité grâce à un contrôle actif du pompage (CAP), tout en garantissant le niveau de sécurité requis. Les états du système sont complexes, le volume de données à analyser très important et les temps de réaction doivent être très inférieurs à la seconde. En conséquence, la démarche des experts d’Altran pour un client lui ayant confié ce projet comporte le meilleur exemple. « C’est le plus grand programme de recherche dans le domaine de l’aéronautique et il a pris la forme innovante d’un partenariat public-privé appelé JTI (Joint Technology Initiative), explique Marc Ventre, son président. Ce projet est le plus important jamais engagé par la Commission européenne. » Il a pour objectif d’identifier et de développer les technologies de rupture capables de rendre le transport aérien du futur plus respectueux de l’environnement. Doté d’un budget de 1,6 milliard d’euros pour sept ans, ce projet regroupe des industries européennes, des centres de recherche et des universités qui travaillent ensemble sur six problématiques ou ITD. Trois d’entre elles sont dédiées à l’aéronef : les ITD avions gros- et moyen-porteurs, avions régionaux et hélicoptères. Les trois autres portent sur des chantiers transverses : les ITD moteurs et systèmes, l’ITD éco-conception et enfin le volet Technology Evaluator qui calcule l’impact environnemental des technologies étudiées dans le cadre de Clean Sky. « Ce programme contribue à satisfaire les objectifs ambitieux fixés par l’Acare [Conseil consultatif pour la recherche aéronautique suite page 24 20 Altitude n°18 ALT18_P18-27_bag.indd 20-21 plusieurs étapes stratégiques : 1- Analyse approfondie de la phénoménologie des instabilités aérodynamiques et du comportement d’ensemble du compresseur. 2- Développement de méthodes de traitement du signal spécifiquement adaptées à la détection des précurseurs. 3- Conception d’un système expert chargé du diagnostic et de la décision. 4- Intégration du retour d’expérience et optimisation du système complet de surveillance. Fruit de ce processus, un logiciel de contrôle actif de pompage modulaire performant et robuste a été mis au point avec le concours de nos consultants. Pour la première fois, une démonstration a été faite avec succès du système sur un moteur complet équipé d’un compresseur moderne, avec suivi en temps réel du comportement des compresseurs au banc d’essai et outil d’exploitation des essais par analyse spectrale spatiotemporelle des phénomènes aérodynamiques des compresseurs. La réussite de la campagne d’essai du démonstrateur Cap Clean (programme européen) rentabilise un investissement de plusieurs millions d’euros pour notre client, et renforce son positionnement en tant qu’acteur majeur européen en matière de recherche sur les turboréacteurs. © Safran Le projet de moteur Open Rotor permet de réduire considérablement la consommation de carburant, mais le bruit qu’il génère est plus important que sur un turboréacteur. ••• Altitude n°18 21 07/10/10 16:26 HIGH-TECH Pilotage Avec une envergure comparable à celle d’un Airbus A340 (63 m de large pour seulement 21 m de long), le pilotage de Solar Impulse est un travail d’équilibriste. Les turbulences sont très différentes d’un bout à l’autre de l’appareil. Par ailleurs, Solar Impulse vole très lentement, une vitesse de 35 km/h suffit à le faire décoller. Son rayon de giration très important rend son pilotage encore plus délicat. Léger, il est aussi facilement emporté par les courants d’air. Heureusement, des évolutions de la structure sont possibles pour permettre d’améliorer la maniabilité de l’appareil. Structure Sur cet avion de seulement 1 600 kg, la masse est bien sûr le nerf de la guerre. La structure, entièrement composée de carbone, est réalisée par le chantier naval en charge du bateau Alinghi pour la Coupe de l’America. Légère et résistante, elle peut supporter les vibrations et fortes contraintes aérodynamiques liées à la très grande envergure de l’appareil. Avec un poids de 4x100 kg, les batteries représentent une part importante de la masse de l’appareil. Mais, en six ans, leur gain sur le rapport poids/ puissance a été d’environ 20 %. Focus ALTRAN S’ENVOLE AVEC SOLAR IMPULSE DEPUIS MAINTENANT 6 ANS, LES CONSULTANTS ALTRAN FONT PARTIE DE L’AVENTURE SOLAR IMPULSE, dans le cadre d’un partenariat