T98-5-2825
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SANTÉ PUBLIQUE Composition corporelle d'enfants drépanocytaires homozygotes congolais. Étude longitudinale à Brazzaville, Congo. J. R. Mabiala-Babela (1, 2), A. Massamba (2), J. B. Tsiba (1), J. G. A. Moulongo (2), S. Nzingoula (1) & P. Senga (1) (1) Service de pédiatrie, Service de pédiatrie-nourrissons, CHU de Brazzaville, B.P. 32, Brazzaville, Congo ; E-mail : [email protected] (2) Groupe d’anthropologie appliquée et de biomécanique, Institut supérieur des sciences de l’éducation physique et du sport, Université Marien-Ngouabi, Brazzaville, Congo. Manuscrit n° 2825. “Santé publique”. Reçu le 21 juin 2005. Accepté le 6 septembre 2005. Summary: Body composition in Negro African children suffering from sickle cell disease. A mixed crosssectional longitudinal study, Brazzaville. This study evaluates the changes of body composition in homozygous children suffering from sicckle cell disease and appreciates the interaction between some factors of severity of the disease. A mixed cross-sectional longitudinal study with control cases cohort was conducted in Brazzaville (Congo) among 91 children with sickle cell disease (45 boys and 46 girls) and 95 healthy children (48 boys and 47 girls), aged of 8-17 years old. Each group was initially divided into three subgroups of age: 8, 11, 14. These children were subsequently followed for 3 years. Each year, at the same period, body mass, percentage of body fat, lean body mass and body mass index were evaluated in the two groups and then compared . The effects of frequency of painful episodes, the number of severe anaemia crisis and haemoglobin F on different variables were also appreciated. The children with sickle cell disease had stunting, lower values of body mass (p<0.001), percentage of fat (p<0.01), lean body mass (p<0.01), and body mass index (p<0.001) between 8 and 17 years of age. In addition, we observed a non linear association between body mass index and fat percentage, but this interaction was stronger in girls. Finally the yearly frequency of painful episodes, the number of severe anaemia crisis and haemoglobin F had most of the time an influence on body composition. Children with sickle cell disease had a decreased body composition influenced by the complications associated with the disease . These limitations are modulated by haemoglobin F, but the body composition is affected by painful episodes and severe anaemic crisis. Therefore more care and attention are recommended for the children suffering from sickle cell disease in order to control this severe disease. sickle cell disease body composition child school hospital Brazzaville Congo Sub-Saharan Africa Résumé : L'objectif de ce travail était d'évaluer les modifications induites par la drépanocytose sur la composition corporelle des enfants homozygotes et d'en apprécier l’interaction avec certains facteurs de gravité de la maladie. L’étude, de type multilongitudinal, a été réalisée à Brazzaville (Congo), selon le principe d’une cohorte cas-témoins. Elle a porté sur 91 jeunes drépanocytaires (45 garçons et 46 filles), et 95 sujets sains (48 garçons et 47 filles), âgés de 8 à 17 ans. Pour chaque groupe, les sujets ont été initialement séparés en 3 sous-groupes d’âge : 8 ans, 11 ans et 14 ans. Le travail a duré quatre années consécutives. Chaque année, à la même période, les composantes pondérales (masse corporelle, masse maigre, masse grasse) et l’indice de masse corporelle, ont été évalués dans les deux groupes, puis comparés. L’influence de la fréquence annuelle des crises douloureuses, du nombre de crises anémiques et de l’hémoglobine F sur les différentes variables a été également appréciée. Les patients drépanocytaires se caractérisaient par un retard de croissance staturale, une diminution du poids corporel, du tissu adipeux, de la masse musculaire et de l’indice de masse corporelle dans toutes les tranches d’âge. De plus, il a été observé une corrélation non linéaire entre l’indice de masse corporelle et le pourcentage de graisse, avec cependant une relation