pecheur d`andouilles

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pecheur d`andouilles
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PECHEUR D’ANDOUILLES
Sketch de quinze minutes
De Jean-Marie CAUËT
[email protected]
*
Personnages : le mari
La femme
Le pêcheur
Décor
: Un square ou un jardin public. Symboliquement, un banc planté
face au public, à droite de la scène, suffirait. Une entrée à gauche,
une autre à droite.
Accessoires
: Un banc. Une canne à pêche (ou un grand bâton) Un panier. Une
bouteille. Un gobelet.
Synopsis
: Le mari et sa femme se promènent dans un jardin public. Surpris,
ils voient un homme s’asseoir sur un banc et pêcher dans le gazon.
Un fou ? Comment savoir ?
*
Le mari et la femme entrent par la gauche et s’arrêtent. Le mari tient un panier.
Le mari
: Quel beau temps !
La femme : Oui, on a bien fait de sortir. On devrait en profiter chaque fois qu’il fait un
rayon de soleil…
Le mari
: Ce que tu dis-là, c’est possible pour les retraités ou les gens comme toi,
qui ne travaillent pas, mais moi, je me vois mal quitter mon travail sous
prétexte qu’il fait beau ! Mon patron n’apprécierait pas !
La femme : (agacée) Bien entendu ! Je n’ai pas ajouté « On devrait en profiter le
week-end… » Je pensais que tu serais assez intelligent pour rectifier de
toi-même…
Le mari
: Bon, ça va ! On ne va pas se disputer de ce beau temps…
La femme : Tiens, il y a un banc, là-bas. Si on allait s’asseoir au soleil ?
Le mari
: Bonne idée !
Ils font un pas vers le banc mais un homme entre par la droite et s’y assied. Le mari
et la femme s’arrêtent.
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La femme : Zut ! On arrive trop tard.
Le mari
: Bah ! Il y a d’autres bancs dans le parc…
La femme : Oui mais celui-là est tellement bien situé, regarde !
Le mari
: Alors allons-y, il y a de la place pour trois, sur un banc !
La femme : Ah non ! Je préfère qu’on reste entre nous… D’ailleurs, qu’est-ce qu’il
fabrique ?
L’homme installe sa canne à pêche et commence à pêcher dans le gazon.
Le mari
: Ma parole, mais on dirait qu’il pêche !
La femme : Dans l’herbe ? Quel genre de poisson pourrait-il attraper ?
Le mari
: Tu as raison et pourtant…
Le pêcheur lève sa canne et relance.
La femme : C’est ma foi vrai, c’est une canne à pêche ! Et il lance l’hameçon dans
l’herbe !
Le mari
: Au moins, il n’a pas besoin de bouchon !
La femme : Ca doit être un fou ! Il faut prévenir la police.
Le mari
: Pourquoi ? Il ne fait rien de mal…
La femme : Pour l’instant ! Mais avec ces gens-là, il faut se méfier…
Le mari
: Et si j’allais lui demander ce qu’il fait ?
La femme : Si c’est un fou, il pourrait devenir dangereux ! N’y va pas !
Le mari
: (réfléchissant) Ouais… J’ai peut-être une idée : je vais m’asseoir près
de lui, parler de la pluie et du beau temps, et, dans la conversation, je
lui demanderai ce qu’il pêche.
La femme : Non, c’est moi qui vais le faire. Il sera plus sensible au charme et à la
douceur féminine
Le mari
: A ta place, je me méfierais !
La femme : Ecoute. Je vais lui offrir un verre de vin, il en reste du pique-nique.
Donne-moi le panier.
Le mari lui tend le panier. La femme en sort une bouteille et un gobelet, puis va vers
le pêcheur.
Le mari
: Fais attention, sois prudente !
3
La femme s’assoit en hésitant près du pêcheur. Elle le regarde faire pendant
quelques secondes.
La femme
: Beau temps, hein ?
Le pêcheur : Ca oui alors !
La femme : On a de la chance : d’habitude, quand il fait beau, c’est la semaine. Et
quand vient le week-end, le temps se couvre.
Le pêcheur : Oui. Mais aujourd’hui, c‘est dimanche…
La femme : Et il fait beau… Voilà voilà voilà !
Le pêcheur : Comme quoi on a de la chance.
La femme : Et vous, ça va ?
Le pêcheur : Je ne me plains pas…
La femme : J’ai soif. Ca ne vous dit rien un petit verre de vin ?
Le pêcheur : C’est pas de refus.
Le mari verse dans le gobelet. Le pêcheur pose sa canne par terre et boit. La femme
verse à nouveau.
La femme : Ca fait du bien, hein ?
Le pêcheur : Comme vous dites !
La femme : Vous posez votre canne dans l’eau ? Vous n’avez pas peur de la
perdre ?
Le pêcheur : Dans l’eau ? Où avez-vous vu de l’eau ? Il n’y a que de l’herbe ici !
La femme : Mais alors, qu’est-ce que vous pouvez pêcher dans l’herbe ?
Le pêcheur : (grand sourire en la regardant) Je pêche l’andouille : aujourd’hui, vous
êtes la quatrième qui m’offrez à boire !
RIDEAU
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