technologique entre les deux entreprises. Leurs contributions ont évolué au fil des années, et c’est en partie grâce à eux que le pari fait par Altran est en passe d’être réussi. Voici les dessous de ce prototype unique. Équipe sol Cinq personnes suivent en permanence le vol du Solar Impulse. Ils ont accès à un simulateur de mission développé par Altran qui prend en compte un maximum de paramètres : les données renvoyées par l’avion en temps réel mais aussi les conditions météorologiques. C’est un outil d’aide à la décision important pour le pilote et l’équipe au sol, particulièrement pour ce qui concerne la distribution de l’énergie dans l’appareil. L’équipe assure aussi le soutien humain capital au succès d’une telle entreprise. Comme un marin en solitaire, le pilote a besoin d’un contact fréquent avec son équipe à terre. Système d’énergie Ce système se décompose en quatre parties : les cellules photoélectriques, les batteries, les moteurs et l’électronique de gestion. Composées de silicium monocristallin, les cellules habillent complètement les ailes comme une peau sur 200 m2. Elles fournissent jusqu’à 50 kW à midi. L’énergie est ensuite redirigée grâce au système électronique de gestion soit vers les batteries qui permettront de faire voler l’appareil la nuit, soit vers les quatre moteurs électriques de 10 CV. Afin de gagner un maximum de poids, l’avion n’a pas de train au niveau des ailes, mais seulement sous le cockpit central et sous l’empennage arrière. À l’arrêt ou à faible vitesse, l’avion peut basculer sur le côté, avec le risque d’endommager les ailes de façon irréversible. Pour éviter ce problème, les ailes sont donc maintenues lors des phases d’atterrissage et de décollage (une vitesse de l’ordre de 10 km/h permet à l’avion d’être équilibré). Étape critique, l’atterrissage peut s’effectuer légèrement en crabe grâce aux roulettes articulées des trains, les moteurs compensant le vent latéral. 22 Altitude n°18 ALT18_P18-27_bag.indd 22-23 Lors de son tour du monde, l’appareil atteindra une altitude de 10 000 à 12 000 mètres. Le cockpit sera pressurisé mais non chauffé : les parois doivent donc être parfaitement étanches thermiquement afin que le pilote ne soit pas transformé en glaçon par les - 60 °C qui règnent à l’extérieur de l’appareil. Relativement inconfortable, le cockpit permettra au pilote de rester plusieurs jours assis ou allongé. Un pilote automatique rudimentaire le secondera pendant les phases de sommeil. Infographie : Antoine Dagan Train d’atterrissage Altitude n°18 23 Illustration : Lorenzo Timon Cockpit 07/10/10 16:26 • • • suite de la page 21 Sur le site de Tarmac Aerosave, les avions sont démontés pour être recyclés. en Europe], notamment la réduction de 50 % des émissions de CO2, de 80 % des émissions de NOx et de 50 % du bruit perçu pour les nouveaux avions en 2020 par rapport à 2000 », conclut Marc Ventre. Innovation en altitude Ces dernières années, une multitude de projets innovants au service de l’environnement ont vu le jour et apportant leur pierre – parfois modeste – à l’édifice. C’est le cas de la pile à combustible, dont la technologie a considérablement évolué. Elle séduit de plus en plus les avionneurs car elle s’intègre pleinement dans leur logique d’avion plus électrique. Grâce à la combustion froide d’hydrogène et d’oxygène, elle génère seulement de l’eau comme sous-produit résiduel. Orientation du train, alimentation du circuit hydraulique de secours : des essais ont déjà été menés avec succès par Airbus et Boeing. Cette énergie électrique non polluante pourrait aussi être utilisée pour le projet de Green Taxiing de Safran. Des moteurs électriques, insérés dans le train d’atterrissage, vont permettre d’éviter l’usage des moteurs principaux de l’avion lors des phases de roulage. 