UN BACCALAURéAT TOURNé AU DRAME!

Transcription

UN BACCALAURéAT TOURNé AU DRAME!
Vol. 3 No. 6 / du 26 Août au 1 Septembre 2009
HAITI
Justice
Vérité
Indépendance
Haïti:
10 gdes
/ Diaspora:
$1.00Tel:
/ France:
2/
1583 Albany
Ave, Brooklyn,
NY 11210
718-421-0162
LibertE
Haiti: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50
Email: [email protected]
Web: www.haitiliberte.com
HaÏti :
Nouvel ambassadeur US
Seyans palman
popilè a, sou plas
konstitisyon an
Page 6
Voir page 4
Le Nouvelliste
Les invertébrés au
pouvoir
Page 7
Voir page 4
Le nouvel ambassadeur US Kenneth H. Merten et le président Préval au cours de la présentation de ses lettres de
créances au Palais National le lundi 24 août 2009
Voir page 4
Haiti Liberté
Le monde ne peut
pas être changé
Sans lutter contre
la propagande
occidentale
Page 10
Un baccalauréat
tourné au drame!
Un policier, Jean Eric Jean Baptiste, a choisi délibérément de jeter de l’huile sur le feu, en tuant par balles,
Edmond Dallus, élève du collège classique du Nouveau Monde
Obama descend
de son nuage
Page 17
HAITI
Editorial
Liberté
1583 Albany Ave
Brooklyn, NY 11210
Tel. 718-421-0162
Fax 718-421-3471
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
Tél: 509-3407-0761
Responsable:
Yves Pierre-Louis
Email :
[email protected]
Website :
www.haitiliberte.com
Directeur
Berthony Dupont
Editeur
Dr. Frantz Latour
Rédaction
Berthony Dupont
Wiener Kerns Fleurimond
Kim Ives
Fanfan Latour
Guy Roumer
CORRESPONDANTS
EN HAITI
Wadner Pierre
Jean Ristil
Collaborateurs
Marie-Célie Agnant
Carline Archille
Jackson Rateau
Morisseau Lazarre
Jacques Elie Leblanc
Roger Leduc
Joël Léon
Claudel C. Loiseau
Anthony Mompérousse
Dr. Antoine Fritz Pierre
Pierre L. Florestal
Eddy Toussaint
Didier Leblanc
Administration
Bernier Archille
Jean Bertrand Laurent
DISTRIBUTION: CANADA
Pierre Jeudy
(514) 727-6996
DISTRIBUTION: MIAMI
Pierre Baptiste
(786) 262-4457
Composition Et Arts
Graphiques
Sonia Ostrovsky
La sinistre escroquerie de la « pax americana »!
Par Berthony Dupont
F
aire la guerre et parler de paix, de développement et
de démocratie, voilà bien à quoi se résume toute la
politique étrangère des impérialistes, particulièrement
celle des Etats-Unis d’Amérique à l’égard des peuples,
notamment le peuple haïtien.
Ces puissances capitalistes ne se gênent nullement
pour inventer n’importe quelle sorte de propagande
mensongère pour souiller la liberté des peuples. Prenons
un exemple simple et concret: l’occupation et le massacre
du peuple iraquien par les forces alliées américanobritanniques. Combien de gens ont-elles tué ? Beaucoup
plus qu’au cours des tueries reprochées au président
iraquien d’alors Saddam Hussein surnommé par eux «
le boucher de Bagdad », tueries pour lesquelles elles ont
fait payer Hussein en l’exécutant par pendaison . En effet,
depuis l’exécution de Saddam, pourquoi l’occupation
continue t-elle encore et le peuple ne cesse-t-il de mourir
dans la misère, la pauvreté et sous les balles assassines des
forces occupantes ?
C’est le même constat en Haiti, et il nous faut
comprendre la nature de ce mal qui nous ronge. Les
impérialistes ne sont pas présents dans le pays pour nous
aider en quoique ce soit. Ils ne sont pas là non plus pour
réparer les pots cassés de leurs employés et mercenaires
tels que Toto Constant, Chamblain, Apaid, Cédras, Michel
François, Guy Philippe et autres. Au contraire, ces types
sont en train de jouir de leurs actions, et c’est dans ce
contexte, qu’il faut placer les allées et venues et démarches
de Clinton, de Ban ki-moon ; et même le colloque que
l’Unesco vient de réaliser sur la révolution haïtienne en
déclarant qu’Haiti soit élue «Patrimoine de l’humanité».
Une façon de stimuler notre ego et de nous faire croire que
nous possédons toujours les meubles de notre dignité et de
notre fierté, alors qu’ils ont été déjà vendus et emportés
vers d’autres cieux.
Ils sont revenus comme les Espagnols, les Anglais
et les Français étaient venus nous parler de paix, de
démocratie, de développement et que nous sommes un
grand peuple ; pendant ce temps, ils enfoncent leur épée
dans nos poitrines, ils se renforcent quotidiennement et
en même temps ils sont en train de verser de l’huile sur
le feu de la déstabilisation comme l’indique leur support
inconditionnel au gouvernement de Latortue-Boniface ci-
devant Préval-Duvivier Pierre-Louis et à la répression par
leurs troupes.
« Patrimoine de l’humanité », on le veut bien,
n’empêche que l’empressement de l’UNESCO sent le
pillage, annonce une fenêtre d’exploitation pour les
nouveaux colons. Le message en filigrane est de nous faire
déposer nos armes, alors que continuera leur perspective
d’une oppression camouflée et édulcorée. Mais, nul ne peut
empêcher la grande épopée qu’a été la révolution haïtienne
contre l’esclavage, contre le colonialisme et le capitalisme
naissant d’être considérée de la sorte par les peuples
frères en lutte contre l’impérialisme. Cette déclaration à
l’effet de faire d’Haïti un « patrimoine de l’humanité » ne
constitue guère une surprise, elle ne fait que confirmer,
fort tardivement, du reste, une technique de propagande
savamment orchestrée. Il ne sera nullement question
ici d’oublier les agressions impérialistes. Un jour, nous
ferons l’inventaire des destructions physiques et humaines
méthodiquement exécutées par la violence impérialiste
pour nous dépouiller du fruit de nos luttes. Dans ce sens,
le coup d’Etat de 2004, a été en majeure partie planifié.
Coup planifié du seul fait que nous ayons demandé à
la France coloniale Justice et réparations. Pourquoi, en ces
temps là, l’Unesco ne nous avait-elle pas supportés, ni ne
nous avait défendus contre les agressions de la France, des
Etats-Unis et du Canada ?
Cet insigne honneur de faire d’Haïti un « patrimoine
de l’humanité » fait partie d’un plan de Washington et
n’est qu’une sinistre escroquerie. Cet empressement de
Clinton à intervenir à notre avantage auprès des donneurs
internationaux est trop suspecte, et l’on comprend pourquoi
il déploie toute cette batterie de propagandes en direction
du pays : c’est du seul fait que le peuple fait souffler un
vent de changement qui en quelque sorte est préjudiciable
aux intérêts des capitalistes dans la région. Voilà la raison
pour laquelle les occupants et leurs maîtres veulent
perdurer dans le pays: pour faire avorter tout changement
constructif des masses populaires vers le progrès et
maintenir une hostilité officielle du gouvernement haïtien
contre le peuple. Malheureusement, ils oublient que la
liberté et l’indépendance des peuples ne se négocient pas. L’escroquerie ne passera pas !
Bulletin d'AbonnmentB
Tarifs d’abonnements
A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210
Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471
Nom: _________________________
Prénom: ______________________
Adresse: ______________________
Ville: _________________________
Etat/Pays: ____________________
Zip Code/Code Postal: ___________
Tél: __________________________
E-mail:
_______________________
Modalités de paiement
Montant : $ ___________
Chèque
Mandat bancaire
Carte de crédit
Numéro : ________________________
Date d’expiration : ________ /_______
Code de sécurité : _________________
Canada
Etats-Unis
Première Classe
$80 pour un an
$42 pour six mois
Deuxième Classe
$40 pour un an
$25 pour six mois
Amerique
Centrale,
Amerique du
Sud et Caraïbes
$125 pour un an
$65 pour six mois
Europe
$150 pour un an
$80 pour six mois
Afrique
$150 pour un an
$85 pour six mois
$140 pour un an
$80 pour six mois
Nous accordons un rabais spécial de 40% pour les étudiants et 20% pour les enseignants. Veuillez joindre à votre demande d’abonnement une photocopie
de votre carte d’étudiants ou d’enseignants. Ce formulaire est aussi disponible sur notre site www.haitiliberte.com
2
Haïti Liberté
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
A travers Haïti
ACAR dénonce l’exploitation
de l’artisanat haïtien
De gauche à droite Thelamour Michelet,
Lapointe Kénol et Valmont Marc-Aure
C
réée le 15 Mars 2006, l’Association Culturelle des
Artisans Réunis (ACAR) regroupe des artisans et des artistes
travaillant dans le domaine de
l’artisanat et de la culture du
pays tels que : la sculpture, la
peinture etc. Son siège social se
trouve au numéro 4 au bas de la
rue Pavée, au centre de la capitale.
Elle compte actuellement plus de
200 membres et a à sa tête un
comité exécutif de 11 membres.
L’ACAR est dûment enregistrée
à la Direction du travail au ministère des Affaires sociales et du
Travail (MAST) au no. STK06222 depuis Juin 2007.
L’Association a pour objectif
principal la valorisation et la promotion de l’art et de la culture
haïtienne. Elle vise aussi à encourager le développement économique et social de ses membres
par la solidarité, l’alphabétisation,
le reboisement du pays. Pour atteindre ses objectifs, l’ACAR envisage de faire des plaidoyers en
faveur de l’Art haïtien en créant
entre autres un magazine culturel
afin d’informer le public de l’évolution de la culture haïtienne
en général, en construisant des
salles d’exposition, en créant des
centres de formation artistique et
culturelle, en encadrant les artistes dans la réalisation de leurs
projets. Les artisans de l’ACAR
approvisionnent le marché touristique haïtien en produits de
fabrication artisanale destinés
à l’exportation. C’est à partir
des ateliers de l’ACAR que part
le mouvement artisanal vers le
marché national qui s’éparpille
au Champ-de-Mars, au marché
touristique, à l’aéroport international de Toussaint Louverture,
à Labadie au Cap-Haïtien.
Pour fabriquer leurs produits, ils utilisent les matières
premières constituées de bois
d’acajou, de chêne, de contreplaqué (plywood), de carton dur
et d’autres intrants importés tels
que : sablé, peinture, poli, vernis etc. Selon les responsables
de l’ACAR, les artisans haïtiens
mettent en valeur l’artisanat utilitaire et l’artisanat d’art sous différentes formes : perles et paillettes,
papiers mâchés, fer découpé, poterie, bois travaillés etc... En dépit
de tous les efforts des artisans
haïtiens, ce secteur d’activité
de l’économie haïtienne reste
jusqu’à aujourd’hui abandonné
Remise de diplômes à la 21ième
promotion de la PNH
L
e mardi 18 Août dernier, les
effectifs de la Police Nationale
d’Haïti ont été augmentés de 471
policiers et de 115 inspecteurs. Par
coïncidence, le même jour, dans
la soirée, le Sénat à l’unanimité a approuvé le choix de Mario
Andresol à la Direction générale
de la Police nationale d’Haïti (PNH), pour un deuxième
terme. Depuis 2006, sous le gouvernement de facto d’Alexandre/
Latortue, Mario Andresol était
Vol. 3 No. 6
à la tête de la PNH. Il part pour
un deuxième mandat de trois
ans à la direction de l’unique
force publique reconnue par la
Constitution de 1987 et opérant
sur le territoire national.
D’autre part, la cérémonie de
remise de diplômes de la 21ème
promotion de policiers nationaux
et de la 8ème promotion d’inspecteurs s’est déroulée à l’Académie
de police sur la route de Frères, à
Pétion-ville, en présence des hauts
gradés de la PNH, du ministre
de la Justice et de la Sécurité publique, Jean Joseph Exumé, du
secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Eucher Luc Joseph, du directeur général de la PNH, Mario
Andresol, du directeur général de
l’Académie de police, Miguélite
Maxime et des parents et amis
des nouveaux policiers.
Prenant la parole en cette circonstance, le directeur de l’Académie, Miguélite Maxime a fait
savoir que, ces nouveaux agents,
après 7 mois et 15 jours de formation, sont prêts à aider la Police
nationale à inspirer confiance à
la population et à neutraliser les
bandits qui sèment la terreur à
travers le pays. Il exhorte les nouveaux policiers à faire de la loi et
des règlements intérieurs de l’institution leur boussole, car la force
doit toujours rester subordonnée
à la justice pour qu’il y ait cet état
de droit dont nous rêvons tous. Il
a rappelé en outre aux inspecteurs
que quatre mille (4000) agents de
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
à lui-même. L’Etat haïtien n’y
jette aucun regard, mais perçoit
régulièrement des taxes et des
impôts. Les artisans et le pays
sont victimes de l’exploitation
à outrance de leurs produits.
« Les commerçants nous ont forcés
à mettre les étiquettes portant la
marque d’origine d’autres pays :
Curaçao, Porto Rico, Jamaïque,
Turk and Caïcos et d’autres pays de
la Caraïbe et des Antilles au détriment d’Haïti. C’est un grand
affront pour l’artisanat haïtien
et pour le pays. Le gouvernement
haïtien est tenu pour responsable »
révèle l’un des responsables de
l’ACAR. De plus ACAR a déjà
participé en plusieurs occasions
à des expositions nationales, des
foires, mais elle n’a pas encore intégré les activités carnavalesques
à la manière des artistes et artisans de Jacmel qui ont toujours
participé aux activités de ce genre.
Au moment oú l’on veut faire
d’Haïti, une destination touristique par excellence, n’est-il pas
nécessaire d’encourager et d’encadrer les artistes et artisans haïtiens qui jouent un rôle important dans l’industrie touristique
du pays ? De l’avis de plus d’un,
un gouvernement qui s’évertue
à promouvoir le développement
du pays, la compétitivité de l’économie de ce pays ne doit pas négliger le secteur artisanal dans la
perspective de la production nationale. Comme le secteur agricole, le secteur artisanal mérite
d’être encadré pour le bien-être
de ce pays.
Bureau des Avocats
Internationaux Note de Presse
L
e B u r e a u d e s Av o c a t s
Internationaux (BAI), dont
la mission première consiste à
défendre les victimes de graves
violations de Droits Humains,
condamne avec la plus grande véhémence les multiples cas d’arrestations et de détentions illégales
et injustifiées survenues dans le
pays à l’occasion des récentes manifestations de rue. Au cours de
ces manifestations pacifiques, ce
qui est un plein droit qu’accorde
à tout un chacun la Constitution
de 1987 en vigueur, des milliers
d’ouvriers et d’étudiants, revendiquaient la publication de la loi
élevant le salaire minimum journalier à la modique somme de
deux cents (200) gourdes dans
le Journal officiel Le Moniteur.
L’on se souvient bien, le
Gouvernement de facto
BONIFACE / LATORTUE,
issu du Coup d’Etat du 29 Février
2004, n’était parvenu à dissimuler ses velléités despotiques. Ayant
recours aux subterfuges les plus
vils, dans le cadre d’une vaste
campagne de répression, il a mis
derrière les barreaux de l’injustice
des milliers de gens sur la base de
leurs allégeances politiques ou de
leur appartenance sociale. Entre
Mars 2004 et Mai 2006 sous de
fallacieux prétextes de bandits
ou autres clichés insultants, de
paisibles citoyens se voyaient arrêtés sans mandat puis conduits
au Pénitencier National sous les
yeux complices des commissaires
du Gouvernement. Fort malheureusement, personne n’a pensé à
dénoncer cette pratique répressive, pourtant hautement répréhensible.
Le BAI se demande perplexe
pourquoi même pour des cas mineurs ou des accusations non fondées, le Parquet près le Tribunal
ème
Remise de diplômes de la 21
de Première Instance de Port-aupromotion de policiers nationaux et
de la 8ème promotion d’inspecteurs à Prince, dans son empressement
intentionnel, a toujours ignoré
l’Académie de police
l’opportunité de la poursuite en
la PNH attendent leur savoir-faire cautionnant les actes arbitraires
en tant que cadres intermédiaires. des agents de la Police Nationale
Le directeur général de la- et de la MINUSTAH ? Ces acudite institution policière, Mario
Andresol quant à lui, a enjoint
les nouveaux agents et les cadres Salaire Minimum :
de la PNH d’oeuvrer pour éra- condamne le vote
diquer le phénomène du banors d’une conférence de presse
ditisme sous toutes ses formes :
donnée le lendemain du vote
« Le temps est franchement venu
sur les objections formulées par
pour la police nationale d’Haïti le président de la République rede s’engager à cesser d’entretenir latives à la loi portant le salaire
l’ ivraie, mais de s’organiser plu- minimum à 200 gourdes, le prétôt à éviter la prolifération de la sident du Gouvernail de Liaison
mauvaise herbe. » a déclaré le DG/ des Organisations de Base et des
PNH, fraîchement reconduit. La Syndicats (GLOBS), Raymond
police nationale d’Haïti, lors des Davius a vivement critiqué les didernières manifestations des étu- rigeants actuels de ce pays qui ne
diants en faveur du salaire mini- veulent aucune amélioration des
mum de 200 gourdes a été décriée conditions de vie de la classe oupar la population. Elle a exercé vrière.
une répression sauvage sur des ciConsidérant que la Chambre
toyens qui revendiquent du bien des députés a élaboré une propoêtre pour les travailleurs. Jusqu’à sition de la loi sur le salaire miniprésent aucune charge n’a été re- mum voulant faire un peu de justenue contre les étudiants arrêtés tice sociale à la classe laborieuse qui,
arbitrairement et illégalement par depuis plus de deux siècles a été bales agents de la compagnie d’in- fouée, humiliée, abandonnée à son
tervention et du maintien d’ordre propre sort, voire même trahie par
(CIMO), une unité relevant de la ses propres dirigeants. Considérant
que le fameux «Groupe treize» dit
Police Nationale d’Haïti.
Yves Pierre-Louis des treize cupides leaders des re-
L
sations non fondées d’associations de malfaiteurs, de troubles
à l’ordre public et de complots
contre la Sécurité intérieure de
l’Etat collées aux dossiers des séquestrés rappellent tristement les
clichés surannés auxquels ont eu
recours la dynastie des Duvalier,
les gouvernements militaires et
civils particulièrement celui de
BONIFACE / LATORTUE.
Ces nombreux cas d’arrestations et de détentions illégales
et injustifiées, restent un signe
évident que la justice, bras répressif et la police, bras armé du
Gouvernement, bassement inféodées à ce pouvoir politique despotique servent aveuglément d’outils de répression. Face à cette fulgurante dérive du gouvernement
PREVAL / PIERRE-LOUIS, le
BAI exhorte l’ensemble de la société haïtienne, particulièrement
les victimes de graves violations
des Droits Humains ( Droits
Civils et Politiques), la classe ouvrière, les vrais chômeurs, les étudiants, les écoliers et ceux dont les
Droits Economiques, sociaux et
Culturels (DESC) sont sacrifiés
sur l’autel de l’exclusion à rester
mobilisés et à persévérer dans leur
noble lutte pour aboutir au stricte
respect des droits auxquels ils ont
plein droit.
Le BAI croit qu’il relève de la
responsabilité des citoyens hautement concientisés par la cuisante
problématique des violations de
Droits Humains de crier haro
sur les dérives du Gouvernement
PREVAL / PIERRE-LOUIS. Car,
si dès maintenant l’on ne soigne
pas le bouton quoique bénigne,
quand il se transformera en cancer, il sera alors trop tard.
Pour le BAI :
Mario JOSEPH, Avocat
#3, 2eme Rue Lavaud
B.P. 19048
Port-au-Prince, HAITI
Tels: (509) 2244 7987 / 88 / 89 /90
Fax: (509) 2244 7986
Cells: (509) 3554 4284 / 3701 9879
Emails: [email protected] /
[email protected]
Skype: mario.joseph GLOBS
des députés
groupements syndicaux ayant
pour attribution de défendre en
toute âme et conscience les droits
sociaux et économiques de rudes
travailleurs et travailleuses haïtiens,
ont tout bonnement accepté de
donner un coup bas à leurs mandants, ont choisi de trahir leur
credo syndical et se sont laissés
inféodés (soumission, domesticité etc.) par le pouvoir en place.
Considérant que notre président, le président de tous les
haïtiens, monsieur René Garcia
Préval qui devrait se comporter
comme étant un arbitre impartial,
devant travailler à la promotion du
bien-être collectif, dans un état de
droit axé sur la justice sociale et
l’égalité des chances : a choisi délibérément de prendre parti pour
le groupuscule de la bourgoisievampire Prévalophile en faisant
Suite à la page 18
Haïti Liberté
3
Un baccalauréat qui a
tourné au drame!
D’oú viennent ces élèves à l’entrée du
Collège Roussan Camille, sis à la place
Jérémie ?
L
e lundi 24 Août 2009 était le
jour fixé pour la reprise des
examens officiels d’Etat, session
extraordinaire août 2009. A la
grande stupéfaction de tous, des
milliers d’élèves ont furieusement
investi les rues, protestant contre
le fait de n’avoir pas été admis aux
centres d’examens.
Que s’est-il donc passé ? D’oú
viennent ces élèves fous de rage
qui s’attaquaient aux centres
d’examens, cassant, brisant tout
ce qui leur tombe sous la main ?
De la rumeur, de la désinformation, de la manipulation, comme c’est toujours le
cas en Haïti. Sur le site Web du
Ministère de l’Education nationale, expliquent ces bacheliers, in-
vitation a été faite à tous les élèves
ayant obtenu cinq cents (500)
points au cours de la précédente
session, de se présenter aux examens extraordinaires d’août 2009.
Cette « nouvelle » comme une
trainée de poudre est parvenue à
toutes les oreilles.
Quand ces élèves, en grand
nombre, se sont présentés aux
sièges d’examens, ils se sont vus
mis à la porte par les responsables affectés à l’organisation
des épreuves et la sécurité des
bâtiments. Déçus et frustrés à la
fois, ils se sont lancés dans des
actes d’anarchie, boycottant les
examens dans plusieurs centres.
Des copies d’examens, des feuilles
de mise au propre et brouillons,
ont été prises par les élèves qui
les ont jetées sur les cours et dans
les rues. Un spectacle déchirant !
Selon les données fournies par le
ministre de l’Education nationale,
Joël Desrosiers Jean Pierre, une dizaine d’écoles, entre autres, le collège Roussan Camille, le collège
Alpha, le collège Fernand Prospère,
le lycée Jean Jacques Dessalines,
le Lycée des Jeunes Filles, ont subi
des dommages.
Dans cette situation de tension et de tempête, le policier, Jean
Eric Jean Baptiste, a choisi déli-
bérément de jeter de l’huile sur le
feu, en tuant par balles, Edmond
Dallus, élève du collège classique
du Nouveau Monde, sis à Delmas.
Ce policier, sous prétexte de défendre la barrière commandant
l’entrée du Collège Roussan
Camille, sis à la place Jérémie,
a abattu de sang froid cet élève
qui, à l’instar de milliers d’autres,
tentait sa chance d’accéder à la
salle d’examens. L’intervention
des policiers a occasionné, plusieurs blessés. Le policier Jean Eric
Jean Baptiste, l’assassin de l’élève
Edmond Dallus, selon des informations recueillies par le journal
Haïti Liberté est affecté au souscommissariat du marché Salomon.
Face à cette violence qui a entrainé mort d’hommes au collège
Roussan Camille, les élèves ont,
partiellement incendié une partie
des locaux du Collège. Des pertes
ont été enregistrées, selon le directeur du collège, monsieur Léonce
Francius. Le bilan qu’il a présenté
se résume ainsi : 35 ordinateurs et
plus de 20.000 livres que contenait la bibliothèque ont été brûlés.
Selon le directeur, l’Etat haïtien
précisément le ministère de l’Education Nationale est responsable
de ce drame. Il dit attendre que
les autorités versent des indemnités pour réparer les dommages.
Quelle est la position du ministre Joël Desrosiers Jean Pierre ?
Comme à l’accoutumée dans ces
genres de cas, il faut commencer
par déplorer. Ce que le ministre a
élégamment fait. Ensuite il a cherché un bouc émissaire qui aurait
infiltré la manifestation des élèves
pour transformer ces derniers en
casseurs. Espérons que l’enquête
que diligentera le Ministère de
l’Education nationale, ne se poursuive indéfiniment et que le ou les
coupables seront identifiés, arrêtés
et déférés par devant leur juge naturel ! Le Ministère est-il responsable ou Non ?
A l’instar de ce gouvernement, de tous ces Ministères qui
fonctionnent terriblement mal,
le Ministère de l’Education nationale fonctionne comme étant
un élément de l’ensemble. S’il
faut faire un bilan des gouvernements : Préval/Alexis et Préval/
Pierre-Louis, on se heurtera à
cette dure et évidente réalité que
tout est négatif. L’application
d’une politique économique qui,
dans un même mouvement, enrichit les riches et les puissants,
tout en appauvrissant les masses
en les forçant au désespoir, explique fondamentalement ce gouvernement. Regardons les élections-exclusions-sélection d’Avril
et de juin 2009 ! Regardons la
situation globale des masses laborieuses : citadines et paysannes.
Le salaire minimum, comment
a-t-il été géré par les puissants de
ce pays ? Tout respire l’irresponsabilité, l’insouciance dans ce pays !
N’ayons aucune crainte de dire
que ce gouvernement, n’a rien à
voir avec les damnés de la terre
d’Haïti, dans le sens d’une amélioration de leur vie. Le ministre
a affirmé qu’aucune information
n’a été adressée aux élèves sur le
site Web du ministère, les invitant
à reprendre les examens extraordinaires. Donc tout n’était que
rumeur. Qu’a fait le Ministère, au
moment opportun, pour empêcher que ces actes de vandalisme
issus de rumeurs ne se commettent plus?
Rien, aucun émissaire du
Ministère n’était venu calmer les
esprits surexcités par des propos
responsables, des paroles de vérité.
Un gouvernement qui fonctionne
anarchiquement, ne saurait combattre l’anarchie. Le propre de ces
bureaucrates c’est d’amener les
choses au pire pour pouvoir tirer
des avantages politiques dans un
pays oú tout le monde a peur de
s’attitrer l’étiquette d’opposant.
Tout ce que ce gouvernement fait est bienvenu. Personne
n’ose protester. Seuls le peuple
et certains éléments convaincus
qu’Haïti ne doit pas être ainsi s’y
opposent. Malheureusement, bien
soutenus par les bourgeois d’ici
et les impérialistes d’ailleurs, nos
gouvernants se croient être au-dessus de tout soupçon et de toute
critique, donc qu’ils peuvent, à
leur guise tout faire.