plus forte chez les filles. Enfin, la fréquence annuelle des crises douloureuses, le nombre de crises anémiques sévères et l’hémoglobine F exerçaient presque toujours une influence sur la composition corporelle. La drépanocytose a des répercussions sur la composition corporelle. Ces modifications sont la conséquence des complications liées à la maladie. L’hémoglobine F constitue un facteur modulateur de ces déficits. Par contre, les crises douloureuses et anémiques représentent un facteur aggravant. Une prise en charge précoce et adéquate de ces enfants devrait contribuer à minimiser ce préjudice. Santé publique drépanocytose composition corporelle enfant école hôpital Brazzaville Congo Afrique intertropicale 394 Composition corporelle d'enfants drépanocytaires congolais. Introduction L a drépanocytose, par les complications qui lui sont rattachées, retentit sur la croissance staturo-pondérale des enfants (1, 27). Concernant le poids corporel, cette influence se caractérise par des phases de ralentissement dans le développement des tissus adipeux (masse grasse) et musculaire (masse maigre) (21, 30), reflet de la composition corporelle de l’individu. L’évaluation de la masse grasse et la masse maigre, donc des liquides totaux de l’organisme (secteurs intra et extracellulaire), présente un intérêt particulier : elle permet de donner des informations utiles à prendre en compte pour la prise en charge des patients drépanocytaires. En Afrique subsaharienne, plusieurs études ont déjà abordé cette question, mais souvent de manière incomplète ou globalisée, recouvrant tous les syndromes drépanocytaires (21, 30). Ainsi, il n’existe pas à ce jour de données sur l’évolution de la masse maigre chez les enfants africains drépanocytaires. Or, il est établi que la masse musculaire est un déterminant majeur de l’aptitude physique de l’enfant pendant la croissance (21). En rapportant une série importante d’enfants drépanocytaires homozygotes, ce travail se propose d’évaluer les variations de la masse corporelle, de l’indice de corpulence, du pourcentage de graisse et de la masse maigre induites par la drépanocytose chez l’enfant mélano-africain. Il apprécie également l’interaction entre la composition corporelle et le taux d’hémoglobine F (HbF) et avec d’autres facteurs de sévérité de la maladie en second lieu. Sujets et méthodes C ette étude, de type cas- témoins, a été réalisée de manière multilongitudinale, d’octobre 1999 à octobre 2003 au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (Congo). Elle a porté sur 186 enfants des deux sexes, âgés initialement de 8, 11 et 14 ans. Les cas (groupe 1) étaient représentés par 91 enfants drépanocytaires homozygotes SS (45 garçons et 46 filles). Ils étaient colligés en période inter-critique de façon consécutive parmi les enfants porteurs d’hémoglobinopathies, et suivis régulièrement dans le service de pédiatrie. Le recrutement des témoins (groupe 2) a été effectué de façon aléatoire au sein des établissements scolaires de Brazzaville. Il s’agissait de 95 enfants (48 garçons et 47 filles) jouissant d’une bonne santé, avec une hémoglobine de type AA. À la fin des quatre années d’étude, trois sous-groupes (A, B et C) ont été constitués au sein de chaque groupe. Concernant les drépanocytaires, les enfants du sous-groupe A1 (n=30) ont été évalués de 8,5 ± 0,3 ans à 11,2 ± 0,5 ans, ceux du sous-groupe B1 (n = 31) de 11,6 ± 0,5 ans à 14,4 ± 0,3 ans et enfin ceux du sous-groupe C1 (n = 30) de 14,7 ± 0,4 ans à 17,5 ± 0,3 ans. Quant aux enfants sains, ils l’ont été de 8,2 ± 0,5 ans à 11,4 ± 0,3 ans (sous-groupe A2 ; n = 33), de 11,4 ± 0,2 ans à 14,5 ± 0,4 ans (sous-groupe B2 ; n = 30), et de 14,5 ± 0,5 ans à 17,5 ± 0,2 ans (sous-groupe C2 ; n = 32). Les deux groupes étaient ainsi appariés selon le sexe et l’âge. Le profil électrophorétique des enfants drépanocytaires correspondait à : HbS = 87,5 ± 7,2 %, HbA2 = 2,6 ± 0,6 %, HbF = 17,0 ± 6,8 %. Leur taux d’hémoglobine de base était de 7,2 ± 0,8 g/dl. Selon le taux d’HbF, ils se répartissaient en : (HbF) < 10 %, 35 cas (24 garçons et 11 filles) ; (HbF) = 10– 20 %, 