12 kg de carburant/minute pourront ainsi être économisés. Attention cependant aux fausses bonnes idées. Les biocarburants, qui ont commencé à embarquer à bord des avions, ne constituent qu’une solution intermédiaire à l’alternative au carburant traditionnel. Pour alimenter une flotte d’avions, il faudrait cultiver des surfaces considérables, au risque de créer des pénuries alimentaires… Des projets plus futuristes en complète rupture technologique pourraient apporter une solution d’ici quelques dizaines d’années. L’open rotor de CFMI, un moteur non caréné, réduirait de 25 % la consommation de carburant, mais le bruit et les risques liés à l’absence de nacelle autour des aubes imposent de repenser l’architecture des avions actuels. Plus pragmatique, Tarmac Aerosave, toute jeune coentreprise, permet de récupérer, réutiliser ou recycler 85 % de la masse d’un avion. « Nous sommes uniques pour notre capacité à séparer tous les fluides polluants et à trier les métaux grâce à une analyse au spectromètre », souligne Philippe Fournadet, son président. DR © Tarmac Aerosave HIGH-TECH Défier la gravité Voler oui, mais sans polluer ! Ce défi, ils sont nombreux à l’avoir relevé et c’est naturellement que certaines structures se sont tournées vers une énergie non polluante, illimitée et gratuite : le solaire. Porte-étendard de ce courant, le projet Solar Impulse du Suisse Bertrand Piccard (voir infographie pages 22-23) dont Altran est partenaire. Avec son équipe, ils envisagent de réaliser un tour du monde en cinq étapes d’ici à 2013. Un premier vol a déjà été réalisé avec succès le 7 avril 2010 pour cet appareil dont l’envergure est similaire à celle d’un Airbus A340. Moins ambitieux, le Sunseeker II, planeur à énergie solaire, permet déjà d’atteindre des vitesses de 125 km/h en croisière. Il suite page 26 • • • Grâce à ses batteries lithium-ion, le Cri-Cri peut voler trente minutes. PROJET ALTRAN LA SIMULATION NUMÉRIQUE, UN ENJEU ÉCONOMIQUE Son objectif : améliorer la capacité d’un avion à pénétrer dans l’air, et ainsi améliorer son rayon d’action ou sa consommation de carburant. Le travail des aérodynamiciens consiste alors à optimiser les formes externes en essayant de prévoir très précisément l’écoulement de l’air autour de ces formes. Dans ce contexte, la démarche des experts d’Altran pour répondre aux demandes d’un de nos clients est la suivante : • Modélisation et utilisation de méthodes numériques 24 Altitude n°18 ALT18_P18-27_bag.indd 24-25 Sol’R Des panneaux solaires sur le dessus du dirigeable lui permettent d’obtenir l’énergie nécessaire pour se propulser. appliquées au domaine de la CFD (Computational Fluid Dynamics) ainsi qu’en informatique scientifique • Constitution, management d’équipe et gestion de projets. • Mise en place d’un site externalisé ayant ses propres moyens et permettant également un accès sécurisé à distance des moyens du centre de calculs intensifs scientifiques de notre client (super-calculateurs, serveurs de calculs). Résultat, il y a une réduction significative du temps passé en soufflerie, et on obtient des résultats plus rapides et plus précis tout en réduisant les coûts par un usage accru de la simulation numérique. C’est tout bénéfice pour notre client, avec la mise en place d’une équipe autonome et pérenne depuis janvier 2002 d’une douzaine de consultants participant au développement de méthodes nouvelles prévoyant aujourd’hui de concevoir entièrement par simulation numérique certaines formes aérodynamiques (installation motrice) du prochain avion. Altitude n°18 25 07/10/10 16:26 HIGH-TECH PEOPLE Trajectoires © Clément Perrotte CITOYENNE DU MONDE © Nasa > Bien que née et élevée en Australie, Sandra Oberhollenzer a eu l’opportunité, dans le cadre de ses études puis de sa carrière, de se rendre au Paraguay, au Mexique, en Italie, en France, aux Pays-Bas, en Suède, en Allemagne et aujourd’hui en Suisse, où elle fait partie de l’équipe Solar Impulse en charge de la gestion du projet. • • • suite de la page 24 « Pour certains avionneurs, Maquette du X-48 dans une soufflerie de la Nasa. 26 Altitude n°18 ALT18_P18-27_bag.indd 26-27 décolle grâce à un moteur élecprojets, parfois fantaisistes, parla révolution verte est déjà trique alimenté par des batteries fois réalistes, sont constamment une réalité » lithium-ion, qui passent ensuite le évoqués depuis des décenrelais aux cellules photovoltaïques intégrées dans la nies. Dernier exemple en date, le X-48 de la Nasa structure des ailes. Grâce à leur forte densité d’éner- et Boeing, dont un prototype à échelle réduite a tergie, ces batteries hautement performantes sont aussi miné avec succès une première campagne d’essais. capables d’assurer à elles seules la propulsion d’un Grâce à sa grande surface de portance, cet appareil appareil. Le Cri-Cri, plus petit