aéronautique : la révolution verte est en marche

Transcription

aéronautique : la révolution verte est en marche
No
18
LE MAGAZINE
DES SCIENCES ET
DES TECHNOLOGIES
D’ALTRAN
www.altran.com
altitude
AÉRONAUTIQUE :
LA RÉVOLUTION
VERTE EST
EN MARCHE
NEWS p. 13 Open Trade, l’assistant personnel des traders / Fondation Altran : Lancement du Prix Altran-Cercle Santé Société
HIGH-TECH p. 17 Aéronautique : la révolution verte est en marche PEOPLE p. 28 Expertise : Aux côtés d’Alstom Transport
pour l’AGV / Campus : À la découverte de Renault F1 Team / Portrait : Bertrand Piccard, initiateur du projet Solar Impulse
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07/10/10 16:23
/ÉDITO/
/SOMMAIRE/
NEWS 04
04
Une bouffée
d’air frais
> 06 ALTRAN DONNE VIE AUX
IDÉES DE SES CONSULTANTS
Altran lance un challenge qui
s’inscrit dans une démarche
d’innovation participative.
Le 8 juillet dernier, l’avion Solar Impulse
se posait sur la base aérienne de Payerne
(Suisse) après avoir passé 26 heures
en vol uniquement grâce à l’énergie solaire,
et atterrissait avec des batteries plus pleines
qu’au décollage.
Ce résultat valide le principe mythique de vol « perpétuel » et
non polluant qui constitue la base de ce projet unique au monde.
C’est également une immense réussite pour les promoteurs
du projet et pour nos consultants qui y travaillent depuis six ans.
Il incarne la double prouesse humaine et technologique d’un pilote
ayant optimisé le vol de nuit et d’une capture immédiate des
premiers rayons de soleil à l’aube.
> 10 ALTRAN RENFORCE LA
VIDÉOSURVEILLANCE DE FORLÌ
La ville italienne de Forlì a fait appel
à Altran Italie pour coordonner
l’extension de son système de
caméras.
> 13 ALTRAN PR[Í]ME,
LAURÉAT DU JANUS DE
L’INDUSTRIE 2010
L’Open Trade, assistant
personnel pour les traders, a
été salué pour son design.
HIGH-TECH 17
2, rue Paul Vaillant-Couturier
92532 Levallois-Perret Cedex
www.altran.com
[email protected]
Altitude n°18
Le projet Solar Impulse a franchi une nouvelle étape vers la concrétisation
de ce qui semblait un pari fou au départ : réaliser le premier avion solaire
capable de voler jour et nuit, jusqu’à faire le tour du monde. Nous sommes
fiers d’avoir fait il y a six ans un pari qui se gagne sous nos yeux.
Plus largement, Altran est impliqué avec ses clients du secteur aérospatial
dans l’émergence d’une aviation verte, qui protège mieux l’environnement
tout en améliorant les services rendus aux passagers. Puisse Solar Impulse
être la première étape vers de plus grandes innovations.
Pascal Brier
Directeur général adjoint
Directeur de la publication :
Pascal Brier
Rédacteur en chef :
Benoît Repoux
Rédaction :
Martin Bellet, Charlotte Montané
de la Roque, Benoît Repoux
Contributeurs :
Séréna Bréot, Marcelo Cardoso,
Leena Chauhan, Marianne Dard,
Lizelotte Edvinsson, Caroline
Ernoult, Cécile Fiatte, Sophie
Koenig, Christian Le Liepvre,
> 17 AÉRONAUTIQUE : LA RÉVOLUTION VERTE EST EN MARCHE
Avions plus légers, moteurs moins gourmands en carburant, programmes de recherche
innovants : l’aéronautique est entrée dans l’ère de l’écologie. Zoom sur une révolution en marche.
PEOPLE 27
Pascal de Lima, Amel Meddah,
Sandra Oberhollenzer, Patrick
Pordage, Anne-Laure Sanguinetti,
Tiziana Sforza, Sebastian Thiel
Conception et mise en pages :
01 77 45 86 86
Responsable d’édition :
Martin Bellet
Direction artistique :
Marie-Laure Noel, Franck Widling
Maquette :
Franck Widling
Secrétariat de rédaction :
Alexandra Roy
Crédit couverture :
Solar Impulse
Fabrication :
Sylvie Esquer
Impression :
Imprimerie Vincent
02
Altitude n°18
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Dépôt légal :
Septembre 2010
ISSN : 1767-9974
Altitude (Paris 2003)
> 28 AMÉLIORER LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT
> 30 AEA 2010 : DEUX
VAINQUEURS, DOUBLE
BONHEUR
!
Alstom Transport est un acteur majeur du transport ferroviaire
L’Altran Engineering Academy a
européen. Les équipes d’Altran Italie veillent à ce que les
permis à ses deux lauréats de
fournisseurs respectent les délais avec un haut niveau de
remporter un stage au sein de
qualité.
l’écurie Renault F1 Team.
D’ALSTOM TRANSPORT
Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.com
Altitude n°18
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07/10/10 16:24
NEWS
SANTÉ
ALTRAN ÉNERGIE
VIS BIO
LE COURANT PASSE !
Le groupe Transmission,
Distribution et Sous-station
(TD&S) d’Altran Solutions
travaille actuellement sur
différents projets pour
quelques-uns des principaux
fournisseurs d’électricité des
États-Unis. Ces projets vont
du remplacement de matériel
pour des disjoncteurs de 26 kV
à 500 kV, et autres matériels
importants de poste électrique,
à des refontes totales et mises
à jour de systèmes de relais de
protection, de télésurveillance
et d’acquisition de données
(SCADA). De plus, le groupe
TD&S a conseillé et préparé
des schémas préalables
dans le cadre de projets de
surveillance de réseau basé sur
une technologie d’électricité
intelligente. Ces projets
impliquent la conception de
nouveaux systèmes de relais
par microprocesseurs avec
communication par fibre optique
pour permettre au fournisseur
© Fraunhofer IFAM
POUR CHIRURGIE ÉCOLO
Robustes, bioactives et résorbables ;
telles sont les caractéristiques des
vis chirurgicales qu’une équipe de
chercheurs de l’institut Fraunhofer
implanté à Brême, en Allemagne,
vient de mettre au point. Faites
d’acide polylactique et
hydroxyapatite, principal constituant
de la matière minérale osseuse, elles
présentent l’avantage de se résorber
en 24 mois tout en stimulant la
croissance l’os dans lequel elles sont
implantées. Du coup, le patient n’a
plus besoin de subir une nouvelle
intervention chirurgicale douloureuse
pour se faire retirer ou changer ses
vis. Enfin, autre atout non
négligeable, elles peuvent être
moulées par injection, contrairement
aux vis en titane, et sont donc
parfaitement adaptées à chaque
blessure.
ALTRAN R&D
Altran Solutions, la division Énergie
d’Altran en Amérique du Nord, figure
pour la deuxième année consécutive
dans la liste des 500 premières
sociétés de conception établie par le
magazine Engineering News Record
(ENR). Ce classement, publié tous
les ans en avril, recense les 500 plus
grandes sociétés américaines de
conception dans les domaines de
l’ingénierie, de l’architecture et de
l’environnement, privées tout autant
que publiques, sur la base de leurs
bénéfices propres à la conception.
Publié pour la première fois en 1874,
The Engineering News Record, plus
connu sous son acronyme ENR, est
un hebdomadaire du groupe The
McGraw-Hill Companies, qui diffuse
les dernières nouvelles, analyses,
données et opinions du secteur de la
construction partout dans le monde.
04
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CAMBRIDGE CONSULTANTS
CÉLÈBRE 50 ANS D’INNOVATION
Cambridge Consultants, la filiale
d’Altran qualifiée par le Financial
Times d’« experte en technologies
de rupture », fête ses 50 ans en 2010.
Créée en 1960 par trois diplômés
de l’Université de Cambridge,
l’entreprise s’est développée
pour devenir une entreprise leader
mondial dans le développement de
produits technologiques, employant
plus de 300 ingénieurs,
technologues et scientifiques
sur ses deux sites à Cambridge,
au Royaume-Uni, et à Boston,
aux États-Unis. Le travail de cette
entreprise réalisé pour de grandes
multinationales aussi bien que pour
de jeunes sociétés est présent tout
autour de nous, depuis le sachet
rond que vous utilisez le matin
pour faire votre thé jusqu’au système
radio sol-air utilisé pour le contrôle
du trafic aérien aux États-Unis, et de
la puce Bluetooth contenue dans
votre téléphone portable à
l’optoélectronique à très bas prix
dans l’un des kits de test de
base du réseau électrique du
nord-est des États-Unis. Dans
le cadre de ces deux projets,
l’équipe est chargée de la
conception de l’ensemble du
schéma d’installation électrique
et du génie civil, ainsi qu’un
ensemble d’études de protection
et de contrôle des relais ainsi
que toutes les activités supports
liées à la construction.
MULTIMÉDIA
grossesse les plus connus
au monde. Son travail est également
visible dans la prospérité
des 20 entreprises créées par
Cambridge Consultants depuis
1975, parmi lesquelles CSR, le plus
grand fabricant mondial de puces
Bluetooth, ainsi que Xaar, Domino
et Inca Digital, trois des entreprises
leader dans la technologie
de l’impression laser, initialement
conçue par Cambridge
Consultants. Conjointement,
ces quatre entreprises emploient
3 500 personnes et ont généré plus
d’un milliard de dollars de chiffre
d’affaires en 2008.
LE CORPS, MILIEU TACTILE
© Chris Harrison
ENR : ALTRAN
SOLUTIONS TOUJOURS
DANS LA LISTE
DES 500 PREMIERS
© Clément Perrotte
ALTRAN PRESSE
d’électricité d’être en mesure
de contrôler à distance
différents aspects du système
de fourniture d’électricité dans
toute l’Amérique du Nord.
Actuellement, notre groupe de
TD&S (ci-dessus) est consulté
pour concevoir deux expansions
de poste électrique pour un
fournisseur majeur afin de
renforcer l’infrastructure de
Avec l’arrivée de l’iPhone,
le tactile s’est démocratisé,
rendant l’interaction avec la
machine beaucoup plus
humaine qu’au travers d’une
souris et d’un clavier. Aujourd’hui,
une équipe de chercheurs va plus
loin et propose que la paume,
le bras ou le doigt deviennent à
eux seuls les écrans tactiles du
futur. Grâce à un picoprojecteur,
c’est-à-dire un vidéoprojecteur
miniaturisé pouvant être intégré
dans un appareil portable
(ordinateur, téléphone),
les boutons et le clavier de
l’appareil utilisé sont affichés
directement sur la peau de
l’utilisateur.
L’onde acoustique que produit
le choc d’un doigt sur le corps
est ensuite analysée par un
programme qui en déduit la
touche activée. Avec ce système
développé par les chercheurs
de l’université Carnegie-Mellon de
Pittsburgh, aux États-Unis, il sera
un jour possible de contrôler son
baladeur ou téléphone… d’un
claquement de doigt.