29 cas (12 garçons et 17 filles) et (HbF) > 20 %, 27 cas (10 garçons et 17 filles). Les enfants des deux groupes appartenaient tous à des familles de revenu modeste (petits fonctionnaires, ouvriers, petits commerçants, paysans). Pour chaque enfant, il a été déterminé, après interrogatoire et exa- Bull Soc Pathol Exot, 2005, 98, 5, 394-399 men clinique, les paramètres anthropométriques suivants : poids (P), taille (T), indice de masse corporelle (IMC) défini par le rapport P/T2, le pourcentage de masse grasse (PCTG) selon les équations prédictives de SLAUGHTER et al. (28) et la masse maigre (Lean body mass, LBM des Anglo-saxons) à partir de l’équation : LBM (kg) = P – (Px PCTG/100). Les plis cutanés tricipital et sous-scapulaire retenus pour déterminer le pourcentage de graisse ont été mesurés à l’aide d’un adipomètre Harpenden, à pression constante (calibre : 10 g/ mm2), suivant les recommandations édictées par LOHMANN et al. (15). Concernant les enfants drépanocytaires, il a été en outre précisé le nombre de crises anémiques ayant engendré une transfusion sanguine et la fréquence annuelle des crises douloureuses. En ce qui concerne l’analyse statistique des données, les paramètres anthropométriques des deux groupes ont été comparés en fonction du sexe et de l’âge. Pour cela, le test de Student (échantillons indépendants et méthode des couples) et le test classique de comparaison de deux pourcentages ont été utilisés. Par la suite, l’influence du taux d’HbF, du nombre de crises anémiques sévères depuis la naissance et de la fréquence annuelle des crises douloureuses sur les différents déterminants de la composition corporelle a été appréciée. L’analyse des résultats a été alors effectuée pour la comparaison des moyennes soit par le test de Student, soit par une analyse de variance (ANOVA) à une voie et trois facteurs, et par le test S de Sokal et Rohlf en ce qui concerne les pourcentages. Le seuil de signification de tous les tests a été fixé à 5 %. Les données ont été traitées au moyen du logiciel de statistiques Statview 5. Résultats D ans les deux groupes, on notait une augmentation de la taille de 8 à 17 ans. Cependant, cette augmentation n’était significative (p < 0,05) dans le groupe des drépanocytaires que entre 14 et 17 ans : respectivement 159,3 ± 1,3 cm et 168,7 ± 0,8 cm, et entre 11 et 14 ans dans le groupe témoin : 140,2 ± 1,3 cm à 165,3 ± 1,7 cm. Les écarts staturaux à 8 et Figure 1. Évolution du poids corporel des drépanocytaires et des témoins selon l’âge. Evolution of body mass in children with sickle cell disease and control cases according to age. poids (kg) 70 65 60 55 60 45 40 35 30 25 garçons drépanocytaires garçons témoins filles drépanocytaires filles témoins 20 15 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 âge (années) 395 J. R. Mabiala-Babela, A. Massamba, J. B. Tsiba et al. 17 ans étaient respectivement de 5,2 cm et 4,8 cm chez les garçons drépanocytaires et sains, 4,6 cm et 3,4 cm chez les filles, ce en faveur des sujets sains. La figure 1 rapporte les relations établies entre la masse corporelle et l’âge civil. Dans les deux sexes, le poids augmentait avec l’âge. La masse corporelle des drépanocytaires était inférieure à celle des témoins, le déficit variant entre –3 et –1,8 DS. Cette différence s’avérait significative (p < 0,05) à partir de 11 ans, l’écart maximal se retrouvant à l’âge de 17 ans (25 kg chez les garçons et 24 kg pour les filles). Par ailleurs, la cinétique de la croissance différait entre témoins et patients. Chez les sujets sains, une augmentation significative du poids était observée entre 10-11 ans chez les garçons (7,0 kg) et 11-12 ans chez les filles (8,5 kg). De plus, au-delà des valeurs pondérales plus élevées chez les filles, l’analyse statistique ne révélait des écarts significatifs entre les deux sexes qu’à 12 ans. Concernant les drépanocytaires, l’avantage pondéral des filles demeurait, et ce dès l’âge de 11 ans ; cependant, aucune différence significative n’était observée. Le poids des garçons et des filles augmentait parallèlement à partir de ce même âge. Si cette