bimoteur au monde pourra emporter 800 passagers et consommera auquel est associé EADS, peut ainsi voler trente 30 % de carburant en moins qu’un appareil à l’archiminutes à 110 km/h de moyenne ou quinze minutes tecture classique, avec un bruit largement réduit. en voltige avec des pointes de vitesses à 250 km/h ! L’Europe et le Japon ont aussi un programme comLes ballons dirigeables font aussi leur retour sur le mun : le projet Zehst, pour Zero Emission High devant de la scène. Propulsés grâce à l’énergie de Supersonic Transport. Capable d’atteindre cinq fois piles à combustible pour le Space Bike ou par des la vitesse du son, décollant avec un moteur classique panneaux solaires pour le projet Sol’R, ils pourraient pour ensuite utiliser un statoréacteur, cet appareil metdémontrer leur utilité pour le transport de charge utile trait Tokyo à seulement 2 heures 30 de Paris ! Une à bas coût. première maquette pourrait voir le jour chez EADS en 2015. Loin de ces projets utopiques, l’aviation régioImaginer le futur nale à hélice anticipe les standards environnementaux Il y a quarante ans, l’avion du futur s’appelait Concorde et rappelle que les technologies les plus simples sont et permettait de relier New York et Paris en trois parfois les meilleures. Avec ses turbopropulseurs, le heures. Mais avec une consommation de 18 litres franco-italien ATR se positionne comme l’avion régioaux 100 km/passager contre 3 pour l’Airbus A380, cet nal le plus économe, loin devant les avions à réacteur appareil aurait bien du mal à répondre aux contraintes de ses concurrents. Pour eux, la révolution verte est écologiques d’aujourd’hui. Pour le remplacer, des déjà une réalité. Lorsqu’elle a rejoint Altran, Sandra cherchait un emploi stimulant où elle aurait l’occasion de travailler dans différents domaines et secteurs techniques, tout en se focalisant sur la gestion de projet technique. « Compte tenu de mon expérience et de ma formation, je voulais travailler pour une grande entreprise internationale ; et compte tenu de mon caractère, je voulais intégrer une équipe dynamique avec de réelles opportunités de développement et d’apprentissage. Altran Suisse répond exactement à tous ces critères. » Parlant couramment quatre langues, Sandra n’a eu aucun problème à s’intégrer au sein de ce bureau multiculturel. Une fois chez Altran, elle a travaillé sur des projets portant sur différents thèmes du secteur médical, y BIO compris l’amélioration des process et la R&D. Puis, un poste s’est libéré au sein du projet Solar Impulse, et après quelques entretiens, elle a rejoint l’équipe en début d’année. « J’aide l’équipe sur le plan de la gestion de projet. Mon travail consiste en différentes tâches de planification, parmi lesquelles l’établissement d’un calendrier, la gestion des risques, la gestion des ressources, la gestion des partenaires du projet, etc. Solar Impulse est un projet unique et un défi technologique énorme. Comme l’a dit Bertrand Piccard un jour : avoir l’idée c’est simple, mais avoir le courage de transformer ces idées en réalité, c’est ça le vrai défi. Pour moi, ce projet représente un exemple magnifique de rêve qui se transforme en objectif puis pour finir en réalité. » 2002-2005 > Licence d’ingénierie mécanique (Bachelor of Mechanical Engineering) de l’Université de Queensland (Australie) 2005-2007 > Maîtrise de science en technologie spatiale (Master of Science in Space Technology) de l’Université de Pise (Italie) et SupAero (France) 2007-2008 > Stagiaire, Agence spatiale européenne (Pays Bas) 2008-2009 > Participe au programme de recherches Progress, EADS Astrium (Allemagne) 2009-présent > Consultante Altran (Suisse) SAVOIR SAISIR SA CHANCE BIO 2006 > Obtention de son diplôme en ingénierie aéronautique de l’Université de Stuttgart (Allemagne) 2004 à 2005 > Études à l’EPF (France) 2006 > Rejoint Altran 2010 > Rejoint l’équipe Solar Impulse > Consultant Altran depuis septembre 2006, Sebastian Thiel bénéficiait déjà de quatre ans d’expérience dans les projets aéronautiques lorsqu’il a eu la chance de pouvoir rejoindre l’équipe du projet Solar Impulse. Il n’y a pas réfléchi à deux fois. Sebastian travaillait sur une mission à long terme chez Airbus Future Projects, où il était chargé des études d’avant-projet et des développements ainsi