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NEWS
THERMIQUE
MATÉRIAUX
QUAND LA CHALEUR
FAIT FRISSONNER
ZÉRO FISSURES POUR UN EFFET BÉTON
Faire du froid grâce au soleil :
c’est possible ! L’université
polytechnique de Milan a ainsi
développé un concept de
refroidissement et de
réfrigération solaire haute
performance. Ce système,
baptisé « Medisco », est
expérimenté depuis peu sur deux
sites, l’un en Tunisie dans un
établissement vinicole et l’autre
au Maroc dans une crèmerie.
L’équipement mis en place
n’utilise pas d’électricité pour la
réfrigération, mais uniquement
de l’énergie calorifique. Des
réflecteurs absorbent la lumière
du soleil pour transformer l’eau
en vapeur. Celle-ci permet alors
de faire fonctionner la machine
de réfrigération par absorption.
Le système utilise un fluide
composé d’eau et de glycol qui
permet d’éviter la formation de
glace. Cette nouvelle technique a
un faible impact environnemental
et est économiquement viable.
Encore au stade expérimental,
Medisco pourrait rencontrer un
grand succès dans les pays dont
l’ensoleillement est important.
Le béton est l’un des matériaux de
construction les plus utilisés au
monde ; le problème de sa durée de
vie est bien sûr critique. Dans un but
sécuritaire, l’université de Rhode
Island a mis au point un béton
autoréparant. Très résistant, il permet
d’éviter la propagation des fissures.
La solution mise au point par l’équipe
de chercheurs consiste à injecter des
microcapsules de silicate de sodium
ALTRAN PARTENARIATS
LES LOGICIELS
SE CONÇOIVENT
EN ÉQUIPE
dans le béton. Dès l’apparition d’une
fissure, elles vont réagir avec
l’hydroxyde de sodium présent dans
le matériau. Au bout d’une semaine, le
tout forme un gel solidifié guérisseur
qui ne nécessite aucune intervention
humaine. Une solution qui semble
reléguer aux oubliettes les injections
d’agents cicatrisants et d’autres
projets plus fantaisistes comme
l’utilisation de bactéries réparatrices.
06
© FOTOLIA.COM - Olly
ALTRAN DONNE
VIE AUX IDÉES DE
SES CONSULTANTS
Altitude n° 18
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Après Altran Research,
h,
Altran s’inscrit dans une
démarche d’innovation
on
participative et lance
son premier challenge
e
à l’innovation. Le but ?
Collecter et mettre
en avant les idées
d’innovations
de l’ensemble des
salariés du groupe.
Le thème du
challenge porte
sur les objets
communicants
(smartphones, GPS, e-santé,
grid…).
e-santé smart grid
)
Après deux sélections locales, trois idées
seront sélectionnées par un jury international.
Altran mettra en œuvre les moyens pour
prototyper ces projets et les commercialiser.
À la clé pour les trois gagnants : le prototype
de leur projet, un système de royalties ainsi
qu’une semaine de formation au MIT.
ALTRAN SATELLITE
UN LANGAGE POUR ÉVITER L’ÉCHEC
Altran Praxis, la filiale du groupe
spécialisée en ingénierie et
sécurité des systèmes critiques
embarqués, a vu son langage
Spark sélectionné pour une
nouvelle mission lunaire
américaine financée par la
Nasa. Spark est un langage de
programmation et une chaîne
d’outils de haut niveau conçus
par Altran Praxis pour servir de
support au développement de
logiciels dans des opérations
vitales comme la sécurité ou
d’autres applications où aucune
panne n’est tolérée. Spark servira
à développer le logiciel utilisé
pour un projet de CubeSat en
cours de développement issu du
consortium regroupant le Vermont
Technical College, l’université
de Norwich, St. Michael’s
College et l’université du
Vermont. Un CubeSat est un
satellite miniaturisé adopté par
les universités et les instituts
de recherche du monde entier
pour des projets couvrant des
domaines aussi divers que la
détection des tremblements de
terre ou l’observation de la nature.
Le lancement de ce CubeSat
est prévu pour 2015. Il serait le
premier CubeSat capable d’être
lancé d’une orbite géostationnaire
pour alunir.
© Getty Images/Comstock Images
ALTRAN INNOVATION
Pour répondre aux enjeux toujours
plus importants des projets de ses
clients, le groupe Altran a mis en
place de nombreuses mesures, dont
le développement de partenariats
stratégiques ou la participation à des
consortiums internationaux. Spark
Pro 9 et Autosar en sont deux
exemples récents. Spark Pro 9, projet
conjoint de AdaCore et Altran Praxis,
représente une avancée majeure pour
les développeurs chargés de
développer des systèmes hautement
sécurisés et assurés pour le secteur
de l’électronique aéronautique. Cet
environnement de développement de
pointe en open source propose
maintenant des fonctionnalités de
sécurité accrue, parmi lesquelles la
possibilité de vérifier et de garantir
une architecture MILS (Multiple
Independent Levels of Security)
au sein de la même application.
Autosar (AUTomotive Open System
ARchitecture) est une association
internationale dont le but est de
mettre en place une norme
indépendante et libre d’accès pour
l’architecture des logiciels destinés
au secteur de l’électronique
aéronautique. Altran, prêt à relever
l’ensemble des défis que ce
changement pourrait entraîner,
assiste les équipementiers et les
fournisseurs dans leur migration vers
le développement de logiciels
conformes Autosar. De la migration
des process à la mise en œuvre de
logiciels conformes Autosar, Altran
propose des services de consulting
dédiés, de formation et une
introduction à de nombreux outils
Autosar.
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NEWS
INFORMATIQUE
ZOOMER : UN ÉCRAN TORDANT !
L’INVENTION
DU LASER
Souple et intelligent, voici le nouvel écran
présenté par Toshiba lors du salon SID.
Encore à l’état expérimental, il permet
d’agrandir et de déplacer une image par
torsion. C’est très simple, en bombant
l’afficheur vers le haut, l’image se trouve
agrandie. Pour déclencher le zoom arrière,
il suffit de le tordre dans l’autre sens.
Le prototype présenté est rétroéclairé grâce
à une couche de LED de seulement quatre
dixièmes de millimètres. Les circuits de
l’afficheur lui-même sont gravés sur une
feuille transparente de 0,1 millimètre
d’épaisseur pour une diagonale de 21 cm.
Depuis les années 2000, la compétition dans
ce secteur ne fait que s’accélérer. En effet,
des écrans de la taille d’un timbre-poste, au
tout premier écran souple pouvant s’enrouler
autour d’un tube de deux centimètres
montrent que les chercheurs ne manquent
pas d’idées. Le public restera cependant
le seul juge de la qualité de ces dernières
innovations.
Le 16 mai 1960, un flash de lumière
rouge envahit le laboratoire de
Theodore Maiman : le laser est né.
Il aura donc fallu 33 ans pour que
les théories énoncées par Albert
Einstein se concrétisent.
Fonctionnant avec une lampe flash
et un cristal de rubis, ce premier
dispositif trouve rapidement des
applications dans le domaine
industriel. Cinquante ans plus tard,
le laser a investi notre
environnement quotidien, du CD
à la chirurgie en passant par le
guidage d’armes ou encore
l’animation d’une conférence.
Pour célébrer son cinquantenaire,
des manifestations ont lieu tout
au long de cette année. Ces divers
événements montreront les
progrès de cette technologie et ses
nombreuses applications.
Pour en savoir plus :
50ansdulaser.com
©
i
o
St
ck
ph
ot
o
ÉNERGIE
NANOTUBES :
UNE DÉCOUVERTE ÉLECTRIQUE
Les nanotubes de carbone,
connus pour être d’excellents
conducteurs, peuvent désormais créer
un courant électrique. Cette nouvelle
manière de générer de l’électricité a
été démontrée pour la première fois
par une équipe du Massachusetts
Institute of Technology (MIT).
Après avoir recouvert les nanotubes
d’une couche de combustible
(du cyclotriméthylène-trinitramine),
les chercheurs ont « allumé »
leur extrémité avec un rayon laser,
créant une vague thermoélectrique
qui se propage à l’intérieur de celui-ci.
L’onde de combustion ainsi générée
s’accompagne d’un courant électrique.
Ce nanotube fournit ainsi cent fois plus
d’énergie qu’une batterie classique
Li-ion. Encore à l’état expérimental,
ce procédé pourrait un jour remplacer
les batteries dans les composants
électroniques miniatures. De tels
systèmes pourraient alors rester
chargés indéfiniment quand ils sont
inutilisés.
© Toshiba
IL Y A 50 ANS
ALTRAN MANAGEMENT
ALTRAN ET SODEXO REPOUSSENT LEURS LIMITES
ALTRAN DISTRIBUTION
© Getty Images
iMAG, LE FUTUR OUTIL
INCONTOURNABLE DES PROFESSIONNELS
DE LA DISTRIBUTION
08
Altitude n° 18
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L’iPad propose une interface
utilisateur à la fois conviviale,
rapide et facile à appréhender.
Altran Nord (France) a donc misé
sur cet outil du futur avec la
certitude que la facilité de sa prise
en main lui confère un grand avenir
dans les milieux professionnels tels
que la distribution. Le prototype
d’application iMag offre toutes
les fonctions essentielles de la
mobilité en surface de vente :
l’information détaillée sur le
produit, ses ventes en temps réel,
la possibilité de réapprovisionner
les linéaires ou la mise à jour du
balisage. Un onglet dédié au métier
de l’encaissement avec les
informations essentielles sur le
chiffre d’affaires, la possibilité
d’ouvrir ou de fermer les caisses en
fonction de l’affluence, est l’un des
nombreux outils qui permettront
aux professionnels de la distribution
de centraliser leurs données et de
faciliter leur travail au quotidien.
Altran a remporté
en Belgique un
projet complexe de
management pour le
compte de Sodexo, qui
combine l’assistance
technique et l’approche
par solutions sur
des compétences
en SI et excellence
opérationnelle. Sodexo
est connu dans le
monde entier pour
ses prestations et
services en matière de
restauration collective.
Désormais, ce
prestataire est décidé
à offrir à ses clients et
aux utilisateurs finaux
encore plus de confort
en se concentrant sur
l’externalisation des
prestations (Facilities
Management) grâce
au développement de
solutions de services sur
site (On-Site Services
Solutions). David
Goldenberg (Business
Manager, Altran CIS)
et Geneviève Jamin
(consultante senior) ont
travaillé de concert avec
Michel Croisé, PDG
de Sodexo Belgique,
pour clarifier les
exigences stratégiques
et opérationnelles
nécessaires à une
meilleure efficacité au
niveau de la direction. Il
leur est progressivement
apparu que Sodexo
avait en fait besoin d’une
équipe polyvalente et
expérimentée, capable
d’accompagner la
société de la stratégie
la plus critique
jusqu’au niveau le plus
opérationnel, sans
jamais perdre de vue
les politiques employés
équitables de Sodexo.