croissance était plus discrète entre 11-13 ans et 14-17 ans, par contre la pente était plus prononcée de 10 à 11 ans chez les filles (+3,5 kg), et de 13 à 14 ans dans les deux sexes (+3,5 kg). En ce qui concerne la corpulence, les courbes de la figure 2 font ressortir chez les témoins que les relations IMC- âge civil se caractérisaient par trois phases : deux croissantes (en début et en fin de croissance) et une décroissante (en position intermédiaire). Cette dernière s’avérait plus précoce chez les garçons (de 11 à 12 ans) par rapport aux filles (de 13 à 15 ans). De plus, de 8 à 17 ans, les valeurs de l’IMC enregistrées chez les filles étaient supérieures à celles des garçons ; les écarts significatifs (p < 0,05) se retrouvaient au niveau de la tranche d’âge de 12 à 13 ans, et représentaient 19,6 % à 12 ans et 12,9 % à 13 ans. Toutefois, chez 97,3 % des sujets, les valeurs se situaient entre les 25e et 75e percentiles. Pour les drépanocytaires, les indices de corpulence demeuraient inférieurs à ceux des témoins, avec des variations significatives au-delà de 10 ans. En outre, comme il avait été également observé chez les sujets sains, les filles présentaient un IMC supérieur à celui des garçons, tout en demeurant inférieur au 25e percentile dans 87,4 % des cas. La figure 3 représente l’évolution de la masse grasse en fonction de l’âge civil pour les deux sexes. Chez les témoins, le pourcentage de graisse augmentait significativement (p < 0,05) après 12 ans. De plus, leur masse grasse demeurait significativement supérieure (p < 0,05) à celle des drépanocytaires. Les écarts maximaux (p < 0,01) étaient observés entre 8 et 10 ans (10,1 %) dans les deux sexes et au-delà de 13 ans (11 % chez les filles et 7,7 % pour les garçons). Par ailleurs, alors que la somme des valeurs des plis tricipital et sous-scapulaire restait dans les bornes des 30e-75e percentiles chez les témoins, elle demeurait en revanche supérieure au 70e percentile pour les drépanocytaires. Comme pour le poids et l’IMC, il existait Figure 3. Évolution du pourcentage de graisse des drépanocytaires et des témoins selon l’âge. Evolution of fat percentage in children with sickle cell disease and control cases according to age. 26 % de graisse 24 22 20 18 16 14 12 10 8 Figure 2. Évolution de l’indice de masse corporelle des drépanocytaires et des témoins selon l’âge. Evolution of body mass index in children with sickle cell disease and control cases according to age. 4 8 IMC (kg/m ) 2 24 garçons drépanocytaires garçons témoins filles drépanocytaires filles témoins 6 9 10 11 12 13 14 15 16 âge 17 (années) Figure 4. 23 Évolution de la masse maigre des drépanocytaires et des témoins selon l’âge. Evolution of lean body mass in children with sickle cell disease and control cases according to age. 22 21 50 20 masse maigre (kg) 48 46 19 44 18 42 40 17 38 16 36 34 15 32 30 14 28 13 26 12 garçons drépanocytaires garçons témoins filles drépanocytaires filles témoins 11 10 8 9 10 Santé publique 11 12 13 14 15 16 17 âge (années) 24 22 garçons drépanocytaires garçons témoins filles drépanocytaires filles témoins 20 18 8 9 10 11 12 13 14 15 16 âge 17 (années) 396 Composition corporelle d'enfants drépanocytaires congolais. également à l’intérieur d’un même groupe des variations significatives (p < 0,05) en faveur des filles. Concernant la masse maigre, elle augmentait avec l’âge plus rapidement chez les sujets sains par rapport aux drépanocytaires (figure 4). Les différences significatives (p < 0,05) étaient observées à partir de 12 ans entre les deux groupes. De 8 à17 ans, la masse maigre des garçons demeurait supérieure à celle des filles. Cependant, si l’écart atteignait 16 % entre garçons et filles en fin de croissance chez les témoins, par contre, audelà de 9 ans, les valeurs des patients des deux sexes étaient comparables, les variations s’avérant non significatives. Par ailleurs, l’analyse de variance a mis en évidence l’influence du taux d’HbF sur la composition corporelle (poids, masse grasse, masse maigre et IMC) dans les diverses tranches d’âge (tableau I). En ce qui concerne