Hervé Jean Michel
Budget 2009-2010: Kélly C. Bastien Colloques, conférences,
plaide en faveur du grand Nord
commissions :
L
a loi d e f i n a nc e s d e l a
République déposé depuis le
30 juin 2009 a soulevé des remous dans les deux Chambres
du Parlement haïtien environ un
mois avant la fin de l’exercice fiscale. Le président du Sénat haïtien,
Kelly C. Bastien s’est ardemment
opposé contre les orientations du
budget 2009/2010 qui n’a pas
pris en compte les principaux
problèmes des départements du
Nord, Nord-Est, Nord-Ouest et
Artibonite. Kelly C. Bastien s’est
dit prêt à sensibiliser ses collègues
pour contraindre le gouvernement
de Michèle Duvivier Pierre-Louis à
prendre en considération les revendications de la population du grand
Nord. « Le budget 2009-2010 est un
budget contre le Nord, cette région
n’est visiblement pas la priorité du
gouvernement » a-t-il déploré.
Le sénateur Kelly a profité de
l’occasion pour attirer l’attention
des autorités sur l’état de délabrement de la route nationale numéro
1, reliant la capitale haïtienne à la
deuxième du pays, Cap-Haïtien et
donnant accès à trois autres départements. De plus, il a souligné que
la réfection des principales artères
de la ville du Cap-Haïtien doit être
une priorité pour le gouvernement,
car elles favorisent la relance des
activités économiques de ce département. Il soutient que plus de
six mille touristes visiteraient les
grands sites de ce département,
si les voies de communications
étaient complètement rénovées.
D’autres part, de nombreux députés ont menacé de ne pas voter
la loi de finances 2009-2010, si le
gouvernement persiste dans son
refus d’accorder le 14ième mois aux
soixante mille employés et fonctionnaires de la fonction publique.
Le président de la commission des
4
Haïti Liberté
finances de la Chambre des députés, Jean Marcel Lumérant a révélé
que le rapport de la commission a
été déjà soumis au bureau, mais
les présidents des commissions
ont décidé de reporter la séance
consacrée au vote du rapport afin
de contraindre le ministre des finances, Daniel Dorsainvil à confirmer le versement du 14ième mois.
Tout compte fait, sur la demande de l’assemblée des députés, la commission a convoqué
la Première ministre Michèle D.
Pierre-Louis accompagnée de son
ministre des Finances, Daniel
Dorsainvil ce mardi 25 Août, pour
venir donner des explications relatives au 14ième mois. La séance a
été reportée pour le jeudi 27 août
2009. La Première ministre serait
en visite à Jérémie pour participer à la fête patronale de la ville.
Selon Jean Marcel Lumérant, les
discussions se dérouleront autour
du 14ième mois et de 197 millions
de dollars débloqués dans le cadre
du fonds d’urgence à la fin de l’année 2008. Rappelons que le 14ième
mois coûte à l’Etat haïtien plus de
25 millions de dollars US, environs
1 milliard de gourdes. Le président
du grand corps, Kelly C. Bastien,
de son côté, appelle l’Exécutif à
revenir sur cette décision susceptible de causer beaucoup de préjudices aux employés de l’Etat qui
misent sur cette subvention pour
faire face aux difficultés liées à la
rentrée des classes.
En attendant, la séance prévue pour le vote du budget est reportée à la Chambre basse. A la
Chambre haute, la loi de finances
de la République est soumise à
l’analyse des sénateurs au niveau de
la commission de finance que dirige le sénateur des Nippes, Nènèl
Cassy. PL
Pourquoi faire ?
L
’Organisation des NationsUnies pour l’Education la
Science et la Culture (UNESCO)
a organisé un colloque de trois
jours sous le thème « La révolution haïtienne et l’universalité des
droits de l’homme ». Ouverte le
vendredi 21 Août 2009 au Karibe
Convention Center, l’activité a été
clôturée le 23 après trois (3) jours
de délibération.
Pour le gouvernement haïtien
et pour l’Organisation mondiale, il
fallait célébrer le 60ième anniversaire
de la publication, le 10 décembre
1948, de la charte de la déclaration
universelle des droits de l’homme.
Précisément, Haïti est le pays privilégié, tenant compte de la situation
de terribles violations des droits
humains, pour accueillir cette célébration. Il s’agit aussi d’évacuer
la grisaille de la réalité quotidienne,
ne serait-ce qu’un moment, pour
Un nouvel ambassadeur
US en Haiti
Par Mona Péralte
A
chaque moment de la politique,
il leur faut un expert en la matière. C’est ainsi que le président
des Etats-Unis choisit ses ambassadeurs. En effet, pour remplacer Mme Janet A. Sanderson, qui
elle-même avait été nommée par
Bush, l’administration d’Obama,
avait depuis le mois de Juin dernier fait appel à Mr Kenneth H.
Merten. Ce dernier vient de remettre ce lundi 24 août, ses lettres
de créances à René Préval pour
entamer sa prochaine mission en
Haiti. Et quelle sera sa mission ?
C’est la question que se pose
plus d’un, à l’exception des soushommes du pays. De toute façon,
le pays est déjà sous la tutelle de
l’occupant, il ne s’agira que du renforcement de l’occupation.
Signalons que Merten n’est pas
novice dans la diplomatie américaine au sujet de la politique
haïtienne, et il a bien indiqué luimême qu’il a été fort souvent impliqué à Washington dans la ges-
tion des relations haïtiano-américaines. Et d’ailleurs, il a déjà
travaillé en Haiti, et cela en deux
occasions, tout d’abord à la section
économique de la mission diplomatique américaine, et il a occupé
le poste de vice-consul des EtatsUnis à l’ambassade américaine
à Port-au-Prince. C’est dans ce
contexte qu’il a fait savoir que « Je
suis fier de revenir en Haïti comme
ambassadeur »
A Washington, il a travaillé au
poste de Secrétaire exécutif adjoint
pour l’actuel Secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton, une position qu’il occupait déjà auprès de
l’ex-Secrétaire d’Etat Condoleezza
Rice. Il a déjà annoncé les couleurs,
démagogiques peut-on dire, quand
il a fait savoir que « La relation qui
existe entre Haïti et les Etats-Unis
doit être fondée sur trois principes :
le respect, le partenariat et la responsabilité... ». De quel respect parle
t-il ? Du respect de qui envers qui ?
Quel partenariat y a-t-il jamais eu
Vol. 3 No. 6
créer l’illusion que tout est normal dans ce pays occupé par les
impérialistes : étasunien, français
et canadien.
Que peut recéler un tel colloque dans la turbulente vie haïtienne, orchestrée par les occupants ?
Suite à la page 18
entre les Etats-Unis et Haiti, si ce
n’est qu’un rapport de domination
et d’exploitation ? N’en parlons pas
pour la responsabilité.
Le comble c’est que l’ambassadeur a eu le culot d’ajouter
qu’ « une Haïti prospère et démocratique est dans l’ intérêt du gouvernement et du peuple américains ».
Là on sent un peu de Bill Clinton
chez lui, celui qui a le tour de tourner en dérision le peuple haïtien.
Ses propos visant à travailler en
faveur du développement du pays
en contribuant à l’accomplissement
du « rêve de liberté et de prospérité
des haïtiens », c’est pour faire dormir le couple Préval-Pierre-Louis
et sa horde de députés et sénateurs
sans vergogne, mais pas les masses
haïtiennes.
Enfin le nouvel ambassadeur
souligne « la nécessité pour les EtatsUnis de respecter leurs engagements
vis-à-vis d’Haïti tout en invitant
les autorités haïtiennes à faire de
même à travers la définition de leurs
objectifs et stratégies de développement », de sous-développement
voulait-il dire ?
Démagogie, quand tu tiens ces
diplomates et politiciens véreux…
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Twa fèy, Twa rasin O!
Tout à fait pêle-mêlement
Par Fanfan Latulipe
Madan Pierre-Louis (à droite) et le bon papa Bill Clinton
C
ette semaine, j’ai décidé
de ne pas écrire un article
traitant d’un même thème. J’ai
voulu échapper à une certaine
formalité d’écriture pour me
laisser porter sur les ailes d’une
inspiration fantaisiste et même
fantasque. Parfois, c’est le corset
même d’un sujet traité d’un trait
qui me serre un peu. Et quand
ça serre, ça tend à étouffer, on
respire mal, et c’est le cerveau
qui s’en ressent. Je vous le dis,
foi et parole de médecin. Alors
je prends le large d’une écriture
oxygénée, ramenant ainsi mes cellules cérébrales, mes neurones à
leur physiologie normale, à un
fonctionnement plutôt détendu.
Alors, au lieu de m’astreindre
à développer un thème donné
comme par exemple : «Les petits pas carottants et bâtonnants
de Barack Obama» ou « Madame
taille son banda et le peuple est
dans les fers», je vais me laisser
aller pêlemêlement à des inspirations diverses.
1. Jwèt MAB. On s’étonne
de voir comment parvenus à
un âge adulte avancé, comment
après être rentrés dans leur granmouncité, des individus régressent au stade d’adolescence. On
a l’impression que leurs cellules
nerveuses se réveillent un beau
matin à l’aurore d’initiatives
heureuses, certes, mais vouées à
l’échec, compte tenu du degré de
corruption, de servilité et d’incompétence de nos dirigeants. On
a l’impression de mazèt qui rêvent
encore de jouer aux billes comme
lorsqu’ils avaient dix, onze ans,
ne réalisant pas au départ qu’ils
seront perdants. Les meilleures
boulpik, les meilleures chelènes en
leurs mains mazettes ne pourront
jamais réaliser un bon tèk.
C’est ainsi que nous avons vu
se former un mouvement MAB,
un Mouvement des citoyens pour
une Haïti belle. Mouvement de
septuagénaires et octogénaires
un peu rêveurs qui veulent jouer
aux billes d’une Haïti belle alors
qu’ils font justement partie de la
bande d’iconoclastes qui ont tout
fait par leur égoïsme de classe, par
leur inconscience invétérée, par
leur tetelang goulu et incongru
avec l’étranger pour briser le squelette de démocratie naissante du
pays et nous faire descendre dans
l’abîme où ils ont jeté la nation.
Subitement, ils ont découvert
dans l’océan de leur manfoubinisme et exploitation des masses
un îlot perdu nommé protection
de l’environnement. Ils ont pris
le mors aux dents et ont gagné
les rues pour faire diversion. Fort
Vol. 3 No. 6
heureusement, des étudiants qui
s’étaient laissés mystifier en 2004
se sont rendu compte de la supercherie et ont porté les MABistesGNBistes à se disperser, la queue
basse.
2. Desmaret, déchets et les
maires aloufa. Il s’appelle Joseph
Anthony Desmaret. Il est président de la Haitian American
Diaspora Foundation, gwo non
pou touye ti chen. Desmaret est
peut-être un bon gars, bien intentionné, sans doute partisan
de la privatisation compte tenu
de la criminelle inconscience et
négligence des autorités en place.
En juillet dernier il a présenté à la
presse son projet de construction
d’un site de décharge et de transformation des déchets à Port-auPrince. Magnifique projet, est-on en
droit de dire. Desmaret en a fait
part aux huit maires de la zone
métropolitaine. Vu l’affreuse incurie des mairies et la corruption
dans laquelle nagent les maires à
grandes brassées, on sait d’ores
et déjà ce qu’il adviendra de ce
projet. Peut-être qu’il faudra faire
voter l’affaire par les députés qui
doivent n’en avoir cure. Ils feront durer les magouilles dilatoires jusqu’à ou bien décourager
Desmaret, ou bien le faire «casquer» pour faire passer un projetdéchet. Eventuellement, il y aura
un semblant de nettoyage des
rues de Port-au-Prince pendant
quelques mois. Les gens devront
payer pour un service à l’image de
la CAMEP. Les maires feront leur
beurre au mois, sans oublier leur
mantègue pou fanmi yo et leur
mayonnaise pou fanm yo. Et il ne
prendra pas longtemps pour voir
les rues métropolitaines croulant
à nouveau sous des montagnes
d’immondices. Bonne chance,
Desmaret !
3. Un ancien président symbolique à $1.00 l’an. L’Agence Alter
Presse qui doit nous prendre pour
des ti mounn k ap rale nous apprend, imperturbable, avec beaucoup de sérieux, apparemment,
que l’ex-président Clinton est
payé $1.00 l’an comme envoyé
spécial de l’ONU en Haïti. Dans
toutes les langues, ça s’appelle
un salaire symbolique. Mais il
y a mieux. Le rôle politique de
Clinton en Haïti sera symbolique.
Quand il s’adresse à un quelconque congrès dans la diaspora,
son speech ne peut être que symbolique. Bill compte emmener
bientôt un groupe d’investisseurs
en Haïti. Ils vont investir de façon
symbolique, juste pour savoir si
la sueur des Haïtiens au travail
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
est acide ou alcaline.
Bill Clinton aime bien faire la
tournée de Cité Soleil. Rassurezvous, il n’a rien de méchant dans
le ciboulot. Ce sont des tournées
symboliques parce que Papa Bill
adore voir les petits visage noirs,
noirs de misère. Ah, ce bon papa
Bill ! Bill a déjà pris les dispositions nécessaires pour assurer le
renouvellement de la Minustah.
Il nous assure que le renouvellement du contrat de ces sympathiques brésiliens et argentins
ne sera que symbolique. Ils auront évidemment une présence
purement symbolique puisque
l’insécurité a disparu grâce aux
nettoyages réussis des zones de
non-droit. Bill Clinton se donne
tout ce mal symbolique seulement
pour une pitance de $1.00 par
an. On comprend alors pourquoi
Préval n’a seulement voulu donner qu’une pitance aux ouvriers
comme salaire minimum…
4. Marasa pa r vocation.
René Préval est un politicien pas
comme les autres. Il détient un
pwen, pas comme les autres, un
pwen marasa. La première relation
marasate a été avec Jean Bertrand
Aristide I. Devenu président en
1996, grâce à cette marasaterie,
il est resté au pouvoir à l’ombre,
dit-on, du marasa. Cette marasatude manifestement l’étouffait,
le liliputisait de sorte qu’il a pris
ses distances avec Jean Bertrand
Aristide II. En effet, au deux centième anniversaire de la création
du drapeau à l’Arcahaie, il a brillé
par son absence. Il a aussi brillé,
autant le dire, d’ingratitude. Pour
la célébration du bicentenaire de
l’Indépendance : même brillance,
même absence, même ingratitude
vis-à-vis du marasa, vis-à-vis surtout des Pères de la patrie. La gémelléité avait fait place à une trahison précoce qui a grandi, mûri
jusqu’à se manifester pleinement
après les élections de 2006. Le ver
était déjà présent dans ce fruit
pourri de la Marmelade.
Mais le pwen marasa a poursuivi Préval. On sait que biologiquement il y a de vrais jumeaux
(jumeaux monozygotes en jargon
scientifique) et de faux jumeaux
(jumeaux dizygotiques). Cette zigotie se ramène à une affaire de
fécondation (voir notre rubrique
«Votre Santé avant tout», page15
), une affaire d’idiotie des spermatozoïdes. Bref, la gémellitude
de Préval et d’Aristide n’en était
pas une. L’un était un faux marasa de l’autre.
Chemin politique faisant,
malgré absence et trahison, le
pwen marasa poursuivait Préval.
Selon Antoine Danlègomiers,
c’est un point relevant d’une certaine fatalité de la vie. Même, ce
peut être un pwen fatal. De fatalité en fatalité, un spermatozoïte
politichien a fécondé une chienne
d’ovule pour donner naissance à
un vrai jumeau de Préval. On ne
sait comment évoluera cette gémellitude, mais on sait par contre
qu’il ne faut jamais dire : fontaine,
je ne boirai pas de ton eau. On a
eu fini aussi par apprendre qu’il
ne faut jamais dire : un tel, je ne
serai jamais ton marasa. D’autant
que ceux qui se ressemblent tendent à faire petite pile, même à
se gémeller.
C’est ainsi que le hasard du
processus gémellant, faisant bien
les choses, a accouché, presque
littéralement de deux marasa :
Préval et Paul Denis. Au jour du
baptême des marasa, le parrain
aurait fait cadeau à chacun des
deux jumeaux un exemplaire du
roman de Jacques Stéphen Alexis
«Compère Général Soleil». A l’intérieur d’une page précise, il aurait glissé une petite note pas mal
cochonne et souligné (en rouge)
la phrase suivante : «En politique,
il faut tout savoir embrasser, même
le cul d’un cochon». Depuis c’est
fête dans la porcherie…
5. Servilité de cochons. Noam
Chomsky a eu à dire une fois que:
« le monde ne récompense pas l’ honnêteté et l’ indépendance, il récompense l’obéissance et la servilité».
Eût-il ajouté «dignité» aux mots
honnêteté et indépendance que
la citation aurait été parfaite pour
décrire l’ambiance qui a prévalu lors du récent «Congrès de
et de fric avaient fait aussi le déplacement pour venir hurler avec
les vieux loups de mer de la politique, expérimentés dans l’art
du grand bluff. Un beau parterre
d’obéissance, de servilité et d’indignité se trémoussait et se tortillait seulement à l’idée de voir
la tête de Bill. On y remarquait
toutes sortes de têtes.
Selon un observateur qui
a requis l’anonymat, on pouvait aisément distinguer un bel
éventail de têtes: têtes de madigra mele ak bonmas, têtes de marasa, têtes d’intellectuels traîtres,
têtes d’aloufa et d’aloufates qui
profitent jusqu’à présent des largesses fiscales octroyées par le
petit nègre Latortue au service
des gros blancs du FMI, têtes de
grenouilles, têtes de bœuf, têtes
de chiens, têtes de cochons, têtes
de vipères, têtes de sangsues, têtes
de punaises, têtes de malfini, têtes
de grigri, têtes de vautours, têtes
de vampires, têtes de chacals,
têtes de bêtes fauves, têtes idiotes,
René Préval (à droite) et Paul Denis
l’unité de la diaspora» tenu du 6
août au 9 août 2009 au Trump
International Beach Resorts, à
Sunny Isles Beach, dans le décor
ensoleillé floridien.
Pour commencer, les loups
qui s’y étaient donné rendez-vous
hurlaient du même cri lugubre,
néo-libéral. Des énergumènes
connus comme le loup blanc
s’étaient mêlés à des loups-garous
de vieille roche pour se jeter (allègrement) dans la bouche du loup
Bill. De jeunes loups, avides de
relyasyon, de position, de pouvoir
têtes bêtes, toutes bêtes à manger du foin yankee et du fric de
Washington et de Soros Economic
Development Fund.
Or parmi ces têtes d’abrutis
du système émergeait une tête
que l’on croyait digne, une tête
féminine supposée digne. Trônant
premièrement et ministériellement au podium de l’Unité,
Madame Michèle Pierre-Louis
y allait de son «brillant discours
en créole» (dixit Roosevelt JeanFrançois). Les fadaises et les
Suite à la page 16
PERSPECTIVES
HAITIENNES
ÉDUCATION, SANTÉ,
DROIT, CULTURE,
NOUVELLES, DÉBATS,
UNE ÉMISSION DE LA
SHR (SOCIETÉ HAÏTIENNE
DE RECHÉRCHES, DE
DOCUMENTATION ET DE
PROGRÉS SOCIAL
Haïti Liberté
5
Kwonik Kreyòl
Ayisyen pou Ayiti
N
ou te pwomèt pale sou sa ki
pou ta nan yon lwa kadas
ak travay Ayisyen pou Ayiti ta fè
pou Ayiti ta pou Ayisyen. N ap
kite kadas la pou yon moman ;
n ap tounen nan sa ki fè nou te
konmanse pale sou li a menm :
koze Agrikilti a. Fwa sa a, se pa
mwen k ap ekri ; e se sa m pi
kontan an. Fwa sa a, se yon atik
Jean Erich René ekri.
Dapre sa ki parèt deja anba
plim Jean Erich Renè li ta sanble
mche se yon agwonòm, ki konn
enterè nan sa ki ekri a. Se pou yo
pale pawòl la nan tout konvèsasa l ap di yo, e li klè, li renmen syon, epi fè l tounen yon refren
koze devlòpman yo anpil. Moun pou fè tèt tout depite, senatè,
ki nan entènèt la ka wè jan Alter premye minis, prezidan, minis,
majistra, fè tèt yo cho ak koze
Presse pibliye travay li anpil.
Se sèten gen divèjans nan sa a. Se yon pawòl ki pou pale
mitan 2 sitoyen yo : Jean Erich nan radyo, legliz, nan lekòl, nan
René ak François-Marie Michel tout bout kwen, s on pawòl ki
; men lè se pou enterè Ayiti ak pou tounen yon pwopagann pou
endepandans li, se machonzini pèsonn pa di yo pa te konnen jis
yo kwe se nan panyòl pou y al
depi nou jwenn yon jwen.
P woblèm g r a n g ou p ou chache manje pou achte
M annik retire 2 liy nan tèks
rezoud la, se yonn nan jwen yo.
la,
epi
m tradui l.
Jean Erich René ekri atik sa nou
François-Marie Michel
pral li a. M panse Ayisyen gen
Fin de la faim en Haïti
(Fen Grangou an Ayiti)
olisyon grangou nan peyi Dayiti
pa ni nan fè kòlè ni nan pasdwa.
Bouch fann se pou l manje. An
2009 popilasyon an rive 8 milyon
35 mil moun. Dapre kalkil estatistik analiz regresyon, nou wè ap
gen :
9 milyon145.000 moun an 2009
10 milyon moun an 2010
12 milyon moun an 2015
Kisa tout moun sa yo ap gen
pou manje? Si n vle tout moun sa yo kenbe,
pa mouri, degaje pou n degaje n.
Fò n mete bitasyon kanpe, e fò n
fè anpil elvaj. Pou n ba tèt nou manje nan
peyi a, nou pral bezwen plante
S
351.601èkta (263.701 kawo) tè ak
132.754 èkta (99.566 kawo) tè pou
fè elvaj. Me sa pou n plante nan
òd alfabèt la, mete ak kantite tè
mande :
A) Plantasyon :
Les superficies suivantes exprimées
en hectare doivent être couvertes
pour chaque culture
1. Mayi: 4.861 èkta
2. Pitimi: 53.071,46 èkta
3. Diri: 162.242,57 èkta
4. Patat: 17.717 èkta
5. Yanm: 5.607 èkta
6. Zonyon: 1.151 èkta
7. Bannann: 16.945 èkta
8. Pwa : 123.644 èkta
9. Tonmat 1.067 èkta
B) Pye fwi rezen : 72035,05 Tòn
Metrik,
Seyans palman popilè a,
sou plas konstitisyon an
V
andredi 21 Out 2009 la, 2
òganizasyon popilè ki t ap
reflechi sou pwoblèm peyi a, te
pran desizyon pou mete yon
palman popilè kanpe sou plas
konstitisyon an, ki chita sou
Channmas la. Oganizasyon tou
nèf sa yo pote non : Oganizasyon
pou Inite ak entegrasyon (OUI)
6
Haïti Liberté
epi Solidarite òganizasyon Lwès
pou yon devlopman altènatif
(SOLDA).
Chanm popilè sa a te prevwa òganize yon seyans sou salè
minimòm lan, pou te eseye enfliyanse depite yo ki t ap fè demagoji, men jou te bare yo, vòt la
te fèt depi madi 18 out la. Se sa
k fè palmantè popilè yo te oblije
chanje estrateji yo, yo te fè yon
seyans dentèpelasyon Premye
minis Michèle Pierre-Louis
pito.Se konsa, aprè deba yo,
depite yo te vote kont Michèle
Pierre-Louis. Biwo Chanm depite popilè a te konpoze konsa :
Duguns Exantus, prezidan ;
Georges Duperval, vis prezidan ;
Salomon Jeune premye sekretè ;
Hérard Wendex dezyèm sekretè ;
Luckner Jabouin, questeur. Nan
fen seyans lan depite popilè yo
te pran rezolisyon sa a, dezyèm
sekretè a te li pou asanble a.
Sou konvokasyon òganizasyon pou Inite ak entegrasyon
(OUI) ak solidarite òganizasyon
lwès pou yon devlopman altènatif (SOLDA). Palman Popilè a
te reyini vandredi 21 out 2009
la, sou plas konstitisyon an
Channmas ki se syèj pèmanan
palman an, fè konsta sa yo. Tout
pale anpil ki fèt sou lwa salè minimòm nan montre klè kouman
dirijan nou yo ak swadizan reprezantan nou nan palman an
pa bay doulè, mizè ak soufrans
malere regle anyen pou yo. Nèg
1. Zorany : 37695,62 Tòn Metrik,
2. Mang: 40958,74 Tòn Metrik
C) Pwodiksyon vyann
Me konbe èkta tè pou n fè elvaj
sou yo :
1. Poul pou ponn ak poul pou
manje 96.059 èkta
2. Viann bèf ak lèt 27.519 èkta
3. Kabrit : 4296 èkta
4. Kòchon : 18475 has
D) Pwodui enpòte
Fò gen Magazen Leta ki pou kòmande : 1. Lwil pou fè manje : 30.203,48
Tòn Metrik
2. Lèt évaporé : 8.301,39 Tòn
Metrik
3. Farin pou fè pen: 112.147,04
Tòn Metrik
E) Men nan ki pousantaj jan pou
yo ta plante sa y ap plante yo
1. Pwa : 46%
Suite à la page 18
ayè ki fè tout kapital politik yo
sou plan neyoliberal la, jodi a yo
vin pi wayalis pase wa.
Atitid woule m debò, sèten
palmantè pa fè nou cho, nou te
toujou konnen lè w manje lajan
chango fòk ou peye chango.
Gwo nèg ap woule nan kòripsyon, gouvènman pase, gouvènman vini se menmman parèyman anyen pa chanje. Chak
ane nan tan siklòn se bèl piblisite pou grannèg fè lajan sou do
kalamite malere ak malerèz yo
ki viktim.
Aprè yo fin gagote 197 milyon dola meriken, yo pa janm
gen okenn eksplikasyon, anyen
pa janm fèt pou jwenn yon solisyon nan zafè anviwonnman
an ki se yon malè pandye sou tèt
chak Ayisyen, Aganman zèfèyis
yo toujou ap tann pou foure men,
yo chanje klas sosyal, yo chanje
estati kòm si yo siyen palmantè oswa minis ak senatè. Zafè
lekòl nan peyi a tounen pi gwo
tèt chaje nan yon fanmi. Men
14zyèm mwa, sibvansyon lekòl
yo rete kwoke nan valiz gwo
palto pou regle lòt koze.