Le tandem d’Altran
a relevé ce défi avec
l’aide de l’expert en
excellence opérationnelle
Roel Verhulst. Ensemble,
ils ont prouvé une
nouvelle fois qu’avec la
coordination nécessaire,
Altran dispose de
toutes les cartes pour
répondre aux besoins
de ses clients, qu’il
s’agisse de résoudre une
crise de management
ou d’implémenter des
solutions à travers de
multiples organisations.
Altitude n° 18
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07/10/10 16:32
NEWS
ALTRAN AUTOMOBILE
CHIRURGIE
ÇA ROULE POUR ALTRAN BRÉSIL !
DE BATTRE MON CŒUR
VA CONTINUER
d’Altran et celles du client. Chaque
résident est sous la responsabilité
directe du chef de projet. Ce projet
constitue la première étape de
l’initiative de transformation des
activités brésiliennes d’Altran.
D’autres lots de travaux sont
actuellement à l’étude.
En 2001, le professeur Carpentier
réalisait la toute première
transplantation d’un cœur artificiel
autonome. Presque dix ans plus tard,
Alain Carpentier, en collaboration
avec la société française Carmat (cf.
Altitude n° 16) est sur le point de
réaliser une nouvelle prothèse qui
pourrait permettre de traiter 100 000
patients dans le monde. Cette coque
ovoïde aura la particularité d’être
hémocompatible et sera dotée d’une
batterie autonome de six heures afin
d’offrir un bon confort de vie et une
durée de service de plusieurs années.
Ces nouveaux greffons de moins
de un kilogramme coûteront
260 000 euros, soit le prix d’une greffe
de cœur humain. Fin 2011, Carmat
réalisera ses premières implantations
de cœur artificiel chez l’homme. Si les
essais sont positifs, ce cœur capable
de remplacer l’organe naturel pourra
être commercialisé dès 2013.
Pour en savoir plus :
www.carmatsas.com
lém
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Pe r
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France. Les trois équipes de
conception dédiées à ce projet
sont toutes locales et chaque
équipe travaille sous la direction
d’un consultant résident, une
personne clé basée dans les locaux
du client et garantissant une bonne
communication entre les équipes
ALTRAN SÉCURITÉ
ALTRAN RENFORCE LA
VIDÉOSURVEILLANCE DE FORLÌ
ages.com
Altran Italie a coordonné la définition et l’installation de
23 nouveaux sites de surveillance vidéo pour la municipalité de
Forlì, grâce au soutien et aux produits de deux sociétés de
pointe, Arteco IVS et Axis. Ce projet permet de compter,
classifier et analyser à distance, en continu et en temps réel les
flux de véhicules, grâce au stockage des données dans une
base. Altran Italie a notamment participé à la gestion du projet,
ainsi qu’au choix des équipements nécessaires (les serveurs
par exemple). À l’origine de ce projet, le besoin pour la
commune de Forlì de s’équiper d’un système de vidéosurveillance capable de mesurer le trafic urbain. Une fois en
place, il permet à la commune de prendre les mesures
adaptées pour réduire la congestion automobile.
© www
.jupiterim
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Altitude n° 18
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SECOLO XIX
PASSE SUR iPHONE
AVEC ALTRAN
©C
En début d’année, Altran
Technologies Brésil a lancé
son premier lot de travaux dans
le secteur automobile. L’ambition
de ce projet est de mettre au point
des modifications techniques
destinées aux réglages des
produits des clients afin de les
aligner sur les nouvelles normes
d’émissions EURO-V (utilitaire
léger et lourd) bientôt en vigueur
au Brésil. Ces modifications
concerneront la transmission
(installation du système et des
systèmes périphériques) et
le châssis de roulement (tout
l’ensemble), et quelques activités
mineures liées à la structure de la
carrosserie. L’équipe du projet est
composée de Alexandre Capelli,
responsable de la livraison ;
Aline Abrão, bureau de gestion
du projet ; et Rodrigo Lucente,
chef de projet ; et dirigée par
Stanislas Brachet, responsable
de la prestation de services en
ALTRAN INFORMATION
ALTRAN ROBOTIQUE
DES CLIENTS AU BOULOT
Début mai 2010, les représentants de certains clients d’Altran
Technologies en Suède ont pu participer à l’Altran Robot Challenge.
Par équipe de six, ils devaient trouver la solution la plus créative à un
problème épineux. Ils avaient à leur disposition des ordinateurs, des kits
Lego Mindstorm et des consultants Altran. Leur but ? Localiser un
réceptacle au milieu de la pièce, laisser le robot s’en approcher et
y faire tomber une balle. Les participants ont dû faire appel à leurs
connaissances en matière de programmation mais aussi de logique.
Certains étaient là pour la deuxième année consécutive, et la tension
était palpable. Deux équipes ont réussi à rentrer la balle deux fois sur
trois, la victoire finale se décidant au temps !
Grâce à l’application conçue,
dessinée et développée par
Altran Italie, les lecteurs du
premier quotidien de Ligurie
(Italie) peuvent désormais
retrouver leurs nouvelles
dans un format optimisé
pour le smartphone d’Apple.
L’application Secolo XIX offre
informations et réflexions sur
l’actualité de la région et du
monde entier, en temps réel. Elle
fait même usage de la fonction
GPS de l’iPhone pour proposer
des contenus géolocalisés, et
permet à ses usagers de devenir
des reporters en envoyant leurs
propres photos aux journalistes
de la rédaction ! De quoi se
passer du papier…
Altitude n° 18
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07/10/10 16:25
NEWS
CONNECTIVITÉ
SAUVER L’EURO OU
FAIRE APPEL AU FMI ?
L’euro, qui était censé faire converger les dynamiques
économiques de ses membres, n’a créé finalement
que divergences. Les critères de convergence de
Maastricht devaient permettre progressivement une
unification des politiques budgétaires. Pourtant, les
pays dotés de moindres avantages comparatifs et
spécifiques au sens de la théorie du commerce
international ont retardé les réformes nécessaires
pour restaurer leur compétitivité dans un contexte ou
les taux d’intérêt réels étaient supérieurs aux taux de
croissance économique, ceci ayant largement
contribué à l’augmentation de l’endettement des pays
de l’Europe du Sud comme la Grèce, le Portugal et
l’Espagne. L’euro finalement n’est-il pas victime de la
politique libérale de la Commission européenne ?
Depuis le passage à la monnaie unique, la croissance
économique et le niveau de l’emploi demeurent bien
inférieurs en Euroland par rapport à la performance
des autres pays européens. Aujourd’hui, certains
voient même un retour aux monnaies nationales pour
pouvoir tranquillement dévaluer comme le faisait le
Portugal en 1992 avec l’escudo, à deux reprises
d’ailleurs la même année. En effet, l’euro dans sa
forme actuelle aura quand même vécu et le dilemme
est assez simple : faut-il faire marche avant en
prolongeant l’union monétaire par une union
budgétaire, ou marche arrière en faisant scission ?
© Getty Images/MedioImages
Éric Revel est directeur général de LCI, et auteur du
livre Demain ne sera plus jamais comme avant, chez
Ellipses. Pascal de Lima est économiste en chef au
sein d’Altran Financial Services et enseignant à
Sciences-Po.
12
Altitude n° 18
ALT18_P10-17_bag.indd 12-13
UN MICROSCOPE
SUR LE TERRAIN
Compact, robuste et léger
(seulement 46 grammes), le
nouveau microscope conçu
par les chercheurs de l’université californienne UCLA a
été spécialement pensé pour
la télémédecine. Son atout : il
est entièrement numérique et
comporte peu de pièces
mobiles facilitant ainsi son
utilisation sur le terrain. Une
LED illumine l’échantillon à
analyser et l’image est ensuite
capturée sous forme d’un
diagramme d‘interférence. Les
résultats peuvent être envoyés
instantanément à l’autre bout
du monde via un ordinateur ou
un smartphone pour accélérer
l’établissement d’un
diagnostic. Une véritable
prouesse technologique qui
devrait permettre à terme
d’étudier plus facilement les
maladies comme la malaria,
que l’on retrouve plus
fréquemment chez des
populations isolées.
GÉOLOGIE
CRATÈRE AU CONGO
La déforestation
intensive en Afrique
centrale a parfois
des conséquences
inattendues. Celle-ci
est à l’origine de la
récente découverte
d’un cratère
d’impact d’une
énorme météorite.
Les images prises
par satellite ont
dévoilé une gigantesque structure en anneau au centre de
la République démocratique du Congo. Elle est entourée
par la rivière Una, soulignant sa courbe, et s’étend sur une
largeur de 36 à 46 kilomètres. D’après les spécialistes,
son origine résulterait de la chute d’un astéroïde de deux
kilomètres de diamètre, il y a une soixantaine de millions
d’années. Même si on est encore loin de la taille
imposante que certains cratères affichent avec des
diamètres pouvant atteindre les 200 kilomètres, celui
découvert dans cette région fait partie d’une des plus
grandes trouvailles de ces dernières années. Afin de
confirmer son origine extraterrestre, des scientifiques
vont rechercher sur place la présence de « quartz
choqués » : cette forme minérale est créée lorsque la
roche est soumise à un impact très fort.
© Nasa
ALTRAN NOTE DE CONJONCTURE
LE WI-FI EMBARQUE DANS LES CARTES MÉMOIRE
Fini les câbles qui traînent :
avec l’Eye-Fi, le transfert
d’images ou de vidéos d’un
appareil photo vers un
ordinateur se fait naturellement,
grâce au Wi-Fi intégré de ces
nouvelles générations de
cartes. Compatibles avec tous
les appareils photo mais à la
PR[Í]ME PR[Í]ME PR[Í]ME
SANTÉ
Pour amener ses
clients (direction
générale, direction
marketing, direction
R & D) de l’idée
au marché, Altran
Pr[í]me, spécialiste
du management de
l’innovation, intègre
une approche
environnementale
de manière
systématique.
condition d’avoir été
préalablement configurées par
un logiciel pour PC ou Mac, les
cartes Eye-Fi envoient
automatiquement les images
dès que l’appareil est allumé et
que le logiciel a été lancé. En
utilisant fréquemment ce
système, on évite le risque de
se retrouver avec une carte
mémoire pleine car les photos
sont directement archivées.
Pratique pour les accros du
partage en ligne sur Facebook,
Flickr, Picasa, ou encore
Youtube.
Plus d’infos :
fr.eye.fi
TÉLÉCOMMUNICATIONS
ALTRAN PR[Í]ME, LAURÉAT DU JANUS
DE L’INDUSTRIE 2010
Déjà lauréat en 2007, Altran Pr[í]me vient de
remporter l’un des Janus de l’industrie 2010,
décernés par l’Institut français du design, pour
la nouvelle plateforme de télécommunication
multimédia Open Trade d’Orange Business
Services. Ce prix, basé sur cinq critères
(économie, ergonomie, esthétique, éthique et
émotion), salue le caractère innovant d’Open
Trade, véritable assistant personnel des traders
en salle de marché, utilisé pour coordonner les
actions des différents acteurs en communication.