l’interaction de la fréquence annuelle des crises douloureuses avec la composition corporelle (tableau II), elle se révélait significative pour la masse grasse et la masse maigre chez les sujets de 8-10 ans . Enfin, pour ce qui est de la relation entre les paramètres anthropométriques et le nombre de crises anémiques transfusées (tableau III), elle n’était non significative que pour le pourcentage de graisse dans les classes d’âge de 8-10 ans et 14-17 ans. Tableau I. Moyennes et écarts-types des composantes de la composition corporelle selon le taux d’HbF dans les différentes tranches d’âge Averages and standart deviations of the components of body composition according to HbF rate in different age brackets. 8-11 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) HbF< 10 % (n = 10) 134,7 ± 1,1 17,6 ± 2,3 7,8 ± 1,2 17,4 ± 4,1 11,9 ± 1,2 11-14 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) (n = 15) 157,9 ± 0,8 24,9 ± 2,0 10,2 ± 0,8 25,3 ± 3,2 13,2 ± 2,4 14-17 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) (n = 10) 160,6 ± 1,5 28,3 ± 3,4 9,1 ± 2,4 25,6 ± 4,8 12,9 ± 1,8 HbF=10-20 % (n = 8) 135,6 ± 0,8 22,9 ± 3,0 8,3 ± 1,5 19,8 ± 5,3 14,5 ± 3,1 HbF>20 % (n = 12) 139,2 ± 0,4 27,6 ± 2,2 10,9 ± 0,7 24,0 ± 3,8 16,2 ± 2,1 p < 0,001 < 0,05 < 0,01 < 0,001 (n = 9) 158,7± 1,2 28,5 ± 2,4 12,5 ± 1,4 27,2 ± 3,7 14,8 ± 1,7 (n = 7) 161,3 ± 0,5 35,7 ± 2,1 13,3 ± 3,1 33,6 ± 4,2 19,1 ± 3,4 < 0,001 < 0,05 < 0,001 < 0,001 (n = 12) 162,3± 0,7 32,5 ± 2,3 12,4 ± 1,7 28,5 ± 4,6 14,6 ± 2,5 (n = 8) 169,3 ± 1,3 45,1 ± 3,0 14,6 ± 2,3 44,3 ± 3,6 19,9 ± 5,2 < 0,001 < 0,001 < 0,001 < 0,001 PCTG : pourcentage de graisse ; LBM : masse maigre ; IMC : indice de masse corporelle Tableau II. Discussion I l existe plusieurs méthodes de détermination de la composition corporelle telles que la pesée hydrostatique (12), l’impédancemétrie bioélectrique (2), l’impédancemétrie à multifréquences (11), l’absorptiométrie biphotonique à rayons X (4, 9), l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (3, 7), ou la tomographie (10) . Comparée à ces dernières, l’anthropométrie ne permet pas d’évaluer avec précision les différents compartiments de l’organisme (masse grasse, masse maigre, eau, etc.). Cependant, ces méthodes ont permis de valider la fiabilité de plusieurs indices calculés à partir des mesures anthropométriques simples. Par ailleurs, les méthodes suscitées ne sont utilisables que pour des études très particulières et non en pratique courante. Ainsi, eu égard à la faiblesse du plateau technique, la méthode anthropométrique de HEATH et CARTER a été retenue pour sa simplicité et pour la comparaison de nos résultats avec ceux de nos prédécesseurs africains qui, pour la plupart, ont utilisé la même méthode. Cette étude rapporte l’évolution des paramètres de la composition corporelle chez l’enfant drépanocytaire homozygote selon l’âge civil, comme d’autres travaux qui ont été consacrés à l’enfant sain. Toutefois, il a été démontré que l’âge civil n’est pas un bon reflet de la maturité biologique d’un individu. Ainsi, plusieurs auteurs ont-ils préféré le critère biologique basé sur l’âge pubertaire pour apprécier l’évolution des paramètres anthropométriques au cours de la croissance (31). Mais il faut signaler que la maturité pubertaire est retardée chez l’enfant drépanocytaire et présente des disparités en fonction de la gravité de la maladie (21, 31). Ce qui rend toute comparaison difficile avec l’enfant sain. Ceci précise les limites de l’étude, mais ne devrait pas pour autant diminuer l’intérêt des résultats présentés. Par ailleurs, une véritable étude longitudinale aurait dû être conduite pendant toute la période pubertaire, c’est- à- dire du stade prépubertaire jusqu’à la fin de l’adolescence. Nous avons plutôt réalisé une étude multilongitudinale comme cela a été proposé par RUTENFRANZ et al. (26) où chaque groupe d’âge correspondait à une phase spécifique du développement pubertaire. Ce type d’étude présente deux principaux avantages. En premier lieu, chaque groupe d’enfants étudiés correspondait à une phase différente de la période de croissance, c’est-à-dire