que du développement et de l’évaluation de méthodes / outils pour des architectures de circuits de bord. En parallèle, il était également chargé d’un projet à court terme portant sur la coordination-gestion du poids d’une cabine pour l’Airbus A350. « Quand mon responsable m’a dit qu’il avait reçu un email du directeur de la division aérospatiale d’Altran en Allemagne et m’a demandé si cela m’intéressait de travailler sur un projet spécial, j’ai immédiatement répondu : bien sûr ! Par la suite, j’ai eu des échanges intéressants avec l’équipe de Solar Impulse à Payerne (Suisse), lieu de préparation de l’avion en vue des vols tests. » Peu de temps après, Sebastian rejoint le projet. Lors de son premier jour, le prototype HB-SIA de l’avion effectuait son premier vol d’essai, une formidable expérience ! « Pour moi, Solar Impulse est un défi technique et technologique sans précédent qui appelle des approches innovantes. Savoir que je travaille sur le descriptif technique de l’avion qui fera le tour du monde est excitant et que je vais communiquer avec l’équipe simulation d’Altran à Paris sur les simulations de la mission et les études de compromis est également très encourageant » Altitude n°18 27 07/10/10 16:26 PEOPLE Expertise La libéralisation des chemins de fer imposée par l’Union européenne a entraîné une demande pour de nouveaux équipements roulants. Alstom Transport est un acteur majeur de ce secteur. Le déplacement à grande vitesse sur rail combine un niveau technologique avancé à l’excellence de la qualité du transport, en garantissant toutefois le contrôle des coûts. Le rôle d’Altran Italie consiste à favoriser la croissance induite par l’actif représenté par les fournisseurs tout en maintenant la qualité et le respect des délais. FEDERICO POLIZZOTTO DIRECTEUR DU SITE POUR LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT ALSTOM TRANSPORT SAVIGLIANO INTERVIEW Pourquoi avez-vous confié ce projet à Altran Itale ? Federico Polizzotto : Nous nous sommes adressés à Altran Italie pour ses multiples compétences dans différents secteurs du marché qui lui permettront sans nul doute d’encourager en permanence nos fournisseurs à progresser. De plus, le rapport qui s’est instauré entre nous et que nous avons scellé par la signature d’un accord-cadre nous assure une continuité de service tout en consolidant un partenariat que nous souhaitons conserver. Actuellement, douze consultants travaillent sur notre chaîne d’approvisionnement pour l’ensemble des projets en cours : West Coast Main Line, Helsinki Saint-Pétersbourg (HSP), Metro Melbourne, NTV et des plans de transport régionaux. FABRIZIO CARRARA (CONSULTANT SENIOR, ALTRAN ITALIE) Fabrizio Carrara a rejoint Altran Italie en janvier 2010. Après avoir géré divers projets dans l’automobile pour de grands noms du secteur comme Maserati et Alfa Romeo, il est aujourd’hui à la tête de cet important projet. « Ce projet est, pour diverses raisons, un réel défi pour moi. Sur le site italien de Savigliano d’Alstom Transport, je gère 12 personnes qui effectuent des tâches de premier ordre en termes de flux d’approvisionnement et de qualité de produit. » Le contrôle et la gestion de l’approvisionnement à la production, sur le site du client comme dans les sites satellites, combinés à l’audit des fournisseurs représentent aujourd’hui le facteur clé de notre réussite qui nous permet de garantir le respect de la planification et des critères qualitatifs et quantitatifs. La gestion d’un tel projet nécessite une grande flexibilité de la part de toutes les personnes impliquées. Le tissu social et les différentes cultures des fournisseurs internationaux du client nous ont permis d’expérimenter et de localiser des méthodes spécifiques à d’autres segments de marché. « La conceptualisation de nos idées et suggestions ne se fait qu’après une analyse préventive approfondie des éventuels impacts sur la livraison, renforçant ainsi le partenariat débuté en 2005 avec Alstom Transport. » Quelles améliorations la collaboration avec Altran Italie a-t-elle permises sur la chaîne d’approvisionnement ? FP : Notre objectif est évidemment la satisfaction des clients. Notre client est en premier lieu le gestionnaire de la ligne, mais il faut qu’indirectement chaque passager perçoive l’excellence lorsqu’il voyage