La complexité de ce métier gagne aujourd’hui
en simplicité : l’interaction entre un double écran
tactile et des touches physiques dédiées et le
couplage de la téléphonique et du multimédia,
ont permis à Altran de
concevoir et de
développer un
produit au
design intuitif
résolument
tourné vers le futur. Pour répondre aux exigences
d’attractivité, d’intuitivité et d’efficacité du
marché, les équipes d’Altran ont repensé
intégralement le produit jusqu’au code couleur
de l’interface, et également apporté leur
expertise sur l’ergonomie et le confort
d’utilisation. « Nous sommes heureux de la
confiance qu’Orange Business Services nous
a accordée dans cette démarche d’innovation,
de la co-création du concept au lancement
du produit. Nous partageons la fierté du résultat
final, le plaisir d’avoir surmonté lors du
développement les défis de la convergence
du « design thinking » et des contraintes
technologiques et industrielles », souligne
Corinne Jouanny, directrice
générale d’Altran Pr[í]me. Open
Trade, qui conjugue efficacité
professionnelle et évolutivité
multimédia, a été lancé avec succès
en Europe et dans le reste du monde.
Altitude n° 18
13
07/10/10 16:25
NEWS
FONDATION ALTRAN
FIN DE L’ACCOMPAGNEMENT TECHNOLOGIQUE
POUR BAMBHAUS
PRIX ALTRAN
CERCLE SANTÉ SOCIÉTÉ
Le champ d’action des projets
éligibles était large : prévention,
traitement, suivi des patients, actions
d’information ou de prise en charge
au quotidien dans toute structure
médicale… avec comme condition
essentielle l’amélioration de
l’organisation du système de soins
pour le patient ou le professionnel
de santé lui-même. L’appel à
candidatures du prix, du 9 mars au
31 mai, a été ponctué par divers
événements autour de cette
thématique :
- Le 3 mai dernier, une table ronde à
l’École européenne de chirurgie était
organisée dans le cadre du prix sur le
thème « Une médecine de qualité
pour tous : comment mieux faire ? ».
C’est à cette occasion que Yves de
Chaisemartin, président-directeur
général d’Altran, et le professeur Guy
Vallancien, président du Cercle Santé
Société, conviaient Henri Lachmann,
président du conseil de surveillance
de Schneider Electric, et le
professeur Bertrand Millat, chef du
département de chirurgie digestive et
transplantation à l’hôpital Saint-Eloi
de Montpellier, pour débattre de ce
sujet et identifier les enjeux du futur
dans ce secteur.
- Fin mai, dans le cadre d’un
partenariat avec le Syntec Santé,
Altran participait à la nouvelle édition
d’Hôpital Expo-HIT à Paris, Porte de
14
Altitude n° 18
ALT18_P10-17_bag.indd 14-15
Au mois de juin, 5 finalistes ont
été choisis parmi les 17 candidats
au prix :
> Pascal Gouilly et Jacques Hubert
du CHR de Metz-Thionville pour leur projet
d’optimisation informatisée du transport interne du patient.
> L’équipe du bloc de simulation d’anesthésie du CHU de Toulouse
pour son dispositif permettant de réaliser des actions de
formation, continue ou universitaire, dans le domaine des
situations critiques d’anesthésie.
> Les professeurs Jean-Yves Gauvrit et Michel Nonent des CHU
de Rennes et de Brest pour leur projet Creben de téléexpertise
radiologique facilitant les échanges de savoir-faire entre médecins
et radiologues dans le champ des pathologies du cerveau.
> Crystel Bonnet, Émilie Dousset, Delphine Civet, Dominique
Benichou du CHU de Nantes pour leur projet « Confort de vie
après un accident vasculaire cérébral » permettant
d’accompagner les patients et leurs familles à domicile.
> Les docteurs Sauveur Bendavid et Claude Meisel du Fonds
Medecine Explorer® pour leur projet Medecine Explorer®, une
plateforme internet d’aide à la consultation.
Versailles et réaffirmait sa volonté de
positionnement en tant qu’acteur fort
du secteur.
Sélectionnés début septembre
par un jury prestigieux d’experts
de la santé, spécialistes, industriels,
technologues et médecins,
le ou les lauréats se sont vu remettre
leur prix lors de la cérémonie
du 24 septembre au sein de la
convention Cham 2010 (Convention
on Health Analysis and
Management), manifestation placée
sous le haut patronage de Nicolas
Sarkozy, président de la République.
Ils gagneront un voyage d’études sur
le thème du prix, dans un ou
plusieurs établissements de Suède,
afin de leur permettre l’échange
d’expertises et de bonnes pratiques.
www.altran.com/prixqualitesante
* Lieu d’échange regroupant des
spécialistes de la santé, des médecins,
des sociologues et des économistes,
dont le but est de nourrir et favoriser
le débat public sur l’organisation et
l’économie de la santé.
DR
Issu du partenariat scellé entre Altran et le Cercle Santé Société (CSS)*,
et ayant pour vocation la recherche et le déploiement au niveau national
d’initiatives dans le secteur médical, le Prix Altran-Cercle Santé Société
a été lancé pour sa première édition dans l’objectif d’identifier les meilleurs
projets dans l’amélioration de la qualité des soins.
Après avoir bénéficié d’un
accompagnement personnalisé de plus
d’un an, l’équipe dirigée par Francisco
Gallo Mejía prend désormais son
indépendance et considère avec
satisfaction les avancées du projet.
Juridiquement, la structure BambHaus
est organisée en trois entités :
BambHaus Composites pour l’élaboration
de biocomposites et leur future
industrialisation, BambHaus CO2 pour
l’achat-vente de bonus carbone, et la
Fondation BambHaus, figure responsable
du triangle, située en Colombie. En plus
du lancement de cet ensemble structuré,
d’intéressants partenariats ont été
obtenus pour le projet et permettront
d’assurer sa pérennité. Ces partenariats
représentent également un fort potentiel
de développement commercial pour
Altran. La période d’analyse et de
DR
>L’événement qui s’est déroulé
à Aranjuez, près de Madrid, a été
le point final de l’accompagnement
du projet BambHaus, présenté
par Francisco Gallo Mejía, gagnant
du Prix 2008 de la Fondation Altran
pour l’innovation avec les membres
de son équipe, Mónica Ríos et
José David Rodriguez.
recherche autour du projet BambHaus
s’est conclue le 25 juin dernier par une
action solidaire et responsable menée
par l’équipe d’Altran Espagne et avec la
présence des entreprises et institutions
ayant misé sur le projet. Cette rencontre
finale de toutes les parties prenantes du
projet a eu lieu dans le « Jardín del
Príncipe » d’Aranjuez, près de Madrid.
Après une conférence de presse sur
l’évolution du projet BambHaus, les
participants ont pris part à une activité
écologique pendant laquelle ils ont pu
découvrir les bambous géants du jardin
et planter les boutures d’une graminacée
géante spécialement importée de
Colombie pour l’occasion :
le bambou Guadua angustifolia Kunth,
source de la passion et des études de
Francisco Gallo Mejía.
LE SYSTÈME BCI DU LAURÉAT 2005
INSPIRE DOCTEUR HOUSE !
Si vous êtes fan de la série Docteur House, vous
auriez eu tort de manquer l’épisode 19 de la
saison 5 ! Dans cet épisode nommé « Locked-in »,
vous vous retrouvez dans la peau du patient traité
par l’équipe du célèbre docteur irascible et
boiteux. Victime d’un grave traumatisme crânien,
le patient est considéré en état de mort cérébrale.
En réalité, il souffre du « locked-in syndrom » :
totalement conscient mais entièrement paralysé,
il ne peut communiquer avec son entourage.
L’épisode, filmé en grande partie depuis ses yeux
et dans ses pensées paniquées, prend une tout
autre tournure lorsque l’ingénieuse équipe du
Docteur House décide d’utiliser le système BCI…
projet lauréat du Prix 2005 de la Fondation Altran !
Le système BCI de Jonathan Wolpaw aura au
moins autant inspiré le jury du Prix de la Fondation
que les scénaristes de Docteur House !
Dans le numéro 17
d’Altitude, l’illustration
page 14 a été réalisée
par Eric Sontag pour
Ethic’Archi®.
Altitude n° 18
15
07/10/10 16:25
NEWS
FUTUR
OBJECTIF
MARS
© DR
Depuis plusieurs mois, la Planète
Rouge fait la une des journaux. En
avril dernier, le président américain Barack
Obama redéfinissait les missions de la Nasa pour
les 25 années à venir. Prenant le contre-pied de son
prédécesseur, qui souhaitait un retour sur la Lune,
il fixe pour objectif un vol habité en orbite de Mars
autour en 2035. En juin dernier, la Planète Rouge refait
parler d’elle avec le projet « Mars 500 », organisé par
l’Institute of Biomedical Problems en Russie. Pendant
520 jours, soit le temps d’un trajet théorique vers
Mars – 250 jours pour l’aller, 30 jours pour le séjour
sur place et 240 jours pour le retour –, six volontaires
vont s’enfermer dans une réplique de module spatial
afin de tester leur résistance psychologique et physiologique. « Avec Mars 500, nous voulons savoir si
un organisme humain est capable de supporter un
aussi long voyage. Car il faut savoir que, lors d’un vol
habité, le maillon faible, c’est l’homme ! » explique le
docteur Viktor Baranov, responsable du programme.
L’équipage, composé de trois Russes, d’un Français,
d’un Italien et d’un Chinois, sera soumis à un régime
de travail intensif. Chacun de leurs gestes sera
analysé, chaque centimètre carré et chaque goutte
d’eau étant précieux à bord. Pour plus de réalisme,
le décalage radio avec l’extérieur augmentera au fur
et à mesure pour atteindre près de vingt minutes !
De l’argent et des idées
Si le premier pas de l’homme sur Mars est aujourd’hui
envisageable, de nombreux écueils restent à surmonter. Notamment le financement d’un tel programme. Partenariats privés, internationaux, il y a
fort à parier que cette aventure sera planétaire, bien
loin de l’affrontement de blocs qui avait prévalu lors
de la conquête de notre satellite. Premier exemple
de cette nouvelle politique, une société américanocostaricaine devrait tester aux côtés de la Nasa un
nouveau moteur à plasma. Cette technologie pourrait
permettre de rallier Mars en seulement trente-neuf
jours. Mais pour cela, encore faudra-t-il réussir à
mettre en orbite le réacteur nucléaire nécessaire à
l’alimentation. L’aventure ne fait que commencer…
Pour en savoir plus sur Mars 500 :
http://www.esa.int/esaMI/Mars500/index.html
Gettyimages
Envoyer des hommes sur Mars semble aujourd’hui
à notre portée. Les Américains projettent de s’y
rendre en 2035. Les Européens et les Russes pourraient
s’embarquer à leurs côtés…
HIGH-TECH DOSSIER
> AÉRONAUTIQUE :
LA RÉVOLUTION VERTE
EST EN MARCHE
TERRAFORMATION : MISSION IMPOSSIBLE ?
