Homme (nf) - Femme

Transcription

Homme (nf) - Femme
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
Observer la société, déceler les stéréotypes régissant nos comportements et regarder les droits des individus,
particulièrement en dehors des normes d’assignation des sexes.
© Billy
Association loi 1901, SIRET 414 508 341 00057, APE 9001 Z Création et production
de spectacles vivants – N° Licence entrepreneur du spectacle : N° 2 – 1075844
La fidèle idée, compagnie de théâtre conventionnée et soutenue par l’État – Préfet de
la Région Pays de la Loire – DRAC, conventionnée et soutenue par le Conseil général de
Loire-Atlantique, soutenue par la Région des Pays de la Loire, et la ville de Nantes.
70 bis avenue du Bout des Landes
44 300 NANTES
Tél. 02 40 47 95 84
[email protected]
www.lafideleidee.fr
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
« La vie, c’est peut-être des histoires qu’on se raconte et tout n’est sans doute qu’affaire
d’auto-suggestion – rien n’est vrai – rien n’est faux. » Émilie Lamotte, extrait de « Lettre sur l’amour, la beauté, la vie, l’inconstance et
quelques autres sujets » - 1911
« Les gens accordent beaucoup d'importance au genre. Pour eux, c'est la seule chose
immuable à laquelle se fier, celle sur laquelle ils pourront toujours compter.
Tout peut changer sauf une chose : d'un côté les hommes et de l'autre les femmes.
Mais moi, je n'ai jamais eu cette vision des choses.
Il n'y a pas de sécurité. Rien n'est permanent hormis le changement. »
Lynn Breedlove, extrait du documentaire « Fille ou garçon, mon sexe n'est pas mon
genre » de Valérie Mitteaux - 2011
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
Note d'intention
Mais c’est qui cet « Autre » ? Et de quoi vais-je parler ?
Est-ce que je veux parler de la différence homme-femme ou de l’égalité des droits ?
Est-ce que je veux parler de ce que mon éducation m’empêche ou m’autorise à vivre ?
Comment, recherchant, comme tout un chacun, le bonheur, j’ai dû me questionner sur
la nature de mes entraves et comment m’est apparu que mes congénères masculins en
ressentaient aussi à vivre ce qu’ils étaient profondément ? Mais c’est quoi être profond ?
Le véritable moi ? L’ autre dont je vous parle ? Cet autre moi... autre qui ne répond pas
forcément à l’injonction sociale liée à mon sexe.
Question d’identité donc. Je suis une femme, née en France dans les années soixante
dix, dans une famille rurale et chrétienne, j’évolue dans une société donnée qui n’est pas
une société humaine existant de tout temps. Mon mode de vie est le produit d’une
époque, le résultat de combats, de choix politiques et d’atavismes millénaires. Une partie
de moi répond à une construction sociale et politique définissant et organisant les rapports
entre les individus.
Envie de rééquilibrer les choses. De réunir. De réfléchir en prenant un autre cerveau, en
écoutant d’autres points de vue. Me placer (déplacer) de quelques centimètres pour entrevoir la
question sous un autre angle. Envie d’hurler aussi parfois. Et d’en rire juste après.
Dire aussi que le questionnement sur l’identité est un stigmate de notre monde moderne.
Et que, bien sûr, l’individu existe par lui-même, mais aussi dans la relation à l’autre.
Exister : se tenir hors de soi.
Alors : parler de moi ? Mouais...
Parler des autres ?
Parler de tout ce qui se dit, cherche, et étudie autour de ces questions ?
Bien plutôt, l’envie de partager artistiquement tous ces textes révélateurs, théâtre, poésie,
essais qui ont grandi et continuent de faire grandir ma pensée.
Je me suis inspirée des travaux d’auteur(e)s, d’artistes et de scientifiques pour nourrir mon
travail1. De faits divers également puisqu’au moment de la création de la lecture (2011),
l’actualité française proposait, pour la première fois dans le paysage médiatique, un débat
d’ampleur nationale suite à l’entrée des études sur le genre au programme de Sciences
Politiques et du programme SVT des premières L et ES.
Aujourd’hui, constatant les polémiques et les manifestations générées par l’entrée en vigueur de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe2, tout nous a poussé à continuer notre travail de recherche. Il est indéniable que ces questions sont d’actualité et qu’un
travail de sensibilisation et de réflexion doit être mené au sein de notre société, notamment
et auprès des plus jeunes.