Otorite yo pa pran okenn
mezi pou akonpanye pèp la,
okontrè se plis chomaj y ap
kreye. Poutan konstitisyon di
klè, lekòl primè gratis pou tout
timoun. Kou yo bezwen regle
zafè yo, yo rale konstitisyon an
kòm si se pou yo sèlman konstitisyon an te fèt. Kou yo bezwen
fè moun dòmi, yo vini ak diskou
pwodiksyon nasyonal ak dyalòg
nasyonal, jiskaprezan anyen pa
janm fèt pou ranfòse kapasite
pwodiksyon peyizan yo. Nèg sa
Sitin etidyan Syanzimèn yo devan
Palè jistis la
L
endi 24 out la plizyè dizèn etidyan Fakilte Syanzimèn k ap
sipòte salè minimòm 200 goud
la te òganize yon sitin devan Palè
jistis la pou mande liberasyon 2
kanmarad ki fèmen nan penitansye nasyonal depi plis pase 15
jou. Pandan tout sitin lan etidyan
yo t ap chante : « libere etidyan
yo, arete Préval. ». Etidyan yo te
denonse arestasyon ilegal e abitrè
gouvènman Préval/Pierre-Louis
a ap fè sou etidyan yo nan inivèsite Leta Dayiti a k ap defann
yon kòz ki jis pou ouvriye ayisyen yo k ap bourike nan faktori
soutretans gwo boujwa miltinasyonal yo. Etidyan yo kondane
maskarad depite yo te fè ak salè
minimòm lan kote yo te pran
pozisyon pou patwon yo ak tyoul
li yo, prezidan Préval kont klas
ouvriye a. Se sa k fè etidyan yo di
« batay la pa fini, y ap kontinye
goumen jiskaske revandikasyon
mas pèp la jwenn satisfaksyon ».
Pou kounye a, y ap
mobilize pou fòse lajistis libere
2 etidyan sa yo : Alfred Valsaint
ak Hérode César, jij enstriksyon
Fanfan Jeudilien kenbe nan prizon san okenn chaj, aprè l te fin
tande yo madi 18 out pase a.
Malgre 2 rekèt anmenleve, avoka
yo te depoze jedi 20 out la, jij
la pa fè okenn swivi, etidyan yo
kontinye ap bwè prizon. Etidyan
yo di y ap rete mobilize jiskaske
2 kanmarad yo jwenn liberasyon
yo. Daprè youn nan manifestan
yo, etidyan yo ap soufri anpil nan
prizon an, yo pa ka manje. Donk
fòk otorite lajistis yo libere yo
touswit. N ap raple w, 2 etidyan
sa yo ajan CIMO yo te arete yo
mèkredi 12 Out pase a nan kad
gwo konkenn chenn manifestasyon ki t ap fèt pou fòse prezidan Préval pibliye lwa ki fikse
salè minimòm lan a 200 goud.
Madi 18 out pase a, 2 etidyan
Guerchang Bastia e Edouard
Edwige te jwenn liberasyon yo
ansanm ak Patrick Joseph, yon
militan òganizasyon popilè nan
Site Solèy, lapolis te arete nan
menm kad mobilizasyon yo anfavè 200 goud la.
Sa a npil obsèvatè
twouve ki dwòl nan peyi Dayiti,
pandan Lapolis ap arete etidyan,
touye elèv, touye sitwayen k ap
revandike dwa yo viv; bandi,
dilè-dwòg, kidnapè ap mache
lib e libè anba 2 grenn je lapolis. Gouvènman Préval PierreLouis a k ap travay pou boujwazi
a ak patwon li yo kouwè : Etazini,
Lafrans, Kanada elatriye anpeche
mas pèp la manifeste pou revandike dwa pou l viv, dwa pou l
jwenn ledikasyon, lasante, lamanjay, reparasyon, travay elatriye. Donk se yon gouvènman
k ap pratike eksklizyon sou tout
fòm kont mas pèp la.
Palmantè beton yo k ap vote, sou 99 depite ki te prezan aprè apèl nominal, 93
te vote kont gouvènman iresponsab Michèle Pierre-Louis a…
yo pifò nan fè demagoji ke yo
pran desizyon ki nan enterè peyi
a. Ministè Lagrikilti fè plis piblisite ke li ankadre peyizan yo ki
se pi gwo fòs pwodiksyon peyi
a jounen jodi a.
Otorite yo sanble pi alèz lè
peyi a nan kriz, yo fè plis lajan
pou foure nan pòch yo.
1-Yo pa di anyen sou kriz ki
genyen chak jou nan lopital jeneral, ki nan kondisyon l ye la a,
nou konnen se sèl sant sante k ap
bay mas pèp la ti mose lasante.
2- Yo fèmen je yo sou kriz
andedan inivèsite Leta a.
3- Chak jou anplwaye revoke yo : Teleko, APN, SMCRS,
ONA ap peri nan peyi a, pèsonn
pa di anyen.
4- Yo kreye yon istwa 14zyèm
mwa kòm si se malere menm yo
pa vle wè.
5- Pèp la boude eleksyon, yo
tou pwofite fè seleksyon, gouVol. 3 No. 6
men eskandal nan KEP la, nèg
sa yo fò anpil nan fè esklizyon
sosyal ak politik. Jenès la lage
poukont li, sa yo ofri l se dwòg
ak move zafè fanmi yo divize, yo
demisyone, se mizè ki fè lalwa.
Jènfi lage nan pwostitisyon,
paran san otorite fas ak yon Leta
iresponsab ki vin bay anachi sa
a ki la a. Aprè tout konsta echèk
sa a gouvènman Michèle PierreLouis a pèdi konfyans palmantè
beton yo, yo deside ba li yon vòt
non-konfyans. Sou 99 depite ki
te prezan aprè apèl nominal, 93
te vote kont gouvènman Michèle
Pierre-Louis a ap dirije a, 5 te
vote pou li e yon sèl te fè abstansyon. Donk Michèle PierreLouis pa premye minis ankò, l ap
ligide zafè kourant nan Primati
a, annatandan prezidan pèp la
deziye yon lòt premye minis ki
pou vin regle zafè mas pèp la k
ap fè fas ak tout kalte pwoblèm.
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Perspectives
Lesly Delatour, de vendre à bon et sa honte en Haïti. Dirigeants diennement et portent atteinte à
marché toutes les entreprises et élites se frottent leurs mains. notre dignité… ». A travers cette
Sur les ondes de « Mélodie demande on peut percevoir le
Par Joël Léon publiques haïtiennes. A cette
époque, madame Michèle Pierre- FM », Arnold Antonin et Marcus degré de démission de nos élites,
comme Serge Gilles…, tantôt Louis, l’actuel responsable de la Garcia se réjouissent de la nomi- et l’état de dégénérescence où ils
canadiens comme Nancy Rock… Primature, dénonçait le plan nation de Bill Clinton comme sont tombés. Que peut on espérer
etc. Le gouvernement, de façon néolibéral ou plan américain nouveau Proconsul, mais regret- des individus d’une telle élite?
Le retour de la réaction était
très étrange, fait des offres aux pour Haïti. René Préval, encore tent le fait qu’on ne lui ait pas
prévisible après le coup du 29 féétrangers. La décence aurait dû
vrier 2004, mais personne ne la
le porter à attendre les requêtes
soupçonnait arriver avec tant de
internationales, mais par excès de
panache. Il y a des comportezèle il se porte volontaire à accepments qui n’étaient pas jusque là
ter les dictées de l’impérialisme.
prévisibles. Par exemple celui du
L’intelligence enseigne que
gouvernement de Préval/Pierrele moment est à la résistance
Louis par rapport au vote des dénationale des peuples contre les
putés accordant 200 gourdes aux
requêtes anti-nationales des goutravailleurs haïtiens. C’est bien
vernements des états riches. Le
René Préval, l’ancien maoïste, qui
système en place ne cesse de préa combattu du bec et des ongles
senter des fissures fragmentaires
l’augmentation du salaire minid’éclatement de façon successive,
susceptibles d’être permanentes. Marcus Garcia (à droite) et Arnold Antonin se réjouissent de la nomination de mum aux ouvriers au profit des
patrons. La corruption est géIl y a eu les crises économiques Bill Clinton comme nouveau Proconsul
financières de 1997, suivies de boulanger, supportait les braves accordé préalablement l’île de néralisée ainsi que le gaspillage
celle de 2001 et finalement la qui investissaient les rues, sous la Gonâve à développer à titre des ressources nationales et aides
crise immobilière et financière les balles assassines de l’armée de projet pilote. Le cynisme des internationales, spécialement les
d’aujourd’hui qui a propulsé le d’Haïti, aux cris assourdissants dirigeants et penseurs haïtiens, 150 millions de dollars débourmonde occidental dans une réces- d’à bas la liquidation éhontée des et qui en fait de véritables mol- sés après les cyclones qui avaient
lusques, est entrain de battre tous ravagé le pays. L’état de la ville
sion comparable à celle de 1929. entreprises de l’Etat.
Le capitalisme, comme système
22 ans après, l’administration les records du monde. Se posant des Gonaïves en est l’exemple
économique dominant, présente Préval/Pierre-Louis, sans aucune comme d’innocents observateurs, le plus vivace en matière de dédes signes évidents tendant à se gêne ni explication, a donné rai- ils applaudissent les occupants au tournements de ressources. Le
transformer en vacuités journa- son à Lesly Delatour, tout en lieu de mettre la main à la pâte gouvernement est confortable
lières. Ceci porte les dirigeants et soulignant le rôle de l’ex-épouse pour récupérer leur pays, et dire dans son apparat de valet, les intellectuels haïtiens se complaisent
penseurs du monde à se redéfinir. de celui-ci qui, aujourd’hui veille jamais, plus jamais.
Dans une note, « A beauti- dans les incessantes commissions
Les experts ont peur d’une autre à ce que les dictées de son défunt
crise finale, qui sera la dernière, mari soient en totale application. ful mind », publiée sur « Radyo présidentielles, les « leaders poliparce qu’elle sera générale et to- Sans aucune tentative de résis- Kiskeya », et signée de Marvel tiques » satisfaits des miettes ou
Dandin, on peut lire ce qui suit : des os qu’on leur jette se tiennent
« yon peyi kote lagòch tèt koupe ak cois car ils ont la panse pleine, les
ladwat ; kote nasyonalis ak okipan médias et journalistes s’autocense « pase pran m, m a pase chèche surent…enfin tout se complète
w ». Quelle drôle de déclaration! pour présenter d’Haïti ce tableau
Mais Marvel et l’institution qu’il hideux d’une classe d’Haïti comdirige ne se positionnent nulle- posée d’invertébrés. Le pays se
ment sur la fondamentale ques- meurt dans l’indifférence totale
tion de l‘occupation du territoire de ceux ayant pour mission de
national. Ce serait apprécié s’il le surveiller à sa bonne organisation
faisait, car en tant que directeur et au bien-être de ses habitants.
L’exercice du pouvoir en Haïti
d’opinions, il porterait une belle
frange de la population à se situer. se fait par le gouvernement, paraHier encore, nul n’avait besoin de vent de la « société civile » triomlunettes pour le positionner mais phante depuis le 29 février 2004,
Michèle Duvivier Pierre- Louis et le journaliste Marvel Dandin au cours d’une aujourd’hui il semble que pour les perpétuels candidats à la préinterview à Radio Kiskeya le 18 décembre 2008
lui s’identifier aux masses ou au sidence qui reçoivent des miettes
mouvement indigène peut lui etc. sous le regard complice de
tale. Et ce n’est pas le moment tance, les invertébrés au pouvoir faire du tort et à ses semblables. l’occupant. Ces groupes sont
pour le gouvernement, appuyé suivent à la lettre le plan de mise Soudainement, eux qui juraient qualifiés d’invertébrés, car ils
de ne jamais trahir les masses opèrent pour le compte des ocpar les élites, de céder les ins- à mort de la dignité nationale.
titutions nationales aux grands
Le gouvernement de Préval/ se trouvent de l’autre côté de la cupants et des riches contre les
mangeurs du capital financier Pierre-Louis, fidèle à la politique
international, non plus de refu- du facile, mine les chances d’Haïser catégoriquement à augmen- ti de rebondir à travers une poter le salaire minimum des ou- litique nationale axée sur les rivriers à 200 misérables gourdes chesses matérielles et humaines
par jour. Donc, la présidence de du pays. Il se fourvoie dans des
René Préval est contre tout inté- initiatives obsolètes consistant
rêt de peuple.
à discourir sur des programmes
Un grand ami m’a confié der- stériles sans issue à travers toute
nièrement, quoique très antago- l’histoire. Depuis la prestation de
nique à la personne d’Aristide, serment de René Préval comme
que l’opinion de celui-ci à propos président de la république, mise
de René Préval, à savoir qu’il est à part ses discours creux, aucun
plus proche de la nullité que de résultat tangible n’a été enregistoute autre chose, est pure véri- tré sur le terrain. A l’image du
té. Notre président confirme son gouvernement de Latortue, il est Madame Odette Roy Fombrun (à droite) et Lesly Delatour
inaptitude à diriger, son antipa- champion dans les scandales à
thie du peuple haïtien et son an- répétition, et les cas de corrup- barrière. Est-ce le résultat du phé- ouvriers, les victimes de catastrophes naturelles, les étudiants…
tipatriotisme mêlé d’ingratitude. tion sont monnaie courante. Les nomène des trois âges ?
Au cours du « congrès de en fait contre l’avenir du pays.
Avec une audace effrénée, René occupants, très actifs cette fois,
Préval a officiellement déclaré et sans gêne poursuivent leur l’unité de la diaspora », ma- Heureusement, Maurice Sixto
la liquidation outrageante de agenda politique et économique. dame Roy Fombrun, la mère nous avait déjà prévenus d’avoir
la Teleco, la plus puissante ins- Pas une note de protestation de du « konbitisme haïtien » voit de l’espoir en annonçant pour
titution nationale en matière de l’ONU ou d’autres institutions ainsi la mission de Bill Clinton, demain et pour certains « yon
devises étrangères, aux vautours tutrices, au contraire de bonnes le représentant spécial de Ban lavman jilèt », car Jean-Jacques
du nord, par l’intermédiaire du notes sont distribuées aux diri- Ki Moon en Haïti: « En fait, je Dessalines n’avait pas fondé ce
gouverneur de la banque centrale. geants actuels. Ban Ki Moon, de souhaite ardemment : qu’ il nous pays pour que s’installent l’inJe me souviens du combat engagé son royaume, se voit obligé de aide à trouver les moyens de débar- justice et la soumission.
en été 1987 contre la tentative du flanquer René Préval d’un Bill rasser la capitale et Pétion Ville des
Joël Léon
ministre des finances de l’époque, Clinton pour cacher son échec ordures qui nous agressent quoti-
Les invertébrés au pouvoir
Le gouvernement de Préval/PierreLouis, fidèle à la politique du facile,
mine les chances d’Haïti de rebondir à
travers une politique nationale axée sur
les richesses matérielles et humaines
du pays
« Ma patrie est ma gloire et mon
unique amour »
Victor Hugo
L
arousse définit l’invertébré
comme « L’animal pluricellulaire sans colonne vertébrale,
comme les insectes, les mollusques, les vers… ». Cette catégorie d’animaux représente une
proie facile aux carnassiers à défaut de pouvoir se défendre. Au
niveau humain, et par analogie,
on retrouve aussi des invertébrés,
des gens sans colonne vertébrale,
incapables, sur le plan politique,
de jouer le rôle de leaders parce
qu’handicapés par une déformation congénitale les condamnant
à vivre à genoux. Chez nous, les
dirigeants d’aujourd’hui peuvent
être classés dans cette catégorie
d’hommes sans colonne vertébrale, donc inapte à diriger une
nation.
Nul ne peut falsifier l’histoire d’Haïti. Ce pays qui a vu
naître Jean-Jacques Dessalines,
Toussaint Louverture…comment
a-t-il pu produire des citoyens
aussi invertébrés. Pas mal de progressistes pensent que l’Haïtien
a perdu ses repères depuis la première occupation américaine de
1915. Il semble que depuis lors, le
peuple ne s’est jamais relevé de
ce camouflet en considérant le
peuplement défaitiste des élites
actuelles. L’indication à savoir
que l’occupation des esprits est
plusieurs billions de fois plus
meurtrière que celle des armes
est bel et bien vérifiée dans le
cas exceptionnel d’Haïti.
Quatre vingt quatorze années après l’occupation de 1915,
les élites haïtiennes ne cessent
de se comporter comme des
sujets étrangers au service de
tous les étrangers. Elles opèrent
comme des mercenaires, tantôt américains comme Hubert
Deronceray…, tantôt français
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Haïti Liberté
7
Perspectives
Commémoration 150ième anniversaire
des Archives nationales
L
’une des plus anciennes institutions du pays, les Archives
nationales d’Haïti (ANH), commémorera le 150ième anniversaire
en Août 2010 prochain en pleine
crise de l’identité de la majeure
partie des Haïtiens. Créées
en Août 1860, le Bureau des
Archives, devenu Archives nationales d’Haïti, joue un rôle extrêmement important pour l’identité et le parcours des Haïtiens.
Après environ 150 ans, l’unique
bureau qui dessert plus de 9 millions Haïtiens d’ici et d’ailleurs
se trouve au Bicentenaire, jouxtant la capitale haïtienne. Malgré
l’augmentation de la demande
des Haïtiens du pays réel et ceux
de la diaspora, aucun autre bureau n’a été inauguré jusqu’à date
à travers le pays.
Le jeudi 20 Août dernier, à l’occasion du 150ième anniversaire du bureau des archives,
le ministre de la Culture et de
la communication, Olsen Jean
Julien a lancé une série d’activités
devant déboucher sur cet événement. Il annonce la construction
d’une cité des archives et le développement d’un programme
de gestion de documents administratifs en vue d’un meilleur
fonctionnement de cette institution centralisée : « Sans le support
historique, la mémoire biologique
serait insuffisante pour faire avancer le pays » a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, le Directeur
général des Archives nationales,
Wilfrid Bertrand, contesté par les
syndicats des employés de cette
institution, a annoncé la réalisation d’un documentaire d’une
Subventions scolaires et 14e mois,
Deux exigences de solidarité nationale
A
deux semaines de la rentrée
des classes, le gouvernement
et le pouvoir haïtien font face à
deux exigences de solidarité nationale. D’une part, il existe une
quasi tradition instaurée depuis
les divers gouvernements de l’exPrésident Jean-Bertrand Aristide
selon laquelle à chaque rentrée
scolaire les parents reçoivent une
subvention de la part du gouvernement afin de subvenir aux besoins de leurs enfants en matière
de fournitures scolaires et autres
uniformes. D’autre part, sans que
l’on ne sache les raisons exactes,
avait été instaurée une sorte de
tradition de 14e mois pour les employés du secteur public. Cette
année le gouvernement de Mme.
Michèle D. Pierre-Louis a décidé
unilatéralement de ne plus payer
ce mois supplémentaire aux fonctionnaires de l’Etat sous prétexte
que ce n’est pas prévu dans le manuel du Code du travail.
Ces deux situations, à
n’en pas douter, risquent de mettre
le feu aux poudres dans les jours
et semaines qui viennent dans
une société déjà au bord d’une
crise de nerf tant qu’elle accumule
Par Catherine Charlemagne
les déboires, les échecs et la trahi- pourront plus retourner à l’école.
son avec le Président René Préval Le plus curieux c’est le fait que le
qui pourtant aurait du être très gouvernement puisse prendre une
reconnaissant envers elle. Nous telle décision en même temps qu’il
ne savons pas si le gouvernement compte sucrer le 14e mois de congé
comprend ce qu’il est en train de bonifié des 60 000 employés de
faire en provoquant au même mo- la fonction publique.
ment et dans la période la plus
Or, même au temps où les
difficile pour les familles modestes, caisses de l’Etat étaient vides, une
voire les plus pauvres, un drame telle idée n’avait fleuré l’esprit de
psychologique et humain si les personne, non seulement de priver
parlementaires le laissent suppri- la population de quelques gourdes
mer coup sur coup deux aides fi- pour acheter des uniformes et
nancières que les plus démunis payer les frais d’entrée coûtant
attendent avec impatience.
de plus en plus cher mais encore
Que ce soit le ministre de moins de lui dire: faute de moyens,
l’Economie et des Finances, vous n’allez plus pouvoir percevoir
que ce soit son collègue de la ce qui vous est dû. L’Etat haïtien
Planification externe et enfin a vraiment un problème avec luide compte la Primature, tous, le même en refusant de respecter sa
savent, cette rentrée scolaire sera parole. De ce fait, le pouvoir pul’une des plus difficiles pour les blic crée des crises qu’il n’arrive
familles haïtiennes. En souhai- pas à gérer. L’affaire du 14e mois
tant enlever le peu d’aide, qui est n’est évidemment pas constituen fait, un geste de solidarité na- tionnelle. Sur le plan des acquis
tionale envers ces familles, l’Etat, sociaux en particulier et du Code
sans le savoir ou le vouloir, entend du travail en général l’on ne parle
mettre fin à la scolarisation des que de 13e moi et ce partout dans
milliers d’enfants dont le pouvoir le monde. Alors qu’aujourd’hui,
public haïtien est le mieux placé en Haïti, l’on est pratiquement
pour savoir que sans ce coup de dans un conflit social sur un dospouce financier ces enfants ne sier qui serait lié à une histoire de
14e mois de salaire.
L’exécutif prend même le
risque d’un blocage du budget au
niveau du Parlement si le gouvernement n’ajuste pas ses copies
afin de trouver une rallonge pour
financer ce que l’Etat a institué
cien Président Clinton et enté- comme une norme légale. Cette
riné par les intervenants. Voici affaire de 14e mois, s’apparente
comment, dans un passage des à ce qu’on appelle « coutume
Minutes, Jean-François nous et tradition » qui à force d’entrer
confie avec un brin d’humour dans les moeurs de la société, deun tel accroc :
viennent quasiment force de loi
L es propos du Premier et l’on ne peut plus s’en séparer.
Ministre étaient entrecoupés Ainsi, c’est vrai que la revendicad’applaudissements venant de tion de 14e mois de salaire légalela satisfaction du public présent ment n’existe pas dans les codes
dans la salle.
de loi, mais que le gouvernement
Entre-temps, un membre du admettant que c’est l’Etat qui l’a
cabinet Clinton fait signe de institué pour ses employés, et de
la main au Dr Lauredan pour fait, est obligé de respecter sa pavenir le trouver en coulisses. role, même s’il n’est prévu nulle
Vraisemblablement, il a fait part officiellement.
savoir à Lauredan d’aller sur
Certes, le pouvoir public peut
le podium pour demander au toujours se défendre, se barricaPremier Ministre de raccour- der derrière une loi qui n’existe
cir son intervention. Lauredan pas, mais il doit penser aux conséa passé le message à Moïse quences négatives et à l’image du
gouvernement si les 60 000 foncSuite de la page 16 tionnaires se mettent en grève et
Un accroc international
mis sous le boisseau
Jusques à quand, Catilina,
abuseras-tu de notre patience ?
lu avec intérêt et attenJla’aition,
dans le Coin de Carl,
relation du Congrès de la
Diaspora Haïtienne à Miami
du 6 au 9 août 2009 et les débats auxquels il a donné lieu.
Carl observe avec justesse que
les Haïtiens malgré des années
en Amérique n’accordent pas
aux autres, le droit de critiquer.
Mais ce n’est point ici l’objet de
mon propos. Roosevelt JeanFrançois a, dans les Minutes
du Congrès de Miami, décrit
objectivement, ce me semble,
le déroulement de ce congrès.
Il relate un malheureux incident survenu, un impair monumental commis par un «
membre du cabinet » de l’an-
8
Haïti Liberté
durée de 60 minutes. L’objectif
de ce documentaire qui passera
sur des chaînes de télévision est
de faire comprendre à la population la situation actuelle de cette
institution et ce que l’on peut
faire pour l’améliorer. Wilfrid
Bertrand a d’un autre côté déploré le fait que personne n’ait
jusqu’à présent accès aux documents du XIXième siècle du
pays. Ces documents gardés
dans l’ancien bâtiment de PosteMarchand sont jusque là en danger, vu l’état lamentable de celuici et les mauvais conditions dans
lesquelles ils sont tenus.
Selon Wilfrid Bertrand qui
dirige les Archives nationales
d’Haïti depuis plus de 25 ans :
refusent de reprendre du travail
tant que l’Etat ne satisfait pas à
leurs revendications. D’ailleurs,
les Parlementaires ont bien compris l’enjeu politique de ce dossier
et se sont jetés dans la mêlée pour
faire pression sur le ministre de
l’Economie et des Finances, sachant que la priorité du gouvernement est de sauver son budget
de 2009-2010.
On se souvient de l’impasse
dans laquelle le budget de 20082009 était tombé et après combien de temps, pour ne pas dire
de temps perdu, ce budget avait
finalement été ratifié. L’on ne peut
croire que le gouvernement souhaite une telle déconvenue avec
ce budget. Donc pour éviter les
manœuvres dilatoires de certains
élus à l’Assemblée nationale, Mme.
Michèle D. Pierre-Louis a le plus
grand intérêt de faire intégrer le
coût du 14e mois de ces 60 000
fonctionnaires dans ce budget afin
de sortir au plus vite de ce qui
risque de devenir un alibi pour un
nouveau bras de fer entre l’exécutif
et législatif. Reste maintenant le
refus, là encore, des argentiers de
l’Etat d’honorer un autre engagement non écrit du pouvoir public,
le dossier de subventions de la rentrée des classes. Là aussi, le trésor
public est dans son droit de refuser de la financer puisqu’aucune
loi ne l’oblige à le faire. Sauf que,
le dossier est politiquement délicat à gérer pour le gouvernement.
Car, les dirigeants haïtiens
doivent savoir qu’ils n’ont pas
donné les moyens aux parents
de prendre en charge tout seul le
coût d’une rentrée scolaire. Et si
l’exécutif avait au paravent institué
une telle aide c’est justement pour
combler le manque de moyens
des parents. Il ne faut pas oublier, la vie chère a augmenté depuis les émeutes de l’année dernière puisque le gouvernement de
Mme. Michèle D. Pierre-Louis
n’a pas réalisé le tiers de ce que
devait réaliser le gouvernement
d’Alexis, donc il est inconcevable
qu’un gouvernement puisse envisager de suspendre son soutien à
la population en cette période de
la cherté de la vie, où les prix des
fournitures scolaires ont quasiment triplé par rapport à la même
période.Après la cacophonie et
le vote absurde des députés sur
les objections du Président René
G. Préval sur les 200 gourdes du
salaire minimum, c’est une belle
Vol. 3 No. 6
«si rien n’est fait dans l’ immédiat,
nous allons tout droit vers une société haïtienne amnésique » a-til conclu. Si Wilfrid Bertrand
se plaint du mauvais état des
Archives nationales d’Haïti, les
bénéficiaires des services de cette
institution n’ont pas encore trouvé de mots pour qualifier cet état.
Aux Archives nationales, la corruption, les mauvais services, la
perte de temps entre autres sont
les que prononcent les gens qui
les fréquentent régulièrement. A
part l’actuel directeur général,
qui sont les vrais responsables du
fonctionnement catastrophique
des Archives nationales d’Haïti ?
Yves Pierre-Louis
Le gouvernement de Mme. Michèle D.
Pierre-Louis a décidé unilatéralement
de ne plus payer ce mois
supplémentaire aux fonctionnaires
de l’Etat sous prétexte que ce n’est
pas prévu dans le manuel du Code du
travail.
opportunité pour ces députés de
se racheter en faisant pression,
cette fois, dans le bon sens sur le
gouvernement pour que celui-ci
revienne sur sa décision de refus
de subventionner la rentrée des
classes. En tout cas, qu’il s’agisse
du 14e mois ou du financement
des produits scolaires, ce sont des
dossiers sur lesquels le gouvernement aura du mal à s’expliquer. Il
ne peut justifier son refus de tenir
parole sous prétexte que le trésor
public n’a pas de moyens alors que,
l’exécutif trouve toujours des réserves pour monnayer aux prix
forts le vote des élus en sa faveur
dès qu’il veut orienter le choix du
Parlement.