Imaginé dans les années 1930, le concept
de terraformation – transformer
radicalement une planète pour la rendre
viable pour des hommes – n’était à l’époque
que le rêve un peu fou d’un auteur de
science-fiction. Quatre-vingts ans plus
tard, qu’en est-il ? Même si la science a bien
progressé, la terraformation de Mars
semble toujours appartenir à un lointain
futur. Avec des températures aux alentours
16
de - 53 °C et une pression atmosphérique
160 fois inférieure à celle de la Terre, les
changements à apporter à la Planète
Rouge sont colossaux. La première étape
consisterait à augmenter l’atmosphère
martienne en libérant le CO2 emprisonné
dans les pôles, sous réserve que celui-ci y
soit en quantité suffisante. Il faudrait pour
cela réussir à augmenter la température
des pôles. Des micro-organismes
ultrarésistants, spécialement développés
en laboratoire, seront aussi utilisés
pour synthétiser l’oxygène nécessaire
à l’homme. Alors, mission impossible ?
Pas forcément, mais d’après certaines
estimations, il faudrait tout de même
100 000 ans et plusieurs centaines
de milliards de dollars pour pouvoir
se promener un jour librement à la surface
de Mars.
21 / LA SIMULATION NUMÉRIQUE, UN ENJEU ÉCONOMIQUE /
21 / OPTIMISER LE FONCTIONNEMENT DES TURBORÉACTEURS /
22 / ALTRAN S’ENVOLE AVEC SOLAR IMPULSE /
Altitude n° 18
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HIGH-TECH
AÉRONAUTIQUE :
LA RÉVOLUTION VERTE
EST EN MARCHE
Avions plus légers, moteurs moins gourmands en carburant,
programmes de recherche innovants : l’aéronautique est entrée
dans l’ère de l’écologie. Zoom sur une révolution en marche.
18
Altitude n°18
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Le Boeing 787 Dreamliner et l’Airbus A350
font largement appels aux matériaux
composites pour réduire leur poids, et
donc leur consommation de carburant.
De son côté, Airbus contre-attaque avec le lancement en 2006 du projet A350 XWB. Là aussi le
constructeur fait largement appel aux composites qui
représentent 53 % des structures primaires de l’appareil. À la demande d’Airbus, tous les partenaires du
projet ont adopté une démarche de développement
durable. C’est le cas par exemple des freins de l’appareil, entièrement éco-conçus et éco-produits par
Messier-Bugatti, qui ne comportent ainsi ni amiante,
ni chrome. Le premier vol de cet appareil est prévu
pour 2012… si tout va bien, car Boeing a rencontré de nombreuses difficultés lors de la conception
et l’assemblage de la structure du Dreamliner. Avec
530 commandes enregistrées pour l’A350 XWB, le
match ne fait que commencer.
suite page 20 • • •
iStockphoto
secteur des appareils long-courriers. Boeing a dégainé
le premier avec son 787 Dreamliner dont le premier vol
a eu lieu en décembre 2009. Commandé à 851 exemplaires, c’est déjà un succès commercial avant même
son entrée en service. Son atout : un fuselage entièrement réalisé en composite. Grande première dans le
monde de l’aéronautique, il devrait surtout permettre de
Boeing 787 Dreamliner versus Airbus A350 XWB réduire sensiblement la masse de l’appareil. Le gain sera
Qui dit économie de carburant dit d’abord économie renforcé par l’utilisation accrue de systèmes électriques :
de masse : plus l’avion est léger et moins il consomme. freins, réchauffeurs extérieurs (pour empêcher la formaCe principe, les deux avionneurs
tion de givre), chauffage et pressumajeurs – l’européen Airbus et
risation. Au final, le constructeur
« Économie de carbul’américain Boeing – l’ont bien
annonce un rendement supérieur
rant, donc d’argent est
compris et se livrent une bataille
de 20 % par rapport aux appareils
synonyme de baisse de la
acharnée pour la domination du
actuellement en service.
pollution »
© Airbus
© Boeing
C
omme toutes les industries, l’aéronautique
est soumise à une forte pression pour améliorer son empreinte écologique, soit 3 % des
émissions mondiales de CO2. Conscients
de l’importance de ces enjeux, les acteurs de ce secteur investissent massivement pour répondre à la fois
aux attentes de leurs clients, du public, mais aussi des
institutions. Ces industriels sont d’autant plus motivés
que le jeu en vaut la chandelle. En effet, paradoxalement, dans le transport aérien, écologie rime souvent
avec économie. Le nerf de la guerre, c’est bien sûr le
carburant – principale source de pollution – dont les
fréquentes variations de prix impactent considérablement la rentabilité de ce secteur. Diminuer la consommation de carburant et donc la pollution revient alors
à améliorer les bénéfices des compagnies aériennes.
Une équation gagnant-gagnant séduisante !
Altitude n°18
19
07/10/10 16:26
HIGH-TECH
Le PurePower PW1000G de Pratt & Whitney
au banc d’essai. Des essais en vol ont
eu lieux sur un Airbus A340 en 2008.
PROJET ALTRAN
Le LEAP-X de CFM
International fait
appel aux matériaux
composites afin
de supporter de plus
hautes températures.
il devrait être certifié
en 2014.
• • • suite de la page 19
© Pratt & Whitney
© Rémy Poinot / Creative Center / Safran
OPTIMISER LE FONCTIONNEMENT DES TURBORÉACTEURS
« L’objectif est de réduire la
consommation de carburant de 15% dans les cinq
prochaines années »
Moteur contre moteur
L’autre duel majeur dans le secteur aéronautique est celui que se
livrent les motoristes avec d’un côté CFM International
(CFMI), la coentreprise entre Snecma et GE, et de
l’autre Pratt & Whitney. La bataille se joue sur le marché des avions monocouloirs, catégorie d’avion la plus
vendue au monde, avec 4 300 Boeing 737, motorisés
uniquement par CFMI depuis les années 1980, contre
4 000 Airbus A320 en service, équipés soit de moteurs
CFMI, soit de moteurs IAE (une coentreprise à laquelle
appartient Pratt & Whitney). Ce duopole d’avionneur
est en train d’être sérieusement remis en question
avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché
qui devraient être équipés de moteurs de nouvelle
génération. Il s’agit des Japonais avec le Mitsubishi
Regional Jet (MRJ), des Canadiens de Bombardier
avec le CSeries, des Russes avec l’Irkut MC-21 et enfin
des Chinois avec le Comac C919. Les trois premiers
ont choisi leur motorisation : le nouveau PurePower
PW1000G de Pratt & Whitney. Basé sur une technologie innovante de turbofan à réducteur (GTF – Geared
Turbofan), ce moteur devrait
réduire la consommation de carburant, et donc les émissions de
CO2 de 16 % par rapport aux moteurs actuels tout
en abaissant de 50 % les émissions d’oxyde d’azote,
ainsi que le bruit. De leur côté, les Chinois ont décidé
de faire confiance au futur LEAP-X de CFMI. D’une
architecture plus classique, il fait appel à de nombreux
matériaux composites et affiche des gains comparables à ceux de son concurrent.
Airbus et Boeing ne peuvent pas prendre le risque de
voir leurs avions best-sellers devenir moins performants
que ceux des nouveaux arrivants et réfléchissent à une
remotorisation. Reste à savoir si les appareils seront
proposés en mono ou double source. Quand on sait
que la motorisation représente la moitié de la valeur
de l’appareil, la question est loin d’être anecdotique.
Un ciel propre
Si les avancées des motoristes et des avionneurs sont
aussi fortes, c’est surtout grâce à des programmes de
recherche ambitieux. Clean Sky, lancé en 2008, en est
Réduire la pollution et la
consommation de carburant, voilà
l’enjeu principal de la R&D chez les
motoristes aériens. Un de leurs défis
est de faire fonctionner le
compresseur là où il est le plus
efficace, c’est-à-dire en limite de
stabilité grâce à un contrôle actif du
pompage (CAP), tout en garantissant
le niveau de sécurité requis. Les états
du système sont complexes, le
volume de données à analyser très
important et les temps de réaction
doivent être très inférieurs à la
seconde.
En conséquence, la démarche des
experts d’Altran pour un client lui
ayant confié ce projet comporte
le meilleur exemple. « C’est le plus grand programme
de recherche dans le domaine de l’aéronautique et il
a pris la forme innovante d’un partenariat public-privé
appelé JTI (Joint Technology Initiative), explique Marc
Ventre, son président. Ce projet est le plus important
jamais engagé par la Commission européenne. » Il a
pour objectif d’identifier et de développer les technologies de rupture capables de rendre le transport aérien
du futur plus respectueux de l’environnement. Doté
d’un budget de 1,6 milliard d’euros pour sept ans,
ce projet regroupe des industries européennes, des
centres de recherche et des universités qui travaillent
ensemble sur six problématiques ou ITD. Trois d’entre
elles sont dédiées à l’aéronef : les ITD avions gros- et
moyen-porteurs, avions régionaux et hélicoptères.
Les trois autres portent sur des chantiers transverses :
les ITD moteurs et systèmes, l’ITD éco-conception et
enfin le volet Technology Evaluator qui calcule l’impact environnemental des technologies étudiées dans
le cadre de Clean Sky. « Ce programme contribue
à satisfaire les objectifs ambitieux fixés par l’Acare
[Conseil consultatif pour la recherche aéronautique
suite page 24
20
Altitude n°18
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plusieurs étapes stratégiques :
1- Analyse approfondie de la
phénoménologie des instabilités
aérodynamiques et du comportement
d’ensemble du compresseur.
2- Développement de méthodes de
traitement du signal spécifiquement
adaptées à la détection des
précurseurs.
3- Conception d’un système expert
chargé du diagnostic et de la décision.
4- Intégration du retour d’expérience
et optimisation du système complet
de surveillance.
Fruit de ce processus, un logiciel de
contrôle actif de pompage modulaire
performant et robuste a été mis au
point avec le concours de nos
consultants. Pour la première fois, une
démonstration a été faite avec succès
du système sur un moteur complet
équipé d’un compresseur moderne,
avec suivi en temps réel du
comportement des compresseurs au
banc d’essai et outil d’exploitation des
essais par analyse spectrale spatiotemporelle des phénomènes
aérodynamiques des compresseurs.
La réussite de la campagne d’essai du
démonstrateur Cap Clean
(programme européen) rentabilise un
investissement de plusieurs millions
d’euros pour notre client, et renforce
son positionnement en tant qu’acteur
majeur européen en matière de
recherche sur les turboréacteurs.
© Safran
Le projet de moteur Open Rotor
permet de réduire considérablement
la consommation de carburant, mais
le bruit qu’il génère est plus
important que sur un turboréacteur.