dans nos trains. Le soutien d’Altran Italie a indéniablement amélioré les indices d’efficacité de la chaîne d’approvisionnement en termes de disponibilité des matériaux et de réactivité face aux changements de programme. En termes d’expertise, le fait de pouvoir se reposer sur des consultants techniquement compétents et ayant surtout beaucoup de savoir-faire en matière d’animation et de résolution de problèmes m’a permis de me concentrer davantage sur une série d’améliorations qu’il me plairait de réaliser. Êtes-vous satisfaits de l’assistance technologique fournie par Altran Italie ? FP : La diminution des délais de commercialisation et l’augmentation des innovations technologiques font que nous devons répondre à des demandes toujours plus exigeantes en termes d’impact environnemental et concernant les aspects fondamentaux de la qualité et de la sécurité. Ceci implique nécessairement de contrôler, coordonner et vérifier toutes les phases du processus. Dans ce scénario, la chaîne d’approvisionnement est « une entreprise dans l’entreprise ». En effet, elle joue un rôle déterminant dans la production et doit garantir l’efficacité, le respect des délais et la réduction des coûts engendrés par les retards. La mission d’Alstom étant de se constituer un portefeuille de quelques fournisseurs réputés pour leurs compétences, le principal problème se situe au niveau des sous-traitants. Pour cette raison, Altran Italie, fort de son expérience, a été en mesure de nous aider lors des phases de contrôle et d’audit en mettant en œuvre et en adaptant certains processus industriels pour nos fournisseurs et nos sous-traitants chez qui un héritage culturel ancestral est encore parfois très présent. Nous en avons fait l’expérience au fil du temps, et notre collaboration de longue date porte ses fruits. ANDREA CONTE (RESPONSABLE BUSINESS UNIT, ALTRAN ITALIE) Le marché ferroviaire joue un rôle de plus en plus important étant donné la demande pressante des consommateurs et des gouvernements concernant la réduction des émissions de CO2. « L’optimisation des coûts du point de vue du transport des marchandises comme des passagers est nécessaire. Aujourd’hui, la chaîne d’approvisionnement est en pleine évolution et connaît une profonde redéfinition de son rôle, de ses compétences, de sa mission et de la manière dont elle est perçue ». On recherche désor- 28 Altitude n° 18 ALT18_P28-32_bag.indd 28-29 mais la flexibilité des entreprises, la capacité à prédire le marché et l’allocation de la production en fonction de l’étude de la politique économique de chaque pays. En Italie, l’AGV (Automotrice à Grande Vitesse) pour Nuovo Trasporto Viaggiatori (NTV) allie technologie et qualité au contrôle des coûts. « La chaîne d’approvisionnement d’Alstom Transport, aujourd’hui en cours d’intégration et d’uniformisation à l’échelle internationale, est non seulement axée sur la logistique mais aussi sur la qualité et le coût des produits. Altran Italie est le partenaire privilégié des clients pour la gestion des flux de contrôle et d’approvisionnement des matériaux destinés à la construction de trains et à la gestion des améliorations, dans le respect des aménagements fixés pour la totalité des projets du site de Savigliano. » PROFIL DE L’ENTREPRISE Dans l’optique d’un transport durable, Alstom Transport a développé une gamme de systèmes, d’équipements et de services très complète pour le marché ferroviaire. Alstom Transport est en mesure de gérer un système de transport complet, allant du matériel roulant à la signalisation en passant par l’infrastructure, et de proposer des solutions « clés en main ». Pour l’exercice 2009-2010, Alstom Transport a réalisé un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros. Alstom Transport est présent dans 60 pays et emploie 27 000 personnes. Alstom Diplômé d’un doctorat européen en systèmes de production et fort de nombreuses expériences dans le domaine ferroviaire, Andrea Conte est à présent à la tête d’une unité opérationnelle axée sur le développement des chemins de fer. Altitude n° 18 29 07/10/10 16:32 Campus PEOPLE ÉTATS-UNIS AIDER LES JEUNES DIPLÔMÉS À DEVENIR DE NOUVEAUX SALARIÉS AEA 2010 : DEUX VAINQUEURS, DOUBLE BONHEUR ! Le niveau de la compétition, à l’instar de l’édition 2009, a été encore une fois très élevé. Ce