Emmanuelle Briffaud
1 Monique Wittig, Marina Tsvétaeva, Heiner Muller, Franz Kakfa, Claude Closky, Laurent Gaudé, Émilie Lamotte, Joseph
Déjacque, Philippe Muray, Shulamith Firestone, Alberto Moravia, Jean Baudrillard, Ursula Rucker, Faith Wilding, Zouk, jean-Luc
Godard, Catherine Vidal, Françoise Héritier;
2 Par l’adoption définitive du Parlement de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe (18 mai 2013), la France
devient le 9ème pays européen et le 14ème pays au monde à autoriser le mariage homosexuel.
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
impromptus
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.) est né en 2011, suite à un projet élaboré dans un
quartier de Nantes autour de la relation homme-femme, et plus particulièrement auprès
de collégiens scolarisés dans un établissement de zone prioritaire.
Très rapidement, il m’est apparu que ce dont je voulais traiter n’était pas de la relation
homme-femme à proprement parler, mais des injonctions comportementales liées au genre
et de ses conséquences sur la relation entre les individus. Les études sur le genre furent
alors une source d’inspiration pertinente.
Il s’agissait pour moi d’élaborer un objet théâtral ludique qui proposerait au public une
réflexion sur la perception qu’il avait de son genre. Pour ce faire, j’ai souhaité me mettre
en jeu, avec un partenaire masculin. Dans un deuxième temps, j’ai fait appel au metteur en
scène Guillaume Gatteau pour le travail de création. Depuis la reprise de la lecture en 2014,
le comédien Frédéric Louineau a rejoint l’équipe pour jouer à mes côtés.
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
J’ai choisi de proposer une forme spectaculaire qui ne se déroule pas à la table.
Les acteurs naviguent entre le jeu et la lecture au cours de 55 minutes caustiques.
À partir de textes littéraires et politiques - Laurent Gaudé, Falk Richter, Bernard-Marie
Koltès, Tony Duvert, Joseph Déjacque, Virginie Despentes, d’articles de presse et de contributions scientifiques, Homme (n.f), femme (n.m), autre (n.) interroge et s’amuse des préjugés et certitudes que notre société véhicule sur les comportements sexués.
Ou comment la littérature et l’art peuvent permettre de considérer les questions
sociétales et politiques. Proposition résolument artistique donc, mais qui invite à partager
des idées et des situations dans une traversée dynamique de la question du genre.
On saute du monde extra-plastique de Barbie&Ken®, aux affres d’un couple en prise
avec la crise existentielle, écho de la crise économique mondiale, en passant par les
déclarations de représentants politiques et scientifiques.
Un dispositif simple. Deux chaises, quelques éléments de costumes, des accessoires, un fond
neutre. Nous nous employons à traiter différents types de parole. Ainsi, les extraits de
pièces de théâtre sont lus, textes en main, pour obtenir une distanciation là où on
l’attendrait le moins. Les autres textes composant le spectacle (articles, dialogues écrits
par nous-mêmes ou tirés de films...) sont joués, permettant une parole simple et un rapport
direct au public.
Il s’agit bien pour nous de nous mettre en jeu à travers cette question nous concernant
toutes et tous. La légèreté et l’énergie que nous souhaitons permettent la réception par le
public d’un sujet perçu trop souvent comme lointain et/voire complexe.
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
extraitS du montage de texte
DUVERT Tony. L’enfant au masculin, édition de minuit, 1980.
J’ai peur que ce livre fasse croire qu’à mes yeux la civilisation hétérocrate, ses hommes,
ses femmes et ses enfants, ne sont qu’un atroce accident historique, tel l’hitlérisme,
le stalinisme, les épidémies de peste, le règne de Rome, les glaciations du quaternaire.
Et que cette civilisation mourra, puisqu’elle est invivable. Ce n’est pas l’opinion des plus
grands cerveaux de ce temps. Selon eux, l’hétérocratie est éternelle, universelle et cosmique.
Ils ont même su exprimer ce message inestimable sous une forme accessible aux
intelligences les plus éloignées de la leur. Koltès Bernard-Marie, Tabataba. In : Roberto Zucco suivi de Tabataba,
édition de minuit, 1988.
Maïmouna. - Pourquoi tu ne sors pas, la nuit, quand tous les garçons de ton âge sont
déjà dans la rue en chemise, avec le pli du pantalon bien repassé, et qu'ils tournent
autour des filles ? Tout Tabataba est bien habillé, les garçons draguent les filles et les
filles ont passé le jour à se coiffer et moi, mon frère a de la graisse plein les pattes et il
bricole sa machine.
Lâche ce chiffon, sors la tête du cul de cette machine. Crois-tu qu'une fille accepterait
de monter là-dessus, alors qu'elles passent tout l'après-midi à se coiffer ?
Une soeur dont le frère n'est pas un homme n'est pas une femme. Dehors, ma honte et
mon humiliation, cours les rues de Tabataba, honore-moi : bois de la bière et baise les
filles.