•••
Altitude n°18
21
07/10/10 16:26
HIGH-TECH
Pilotage
Avec une envergure comparable à celle d’un Airbus A340 (63 m de large pour seulement
21 m de long), le pilotage de Solar Impulse est un travail d’équilibriste. Les turbulences
sont très différentes d’un bout à l’autre de l’appareil. Par ailleurs, Solar Impulse vole très
lentement, une vitesse de 35 km/h suffit à le faire décoller. Son rayon de giration très
important rend son pilotage encore plus délicat. Léger, il est aussi facilement emporté
par les courants d’air. Heureusement, des évolutions de la structure sont possibles pour
permettre d’améliorer la maniabilité de l’appareil.
Structure
Sur cet avion de seulement 1 600 kg, la masse est bien sûr le nerf de la guerre.
La structure, entièrement composée de carbone, est réalisée par le chantier naval en
charge du bateau Alinghi pour la Coupe de l’America. Légère et résistante, elle peut
supporter les vibrations et fortes contraintes aérodynamiques liées à la très grande
envergure de l’appareil. Avec un poids de 4x100 kg, les batteries représentent une part
importante de la masse de l’appareil. Mais, en six ans, leur gain sur le rapport poids/
puissance a été d’environ 20 %.
Focus
ALTRAN S’ENVOLE
AVEC SOLAR IMPULSE
DEPUIS MAINTENANT 6 ANS,
LES CONSULTANTS ALTRAN FONT
PARTIE DE L’AVENTURE SOLAR IMPULSE,
dans le cadre d’un partenariat technologique entre les deux
entreprises. Leurs contributions ont évolué au fil des années,
et c’est en partie grâce à eux que le pari fait par Altran
est en passe d’être réussi. Voici les dessous
de ce prototype unique.
Équipe sol
Cinq personnes suivent en permanence
le vol du Solar Impulse. Ils ont accès
à un simulateur de mission développé
par Altran qui prend en compte un maximum
de paramètres : les données renvoyées
par l’avion en temps réel mais aussi
les conditions météorologiques.
C’est un outil d’aide à la décision
important pour le pilote et l’équipe au sol,
particulièrement pour ce qui concerne
la distribution de l’énergie dans l’appareil.
L’équipe assure aussi le soutien humain
capital au succès d’une telle entreprise.
Comme un marin en solitaire, le pilote
a besoin d’un contact fréquent avec son
équipe à terre.
Système d’énergie
Ce système se décompose en quatre parties :
les cellules photoélectriques, les batteries,
les moteurs et l’électronique de gestion.
Composées de silicium monocristallin, les cellules
habillent complètement les ailes comme une peau
sur 200 m2. Elles fournissent jusqu’à 50 kW à midi.
L’énergie est ensuite redirigée grâce au système
électronique de gestion soit vers les batteries
qui permettront de faire voler l’appareil la nuit,
soit vers les quatre moteurs électriques de 10 CV.
Afin de gagner un maximum de poids, l’avion n’a pas de train au niveau des ailes,
mais seulement sous le cockpit central et sous l’empennage arrière. À l’arrêt ou à faible vitesse,
l’avion peut basculer sur le côté, avec le risque d’endommager les ailes de façon irréversible.
Pour éviter ce problème, les ailes sont donc maintenues lors des phases d’atterrissage et de
décollage (une vitesse de l’ordre de 10 km/h permet à l’avion d’être équilibré).
Étape critique, l’atterrissage peut s’effectuer légèrement en crabe grâce aux roulettes
articulées des trains, les moteurs compensant le vent latéral.
22
Altitude n°18
ALT18_P18-27_bag.indd 22-23
Lors de son tour du monde, l’appareil atteindra
une altitude de 10 000 à 12 000 mètres.
Le cockpit sera pressurisé mais non chauffé :
les parois doivent donc être parfaitement
étanches thermiquement afin que le pilote ne soit
pas transformé en glaçon par les - 60 °C qui
règnent à l’extérieur de l’appareil. Relativement
inconfortable, le cockpit permettra au pilote
de rester plusieurs jours assis ou allongé.
Un pilote automatique rudimentaire le secondera
pendant les phases de sommeil.
Infographie : Antoine Dagan
Train d’atterrissage
Altitude n°18
23
Illustration : Lorenzo Timon
Cockpit
07/10/10 16:26
• • • suite de la page 21
Sur le site de Tarmac
Aerosave, les avions sont
démontés pour être
recyclés.
en Europe], notamment la réduction de 50 % des
émissions de CO2, de 80 % des émissions de NOx
et de 50 % du bruit perçu pour les nouveaux avions
en 2020 par rapport à 2000 », conclut Marc Ventre.
Innovation en altitude
Ces dernières années, une multitude de projets innovants au service de l’environnement ont vu le jour et
apportant leur pierre – parfois modeste – à l’édifice.
C’est le cas de la pile à combustible, dont la technologie a considérablement évolué. Elle séduit de plus en
plus les avionneurs car elle s’intègre pleinement dans
leur logique d’avion plus électrique. Grâce à la combustion froide d’hydrogène et d’oxygène, elle génère
seulement de l’eau comme sous-produit résiduel.
Orientation du train, alimentation du circuit hydraulique de secours : des essais ont déjà été menés avec
succès par Airbus et Boeing. Cette énergie électrique
non polluante pourrait aussi être utilisée pour le projet
de Green Taxiing de Safran. Des moteurs électriques,
insérés dans le train d’atterrissage, vont permettre
d’éviter l’usage des moteurs principaux de l’avion lors
des phases de roulage. 12 kg de carburant/minute
pourront ainsi être économisés.
Attention cependant aux fausses bonnes idées. Les
biocarburants, qui ont commencé à embarquer à
bord des avions, ne constituent qu’une solution intermédiaire à l’alternative au carburant traditionnel. Pour
alimenter une flotte d’avions, il faudrait cultiver des surfaces considérables, au risque de créer des pénuries
alimentaires…
Des projets plus futuristes en complète rupture technologique pourraient apporter une solution d’ici quelques
dizaines d’années. L’open rotor de CFMI, un moteur
non caréné, réduirait de 25 % la consommation de
carburant, mais le bruit et les risques liés à l’absence
de nacelle autour des aubes imposent de repenser
l’architecture des avions actuels.
Plus pragmatique, Tarmac Aerosave, toute jeune coentreprise, permet de récupérer, réutiliser ou recycler
85 % de la masse d’un avion. « Nous sommes uniques
pour notre capacité à séparer tous les fluides polluants
et à trier les métaux grâce à une analyse au spectromètre », souligne Philippe Fournadet, son président.
DR
© Tarmac Aerosave
HIGH-TECH
Défier la gravité
Voler oui, mais sans polluer ! Ce défi, ils sont nombreux
à l’avoir relevé et c’est naturellement que certaines
structures se sont tournées vers une énergie non polluante, illimitée et gratuite : le solaire. Porte-étendard
de ce courant, le projet Solar Impulse du Suisse
Bertrand Piccard (voir infographie pages 22-23) dont
Altran est partenaire. Avec son équipe, ils envisagent
de réaliser un tour du monde en cinq étapes d’ici à
2013. Un premier vol a déjà été réalisé avec succès
le 7 avril 2010 pour cet appareil dont l’envergure est
similaire à celle d’un Airbus A340. Moins ambitieux, le
Sunseeker II, planeur à énergie solaire, permet déjà
d’atteindre des vitesses de 125 km/h en croisière. Il
suite page 26 • • •
Grâce à ses batteries lithium-ion, le Cri-Cri peut voler trente minutes.
PROJET ALTRAN
LA SIMULATION NUMÉRIQUE, UN ENJEU ÉCONOMIQUE
Son objectif : améliorer la
capacité d’un avion à pénétrer
dans l’air, et ainsi améliorer
son rayon d’action ou sa
consommation de carburant.
Le travail des aérodynamiciens
consiste alors à optimiser
les formes externes en essayant
de prévoir très précisément
l’écoulement de l’air autour
de ces formes.
Dans ce contexte, la démarche
des experts d’Altran pour
répondre aux demandes d’un
de nos clients est la suivante :
• Modélisation et utilisation
de méthodes numériques
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Sol’R
Des panneaux solaires
sur le dessus du
dirigeable lui
permettent d’obtenir
l’énergie nécessaire
pour se propulser.
appliquées au domaine
de la CFD (Computational Fluid
Dynamics) ainsi qu’en
informatique scientifique
• Constitution, management
d’équipe et gestion de projets.
• Mise en place d’un site
externalisé ayant ses propres
moyens et permettant également
un accès sécurisé à distance des
moyens du centre de calculs
intensifs scientifiques de notre
client (super-calculateurs,
serveurs de calculs).
Résultat, il y a une réduction
significative du temps
passé en soufflerie, et on obtient
des résultats plus rapides
et plus précis tout en réduisant
les coûts par un usage accru
de la simulation numérique.
C’est tout bénéfice pour notre
client, avec la mise en place
d’une équipe autonome et
pérenne depuis janvier 2002
d’une douzaine de consultants
participant au développement
de méthodes nouvelles
prévoyant aujourd’hui de
concevoir entièrement par
simulation numérique
certaines formes
aérodynamiques (installation
motrice) du prochain avion.
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HIGH-TECH
PEOPLE
Trajectoires
© Clément Perrotte
CITOYENNE
DU MONDE
© Nasa
> Bien que née et élevée en Australie,
Sandra Oberhollenzer a eu l’opportunité,
dans le cadre de ses études puis de sa
carrière, de se rendre au Paraguay, au
Mexique, en Italie, en France, aux Pays-Bas,
en Suède, en Allemagne et aujourd’hui en
Suisse, où elle fait partie de l’équipe Solar
Impulse en charge de la gestion du projet.
• • • suite de la page 24
« Pour certains avionneurs,
Maquette du X-48
dans une soufflerie
de la Nasa.
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décolle grâce à un moteur élecprojets, parfois fantaisistes, parla révolution verte est déjà
trique alimenté par des batteries
fois réalistes, sont constamment
une réalité »
lithium-ion, qui passent ensuite le
évoqués depuis des décenrelais aux cellules photovoltaïques intégrées dans la nies. Dernier exemple en date, le X-48 de la Nasa
structure des ailes. Grâce à leur forte densité d’éner- et Boeing, dont un prototype à échelle réduite a tergie, ces batteries hautement performantes sont aussi miné avec succès une première campagne d’essais.
capables d’assurer à elles seules la propulsion d’un Grâce à sa grande surface de portance, cet appareil
appareil. Le Cri-Cri, plus petit bimoteur au monde pourra emporter 800 passagers et consommera
auquel est associé EADS, peut ainsi voler trente 30 % de carburant en moins qu’un appareil à l’archiminutes à 110 km/h de moyenne ou quinze minutes tecture classique, avec un bruit largement réduit.
en voltige avec des pointes de vitesses à 250 km/h !