prépubertaire pour Bull Soc Pathol Exot, 2005, 98, 5, 394-399 Moyennes et écarts-types des composantes de la composition corporelle selon la fréquence annuelle des crises douloureuses (N) dans les différentes tranches d’âge. Averages and standart deviations of the components of body composition according to the yearly frequency of painful crisis (N) in different age brackets.. N≤4 N>4 p 8-11 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) (n = 17) 138,2 ± 0,3 26,9 ± 4,1 10,7 ± 1,8 27,9 ± 5,4 15,9 ± 2,8 (n = 13) 134,5 ± 0,7 18,5 ± 3,7 8,1 ± 2,3 23,6 ± 3,7 12,5 ± 2,1 < 0,05 < 0,001 > 0,05 > 0,05 < 0,001 11-14 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) (n = 19) 162,5 ± 0,6 35,3 ± 3,8 12,8 ± 2,1 32,7 ± 4,6 17,8 ± 3,1 (n = 12) 156,1 ± 0,4 24,1 ± 2,4 8,2 ± 2,8 21,3 ± 3,0 13,6 ± 3,0 < 0,001 < 0,001 < 0,05 < 0,001 < 0,001 14-17 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) (n = 20) 170,1 ± 0,8 38,1 ± 4,1 12,7 ± 0,8 36,9 ± 3,8 17,5 ± 2,5 (n = 10) 167,8 ± 1,3 32,5 ± 3,7 7,4 ± 1,7 29,7 ± 3,7 14,7 ± 2,8 < 0,001 < 0,001 < 0,05 < 0,001 < 0,005 Tableau III. Moyennes et écarts-types des composantes de la composition corporelle selon le nombre de crises anémiques sévères (N) dans les différentes tranches d’âge. Averages and standart deviations of the components of body composition according to number of severe anaemic crisis (N) in different age brackets. N≤4 N>4 p 8-10 ans (n = 16) (n = 14) taille (cm) 140,5 ± 1,2 132,5 ± 0,4 poids (kg) 25,8 ± 3,2 19,6 ± 2,5 < 0,001 PCTG (%) 10,7 ± 2,7 7,3 ± 2,1 NS LBM (kg) 24,6 ± 3,8 16,2 ± 3,6 < 0,001 IMC (kg/m2) 14,8 ± 2,1 13,6 ± 2,3 < 0,05 11-13 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) (n = 19) 163,8 ± 0,5 34,1 ± 2,8 13,4 ± 2,5 30,3 ± 4,1 16,8 ± 3,8 (n = 12) 154,8 ± 0,8 25,3 ± 3,6 8,6 ± 3,2 21,1 ± 3,9 15,3 ± 3,7 < 0,001 < 0,001 < 0,05 < 0,001 < 0,05 14-17 ans taille (cm) poids (kg) PCTG (%) LBM (kg) IMC (kg/m2) (n = 17) 170,6 ± 1,4 38,5 ± 2,4 12,8 ± 2,1 36,1 ± 3,1 18,3 ± 2,7 (n = 13) 166,8 ± 0,5 32,1 ± 2,3 11,3 ± 2,8 29,6 ± 2,7 13,3 ± 3,1 < 0,05 < 0,001 NS < 0,001 < 0,001 397 J. R. Mabiala-Babela, A. Massamba, J. B. Tsiba et al. les sous-groupes A1 et A2, pubertaire pour les sous-groupes B1et B2 et post-pubertaire pour les sous-groupes C1 et C2. Ensuite, l’évolution des différentes composantes de la composition corporelle a été étudiée de façon longitudinale sur quatre ans dans les trois groupes d’enfants. Les mécanismes physiopathologiques peuvent donc être précisés avant, pendant et après le pic de croissance. Notre travail montre, comme l’ont déjà rapporté certains auteurs (1, 21), que la maladie drépanocytaire s’accompagne d’un retard statural et d’un déficit pondéral réparti sur la masse grasse et la masse maigre. Le retard statural de nos patients, garçons et filles, est prédominant chez les 14-17 ans (p < 0,01). Les drépanocytaires ont également une masse corporelle significativement plus faible (p < 0,01) que celle des témoins, ce à toutes les tranches d’âge (figure 1). En somme, les retards de croissance pondérale précèdent les déficits staturaux chez les drépanocytaires au cours de la croissance. Les écarts sont supérieurs à ceux relevés par MPEMBA-LOUFOUA et al. (16, 17), –4,1 %. Les procédures méthodologiques (méthode de recrutement des sujets, étude transversale, échantillonnage) expliquent les différences observées. Par exemple, lors d’une étude transversale, les effets de la croissance sur les paramètres physiologiques sont masqués (6). En revanche, les études longitudinales permettent une meilleure représentation de l’impact de la croissance sur le développement staturo-pondéral (14). Par rapport aux travaux effectués chez des sujets drépanocytaires afro-américains (21, 30), les écarts staturaux sont supérieurs, car compris entre –3,2 % et –5,6 %. Ils sont imputables à la dégradation des conditions de vie et de la qualité de l’alimentation (5, 8). En dépit de la coexistence des hémoglobinopathies avec les déficits en plusieurs micronutriments, la sous-nutrition globale peut effectivement constituer un facteur important d’anomalies de croissance