n’est qu’à l’issue de plusieurs heures de délibération que le jury a eu la lourde tâche d’annoncer que le candidat italien Michele Parmigiani commencera son stage à Enstone, sous la responsabilité de Robin Tuluie, tandis qu’Albert Illera López, le lauréat espagnol, sera le premier à s’installer à Viry-Châtillon, en France, sous la houlette de Stéphane Rodriguez. Chacun recevra un salaire, ainsi qu’une voiture et un logement de fonction. MICHELE : Jamais je n’aurais pensé débuter ma carrière d’ingénieur au sein d’une écurie de F1, et parce que le jury de l’AEA a cru en mon idée, mon rêve devient réalité. J’ai été surpris du nombre annoncé de candidats cette année : seuls 170 ingénieurs souhaitent travailler en F1 ? Futurs candidats, cette compétition est votre meilleure et unique chance, saisissez-la ! » ALBERT : Être lauréat de l’Altran Engineering Academy est une chose incroyable. Mon rêve de devenir ingénieur en F1 s’est réalisé le 13 juillet du haut de mes 22 ans ! J’ai hâte de débuter le stage. Je souhaite remercier Altran et Renault F1 Team pour cette opportunité offerte aux jeunes ingénieurs, IES La Romanica, mon école, et la Technical University de Catalogne, qui m’ont accompagné tout au long de mon cursus. » 30 Altitude n° 18 ALT18_P28-32_bag.indd 30-31 DR Résultat unique pour la grande finale de l’édition 2010 de l’Altran Engineering Academy, qui s’est tenue le 13 juillet dernier au cœur de l’écurie Renault F1 Team à Enstone (Royaume-Uni). Pour la première fois, deux jeunes ingénieurs parmi les 10 finalistes en lice remportent chacun un stage au sein de l’écurie de Formule 1. ROBIN TULUIE : Michele a fait preuve d’une compréhension fondamentale de la dynamique des voitures de course, une qualité rarement observée chez les étudiants de son âge. En s’appuyant sur ces fondamentaux, il a présenté une solution innovante pour améliorer les performances de la voiture ainsi qu’un solide plan d’action. Nous avons hâte de travailler avec Michele, et si l’on se réfère aux expériences vécues avec les précédents lauréats de l’Altran Engineering Academy, cette collaboration devrait être aussi bénéfique qu’agréable pour chacun d’entre nous. » STÉPHANE RODRIGUEZ : Nous avons été très impressionnés par la présentation d’Albert ainsi que par son approche intellectuelle et scientifique. Je suis certain qu’il s’intégrera très vite à notre équipe ici, à Viry-Châtillon. Nous pensons qu’Albert rejoindra notre unité de calcul de dynamique des fluides où il sera à même de tester ses compétences dans les études liées à l’aérodynamique interne des moteurs. » Chaque année depuis six ans, les finalistes de l’Altran Engineering Academy quittent Enstone avec des étoiles dans les yeux et des cadeaux plein les bras, et plus particulièrement cette année avec TW Steel, partenaire officiel du chronométrage de l’écurie, qui leur a offert à tous une montre gravée pour l’occasion. En mai 2010, Altran a participé au second atelier Jeunes Professionnels organisé par la Chambre de commerce francoaméricaine de Nouvelle-Angleterre (États-Unis). La session, intitulée « CV 101 & Networking : Tips for Successful Resumes & Job Interviews », s’est déroulée à Boston (Massachusetts). L’assistance, une cinquantaine de récents diplômés et jeunes actifs, était constituée à 90 % de francophones originaires de France, de Belgique, de Suisse, de Côte d’Ivoire et du Québec. Sandi Molettieri, DRH, leur a expliqué comment réaliser un bon CV américain, avec quelques trucs et astuces incontournables. Sophie Koenig, responsable marketing et communication, a mis l’accent sur les différences culturelles et professionnelles qui peuvent transparaître dans un CV, une lettre de motivation, ou même durant un entretien. Des exemples concrets ont illustré les erreurs souvent faites par les candidats francophones dans leur quête d’un emploi aux États-Unis. L’avis du jury Les huit autres candidats venus du Brésil, du Canada, de République tchèque, de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, du Portugal et du Royaume-Uni ont eux aussi fait forte impression sur le jury présidé par le Dr Robin Tuluie, directeur R&D de l’écurie Renault F1 Team et composé de Stéphane Rodriguez, responsable essais et fiabilité au département Moteur de Renault F1 Team, d’Alfonso Martinez, directeur