L’Europe et le Japon ont aussi un programme comLes ballons dirigeables font aussi leur retour sur le mun : le projet Zehst, pour Zero Emission High
devant de la scène. Propulsés grâce à l’énergie de Supersonic Transport. Capable d’atteindre cinq fois
piles à combustible pour le Space Bike ou par des la vitesse du son, décollant avec un moteur classique
panneaux solaires pour le projet Sol’R, ils pourraient pour ensuite utiliser un statoréacteur, cet appareil metdémontrer leur utilité pour le transport de charge utile trait Tokyo à seulement 2 heures 30 de Paris ! Une
à bas coût.
première maquette pourrait voir le jour chez EADS en
2015. Loin de ces projets utopiques, l’aviation régioImaginer le futur
nale à hélice anticipe les standards environnementaux
Il y a quarante ans, l’avion du futur s’appelait Concorde et rappelle que les technologies les plus simples sont
et permettait de relier New York et Paris en trois parfois les meilleures. Avec ses turbopropulseurs, le
heures. Mais avec une consommation de 18 litres franco-italien ATR se positionne comme l’avion régioaux 100 km/passager contre 3 pour l’Airbus A380, cet nal le plus économe, loin devant les avions à réacteur
appareil aurait bien du mal à répondre aux contraintes de ses concurrents. Pour eux, la révolution verte est
écologiques d’aujourd’hui. Pour le remplacer, des déjà une réalité.
Lorsqu’elle a rejoint Altran, Sandra cherchait
un emploi stimulant où elle aurait l’occasion de
travailler dans différents domaines et secteurs
techniques, tout en se focalisant sur la gestion
de projet technique.
« Compte tenu de mon expérience et de ma
formation, je voulais travailler pour une grande
entreprise internationale ; et compte tenu de
mon caractère, je voulais intégrer une équipe
dynamique avec de réelles opportunités de
développement et d’apprentissage. Altran
Suisse répond exactement à tous ces critères. »
Parlant couramment quatre langues, Sandra
n’a eu aucun problème à s’intégrer au sein
de ce bureau multiculturel. Une fois chez
Altran, elle a travaillé sur des projets portant
sur différents thèmes du secteur médical, y
BIO
compris l’amélioration des process et la R&D.
Puis, un poste s’est libéré au sein du projet
Solar Impulse, et après quelques entretiens,
elle a rejoint l’équipe en début d’année. « J’aide
l’équipe sur le plan de la gestion de projet.
Mon travail consiste en différentes tâches de
planification, parmi lesquelles l’établissement
d’un calendrier, la gestion des risques,
la gestion des ressources, la gestion des
partenaires du projet, etc. Solar Impulse est un
projet unique et un défi technologique énorme.
Comme l’a dit Bertrand Piccard un jour : avoir
l’idée c’est simple, mais avoir le courage de
transformer ces idées en réalité, c’est ça le vrai
défi. Pour moi, ce projet représente un exemple
magnifique de rêve qui se transforme en objectif
puis pour finir en réalité. »
2002-2005 > Licence
d’ingénierie mécanique
(Bachelor of Mechanical
Engineering) de
l’Université de Queensland
(Australie)
2005-2007 > Maîtrise
de science en technologie
spatiale (Master of Science
in Space Technology) de
l’Université de Pise (Italie)
et SupAero (France)
2007-2008 > Stagiaire,
Agence spatiale
européenne (Pays Bas)
2008-2009 > Participe
au programme de
recherches Progress,
EADS Astrium (Allemagne)
2009-présent >
Consultante Altran (Suisse)
SAVOIR SAISIR SA CHANCE
BIO
2006 > Obtention
de son diplôme
en ingénierie
aéronautique de
l’Université de
Stuttgart (Allemagne)
2004 à 2005 >
Études à l’EPF (France)
2006 > Rejoint Altran
2010 > Rejoint l’équipe
Solar Impulse
> Consultant Altran depuis septembre 2006, Sebastian Thiel bénéficiait déjà de quatre ans
d’expérience dans les projets aéronautiques lorsqu’il a eu la chance de pouvoir rejoindre
l’équipe du projet Solar Impulse. Il n’y a pas réfléchi à deux fois.
Sebastian travaillait sur une mission à long terme chez Airbus Future Projects, où il était chargé des
études d’avant-projet et des développements ainsi que du développement et de l’évaluation de
méthodes / outils pour des architectures de circuits de bord. En parallèle, il était également chargé d’un
projet à court terme portant sur la coordination-gestion du poids d’une cabine pour l’Airbus A350.
« Quand mon responsable m’a dit qu’il avait reçu un email du directeur de la division aérospatiale d’Altran
en Allemagne et m’a demandé si cela m’intéressait de travailler sur un projet spécial, j’ai immédiatement
répondu : bien sûr ! Par la suite, j’ai eu des échanges intéressants avec l’équipe de Solar Impulse à
Payerne (Suisse), lieu de préparation de l’avion en vue des vols tests. » Peu de temps après, Sebastian
rejoint le projet. Lors de son premier jour, le prototype HB-SIA de l’avion effectuait son premier vol
d’essai, une formidable expérience ! « Pour moi, Solar Impulse est un défi technique et technologique
sans précédent qui appelle des approches innovantes. Savoir que je travaille sur le descriptif technique
de l’avion qui fera le tour du monde est excitant et que je vais communiquer avec l’équipe simulation
d’Altran à Paris sur les simulations de la mission et les études de compromis est également très
encourageant »
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PEOPLE
Expertise
La libéralisation des chemins de fer imposée par l’Union
européenne a entraîné une demande pour de nouveaux
équipements roulants. Alstom Transport est un acteur majeur
de ce secteur. Le déplacement à grande vitesse sur rail combine
un niveau technologique avancé à l’excellence de la qualité
du transport, en garantissant toutefois le contrôle des coûts.
Le rôle d’Altran Italie consiste à favoriser la croissance induite
par l’actif représenté par les fournisseurs tout en maintenant
la qualité et le respect des délais.
FEDERICO POLIZZOTTO
DIRECTEUR DU SITE POUR
LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT ALSTOM
TRANSPORT SAVIGLIANO
INTERVIEW
Pourquoi avez-vous confié
ce projet à Altran Itale ?
Federico Polizzotto : Nous nous
sommes adressés à Altran Italie pour
ses multiples compétences dans
différents secteurs du marché
qui lui permettront sans nul doute
d’encourager en permanence
nos fournisseurs à progresser.
De plus, le rapport qui s’est instauré
entre nous et que nous avons scellé
par la signature d’un accord-cadre
nous assure une continuité de service
tout en consolidant un partenariat
que nous souhaitons conserver.
Actuellement, douze consultants
travaillent sur notre chaîne
d’approvisionnement pour l’ensemble
des projets en cours : West Coast
Main Line, Helsinki Saint-Pétersbourg
(HSP), Metro Melbourne, NTV et des
plans de transport régionaux.
FABRIZIO CARRARA (CONSULTANT SENIOR, ALTRAN ITALIE)
Fabrizio Carrara a rejoint Altran Italie en janvier 2010.
Après avoir géré divers projets dans l’automobile pour de
grands noms du secteur comme Maserati et Alfa Romeo,
il est aujourd’hui à la tête de cet important projet.
« Ce projet est, pour diverses raisons, un réel défi pour moi.
Sur le site italien de Savigliano d’Alstom Transport, je gère
12 personnes qui effectuent des tâches de premier ordre
en termes de flux d’approvisionnement et de qualité de
produit. » Le contrôle et la gestion de l’approvisionnement
à la production, sur le site du client comme dans les sites
satellites, combinés à l’audit des fournisseurs représentent
aujourd’hui le facteur clé de notre réussite qui nous permet de garantir le respect de la planification et des critères
qualitatifs et quantitatifs. La gestion d’un tel projet nécessite une grande flexibilité de la part de toutes les personnes impliquées. Le tissu social et les différentes cultures
des fournisseurs internationaux du client nous ont permis
d’expérimenter et de localiser des méthodes spécifiques à
d’autres segments de marché. « La conceptualisation de
nos idées et suggestions ne se fait qu’après une analyse
préventive approfondie des éventuels impacts sur la livraison, renforçant ainsi le partenariat débuté en 2005 avec
Alstom Transport. »
Quelles améliorations
la collaboration avec
Altran Italie a-t-elle
permises sur la chaîne
d’approvisionnement ?
FP : Notre objectif est évidemment la
satisfaction des clients. Notre client
est en premier lieu le gestionnaire de
la ligne, mais il faut qu’indirectement
chaque passager perçoive l’excellence
lorsqu’il voyage dans nos trains.
Le soutien d’Altran Italie
a indéniablement amélioré
les indices d’efficacité de la chaîne
d’approvisionnement en termes
de disponibilité des matériaux
et de réactivité face aux changements
de programme. En termes d’expertise,
le fait de pouvoir se reposer
sur des consultants techniquement
compétents et ayant surtout beaucoup
de savoir-faire en matière d’animation
et de résolution de problèmes m’a
permis de me concentrer davantage
sur une série d’améliorations qu’il me
plairait de réaliser.
Êtes-vous satisfaits de
l’assistance technologique
fournie par Altran Italie ?
FP : La diminution des délais de
commercialisation et l’augmentation
des innovations technologiques
font que nous devons répondre à des
demandes toujours plus exigeantes en
termes d’impact environnemental et
concernant les aspects fondamentaux
de la qualité et de la sécurité.
Ceci implique nécessairement
de contrôler, coordonner et vérifier
toutes les phases du processus.
Dans ce scénario, la chaîne
d’approvisionnement est « une
entreprise dans l’entreprise ».
En effet, elle joue un rôle déterminant
dans la production et doit garantir
l’efficacité, le respect des délais
et la réduction des coûts engendrés
par les retards. La mission d’Alstom
étant de se constituer un portefeuille
de quelques fournisseurs réputés
pour leurs compétences, le principal
problème se situe au niveau
des sous-traitants. Pour cette raison,
Altran Italie, fort de son expérience,
a été en mesure de nous aider
lors des phases de contrôle
et d’audit en mettant en œuvre
et en adaptant certains processus
industriels pour nos fournisseurs
et nos sous-traitants chez qui un
héritage culturel ancestral est encore
parfois très présent. Nous en avons
fait l’expérience au fil du temps,
et notre collaboration de longue date
porte ses fruits.
