La location coopérative
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La location coopérative
La Maison Radieuse de Rezé – RACONTER -> ‘historique’ La location coopérative La coopération entre les habitants était plus que de la simple entraide de quartier : Annick 1 Bruneau témoigne dans Pays de Bretagne : « Lorsque j’ai atterri au lycée de Rezé, j’ai découvert en 1968, la vie collective et très vivante du Corbu. C’était ici un système de coopérative où il y avait des groupes de réflexion, par exemple pour l’installation d’un Lavomatic, la desserte des bus… Chacun détenait une part sociale et l’on devenait propriétaire au bout de soixante-cinq ans. Un système intéressant qui nous a permis, avec les bénéfices de gestion, d’acheter des hectares de parc supplémentaire. En 1971, la loi Chalandon a mis à terre le système coopératif. Il y a eu à cette époque une hémorragie de coopérateurs2. » Le système de location coopérative permettait aux locataires de devenir propriétaires au bout de soixante-cinq ans. A ce terme, les coopérateurs seraient propriétaires indivis de l’immeuble ce qui empêchait alors toute spéculation extérieure et « touchait à la vrai socialisation de l’habitat ». Cette formule favorisait "l' esprit maison", mais aussi permettait à chacun de se responsabiliser et de participer à la vie commune de l' immeuble. L’autogestion était ancrée dans l’esprit de la Maison Radieuse : un habitant c’était une voix, tous les habitants étaient semblables. Concrètement, l’occupant apportait à l’emménagement 15 % de la valeur de son logement, ce qui correspondait à la part non financée par les prêts d’Etat. Ce versement se réduisait à 7,5 % pour les allocataires de la CAF, qui subventionnait l’autre moitié et dans les deux cas s’ajoutaient un droit d »entrée et des frais fixés à 1,5 %. « Chaque année en contrepartie de son effort de loyer le sociétaire recevra des actions 3 nouvelles de la société ». Après 1971, les copropriétaires ont essayé de maintenir l’esprit coopératif qu’ils connurent. Les activités de l’association participent à cet état d’esprit. Mais ce fut « la grande désillusion » notait Geoges Vittu, un des pionniers de la cité. « Sur le plan moral, ce fut une catastrophe. Certains, même parmi les plus militants venaient réclamer "nos sous", récupéraient leur apport de départ revalorisé comme l’exigeait la loi (…)4 ». Ce fut le début d’une scission de la communauté. Et on observe alors une plus grande rotation dans les logements. En 1971, seulement 20 % se sont rendus acquéreurs de leurs logements (cinquante-huit familles). ::: Pierre-Yves Jordan © 2003. Tous droits réservés ::: // Le texte est issu du Mémoire de Pierre-Yves Jordan « L’utilité d’un site Internet pour la Maison Radieuse de Rezé » écrit dans le cadre du Diplôme Universitaire Dumac (Université de Nantes). // L' utilisation du texte à titre individuel, familial ou scolaire est gratuite. Toute autre utilisation, notamment à des fins commerciales, doit faire l' objet d' un contrat avec l’auteur. 1 Annick Bruneau est actuellement la présidente de l’AHMR depuis 2001. Christine Barbedet, « Nantes Rezé, vivre au Corbu », Rennes, Pays de Bretagne, Freeway, 10/1998, N°19, p57 Le Corbusier, Oeuvre complète, 1952-1957, Zurich, Girsberger, 1953. 4 Collectif de journalistes, «Trente après, vivre au Corbu», Nantes, La Tribune, supplément à la Tribune N°168 du 13/06/85, 8 pp. 2 3