général d’Altran Technologies Espagne et directeur international du group solution Ingénierie Mécanique, et de Saeed Kazim, consultant senior Altran Technologies UK pour Renault F1 Team. Alfonso Martinez a souligné la qualité de leurs prestations : « Comme lors des éditions précédentes, tous les candidats ont fait preuve d’un immense talent et d’une formidable passion pour l’ingénierie. Tous ont réalisé un travail remarquable sur leurs présentations. Nous avons également découvert des idées totalement innovantes et les discussions techniques avec les candidats ont été très intéressantes. Cette initiative est une façon unique de découvrir de jeunes talents et de les aider à progresser sur la voie de l’excellence. » Saeed Kazim commente l’événement : « L’usine Renault F1 Team pétillait de l’enthousiasme et de la créativité apportés par ces dix jeunes ingénieurs pleins de promesses. Ils nous ont impressionnés par leurs présentations, qui, tout en couvrant un vaste éventail de disciplines techniques, avaient toutes en commun cette même originalité dans leur démarche de réflexion, alliée à une discipline intellectuelle et à un raisonnement rigoureux. Ce sont des qualités qu’Altran et Renault F1 Team apprécient, et cherchent à encourager chez les futures générations d’ingénieurs pionniers de la F1. » Altitude n° 18 31 07/10/10 16:33 BERTRAND PICCARD © Solar Impulse 1er mars 1958 : naissance à Lausanne, Suisse. 1992 : vainqueur de la première course transatlantique en ballon. Mars 1999 : réalise le premier tour du monde en ballon sans escale en vingt jours. Septembre 1999 : fonde l’association Winds of Hope, d’aide aux enfants du monde. 2003 : lance avec André Borschberg le projet Solar Impulse. 2005 : auteur de Une trace dans le ciel. Avril 2010 : premier vol de Solar Impulse. © Solar Impulse PORTRAIT L’EXPLORATEUR D’UN MONDE PLUS VERT Psychiatre, pilote, pionnier… il s’est lancé dans un nouveau défi à la hauteur des enjeux de notre siècle : concevoir un avion qui ne consomme pas de carburant. Avec un grand-père physicien et aérostier, un père me suis fait la promesse de refaire un tour du monde, mais ingénieur – il participe au programme Apollo – et océa- cette fois, sans carburant ni émissions polluantes. » L’idée nographe, c’est sûr, Bertrand Piccard a l’exploration du projet Solar Impulse, un avion fonctionnant uniquement et l’aventure dans ses gènes. Dès son plus jeune âge, il à l’énergie solaire, était née. Mais ce nouveau projet n’est sait que sa vie le mènera sur les chemins de la découverte. pas une simple utopie, c’est aussi le constat d’un monde Mais lesquels ? Il commence par explorer l’esprit humain, en train de changer : « Si un avion est capable de voler nuit « un monde intérieur », grâce à la psychiatrie. En parallèle, et jour sans carburant, propulsé uniquement par l’énergie il se forme au pilotage au travers du deltaplane, de l’ULM du soleil, que personne ne vienne ensuite prétendre qu’il est et du parapente, « L’aviation m’ouvre au monde extérieur, impossible de faire la même chose pour des véhicules, des explique-t-il. Ces deux domaines sont complémentaires, ils chauffages, des climatiseurs ou des ordinateurs. À travers correspondent à mon désir de mieux comprendre le sens et ce projet, nous sommes convaincus que l’esprit pionnier et les visions politiques peuvent changer la société et venir à l’intérêt de la vie. » Sans pour autant avoir le goût du risque ou rechercher bout de la dépendance aux énergies fossiles. » Pour Bertrand l’exploit médiatique, Bertrand Piccard se lance dans des défis Piccard, le défi majeur de notre siècle consistera à savoir qui lui permettent de faire tomber des certitudes acquises préserver, voire améliorer, la qualité de vie sur notre planète. Avec Solar Impulse, il espère lever un élan depuis longtemps. En 1999, il est le premier d’enthousiasme public en faveur des techà réaliser le tour du monde sans escale en « Je me suis fait nologies qui rendront possible les changeballon avec Brian Jones. « C’est en prenant la promesse de refaire ments indispensables pour assurer l’avenir conscience que le manque de carburant un tour du monde énergétique et écologique de notre planète. aurait pu faire rater cette aventure que je sans carburant » ALT18_P28-32_bag.indd 32 07/10/10 16:33