ANDREA CONTE (RESPONSABLE BUSINESS UNIT, ALTRAN ITALIE)
Le marché ferroviaire joue un rôle de plus en plus important
étant donné la demande pressante des consommateurs
et des gouvernements concernant la réduction des émissions de CO2. « L’optimisation des coûts du point de vue
du transport des marchandises comme des passagers est
nécessaire. Aujourd’hui, la chaîne d’approvisionnement
est en pleine évolution et connaît une profonde redéfinition de son rôle, de ses compétences, de sa mission et
de la manière dont elle est perçue ». On recherche désor-
28
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mais la flexibilité des entreprises, la capacité à prédire
le marché et l’allocation de la production en fonction de
l’étude de la politique économique de chaque pays. En
Italie, l’AGV (Automotrice à Grande Vitesse) pour Nuovo
Trasporto Viaggiatori (NTV) allie technologie et qualité
au contrôle des coûts. « La chaîne d’approvisionnement
d’Alstom Transport, aujourd’hui en cours d’intégration et
d’uniformisation à l’échelle internationale, est non seulement axée sur la logistique mais aussi sur la qualité et
le coût des produits. Altran Italie est le partenaire privilégié des clients pour la gestion des flux de contrôle et
d’approvisionnement des matériaux destinés à la construction de trains et à la gestion des améliorations, dans
le respect des aménagements fixés pour la totalité des
projets du site de Savigliano. »
PROFIL DE L’ENTREPRISE
Dans l’optique d’un transport durable, Alstom Transport a développé une gamme de systèmes, d’équipements et de services très complète pour le marché ferroviaire. Alstom Transport est en mesure de gérer un système de transport complet, allant du matériel roulant à la
signalisation en passant par l’infrastructure, et de proposer des solutions « clés en main ».
Pour l’exercice 2009-2010, Alstom Transport a réalisé un chiffre d’affaires de 5,8 milliards
d’euros. Alstom Transport est présent dans 60 pays et emploie 27 000 personnes.
Alstom
Diplômé d’un doctorat européen en systèmes de production et fort de nombreuses expériences dans le domaine ferroviaire, Andrea Conte est à présent à la tête
d’une unité opérationnelle axée sur le développement
des chemins de fer.
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Campus
PEOPLE
ÉTATS-UNIS
AIDER LES JEUNES
DIPLÔMÉS À DEVENIR
DE NOUVEAUX SALARIÉS
AEA 2010 :
DEUX VAINQUEURS,
DOUBLE BONHEUR !
Le niveau de la compétition, à l’instar de l’édition 2009,
a été encore une fois très élevé. Ce n’est qu’à l’issue
de plusieurs heures de délibération que le jury a eu la
lourde tâche d’annoncer que le candidat italien Michele
Parmigiani commencera son stage à Enstone, sous la
responsabilité de Robin Tuluie, tandis qu’Albert Illera
López, le lauréat espagnol, sera le premier à s’installer à
Viry-Châtillon, en France, sous la houlette de Stéphane
Rodriguez. Chacun recevra un salaire, ainsi qu’une voiture et un logement de fonction.
MICHELE :
Jamais je n’aurais pensé débuter ma carrière d’ingénieur
au sein d’une écurie de F1, et parce que le jury de l’AEA
a cru en mon idée, mon rêve devient réalité. J’ai été surpris
du nombre annoncé de candidats cette année :
seuls 170 ingénieurs souhaitent travailler en F1 ?
Futurs candidats, cette compétition est votre meilleure
et unique chance, saisissez-la ! »
ALBERT :
Être lauréat de l’Altran Engineering Academy est
une chose incroyable. Mon rêve de devenir ingénieur
en F1 s’est réalisé le 13 juillet du haut de mes 22 ans !
J’ai hâte de débuter le stage. Je souhaite remercier Altran
et Renault F1 Team pour cette opportunité offerte aux jeunes
ingénieurs, IES La Romanica, mon école, et la Technical
University de Catalogne, qui m’ont accompagné
tout au long de mon cursus. »
30
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DR
Résultat unique pour la grande finale de l’édition 2010
de l’Altran Engineering Academy, qui s’est tenue le
13 juillet dernier au cœur de l’écurie Renault F1 Team à
Enstone (Royaume-Uni). Pour la première fois, deux jeunes
ingénieurs parmi les 10 finalistes en lice remportent chacun
un stage au sein de l’écurie de Formule 1.
ROBIN TULUIE :
Michele a fait preuve d’une compréhension
fondamentale de la dynamique des
voitures de course, une qualité rarement
observée chez les étudiants de son âge.
En s’appuyant sur ces fondamentaux,
il a présenté une solution innovante pour
améliorer les performances de la voiture
ainsi qu’un solide plan d’action. Nous avons
hâte de travailler avec Michele, et si l’on se
réfère aux expériences vécues avec les
précédents lauréats de l’Altran Engineering
Academy, cette collaboration devrait
être aussi bénéfique qu’agréable pour
chacun d’entre nous. »
STÉPHANE RODRIGUEZ :
Nous avons été très impressionnés
par la présentation d’Albert ainsi que par
son approche intellectuelle et scientifique.
Je suis certain qu’il s’intégrera très vite
à notre équipe ici, à Viry-Châtillon. Nous
pensons qu’Albert rejoindra notre unité de
calcul de dynamique des fluides où il
sera à même de tester ses compétences
dans les études liées à l’aérodynamique
interne des moteurs. »
Chaque année depuis six ans, les finalistes de l’Altran
Engineering Academy quittent Enstone avec des étoiles
dans les yeux et des cadeaux plein les bras, et plus
particulièrement cette année avec TW Steel, partenaire
officiel du chronométrage de l’écurie, qui leur a offert à
tous une montre gravée pour l’occasion.
En mai 2010, Altran a participé au second atelier Jeunes
Professionnels organisé par la Chambre de commerce francoaméricaine de Nouvelle-Angleterre (États-Unis). La session,
intitulée « CV 101 & Networking : Tips for Successful Resumes &
Job Interviews », s’est déroulée à Boston (Massachusetts).
L’assistance, une cinquantaine de récents diplômés et jeunes
actifs, était constituée à 90 % de francophones originaires de
France, de Belgique, de Suisse, de Côte d’Ivoire et du Québec.
Sandi Molettieri, DRH, leur a expliqué comment réaliser un bon
CV américain, avec quelques trucs et astuces incontournables.
Sophie Koenig, responsable marketing et communication, a mis
l’accent sur les différences culturelles et professionnelles qui
peuvent transparaître dans un CV, une lettre de motivation,
ou même durant un entretien. Des exemples concrets ont illustré
les erreurs souvent faites par les candidats francophones dans
leur quête d’un emploi aux États-Unis.
L’avis du jury
Les huit autres candidats venus du Brésil,
du Canada, de République tchèque, de
France, d’Allemagne, des Pays-Bas, du
Portugal et du Royaume-Uni ont eux
aussi fait forte impression sur le jury
présidé par le Dr Robin Tuluie, directeur
R&D de l’écurie Renault F1 Team et
composé de Stéphane Rodriguez,
responsable essais et fiabilité au
département Moteur de Renault F1 Team,
d’Alfonso Martinez, directeur général
d’Altran Technologies Espagne et
directeur international du group solution
Ingénierie Mécanique, et de Saeed
Kazim, consultant senior Altran
Technologies UK pour Renault F1 Team.
Alfonso Martinez a souligné la
qualité de leurs prestations :
« Comme lors des éditions
précédentes, tous les candidats ont fait
preuve d’un immense talent et d’une
formidable passion pour l’ingénierie.
Tous ont réalisé un travail remarquable
sur leurs présentations. Nous avons
également découvert des idées
totalement innovantes et les discussions
techniques avec les candidats ont
été très intéressantes. Cette initiative
est une façon unique de découvrir de
jeunes talents et de les aider à
progresser sur la voie de l’excellence. »
Saeed Kazim commente
l’événement : « L’usine Renault F1
Team pétillait de l’enthousiasme et
de la créativité apportés par ces dix
jeunes ingénieurs pleins de promesses.
Ils nous ont impressionnés par leurs
présentations, qui, tout en couvrant un
vaste éventail de disciplines techniques,
avaient toutes en commun cette même
originalité dans leur démarche de
réflexion, alliée à une discipline
intellectuelle et à un raisonnement
rigoureux. Ce sont des qualités
qu’Altran et Renault F1 Team
apprécient, et cherchent à encourager
chez les futures générations
d’ingénieurs pionniers de la F1. »
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BERTRAND PICCARD
© Solar Impulse
1er mars 1958 : naissance à Lausanne, Suisse. 1992 : vainqueur de la première course
transatlantique en ballon. Mars 1999 : réalise le premier tour du monde en ballon sans escale en vingt
jours. Septembre 1999 : fonde l’association Winds of Hope, d’aide aux enfants du monde.
2003 : lance avec André Borschberg le projet Solar Impulse. 2005 : auteur de Une trace dans le ciel.
Avril 2010 : premier vol de Solar Impulse.
© Solar Impulse
PORTRAIT
L’EXPLORATEUR D’UN MONDE PLUS VERT
Psychiatre, pilote, pionnier… il s’est lancé dans un nouveau défi à la hauteur des
enjeux de notre siècle : concevoir un avion qui ne consomme pas de carburant.
Avec un grand-père physicien et aérostier, un père me suis fait la promesse de refaire un tour du monde, mais
ingénieur – il participe au programme Apollo – et océa- cette fois, sans carburant ni émissions polluantes. » L’idée
nographe, c’est sûr, Bertrand Piccard a l’exploration du projet Solar Impulse, un avion fonctionnant uniquement
et l’aventure dans ses gènes. Dès son plus jeune âge, il à l’énergie solaire, était née. Mais ce nouveau projet n’est
sait que sa vie le mènera sur les chemins de la découverte. pas une simple utopie, c’est aussi le constat d’un monde
Mais lesquels ? Il commence par explorer l’esprit humain, en train de changer : « Si un avion est capable de voler nuit
« un monde intérieur », grâce à la psychiatrie. En parallèle, et jour sans carburant, propulsé uniquement par l’énergie
il se forme au pilotage au travers du deltaplane, de l’ULM du soleil, que personne ne vienne ensuite prétendre qu’il est
et du parapente, « L’aviation m’ouvre au monde extérieur, impossible de faire la même chose pour des véhicules, des
explique-t-il. Ces deux domaines sont complémentaires, ils chauffages, des climatiseurs ou des ordinateurs. À travers
correspondent à mon désir de mieux comprendre le sens et ce projet, nous sommes convaincus que l’esprit pionnier et
les visions politiques peuvent changer la société et venir à
l’intérêt de la vie. »
Sans pour autant avoir le goût du risque ou rechercher bout de la dépendance aux énergies fossiles. » Pour Bertrand
l’exploit médiatique, Bertrand Piccard se lance dans des défis Piccard, le défi majeur de notre siècle consistera à savoir
qui lui permettent de faire tomber des certitudes acquises préserver, voire améliorer, la qualité de vie sur notre planète.
Avec Solar Impulse, il espère lever un élan
depuis longtemps. En 1999, il est le premier
d’enthousiasme public en faveur des techà réaliser le tour du monde sans escale en
« Je me suis fait
nologies qui rendront possible les changeballon avec Brian Jones. « C’est en prenant
la promesse de refaire
ments indispensables pour assurer l’avenir
conscience que le manque de carburant
un tour du monde
énergétique et écologique de notre planète.
aurait pu faire rater cette aventure que je
sans carburant »
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