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Death Watch in Haiti’s Jails
L
by Chris Scott
ocated in downtown Port-auPrince, Haiti’s largest jail looks
like a stage piece: a blue and white
fortress with high walls and square
turrets of the type favored by operatic drama.
But inside the compound –
guarded by UN soldiers and protected by an Armored Personnel
Carrier – a tragedy of a more
contemporary and mundane sort
is playing out.
Constructed in 1918 by US
Marines eager to consolidate their
occupation of Haiti, the National
Penitentiary was designed to hold
800 prisoners. With only minor
expansions since then, the facility
now crams 4,000 male inmates
into an area of 2,000 square meters.
At a density of two detainees
per square meter, conditions in the
jail are undercut by four times the
minimum standard established by
the International Red Cross, which
calls for an allowance of two square
meters per inmate.
Eyewitness accounts paint the
picture of a packed environment
inside the cell blocks, with prisoners’ health further undermined
by poor lighting and ventilation,
a vitamin-deficient diet, and the
prevalence of communicable diseases such as tuberculosis.
Since the overthrow of Haiti’s
democracy in 2004, the country’s
prison population has more than
doubled, rising from 3,500 shortly
before the departure of President
Jean-Bertrand Aristide to 8,000
today.
Haitian human rights lawyer
Evel Fanfan estimates that six
thousand people were arrested in
Port-au-Prince because of their political loyalties in March 2004, the
month following Aristide’s ousting.
Although some were released soon
afterward, since that time both the
Haitian police and the UN occupation troops of MINUSTAH
have conducted aggressive operations in poor sectors of the capital,
drag-netting youth at a faster rate
than the Haitian judicial system
can process.
Brian Concannon, a lawyer
who directs an Oregon-based Haiti
solidarity organization, describes a
typical Haitian inmate: “They are
almost all poor,” he responds. “Over
Vol. 3 No. 6
80 per cent have not been convicted of anything. Many don’t have
a lawyer, most have been tortured.”
C onc a nnon’s g roup, t he
Institute for Justice and Democracy
in Haiti (IJDH), works in association with the Port-au-Prince based
Bureau of International Lawyers
(BAI), an advocacy group which
was financed by Haiti’s elected government until its funding was cut
following the 2004 coup.
Visiting the BAI office, I met
my first case study of the postcoup Haiti incarceration pattern:
Michaelle LaFrance, a former TV
journalist who says she was arrested
for wearing dreadlocks. Seated in
the shaded courtyard of the building, LaFrance does her best to
convey to me the atmosphere of
class tension that gripped Portau-Prince during the weeks before President Aristide’s overthrow.
Because Aristide invested in
social spending, and applied protectionist measures to sustain
Haiti’s economy, he remained
popular with the poor. He also
drew the ire of neoliberal-minded
donor nations, including the US
and Canada, which moved to undermine him by channeling money
to middle class-based opposition
groups. In a repeat of scenes seen in
Venezuela and elsewhere, affluent
Haitians flooded the streets of the
capital, calling the elected government illegitimate, and demanding
Aristide’s resignation. During this
period, telejournalist LaFrance was
physically assaulted while covering
an opposition demonstration.
Following Aristide’s departure
on February 29th, a posse of former Haitian soldiers aligned with
the middle-class opposition occupied the city. The names of wanted
persons were read on the radio, and
anyone or anything associated with
grassroots activism immediately
became suspect.
Shortly after February 29, recalls LaFrance, who was 24 at the
time, “the police came to my house.
They took everything.”
She describes the feelings of
fear and uncertainty that prevailed
on her during the three days she
spent confined at the local police
station. “I wrote on the wall ‘God
help me’,” she says. “I thought two
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
things: either they’ d kill me, or I’ d
be out in a few years.”
Denounced by a neighbor,
LaFrance says her dreadlocks stigmatized her because they were interpreted as a statement of loyalty
to the poorer classes. Social profiling stories are common in a
context where both the Haitian
police and members of the hastilyconstructed UN mission – dominated by the same countries (US,
France and Canada) that helped
undercut Aristide – accept a procoup narrative portraying Aristide’s
followers as a violent mob that
needs to be controlled by force.
Many of the men and women
clogging Haiti’s jail system are in
fact minor casualties in the campaign of class repression. Arrested
during an anti-gang sweep, fingered by a neighbor, or picked up
for talking too loudly or angrily,
they are warehoused for months to
years while awaiting trial on vague
or difficult-to-prove charges such
as “associating with miscreants.” In
the case of known political organizers, however, the charges can
be more specific.
Ronald Dauphin, now 43
and Haiti’s longest-serving prisoner, was arrested by paramilitaries
on March 1, 2004, the day after
President Aristide was forced from
office. A member of Aristide’s party
and a port official from the city
of Saint Marc, Dauphin was accused of participating in a massacre
which reportedly occurred when
anti-government paramilitaries
clashed with police outside Saint
Marc on February 11. Through
more than five years of incarceration, Dauphin has maintained
his innocence. The case has never
gone to trial.
Dauphin’s 27 co-accused in
the case include former Prime
Minister Yvon Neptune, pro-Aristide activists, and at least one cabinet member. In a pre-trial indictment handed down in 2005, many
details of the Saint Marc incident
remain fuzzy. The document cites
50 killed, but identifies only eight
casualties from the February 11
events, and furnishes no evidence
about the whereabouts of missing
bodies. Named witnesses claim
that Dauphin was present during
the clash, but do not specifically
link him to either of the offenses
for which he is accused: murder or
arson. Writing in French, investigating Judge Cluny-Jules instead
argues that Dauphin has been denounced by “la clameur publique,”
broadly translatable as by rumor.
While most observers do not
dispute that some sort of armed
conflict arose between members
of pro- and anti-government forces
on February 11, it has yet to be demonstrated that government agents
overstepped the bounds of a legitimate police action, or targeted
non-combatants.
I briefly met Dauphin at the
National Penitentiary in April
2007, three months after one of his
co-defendants in the Saint Marc
(also known as the La Scierie) case
Wantales Lormejuste, died from
untreated tuberculosis in the same
facility. Though there were legitimate concerns about Dauphin’s
health – he suffers from a prostate
condition – in 2007 he looked alert
Darren Ell
This Week in Haiti
Haiti’s National Penitentiary was built to house 800 but presently holds 4,000,
at about two detainees per square meter
and was standing on two feet.
In the intervening two years
Dauphin’s well-being has declined
dramatically.
Traveling to Haiti in April
2009 as part of a union delegation,
California teacher Seth Donnely
heard disturbing reports that
Dauphin suffered from an acute,
untreated illness. Accompanied
by other delegates, Donnely arrived at the National Penitentiary
on April 16 for a scheduled visit.
Due process
“Dauphin was in fact very
ill,” Donnely reported after the
visit. “He had to be carried out in
the courtyard by other prisoners...l
During our visit, he collapsed. [He]
was unconscious with his eyes wide
open. He was not responding to pressure that was being applied by the
health care professionals [there were
two nurses on the delegation] to his
sternum.”
In spite of complaints about
headaches and abdominal pain,
Dauphin had not been authorized
to leave the jail for medical treatment. The nurses concluded that
Dauphin “may have a septic infection that was spreading through his
upper body.”
Many of Haiti’s grassroots activists believe that extending pre-trial
detention is a government tactic
to neutralize or even kill unwelcome political actors without the
worry of having to build a legal
case against them.
According to documents released to researcher Anthony
Fenton under an access to information request, in March 2004,
an NGO known as the National
Coalition for Haitian Rights
(NCHR) asked for and received
$100 000 from Canada’s development agency to prosecute the
authors of the alleged massacre of
La Scierie. NCHR had previously taken positions which identified it closely with the anti-Aristide camp. In its funding request,
the NCHR promised to disburse
money through a “victims” fund
to citizens who had suffered from
political violence in Saint Marc.
The incidents that were eligible
for compensation were limited to
those which had occurred from
February 9 to 29, excluding victims of the wave of violence against
Aristide supporters that crested
after the fall of the government
on February 29.
Using Canada’s money, the
NCHR thus conducted a publicity and legal campaign to push for
the incarceration of pro-Aristide
actors. But neither the NCHR nor
the Canadian government has subsequently pushed for a trial, suggesting that open-ended detention,
rather than due process, may be
what they’re after.
Scratch the surface of the debate on how to improve jail condi-
tions in Haiti, and two different
tactics emerge: increase the amount
of f loor space by expanding or
constructing jails, or reduce the
number of prisoners by releasing
those held on vague suspicions or
for petty crimes.
While the latter approach is favored by social justice advocates,
Canada and most big donors see
“security” and the elimination of
crime as the overriding priority
for Haiti. This “security” priority
requires more state investment in
jail-building, and training police
and judges. The logic behind this
elaborate investment strategy is
that foreign investors – especially
in the manufacturing sector – will
be attracted when they feel safe and
to achieve this, Haiti must tackle
criminality by disbanding gangs.
In the years after the 2004 coup, a
series of high-profile kidnappings,
sometimes of foreigners, gave Haiti
a bad name, and may have scared
off investment.
According to many Haitians,
the problem of security has been
sensationalized so as to justify
class-based repression. Most of
those imprisoned are extremely
poor and have been the victims of
social and political profiling. Many
prisoners are being held for petty
crimes for which they would not
have been targeted if it was not for
their low social status.
Patrick Elie, a Port-au-Princebased activist and former cabinet
member, sees the path to economic
development in Haitian-based agriculture, rather than investor-based
manufacturing. According to Elie,
most of Haiti’s current crime is
poverty-related, and for this reason investing in incarceration as
a deterrent is a futile exercise. Jail
construction and security measures
are expensive, and gobble up scarce
resources that could otherwise be
invested in schools or agriculture,
helping to reduce poverty in the
long term.
“When you have 70% unemployment, and you build more jails,
you’ll be building jails ‘til Kingdom
come,” Elie says.
With Haiti still occupied by
UN soldiers, the made-in-Canada ideology seems dominant for
the time being. Under international pressure, the government of
President René Préval, who succeeded Aristide, has promised to
double the number of Haitian police officers, from 7,000 to 14,000
by 2011. Similarly, a quick glance
at CIDA’s website shows that a
high number of big ticket projects funded in Haiti are directed
toward “governance measures,” including a commitment to build a
new police academy at the cost of
$18.1 million by 2014.
This article was first published in The
Dominion (www.dominionpaper.ca).
Haïti Liberté
9
LE MONDE NE PEUT PAS ÊTRE CHANGÉ SANS LU
Des médias exercent une répression sans précédent de l’information
sur, par exemple, la brutalité de la politique étrangère occidentale
en Afrique subsaharienne
Q
uelquefois je suis poursuivi par des cauchemars : je
suis en plein milieu d’un camp de réfugiés ravagé
par des bombardements, peut-être au Congo (RDC) ou
dans un autre pays désespéré à la périphérie de l’intérêt
des médias. Les enfants courent autour avec des ventres
gonflés, souffrant clairement de malnutrition. Beaucoup
de femmes dans le camp ont des ventres gonflés aussi,
mais pas à cause d’un acte d’amour, à la suite d’un viol
qu’elles ont subi au cours des derniers mois. Il y a un tir
d’artillerie venant des collines et les troupes de l’ONU
sont impuissantes à l’arrêter.
Quelquefois je me réveille et le rêve est parti. Ou je
réussis à le refouler; à le purger de mon inconscient. Mais
quelquefois il reste avec moi pour le reste de la journée.
Et souvent ce n’est pas du tout un rêve, mais une réalité. Je me trouve en fait dans les endroits comme Kibati
[Congo], faisant face aux yeux désespérés des enfants, aux
yeux résignés, rouges et gonflés des femmes, au canon
d’un fusil. Il y a des feux à l’horizon et des bruits de tir
d’artillerie venant de la brousse. Et au lieu d’un oreiller,
je serre l’obturateur de mon Nikon professionnel, ou le
tube en métal de mon stylo.
Ce que j’écris et ce que je photographie parait régulièrement dans les pages des journaux et des magazines.
Quelquefois une ou deux images font les murs des musées ou des galeries. Mais c’est toujours une lutte, une
lutte pour persuader des rédacteurs, des éditeurs, des
distributeurs, ou des conservateurs d’accepter au moins
un aperçu édulcoré de réalité à montrer au grand public.
L’ère des reporters vaillants et des rédacteurs déterminés semble être terminée. Les correspondants qui
ont couvert la guerre du Viêt Nam, qui ont en fait aidé
à arrêter la guerre du Viêt Nam, se font plus vieux. Ils
écrivent des mémoires et publient des livres, mais ils
sont à peine témoins des conflits d’aujourd’hui. Il y a
encore certains journalistes courageux et dévoués - Keith
Harmon Snow ou John Pilger pour en mentionner juste
deux - mais ils sont plus l’exception qui confirme la règle
qu’une occurrence commune.
Et les courageuses voix alternatives sont plus nécessaires maintenant qu’à n’importe quel autre moment de
l’histoire récente. Comme le contrôle des entreprises sur
les médias devient presque total, presque tous les grands
médias servent maintenant l’implantation des intérêts
économiques et politiques. Plus ils font, plus ils parlent
du besoin de liberté de la presse, d’objectivité et de reportages impartiaux ; ailleurs, pas à la maison.
Pendant que la plupart des médias de langue anglaise
exerce une répression sans précédent de l’information
sur, par exemple, la brutalité de la politique étrangère
occidentale en Afrique subsaharienne ou le génocide
indonésien en cours en Papouasie Occidentale (deux
parties du monde avec d’énormes réserves de matières
premières exploitées par les compagnies minières multinationales), les titres des médias des classes dirigeantes aux
États-Unis, Royaume-Uni et Australie intensifient leurs
attaques contre les points de vues alternatifs venant de
Pékin (PRC), Caracas, ou La Havane. La prise de pou-
10
Haïti Liberté
voir la plus forte par les fondamentalistes du marché, la
rhétorique la plus antichinoise ou anti-Chavez apparaît
sur les chaines des médias occidentaux - chaînes dont
la propagande atteint maintenant quasiment chaque
coin du globe.
J’ai grandi en Tchécoslovaquie et bien que je ne me
souvienne pas des chars soviétiques roulant sur les rues
de Prague en 1968, en tant que petit enfant, je me souviens clairement des conséquences - la collaboration, les
mensonges et le cynisme du soi-disant « processus de
normalisation ». Ce qui me consterne maintenant - étant
un citoyen naturalisé des États-Unis - n’est pas tellement
que tout ce que je décris ici est en train en fait d’arriver,
mais l’indifférence qui accompagne tous ces événements
terribles. Et surtout, que la grande majorité des gens
dans le soi-disant « Premier Monde parlant anglais »
croit en fait ce qu’ils lisent dans les journaux et ce qu’ils
voient sur les écrans de télévision. Les mensonges et la
partialité semblent être trop évidents pour être ignorés
! Mais surtout ils existent. En décrivant le lexique du
pouvoir occidental, Arundhati Roy a écrit une fois : «
Alors maintenant nous savons. Les cochons sont des chevaux.
Les filles sont des garçons. La guerre est la paix. » Et nous
admettons qu’il en soit ainsi.
D’une certaine façon le contrôle de l’information
est beaucoup plus achevé maintenant aux États-Unis
ou au Royaume-Uni ou en Australie que cela le fut au
cours des années 1980 en Tchécoslovaquie, Hongrie, ou
Pologne. Il n’y a aucune « soif de vérité » - de vues alternatives - pour chaque pamphlet qui ose défier le régime
et la langue de bois politique dans les livres et les films.
Il n’y a pas une telle soif intellectuelle à Sydney, New
York, ou Londres comme c’était courant de voir à Prague,
Budapest, ou Varsovie. Les écrivains et les journalistes
occidentaux au mieux « écrivent entre les lignes » et les
lecteurs n’attendent, ni ne cherchent, de messages cachés.
Tout cela continue sans conteste: propagande et
manque de visions alternatives. Il semble que nous ayons
oublié comment mettre en question les choses. Il semble
que nous ayons accepté la manipulation de notre présent
et de notre histoire; que nous nous retournions même
contre ceux rares qui sont encore debout à gauche et
défendant le sens commun et la vérité et ce qui peut
être vu à l’œil nu, mais qui est nié au nom de la liberté,
la démocratie et l’objectivité (les grands mots qui sont
maintenant usés au point qu’ils en perdent leur sens).
Sommes-nous, à l’Ouest, une fois encore sur le point
d’entrer dans une ère où nous montrerons du doigt les
dissidents, allons-nous devenir des indices et des collaborateurs ? Nous avons connu beaucoup de périodes
comme ça dans notre histoire. Il y a peu de temps - il
n’y a pas longtemps du tout!
Entre-temps, pendant que nos intellectuels collaborent avec le pouvoir et sont récompensés pour leurs
efforts, des parties entières du monde baignent dans le
sang, la famine, ou les deux. La collaboration et le silence
pays qu’il contrôle ou veut contrôler. Si la religion sert
des intérêts géopolitiques de L’Occident (lire: si la religion nous aide à tuer des chefs Progressistes/De gauche
et leurs disciples), l’Ouest déclarera son respect profond
pour telle religion, même notre soutien, comme l’Angleterre a soutenu le Wahhabism au Moyen-Orient, aussi
longtemps qu’il a cru que le Wahhabism réprimerait
le conflit pour une société égalitaire et la distribution
équitable de ressources minérales.
Pendant que nous sommes occupés à dégommer
Cuba pour les violations des droits humains (quelques
douzaines de gens en prison, dont beaucoup seraient
probablement accusés de terrorisme à l’ouest, puisqu’ils
cherchent ouvertement à renverser la constitution et le
gouvernement) et la Chine pour le Tibet (glorifier évidemment l’ancien seigneur féodal religieux juste pour
contrarier et exclure la Chine est le principal objectif
de notre politique étrangère - une approche ouvertement raciste) il y a des millions de victimes de par nos
intérêts géopolitiques pourrissant ou déjà enterrées au
Congo (DRC) et ailleurs en Afrique sub-Saharienne,
en Papouasie Occidentale, au Moyen-Orient et ailleurs.
Notre palmarès des droits de l’homme (si nous considérons tous les êtres « humains » et admettons que violer les droits d’un homme, une femme ou un enfant en
Afrique, Amérique Latine, Moyen-Orient, Océanie ou
Asie est aussi déplorable que le fait de violer des droits
de l’homme à Londres, New York, ou Melbourne) est si
épouvantable - aujourd’hui comme dans le passé - qu’il
n’est pas imaginable que nos citoyens puissent croire encore que nos pays ont un effet de levier moral et devraient
être autorisés à arbitrer et à exercer un jugement moral.
Pendant que la propagande post-guerre froide
(l’anéantissement de tout qui a été laissé par les mouvements progressistes) ose comparer l’Union Soviétique
à l’Allemagne nazie (la même Union Soviétique qui a
été sacrifiée par l’Ouest à l’Allemagne nazie ; la même
Union Soviétique qui au prix de plus de 20 millions
de vies a sauvé le monde du Fascisme), on omet le fait
que les premiers camps de concentration n’ont pas été
construits par les Russes, mais par l’Empire britannique
en Afrique ; et qu’aucun Goulag ne peut égaler les horreurs de la terreur coloniale exercée par les pouvoirs européens entre deux guerres mondiales.
La propagande est si ancrée dans la psyché nationale aux États-Unis et en Europe qu’aucune discussion
de cette sorte n’émerge, n’est réclamée, ou simplement
permise ou tolérée. Pendant que la révolution soviétique,
et plus tard les Goulag, sont utilisés comme une preuve
douteuse qu’un système Socialiste ne peut pas vraiment
fonctionner (pendant que Staline était clairement paranoïaque, il n’y a eu aucun démenti concernant le complot pour diriger les nazis à l’Est - le fait de sacrifier la
Tchécoslovaquie par la France et la Grande-Bretagne
à la Conférence de Munich en 1938 était la preuve
claire de cela), l’holocauste de l’occident en Afrique
Quelques images photographiés par Andre Vltchek
parmi ceux qui savent, ou devraient savoir, est maintenant partiellement coupable de l’état actuel du monde.
Le parfait propos politiquement correct est ancré
dans l’écriture, les discours, même la psyché de beaucoup de nos penseurs aussi, Dieu l’interdit, ils n’offenseraient pas les gens de pays pauvres (ils peuvent être
massacrés et encouragés à s’étriper, mais ils ne devraient
pas « être offensés », surtout leurs chefs politiques et religieux corrompus qui servent les intérêts de l’occident
et de ses multinationales). Concrètement - les limites
du débat permis sur les écrans de TV ou dans les pages
de nos journaux ont été définies. Ou on pourrait dire
que la droite et les classes dirigeantes ont ridiculisé le
« politiquement correct » pour défier les limites de discussion, aussi de la diffamation. Si cela convient à l’establishment, cela définit la dictature féodale dans les
endroits lointains (aussi longtemps qu’ils servent ses intérêts comme partie prenante de la culture de tel ou tel
(par exemple l’extermination belge de dizaines de millions de Congolais pendant le règne de Roi Leopold I)
n’est pas présenté comme la preuve que les monarchies
de style occidentale et le fondamentalisme du marché
sont essentiellement dangereux et inacceptables pour
l’humanité, ayant déjà assassiné des centaines de millions de gens partout dans le monde.
Évidemment tout venait de l’argent et de l’avarice
européenne - des matières premières -ce pourquoi des
dizaines de millions de gens au Congo ont dû mourir il
y a cent ans (c’était alors le caoutchouc). Les raisons ne
sont pas si différentes que cela maintenant, bien que les
meurtres soient principalement exécutés par les forces
locales et par l’armée du voisinage et maintenant le fidèle
Rwanda pro-étasunien, aussi bien que les mercenaires.
Et les raisons ne sont pas très différentes en Papouasie
Occidentale, sauf que là le meurtre est exécuté par les
troupes indonésiennes défendant les intérêts éconoVol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
UTTER CONTRE LA PROPAGANDE OCCIDENTALE
Par Andre Vltchek
Des enfants désespérés, aux yeux résignés avec des ventres
gonflés, souffrant clairement de malnutrition
miques des élites corrompues de Jakarta aussi bien que
les compagnies multinationales occidentales ; ou en Irak.
Et nous ne sommes pas plus indignés. Les citoyens
légalistes de nos pays ne jettent pas les ordures dans les
rues, attendent au milieu de la nuit docilement un feu
vert pour traverser les rues. Mais ils ne s’opposent pas
aux massacres exécutés au nom de leurs intérêts économiques. Aussi longtemps que les massacres sont bien
emballés par les médias et l’appareil de propagande,
aussi longtemps qu’on n’explique pas clairement que
La voie au socialisme, seule alternative humaine au chaos du
capitalisme
le meurtre sert à soutenir le monde des affaires, mais
aussi le niveau relativement élevé de la majorité de ceux
qui vivent dans les soi-disant « pays développés », aussi
longtemps que c’est très officiellement pour les droits de
l’homme et la démocratie et la liberté. Une des raisons
pour laquelle la propagande officielle est si facilement
acceptée, c’est parce qu’elle aide à masser et calmer notre
mauvaise conscience.
Les élites intellectuelles et l’université ne sont pas
à l’abri d’accepter, recycler et même inventer des mensonges. Au cours des dernières années j’ai été invité à
intervenir dans plusieurs universités d’élite du monde
parlant anglais - de Melbourne à l’université de HongKong, Columbia et Cornell, Cambridge et Auckland.
Je me suis rendu compte que la récusation des thèses
existantes ne signifie pas que l’on défend l’intégrité intellectuelle : tout le contraire. Même plus que dans les
médias, l’université est profondément hostile à contester des clichés établis. Essayez ouvertement d’être en
désaccord avec la thèse selon laquelle l’Indonésie est un
état tolérant, faisant un effort de démocratie et qui sait
quoi d’autre qui a gagné tant de professeurs en poste et
vous serez étiquetés comme un extrémiste, ou comme
un provocateur au mieux. Et il sera très difficile d’éviter des insultes ouvertes. Essayez de contester les vues
antichinoises monolithiques !
Dans l’université anglo-saxonne, exprimer sa propre
opinion est indésirable, presque inacceptable. Pour faire
le point, un écrivain ou un orateur doit citer quelqu’un
d’autre : « il est dit par M. Green que la terre est ronde.
» « Le Professeur Brown a confirmé qu’il pleuvait hier. »
Si personne d’autre ne l’a dit auparavant, c’est douteux
que cela ait existé. Et l’auteur ou l’orateur sont fortement
découragés d’exprimer leur opinion sur une question à
coté. En résumé : on s’attend à ce que presque n’importe
quel point de vue ou bout d’information soit confirmé
par l’ « establishment », ou au moins par une partie de
lui. Cela doit passer par la censure informelle.
De longues listes de notes en bas de page ornent
maintenant presque n’importe quel livre de non-fiction,
de même que les groupes d’universitaires et beaucoup
d’auteurs de livres d’essais, au lieu de faire une grande
partie de leur propre recherche et travail de terrain, se
citent sans relâche et se re-citent. Orwell, Burchett, ou
Hemingway trouveraient extrêmement difficile d’évoluer
dans un tel environnement.
Les résultats sont souvent grotesques. Deux cas en
Asie sont de grands exemples de cette lâcheté et servilité
intellectuelles pas seulement du corps diplomatique, mais
aussi de la communauté universitaire et journalistique:
la Thaïlande et l’Indonésie.
Les clichés créés par les médias anglo-saxons et l’université sont répétés sans relâche par les principaux médias, y compris BBC et CNN et par presque tous les
quotidiens influents. Quand nos médias parlent du
Cambodge, par exemple, ils oublient rarement de mentionner le génocide « communiste » khmer rouge. Mais
on devrait fouiller samizdat ** pour apprendre que les
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
khmers rouges ont accédé au pouvoir seulement après le
violent tapis de bombes des Etats-Unis jeté sur la campagne. Et que quand le Viêt Nam a mis dehors le Khmer
Rouge, les Etats-Unis ont demandé aux Nations Unies
le « retour immédiat du gouvernement légitime » ! Il y
a presque rien dans les éditions en ligne des journaux
occidentaux pour dépeindre les horreurs déchainées
par l’Ouest contre l’Indochine, l’Indonésie (2 à 3 millions de personnes tuées après que les Etats-Unis aient
soutenu le coup d’état qui a porté le général Suharto
au pouvoir) et le Timor oriental, pour en mentionner
juste quelques-uns. Je n’ai jamais entendu parler d’aucun
homme public à l’Ouest utilisant les médias pour appeler au boycott de quelque chose d’indonésien à cause
du meurtre continu des Papous (juste quelques uns ont
paru être indignés au cours des années 1970 et 80 par
le génocide au Timor oriental). Le Tibet est une affaire
différente. La critique de la Chine sur sa politique au
Tibet est épique. La critique de la Chine est en général
monumentale et disproportionnée.