staturo-pondérale. Cette hypothèse a été démontrée chez les enfants porteurs de β-thalassémie majeure par TIENBOON et al. (32). Par ailleurs, il est établi que les concentrations de leptine, de cortisol, de l’hormone de croissance (GH) et surtout d’insulin-like growth factor-I (IGF-I) sont corrélées aux paramètres de croissance et à la fonction endocrinienne (29). En effet, la restriction calorique et l’hypoinsulinémie qui l’accompagne sont associées à des modifications profondes du système IGF et en particulier des protéines de transport (IGFBPs) qui régulent la biodisponibilité de ces facteurs de croissance pour les tissus cibles. Nonobstant l’absence de dosage d’IGF-I, des faibles taux de cette hormone participeraient au retard pubertaire et au ralentissement de la courbe de croissance de ces patients. En ce qui concerne l’aggravation de l’écart pondéral à l’entrée de la phase pubertaire, elle s’explique sans doute par l’accélération de la croissance, alors que le poids reste déficient (18, 21). En outre, même s’il n’existe pas d’écarts significatifs entre garçons et filles drépanocytaires, la supériorité des valeurs pondérales des filles demeure. Ce fait a été relevé également par PACKA-TCHISSAMBOU et al. (20) chez les jeunes Congolais sains. Deux facteurs peuvent expliquer ces variations au-delà de 11 ans. Elles paraissent d’abord associées à la précocité du développement pubertaire des filles par rapport aux garçons. Ces écarts peuvent également tenir à la potentialisation moins marquée chez les filles des effets de l’hormone de croissance hypophysaire, sous l ‘action des oestrogènes. Concernant l’IMC (figure 2), la courbe médiane de l’IMC des sujets sains se situe au-dessus de celle des drépanocytaires, quel que soit le sexe. Les différences observées s’expliquent par la proportionnalité IMC-poids corporel. En effet, l’indice Santé publique de corpulence augmente plus rapidement par rapport au poids qu’à la taille. Le déficit en masse grasse chez le drépanocytaire est manifeste dès l’âge de 8 ans dans les deux sexes, avec des écarts de 7 à 11,1 % (figure 3). Plusieurs auteurs ont déjà signalé une diminution de la masse maigre et du pli cutané tout au long de la vie du drépanocytaire (21, 30). Ces différences sont attribuables au retard staturo-pondéral qui est la règle au cours de la drépanocytose avant 16 ans. En effet, il a été décrit que la quantité de tissu graisseux du sujet est influencée par l’évolution de la maturation sexuelle (13). Les écarts significatifs permanents du poids corporel entre drépanocytaires et témoins peuvent donc expliquer en partie les accroissements non significatifs de la masse grasse. Cependant, l’application des équations prédictives de SLAUGHTER et al. (28), établies à partir de sujets sains, pourrait constituer un biais pour les valeurs de la masse grasse des sujets drépanocytaires. En effet, la méthode des plis cutanés ne paraît pas être très juste et précise pour suivre les changements de la masse grasse profonde, fortement modifiée chez les patients drépanocytaires. C’est pourquoi, à défaut des techniques plus sophistiquées précédemment citées, d’autres équations semblent souhaitables pour mener à des conclusions plus probantes. Nos résultats montrent également que, chez les témoins, la croissance s’accompagne d’une augmentation significative de la masse maigre ; par contre, chez les drépanocytaires, cette croissance est non significative (figure 4). Il s’agit là vraisemblablement des effets anabolisants protéiques testiculaires et surrénaliens moins marqués chez les patients. En effet, à côté des perturbations hématologiques, la drépanocytose a des incidences directes sur le système endocrinien. Ces perturbations endocriniennes sont essentiellement gonadiques avec un hypogonadisme périphérique, et surrénaliennes avec un dysfonctionnement de l’axe hypophyso-surrénalien (19, 25). Par ailleurs, certains auteurs suggèrent que les concentrations de base de la GH, ainsi que la réponse à la stimulation sous l’effet du facteur de relargage hypothalamique (GHRH) ou des stimulateurs hypothalamiques (clonidine, etc.) sont diminuées chez le drépanocytaire (19). Il s’ensuit par conséquent une diminution de la synthèse des somatomédines, notamment le type I, hormone intermédiaire de l’action de la GH sur la maturation osseuse, la croissance du squelette et des autres organes. Ces effets s’expliquent, au niveau central, non pas par une endocrinopathie, mais par l’action de l’hypoxie chronique secondaire à l’anémie et à l’infarctus tissulaire lié aux manifestations vaso-occlusives. Au niveau périphérique, l’insuffisance rénale et la tubulopathie associées à la souffrance cellulaire contribuent à aggraver la diminution de la synthèse des somatomédines (24). D’autre part, une modification fondamentale des propriétés du tissu musculaire pourrait intervenir chez le drépanocytaire. En effet, parmi tant d’autres facteurs intervenant dans le processus de développement du tissu musculaire, le zinc est un élément essentiel pour l’activité d’un grand nombre d’enzymes dont il est cofacteur. Il joue notamment un rôle dans la synthèse du collagène, principal constituant du tissu conjonctif. Un déficit en zinc chez les drépanocytaires serait donc préjudiciable pour le développement du tissu musculaire. Ceci justifierait alors l’augmentation non significative du tissu maigre au fur et mesure de la croissance chez les enfants drépanocytaires, comparativement aux témoins. L’effet modulateur de l’HbF dans la maladie drépanocytaire a déjà été démontré (33), un taux d’HbF élevé étant corrélé à une moindre sévérité de la maladie. Ceci corrobore les résultats observés dans cette étude (tableau I). En effet, il apparaît 398 Composition corporelle d'enfants drépanocytaires congolais. que, quel que soit l’âge, les patients drépanocytaires ayant un taux d’HbF plus élevé ont une meilleure composition corporelle (tableau I). L’existence de l’haplotype bantou chez les drépanocytaires de l’Afrique centrale confère à la maladie drépanocytaire une particularité. En effet, contrairement aux haplotypes rencontrés en Afrique de l’Ouest et dans d’autres continents, l’haplotype bantou se singularise par la sévérité de la maladie. C’est le cas des enfants de cette étude dont 38 % d’entre eux ont plus de 4 crises douloureuses par an. D’après PLATT et al. (22), les crises douloureuses représentent un élément de mesure de la sévérité clinique de la maladie drépanocytaire. Lorsque leur fréquence est élevée, elle est corrélée à un décès précoce chez les patients après l’âge de 20 ans. Leur retentissement sur la composition corporelle a été mis en évidence dans ce travail (tableau II). Il en est de même des crises anémiques sévères (tableau III). Comme nous l’avons signalé plus haut, l’anémie chronique constitue effectivement un facteur limitant pour le développement corporel. Or, en cas de crise anémique, il y a aggravation des phénomènes hypoxiques. Conclusion C ette étude révèle que, pour un âge chronologique identique, la composition corporelle de l’enfant drépanocytaire homozygote présente un déficit considérable, comparée à celle de l’enfant sain. Ce déficit est net au delà de 10 ans, en dehors de la masse grasse où celui-ci s’observe plus précocement. Les crises douloureuses et anémiques constituent les facteurs aggravant de ce déficit, alors que l’HbF se révèle comme un facteur modulateur. Une prise en charge précoce et adéquate de ces enfants devrait permettre de minimiser ce préjudice. Références bibliographiques 1. ASHCROFT MT, SERJEANT GR & DESAI P – Heights, weights and skeletal age of jamaican adolescents wih sickle cell anemia. Arch Dis Child, 1972, 47, 519-523. 2. BOULIER A, FRICKER J, FERRY M & APFELBAUM M – Mesure de la composition corporelle par impédance bioélectrique. Nutr Clin Métabol, 1991, 5, 165-174. 3. BRAMBILLA P, MANZONI P, SIRONI S, SIMONE P, DEL MASCHIO A et al. – Peripheral and abdominal adiposity in childhood obesity. Int J Obes Relat Metab Disord, 1994, 18, 795-800. 4. CHAN GM – Performance of dual-energy X-ray absorptiometry in evaluation bone, lean body mass, and fat in pediatric subjects. 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