Historique de la Maison Radieuse de Rezé

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Historique de la Maison Radieuse de Rezé
La Maison Radieuse de Rezé – RACONTER -> ‘historique’
Historique de la Maison Radieuse de Rezé
Au sortir de la seconde guerre mondiale, le bilan de la ville de Nantes est lourd. Des quartiers
entiers ravagés par les bombardements alliés sont à reconstruire. La ville est d’ailleurs déclarée ville
sinistrée dès 1943. Gabriel Chéreau, alors jeune avocat à Nantes, s’inquiète des projets de
l’architecte Roux Spitz, officiellement chargé de la reconstruction de la ville. Le jeune avocat contacte
son ami Le Corbusier pour appuyer son étude « Destins de Nantes ». Ses Plans s’inspirent des
travaux de l’ASCORAL (Association des Constructeurs pour la Rénovation Architecturale) fondée en
1943 par Le Corbusier et dont Gabriel Chéreau est membre. La ville de Nantes sera finalement
reconstruite selon les plans de Roux-Spitz et le projet de Gabriel Chéreau de « Nantes Ville
Radieuse » sera refusé.
Mais la collaboration des deux hommes revoit le jour trois ans plus tard lorsqu’un projet de
logement de grande envergure se prépare au sein de la société coopérative d’HBM (habitation à bon
marché) plus connue sous le nom de maison familiale. En effet, suite aux reconstructions d’après
guerre, le début des années 50 présente une crise aiguë du logement et dans la perspective d’une
démographie galopante, des idées de construction nouvelle émergent. C’est ainsi qu’une unité
d’habitation se profile à Marseille. C’est le noyau de dirigeants de la maison familiale qui va être à
l’initiative du projet d’unité d’habitation de Rezé. Entouré de patrons comme Emile Decré, de
travailleurs indépendants et de salariés, Gabriel Chéreau, à l’époque vice président de la maison
familiale et vice président de la CAF propose à ses collaborateurs de confier l’étude à Le Corbusier
pour sa seconde unité d’habitation en France.
La maison familiale veut profiter des conditions de prêt unique des HBM pour promouvoir un
mouvement de construction d’une grande importance. En décidant de faire appel à le Corbusier pour
édifier des logements sociaux exemplaires, l’idée de la Maison familiale est de bâtir des logements de
construction moderne, et surtout de montrer que ceux-ci sont possibles à moindre coup. Un terrain
situé sur la commune de Rezé, toute proche de Nantes, est choisie : il accueillera une unité
d’habitation améliorée par rapport à Marseille. Mais des désaccords techniques pour financer les
différentes tranches des travaux resserrent vite les discussions entre l’agence Le Corbusier et la
maison familiale. Le budget limité impose des choix finalement moins coûteux qu’à Marseille. En effet,
Rezé doit se contenter des crédits HLM alors que Marseille a vu le jour grâce à une commande de
l’état. Les dimensions des appartements se voient rétrécies par rapport aux premiers plans et la
galerie commerciale est abandonnée. La ville de Rezé, à la différence de Nantes et du conseil général,
très réticents au projet et à l’architecte, apporte sa garantie financière à la Maison familiale sur
l’ensemble de l’emprunt. Elle se portera caution des 85 % prêtés par l’Etat.
Le processus de financement est néanmoins fragile et c’est dans cette période délicate que
les critiques et les polémiques sur l’utilisation abusive des prêts HLM s’étalent dans les journaux. S’en
suivent des attaques nombreuses sur le travail de Le Corbusier qui compliquent la bonne mise en
oeuvre du chantier. Le prix de revient maximum admissible est finalement fixé en février 1953 à 876
MF. Le prêt étant de 782 MF, il faut alors trouver un complément. La maison familiale opte pour un
financement original qui a des conséquences sur le statut de l’occupant. En effet, celui-ci prend à sa
charge la part hors emprunt de l’état, soit 15% du logement sous la forme d’un apport personnel et
devient alors un locataire copropriétaire des actions de la société coopérative. Au bout de soixantecinq ans le locataire coopératif devient propriétaire de son appartement.
Les travaux de l’unité d’habitation de Rezé débutent le 11 juin 1953 et s’achève le 21 mars
1955. Le chantier est exemplaire pour sa rapidité et se déroule sous les louanges de l’architecte. Dès
le 16 mars, les premiers habitants font leur entrée à la cité radieuse. Celle-ci devient vite plus connue
sous le nom de « Maison Radieuse » à la demande de ses habitants.
La Maison Radieuse de Rezé – RACONTER -> ‘historique’
::: Pierre-Yves Jordan © 2003. Tous droits réservés :::
// Le texte est issu du Mémoire de Pierre-Yves Jordan « L’utilité d’un site Internet pour la Maison Radieuse de Rezé » écrit dans
le cadre du Diplôme Universitaire Dumac (Université de Nantes).
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