Chaque fois que la Chine échoue, c’est parce que «
elle est toujours Communiste » ; quand elle réussit, «
elle n’est plus Communiste ». En tant que lecteur, je
veux savoir des chinois si leur pays est Communiste ou
non. De ce que j’entends, il l’est encore et, de plus, la
grande majorité veut encore que cela le soit. Mais cela
ne suffit pas : on ne peut pas faire confiance à la plus
vieille culture importante de la planète pour se décrire
elle-même : le travail doit être fait par les interlocuteurs
natifs anglais, par les seuls gens choisis ou sélectionnés
pour influencer et former l’opinion publique mondiale.
Je veux avoir des nouvelles par mes collègues à Pékin.
Je veux qu’ils soient capables de discuter ouvertement
avec ceux qui tiennent leur pays responsable (absurdement) de tout, du Soudan à la Birmanie à l’environnement malmené. Combien de reportages avons-nous vu
sur BBC world dépeignant des usines chinoises éructant de fumée noire et combien en avons-nous vu sur la
pollution créée par les Etats-Unis - encore le plus grand
pollueur sur la terre?
Ou quelles sont les pensées des savants japonais, des
écrivains et des journalistes sur la Deuxième Guerre
mondiale? Nous savons tous que les journalistes parlant
anglais basés à Tokyo croient ce que leurs collègues japonais pensent, mais pourquoi nous empêche-t-on habituellement de lire des traductions directes de travaux
écrits par ceux qui remplissent les pages de certains des
plus grands journaux sur la terre, publiés au Japon et
en Chine ? Pourquoi devons-nous être guidés par une
prudente main invisible qui forme le consensus global?
Parlant couramment espagnol, je réalise à quel point
les tendances actuelles en Amérique Latine sont peu
représentées dans les publications aux Etats-Unis, en
Grande Bretagne et en Asie. Mes collègues latinoaméricains se plaignent souvent qu’il est presque impossible
de discuter du Président vénézuélien Hugo Chavez ou
Président bolivien Evo Morales à Londres ou à New York
avec ceux qui ne lisent pas l’espagnol - leurs opinions
apparaissent uniformes et bêtement partiales.
Ces jours-ci la gauche est évidemment le thème principal - la question réelle - en Amérique Latine. Pendant
que les journalistes britanniques et nord-américains et
les écrivains analysent les révolutions latinoaméricaines
récentes à la lumière des directives politiques de leurs
propres publications, les lecteurs partout dans le monde (à
moins qu’ils comprennent l’espagnol) ne savent quasiment
rien des opinions de ceux qui sont en ce moment précis
entrain d’écrire l’histoire du Venezuela ou de la Bolivie.
Combien de fois est apparu sur les pages de nos publications que Chavez a introduit la démocratie directe, en
permettant aux gens d’influencer l’avenir de leur pays par
les référendums innombrables pendant que les citoyens
de nos « démocraties réelles » doivent se taire et faire ce
que l’on leur dit ? On n’a pas permis aux Allemands de
voter sur l’unification ; on n’a pas demandé aux Tchèques
et aux Slovaques s’ils ont voulu leur « Divorce de Velours
» ; les citoyens britanniques, italiens et étasuniens devaient mettre les bottes et marcher en Irak.
Les journaux de langue anglaise sont remplis de
reportages sur la Chine sans que des chinois soient autorisés à leur parler. Ils sont aussi remplis de reportages
sur le Japon, où des japonais sont cités, mais on ne leur
fait pas confiance pour partager leurs articles à propos
de leur propre pays - des articles qui seraient écrits par
eux du début à la fin.
Jusqu’à maintenant, la langue anglaise est le principal
outil de communication dans le monde, mais pas pour
toujours. Ses écrivains, journalistes, journaux et maisons
d’édition ne facilitent pas la meilleure compréhension
entre les nations. Ils échouent totalement à promouvoir
la diversité des idées.
Les médias utilisent l’anglais comme un outil au
service d’intérêts politiques, économiques, mêmes intellectuels. On force un nombre croissant de locuteurs
non- natifs à utiliser l’anglais pour faire partie du seul
groupe qui a de l’influence; le groupe qui importe - le
groupe qui lit, comprend et pense dans « le bon » sens.
Au top de l’orthographe et de la grammaire, les nouveaux
venus dans ce groupe apprennent comment sentir et
réagir au monde autour d’eux, de même qu’ils doivent
le considérer objectif. Le résultat est l’uniformité et la
discipline intellectuelle.
Quand je me réveille au milieu de la nuit, poursuivi
par les cauchemars et les images que j’ai, il y a bien longtemps, téléchargées depuis mes appareils photo, je commence à rêver à un meilleur et plus juste arrangement
du monde. Mais il y a toujours la même question rampante que je me pose à moi-même: comment y arriver?
Je pense à toutes les révolutions réussies du passé toutes ont une condition préalable commune : éducation
et information. Pour changer les choses, les gens doivent
savoir la vérité. Ils doivent connaître leur passé. C’est ce
qui a été répété à maintes reprises aux citoyens du Chili,
d’Argentine et d’Afrique du Sud. Aucun meilleur avenir,
aucune réconciliation honnête et juste ne peut être accomplie tant que le passé et le présent ne sont analysés
et compris. C’est pour cela que le Chili a réussi et l’Indonésie a échoué. C’est pour cela que l’Afrique du Sud,
en dépit de toutes ses complexités et problèmes est sur
le chemin pour exorciser ses démons et évoluer vers un
avenir bien meilleur.
Mais l’Ouest, l’Europe, les États-Unis et dans une
large mesure l’Australie - tous vivent dans la dénégation. Ils n’ont jamais complètement accepté la vérité de
la terreur qu’ils ont déversée et déversent encore contre
la grande majorité du monde. Ils sont toujours riches:
les plus riches, comme ils vivent de la sueur et du sang
d’autres. Ils sont encore un empire - un Empire - uni
par la culture colonialiste : un tronc et des branches :
tout en un. Il n’y aura jamais de paix sur la terre, une réconciliation réelle, à moins que cette culture de contrôle
ne disparaisse. Et la seule voie pour la faire disparaître
est de faire face à la réalité, parler et revisiter le passé.
C’est la responsabilité de ceux qui connaissent le
monde et comprennent la souffrance de ses gens pour
dire la vérité. Peu importe le prix, peu importe combien
de privilèges disparaîtront avec chaque phrase honnête
(tous nous savons que l’Empire est vindicatif). Pour ne
pas dire la vérité au pouvoir (il ne le mérite pas) mais
contre le pouvoir. Négliger les institutions existantes des
médias à l’université, comme ils ne sont pas la solution,
mais font partie du problème, co-responsables de l’état
du monde dans lequel nous vivons ! Seule une multitude
de voix répétant ce que tout le monde, sauf ceux dans les
pays dirigeants, semble savoir ; les voix amalgamées dans
« J’accuse », vaincront les erreurs actuelles qui gouvernent le monde. Mais seulement les voix vraiment unies
et seulement dans une multitude. Avec détermination
et grand courage !
Ndlr.
* Andre Vltchek.
Auteur états-unien qui a grandi à Prague. Ecrivain, analyste, cinéaste,
il appartient à l’agence de presse Worldpress et a travaillé pour divers
journaux et magazines européens, latino-américains et asiatiques, pour
couvrir, la plupart du temps, des guerres et des conflits.
**Samizdat (mot russe) : ensemble des moyens utilisés dans l’ex-U.R.S.S
et dans les pays de l’Est pour diffuser clandestinement les ouvrages
interdits par la censure ouvrage ainsi diffusé.
La Page ZSpace d’Andre Vltchek.
USA, 18 juin 2009.
Traduit de l’anglais
pour El Correo de: Estelle Debiasi
Andre Vltchek , auteur états-unien qui a grandi à Prague
Haïti Liberté
11
Perspectives
D’Arbenz, 1954, à Zelaya, 2009 :
Chiquita en Amérique Latine
Par Nikolas KOZLOFF
Q
uand l’armée du Honduras
a renversé le gouvernement démocratiquement élu de
Manuel Zelaya, il y a deux semaines (NDT; un peu plus d’un
mois et demi maintenant!), il y
eut un soupir de soulagement
dans les conseils d’entreprise
de Chiquita Banana. Un peu
plus tôt cette année, la compagnie basée à Cincinnati s’était
jointe à Dole [1] pour critiquer
le Gouvernement de Tegucigalpa
qui avait augmenté le salaire
minimum de 60%. Chiquita se
plaint que la nouvelle législation
rend ses frais plus élevés qu’au
Costa Rica et diminue ainsi les
profits de la compagnie: pour
être exact, 20 centimes de plus
pour produire un cageot d’ananas et 10 de plus pour un de
bananes. Chiquita se lamente
qu’elle perdra plusieurs millions
à cause de la réforme de Zelaya
puisqu’elle produit environ 8 ou
22 millions de caisses d’ananas
ou de bananes par an, respectivement.
Quand le décret sur le salaire
minimum a été publié, Chiquita
Amilcar Bulnes, le président du COHEP
a cherché de l’aide et appelé le
Conseil Hondurien de l’Entreprise Privée, connu sous son
acronyme Espagnol COHEP.
Comme Chiquita, le COHEP
était mécontent des mesures de
Zelaya sur le salaire minimum.
Amilcar Bulnes, le président du
COHEP, disait que si cette mesure était appliquée, elle forcerait les patrons à licencier des
employés et ferait monter le
taux de chômage du pays. Le
COHEP, l’organisation d’affaire
la plus importante du Honduras,
regroupe 60 chambres de métiers et de commerces dans
tous les secteurs de l’économie
Hondurienne. Selon son propre
site Web, le COHEP est le bras
politique et technique du secteur
privé Hondurien, qui établit les
accords de commerce et assure
“un soutien essentiel au système
démocratique“.
La communauté internationale ne doit pas prendre de
sanctions économiques contre
le régime de Tegucigalpa issu
du coup d’Etat, dit le COHEP,
car cela aggraverait les problèmes
sociaux au Honduras. Dans
son nouveau rôle de porte-parole des pauvres du Honduras,
le COH EP décla re que le
Honduras a déjà assez souffert
de tremblements de terre, de
pluies diluviennes et de la crise
financière mondiale. Avant de
sanctionner le Honduras à coup
de mesures punitives, déclare
12
Haïti Liberté
le COHEP, l’ONU et l’Organisation des Etats Américains
devraient envoyer des observateurs au Honduras pour analyser
comment ces sanctions pénaliseraient les 70% de Honduriens
qui vivent dans la pauvreté. En
même temps, Bulnes a apporté
son soutien au coup d’Etat de
Roberto Micheletti et déclaré
que les conditions au Honduras
n’étaient pas propices au retour
d’exil de Manuel Zelaya.
Chiquita : d’Arbenz au
Bananagate
Il n’est pas étonnant que
Chiquita recherche et s’allie aux
forces politiques et sociales les
plus rétrogrades du Honduras.
Colsiba, la Coordination LatinoAméricaine des Syndicats des
Bananeraies, dit que la compagnie fruitière n’a jamais accordé
la moindre protection à ses travailleurs et s’est toujours abstenue de signer des conventions
collectives de travail, que ce soit
au Nicaragua, au Guatemala ou
au Honduras.
Colsiba compare les conditions infernales de travail dans
les plantations de Chiquita aux
camps de concentration. Bien
que provocante, cette comparaison contient une part de vérité. Les femmes travaillent dans
les plantations de Chiquita de
6 heures du matin à 7 heures
du soir, leurs mains brûlant
dans des gants de caoutchouc.
Certains ouvriers sont âgés de
14 ans. Les travailleurs de la
banane d’Amérique Centrale
ont poursuivi Chiquita pour
avoir été exposés au DBCP
(DiBromoChloroPropane), un
dangereux pesticide utilisé dans
les plantations, et qui provoque
la stérilité, des cancers et des
malformations à la naissance.
Chiquita, anciennement
connu comme la United Fruit
Company puis United Brands,
a une longue et sordide histoire
dans la politique de l’A mérique Centrale [2]. Dirigée
par Sam Zemuray ou “Banana
Man“, United Fruit entre dans
le business de la banane au
début du 20ème siècle. En ce
temps, Zemuray a émis la célèbre remarque “Au Honduras,
un mulet coûte plus cher qu’un
membre du Parlement“. Dans
les années 1920, United Fruit
contrôle 650.000 acres (environ
250.000 hectares) des meilleures
terres du Honduras, à peu près
le quart des terres cultivables
du pays. En plus, elle contrôle
d’importantes routes et voies
ferrées. Au Honduras, les compagnies fruitières étendent leur
influence dans tous les domaines,
y compris militaires et politiques,
ce qui leur a valu le surnom de
pieuvre. Ceux qui ne jouaient
pas le jeu de ces corporations
étaient souvent retrouvés la face
contre le sol dans les plantations.
En 1904, l’humoriste O. Henry
inventa le terme “Républiques
Bananières“ pour désigner la
célèbre United Fruit Company
et ses actions au Honduras. Au
Guatemala en 1954, United
Fruit a soutenu le coup d’état
militaire fomenté par la CIA
contre le Président Jacob Arbenz,
un réformateur qui avait mis en
train un ensemble de réformes
agraires. Le renversement d’Arbenz généra plus de trente ans
d’instabilité et de guerre civile
au Guatemala. Plus tard en 1961,
United Fruit prêta ses bateaux
aux exilés Cubains entraînés
par la CIA pour renverser Fidel
Castro à la Baie des Cochons.
En 1972, United Fruit (alors
renommée United Brands) propulse au pouvoir le Général
Hondurien Oswaldo López
Arellano. Le tristement célèbre
scandale du “Bananagate”, potsde-vin versés par la United Fruit
à Arellano, oblige le dictateur
à partir. Un grand jury fédéral
a accusé United Brands d’avoir
soudoyé Arellano avec 1.25 million de dollars, et la promesse
d’un second versement identique si le militaire acceptait
de réduire les taxes sur les exportations de fruits. Pendant
le scandale du Bananagate, le
Président de la United Fruit est
tombé d’un gratte-ciel de New
York, apparemment un suicide.
La prospérité des années
Clinton et la Colombie
United Fruit a aussi des affaires en Colombie et pendant
ses opérations en Amérique du
Sud y a développé des façons de
faire aussi marquées. En 1928,
3.000 travailleurs se mirent en
grève contre la compagnie pour
demander de meilleurs salaires
et conditions de travail. La firme
refuse initialement de négocier,
mais cède finalement sur des
points mineurs, déclarant les
autres revendications “illégales“
ou “impossibles“. Quand les
grévistes ont refusé de cesser le
mouvement, l’armée a ouvert le
feu, faisant de nombreux morts.
Vous pourriez croire qu’après
cela Chiquita aurait revu sa politique envers les travailleurs,
mais vers la fin des années 90
la compagnie s’est adjoint des
alliés inquiétants, en particulier des paramilitaires d’extrême
droite. Chiquita a payé plus d’un
million de dollars à ces hommes.
Pour sa défense, Chiquita a déclaré qu’elle payait juste les paramilitaires pour sa sécurité.
E n 2 0 0 7, C h i q u i t a a
versé 25 millions de dollars
d’amende après une enquête du
Département de la Justice sur
ces paiements. Chiquita fut la
première compagnie de l’histoire
des USA jugée coupable de liens
financiers avec une organisation
terroriste.
Da ns u n proc è s c ont re
Chiquita, les victimes de la violence paramilitaire ont affirmé
que la compagnie avait encouragé des atrocités comme le ter-
Chiquita, anciennement connu comme la United Fruit Company puis United
Brands, a une longue et sordide histoire dans la politique de l’Amérique Centrale
rorisme, des crimes de guerre et
des crimes contre l’humanité.
Un défenseur des plaignants a
dit que les relations de Chiquita
avec les paramilitaires “avaient
pour but de s’assurer le contrôle de
tous les aspects de la distribution et
de la vente des bananes en faisant
régner la terreur“.
A Wa shing ton D.C ., le
chef de direction de Chiquita,
Charles Linder, s’est occupé de
démarcher la Maison-Blanche.
Linder a été un grand bailleur
de fonds du Parti Républicain
avant de couvrir d’argent le
Parti Démocrate et Bill Clinton.
Clinton dédommagea Linder en
soutenant militairement et sans
réserves le gouvernement d’Andrés Pastrana (Président de la
Colombie de 1998 à 2002) qui
régna pendant la période de
prolifération des escadrons de
la mort d’extrême droite. A
cette époque, les USA établissaient leurs programmes de libre
échange commerciaux avec leurs
“amis“ d’Amérique Latine, sous
la supervision stratégique d’un
vieil ami d’enfance de Clinton,
Thomas McLarty ou “Mack“.
McLarty était secrétaire Général
et Envoyé Spécial en Amérique
Latine de la Maison-Blanche.
C’est un personnage intriguant
dont je reparlerais bientôt.
La filière HolderChiquita
Etant donné le passé trouble
de Ch iqu it a en A mér ique
Centrale et en Colombie, il
n’est pas surprenant que la compagnie ait voulu s’associer à la
COHEP au Honduras. En plus
de courtiser les milieux d’affaires au Honduras, Chiquita
a aussi cultivé les relations avec
des puissantes firmes juridiques
à Washington. Selon le Center
for Responsive Politics (Centre
pour une Politique Réactive),
Chiquita a déboursé 70.000 dollars en frais de lobbying auprès
des compagnies Covington et
Burling pendant ces trois dernières années.
Covington est une puissante
firme juridique qui conseille les
sociétés multinationales. Eric
Holder, le Procureur Général
actuel, un co-président de la
campagne d’Obama et ex-Procureur Général Adjoint sous
Bill Clinton, était jusqu’à peu
un conseiller de cette firme.
Chez Covington, Eric Holder
a défendu Chiquita comme
conseiller principal dans son
procès avec le Ministère de la
Justice. De son perchoir au nouveau et élégant siège de la direction de Covington, près de
l’immeuble du New York Times
à Manhattan, Holder a prépaVol. 3 No. 6
ré Fernando Aguirre, le directeur général de Chiquita, pour
un entretien avec “60 Minutes“
[3] sur les escadrons de la mort
Colombiens.
Holder fit plaider la compagnie fruitière coupable sur un
point, “son implication dans des
transactions avec une organisation terroriste mondiale reconnue“.
Mais le juriste, qui touchait un
salaire conséquent à Covington,
De gauche à droite Barack Obama, Eric
Holder et Hillary Clinton
plus de 2 millions de dollars, négocia un marché de rêves dans
lequel Chiquita ne paya que 25
millions de dollars sur cinq ans.
Scandaleusement, aucun des
six officiels de la compagnie qui
avaient approuvé les paiements
n’alla en prison.
Le cas curieux de
Covington
Creusez un peu et vous trouverez que Covington non seulement représente Chiquita, mais
est aussi une sorte de centre névralgique utilisé par la droite
dans ses tentatives de promouvoir une politique étrangère déstabilisatrice en Amérique Latine.
Covington a mené une alliance
stratégique importante avec
Kissinger (Chili, fameuse année
1973) et les Associés McLarty
(oui, le même Mack McLarty
que celui de Bill Clinton), une
firme internationale de conseil
en stratégie renommée.
De 1974 à 1981 John Bolton
à été associé chez Covington.
En tant qu’ambassadeur des
Etats Unis aux Nations Unies
sous George Bush, Bolton fut
un critique féroce de la gauche
e n A m é r iqu e L a t i ne , p a r
exemple d’Hugo Chavez au
Venezuela. De plus, il y a peu,
John Negroponte est devenu
le vice-président de Covington.
Negroponte est un ancien secrétaire d’Etat Adjoint, directeur du
Renseignement National et ambassadeur des USA aux Nations
Unies.
Negroponte, en tant qu’ambassadeur des USA au Honduras
de 1981 à 1985, a joué un rôle
majeur dans l’aide des USA aux
rebelles de la Contra qui vouSuite à la page 16
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Perspectives
Il faut sauver le Révolutionnaire
Ndlr. Cet article très lucide
publié par Celia Hart en 2005
est encore, malheureusement, et
plus que jamais d’actualité.
P
our que l’ennemi puisse tuer
le révolutionnaire Chavez, il
devra être capable d’assassiner un
à un les grains de sel des océans,
il devra arrêter le vol des étoiles,
il devra sacrifier chaque ADN
utile qui nous a été transmis depuis notre apparition comme espèce. Cependant, pour assassiner le Président... il suffit d’une
seule balle.
La préservation de la vie de
ce camarade et sa projection
vers le futur est entre nos mains.
J’entends par là qu’elle dépend de
notre astuce, de notre capacité à
nous organiser, et avant tout de
la cohérence et du courage que
nous devrons déployer pour affronter les nouveaux défis.
L’affaire Granda [1] est un des
nombreux fronts pour lesquels
nous devrons trouver des issues,
mais qui soient beaucoup plus
dignes. Se contenter d’un match
nul dans une partie c’est être sur
la défensive. Chavez lui-même a
déclaré lors de la rencontre des
intellectuels à Caracas que notre
seule issue est l’offensive.
L’ennemi n’a pas le pouvoir
de tuer Chavez aussi longtemps
qu’il se tient debout comme le
révolutionnaire qu’il a été jusque
là, à moins, bien entendu qu’ils
en fassent un martyr de la taille
de Bolivar et du Che. Ils n’ont
pas ce pouvoir, lequel, s’il existe,
est le pouvoir de Dieu, et certainement du Dieu auquel croit
Chavez et en aucun cas cet autre
Dieu pervers qui sanctionne
comme justicier les lâches boucheries de l’impérialisme avec la
tolérance honteuse de la majorité des gouvernants du monde,
lesquels se limitent seulement à
élaborer une protestation subtile
imprécise dans les organisations
internationales discréditées.
Il n’est pas vrai non plus que
les frontières de la vie de notre
Chavez soient entre ses bras, ses
yeux ou dans son sourire enflammé... Les frontières de cet homme
sont désormais les frontières de
l’Amérique, ce sont les rêves du
Libertador enrobés dans l’étoile
de Che Guevara, ce sont les frontières de la révolution socialiste.
Révolution qui navigue sur le
dangereux fil du rasoir, mais sans
laquelle il sera impossible que ce
camarade puisse survivre...
La révolution au Venezuela
sera peut-être l’exemple le plus indiscutable que l’humanisme des
idées du socialisme s’est consolidé
à postériori, et qu’il n’y a pas lieu
de choisir entre Simon Bolivar et
Karl Marx, ou entre Lénine et
Mariategui. Il est évident que le
socialisme est création héroïque,
selon l’expression du communiste péruvien (Mariategui).
Il l’a toujours été. Le 1917 de
Lénine n’était pas la copie et le
calque de Karl Marx, mais une
création héroïque, et ce que fit
Fidel en déclarant une révolution
socialiste à quelques kilomètres
à peine de l’empire n’a été ni le
Vol. 3 No. 6
Par Celia Hart
calque ni la copie de la révolution bolchevique, mais aussi une
création héroïque. Ce que devra
faire Chavez dans le Venezuela
bolivarien, ce que nous devrons
faire en Amérique, ne sera non
plus ni le calque ni la copie de la
révolution cubaine, mais création
héroïque. Et ce sera sans aucun
doute la révolution socialiste, c’est
le seul chemin, un chemin fait à
coup d’impulsions et assaisonné
de bien des réalités.
C’est là que Chavez est impliqué dans la plus belle contradiction de tous les temps. Cette fois,
le véritable chrétien devra chasser les marchands du temple. Le
temple du monde est aujourd’hui
la révolution étendue... réglons
alors les comptes avec ceux qui
gagner du temps. La seule manière pour nous révolutionnaires
de gagner du temps est de faire
tourner avec plus de vélocité la
roue de cette histoire qui a été des
années coincée et oxydée.
Nous pourrions commencer,
ne serait-ce que pour essayer, par
appeler les choses par leur nom.
Commencer par ne plus accorder
autant d’importance au «néolibéralisme», à la «globalisation»
et par-dessus tout au sacro-saint
«terrorisme»... lequel a déjà emprisonné trop de camarades qui se
sont mis à croire au conte.
Le monde marche plus «rond»
? Ce n’est pas nouveau. Colomb
a été le premier capitaliste à tenter de le globaliser. Les croisades
étaient déjà une «lutte pour la liberté» dans les coins obscurs du
monde. Avant ils les appelaient
infidèles... aujourd’hui terroristes.
Le monde a désespérément besoin de la révolution bolivarienne et de son
leader Hugo Chavez Frias
sont les marchands, les Judas et
les Ponce Pilate des temps nouveaux.
Cha sser de la Gra nde
Colombie les marchands sera la
tâche primordiale dans ce pays
qui je le crois est sur le point de
se construire. Il suffit seulement
que les laquais mesquins de l’impérialisme soient mis hors d’état
de continuer à vouloir gouverner
une terre bien trop grande pour
leur rachitisme. Si la Grande
Colombie vit, ils ne seront alors
plus en mesure de tuer Chavez.
Mais dans ce moment que
nous vivons il est nécessaire que
Chavez soit physiquement vivant: pour son habileté d’organisateur, pour sa lutte frontale
contre l’ennemi, et plus encore
pour les idées du Socialisme.
Aucun doute ! Chavez est en
train de donner un souffle nouveau à ces idées que beaucoup
croyaient perdues. C’est là la dialectique qui fait des siennes. Le
mouvement communiste a besoin
de Chavez... autant qu’il a besoin
de nous. Je redoute que parfois
nous ne soyons pas suffisamment
rapides ou audacieux pour savoir
croître.
Et il n’y a pas que le Venezuela,
le monde a besoin qu’un tel
homme puisse être en vie pour
soutenir toute la révolution. Le
monde a désespérément besoin
de la révolution bolivarienne et
de son leader, lequel n’est ni plus
ni moins que bien seul à la hauteur des circonstances. Mais c’est
vraiment la limite.
Il nous faut donc, camarades,
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Pourquoi tant de confusion ?
Le capitalisme est l’unique
ennemi et il n’y a aucune manière
possible de le rendre plus doux,
ou plus bienveillant, ou plus supportable. Avec la permission de
nombreux amis, je répète la chose
suivante : l’histoire du monde
est toujours l’histoire de la lutte
des classes. Avec seulement de
bonnes idées, nous ne parviendrons pas à empêcher l’impérialisme de continuer à tuer. Avec
seulement de bonnes idées, nous
n’obtiendrons pas que tous ceux
qui ont faim aient du pain et à
nous tous un minimum de respect. Les idées ne sont utiles que
quand elles permettent de produire une action rénovatrice.
Un seul recul maintenant
peut nous faire perdre définitivement la seule chance de rattraper presque un siècle d’attente
et d’erreurs multiples. Sous nos
yeux, en Amérique, nous avons
la revanche de la chute du mur
de Berlin.
Nous sommes tous connectés,
comme les plaques du domino.
Un faux pas et nous tomberions
dans les griffes terrifiantes de la
barbarie la plus sinistre.
Commettre des erreurs est
humain, bien entendu, mais le
Venezuela requiert aujourd’hui
quelque chose de plus que des
hommes... et des femmes. Plus
qu’un président, le Venezuela et
l’Amérique requièrent un Che
Guevara, approfondissant la révolution et l’étendant, ce qui est
la seule façon de faire triompher
une révolution.