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
ZOUK, Les hommes, les femmes
Les femmes, j’aime les regarder, les séduire, j’ai envie de créer une relation intense avec
elles. Je crois qu’elles me ressentent comme quelque chose d’un peu protecteur et fatalement un peu homme. Le fait que je suis attirée par des êtres, et non par des sexes, ouvre
mon horizon. Ce n’est pas parce qu’on ne va pas coucher ensemble qu’il ne peut y avoir
un rapport affectif et amoureux. Je suis une excellente compagnie pour elles, mais ce
n’est pas contre les hommes, au contraire.
Faisant partie des nanas qu’on présente facilement aux copains, puisque je n’étais pas
une relation de désir, j’ai l’habitude que l’homme me parle comme à un copain. C’était à
la fois ma chance et mon malheur. Parce que je sais ce que les hommes recherchent, ce
qui les fait souffrir et ce qui les bloque, j’ai un rapport privilégié avec eux, et comme je
ne veux pas me laisser avoir dans le piège du sexe, j’ai le même intérêt pour les femmes
que pour les hommes. Mon intérêt, c’est que la personne en face de moi ait la possibilité
de me parler en mettant de côté son éducation, en oubliant ses notions de bien et de mal.
Il faut qu’elle sache que, même si elle va très loin, dans n’importe quel sens, elle ne me
fera nullement peur.
Déjacque Joseph, De lettre humain mâle ou femelle. Lettre à P.J Proudhon,
1857.
Qu’est-ce que l’homme ? Rien.
Qu’est-ce que la femme ? Rien.
Qu’est-ce que l’être humain ? TOUT.
L’émancipation ou la non-émancipation de la femme, l’émancipation ou la non-émancipation de l’homme : qu’est-ce à dire ? Est-ce que - naturellement - il peut y avoir des
droits pour l’un qui ne soient pas des droits pour l’autre ? Est-ce que l’être humain n’est
pas l’être humain au pluriel comme au singulier, au féminin comme au masculin ?
Est-ce que c’est en changer la nature que d’en scinder les sexes ?
Pour éviter tout équivoque, c’est l’émancipation de l’être humain qu’il faudrait dire.
Dans ces termes, la question est complète ; la poser ainsi c’est la résoudre : l’être
humain, dans ses rotations de chaque jour, gravite de révolution en révolution vers son
idéal de perfectibilité, la Liberté.
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
L'équipe du spectacle
Emmanuelle Briffaud, comédienne
De 1994 à 1997 elle suit l'atelier théâtre dans le cadre de la Licence de Lettres
modernes avec Jean-Luc Annaix ainsi que l'atelier de création du Théâtre Universitaire
dirigé par Pascal Arbeille. Elle suivra ensuite de nombreux stages sous la direction de
Rachid Zanouda, Nadia Vonderhedden et André Markowicz, Eric Dridy, Sarah Chaumette ou encore le chorégraphe Dominique Dupuy.
Elle joue sous la direction de Guillaume Gatteau depuis 1999 mais également dans les
spectacles de Pierre Sarzarq (compagnie NBA), François Parmentier (compagnie les
Aphoristes) et Jean-Luc Annaix (Théâtre Nuit).
Frédéric Louineau, comédien
Il suit ses études de théâtre au Conservatoire d'Art Dramatique de Nantes de 1992
à 1994 et suit des stages dirigés par Guillaume Gatteau, Pascal Vergnault, Rachid
Zanouda ou encore Eric Dridy.
Il intègre la compagnie La fidèle idée en 2000 et jouera dans la plupart des créations
de Guillaume Gatteau depuis lors. Il joue également régulièrement pour le Théâtre
Icare dirigé par Christophe Rouxel et a participé aux spectacles de diverses compagnies, telle que la compagnie Derezo, Faits Divers ou encore la compagnie Santorine.
Homme (n.f) - Femme (n.m) - Autre (n.)
INFORMATIONS PRATIQUES
Homme (n.f), femme (n.m) autre (n.) est une lecture-spectacle pour 2 interprètes
Tout public à partir de 15 ans
Durée : 55 min
Spectacle léger techniquement. En terme d’espace comme de technique, il peut s’adapter à
différentes configurations. N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande dans ce sens.
Contacts - renseignements :
Isabelle Yamba //Chargée de production Pôle Impromptus
Compagnie La fidèle idée
70 bis avenue du Bout des Landes
Tél. 02 40 47 95 84 // Portable : 06 77 87 57 29
Email. [email protected]
www.lafideleidee.fr
Crédits photographiques : Jean-Luc Beaujault

Documents pareils