Chavez ne devra pas commettre une erreur, ni les partis
politiques, ni les cercles bolivariens... ni sa police politique
commettre une nouvelle erreur
impunément, ni non plus les
camarades révolutionnaires de
Colombie, lesquels à mon avis ont
un rôle de la plus grande importance à jouer. L’unique rôle possible pour les révolutionnaires... A
savoir être encore plus révolutionnaires et être conscients que dans
cette zone du monde, qui autrefois a été la Grande Colombie,
peuvent se développer des événements importants. Les révolutionnaires du Venezuela et de
Colombie devront être ensemble
dans cette bataille. Et avec eux,
nous tous.
En empruntant les mots de
Marti, se référant à Cuba, je dis
qu’ « une erreur aujourd’hui
au Venezuela, est une erreur en
Amérique, est une erreur dans
l’âge moderne ». Ou du moins
dans ce qu’il en reste.
Nous verrons les engagements qu’est capable d’accomplir Uribe. Nous verrons s’il est
possible, d’assurer l’intégration
des terres américaines avec des
gouvernants qui ne cessent de
regarder en direction du Nord, à
chercher des références. Nous verrons ce que nous disent les prochains événements et si vraiment
Uribe répond ne serait-ce qu’une
fois, pour ne pas soupçonner qu’il
marche pour promouvoir le plan
Colombie...
Il n’y a pas qu’Uribe mais
aussi l’ex-président du conseil
espagnol José Maria Aznar qui
nous a déclaré lors de la IIe
Rencontre Internationale sur les
Victimes du Terrorisme qui s’est
déroulée en Colombie : « La vraie
nature du terrorisme, est qu’il s’agit
d’un crime contre l’ humanité »,
lequel ne « doit bénéficier ni des
frontières ni jouir d’aucun type de
légitimation de ses positions idéologiques ».
Brillant ! Inversons seulement
deux mots et Aznar nous montre
la route.
Qu’est-ce que le terrorisme ?
A vrai dire je ne comprends plus
bien ce qu’on définit par terrorisme. L’usage continu et assommant du mot l’a rendu creux et
dépourvu de sens. Aznar a néanmoins raison sur un point. Lui,
Uribe, et tous leurs collègues et
ex-collègues « ne doivent bénéficier ni des frontières ni jouir d’aucun type de légitimation de leurs
positions idéologiques ».
Une intégration réactionnaire entre forces armées et
organes de répression corruptibles, en dernière instance, c’est
le plan Non-Colombie. Nous
devrions mettre en marche le
véritable Plan Colombie. Ou
mieux, le Plan révolutionnaire
de la Grande Colombie. Sur ce
plan, Uribe, Guttierez et ces gouvernants inutiles et serviles nous
surpassent et cherchent à s’emparer du destin de nos peuples.
Unissons nos forces et dictons
notre Plan.
Chave z l ’a d it à Hein z
Dietrich, lors d’un entretien intitulé « Le destin supérieur des
peuples latino-américains » [2].
Dietrich insistait sur la possibi-
lité et la nécessité d’une intégration militaire à partir du Bloc
Régional de Pouvoir, en commençant par 6 pays : l’Argentine, le
Brésil, le Paraguay, l’Uruguay, le
Venezuela et Cuba. Chavez a répondu à mon avis judicieusement
: « Je considère que pour que nous
puissions parvenir à l’ intégration
militaire dans le sous-continent
latino-américain il y a des étapes de
maturation préalable dans chaque
pays ».
La prétendue intégration n’a
aucune chance de mûrir avec des
gouvernements comme ceux de
Colombie et d’Equateur, entre
autres. Mais avec le Brésil, l’Argentine, et la nouvelle donne
en Uruguay, il se peut que cela
soit possible. Encore faudrait-il
que ceux-ci soient sérieusement
des gouvernements populaires.
C’est là une règle d’or : si ces pays
radicalisent leurs positions internes en faveur de leurs peuples,
il sera alors plus facile d’avancer
dans cette intégration. Nous
verrons déjà ce qui va se dire à
Montevideo.
Je vais plus loin. Pourquoi
ne faisons nous pas d’abord une
intégration révolutionnaire avec
les seules forces révolutionnaires
? Pourquoi attendons-nous toujours que nos «chefs» fassent
quelque chose pour nous ?
Le peuple vénézuélien a
contribué de manière exemplaire
à la radicalisation de Chavez.
C’est un peuple qui n’attend pas
qu’on lui donne la permission,
ni qu’on lui dicte des normes.
Chavez s’intègre de manière naturelle à ce contexte révolutionnaire où on sent, en général, que
le peuple et son président marchent ensembles avec beaucoup
de maturité et de pureté politique.
Nous sommes tous convoqués, et les révolutionnaires de
Colombie devront croître plus
que tous et s’unir au Venezuela,
mais au Venezuela bolivarien et
révolutionnaire et avec lui à toute
l’Amérique susceptible d’être
unie... la seule qui devrait nous
intéresser.
Les pistes pour le commencement de la Grande Colombie,
Suite à la page 16
Haïti Liberté
13
HOMMAGE A JEANJOSEPH MATHELIER
E
n route vers la commémoration de son 3e anniversaire, l’organisation « Militan
sou balon » (MISOBA) organise
un gala sportif en l’honneur de
l’ex-international Jean-Joseph
Mathelier, le dimanche 30 août
2009 de 4 :00 a 7 :30 PM au
Café Alta, 1088 Utica Ave corner Beverly Road.
Plusieurs footballeurs de la
génération des années 80 défileront sur la tribune en la circonstance, pour mettre l’accent sur le
talent, la sportivité et la sagesse
du sympathique Jeanjo qui, avec
son pied gauche magique, a écrit
des pages et des chapitres mémorables. Des pages et des chapitres
qui font encore rêver les stadistes
haïtiens.
Incontestablement, la vedette Jean-Joseph Mathelier est
une référence. Sa classe pure et
sa vision firent merveille en novembre 1979 a Surinam, où il
décrocha le titre de « meilleur
footballeur caribéen », dans le
cadre du premier Championnat
de la Caraïbe des nations remporté par la sélection nationale
(1- 0 en finale le 18 novembre 79
contre la sélection surinamienne,
but de Canez Velima).
Adepte du beau jeu, Mathelier
commença à faire l’unanimité depuis ses premières prouesses au
sein du club Cayen Estudiantes,
jusqu’à son dernier match sous les
couleurs du Violette. D’ailleurs,
c’est son mariage avec le Vieux
Tigre qui l’a propulsé au sommet.
Pour les Cayens, Mathelier
est Jeanjo. Pour les « jolies mi-
nous », il est Matoutou. Le plus
grand footballeur sudiste de tous
les temps représente, en réalité, une idole en 3 personnes.
Mathelier, Matoutou ou Jeanjo,
c’est la même simplicité, la même
générosité sur le terrain, le même
souçi de caresser le ballon et de
le partager avec ses partenaires,
pour satisfaire les amants du
beau jeu.
Pour le Pays et pour le Sport
C’est ce génie de la race sportive haïtienne, ce modèle de fairplay par excellence, que MISOBA
exposera le dimanche 30 août
2009 sur la tribune de Café Alta,
sous les yeux de ses anciens coéquipiers du club Estudiantes des
Cayes, du Violette et de la sélection nationale, de ses admirateurs
et admiratrices, témoins de ses
exploits et de sa légendaire correction.
La carrière de Matoutou est,
en quelque sorte, une symphonie sportive. Mais une symphonie inachevée pour ceux qui
pensent que Jeanjo était techniquement bien armé pour réussir
dans un club de haut niveau à
l’étranger. En ce sens, il mérite
largement le cortège de louanges
du dimanche 30 août au Café
Alta. Car le nom du Cayen JeanJoseph Mathelier restera gravé en
lettres d’or sur le tableau d’honneur de la République sportive
haïtienne.
Raymond Jean-Louis
Secrétaire Général Misoba
Tel: (347) 529-7644 - (718) 2194095 - Fax: (718)859-3693
e-Mail: [email protected]
Camp-Perrin au cœur de
Sainte Anne Par J. Fatal Piard
L
es 25 et 26 juillet derniers, les
adeptes catholiques ont célébré en toute solennité deux de
leurs Saints patrons. Le 25juillet,
à la Plaine du Nord et à Fermathe
non loin de Kenskoff, est le jour
réservé à Saint Jacques le Majeur.
La Sainte Anne, quant à elle est
commémorée le jour suivant, soit
le 26 juillet.
Grann Sentàn doit sa célébrité au fait que le destin ait
voulu qu’elle donne naissance à
Marie l’Immaculée qui sera par
la suite mère de Jésus. Port-auPrince, Thomazeau, Saintard,
Trouin, Limonade, Anse-à-Veau,
Camp-Perrin, Chardonnière,
Sucrerie Henry, Bois de Laurence,
Maissade, Mare Rouge non loin
de Port-de-Paix et enfin Anseà-Foleur qui elle héberge deux
Saintes Anne, la Grande et la
Petite. Men, pipiti pi rèd. Ce
sont autant de communes où
des bâtisses ont été érigées en
l’honneur de la grand-mère de
Jésus. L’année dernière un périple
nous avait conduit de la Plaine du
Nord à Anse-à-Foleur en passant
par Limonade, Sainte Philomène,
au bord de mer et le Borgne où
nous avons passé la nuit du 25
au 26 juillet. Cette année, l’itinéraire a été inversé.
La nostalgie de Bassin Saint
Jacques et son pouvoir hautement
mystique nous rongent cruellement Jerson et moi. Pa mande m
si m konn pran ti beny pa m tou.
Pour compenser ce lourd déficit
14
Haïti Liberté
spirituel, accompagés de Benida,
nous gravissons cette route sinueuse qui conduit à Fermathe.
30 minutes après, nous voici sur
les parvis encombrés de cette bâtisse religieuse fraîchement rénovée aux bons soins du Père Emile
Joseph le curé de cette paroisse.
Nou pa fouti rantre, moun !!! Les
cloches en bronze teintent. Il est
midi. Le dernier amen vient de
mettre un terme à cette messe
co-célébrée par Monseigneur
Ligondé, assisté d’une vingtaine
de prélats et animée par la chorale Sainte Claire d’Assise. Drôle
de métamorphose l’église se
vide et se remplit au même moment par ces pèlerins aux aguets.
Chaplè, balèn, alimèt, foto paspò,
kanè bank, elatriye.
Les volutes de fumée grise
accompagnent dans leur interminable ascension les jérémiades
déchirantes des pénitents. Nous
n’avons pas pu trop nous y attarder. Après quelques fritures
et des désaltérants, nous dévalons cette route tout le long de
laquelle s’égrènent des passagers
en attente de transport en commun. Yo sot priye Senjak yo pa
fouti jwenn machin pou yo desann.
A la gare du sud au Portail
Léogane, nous nous embarquons
à bord de ce long bus comparable à un fourneau. Wa fè cho pa
w. 200 kilomètres de route dont
un transbordement au carrefour
des quatre chemins allait nous
conduire dans la fraîcheur para-
Haiti : encore une rentrée
des classes difficile
A
lors que les fonctionnaires de
l’Etat sortent de leurs gonds
après l’annonce faite par les autorités d’annuler le quatorzième
mois que celles-ci prennent l’habitude de les gratifier depuis un
certain temps, des parents qui
croupissent dans le chômage, des
ouvriers déçus quant à l’idée de
voir leur pitance de 70 gourdes
passer ă 200 gourdes, ne savent
devant quel saint s’agenouiller face
ă la rentrée scolaire projetée pour
le mois de septembret. En ce qui
concerne la diaspora, force économique de secours des damnés du
terroir, elle est de plus en plus dans
l’incapacité d’offrir les mêmes assistances qu’avant étant donné la
grande récession qui frappe de
plein fouet les entreprises ă forte
capacité d’embauche dans de nombreux pays.
Le WALT DISNEY WORLD
réputé l’un des plus grands employeurs aux Etats-Unis, basé en
Floride, et qui employait autrefois des dizaines de demandeurs
d’emplois par jour, maintenant
n’engage que quelques uns puisés dans une longue liste d’attente
chaque mois. De plus, l’application de sollicitation doit être soumise via l’internet. Une situation
qui semble n’être pas différente
au Canada, en France, dans les
Antilles oú les immigrants haïtiens se font le plus remarqués. Ce
qui explique que cette année bon
nombres de jeunes risquent de
ne pas se rendre en classe dès les
premières semaines de septembre.
D’autres peuvent ne pas pouvoir
s’y rendre du tout cette année. Ici
nous ne faisons que décrire un fait
habituel qui ne saurait étonner ou
déranger quiconque bien imbu de
la dure réalité haïtienne. D’ailleurs
l’UNESCO ne fait jamais l’économie du nombre incalculable
d’enfants haïtiens ayant dix ans,
quinze ans qui n’ont jamais fréquenté l’école. On les chiffre parfois à deux millions pour étayer
certains rapports d’experts en
éducation intéressés au dossier
d’Haiti. Cependant, les autori-
disiaque de Camp-Perrin, yon ti
kote apa. Comme à Saut d’Eau,
cette commune foisonne de cette
eau limpide qui s’en va vers les
fin fonds de cet océan déjà saturée. Déjà à Levy se tenait CampPerrin expo.
La Place d’Arme à proximité
du commissariat et de l’église
baptiste était musicalement animée. Mais les activités proprement dites ont été relocalisées un
peu plus au nord à Balanier, plus
précisément à Laprise. Ca fait au
moins une décennie depuis que
nous n’avons pas eu l’opportunité
de revivre cette ambiance où la
culture authentique est fort heureusement encore bien vivante.
L’intensité des activités déroulées simultanément sur plusieurs sites, rythmait cette nuit
champêtre légendaire. A l’église,
messe à l’intention de riverains
et de pèlerins en quête illimitée
de mieux-être matériel. A Laprise
Plaza, foire agro artisanale où
le fini des produits met en évidence le sens de la créativité ar-
tés haïtiennes semblent ne pas en
avoir marre. Donc aucune préoccupation.
Car aucune information relatée dans la presse n’a fait état
jusqu’ici de kits scolaires distribués
ni de contrats d’impression d’ouvrages scolaires signés avec aucune
maison d’édition de la place. Peut
être qu’il est un peu tôt pour le
souligner à l’attention des lecteurs
de Haiti Liberté. Normalement les
autorités haïtiennes de l’éducation
devraient préparer cette rentrée vu
qu’elles sont censées aux antipodes
de la situation économique des parents. D’ailleurs la constitution du
pays fait obligation à l’Etat d’assister les parents nécessiteux ă ce
niveau. Les commissions éducation des deux chambres devraient
insérer dans le budget de dépense
de l’exercice en cours un fond qui
permettrait au ministère concerné
de remplir cette formalité constitutionnelle. En tout cas, il ne saurait en être autrement vu que les
données ont changé.
Et quant aux idéaux de 19861990, ne deviennent-ils pas des
bulles de savon? Des écrans de
fumée? Dès le retour à l’ordre
constitutionnel en 1994, l’Etat
haïtien s’était engagé dans une
lutte sans trêve, malgré ses faibles
moyens, contre l’analphabétisme. D’ou l’idée de construire
et de créer des établissements scolaires publics, de lancer des programmes tels que la scolarisation
universelle, l’alpha économique
qui consistait à insérer la population dans toutes ses composantes
dans une structure éducative qui
puisse permettre au citoyen et ă
la citoyenne d’être mieux responsable et de contribuer à son épanouissement social et économique.
Malheureusement le coup d’état
du 29 février 2004 a tout enterré.
Plus intéressées à travailler dans
le sens de l’élite économique et
au renforcement du schéma colonial, les autorités actuelles ont déjà
consenti d’énormes efforts dans la
construction de commissariats de
police et d’une nouvelle prison. En effet, une vaste prison est
en construction ă Mont-Fleury
près du Morne-à- Cabrit ainsi
qu’un nouveau local en vue de
loger l’inspection générale de
police, alors qu’une douzaines de
commissariats et de sous-commissariats ont été construits, ce depuis l’arrivée de l’ancienne équipe
de transition de facto menée par
Gérard Latortue. Pourtant un seul
lycée public a été construit depuis
cinq ans avec l’aide de l’USAID.
Si des lycées ont été transformés
en casernes tel que celui de Grand
Ravine-Martissant, d’autres demeurés inachevés ă cause du coup
d’état du 29 février 2004 le sont
encore aujourd’hui. Devan pòt
tounen dèyè kay. Van chanjman
1986-1990 la tounen siklòn pou
kraze pòv yo.
Les tenants du statu quo actuel savent bien ce qu’ils font. Ils
n’ont aucun intérêt ă instruire les
fils du prolétariat. Car leur émancipation a trop nui aux intérêts
des nantis durant ces dernières
années. Il faut coûte que coûte
les maintenir dans l’ignorance et
dans la crasse pour les porter ă
se décourager et ainsi renoncer ă
toute démarche rationnelle pour
changer leurs conditions de vie
misérable, ă toute euphorie électorale pour choisir leurs dirigeants
politiques comme en 1991 et en
2006. Moins il y a d’établissements scolaires publics moins encore il y aura d’alphabètes dans la
classe des pauvres. Plus encore on
pourra exploiter les ouvriers et plus
encore on aura des enfants restavèk
chez les nouveaux colons locaux.
Donc moins de revendications sociales et plus de richesses pour la
minorité possédante.
Donc, comprenez pourquoi
l’axe obscurantiste a chassé à deux
reprises par les armes l’ex-président
Aristide du pays et pourquoi les
méprisés ne cessent de réclamer
sa présence sur le territoire national. C’est bien dommage que Mr
Préval ait tourné casaque et participe à ce sacrilège.
En attendant c’est ainsi. Et
comme disait l’autre: «et ceux qui
viennent d’Afrique, ils n’auront
donc rien? »
Avis de la Respectable Loge :
L’Alpha et L’Oméga, Soleil No 1
Chers Parents et Amis,
La tenue du Saint Esprit, célébrée
chaque année, à la réouverture des
classes, aura lieu le Dimanche 6
Septembre 2009 à 11 heures précises
du matin (11.00 AM).
Cette tenue est conçue à la fois à
l’intention des petits qui s’en iront faire
leurs premiers pas au “Jardin d’Enfants”
(Kindergarten) et pour tous les étudiants,
tant aux niveaux Primaire, Secondaire
et Universitaire, devant continuer ou
achever leurs études déjà commencées.
Cette Respectable Loge prend plaisir à
vous inviter à ce rendez-vous spirituel
au cours duquel, nous pourrons tous
ensembles implorer le Saint Esprit
du Dieu de Lumière, pour nos jeunes
espoirs de demain, afin qu’ils soient bien
dirigés dans leurs études, et protégés
durant toute l’année académique
2009-2010. La Loge compte sur votre
présence pour la pleine réussite de cette
tenue de prière.
347-761-7629
Suite à la page 17
Vol. 3 No. 6
Sincèrement,
Arlain Emmanuel Méroné Vénérable
Maître et Pierre Bossicot Frère Secrétaire
La Respectable Loge L’Alpha et L’Oméga,
Soleil No 1
Orient de Brooklyn, N.Y
1367 Faltbush Ave.
Brooklyn,Ny 11210
Tel: 718 284 4122
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
A travers le monde
Votre santé
tout ?
Où vaavant
le Pakistan
capitalistes. Avant de revenir au principaux s
Pakistan, elle s’est efforcée de par- festation du
venir à un accord avec le régime Bhutto, tu es
Par Lal Khan de Musharraf. L’intelligentsia et Consciemm
chaque embryon a sa poche
les éléments petits-bourgeois qui ment, le PPP
amniotique.
Le 18 octobre dernier, la ville de Karachi, au Pakistan, a dominent les médias annonçaient véhicule du c
Toutefois
ressemblance
connu
la pluslalarge
mobilisation de masse depuis un quart de que ces négociations allaient ruin- raison pour la
dessiècle
vrais :jumeaux
s’arrête
pas selon la police, et 3 millions er la popularité de Benazir Bhutto. l’entrée des m
1 millionnede
personnes
physique:
comme
ils
posPar Dòk Fanfan à leur
Mais les masses pakistanaises ne la lutte politi
selon la direction du PPP (Parti du Peuple Pakistanais).
sèdent le même patrimoine gévoient pas les choses ainsi.
ment comm
Quelques définitions
(jumeaux monozygotes
nétique, ils présentent certaines
Benazir
a
déjà
été
au
pouvoir
nière
du PPP
Poche des eaux désigne
prédispositions communes à
à
deux
reprises
:
en
1986
et
1993.
pour
cela
que
la partie des membranes (cho- Un seul ovule est fécondé par certaines maladies.
Elle
a
chaque
fois
abandonné
le
tions
de
l’Eta
rion et amnios) de l’oeuf qui un seul spermatozoïde, mais
peuple pour prouver sa fidélité à l’énorme sout
contient le liquide amniotique par la suite et par hasard
Les fau x jumeau x (jul’ordre
établi. Elle a bien évidem- et ne font pas
dans lequel baigne l’embryon l’œuf unique se divise en deux meaux dizygotes)
ment
trempé
dans la corruption malgré son en
puis le fœtus jusqu’à l’accou- embryons. Ils ont exactement
Deux ovules ont été féconqui est un élément organique de arder le systè
les mêmes chromosomes: ce
chement.
dés simultanément par 2 sperce système. Mais contrairement à
L e chorion, est l ’enve- sont des clones !. Ils ont une
La classe d
matozoïdes différents donnant
loppe la plus externe de l’œuf. parfaite ressemblance et le
lieu à la formation de deux emce que s’imaginent l’intelligentsia de laisser Ben
L’amnios, ou sac amniotique, même sexe.
bryons. Les 2 embryons ainsi
et les médias pakistanais, la pop- au pouvoir q
Il peut y avoir trois cas de formés s’installent alors dans
est l’enveloppe qui se constitue
ularité de Benazir ne repose pas faire dérailler
autour de l’embryon et qui figure :
l’utérus, l’un à côté de l’autre,
sur ses qualités de « femme d’Etat masse immi
Il n’y a qu’un placenta, sans communication entre eux.
a pour rôle de le protéger en
», son « habileté politique » ou son ainsi par le
maintenant autour de lui le li- mais il peut y avoir 2 sacs am- Ils ont des chromosomes diffé« aptitude à manœuvrer ». Elle re- l’Etat conna
quide amniotique (Voir Fig. 1) niotiques ou un sac amnio- rents, mais ils peuvent avoir le
pose sur l’héritage historique du crise sévère et
tique.
même sexe comme ils peuvent
PPP, qui a surgi à l’époque de la ouverts. Dan
Il y a deux placentas et avoir un sexe différent.
Les vrais jumeaux
révolution de 1968-69.
difficile de m
Fig. 2 Faux jumeaux : chaque embryon a son placenta à lui et son propre sac
Au
cours
de
cette
révolution,
régime
repos
amniotique. On distingue deux cordons om-bilicaux (umbililical cords) séparés. Les
les
travailleurs,
la
jeunesse
et
les
classe
contrad
deux têtes sont dirigées vers le col (cervix) utérin et le vagin (vagina). L’oreille droite
paysans pauvres ont eu le pouvoir d’ailleurs mo
du fœtus
antérieur
ainsiaccéder
que l’oreille
La classe dirigeante n’envisage de laisser
Benazir
Bhutto
au gauche du fœtus en position postérieure
à portée de main. Du 6 novembre tats à la bomb
apparaissent
clairement.
pouvoir que dans le but de faire dérailler
un mouvement
de masse im1968
au 29 mars 1969, il y avait de Benazir, le
minent. Il en fut déjà ainsi par le passé Chaque embryon se trouve fois, montrent de légères difune situation de double pouvoir, tué 139 perso
férences.
jumelles,
sa poche
amniotique
es gens étaient venus de tout le dans
du Peuple
Pakistanais.
Et pouret dans
le pays.Deux
S’il ysœurs
avait eu
un tilé 500.
qui
présentent
la
même
altéra- L e fond
possède
son
propre
placenta.
Pakistan pour accueillir la di- s’assurer qu’elle serait massive- parti marxiste capable de prendre
tion
d’un
gène,
ne
développent
(Voir
Fig.
2).
rigeante du PPP, Benazir Bhutto, ment accueillie, Benazir Bhutto la tête du mouvement, il aurait pu lamique est
pas un cancer du sein en même
qui revenait de 8 ans d’exil volo- a dû reprendre, dans ses dernières se temps.
saisir duOu
pouvoir
à pas
moins
encore,
chez
de vraisphénomène s
ntaire. Cependant, il y avait bien Semi
déclarations,
vieux slogan(cas
du dejumeaux,
cinq occasions.
et qui se nou
vraislejumeaux
l’un présente une schiplus que ce qu’en ont dit les mé- rarissimes)
PPP : « Roti, Kapra, Makan » :
Les travailleurs
occupaient
zophrénie
et pas
l’autre. les de la « guer
dias bourgeois, dans cette monu- de laLors
nourriture,
des vêtements,de usines,Depuis
les étudiants
contrôlaient
2005,
on sait enisme » menée
de la «fabrication»
mentale manifestation d’accueil. l’ovule,
un logement.
les
universités.
Ils
refusaient
de lesaméricain. So
une cellule, nommée partie l’expliquer. En fait,
Pour venir à Karachi, beaucoup globule
Ces événements
conf
irpayer
leurs
tickets
de
bus
et
de
est surtout d
polaire et contenant vrais jumeaux ne sont pas idenont fait plus de mille kilomètres le
ment
pleinement
les
perspectrain.
Les
paysans
pauvres
occude
double du génome (patri- tiques. Il existe entre eux des la gauche
dans des conditions très précaires, moine
tives élaborées
de longue
date paient
les terres.
Cependant,
la part du PPP,
différences
dites
«épigénétiques».
génétique)
de l’ovule,
ont passé des nuits sans sommeil est
parnormalement
la Tendanceéjectée.
Mar xiste
Des mécanismes
chromosomode la gauche pro-Moscou
Mais majorité
agressions im
activent
ou désacti- Qu’ils aie
arrive, c’est et
rarissime,
et puisé dans leurs maigres écono- il
Internationale
sa sectionqu’elle
pak- et chimiques
pro-Pékin limitait
la révolution
certains
gènes.»,Ces
soit fécondée
en même
temps auvent
mies. Des milliers de bus et autres istanaise,
The Struggle
(La Lutte).
« stade
démocratique
et dé-donpar une secti
nées même
génétiques
modifiées
que 1998,
l’ovule,
parundeux
spermavéhicules sont venus d’aussi loin Dès
dans
meeting
ou- nonçait
le mouvement
con-ontson Frankens
impact important
si le gènetalisme islam
tozoïdes
différents,
qui donque le Cachemire.
vrier, à Karachi,
Alan ce
Woods
ex- treun
la dictature
militaire d’Ayub
désactivé
est
un
gène
ayant undu 18 octobre
nera
naissance
à
des
jumeaux
La motivation principale des pliquait : « Quand elle revien- Khan, un « ami » de la bureaueffet
protecteur
contre
le cancer.
«semi-monozygotes»,
semi
vrais
gens était d’« être là », de faire dra au Pakistan, des millions de cratie chinoise.
le mouvemen
Qui
détermine
ces
changejumeaux.
Ils
partageront
le
code
partie d’un mouvement où ils personnes accueilleront Benazir,
Zulfiqar Ali Bhutto, le père
Les dirigeant
épigénétiques
? Difficile
issu de la» mère, alors dements
pouvaient exprimer leurs souf- génétique
malgré sa politique.
Benazir,
reconnut le caractère
qu’ils auront un code différent à dire. Ce qui est sûr, c’est quede calmer la
frances, où ils pouvaient mani- du De
dé c en n ieIls
s du
r a nt , socialiste
du mouvement,
et en
céré par cet ac
les profils
épigénétiques
de jucôtés paternel.
pourront
fester leur détermination à lutter Benazir
Bhutto
n’a
cessé
d’évoluer
appela
à
la
transformation
socialivengeance
s’ex
meaux ayant eu des vies très difdonc être de sexes différents.
pour transformer la société qui vers la droite. Elle a frayé avec steférentes
de la société.
Cette
perspecélectoral,
par
diffèrent plus que ceux
existence.
l’impérialisme américain et cher- tive
etjumeaux
ce programme
connec-desBenazir – et
de
ayantsepartagé
Fig. 1. Embryon normal.. Sur cette image, on voit à gauche le placenta, en bas et à gouverne
gauche la leur
membrane
chorionique Vrais...
mais différents
Le
canal
à
travers
lequel
les
ché
à
convaincre
l’Etat
pakistataient
parfaitement
à
la
lutte
des dans l’orage
expériences
similaires.
Comme
(chorion) qui a été ouverte et réclinée pour exposer la mince membrane amniotique (l’amnios) à travers laquelle on voit
Les
vrais
jumeaux,
par- masses pakistanaises. Du jour
masses
ont
exprimé
leur
volonnais
et
la
classe
dirigeante
de
au pointe à l’ho
quoi
les
facteurs
environnemenl’embryon à l’intérieur du sac amniotique (sac gestationnel) flottant dans le liquide amniotique
té est, une fois de plus, le Parti son adhésion aux politiques pro- lendemain,
le PPP est
devenu le
Ces dern
taux (habitudes
nutritionnelles,
plus
grand partiactivité
de l’histoire
du fondamenta
maladies,
physique,
consommation de tabac, d’alPakistan.
fois appelé
cool
et de médicaments)
peuCependant,
même
avec
un
tions
d’un m
Dr. Joel
vent affecter
l’activitérelativegénétiquecontre l’impé
My US Tribune .com
programme
socialiste
d’une
clair,personne.
la révolution de 1968Henriquez Poliard ment
Daily Newspaper online
La compréhension
des dif69 se solda
par un échec. Il manférences
entre
vrais
jumeaux
News, Comments,
M.D.
quait le facteur subjectif : le parti
pourrait doncBhutto
révélera mis
comment
révolutionnaire.
en
Varieties, Classifieds, etc
notre
environnement
condiœuvre des réformes radicales dans
Family and Community
tionne des prédispositions pour
l’agriculture,
la santé,
l’éducation
Medicine
de nombreuses
maladies.
Reste
– entre
autres.
Il
a
également
naPublic health and Pedriatics
à les identifier et à développer
tionalisé
de larges sections
du sysles médicaments
adéquats.
tème bancaire et de l’industrie.
Mais le capitalisme n’a pas été
Vrais Or,
et faux
renversé.
n’est triplés
pasles
possible
Enfin,il outre
vrais et
defaux
faire lajumeaux,
moitié d’une
révolution.
il y a les vrais
Zulfiqar
Bhutto fut
et fauxAlitriplés:
unerenversé
grossesse
partriple
un coup
d’Etat
–
soutenu
parseul
peut provenir
d’un
[email protected]
lesœuf
Américains
–
puis
fut
pendu,
divisé en trois embryons
enqui
avrilseront
1979, par
la dictature
alors
du mêmedusexe.
646-247-8193
général
Zia.
Ce sont de vrais triplés. Cette
Cependant,
poli- de
grossesse
peutl’héritage
aussi provenir
tique
de
cette
révolution,
dans
deux
œufs.
Un
œuf
donne
de
Norman Gregoire
5000 N.E. Second Ave,
jumeaux
l’autrepakidonne
la vrais
conscience
du et
peuple
indépendamment
un enfant.
stanais,
n’a pas été liquidé.
Telle Et2…L’administ
Miami FL, 33137
possibilité:
la grossesse
esttroisième
la principale
raison du
large Benazir (à droi
provient
trois œufs
donnant
soutien
dontdebénéficie
toujours
tel. (305) 751-1105
trois
enfants
différents.
Dansde renforcer l
le PPP, malgré la politique de
les deux de
derniers
compromis
Benazir.cas,
L’unce
dessont
Vrais jumeaux
et faux jumeaux
L
Journalist
Political Analyst
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
1
Haïti Liberté
Haïti Liberté
15
Pêle-mêlement
Suite de la page 5
phrases creuses se suivaient les
unes plus «brillantes» et plus
lumineuses (dixit Fanfan) que
les autres. Tenez : «Le pays ne se
mélange pas, tout le monde reste
entre soi, aucun dialogue n’a été
initié entre les différents groupes
sociaux, personne n’est prêt à faire
des compromis, d’accepter de perdre
un peu afin que le pays tout entier puisse gagner» (traduction par
Jonel Juste/HPN). Aucun dialogue n’a été initié bla bla bla… La
faute à qui Madame ? Aux démunis, aux «ratkaka» des zones de
non-droit, femmes enceintes et
bébés innocents qui succombaient
sous la mitraille des soldats de la
Minustah ? Al chèche oun kote pou
grate, non, Madame la Première
blofèz, madame la Première rizèz.
Madame se pavanait donc
entre absence de mélange et absence de dialogue, elle se déployait
au vent de «compromis» que «personne n’est prêt à faire» mais que
du reste, en 2004, elle et sa clique
GNBiste avaient refusé de faire,
forgeant des compromissions honteuses avec le secteur grandonmacoute et pavant la route à la
troisième intervention étrangère,
secrètement souhaitée, puisque
toute la faune des graines au cul
continue de se vautrer dans cette
indignité nationale agrémentée
de haute (ou de basse) corruption.
Madame prenait donc ses
ébats quand un souflantyou de
haut rang est venu lui signifier
que son boss, Bill, attendait de
venir déverser ses bill-vesées.
Rentrant sa queue entre ses
jambes mal assurées, elle a eu
vite fait de s’éclipser, non sans
avoir annoncé, elle-même, sans
gêne aucune, qu’elle était forcée
de couper court à son numéro
ministériel, sous les injonctions
souflantyoutes d’un proche de
Bill Clinton.
Or Clinton n’était même
pas encore prêt à entrer en piste.
C’est le cas de le dire, car pendant quinze minutes un clown
allait s’exhiber souf lantyoutement dans un «one man show
tragi-comique pendant plus d’une
quinzaine de minutes» (dixit
Roosevelt). C’est douloureusement triste : «L’ homme parle de
tout, de rien, voire de rien du tout.
Puis, il chante et danse» (redixit
Roosevelt). Il ne manquait que le
saxophone de Bill Clinton pour
ajouter au numéro de cirque du
souflantyou. Personne n’a été choqué (pas même Roosevelt), indigné de l’impertinence, insolence,
impudence, imprudence, indécence, arrogance, effrontance et
dérespectance de Clinton, y compris l’offensée. L’humiliation n’a
causé qu’un «malaise» (Roosevelt
qui dixit encore) au sein de cette
assistance de tèt bòbèch politiques,
elle est passée comme lettre à la
poste.
Le sang dessalinien n’était
assurément pas au rendez-vous.
Le rendez-vous était plutôt aux
affaires terre à terre. C’était à qui
se ferait mieux pistonner pour
décrocher une autre ONG bidon
qui rapporterait plus de fric à une
poignée d’aloufa. Alors, c’est tout
à fait pêlemêlement que je conclus
en écrivant: vive la diaspora ! Vive
l’unité ! Vivent les affaires ! Vive
madan Pierre-Louis ! Vive le bon
papa Bill !
16
Haïti Liberté
Un accroc
Chiquita
(Président du congrès) qui a
acquiescé de la tête. Moïse a
gravi le podium en glissant légèrement ses pas vers le Premier
Ministre qui parlait. Il a tapé
l’épaule gauche du Premier
Ministre qui a dû suspendre
momentanément son discours
et lui a chuchoté quelques mots
à l’oreille.
Le Premier Ministre a dû
bâcler la fin de son intervention
soulignant qu’on lui a demandé
de terminer pour faire place
au Président Clinton. Ce qui
a déclenché un certain malaise.
La réaction des Haïtiens
à la hardiesse de l’assistant
de l’ancien Président Clinton,
maintenant malgré ses titres
et sa renommée, un émissaire
de l’ONU en Haïti, est époustouflante. Dr Moïse, président
du congrès, ne répond pas à
l’assistant de Clinton que son
intervention est inacceptable,
Madame Pierre-Louis étant le
Chef du gouvernement haïtien.
Celle-ci, humiliée, ne rejette
pas d’un revers de main l’audace de l’assistant de Clinton.
Obéissant au diktat de Clinton,
elle a bâclé « la fin de son intervention soulignant qu’on lui a
demandé de terminer pour faire
place au Président Clinton. Ce
qui a déclenché un certain malaise ». Le public haïtien ne s’est
pas mis debout pour exhorter,
dans un sursaut de dignité nationale, le Premier ministre à
continuer son discours sans aucune restriction. L’assistance n’a
ressenti qu’un certain malaise.
La plus grande obséquiosité
prévaut ainsi du plus haut au
plus bas de l’échelle. La vénalité semble conseiller à ceux qui
tendent une main mendiante
pour quémander l’aumône de
plier l’échine s’ils veulent recevoir la manne internationale.
Là ne s’arrête pas la tragi-comédie, elle est en si bon chemin.
Le Président Clinton, malgré
l’impardonnable intervention
de son assistant prétend sans
tiquer « qu’il ne va pas s’immiscer dans la politique interne
(d’Haïti) ». Personne de l’assistance pour l’interroger sur la
contradiction flagrante entre
son affirmation et l’accroc au
protocole international causé
par un membre de son entourage. Tout est mis sous le boisseau, jeté aux oubliettes.
Triste, pitoyable, écoeurant,
m’écrivent des amis consternés.
Réalité fort compréhensible,
néanmoins, lorsque les dirigeants haïtiens, incompétents
et prédateurs, monopolisent le
pouvoir et mènent la danse, la
valse des dollars alors que les
masses crèvent de faim, alors
qu’un misérable salaire minimum de 200 gourdes est refusé aux ouvriers et travailleurs
aux abois.
laient renverser les Sandiniste au
Nicaragua. Des défenseurs des
droits de l’homme ont accusé
Negroponte d’ignorer les violations de ces droits commises
par les escadrons de la mort du
Honduras, qui ont été payés et
en partie entraînés par la CIA.
Bien sûr, quand Negroponte
était ambassadeur, l’immeuble
qu’il occupait à Tegucigalpa
est devenu un des plus grands
centre névralgique de la CIA en
Amérique Latine avec un décuplement de son personnel.
Bien qu’il n’y ait aucune
preuve reliant Chiquita au coup
d’Etat récent au Honduras, il
y a une convergence de faits
troublants et de politiciens importants impliqués pour exiger
une enquête plus poussée. Du
COHEP à Covington, en passant par Holder, Negroponte et
McLarty, Chiquita a recherché
des amis haut placés, amis qui
n’ont aucun penchant pour les
politiques progressistes sur le travail soutenues par le régime de
Zelaya à Tegucigalpa.
Suite de la page 8
Vogue la galère, certes, avant
qu’elle n’échoue sur l’inévitable
roc de la résistance populaire.
18-8-09
Franck Laraque
Professeur émérite,
City College,
New York
Suite de la page 12
Nikolas Kozloff est l’auteur
de «Révolution ! South America
and the Rise of the New Left»
(Révolution / L’Amérique du
Sud et la montée de la nouvelle
gauche) (Palgrave-Macmillan,
2008).
Notes
[1] Historiquement la Dole
est la “Hawaiian Pineapple
Company“ qui s’installe à Hawaï
en 1851 où elle est soupçonnée
d’avoir participé à l’éviction de
la dernière reine d’Hawaii et aidé
les États-Unis à en faire un de
ses territoires. [2] Lire “Le pape
vert“ de Miguel Angel Asturias
(Albin Michel, 1956)
[3] 60 Minutes, un magazine
télévisé d’information américain
produit par CBS News et diffusé par CBS est régulièrement
en tête des sondages d’audience.
ARTICLE ORIGINAL
Counterpunch 17-19 Juillet
2009
Traduction Laurent EMOR
Le Grand Soir17 août 2009
Sauver le
Pour que meurent tous les impérialistes
Amérique : Révolution ».
Révolutionnaire
Fidel et Chavez seront enSuite de la page 13
sembles à Montevideo... Fidel et
c’est l’ennemi qui nous les offre, Chavez, tous deux, ont déclaré
en voulant effacer les frontières publiquement que le socialisme
pour ses armées assassines qui est la seule alternative pour l’hucapturent nos camarades de manité. Alors, avec l’aide de ces
Colombie et les extradent aux deux révolutionnaires faisons reEtats-Unis, tout en continuant à tentir ces belles notes sur l’ensemer la terreur et la mort. Nous semble de nos terres.
devrons supprimer les frontières
Je prie pour écouter à nouveau
nous mêmes avec nos forces révo- réunis ces trois mots : Amérique,
lutionnaires, à partir de l’exemple Révolution et Socialisme.
de Chavez et du peuple vénézuéLa Révolution ou la mort!
lien.
La tâche la plus facile pour Notes
l’ennemi consiste à nous diviser [1] Lire : Un enlèvement qui sent le «Plan
à nouveau en utilisant le pré- Colombie» et la déstabilisation, par Hernando
texte des frontières nationales. Calvo Ospina., Lettre ouverte à Hugo Chavez.,
Il n’y a pas d’autres frontières Venezuela - Colombie : Chronique d’une guerre
que les frontières de la vérité et annoncée, par Luis Britto García. .
de la justice ! Il ne faut pas que [2] Cet entretien compose le chapitre I du livre
les travailleurs, les étudiants, les de Heinz Dietrich «La integracion militar del
pauvres de nos pays tombent bloque regional de poder latinoamericano»
dans le piège du faux patriotisme. (sur le site Rebelion.org).
Oui, nous devons défendre la [3] Venepal (fabrique de papier et de carton
terre sacrée du Venezuela, mais de 400 travailleurs) représente une importante
seulement parce que la Patrie c’est victoire de la classe ouvrière vénézuélienne.
l’Humanité, et qu’au Venezuela, Après de longs mois de luttes, le président Hugo
ce qui est en jeu, c’est l’humanité. Chavez a signé le 19 janvier 2005 le décret
S’il est aujourd’hui une fron- d’expropriation des patrons de Venepal et de
tière qui nous dérange, c’est celle nationalisation de l’entreprise sous contrôle
qui divise les révolutionnaires. ouvrier.
Achevons de la jeter au feu et of- Celia Hart, décédée le 7 septembre 2008,
frons les frontières aux impéria- membre du Parti Communiste de Cuba et fille
listes... Ou aux rois qui toujours des dirigeants historiques de la Révolution
sommeillent en Europe, mais en cubaine Armando Hart et Haydée Santamaria.
Amérique, non !
Aucun accord de plus avec
Traduit du castillan par
l’ennemi ! Ne rien céder à l’imGérard Jugant
périalisme, rappelons-nous du El Militante, 28 Février 2005
Che. Si on lui cède un pouce, il
Le Grand soir 25 mars 2005
nous mange en entier.
Un des mes camarades au Ndlr. L’affaire Granda. Il s’agit de Rodrigo
Venezuela a dit au sujet des événe- Granda capturé en décembre 2004 au
ments récents : « Il nous faut deux, Venezuela où il participait au second Congrès
trois, de nombreux Venepal » [3]. Bolivarien des Peuples. De façon non élucidée
J’ajouterais qu’il nous faut pour à ce jour, selon le journaliste Hernando Calvo
conserver Chavez, deux, trois, de
Ospina, Granda était passé des mains de
nombreux Venepal dans toute
la sécurité vénézuélienne qui l’auraient
l’Amérique !
arrêté et remis à des agents colombiens du
Quand j’étais petite, il y a
longtemps déjà, on entendait ré- Département Administratif de Sécurité (DAS),
sonner, dans les belles marches la police politique colombienne, inscrits à
de nos rues de la Havane, un l’ambassade colombienne à Caracas. A la
demande de Nicolas Sarkozy, en juillet 2007,
hymne :
Bogotá avait libéré Rodrigo Granda, membre
« Debout Amérique latine
de la Commission internationale des Forces
En avant, en avant, en avant
M a r c h o n s u n i s v e r s l e Armées Révolutionnaires de Colombie- Armée
du Peuple (FARC-EP), considéré comme le
Socialisme
«ministre des Affaires étrangères» des FARC.
Dans un invincible idéal...
On considérait alors qu’il pouvait servir
Paysans, ouvriers et indiens
de
négociateur dans la libération d’Ingrid
Luttons contre le joug oppresBetancourt.
seur
GET YOUR TAX REFUND FAST
• Income Tax
• Insurance (car, life, home, business)
• Real Estate
• Financial Consulting
• Notary Public
• Translations (from French, Creole, Spanish to
English)
• Typing (resume, flyers, invitations, papers,
business letters)
• Faxing (sending and receiving). Copying.
• Electronic Filing
Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269
1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226
(between Clarendon Rd & Avenue D)
CHERY’S BROKERAGE
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
A travers le monde
Confirmation: Hillary Clinton
admet que les USA ont manipulé
la « révolution verte » en Iran
L
es articles de James Petras et
Thierry Meyssan, publiés par
le Réseau Voltaire, dénonçant
la « révolution verte » en Iran
comme une manipulation des
États-Unis pour déstabiliser ce
pays ont fait le tour du monde
et soulevé bien des polémiques.
De nombreux médias se sont
indignés de leurs analyses qui,
par « anti-américanisme primaire », ne sauraient pas apprécier le grandiose soulèvement des
Iraniens luttant pour leur liberté.
Aux États-Unis, le département
d’État a nié avoir connaissance
de quelque ingérence que ce soit
(photo: à Téhéran, les manifestants brandissent des pancartes…
en anglais). Sur cette base, l’opposition républicaine a vivement
critiqué la passivité de l’administration Obama.
Or, dans un entretien accordé à Farred Zacharia, le 9
août 2009 sur CNN, la secrétaire d’État US, Hillary Clinton,
a confirmé ce que ses services
niaient jusque là : les États-Unis
ont joué un rôle très important
dans la pseudo « révolution verte
» en Iran et ont fabriqué de faux
messages d’Iraniens sur Twitter.
En voici le script :
Fareed Zakaria: À propos
de l’Iran, comme vous le savez,
beaucoup de gens disent que le
président et vous-même avez
été trop lents à condamner ce
qui paraît avoir été des élections
frauduleuses; trop lent à offrir un
soutien aux gens d’en-bas parce
que vous vouliez préserver l’op-
Honduras
Le gouvernement
de facto rompt
les relations
diplomatiques
avec l’Argentine
L
e gouvernement de facto du
Honduras a demandé aux
diplomates argentins de quitter
sous trois jours le territoire hondurien alors que Buenos Aires
continue de soutenir Manuel
Zelaya. Pour le ministre des affaires étrangères argentin Jorge
Taiana, les déclarations du gouvernement de facto n’ont pas
grand sens puisque “le ministère
des affaires du Honduras est dirigé par Patricia Rodas, membre
du gouvernement de Zelaya”, et «
le personnel diplomatique argentin n’a aucune date de départ ».
El Correo d’après
agences, 19 août 2009
Vol. 3 No. 6
Obama descend de son nuage
En affaiblissant Obama par
un échec au plan intérieur, ses adtion de négociations avec l’Iran. versaires visent à le dissuader de
Pouvez-vous réellement négocier mener une politique étrangère de
avec l’Iran dans cette situation? rupture avec l’ère George W. Bush.
Je comprends, qu’en géné- En tout cas, le vent de « l’obamaral, on négocie avec toutes sortes nia » béate est retombé.
de régimes. Mais, en pratique,
’état de grâce dont a bénémaintenant, avec Ahmadinejad
ficié le président américain
intronisé dans une atmosphère
Barack
Obama à son installation
très conflictuelle, n’allez vous
à
la
Maison-Blanche
n’aura duré
pas le légitimer en négociant
qu’un
semestre.
En
quelques
seavec lui ?
maines,
sa
cote
de
popularité
a
Hillary Clinton: Laissezperdu
dix
points.
Et
ce
qui
lui
moi répondre à la première partie de votre question sur notre vaut cette dégringolade, ce ne
réaction. Il y avait un autre as- sont pas les dossiers internatiopect très important. Nous ne naux qu’il a sur son bureau - Iran,
voulions pas nous ne voulions Palestine, Irak, Afghanistan
pas nous trouver entre les pro- pour les plus sensibles -, pas
testations et manifestations lé- même celui de la crise éconogitimes du peuple iranien et le mique et financière qui persiste
pouvoir. Et nous savions que si aux Etats-Unis, mais la réforme
nous intervenions trop tôt, trop de l’assurance maladie, dont on
fort, l’attention aurait pu bas- a pourtant dit que sa promesse
culer et le pouvoir aurait essayé avait beaucoup contribué à son
de nous utiliser pour unifier le élection.
Si le thème a été électoralepays contre les protestataires.
ment
porteur pour le candidat
C’était une décision difficile à
Obama,
il s’avère que sa mise
prendre, mais je pense que, réen
oeuvre
rencontre des oppotrospectivement, nous nous en
sitions
dont,
en tant que présisommes bien sortis. Ceci dit, en
dent,
il
a
mésestimé
l’ampleur,
coulisses, nous avons beaucoup
au
point
qu’il
a,
dans
une
conféfait. Comme vous le savez, la
rence
de
presse
le
10
août,
fait
jeunesse…, un de nos jeunes du
l’aveu
«
que
faire
comprendre
à
ses
département d’Etat a été twitcompatriotes
la
complexité
de
son
té « Continuez », malgré le fait
qu’ils avaient planifié un arrêt projet était la pire épreuve qu’ il
technique. Ainsi nous avons fait ait connue au cours de sa vie pubeaucoup pour renforcer les pro- blique ».
Pourquoi donc une réforme
testataires sans nous afficher. Et
généreuse
dans ses intentions,
nous continuons à parler avec et
puisqu’il
s’agit
d’étendre la couà soutenir l’opposition.
verture sociale à la couche poRéseau Voltaire 11 août 2009 pulaire la plus pauvre du pays
(près de quarante-cinq millions
de citoyens) qui, faute de moyens
financiers, n’y a pas accès ? C’est
que par ces temps de crise économique, les Américains se refusent à une générosité sociale qui
est synonyme pour eux d’augmentation de leurs impôts pour
financer un projet dont le coût
est estimé à 1.000 milliards de
dollars sur dix ans. Et cela même
si Obama leur a affirmé avoir
trouvé les deux tiers de la somme
sans avoir à recourir aux augmentations d’impôts honnies.
Il faut dire que les adversaires,
et ils sont nombreux, de Barack
Obama lui ont savonné le terrain
en engageant contre sa réforme
une campagne féroce en jouant
sur cette phobie anti-impôts de
leurs concitoyens et en en dénonçant l’esprit « étatiste » auquel ils
sont tout aussi réfractaires.
Ceux qui mènent l’offensive
contre le projet de réforme du
président américain sont bien
entendu les Républicains, qui
trouvent dans ce combat l’occasion de se refaire « une santé »
politique et électorale en prévision des élections législatives et
sénatoriales de la mi-mandat, en
novembre 2010. Ils ont obtenu
l’appui des compagnies d’assurances hostiles par intérêt au projet, qui dépensent des millions
de dollars en spots télévisés et
blogs dénonciateurs. Mais aussi
celui des démocrates conservateurs qui, sur le sujet, sont plus
solidaires avec eux qu’avec le chef
de file de leur camp politique.
L’offensive anti-réforme
porte puisque les Américains
ne sont plus, selon les sondages,
que 49% à approuver le pro-
CampPérrin
formés, ONG, fondations, associations de mercenaires et autres
structures mafieuses à la solde
des fossoyeurs internationaux
n’a pas encore atteint son objectif. « Le Gproc vient de réaliser
la 2ème édition de Foracap. Nous
devons admettre que c’est une note
extrêmement positive de pouvoir
proposer sur un seul site ce menu
riche en culture locale. Avec nos
propres moyens et notre détermination nous tenons bien haut le
flambeau de la culture qui est paradoxalement méprisée par ceux
placés pour la défendre». C’est ce
que nous a confié Evans Séide
président du Gproc.
Evans se sent pleinement
concerné par la perpétuation du
cycle culturel. Son agenda déborde de projets porteurs d’espoir.
En décembre prochain, il compte
commémorer le 250ème anniversaire depuis que le canal d’Avezac a été construit (1759-2009).
Ce site historique reste un haut
lieu de mémoire et un vestige
ineffable de cette sauvage colonisation française qui a anéanti
Saint Domingue et dont Haïti
porte les stigmates névralgiques.
Des appliques, des peintures
sur tissu, de la broderie et tant
d’autres, c’est ce que propose madame Edrice. L’artisane qui a déjà
pris part à plusieurs foire s’estime
heureuse de pouvoir une nouvelle
fois soumettre ses œuvres à l’ap-
L
Suite de la page 14
tisanale des Camperrinoises et
des Camperrinois.
A Jonc Champloie, prestation
du groupe de musique dansante
Nu Luck. A Laprise, site historique grâce à la construction du
canal d’Avezac, chorégraphies
sur fond de musiques préenregistrées agrémentées de baignades
nocturnes et d’ébats amoureux.
Kyrielle de marchandes de fritures, de plats chauds et de boissons à caractère aphrodisiaque
du carrefour à Laprise. Le tout
sur fond de tintamarre de motos
et de voitures qui surgissent des
pores de la nuit profonde pour
repartir au même moment.
En ce soir du samedi 25
juillet 2009, il n’y avait pas de
place pour Morphée. Dimanche
26 juillet, le jour s’ouvre avec une
messe solennelle en l’honneur de
la mère de la vierge. C’est le moment des rencontres, des visites,
des souvenances, des séances de
baignades.
Du 24 au 26 juillet, le
Groupe Promoculture de CampPerrin (GPROC) a présenté
à Laprise Plaza la Foracap qui
n’est autre que la foire agro artisanale de Camp-Perrin. Au menu,
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
conférences débats et démonstrations. Plus d’une centaine
d’exposants de la commune de
Camp-Perrin et des zones environnantes. Produits artisanaux,
agricoles, industriels, culinaires,
boissons alcoolisées, meubles en
bois, peinture, sculpture etc.
Animation avec le DJ Manno
Mix. Prestation de Congo Vilège,
Mass Trouba, numéros de danse
avec Clamac et Golden Star.
Vilaire Jean-Louis est le Président
de Congo Vilège qui vient de la
4 ème section de Mayou. « Je ne
me souviens pas de la date exacte
de fondation de Congo Vilège. Ma
grand-mère qui est morte à 118
ans le dirigeait. Elle me disait
souvent que le groupe a eu l’ honneur de donner des salutations au
Président Antoine Simon au carrefour Brouette à Camp-Perrin»,
nous a-t-il confié. Kadri, kongo,
rara, twoubadou. Mizik dous kou
siwo ti moulen. Accompagnés de
mes enfants qui y étaient en vacances, nous avons, nous aussi
esquissés quelques pas de danse.
Kò m fin rèd se vre men m fè de
twa pa tou. Kisa w te konprann ?A
travers l’entrelacement des tambours bien acordés, la superposition des voix hétérogènes et les
combinaisons des pas de danse,
la culture authentique est encore vivante. Cette réalité nous
révèle que le processus d’acculturation initié par les cultes dé-
Dans cette situation Barack Obama
est plus engagé sur le front intérieur
qu’en politique étrangère
jet, alors qu’ils étaient 72% au
début. Obama a contre-attaqué
en se faisant plus critique contre
l’héritage que les Républicains et
les mandats de George W. Bush
ont laissé à l’Amérique. Mais il
lui faut maintenant prouver sa
détermination à mener à bien
« la grande oeuvre de son programme », contrairement à ce
qu’avait fait son prédécesseur démocrate Bill Clinton, qui avait
renoncé à la même ambition devant la levée de boucliers de ses
adversaires.
L’on comprend que dans
cette situation Barack Obama est
plus engagé sur le front intérieur
(crise économique en plus aussi)
qu’en politique étrangère, même
si des urgences l’interpellent à
ce niveau aussi. Et il n’a pas tort
car il sait qu’en l’affaiblissant par
un échec au plan intérieur, ses
adversaires visent à le dissuader
de mener une politique étrangère
de rupture avec l’ère George W.
Bush. En tout cas, le vent de «
l’obamania » béate est retombé.
Le Quotidien d’Oran
19 août 2009
préciation de potentiels acquéreurs. Mais, n’empêche qu’elle
émet des remarques pertinentes
quant à l’organisation de cette
foire. Au Haut-du-Camp à proximité de cette église en croix et de
style gothique dédiée à Grann
Sentàn, se tenait aussi une exposition de bijoux. Marie-Ange
Richard, Adrienne Fatal, et Sonel
Joseph, sont ces bijoutiers qui
viennent de la capitale.
Ils hantent toutes le fêtes
champêtres tentant d’écouler
leurs produits. Enfin, nous pouvons confirmer encore une fois
que Camp Perrin porte Sainte
Anne aux tréfonds de son cœur
et vice versa. C’est pourquoi cette
année, la fête déroulée dans une
ambiance culturelle a été une
réussite.
Point n’est besoin de mentionner que cette initiative pourtant porteuse n’a reçu que l’indifférence révoltante des bourreaux du Ministère de la Culture,
les terribles Olsen Jean Julien et
Franky Jeanot. C’est triste et déplorable qu’en 2009 la culture
haïtienne soit encore coincée
entre l’incompétence et l’indifférence de ces adhérents GNB.
Cette attitude répréhensible
mérite bien d’être dénoncée par
les éternelles victimes dont les
artistes, artisans et travailleurs
culturels. Ak moun sa a yo lakilti
antrave.
Haïti Liberté
17
3. Farin: 88.910, sak
4. Pwa sèch : 74.883, sak
Suite de la page 6 5. Lwil pou fè manje : 34.572
galon
2. Diri : 17%,
P)
De pa t m a n L a t ib on it /
3. Yanm : 13%
Gonayiv
4. Bannann : 11%
1. Mayi: 33.396, sak
5. Pitimi : 5%
2. Diri 290.805, sak
6. Patat : 4%
3. Farin: 211.682, sak
7. Mayi : 2%
4. Pwa
sèch : 178.285, sak
8. Zonyon 1%
5. Lwil
pou fè manje : 82.310
9. Tonmat, 1%
galon
F) Men nan ki pousantaj jan pou
yo ta pwodui vyann pou moun Q) Pou tout Ayiti, pou 6 mwa
1.-Bidjè pou 6 mwa an reyalite
manje
1.-Mayi
247.385 sak
1. Vyann zwazo 51%
2.-Diri:
2.136.262
sak
2. Ze : 1%
3.-Farin:
1.568.048
sak
3. Vyann bèf ak lèt : 28%
4.-Pwa
sèch:
1.230.664,
sacs de
4. Pwason 12%
100
livres
5. Kbrit : 7%
5.-Lwil pou fè manje : 609.717 gal6. Kòchon : 2%
lons américains de 3 litres
G) Plantasyon fwi
1. Rezine: 94%,
2.-Bidjè sizoka pou 6 mwa :
2. Zorany: 2%
2.1.-Mayi: 247.385 sak
3. Mang: 4%
Pou pri manjeka bese pou moun 2.2.-Diri: 2.136.262 sak
manje vant deboutonnen, fò yo 2.3.-Farin: 1.568.048 sak
ta konmanse gade konbe moun k 2.4.-Pwa sèch: 1.230.664 sak
ap viv ki kote, pou fè pwovizyon 2.5.-Lwil pou fè manje : 914.575
rive jwenn yo san manke. Dapre galons
yon rapò ankèt USAID fè pibliye R).-Kouman pou transpò a ta fèt sou jan Ayisyen abitye manje Sòf pou Rench yo ta dwe voye
«Availability of selected food items manje ale nan tou chèflye yo pa
in haitian households» (dossier No bato, jan sa te fèt sou Tonton Nò.
K15 P3 IOWA V13), yo kalkile si Sa ta koute mwens kòb. Konsa
n ap konte sak 100 liv sereyal, ak yo ta ka mete yon sèl pri pou
chak pwodui, pou chak fanmiy,
galon 3 lit meriken :
H) –Depatman Sant / Rench kèlkeswa kote l rete a. Deja gen
chapant pou al ni nan vil yo ni
bezwen:
nan
bouk yo.
1. Mayi : 17.629 sak
1.Pò
pou bato sot nan yon pò al
2. Diri: 135.611, sak
nan
lòt
3. Farin:111.743, sak
1.2.- Pòtoprens : 51 pye
4. Pwa sèk: 94.114, sak
5. Lwil pou kuit manje : 43.450 1.3.- Okap: 45 pye
1.4.- Okay :20 pye
galon
I) Depatman Grandans / Jérémi 1.5.- Gonayiv: 35 pye
1.6.- Jeremi: 35 pye
bezwen:
1.7.- Pòdpe 24 pye
1. Mayi: 18.841 sak
2.-Pò akote
2. Diri: 164.065, sak
Chaloup, kannòt ak vwalye
3. Farin: 119.426, sak
ka
transpòte
machandiz fasilman
4. Pwa sèch: 100.585, sak
soti
nan
gwo
pò yo rive nan ti-pò
5. Lwil pou kuit manje: 46.437
tankou :
galon
Soti Jakmèl : Ansapit, Bèlans,
J) Depatman Nò / Okap bezwen :
Kotdefèr,
1. Mayi:: 24.135, sak
Soti Okay : K avayon
2. Diri: 210.157, sak
(Bèdèf
lanman,) St Jean Disid,
3. Farin: 152.976 sak
Okoto,
Wòchabato, Pòtapiman
4. Pwa sèch: xxx sak
Soti
Jérémie: Mira g wà n,
5. Lwil pou kuit manje : 59.483
Titwodenip,
Ansavo, Baradères,
galons
Granboukan,
Pestèl, Ilkayimit,
Koray,
Rozo,
Abriko,
Dam-Mari,
K) Depatman Nòdès / Fò-Libète
Anse
deno,
Ziwa,
Tibiwon,
Tibiron,
bezwen :
G
on
a
ï
ve
s
:
Gr
a
n
n
s a l i n,
1. Mayi: 9,375, sak
Senmak
2. Diri: 81.638 sak
Pòtoprens : Ansagalèt, Leyogàn,
3. Farin: 59.425 sak
Grangwav,
Tigwav, Lakaye
4. Pwa sèch: 50.050 sak
Pòdpe
: Mòl Sen Nikola,
5. Lwil pou kuit manje : 23.107
Janrabèl,
Ans
Wouj, Latòti
galon
Okap :
Fòlibète,
Obòy, Karakòl
3.-Wout
Pòtoprens
– Rench
L) –Depatman Nòdwès / / Pòdpe
149
Km
bezwen:
Ak moun k ap pouse kon
1. Maïs: 13.887, sak
djondjon
mete sou tan k ap chanje,
2. Riz: 120.219 sak
chanjman
tan k ap wonyen tè plan3. Farin : 88.019 sak
tasyon,
san
konte manfouben ki
4. Pwa sèch: 74.133, sak
dòmi
sou
dirijan
politik yo, nou
5. Lwil pou fè manje : 34.225 gal
gen
gwo
kè
sote
sou
koze manje
M.- Depatman Lwès / Pòtoprens
sa
a.
Sa
k
ap
pase
nan
vil yo mete
bezwen :
presyon
sou
tout
kouch
sosyal.
1. Mayi: 96.523 sak
Bidonvil
yo
ap
grandi,
fenomèn
2. Diri: 840.496, sak
kidnaping lan se yon lòt. E se sa
3. Farin: 611.810 sak
nou
wè yo sèlman!
4. Pwa sèch: 515.287 sak
Pou
gen lapè tout bon, gou5. Lwil pou kuit manje : 237.895
vènman
an dwe mete yon sistèm
galon
makwo
djanm.
Lè w fè fèmen izin
N.- Depat ma n Sid / Ok ay
sik,
fè
Privatize
Siman Dayiti ak
bezwen :
Minotri
dapre
sa
politik neyolibe1. Mayi : 10.572 , sak
ral
la
mande
(sa
pase
sou premye
2. Diri:170.428, sak
Gouvèlman
Preval
la)
rezilta a, se
3. Farin: 124.057, sak
fè
anpil
moun
pèdi
travay
yo ki
4. Pwa sèch: 104.485, sak
vin
fè
fanmi
yo
pa
ka
achte
pi
rèd…
5. Lwil pou fè manje : 48.238
Si
ou
gen
atik
pa
w
ou
panse
galon
O) Depatman Sidès / Jakmèl ki ka pase nan kwonik Ayisyen
pou Ayiti, annik voyel nan joubezwen:
nal
la, oswa nan sanba@juno.
1. Mayi ïs: 14,027, sak
com
Jean Erich René
2. Diri Riz : 122.143, sak
11 out 09
Fin de la faim
18
Haïti Liberté
Pourquoi faire?
Suite de la page 4
Ce prétendu colloque ne peut
être que propagandes, palabres et
mystifications dans la mesure oú
les organisateurs ne peuvent se référer à l’histoire des luttes anti-esclavagistes, anti-colonialistes qui
ont élevé les nègres-esclaves de
Saint-Domingue à la dimension
de vrais combattants pour le respect et la dignité de la personne
humaine, ainsi que ses droits inaliénables. Nul ne sait ce qui a été
dit, ce qui a été fait au cours de ce
colloque. La démagogie et le mensonge ont été à l’honneur au cours
de ces trois jours, oú les suppôts de
la bourgeoisie et de l’impérialisme
s’étaient donnés à coeur joie dans
la masturbation intellectuelle, les
plaisirs des sens, sans oublier ceux
du palais dans le cadre enchanteur
du Karibe Convention Center.
Que doit-on penser de la déclaration de Pierre Sané, sous-directeur général de l’UNESCO
pendant le colloque : « Haïti,
étant le symbole de la résistance
à l ’oppression doit être déclarée patrimoine de l’ humanité » ?
Ces paroles même si elles proviennent d’un haut cadre d’une organisation qui participe à la colonisation du pays, revêtent une valeur significative. « L’universalité
des droits humains a peut être été
conçue à Paris en 1789, mais l’accouchement a bien eu lieu en Haïti
quelques années plus tard », a-t-il
fait valoir pour soutenir sa thèse.
Le grave danger qui menace
Haïti, précisément les masses exploitées, est que l’histoire telle
qu’elle a été produite est source
de condamnation et d’exclusion.
Avec beaucoup d’hypocrisie et
de méchanceté, les colonio-esclavagistes et les néo-colonialistes
considèrent que les esclaves sont
condamnables pour avoir brisé
leurs chaînes, tandis que dans des
moments d’ivresse, ils osent élever cette histoire à la dimension
de la dignité humaine. Jusqu’au
Premier ministre Michèle PierreLouis, zélée défenderesse du projet
« à bas la célébration du bicentenaire
de l’indépendance d’Haïti », l’un des
grands suppôts de la bourgeoisie et
de l’impérialisme, qui a annihilé
tout esprit de patriotisme issu des
prouesses des pères-fondateurs de la
patrie. Hypocritement, elle a feint
de tourner le regard vers ce glorieux
passé. Quelle démagogie !
Cette même UNESCO, n’a-telle pas inspiré le projet « La Route
de l’esclave » pour sauvegarder la
mémoire historique d’Haïti. Ce
projet, n’a-t-il pas été boycotté par
les exigences bourgeoises et impérialistes prioritaires : imposer à
Haïti une tutelle.
Qui peut faire confiance à une
institution qui n’a jamais défendu
les opprimés, mais préférant hypocritement manipuler la conscience
des gens honnêtes ?
Heureusement, des intellectuels d’Afrique qui gardent encore leur dignité, reprochent aux
politiciens d’aujourd’hui, ceux
qui conduisent Haïti dans la catastrophe effroyable de l’occupation
militaire, d’avoir dans l’ignominie,
violenter les cérémonies commémoratives des deux cent ans de l’Indépendance d’Haïti.
De ce colloque de l’indignité
et du mensonge à la conférence de
la Confédération parlementaire
des Amériques (COPA) à l’hôtel
Montana, c’est du pareil au même.
En effet, le Parlement haïtien, les
jeudi 20 et vendredi 21 Août a accueilli à l’hôtel Montana leurs collègues parlementaires autour du
thème : « Les objectifs du millénaire
pour le développement : défis pour
les Antilles et les Caraïbes ». Comme
si Kelly C. Bastien et Céméphise
Gilles, respectivement président
de l’Assemblée nationale et Viceprésident de la COPA, pouvaient
inspirer confiance à des millions
d’Haïtiens et de Caraïbéens
confrontés à la grande tempête
néolibéraliste ?
Ces parlementaires haïtiens qui
ont soutenu la bourgeoisie d’Haïti
et l’impérialisme d’occupation, au
détriment d’une politique du minimum vital pour les masses, ne
peuvent être porteurs d’espérance.
Pourquoi Haïti est-elle l’hôte
de cette conférence, à un moment
oú les droits du peuple sont foulés
aux pieds ou tout simplement méconnus, exclus ? Est-ce l’affirmation
d’une volonté ferme de soutenir la
politique discriminatoire, d’exclusion sociale menée par le binôme
Préval/Pierre-Louis, qui a poussé
les parlementaires à choisir Haïti
comme siège de la conférence de
la COPA ?
Quoi qu’il en soit, ces initiatives ne peuvent dédouaner ce gouvernement, frappé de morbidité
politique.
En outre, le Ministère de la
Culture et de la Communication
a organisé les lundis 24 et mardi
25 Août 2009, encore à Karibe
Convention Center un colloque international sur la gestion des Parcs
nationaux historiques. Encore une
fois de la poudre aux yeux pour se
donner bonne impression que les
choses marchent bien. D’autant
qu’il faut toujours justifier les millions, savamment dilapidés par nos
grands bureaucrates. Alors messieurs, organisons des colloques,
des conférences et des commissions
pour faire dodo les enfants.
Ces rencontres de « haut niveau » organisées dans un pays, précisément une capitale haïtienne,
gisant sous des immondices, la misère dans ses pires états, ne peuvent
produire rien de sérieux. Puisque
ce sont des dilapidateurs qui gèrent
l’Etat, il faut toujours organiser des
fêtes dispendieuses pour enrichir
des amis ne pouvant figurer dans
le payroll des commissions qui pullulent dans le gouvernement.
Il serait meilleur pour ce gouvernement fantoche de dépenser
ces fortunes dans des initiatives
qui activeraient et fortifieraient
l’économie nationale au prorata
des masses populaires et paysannes.
Malheureusement, ce n’est pas le
cas ! Dans la maison néolibérale,
si on parle de revendications populaires et paysannes, c’est pour
les étouffer et les étouffer à jamais.
Hervé Jean Michel
GLOBS
Suite de la page 3
une objection décevante à ladite
loi ayant son plancher à deux cents
modiques gourdes.
Considérant que l’Exécutif, le
Parlement, le Secteur des Affaires
et certains représentants des rudes
travailleurs et travailleuses avaient
raté l’opportunité de former pour
le bien de tous un ensemble quadripartite en vue d’entamer le vrai
dialogue social harmonisant le rapport entre ces quatre principaux
acteurs impliqués dans cette loicrise qui a trop perduré et a causé
trop de tort à plus d’un.
Considérant que les Haïtiens
ont le droit de défendre pacifiquement leur liberté, le principe de
l’égalité des chances, des progrès
sociaux, économiques et d’autres
valeurs telles que : la loi, la moralité, le bien, la vérité, la justice et
l’éducation, le tout pour mieux actionner le moteur de la démocratie.
Considérant que le gouvernement
Préval/Pierre-Louis est en chute
libre. En effet ils ont raté leur mission première qui est d’assurer le
bien commun et la sécurité de la
société haïtienne. Le Gouvernail
de liaison des organisations de
Base et des syndicats « GLOBS »
exhorte le gouvernement Préval/
Pierre-Louis à se ressaisir en faisant un Mea Culpa public qui
conciliera les esprits et les coeurs
et remettra en confiance le peuple
haïtien. La France avait connu une
révolution sanglante à partir d’une
question de pain. Evitons la réédition d’un 14 juillet 1789 en Haïti.
Le Gouvernail de Liaison des
Organisations de Bases et des syndicats « GLOBS » pense que le seul
fait sûr, c’est que les travailleurs
et travailleuses ont besoin chaque
jour de pain, d’aliments, de santé
et de formation continue pour promouvoir leur progrès social et économique. Assurer ces subsistances,
voilà l’affaire d’un bon dirigeant.
Le Gouvernail de Liaison des
Organisation de Base et des syndicats « GLOBS » se sent indigné
de la propagande malveillante de
certains opportunistes qui pensent que les travailleurs n’ont pas
le droit de résister à l’oppression
et à la tyrannie de leur dirigeants
et qu’ils n’ont pas le droit de défendre leurs droits. Ces opportunistes-là se rendent coupables de la
trahison de la société haïtienne par
leurs dirigeants. Raymond Davius
a conclu en disant : « Si le pouvoir
n’est pas résolu à harmoniser les relations entre les différents groupes
sociaux, il n’y a plus de pouvoir. »
BOOK SIGNING
On Sunday the 13th of September 2009
From 5 to 8 at Grenadier Books
1583 Albany ave, off Glenwood r
“Capitalizing on
Catastrophe: Neoliberal
Strategies in Disaster
Reconstruction.”
by Mark Schuller
Assistant Professor of African
American Studies and Anthropology
at York College, the City University
of New York
Informations :
Tel 718-421-0162
(718) 262-2611
[email protected]
www.potomitan.net
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009
Haïti Liberté
19
Arts et culture
L’art de la céramique utilitaire
L
’histoire de la céramique remonte à l’époque néolithique.
En ce temps là l’homme, cessant
d’être nomade et chasseur s’est
installé dans des régions où il
cultive la terre et pratiquait l’élevage. Ainsi, son nouveau statut de
sédentaire allait exiger de lui des
structures sociales plus adaptées.
Il s’avérait donc nécessaire et
même indispensable de parvenir
à une technique lui permettant
de stocker les aliments en vue de
les conserver assez longtemps. A
la lumière d’expériences vécues,
l’homme va découvrir que le feu
a le divin pouvoir de transformer
la terre glaise en un matériau que
les rides du temps ne sauraient altérer. C’est l’ensemble de ces expériences qui vont permettre à l’art
de la céramique de voir le jour.
Les pièces les plus anciennes provenant de l’Asie Mineur, d’Anatolie, de Syrie datent de plus de
6.000 ans avant l’ère chrétienne.
Et cette discipline artistique va
atteindre l’Égypte et l’Europe à
travers la Méditerranée pour faire
son apparition en Extrême Orient
vers l’an 3000 avant J.-C.
Certes, à la genèse de l’art
de la céramique, les premières
oeuvres furent réalisées à partir
d’un simple modelage manuel.
Mais, le tour du potier va représenter une invention majeure qui
va contribuer dans une très large
mesure à l’évolution de cet art des
formes moulées et le permettre
d’atteindre une certaine apogée.
Au cours de son évolution à travers de longs siècles, la céramique
a eu aussi son utilité pratique. Elle
a joué simultanément le rôle satisfaisant d’objet décoratif et artis-
tique destiné exclusivement à la voyer ses tueurs à gage à travers la
pleine délectation d’esprits sélects. Minustah pour anéantir les quartiers dits « de non droit », devrait
coopérer de préférence avec Haïti
La céramique en Haïti
Il est sans conteste que l’ar- dans d’autres domaines dont la cétisanat reste et demeure l’une ramique. En ce sens, ce serait plus
des vitrines les plus dynamiques humain de développer des coopéde la culture haïtienne. Et vous rations en nous envoyant des forconviendrez avec nous, que nos mateurs en céramiques plus partiartisans créateurs excellent dans culièrement dans la technique du
plusieurs de ces disciplines. Alors, tournage. L’ambassadeur du Chili
force est de croire que tout diri- de concert avec son congénère du
geant qui se veut responsable de- Ministère des Affaires Étrangères
vrait envisager des programmes devrait en discuter formellement.
Vu la quantité de devises invisant à dynamiser ce secteur
vesties
pour importer des assiettes,
(Formation, production comdes gobelets et autres articles en
mercialisation).
Car, en dépit de l’évolution terre glaise, il serait salutaire pour
de l’art de la céramique à travers l’économie du pays si les instances
le monde, les techniques utili- concernées envisageaient d’inisées par les artisans locaux res- tier nos artisans céramistes aux
tent précaires. Et il s’avère impé- techniques pouvant les produire
rieux qu’ils se mettent à jour s’ils directement.
ne veulent pas se laisser dépasser
par l’aspect temps. Nos artisans L’état des lieux
céramistes doivent être initiés aux
Selon ce que nous a appris
techniques modernes de produc- Madame Mathilde Flambert
tion.
Lamothe, les recherches effecC’est dans cette optique tuées ont permis de se rendre à
que l’État, par le truchement l’évidence que du Nord au Sud
de l’Office National d’Artisanat de l’Est à l’Ouest, le pays regorge
(ONART), un bureau décon- de matières argileuses de couleurs
centré du Ministère des Affaires variées et à fortes capacités de
Sociales et du Travail (MAST) résistance. Il serait subséquemdevrait intervenir. Cette inter- ment bénéfique économiquement,
vention doit prendre en compte culturellement et socialement
tout un programme scientifique pour le pays de les utiliser dans
de formation à l’intention de di- le cadre du processus de dévelopvers groupes d’artisans céramistes. pement endogène par le trucheQuiconque visiterait certains ment de la production artisanale.
pays de l’Amérique notamment Cependant, jusqu’à date, certains
le Chili, serait ébahi face à la di- de nos artisans utilisent encore la
versité de la céramique qu’il au- technique Colombin pour matérait l’opportunité de découvrir. rialiser leurs inspirations quand
Fort de ce constat, le gouverne- ils reviennent de leurs randonment chilien, au lieu de nous en- nées artistiques. En fonction des
Au cours de son évolution, la céramique a eu aussi son utilité pratique. Elle a
joué simultanément le rôle satisfaisant d’objet décoratif et artistique destiné
exclusivement à la pleine délectation d’esprits sélects.
multiples possibilités créatrices
qu’offre actuellement cette discipline, il s’avère d’une impérieuse
nécessité de mettre nos artisans
sculpteurs à jour avec les techniques modernes de production.
Des techniques leur permettant
de bien maîtriser cette profession
doivent leur être dispensées par
des formateurs à travers une méthodologie appliquée. Les participants au terme de la formation
auraient à se regrouper sous le
chapeau d’une association par
commune et par département.
Ça leur faciliterait l’accès à des
programmes de crédit pour l’acquisition de matériels indispensables à une dynamique de production quantitative et qualitative
à travers des ateliers ou des petites
entreprises.
Parmi ces bénéficiaires devraient se retrouver des étudiants
en arts plastiques de l’École
Nationale des Arts (Enarts).
Des artisans céramistes autodidactes doivent être du nombre
des participants. D’autres venant
de Jacmel, capitale de l’artisanat,
des Cayes, des départements du
Centre, du Nord seront formés
dans une perspective de devenir
à leur tour formateurs.
Les dirigeants aussi bien que
nous sont conscients que nulle
part il n’existe de générations
spontanées. Cette considération
suffit à elle seule pour exhorter
l’État à mettre sur pied un programme permanent de formation
artisanale. Chaque ville devrait
être dotée d’un ouvroir moderne.
Là toutes les disciplines artisanales seraient enseignées.
Des artisans avec lesquels
nous nous sommes entretenus
comme Jean-Paul nous rapportaient qu’ils se sont parvenus à se
spécialiser dans plusieurs autres
disciplines. Ces créateurs s’habituaient à peindre sur du bois, des
fibres de cocotiers et de bananiers,
confectionnaient des masques,
des pots à fleurs etc.
Ils s’estiment heureux de pouvoir bénéficier de ces formations
pour pouvoir les retransmettre
à d’autre générations d’artisans
qui auront quant à eux la lourde
responsabilité de perpétuer ce
cycle de la production artisanale
locale et ce pour le bien-être de
la culture. La culture reste le seul
domaine où le Plan Néolibéral
n’a encore réussi à implanter ses
tentacules de fossoyeurs internationaux. Alors, prenons garde
paske yo la.
J. Fatal PIARD
ATTENTION! ATTENTION!
AVEC VOUS
LE VENDREDI 13 NOVEMBRE 2009
LE PLUS ENTRAÎNANT, LE PLUS
POPULAIRE ET LE PLUS EXCITANT
ORCHESTRE HAÏTIEN TROPICANA
AU NAZARETH HIGH SCHOOL HALL
EAST 58TH STREET ENTRE CLARENDON RD ET
AVE D À BROOKLYN
allo new york, new jersey, east et west
orange, elizabeth, connecticut, rockland
county, nyack, spring valley et philadelphia
vu la popularité de l’orchestre achetez vos
billets d’entrée très tôt
ADMISSION :
$30.00 à l’avance et $40.00 à la porte
POUR INFORMATIONS :
718-683-2164 ; 718-421-0562 ; 973-600-6510
20
Haïti Liberté
Vol. 3 No. 6
• du 26 Août au 1 Septembre 2009